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Nous liés ~ #Lurcan13
Mar 3 Aoû 2021 - 0:03
Nous liés
Lucrece de Gray
Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
Lorcan était rentré de la toute dernière réunion de la journée quelques minutes plus tôt. Il avait passé le pas de la porte de l’appartement en trainant des pieds, se débarassant de sa cravate en tirant bêtement dessus avec les dents, balançant ses godasses dans un coin du hall d’un coup de pied. Il était passé par la cuisine uniquement pour récupérer des dés de fromages et une bière, avant d’échouer comme un cachalot sur le canapé, son fidèle niffleur venant s’effondrer sur son ventre avec un soupire, à son tour. Lorcan embrassa le bout du museau de l’animal avec un petit sourire fatigué. Il fallait dire que ces derniers temps, il n’avait pas franchement eu le temps de s’occuper autant qu’il le faisait auparavant. Il ne pouvait pas l’emmener au ministère, aussi l’adorable boule de fourrure devatn se contenter de voir son jeune maitre qu’une poignée d’heures dans la soirée. Lui chatouillant le bout du museau, Lorcan laissa sa tête reposer contre l’un des accoudoirs, agitant faiblement sa baguette pour allumer la chaine stéréo pour un peu de musique, lançant les dés de fromage en l’air pour les avaler tout rond. Il avait l’appartement pour lui pour un tout petit moment encore, et comptait bien en profiter un maximum.
Il fallait dire que ses journées s’enchainaient sans trêve, laborieuses, studieuses, épuisantes, par conséquent : Matthew Johnson, son maitre de stage, n’était autre que le directeur du département des mystères. Un homme intrigant, pour ne pas dire étrange, qui l’emmenait partout avec lui, ou presque, lui faisant prendre des notes, taper des comptes rendus, qui lui dictait ses courriers et lui assénait des leçons de vie et de politique dès que l’occasion se présentait.C’était une chance incroyable d’être mentoré par un tel homme, il en était bien conscient, mais en connaissait aussi à présent le prix : des heures de concentration sans interruption, une capacité de travail improbable, une adaptabilité de haute volée : il devait changer de masque social aussi rapidement que l’autre américain, ce qui n’était pas si évident, même pour un sang pur aussi entrainé que lui. Il y avait ça, il y avait les heures de labeur liées aux De Gray aussi. Quand Matthew lui lachait la grappe, c’était le père de Lucrèce qui prenait le relai, l’entrainant dans des litanies de règles, de consignes et de reflexions qui lui paraissaient souvent aussi vides de sens qu’interminables. Et puis, il rentrait chez lui, s’effondrait sur son lit après une pauvre douche, parfois sans même croiser sa fiancée aux horaires décalés des siens. C’était bien simple, il arrivait qu’ils ne se parlent pas pendant plusieurs jours d’affilée. Elle lui manquait, bien sur, mais pour le moment, il savourait uniquement la solitude et la position allongée. D’ailleurs, une fois l’estomac plein de lactose et de caséine, il irait se faire couler un bain, et somnoler dedans. Avec un peu de chance, Lucrèce aurait l’envie de le rejoindre…Si elle se décidait à se repointer, un jour. Elle n’était pas franchement un modèle de ponctualité, dernièrement.
Lorcan était rentré de la toute dernière réunion de la journée quelques minutes plus tôt. Il avait passé le pas de la porte de l’appartement en trainant des pieds, se débarassant de sa cravate en tirant bêtement dessus avec les dents, balançant ses godasses dans un coin du hall d’un coup de pied. Il était passé par la cuisine uniquement pour récupérer des dés de fromages et une bière, avant d’échouer comme un cachalot sur le canapé, son fidèle niffleur venant s’effondrer sur son ventre avec un soupire, à son tour. Lorcan embrassa le bout du museau de l’animal avec un petit sourire fatigué. Il fallait dire que ces derniers temps, il n’avait pas franchement eu le temps de s’occuper autant qu’il le faisait auparavant. Il ne pouvait pas l’emmener au ministère, aussi l’adorable boule de fourrure devatn se contenter de voir son jeune maitre qu’une poignée d’heures dans la soirée. Lui chatouillant le bout du museau, Lorcan laissa sa tête reposer contre l’un des accoudoirs, agitant faiblement sa baguette pour allumer la chaine stéréo pour un peu de musique, lançant les dés de fromage en l’air pour les avaler tout rond. Il avait l’appartement pour lui pour un tout petit moment encore, et comptait bien en profiter un maximum.
Il fallait dire que ses journées s’enchainaient sans trêve, laborieuses, studieuses, épuisantes, par conséquent : Matthew Johnson, son maitre de stage, n’était autre que le directeur du département des mystères. Un homme intrigant, pour ne pas dire étrange, qui l’emmenait partout avec lui, ou presque, lui faisant prendre des notes, taper des comptes rendus, qui lui dictait ses courriers et lui assénait des leçons de vie et de politique dès que l’occasion se présentait.C’était une chance incroyable d’être mentoré par un tel homme, il en était bien conscient, mais en connaissait aussi à présent le prix : des heures de concentration sans interruption, une capacité de travail improbable, une adaptabilité de haute volée : il devait changer de masque social aussi rapidement que l’autre américain, ce qui n’était pas si évident, même pour un sang pur aussi entrainé que lui. Il y avait ça, il y avait les heures de labeur liées aux De Gray aussi. Quand Matthew lui lachait la grappe, c’était le père de Lucrèce qui prenait le relai, l’entrainant dans des litanies de règles, de consignes et de reflexions qui lui paraissaient souvent aussi vides de sens qu’interminables. Et puis, il rentrait chez lui, s’effondrait sur son lit après une pauvre douche, parfois sans même croiser sa fiancée aux horaires décalés des siens. C’était bien simple, il arrivait qu’ils ne se parlent pas pendant plusieurs jours d’affilée. Elle lui manquait, bien sur, mais pour le moment, il savourait uniquement la solitude et la position allongée. D’ailleurs, une fois l’estomac plein de lactose et de caséine, il irait se faire couler un bain, et somnoler dedans. Avec un peu de chance, Lucrèce aurait l’envie de le rejoindre…Si elle se décidait à se repointer, un jour. Elle n’était pas franchement un modèle de ponctualité, dernièrement.
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Sam 14 Aoû 2021 - 14:21
Tu es exténuée. Il n’y a pas d’autres mots pour définir ton état actuel. Il n’y a qu’une et une seule chose dont tu as envie : rentrer et dormir. Tu finis ta tasse de thé froide sans même plus une grimace due à l'amertume, cela t'arrive tant de fois que tu ne le remarques même plus. Cette après midi fut longue, tu as passé la majorité de ton temps avec Tiare présente à Londres pour quelques heures et qui voulait voir avec toi quelques détails quand à la fête prévue au mois de septembre. Tu n'as pas eu le courage de lui avouer que du temps à lui accorder tu n'en avais pas car tu as un article à finir sur tes recherches actuelles. Article qui semble ne jamais aboutir, ce ne sont que corrections sur corrections que tu arrives à absorber entre deux gardes, deux questions sur les couleurs des serviettes ou des fleurs. Ta seule consolation c'est de savoir que le jour suivant est dimanche et que tu auras au moins la mâtiné de répit si on peut encore espérer appeler ça comme ça.
Pour couronner tes activités, tu as eu une entrevue avec Vitor. L'occlumencie n'est pas innée chez toi. C'est plutôt même compliqué. Tu commences à peine à résister au veritaserum qu'il te donne sans relâche au début de chaque séance. Tu as compris la logique, comment faire, le schéma global, mais tu n'as pas encore toutes les clefs et tu finis par être terrassé, ton esprit encore trop faible.
Rentrer à la maison n'est pas forcément une partie de plaisir ces derniers temps. Tu as l'impression d'être à flux tendu partout où tu vas. Car à l'appartement tu retrouves parfois Lorcan, bien que cela fasse plusieurs jours que tu ne le vois pas, mais surtout Juliet. Tu sais que ce soir elle n'est pas là, et voilà qui te donne matière à t'inquiéter. Tu ne veux pas la fliquer, épier le moindre de ses faits et gestes mais le fait est que tu n'as pas l'impression de pouvoir lui faire confiance. Incapable de se protéger elle même, elle tombe dans tous les pièges de la vie avec un entrain sidérant. Tu n'as l'impression de pouvoir compter sur personne.
Tu ne saurais dire qu'elle heure il est quand tu franchis la porte. Il y a de la musique, voilà qui te rebute de prime abord. Tu voudrais du calme, tu voudrais pouvoir te détendre. Tes oreilles sifflent, la fatigue, le stress, et le manque de sommeil provoquent des acouphènes que le son se la musique ne saurait soulager. Tu poses ton sac lourd, et tu vois en vrac les affaires de Lorcan. Tu peux le suivre à la trace jusque sur le canapé. Tu ne peux retenir le lourd soupir qui s'échappe.
Quand tu le découvres enfin le spectacle que tu vois ne te plaît pas. Rien ne te plaît. L'alcool, rien de prêt pour dîner, la dégaine plus que défaite, en train de scroller sur ton téléphone il relève à peine les yeux vers toi.
"Est ce que tu es passé chercher le papier ? "
Si il te dit quel papier… tu risques de ne pas garder ta santé mentale longtemps. Tu lui as déjà demandé 3 fois, comme la boutique où tu as commandé le papier pour les cartons d'invitation est juste à côté du ministère. Tu restes plantée là, debout devant lui. Tu n'as pas même quitté tes talons douloureux. Pour parfaire le tableau Josie qui semble avoir réagit à ta présence préfère aller se vautrer avec Lorcan et Jose.
