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When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Dim 2 Mai 2010 - 12:32
NO TOMORROW - ORSON
De la musique entraînante, pas ce son synthétique qui agace, ni même le classique de Mozart, non, c’était une valse. Sur la piste de danse, des couples s’étaient formés et dansaient dans un rythme enjoué. L’euphorie était bien présente, et l’on sentait l’allégresse partout où l’on allait dans la grande salle aménagée en salle de bal. Un verre à la main, j’étais entourée de mes collègues professeurs qui discutaient bruyamment, et m’ennuyaient à en mourir avec leurs bavardages incessants dont l’unique sujet était les notes de tel ou tel élève et le comportement de tel autre. Ils m’insupportaient tous, à critiquer ainsi leurs élèves, alors qu’ils devraient en être plus proche qu’avec n’importe qui. Après tout, nous avions la chance d’enseigner dans une université et non une simple école de magie comme Poudlard. Nos élèves étaient majeurs et vaccinés, ils étaient plus mûrs, même si plus dévergondés. Silencieuse, je me contentai de regarder le fond de mon verre, emplis de jus de pamplemousse… Du moins, c’est ce que je pensais, car il avait clairement été dit que l’alcool ne serait pas toléré dans cette fête, pas plus que la drogue d’ailleurs. Avalant d’une seule traite la boisson qu’il me restait, je soupirai et quittai finalement mes collègues pour retourner en direction du bar au quel je m’accoudai dans l’attente d’un verre. L’élève qui s’était improvisé barmaid avait les manches de sa chemise remontées et son col déboutonné, comme pour se donner un style qu’il n’avait certainement pas. Autour de lui, les filles roucoulaient dans l’espoir d’avoir un verre gratuit, en vain cependant, le jeune homme prenait son rôle très à cœur. Je réclamais un verre de jus de pomme, le portai à mes lèvres, m’en délectai. Le brouhaha incessant des élèves présents m’apaisait, sans que je ne sache pourquoi. Il me sembla que j’étais plus à ma place au milieu d’eux plutôt qu’entre mes collègues… Sans doute était-je ce genre de pauvres femmes qui ne veulent pas voir le temps passer et se refusent à admettre qu’elles vieillissent. Mes yeux parcourent la salle dans sa totalité, pour finalement se poser sur une silhouette qui m’était familière. Lust Whitaker se tenait dans le fond de la salle, en compagnie de sa cavalière, Maxxie, et tout le reste de sa cour qui comprenait jeunes femmes aguicheuses et jeunes hommes jaloux ou amis. J’arquai un sourcil jaloux, et envieux, lorsque je vis se lèvres remuer, alors qu’il s’adressait à ses camarades : que n’aurais-je pas fait pour l’arracher à sa cour et me l’accaparer amoureusement ? Je soupirai, détournai mon regard pour le poser sur mon verre. La soirée était déjà bien avancée, et pas une seule fois il était venu m’adresser la parole. Impossible de donner comme réponse qu’il avait peur d’éveiller les soupçons, car lui comme moi, aimait particulièrement le risque… Mais après tout, peut être ne voulait-il pas se montrer avec la trentenaire que j’étais ? Notre danse sensuelle à la nouvelle boîte de nuit avait fait jaser bon nombre d’élèves, autant que de professeurs d’ailleurs. Au sein de mes collègues s’étaient formés deux groupes : ceux qui adhéraient totalement à mon mode de vie qui consistait à être proche de mes élèves, et ceux qui étaient encore à la vieille école et ne comprenaient pas que l’on puisse partager autant de complicité avec des petits dévergondés comme nos élèves.
Je fus sortie de mes pensées par une main posée sur mon épaule. Je tournai les yeux en direction de l’intrus qui se révéla être mon cavalier de la soirée, et meilleur ami : Tyler. Je lui adressai un sourire rayonnant, peu être un peu trop d’ailleurs, emportée par un sentiment de légèreté que je ne m’expliquais pas. Posant une main sur la sienne, je lui adressai un clin d’œil amusé avant de murmurer « Je suis heureuse pour Riley et toi. Vous méritez votre bonheur. » En effet, j’avais vu Tyler et Riley danser ensemble quelques minutes plutôt, et tout semblait aller pour le mieux entre eux. Plus que jamais, j’étais heureusement pour mon ami, qui recouvrait le goût de vivre et de sourire. Nous partagions l’un l’autre nos bonheur, lui avec Riley, moi avec Lust. Sans doute aurais-je déposé un baiser sur sa joue, si nous n’avions pas été entourés d’autant de personne, et si notre statut respectif ne nous empêchait pas d’être si proches. Je me contentai donc de caresser le dos de sa main avec chaleur et amitié, avant de finalement lui tendre mon verre et de lui adresser un petit rire amusé. Je ne voulais pas gâcher ma soirée qui s’annonçait si parfaite, Tyler et moi nous étions réconciliés, il avait retrouvé le bonheur dans les bras de Riley, et tout semblait allait pour le mieux entre Lust et moi. Mais pour atteindre la perfection, je voulais partager une danse avec mon bel amant, malgré les regards tournés vers nous, je voulais sentir la chaleur de sa main dans le creux de mes reins, son regard dans le mien, son petit sourire suave et carnassier qui lui seyait si bien. D’un pas décidé, je traversai la pièce d’un bout à l’autre en direction de Lust. Je sentis quelques regards se tourner vers moi, et encore une fois, je maudis ma jupe d’être si courte : pourquoi l’avais-je mis, déjà ? Je n’aimais pas attirer l’attention sur moi, et voilà que j’exhibai mes longues et pâles jambes. J’adressai un sourire à chacune des personnes que je croisai, aimable et douce, jusqu’à enfin atteindre le groupe qui s’était formé autour de Lust. Parmi eux se trouvait d’ailleurs l’un de mes collègues, professeur d’astronomie, qui parlait avec la jolie Miranda, une élève que nous avions en commun. Pourquoi diable les professeurs ne voulaient-ils pas danser avec leurs élèves ? Etait-ce une honte ? Bien sûr que non. Sous l’emprise de l’alcool que je ne pensais pas avoir ingurgité, je ne contrôlais plus vraiment mon esprit guilleret, et ne faisais pas attention au fait que je devais cacher mon couple à la vue de tous. Que m’arrivait-il ? Je n’avais pas touché à un verre d’alcool depuis deux mois, et voilà que j’étais ivre, ce soir là ? Je ne comprenais pas, et me fichais totalement de trouver une hypothèse : à cet instant précis, je ne voulais que Lust. Me faufilant au milieu du groupe, je m’approchai finalement de mon bel amant et lui adressai un sourire lumineux et plein d’amour.
« Savez-vous danser la valse, Mr. Whitaker ? »
« Ce genre de danse est plutôt réservé aux personnes de votre tranche d’âge, Miss Ledoux. »
Je lançai un regard assassin à la grande brunette qui venait de s’adresser à moi avec toute la désinvolture et l’irrespect du monde. Pour qui se prenait-elle, à m’adresser la parole de la sorte ? Je n’avais jamais que neuf ans d’écart avec mes élèves, et ne me considérais pas comme appartenant au club du troisième âge. Son petit sourire satisfait et hautain acheva de m’agacer, et je ne pus m’empêcher de m’approcher d’elle d’un air menaçant, à la manière d’une louve protégeant son territoire. Cette petite sotte voulait me voler Lust, se l’accaparer, mais c’était hors de question. Peut être mon côté paranoïaque refaisait-il surface lorsque j’étais ivre, mais qu’importait, Lust était à moi.
« Alors j’espère que Lust se montrera assez généreux pour accorder une danse à une vieille femme comme moi. »
Mon ton s’était fait froid et mauvais, moi qui me montrais habituellement si douce et délicate avec mes élèves. Sous l’influence de l’alcool, j’étais plus impulsive que jamais, et je ne supportais pas cet air dédaigneux qu’arborait la jeune femme. Je tendis une main en direction de Lust, dans l’espoir qu’il s’en empare et accepte de danser cette danse pour vieux avec moi. Oui, j’étais vexée, et réalisais plus que jamais que je ne méritai pas d’être avec Lust, car lui-même méritait tellement mieux qu’une trentenaire comme moi. Détournant mes yeux de la silhouette vulgaire de mon interlocutrice, je finis par poser mon regard azuré dans celui de mon bel amant. Il était magnifique ce soir, dans son costume de haute couture, plus souverain que jamais… J’en tombai amoureuse une énième fois sur le coup, un véritable coup de foudre. Mon cœur s’emballa, je sentis mes mains devenir moites, comme s’il ne m’était pas acquis et que je devais le conquérir, le persuader que je valais mieux que toutes ces autres qu’il pourrait avoir, lui mentir et lui dire que je valais mieux qu’elles… C’était faux évidemment, mais que n’aurais-je pas fait par amour ? Je lui adressai mon plus beau sourire, dangereusement amoureux, et lumineusement chaleureux, ce genre de sourires que je n’offrais qu’à lui. Je me sentais terriblement mal à l’aise, au milieu de ces jeunes femmes fraîches et pimpantes, magnifiques et séduisantes. Ma robe n’était pas de grand couturier, elle était d’une simplicité terne, tout autant que ma coiffure. J’avais chaud, très chaud, sans doute l’alcool dans mes veines en était l’unique responsable, mais je mis cela sur le compte de l’amour, et sans jamais détourner mes yeux de mon bel ange, j’attendis qu’il m’accorde cette danse, ou me la refuse…
Je fus sortie de mes pensées par une main posée sur mon épaule. Je tournai les yeux en direction de l’intrus qui se révéla être mon cavalier de la soirée, et meilleur ami : Tyler. Je lui adressai un sourire rayonnant, peu être un peu trop d’ailleurs, emportée par un sentiment de légèreté que je ne m’expliquais pas. Posant une main sur la sienne, je lui adressai un clin d’œil amusé avant de murmurer « Je suis heureuse pour Riley et toi. Vous méritez votre bonheur. » En effet, j’avais vu Tyler et Riley danser ensemble quelques minutes plutôt, et tout semblait aller pour le mieux entre eux. Plus que jamais, j’étais heureusement pour mon ami, qui recouvrait le goût de vivre et de sourire. Nous partagions l’un l’autre nos bonheur, lui avec Riley, moi avec Lust. Sans doute aurais-je déposé un baiser sur sa joue, si nous n’avions pas été entourés d’autant de personne, et si notre statut respectif ne nous empêchait pas d’être si proches. Je me contentai donc de caresser le dos de sa main avec chaleur et amitié, avant de finalement lui tendre mon verre et de lui adresser un petit rire amusé. Je ne voulais pas gâcher ma soirée qui s’annonçait si parfaite, Tyler et moi nous étions réconciliés, il avait retrouvé le bonheur dans les bras de Riley, et tout semblait allait pour le mieux entre Lust et moi. Mais pour atteindre la perfection, je voulais partager une danse avec mon bel amant, malgré les regards tournés vers nous, je voulais sentir la chaleur de sa main dans le creux de mes reins, son regard dans le mien, son petit sourire suave et carnassier qui lui seyait si bien. D’un pas décidé, je traversai la pièce d’un bout à l’autre en direction de Lust. Je sentis quelques regards se tourner vers moi, et encore une fois, je maudis ma jupe d’être si courte : pourquoi l’avais-je mis, déjà ? Je n’aimais pas attirer l’attention sur moi, et voilà que j’exhibai mes longues et pâles jambes. J’adressai un sourire à chacune des personnes que je croisai, aimable et douce, jusqu’à enfin atteindre le groupe qui s’était formé autour de Lust. Parmi eux se trouvait d’ailleurs l’un de mes collègues, professeur d’astronomie, qui parlait avec la jolie Miranda, une élève que nous avions en commun. Pourquoi diable les professeurs ne voulaient-ils pas danser avec leurs élèves ? Etait-ce une honte ? Bien sûr que non. Sous l’emprise de l’alcool que je ne pensais pas avoir ingurgité, je ne contrôlais plus vraiment mon esprit guilleret, et ne faisais pas attention au fait que je devais cacher mon couple à la vue de tous. Que m’arrivait-il ? Je n’avais pas touché à un verre d’alcool depuis deux mois, et voilà que j’étais ivre, ce soir là ? Je ne comprenais pas, et me fichais totalement de trouver une hypothèse : à cet instant précis, je ne voulais que Lust. Me faufilant au milieu du groupe, je m’approchai finalement de mon bel amant et lui adressai un sourire lumineux et plein d’amour.
