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a face with a view (charles i)
Sam 17 Juil 2021 - 0:41
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
i feel numb, burn with a weak heart, i guess i must be having fun,
the less we say about it the better, make it up as we go along.
(moodboard styx)
(tenue) Samedi au Styx, avec @Awa Blackthorn qui se produit sur scène, voix rauque s’enroulant autour des syllabes d’une chanson jazz que vous affectionnez toutes deux. Ton regard-ouragan est fixé sur ta meilleure amie, sourire en coin en guise de seule accroche de ton approbation – elle sait captiver son auditoire, la nymphe devenue péché capital à tes côtés. Lust. Elle doit certainement l’inspirer à l’assemblée, la sulfureuse Blackthorn, courbes élégamment soulignées par sa tenue inspirée des années vingt, les doigts qui se posent sur le micro pour se faire accessoire davantage que griffes, capables de blesser sans être d’usage sous les yeux de ses spectateurs. Tu en remarques un ou deux rater leur mise, occupés qu’ils sont à la dévorer du regard, et un éclat satisfait danse dans tes iris de tempête. Elle te sauve, Awa, de plus d’une manière. De la frustration de devoir occuper encore une fois le poste de responsable de celles et ceux qui se produisent sur scène, alors que tes prunelles évitent le plus soigneusement possible les danseuses, d’ordinaire, et ta précieuse scène. Celle que tu as conçue avec soin comme on créerait une chambre pour accueillir un enfant mort-né, sachant qu’on ne l’utiliserait jamais soi-même, mais qu’il serait doux de pouvoir l’observer, vide. La souffrance qui accompagne tous tes pas répond pourtant aux traitements de @Vesper de Luynes, et si ta constitution s’améliore, depuis un an, tu es loin d’être débarrassée des décharges douloureuses envoyées par tes nerfs le long de tes jambes, avec les flammes tatouées sur tes jambes pour animation cartographique et diagnostique. Elle t’embaume, Awa, de plus d’une façon. De la rancœur qui a refait surface, face à Hunter et son départ, malgré votre volonté de nourrir votre relation à distance – tu essaies de lui cacher tes angoisses, à lui, pour mieux t’épancher au creux des yeux sombres de la Blackthorn.
Une silhouette connue se laisse tomber sur un siège devant toi comme une masse, et ton regard s’arrache à Awa pour le fixer. Ses contours sont flous, et pourtant, tu as l’habitude de le voir se glisser entre deux tables, le dealer aux rictus aussi fréquents que son flair de vendeur n’est pointu. Facile, peut-être, dirait-il, lorsque la marchandise est bonne, mais il a certainement un talent tout spécial pour accompagner les filets que sont déjà les potions du Styx d’un sourire-hameçon. Qu’est-ce que c’est. L’Oneiroi s’enfume devant tes yeux, et tu le fixes, ouragan ronronnant dans tes yeux apaisé par l’énigme face à toi. @Charles Sweetlove a ses tables de prédilection, ses routines habituelles, ses réseaux, et il n’est que bien rarement installé au bar pour socialiser – ici, il travaille, à l’instar des divers succubes, démons et sirènes peuplant les berges du Styx. S’asseoir, pour tuer le temps, peut-être par manque de clients, et ça ne t’émouvrait pas outre mesure, d’ordinaire. Le Britannique et vous n’avez que des rapports superficiels de péchés cohabitant dans le même espace sans que vos sphères respectives ne se touchent réellement – c’est à Vesper qu’il rend des comptes, le vendeur, et tant qu’il ne provoque pas d’animosité auprès des clients, tu ne lui accordes pas une attention particulière. Pourtant, il y a @Timothy Kaiser et ses yeux clairs, Tim et son cœur si peu réglé qu’il ne donne la bonne heure que deux fois par jour, Tim et ses propres sourires d’imbécile pas heureux pour te faire croire que la douleur peut réellement être sa drogue – la douleur, ou le dealer?
Ses lignes sont approximatives là où elles devraient être saillantes, ça se perçoit dans sa façon de s’asseoir, dans l’œil vitreux qu’il te lance qui se perd dans le vague du fleuve des morts, et si tu ne sens pas l’alcool sur son souffle séparé de toi par le zinc du bar, tu le lis sur son visage. Plus que la bouteille dans laquelle il s’est lancé de façon évidente, il y a des traits de souci ou de déplaisir sur son visage d’ordinaire si lisse, les joues qui se creusent sous la tension de sourires charmeurs destinés à happer la clientèle. La carte est brouillée, le peu de repères dont tu disposes te filent entre les doigts plus tu tentes de les saisir, ensablonnés de la franchise alcoolisée qui ne dit pourtant qu’une vérité approximative. « Hard day’s night? », demandes-tu, la tête qui se penche légèrement sur le côté avant de poser ton menton dans la coupe de tes mains. Tes coudes s’appuient sur le comptoir, et tes prunelles de pluie s’égarent sur ses traits le temps de désigner le mur arrière couvert de miroirs et de bouteilles éclairées du dessous d’une main qui rejoint à nouveau sa jumelle sous ton visage sur lequel un air interrogateur se peint. « He hasn’t fought in the seventh ring tonight ». Lui. Ton idiot de petit frère de cœur, qui a trouvé l’excellente idée de se laisser séduire par l’appât des combats qui se déroulent désormais dans le septième cercle créé par Gluttony. Si @Dimitri Majewski semble réussir son pari jusqu’à présent, tu éprouves un sentiment mitigé à l’idée d’y voir combattre l’Allemand – tiraillée entre le fait de le savoir plus que motivé à aller se battre ailleurs, et sans supervision bienveillante, et les angoisses de le voir devoir être recousu après avoir dégusté plus de poings qu’une phrase exclamative rédigée sur les réseaux sociaux d’un baby boomer. Votre trait d’union, surtout – vos regards inquiets qui se sont croisés, le temps d’un instant de cause commune entre deux félins qui n’ont souvient rien à voir avec l’autre. Déjà ça de gagné.
