- InvitéInvité
It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Dim 7 Nov 2021 - 12:25
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Il avait eu tout juste le temps de déposer quelques affaires chez lui, dans l’appartement qu’il partageait avec une certaine petite danseuse, avant de prendre les rênes de sa bécane et de vrombir en direction du styx. Il arrivait toujours une solide heure avant l’ouverture, et la routine était bien établie depuis de longues semaines, et il ne s’en détournait que pour les cas de forces majeurs liées à ces autres projets. D’abord, il allait dans son bureau, changeait de tenue, abandonnant sa pelure de type discret, invisible, pour celle plus inquiétante de Cerbère et gardien des âmes en perdition. La métamorphose n’était pas spécialement spectaculaire, mais elle était sensible : il se redressait un peu, effaçait le sortilège de dissimulation qui couvrait ses larges tatouages, et notamment celui de son cou. Il enfilait sa veste de costume noir par-dessus son tshirt, il rajoutait quelques bagues autour de ses phalanges, armes discrètes mais au combien efficace, sous couvert d’un peu de coquetterie. Parfois, une ou deux danseuses particulièrement enjouées lui appliquait un trait de crayon noir sous les yeux, soulignant la profondeur de son regard fixe. Sauf à ce qu’il ne soit pas d’humeur, il se laissait faire, le molosse, bonne pâte avec ses petites dames. Ensuite, il partait faire l’inventaire rapide des boissons avec les barmen, des substances disponibles avec les dealers, et vérifiait dans l’agenda partagé par les têtes pensantes si un évènement particulier ou un invité spécial nécessitait une attention aiguisée de sa part. Quand son petit tour du (non) propriétaire était fait, il redevenait invisible, se retirant dans son bureau d’abord, guettant l’arrivée d’Althéa, quand cette dernière n’était pas déjà arrivée. Ils discutaient des tâches les plus importantes, des affaires courantes, avant de se quitter pour la nuit. Chacun gérait sa zone, son domaine, et il n’était pas rare qu’ils ne se retrouvent qu’aux premières lueurs du jour, après que les clients soient retournés chez eux, exsangues d’argent et d’émotion, et que le personnel lui aussi soit retourné à leurs pénates, les poches gonflées d’argent et les oreilles de secret.
C’était à cette heure bleue, souvent, que la porte de l’antre du Moreno s’entrouvrait sur la Belge aux traits tirés, mais généralement triomphant, petites cuillères et friandises à la main. Plusieurs poignets de minutes où ils n’étaient que tous les deux, que les voix se faisaient plus basses, les gestes plus lents, les âmes plus sincères. Ce soir là, en particulier. La nuit avait été plutôt calme, le milieu de semaine, le milieu de l’automne, et l’heure de Samhain qui s’approchait, invitaient les fêtards à se pelotonner dans des lieux de rencontre plus doux, plus enveloppant et intimistes. Le Styx rappelait bien sur à lui ses ouailles les plus fidèles et dociles, celles qui ne pouvaient vivre sans vibrer autour d’une table de jeux ou sans les volutes éthérées de quelques substances interdites, mais pour les curieux en simple villégiature, la saison de la perdition était passée. Elle reviendrait surement après les fêtes, dans un écoeurement généralisé pour le doux, le sucré, le mièvre et l’amour familial. En attendant, Léo patientait, sans inconfort, lui qui avait fait de l’attente une vertu cardinale. Sa petite cuillère s’enfonça dans la texture onctueuse d’une crème mordorée, qui coula un peu sur son index avant qu’il ne la porte à sa bouche. Dulce de leche. Il n’était pas aussi bon que celui qu’il chourrait dans une des patisseries de son quartier, enfant, sans savoir qu’en réalité la propriétaire le laissait faire volontairement, mais cet ersatz restait d’une qualité honorable. Après tout, tant qu’il y a assez de sucre…
- … Next time, we should try this beverage the girls are crazy about. Ya know, pumpking spice late. With pumkin pie, what do you think ? Also, we are out of absynth and south african tentacula. I guess I’ll find some of those during the week end … If it’s good for you. It means you need to book Catalina for Friday and Saturday’s shifts . I dont want her to be alone if I’m out of town.
Il avait eu tout juste le temps de déposer quelques affaires chez lui, dans l’appartement qu’il partageait avec une certaine petite danseuse, avant de prendre les rênes de sa bécane et de vrombir en direction du styx. Il arrivait toujours une solide heure avant l’ouverture, et la routine était bien établie depuis de longues semaines, et il ne s’en détournait que pour les cas de forces majeurs liées à ces autres projets. D’abord, il allait dans son bureau, changeait de tenue, abandonnant sa pelure de type discret, invisible, pour celle plus inquiétante de Cerbère et gardien des âmes en perdition. La métamorphose n’était pas spécialement spectaculaire, mais elle était sensible : il se redressait un peu, effaçait le sortilège de dissimulation qui couvrait ses larges tatouages, et notamment celui de son cou. Il enfilait sa veste de costume noir par-dessus son tshirt, il rajoutait quelques bagues autour de ses phalanges, armes discrètes mais au combien efficace, sous couvert d’un peu de coquetterie. Parfois, une ou deux danseuses particulièrement enjouées lui appliquait un trait de crayon noir sous les yeux, soulignant la profondeur de son regard fixe. Sauf à ce qu’il ne soit pas d’humeur, il se laissait faire, le molosse, bonne pâte avec ses petites dames. Ensuite, il partait faire l’inventaire rapide des boissons avec les barmen, des substances disponibles avec les dealers, et vérifiait dans l’agenda partagé par les têtes pensantes si un évènement particulier ou un invité spécial nécessitait une attention aiguisée de sa part. Quand son petit tour du (non) propriétaire était fait, il redevenait invisible, se retirant dans son bureau d’abord, guettant l’arrivée d’Althéa, quand cette dernière n’était pas déjà arrivée. Ils discutaient des tâches les plus importantes, des affaires courantes, avant de se quitter pour la nuit. Chacun gérait sa zone, son domaine, et il n’était pas rare qu’ils ne se retrouvent qu’aux premières lueurs du jour, après que les clients soient retournés chez eux, exsangues d’argent et d’émotion, et que le personnel lui aussi soit retourné à leurs pénates, les poches gonflées d’argent et les oreilles de secret.
C’était à cette heure bleue, souvent, que la porte de l’antre du Moreno s’entrouvrait sur la Belge aux traits tirés, mais généralement triomphant, petites cuillères et friandises à la main. Plusieurs poignets de minutes où ils n’étaient que tous les deux, que les voix se faisaient plus basses, les gestes plus lents, les âmes plus sincères. Ce soir là, en particulier. La nuit avait été plutôt calme, le milieu de semaine, le milieu de l’automne, et l’heure de Samhain qui s’approchait, invitaient les fêtards à se pelotonner dans des lieux de rencontre plus doux, plus enveloppant et intimistes. Le Styx rappelait bien sur à lui ses ouailles les plus fidèles et dociles, celles qui ne pouvaient vivre sans vibrer autour d’une table de jeux ou sans les volutes éthérées de quelques substances interdites, mais pour les curieux en simple villégiature, la saison de la perdition était passée. Elle reviendrait surement après les fêtes, dans un écoeurement généralisé pour le doux, le sucré, le mièvre et l’amour familial. En attendant, Léo patientait, sans inconfort, lui qui avait fait de l’attente une vertu cardinale. Sa petite cuillère s’enfonça dans la texture onctueuse d’une crème mordorée, qui coula un peu sur son index avant qu’il ne la porte à sa bouche. Dulce de leche. Il n’était pas aussi bon que celui qu’il chourrait dans une des patisseries de son quartier, enfant, sans savoir qu’en réalité la propriétaire le laissait faire volontairement, mais cet ersatz restait d’une qualité honorable. Après tout, tant qu’il y a assez de sucre…
- … Next time, we should try this beverage the girls are crazy about. Ya know, pumpking spice late. With pumkin pie, what do you think ? Also, we are out of absynth and south african tentacula. I guess I’ll find some of those during the week end … If it’s good for you. It means you need to book Catalina for Friday and Saturday’s shifts . I dont want her to be alone if I’m out of town.
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Dim 7 Nov 2021 - 16:00
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Il y avait toujours quelque chose à faire, dans l’antre des péchés capitaux – une crise à gérer, qu’elle soit véritable (les stocks) ou exagérée (certaines sirènes, une Vonnie en particulier). Les gestionnaires y évoluaient dans leurs zones, régents d’un écosystème capable de se refermer sur ses proies sans mot dire, tant la machine était huilée. Althea avait passé peu de temps derrière le bar, laissant à @Sonita Elmonte l’accueil et la conversation aux habitué.es. Les soirées étaient tranquilles, dans la mesure où la clientèle était majoritairement constituée de visages connus dont on connaissait les habitudes et les mégardes – sans se relâcher tout à fait, la période donnait au moins l’occasion de souffler, un peu. La jeune succube lui avait soufflé à l’oreille qu’une cliente des tout débuts voulait enfin sauter le pas, ce soir, et visiter le Confessionnal.
L’Orgueil s’y était installé, avec les parts d’aisance qui s’incrustaient, et ce qui demeurerait toujours difficile pour l’âme en arrière-plan. Elle avait touché les paumes de l’Italienne, doucement, pour voir réagir la trentenaire et son appétence pour les contacts physiques. Les corps ne mentaient jamais, là-dessus – la surprise avait rapidement cédé au sourire, auquel Althea avait répondu avec une aménité non-feinte. Parfois, il suffisait d’accompagner, car les souvenirs étaient si clairs qu’ils ne demandaient rien d’autre qu’une pensine et la fiole recueillie auprès de la cliente. D’autres, il fallait murmurer, recueillir quelques bribes d’informations pour composer un souvenir similaire afin que le supplicié en quête d’onction se laisse aller aux aveux. L’Italienne, elle, avait été un cas simple – un souvenir, un seul, en guise de peine à expugner. L’incendie qui avait emporté l’écurie des licornes qu’elle soignait depuis sa jeunesse, et les créatures magiques en proie aux flammes. Patiemment, la Belge avait entrelacé leurs doigts, appuyant la sorcière de sa pression tactile. Lady Pride s’était posée tout près de la sorcière, juste assez en retrait pour lui laisser faire face au souvenir, soufflant de doux encouragements à la jeune femme.
On aurait pu croire que c’était le plus dur. La prise de contact, vivre le souvenir, c’était bien une chose, un liant rempli d’angoisses qui s’édulcoraient avec le temps, la patience et la pratique. La véritable difficulté reposait en la suite, lorsque le souvenir se retirait, lorsqu’il ne restait qu’elle et la cliente, à l’esprit partiellement délesté et hagard. Souvent, ils se tournaient vers Althea comme des naufragés en quête d’une bouée, l’envie de s’accrocher à elle et de ne plus jamais s’en séparer. Parfois, la sorcière encourageait le lien – lorsque le souvenir avait révélé des secrets d’intérêt ou si la personne représentait une belle prise. En général, elle reposait à nouveau leurs mains au creux de ses paumes, murmurait au creux de leur coupe « they’re easier to carry, now » et les quittait pour mieux retrouver sa salle. Souvent, elle avait besoin de quelques instants pour s’en remettre, l’esprit envahi de leurs souvenirs et l’âme qui ne parvenait pas à s’en détacher tout à fait. L’addict avait trouvé sa nouvelle drogue, sans même le conceptualiser.
Encore heureux que pour l’heure, des licornes à l’agonie ne l’avaient pas particulièrement émue – pas assez pour qu’elle porte le souvenir en elle comme d’autres qui s’étaient gravé une place dans son cœur. À la fin de la soirée, elle rejoignit Leo dans le bureau, un sourire doux ornant ses lèvres à la vue du sorcier féroce, son pot de caramel entre les doigts. Althea écouta ses remarques et sa demande, le visage passant d’une teinte intéressée à un vague agacement face à la requête. « Mon chat, if you wanted the PSLs for yourself all you had to do was say so, hm? », fit remarquer la ballerine éclopée, un sourire ironique étiré sur les lippes – depuis leurs débuts, elle s’était érigée en gardienne des envies sucrées du Portoricain, à la fois amusée et attendrie par la vision du mercenaire-molosse couvert de tatouages heureux de partager un pot sirupeux avec elle, souvent en silence. La mine satisfaite, l’étudiante s’installa sur un coin du bureau et piqua l’ustensile du Moreno autant par habitude que par taquinerie – toujours, lui en apporter deux lorsqu’elle invitait, et immanquablement lui subtiliser la sienne lorsque le casse-gueules avait déjà un pot entamé. Ainsi allait leur relation – la capricieuse partageait et soignait, mais elle aimait bien prendre quand même, et lui sourire par en dessous lorsqu’elle le faisait. « I’ll consider it. Sadly it’s mostly considered a girly drink, but hey, some men’s fragile masculinities would never survive the sweetness. And most girls here come to drink cocktails. But I can get us a bottle or two of sirups from a Starbucks, I don’t see @Charles Sweetlove being too keen on making this kind of potion order. » Au moins, #notallmen. Celui qu’elle avait sous les yeux s’en moquait éperdument.
Ses pieds se callèrent sur le siège de Leo, les bouts se glissant sans le demander sous ses cuisses pour s’y installer, l’air conquérant de celle qui savait qu’il tolérait la plupart de ses caprices. D’ordinaire, elle aurait pu se lover sur lui comme une agaçante demoiselle prête à tirer les moustaches d’un chat, mais la mention de @Catalina Pajares la retint au passage. « And for Catalina, I’ll see what I can manage, if it fits with her own schedule. If it doesn’t, you pick it up with her, I’m not there to play mediator for your personal relationships », trancha la sorcière, peu encline d’être prise pour pigeon par le Moreno – elle voulait bien faire le premier effort de gestion, mais il pourrait lui-même gérer les problèmes si la Madrilène refusait. Le regard pensif, elle enfourna une autre cueillérée de sucre avant de lui rendre le pot. « You seem quite attached to her. Unless she’s of some other use to you? »
Il y avait toujours quelque chose à faire, dans l’antre des péchés capitaux – une crise à gérer, qu’elle soit véritable (les stocks) ou exagérée (certaines sirènes, une Vonnie en particulier). Les gestionnaires y évoluaient dans leurs zones, régents d’un écosystème capable de se refermer sur ses proies sans mot dire, tant la machine était huilée. Althea avait passé peu de temps derrière le bar, laissant à @Sonita Elmonte l’accueil et la conversation aux habitué.es. Les soirées étaient tranquilles, dans la mesure où la clientèle était majoritairement constituée de visages connus dont on connaissait les habitudes et les mégardes – sans se relâcher tout à fait, la période donnait au moins l’occasion de souffler, un peu. La jeune succube lui avait soufflé à l’oreille qu’une cliente des tout débuts voulait enfin sauter le pas, ce soir, et visiter le Confessionnal.
