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at every table, i'll save you a seat, lover (zebahia v)
Dim 23 Jan 2022 - 15:43
At every table, I'll save you a seat, lover.
25 décembre 2021, cochon à plume, 00h03.
@Sebastian Donovan - mood
Les bruits de la vaisselle qu’on empile et la cuillère en bois cognant lentement contre le fond du chaudron sonnaient comme une douce mélodie après le tumulte de la soirée. Les deux corps se déplaçaient en symbiose dans la petite cuisine, n’entrant en contact que s’ils l’avaient décidé, laissant la maladresse aux commis et non à ceux et celles qui avaient évolué et grandi ensemble ici, où le moindre centimètre carré de la pièce leur était familier. Parfois se glissaient les doigts sur une hanche et les lèvres sur une joue quand Zahia se frayait un chemin pour ranger les ingrédients utilisés, eux qui profitaient de se retrouver seuls pour la première fois depuis que la pie avait reposé le pied dans les rues d’Inverness. Ils n’avaient pourtant pas encore ressenti le besoin d’exprimer leur amour en vocalises. Le calme faisait du bien. Il permettait de chasser lentement le rire d’une tante et les cris des frères bruyants, recréaient autour d’eux une bulle qui n’appartenait qu’à eux.
Même Dounia avait laissé sa place dans son antre tôt dans la soirée, confiant le reste des gourmandises à mettre au four à Sebastian et le rangement pour le lendemain de soirée. Elle semblait plus sereine aussi, à s’autoriser aux rires, entourée de ses frères et sœurs, loin de la pression qu’elle s’infligeait toujours quand le pub était bondé.
Une lueur avait changé dans le regard de la matriarche, quand elle le regardait, Zahia l’avait senti, l’avait vu, les avait observés. La relation entre eux n’était plus à prouver et Sebastian faisait partie de la famille bien avant de faire partie de son cœur, pourtant la pie aurait pu mettre la main à couper qu’autre chose s’y était ajoutée. La pie avait quitté la cuisine pour aller compter la caisse de la journée. Éclairée par une unique bougie et un verre de whisky, ses pensées s’envolèrent vers sa fille qu’elle savait protégée, bien que loin d’être couvée, par ces deux même sorciers, se demandant si cette complicité nouvelle découlait d’une nouvelle qu’il valait mieux garder secrète le temps de quelques précieux instants.
En répétant les mêmes gestes que sa mère, assise sur le tabouret derrière le bar, l’Algérienne s’était perdue dans le flux lent de ses pensées, apaisée par la mélodie des gallions tombant dans la caisse et le bruit de la plume retraçant les fonds. Sa tâche terminée, elle s’était relevée après s’être étirée en balayant la salle du regard, happée par les lumières encore allumées des cuisines à ses côtés. S’appuyant sur le chambranle de la porte, elle observa un instant Zeb s’y déplacer. Rentrée la veille au soir, elle n’avait pas encore eu le plaisir de l’observer. Les mèches tombaient autour de son visage mal rasé, délicieusement imparfait, et les bougies faisaient danser le noir de ses yeux alors que la concentration le faisait légèrement froncer le front. La chaleur qui s’écoulait dans le corps de la pie eu raison d’elle et finit par la faire bouger, la présence de Sebastian suffisant à chasser toutes les inquiétudes et le reste des réflexions du travail encore dans les lignes de ses pensées.
Silencieuse, elle s’était faufilée dans son dos, les mains d’abord sur ses épaules pour les détendre de quelques mouvements experts, jusqu’à les laisser glisser sur ses côtes, puis son torse qu’elle avait décidé d’enlacer. Sa joue trouva tout naturellement sa place sur l'omoplate de son cuisinier, yeux fermés. Elle l’avait décidé, il était temps de se retrouver.
“ Don’t you think we’ll have enough food? We said light brunch in our invitation, not third heavy yule meal. ”* Si la malice coulait dans le ton de la pie, c’était l’impatience de l'avoir pour elle seule qu’il entendrait, le temps de quelques heures cachées, avant qu’ils ne s'entourent de leurs amis pour un repas qui promettait d’être tout aussi bruyant qu’une assemblée de Saouli en fin de soirée.My heart's been borrowed and yours has been blue
All's well that ends well to end up with you
* Tu ne penses pas que ça suffit, en terme de nourritures ?
On à dit brunch léger dans notre invitation, pas troisième énorme repas de yule.