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Re: a face with a view (charles i)
Dim 25 Juil 2021 - 0:15
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
Vouloir toujours cacher aux autres ses failles
Avoir l'envie que quelqu'un d'autre s'en aille
Avoir peur de revenir
(moodboard styx)
La fin d’année du Sweetlove avait été catastrophique. Outre l’avancée de sa relation avec Timothy qui s’était quelque peu améliorée, le reste était parti à la dérive. Il y avait tout d’abord eu ses notes qui n’avait cessé de chuter et puis plus inquiétant encore, l’histoire des elfes mutilés et des oreilles pointues déposées sur les lits de certains de ses camarades Ethelred. Lorsqu’ils les avaient découvert au réveil, comme les autres membres du l’université, Charles n’avait pas été très ému de ces incidents, se tenant toujours à bonne distance des choses qui ne le regardait pas. Inquiet de ces attaques envers les étudiants de son sang ? Non. Il ne vivait pas à l’université et ne comptait pas se préoccuper de quelque chose qui était seulement susceptible de le toucher directement. Le dealer c’était toutefois retrouvé dans la tourmente, arrêté par les Aurors et emmené au ministère pour un long interrogatoire dont il avait cru ne jamais ressortir. Il s’était défendu avec toute la hargne dont il était capable, c’est-à-dire peu. Le flegme dont il faisait preuve d’ordinaire avait doucement laissé sa place à la peur et la crainte et le dealer s’en voulait encore d’une telle attitude. Les choses avaient fini par s’arranger quelque peu lorsque son innocence – et celle de ses comparses d’infortunes – avait été reconnue. Il n’avait seulement rien reçu que des excuses à peine articulées de la part des forces de l’ordre et avait été renvoyé à l’université sans plus de discussion. Charles s’était alors rappelé l’histoire de son grand-père, celui qu’il n’avait jamais connu mais avait terminé sa vie à Askaban sans, semblait-il, de raison valable. Ce même grand-père qui faisait de lui un sang-mêlé et non un né-moldu mais qui ne comptait que vaguement pour lui et donc n’avait pas autant d’importance que cela. Les discours qu’il avait entendu sans relâche depuis son entrée à Poudlard par sa Granny n’avait cependant pas manqué de lui revenir en tête. Et s’il avait été envoyé à Askaban ? Et si les autorités sorcières n’accordait guère d’importance à son statut et sa personne et trouvaient en lui le parfait coupable ? Evidement c’était bien faux, Charles était surement le dernier placé pour ce genre d’action, lui qui se moquait du sang de ces collègues, de leur sexe ou de leurs origines, lui qui n’était qu’un petit dealer opportuniste bien trop pris dans sa quête de gallions pour s’émouvoir du reste du monde.
Avec tout ça, le Sweetlove était devenu quelque peu sensible, parano. D’une humeur massacrante, il avait du mal à se mettre dans le travail et avait donc quitté ce dernier après un échange mouvementé avec un certain musicien jaloux et était allé retrouver le confort du Styx. Enfin confort, ne serait-ce pas plutôt l’ambiance qui y régnait ? Ces lustres brillants aux couleurs chaudes, cette scène ronde sur laquelle performait les meilleures danseuses de la ville. Charles avait besoin de divertissement et de boisson. L’idée d’aller se réconforter dans les bras d’un allemand aux hautes pommettes lui avait frôler l’esprit mais il n’avait pas trouvé le courage d’affronter les émotions de Timothy et avait préféré jouer sur la sécurité. Il avait quitté sa soirée initiale les nerfs en pelote et une bouteille de vodka en main, avait vagabondé dans les ruelles humides d’Inverness avant d’arriver au Styx. Il y passait si peu de temps, d’ordinaire, que cela lui fit presque bizarre de s’y trouver. Avec une souplesse hachée par l’alcool, la fatigue et la colère, le blondinet s’était mû entre les tables de jeu jusqu’au bar. En s’installant au comptoir de zinc, son regard céruléen s’était arrêté sur la performeuse de la soirée, frissonnant au velours de sa voix et à la brillance de sa robe. Il ne s’était jamais réellement arrêté au bar, mais trouvait la vue fort délicieuse et regrettait de ne pas y être venu avant. A peu près stable sur ses deux coudes, il commanda la spéciale du chef et regarda le spectacle de ses prunelles soucieuses en sirotant son cocktail, ravie de cette distraction bienvenue.
Dans son idée de se changer les idées, il n’avait pas compté sur la discussion qu’entama l’une des têtes pensantes de l’endroit, l’un des péchés capitaux. Charles n’avait que très rarement discuté avec Althéa, échangeant bien plus avec son chien de garde, Leonardo. Le londonien se redressa sur son tabouret et leva un regard quelque peu surpris envers la jeune femme avant de laisser échapper un bruyant soupir. « The usual arsehole. » souffla-t-il, sans donner davantage de détail à la brune, gardant pour lui les détails de ses tourments du soir. Il se mit à tapoter du bout de ses doigts sur le comptoir lorsque la brune enchaîna, précisant au dealer qu’il ne combattait pas ce soir. Il. Celui qui faisait battre le palpitant du blond, celui qui le faisait se sentir vivant, important. C’était cette inquiétude pour l’intégrité de Timothy partagée avec la Wright qui poussa Charles à répondre à cette dernière. « Good. » Il ne s’encombrait cependant pas de fioritures dans ses paroles, allant à l’essentiel. Il n’aurait pas osé penser qu’Althéa souhaitait lui faire la conversation, mais ce premier échange sonnait comme une invitation à la discutaille. Ou alors faisait-elle seulement son travail de barmaid et trouvait l’air du dealer si pitoyable qu’elle tentait d’en savoir plus ? Et le sujet Timothy était bien le seul qui importait vraiment au dealer. « What about tomorrow ? » questionna-t-il alors, bien conscient qu’Althéa devait avoir plus d’information que lui à ce sujet là et que si l’allemand était prévu dans les combats du lendemain, peut-être que Charles pourrait essayer de l’en dissuader, d’une manière ou d’une autre.
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Re: a face with a view (charles i)
Jeu 19 Aoû 2021 - 1:08
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
i feel numb, burn with a weak heart, i guess i must be having fun,
the less we say about it the better, make it up as we go along.
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(tenue) Dans l’approximation de Charles, le dessin apparaît – au creux du soupir désabusé qu’il lâche avant de lui répondre de la façon la plus brève qui soit. Il y a un mélange d’indifférence et d’indolente curiosité en la tenancière, pourtant, car si ses intérêts pour autrui se tempèrent généralement selon une hiérarchie bien précise, lui a des atouts triples – un dealer (l’un des leurs), une mine avantageuse (agréable à regarder) et lié à ceux que la tenancière aime (les liens affectifs). Il y a son dédain relatif pour la condition humaine, produit d’abord par sa naissance argentée rehaussée de titres de noblesse, et suppléé par des aléas existentiels qu’on ne peut blâmer sur rien d’autre que le destin – mais lorsqu’on ne croit pas au destin, ne doit-on pas alors comprendre et affirmer que la vie n’a pas beaucoup de sens et, qu’alors, certains ont de la valeur, et pas d’autres? Passons – pour l’heure, Charles intéresse le péché d’Orgueil, et tu lances un premier point d’accroche, le menton encadré d’une de tes paumes pour mieux l’observer.