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Mer 18 Aoû 2021 - 11:03
Nous liés
Lucrece de Gray
Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
Faisant défiler les images, photographies et vidéos sur son portable, Lorcan s’était laissé glisser dans le trou noir des réseaux sociaux, aspirant les maigres capacités de concentration du wright. Il détaillait les clichés de sorties, de soirées, de fêtes et de voyages tous plus fous les uns que les autres, et dont il se privait depuis longtemps, bien trop longtemps, et la frustration latente lui nouait le ventre. D’habitude, c’était lui, sur ses photos, au premier plan, lunettes d’aviateur sur le nez, un verre à la main, une myriade de copines en bikini tout autour et José qui faisait l’intéressant. Et cet été… Rien. Que Dalle. Nada. Enfin, si, il y avait bien eu cette petite parenthèse enchantée avec Luce, mais depuis … Le désert, une routine mortifère dans cette période estivale maussade, pour ne pas dire carrément chiante. Il n’était plus un papillon de nuit, rien d’autre qu’une petite abeille besogneuse qui ne se posait que le soir venu pour s’effondrer contre son oreiller. Ce n’était pas… ce n’était pas ce qu’il aimait. Ce n’était pas ce à quoi il aspirait, clairement, et pourtant, il n’en avait pas vraiment le choix. Il appuyait à intervalle régulier sur le petit logo en forme de cœur pour saluer les meilleurs moments vécus par ses amis ou vagues connaissances sous filtre, grognant de dépit parfois. José ronflotait contre lui quand la porte d’entrée grinça, et il ne releva même pas les yeux, trop concentré à son stalking chargé de dépit. Il ne redressa le nez qu’en entendant la voix fatiguée de Lucrèce, et encore. Sa voix, oui, le contenu de ses propos, absolument pas, rien d’autre qu’un gargouillis informe, et vaguement antipathique.
- … Hein quoi ?
Oui, il n’avait rien de plus malin à dire, vu qu’il n’avait pas écouté un traitre mot de sa question. Il se cala sur un de ses coudes pour se redresser un peu, le regard navigant entre la face épuisée et froissée de la jeune femme et son écran hypnotisant. C’était une vilaine habitude qu’elle avait prise là : elle rentrait à point d’heure, et c’était pour lui lancer des regards noirs et prétexter qu’elle était crevée pour ne pas faire le moindre effort pour faire quoi que ce soit de fun. Alors ce soir, il n’avait pas vraiment envie de faire d’effort.
- Euh, bah bonjour déjà, non ?
Il fronça les sourcils, les mâchoires serrées : Elle tirait une de ses tronches quand même, et il le sentait bien, il allait en prendre plein la gueule. Encore. Alors que franchement, qu’est ce qu’il avait fait, hein ? Rien. C’était bien ça le problème, mais ça, le Tamaharu n’en avait absolument pas conscience de cet état de fait, grattant le museau du second niffleur qui était venu se loger dans son cou. Le tableau n’étant pas franchement à son avantage.
- Qu’est ce qu’il y a Encore ?
Faisant défiler les images, photographies et vidéos sur son portable, Lorcan s’était laissé glisser dans le trou noir des réseaux sociaux, aspirant les maigres capacités de concentration du wright. Il détaillait les clichés de sorties, de soirées, de fêtes et de voyages tous plus fous les uns que les autres, et dont il se privait depuis longtemps, bien trop longtemps, et la frustration latente lui nouait le ventre. D’habitude, c’était lui, sur ses photos, au premier plan, lunettes d’aviateur sur le nez, un verre à la main, une myriade de copines en bikini tout autour et José qui faisait l’intéressant. Et cet été… Rien. Que Dalle. Nada. Enfin, si, il y avait bien eu cette petite parenthèse enchantée avec Luce, mais depuis … Le désert, une routine mortifère dans cette période estivale maussade, pour ne pas dire carrément chiante. Il n’était plus un papillon de nuit, rien d’autre qu’une petite abeille besogneuse qui ne se posait que le soir venu pour s’effondrer contre son oreiller. Ce n’était pas… ce n’était pas ce qu’il aimait. Ce n’était pas ce à quoi il aspirait, clairement, et pourtant, il n’en avait pas vraiment le choix. Il appuyait à intervalle régulier sur le petit logo en forme de cœur pour saluer les meilleurs moments vécus par ses amis ou vagues connaissances sous filtre, grognant de dépit parfois. José ronflotait contre lui quand la porte d’entrée grinça, et il ne releva même pas les yeux, trop concentré à son stalking chargé de dépit. Il ne redressa le nez qu’en entendant la voix fatiguée de Lucrèce, et encore. Sa voix, oui, le contenu de ses propos, absolument pas, rien d’autre qu’un gargouillis informe, et vaguement antipathique.
- … Hein quoi ?
Oui, il n’avait rien de plus malin à dire, vu qu’il n’avait pas écouté un traitre mot de sa question. Il se cala sur un de ses coudes pour se redresser un peu, le regard navigant entre la face épuisée et froissée de la jeune femme et son écran hypnotisant. C’était une vilaine habitude qu’elle avait prise là : elle rentrait à point d’heure, et c’était pour lui lancer des regards noirs et prétexter qu’elle était crevée pour ne pas faire le moindre effort pour faire quoi que ce soit de fun. Alors ce soir, il n’avait pas vraiment envie de faire d’effort.
- Euh, bah bonjour déjà, non ?
Il fronça les sourcils, les mâchoires serrées : Elle tirait une de ses tronches quand même, et il le sentait bien, il allait en prendre plein la gueule. Encore. Alors que franchement, qu’est ce qu’il avait fait, hein ? Rien. C’était bien ça le problème, mais ça, le Tamaharu n’en avait absolument pas conscience de cet état de fait, grattant le museau du second niffleur qui était venu se loger dans son cou. Le tableau n’étant pas franchement à son avantage.
- Qu’est ce qu’il y a Encore ?
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Ven 20 Aoû 2021 - 17:24
Ton arrivée passe complètement inaperçue. Ce n'est pas ça qui t'embête le plus ce soir néanmoins. En réalité, su il n'y avait que ça, tu ne trouverais pas de quoi te plaindre, tu pourrais toujours lui faire abandonner son téléphone d'une façon ou d'une autre pour réclamer une attention quelconque. Mais tu n'en es plus là à présent. Tu as l'impression de vivre un jour sans fin, une mauvaise répétition d'une vie qui promettait plus quelques mois auparavant.
Tu te sens affreusement seule quand il relève les yeux vers toi. Tu te demandes bien pourquoi tu es revenue ici pour un tel accueil, pour des affaires partout dans la maison, le voir pas même essayé de faire quelque chose de construcrif, ou utile à votre vie en commun que tu es la seule à faire marcher.
Alors dire bonsoir ou bonjour peu importe, ça te semble bien dérisoire à cet instant. L'image déplorable qu'il t'offfre te donnerait plutôt envie de prédire un mauvais soir. En toute réponse tu croises les bras sous ta poitrine.
Si tu n'avais pas ingurgité de veritaserum plus tôt dans la soirée, tu n'aurais pas répondu à Lorcan. Tu aurais sans doute passé ton tour comme bien souvent, parce que lr conflit tu ne le cherches pas, tu ne le provoques pas. Mais ce soir c'est différent. Ce soir, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
"Rien c'est bien ça le problème. Tu fais RIEN. "
Le ton se ta voix, si accusateur, presque hargneux, te surprend toi même.
"Une chose, une seule chose. Voilà ce que je t'ai demandé de faire. Rien qu'une. "
Tu sais très bien que ça ne sert à rien ce que tu es entrain de faire. La faute va te revenir comme un boomerang. Cependant tu es excédée. Tes joues rougissent légèrement, tu n'as plus de filtre ça devrait t'inquiéter… pourtant tu continues dangereusement.
"Continue à rien faire, te foule pas surtout. "
Tu le laisses là et tu t'en vas claquer tes talons vers la cuisine.
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Lun 30 Aoû 2021 - 14:06
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Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
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Me perce une crevasse au fond de la mémoire
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Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
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Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
C’était une sorte de gifle verbale à laquelle il ne s’attendait absolument pas. D’habitude, quand ils étaient tous les deux fatigués, Lucrèce était le garde fou de la paix du ménage : elle soupirait, éventuellement, mais elle ne rajoutait pas d’huile sur le feu, alors que les cendres pernicieuses couvaient, menaçant d’enflammer la moindre situation un tant soi peu belliqueuse. Ça avait toujours été comme ça entre eux : il était le parti des extrêmes, de ceux qui aiment autant qu’ils ronchonnent, qui alternent les passions et les colères, sans véritable méchanceté, mais pas grand-chose de tempérance. Il était toujours dans l’excès, dans l’abus, même dans l’abus de paresse, comme ce soir là, et puis elle, elle temporisait. Il ne s’en rendait qu’à moitié compte, en réalité : Après tout, c’était une question de caractère, n’est ce pas ? Il n’y avait probablement pas besoin d’y voir quoi que ce soit de plus complexe … Si ? Sentant le vent tourner, les niffleurs, eux, s’étaient bien vite carapatés dans leur terrier artificiel, et on ne voyait que le bout d’un de leurs museaux dépasser de temps à autres, l’air inquiet de la tempête humaine à venir.
- … Non mais ça va pas ?
