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Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 16:42
« C’est drôle la vie. Quand on est gosse, le temps n’en finit pas de se trainer, et puis du jour au lendemain on a comme ça 50 ans. Et l’enfance tout ce qui l’en reste ça tient dans une petite boite. Une petite boite rouillée. »
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MY STORY IS NOT LIKE THE OTHERS
15 Novembre 2016 – Norwich, Maison des Tenenbaum.
Une pluie lourde tape contre les tuiles de la petite maison du couple Tenenbaum, révélant du même coup un silence lourd de reproches. Melody, toujours très bien coiffée et habillée, refuse de soutenir les deux orbes d’encre noire vissées sur elle. Ce regard, elle le connait trop bien. Depuis plus de 20 ans, elle partage la vie d’un homme qu’elle admire et déteste à la fois. Un mélange de sentiments contradictoires qui ont fait d’elle une femme frustrée, aigrie. Elle ne se reconnait pas dans cette vie, elle n’est pas heureuse… Pourtant, elle sait que cela n’a pas toujours été le cas. Qu’il y a encore deux battements de cils, elle n’aurait pas su que demander de plus. Où sont passés les éclats de rires ? Ces nuits passées à faire l’amour et à écrire l’avenir ? Ces heures innombrables à se moquer du reste du Monde, ces promesses d’éternité finalement éphémères. A ce moment précis, Bogdan voudrait vomir tout ce qui lui pèse sur le cœur. Sa silhouette élancée immobile dans l’encadrement de la porte, il ne laisse aucun répit à celle qui ne demande qu’à quitter le navire. « Arrête de faire ça. » Siffle-t-elle entre ses dents tout en se redressant, son visage magnifique arborant une fatigue émotionnelle intense. « De faire quoi ? » Demanda le jeune homme, les bras croisés sur la poitrine. Elle soupire et cherche un stylo dans son sac à main. Sur la table, les papiers du divorce. « Tu les signeras quand tu seras prêt… » Souffla-t-elle dans sa direction sans pour autant le regarder. « Après tout, c’est pas comme s’il y avait des enfants dans l’histoire. Ça ne presse pas. » Bogdan leva les yeux au ciel. Les enfants… C’est ce désir immuable et infondé qu’une horloge interne implacable avait fichue dans la tête de Melody qui avait conduit leur idylle sur une pente raide. Dix ans qu’elle le voulait cet enfant. Dix ans. Mais le hasard – ou le destin, appelez ça comme vous voulez – refusa de le lui offrir. Alors elle culpabilise. Elle se dit que c’est sa faute, qu’elle n’est pas comme toutes les autres. Au début, ils en rigolaient. Puis l’angoisse de ne jamais être mère pris le dessus et gangrena leur relation. L’infection de propagea au point que la belle devint une boule de nerfs. Le moindre prétexte était bon pour débuter une querelle avec son compagnon. Les années passèrent et elle supportait de moins en moins ses attentions, ses caresses. Chaque fois qu’ils s’unissaient et qu’elle constatait qu’elle n’était pas enceinte, la déception était plus grande. La douleur de recevoir de plus en plus de faireparts de leurs amis finit par l’emporter. Elle devint paranoïaque, accusant Bogdan de ne pas vouloir cet enfant. Elle s’emprisonna dans son travail de médicomage jusqu’au jour où elle lui dit qu’elle pensait ne plus l’aimer, tout simplement.
Pourtant, Bogdan y avait cru, pendant quelques mois. Il avait cru au renouveau de leur mariage lorsqu’il eut son accident à la finale opposant son équipe de Quidditch à celle de Russie. Elle s’était montrée si prévenante, si inquiète que toutes ses craintes s’étaient envolées un temps. Il faut dire qu’il avait passé quelques semaines dans le coma avant de se réveiller, un bandage énorme sur le nez et une partie du visage. Elle avait été là pour lui quand il compris qu’il ne pourrait plus jamais jouer dans une équipe Professionnelle, quand il compris qu’il allait être remplacé à la prochaine saison et qu’il n’avait plus qu’à rebondir. Lui qui n’avait jamais été un élève particulièrement studieux puisqu’il se savait fait pour le quidditch. C’est elle qui l’avait encouragé à repasser ses ASPICs et à postuler comme professeur de vol en lui assurant que personne d’autre ne saurait mieux enseigner cette discipline, sinon lui.