« The usual arsehole. » Tu acceptes la rebuffade, car c’en est une, mais tu es minimalement patiente lorsque tu as réellement un objectif à atteindre, et s’il est plutôt flou pour l’heure, il se précisera bien plus tard. @Timothy Kaiser tient à lui, et ça te suffit pour porter minimalement attention à Charles. Tu n’es pas contrariée, changeant immédiatement de tactique. Immédiatement, tu fais référence au Grymm, peu encline à laisser s’écouler plusieurs tentatives pour finalement l’accrocher via l’étudiant en théâtre – il y a des limites à trop laisser paraître son intérêt. « Good. » Damnées réponses monosyllabiques, n’empêche. Tu t’apprêtes à rebrousser chemin pour mieux lancer tes filets – aurais-tu sous-estimé la réciprocité de la relation entre l’Allemand et le Britannique, peut-être? Les mots de Timothy te reviennent en tête. Je ne sais jamais quoi faire quand il s'agit de lui. Et tu comprends. Il te manque des clefs de lecture – il est tellement jeune, Charles, avec des airs de dur qu’on peut attribuer à quelqu’un qui a grandi trop vite ou qui aime se créer une carapace derrière des mines flegmatiques. Les deux, peut-être? T’as envie de lui grimper dans la tête et de vérifier, pour satisfaire à la fois ta curiosité et ton inquiétude pour ton petit frère de cœur.
Pourtant, le trafficant te relance. « What about tomorrow? » Ton minois poupin ne s’orne pas d’un sourire de satisfaction, et pourtant, tu la sens couler entre tes omoplates. Gotcha. Tu laisses échapper un soupir léger par les narines, témoignage du contrôle très relatif que tu ressens sur la situation, tergiversant entre mettre un collet au Kaiser et le laisser vivre, mais sous supervision. Ici, tu connais les soigneurs, les combattant.es, tu sais qu’il pourrait être rapiécé au besoin. Dehors, là ou il aime risquer sa peau, tu n’as pas d’yeux, et même si tu pourrais demander à @Leonardo Moreno de garder un œil sur lui à rigueur, le Portoricain a autre chose à faire que de veiller sur un inconscient qui cherche à anesthésier son mal de vivre par une douleur qu’il provoque. Pain is my drug, qu’il t’a dit. Crétin d’andouille de jeunot d’à peine vingt ans. « An eternal combat. I’ve thought of having his rune deactivated, but he’d go elsewhere », admets-tu, moue de déplaisir très clairement inscrite sur ton visage. L’agacement n’est pas feint, c’est celui que tu éprouves en général pour celui qui constitue ta fratrie choisie. Ça, et une tendresse bien visible. Tu as éprouvé des sentiments s’apparentant à de l’allégeance pour peu de gens dans ta vie, mais le vert en fait partie. Amelya. Hunter. Leo. @Awa Blackthorn. Tim. Pour eux, tu ne compterais ni les coups ni les menaces à distribuer généreusement. « I’m not supposed to be here tomorrow, though. Maybe you’d like to keep an eye open. » Tu jettes un regard au Sweetlove, arquant un sourcil interrogateur mais poli malgré tout. « Unless I’m crossing a boundary, that is? »
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Re: a face with a view (charles i)
Lun 23 Aoû 2021 - 23:44
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
Vouloir toujours cacher aux autres ses failles
Avoir l'envie que quelqu'un d'autre s'en aille (moodboard styx)
Charles n’était pas du genre à parler pour ne rien dire. Babiller ne lui disait rien, encore moins lorsqu’il était de mauvaise humeur comme ce soir. Oh le jeune homme était parfois en mesure de charmer, de sourire, de discuter, mais il ne voyait souvent que l’argent qu’il pouvait obtenir d’une telle discussion et avec la réputation qu’il avait et celle de sa marchandise, les échanges s’étaient largement écourtés comparé à ces débuts. Il était devenu efficace, il avait réussi à user de son malaise sociable pour s’attirer les plus beaux clients et obtenir les meilleurs spots de vente. Il avait optimisé toutes ces capacités, usant de stratagèmes appris depuis ses plus tendres années. Discutailler du temps et de sa journée avec l’une des trois têtes du Styx n’était cependant pas dans ses habitudes, encore moins lorsqu’il s’agissait d’Althéa. La barmaid, celle qui tenait en laisse Leonardo (Jésus), celui qui n’avait pas manqué de mettre les choses aux claires avec le dealer au début de son partenariat avec ce qui n’était alors que les prémices d’une belle entreprise. Althéa, celle qui avait toujours un œil sur un certains allemand, qui recevait ses confidences et pour qui elle prodiguait de nombreux conseils. Le Britannique n’avait jamais réellement discuté avec la belge auparavant mais celui qui avait été son meilleur ami lors de leurs années à Poudlard n’avait cessé de lui parler d’elle, soit pour se plaindre de ce côté sœur protective, soit pour lui raconter leur enfance et d’autres choses encore. Mais Charles n’avait jamais rencontré l’ancienne ballerine avec de rejoindre le Styx sous les ordres de Vesper. Et comme sa relation avec Timothy n’avait pas été des plus plaisante ces dernières années, il avait presque mis un soin tout particulier à éviter la jeune femme. Des mois d’efforts réduit à néant par la fatigue et la frustration qui l’avaient toutes deux guidé au bar que gérait la sorcière.
