Ars Goetia [Ambrosius Redgrave]
Jeu 2 Juin 2022 - 12:23
Il est tard, mais l’arrivée des beaux jours retarde le coucher du soleil, alors tu ne peux plus jouer avec les ombres comme tu avais l’habitude de le faire l’hiver pour te cacher du regard des indiscrets et des forces de l’ordre. Oui, car désormais tu dois également te cacher des forces de l’ordre pour tes activités peu recommandables. Le couvre-feu t’empêche d’avoir une activité normale, et de pouvoir traîner dans les rues après 20 heures. Il vaut même mieux ne pas avoir l’air trop suspect. Tu as donc troqué ta longue cape sombre qui peut te cacher le visage pour paraître le plus normal et le moins suspect possible. Tout ceci est pour toi ridicule. Que cet homme soit responsable ou non de la mort de ce moldu ou qu’il ait effectivement un lien avec l’affaire des oreilles coupées des elfes de maison ne devrait même pas être un crime. Tu as une opinion bien à toi sur ses actes. Il n’a fait que défendre la société sorcière et la protéger de sa perversion aux plus hautes sphères du gouvernement. Ces crimes n’en sont pas, mais rien que le fait de penser ainsi pourrait te valoir des ennuis. La période n’est pas aux actes inconsidérés. Tu vas devoir opérer discrètement. Tu te rapproches de cette boutique qui ne paie pas de mine, à la large vitrine encrassée. Le nom de l’apothicaire apparaît en lettres dorées. Redgrave. La porte s’ouvre en grinçant alors que tu t’introduis dans la boutique. Celle-ci est vide. Fort heureusement pour toi. Tu es surpris par le ronflement d’une oie empaillée. La boutique est sombre, ça t’arrange. Tu tombes sur potentiellement le propriétaire de la boutique, en train de ranger des bocaux sur l’un des murs. Rien ici ne donne envie de rester. Mais tu n’es pas un homme impressionnable. Ce dont tu as besoin ne demande pas à être connu, alors moins la boutique sera engageante, et plus cela te plaît. La discrétion est mère de toutes les vertus te concernant. Tu toussotes légèrement, pour faire remarquer ta présence. En réalité, l’homme t’a sûrement entendu pousser la porte, tant les gonds sont bruyants. Mais tu n’aimes pas attendre. Ton visage est mangé par l’ombre vacillante de ce lustre aux globes jaunâtres. Tu attends que l’homme se relève pour s’adresser à toi. Et qu’il prenne sûrement conscience de ton importance. Même si ton visage lui est inconnu, ta tenue formelle, un costume à col mao noir de très bonne facture, ne devrait laisser planer aucun doute.
Gloire à Satan.
Le Mal est un visage respectable ; il n'est pas borgne ou balafré. Il est avenant et même rassurant. Il n'a pas besoin de se grimer selon sa fonction, car n'importe qui est capable d'endosser sa vilenie.
Re: Ars Goetia [Ambrosius Redgrave]
Sam 23 Juil 2022 - 3:16
-HRP- Je suis re-là! @Caliban Muller
Ce soir-là, pour ne pas changer, l'humeur d'Ambrosius était à l'orage. Ce satané couvre-feu plombait les affaires de la boutique depuis des semaines, et rien ne laissait présager de sa levée prochaine. Certains commerçant ne vivaient pas le moindre contrecoup, bien évidemment, mais dans le cas de l'apothicaire et d'autres commerces moins... disons davantage dans la marge avec une clientèle plus sensible et exigeante, la situation devenait intenable.
En dix jours, Ambrosius avait écoulé moins de marchandise qu'à la même période l'année précédente en trois jours. Et avec le retour du beau temps, et donc de la germination de plantes qui pourraient renflouer ses étalages sans hypothéquer la boutique, Ambrosius espérait que les clients seraient au rendez-vous malgré tout.
En l'absence de clients, il avait pu compléter son carnet de commandes en un temps record, sans être dérangé une seule fois. C'était au moins un point positif de la disette. Néanmoins, il s'était soudain retrouvé à fermer boutique et à ne plus rien avoir à faire. Ambrosius n'était pas homme à savoir quoi faire de son temps libre... Il avait donc entrepris de dépoussiérer ses armoires et étagères, qui n'avaient probablement pas connu le plumeau depuis plusieurs mois.