Elle soupira d’exaspération et s’enquit enfin à planter son regard dans le sien. « Tu sais, tu as vraiment le don pour rendre les choses compliquées. » « J’ai rien dis ! » Riposta le nippon en arquant un sourcil. « JUSTEMENT ! » Vociféra Melody en avançant vers lui. « TU NE DIS JAMAIS RIEN ET C’EST A MOI DE JOUER AUX DEVINETTES POUR SAVOIR CE QUE TU PENSES, MERDE !!! » Elle glisse nerveusement une main dans ses cheveux et baisse les yeux. « Je suis une sorcière, pas une foutue voyante ! Si seulement tu… » Elle s’interrompt et ravale un sanglot. A nouveau, on peut entendre la pluie qui fracasse le bitume à l’extérieur. Finalement, Bogdan baisse les armes et dépose doucement sa main sur son épaule. « Je t’aime moi. Ce divorce tu n’y crois pas toi-même. » Elle s’écarte et le bouscule assez violemment pour lui faire entendre de ne pas continuer sur cette voie. « C’est précisément LA que tu te trompes Bogdan ! Je t’AIMAIS, mais ça n’a pas fonctionné. Tu crois toujours que tu es dans un rêve hein ? REDESCENDS !! Tu n’as plus 15 ans. Tu n’es plus un ENFANT. Tu sais, être élevé comme un enfant unique ne t’a pas rendu service. En plus d’être prétentieux tu es égoïste ! Tu crois que poser ta main sur mon épaule et sortir de grandes phrases va changer la situation ? Laisse-moi rire… Ce serait si beau. » Elle pleurait, des larmes de rage roulaient sur ses joues creusées par l’éreintement. « Tu – Tu… Tu es plus beau encore qu’il y a 10 ans. Mais moi, je fane, je vieillis, je vois les années défiler et je me revois, petite fille, à bercer mes poupées en attendant le jour où je serais une vraie maman. Et je pensais avoir trouvé l’homme idéal ! Je vivais un foutu conte de fée !! » Elle rit, nerveusement, et son corps frêle fut secoué. « La chute est tellement douloureuse Bogdan… »
C’est vrai que tout semblait leur sourire. Ils n’étaient que des enfants quand ils s’étaient rencontrés. Elle était son aînée de deux ans et elle le fascinait complètement. Déjà, elle faisait craquer tous les sorciers de sa classe. Avant d’être amants, ils avaient été amis. Personne n’aurait pu imaginer un couple plus mal assorti et pourtant. Cette simple pensée fit naître l’ébauche d’un sourire sur son visage. Finalement, Melody avait baissé les bras. Alors il ravala son amertume et fit abstraction de tout ce qu’elle venait de lui dire pour la prendre dans ses bras et la serrer très fort contre lui. Sur le moment, elle laissa les choses se faire et souffla plusieurs sanglots au creux de son cou. « Pourquoi Bogdan… ? Pourquoi est-ce que ça doit se finir comme ça ? Je suis… Tellement désolée. Pardon. » Elle pleurait et le jeune homme eut le sentiment qu’il reprenait le contrôle de la situation. Bientôt, il lui dirait que tout se passerait bien, qu’ils allaient remonter la pente et… Une sonnerie de téléphone réduisit tous ses espoirs à néant. « C’est ma mère. » Murmura Melody en attrapant son portable. Elle le repoussa doucement et répondit tout en essuyant ses larmes d’un revers de manche. « Oui maman ? C’est bon mes valises sont prêtes, je […] Non je ne suis pas en train de faire machine arrière, on discutait… Je pars là. Je serais là dans une heure ok ? […] Merci maman, à tout à l’heure. » Elle raccrocha puis envoya un dernier regard brillant à celui qui avait partagé sa vie ces 20 dernières années. La page qui se tournait était plus lourde qu’un million de chaudrons empilés les uns sur les autres. Les lèvres de Bogdan tremblaient, il serrait la mâchoire si fort qu’il lui était devenu impossible de parler. Dans son esprit, la panique. Il réalisait qu’elle partait vraiment et que - quelque part - elle ne lui appartenait plus du tout.