L’Orgueil s’y était installé, avec les parts d’aisance qui s’incrustaient, et ce qui demeurerait toujours difficile pour l’âme en arrière-plan. Elle avait touché les paumes de l’Italienne, doucement, pour voir réagir la trentenaire et son appétence pour les contacts physiques. Les corps ne mentaient jamais, là-dessus – la surprise avait rapidement cédé au sourire, auquel Althea avait répondu avec une aménité non-feinte. Parfois, il suffisait d’accompagner, car les souvenirs étaient si clairs qu’ils ne demandaient rien d’autre qu’une pensine et la fiole recueillie auprès de la cliente. D’autres, il fallait murmurer, recueillir quelques bribes d’informations pour composer un souvenir similaire afin que le supplicié en quête d’onction se laisse aller aux aveux. L’Italienne, elle, avait été un cas simple – un souvenir, un seul, en guise de peine à expugner. L’incendie qui avait emporté l’écurie des licornes qu’elle soignait depuis sa jeunesse, et les créatures magiques en proie aux flammes. Patiemment, la Belge avait entrelacé leurs doigts, appuyant la sorcière de sa pression tactile. Lady Pride s’était posée tout près de la sorcière, juste assez en retrait pour lui laisser faire face au souvenir, soufflant de doux encouragements à la jeune femme.
On aurait pu croire que c’était le plus dur. La prise de contact, vivre le souvenir, c’était bien une chose, un liant rempli d’angoisses qui s’édulcoraient avec le temps, la patience et la pratique. La véritable difficulté reposait en la suite, lorsque le souvenir se retirait, lorsqu’il ne restait qu’elle et la cliente, à l’esprit partiellement délesté et hagard. Souvent, ils se tournaient vers Althea comme des naufragés en quête d’une bouée, l’envie de s’accrocher à elle et de ne plus jamais s’en séparer. Parfois, la sorcière encourageait le lien – lorsque le souvenir avait révélé des secrets d’intérêt ou si la personne représentait une belle prise. En général, elle reposait à nouveau leurs mains au creux de ses paumes, murmurait au creux de leur coupe « they’re easier to carry, now » et les quittait pour mieux retrouver sa salle. Souvent, elle avait besoin de quelques instants pour s’en remettre, l’esprit envahi de leurs souvenirs et l’âme qui ne parvenait pas à s’en détacher tout à fait. L’addict avait trouvé sa nouvelle drogue, sans même le conceptualiser.
Encore heureux que pour l’heure, des licornes à l’agonie ne l’avaient pas particulièrement émue – pas assez pour qu’elle porte le souvenir en elle comme d’autres qui s’étaient gravé une place dans son cœur. À la fin de la soirée, elle rejoignit Leo dans le bureau, un sourire doux ornant ses lèvres à la vue du sorcier féroce, son pot de caramel entre les doigts. Althea écouta ses remarques et sa demande, le visage passant d’une teinte intéressée à un vague agacement face à la requête. « Mon chat, if you wanted the PSLs for yourself all you had to do was say so, hm? », fit remarquer la ballerine éclopée, un sourire ironique étiré sur les lippes – depuis leurs débuts, elle s’était érigée en gardienne des envies sucrées du Portoricain, à la fois amusée et attendrie par la vision du mercenaire-molosse couvert de tatouages heureux de partager un pot sirupeux avec elle, souvent en silence. La mine satisfaite, l’étudiante s’installa sur un coin du bureau et piqua l’ustensile du Moreno autant par habitude que par taquinerie – toujours, lui en apporter deux lorsqu’elle invitait, et immanquablement lui subtiliser la sienne lorsque le casse-gueules avait déjà un pot entamé. Ainsi allait leur relation – la capricieuse partageait et soignait, mais elle aimait bien prendre quand même, et lui sourire par en dessous lorsqu’elle le faisait. « I’ll consider it. Sadly it’s mostly considered a girly drink, but hey, some men’s fragile masculinities would never survive the sweetness. And most girls here come to drink cocktails. But I can get us a bottle or two of sirups from a Starbucks, I don’t see @Charles Sweetlove being too keen on making this kind of potion order. » Au moins, #notallmen. Celui qu’elle avait sous les yeux s’en moquait éperdument.
Ses pieds se callèrent sur le siège de Leo, les bouts se glissant sans le demander sous ses cuisses pour s’y installer, l’air conquérant de celle qui savait qu’il tolérait la plupart de ses caprices. D’ordinaire, elle aurait pu se lover sur lui comme une agaçante demoiselle prête à tirer les moustaches d’un chat, mais la mention de @Catalina Pajares la retint au passage. « And for Catalina, I’ll see what I can manage, if it fits with her own schedule. If it doesn’t, you pick it up with her, I’m not there to play mediator for your personal relationships », trancha la sorcière, peu encline d’être prise pour pigeon par le Moreno – elle voulait bien faire le premier effort de gestion, mais il pourrait lui-même gérer les problèmes si la Madrilène refusait. Le regard pensif, elle enfourna une autre cueillérée de sucre avant de lui rendre le pot. « You seem quite attached to her. Unless she’s of some other use to you? »
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Mer 1 Déc 2021 - 16:44
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Décharge électrique le long de la colonne, quand les petits pieds un peu abimés de la danseuse vinrent se réfugier entre le tissu du siège et son jean un peu usé, réminiscence d’un passé lointain et si proche, détail obscur qui lui revenait en boomerang, en flash dans la gueule : Magda aussi, elle aimait bien qu’il lui serve de couveuse. Elle avait toujours le bout des doigts, du nez et des orteils tellement froids, et elle s’amusait à se loger dans tous les plis accessibles : les coudes, les aisselles, les genoux ou son préféré, dans le cou. Il n’avait pas vraiment réagi, pas physiquement, quand Althéa s’était installée, tolérance bienveillante et douloureuse. Il s’était contenté de fermer les yeux et d’inspirer, profondément, et de reprendre une cuillère de sucre concentré, s’accrochant à la conversation légère pour se donner un peu de contenance, malgré la fatigue qui noircissait son regard, et les souvenirs qui affluaient sans avoir été invités.
- … Then I say so. Why a girl drink ? If only boys could understand that chantilly and caramel tastes better than lame bourbon and greasy burgers, they woul probably be kissed far more often than what they are used to. Anyway, more girls for me and my sweet mouth.
C’était dit avec une intonation si peu incarnée qu’elle en devenait risible, son regard perdu dans le vide en face de lui, quelque part sur le mur. La réponse de Thea sur Catalina lui tira un petit rictus, un mouvement de tête lent, un claquement de langue qui n’avait pas d’autre sens que d’acter la déclaration de la jeune femme. Il avait cru comprendre que, de toute façon Catalina prenait gout à sa fréquentation du Styx, et qu’elle avait besoin d’un peu d’argent de poche pour financer les fastes du prochain Noël. C’est que cela coutait cher, les petits amis, et que son rôle de danseuse dans la revue valait bien tous les jobs d’appoint de la terre, quoique que le susnommé amoureux puissent en dire. Elle ne serait pas trop compliquée à convaincre, dès lors que la Belge ne l’utilisait pas lui-même comme argument. Il attira à lui le thé à la menthe à moitié confit dans le miel qui avait tiédi sur le bureau, en sirota une gorgée avant de lui répondre.
- Attached … As much as you get attached to some cat that decides, one day, that your house is its house, and your couch, its couch. One day, she will get tired of the situation, and move with her boyfriend. Meantime, I must look after her, since nobody else seems to really care. Sounds like her own brother doesn’t have a clue where she lives and with whom. Which is quite concerning, to be honest.
Il se tut un instant, fronçant les sourcils sans même se rendre compte : Petite Catalina, qui venait se lover contre lui tard le soir, quand elle ne trouvait pas le sommeil et qu’elle voulait juste passer le temps, quand elle s’agaçait de ne pas recevoir de nouvelles de son imbécile favori, quand elle s’interrogeait sur son avenir, sur tout et n’importe quoi. Petite Catalina qui loupait ses petits déjeuners, qui avait tenté une fois ou deux de lui faire manger du salé avant midi, dépitée devant la gueule qu’il avait tiré face à des œufs brouillés, lui qui n’avait pour religion que les tartines recouvertes de l’onguent le plus doucereux possible, et encore, quand il petit déjeunait. Petite Catalina qui était souvent étalée sur le sol à dessiner ou à coudre quand il rentrait de ses maraudes malsaines. Lui remettait les pieds sur terre. L’ancrait dans le présent. Ils n’étaient pas nombreux à pouvoir se targuer d’avoir une telle influence sur lui. ( « c’était mon rôle, ça, avant » - c’est pas comparable, n’exagère pas « c’est vrai, t’étais pas aussi taré quand j’étais là »)
- … She is a good kid. I tried to push her away, but she refused to change her minds. Protecting her is the very least thing I can do.
Un soupir, et les prunelles sombres déclinent vers leurs miroirs glacés, sur le visage de poupée. Il en avait dit assez pour ce soir.
- What about you ? How was your night ?
Décharge électrique le long de la colonne, quand les petits pieds un peu abimés de la danseuse vinrent se réfugier entre le tissu du siège et son jean un peu usé, réminiscence d’un passé lointain et si proche, détail obscur qui lui revenait en boomerang, en flash dans la gueule : Magda aussi, elle aimait bien qu’il lui serve de couveuse. Elle avait toujours le bout des doigts, du nez et des orteils tellement froids, et elle s’amusait à se loger dans tous les plis accessibles : les coudes, les aisselles, les genoux ou son préféré, dans le cou. Il n’avait pas vraiment réagi, pas physiquement, quand Althéa s’était installée, tolérance bienveillante et douloureuse. Il s’était contenté de fermer les yeux et d’inspirer, profondément, et de reprendre une cuillère de sucre concentré, s’accrochant à la conversation légère pour se donner un peu de contenance, malgré la fatigue qui noircissait son regard, et les souvenirs qui affluaient sans avoir été invités.
- … Then I say so. Why a girl drink ? If only boys could understand that chantilly and caramel tastes better than lame bourbon and greasy burgers, they woul probably be kissed far more often than what they are used to. Anyway, more girls for me and my sweet mouth.
C’était dit avec une intonation si peu incarnée qu’elle en devenait risible, son regard perdu dans le vide en face de lui, quelque part sur le mur. La réponse de Thea sur Catalina lui tira un petit rictus, un mouvement de tête lent, un claquement de langue qui n’avait pas d’autre sens que d’acter la déclaration de la jeune femme. Il avait cru comprendre que, de toute façon Catalina prenait gout à sa fréquentation du Styx, et qu’elle avait besoin d’un peu d’argent de poche pour financer les fastes du prochain Noël. C’est que cela coutait cher, les petits amis, et que son rôle de danseuse dans la revue valait bien tous les jobs d’appoint de la terre, quoique que le susnommé amoureux puissent en dire. Elle ne serait pas trop compliquée à convaincre, dès lors que la Belge ne l’utilisait pas lui-même comme argument. Il attira à lui le thé à la menthe à moitié confit dans le miel qui avait tiédi sur le bureau, en sirota une gorgée avant de lui répondre.
- Attached … As much as you get attached to some cat that decides, one day, that your house is its house, and your couch, its couch. One day, she will get tired of the situation, and move with her boyfriend. Meantime, I must look after her, since nobody else seems to really care. Sounds like her own brother doesn’t have a clue where she lives and with whom. Which is quite concerning, to be honest.
Il se tut un instant, fronçant les sourcils sans même se rendre compte : Petite Catalina, qui venait se lover contre lui tard le soir, quand elle ne trouvait pas le sommeil et qu’elle voulait juste passer le temps, quand elle s’agaçait de ne pas recevoir de nouvelles de son imbécile favori, quand elle s’interrogeait sur son avenir, sur tout et n’importe quoi. Petite Catalina qui loupait ses petits déjeuners, qui avait tenté une fois ou deux de lui faire manger du salé avant midi, dépitée devant la gueule qu’il avait tiré face à des œufs brouillés, lui qui n’avait pour religion que les tartines recouvertes de l’onguent le plus doucereux possible, et encore, quand il petit déjeunait. Petite Catalina qui était souvent étalée sur le sol à dessiner ou à coudre quand il rentrait de ses maraudes malsaines. Lui remettait les pieds sur terre. L’ancrait dans le présent. Ils n’étaient pas nombreux à pouvoir se targuer d’avoir une telle influence sur lui. ( « c’était mon rôle, ça, avant » - c’est pas comparable, n’exagère pas « c’est vrai, t’étais pas aussi taré quand j’étais là »)
- … She is a good kid. I tried to push her away, but she refused to change her minds. Protecting her is the very least thing I can do.
Un soupir, et les prunelles sombres déclinent vers leurs miroirs glacés, sur le visage de poupée. Il en avait dit assez pour ce soir.
- What about you ? How was your night ?
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Mar 21 Déc 2021 - 11:05
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
À côté de la plaque, et un regard presque vide. Mal en point, semble-t-il, mais elle ne songe pas à son rôle dans son vague à l’âme, la capricieuse, choisit de s’imaginer remède plutôt que poison. Pendant qu’il parle de Catalina comme d’un chat errant, elle lève les yeux au ciel. « You’re a bleeding heart is what you are. Emphasis on bleeding », ajoute lady Pride. « Oh don’t give me that look, your secret’s safe with me », et roulade occulaire, de plus belle, avant que les perles bleues ne trouvent leur sombre écrin. « What about you ? How was your night ? » Réquisition si simple, sur le ton de la conversation, et pourtant, elle s’oblige à tempérer ses ardeurs, glisser ce qui l’intéresse véritablement plus tard. Il a le don de faire paraître ses ambitions pour des lubies, le Moreno, et si elle lui envoie volontiers un coup de cuiller pas trop méchant derrière le crâne lorsqu’il l’agace par son manque d’implication, ce soir, Althea n’a pas envie de se farcir ses fausses réprimandes. Toujours à lui rappeler que c’est son projet à elle, ses folies de grandeurs, et que tous les problèmes associés sont bien, bien compliqués (ou pas).
Alors elle enfourne sa cuillérée dans sa bouche, répondant la bouche à demi pleine. « Noisy. It started with breaking up a fight between our favorite Vonnie and one of the new girls. What’s her face. Candy? Charity. I swear to god it’s like they pick their names to be strippers and forget they’re actual dancers. » et elle sourit en coin, l’image de la danseuse s’imaginant reine des abeilles en son monde estampillée en gras dans son souvenir de la journée. L’image aura tôt fait d’être recyclée ailleurs, mais pour l’heure, le rouge à lèvres carmin de la sorcière lui marque les iris. Hausse les épaules. « No matter. Vonnie threatened to get her fired, and I had the terrified dancer to calm down. Apparently she hasn’t yet gotten with the program and realized Vonnie’s about as scary as a toothless cat, and just as annoying. » Regard entendu vers le péché d’Envie.