Pas un bisou, rien, direct, les reproches, c'était nouveau ça ? Plus surpris que véritablement en colère, Lorcan avait levé les yeux de son écran, un sourcil haussé. Comment ça, il faisait Rien ? Elle n’était pas au courant des doubles, des triples journées qu’il passait ? De l’utilisation quotidienne de la légilimencie qui le siphonnait de l’intérieur, et lui collait des migraines infernales sans qu’il puisse ralentir le régime une seule seconde, sous peine de se faire tomber dessus par son boss ou l’un de ses langues de plomb flippants, sans compter la quantité édifiante de trucs à retenir pour faire plaisir à beau papa ? C’était la meilleure…
- Mais hey tu vas où comme ça ?
D’un bond agile (dans sa tête en tout cas), il se remit sur pied (manquant de renverser la table basse encombrée au passage), se cognant l’orteil en grognant avant de boiter jusqu’à la cuisine où Luce s’était enfuie en feulant.
- Alors quoi ? Qu’est ce que j’ai pas fait, Eeeeencore ?
Oui, parce que de toue évidence, ce n’était jamais bien, en tout cas jamais assez bien, et il finissait toujours par se voir reprocher quelque chose, malgré ses efforts. Sauf que voilà, ce soir, il n’était pas d’humeur. Et si elle voulait jouer à qui sera le plus désagréable, elle risque de se frotter au champion toute catégorie, à ses risques et périls ….
C’était une sorte de gifle verbale à laquelle il ne s’attendait absolument pas. D’habitude, quand ils étaient tous les deux fatigués, Lucrèce était le garde fou de la paix du ménage : elle soupirait, éventuellement, mais elle ne rajoutait pas d’huile sur le feu, alors que les cendres pernicieuses couvaient, menaçant d’enflammer la moindre situation un tant soi peu belliqueuse. Ça avait toujours été comme ça entre eux : il était le parti des extrêmes, de ceux qui aiment autant qu’ils ronchonnent, qui alternent les passions et les colères, sans véritable méchanceté, mais pas grand-chose de tempérance. Il était toujours dans l’excès, dans l’abus, même dans l’abus de paresse, comme ce soir là, et puis elle, elle temporisait. Il ne s’en rendait qu’à moitié compte, en réalité : Après tout, c’était une question de caractère, n’est ce pas ? Il n’y avait probablement pas besoin d’y voir quoi que ce soit de plus complexe … Si ? Sentant le vent tourner, les niffleurs, eux, s’étaient bien vite carapatés dans leur terrier artificiel, et on ne voyait que le bout d’un de leurs museaux dépasser de temps à autres, l’air inquiet de la tempête humaine à venir.
- … Non mais ça va pas ?
Pas un bisou, rien, direct, les reproches, c'était nouveau ça ? Plus surpris que véritablement en colère, Lorcan avait levé les yeux de son écran, un sourcil haussé. Comment ça, il faisait Rien ? Elle n’était pas au courant des doubles, des triples journées qu’il passait ? De l’utilisation quotidienne de la légilimencie qui le siphonnait de l’intérieur, et lui collait des migraines infernales sans qu’il puisse ralentir le régime une seule seconde, sous peine de se faire tomber dessus par son boss ou l’un de ses langues de plomb flippants, sans compter la quantité édifiante de trucs à retenir pour faire plaisir à beau papa ? C’était la meilleure…
- Mais hey tu vas où comme ça ?
D’un bond agile (dans sa tête en tout cas), il se remit sur pied (manquant de renverser la table basse encombrée au passage), se cognant l’orteil en grognant avant de boiter jusqu’à la cuisine où Luce s’était enfuie en feulant.
- Alors quoi ? Qu’est ce que j’ai pas fait, Eeeeencore ?
Oui, parce que de toue évidence, ce n’était jamais bien, en tout cas jamais assez bien, et il finissait toujours par se voir reprocher quelque chose, malgré ses efforts. Sauf que voilà, ce soir, il n’était pas d’humeur. Et si elle voulait jouer à qui sera le plus désagréable, elle risque de se frotter au champion toute catégorie, à ses risques et périls ….
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Mer 1 Sep 2021 - 11:52
Non mais ça va pas ?
Mais tu es déjà partie. Tu ne veux pas t’imposer ce triste spectacle qu’il est en train de donner. Les niffleurs sont partis, mais tu n’en as cure de leur faire peur, ou d’énerver Lorcan. Non, ce soir tu t’en fous. Tu es fatiguée, et être la seule à faire des efforts est trop pour toi. Tu te sens seule, personne ne t’aide, personne ne cherche même à comprendre le fardeau que tu portes, et tu subis ni plus ni moins. Sauf que cette vie, tu n’en veux pas. Tu ne veux pas que votre vie ensemble se contente d’être ça. Ca ce n’est pas assez et trop en même temps. Trop loin de ce que vous aviez prévu, et pas assez pour combler tes attentes.
Dans la cuisine, tu rassembles de quoi faire un repas autre que des morceaux de fromage et une bière. Il ne reste pas grand chose, car si tu ne fais pas les courses, il ne les fait pas non plus. Tu as presque envie de pleurer devant ce frigo vide. Ce frigo vide, c'est l’état actuel de ton âme. Un reflet terrifiant, et ironiquement froid.
Derrière toi, tu l’entends avant de le voir. Il râle, il ne comprend pas. Pourtant tu as été assez explicite non ?
“Tu ne fais rien.”
Tu regardes dans l’armoire réfrigérée sans rien faire de plus d’abord. Tu n’as pas le courage de te retourner. C’est le veritaserum qui a parlé pour toi. Mais c’est bel et bien toi qui reprends.
“Il n’y a rien dans le frigo, tu ne fais rien, tu attends que je m’occupe des courses. Le linge par terre se ramasse tout seul, tes affaires partout dans la maison pareil. Le repas se fait seul, tu ne fais rien. Tu as faim, mais tu te contente de prendre le premier truc qui passe, parce que de toute façon tu sais que quand je rentrerai, je ferais pour tous les deux. Tu ne m’aides pas avec les préparatifs du mariage non plus. Je t’ai demandé d’aller chercher le papier pour les invitations, tu ne l’as pas fait, parce que tu ne fais rien. Est ce que je dois continuer la liste ? ”
Tu es en colère Lucrece. Tu finis par pivoter en refermant le frigo. Tu pourrais aussi lui rappeler la fois où il a laissé la salle de bain saccagée par l’eau et la mousse après avoir tenté de laver les niffleurs… Mais non. Tu ne le feras pas, tu espères que ce que tu viens de dire sera suffisant.
“Continue comme ça, surtout ne change rien. Il ne faudrait pas fatiguer l’enfant roi.”
Tu n’avais pas besoin de rajouter ça, mais c’est plus fort que toi. Ton ton est acerbe, amer. Tu voudrais partir, esquiver encore une fois. Cette conversation ne mènera à rien tu le sais, sinon à passer davantage de mauvais moment. Tu prends les choses avec une lucidité fataliste. Tu sais d’avance ce qu’il va te dire. Il va se plaindre des terribles journées qu’il passe. De la legilimancie, ça ne sera pas la première ni la dernière fois. Quand il fait ce genre de choses, tu as l’impression qu’il pense que toi tu passes tes journées à gambader dans les champs en faisant des couronnes de fleurs.
- InvitéInvité
Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Lun 6 Sep 2021 - 13:34
Nous liés
Lucrece de Gray
Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
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Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
Les bras croisés, Lorcan fixait le dos de Lucrèce qui était partie en monologue entre les deux yaourts aux fruits et le bout de gruyère qui se battaient en duel au fond du réfrégirateur. Il n’était pas vraiment du genre à faire les courses, il n’en avait jamais spécialement pris l’habitude, et pour cause : chez lui, chez ses parents, il avait littéralement du personnel pour faire la cuisine à sa place. Ensuite, il avait vécu avec Lys, et elle remplissait assez volontiers le frigo elle même, ce qui lui avait d’ailleurs fait changer son régime alimentaire pendant de longs mois, tout adaptable qu’il était. Ensuite, avec Cook’, c’était encore plus simple : quand Roos ne leur faisait pas des tupperwares énormes de restes et de gateaux, ils commandaient à emporter avec la black card de l’hériter, sans regarder à la dépense : les courses, ils les faisaient pour faire les cons dans les chariots à travers les étals, ou parce qu’ils n’avaient plus de céréales pour le petit déjeuner ou d’alcool pour les soirées, et ça n’allait guère plus loin. Seul, Lorcan se serait surement nourri inlassablement de plats tout prêts à réchauffer, de bonne qualité certes, mais ne nécessitant pas de faire le plein plus d’une fois par mois : et voilà que Lucrèce lui reprochait de ne pas se plier à SES habitudes à elle ? Ce n’était pas lui qui poussait des soupirs de damnée quand il n’y avait plus de courgettes dans le bac à légumes, ou d’oranges fraîches à presser. Lui, tout lui allait, il n’était pas chiant. Lui.
- Voyez vous ça…
Tout y passait, et il encaissait, les dents serrées. Il ne rangeait pas le linge, c’était vrai. En revanche, c’était lui qui l’étendait, la plupart du temps, et il lançait un sortilège de repassage sur ses blouses de médicomage quand il faisait ses chemises, mais ça, bien sur, ça ne comptait pas. Il ne l’aidait pas avec les préparatifs du mariage … Il n’était pas allé chercher son putain de bloc de papier à la con, en revanche il s’était débrouillé pour éviter à son beau-père de mettre son nez dans absolument tout, et surtout, depuis des semaines, il contraignait le De Gray à ne jamais dire un mot plus haut que l’autre quand il parlait de Lucrèce. Mais ça, bien sur, elle ne le voyait pas non plus, le nez dans ses fleurs et ses dragées dont la couleur était devenue une affaire d’état, de toute évidence.