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Re: at every table, i'll save you a seat, lover (zebahia v)
Mar 1 Fév 2022 - 7:03
I've waited a hundred years
But I'd wait a million more for you
@Zahia Saouli - Mood
Naturellement, le souffle de Sebastian s’était adapté aux mouvements et rotations des paumes de Zahia, qui épousaient avec fermeté la surface de ses épaules, passant de ses clavicules à ses deltoïdes avec l’aimante volonté de chasser toute tension accumulée au fil des requêtes aimables et autres gausseries familiales inoffensives. Le chef n’avait toutefois pas abandonné ses couteaux et fruits tranchés aussitôt, croyant surtout que le geste se voulait une invitation muette à monter la rejoindre dans les meilleurs délais, maintenant que le calme s’était invité dans la salle à manger et que chaque noise avait été compté, puis recompté une seconde fois. Ce n'est donc que lorsque le trentenaire senti les doigts adroits de la pie s’aventurer tout au long de ses côtes et jusqu’à sa poitrine qu'il délaissa ustensiles et victuailles, puis qu'il accueilli comme d’un baume — au surmenage et à la solitude — ce transfert de poids et de chaleur dans son dos ; leur âmes n’attendraient donc pas de se réfugier à l’étage pour se retrouver enfin.
“ Don’t you think we’ll have enough food? We said light brunch in our invitation, not third heavy yule meal. ”*
L’affirmation avait bien évidemment tiré un sourire à l’Irlandais, qui s’était empressé d'essuyer à son tablier la face comme le revers d’une main collante, le tout avant d’emprisonner fermement entre ses phalanges la pointe d’une des ailes de sa meilleure moitié. En préparation d’un lent volte-face, il avait porté la main de Zahia à son visage afin d’en embrasser l’épiderme, puis l’avait gardé plaquée contre son torse — contre son coeur.
— Well, big celebrations call for big feasts. Toute la journée, il avait attendu le moment de retrouver — aussi ouvertement — cette paire de prunelles noirâtres et brillantes, aussi, lorsque le Donovan se trouva enfin face à son athlète d’amoureuse, il marqua une pause pour mieux s’y baigner, le tout sans ressentir le besoin de détailler les raisons pour lesquelles le repas du lendemain justifiait son lot de réjouissances. Entre les épousailles imminentes de leur héritier Écossais préféré, le grand départ de son meilleur ami vers les landes Américaines puis finalement le lancement de la carrière politique de l’aîné d’Evan, ce juge affectionné par la maisonnée Saouli, il ne s’agissait plus que de souligner le solstice d’hiver ou le passage à la nouvelle année ; chacun aurait plus d’une raison d’élever un verre de mimosa citrouille ou de bourbon caramel — un mocktail réconfort à base de sirop de thé noir qui attendait encore d’être testé par quelques papilles insoupçonneuses — à la santé d’un proche.
— ...and I think we might even have some news to celebrate ourselves.
D’un geste alangui, le responsable des cuisines d’Hungcalf avait fait glisser un petit verre d'un breuvage vanillé au creux de la paume libre de sa douce, l’invitant à s’y tremper les lèvres sans trop d’insistance, puis sans véritablement détacher son regard du sien, bien conscient que la suite ne pouvait être offerte que par lui ; c’est d’ailleurs à cet effet qu’il réservait le whisky d'exception à plus tard. Sans nourrir de dessins mesquins quand au délai associé à cette nouvelle qu’il laissait ainsi en suspens, Sebastian se pencha un peu plus sur sa compagnie.
— How are you tonight ?
Il avait besoin d’entendre l’essentiel d’abord, cette ardeur tranquille dans sa voix sans doute, comme d’une confirmation qu’elle était bien là et rien qu’à lui, pour l’espace de quelques heures au moins.Though we're tethered to the story we must tell
When I saw you, well I knew we'd tell it well
- Bourbon Caramel:
- Une infusion forte avec peu d’eau du mélange suivant : Thé noir, Cassonade, Pommes, Racines de chicorée torréfiées, Morceaux de nougatine, Thé pu'erh, Morceaux de caramel, Fleurs de centaurée bleuet, Vanille et Extrait de stévia. Verser ensuite sur de la glace et garnir de crème fouettée froide. Le caractère malté du thé noir ajoute alors à la profondeur et la chaleur du breuvage, évoquant la saveur et la sensation d’un verre de bourbon.
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Re: at every table, i'll save you a seat, lover (zebahia v)
Jeu 24 Fév 2022 - 18:07
( mood)
@Sebastian Donovan
Sentir les muscles du cuisinier bouger sous sa joue n'était que le début de leurs douces berceuses, où les gestes résonnaient dans les cœurs de la plus douce des mélodies. Les lèvres chaudes sur sa paume la firent sourire, alors qu'elle rouvrait les yeux en relevant la tête, acceptant silencieusement le demi-tour de l'irlandais. Ravie de ne pas avoir à s'en détacher trop longtemps, Zahia se délectait de sentir son corps contre le siens, son cœur battre à l'unisson. « Well, big celebrations call for big feasts. » Les doigts libres de la pie s'étaient aventurés jusqu'à son cou, caressait chaque centimètre de peau jusqu'à se perdre à la frontière de ses cheveux, les yeux délibérément (et inlassablement) perdus dans ceux de Sebastian. Tout lui avait manqué. La chaleur de sa voix, la douceur de ses gestes, le mélange d'amour et de fatigue qui dansait dans ses pupilles, sa force, sa fragilité.