Le vieil homme fut pour le moins surpris d'entendre l'absence de clochette de sa porte tinter bien après l'heure du couvre-feu. Il fronçait déjà les sourcils avant que l'inconnu toussote pour attirer son attention. Aussi avait-il le visage complètement fripé lorsqu'il se tourna vers l'individu à la cape aussi sombre que l'expression peinte sur ses traits. Ce client-là sentait les bonnes affaires, aussi Ambrosius se redressa-t-il (lentement) pour s'avancer au comptoir.
Après tout, qu'est-ce qu'étaient des heures d'ouverture quand il y avait la possibilité de faire des gallions?
« Bonsoir monsieur. Bienvenue à la Lunar Society. Comment puis-je vous aider? »
Ce soir-là, pour ne pas changer, l'humeur d'Ambrosius était à l'orage. Ce satané couvre-feu plombait les affaires de la boutique depuis des semaines, et rien ne laissait présager de sa levée prochaine. Certains commerçant ne vivaient pas le moindre contrecoup, bien évidemment, mais dans le cas de l'apothicaire et d'autres commerces moins... disons davantage dans la marge avec une clientèle plus sensible et exigeante, la situation devenait intenable.
En dix jours, Ambrosius avait écoulé moins de marchandise qu'à la même période l'année précédente en trois jours. Et avec le retour du beau temps, et donc de la germination de plantes qui pourraient renflouer ses étalages sans hypothéquer la boutique, Ambrosius espérait que les clients seraient au rendez-vous malgré tout.
En l'absence de clients, il avait pu compléter son carnet de commandes en un temps record, sans être dérangé une seule fois. C'était au moins un point positif de la disette. Néanmoins, il s'était soudain retrouvé à fermer boutique et à ne plus rien avoir à faire. Ambrosius n'était pas homme à savoir quoi faire de son temps libre... Il avait donc entrepris de dépoussiérer ses armoires et étagères, qui n'avaient probablement pas connu le plumeau depuis plusieurs mois.
Le vieil homme fut pour le moins surpris d'entendre l'absence de clochette de sa porte tinter bien après l'heure du couvre-feu. Il fronçait déjà les sourcils avant que l'inconnu toussote pour attirer son attention. Aussi avait-il le visage complètement fripé lorsqu'il se tourna vers l'individu à la cape aussi sombre que l'expression peinte sur ses traits. Ce client-là sentait les bonnes affaires, aussi Ambrosius se redressa-t-il (lentement) pour s'avancer au comptoir.
Après tout, qu'est-ce qu'étaient des heures d'ouverture quand il y avait la possibilité de faire des gallions?
« Bonsoir monsieur. Bienvenue à la Lunar Society. Comment puis-je vous aider? »
Re: Ars Goetia [Ambrosius Redgrave]
Mer 14 Sep 2022 - 0:17
Un visage vieux et fripé. Les poils blancs mangeaient sa barbe, et l’homme n’avait pas l’air commode. Il n’avait pas à l’être. Qu’il le soit n’aurait de toute manière rien changé. La nuit était noire dehors et la boutique n’était pas des mieux éclairés. Soit, cela te permettrait d’être plus discret que tu ne l’avais prévu. Les commerçants discrets n’étaient pas monnaie courante. Et tu ne manquerais pas de le dissuader de se montrer bavard. Tu n’as pas pour habitude de te faire remarquer, ce n’est pas maintenant que tu allais commencer. De plus, tu restais persuadé que faire tes achats dans cette boutique miteuse d’Ecosse t’éviterait les soupçons. Fréquenter l’Allée des embrumes avec ce qu’il se passait dehors actuellement n’était pas très bien vu, même pour un langue-de-plomb comme toi. La magie noire a toujours fait peur, alors dès que l’on s’intéresse à ces objets, forcément la méfiance naît. Seuls les faibles d’esprit ont peur de la magie noire. Toi, elle te fascine. Mais se procurer certains ingrédients n’est pas facile, et tu comptes bien sur cet apothicaire à la mine d’ours pour te fournir ce dont tu as besoin. L’homme se redresse, lentement, à croire qu’il doit avoir des rhumatismes, tu entends presque son corps grincer tellement il a l’air vieux. Ou alors sont-ce les ombres portées sur son visage. Tu as l’impression de le déranger, mais tout bon commerçant sait se montrer courtois quand il s’agit de gagner des gallions, et la période du couvre-feu a touché de nombreux commerces qui comptaient sur les ouvertures nocturnes pour leurs petites affaires.