« Savez-vous danser la valse, Mr. Whitaker ? »
« Ce genre de danse est plutôt réservé aux personnes de votre tranche d’âge, Miss Ledoux. »
Je lançai un regard assassin à la grande brunette qui venait de s’adresser à moi avec toute la désinvolture et l’irrespect du monde. Pour qui se prenait-elle, à m’adresser la parole de la sorte ? Je n’avais jamais que neuf ans d’écart avec mes élèves, et ne me considérais pas comme appartenant au club du troisième âge. Son petit sourire satisfait et hautain acheva de m’agacer, et je ne pus m’empêcher de m’approcher d’elle d’un air menaçant, à la manière d’une louve protégeant son territoire. Cette petite sotte voulait me voler Lust, se l’accaparer, mais c’était hors de question. Peut être mon côté paranoïaque refaisait-il surface lorsque j’étais ivre, mais qu’importait, Lust était à moi.
« Alors j’espère que Lust se montrera assez généreux pour accorder une danse à une vieille femme comme moi. »
Mon ton s’était fait froid et mauvais, moi qui me montrais habituellement si douce et délicate avec mes élèves. Sous l’influence de l’alcool, j’étais plus impulsive que jamais, et je ne supportais pas cet air dédaigneux qu’arborait la jeune femme. Je tendis une main en direction de Lust, dans l’espoir qu’il s’en empare et accepte de danser cette danse pour vieux avec moi. Oui, j’étais vexée, et réalisais plus que jamais que je ne méritai pas d’être avec Lust, car lui-même méritait tellement mieux qu’une trentenaire comme moi. Détournant mes yeux de la silhouette vulgaire de mon interlocutrice, je finis par poser mon regard azuré dans celui de mon bel amant. Il était magnifique ce soir, dans son costume de haute couture, plus souverain que jamais… J’en tombai amoureuse une énième fois sur le coup, un véritable coup de foudre. Mon cœur s’emballa, je sentis mes mains devenir moites, comme s’il ne m’était pas acquis et que je devais le conquérir, le persuader que je valais mieux que toutes ces autres qu’il pourrait avoir, lui mentir et lui dire que je valais mieux qu’elles… C’était faux évidemment, mais que n’aurais-je pas fait par amour ? Je lui adressai mon plus beau sourire, dangereusement amoureux, et lumineusement chaleureux, ce genre de sourires que je n’offrais qu’à lui. Je me sentais terriblement mal à l’aise, au milieu de ces jeunes femmes fraîches et pimpantes, magnifiques et séduisantes. Ma robe n’était pas de grand couturier, elle était d’une simplicité terne, tout autant que ma coiffure. J’avais chaud, très chaud, sans doute l’alcool dans mes veines en était l’unique responsable, mais je mis cela sur le compte de l’amour, et sans jamais détourner mes yeux de mon bel ange, j’attendis qu’il m’accorde cette danse, ou me la refuse…
- InvitéInvité
Re: When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Dim 2 Mai 2010 - 14:55
La soirée me semblait interminable ; mes nerfs étaient rudement mis à l'épreuve dans un cercle vicieux qui n'avait plus de fin. J'étais bien entouré ; mes amis venaient m'adresser la parole d'une intonation guillerette et enjouée, en particulier lorsqu'ils apprirent par le fameux bouche à oreille étudiant que j'étais en partie responsable des arômes alcoolisés versés dans nombre de jus de fruit inoffensifs. Ce geste qui n'était pas anodin demeurait certes complètement irresponsable, mais je ne concevais pas que l'on puisse accueillir nos voisins étrangers de la sorte de par une fête terne et sans un peu de fantaisie : mes complices et moi-même n'avions guère eu la main légère sur la vodka et le rhum, évitant soigneusement de verser les alcools blancs dans les boissons que nous jugions être les préférées de nos professeurs, afin qu'ils ne s'en rendent pas compte. Outre cela, j'étais aussi magnifiquement bien accompagné : mon ancienne amante portant le prénom de Maxxie était toute de lumière vêtue, ses cheveux roux chatoyants cernant le ton opalin de son teint de pêche, j'avais à mon bras une fille de la lune enveloppée de mousseline et de satin. Et pourtant j'avais le coeur fielleux et rancunier, le venin acide dans mes veines et mon flux sanguin venant battre mes tempes : la jalousie me consumait à ne plus pouvoir, et je sentais mon estomac se contracter de rage sous l'horrible réalité se déroulant sous mes yeux. Il n'avait suffit qu'ils se montrent en public, Cassandra et son Tyler, pour que les dires de Riley ne reviennent en écho dans mon esprit. Ils étaient partis à Paris, en tête à tête... Et quand bien même il s'était agi de cette période où notre relation s'était stoppée, je sentais une colère farouche monter en moi, et contre moi-même : j'avais été stupide de croire que j'avais été le seul élève. Combien d'étudiants encore frôleraient ses draps, combien de fois ce Summerbee l'avait-il fait, peut-être même s'étaient-ils allés à un peu de luxure avant de venir s'afficher dans les bras l'un de l'autre. Je les voyais nus l'un contre l'autre, avant qu'elle ne se relève et ne lui demande de l'aide pour mieux remonter la fermeture de sa robe. Bien malgré moi, j'avais toisé l'espace d'un instant la danse de Riley et de son bien aimé retrouvé, et ne pouvais m'empêcher de penser que la jolie blonde subissait elle aussi les élans du coeur à cause d'un amant infidèle. Les dires de mes camarades ne m'aidèrent guère à penser le contraire, par ailleurs ; peu importait quel groupe venait alors me rejoindre, ils avaient tous ces paroles suspendues à leurs lèvres de commères : « Vous avez vu, le professeur de sortilèges sort avec Jackson, je le savais. ». « Ca sautait aux yeux, de toutes façons », renchérissaient d'autres voix venant affirmer ces dires et qui me faisaient sortir de mes gonds, quand bien même je restais de marbre, je devenais de glace et de roc, avant de tourner les talons et de tenter d'oublier. L'alcool aurait été une bonne issue, mais en tant que gentleman que je pouvais être, et ce malgré les mauvaises langues, je comptais bien faire passer une soirée des plus agréables à ma belle cavalière.
J'avais donc tenté d'oublier l'attitude narquoise de Cassandra venant s'afficher avec son amant, je ne comprenais pas comment elle pouvait avoir l'audace de se montrer aussi proche de lui en public, quand elle me reniait moi. Peut-être était-ce la honte d'être si proche d'un junkie : je n'avais ni la douceur ni la bonne parole évangile de Tyler, je respirais la luxure et la provocation à plein nez, j'étais l'antithèse absolue de la perfection et du prince charmant. En somme je n'étais sortable que pour des occasions comme celles-ci où la bienséance était de rigueur – et encore – , ou bien seulement aux bras de filles faciles appartenant à mon monde. Las d'entendre les commères évoquer ma dernière aventure sensuelle avec la professeur de sortilèges dans la nouvelle boite de nuit, et les entendre affirmer avec délectation malsaine que Mademoiselle Ledoux tentait sans doute de flirter avec un maximum d'étudiants, je partis rejoindre un groupe d'amis proches, en compagnie de ma cavalière. Des jeunes filles en pâmoison ne tardèrent pas à nous rejoindre, et ce fut sous leurs roucoulements et leurs yeux brillants que je m'improvisais roi du petit groupe suspendu à mes lèvres. Après quelques rires échangés et quelques oeillades complices et amicales retrouvées, je me sentais mieux, et plus léger. Cassandra et son amant me semblaient si loin, que je ne pus m'empêcher de la détester lorsque je la vis s'approcher de nous non sans un sourire ravissant. Fallait-il qu'elle me nargue sur mon propre terrain, alors même qu'enfin je me sentais bien ? Je la toisais alors de mon regard glacé, tandis que ma mâchoire bien dessinée se raidissait de colère, malgré mon attitude impassible : son magnifique sourire amoureux acheva mon coeur qui cessa de battre... Je ne comprenais pas le jeu qu'elle jouait alors, pour la première fois de ma vie, j'étais incapable d'en saisir les règles.
« Savez-vous danser la valse, Mr. Whitaker ? »
« Ce genre de danse est plutôt réservé aux personnes de votre tranche d’âge, Miss Ledoux. »
Je ne relevais guère les dires de la brunette qui depuis son arrivée n'avait cessé de flirter subtilement avec moi, mon regard ambré détaillant Cassandra abandonnant toute douceur pour se faire menaçante. Cette attitude me rappela ce matin après notre nuit chaste où, ivre d'un alcool fraîchement bu, elle s'était montrée tout autant carnassière et tranchante. Déviant un instant mon regard glacé avant de le reposer sur mon amante, je compris alors que l'alcool l'avait quelque peu échauffée, pour la pousser ainsi à presque effrayer la brunette qui recula d'un pas.
« Alors j’espère que Lust se montrera assez généreux pour accorder une danse à une vieille femme comme moi. »
Sa main tendue vers moi, je ressentais une gêne néanmoins dissimulée et presque pleine de reproches envers mon amante qui me toisait d'un regard bien trop amoureux. J'observais alors du coin de l'oeil mes amis s'échanger des regards amusés et pleins de sous-entendus, et pouvais dès lors comprendre ce qu'ils pensaient : que le professeur de sortilèges, suite à notre danse sensuelle une semaine auparavant, me draguait sans détour. Demeurant de glace, je posais mes yeux noisettes par-dessus l'épaule de Cassandra, avant de répondre enfin d'un murmure suave et bas :
« Ce serait malpoli de ma part de voler le rôle de votre cavalier. Il doit vous attendre je suppose, professeur. »
Un ami Lufkin me donna alors un coup de coude peu discret non sans un toussotement, et de son point de vue je savais ce qu'il pensait : on ne refuse pas une danse à son professeur, c'est presque contraire à l'éthique étudiante, c'est manquer une occasion de se faire bien voir et gagner celle de se faire saquer par son professeur. Dans un soupir las que je réprimais néanmoins, j'acquiesçais finalement d'un signe de tête avant d'accorder un baise-main à ma cavalière, afin de la conforter dans l'idée que je ne l'abandonnais pas. Tendant mon bras à Cassandra, j'avançais à contre coeur sur la piste : je ne voulais pas la toucher, quand je savais qu'elle était venue avec son amant. La jalousie, force plus puissante encore que l'amour, bouillait en mes veines et me rendait de glace. J'aurais pu pourtant lui dire qu'elle était magnifique, car dieu que malgré tout, je ne pouvais nier sa beauté éthérée, mais je me retenais néanmoins de m'étendre en compliments du genre : son cavalier très certainement avait du le lui dire nombre de fois ce soir, comme tous les soirs.