Et le ton qui se fait plus bas, peut-être sans s’en render compte. Le ton de la confidence, ce quil l’intéresse véritablement. « I was out back, for the rest of the night. It was … another brand of noisy » dans leurs têtes, il y a un vacarme si impétueux qu’on en oublierait sa propre conscience, et c’est si calme à la fois. Un fleuve de tranquillité pour enlacer des archipels imprévisibles. « Yet … easier. My last visitor had some very sonorous unfinished business, but she just needed someone with her. Most of them do », ajoute la jeune femme, songeant aux grands yeux clairs de l’Italienne, et de sa main dans la sienne. Ce besoin d’elle qu’elle a eu. « Anyways, they all know this isn’t therapy. It’s just … something to help them face their memories. » Diminuer la proposition, pour éviter les piques – car elle ne se sent pas tout à fait assez solide pour encaisser correctement de fauses remontrances sous couvert d’ironie, la capricieuse. Glisse un regard vers le mur, pince les lèves. « And I feel like I’m getting good at it. Anticipating what they might need, in the moment. »
N’ose pas réfléchir à la suite – et lorsque ça ne te posera plus un défi, qu’auras-tu envie de faire, alors? Te contenteras-tu du fait accompli? si le passé n’est pas garant de l’avenir, on peut au moins s’y appuyer. Peut-être cessera-t-elle, une fois sa maison colmatée. Pensive, la danseuse agite les orteils sous la cuisse de Leo, lui interdisant la léthargie – si même il y songeait. « How about you? Did anything entertaining happen tonight? »
À côté de la plaque, et un regard presque vide. Mal en point, semble-t-il, mais elle ne songe pas à son rôle dans son vague à l’âme, la capricieuse, choisit de s’imaginer remède plutôt que poison. Pendant qu’il parle de Catalina comme d’un chat errant, elle lève les yeux au ciel. « You’re a bleeding heart is what you are. Emphasis on bleeding », ajoute lady Pride. « Oh don’t give me that look, your secret’s safe with me », et roulade occulaire, de plus belle, avant que les perles bleues ne trouvent leur sombre écrin. « What about you ? How was your night ? » Réquisition si simple, sur le ton de la conversation, et pourtant, elle s’oblige à tempérer ses ardeurs, glisser ce qui l’intéresse véritablement plus tard. Il a le don de faire paraître ses ambitions pour des lubies, le Moreno, et si elle lui envoie volontiers un coup de cuiller pas trop méchant derrière le crâne lorsqu’il l’agace par son manque d’implication, ce soir, Althea n’a pas envie de se farcir ses fausses réprimandes. Toujours à lui rappeler que c’est son projet à elle, ses folies de grandeurs, et que tous les problèmes associés sont bien, bien compliqués (ou pas).
Alors elle enfourne sa cuillérée dans sa bouche, répondant la bouche à demi pleine. « Noisy. It started with breaking up a fight between our favorite Vonnie and one of the new girls. What’s her face. Candy? Charity. I swear to god it’s like they pick their names to be strippers and forget they’re actual dancers. » et elle sourit en coin, l’image de la danseuse s’imaginant reine des abeilles en son monde estampillée en gras dans son souvenir de la journée. L’image aura tôt fait d’être recyclée ailleurs, mais pour l’heure, le rouge à lèvres carmin de la sorcière lui marque les iris. Hausse les épaules. « No matter. Vonnie threatened to get her fired, and I had the terrified dancer to calm down. Apparently she hasn’t yet gotten with the program and realized Vonnie’s about as scary as a toothless cat, and just as annoying. » Regard entendu vers le péché d’Envie.
Et le ton qui se fait plus bas, peut-être sans s’en render compte. Le ton de la confidence, ce quil l’intéresse véritablement. « I was out back, for the rest of the night. It was … another brand of noisy » dans leurs têtes, il y a un vacarme si impétueux qu’on en oublierait sa propre conscience, et c’est si calme à la fois. Un fleuve de tranquillité pour enlacer des archipels imprévisibles. « Yet … easier. My last visitor had some very sonorous unfinished business, but she just needed someone with her. Most of them do », ajoute la jeune femme, songeant aux grands yeux clairs de l’Italienne, et de sa main dans la sienne. Ce besoin d’elle qu’elle a eu. « Anyways, they all know this isn’t therapy. It’s just … something to help them face their memories. » Diminuer la proposition, pour éviter les piques – car elle ne se sent pas tout à fait assez solide pour encaisser correctement de fauses remontrances sous couvert d’ironie, la capricieuse. Glisse un regard vers le mur, pince les lèves. « And I feel like I’m getting good at it. Anticipating what they might need, in the moment. »
N’ose pas réfléchir à la suite – et lorsque ça ne te posera plus un défi, qu’auras-tu envie de faire, alors? Te contenteras-tu du fait accompli? si le passé n’est pas garant de l’avenir, on peut au moins s’y appuyer. Peut-être cessera-t-elle, une fois sa maison colmatée. Pensive, la danseuse agite les orteils sous la cuisse de Leo, lui interdisant la léthargie – si même il y songeait. « How about you? Did anything entertaining happen tonight? »
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Sam 25 Déc 2021 - 13:58
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Elle pouvait bien se foutre de sa gueule, la précieuse, mais il y avait des instincts qui étaient plus forts que lui. Elle le savait, en profitait sans malveillance. Il lui pinça gentiment un orteil alors qu’elle lui faisait son tour de diva désabusée, Prunelles moqueuses et estocades verbales chatiées. Paraissait il que les flics et les voyous, avaient plus en commun que ce qu’ils voulaient bien en convenir : le besoin d’ordre, de contrôle absolue et, bien souvent, le désir de protéger ce qu’ils estimaient le plus au monde. Pour certains, c’était un idéal, pour d’autre, leurs propriétés matériels, et il y avait les plus dangereux : ce qui ne vivaient que pour leur famille, la communauté au sens le plus intime du terme.
Sans impatience, il l’écouta faire le récit de sa soirée, et du mélodrame en trois actes qui s’était déroulé coté cour, en coulisse : Les danseuses étaient pareilles à une harde à la fois solidaire et strictement hiérarchisé, mais dont les codes lui échappaient parfois. Il n’avait pas encore compris (ne s’était pas intéressé ?) les dynamiques qui installaient l’une ou l’autre des élégantes au sommet de la chaine. Toujours était il que Vonnie faisait partie de celles qui tourmentaient à intervalle régulier ses cadettes, et qu’il fallait rappeler à l’ordre avec ce qu’il fallait de tact pour ne pas la voir claquer la porte. Heureusement pour eux, elle était aussi vaniteuse qu’un paon, et il suffisait de la gratter sous le menton, ou de lui agiter un nouveau soupirant sous le nez pour qu’elle oublie toute velléité de rébellion. Le taiseux était bien content de ne pas avoir à se charger de pareille diplomatie. Il n’aurait jamais eu la patience.
- Did you really use the term « toothless cat » ?
La suite lui fit relever la tête, les yeux, dans le regard d’argentique de son Almée, brillante ensorceleuse et maïeuticienne débutante. Les nouvelles lubies d’Althéa l’intriguaient, bien qu’il soit resté en retrait tout ce temps. Ce qui se tramait par delà les voilures du Confessionnal, il n’était jamais allé le voir de ses yeux, laissant la jeune femme jouait les savantes un peu folles avec ceux qui, attirés par le mystère et les yeux bleus, se faisaient cobayes volontaires à la marionnettiste des âmes tourmentées. Il reprend un peu de mélasse sucré, pensif. Il faudrait bien qu’il lui pose certaines questions un jour. Qu’il comprenne, non pas comment, mais pourquoi. Il avait bien une idée, mais le temps avait manqué pour qu’ils aient cette conversation. Non, pas le temps. Le Bon moment.
- Not so much, I found a new moostones dealer. Convinced him to have an … exclusive partnership with us. So yeah, nothing that exciting.
Elle savait son obsession pour les pierres de lune. Ce qu’elles représentaient pour lui, cette manière qu’il avait d’accumuler les petits cailloux opalescents comme un dragon obsessionnel. Il ignorait si elle cautionnait, mais elle le laissait faire, alors cela n’avait pas tellement d’importance. Machinalement, il se mit à toucher la malléole de la sorcière, massant l’os saillant à même sa cheville. Il n’avait plus la notion de l’heure qu’il était, enfermé dans ce bureau. Enfermé dans sa tête.
- You said you’re getting good at it. What do you mean ?
Main tendue, paupières lourdes. Elle ne lui avait jamais fait le détail, alors il s’imaginait l’inverse de ce qu’il faisait, avec ses sortilèges d’oubli. Il se figurait Althéa en Ariane patiente, déroulant la pelote des pensées brouillonnes de ceux qui en avaient le plus besoin, conscients ou non de la canopée noueuse sous leur crâne. Tranchait elle les nœuds gordiens elle-même, ou se contentait elle de suivre du bout de l’index les mailles fines qui constituaient les chaines de l’esprit humain ? Il avait tourné la tête vers elle, la joue écrasée dans le poing, alors qu’il ne dissimulait qu’à peine un bâillement béant. Qui aurait pu dire, avec ses airs de gros chat, tous les sangs qu’il avait fait couler ces derniers mois…
Elle pouvait bien se foutre de sa gueule, la précieuse, mais il y avait des instincts qui étaient plus forts que lui. Elle le savait, en profitait sans malveillance. Il lui pinça gentiment un orteil alors qu’elle lui faisait son tour de diva désabusée, Prunelles moqueuses et estocades verbales chatiées. Paraissait il que les flics et les voyous, avaient plus en commun que ce qu’ils voulaient bien en convenir : le besoin d’ordre, de contrôle absolue et, bien souvent, le désir de protéger ce qu’ils estimaient le plus au monde. Pour certains, c’était un idéal, pour d’autre, leurs propriétés matériels, et il y avait les plus dangereux : ce qui ne vivaient que pour leur famille, la communauté au sens le plus intime du terme.
Sans impatience, il l’écouta faire le récit de sa soirée, et du mélodrame en trois actes qui s’était déroulé coté cour, en coulisse : Les danseuses étaient pareilles à une harde à la fois solidaire et strictement hiérarchisé, mais dont les codes lui échappaient parfois. Il n’avait pas encore compris (ne s’était pas intéressé ?) les dynamiques qui installaient l’une ou l’autre des élégantes au sommet de la chaine. Toujours était il que Vonnie faisait partie de celles qui tourmentaient à intervalle régulier ses cadettes, et qu’il fallait rappeler à l’ordre avec ce qu’il fallait de tact pour ne pas la voir claquer la porte. Heureusement pour eux, elle était aussi vaniteuse qu’un paon, et il suffisait de la gratter sous le menton, ou de lui agiter un nouveau soupirant sous le nez pour qu’elle oublie toute velléité de rébellion. Le taiseux était bien content de ne pas avoir à se charger de pareille diplomatie. Il n’aurait jamais eu la patience.
- Did you really use the term « toothless cat » ?
La suite lui fit relever la tête, les yeux, dans le regard d’argentique de son Almée, brillante ensorceleuse et maïeuticienne débutante. Les nouvelles lubies d’Althéa l’intriguaient, bien qu’il soit resté en retrait tout ce temps. Ce qui se tramait par delà les voilures du Confessionnal, il n’était jamais allé le voir de ses yeux, laissant la jeune femme jouait les savantes un peu folles avec ceux qui, attirés par le mystère et les yeux bleus, se faisaient cobayes volontaires à la marionnettiste des âmes tourmentées. Il reprend un peu de mélasse sucré, pensif. Il faudrait bien qu’il lui pose certaines questions un jour. Qu’il comprenne, non pas comment, mais pourquoi. Il avait bien une idée, mais le temps avait manqué pour qu’ils aient cette conversation. Non, pas le temps. Le Bon moment.
- Not so much, I found a new moostones dealer. Convinced him to have an … exclusive partnership with us. So yeah, nothing that exciting.
Elle savait son obsession pour les pierres de lune. Ce qu’elles représentaient pour lui, cette manière qu’il avait d’accumuler les petits cailloux opalescents comme un dragon obsessionnel. Il ignorait si elle cautionnait, mais elle le laissait faire, alors cela n’avait pas tellement d’importance. Machinalement, il se mit à toucher la malléole de la sorcière, massant l’os saillant à même sa cheville. Il n’avait plus la notion de l’heure qu’il était, enfermé dans ce bureau. Enfermé dans sa tête.
- You said you’re getting good at it. What do you mean ?
Main tendue, paupières lourdes. Elle ne lui avait jamais fait le détail, alors il s’imaginait l’inverse de ce qu’il faisait, avec ses sortilèges d’oubli. Il se figurait Althéa en Ariane patiente, déroulant la pelote des pensées brouillonnes de ceux qui en avaient le plus besoin, conscients ou non de la canopée noueuse sous leur crâne. Tranchait elle les nœuds gordiens elle-même, ou se contentait elle de suivre du bout de l’index les mailles fines qui constituaient les chaines de l’esprit humain ? Il avait tourné la tête vers elle, la joue écrasée dans le poing, alors qu’il ne dissimulait qu’à peine un bâillement béant. Qui aurait pu dire, avec ses airs de gros chat, tous les sangs qu’il avait fait couler ces derniers mois…
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Mar 28 Déc 2021 - 14:26
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
À sa question amusée, Althea lui répond d’un sourire félin, le genre de rictus agaçant et sans remords qui annonce ses couleurs. Sans relever, la princesse sans royaume (sauf ici, lady Pride.) baisse le ton, celui de la confidence. Hantée par les yeux clairs de l’Italienne, ses doigts glissés au creux de sa paume, le besoin d’elle qu’elle a eu, elle confie sa fierté en arrondissant les angles auprès du Moreno, prête à ses rebuffades habituelles. L’habitude : la scène est futile, les danseuses n’ont pas de cervelle, quid de la déco, et quel intérêt pour l’habillage esthétique de l’intérieur du Styx. Il a cette façon de faire passer ses soucis pour des bêtises, parfois, Leo, parce qu’il n’a jamais véritablement pris le temps de s’intéresser à leur utilité. Alors elle lisse, prudente, finissant par lui renvoyer la balle. « How about you? Did anything entertaining happen tonight? »
Écoute la réponse discrète du mercenaire. Laconique, presque. Saigne-le, lui a-t-elle sifflé avec la bile aux lèvres, inconsciente. Naïve – comment aurait-elle pu ignorer ses méthodes? Patient et économe dans ses combats, comment l’imaginer autrement qu’en tortionnaire presque détaché? L’auror est toujours en vie, pourtant, on le voit parfois dans la Gazette du sorcier, son air de jeune premier à qui la quarantaine sied comme un gant l’enveloppant. La tombe de son épouse égorgée en guise de boulet éternel pour lui lester le palpitant. Égorgée. Le genre de mort qui ne fait pas souffrir (longtemps), mais quel décès cruel, que de s’étouffer dans son propre sang. Elle ne sait pas, Althea, si sa compassion s’étend à Mary Fastenbury. L’auror, lui, aurait mérité de se faire trancher la gorge, et bien des choses encore. Mais elle pense à la petite, demeurée sans nom dans les journaux. Mère en terre, père qui porterait certainement le poids de son décès et qui la négligerait, peut-être. Mais elle n’a pas de grand frère, elle, Leo. Qui va s’occuper d’elle?
La capricieuse glisse un regard sur lui, qui ne s’exprime pas en mots – il ne parle jamais de façon trop élaborée de ses plans, Leo. Et elle ne cherche pas à savoir, Althea, car c’est bien Oswald qui souffre par cibles interposées. Regrette-t-il, un peu, Leo? Elle voudrait le lui demander, parfois. Si la mort d’une mère lui pèse assez sur la conscience pour qu’il ait choisi des tourments plus lents, plus doux – et plus rudes, vu la longueur. Si de jouer avec les nerfs de Murphy le satisfait davantage, s’il s’imagine autre, lorsqu’il est avec elle, puisqu’il devient libre – de se renouveler, chaque fois, selon les besoins de son humeur. Si ces moments volés avec la sorcière lui permettent de souffler, lui aussi, d’incarner les facettes que sa psyché tourmentée ne le laisse pas épouser. Se fait-il doux, avec elle, s’imagine-t-il quelque part la séduire, dans un plaisir sadique de faire souffrir Oswald et peut-être de se vivre moins seul?