Tu ne réponds pas immédiatement à sa question. Tu fais quelques pas sous la lumière blafarde en observant les bocaux rangés sur les côtés, comme s’ils pouvaient t’intéresser. Tu ne le regardes même pas alors que tu lui réponds. J’ai besoin de certains ingrédients… particuliers. Je ne peux me les procurer à Londres, et l’on m’a dit que vous saviez fournir des services discrets. J’espère que je ne me trompe pas. Il serait bien temps de le menacer plus tard pour le dissuader d’avoir la langue trop pendue. Tu ne doutais pas qu’il préférait rester silencieux plutôt que d’avoir la langue arrachée. Oui, car simplement la faire disparaitre ou la coller au palais à la glu éternelle n’est pas suffisamment divertissant.
Gloire à Satan.
Le Mal est un visage respectable ; il n'est pas borgne ou balafré. Il est avenant et même rassurant. Il n'a pas besoin de se grimer selon sa fonction, car n'importe qui est capable d'endosser sa vilenie.
Re: Ars Goetia [Ambrosius Redgrave]
Dim 9 Oct 2022 - 6:00
Le client n'eut pas l'air de réaliser le traitement de faveur auquel il avait droit : ce n'était pas donné à tout le monde se se faire accueillir aussi poliment et aimablement par le plus grognon des apothicaires d'Écosse. De fait, le garçon entra dans la boutique et la parcourut du regard comme s'il en était le propriétaire, jugeant, évaluant, l'air snob et coincé du client rempli aux as.
Soudainement, Ambrosius aurait bien eu envie de le mettre à la porte, peut-être en lâchant son oie Sycorax sur le client importun. Cependant... cependant il y avait possiblement de l'argent à faire, et l'apothicaire avait tout à fait conscience de l'état des finances de sa boutique depuis le début de ce couvre-feu ridicule et des événements, certes tragiques, qui y avaient mené. La peur pouvait être bonne cliente, il avait d'ailleurs vendu plus de contresorts et de maléfices protecteurs en une année que depuis son arrivée à Inverness, mais moins de gens se déplaçaient en boutique, et les hiboux n'étaient pas les messagers les plus discrets quand on ne souhaitait pas attirer l'attention des Aurors.
Ses sourcils demeurèrent froncés, mais il ne passa aucun commentaire, laissant le jeune faire son petit numéro. Il en fallait plus pour impressionner ou décontenancer le vieil ours mal léché. Comme de fait, le client finit par ouvrir la bouche pour laisser tomber quelques informations. Celles-ci se révélèrent tellement vagues que l'apothicaire dut se contenir pour ne pas pousser un soupir. S'il s'avérait que le client était un puceau en recherche de sensations fortes, la mèche d'Ambrosius allait devenir courte très, très rapidement. Le garçon ne devait pas avoir plus de 25 ans, allez, 26 à tout casser, et ce n'était pas rare que les jeunes de cet âge cherchent à se prouver. Le col mao noir et la tenue de bonne facture pouvaient pointer en ce sens, après tout.
« Nous avons tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Et nous garantissons le secret professionnel à toute notre clientèle. »
L'homme marqua une micro pause, le temps de souffler par le nez, puis répéta sa question.
« En quoi puis-je vous être utile? » Il avait posé les deux mains à plat sur son comptoir, son tablier accroché au mur derrière lui et ses couteaux bien alignés sur son espace de travail, prêts pour la journée du lendemain. Quelque part près de la porte, l'oie continuait de ronfler.
Soudainement, Ambrosius aurait bien eu envie de le mettre à la porte, peut-être en lâchant son oie Sycorax sur le client importun. Cependant... cependant il y avait possiblement de l'argent à faire, et l'apothicaire avait tout à fait conscience de l'état des finances de sa boutique depuis le début de ce couvre-feu ridicule et des événements, certes tragiques, qui y avaient mené. La peur pouvait être bonne cliente, il avait d'ailleurs vendu plus de contresorts et de maléfices protecteurs en une année que depuis son arrivée à Inverness, mais moins de gens se déplaçaient en boutique, et les hiboux n'étaient pas les messagers les plus discrets quand on ne souhaitait pas attirer l'attention des Aurors.
Ses sourcils demeurèrent froncés, mais il ne passa aucun commentaire, laissant le jeune faire son petit numéro. Il en fallait plus pour impressionner ou décontenancer le vieil ours mal léché. Comme de fait, le client finit par ouvrir la bouche pour laisser tomber quelques informations. Celles-ci se révélèrent tellement vagues que l'apothicaire dut se contenir pour ne pas pousser un soupir. S'il s'avérait que le client était un puceau en recherche de sensations fortes, la mèche d'Ambrosius allait devenir courte très, très rapidement. Le garçon ne devait pas avoir plus de 25 ans, allez, 26 à tout casser, et ce n'était pas rare que les jeunes de cet âge cherchent à se prouver. Le col mao noir et la tenue de bonne facture pouvaient pointer en ce sens, après tout.