« Tu ne dois pas me regarder comme tu le fais. Ils se posent des questions. » fis-je alors non sans poser une main sur sa hanche, l'autre dans la sienne, et plantant mon regard sévère dans le sien alors que nous commencions la valse. Déviant finalement mon regard sur un point invisible à l'horizon, par-dessus l'épaule délicate de Cassandra, je continuais de murmurer d'une voix suave et grave, l'avertissant alors avec un peu trop de fermeté. « Ne bois plus ce qu'on te sert au bar, c'est alcoolisé. »
Mieux valait la mettre au courant directement, quitte à me prendre des réprimandes en pleine figure. Mais je ne désirais pas que ma belle Cassandra tombe malgré elle dans les affres de l'alcool, et ne se montre un peu trop affectueuse à mon encontre, et au devant de tout le monde.
J'avais donc tenté d'oublier l'attitude narquoise de Cassandra venant s'afficher avec son amant, je ne comprenais pas comment elle pouvait avoir l'audace de se montrer aussi proche de lui en public, quand elle me reniait moi. Peut-être était-ce la honte d'être si proche d'un junkie : je n'avais ni la douceur ni la bonne parole évangile de Tyler, je respirais la luxure et la provocation à plein nez, j'étais l'antithèse absolue de la perfection et du prince charmant. En somme je n'étais sortable que pour des occasions comme celles-ci où la bienséance était de rigueur – et encore – , ou bien seulement aux bras de filles faciles appartenant à mon monde. Las d'entendre les commères évoquer ma dernière aventure sensuelle avec la professeur de sortilèges dans la nouvelle boite de nuit, et les entendre affirmer avec délectation malsaine que Mademoiselle Ledoux tentait sans doute de flirter avec un maximum d'étudiants, je partis rejoindre un groupe d'amis proches, en compagnie de ma cavalière. Des jeunes filles en pâmoison ne tardèrent pas à nous rejoindre, et ce fut sous leurs roucoulements et leurs yeux brillants que je m'improvisais roi du petit groupe suspendu à mes lèvres. Après quelques rires échangés et quelques oeillades complices et amicales retrouvées, je me sentais mieux, et plus léger. Cassandra et son amant me semblaient si loin, que je ne pus m'empêcher de la détester lorsque je la vis s'approcher de nous non sans un sourire ravissant. Fallait-il qu'elle me nargue sur mon propre terrain, alors même qu'enfin je me sentais bien ? Je la toisais alors de mon regard glacé, tandis que ma mâchoire bien dessinée se raidissait de colère, malgré mon attitude impassible : son magnifique sourire amoureux acheva mon coeur qui cessa de battre... Je ne comprenais pas le jeu qu'elle jouait alors, pour la première fois de ma vie, j'étais incapable d'en saisir les règles.
« Savez-vous danser la valse, Mr. Whitaker ? »
« Ce genre de danse est plutôt réservé aux personnes de votre tranche d’âge, Miss Ledoux. »
Je ne relevais guère les dires de la brunette qui depuis son arrivée n'avait cessé de flirter subtilement avec moi, mon regard ambré détaillant Cassandra abandonnant toute douceur pour se faire menaçante. Cette attitude me rappela ce matin après notre nuit chaste où, ivre d'un alcool fraîchement bu, elle s'était montrée tout autant carnassière et tranchante. Déviant un instant mon regard glacé avant de le reposer sur mon amante, je compris alors que l'alcool l'avait quelque peu échauffée, pour la pousser ainsi à presque effrayer la brunette qui recula d'un pas.
« Alors j’espère que Lust se montrera assez généreux pour accorder une danse à une vieille femme comme moi. »
Sa main tendue vers moi, je ressentais une gêne néanmoins dissimulée et presque pleine de reproches envers mon amante qui me toisait d'un regard bien trop amoureux. J'observais alors du coin de l'oeil mes amis s'échanger des regards amusés et pleins de sous-entendus, et pouvais dès lors comprendre ce qu'ils pensaient : que le professeur de sortilèges, suite à notre danse sensuelle une semaine auparavant, me draguait sans détour. Demeurant de glace, je posais mes yeux noisettes par-dessus l'épaule de Cassandra, avant de répondre enfin d'un murmure suave et bas :
« Ce serait malpoli de ma part de voler le rôle de votre cavalier. Il doit vous attendre je suppose, professeur. »
Un ami Lufkin me donna alors un coup de coude peu discret non sans un toussotement, et de son point de vue je savais ce qu'il pensait : on ne refuse pas une danse à son professeur, c'est presque contraire à l'éthique étudiante, c'est manquer une occasion de se faire bien voir et gagner celle de se faire saquer par son professeur. Dans un soupir las que je réprimais néanmoins, j'acquiesçais finalement d'un signe de tête avant d'accorder un baise-main à ma cavalière, afin de la conforter dans l'idée que je ne l'abandonnais pas. Tendant mon bras à Cassandra, j'avançais à contre coeur sur la piste : je ne voulais pas la toucher, quand je savais qu'elle était venue avec son amant. La jalousie, force plus puissante encore que l'amour, bouillait en mes veines et me rendait de glace. J'aurais pu pourtant lui dire qu'elle était magnifique, car dieu que malgré tout, je ne pouvais nier sa beauté éthérée, mais je me retenais néanmoins de m'étendre en compliments du genre : son cavalier très certainement avait du le lui dire nombre de fois ce soir, comme tous les soirs.
« Tu ne dois pas me regarder comme tu le fais. Ils se posent des questions. » fis-je alors non sans poser une main sur sa hanche, l'autre dans la sienne, et plantant mon regard sévère dans le sien alors que nous commencions la valse. Déviant finalement mon regard sur un point invisible à l'horizon, par-dessus l'épaule délicate de Cassandra, je continuais de murmurer d'une voix suave et grave, l'avertissant alors avec un peu trop de fermeté. « Ne bois plus ce qu'on te sert au bar, c'est alcoolisé. »
Mieux valait la mettre au courant directement, quitte à me prendre des réprimandes en pleine figure. Mais je ne désirais pas que ma belle Cassandra tombe malgré elle dans les affres de l'alcool, et ne se montre un peu trop affectueuse à mon encontre, et au devant de tout le monde.
- InvitéInvité
Re: When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Dim 2 Mai 2010 - 17:24
Ce soir là, alors que je rayonnai de bonheur, alors qu’il me semblait enfin avoir atteint le nirvana spirituel, que mon cœur bondissait dans ma poitrine uniquement pour Lust, et n’aspirait qu’à entendre sa voix suave et douce, Lust semblait être aux antipodes de ce que je ressentais. Il n’y avait pas d’expression heureuse sur son doux visage, pas une seule lueur amoureuse ou ne serait-ce que tendre, dans ses yeux d’ambre, pas le moindre sourire sur ses lèvres crispées. Que lui arrivait-il ? Il semblait si froid, et si distant… Il avait une fois encore tout du brun ténébreux entouré de mystère, ce genre d’hommes dont raffolaient toutes les femmes, ce genre d’hommes à qui l’on cède absolument tout, ne serait-ce que pour un sourire ou une œillade… Ma main, toujours tendues vers lui, attendait une réponse, une caresse de la sienne, en vain cependant, mon bel amant ne semblait pas prêt à m’accorder cette danse. Je ne me lassai pas de le regarder amoureuse, sans me soucier de ceux qui nous entouraient. Il n’y avait que lui, et moi, dans cette sphère amoureuse que je lui offrais. Je n’avais d’yeux que pour lui, pour ses lèvres vermeilles et ses yeux pétillants et pourtant si froids. Avais-je fait une bêtise ? Je n’avais pourtant rien à me reprocher, bien au contraire, jamais ma vie n’avait été si parfaite qu’à ce moment présent, et je voulais partager mon bonheur avec l’homme de ma vie. Je le voulais lui, oui, lui et personne d’autre. Je le voulais aujourd’hui, demain, et après demain, nu dans mon lit, ou bien habillé, dans une ruelle, je le voulais tendre et bestial à la fois, amoureux et passionné… Mais avais-je le droit d’en demander autant ? Sans doute non… Alors je me contenterai de répondre au moindre de ses désires, de l’aimer plus que personne ne l’a jamais aimé. Les secondes passèrent, je retins mon souffle. Allait-il s’emparer de ma main, oui ou non ? Je sentais le regard des intrus autour de nous qui se posaient sur moi, l’air inquisiteur et moquer. Ils étaient tous jaloux, jaloux de la beauté transcendante de mon bel ange des Enfers, jaloux de sa prestance et de sa splendeur… Moi, je l’idolâtrais, je le portais haut dans mon estime, je l’admirais, je l’adorais, je l’adulais. Je l’aimais. Il était le Dieu de tous les Dieu, Zeus ou Jupiter, et que n’aurais-je pas fait pour être sa Vénus ou son Aphrodite ?
« Ce serait malpoli de ma part de voler le rôle de votre cavalier. Il doit vous attendre je suppose, professeur. »
Mon regard se perdit dans l’immensité du sien, alors que je n’arrivai pas à comprendre le sens de ses mots empoisonnés. Il se refusait à moi ? Il m’interdisait de goûter au délice de sa vue, m’interdisait de l’effleurer, de le regarder ? Merlin, qu’avais-je fais pour mériter pareille punition ? Le pire des châtiments était bien celui d’être privé de son oxygène, et déjà, je sentais mes poumons se comprimer et étouffer peu à peu sous l’expression impassiblement glaciale de mon Lust. J’étais perdue, je ne comprenais pas ce qu’il avait bien pu se passer entre notre dernière journée ensemble et aujourd’hui, il m’avait semblé que tout allait pour le mieux, pourtant… J’allais retirer ma main, lorsque je vis l’un des camarades de Lust lui donner un coup de coude dans les côtes, pour le persuader de m’accorder cette danse. C’était un lufkin, et comme beaucoup d’entre eux, l’opportunisme était dans ses gènes. On ne refuse pas une danse à un professeur, surtout lorsque cela peut vous rapporter des bonnes notes. Malgré tout, je fus reconnaissante au garçon, de participer à mon bonheur, et je lui adresser un sourire doux et reconnaissant, tandis que Lust me tendait finalement un bras dont je m’emparai avec douceur et grâce. Avant de rejoindre la piste de danse, je m’adressai une dernière fois au Lufkin, de ma voix calme et légère « Réservez moi votre prochaine danse, Mr. Hepburn. » Il m’adressa un sourire splendide en retour, et je ne pu m’empêcher de me demander comment il faisait pour avoir des dents si blanches. Je ne pus cependant pas lui poser la question, car déjà, mon bel amant aux allures de banquises m’entraînait déjà au centre de la piste de danse. Il y avait déjà de nombreux couples qui valsaient avec plus ou moins de grâce et de légèreté, tous avaient cependant un sourire émerveillé et heureux. Mon bras entremêlé au sien semblait le déranger, et il faisait absolument tout pour que nous nous effleurions le moins possible. Mon sourire rayonnant s’était ternis, mais avait cependant gardé sa teinte amoureuse. A la manière d’une enfant que l’on gronde sans qu’elle ne sache pourquoi, je culpabilisai pour quelque chose que je n’avais pas fait, et que je ne savais pas. Pourquoi, diable, était-il si distant ? Je l’aimais tant que ce fossé entre nous m’achevait à petit feu. Dans mes veines, l’alcool continuait de couler à flot, éveillant mes sens un peu plus, mais endormant mon cerveau. Le brouhaha était incessant et me donnait mal à la tête, et tout semblait tourner autour de moi. Enfin, nous atteignîmes un espace vide de la piste de danse, et Lust sembla décider que c’était un très bon endroit pour commencer à danser. Me plaçant face à lui, je lui adressai pour l’énième fois un sourire resplendissant d’amour et de tendresse, accompagnée d’un regard tout aussi passionné et ardent. Il serait enfin obligé de poser ses mains sur mon corps, et je pourrai alors me délecter des frissons qu’il m’arracherait de ses doigts habiles, du moins, était-ce ce que je pensais…
« Tu ne dois pas me regarder comme tu le fais. Ils se posent des questions. »
Il avait dit cela d’un air gêné, comme s’il avait honte de nous. Pourquoi voulait-il à tout prix nous cacher ? Sous l’influence de l’alcool, je ne réalisais pas à quel point notre couple était menacé, et à quel point je devais faire attention de ne pas réveiller les soupçons déjà bien animés. J’hochais la tête d’un air perdu, arquant un sourcil inquiet, j’observai les gens autour de nous qui avaient posé leur regard curieux sur nos deux silhouettes. La main de Lust se posa enfin sur ma hanche frissonnante, et j’appréciai se contact avec l’appétence d’un miséreux n’ayant pas mangé depuis des jours entiers. Son autre main s’empara de la mienne, et je resserrai mes doigts autour des siens avec une envie que je ne cachais pas, avant de lui adresser un nouveau sourire, que j’essayai de rendre moins amoureux, en vain. Je ne répondis cependant, rien baissant les yeux sur mes pieds, navrée de faire ainsi honte à mon bel amant. Lorsque je les relevai finalement, Lust ne me regardait plus et avait posé son regard sur quelqu’un, sans doute, derrière moi. Je n’osai me retourner pour savoir qui avait la chance d’attirer l’attention de mon bel amant, et fulminai déjà de jalousie quant à la belle donzelle qu’il reluquait sans doute. Dieu, que ma paranoïa n’avait pas d’égale, lorsque j’étais sous l’emprise de l’alcool. Je ne dis rien cependant, bien trop occupée à lui plaire et me faire pardonner cette faute dont je ne connaissais rien, mais qu’il me reprochait ardemment. Finalement, il reprit la parole de sa voix basse et suave, teinté d’une sévérité que je ne compris pas.