Si, si, si … mais elle se tait sur le sous-texte, la ballerine. Si le péché d’Envie avait envie de s’épancher sur ses prouesses, il le ferait. Se contente du sens premier. « And hefty profits. » Aucune émotion particulière dans la voix, qu’un regard gris bleu l’observant. Nulle cupidité véritable, bien qu’on l’ait habituée à certains standards de vie qu’elle serait agacée d’abandonner – car on n’a pas besoin du meilleur, mais lorsqu’on y a accès, pourquoi le refuser? « Must not be that many of them left in Britain who aren’t tied to us, now », remarque la sorcière – car il parle bien au nous, Leo, le Styx comme outil de vengeance autant que la lame utilisée pour trancher la gorge de Mary Fastenbury. Les succubes de l’endroit en capricieux petits volatiles venus murmurer les secrets de la clientèle aux oreilles du péché capital, sans lesquels le molosse tatoué n’aurait peut-être jamais retrouvé l’identité de l’auror coupable. Les moyens financiers de l’antre comme moteur de sa lutte vers le monopole qui serrerait le couple Burgess-Fraser en un étau d’angoisse et de tourments. Relation symbiotique où le Styx y gagne, car les démons qui y errent servent déjà d’intercesseur à un certain nombre d’échanges. Alors un produit de plus, à la vérité …
Lentement, la capricieuse agite les orteils sous la cuisse de Leo, qui se saisit de sa cheville. Elle lui décoche un sourire doux, comme si elle ne venait pas de rappeler à sa mémoire les incarnations du désir lancinant de vengeance du Moreno. Son démon de colère personnel, son ange cornu avec des ailes de tôle. À sa question, elle appuie son coude contre un genou, posant le menton dans le creux de sa paume offerte pour mieux l’observer. « Do you remember, in the beginning? When I pitched the idea to Vesper. He and Retha thought it was a poor calculus in cost-benefit analysis to obtain secrets. » Vrai, dans un sens : pourquoi dépenser leurs gallions sur une nouvelle salle, accorder un contrat aux Hallowstone et éloigner une ressource précieuse en la personne du péché d’orgueil alors que les succubes faisaient l’affaire? Un pauvre retour, eut égard à la taille de l’investissement. « At first I thought this would be a new tool for us, that we might just use the secrets and get on with it, but it’s not it. I knew there was something to it, some added value to what the succubi already bring us. » La voilà, à nouveau, la fierté, l’audace de relever le menton et de dire aux autres look what I’ve done. « And I was right. » Ne répond pas à sa question, pas encore, mais s’en moque. Le besoin de voir l’approbation dans ses prunelles sombres à lui, quelque chose qui puisse ressembler à leur curieuse affection fraternelle où on vit la colère sans la nommer.
Lorsque les doigts du Portoricain cessent un instant leur massage, elle lui darde la cuisse du bout des orteils pour l’inciter à reprendre sa besogne. « At first I’d go in with them for the sole purpose of learning secrets, but it’s not it. When I try it that way, when I just go in for the kill, I don’t get anything that one of the dancers or the bartenders could get to. Waste of time and resources. I almost let go of the whole idea, until I went in with Charles. » Au creux du confessionnal, elle doit deviner, comprendre certains traits et faire des suppositions éclairées. Parfois, elle échoue, devine la perte mais pas la source, comprend l’événement mais pas toutes les conséquences – car certaines réactions sont communes à la gent humaine, mais l’esprit se décline en une myriade de couleurs. Elles se reflètent le long des murs de la salle où confesse se délie, et le péché d’Orgueil y lie ses doigts, les file comme autant de soies à tisser. Ce serait aisé, peut-être, pour quelqu’un de foncièrement manipulateur. Ou un défi irréaliste – car l’exercice en est un d’empathie, même lorsque celle-ci est intéressée. « I have to listen. Not just for the secrets. For their whole selves. Accept that what they’re saying has value, to make sure what they’ll see in there is useful to them. Not just to us. And that way … they give me everything. » et pourtant, ça lui coûte, à la brune, de les sentir s’accrocher à elle comme autant de poids sur la conscience qu’elle accepte de porter avec eux en échange de ce nouveau portail d’influence. Le besoin de renforts délicats se fait sentir depuis août – et elle a bien placé des lignes pour y attirer de nouvelles muses.
Mentionné.es : @Oswald Burgess ; @Murphy Fraser ; @Circe Hallowstone ; @Charles Sweetlove ; @William Fastenburry
À sa question amusée, Althea lui répond d’un sourire félin, le genre de rictus agaçant et sans remords qui annonce ses couleurs. Sans relever, la princesse sans royaume (sauf ici, lady Pride.) baisse le ton, celui de la confidence. Hantée par les yeux clairs de l’Italienne, ses doigts glissés au creux de sa paume, le besoin d’elle qu’elle a eu, elle confie sa fierté en arrondissant les angles auprès du Moreno, prête à ses rebuffades habituelles. L’habitude : la scène est futile, les danseuses n’ont pas de cervelle, quid de la déco, et quel intérêt pour l’habillage esthétique de l’intérieur du Styx. Il a cette façon de faire passer ses soucis pour des bêtises, parfois, Leo, parce qu’il n’a jamais véritablement pris le temps de s’intéresser à leur utilité. Alors elle lisse, prudente, finissant par lui renvoyer la balle. « How about you? Did anything entertaining happen tonight? »
Écoute la réponse discrète du mercenaire. Laconique, presque. Saigne-le, lui a-t-elle sifflé avec la bile aux lèvres, inconsciente. Naïve – comment aurait-elle pu ignorer ses méthodes? Patient et économe dans ses combats, comment l’imaginer autrement qu’en tortionnaire presque détaché? L’auror est toujours en vie, pourtant, on le voit parfois dans la Gazette du sorcier, son air de jeune premier à qui la quarantaine sied comme un gant l’enveloppant. La tombe de son épouse égorgée en guise de boulet éternel pour lui lester le palpitant. Égorgée. Le genre de mort qui ne fait pas souffrir (longtemps), mais quel décès cruel, que de s’étouffer dans son propre sang. Elle ne sait pas, Althea, si sa compassion s’étend à Mary Fastenbury. L’auror, lui, aurait mérité de se faire trancher la gorge, et bien des choses encore. Mais elle pense à la petite, demeurée sans nom dans les journaux. Mère en terre, père qui porterait certainement le poids de son décès et qui la négligerait, peut-être. Mais elle n’a pas de grand frère, elle, Leo. Qui va s’occuper d’elle?
La capricieuse glisse un regard sur lui, qui ne s’exprime pas en mots – il ne parle jamais de façon trop élaborée de ses plans, Leo. Et elle ne cherche pas à savoir, Althea, car c’est bien Oswald qui souffre par cibles interposées. Regrette-t-il, un peu, Leo? Elle voudrait le lui demander, parfois. Si la mort d’une mère lui pèse assez sur la conscience pour qu’il ait choisi des tourments plus lents, plus doux – et plus rudes, vu la longueur. Si de jouer avec les nerfs de Murphy le satisfait davantage, s’il s’imagine autre, lorsqu’il est avec elle, puisqu’il devient libre – de se renouveler, chaque fois, selon les besoins de son humeur. Si ces moments volés avec la sorcière lui permettent de souffler, lui aussi, d’incarner les facettes que sa psyché tourmentée ne le laisse pas épouser. Se fait-il doux, avec elle, s’imagine-t-il quelque part la séduire, dans un plaisir sadique de faire souffrir Oswald et peut-être de se vivre moins seul?
Si, si, si … mais elle se tait sur le sous-texte, la ballerine. Si le péché d’Envie avait envie de s’épancher sur ses prouesses, il le ferait. Se contente du sens premier. « And hefty profits. » Aucune émotion particulière dans la voix, qu’un regard gris bleu l’observant. Nulle cupidité véritable, bien qu’on l’ait habituée à certains standards de vie qu’elle serait agacée d’abandonner – car on n’a pas besoin du meilleur, mais lorsqu’on y a accès, pourquoi le refuser? « Must not be that many of them left in Britain who aren’t tied to us, now », remarque la sorcière – car il parle bien au nous, Leo, le Styx comme outil de vengeance autant que la lame utilisée pour trancher la gorge de Mary Fastenbury. Les succubes de l’endroit en capricieux petits volatiles venus murmurer les secrets de la clientèle aux oreilles du péché capital, sans lesquels le molosse tatoué n’aurait peut-être jamais retrouvé l’identité de l’auror coupable. Les moyens financiers de l’antre comme moteur de sa lutte vers le monopole qui serrerait le couple Burgess-Fraser en un étau d’angoisse et de tourments. Relation symbiotique où le Styx y gagne, car les démons qui y errent servent déjà d’intercesseur à un certain nombre d’échanges. Alors un produit de plus, à la vérité …
Lentement, la capricieuse agite les orteils sous la cuisse de Leo, qui se saisit de sa cheville. Elle lui décoche un sourire doux, comme si elle ne venait pas de rappeler à sa mémoire les incarnations du désir lancinant de vengeance du Moreno. Son démon de colère personnel, son ange cornu avec des ailes de tôle. À sa question, elle appuie son coude contre un genou, posant le menton dans le creux de sa paume offerte pour mieux l’observer. « Do you remember, in the beginning? When I pitched the idea to Vesper. He and Retha thought it was a poor calculus in cost-benefit analysis to obtain secrets. » Vrai, dans un sens : pourquoi dépenser leurs gallions sur une nouvelle salle, accorder un contrat aux Hallowstone et éloigner une ressource précieuse en la personne du péché d’orgueil alors que les succubes faisaient l’affaire? Un pauvre retour, eut égard à la taille de l’investissement. « At first I thought this would be a new tool for us, that we might just use the secrets and get on with it, but it’s not it. I knew there was something to it, some added value to what the succubi already bring us. » La voilà, à nouveau, la fierté, l’audace de relever le menton et de dire aux autres look what I’ve done. « And I was right. » Ne répond pas à sa question, pas encore, mais s’en moque. Le besoin de voir l’approbation dans ses prunelles sombres à lui, quelque chose qui puisse ressembler à leur curieuse affection fraternelle où on vit la colère sans la nommer.
Lorsque les doigts du Portoricain cessent un instant leur massage, elle lui darde la cuisse du bout des orteils pour l’inciter à reprendre sa besogne. « At first I’d go in with them for the sole purpose of learning secrets, but it’s not it. When I try it that way, when I just go in for the kill, I don’t get anything that one of the dancers or the bartenders could get to. Waste of time and resources. I almost let go of the whole idea, until I went in with Charles. » Au creux du confessionnal, elle doit deviner, comprendre certains traits et faire des suppositions éclairées. Parfois, elle échoue, devine la perte mais pas la source, comprend l’événement mais pas toutes les conséquences – car certaines réactions sont communes à la gent humaine, mais l’esprit se décline en une myriade de couleurs. Elles se reflètent le long des murs de la salle où confesse se délie, et le péché d’Orgueil y lie ses doigts, les file comme autant de soies à tisser. Ce serait aisé, peut-être, pour quelqu’un de foncièrement manipulateur. Ou un défi irréaliste – car l’exercice en est un d’empathie, même lorsque celle-ci est intéressée. « I have to listen. Not just for the secrets. For their whole selves. Accept that what they’re saying has value, to make sure what they’ll see in there is useful to them. Not just to us. And that way … they give me everything. » et pourtant, ça lui coûte, à la brune, de les sentir s’accrocher à elle comme autant de poids sur la conscience qu’elle accepte de porter avec eux en échange de ce nouveau portail d’influence. Le besoin de renforts délicats se fait sentir depuis août – et elle a bien placé des lignes pour y attirer de nouvelles muses.
Mentionné.es : @Oswald Burgess ; @Murphy Fraser ; @Circe Hallowstone ; @Charles Sweetlove ; @William Fastenburry
️ nightgaunt ; crackship rosie
- trad:
- « Et toi? Quelque chose d'intéressant à raconter? »
« Et de larges profits. »
« Il ne doit pas y avoir beaucoup de vendeurs de pierres de lune sur l'île qui ne soient pas nos obligés, à présent. »
« Te souviens-tu, au début? Quand j'ai lancé l'idée à Vesper. Retha et lui pensaient que c'était un mauvais calcul de coût-bénéfices pour obtenir des secrets. »
« Au début, je croyais qu'il s'agirait d'un nouvel outil, que nous pourrions utiliser les secrets et basta, mais c'est pas ça. Je savais qu'il y avait quelque chose à y gagner, une valeur ajoutée à ce que les succubes font déjà. » La voilà, à nouveau, la fierté, l’audace de relever le menton et de dire aux autres look what I’ve done. « Et j'avais raison. »
« Au début, j'y allais avec eux avec pour seul but d'apprendre leurs secrets, mais c'est davantage. Quand j'y vais comme ça, juste pour apprendre un secret, je n'apprends rien qu'un des danseurs ou barmen pourrait tirer. Perte de temps et de ressources. J'ai presque abandonné l'idée entièrement, jusqu'à ce que j'y entre avec Charles. »
« Je dois écouter. Pas uniquement les secrets. Leurs êtres, entiers. Accepter que tout ce qu'ils disent a de la valeur, m'assurer que ce qu'ils vivront à l'intérieur leur sera utile, à eux. Pas qu'à nous. Et comme ça ... ils me donnent tout. » .
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Dim 9 Jan 2022 - 12:06
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Si il avait une seule qualité, le cerbère, c’était bien celle de l’écoute. Plus qu’une patience naturelle, il s’intéressait sincèrement, sans avoir à forcer son humeur, à écouter son entourage, plus encore quand la voix de celui-ci vibrait de passion. De mémoire, il n’avait pas souvenir qu’il en ait été un jour autrement. Enfant, il écoutait les histoires des vieilles dames dans la rue, des vendeurs à la criée qui inventaient des mensonges fantastiques pour justifier de la rareté et du prix des denrées qu’elles troquaient. Ici, le fruit avait été béni par une divinité locale. Là, les poules avaient fricotés avec des canards sauvages, produisant des œufs qui portaient bonheur et santé à quiconque en mangeait une douzaine, un dimanche, après la messe. Bien sur que c’est un investissement, qu’elles disaient, mais la santé avait elle un prix ? Et puis, il y avait eu l’école, où les enseignants lui paraissaient bien plus dignes d’attention que les bavardages de ses camarades, dont il avait parfois l’impression qu’ils étaient restés de tout jeunes enfants, même aux portes de l’adolescence. Couvés par des parents attentifs et inquiets, dans le confort de leur chambre dont les fenêtres ne comptaient que des carreaux entiers. Bien sur, il y avait eu des histoires qui méritaient d’être écoutées, des ados qui, comme lui, avaient des anecdotes qui sortaient des sentiers battus et des jardins bien arborés. Il avait écouté Asher et ses rêves de gloire et de justice avec des sourires placides, entre deux cours d’histoire de la magie d’un pays pour lequel il n’avait pas vraiment d’attache. Il avait aimé croire aux promesses d’un Oswald jeune et plein de projets, des lumières dans les yeux alors qu’ils traversaient le pays dans des véhicules de fortune, avec rien d’autres dans les poches que leur baguette et une liste de types à courser, façon western spaghetti. (C’était un autre temps, dans d’autres lieux)
La sucrosité du dessert tapissait totalement son palet à présent, envoyant les bonnes doses d’ocytocine dans son cerveau, ni trop, ni trop peu, se mélangeant avec la fatigue dans une sorte de coton duveteux et confortable pour son esprit, enrobant les connexions à vif de son mental écorché. Il laisse la voix d’Althea le bercer, son discours s’insinuer en lui comme une mélopée lancinante et lénifiante. Elle a toujours eu un certain talent pour raconter les histoires, la Lady Pride, il l’avait déjà remarqué plus d’une fois, mais ne s’en lassait pas. Il grogna un peu quand elle enfonça l’ongle de son pied dans sa cuisse, mais reprit sa tâche sans plus de vindicte, sa main libre passant sur la peau fine du pied de la demoiselle. Cette peau dont il sait qu’elle recèle autant de souffrance, autant de douleur que ce que son propre cerveau débite sans le moindre répit. C’était peut être en cela qu’ils se complétaient sans effort : une âme en vrac pour un corps brisé, l’un supportant les failles de l’autre jusqu’aux limites de la raison.