Il aurait pu partir, reprendre sa tournée, couper court à ce début de conversation qui semblait tout droit tombée du ciel mais la remarque de l’étudiante sur leur ami commun poussa le blondinet à resté assis, à siroter son verre et même à répondre. Il fallait dire qu’au moment même où l’allemand – qui faisait battre son palpitant – était au centre de la conversation, le britannique était tout de suite intéressé, sérieux, prêt à discuter. Les choses allaient un peu mieux entre les deux étudiants, mais leur relation était encore loin de ce que Charles désirait vraiment. Le blond ne pouvait cependant pas brusquer les choses. Il ne voulait pas risquer de tout perdre, pas une nouvelle fois, pas après sa conversation qu’il avait eut avec le Grymm, sur le canapé de la colocation des Licornes, pas après les remarques blessées du sorcier, pas après avoir encore une fois, bien merdé. Il avait perdu les grâces du Kaiser depuis bien trop longtemps et ne survivrait pas si cela venait à se renouveler. Alors il était là, présent, inquiet, intéressé. Il observait l’allemand et veillait tant bien que mal à ce qu’il aille au mieux. Il faisait ce qu’il pouvait, tout ce qu’il pouvait, et s’assurer qu’il ne combattait pas dans l’arène du Styx en faisait partie. Et cette récente mission, Charles semblait la partager avec le péché qu’il avait en face de lui. Un léger sourire put se lire quelques instants dans le regard céruléen du britannique alors qu’il pensait à l’ironie de savoir que Timothy était si proche de celle qui représentait l’orgueil en ces lieux. Il ne pouvait pas totalement s’avancer sur les traits de caractère de la belge, mais connaissait assez bien son Allemand pour ne pas y voir un signe.
Le sorcier s’installa plus confortablement sur son tabouret et enfermant son verre de ses doigts, écouta avec bien plus d’intérêt les réponses d’Althéa, bien insouciant et inconscient de ce qui pouvait bien intéresser vraiment la jeune femme. L’Anglais n’avait qu’une chose en tête : Tim, et rien ne viendrait jamais se mettre en travers de ça. « He’s stubborn, » admit-il, commentant la remarque de son interlocutrice d’un petit hochement de tête avant de délester son verre de quelques gorgées. Il n’avait pas la même moue inquiète que la barmaid, mais partageait les sentiments de l’Orgueil. Il était simplement moins expressif. Il hocha la tête de nouveau et haussa les épaules brièvement à la dernière remarque d’Althéa. « I’ll be there, I have something for him. » confia-t-il, ne relevant pas l’interrogation de la sorcière. « Do you know against who he’ll fight? » demanda-t-il, avant de prendre une nouvelle gorgée de ce qu’on lui avait servis. « I heard they were quite a lot of new fighters. Do we know all of them ? » La question était posée de manière neutre mais l’intérêt n’était pas feint. Charles avait déjà observé quelques-uns des combattants qui opéraient depuis très récemment au Styx et s’il savait que Timothy restait entouré entre ces murs, il ne pouvait pas s’empêcher de penser que certains étaient bien plus grand, bien plus féroce et bien plus à même d’amocher son Kaiser.
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Re: a face with a view (charles i)
Ven 15 Oct 2021 - 23:36
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
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(tenue) Héritière exhérédée, aristocrate sans couronne – tu as été la fierté de tes parents, plus jeune, avant la découverte de tes pouvoirs. L’Idée du pedigree social sacrifiée rapidement en sachant que leur fille cadette ne saurait trouver un bon parti sans échapper sa magie par mégarde, peut-être – une étrange créature, désormais. Must be the season of the witch. S’ils avaient su, les parents d’Arenberg, que leur née-moldue de progéniture n’a jamais tout à fait assimilé les réflexes d’une société sorcière qu’elle ne comprend pas tout à fait, qu’elle n’a jamais cherché à entièrement rejoindre par sentiment de rejet. Chaque pied campé de part et d’autre d’une frontière que tu t’es toi-même tracée, choisissant de n’appartenir à aucun des deux mondes – quitte à s’en créer un nouveau, lorsque les espoirs de la danse se sont révélés aussi sacrifiables que le reste.
Le Styx.
Ici, tu t’es drapée de tout ce que tu connais, capricieuse, tes traits désintéressés revêtant les habits de l’Orgueil que tu y incarne. Celui des péchés capitaux, car la référence du monde chrétien est plus forte en marketing que d’autres, mais tu as préféré les contes murmurés par Tiki (Wrath. regrettée colère, avec laquelle faire éclater les pierres et la porcelaine sans distinction.) au détour du bar, un soir. L’Orgueil, non pas celui qui s’attribue un mérite qui n’est pas sien, non pas comme une tare d’arrogance, mais comme une vertu – l’orgueil comme lame, l’orgueil comme bouclier, l’orgueil comme révolte.
Ici, l’Orgueil châtie – et il protège, l’air qui se décompose en moues multiples. L’inquiétude revêtant les traits de l’agacement, la moue de déplaisir visiblement inscrite en plein visage plutôt qu’une prosaïque peur. Car la lame s’habille parfois d’un fourreau. Le dédain comme arme pour mieux cautériser les plaies, ou en créer de nouvelles. Tout dépend de la cible. Et celle-ci te donne l’impression d’une tortueuse anguille, le genre paresseux mais pas assez pour s’éloigner, indifférent mais tout juste assez curieux de l’appât tendu par la tête de Cerbère. Face à l’indolent dealer, l’Orgueil se fait prudent, et curieux. Tâte doucement, sans trop s’épancher, glisse des doigts métaphoriques le long du bar pour voir là où les coups seraient préférés aux caresses, tend l’oreille pour percevoir les trémolos qui sauraient trahir le Sweetlove. Amour doux.
Lorsqu’enfin il mord, ton faciès ne se fend pas d’un sourire, yeux de pluie ouverts, mais pas tout à fait – portrait de relative indifférence traversé de ponctuels moments d’agacement, mais l’Orgueil relève toujours un peu le menton, ici. Sa maison, son domaine. « I’ll be there, I have something for him. » Tu l’observes, curieuse. Le visage qui se penche doucement sur le côté en une moue reconnaissable d’intrigue. « Do you know against who he’ll fight? » D'ordinaire, tu ne sais pas, ne te gardant qu’à moitié informée de ce qui se déroule derrière les accès du septième cercle. Dimitri gère bien son monde sous la supervision indirecte de Leo, et ça te convient. Peu intriguée par la violence contenue entre les barrières du ring, tu n’es fascinée que par le genre de brutalité que ta propre rage peut t’inspirer. Les arènes ne seront jamais pour toi – le regard trop grand pour apprendre même si tu le souhaitais, et une constitution malade trop fragile pour subir un entraînement intensif. Indifférente aux horaires et aux perspectives des combattant.es, sauf lorsqu’il s’agit de l’Allemand. « I heard they were quite a lot of new fighters. Do we know all of them ? »
Tu hoches la tête. « I’ve asked Dimitri to switch a couple of fighters around so he can face a challenge, but not a butcher », admits-tu, sourire en coin ornant ta bouche. Si Timothy le savait, il te piquerait une crise de rage – mais il n’a pas besoin de le savoir. Son opposant aura bien l’occasion de lui mettre une raclée s’il recherche encore et toujours sa satanée douleur plutôt que la victoire, mais pas de l’envoyer aux urgences. Tes prunelles se glissent prudemment autour. Vous êtes à l’abri d’oreilles indiscrètes, protégés par la distance d’autres client.es et les chansons mélodieuses d’Awa, sur scène. « As for knowing them, either we do, or trusted others do. Can’t afford to have the front go up in smoke because of the back, not now that most of it’s legit », souffles-tu au Sweetlove, avec un incendie dans le regard. Ta fierté, le Styx. Conçu avec l’énergie du désespoir, il y a deux ans, celle d’une âme qui ne savait plus à quels rêves se raccrocher et qui a choisi de tout miser sur cet endroit. Le pari, de le concevoir, et d’en faire quelque chose qui attirerait le regard, de ces endroits dans lesquels se perdre ou se trouver – et toujours pour un prix. « Have you seen them? The back rooms. » L’une, peut-être. Mais l’autre?