« Ne bois plus ce qu'on te sert au bar, c'est alcoolisé. »
C’était donc cela, cette amertume dans le jus de pomme ? Etrangement, je n’en étais même pas surprise. Bien au contraire, ce qui m’aurait étonné c’était que les élèves se satisfassent de quelques nectars de fruits et autres madeleines sympathiques pour un club du troisième âge. Je ne savais pas comment réagir à cette révélation. Certes, je m’étais fait le serment de ne plus boire, mais maintenant, c’était trop tard, et tout était de la faute des élèves qui avaient fait cela, pas de la mienne. Hochant la tête d’un air compréhensif, je jetai un bref coup d’œil en direction du bar et avisait d’un air circonspect le petit sourire malicieux du barman. « Ce n’est pas de ma faute mon amour, c’est la faute à ceux qui ont mit de l’alcool. Tu ne le diras pas à mon groupe de soutiens, hein, que j’ai un petit peu bu ? » Mes yeux se firent suppliants, et inquiets. Oui, j’avais peur que mon groupe de soutiens pour les alcooliques ne découvre que j’avais succombé à la tentation, et ne me fasse des reproches. Lust m’avait promis de m’aider à tenir mon non-alcoolisme, le soir de nos retrouvailles, et je comptais bien lui rappeler sa parole. « Je te le promets », m’avait-il dit. Une moue enfantine et triste se dessina sur mon visage, tandis que je paniquai à l’idée même d’être jugée et critiquée par mon groupe. Le suppliant encore quelques instants du regard, je finis par changer totalement d’expression : j’étais plus lunatique que jamais, et cela trahissait mon état d’ivresse. Encore un sourire amoureux, et enfin, je repris la parole avec douceur.
« Me robe te plait ? Je l’ai achetée en espérant que tu la trouves à ton goût… »
Pourquoi Diable l’alcool ne pouvait pas m’empêcher de dire la vérité ? Bien sûr que j’avais acheter cette robe dans l’unique but de plaire à Lust, mais ce n’est pas le genre de chose que l’on dit, habituellement, on attend simplement que son amant vous complimente sur votre tenue. Ce que je ne dis pas cependant, dieu soit loué, c’était que j’avais fait passé pratiquement toutes mes économies dans cette robe qui n’était pas de couturier, c’est vous dire comme mon budget était limité. Il ne me restait plus grand-chose, mais j’espérai au moins avoir tapé dans l’œil de mon bel amant, et lui décrocher un sourire.
« Tu es magnifique, mon amour. »
« Ce serait malpoli de ma part de voler le rôle de votre cavalier. Il doit vous attendre je suppose, professeur. »
Mon regard se perdit dans l’immensité du sien, alors que je n’arrivai pas à comprendre le sens de ses mots empoisonnés. Il se refusait à moi ? Il m’interdisait de goûter au délice de sa vue, m’interdisait de l’effleurer, de le regarder ? Merlin, qu’avais-je fais pour mériter pareille punition ? Le pire des châtiments était bien celui d’être privé de son oxygène, et déjà, je sentais mes poumons se comprimer et étouffer peu à peu sous l’expression impassiblement glaciale de mon Lust. J’étais perdue, je ne comprenais pas ce qu’il avait bien pu se passer entre notre dernière journée ensemble et aujourd’hui, il m’avait semblé que tout allait pour le mieux, pourtant… J’allais retirer ma main, lorsque je vis l’un des camarades de Lust lui donner un coup de coude dans les côtes, pour le persuader de m’accorder cette danse. C’était un lufkin, et comme beaucoup d’entre eux, l’opportunisme était dans ses gènes. On ne refuse pas une danse à un professeur, surtout lorsque cela peut vous rapporter des bonnes notes. Malgré tout, je fus reconnaissante au garçon, de participer à mon bonheur, et je lui adresser un sourire doux et reconnaissant, tandis que Lust me tendait finalement un bras dont je m’emparai avec douceur et grâce. Avant de rejoindre la piste de danse, je m’adressai une dernière fois au Lufkin, de ma voix calme et légère « Réservez moi votre prochaine danse, Mr. Hepburn. » Il m’adressa un sourire splendide en retour, et je ne pu m’empêcher de me demander comment il faisait pour avoir des dents si blanches. Je ne pus cependant pas lui poser la question, car déjà, mon bel amant aux allures de banquises m’entraînait déjà au centre de la piste de danse. Il y avait déjà de nombreux couples qui valsaient avec plus ou moins de grâce et de légèreté, tous avaient cependant un sourire émerveillé et heureux. Mon bras entremêlé au sien semblait le déranger, et il faisait absolument tout pour que nous nous effleurions le moins possible. Mon sourire rayonnant s’était ternis, mais avait cependant gardé sa teinte amoureuse. A la manière d’une enfant que l’on gronde sans qu’elle ne sache pourquoi, je culpabilisai pour quelque chose que je n’avais pas fait, et que je ne savais pas. Pourquoi, diable, était-il si distant ? Je l’aimais tant que ce fossé entre nous m’achevait à petit feu. Dans mes veines, l’alcool continuait de couler à flot, éveillant mes sens un peu plus, mais endormant mon cerveau. Le brouhaha était incessant et me donnait mal à la tête, et tout semblait tourner autour de moi. Enfin, nous atteignîmes un espace vide de la piste de danse, et Lust sembla décider que c’était un très bon endroit pour commencer à danser. Me plaçant face à lui, je lui adressai pour l’énième fois un sourire resplendissant d’amour et de tendresse, accompagnée d’un regard tout aussi passionné et ardent. Il serait enfin obligé de poser ses mains sur mon corps, et je pourrai alors me délecter des frissons qu’il m’arracherait de ses doigts habiles, du moins, était-ce ce que je pensais…
« Tu ne dois pas me regarder comme tu le fais. Ils se posent des questions. »
Il avait dit cela d’un air gêné, comme s’il avait honte de nous. Pourquoi voulait-il à tout prix nous cacher ? Sous l’influence de l’alcool, je ne réalisais pas à quel point notre couple était menacé, et à quel point je devais faire attention de ne pas réveiller les soupçons déjà bien animés. J’hochais la tête d’un air perdu, arquant un sourcil inquiet, j’observai les gens autour de nous qui avaient posé leur regard curieux sur nos deux silhouettes. La main de Lust se posa enfin sur ma hanche frissonnante, et j’appréciai se contact avec l’appétence d’un miséreux n’ayant pas mangé depuis des jours entiers. Son autre main s’empara de la mienne, et je resserrai mes doigts autour des siens avec une envie que je ne cachais pas, avant de lui adresser un nouveau sourire, que j’essayai de rendre moins amoureux, en vain. Je ne répondis cependant, rien baissant les yeux sur mes pieds, navrée de faire ainsi honte à mon bel amant. Lorsque je les relevai finalement, Lust ne me regardait plus et avait posé son regard sur quelqu’un, sans doute, derrière moi. Je n’osai me retourner pour savoir qui avait la chance d’attirer l’attention de mon bel amant, et fulminai déjà de jalousie quant à la belle donzelle qu’il reluquait sans doute. Dieu, que ma paranoïa n’avait pas d’égale, lorsque j’étais sous l’emprise de l’alcool. Je ne dis rien cependant, bien trop occupée à lui plaire et me faire pardonner cette faute dont je ne connaissais rien, mais qu’il me reprochait ardemment. Finalement, il reprit la parole de sa voix basse et suave, teinté d’une sévérité que je ne compris pas.
« Ne bois plus ce qu'on te sert au bar, c'est alcoolisé. »
C’était donc cela, cette amertume dans le jus de pomme ? Etrangement, je n’en étais même pas surprise. Bien au contraire, ce qui m’aurait étonné c’était que les élèves se satisfassent de quelques nectars de fruits et autres madeleines sympathiques pour un club du troisième âge. Je ne savais pas comment réagir à cette révélation. Certes, je m’étais fait le serment de ne plus boire, mais maintenant, c’était trop tard, et tout était de la faute des élèves qui avaient fait cela, pas de la mienne. Hochant la tête d’un air compréhensif, je jetai un bref coup d’œil en direction du bar et avisait d’un air circonspect le petit sourire malicieux du barman. « Ce n’est pas de ma faute mon amour, c’est la faute à ceux qui ont mit de l’alcool. Tu ne le diras pas à mon groupe de soutiens, hein, que j’ai un petit peu bu ? » Mes yeux se firent suppliants, et inquiets. Oui, j’avais peur que mon groupe de soutiens pour les alcooliques ne découvre que j’avais succombé à la tentation, et ne me fasse des reproches. Lust m’avait promis de m’aider à tenir mon non-alcoolisme, le soir de nos retrouvailles, et je comptais bien lui rappeler sa parole. « Je te le promets », m’avait-il dit. Une moue enfantine et triste se dessina sur mon visage, tandis que je paniquai à l’idée même d’être jugée et critiquée par mon groupe. Le suppliant encore quelques instants du regard, je finis par changer totalement d’expression : j’étais plus lunatique que jamais, et cela trahissait mon état d’ivresse. Encore un sourire amoureux, et enfin, je repris la parole avec douceur.
« Me robe te plait ? Je l’ai achetée en espérant que tu la trouves à ton goût… »
Pourquoi Diable l’alcool ne pouvait pas m’empêcher de dire la vérité ? Bien sûr que j’avais acheter cette robe dans l’unique but de plaire à Lust, mais ce n’est pas le genre de chose que l’on dit, habituellement, on attend simplement que son amant vous complimente sur votre tenue. Ce que je ne dis pas cependant, dieu soit loué, c’était que j’avais fait passé pratiquement toutes mes économies dans cette robe qui n’était pas de couturier, c’est vous dire comme mon budget était limité. Il ne me restait plus grand-chose, mais j’espérai au moins avoir tapé dans l’œil de mon bel amant, et lui décrocher un sourire.