- Mais vas y, Lu’, continues donc ta liste, maintenant que tu es lancée, ce serait dommage de t’arrêter en si bon chemin …
L’invitation était venimeuse, et l’intonation doucereuse de Lorcan aurait du alerter la summerbee alors qu’il avait avancé d’un pas vers elle, s’accoudant au plan de travail pour la darder de son regard le plus sombre. Il était fatigué, mais parfaitement alerte, les accusations de la jeune femme ayant réveillé en lui des choses qu’elle n’exacerbait pas d’ordinaire : Agacement, frustration, et quelque chose de plus rare encore, mélange de hargne et d’orgueil. Peut être cette hybridation dangereuse n’existait elle pas avant chez le garçon, mais des heures entières avec @Matthew Johnson et le père De Gray le formataient discrètement, excitant ses mauvais instincts, ceux que l’on attendait d’un sang pur, d’un vrai : De celui qui sait où est le rôle et la place de sa future épouse, à ses côtés, mais certainement pas à le tancer ainsi. Et si elle continuait, elle risquait de se retrouver bien surprise des conséquences de ce comportement outrancier...
Les bras croisés, Lorcan fixait le dos de Lucrèce qui était partie en monologue entre les deux yaourts aux fruits et le bout de gruyère qui se battaient en duel au fond du réfrégirateur. Il n’était pas vraiment du genre à faire les courses, il n’en avait jamais spécialement pris l’habitude, et pour cause : chez lui, chez ses parents, il avait littéralement du personnel pour faire la cuisine à sa place. Ensuite, il avait vécu avec Lys, et elle remplissait assez volontiers le frigo elle même, ce qui lui avait d’ailleurs fait changer son régime alimentaire pendant de longs mois, tout adaptable qu’il était. Ensuite, avec Cook’, c’était encore plus simple : quand Roos ne leur faisait pas des tupperwares énormes de restes et de gateaux, ils commandaient à emporter avec la black card de l’hériter, sans regarder à la dépense : les courses, ils les faisaient pour faire les cons dans les chariots à travers les étals, ou parce qu’ils n’avaient plus de céréales pour le petit déjeuner ou d’alcool pour les soirées, et ça n’allait guère plus loin. Seul, Lorcan se serait surement nourri inlassablement de plats tout prêts à réchauffer, de bonne qualité certes, mais ne nécessitant pas de faire le plein plus d’une fois par mois : et voilà que Lucrèce lui reprochait de ne pas se plier à SES habitudes à elle ? Ce n’était pas lui qui poussait des soupirs de damnée quand il n’y avait plus de courgettes dans le bac à légumes, ou d’oranges fraîches à presser. Lui, tout lui allait, il n’était pas chiant. Lui.
- Voyez vous ça…
Tout y passait, et il encaissait, les dents serrées. Il ne rangeait pas le linge, c’était vrai. En revanche, c’était lui qui l’étendait, la plupart du temps, et il lançait un sortilège de repassage sur ses blouses de médicomage quand il faisait ses chemises, mais ça, bien sur, ça ne comptait pas. Il ne l’aidait pas avec les préparatifs du mariage … Il n’était pas allé chercher son putain de bloc de papier à la con, en revanche il s’était débrouillé pour éviter à son beau-père de mettre son nez dans absolument tout, et surtout, depuis des semaines, il contraignait le De Gray à ne jamais dire un mot plus haut que l’autre quand il parlait de Lucrèce. Mais ça, bien sur, elle ne le voyait pas non plus, le nez dans ses fleurs et ses dragées dont la couleur était devenue une affaire d’état, de toute évidence.
- Mais vas y, Lu’, continues donc ta liste, maintenant que tu es lancée, ce serait dommage de t’arrêter en si bon chemin …
L’invitation était venimeuse, et l’intonation doucereuse de Lorcan aurait du alerter la summerbee alors qu’il avait avancé d’un pas vers elle, s’accoudant au plan de travail pour la darder de son regard le plus sombre. Il était fatigué, mais parfaitement alerte, les accusations de la jeune femme ayant réveillé en lui des choses qu’elle n’exacerbait pas d’ordinaire : Agacement, frustration, et quelque chose de plus rare encore, mélange de hargne et d’orgueil. Peut être cette hybridation dangereuse n’existait elle pas avant chez le garçon, mais des heures entières avec @Matthew Johnson et le père De Gray le formataient discrètement, excitant ses mauvais instincts, ceux que l’on attendait d’un sang pur, d’un vrai : De celui qui sait où est le rôle et la place de sa future épouse, à ses côtés, mais certainement pas à le tancer ainsi. Et si elle continuait, elle risquait de se retrouver bien surprise des conséquences de ce comportement outrancier...
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Jeu 9 Sep 2021 - 11:49
Tu as fini par perdre cette patience d’ange qui te caractérise habituellement. Tu as toujours été muette quand à l’évocation des pensées sombres qui peuvent t'animer quand tu es en présence de Lorcan. Il est révolu le temps où tu te laissais aller à quelques doutes sur votre relation, tu as fini par dépasser ce stade, rassurée, tu sais que vous étiez sur la même longueur d’onde. Aujourd’hui tu en doutes tant. Alors bien évidemment il ne comprend pas. Il ne peut saisir cette soudaine rébellion quand tu as passé tant de temps sans rien dire, la bouche scellée par une habitude malsaine due à ton éducation et à rien d’autre. Car aujourd’hui est loin d’être la première fois où ses affaires traînent, où il ne prépare pas à dîner, en se contentant d’attendre que tu le fasses. Entre ça et tout le reste. Le poids du monde repose sur tes épaules, cependant à la différence de Lorcan, tu as conscience que ce qu’il vit n’est pas plus simple. Tu connais ton père et les gens comme lui. Sans surprise vous ne parlez que peu de vos boulots respectifs, peut être parce qu’arrivé à une certaine heure de la journée vous n’avez plus envie de l’évoquer, de simplement le laisser là où il est, de rejoindre votre bulle. Cependant tu ne la trouves plus aussi confortable, non tu vis dans une bulle en verre sans oxygène. Ce que tu voudrais c’est davantage de compassion, d’entraide, ne pas subir seul dans son coin les vices de votre monde torturé. Lorcan fermé comme une huître te le refuse.
Comme pour confirmer tes pensées, il rajoute de l’huile sur le feu. Tu ne peux retenir le soupir exaspéré qui sort de ta bouche.
“Je n’ai rien à ajouter.”
Elle soutient son regard. Il ne l’impressionne pas. A cet instant il se comporte exactement comme on pourrait l’attendre de lui, ce tableau n’est pas des plus réjouissant. Il y avait une possibilité pour que cela arrive, tu le savais. Là où on te demande de fermer ton esprit pour évoluer dans la solitude toute relative de ton esprit, Lorcan est pressé pour faire l’inverse. On ne pouvait qu’attendre les répercussions sordides.
“Si j’avais envie d’avoir à faire à mon père je ne serais pas revenue ici. ”
Ce n’est que trop vrai. Si tu étais rentrée chez tes parents pour une raison X ou Y, on ne t’aurait parlé que de la préparation du mariage, et donc, ton père serait resté de marbre, sans la moindre attention à ton égard. Tout le reste aurait été balayé. Peu importe le travail que tu fournis pendant ta garde, peu importe le lourd apprentissage que tu t’infliges, sur lequel Lorcan ne t’interroge jamais ni ne t’encourage, les cours, ou autre joyeuseté qui composent ta vie au quotidien. En réalité, tu n’as le droit que d’être esclave chez toi, sans te plaindre. La concession est grande pour un prix qui fasse à toi s’articule avec un regard mauvais. On ne peut pas dire que dans cette maison règne soutien et bienveillance, et quelque part, tu retrouves une ambiance similaire à celle dans laquelle tu as grandi. Tu prends le rôle peu reluisant de ta mère avec heureusement Tiaré derrière qui s’assure que tes compétences soient réelles
“Alors tu vas aller t’asseoir dans le canapé en attendant que je te donne la béquée ou tu m’aides ? ”
Tes émotions tout comme tes mots jouent étrangement aux montagnes russes. Peut être que pour une fois tu as envie qu’il se passe effectivement quelque chose, que cette situation cesse une bonne fois pour toute. Tu sais que tu as tout fait pour, il ne pourra pas rester taiseux longtemps. C’est un nerveux, il agit avant de réfléchir…
- InvitéInvité
Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Lun 20 Sep 2021 - 17:39
Nous liés
Lucrece de Gray
Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
Lentement, Luce s’avançait sur une pente glissante. Dangereuse. Elle agitait ses mots comme des banderilles, sa bouche rouge comme les draps des toréadors. Sauf que l’animal qu’elle agaçait n’avait pas de cornes, mais d’autres armes tout aussi aiguisées, qu’il ne tournait pas contre elle, d’habitude. Il continuait de la fixer, de ses prunelles sombres auréolées de cernes qui l’étaient tout autant, le contrejour de la lumière faiblarde étirant l’ombre de ses cils comme un maquillage un peu macabre. Mais contrairement aux bêtes d’arène, il ne charge pas. Il l’observe en prédateur plus qu’en proie, ne retrousse pas encore les babines, mais c’est tout comme. Il a le menton sur le poing, le regard fixe sur la silhouette fébrile de la summerbee qui s’agite, là où il reste bien ancré dans le sol. Envolée, la fatigue, la colère le nourrit et l’adrénaline de la confrontation rushe dans ses artères, active les connexions dans son cerveau empâté quelques minutes plus tot.
- Et pourquoi tu es revenue ici, alors, Lucrèce ?