- It sounds like quite an experience for both of you... What do you think was most interesting for them in this process? What did they benefit from? The fact that, like with shrinks, they are relieved to share their darkest secrets with someone? The fact that it's not really all theirs after all?
Il n’était pas tout à fait convaincu de l’effet que cela pouvait avoir sur les Clients d’Althea, mais ne demandait qu’à comprendre. Après tout, ils était dans le même bateau, et si il n’avait pas pris le temps, dernièrement, d’interroger la maitresse des lieux sur ses expérimentations, il se devait de se tenir au courant, ne serait ce que pour être en mesure de la protéger, si un jour, quelque chose tournait mal…
- How do you proceed ? What did you do to them ?
Imaginer la pratique derrière les voiles sombres, sans indication préalable, laissait le champ libre à l’imagination la plus délirante. Il envisagea Althea en grande prêtresse aux inspirations druidiques ou florentines, drapée d’une toge sombre ou écarlate, devant l’autel où sa victime, nue ou peu en fallait, se retrouvait à convulser pour avouer ses péchés dans une transe cathartique. A moins qu’elle ne les plongea dans une eau chaude aux sels enivrants, dans une immense baignoire à pattes de lion dorées, avec des pétales de fleurs dissimulant à peine des anatomies plus ou moins plaisants à l’œil. A cette idée, un sourire un peu narquois s’étira sur ses lèvres fines, allumant un éclat sombre dans ses iris luisantes, mais sans la moindre verbalisation. Il attendait, simplement, qu’elle lui explique.
Si il avait une seule qualité, le cerbère, c’était bien celle de l’écoute. Plus qu’une patience naturelle, il s’intéressait sincèrement, sans avoir à forcer son humeur, à écouter son entourage, plus encore quand la voix de celui-ci vibrait de passion. De mémoire, il n’avait pas souvenir qu’il en ait été un jour autrement. Enfant, il écoutait les histoires des vieilles dames dans la rue, des vendeurs à la criée qui inventaient des mensonges fantastiques pour justifier de la rareté et du prix des denrées qu’elles troquaient. Ici, le fruit avait été béni par une divinité locale. Là, les poules avaient fricotés avec des canards sauvages, produisant des œufs qui portaient bonheur et santé à quiconque en mangeait une douzaine, un dimanche, après la messe. Bien sur que c’est un investissement, qu’elles disaient, mais la santé avait elle un prix ? Et puis, il y avait eu l’école, où les enseignants lui paraissaient bien plus dignes d’attention que les bavardages de ses camarades, dont il avait parfois l’impression qu’ils étaient restés de tout jeunes enfants, même aux portes de l’adolescence. Couvés par des parents attentifs et inquiets, dans le confort de leur chambre dont les fenêtres ne comptaient que des carreaux entiers. Bien sur, il y avait eu des histoires qui méritaient d’être écoutées, des ados qui, comme lui, avaient des anecdotes qui sortaient des sentiers battus et des jardins bien arborés. Il avait écouté Asher et ses rêves de gloire et de justice avec des sourires placides, entre deux cours d’histoire de la magie d’un pays pour lequel il n’avait pas vraiment d’attache. Il avait aimé croire aux promesses d’un Oswald jeune et plein de projets, des lumières dans les yeux alors qu’ils traversaient le pays dans des véhicules de fortune, avec rien d’autres dans les poches que leur baguette et une liste de types à courser, façon western spaghetti. (C’était un autre temps, dans d’autres lieux)
La sucrosité du dessert tapissait totalement son palet à présent, envoyant les bonnes doses d’ocytocine dans son cerveau, ni trop, ni trop peu, se mélangeant avec la fatigue dans une sorte de coton duveteux et confortable pour son esprit, enrobant les connexions à vif de son mental écorché. Il laisse la voix d’Althea le bercer, son discours s’insinuer en lui comme une mélopée lancinante et lénifiante. Elle a toujours eu un certain talent pour raconter les histoires, la Lady Pride, il l’avait déjà remarqué plus d’une fois, mais ne s’en lassait pas. Il grogna un peu quand elle enfonça l’ongle de son pied dans sa cuisse, mais reprit sa tâche sans plus de vindicte, sa main libre passant sur la peau fine du pied de la demoiselle. Cette peau dont il sait qu’elle recèle autant de souffrance, autant de douleur que ce que son propre cerveau débite sans le moindre répit. C’était peut être en cela qu’ils se complétaient sans effort : une âme en vrac pour un corps brisé, l’un supportant les failles de l’autre jusqu’aux limites de la raison.
- It sounds like quite an experience for both of you... What do you think was most interesting for them in this process? What did they benefit from? The fact that, like with shrinks, they are relieved to share their darkest secrets with someone? The fact that it's not really all theirs after all?
Il n’était pas tout à fait convaincu de l’effet que cela pouvait avoir sur les Clients d’Althea, mais ne demandait qu’à comprendre. Après tout, ils était dans le même bateau, et si il n’avait pas pris le temps, dernièrement, d’interroger la maitresse des lieux sur ses expérimentations, il se devait de se tenir au courant, ne serait ce que pour être en mesure de la protéger, si un jour, quelque chose tournait mal…
- How do you proceed ? What did you do to them ?
Imaginer la pratique derrière les voiles sombres, sans indication préalable, laissait le champ libre à l’imagination la plus délirante. Il envisagea Althea en grande prêtresse aux inspirations druidiques ou florentines, drapée d’une toge sombre ou écarlate, devant l’autel où sa victime, nue ou peu en fallait, se retrouvait à convulser pour avouer ses péchés dans une transe cathartique. A moins qu’elle ne les plongea dans une eau chaude aux sels enivrants, dans une immense baignoire à pattes de lion dorées, avec des pétales de fleurs dissimulant à peine des anatomies plus ou moins plaisants à l’œil. A cette idée, un sourire un peu narquois s’étira sur ses lèvres fines, allumant un éclat sombre dans ses iris luisantes, mais sans la moindre verbalisation. Il attendait, simplement, qu’elle lui explique.
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Sam 29 Jan 2022 - 14:48
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Les questions sont lancées comme une salve précise – le genre qui n’attaque pas, cherchant à définir les contours d’un sujet que l’esprit aiguisé du Moreno cherche à comprendre. Elle l’a vu plusieurs fois dans cet état, Leo, la curiosité au fond du regard pour mieux s’intéresser à des sujets divers. Parfois, par intérêt pécunier ou vengeur – le détail des rituels associés à la lycanthropie, qu’il connait désormais aussi bien ou peut-être mieux encore que la plupart des lycans. En cela, la méthode intense et presque détachée du mercenaire se reconnait à son organisation rigoureuse. Éplucher les couches d’informations comme on dévêtirait les dédales de secrets permettant de percer à jour les failles d’une proie à attraper. Et ça la surprend, malgré tout, car il ne s’est jamais véritablement intéressé au Confessionnal, alors que l’idée a germé en elle il y a près d’un an – elle lui a partagé ses balbutiements de réflexion sans trouver un intérêt véritable chez le Portoricain. Sans en prendre un véritable ombrage, la danseuse éclopée s’est contentée de le tenir au courant des détails pragmatiques entourant l’endroit – les coûts associés au Styx, les démarches au niveau des inventaires. De bêtes considérations pratiques, et surtout, la faveur accordée aux Hallowstone pour simplement accepter la création du pendule. Le bijou magique, lui, avait été payé de sa propre poche, car malgré l’indissociabilité personnelle entre le Styx et l’orgueilleuse tête de Cerbère, elle n’avait voulu être redevable à personne d’autre dans cette lubie. Car il s’agissait bien de cela, en quelque sorte – un autre rêve mégalomane que seuls les êtres persuadés de leur propre importance étaient capables de faire venir au jour. On peut se moquer d’eux, tellement aisément, de la grandeur qu’ils s’accordent – et pourtant, lorsqu’ils réussissent, ne créent-ils pas ces nouveaux terrains où l’on aime se vautrer?
Ses prunelles pluvieuses accrochées aux traits de Leo, elle presse les lèvres à la vue de son sourire un brin moqueur, se sait l’absence de patience nécessaire à absorber les railleries généralement affectueuses ou désintéressées de son démon de colère. « I think, just like with shrinks, it’s different for everyone », formule la jeune femme avec prudence, elle dont les intérêts se centrent sur la mémoire depuis qu’elle a choisi le parcours d’historienne. Les façons dont histoire et mémoire s’enlacent, se répondent. La psychologie et ses multiples branches lui paraissent tellement vastes qu’elle a plutôt choisi de fixer son attention sur Juliet, se décharger d’un fardeau d’apprentissage plus chronophage qu’efficace afin de faire usage de la jeune médicomage en formation. Lente prise, filets sûrs lancés autour de la blonde au regard chargé de compassion et de curiosité. L’ouvrage, patient, et qui porterait probablement ses fruits – déjà, la Blackthorn fait partie de leurs clients dont la régularité commence à s’affirmer, vue en compagnie de Freya ou même parfois seule au comptoir en compagnie du péché d’Orgueil. Elle n’attend qu’une chose, Althea : une confession qui lui donnerait assez de prise pour faire miroiter monts et merveilles à la benjamine des Blackthorn – à la différence que ses promesses seraient bien réelles.
Le regard pensif, Althea fait la collecte de ses réflexions pour les formuler, car elle n’en parle pas réellement autour d’elle, si ce n’est avec Fergus – mais le Gallois a l’obsession des secrets, pas du salut offert aux âmes consentantes venues s’empêtrer la psyché au Confessionnal. « And like with anything that seems incredibly … vague, and out of reach, their attentions latch onto the closest savior they can find », lâche le péché d’Orgueil, adressant un sourire entendu à Leo. « It’s like … kickstarting a trusting relationship with addiction at its core. I’m not quite sure. It’s pretty rare that they don’t come back, as if it feels comfortable and reassuring to them to be deeply seen, and to have me in the vault of their memory ». Elle n’en sait rien, la danseuse. Ne fait que filer de vagues impressions de ce qu’elle observe chez ses clients-patients-addicts, collecte de confessions et de mots doux qu’on lui murmure ensuite. De ce regard affamé qu’on lui glisse parfois, le regard qu’elle connait pour le partager – car elle en retire une montée vertigineuse plus intense encore que n’importe quelle drogue ingérée par le passé. « And for how I proceed … honestly, it might be easier to just show you, if you’re curious », fait simplement la danseuse, offrant l’expérience sans arrière-pensée à Leo. En toute simplicité, peu effrayée de se rendre dans les souvenirs du mercenaire qu’elle affectionne avec la tendresse de qui se blottirait contre un prédateur dangereux, sachant ses instincts carnassiers apprivoisés lorsqu’il s’agit d’elle. Althea lui adresse un regard doux, et un sourire affectueux. Tendre patience qu’elle n’accorde qu’à bien peu d’âmes. « Or else I can just describe it here to you, if you want. » Il y a certainement un grain de stabilité nouvelle dans son regard, à l’instant. Un curieux confort, une aisance dans la violence des souvenirs des autres.
Les questions sont lancées comme une salve précise – le genre qui n’attaque pas, cherchant à définir les contours d’un sujet que l’esprit aiguisé du Moreno cherche à comprendre. Elle l’a vu plusieurs fois dans cet état, Leo, la curiosité au fond du regard pour mieux s’intéresser à des sujets divers. Parfois, par intérêt pécunier ou vengeur – le détail des rituels associés à la lycanthropie, qu’il connait désormais aussi bien ou peut-être mieux encore que la plupart des lycans. En cela, la méthode intense et presque détachée du mercenaire se reconnait à son organisation rigoureuse. Éplucher les couches d’informations comme on dévêtirait les dédales de secrets permettant de percer à jour les failles d’une proie à attraper. Et ça la surprend, malgré tout, car il ne s’est jamais véritablement intéressé au Confessionnal, alors que l’idée a germé en elle il y a près d’un an – elle lui a partagé ses balbutiements de réflexion sans trouver un intérêt véritable chez le Portoricain. Sans en prendre un véritable ombrage, la danseuse éclopée s’est contentée de le tenir au courant des détails pragmatiques entourant l’endroit – les coûts associés au Styx, les démarches au niveau des inventaires. De bêtes considérations pratiques, et surtout, la faveur accordée aux Hallowstone pour simplement accepter la création du pendule. Le bijou magique, lui, avait été payé de sa propre poche, car malgré l’indissociabilité personnelle entre le Styx et l’orgueilleuse tête de Cerbère, elle n’avait voulu être redevable à personne d’autre dans cette lubie. Car il s’agissait bien de cela, en quelque sorte – un autre rêve mégalomane que seuls les êtres persuadés de leur propre importance étaient capables de faire venir au jour. On peut se moquer d’eux, tellement aisément, de la grandeur qu’ils s’accordent – et pourtant, lorsqu’ils réussissent, ne créent-ils pas ces nouveaux terrains où l’on aime se vautrer?
Ses prunelles pluvieuses accrochées aux traits de Leo, elle presse les lèvres à la vue de son sourire un brin moqueur, se sait l’absence de patience nécessaire à absorber les railleries généralement affectueuses ou désintéressées de son démon de colère. « I think, just like with shrinks, it’s different for everyone », formule la jeune femme avec prudence, elle dont les intérêts se centrent sur la mémoire depuis qu’elle a choisi le parcours d’historienne. Les façons dont histoire et mémoire s’enlacent, se répondent. La psychologie et ses multiples branches lui paraissent tellement vastes qu’elle a plutôt choisi de fixer son attention sur Juliet, se décharger d’un fardeau d’apprentissage plus chronophage qu’efficace afin de faire usage de la jeune médicomage en formation. Lente prise, filets sûrs lancés autour de la blonde au regard chargé de compassion et de curiosité. L’ouvrage, patient, et qui porterait probablement ses fruits – déjà, la Blackthorn fait partie de leurs clients dont la régularité commence à s’affirmer, vue en compagnie de Freya ou même parfois seule au comptoir en compagnie du péché d’Orgueil. Elle n’attend qu’une chose, Althea : une confession qui lui donnerait assez de prise pour faire miroiter monts et merveilles à la benjamine des Blackthorn – à la différence que ses promesses seraient bien réelles.