« Tu es magnifique, mon amour. »
- InvitéInvité
Re: When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Dim 2 Mai 2010 - 21:05
Nos coeurs auraient du battre à l'unisson, s'alléger d'un bonheur partagé, d'un amour sans faille, d'une passion embrasée. J'aurais du poser mes yeux sur elle avec tendresse, sentir mon myocarde se noyer sous des battements irréguliers emportés par une vague d'affection infinie, mais je ne sentais mon palpitant que se faire porteur de venin, de jalousie, de colère froide. L'ombrage insupportable de ce doute ancré en moi me rendait mauvais, plus que jamais ; si j'avais toujours été intimement persuadé que Cassandra me tromperait de nouveau, je ne pensais pas être un jour confronté à la réalité concrète de son infidélité. Pourquoi me regardait-elle avec tant d'amour quand je n'aspirais plus qu'à lui souffler avec venin tout mon trouble, tout mon malheur, toutes mes incertitudes. Pourquoi avec lui, pourquoi pas moi, et pourquoi ces grands yeux si beaux et larmoyants d'une tendresse infinie, alors que probablement elle revenait du lit chaleureux de son amant. Encore et toujours, des images de Paris venaient se heurter en écho dans mes pensées sombres sur le son de la valse emportée : Paris, ville stupide dont les rues prisées les avait vu se promener main dans les mains, dont les plus beaux hôtels les avaient vus se donner l'un à l'autre, dont l'arc de Triomphe s'était ri de moi et de ma défaite tandis que mon ancienne amante infidèle parcourait la capitale des amoureux avec son autre étudiant. Son tendre, son beau, son doux étudiant, celui qui n'avait aucun défaut, celui dont la vie saine et droite pouvait aspirer à lui desservir au statut de saint, celui dont on ne pouvait rien reprocher. Ville stupide, idylle stupide, coeur stupide. Je me sentais imbécile face à cette femme qui m'avait trompé, et qui me trompait encore sous mes yeux, je me sentais idiot d'y avoir cru, je me sentais absurde de m'être perdu dans la passion amoureuse et de me savoir capable de flancher même ce soir pour ses beaux yeux. Voilà pourquoi, mot pour mot, pensée pour pensée, sentiment pour sentiment, je ne pouvais demeurer que glace et froid hivernal, et ne plus être amant chaleureux. Mon coeur tout entier battait d'une douleur enfiellée remontant jusqu'à ma gorge qu'elle serra d'avantage, oppressant ma cage thoracique avec férocité, raidissant ma mâchoire bien dessinée, glaçant ma main ferme que j'avais à présent dans celle de ma cavalière éphémère. Ma voix habituellement lascive et sensuelle à son encontre, lui apportant parole tendre, amoureuse ou crue et lubrique lors de nos instants plus intimes, s'était faite dure et implacable tandis que je la reprenais avec sévérité. Mes mots tranchants semblèrent l'atteindre de plein coeur, car frêle et fébrile, Cassandra baissa le regard au sol comme une enfant que l'on vient réprimander ; et si habituellement cette vision m'aurait étreint le myocarde avec volupté, je n'étais plus habité que d'une froide indifférence à glacer les sangs. Relevant finalement son regard bleu océan sur moi, bien que je ne la toisais pas en retour, je pouvais sentir son sourire amoureux et rayonnant se tourner vers ma personne, tandis qu'elle renchérit d'une sincérité touchante qui aurait pu m'émouvoir si je ne me sentais pas aussi trompé.
« Ce n’est pas de ma faute mon amour, c’est la faute à ceux qui ont mit de l’alcool. Tu ne le diras pas à mon groupe de soutiens, hein, que j’ai un petit peu bu ? »
« Je sais bien que ce n'est pas de ta faute. » soufflais-je alors d'une voix moins stricte et légèrement plus chaleureuse. Dans le fond, je me savais égoïste de ne pas avoir pensé à Cassandra lorsque j'avais proposé de verser subrepticement un peu d'alcool dans les jus de fruits pas assez capiteux à mon goût. J'aurais du, pourtant, moi qui lui avais promis de l'aider... Et à m'entendre alors, il me semblait déjà que j'aurais du faire beaucoup de chose envers Cassandra : étais-je égocentrique au point d'en demeurer au stade du 'je devrais' , pour ne pas passer à l'acte ? Je secouais brièvement la tête afin de sortir toutes ces réflexion de mes pensées, non sans continuer la danse d'un pas mené parfait, et reposant mes yeux noisettes dans les siens. « ... Je ne dirais rien. » achevais-je alors pour mieux la rassurer.
« Me robe te plait ? Je l’ai achetée en espérant que tu la trouves à ton goût… »
Je me haïssais alors, de l'aimer au point de finalement esquisser un bref sourire malgré ma rancoeur et ma jalousie maladive. Cassandra, échauffée par l'alcool, était néanmoins touchante de sincérité tendre, et venait d'atteindre mon palpitant venimeux pour mieux venir l'adoucir quelque peu. L'ange blond avait tout de la maladresse émouvante d'un enfant ne comprenant pas sa faute, et bien que son attitude candide faisait battre mon myocarde d'un élan amoureux malgré moi, je ne pouvais tout de même pas me résigner à lui scander ici et devant tout le monde, le trouble et les doutes qui m'animaient.
« Bien sûr qu'elle est à mon goût, c'est toi qui la porte. » fis-je d'une voix aussi tendre que glaçante néanmoins.
« Tu es magnifique, mon amour. »
Je ne répondis pas quant à son compliment, bien que mes yeux d'ambre et d'or se posèrent sur elle avec intensité, bien que je mourrais d'envie d'en finir avec cette jalousie rongeant mon coeur et le laissant à l'agonie, bien que je sentais malgré moi les troubles amoureux assaillir mon corps. Je demeurais par ailleurs taciturne tout le long de la valse, mon regard ne quittant plus le sien, comme cherchant à sonder son âme, lui arracher des monceaux de vérité, la faire parler, la faire craquer. Mais rien ne vint. Je ne récoltais que ses œillades amoureuses et épanouies qui parvenaient à passer outre le mur de glace de mes pupilles froides. Enfin, la valse s'acheva, et je desserrais ma main de la sienne avant de me pencher à son oreille et de lui susurrer brièvement un : « Ne bois plus. », afin de la rappeler à ma première recommandation, chose plutôt délicate au vu de son état d'ébriété quelque peu avancé. Je me redressais finalement avant de la saluer d'un signe de tête avec prestance :
« Bonne soirée professeur. »
Lui accordant un dernier regard, je tournais les talons pour venir retrouver mon groupe d'amis initial, tentant de ne plus reposer mes yeux sur Cassandra de toute la soirée. La voir avec son autre amant me serait insupportable.
La soirée finalement parvint à alléger mes doutes qu'à moitié, et lorsque cette dernière fut achevée, je raccompagnais galamment ma cavalière avant de revenir au dehors, fumant pensivement une cigarette comme je laissais mes rétines vagabonder sur l'encre dense de la nuit fraîche. J'avais pitoyable allure, dans mon habit de prince venant rehausser ma prestance, l'âme en peine et le doute au fond des yeux. Mais je pensais à elle, à lui, à eux... Et l'espace d'un instant, qui dura de trop longues minutes, j'en vins à me demander si finalement revenir vers elle n'était pas une erreur. Au vu de mon coeur qui saignait d'amour autant que de douleur, il me semblait que, peut-être, il était plus raisonnable de finalement mettre fin à notre idylle dès à présent. Je ne supportais plus ces rumeurs, je ne supportais plus ces pensées, je ne supportais plus de les voir s'afficher au grand jour, dans des sourires qu'ils s'offraient et une proximité tactile. Fermant un instant mes paupières, je laissais s'échapper une dernière fumée blanchâtre de mes lèvres, qui s'évapora sous la brise fraîche nocturne, et tournais les talons afin de retrouver la chaleur de l'intérieur. Ayant hésité trop longtemps à me rendre dans les appartements de Cassandra après le bal comme prévu, mes pensées sombres avaient achevé de me décider : au pire, je tomberais sur elle et son amant. Au mieux, je pourrais avoir une discussion sérieuse avec elle et lui soumettre mes doutes et mes troubles meurtris. Ce fut donc d'un regard absent que je traversais les couloirs, âme en peine et spectre amoureux, avant de finalement frapper à sa porte avant bien sûr de m'assurer que personne n'était dans les environs. Voyant que Cassandra tardait à m'ouvrir, mais entendant quelques bruits venant derrière la porte, je finis par ouvrir cette dernière, fort heureusement non hermétiquement scellée. Passant ma tête brune par l'entrebâillement, je passais le seuil avant d'aviser le salon et de refermer derrière moi.
« Cassie ? » soufflais-je alors, d'un surnom que je prononçais pour la première fois et qui avait naturellement passé la barrière de mes lèvres.
Entendant quelques bruissements venant de sa chambre, je m'avançais vers cette dernière non sans un froncement de sourcils interrogatif, mon regard se posant alors sur la silhouette frêle de Cassandra tentant d'enlever très maladroitement sa robe de soirée. L'alcool coulant encore à flot dans ses veines, je la voyais se débattre avec la fermeture qu'elle essayait d'attraper, en vain.
« Laisse... » soufflais-je alors d'une voix peut-être un peu trop froide, m'avançant vers elle afin de l'aider à se déshabiller, pour mieux la laisser s'assoupir sur son lit par la suite.
« Ce n’est pas de ma faute mon amour, c’est la faute à ceux qui ont mit de l’alcool. Tu ne le diras pas à mon groupe de soutiens, hein, que j’ai un petit peu bu ? »
« Je sais bien que ce n'est pas de ta faute. » soufflais-je alors d'une voix moins stricte et légèrement plus chaleureuse. Dans le fond, je me savais égoïste de ne pas avoir pensé à Cassandra lorsque j'avais proposé de verser subrepticement un peu d'alcool dans les jus de fruits pas assez capiteux à mon goût. J'aurais du, pourtant, moi qui lui avais promis de l'aider... Et à m'entendre alors, il me semblait déjà que j'aurais du faire beaucoup de chose envers Cassandra : étais-je égocentrique au point d'en demeurer au stade du 'je devrais' , pour ne pas passer à l'acte ? Je secouais brièvement la tête afin de sortir toutes ces réflexion de mes pensées, non sans continuer la danse d'un pas mené parfait, et reposant mes yeux noisettes dans les siens. « ... Je ne dirais rien. » achevais-je alors pour mieux la rassurer.
« Me robe te plait ? Je l’ai achetée en espérant que tu la trouves à ton goût… »
Je me haïssais alors, de l'aimer au point de finalement esquisser un bref sourire malgré ma rancoeur et ma jalousie maladive. Cassandra, échauffée par l'alcool, était néanmoins touchante de sincérité tendre, et venait d'atteindre mon palpitant venimeux pour mieux venir l'adoucir quelque peu. L'ange blond avait tout de la maladresse émouvante d'un enfant ne comprenant pas sa faute, et bien que son attitude candide faisait battre mon myocarde d'un élan amoureux malgré moi, je ne pouvais tout de même pas me résigner à lui scander ici et devant tout le monde, le trouble et les doutes qui m'animaient.
« Bien sûr qu'elle est à mon goût, c'est toi qui la porte. » fis-je d'une voix aussi tendre que glaçante néanmoins.