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Re: a face with a view (charles i)
Mar 9 Nov 2021 - 0:22
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
Vouloir toujours cacher aux autres ses failles
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Lorsqu’il s’agissait de Timothy, l’intérêt de Charles ne pouvait rarement être contenu. Il était pris aux pièges de ses propres désirs, de son inquiétude et son attachement pour l’allemand. Rien d’autre n’aurait pu justifier une discussion avec Althéa, et d’ailleurs aucun autre sujet ne dépassaient leurs lèvres, duo de protecteur résigné à garder le Kaiser des traumas de ses passions. La conversation avec le péché de l’orgueil ne semblait cependant pas si désagréable, Charles la trouvait même naturelle, comme si la cause qu’ils avaient en commun suffisait à leur faire échanger quelques mots. Le Britannique connaissait la belge de réputation, de ses longues conversations échangées avec Timothy lorsqu’ils étaient encore à Poudlard, lorsqu’ils étaient encore amis. Le blondinet savait alors à quel point la sorcière était importante pour le Kaiser, qu’elle était comme une grande sœur que l’on pouvait parfois trouver dérangeante ou envahissante, mais qui restait pourtant toujours là, malgré les problèmes, malgré les débordements caractériels. Althéa était un soutien indescriptible pour Tim, et Charles en était pleinement conscient. Il enviait presque l’épaule solide qu’avait trouvé l’allemand envers sa compatriote européenne, lui qui s’évertuait à être ce rock, celui qui tenait en place sa famille, qui supportait l’échec sur ses épaules, qui s’assurait du bonheur de sa sœur et de sa Granny avec autant de détermination que celle qui brillait dans le regard de la belge lorsqu’il s’agissait de Timothy.
Quelque chose tirailla un instant l’esprit du dealer, comme un rouage mal huilé qui se mettait à grincer. Qu’est-ce que savait Althéa de sa propre relation avec l’allemand ? Ce dernier lui avait-il tout confier, sa rancœur, sa haine ? Ou bien était-il resté secret quant à leur histoire commune ? L’index du jeune homme était venu gratter son cuir chevelu, se questionnant sur la réalité de cette conversation, se demandant s’il n’était peut-être pas temps de partir. Après tout, ils avaient échangé sur leur sujet commun, Tim. Et maintenant que les choses étaient claires, que Charles avait assuré qu’il serait présent pour l’allemand et son combat du lendemain, qu’Althéa avait validé – plus ou moins – les prochains combattants, surement était-il temps de retourner travailler ? Avec toutes ces heures passées aux abords du ring à surveiller d’un regard brillant d’inquiétude la puissante silhouette de Timothy esquiver ou se prendre les coups d’un adversaire coriaces, le dealer se retrouvait parfois obligé de doubler ses temps de shifts. Rien de tout cela ne venait remettre en cause son efficacité et son rendement, mais il envenait tout de même à chambouler son emploi du temps.
Il répondit d’un hochement de tête vif à la réponse de l’Orgueil qui ne manquait certainement pas de fierté quant à l’organisation du Styx. Il termina alors son verre d’une traite, sans même grimacer à la puissance du breuvage, depuis bien longtemps habitué à ce goût si particulier et s’apprêta à prendre congé de la barmaid lorsqu’elle reprit la parole, questionnant le dealer sur sa connaissance des dernières additions au Styx. Ne souhaitant pas se brouiller avec l’une des têtes dirigeantes, il posa son verre sur le comptoir et resta bien sagement assis sur le tabouret de métal. « Well, I’ve seen one, of which I’m not a big fan, but let’s say that I’m not very neutral about it. » Le ton était un peu pincé, sarcastique. Il n’aimait pas se battre lui-même, et avait beaucoup de mal à comprendre que cela soit une passion et un besoin pour Timothy. Forcément, la présence d’un ring de combat au sein même du Styx n’était pas une chose qui lui plaisait. Au Styx, ou même ailleurs ! Il ne pouvait cependant rien y faire, rien d’autre qu’accepter avec résignation la situation et se sentir complètement impuissant face à la situation.
Charles regrettait d’avoir fini son verre avec tant de rapidité, naïf qu’il avait été de penser qu’il aurait pu mettre fin à l’échange et s’éclipser sans demander son reste. Il était là, coincé sous le regard de la belge et ne pouvait décemment pas risquer de s’en aller. « Why? » s’enquit-il alors, curieux de savoir ce qui se passait dans l’esprit de sa supérieure.
- InvitéInvité
Re: a face with a view (charles i)
Mar 21 Déc 2021 - 15:52
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19 juillet 2021, 22:30. (mood)
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the less we say about it the better, make it up as we go along.
(moodboard styx)
(tenue) Il faut un degré de patience particulier pour attirer un esprit dans les eaux du styx, lorsque l’objet de convoitises ne se marie pas de concupiscence. Prendre le temps de tendre l’oreille, car le jeu d’actrice est celui de l’écoute, d’abord. Et il y a une certaine sincérité dans tes gestes, Althea. Un grain d’honnêteté dans ta façon de diriger la conversation, presque paresseusement, comme quelqu’un qui semble s’en moquer mais qui porte un peu trop attention aux réactions de l’autre. S’allier à lui par opportunisme pour ses désirs, écouter en tâtant doucement, tendre l’oreille pour y percevoir les failles du Sweetlove. Ici, même les péchés capitaux se trahissent par leurs désirs, mais ont au moins l’apanage d’évoluer dans un endroit fait pour eux, par eux. Ils en connaissent les pièges, les entretiennent plus que de raison, s’en sont fait les alliés, les bourreaux s’il le faut. Lorsqu’enfin, il mord, tu réponds à ses questions, lui donnant juste assez d’informations pour le satisfaire et pourtant, si peu – car si le Sweetlove se fait avare de paroles, tu n’as pas à te transformer en dispensaire. Rien n’est gratuit ici, pas même pour les estimés dealers de Sloth. « Have you seen them? The back rooms. » Nouvel appât, pour lui qui te donne si peu de matière avec laquelle composer. Mais est-ce réellement un leurre, lorsque ton interlocuteur n’a pas tout à fait le choix de partir?