Quand elle claqua la porte, il se laissa glisser le dos le long du mur de la salle à manger et écouta la pluie pendant de longues minutes, incapable de penser. Il voulait hurler, casser quelque chose, mais restait paralysé. L’enfant gâté à l’intérieur de lui venait de se prendre une gifle phénoménale. L’enfant adoré de Samuel et Natalia, le trésor auquel personne n’avait le droit de faire du mal, le joyau de sa mère adoptive… Venait de se faire briser le cœur. Doucement, Gatsby roula sur le sol jusqu’à lui, et se blottit dans ses bras sans demander une quelconque autorisation. La vieille chouette soupira d’aise et s’endormit tandis que Bogdan restait perdu dans le néant. Mécaniquement, il caressa les quelques plumes sur le haut de son crâne.
24 Janvier 2017 – Norwich, Auberge des Tenenbaum
« Oui, qui eeeeeest-ce ? » « A ton avis ? » Soupira Bogdan, bien que réellement amusé par cette routine. « Ouvre maman, il neige. » La porte de l’auberge s’ouvrit et le jeune homme atterrit directement dans l’annexe réservée aux sorciers. L’auberge de ses parents adoptifs n’était ni un luxe, ni en piteuse état. Elle était cosy, et avait beaucoup du succès autant auprès des moldus que des sorciers. Simplement, un sortilège empêchait les deux communautés de se voir. Wanda, la vieille chatte de Natalia fut la première à descendre les vieilles marches. Elle s’enroula autour de ses jambes comme de tradition puis se laissa transporter jusque dans les appartements de la famille, tout en haut de l’auberge. « Comment va mon amour de petit canard ? » S’exclama Natalia, affublée d’un tablier vraisemblablement vieux de plusieurs siècles, en trottinant vers lui. Quand elle parlait, il était relativement simple de déceler ses origines polonaises… Mais ça, il valait mieux le garder pour soi. La sexagénaire étant convaincue de parler un anglais parfaitement british. « Arrête de lui parler comme ça, il va sur ses 40 ans je te signal. » Grommela Samuel, tout juste levé de son fauteuil. Bogdan rétorqua par une grimace « Hé, je viens de fêter les 36. Merci de le prendre en compte, vieux débris. » « Alors alors ? Comment ça se passe à Hungcalf ? » Interrompit Natalia, visiblement très excitée à l’idée que son fils lui raconte des anecdotes exceptionnelles. L’ennui, c’est qu’il n’en avait pas. Elle le débarrassa de son caban ainsi que de son écharpe puis le laissa s’installer près de la cheminée, là où William s’était implanté. La famille n’avait jamais été plus nombreuse que cela, Bogdan étant l’unique enfant qu’ils aient adopté. Néanmoins, ils tenaient cette auberge depuis tellement d’années, que le garçon ne s’était jamais senti seul. Il rencontrait chaque jour des gens différents, des moldus comme des sorciers, et discutait souvent avec eux lorsqu’il descendait aux étages des chambres ou du réfectoire. Il y avait aussi les femmes de chambres, très sympathiques, qui passaient leur temps à lui donner des confiseries en cachette et à lui raconter les petits secrets de certains clients réguliers. Une ambiance somme toute très chaleureuse et conviviale.