« Tu es magnifique, mon amour. »
Je ne répondis pas quant à son compliment, bien que mes yeux d'ambre et d'or se posèrent sur elle avec intensité, bien que je mourrais d'envie d'en finir avec cette jalousie rongeant mon coeur et le laissant à l'agonie, bien que je sentais malgré moi les troubles amoureux assaillir mon corps. Je demeurais par ailleurs taciturne tout le long de la valse, mon regard ne quittant plus le sien, comme cherchant à sonder son âme, lui arracher des monceaux de vérité, la faire parler, la faire craquer. Mais rien ne vint. Je ne récoltais que ses œillades amoureuses et épanouies qui parvenaient à passer outre le mur de glace de mes pupilles froides. Enfin, la valse s'acheva, et je desserrais ma main de la sienne avant de me pencher à son oreille et de lui susurrer brièvement un : « Ne bois plus. », afin de la rappeler à ma première recommandation, chose plutôt délicate au vu de son état d'ébriété quelque peu avancé. Je me redressais finalement avant de la saluer d'un signe de tête avec prestance :
« Bonne soirée professeur. »
Lui accordant un dernier regard, je tournais les talons pour venir retrouver mon groupe d'amis initial, tentant de ne plus reposer mes yeux sur Cassandra de toute la soirée. La voir avec son autre amant me serait insupportable.
La soirée finalement parvint à alléger mes doutes qu'à moitié, et lorsque cette dernière fut achevée, je raccompagnais galamment ma cavalière avant de revenir au dehors, fumant pensivement une cigarette comme je laissais mes rétines vagabonder sur l'encre dense de la nuit fraîche. J'avais pitoyable allure, dans mon habit de prince venant rehausser ma prestance, l'âme en peine et le doute au fond des yeux. Mais je pensais à elle, à lui, à eux... Et l'espace d'un instant, qui dura de trop longues minutes, j'en vins à me demander si finalement revenir vers elle n'était pas une erreur. Au vu de mon coeur qui saignait d'amour autant que de douleur, il me semblait que, peut-être, il était plus raisonnable de finalement mettre fin à notre idylle dès à présent. Je ne supportais plus ces rumeurs, je ne supportais plus ces pensées, je ne supportais plus de les voir s'afficher au grand jour, dans des sourires qu'ils s'offraient et une proximité tactile. Fermant un instant mes paupières, je laissais s'échapper une dernière fumée blanchâtre de mes lèvres, qui s'évapora sous la brise fraîche nocturne, et tournais les talons afin de retrouver la chaleur de l'intérieur. Ayant hésité trop longtemps à me rendre dans les appartements de Cassandra après le bal comme prévu, mes pensées sombres avaient achevé de me décider : au pire, je tomberais sur elle et son amant. Au mieux, je pourrais avoir une discussion sérieuse avec elle et lui soumettre mes doutes et mes troubles meurtris. Ce fut donc d'un regard absent que je traversais les couloirs, âme en peine et spectre amoureux, avant de finalement frapper à sa porte avant bien sûr de m'assurer que personne n'était dans les environs. Voyant que Cassandra tardait à m'ouvrir, mais entendant quelques bruits venant derrière la porte, je finis par ouvrir cette dernière, fort heureusement non hermétiquement scellée. Passant ma tête brune par l'entrebâillement, je passais le seuil avant d'aviser le salon et de refermer derrière moi.
« Cassie ? » soufflais-je alors, d'un surnom que je prononçais pour la première fois et qui avait naturellement passé la barrière de mes lèvres.
Entendant quelques bruissements venant de sa chambre, je m'avançais vers cette dernière non sans un froncement de sourcils interrogatif, mon regard se posant alors sur la silhouette frêle de Cassandra tentant d'enlever très maladroitement sa robe de soirée. L'alcool coulant encore à flot dans ses veines, je la voyais se débattre avec la fermeture qu'elle essayait d'attraper, en vain.
« Laisse... » soufflais-je alors d'une voix peut-être un peu trop froide, m'avançant vers elle afin de l'aider à se déshabiller, pour mieux la laisser s'assoupir sur son lit par la suite.
- InvitéInvité
Re: When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Dim 2 Mai 2010 - 22:19
« Je sais bien que ce n'est pas de ta faute. »
S’il le savait, alors, c’était le principal. Être innocente à ses yeux suffisait à me disculper, puisque lui seul comptait et que je n’avais de comptes à rendre qu’à lui. Je voulais qu’il sache que je n’avais pas bu de l’alcool sciemment, on m’avait piégé, c’était un complot. Peut être était-ce Merlin qui me testait ? Ou bien un complot s’était formé à mon encontre, pour que le professeur alcoolique que j’étais son renvoyé. Peut être qu’au fond, être renvoyée serait pour Lust et moi la meilleure issue. Nous pourrions vivre notre histoire au grand jour, nous pourrions nous balader dans les rues ensoleillées de Norwich, main dans la main, sans jamais avoir peur du regard des autres portés sur nous. Nous pourrions nous embrasser devant tout le monde, sans gêne, sans retenue… Tout serait tellement différent. Certes, j’aimais mon travail, après tout, c’était grâce à lui que j’avais rencontré Lust, mais pour Lust, encore une fois, j’étais prête à tout, et il lui aurait suffit de me demander de quitter mon travail pour vivre notre idylle au grand jour pour que je le fasse sans broncher. Que n’aurais-je pas fait par amour pour lui ? Sa voix s’était faite moins sévère, plus douce, et j’aperçu dedans une lueur d’espoir de me faire pardonner ce crime que je n’avais finalement pas commis. Je me demandais bien qui avait pu mettre cet alcool dans les jus de fruit, et en voulait au petit malin qui avait fait s’effondrer tous les efforts que j’avais fournis ces derniers mois. Tant pis, le mal était fait, et peut être le fin mot de l’histoire ressortirait-il dans la semaine : je pourrais alors punir le coupable. Intriguée, je plongeai mes yeux dans ceux de mon amant, dans l’espoir d’y découvrir la vérité. Après tout, Lust savait absolument tout des mauvais coups, peut être était-il au courant et savait qui était le petit malin qui s’était amusé à alcooliser les boissons. Cependant, il ne me dit rien, et je me contentai de lui sourire amoureusement. « ... Je ne dirais rien. » Je lui offris un nouveau sourire éclatant de blancheur et de douceur, lorsqu’il m’assura qu’il ne dirait rien. Je ne voulais pas que l’on me mette à la porte pour avoir sombré à nouveau, surtout quand ce n’était pas de ma faute. Heureusement que mon Lust m’aimait et me protégeait de tous ces méchants qui voulaient me voir flancher. Je les détestais tous, de toute façon. Je n’aimais que Lust, oui, rien que lui, parce qu’à mes yeux, plus que tout autre, il est divinement parfait. J’étais en admiration devant sa prestance et sa beauté astrale, et n’en pouvait plus de fantasmer encore et toujours sur son corps d’Apollon. M’aimait-il ? Il ne me l’avait pas redit depuis notre rupture, je savais pourquoi d’ailleurs, mais je devais avouer que j’en souffrais plus que tout. J’avais peur que l’idée saugrenue ne lui vienne de le dire à une autre, et ciel que j’en aurais souffert. J’avais confiance en lui, il ne pouvait pas faire cela, tout allait si bien entre nous.
Mes yeux ne pouvaient se décrocher des siens, et je tombai dans son regard profond tête baissée, d’un amour sans faille et sans pareil. Jamais je n’avais ressenti sensation si intense, sans doute sublimée par l’alcool dans mes veines. Finalement, la conversation dériva sur ma tenue, et j’espérai secrètement que je lui plaisais plus que toute autre. Oh, bien sûr, je n’avais pas ces robes de grands couturiers hors de prix qu’arboraient les autres demoiselles, je n’avais pas de diamants pendus aux oreilles, ni de collier d’or blanc et de perles de nacrées, je n’avais qu’un bout de tissu sans marque et pourtant qui m’avait coûté bien cher, et quelques bijoux de quincailles acheté quelques livres sur les marchés moldus. Mais malgré tout, j’avais le secret espoir de lui plaire, d’être à son goût, de lui paraître séduisante. Retenant ma respiration, une fois encore, je tendis l’oreille, espérant plus que jamais qu’il m’adresse un sourire, amusé, amoureux, charmeur, ironique, peu importait, du moment qu’il s’agissait d’un de ses sourires. Enfin, ses lèvres splendides s’étirèrent doucement, et firent naître un petit sourire, bref, mais bien présent, qui me fit littéralement fondre de bonheur. Je crois que je me serais jetée sur lui sur le champ, pour le cribler de mille et uns baisers s’il ne m’avait pas demandé de bien me tenir quelques minutes plutôt. Je lui rendis l’un des miens éperdument amoureux, tandis que mes oreilles se délectaient déjà de ses mots tendres et pourtant si froids qu’ils me laissèrent pensive.
« Bien sûr qu'elle est à mon goût, c'est toi qui la porte. »
J’affichai une mine plus amoureuse encore et confuse. C’était adorable, et tellement bon d’entendre son amant murmurer que vous lui plaisait. A mes yeux, ma relation avec Lust était une perpétuelle lutte pour le garder, pour le séduire et le conquérir encore et toujours. Toutes les autres étaient tellement belles et jeunes que je devais mettre toutes les chances de mon côté pour plaire au prince de Hungcalf, quitte à y mettre toutes mes économies. J’implosai de bonheur sous son compliment, et éclatait de mon rire cristallin lorsqu’enfin je lui susurrai tendrement qu’il était magnifique. Le mot était faible, bien sûr, mais mon cerveau imbibé d’alcool ne me permettait pas de trouver de mot plus fort encore. De toute façon, le dictionnaire même ne m’offrait pas la possibilité de le qualifier à sa juste valeur. Il était Lust, tout simplement, et tout ce que cela incluait : il était parfait à mes yeux. La valse continuait à bon train, et nos pas s’enchaînaient les uns après les autres dans une harmonie paisible et délicieuse. Il me sembla que nos deux corps étaient faits pour s’imbriquer, que notre danse n’était en réalité que l’ondulation d’un seul et même être. Je voulais faire un, avec lui, spirituellement, physiquement. Ma main se resserra amoureusement dans la sienne, tandis que je me délectai de ce contact qui me faisait chastement frissonner. Au bout de plusieurs minutes qui me semblèrent que trop courte, la valse cessa, et je dus abandonner les bras de mon âme sœur. Il se pencha vers moi, murmura doucement « Ne bois plus. » Avant de s’éloigner et de me souhaiter de passer une bonne soirée. Comment passer une bonne soirée lorsque je n’étais pas avec lui ? Quand je n’avais pas l’exclusivité de ses regards, de ses mots, de ses sourires ? Car plus une seule fois de la soirée, Lust ne daigna poser son regard sur moi, et mon cœur se pinça à cette pensée. La soirée se déroula dans la joie et l’allégresse, tandis que j’acceptai quand même les verres que les élèves m’offraient. J’accordai quelques danses à mes collègues et mes élèves, lorsqu’enfin, la fête s’acheva. Un collègue fort aimable décida de me ramener à mon appartement, sans doute désirait-il plus, si affinités, mais je ne lui en laissais pas l’occasion, car, une fois dans devant la porte de mon appartement, j’y pénétrai et le laissai sur le seuil. Riant aux éclats, je l’entendis grogner et me supplier de lui ouvrir, je ne le fis pas cependant, et me dirigeai allègrement jusqu’à ma chambre.