« Well, I’ve seen one, of which I’m not a big fan, but let’s say that I’m not very neutral about it. » Tu plisses les lèvres en un sourire entendu, toi-même peu attirée par le ring encadré par Dimitri. « Why? » C’est une sensation nouvelle, pour toi – de savoir que tu peux garder les gens en place, au besoin, ici. Ça te grise tout comme ça t’étonne, l’impression double d’être reine en ton royaume et d’avoir le vertige de ce que tu pourrais perdre. C’est que ça se reconstruit, un rêve, mais avec l’éperon double de l’espérance … doublé de la possibilité bien réelle de la chute. « I’m thinking of symbiosis », remarques-tu, t’éloignant de Charles pour quitter l’espace du bar. À quelques pas de lui, tu lui fais signe, ta paume levée vers le ciel rejointe par tes doigts élégamment repliés en asynchronie. Le geste ne ment pas, et il ne subsiste aucun doute dans ton esprit : il te suivra, car s’il s’était senti de partir, il l’aurait fait en vidant son verre. Tu gagnes en assurance, même si tu sais que tu manques encore de pratique, lorsqu’il s’agit du Confessionnal.
Lorsque le dealer te rejoint, tu désignes la porte qui y mène. « I’m thinking you may gain a few customers from this – or send them our way, once you’re finished with it. Come », ordonnes-tu, laissant l’ethelred pénétrer dans l’endroit à ta suite. L’espace est large, peu ajouré. Les murs sont presque nus, tendus de quelques drapés sombres. L’ambiance est apaisante, et les reflets multiples d’une pensine se réverbèrent le long des surfaces. L'endroit est relativement dénudé, mis à part quelques poufs permettant de s'asseoir. La simplicité est voulue, calculée : un canevas à utiliser, peindre l'endroit de mémoire. « This is the Confessionnal », expliques-tu. Tu te diriges vers la pensine. « The pensieve’s been modified by the Hallowstones for our purposes, and Darcy’s been working on a facilitating potion. It allows people to revisit memories, but unlike the small snippets one might get from his own memory, it partially recreates most of the environment. The scene is partially fictitious, of course, but it allows for some … exploration. Some clients have already been trying it out. » Triés sur le volet, bien sûr, et déjà connus de la maison. « And though a good dealer shouldn’t taste his own product, I’ve heard, it might be hard for you to explain this without having tried it out yourself. You in? »
( @Circe Hallowstone mention )
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Re: a face with a view (charles i)
Mar 28 Déc 2021 - 18:04
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
Vouloir toujours cacher aux autres ses failles
Avoir l'envie que quelqu'un d'autre s'en aille (moodboard styx)
Charles était bien loin de se rendre compte qu’il était tombé dans le piège de l’Orgueil. Il fallait dire que cette dernière avait mené la conversation d’une main de maître, usant du nom de leur protégé commun pour asseoir une certaine docilité de la part du dealer qui n’aurait, autrement, pas manqué de s’éclipser. Et a présent, malgré le changement de sujet qui laissait Timothy à sa tranquillité, le dealer restait là, calme et presque curieux de l’évolution de la conversation, de la question de la sorcière. Il aurait initialement pensé que la jeune femme n’allait pas continuer sur sa lancée, qu’une fois le sujet Allemand évoqué, elle retournerait à ses occupations et laisserait Charles en faire de même. Mais non. Rien à faire, elle persistait. Et la curiosité qui gagnait peu à peu le dealer l’empêchait de partir. Il aurait été aisé de quitter les lieux, de prendre congé. Les prétextes étaient nombreux et le plus évident d’entre eux arrangerait tant le dealer que sa supérieure : la vente, le deal, le travail. Qui pourrait en vouloir à son salarié de refuser la conversation pour retourner accomplir sa mission ? Le nageur n’en avait aucune idée, mais il était assez persuadé que c’était assez rare. Il n’en fit pourtant rien et restait silencieux, questionnant quelque peu Althéa sur ses propres interrogations, essayant de savoir ce qu’elle avait en tête, bien qu’il fût en réalité loin de tout maîtriser.
Immobile, le sorcier observa de ses prunelles claires la barmaid quitter son bar. Il ne quitta son assise qu’au geste de la belge, la suivant silencieusement, se questionnant sur ce qui allait se passer. Il n’était pas inquiet, le dealer. Sans se savoir irremplaçable, il se savait utile à l’entreprise et ne voyait pas ce qui pourrait lui arriver de mal s’il suivait sans se poser de question la maîtresse des lieux. Il fallait avouer, cependant, que les salles arrière du Styx étaient très pratique pour éliminer quelqu’un et s’assurer que jamais personne ne pourrait remettre la main sur lui. Non pas que Charles avait cette curieuse envie, mais il était assez ancré dans sa réalité pour être conscient que cela pouvait arriver. A lui, un autre. A tous.
Les mains enfouies dans le fond de ses poches, Charles suivait la fine silhouette de l’ancienne danseuse à travers le Styx et s’arrêta à ses côtés lorsqu’elle ouvrit la porte mystérieuse de cette nouvelle salle dont, s’il ne se trompait pas, elle avait eu l’idée. Il entra dans l’antre de l’Orgueil après elle observant avec intérêt l’endroit. C’était plutôt simple. La pièce était obscure et de grandes tentures recouvraient la totalité des murs, donnant à l’endroit un air étrange de salle capitonnée ou d’intérieur de cirque. Il n’arrivait pas bien à se décider. Le jeune homme avisa ensuite la pensine devant eux de laquelle émanait une lumière bleue et chatoyante. Il s’approcha tout en écoutant les explications de sa collègue, hochant la tête de manière régulière pour signifier qu’il comprenait. L’idée était bonne, et surement que certains clients du Confessional deviendraient les siens et inversement. Après tout, qui irait explorer ses souvenirs passés sans douter ? Charles lui-même n’était pas emballé par l’idée et il ne put d’ailleurs retenir un « Ah ! » de surprise à la suggestion de la belge.