« Tu as fait connaissance avec les autres professeurs ? » Demanda son père. « C’est important d’entretenir de bonnes relations avec ses collègues. » Le nippon acquiesça d’un hochement de tête et pris dans ses mains la tasse de thé que sa mère lui tendait. En fait, il était arrivé très récemment dans l’école, et n’avait pas vraiment pris la peine de discuter avec tout le monde. Pourtant, il était déjà considéré comme étant un professeur sévère et surtout quelque peu arriviste par ses confrères. « Tu as revu Melody ? » Se risqua Natalia, faisant instantanément râler son époux. « Mais laisse-le tranquille avec ça, tu sais bien que c’est terminé. Pourquoi t’insistes ? » Et ainsi débuta l’habituelle et quasi quotidienne dispute entre les deux sexagénaire depuis le divorce – non officiel – de leur fils. Bogdan savait ce que sa mère avait derrière le crâne, puisque sous cette question se cachait l’espoir qu’il ait trouvé une autre femme à fréquenter et ainsi peut-être, aurait-elle la chance d’être grand-mère. Décidément, ces histoires d’enfant n’en finissaient pas. Sauf que cela ne faisait pas 6 mois qu’ils ne vivaient plus ensembles et le nippon nourrissait toujours des sentiments très forts – bien que contradictoires - pour Melody. Tiraillé entre haine et amour, il lui en voulait d’être partie au point de la détester purement et simplement, mais paradoxalement il ne pouvait imaginer son avenir sans elle. Autant vous dire que ces nuits étaient longues et froides. Les poches violettes qui pendaient sous ses yeux en étaient témoins. Délicatement, il posa la tasse vide sur son socle et se redressa pour interrompre les chamailleries qui n’en finissaient pas. « Bon, c’était génial, je vous adore, bisous, j’ai un milliard de trucs à faire. » lança-t-il d’une traite avant de les embrasser tous les deux et de regagner le rez-de-chaussée magique.
Des flocons flottaient dans l’air quand le soleil se couchait. Pour le moment, Bogdan n’avait pas retrouvé son émerveillement des belles choses. Ses émotions étaient comme engourdies, gelées tout au fond de son estomac. Pourtant, l’hiver avait toujours été sa saison préférée. Son regard bridé croisa celui d’une jeune femme qui rougit sensiblement avant d’enfoncer son nez dans son énorme écharpe. En passant devant l’hôpital où travaillait Melody, il se demanda ce qu’elle faisait en ce moment-même, mais résista à l’envie de s’y rendre. Lentement mais sûrement, il pris la direction de Hungcalf.
Une pluie lourde tape contre les tuiles de la petite maison du couple Tenenbaum, révélant du même coup un silence lourd de reproches. Melody, toujours très bien coiffée et habillée, refuse de soutenir les deux orbes d’encre noire vissées sur elle. Ce regard, elle le connait trop bien. Depuis plus de 20 ans, elle partage la vie d’un homme qu’elle admire et déteste à la fois. Un mélange de sentiments contradictoires qui ont fait d’elle une femme frustrée, aigrie. Elle ne se reconnait pas dans cette vie, elle n’est pas heureuse… Pourtant, elle sait que cela n’a pas toujours été le cas. Qu’il y a encore deux battements de cils, elle n’aurait pas su que demander de plus. Où sont passés les éclats de rires ? Ces nuits passées à faire l’amour et à écrire l’avenir ? Ces heures innombrables à se moquer du reste du Monde, ces promesses d’éternité finalement éphémères. A ce moment précis, Bogdan voudrait vomir tout ce qui lui pèse sur le cœur. Sa silhouette élancée immobile dans l’encadrement de la porte, il ne laisse aucun répit à celle qui ne demande qu’à quitter le navire. « Arrête de faire ça. » Siffle-t-elle entre ses dents tout en se redressant, son visage magnifique arborant une fatigue émotionnelle intense. « De faire quoi ? » Demanda le jeune homme, les bras croisés sur la poitrine. Elle soupire et cherche un stylo dans son sac à main. Sur la table, les papiers du divorce. « Tu les signeras quand tu seras prêt… » Souffla-t-elle dans sa direction sans pour autant le regarder. « Après tout, c’est pas comme s’il y avait des enfants dans l’histoire. Ça ne presse pas. » Bogdan leva les yeux au ciel. Les enfants… C’est ce désir immuable et infondé qu’une horloge interne implacable avait fichue dans la tête de Melody qui avait conduit leur idylle sur une pente raide. Dix ans qu’elle le voulait cet enfant. Dix ans. Mais le hasard – ou le destin, appelez ça comme vous voulez – refusa de le lui offrir. Alors elle culpabilise. Elle se dit que c’est sa faute, qu’elle n’est pas comme toutes les autres. Au début, ils en rigolaient. Puis l’angoisse de ne jamais être mère pris le dessus et gangrena leur relation. L’infection de propagea au point que la belle devint une boule de nerfs. Le moindre prétexte était bon pour débuter une querelle avec son compagnon. Les années passèrent et elle supportait de moins en moins ses attentions, ses caresses. Chaque fois qu’ils s’unissaient et qu’elle constatait qu’elle n’était pas enceinte, la déception était plus grande. La douleur de recevoir de plus en plus de faireparts de leurs amis finit par l’emporter. Elle devint paranoïaque, accusant Bogdan de ne pas vouloir cet enfant. Elle s’emprisonna dans son travail de médicomage jusqu’au jour où elle lui dit qu’elle pensait ne plus l’aimer, tout simplement.