Etrangement, je n’étais pas fatiguée, j’étais excitée, et n’avais pas envie de dormir. Heureusement, que mon Lust devait me rejoindre dans mon appartement, c’était ce que nous avions convenu la veille du bal, afin de fêter la fin de la soirée comme il se devait. Mon corps enflammé de désirs lubriques attendait patiemment les caresses de Lust. Ce dernier se faisait attendre cependant. Soupirant, je jetai un coup d’œil à mon reflet : j’avais les cheveux en bataille, les joues rouges, un sourire béat au coin des lèvres. J’étais celle que j’étais réellement, sans secret ni mystère. Passant une main dans ma chevelure bonde et emmêlée, je pestai contre moi-même, et ma robe que je n’arrivai pas à enlever. Au loin, il me sembla entendre quelques bruits s’abattre sur la porte, sans doute était-ce Lust. J’avais hâte qu’il me rejoigne dans ma chambre, je lui réservai une petite surprise pour notre soirée qui ne faisait que commencer. « Cassie ? » Je relevai subitement la tête, à l’entente de ce surnom que Lust ne m’avait jamais donné. Habituellement, je refusais catégoriquement que l’on me surnomme ainsi, pourtant, entre ces lèvres, ce mot avait une douceur naturelle et quelques lueurs suaves qui lui allaient à merveille. Haussant les épaules, j’acceptai sans broncher qu’il m’appelle ainsi, et attendis patiemment qu’il atteigne ma chambre. En attendant, je réalisai soudain que pour retirer ma robe, il était judicieux de baisser la fermeture éclair qui trônait dans mon dos. Me contorsionnant comme je le pus, je tentais désespérément d’ouvrir ma robe, sans jamais y parvenir. « Bordel ! » Vociférais-je en français rageur et impeccable. Déjà, j’entendais les pas de Lust dans mon dos, et enfin, j’aperçu son reflet dans le miroir, sa silhouette se collant à la mienne.
« Laisse... »
Je laissai mes mains tomber le long de mon corps, lorsque je sentis les siennes s’affairer dans mon dos. J’entendis finalement la fermeture éclair descendre, et enfin, je me sentis bien moins prisonnière de ce tissu geôlier. Ma peau ne put s’empêcher de frissonner à ce contact, tandis que je relevai mes cheveux pour ne pas qu’ils l’encombrent. Quelques secondes plus tard, je me retournai vers lui et plaquai mes deux mains sur son torse, éclatant de mon rire cristallin, lui volant un baiser amoureux et passionné, précédent d’une saveur alcoolisée. Le poussant doucement jusqu’à un fauteuil installé non loin de mon lit, je le bousculai légèrement jusqu’à ce qu’il tombe assis, dedans. Un sourire séducteur et amoureux au bout des lèvres, je commençai à onduler avec grâce et pourtant maladresses sous ses yeux rayés d’ambre.
« Tu ne vas pas regretter ta soirée, mon ange… »
Je ne croyais pas si bien dire. Je m’étais donc mise en tête de lui faire un petit strip-tease langoureux et lubrique, ce soir, ne serait que pour m’assurer qu’il me désirait tout autant que lors de nos premières fois. Je laissai tomber les bretelles de ma robe sur mes épaules, ondulant toujours aussi lascivement entre les jambes de Lust, m’appuyant parfois légèrement sur ses genoux, me penchant pour lui offrir la vue de mon décolleté qui n’était réservé qu’à lui. Enfin, relevant les mains vers mes cheveux, je fis volte face dans le seul but de lui offrir la vue de ma colonne vertébrale et le creux de mes reins, dans l’espoir aussi d’avoir droit à quelques caresses, quelques baisers. Mon rire résonnait dans mon appartement, tandis que d’un coup de baguette, j’activai ma chaîne hi-fi, un objet magique qui fait passer de la musique. Enfin, au bout de plusieurs minutes, je fis glisser la robe le long de mon corps, pour me retrouver en sous-vêtements sous les yeux de mon bel amant que je n’aspirai plus qu’à charmer, jusqu’à ce qu’il ne cède et m’offre enfin son corps si désiré. Pourtant, alors que j’étais sur le point de dégrafer mon soutien-gorge de dentelle noire, je sentis la tête me tourner et la nausée me prendre. Cessant directement ma danse aguicheuse, je m’agrippai à l’accoudoir du fauteuil de Lust, pour ne pas laisser les vertiges qui m’assaillaient me faire tomber. Portant une main à mon front moite, je m’avançai d’un pas nonchalant vers ma salle de bain.
« Je ne me sens pas très bien, je crois que je vais… »
Je me précipitai au dessus de la cuvette des toilettes pour finalement rendre tout l’alcool que j’avais ingurgité dans la soirée. Ah, ça oui, il n’était pas prêt d’oublier notre soirée, pas plus que moi d’ailleurs… Sans doute aurais-je de la chance s’il ne prenait pas ses jambes à son cou.
S’il le savait, alors, c’était le principal. Être innocente à ses yeux suffisait à me disculper, puisque lui seul comptait et que je n’avais de comptes à rendre qu’à lui. Je voulais qu’il sache que je n’avais pas bu de l’alcool sciemment, on m’avait piégé, c’était un complot. Peut être était-ce Merlin qui me testait ? Ou bien un complot s’était formé à mon encontre, pour que le professeur alcoolique que j’étais son renvoyé. Peut être qu’au fond, être renvoyée serait pour Lust et moi la meilleure issue. Nous pourrions vivre notre histoire au grand jour, nous pourrions nous balader dans les rues ensoleillées de Norwich, main dans la main, sans jamais avoir peur du regard des autres portés sur nous. Nous pourrions nous embrasser devant tout le monde, sans gêne, sans retenue… Tout serait tellement différent. Certes, j’aimais mon travail, après tout, c’était grâce à lui que j’avais rencontré Lust, mais pour Lust, encore une fois, j’étais prête à tout, et il lui aurait suffit de me demander de quitter mon travail pour vivre notre idylle au grand jour pour que je le fasse sans broncher. Que n’aurais-je pas fait par amour pour lui ? Sa voix s’était faite moins sévère, plus douce, et j’aperçu dedans une lueur d’espoir de me faire pardonner ce crime que je n’avais finalement pas commis. Je me demandais bien qui avait pu mettre cet alcool dans les jus de fruit, et en voulait au petit malin qui avait fait s’effondrer tous les efforts que j’avais fournis ces derniers mois. Tant pis, le mal était fait, et peut être le fin mot de l’histoire ressortirait-il dans la semaine : je pourrais alors punir le coupable. Intriguée, je plongeai mes yeux dans ceux de mon amant, dans l’espoir d’y découvrir la vérité. Après tout, Lust savait absolument tout des mauvais coups, peut être était-il au courant et savait qui était le petit malin qui s’était amusé à alcooliser les boissons. Cependant, il ne me dit rien, et je me contentai de lui sourire amoureusement. « ... Je ne dirais rien. » Je lui offris un nouveau sourire éclatant de blancheur et de douceur, lorsqu’il m’assura qu’il ne dirait rien. Je ne voulais pas que l’on me mette à la porte pour avoir sombré à nouveau, surtout quand ce n’était pas de ma faute. Heureusement que mon Lust m’aimait et me protégeait de tous ces méchants qui voulaient me voir flancher. Je les détestais tous, de toute façon. Je n’aimais que Lust, oui, rien que lui, parce qu’à mes yeux, plus que tout autre, il est divinement parfait. J’étais en admiration devant sa prestance et sa beauté astrale, et n’en pouvait plus de fantasmer encore et toujours sur son corps d’Apollon. M’aimait-il ? Il ne me l’avait pas redit depuis notre rupture, je savais pourquoi d’ailleurs, mais je devais avouer que j’en souffrais plus que tout. J’avais peur que l’idée saugrenue ne lui vienne de le dire à une autre, et ciel que j’en aurais souffert. J’avais confiance en lui, il ne pouvait pas faire cela, tout allait si bien entre nous.
Mes yeux ne pouvaient se décrocher des siens, et je tombai dans son regard profond tête baissée, d’un amour sans faille et sans pareil. Jamais je n’avais ressenti sensation si intense, sans doute sublimée par l’alcool dans mes veines. Finalement, la conversation dériva sur ma tenue, et j’espérai secrètement que je lui plaisais plus que toute autre. Oh, bien sûr, je n’avais pas ces robes de grands couturiers hors de prix qu’arboraient les autres demoiselles, je n’avais pas de diamants pendus aux oreilles, ni de collier d’or blanc et de perles de nacrées, je n’avais qu’un bout de tissu sans marque et pourtant qui m’avait coûté bien cher, et quelques bijoux de quincailles acheté quelques livres sur les marchés moldus. Mais malgré tout, j’avais le secret espoir de lui plaire, d’être à son goût, de lui paraître séduisante. Retenant ma respiration, une fois encore, je tendis l’oreille, espérant plus que jamais qu’il m’adresse un sourire, amusé, amoureux, charmeur, ironique, peu importait, du moment qu’il s’agissait d’un de ses sourires. Enfin, ses lèvres splendides s’étirèrent doucement, et firent naître un petit sourire, bref, mais bien présent, qui me fit littéralement fondre de bonheur. Je crois que je me serais jetée sur lui sur le champ, pour le cribler de mille et uns baisers s’il ne m’avait pas demandé de bien me tenir quelques minutes plutôt. Je lui rendis l’un des miens éperdument amoureux, tandis que mes oreilles se délectaient déjà de ses mots tendres et pourtant si froids qu’ils me laissèrent pensive.
« Bien sûr qu'elle est à mon goût, c'est toi qui la porte. »
J’affichai une mine plus amoureuse encore et confuse. C’était adorable, et tellement bon d’entendre son amant murmurer que vous lui plaisait. A mes yeux, ma relation avec Lust était une perpétuelle lutte pour le garder, pour le séduire et le conquérir encore et toujours. Toutes les autres étaient tellement belles et jeunes que je devais mettre toutes les chances de mon côté pour plaire au prince de Hungcalf, quitte à y mettre toutes mes économies. J’implosai de bonheur sous son compliment, et éclatait de mon rire cristallin lorsqu’enfin je lui susurrai tendrement qu’il était magnifique. Le mot était faible, bien sûr, mais mon cerveau imbibé d’alcool ne me permettait pas de trouver de mot plus fort encore. De toute façon, le dictionnaire même ne m’offrait pas la possibilité de le qualifier à sa juste valeur. Il était Lust, tout simplement, et tout ce que cela incluait : il était parfait à mes yeux. La valse continuait à bon train, et nos pas s’enchaînaient les uns après les autres dans une harmonie paisible et délicieuse. Il me sembla que nos deux corps étaient faits pour s’imbriquer, que notre danse n’était en réalité que l’ondulation d’un seul et même être. Je voulais faire un, avec lui, spirituellement, physiquement. Ma main se resserra amoureusement dans la sienne, tandis que je me délectai de ce contact qui me faisait chastement frissonner. Au bout de plusieurs minutes qui me semblèrent que trop courte, la valse cessa, et je dus abandonner les bras de mon âme sœur. Il se pencha vers moi, murmura doucement « Ne bois plus. » Avant de s’éloigner et de me souhaiter de passer une bonne soirée. Comment passer une bonne soirée lorsque je n’étais pas avec lui ? Quand je n’avais pas l’exclusivité de ses regards, de ses mots, de ses sourires ? Car plus une seule fois de la soirée, Lust ne daigna poser son regard sur moi, et mon cœur se pinça à cette pensée. La soirée se déroula dans la joie et l’allégresse, tandis que j’acceptai quand même les verres que les élèves m’offraient. J’accordai quelques danses à mes collègues et mes élèves, lorsqu’enfin, la fête s’acheva. Un collègue fort aimable décida de me ramener à mon appartement, sans doute désirait-il plus, si affinités, mais je ne lui en laissais pas l’occasion, car, une fois dans devant la porte de mon appartement, j’y pénétrai et le laissai sur le seuil. Riant aux éclats, je l’entendis grogner et me supplier de lui ouvrir, je ne le fis pas cependant, et me dirigeai allègrement jusqu’à ma chambre.