« And I think we might even have some news to celebrate ourselves. » L'Algérienne avait reculé d'un demi-centimètre la tête, un sourcil se levant légèrement alors que son sourire transformait son minois en une peinture étonnée. Elle décrocha son regard du siens juste pour baisser la tête vers son ventre, rapidement, avant de le regarder malice et bêtise. Si la seule nouvelle à laquelle elle avait pensé n'était, ni d'actualité, ni du ressort de l'Irlandais de le lui annoncer, Zahia restait bien dans le flou quant à ce qu'il pouvait bien mijoter.
Elle accueillit le digestif avec un air dubitatif, néanmoins heureuse et sereine de pouvoir à nouveau partager un verre en sa seule compagnie. Sans briser le silence qu'elle s'était imposé, la pie trempa les lèvres, en apprécia les tons sucrés, avant de se caler contre lui. Ses hanches appuyaient lascivement contre les siennes et ses deux mains reposaient maintenant sur la légère bosse que formait son ventre, entourant le verre de la même façon qu'elle se réchaufferait contre une porcelaine pleine de thé chaud. « How are you tonight ? »
Son souffle ne la trahissait pas : Zahia était sereine. Heureuse dans ce nouveau rythme qu'elle s'était trouvé, entre les heures solitaires, les entraînements et les retours plein de chaleurs quand elle retrouvait sa famille. « I'm fine. Well, a bit intrigued, obviously -son nez s'était légèrement retroussé et ses yeux cherchaient à lire les pensées de son compagnon, avant de d'afficher à nouveau un visage neutre et tranquille- I'm happy to be home. »La pie releva une aile jusqu'à sa joue, laissant les plumes caresser la peau alors qu'elle demandait « How about you ? »
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Re: at every table, i'll save you a seat, lover (zebahia v)
Lun 30 Mai 2022 - 2:37
Sebastian avait observé un moment le manège de ses pupilles miroirs, celles de Zahia, d’ordinaire plus familières dans la fougue que la quiétude, quoique toujours aussi magnétiques. Il avait eut besoin de longues secondes supplémentaires pour comprendre l’espièglerie du mouvement oculaire amorcé par la pie, soupçonnant d’abord qu’il avait pour objectif d’évaluer la complexité d’une ceinture à dégrafer ou encore d’un demi-noeud de tablier à délier ; leurs envies {respectives et combinées} se butaient pourtant à certaine limites, soit celles de la superficie entière des cuisines, ordre de Dounia. Aussi, quand Sebastian comprit enfin qu’il ne lui serait pas revenu d’annoncer les célébrations auxquelles songeait l’aînée Saouli, l’ombre d’une préoccupation presque candide freina l’élan de son sourire, quoique ce fût pour mieux céder le pas à un éclat de rire complet. Ce plan-là n'était pas au menu ; ils se suffisaient déjà.
Maintenant, si la rythmique d’une certaine cuillère de bois pouvait presque battre en écho lointain à leurs tympans, elle ne pouvait les empêcher d'annihiler le mince interstice qui les séparait encore. L'entraîneuse n’avait donc pas hésité à prendre appui à ses hanches, le cuistot bénéficiant de l’assise d’un comptoir pour garantir leur station verticale à tous les deux. « I'm happy to be home » Qui plus est, il était reconnaissant à sa douce pour le geste étudié de ses doigts fins, précédemment occupés à dégager délicatement quelques mèches — certainement rendues grasses par plusieurs heures de besogne — de son front et de sa nuque ; ils méritaient maintenant de se réchauffer sur la surface lisse du récipient d’un breuvage chaud. Les siennes de paluches, le trentenaire les posa d’abord aux creux du dos de son Algérienne, en réponse à cette nécessité d'un équilibre démultiplié ; de la gravité en passant par l’intimité. « How about you ? » Les effluves caramélisées du thé se mêlaient déjà au parfum épicé de la peau de Zahia.
— I’m happy you’re home.
Ce fut au tour du Donovan de relever un épi noirâtre menaçant de faire trempette à la surface de la tasse de la porcelaine. Une frange tenue courte — et ce depuis plus d’une décennie — dégageait heureusement l’accès à cette paire d’iris curieux, sereins et fort affectionné ; un état qu’il aurait été attristant de rompre tant il avait exigé d’efforts {combinés}, aussi le chef avait-il longuement réfléchi à la meilleure façon d’aborder cette nouvelle dont il était le porteur.
— Your mom want to spend her next summer wandering the beaches of Oran. La retraite présentée comme d’une parenthèse au profit d’un autre projet. Telle mère, telle fille ? This one, but also those which will come after. Tranquillement, la main qui s’était aventurée à la lisière de la chevelure de jais était redescendue tout au long d’une cascade de vertèbres plus ou moins saillantes.
- the mighty fall (zebahia iv)
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