« Nous avons tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Et nous garantissons le secret professionnel à toute notre clientèle. »
L'homme marqua une micro pause, le temps de souffler par le nez, puis répéta sa question.
« En quoi puis-je vous être utile? » Il avait posé les deux mains à plat sur son comptoir, son tablier accroché au mur derrière lui et ses couteaux bien alignés sur son espace de travail, prêts pour la journée du lendemain. Quelque part près de la porte, l'oie continuait de ronfler.
Re: Ars Goetia [Ambrosius Redgrave]
Jeu 10 Nov 2022 - 1:54
La boutique est digne de ces endroits où l’on peut aisément croiser des sorciers aux mœurs et à la morale peu convenable. L’homme qui se tient devant toi a le physique de sa boutique. La barbe mal peignée et hirsute où les poils blancs se bagarrent avec les poils plus sombres, l’œil vif et méfiant du commerçant qui a peu d’éthique, et dont la condition lui permet cette froideur avec les clients, comme s’il était empereur en son royaume. Tu ne fais de toute manière aucun effort pour te montrer agréable, cela fait bien longtemps que tu as cessé ces simagrées. Tu n’as pas envie d’être agréable, tu es là pour trouver ce dont tu as besoin, dans la discrétion la plus complète. Rien de plus. Tu n'es pas là pour te faire un ami, et tu ne comptes pas devenir un client fidèle, ou en tout cas tu ne souhaites pas être vu mêlé à d’étranges commerces si tard dans la journée. Si encore tu avais voulu l’impressionner ou te montrer menaçant, mais le plus cynique dans la scène était sans doute que tu étais tout bonnement naturel ce soir. Tu ne surjouais pas un rôle comme tu avais sans doute pu le faire dans la fièvre méprisante de ton adolescence. Cette froideur que tu affectes est celle de ton âme. Le secret, voilà une denrée bien rare et bien chère, et tu étais prêt à l’acheter à gallions suffisants. Cet homme ne t’inspire pourtant aucune confiance, sa respiration de morse, son sifflement nasal et son air goguenard n’inspirait aucune sympathie. Mais tu avais des affaires à régler, alors autant aller à l’essentiel.
Je vous l’ai dit, j’ai certains besoins. Avant tout, j’ai besoin d’articles assez communs mais dont le Ministère surveille le commerce avec attention. Auriez-vous des fleurs de digitale pourpre séchés ? Je veux les plus pures qui soient. J’aurais également besoin de venin d’acromentule.
Ces éléments, tu aurais pu les avoir chez Barjow et Beurk, et tu aurais même pu y trouver des rouleaux de corde de pendu, mais ce dernier article, tu pourrais difficilement le trouver chez un apothicaire. Sur le ton de la confidence, et plus bas, tu poursuis.
Il me faudrait aussi … J’ignore si vous avez ce genre de produit mais … des oreilles d’elfe de maison, du sang de licorne et enfin, le plus rare et le plus précieux pour ce dont j’ai besoin… qu’avez-vous comme ingrédients de provenance … humaine ?
Tu pensais bien entendu à des ossements, mais peut-être que l’homme pouvait te trouver des ingrédients de qualité. Tu avais entendu parler un jour d’un sorcier qui avait utilisé un cœur de moldu pour réaliser un sortilège extrêmement puissant, or ton but était de gagner en puissance. Mais sur ce dernier point, tu voulais voir un peu de quel bois était fait le vendeur. Le venin d’acromentule était rare, presque autant que le foie de dragon. Les oreilles d’elfe de maison étaient au cœur d’une affaire qui avait secoué la communauté magique des derniers mois. Le sang de licorne lui était considéré comme maudit car il fallait tuer un être pur. Les restes humains, eux, étaient les plus difficiles à trouver, voire même impossible. Tu avais d’autres pistes pour avoir ce que tu voulais, mais tu étais prêt à entendre ce que l’homme avait à sa disposition et voir si cela t’intéresserait. Le sang sorcier aussi avait certaines vertus disait-on parfois.
Gloire à Satan.
Le Mal est un visage respectable ; il n'est pas borgne ou balafré. Il est avenant et même rassurant. Il n'a pas besoin de se grimer selon sa fonction, car n'importe qui est capable d'endosser sa vilenie.