Le regard pensif, Althea fait la collecte de ses réflexions pour les formuler, car elle n’en parle pas réellement autour d’elle, si ce n’est avec Fergus – mais le Gallois a l’obsession des secrets, pas du salut offert aux âmes consentantes venues s’empêtrer la psyché au Confessionnal. « And like with anything that seems incredibly … vague, and out of reach, their attentions latch onto the closest savior they can find », lâche le péché d’Orgueil, adressant un sourire entendu à Leo. « It’s like … kickstarting a trusting relationship with addiction at its core. I’m not quite sure. It’s pretty rare that they don’t come back, as if it feels comfortable and reassuring to them to be deeply seen, and to have me in the vault of their memory ». Elle n’en sait rien, la danseuse. Ne fait que filer de vagues impressions de ce qu’elle observe chez ses clients-patients-addicts, collecte de confessions et de mots doux qu’on lui murmure ensuite. De ce regard affamé qu’on lui glisse parfois, le regard qu’elle connait pour le partager – car elle en retire une montée vertigineuse plus intense encore que n’importe quelle drogue ingérée par le passé. « And for how I proceed … honestly, it might be easier to just show you, if you’re curious », fait simplement la danseuse, offrant l’expérience sans arrière-pensée à Leo. En toute simplicité, peu effrayée de se rendre dans les souvenirs du mercenaire qu’elle affectionne avec la tendresse de qui se blottirait contre un prédateur dangereux, sachant ses instincts carnassiers apprivoisés lorsqu’il s’agit d’elle. Althea lui adresse un regard doux, et un sourire affectueux. Tendre patience qu’elle n’accorde qu’à bien peu d’âmes. « Or else I can just describe it here to you, if you want. » Il y a certainement un grain de stabilité nouvelle dans son regard, à l’instant. Un curieux confort, une aisance dans la violence des souvenirs des autres.
️ nightgaunt ; crackship rosie
- trad:
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Ven 11 Fév 2022 - 14:51
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
La logique apparaissait sous les yeux du cerbère à mesure que la leçon lui était faite par une Althéa plus pédagogue et patiente qu’elle ne l’était pour le commun des mortels. Un privilège dont il goutait sans tordre du nez ni bomber le torse, rien d’autre qu’un échange de bonnes volontés rares pour l’un comme pour l’autre. Peu de gens pouvaient se permettre en effet de lui taper sur le bout du nez du dos de leur cuillère et en réchapper avec l’intégralité de leur intégrité physique intacte. Althea avait fait ce que font tous les grands chefs d’entreprise, les capitaines d’indistrie qui ne se contentaient pas d’hériter de leur empire, mais en posaient les fondations brique après brique : elle avait décelé un besoin inédit chez ses propects, que rien ni personne à par elle ne pouvait combler sur le marché. Un secteur de niche, pour le moment, presque confidentiel, mais dont elle possédait un monopole exclusif, qu’ils garderaient jalousement. Commercialement, c’était intéressant, bien sur, mai en voyant la lumière briller dans les prunelles qu’il avait longtemps vu éteinte de la jeune femme, il devinait qu’il y avait autre chose. C’était plus que de l’argent, plus que le pouvoir. Elle avait trouvé dans cette drôle de pratique une nourriture qui la rassasiait-elle, peut être même au détriment du calice humain à auquel elle s’abreuvait. Et ça, ça le rendait curieux, le démon familier. Après tout, n’en faisait-il pas de même, à sa façon, dans ses errances nocturnes auprès des Burgess et des Fastenburry ?
- I want to see it with my own eyes.
Réponse directe et tranquille, sans les circonvolutions inutiles. Ils n’en étaient plus là, tous les deux, pouvaient se reposer sur les certitudes sereines que les mots qu’ils employaient ne souffraient d’aucune ambiguité, d’aucun double sens. Un repos nécessaire dans les mascarades dans lesquels ils se produisaient tout deux, où chacun savait qu’il pouvait prendre les mots pour ce qu’ils étaient, sans inquiétude d’interprétation, ou de politesse d’usage. S’il acceptait, il le faisait sans arrière pensée, de manière pleine et entière. Il se devait de savoir ce que cela faisait de passer entre les mains pas tout à faire experte de la belge, comprendre le chemin qu’ils prendraient ensemble. Le savoir, comme toujours au Styx, était un pouvoir dont ils ne pouvaient se passer. Il devait savoir, pour la protéger, pour les protéger tous. C’était son rôle, après tout. Il pinça le bout de l’orteil de sa scandaleuse, avant de se redresser lentement, s’étirant comme un gros, très gros chat, laissant non sans une once de regret le dessert entamé. Il terminerait plus tard, ils avaient toute la nuit.
- But I must ask you how you feel about that too. If we are doing this now, you could find disturbing memories, very … graphic ones. I am not your regular sinner, but it’s not a secret.
Le demi-sourire avait presque des airs d’excuse. Althea n’était pas naïve de la nature des agissements passés, présents et futurs, de son acolyte. Elle avait parfois pu assister à quelques interventions musclées, au filet du Diable, au Styx, il avait pu l’amener se distraire à coups de barre de métal, au son des os que l’on brise avec entrain. Mais il n’y avait pas que cela. Elle ignorait le sang qui coule des gorges, les artères écourtées qui se vident à chaque pulsation d’un coeur que l’on fait agoniser lentement. Aveugle aux larmes des victimes impuissantes, toutes, celles dont il aura vu la lumière de la vie s’éteindre dans les prunelles qui ne comprenaient pas, qui se refusaient à croire à l’ineluctable. Elle ignorait, pour Magda. Les fils qu’il avait du dénouer de ses poignets rachitiques, de ses veines bleuies au sang pauvre. Le dernier souffle qu’elle avait expiré comme un adieu muet, qui l’avait fait hurler de douleur, lui, et ses mains qui étaient devenues vite, si vite, si froides, si raides. Elle « savait » ce qui lui était arrivée, mais elle n’était pas Là. Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de lui rappeler que ce qu’elle allait remuer n’avait rien à voir avec la vase claire et argileuse d’un esprit simplement chagrin. Il y avait des cadavre, dans cette fange là.
- Here we go. To the confessional. You’ll tell me what to do.
La logique apparaissait sous les yeux du cerbère à mesure que la leçon lui était faite par une Althéa plus pédagogue et patiente qu’elle ne l’était pour le commun des mortels. Un privilège dont il goutait sans tordre du nez ni bomber le torse, rien d’autre qu’un échange de bonnes volontés rares pour l’un comme pour l’autre. Peu de gens pouvaient se permettre en effet de lui taper sur le bout du nez du dos de leur cuillère et en réchapper avec l’intégralité de leur intégrité physique intacte. Althea avait fait ce que font tous les grands chefs d’entreprise, les capitaines d’indistrie qui ne se contentaient pas d’hériter de leur empire, mais en posaient les fondations brique après brique : elle avait décelé un besoin inédit chez ses propects, que rien ni personne à par elle ne pouvait combler sur le marché. Un secteur de niche, pour le moment, presque confidentiel, mais dont elle possédait un monopole exclusif, qu’ils garderaient jalousement. Commercialement, c’était intéressant, bien sur, mai en voyant la lumière briller dans les prunelles qu’il avait longtemps vu éteinte de la jeune femme, il devinait qu’il y avait autre chose. C’était plus que de l’argent, plus que le pouvoir. Elle avait trouvé dans cette drôle de pratique une nourriture qui la rassasiait-elle, peut être même au détriment du calice humain à auquel elle s’abreuvait. Et ça, ça le rendait curieux, le démon familier. Après tout, n’en faisait-il pas de même, à sa façon, dans ses errances nocturnes auprès des Burgess et des Fastenburry ?
- I want to see it with my own eyes.
Réponse directe et tranquille, sans les circonvolutions inutiles. Ils n’en étaient plus là, tous les deux, pouvaient se reposer sur les certitudes sereines que les mots qu’ils employaient ne souffraient d’aucune ambiguité, d’aucun double sens. Un repos nécessaire dans les mascarades dans lesquels ils se produisaient tout deux, où chacun savait qu’il pouvait prendre les mots pour ce qu’ils étaient, sans inquiétude d’interprétation, ou de politesse d’usage. S’il acceptait, il le faisait sans arrière pensée, de manière pleine et entière. Il se devait de savoir ce que cela faisait de passer entre les mains pas tout à faire experte de la belge, comprendre le chemin qu’ils prendraient ensemble. Le savoir, comme toujours au Styx, était un pouvoir dont ils ne pouvaient se passer. Il devait savoir, pour la protéger, pour les protéger tous. C’était son rôle, après tout. Il pinça le bout de l’orteil de sa scandaleuse, avant de se redresser lentement, s’étirant comme un gros, très gros chat, laissant non sans une once de regret le dessert entamé. Il terminerait plus tard, ils avaient toute la nuit.
- But I must ask you how you feel about that too. If we are doing this now, you could find disturbing memories, very … graphic ones. I am not your regular sinner, but it’s not a secret.
Le demi-sourire avait presque des airs d’excuse. Althea n’était pas naïve de la nature des agissements passés, présents et futurs, de son acolyte. Elle avait parfois pu assister à quelques interventions musclées, au filet du Diable, au Styx, il avait pu l’amener se distraire à coups de barre de métal, au son des os que l’on brise avec entrain. Mais il n’y avait pas que cela. Elle ignorait le sang qui coule des gorges, les artères écourtées qui se vident à chaque pulsation d’un coeur que l’on fait agoniser lentement. Aveugle aux larmes des victimes impuissantes, toutes, celles dont il aura vu la lumière de la vie s’éteindre dans les prunelles qui ne comprenaient pas, qui se refusaient à croire à l’ineluctable. Elle ignorait, pour Magda. Les fils qu’il avait du dénouer de ses poignets rachitiques, de ses veines bleuies au sang pauvre. Le dernier souffle qu’elle avait expiré comme un adieu muet, qui l’avait fait hurler de douleur, lui, et ses mains qui étaient devenues vite, si vite, si froides, si raides. Elle « savait » ce qui lui était arrivée, mais elle n’était pas Là. Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de lui rappeler que ce qu’elle allait remuer n’avait rien à voir avec la vase claire et argileuse d’un esprit simplement chagrin. Il y avait des cadavre, dans cette fange là.
- Here we go. To the confessional. You’ll tell me what to do.
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Sam 12 Mar 2022 - 23:04
Styx ✧ 26 octobre 2021, 4h12
Elle avait eu les yeux éteints, la ballerine.
Plus criant encore que la maladie, les prunelles de pluie devenues ouragan qui ne brûlaient que d’un fiel cherchant à se déverser sur l’univers en entier, quelques mois passés à s’incinérer par en-dedans et à souhaiter donner un sens à la douleur sans l’avoir entièrement conceptualisé ainsi. Une rancœur qui n’avait pas de cible, car l’univers était témoin-bourreau, mais comment punit-on le destin ou une quelconque déité capricieuse cherchant à châtier une ballerine qui n’avait eu de crime que celui d’oser tirer force et fierté du regard d’autrui, sur scène? Consommée de passion depuis l’enfance, sa psyché se tendant vers des buts uniques avec méthode et discipline. Ç’avait été la danse, toute sa vie, et elle avait péché par orgueil, peut-être, de s’être astreinte à cet amour unique au quotidien et avec une méthode de militaire. Peut-être s’en serait-elle lassée, un jour, une fois parvenue au faîte de sa gloire – mais son histoire avait été condamnée pile à l’occasion de sa consécration comme premier rôle.
Ne restait qu’un cimetière d’espoirs vêtus de leurs sournois linceuls –
Habillés des questions qui l’avaient hantée.
Car peut-être avait-elle fait le deuil douloureux d’une carrière qui se serait révélée tout à fait commune, non pas par manque de talent ou de discipline mais bien par simple malchance, ou par le calcul clinique : trop de ballerines, pas assez de rôles. Althea ne le saurait jamais, et choisissait de garder la mémoire en vie d’un destin de danseuse accomplie, car elle n’avait rien connu d’autre comme aspiration. Ç’avait été le Styx, en guise de remplacement à ses passions chargées de travail, et le démon de colère qui s’était joint à elle comme ancre et catalyseur de la rage qui l’avait gardée debout, les premiers mois. Et si elle ne haïssait plus l’univers avec véhémence, la sorcière, elle brûlait toujours de ces intérêts exclusifs et passionnels.
L’antre stygien l’avait comblée, assez longtemps, jusqu’à ce que son manque de junkie choisisse de s’exprimer sous la forme d’un élan de créativité entrepreneuriale et lui permette de fonder son dernier-né. Se ferait-elle titanide protectrice, ou Cronos dévorant sa propre œuvre? Too early to tell. Sa personnalité passionnelle avait l’avantage d’une discipline rigide ne souffrant d’aucun excès de travail, mais sa tendance à l’addiction en faisait un poison pouvant tout menacer – suffisait d’un basculement qui n’était toujours pas venu perturber son fragile équilibre de cerbère.
Avec simplicité, la danseuse adressa un regard chargé de tendresse à Leo, lui faisant l’offrande de la décharge-découverte, et de la porte de sortie déjà ouverte. « I want to see it with my own eyes. » Elle hocha la tête, ses orteils gigotant sous la cuisse du Moreno en guise d’appui, annonçant son envie de poursuivre leurs engeances là où les âmes venaient s’échouer. Un léger claquement de langue en réponse au pincement que lui fit subir le Portoricain en se redressant, et elle se releva, elle aussi, leurs prunelles en clair-obscur au même niveau – le dédain des escarpins à la clef. « But I must ask you how you feel about that too. If we are doing this now, you could find disturbing memories, very … graphic ones. I am not your regular sinner, but it’s not a secret. »
Le regard de l’Orgueil s’assombrit, et elle prit le temps de peser ce que venait de lui rappeler Leo dans la balance. Parce qu’elle ne s’était souciée que de lui, et pas de sa propre santé – et qu’il avait fait de même, plaçant sa conscience à elle au-dessus de toute curiosité qu’il puisse assouvir, ou de quelques bribes de tranquillité qui pourraient lui être accordées. Et parce qu’il veillait sur elle, toujours, Althea lui sourit doucement, eut envie de lui dire i’ll love you still, car il fallait bien que quelqu’un l’aime, Leo. Sans impératif, sans obligation, elle l’aimait, Leo, avec la simplicité désarmante de qui savait que la colère pouvait devenir la pire des addictions, et qu’il avait su jouer tous les rôles, le Moreno.
À la ballerine aux jambes incendiées pleine de rancœur, il avait offert une absence totale de jugement et des cibles sur lesquelles faire aller de lourdes barres de fer, éclater la porcelaine de quelques babioles – ça ne faisait mal à personne et ça la défoulait. Au besoin de canaliser ses pires instincts, il avait offert les siens, se faisant démon personnel pour elle – avec ses ailes tissées d’écailles pour la protéger des enfers dans lesquels il leur avait construit une demeure. Et en la protégeant, il l’y avait habituée – à la violence, plus que de raison. Alors elle l’aimait, Leo, comme on aimait les sourires brisés qui avaient un jour été éclatants. Savait qu’elle en aurait la conscience écorchée, et choisit, pour lui, de dire oui.