Pourtant, Bogdan y avait cru, pendant quelques mois. Il avait cru au renouveau de leur mariage lorsqu’il eut son accident à la finale opposant son équipe de Quidditch à celle de Russie. Elle s’était montrée si prévenante, si inquiète que toutes ses craintes s’étaient envolées un temps. Il faut dire qu’il avait passé quelques semaines dans le coma avant de se réveiller, un bandage énorme sur le nez et une partie du visage. Elle avait été là pour lui quand il compris qu’il ne pourrait plus jamais jouer dans une équipe Professionnelle, quand il compris qu’il allait être remplacé à la prochaine saison et qu’il n’avait plus qu’à rebondir. Lui qui n’avait jamais été un élève particulièrement studieux puisqu’il se savait fait pour le quidditch. C’est elle qui l’avait encouragé à repasser ses ASPICs et à postuler comme professeur de vol en lui assurant que personne d’autre ne saurait mieux enseigner cette discipline, sinon lui.
Elle soupira d’exaspération et s’enquit enfin à planter son regard dans le sien. « Tu sais, tu as vraiment le don pour rendre les choses compliquées. » « J’ai rien dis ! » Riposta le nippon en arquant un sourcil. « JUSTEMENT ! » Vociféra Melody en avançant vers lui. « TU NE DIS JAMAIS RIEN ET C’EST A MOI DE JOUER AUX DEVINETTES POUR SAVOIR CE QUE TU PENSES, MERDE !!! » Elle glisse nerveusement une main dans ses cheveux et baisse les yeux. « Je suis une sorcière, pas une foutue voyante ! Si seulement tu… » Elle s’interrompt et ravale un sanglot. A nouveau, on peut entendre la pluie qui fracasse le bitume à l’extérieur. Finalement, Bogdan baisse les armes et dépose doucement sa main sur son épaule. « Je t’aime moi. Ce divorce tu n’y crois pas toi-même. » Elle s’écarte et le bouscule assez violemment pour lui faire entendre de ne pas continuer sur cette voie. « C’est précisément LA que tu te trompes Bogdan ! Je t’AIMAIS, mais ça n’a pas fonctionné. Tu crois toujours que tu es dans un rêve hein ? REDESCENDS !! Tu n’as plus 15 ans. Tu n’es plus un ENFANT. Tu sais, être élevé comme un enfant unique ne t’a pas rendu service. En plus d’être prétentieux tu es égoïste ! Tu crois que poser ta main sur mon épaule et sortir de grandes phrases va changer la situation ? Laisse-moi rire… Ce serait si beau. » Elle pleurait, des larmes de rage roulaient sur ses joues creusées par l’éreintement. « Tu – Tu… Tu es plus beau encore qu’il y a 10 ans. Mais moi, je fane, je vieillis, je vois les années défiler et je me revois, petite fille, à bercer mes poupées en attendant le jour où je serais une vraie maman. Et je pensais avoir trouvé l’homme idéal ! Je vivais un foutu conte de fée !! » Elle rit, nerveusement, et son corps frêle fut secoué. « La chute est tellement douloureuse Bogdan… »
C’est vrai que tout semblait leur sourire. Ils n’étaient que des enfants quand ils s’étaient rencontrés. Elle était son aînée de deux ans et elle le fascinait complètement. Déjà, elle faisait craquer tous les sorciers de sa classe. Avant d’être amants, ils avaient été amis. Personne n’aurait pu imaginer un couple plus mal assorti et pourtant. Cette simple pensée fit naître l’ébauche d’un sourire sur son visage. Finalement, Melody avait baissé les bras. Alors il ravala son amertume et fit abstraction de tout ce qu’elle venait de lui dire pour la prendre dans ses bras et la serrer très fort contre lui. Sur le moment, elle laissa les choses se faire et souffla plusieurs sanglots au creux de son cou. « Pourquoi Bogdan… ? Pourquoi est-ce que ça doit se finir comme ça ? Je suis… Tellement désolée. Pardon. » Elle pleurait et le jeune homme eut le sentiment qu’il reprenait le contrôle de la situation. Bientôt, il lui dirait que tout se passerait bien, qu’ils allaient remonter la pente et… Une sonnerie de téléphone réduisit tous ses espoirs à néant. « C’est ma mère. » Murmura Melody en attrapant