Penchant la tête légèrement de côté, un petit sourire contrit vint s’étaler sur son visage. « I don’t know. » admit-il, s’avançant un plus dans l’antre de la jeune femme, touchant du bout de ses doigts les tentures veloutées. Il n’avait pas l’impression d’avoir un passé très intéressant et ne s’estimait pas assez curieux pour aller y chercher plus loin. Il se souvenait de ce qui comptait, de ses débuts dans son premier gang, de l’école, de la beauté de son amitié avec Timothy et de la douleur vive qui avait suivie. Il se souvenait de ce qui était important pour lui et était bien trop détaché du reste pour chercher davantage. Et pourtant. Pourtant. Il avait des questions, le jeune homme, de celles qu’il gardait pour lui, qu’il retranchait depuis des années dans les tréfonds de son esprit. Il n’avait jamais ressenti le manque par rapport à l’absence de sa mère, simplement des interrogations, des questions. Pourquoi ? Comment ? Son père n’avait jamais été très éloquent sur le sujet et avec le temps, le blondinet ne s’était jamais attardé sur la question, et pourtant, elle demeurait... « Is it possible to retrieve some very old memories ? Things that I’m not even sure happened ? » questionna-t-il, le regard a présent posé sur la sorcière. Si son père ne disait rien au sujet de sa mère, cela ne voulait pas dire que Charles ne savait rien, qu’il n’avait rien vu. Avant de tenter quoique ce soit, de se laisser aller à ces questions, le dealer voulait savoir ce qu’il était possible, ou non. Il savait qu’il avait connu sa mère quelques années puisque Lucy était plus jeune que lui. Il savait qu’il y avait quelque chose que l’on ne lui avait pas dévoilé. Peut-être était-ce là une opportunité en or ? Celle d’une vie ? Il s’en rendrait bien vite compte.
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Re: a face with a view (charles i)
Sam 29 Jan 2022 - 12:25
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
i feel numb, burn with a weak heart, i guess i must be having fun,
the less we say about it the better, make it up as we go along.
(moodboard styx)
(tenue) D’égales mesures d’indifférence apparente et de curiosité à partager, pour le guider – ici. Le Sweetlove enfin entre les murs de l’antre des confessions stygiennes, tu le laisses observer l’endroit sans te presser, jusqu’à ce que ta pensée se déroule vers son but final. You in? « Ah! » et sa surprise te fait sourire. Pourquoi d’autre, t’évertuer à tendre un doux filet autour du dealer, lui murmurer des mots au sujet du Kaiser pour mieux l’attirer ici? Tu te tais, angle de la mâchoire épousant le sien en un miroir de regards de guingois. « I don’t know. » et si sa bouche annonce les doutes, sa démarche, elle, se teinte de curiosité. Tu l’observes regarder le Confessionnal, ses doigts se tendre pour absorber d’un contact tactile la décoration absente de l’endroit. Tu pourrais, alors, argumenter davantage, et probablement le convaincre – mais tu choisis d’émuler ce que tu as vu Leo faire si souvent.
Doux silence pour amadouer les esprits ou affuter les consciences, diffuser une intention en l’air sans mot dire – et si le Moreno respire ce mélange fascinant de danger et de tentation auxquels tu es essentiellement immunisée, qu’inspires-tu, toi? Pas de la dégoulinante séduction des succubes, pas exactement – t’as jamais été assez à l’aise dans ton corps, surtout pas depuis la maladie, pour jouer de roulements de hanches et de battements de cils, sauf pour emprunter des rôles que tu sais jouer sans véritablement les incarner. Du carré de ta mâchoire légèrement relevée, de la profondeur d’une paire de prunelles de tempêtes, peut-être s’imagine-t-on, à t’entendre, que tu connais un quelconque secret mystérieux duquel on pourrait approcher, si on parvenait à te toucher. La force de l’Orgueil. Alors, toi aussi tu promènes tes doigts sur les tentures capitonnées que tu connais mieux que personne, sans le regarder. Le laisse observer autant que ses yeux voudront se charger de rien, car nul appareillage pour décorer l’endroit : nul point d’accroche où s’inspirer (et se distraire). L’endroit, tu l’as voulu presque nu – presque vrai. Pour que le seul tableau peint soit celui des âmes venues s’y glisser. « Is it possible to retrieve some very old memories ? Things that I’m not even sure happened ? » Un sourire qu’il ne verra pas, détournée que tu es de lui. Gotcha.
Tu lui fais face à nouveau, le regard tranquille. « It’s harder, and it doesn’t work every time », admets-tu sans faux regrets. La magie de la mémoire pratiquée ici est à l’image de son hôte encéphale : capricieuse et sans promesses de réussite. Les mécanismes permis par le pendule ouvragé des Hallowstone t’a coûté cher – en gallions, et une faveur qui devra bien un jour être retournée, et tu ne doutes pas que lorsqu’il s’agit de promesses, ce genre de famille a la mémoire longue et le jugement pour attendre le meilleur moment pour faire décaisser leurs débiteurs. « But yes, it’s possible », finis-tu par dire, hochant doucement la tête. « Take off your shirt, if you don’t mind. It’s easier on skin. Lie down, over here. » Et tes doigts fins indiquent un espace où des coussins accueillent les corps de ceux dont les souvenirs sont les plus complexes à retrouver, cachés dans une mémoire labyrinthique qui refuse parfois de céder ses tributs.
Patiemment, tu attends qu’il se dévêtisse, jetant un regard sans grande concupiscence sur le gris – sauf peut-être pour remarquer une musculature tendre, le genre qui existe encore sous une couche de jeunesse et dont l’hôte ne s’est pas donné la peine de l’affiner pour de vulgaires considérations esthétiques. Lorsque son haut tombe, ton masque fait de même, révélant un visage auquel la clientèle du Styx n’a pas droit, d’ordinaire. Tes traits s’arrondissent, semble-t-il, et ton regard s’adoucit. Les prunelles fières et exigeantes de l’orgueil, remplacées par on ne saurait quelle image – comment l’identifier, sans guide encyclopédique de tes humeurs. Les rares qui savent, savent – des traits de tempérance, et vêtus de plus de douceur que tu n’en montres dans l’antre stygien. Une empathie (im)patiente, du genre que tu accordes à tes proches. Celle que tu réserves sans compter à Timothy. La douceur des orties. Agenouillée aux côtés de Charles, tu veilles à ne pas le toucher, te doutant d’une réaction rétive qui viendrait brouiller les cartes et instiller une grande confusion dans ton précieux pendule.