« Then it’ll be good practice », se contenta-t-elle alors de rétorquer, sans le haussement d’épaules qui aurait traduit une nonchalance stupide ou pire, naïve. Althea ne doutait pas des horreurs qu’elle pourrait retrouver dans les souvenirs de son précieux ange cornu. Accepta le châtiment comme le faisaient les pécheurs venus se perdre dans leurs filets, s’il pouvait en retirer quelque chose. Était-ce trop naïf, optimiste, de l’espérer, pour lui? « Here we go. To the confessional. You’ll tell me what to do. »
Pieds nus, elle ne s’embarrassa pas de remettre ses chaussures – l’endroit était désert, comme souvent lorsqu’ils se retrouvaient. Leurs pas étaient enterrés par l’électroswing craché par les hauts parleurs, même lorsque les lieux étaient vides. Du bout des doigts, elle prodigua une caresse cérémonielle à la poignée, qui ne servait à rien d’autre qu’à lui insuffler une once de courage. Avant de passer de l’autre côté, la tenancière prodigua son propre avertissement à Leo. « I need to be sure you understand this is still a little new to me, though I’ve had quite a bit of practice so far. And it isn’t fool-proof, so let’s not be fools. » Satisfaite de son avertissement, la née-moldue poussa la porte, et le laissa entrer dans les lieux avant elle, constater la simplicité de la pièce, qui se voulait davantage canevas que modèle – toutes les séances étaient différentes, et les souvenirs des âmes venues s’y perdre y étaient projetées, plus vivaces encore qu’au moyen d’une pensine, qu’Althea désigna.
« It’s the Hallowstone’s », rappela-t-elle – la commande à prix d’or. « It’s more … immersive, than the regular ones. The environment doesn’t disappear when the memory moves forward. It’s fiction, of course, but realistic. » Dans sa voix, une assurance plus solide que ce que l’Orgueil servait dehors, aux clients – dégagées, les accents sirupeux d’une séduction offerte par les femmes fatales qui se servaient de leur apparente froideur pour encourager les fantasmes nourris par l’interdit souligné. Sa voix était tendre, chaude, chargée de compassion – car elle se laissait toucher, ici, Althea, par les âmes venues s’échouer sur ses rives. La tendresse ne la rajeunissait pas, bien au contraire : c’était l’assurance qu’avaient les femmes d’expérience, la conviction de la force qu’impliquait l’empathie.
« You can revisit old memories, or we can go look for … lost ones. It doesn’t always work, but there’s a chance », révéla-t-elle après avoir laissé Leo regarder autour – c’est-à-dire pas grand-chose. Ses mains reposaient à la coupe de ses cuisses, liées avec tranquillité. « Do you know what you want to see? »
- trad:
« Je veux le voir de mes propres yeux. »
« Mais je dois te demander comment tu te sens par rapport à ça, toi aussi. Si nous le faisons tout de suite, tu pourrais trouver des souvenirs perturbants, des souvenirs très ... graphiques. Je ne suis pas un pécheur ordinaire, ce n'est pas un secret. »
je t'aimerai quand même.
« Alors ce sera un coup de pratique pour les prochains »
« Allons-y. Au Confessionnal. Tu me diras quoi faire. »
« Je dois être sûre que tu comprends que tout ceci est encore un peu nouveau pour moi, même si j'ai pas mal de pratique jusqu'à présent. Et ce n'est pas à l'abri des stupidités, donc ne soyons pas stupides. »
« Celle des Hallowstone », rappela-t-elle – la commande à prix d’or. « Elle est plus ... immersive, que les pensines normales. L'environnement ne disparait pas lorsque le souvenir avance. C'est de la fiction, bien sûr, mais réaliste. »
« Tu peux revisiter d'anciens souvenirs, ou nous pouvons en chercher ... des perdus. Ça ne fonctionne pas à tout coup, mais il y a des chances de succès. », révéla-t-elle après avoir laissé Leo regarder autour – c’est-à-dire pas grand-chose. Ses mains reposaient à la coupe de ses cuisses, liées avec tranquillité. « Sais-tu ce que tu veux voir? »
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Ven 1 Avr 2022 - 22:21
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Comme à son habitude, il avait suivi Althéa comme une ombre. Son ombre. Plus grande, plus inquiétante, mais toujours discrète et silencieuse, menaçante dans son mutisme tranquille, sa présence nébuleuse. Passa la porte du cénacle, cloître arcanique obscur qu’il n’avait plus fréquenté depuis la conception de l’endroit, ou presque. Attentif, il hochait la tête à chaque explication donnée, rangeant les informations dans un coin de son esprit, laissant infuser les données pour mieux les digérer plus tard. Une pensine améliorée, il ne savait pas que c’était même quelque chose de techniquement possible : il fallait dire qu’il n’était pas au fait de toutes les avancées de l’art en la matière, et que les Hallowstones avaient probablement accès à des connaissances et technologies qui n’étaient pas à la portée du premier des profanes. Qu’Althea ait réussi a les convaincre d’accéder à sa demande pour concrétiser son projet relevait d’une négociation diplomatique à la limite de la démonstration magistrale. Ça, et une belle partie des économies du Styx, pour être tout à fait honnête.
- It’s pretty impressive, and at the same time … It seems so ordinary.
Il ne dirait pas que l’aspect dépouillé de la pièce lui plaisait, ce n’était pas particulièrement pertinent, bien que cela soit le cas. Balayait la pièce du regard à nouveau, analysant la gestion de l’espace, le positionnement des rares meubles et artefacts. S’assurait de la présence des issues, alors que la voix d’Althéa lui parvenait par vagues, son intonation modulée par l’écho provoqué par la vacuité des lieux… à moins que cela fasse partie du personnage de la D’Arenberg dans son nouveau royaume.
- What I want to see… that’s a good question… Guess it would be smarter to start small… And go crescendo.
Le Moreno inspira profondément, se laissant guider par la sorciere dans la démarche. Trouver une idée, un fil conducteur. L’Ariane était pourtant toute trouvée, ils la connaissaient bien toutes les deux. Ne les quittaient jamais tout à fait, même s’il était le seul à la voir, alors qu’elle évoluait dans la pièce, le nez en l’air, les doigts fouineurs, effleurant les objets sans jamais pouvoir les toucher.
- Let’s go to her quinceanera. It was quite an event.
Si il avait du choisir un souvenir pour tenter de créer un patronus, si sa vie en avait dépendu à cet instant, alors c’est probablement à celui-ci qu’il se serait accroché. Il y avait le temps magnifique ce soir là, les températures douces de leur berceau insulaire. La lumière douce et festive des lanternes de papier multicolore, les robes de taffetas et de satin luisant qui bruissaient à chaque pas, les rires solaires et les danses sous les étoiles. Il y avait mis du temps, du talent et du cœur, le Moreno, pour qu’à son retour d’Ilvermorny, une Magdalena adolescente au mal du pays croissant retrouve les siens, tous les siens dans l’une des cours de la maison du quartier. Leur famille de sang avait réduit comme peau de chagrin en quelques années, mais celle qu’ils s’étaient créés au fil du temps, en revanche, était plus nombreuse que jamais en ce temps là : il y avait des voisins, sorciers comme moldus, des camarades de classe, et même un ancien professeur et sa petite amie du moment … Il était déjà chasseur de prime à l’époque, mais il avait mis son costume de bandito au placard pour jouer les grooms, les serveurs, les chauffeurs de salles, tout cela à la fois, rien que pour son bon plaisir. Il avait l’impression de se souvenir du moindre détail de cette soirée de fête, de la musique, de la nourriture, mais il était curieux de voir ce qu’Althea pourrait faire ressurgir des tréfonds de sa mémoire. Et puis, il n’avait pas eu l’occasion de l’amener sur son île, pour le moment. C’était l’occasion ou jamais, alors qu’il fermait les yeux, plus par réflexe que par méthode.
- I’m ready, show me what you got.
Comme à son habitude, il avait suivi Althéa comme une ombre. Son ombre. Plus grande, plus inquiétante, mais toujours discrète et silencieuse, menaçante dans son mutisme tranquille, sa présence nébuleuse. Passa la porte du cénacle, cloître arcanique obscur qu’il n’avait plus fréquenté depuis la conception de l’endroit, ou presque. Attentif, il hochait la tête à chaque explication donnée, rangeant les informations dans un coin de son esprit, laissant infuser les données pour mieux les digérer plus tard. Une pensine améliorée, il ne savait pas que c’était même quelque chose de techniquement possible : il fallait dire qu’il n’était pas au fait de toutes les avancées de l’art en la matière, et que les Hallowstones avaient probablement accès à des connaissances et technologies qui n’étaient pas à la portée du premier des profanes. Qu’Althea ait réussi a les convaincre d’accéder à sa demande pour concrétiser son projet relevait d’une négociation diplomatique à la limite de la démonstration magistrale. Ça, et une belle partie des économies du Styx, pour être tout à fait honnête.
- It’s pretty impressive, and at the same time … It seems so ordinary.
Il ne dirait pas que l’aspect dépouillé de la pièce lui plaisait, ce n’était pas particulièrement pertinent, bien que cela soit le cas. Balayait la pièce du regard à nouveau, analysant la gestion de l’espace, le positionnement des rares meubles et artefacts. S’assurait de la présence des issues, alors que la voix d’Althéa lui parvenait par vagues, son intonation modulée par l’écho provoqué par la vacuité des lieux… à moins que cela fasse partie du personnage de la D’Arenberg dans son nouveau royaume.
- What I want to see… that’s a good question… Guess it would be smarter to start small… And go crescendo.
Le Moreno inspira profondément, se laissant guider par la sorciere dans la démarche. Trouver une idée, un fil conducteur. L’Ariane était pourtant toute trouvée, ils la connaissaient bien toutes les deux. Ne les quittaient jamais tout à fait, même s’il était le seul à la voir, alors qu’elle évoluait dans la pièce, le nez en l’air, les doigts fouineurs, effleurant les objets sans jamais pouvoir les toucher.
- Let’s go to her quinceanera. It was quite an event.
Si il avait du choisir un souvenir pour tenter de créer un patronus, si sa vie en avait dépendu à cet instant, alors c’est probablement à celui-ci qu’il se serait accroché. Il y avait le temps magnifique ce soir là, les températures douces de leur berceau insulaire. La lumière douce et festive des lanternes de papier multicolore, les robes de taffetas et de satin luisant qui bruissaient à chaque pas, les rires solaires et les danses sous les étoiles. Il y avait mis du temps, du talent et du cœur, le Moreno, pour qu’à son retour d’Ilvermorny, une Magdalena adolescente au mal du pays croissant retrouve les siens, tous les siens dans l’une des cours de la maison du quartier. Leur famille de sang avait réduit comme peau de chagrin en quelques années, mais celle qu’ils s’étaient créés au fil du temps, en revanche, était plus nombreuse que jamais en ce temps là : il y avait des voisins, sorciers comme moldus, des camarades de classe, et même un ancien professeur et sa petite amie du moment … Il était déjà chasseur de prime à l’époque, mais il avait mis son costume de bandito au placard pour jouer les grooms, les serveurs, les chauffeurs de salles, tout cela à la fois, rien que pour son bon plaisir. Il avait l’impression de se souvenir du moindre détail de cette soirée de fête, de la musique, de la nourriture, mais il était curieux de voir ce qu’Althea pourrait faire ressurgir des tréfonds de sa mémoire. Et puis, il n’avait pas eu l’occasion de l’amener sur son île, pour le moment. C’était l’occasion ou jamais, alors qu’il fermait les yeux, plus par réflexe que par méthode.
- I’m ready, show me what you got.
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Ven 15 Avr 2022 - 16:20
Styx ✧ 26 octobre 2021, 4h12
Les marques d’approbation de Leo lui importaient bien plus que celles des autres. Chose aisée, auraient dit les mauvaises langues : l’estime de la majorité des gens lui tenait surtout à cœur lorsqu’elle pouvait se montrer utile pour ses propres projets, mais le démon de colère était autre. Son altérité s’inscrivait jusque dans ses traits et tatouages, c’était connu, mais pour elle, il était davantage – à la fois rampart et ancre, échelle et épée. Le Moreno avait été son tuteur à tant de reprises depuis la création du Styx qu’il lui semblait étrange et curieusement agréable d’enfin maîtriser un domaine qui l’intéressait, lui (car son manque de compétences en matière de cabaret ne se traduirait probablement jamais en une approbation véritable, elle s’en doutait). Assurée par sa présence et son expérience balbutiante, elle lui avait toutefois précisé l’instabilité de la démarche : le succès n’était jamais garanti.
De ses pas, elle traçait un cercle tranquille autour de la figure de panthère du Portoricain – assez large pour lui laisser son espace vital, et tout juste assez près pour lui imposer sa présence constante, démarche de prédatrice sans véritablement l’être. Jamais, avec lui. Her. Bien sûr que ce serait Magda. Tout commençait et se terminait avec elle, nœud gordien du poids sur l’âme du forçat qui lui était atterri entre les doigts. Ruban de möbius avec le sourire mutin, muté en hallucination fantômatique – mais elle ne savait pas dans quel guêpier elle se glissait, la sorcière. Leur voyage dépendrait de ses souvenirs à lui, mais aussi de ses pensées et envies – il suffisait qu’un songe lui rappelle à la mémoire une autre bribe pour que le décor se fane et soit remplacé par un autre fragment de conscience. « Come on down the rabbit hole, then », l’invita Althea, ouvrant une main courtoise dans laquelle se tenait un flacon aux reflets bleuâtres. « But first, drink », ordonna-t-elle sans prendre le temps d’expliquer. Un philtre calmant, qui accentuerait ses sensations tactiles – l’impression véritable d’être dans son environnement. Humer les odeurs, goûter la pulpe des plats qu’il choisirait de remémorer à son palais, s’il le souhaitait. Althea, elle, pénètrerait dans les souvenirs, vierge de ces accélérateurs sensoriels. « Let’s go », et le regarda glisser ses doigts dans la pensine, posant une main douce sur l’une de ses omoplates pour l’y suivre.
Le canevas autour d’eux se fondit, les tissus distendus pour exploser en une kyrielle de couleurs que leur offrait le souvenir. L’ambiance était chaleureuse et tapageuse, et la fête débordait même dans la rue, où la frontière entre la célébration des quinze ans de l’adolescente et les prétextes que les voisins éloignés se donnent pour danser devenait de plus en plus floue. À l’écart d’abord, elle lui serra la main, lui qui était désormais vêtu de la tenue soignée de sa mémoire – car il n’était pas simple observateur du souvenir, mais bien sujet. Le savoir en théorie, c’était une chose, et s’il pouvait être vu des acteurs de sa parcelle de mémoire, Althea, elle, demeurait invisible aux yeux de son souvenir, comme l’avaient été les fantômes accompagnant Ebenezer Scrooge dans sa quête. « They can’t see me », lui souffla la danseuse. « But they can see you. »
- trad:
« Allons au pays des merveilles, alors »
« Mais d'abord, avale »
« Allons-y »
« Ils ne me verront pas »
« Mais toi, oui. »
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Dim 24 Avr 2022 - 13:13
(...) yet everything is dying
Styx ✧26 octobre 4h12
Leo avait bu à la coupe tendue par Althea presque distraitement, ce qui en disait long sur la confiance aveugle qu’il avait en la jeune belge. Il avait plus ou moins deviné la nature de la boisson, probablement un mélange entre exhausteur de sens et tranquillisant, qui rendrait l’expérience plus vivante, ou quelque chose de ce genre. Il s’était humecté les lèvres, inspirant profondément. Et puis, ça avait commencé.