son portable. Elle le repoussa doucement et répondit tout en essuyant ses larmes d’un revers de manche. « Oui maman ? C’est bon mes valises sont prêtes, je […] Non je ne suis pas en train de faire machine arrière, on discutait… Je pars là. Je serais là dans une heure ok ? […] Merci maman, à tout à l’heure. » Elle raccrocha puis envoya un dernier regard brillant à celui qui avait partagé sa vie ces 20 dernières années. La page qui se tournait était plus lourde qu’un million de chaudrons empilés les uns sur les autres. Les lèvres de Bogdan tremblaient, il serrait la mâchoire si fort qu’il lui était devenu impossible de parler. Dans son esprit, la panique. Il réalisait qu’elle partait vraiment et que - quelque part - elle ne lui appartenait plus du tout.
Quand elle claqua la porte, il se laissa glisser le dos le long du mur de la salle à manger et écouta la pluie pendant de longues minutes, incapable de penser. Il voulait hurler, casser quelque chose, mais restait paralysé. L’enfant gâté à l’intérieur de lui venait de se prendre une gifle phénoménale. L’enfant adoré de Samuel et Natalia, le trésor auquel personne n’avait le droit de faire du mal, le joyau de sa mère adoptive… Venait de se faire briser le cœur. Doucement, Gatsby roula sur le sol jusqu’à lui, et se blottit dans ses bras sans demander une quelconque autorisation. La vieille chouette soupira d’aise et s’endormit tandis que Bogdan restait perdu dans le néant. Mécaniquement, il caressa les quelques plumes sur le haut de son crâne.
24 Janvier 2017 – Norwich, Auberge des Tenenbaum
« Oui, qui eeeeeest-ce ? » « A ton avis ? » Soupira Bogdan, bien que réellement amusé par cette routine. « Ouvre maman, il neige. » La porte de l’auberge s’ouvrit et le jeune homme atterrit directement dans l’annexe réservée aux sorciers. L’auberge de ses parents adoptifs n’était ni un luxe, ni en piteuse état. Elle était cosy, et avait beaucoup du succès autant auprès des moldus que des sorciers. Simplement, un sortilège empêchait les deux communautés de se voir. Wanda, la vieille chatte de Natalia fut la première à descendre les vieilles marches. Elle s’enroula autour de ses jambes comme de tradition puis se laissa transporter jusque dans les appartements de la famille, tout en haut de l’auberge. « Comment va mon amour de petit canard ? » S’exclama Natalia, affublée d’un tablier vraisemblablement vieux de plusieurs siècles, en trottinant vers lui. Quand elle parlait, il était relativement simple de déceler ses origines polonaises… Mais ça, il valait mieux le garder pour soi. La sexagénaire étant convaincue de parler un anglais parfaitement british. « Arrête de lui parler comme ça, il va sur ses 40 ans je te signal. » Grommela Samuel, tout juste levé de son fauteuil. Bogdan rétorqua par une grimace « Hé, je viens de fêter les 36. Merci de le prendre en compte, vieux débris. » « Alors alors ? Comment ça se passe à Hungcalf ? » Interrompit Natalia, visiblement très excitée à l’idée que son fils lui raconte des anecdotes exceptionnelles. L’ennui, c’est qu’il n’en avait pas. Elle le débarrassa de son caban ainsi que de son écharpe puis le laissa s’installer près de la cheminée, là où William s’était implanté. La famille n’avait jamais été plus nombreuse que cela, Bogdan étant l’unique enfant qu’ils aient adopté. Néanmoins, ils tenaient cette auberge depuis tellement d’années, que le garçon ne s’était jamais senti seul. Il rencontrait chaque jour des gens différents, des moldus comme des sorciers, et discutait souvent avec eux lorsqu’il descendait aux étages des chambres ou du réfectoire. Il y avait aussi les femmes de chambres, très sympathiques, qui passaient leur temps à lui donner des confiseries en cachette et à lui raconter les petits secrets de certains clients réguliers. Une ambiance somme toute très chaleureuse et conviviale.