Lentement, tu détaches la chainette retenant le bijou qui te caresse le ventre, à l’intérieur de tes propres habits. Tu en extraits le pendule, laisses Charles le regarder un instant pour voir qu’aucune vibration malveillante n’en émane. Qu’une sorte d’attention languide, attendant d’être chargée de souvenirs. La pierre bleue ouvragée luit du même éclat lacté que les souvenirs déversés dans une pensine, et en plissant les yeux, on y verrait quelques runes incrustées dans l’objet magique. Unique en son genre, certainement un objet valant de lourdes amendes et possiblement une condamnation de la part de la Justice Magique, les créations magiques quasi-indépendantes de volonté étant strictement règlementées par l’État sorcier. Pourtant, hors de tes mains, le bijou redevient une simple breloque – car il faut en connaitre les méandres pour s’en servir. Lentement, tu imprimes un mouvement du poignet pour lui faire exécuter ses circumnavigations de la charpente du Sweelove. Distilles tes propres intentions. Wander. Affines ses buts. Seek. « Can you tell me anything about this memory you’re looking for? What the idea of it makes you feel? », demandes-tu sans le regarder, pour éviter au sorcier de se forcer à adopter l’air indifférent qu’il présente au monde. Car l’objet est sensible, et aisément détraqué par les humeurs des corps qui lui servent de carte mnémonique.
( @Circe Hallowstone @Leonardo Moreno mention )
- InvitéInvité
Re: a face with a view (charles i)
Sam 7 Mai 2022 - 12:42
a face with a view,
19 juillet 2021, 22:30. (mood)
Vouloir toujours cacher aux autres ses failles
Avoir l'envie que quelqu'un d'autre s'en aille (moodboard styx)
« It’s harder, and it doesn’t work every time, » avait admit la sorcière, prônant l’honnêteté dans son approche. Charles lui, laissa échapper un petit soupire las. Tout en revenait à cela. Rien n’était facile. Tout n’était que doutes et incertitudes. Certains en valaient plus que d’autres. D’autres étaient plus perfides encore et les derniers restaient dans l’obscurité d’un esprit toute une vie. Le dealer n’avait jamais eu l’intention de creuser davantage l’absence de sa mère mais l’opportunité de cette chambre capitonnée de velours sombre était assez convaincante pour qu’il se laisse aller. Qu’y avait-il à perdre, si cela ne marchait pas ? Qu’avait-il a gagner si cela fonctionnait ? Serait-il choqué ? Triste ? Des larmes cristallines viendraient-elles perler le long de ses joues ou garderait-il encore son flegme tout britannique d’un gamin qui semblait avoir tout vu et tout vécu ? L’Ethelred n’était pas assez porté sur la philosophie et autre pouvoir de l’esprit pour trop s’inquiéter de tout cela. Il était curieux, intéressé, voulait savoir ce qui se passait dans l’esprit fatigué de son paternel a chaque fois que Lucy mentionnait cette mère qu’il n’avait jamais connu. De cette présence au sein du foyer, il ne restait qu’une photographie, perché en haut d’un vaisselier de bois brute qui ne laissait que peu le loisir de l’observer. La présence de Mme Sweetlove avait été, à défaut d’oublier, mise de côté.
Sans broncher ni s’inquiéter outre mesure, le dealer se délesta de son sweat-shirt et du fin coton qu’il portait en dessous. Les années de natations n’avaient pas été bonnes que pour son esprit et avaient sculpté avec finesse les muscles de son haut du corps. Il posa ses vêtements sur le bord du lit de coussins qui avait été installé là et s’y allongea également. Si l’idée d’être torse nu ne le dérangeait nullement, le fait de s’étendre de cette manière le mettais un peu mal à l’aise. Il avait vu l’air de l’Orgueil changer, s’adoucir même. Mais ce genre de changement n’était pas toujours bon signe et à la curiosité commençait à se mêler une légère appréhension. Il observa alors la pierre précieuse et hocha finalement la tête. Il n’allait pas opérer un demi-tour maintenant.
Après un soupir un peu plus contrit que les précédent, il décidé de se laisser porter. Ses muscles se détendirent perceptiblement et le contact des coussins contre la peau de son dos se révéla agréable. Il resta silencieux, observant le début des mouvements du cristal avec intérêt avant que la question d’Althéa ne vienne lui rappeler le but de sa présence ici. « I’m not ever sure this memory is real, » répéta-t-il, comme pour signifier qu’il s’agissait probablement là d’une perte de temps. Il se redressa légèrement, soupira de nouveau et sans accorder un regard à la jeune femme, reprit. « But if it were to exist, it would have to do with my mother. She disapeared months after my sister birth and, » commença-t-il, s’arrêtant au milieu de son explication tellement les mots lui étaient étrange. Il n’avait jamais parlé de cela auparavant et il lui était étrange de se confier à Althéa. « and they are so many mysteries under this. So many things that my dad is not telling me. » Charles soupçonnait d’ailleurs que l’absence d’honnêteté de la part de son père ne les aidaient en rien à avoir une relation père-fils acceptable. Il se garda de commenter sur ce sujet là et continua. « And my Granny is not different, except for one thing. It is not much when you think about it but its .. the light in her eyes just.. like.. shut down when the subject is brought up again. » L’explication que Charles fournissait à l’Orgueil lui semblait flou, rien de bien nouveau étant donné l’absence de réponses qu’on ne lui avait jamais fournis depuis toutes ces années. Evidemment, il n’était pas la seule personne à grandir sans sa mère, mais il n’avait pas l’impression que tous connaissaient le même mystère autour de cette disparition. La version officielle était qu’elle était morte. Mais de quoi ? Quand ? Charles soupçonnait son père de lui cacher une vérité bien plus douloureuse encore et suspectait, aux réactions de sa grand-mère, que cette chose plus affligeante encore que la réalité qu’on lui avait imposée, lui était directement relié. « It’s all like they know something, that it’s bad, so bad that they don’t want me to know, » acheva-t-il finalement, le regard toujours fixé sur le sombre plafond du Confessionnal. Sur ces paroles, il s’arrêta, ressentant déjà avec précision la frustration qu’il n’associait que trop bien avec toute cette situation.
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