La question avait l’air presque anodine, innocente. Puisqu’elle avait envie de s’épancher, ce soir, autant lui offrir la pleine tribune.
- Tu ne veux pas de ton père, et pourtant je dois suivre ses règles. Son rythme. Son héritage. Pourquoi ? Parce qu’aucun de ses enfants n’en a pris le fardeau. Alors oui, tu vas me dire qu’on ne t’en a pas laissé la possibilité. Peut être. Mais le pouvoir, on en hérite pas gracieusement, ou pas pour longtemps. On s’en empare. C’est ça, le prix de la liberté. De la mienne surement, mais j’achète aussi la tienne, et ça, ça n’a pas l’air de te chagriner plus que ça, aux dernières nouvelles.
Cet esprit de conquête, il n’habitait pas Lorcan depuis très longtemps. Bien sur, ses parents lui avaient appris il y a longtemps à choisir ses seigneurs comme ses vassaux, mais le patriarche De Gray comme le Directeur du Département des mystères voyaient encore plus grand pour lui. Et pour cela, être gentil et charmant ne serait pas suffisant. Il fallait aussi être fort, et le faire savoir.
- T’es pas contente de devoir faire la cuisine et le ménage. Ok. Il y a des solutions pour ça. On peut prendre un elfe de maison, ou payer un étudiant boursier qui aurait besoin de quelques mornilles pour arrondir ses fins de mois. Problème résolu, c’était si dur à envisager ? C’est vrai que c’est tellement plus Confortable de se plaindre.
L’un comme l’autre avait vécu avec des domestiques. Même les moldus avaient souvent des femmes de ménage. Allait elle vraiment oser dire que la situation était insoluble ? Connerie. Elle avait juste envie d’avoir raison, parce qu’elle adorait ça, Lucrèce, avoir raison, en bonne petite première de la classe, si sensée, si raisonnable. (Faible, souffla une voix masculine dans un coin de sa tête).
- La becquée. Vraiment ?
Il laissa s’étirer le silence, avant de produire un bruit de bouche désagréable, sorte de succion alors qu’il se frottait les paumes sur son pantalon de costume, qu’il n’avait pas retiré depuis qu’il était revenu du bureau.
- Finalement, il vaut mieux que ce soit moi, le légilimens de nous deux. Pas sûr que tu supporterais d’entendre ce que je pense, tu es un peu… fragile, dernièrement. Peut être que tu devrais faire un break, si tout ça est trop lourd à assumer pour toi. Histoire de récupérer un peu.
Lentement, Luce s’avançait sur une pente glissante. Dangereuse. Elle agitait ses mots comme des banderilles, sa bouche rouge comme les draps des toréadors. Sauf que l’animal qu’elle agaçait n’avait pas de cornes, mais d’autres armes tout aussi aiguisées, qu’il ne tournait pas contre elle, d’habitude. Il continuait de la fixer, de ses prunelles sombres auréolées de cernes qui l’étaient tout autant, le contrejour de la lumière faiblarde étirant l’ombre de ses cils comme un maquillage un peu macabre. Mais contrairement aux bêtes d’arène, il ne charge pas. Il l’observe en prédateur plus qu’en proie, ne retrousse pas encore les babines, mais c’est tout comme. Il a le menton sur le poing, le regard fixe sur la silhouette fébrile de la summerbee qui s’agite, là où il reste bien ancré dans le sol. Envolée, la fatigue, la colère le nourrit et l’adrénaline de la confrontation rushe dans ses artères, active les connexions dans son cerveau empâté quelques minutes plus tot.
- Et pourquoi tu es revenue ici, alors, Lucrèce ?
La question avait l’air presque anodine, innocente. Puisqu’elle avait envie de s’épancher, ce soir, autant lui offrir la pleine tribune.
- Tu ne veux pas de ton père, et pourtant je dois suivre ses règles. Son rythme. Son héritage. Pourquoi ? Parce qu’aucun de ses enfants n’en a pris le fardeau. Alors oui, tu vas me dire qu’on ne t’en a pas laissé la possibilité. Peut être. Mais le pouvoir, on en hérite pas gracieusement, ou pas pour longtemps. On s’en empare. C’est ça, le prix de la liberté. De la mienne surement, mais j’achète aussi la tienne, et ça, ça n’a pas l’air de te chagriner plus que ça, aux dernières nouvelles.
Cet esprit de conquête, il n’habitait pas Lorcan depuis très longtemps. Bien sur, ses parents lui avaient appris il y a longtemps à choisir ses seigneurs comme ses vassaux, mais le patriarche De Gray comme le Directeur du Département des mystères voyaient encore plus grand pour lui. Et pour cela, être gentil et charmant ne serait pas suffisant. Il fallait aussi être fort, et le faire savoir.
- T’es pas contente de devoir faire la cuisine et le ménage. Ok. Il y a des solutions pour ça. On peut prendre un elfe de maison, ou payer un étudiant boursier qui aurait besoin de quelques mornilles pour arrondir ses fins de mois. Problème résolu, c’était si dur à envisager ? C’est vrai que c’est tellement plus Confortable de se plaindre.
L’un comme l’autre avait vécu avec des domestiques. Même les moldus avaient souvent des femmes de ménage. Allait elle vraiment oser dire que la situation était insoluble ? Connerie. Elle avait juste envie d’avoir raison, parce qu’elle adorait ça, Lucrèce, avoir raison, en bonne petite première de la classe, si sensée, si raisonnable. (Faible, souffla une voix masculine dans un coin de sa tête).
- La becquée. Vraiment ?
Il laissa s’étirer le silence, avant de produire un bruit de bouche désagréable, sorte de succion alors qu’il se frottait les paumes sur son pantalon de costume, qu’il n’avait pas retiré depuis qu’il était revenu du bureau.
- Finalement, il vaut mieux que ce soit moi, le légilimens de nous deux. Pas sûr que tu supporterais d’entendre ce que je pense, tu es un peu… fragile, dernièrement. Peut être que tu devrais faire un break, si tout ça est trop lourd à assumer pour toi. Histoire de récupérer un peu.
Made by Neon Demon
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Lun 20 Sep 2021 - 18:12
Tu sais que tu as commencé les hostilités et tu pourrais y mettre fin très rapidement. Cependant aujourd’hui ça ne se passera pas comme ça, il est trop tard, tu ne peux pas continuer sur cette pente écharpée où il ne semble n’y avoir aucune issue.
« Parce que c’est chez moi. »
Un fait qu’il semble peut être avoir oublié, pourtant c’est le cas. Il peut bien te dire le contraire, ça a été acté par vos deux familles. Ca a beau avoir été son fief, son royaume, toutes ses années, maintenant il s’agit de partager le trône, ce qui semble être trop dur pour l’enfant pourri gâté. Cependant tu ne diras pas que tu avais envie de revenir, il est clair que le veritaserum t’empêche de sortir ce genre de beau discours que tu pourrais servir tous les autres jours de la semaine.
T’as vraiment du mal à croire qu’il est en train de prononcer ces mots là. Tu as l’impression d’entendre ton père derrière ses mots, il est clair que ça ne peut être vrai. Une mauvaise farce, un mauvais cauchemar duquel il faut que tu te réveilles sous peine d’en avoir le coeur brisé.
« Tu l’as pas hérité idiot ! C’est moi qui te l’ai servi sur un plateau ! »
Tu parles en même temps que lui. Le son de vos deux voix se retrouvent dans un discours tout à fait différent, avec des tonalités qui aujourd’hui ne s’accordent pas ensemble.
« Toi tu n’avais rien aucun héritage, j’ai fait en sorte que ça change... »
Tu as l’impression de marcher sur la tête. Le ciel lui serait il tombé sur la tête pour que d’un coup il oublie l’histoire ? Qu’il oublie qu’il avait les genoux qui tremblaient, les promesses faites ?
Et puis le temps passe, plus les désillusions sont grandes. Tu pars d’un rire mauvais, tu ne peux pas t’en empêcher, à croire que dans ton cas c’est Lorcan qui te déteint dessus.
« Oh vraiment ? Qui c’est qui prend toujours la voie de la facilité ? C’est tellement plus FACILE d’avoir quelqu’un qui fait tout à ta place ! Ca serait trop dur d’essayer d’y mettre du tiens pour que ça marche, ou de t’impliquer d’aucune sorte dans autre chose que ta petite personne et ton petit confort. »
Tu te rapproches dangereusement de lui en le pointant du doigt tout en parlant. Tu ne contrôle plus ta voix, pas plus que l’expression sur ton visage. Tu n’es pas capable de fermer ton esprit, tu as simplement la rage à cet instant. Tu voudrais avoir ta baguette sous la main pour l’obliger à se taire … cependant il continue.
Un bruit clair casse le silence à peine créé alors que le mot fragile sonne encore dans l’air. Ta main a rencontré sa joue, tu sens la brûlure sur tes doigts. Toi qui n’a jamais levé la main sur personne seulement, tu n’as pas réussi à retenir ton geste. Tu n’auras pas mis longtemps à craquer, tu peux lui accorder ça. Tu n’es pas assez saine d’esprit pour te laisser insulter de la sorte. Pas aujourd’hui. Sans doute que le plus terrible dans cette histoire c’est que tu ne regrettes pas une seule seconde ton geste. Tu te tiens devant lui droite, le regard furieux lançant des sortilèges mortels le plus silencieusement du monde.
« Never again. »
Ce n’est pas un conseil, c’est un ordre et si il ne le suit pas, s’en sera fini de tout le reste.