« Tu as fait connaissance avec les autres professeurs ? » Demanda son père. « C’est important d’entretenir de bonnes relations avec ses collègues. » Le nippon acquiesça d’un hochement de tête et pris dans ses mains la tasse de thé que sa mère lui tendait. En fait, il était arrivé très récemment dans l’école, et n’avait pas vraiment pris la peine de discuter avec tout le monde. Pourtant, il était déjà considéré comme étant un professeur sévère et surtout quelque peu arriviste par ses confrères. « Tu as revu Melody ? » Se risqua Natalia, faisant instantanément râler son époux. « Mais laisse-le tranquille avec ça, tu sais bien que c’est terminé. Pourquoi t’insistes ? » Et ainsi débuta l’habituelle et quasi quotidienne dispute entre les deux sexagénaire depuis le divorce – non officiel – de leur fils. Bogdan savait ce que sa mère avait derrière le crâne, puisque sous cette question se cachait l’espoir qu’il ait trouvé une autre femme à fréquenter et ainsi peut-être, aurait-elle la chance d’être grand-mère. Décidément, ces histoires d’enfant n’en finissaient pas. Sauf que cela ne faisait pas 6 mois qu’ils ne vivaient plus ensembles et le nippon nourrissait toujours des sentiments très forts – bien que contradictoires - pour Melody. Tiraillé entre haine et amour, il lui en voulait d’être partie au point de la détester purement et simplement, mais paradoxalement il ne pouvait imaginer son avenir sans elle. Autant vous dire que ces nuits étaient longues et froides. Les poches violettes qui pendaient sous ses yeux en étaient témoins. Délicatement, il posa la tasse vide sur son socle et se redressa pour interrompre les chamailleries qui n’en finissaient pas. « Bon, c’était génial, je vous adore, bisous, j’ai un milliard de trucs à faire. » lança-t-il d’une traite avant de les embrasser tous les deux et de regagner le rez-de-chaussée magique.
Des flocons flottaient dans l’air quand le soleil se couchait. Pour le moment, Bogdan n’avait pas retrouvé son émerveillement des belles choses. Ses émotions étaient comme engourdies, gelées tout au fond de son estomac. Pourtant, l’hiver avait toujours été sa saison préférée. Son regard bridé croisa celui d’une jeune femme qui rougit sensiblement avant d’enfoncer son nez dans son énorme écharpe. En passant devant l’hôpital où travaillait Melody, il se demanda ce qu’elle faisait en ce moment-même, mais résista à l’envie de s’y rendre. Lentement mais sûrement, il pris la direction de Hungcalf.
RÉSERVEZ VOTRE AVATAR
- Code:
<bottin><pris>●</pris> <b>Miyavi</b> ━ Bogdan Tenenbaum</bottin>
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 16:46
welcome officiellement
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 16:50
Ah oui ah oui, merci madame
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 17:55
bienvenue, cher collègue^^
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 18:28
Directeur des Wright et prof de vol : tu es mon nouveau chouchou
Bienvenue sur Hung, bienvenue chez toi, et bonne chance pour la fin de ta fiche
Bienvenue sur Hung, bienvenue chez toi, et bonne chance pour la fin de ta fiche
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 18:50
Oh je t'ai vue aussi tout à l'heure en regardant un peu partout sur le fofo *stalker xD*
Merci
Merci
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 19:12
Ton personnage est trop cool
Bienvenue parmi nous N'hésite pas si tu as la moindre question !