Il n’avait jamais utilisé de retourneur de temps, ces objets presque légendaires du monde sorcier réservés à une minuscule élite, et pourtant, il avait l’exacte impression d’un voyage dans le passé. Tout y était, la musique entraînante et euphorique, l’odeur de l’huile et des épices près du barbecue, de fleurs tropicales partout ailleurs. Il venait de revenir dix ans en arrière. Quand tout allait bien, que le futur s’annonçait radieux. Jamais facile, mais toujours chargé de promesses et de défis à relever. Et il était prêt à tous les affronter,avec le sourire, et la confiance et l’optimisme des jeunes années. Après tout, il était parvenu à collecter l’argent nécessaire pour cette soirée en quelques contrats, sans trop de mal. Il n’aurait qu’à continuer, jusqu’à les mettre à l’abri du besoin définitivement. Ce serait long, mais il serait dur à la tâche. Cela en valait la peine. Il avait tout juste acquiescé à la consigne de son amie, qui s’était mise en retrait pour qu’il puisse se laisser immerger dans son souvenir.
Il avait joué le jeu, puisque c’était ce que Thea attendait de lui, et parce qu’il devait comprendre ce qui pousserait leurs clients à revenir une fois, deux fois, dix fois, jusqu’à s’y perdre tout à fait. Il avait sourire aux visages familiers, pris dans ses bras des êtres disparus depuis longtemps. Il avait vécu, pour la deuxième fois, la découverte de la fête surprise par sa sœur, le jour de ses quinze ans. La manière dont elle s’était prise la tête dans les mains, les yeux humides d’une joie indescriptible. Il avait ressenti, pour la seconde fois, cette fierté indicible de la voir ainsi, heureuse, comblée, et la satisfaction de voir leurs parents tirés à quatre épingles, exceptionnellement, pour célébrer l’entrée dans l’adolescence de leur petit prodige de cadette. Une jeune femme dont le visage lui semblait étrangement générique, pour ne pas dire une peu floue, était restée lovée dans ses bras presque toute la soirée. Sa petite amie du moment, surement, ou une conquête d’une poignée de soirs, le temps qu’il était resté sur l’île. C’était qu’il s’attachait pas bien longtemps, Léo, même à l’époque. Trop occupé à écrire son histoire, leur histoire, mettant de coté les considérations de vie personnelle au profit d’une gloire qu’il fixait du regard. Le monde ou rien du tout, pour lui, pour elle, pour eux.
Il n’avait aucune idée de la durée de cette vision, si il la vivait en accéléré, ou justement au ralenti. Il avait répété les mêmes mots que la première fois, presque mécaniquement, le coeur gros, les émotions contradictoires. Et puis, il avait décidé qu’il en avait assez de cette soirée, il avait compris de quoi il en retournait .Comme promis, il allait emmener Althea ailleurs. Il était temps que ce soit elle, qui comprenne.
Il fit soudain bien, bien plus froid. Comme un glitch, une erreur dans la matrice, et le cadre paradisiaque s’effaça en dégoulinant sur des murs blancs, impersonnels. D’abord, il n’y avait pas eu de bruits, ou plutôt, un seul, redondant, entêtant : un Bip de machine, une machine reliée à une jeune fille dont la longue chevelure brune bouclée s’étalait sur l’oreiller comme un halo. Son visage était presque méconnaissable, avec son bandage sur le front, sa face tuméfié, couverte en partie de bleus. Un nez cassé qui déviait sur la gauche, une lèvre inférieure fendue. Des fils, des tuyaux et des tubes qui filtrent et administrent différentes potions et mixtures en intra veineuses, et des yeux qui roulent parfois sous les paupières closes.
Magdalena était transformée en masse de chair et de plaie informe. La souffrance personnifiée. Le coeur de Léo s’emballait dans sa poitrine, son regard contre le mur, les poings serrés, alors qu’un médicomage sans visage entrait dans la pièce, posait une main qui se voulait consolante sur son épaule. Il avait eu envie de le tuer, à ce moment là.
- Quelqu’un nous l’a déposé sur le parvis, quelques heures plus tôt. Nous avons eu du mal à vous trouver, elle n’avait pas ses papiers sur elle, alors nous avons du faire appel à un spécialiste pour identifier sa baguette. Nous ne savons pas ce qui a causé ses blessures, ce n’est pas un cas de désartibulation alors…
- Quand va t’elle se réveiller ?
- Nous … Nous n’en sommes pas sur, monsieur. Cela peut être demain, dans un mois, dans un an … Ou jamais. Il faut d’abord que son corps se régénère, ce qu’elle a vécu a été … Eprouvant.
- Pouvez vous nous laisser une minute ?
Le médicomage avait acquiescé avant de disparaître au coin du couloir qui n’existait pas vraiment. Comme ce jour là, Leo avait tiré le tabouret inconfortable pour s’asseoir auprès de Magda. Avait posé le menton sur ses doigts croisés, le regard vide. Froide. Désincarné.
- … Tu t’attendais pas à ça, Thea ? C’est moins joli que San Juan n’est ce pas ?
Leo avait bu à la coupe tendue par Althea presque distraitement, ce qui en disait long sur la confiance aveugle qu’il avait en la jeune belge. Il avait plus ou moins deviné la nature de la boisson, probablement un mélange entre exhausteur de sens et tranquillisant, qui rendrait l’expérience plus vivante, ou quelque chose de ce genre. Il s’était humecté les lèvres, inspirant profondément. Et puis, ça avait commencé.
Il n’avait jamais utilisé de retourneur de temps, ces objets presque légendaires du monde sorcier réservés à une minuscule élite, et pourtant, il avait l’exacte impression d’un voyage dans le passé. Tout y était, la musique entraînante et euphorique, l’odeur de l’huile et des épices près du barbecue, de fleurs tropicales partout ailleurs. Il venait de revenir dix ans en arrière. Quand tout allait bien, que le futur s’annonçait radieux. Jamais facile, mais toujours chargé de promesses et de défis à relever. Et il était prêt à tous les affronter,avec le sourire, et la confiance et l’optimisme des jeunes années. Après tout, il était parvenu à collecter l’argent nécessaire pour cette soirée en quelques contrats, sans trop de mal. Il n’aurait qu’à continuer, jusqu’à les mettre à l’abri du besoin définitivement. Ce serait long, mais il serait dur à la tâche. Cela en valait la peine. Il avait tout juste acquiescé à la consigne de son amie, qui s’était mise en retrait pour qu’il puisse se laisser immerger dans son souvenir.
Il avait joué le jeu, puisque c’était ce que Thea attendait de lui, et parce qu’il devait comprendre ce qui pousserait leurs clients à revenir une fois, deux fois, dix fois, jusqu’à s’y perdre tout à fait. Il avait sourire aux visages familiers, pris dans ses bras des êtres disparus depuis longtemps. Il avait vécu, pour la deuxième fois, la découverte de la fête surprise par sa sœur, le jour de ses quinze ans. La manière dont elle s’était prise la tête dans les mains, les yeux humides d’une joie indescriptible. Il avait ressenti, pour la seconde fois, cette fierté indicible de la voir ainsi, heureuse, comblée, et la satisfaction de voir leurs parents tirés à quatre épingles, exceptionnellement, pour célébrer l’entrée dans l’adolescence de leur petit prodige de cadette. Une jeune femme dont le visage lui semblait étrangement générique, pour ne pas dire une peu floue, était restée lovée dans ses bras presque toute la soirée. Sa petite amie du moment, surement, ou une conquête d’une poignée de soirs, le temps qu’il était resté sur l’île. C’était qu’il s’attachait pas bien longtemps, Léo, même à l’époque. Trop occupé à écrire son histoire, leur histoire, mettant de coté les considérations de vie personnelle au profit d’une gloire qu’il fixait du regard. Le monde ou rien du tout, pour lui, pour elle, pour eux.
Il n’avait aucune idée de la durée de cette vision, si il la vivait en accéléré, ou justement au ralenti. Il avait répété les mêmes mots que la première fois, presque mécaniquement, le coeur gros, les émotions contradictoires. Et puis, il avait décidé qu’il en avait assez de cette soirée, il avait compris de quoi il en retournait .Comme promis, il allait emmener Althea ailleurs. Il était temps que ce soit elle, qui comprenne.
Il fit soudain bien, bien plus froid. Comme un glitch, une erreur dans la matrice, et le cadre paradisiaque s’effaça en dégoulinant sur des murs blancs, impersonnels. D’abord, il n’y avait pas eu de bruits, ou plutôt, un seul, redondant, entêtant : un Bip de machine, une machine reliée à une jeune fille dont la longue chevelure brune bouclée s’étalait sur l’oreiller comme un halo. Son visage était presque méconnaissable, avec son bandage sur le front, sa face tuméfié, couverte en partie de bleus. Un nez cassé qui déviait sur la gauche, une lèvre inférieure fendue. Des fils, des tuyaux et des tubes qui filtrent et administrent différentes potions et mixtures en intra veineuses, et des yeux qui roulent parfois sous les paupières closes.
Magdalena était transformée en masse de chair et de plaie informe. La souffrance personnifiée. Le coeur de Léo s’emballait dans sa poitrine, son regard contre le mur, les poings serrés, alors qu’un médicomage sans visage entrait dans la pièce, posait une main qui se voulait consolante sur son épaule. Il avait eu envie de le tuer, à ce moment là.
- Quelqu’un nous l’a déposé sur le parvis, quelques heures plus tôt. Nous avons eu du mal à vous trouver, elle n’avait pas ses papiers sur elle, alors nous avons du faire appel à un spécialiste pour identifier sa baguette. Nous ne savons pas ce qui a causé ses blessures, ce n’est pas un cas de désartibulation alors…
- Quand va t’elle se réveiller ?
- Nous … Nous n’en sommes pas sur, monsieur. Cela peut être demain, dans un mois, dans un an … Ou jamais. Il faut d’abord que son corps se régénère, ce qu’elle a vécu a été … Eprouvant.
- Pouvez vous nous laisser une minute ?
Le médicomage avait acquiescé avant de disparaître au coin du couloir qui n’existait pas vraiment. Comme ce jour là, Leo avait tiré le tabouret inconfortable pour s’asseoir auprès de Magda. Avait posé le menton sur ses doigts croisés, le regard vide. Froide. Désincarné.
- … Tu t’attendais pas à ça, Thea ? C’est moins joli que San Juan n’est ce pas ?
️ nightgaunt
- InvitéInvité
Re: It's so strange that Autumn is beautiful : yet everything is dying # Althleo
Dim 29 Mai 2022 - 14:25
Styx ✧ 26 octobre 2021, 4h12
Les couleurs l’avaient frappée, bien malgré elle, la faute aux filtres dorés et chargés de poussière que les films hollywoodiens posaient sur les scènes tournées dans un amas géographique dont les contours importaient peu aux scénarios : lorsqu’une trame narrative se déroulait parmi les sud-américains, peu importait, de préciser la géolocalisation précise. Il y faisait chaud, le soleil était cruel, et c’était bien suffisant pour des scénaristes paresseux qui savaient parler aux raccourcis attendus par les préjugés des spectateurs. L’endroit dans lequel ils se tenaient n’avait rien de doré, choquait même le regard par le kaléidoscope de teintes enchanteresses qui se dégorgeaient du logis des Moreno, dont les portes avalaient et recrachaient les fêtards pour confondre espaces privés et publics. Tout paraissait plus vivant, des senteurs épicées et sucrées des sauces qui lui assaillaient les narines après des années en terres écossaises charriant l’odeur de la terre et de l’herbe.
À son tour, d’être sur l’épaule du Moreno qui s’était mué en démon personnel pour elle depuis leur rencontre. À lui, de canaliser sa rage incandescente – et elle, à présent, derrière lui comme un fantôme invisible qui seul pouvait lui chuchoter la réalité à l’oreille. Althea l’avait observé, n’accordant que peu d’attention à l’assemblée. Le péché d’orgueil n’était pas présent pour se repaître de la fête, mais bien pour éplucher doucement la conscience du Moreno et en faire sortir ce que son palpitant souhaitait revivre, exorciser ou expier. Elle avait fini par poser une main douce sur son épaule, lorsqu’il avait cherché son regard. Toujours avec toi.
La toile s’était fondue comme un dégât qu’on cherchait à effacer du bout des doigts, une peinture brouillonne dont les contours s’étaient effacés au profit de l’abysse que seuls perçaient les bruits électroniques. Elle se douta de ce qu’ils allaient voir, et inspira doucement pour s’y préparer – c’était autre chose que d’accompagner un client anonyme dans ses souvenirs, lorsque la figure tuméfiée et minuscule dans son lit apparut. Althea retint une plainte dans sa gorge, de justesse, mais figea un instant alors que Leo se laissait approcher par un médecin.
Une entorse, une seule – ce n’était pas si grave, n’est-ce pas? La danseuse contourna Leo, contourna le médecin, ignora leurs palabres pour observer le visage méconnaissable de la jeune Moreno. Aveugle aux traits de son protecteur, elle franchit la barrière, un seul instant, pour en absorber les contours. Les frontières de Magda, qui se faisaient si floues entre les tubes, femme-machine muette de sa douleur – souffrait-elle, ou ne réalisait-elle rien de ce qui se passait? Était-elle consciente? Allait-elle survivre? Les questions se bousculèrent en elle comme si la Belge ne connaissait pas les réponses, car elle vivait le souvenir, à présent, la limite trop facile à franchir lorsqu’il s’agissait d’une personne qu’elle avait aimée.
La voix de Leo qui s’adressait à elle la fit presque sursauter. Elle lui fit face, son visage recomposé à la hâte pour le regarder. Steel thyself. Tenta le détachement nécessaire. Il le fallait. Pour lui, pour éviter que le souvenir devienne un spectacle vulgaire à sa propre émotivité. « Non. », fit Althea, non pas en guise de réponse à la question que lui posait Leo – elle n’était pas tout à fait certaine de l’objectif du Moreno, la danseuse. Le connaissait probablement mieux que quiconque, à présent que sa cadette avait laissé passer son dernier souffle dans un râle muet. Malgré tout, elle ne le sentait qu’à travers la vengeance froide qui avait suppléé son amour fraternel – et réalisa, soudain, qu’elle manquait d’atouts pour jouer cette partie avec lui. Décida de bluffer, comme elle le faisait souvent avec des clients plus énigmatiques que d’autres, et il fallait admettre que la ballerine éclopée avait un certain talent en la matière. Le brun avait beau être unique en son genre, son deuil ne l’était pas. Les détails différaient, mais pas les drames. L’injustice reposait souvent bien plus dans la perception de ceux qui la subissaient, et Althea en avait vu plusieurs se dérouler sous ses prunelles voilées d’orages, ici. La violence viendrait plus tard, elle s’en doutait, mais ici? Ici, le drame était aussi spécifique qu’il était commun – pour l’instant.
Non, en guise de rebuffade. Althea s’était déplacée pour ne plus lui faire face, et se plaça plutôt derrière la figure assise du Moreno. « Ne t’en protège pas en m’y attirant. On n’est pas là pour moi. » Lui refusa le radeau qu’il tentait peut-être de se constituer en elle, demeurant seule sur l’esquif dans un accès de compassion ferme. Lui refusa qu’il se fasse maître d’orchestre pour lui faire un exposé onirique sur sa psyché sans se laisser ressentir les choses. Tu ne peux pas toujours contrôler la situation, Leo. « Je suis avec toi. Pas avec elle. » Même si je l’ai pleurée, moi aussi.
|
|