- InvitéInvité
Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Sam 2 Oct 2021 - 19:36
Nous liés
Lucrece de Gray
Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
Tout va vite, bien trop vite. Si Lorcan avait toujours été prompt à monter dans les tours, d’ordinaire, Lucrèce était du genre à le ramener doucement sur terre, et à de meilleures dispositions. Peut-être comptait-il un peu trop sur la complaisance de sa moitié pour arrondir les angles de leurs relations et, pour la première fois, la fatigue, la frustration, l’impatience de chacun venaient les égratigner aux entournures. Pour une fois qu’elle ne freinait pas des quatre fers pour deux, tout s’emballait. Les mots, les pensées… Les gestes aussi. Lorcan n’avait pas eu le temps de se rendre compte de l’ampleur de ses propres propos que Lucrèce avait dégainé, avec un débit mitraillette qui ne lui ressemblait pas, sa langue claquant comme un fouet sec cinglant à chaque syllabe. Précis. Efficace. Destructeur. Si il avait eu un peu de recul, Lorcan aurait pu deviner qu’elle ne pensait pas grands mots de ce qu’elle disait, mais elle appuyait là où cela faisait mal. Exprès. Parce qu’elle était celle qui le connaissait le mieux, qui savait qui se cachait derrière le costume bien ajusté et les rictus sardoniques. Fils à papa qui cherchait encore sa place, cherchait encore son but, avec la trouille bleue qu’un jour tout cela lui soit retiré, pour avoir déplu à la mauvaise personne. Celui qui sait qu’il n’est pas le plus doué, ni le plus talentueux, mais qui doit donner l’impression d’y croire dur comme fer, parce que c’est ce que l’on attend de lui, une auto-satisfaction sans limite, un égo surdimensionné (une masculinité toxique). Elle s’était approchée de lui en furie, et il n’avait pas reculé d’un pas, ce qu’aurait surement fait n’importe qui avec une goutte de jugeote. Il n’avait pas levé les mains en signe d’apaisement, il n’avait pas trouvé un mot pour faire la paix. A la place, restait collé à sa trogne ce foutu sourire de gamine, de sale type, de ceux qui brisent le cœur des filles et remplissent leurs poches de billets sans un regard autour. Il a la phrase de trop, et la gifle vole avant même qu’il ne puisse se rendre compte de ce qui venait de se passer.
La douleur est cuisante, marquant sa peau encore un peu bronzée d’une trace rougeâtre, où l’on devine les doigts de la jolie blonde devenue furie. Le Tamaharu porta sa main à sa joue, interdit. Il avait déjà reçu des coups, de son père, des types avec qui il s’était battu régulièrement, le meilleur ami de Lucrèce, par exemple. Il était plus dur au mal que la moyenne, mais que l’agression vienne de sa fiancée coula du plomb dans son estomac. Exit l’air gredin, il n’y avait plus de sourire sur ses lèvres, alors qu’il baissait les yeux, prunelles luisantes. Un instant, il songea à plonger dans l’esprit de la summerbee, à trouver la source de cette mania qui se saisissait d’elle. Ça aurait été Facile, comme elle disait si bien, de lui extirper ce qu’il voulait, lui soustraire ce qu’elle ne disait pas, les dents serrés pour cracher ses menaces. Il avait serré les poings, forts, avant de baisser les épaules, le regard toujours rivé sur le parquet.
- Je … J’ai pas …
Un tic nerveux agita sa joue meurtrie, retroussant un peu sa babine, signe s’il en fallait un de ses duels intérieurs.
- Je ne pense pas ce que j’ai dit. Je suis désolé, je n’aurais pas dû. Je…
Voilà qu’il n’avait plus de mot. C’était assez rare pour être souligné alors qu’enfin, il se mettait en mouvement. Avançait d’un pas.
- … Je peux aller chercher le papier maintenant, si tu veux. Bon ça doit être fermé mais si je casse un carreau, ils m’ouvriront surement et je leur paierai le double …
Tout va vite, bien trop vite. Si Lorcan avait toujours été prompt à monter dans les tours, d’ordinaire, Lucrèce était du genre à le ramener doucement sur terre, et à de meilleures dispositions. Peut-être comptait-il un peu trop sur la complaisance de sa moitié pour arrondir les angles de leurs relations et, pour la première fois, la fatigue, la frustration, l’impatience de chacun venaient les égratigner aux entournures. Pour une fois qu’elle ne freinait pas des quatre fers pour deux, tout s’emballait. Les mots, les pensées… Les gestes aussi. Lorcan n’avait pas eu le temps de se rendre compte de l’ampleur de ses propres propos que Lucrèce avait dégainé, avec un débit mitraillette qui ne lui ressemblait pas, sa langue claquant comme un fouet sec cinglant à chaque syllabe. Précis. Efficace. Destructeur. Si il avait eu un peu de recul, Lorcan aurait pu deviner qu’elle ne pensait pas grands mots de ce qu’elle disait, mais elle appuyait là où cela faisait mal. Exprès. Parce qu’elle était celle qui le connaissait le mieux, qui savait qui se cachait derrière le costume bien ajusté et les rictus sardoniques. Fils à papa qui cherchait encore sa place, cherchait encore son but, avec la trouille bleue qu’un jour tout cela lui soit retiré, pour avoir déplu à la mauvaise personne. Celui qui sait qu’il n’est pas le plus doué, ni le plus talentueux, mais qui doit donner l’impression d’y croire dur comme fer, parce que c’est ce que l’on attend de lui, une auto-satisfaction sans limite, un égo surdimensionné (une masculinité toxique). Elle s’était approchée de lui en furie, et il n’avait pas reculé d’un pas, ce qu’aurait surement fait n’importe qui avec une goutte de jugeote. Il n’avait pas levé les mains en signe d’apaisement, il n’avait pas trouvé un mot pour faire la paix. A la place, restait collé à sa trogne ce foutu sourire de gamine, de sale type, de ceux qui brisent le cœur des filles et remplissent leurs poches de billets sans un regard autour. Il a la phrase de trop, et la gifle vole avant même qu’il ne puisse se rendre compte de ce qui venait de se passer.
La douleur est cuisante, marquant sa peau encore un peu bronzée d’une trace rougeâtre, où l’on devine les doigts de la jolie blonde devenue furie. Le Tamaharu porta sa main à sa joue, interdit. Il avait déjà reçu des coups, de son père, des types avec qui il s’était battu régulièrement, le meilleur ami de Lucrèce, par exemple. Il était plus dur au mal que la moyenne, mais que l’agression vienne de sa fiancée coula du plomb dans son estomac. Exit l’air gredin, il n’y avait plus de sourire sur ses lèvres, alors qu’il baissait les yeux, prunelles luisantes. Un instant, il songea à plonger dans l’esprit de la summerbee, à trouver la source de cette mania qui se saisissait d’elle. Ça aurait été Facile, comme elle disait si bien, de lui extirper ce qu’il voulait, lui soustraire ce qu’elle ne disait pas, les dents serrés pour cracher ses menaces. Il avait serré les poings, forts, avant de baisser les épaules, le regard toujours rivé sur le parquet.
- Je … J’ai pas …
Un tic nerveux agita sa joue meurtrie, retroussant un peu sa babine, signe s’il en fallait un de ses duels intérieurs.
- Je ne pense pas ce que j’ai dit. Je suis désolé, je n’aurais pas dû. Je…
Voilà qu’il n’avait plus de mot. C’était assez rare pour être souligné alors qu’enfin, il se mettait en mouvement. Avançait d’un pas.
- … Je peux aller chercher le papier maintenant, si tu veux. Bon ça doit être fermé mais si je casse un carreau, ils m’ouvriront surement et je leur paierai le double …
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Mer 6 Oct 2021 - 15:46
"Non. "
Malgré le seul mot que tu viens de prononcer, il est clair que c'est sans appel.
"J'irais demain. "
Il avance d'un pas tu recules. C'est toi qui l'a frappé mais tu as l'impression de t'être blessée toi même. L'expression sur son visage est un crève cœur. Toi tu n'as jamais frappé personne, tu n'avais jamais eu à aller jusque là pour raisonner qui que se soit, pas même Lorcan. Tu n'as jamais été du genre à penser que la violence pouvait être la solution en aucune façon. Jamais. Tu soignes les gens, tu n'es pas censé leur affliger de nouvelles cicatrices autrement qu'avec des aiguilles et du fil. Lorcan n'aura aucune blessure superficielle, tu n'es pas même sûre de lui avoir fait mal… pourtant ça a eu l'effet escompté tu le vois bien. Fini le sourire idiot, mauvais, fini l'expression vaillante, il a baissé le regard, il est revenu sur terre. Hélas, ce n'est pas encore suffisant pour toi. L'affront est douloureux, ses paroles résonnent dans ta tête et te font mal. Elles sont douloureuses, elles te font penser que tu devrais sans doute renoncer à aller chercher ce papier, parce qu'il faudrait renoncer à ce mariage. Ce n'est pourtant pas ce que tu veux, et contrairement à ce que tu as dit sur lui, tu n'as jamais choisi la solution de facilité, surtout avec avec Lorcan.
Cependant c'est trop tard. Trop tard pour la course que tu lui as demandé, trop tard pour te dire qu'il va le faire. Ce n'est d'ailleurs pas ça le problème, qu'il ramène ce que tu lui as demandé ne t'adouciera pas.