Bienvenue parmi nous N'hésite pas si tu as la moindre question !
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 19:20
Merci !!!! :chaise:
Je devrais finir ce soir :23:
Je devrais finir ce soir :23:
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 19:35
Bogdan Tenenbaum a écrit:Mais elle passe le plus clair de son temps à réclamer de la nourriture et des caresses. Pouilleuse, elle l’est… Pourtant, elle est la seule compagnie de Bogdan depuis quelques semaines et réussi même à lui arracher un sourire de temps à autres…
si tu veux Judi pour remplacer ta chouette, elle sera parfaite de le rôle
(oué magne j'en ai marre de violer ma touche F5 )
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 19:38
La meuf flippante :xx:
mouiiiiiiii??? :tong: Précise ta pensée
mouiiiiiiii??? :tong: Précise ta pensée
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 20:20
Mais non, vient chez les Lufkins, on est mieux et plus sexys
Bienvenue parmi nous
Bienvenue parmi nous
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 21:23
MIYAVI QUOI MIYAVI !!!!
Never j'aurais pensé le voir sur le fo mais j'adore
En tout cas bienvenue parmi nous !
Tu l'auras compris, j'adore ton choix d'avatar
Bonne écriture pour ta fiche et n'hésite pas si besoin
Never j'aurais pensé le voir sur le fo mais j'adore
En tout cas bienvenue parmi nous !
Tu l'auras compris, j'adore ton choix d'avatar
Bonne écriture pour ta fiche et n'hésite pas si besoin
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 22:24
De même, jamais joué avant. D'ailleurs, je n'ai plus jamais joué d'asiatique depuis 2007 :xx:
Merci beaucoup. Bientôt la fin
Merci beaucoup. Bientôt la fin
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 23:26
Whuuuuuuut. UN NOUVEAU PROF DE VOL. J'avais un super lien avec l'ancien, donc j'compte sur toi Fufufu. Miyavi.
En tout cas, Bieeeeeeenvenuuuuue.
En tout cas, Bieeeeeeenvenuuuuue.
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 23:37
Coco: les bleus ont déjà ma belle Ever en directrice de maison ;)
l'ancien voulait m'apprendre à voler, d'ailleurs^^ mais l'ampleur de la tâche avec Sera a dû le décourager, je crois
l'ancien voulait m'apprendre à voler, d'ailleurs^^ mais l'ampleur de la tâche avec Sera a dû le décourager, je crois
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Lun 30 Jan 2017 - 23:47
considérez que je suis tout nouveau au poste de professeur de vol ça facilitera la création de liens avec ceux qui en avaient un avec l'ancien :<3:
EDIT :je viens de remarquer que Norwich est jumelée avec ma ville :tong:
EDIT :
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Mar 31 Jan 2017 - 13:55
bienvenue ici !
super choix avec miyavi, et j'aime le prénom. :xx:
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- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Mar 31 Jan 2017 - 17:59
Prof de vol et directeur Wright
J'suis amoureuse de ton gif de profil
Bienvenue parmi nous
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Inventaire Sorcier
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Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Mer 1 Fév 2017 - 12:13
Validation
welcome to hungcalf !
Le Staff de Hungcalf a l'immense plaisir de te compter parmi ses
Have fun !
PS: Hen, honte à moi, je pensais avoir posté mon petit message de validation et NONNNNNN ! Bon, en tout cas, voilà qui est chose faite ! MON DIEU, CETTE FICHE DE FOLIE ! Tu sais que tu as juste un don pour l'écriture toi ? Powa, j'ai adoré te lire ! *----* et ton personnage sort tellement de l'ordinaire ! Et j'aime tellement votre histoire avec Melody, même si c'est beaucoup trop nul que ça se termine comme ça ! Rhaaaa faut lui faire un gamin et on en parle plus ! (pis accessoirement, on brûle la belle-mère haha). Bref, j'ai overkiffé ! :<3:
PS : j'aime tellement cette vieille chouette dégarnie !
- InvitéInvité
Re: Tenenbaum ♦ « Evil is a point of view »
Mer 1 Fév 2017 - 12:42
Haaaaan c'est super gentil merci
J'ai hâte de Rp avec vous
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