Les effets du veritaserum s'annulent doucement, ta colère, matérialisée par la gifle, semble s'être essoufflée elle aussi, cependant elle n'est pas loin. Quelque part, ton geste t'a fait peur. Tu n'as jamais envisagé d'en venir aux mains avec lui, tu as peur maintenant que cela soit continuellement nécessaire… il y a un brin de panique qui s'insinue jusqu'à ton cerveau, qui accentue ton mal-être, voudrait te faire fuir à nouveau. Tu recules encore. Tu ne dois pas exploser, il faut maintenir l'ordre établi, tu n'es pas si fragile qu'il l'a dit. Tu refuses.
Etais tu censée faire à manger ? Tu as perdu le fil de tes mouvements, de tes idées. Tu ne peux penser qu'à ses mots, tu sais qu'il y a une part de vrai. Tu sais que tu es fragile, pas préparée, que la situation s'effrite, que tu vas finir par perdre le contrôle. Pas seulement dans cette cuisine mais dans ta vie en général.
"Je n'ai pas besoin de toi si tu ne veux pas t'impliquer."
Ce n'est pas même une menace. Un simple état de fait, une simple constatation de la cuisante vérité. Tu ne veux pas non plus de ses promesses d'enfant. Tu sais qu'elles vont arriver, tu le connais. Aussi avec ce qui te reste de dignité tu finis par tourner encore les talons. Tu n'as pas besoin de le dire, tu es déçue.
- InvitéInvité
Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Mar 19 Oct 2021 - 13:15
Nous liés
Lucrece de Gray
Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
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Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
Les bras ballants, il regardait Lucrèce se dérober, rentrant la tête dans les épaules à chaque syllabe de chaque mot. Il ne sait pas trop ce qu’il doit faire, les différentes parties de son corps se disputant la prise de décision : son coeur lui hurle de se jeter sur elle, de la prendre dans ses bras, de se confondre en excuses et en promesses, quite à la décevoir encore par la suite, puisqu’il n’y avait que le présent qui comptait et le fait qu’il était sur le point de se briser si il devait encore supporter le regard décu de la belle de Gray. Ses pieds lui intiment de tourner les talons, de prendre les jambes à son cou pour vite fuir cette situation qu’il n’est pas en mesure de maîtriser, le repli comme solution lâche, mais salvatrice. Il y avait sa tête aussi, ou plutôt toutes les mauvaises graines que certains avaient planté dans son esprit, qui grinçait qu’il n’avait pas à se laisser traiter de la sorte, qu’elle n’était qu’une ingrate, une éternelle insatisfaite. Que si il le voulait, il pourrait faire de sa vie un enfer, parce qu’il en avait le pouvoir, les relations… La puissance. Qui était elle d’abord, sans l’anneau à son doigt ? Personne. Elle n’avait jamais rien été avant lui, rien d’autre que le bien meuble d’un paternel qui n’était jamais parvenu à l’affilier à qui que ce soit, et lui, il lui ouvrait les portes d’un monde nouveau. Elle devenait sa moitié, mais est ce que cela faisait d’eux des égaux ? Il baissa les yeux, se passant sa main sur son visage brûlant, l’âme torturée par les vents contraires à l’intérieur. Merlin, qu’il était dur d’être tout et son contraire, c’était à en devenir fou.
- T’as besoin de moi qu’tu le veuilles ou pas … hé, attends ...
Super Lorcan, enfonce-toi. Alors qu’elle tournait les talons, il se risquait à une main sur son épaule, fébrile. Prenant garde de ne pas serrer, malgré la vision de serres s’agrippant à l’arrondi menu de l’articulation.
- Je veux m’impliquer, bien sur que je veux, mais … fin je sais pas, pour moi, l’important, c’est juste pas le choix du papier des faire parts, ouais, honnêtement, je m’en branle un peu … Autant, voilà, euh, savoir qu’il y aura tous nos amis, même certains des tiens que j’aime pas parce que ça compte pour toi, préparer des activités que tout le monde aimera, choisir l’endroit de nos noces, ouais, bien sur, quand tu veux … Mais est ce que tu crois sincèrement que quelqu’un se souviendra de la couleur des dragées ou de si tu avais mis un nœud mauve ou parme autour des serviettes ? Sérieux, c’est too much, t’y mets tellement de coeur que tu te rends malade, et ça, tu vas pas m’dire que c’est pas vrai…
Il soupira, avant de reprendre, vite, avant que ne lui vienne l’idée de lui rétorquer de quoi lui clouer le bec, encore.
- On va pas être ce genre de gens qui se mettent à se détester à cause de leur propre mariage, si … ?
Les bras ballants, il regardait Lucrèce se dérober, rentrant la tête dans les épaules à chaque syllabe de chaque mot. Il ne sait pas trop ce qu’il doit faire, les différentes parties de son corps se disputant la prise de décision : son coeur lui hurle de se jeter sur elle, de la prendre dans ses bras, de se confondre en excuses et en promesses, quite à la décevoir encore par la suite, puisqu’il n’y avait que le présent qui comptait et le fait qu’il était sur le point de se briser si il devait encore supporter le regard décu de la belle de Gray. Ses pieds lui intiment de tourner les talons, de prendre les jambes à son cou pour vite fuir cette situation qu’il n’est pas en mesure de maîtriser, le repli comme solution lâche, mais salvatrice. Il y avait sa tête aussi, ou plutôt toutes les mauvaises graines que certains avaient planté dans son esprit, qui grinçait qu’il n’avait pas à se laisser traiter de la sorte, qu’elle n’était qu’une ingrate, une éternelle insatisfaite. Que si il le voulait, il pourrait faire de sa vie un enfer, parce qu’il en avait le pouvoir, les relations… La puissance. Qui était elle d’abord, sans l’anneau à son doigt ? Personne. Elle n’avait jamais rien été avant lui, rien d’autre que le bien meuble d’un paternel qui n’était jamais parvenu à l’affilier à qui que ce soit, et lui, il lui ouvrait les portes d’un monde nouveau. Elle devenait sa moitié, mais est ce que cela faisait d’eux des égaux ? Il baissa les yeux, se passant sa main sur son visage brûlant, l’âme torturée par les vents contraires à l’intérieur. Merlin, qu’il était dur d’être tout et son contraire, c’était à en devenir fou.
- T’as besoin de moi qu’tu le veuilles ou pas … hé, attends ...
Super Lorcan, enfonce-toi. Alors qu’elle tournait les talons, il se risquait à une main sur son épaule, fébrile. Prenant garde de ne pas serrer, malgré la vision de serres s’agrippant à l’arrondi menu de l’articulation.
- Je veux m’impliquer, bien sur que je veux, mais … fin je sais pas, pour moi, l’important, c’est juste pas le choix du papier des faire parts, ouais, honnêtement, je m’en branle un peu … Autant, voilà, euh, savoir qu’il y aura tous nos amis, même certains des tiens que j’aime pas parce que ça compte pour toi, préparer des activités que tout le monde aimera, choisir l’endroit de nos noces, ouais, bien sur, quand tu veux … Mais est ce que tu crois sincèrement que quelqu’un se souviendra de la couleur des dragées ou de si tu avais mis un nœud mauve ou parme autour des serviettes ? Sérieux, c’est too much, t’y mets tellement de coeur que tu te rends malade, et ça, tu vas pas m’dire que c’est pas vrai…
Il soupira, avant de reprendre, vite, avant que ne lui vienne l’idée de lui rétorquer de quoi lui clouer le bec, encore.
- On va pas être ce genre de gens qui se mettent à se détester à cause de leur propre mariage, si … ?
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Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Lun 25 Oct 2021 - 15:52
La situation dérape, elle vous échappe autant à l’un qu’à l’autre. La conclusion que tu as donné te paraît bonne même si Lorcan n’est pas du même avis. Non, tu n’as pas besoin de lui pour faire ce que tu as à faire c’est vrai. Qu’il ne dise pas le contraire, puis qu’après tout, jusqu’ici c’est bien ce qu’il se passe non ? Tu fais sans lui, parce que tu ne peux pas compter sur son aide. D’ailleurs tu te trouves stupide maintenant. Tu ne devrais rien attendre, quand on attend rien, on est pas déçu.
Sa main sur ton épaule t’oblige à t’arrêter. Tu ne le fais qu’à contre coeur, parce que tu es bien apprise. Lorcan a de la chance dans son malheur. Tu es docile. S’en rend il seulement compte ? Tu ne te retournes pas tout de suite. Sa voix s’élève, il n’est plus si hargneux. Si pendant une seconde s’emballe, le “mais” tue tes espoirs. Oui, il s’en fou. Toi aussi pendant longtemps tu t’en serais foutu, ça c’était avant d’être devant le fait accompli. Le pire c’est qu’il te prend pour une idiote. Tu ne dois pas avoir mieux à faire sans doute. Non mieux, tu n’as QUE ça à faire. Tu dégages ton épaule alors que tu lui fais face.
“Non Lorcan. Nous on va être du genre à se détester parce que l’un pense que l’autre se tourne les pouces toute la journée, et ne se préoccupe que de la couleur des dragées jusqu’à s’en rendre malade.”
Tu souris, mais étrangement ça n’a rien de bon. Tu es déçue par son comportement. Tu n’avais pas besoin qu’il te dise que c’est ridicule, que tu es fragile et que tu as mieux à faire. Non, tu n’en avais pas besoin pourtant que fait il ?
“Tu n’as toujours pas compris que ce mariage n’est pas un évènement pour nous, ni pour nos amis. C’est l’occasion pour nos parents de se montrer, d’étaler leur union, leur potentiel, nous sommes leur vitrine. Ca n’a rien à voir avec nous. Donc, pour tout ça, il faut que ça soit parfait oui, ce n’est pas pour moi que je le fais, ni de gaieté de coeur, mais c’est notre responsabilité. Enfin la mienne, parce que tu t’en fou pas vrai ? ”
Il ne comprend pas, il réagit comme un enfant, un enfant à qui on impose des contraintes. Cependant l’enfance elle a foutu le camp le jour de Noël, le jour où il a accepté de te suivre sur ce chemin dangereux. A la fin de ta phrase il y a une pointe d’ironie mauvaise dans ton ton, finalement la situation se renverse, c’est toi à présent qui te moque du pion qui n’a toujours pas compris qu’il en était un.
Tu n’attends pas de réponse à ta question, ce n'est que pure rhétorique. Non, tu n'as pas besoin de lui si c’est pour te rajouter des bâtons dans les roues et te dire qu’on “s’en fou”.
Tu fermes les poings, sentir tes mains qui tremble, sentir ton corps qui fuit, qui menace de flancher. Tu te défies de lui après ce qu’il t’a dit, il n’est d’aucun réconfort. Cependant tu sais ce qui pourrait l’être. Tu deviens obnubilée par cette idée, le flacon ouvragé, dissimulée habilement parmi d’autres contenants du parfum.
- InvitéInvité
Re: Nous liés ~ #Lurcan13
Sam 13 Nov 2021 - 19:27
Nous liés
Lucrece de Gray
Fallait-il que le temps passe et, patiente menace
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
Me ronge sous le masque et, là sous la surface
Me perce une crevasse au fond de la mémoire
Au fond, je pêche au lasso, il fait si noir
Antoine Elie
14 aout2021 – 22h h
Ce n’était pas la première fois qu’ils n’étaient pas sur la longueur d’onde, tous les deux. D’ordinaire, cela ne chagrinait pas tellement le Tamaharu, qui prenait les dissensions avec philosophie : ils étaient, de toute manière, diamétralement opposés sur bien des choses, mais c’était en cela qu’ils étaient, en même temps, si complémentaires. Cette fois ci, c’était différent : plus Lucrèce parlait, plus il secouait la tête, incrédule. Il comprenait tous les mots, mis bout à bout, dans les phrases de sa fiancée, mais ne saisissait pas le sens de sa pensée. Elle annonçait des évidences, mais ne semblait pas en tirer les mêmes conclusions que lui à chacune de ces dernières : puisque tout n’était qu’affichage et paillettes, pourquoi prenait elle tout cela tellement au sérieux ? Si ce n’était qu’une mascarade, pourquoi ne se contentait elle pas de mettre son plus beau masque d’héritière parfaite, juste quand il le fallait, pour mieux n’en faire qu’à sa tête pas la suite ? cela avait toujours fonctionné pour lui, et pourtant, elle prenait tout cela avec tellement de … Gravité. Elle se rendait malade et il avait l’impression de ne rien pouvoir y faire. Etait il égoiste à se préserver comme il le faisait, à choisir ses combats, à ne pas se faire des nœuds au cerveau pour toutes ces choses sur lesquelles il n’avait, désormais, plus aucune emprise ? Peut être bien, mais ça lui évitait de virer complètement con, en tout cas il en avait l’impression, sans se douter un instant de l’évolution, certes lente, mais indéniable de ses comportements, mais aussi de ses manières de pensées.
- Je m’en fous pas Luce … Je le gère simplement différemment.
Qu’il avait soufflé, le début d’un reproche larvé dans l’intonation lasse, mais qu’il était parvenir à retenir un peu. Il devait se contenir pour ne pas remettre une pièce dans la machine et, de toute façon, Lucrèce coupait court à la conversation en quittant la pièce. Il hésitait à la suivre, dans leur chambre, à montrer qu’il était là, qu’il ne lachait pas l’affaire, mais il avait l’intuition que, sur ce coup là, elle avait besoin d’un peu de solitude. Il resta planté là, comme un con, au milieu de la cuisine, pendant trois bonnes minutes, à ruminer, avant que les petites pattes griffues d’un José aux couinements plaintifs ne viennent le sortir de sa quasi-sidération. Il soupira, attrapa sa bestiole pour le laisser se lover dans son cou, flattant son encolure tout en se saisissant de son téléphone portable : il avait des messages d’Ymkje, d’Ines, de Matteo, tous lui demandaient ce qu’il foutait, et pourquoi il n’était pas au cochon à plumes alors qu’ils l’attendaient depuis plus d’une demi heure. Il avait complètement oublié qu’il avait promis à ses amis de les rejoindre pour fêter l’anniversaire d’un autre camarade Wright. D’un message fébrile, il s’excusa platement, arguant d’obligations professionnelles, se gardant bien de mentionner la crise à laquelle il était en train de faire face. Sans vraiment y penser, il venait de mentir à ses amis, à ses plus fidèles, sans le moindre remord, pour garder la face. Les mâchoires toujours serrées, il avait commandé un plat en livraison, quelque chose de frais, de léger, de couteux aussi, mais qui, il l’espérait, plairait à Lucrèce. Lui de toute façon, il n’avait plus faim, les couleuvres s’enroulant à l’intérieur de son estomac. Demain, il irait acheter son foutu papier. Il ferait des efforts, puisque c’était ce qui comptait le plus pour elle. Des efforts, toujours des efforts, jusqu’à ce qu’il rompe, mais il était entêté, le Tamaharu, il irait jusqu’à l’épuisement, si il le fallait. Pour lui prouver qu’elle avait tort. Pour leur prouver, à tous, qu’il était digne d’être au plus haut, toujours, tout le temps. Et une fois au sommet, plus personne ne pourrait les atteindre. Tout là haut, Lucrèce serait protéger, et ils pourraient enfin avoir la paix.
Ce n’était pas la première fois qu’ils n’étaient pas sur la longueur d’onde, tous les deux. D’ordinaire, cela ne chagrinait pas tellement le Tamaharu, qui prenait les dissensions avec philosophie : ils étaient, de toute manière, diamétralement opposés sur bien des choses, mais c’était en cela qu’ils étaient, en même temps, si complémentaires. Cette fois ci, c’était différent : plus Lucrèce parlait, plus il secouait la tête, incrédule. Il comprenait tous les mots, mis bout à bout, dans les phrases de sa fiancée, mais ne saisissait pas le sens de sa pensée. Elle annonçait des évidences, mais ne semblait pas en tirer les mêmes conclusions que lui à chacune de ces dernières : puisque tout n’était qu’affichage et paillettes, pourquoi prenait elle tout cela tellement au sérieux ? Si ce n’était qu’une mascarade, pourquoi ne se contentait elle pas de mettre son plus beau masque d’héritière parfaite, juste quand il le fallait, pour mieux n’en faire qu’à sa tête pas la suite ? cela avait toujours fonctionné pour lui, et pourtant, elle prenait tout cela avec tellement de … Gravité. Elle se rendait malade et il avait l’impression de ne rien pouvoir y faire. Etait il égoiste à se préserver comme il le faisait, à choisir ses combats, à ne pas se faire des nœuds au cerveau pour toutes ces choses sur lesquelles il n’avait, désormais, plus aucune emprise ? Peut être bien, mais ça lui évitait de virer complètement con, en tout cas il en avait l’impression, sans se douter un instant de l’évolution, certes lente, mais indéniable de ses comportements, mais aussi de ses manières de pensées.
- Je m’en fous pas Luce … Je le gère simplement différemment.
Qu’il avait soufflé, le début d’un reproche larvé dans l’intonation lasse, mais qu’il était parvenir à retenir un peu. Il devait se contenir pour ne pas remettre une pièce dans la machine et, de toute façon, Lucrèce coupait court à la conversation en quittant la pièce. Il hésitait à la suivre, dans leur chambre, à montrer qu’il était là, qu’il ne lachait pas l’affaire, mais il avait l’intuition que, sur ce coup là, elle avait besoin d’un peu de solitude. Il resta planté là, comme un con, au milieu de la cuisine, pendant trois bonnes minutes, à ruminer, avant que les petites pattes griffues d’un José aux couinements plaintifs ne viennent le sortir de sa quasi-sidération. Il soupira, attrapa sa bestiole pour le laisser se lover dans son cou, flattant son encolure tout en se saisissant de son téléphone portable : il avait des messages d’Ymkje, d’Ines, de Matteo, tous lui demandaient ce qu’il foutait, et pourquoi il n’était pas au cochon à plumes alors qu’ils l’attendaient depuis plus d’une demi heure. Il avait complètement oublié qu’il avait promis à ses amis de les rejoindre pour fêter l’anniversaire d’un autre camarade Wright. D’un message fébrile, il s’excusa platement, arguant d’obligations professionnelles, se gardant bien de mentionner la crise à laquelle il était en train de faire face. Sans vraiment y penser, il venait de mentir à ses amis, à ses plus fidèles, sans le moindre remord, pour garder la face. Les mâchoires toujours serrées, il avait commandé un plat en livraison, quelque chose de frais, de léger, de couteux aussi, mais qui, il l’espérait, plairait à Lucrèce. Lui de toute façon, il n’avait plus faim, les couleuvres s’enroulant à l’intérieur de son estomac. Demain, il irait acheter son foutu papier. Il ferait des efforts, puisque c’était ce qui comptait le plus pour elle. Des efforts, toujours des efforts, jusqu’à ce qu’il rompe, mais il était entêté, le Tamaharu, il irait jusqu’à l’épuisement, si il le fallait. Pour lui prouver qu’elle avait tort. Pour leur prouver, à tous, qu’il était digne d’être au plus haut, toujours, tout le temps. Et une fois au sommet, plus personne ne pourrait les atteindre. Tout là haut, Lucrèce serait protéger, et ils pourraient enfin avoir la paix.
Made by Neon Demon
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