Etrangement, je n’étais pas fatiguée, j’étais excitée, et n’avais pas envie de dormir. Heureusement, que mon Lust devait me rejoindre dans mon appartement, c’était ce que nous avions convenu la veille du bal, afin de fêter la fin de la soirée comme il se devait. Mon corps enflammé de désirs lubriques attendait patiemment les caresses de Lust. Ce dernier se faisait attendre cependant. Soupirant, je jetai un coup d’œil à mon reflet : j’avais les cheveux en bataille, les joues rouges, un sourire béat au coin des lèvres. J’étais celle que j’étais réellement, sans secret ni mystère. Passant une main dans ma chevelure bonde et emmêlée, je pestai contre moi-même, et ma robe que je n’arrivai pas à enlever. Au loin, il me sembla entendre quelques bruits s’abattre sur la porte, sans doute était-ce Lust. J’avais hâte qu’il me rejoigne dans ma chambre, je lui réservai une petite surprise pour notre soirée qui ne faisait que commencer. « Cassie ? » Je relevai subitement la tête, à l’entente de ce surnom que Lust ne m’avait jamais donné. Habituellement, je refusais catégoriquement que l’on me surnomme ainsi, pourtant, entre ces lèvres, ce mot avait une douceur naturelle et quelques lueurs suaves qui lui allaient à merveille. Haussant les épaules, j’acceptai sans broncher qu’il m’appelle ainsi, et attendis patiemment qu’il atteigne ma chambre. En attendant, je réalisai soudain que pour retirer ma robe, il était judicieux de baisser la fermeture éclair qui trônait dans mon dos. Me contorsionnant comme je le pus, je tentais désespérément d’ouvrir ma robe, sans jamais y parvenir. « Bordel ! » Vociférais-je en français rageur et impeccable. Déjà, j’entendais les pas de Lust dans mon dos, et enfin, j’aperçu son reflet dans le miroir, sa silhouette se collant à la mienne.
« Laisse... »
Je laissai mes mains tomber le long de mon corps, lorsque je sentis les siennes s’affairer dans mon dos. J’entendis finalement la fermeture éclair descendre, et enfin, je me sentis bien moins prisonnière de ce tissu geôlier. Ma peau ne put s’empêcher de frissonner à ce contact, tandis que je relevai mes cheveux pour ne pas qu’ils l’encombrent. Quelques secondes plus tard, je me retournai vers lui et plaquai mes deux mains sur son torse, éclatant de mon rire cristallin, lui volant un baiser amoureux et passionné, précédent d’une saveur alcoolisée. Le poussant doucement jusqu’à un fauteuil installé non loin de mon lit, je le bousculai légèrement jusqu’à ce qu’il tombe assis, dedans. Un sourire séducteur et amoureux au bout des lèvres, je commençai à onduler avec grâce et pourtant maladresses sous ses yeux rayés d’ambre.
« Tu ne vas pas regretter ta soirée, mon ange… »
Je ne croyais pas si bien dire. Je m’étais donc mise en tête de lui faire un petit strip-tease langoureux et lubrique, ce soir, ne serait que pour m’assurer qu’il me désirait tout autant que lors de nos premières fois. Je laissai tomber les bretelles de ma robe sur mes épaules, ondulant toujours aussi lascivement entre les jambes de Lust, m’appuyant parfois légèrement sur ses genoux, me penchant pour lui offrir la vue de mon décolleté qui n’était réservé qu’à lui. Enfin, relevant les mains vers mes cheveux, je fis volte face dans le seul but de lui offrir la vue de ma colonne vertébrale et le creux de mes reins, dans l’espoir aussi d’avoir droit à quelques caresses, quelques baisers. Mon rire résonnait dans mon appartement, tandis que d’un coup de baguette, j’activai ma chaîne hi-fi, un objet magique qui fait passer de la musique. Enfin, au bout de plusieurs minutes, je fis glisser la robe le long de mon corps, pour me retrouver en sous-vêtements sous les yeux de mon bel amant que je n’aspirai plus qu’à charmer, jusqu’à ce qu’il ne cède et m’offre enfin son corps si désiré. Pourtant, alors que j’étais sur le point de dégrafer mon soutien-gorge de dentelle noire, je sentis la tête me tourner et la nausée me prendre. Cessant directement ma danse aguicheuse, je m’agrippai à l’accoudoir du fauteuil de Lust, pour ne pas laisser les vertiges qui m’assaillaient me faire tomber. Portant une main à mon front moite, je m’avançai d’un pas nonchalant vers ma salle de bain.
« Je ne me sens pas très bien, je crois que je vais… »
Je me précipitai au dessus de la cuvette des toilettes pour finalement rendre tout l’alcool que j’avais ingurgité dans la soirée. Ah, ça oui, il n’était pas prêt d’oublier notre soirée, pas plus que moi d’ailleurs… Sans doute aurais-je de la chance s’il ne prenait pas ses jambes à son cou.
- InvitéInvité
Re: When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Dim 2 Mai 2010 - 23:18
La fermeture glissa entre mes doigts fermes, et malgré la vision délicieuse qui s'offrait à mon regard étant connu pour être friand des courbes féminines, mon désir s'était éteint au profit des troubles agitant mon esprit. Cassandra avait toujours été une femme désirable à mes yeux ; même avant notre rencontre concrète et impromptue ayant eu lieu dans les cachots humides, j'avais fait parti de ces étudiants trop nombreux allant au cours de sortilèges simplement pour le bonheur vicieux de pouvoir contempler ses jambes interminables. Ce soir là néanmoins n'était pas véritablement propice à ma libido, quand bien même j'avais devant moi une femme aux hanches parfaites, à la silhouette de rêve, et à la peau certes tachetée de brûlures mais que j'idolâtrais alors que d'autant plus. Mon esprit se brouillait sous les doutes et les questions trop sombres : me trompait-elle, m'avait-elle déjà trompé plus d'une fois, et pourquoi ne daignait-elle pas me clamer enfin directement qu'elle vivait une idylle avec ce Summerbee, quand personne d'autre au château n'était dupe. J'attendais simplement le bon moment pour lui en faire part, celui où son esprit endormi par l'alcool serait le plus apte à comprendre la conversation importante que je voulais lancer, malheureusement il me semblait que l'état d'ébriété de Cassandra ne lui permettrait pas, ce soir, d'avoir une conversation de la sorte. Je me contentais donc de lui ôter sa robe, dans l'attitude la plus chaste que je n'avais jamais eue en ce genre de situation depuis longtemps : j'étais étonnant de retenue et de tempérance. Je comprenais alors que la jalousie demeurait véritablement une force puissante et redoutable, car elle parvenait même à éteindre mes envies lubriques, moi qui avais ce pêché fermement ancré dans ma peau de junkie. Ma belle amante se retourna dans une fraîcheur guillerette, posant ses mains avides sur mon torse avant de me voler un baiser. Quelques paroles vinrent néanmoins franchir la barrière de mes lèvres sitôt celles de Cassandra eussent quitté les miennes.
« Il faut qu'on parle... »
Les cinq mots fatidiques qui, dans un couple, ne présageaient jamais rien de bon. J'ignorais comment aborder mon trouble et cette tromperie tout en employant des mots simples afin qu'elle puisse les saisir aussitôt. J'ignorais tout simplement comment lui avouer que, las de sentir mon coeur saigner, j'envisageais l'idée de tout arrêter, malgré mon amour infaillible envers Cassandra. Rompre avec quelqu'un, et pourtant y demeurer farouchement dépendant et amoureux ; même les drames Shakespeariens n'avaient jamais atteint d'égal pathos dramaturge. Je ne savais pas réellement si c'était là ce que je voulais, je ressentais surtout ce besoin d'en parler pour me sentir plus léger et d'extirper ce venin fielleux sécrété par la perfide jalousie enflée par les rumeurs de couloirs. Ma belle française ne m'écouta pas – et grand bien lui en faisait finalement – , et me poussa en arrière jusqu'à me faire tomber dans un canapé. A la fois surpris et désarçonné, j'allais pour répliquer quelque chose, inapte ce soir de participer à un jeu sensuel et érotique, car trop préoccupé par mes pensées, mais Cassandra me coupa alors d'un timbre malicieux.
« Tu ne vas pas regretter ta soirée, mon ange… »
Ma belle amante se mit alors à danser d'un charme certain quoique rendu maladroit par l'alcool coulant visiblement dans ses veines. Je ne pus m'empêcher de réprimer un rire fin comme un soupir envolé, avant de laisser se dessiner un sourire amusé sur mes lèvres. Passant distraitement une main sur mon front blanc, je restais séduit face à cet instant de complicité improvisé. Malgré tout, malgré moi, mes pensées sombres s'envolèrent et je retrouvais en Cassandra cette spontanéité qui m'avait toujours autant plu. Certes je savais que ma jolie française pouvait danser avec encore plus de sensualité, une fois sobre, mais même avec un peu trop d'alcool dans les veines, elle restait affriolante et, osais-je l'avouer, excitante. La musique s'éleva alors, ce qui m'acheva de m'arracher un nouveau rire fin et discret quant à notre moment intime et complice, mais bien vite je vins me pincer les lèvres sous le délectable spectacle. Mes yeux rieurs prirent une teinte affamée comme elle me tourna le dos, et ma jalousie me quittait peu à peu pour gagner en désir lubrique. Dieu que j'étais faible finalement, face à elle, face à ses charmes, face à ses atouts, face à son corps qu'elle dénudait alors, me laissant entrevoir ses sous-vêtements de dentelle. Incapable de rester de marbre quand bien même je l'avais été toute la soirée : mes mains conquérantes vinrent frôler ses hanches, lorsque soudain Cassandra vacilla légèrement, manqua de tomber avant de se rattraper in extremis à l'accoudoir. J'en avais presque oublié que la demoiselle avait trop bu, et sans doute avait-elle ingurgité encore plusieurs verres même après ma recommandation. Je ne pouvais pas la blâmer néanmoins : moi-même savais qu'une fois l'esprit embrumé, il était ardu de réfléchir convenablement et de tout se remémorer. Me levant aussitôt, je suivis naturellement Cassandra jusque dans la salle de bain, inquiet de son bien être malgré tout. Mon désir bien sûr était retombé, mais mon amour éperdu demeurait, quand bien même je gardais à l'esprit cette douleur infligée de ce soir. Perdu entre ma tendresse et ma colère pour elle, je ne savais guère encore où me placer. Pourtant, ce fut sans hésitation aucune que j'ôtais ma veste pour des gestes plus libres, la posant auprès du lavabo et m'accroupissant à ses côtés, une de mes mains venant retenir doucement ses cheveux flavescents tandis que l'autre vint brièvement se poser sur son front moite et brûlant.
« Ca va aller. » fis-je une fois que j'étais certain que Cassandra avait tout rendu, avisant sa peau pâle et cadavérique. « Mais tu as besoin d'une douche, ça te fera du bien. »
Combien seraient partis face à cette scène qui n'avait rien du glamour qui m'avait été promis... Pourtant j'étais resté, impassible et sans jugement aucun pour ma belle française. En outre cela aurait été hypocrite de ma part, moi que l'on avait pu retrouver de maintes fois endormi dans des endroits insolites, abruti par la drogue, la peau moite, pâle, et le regard sombre et creusé. Combien de fois m'en étais-je rendu malade, au bord de l'overdose et dans une descente aux enfers sans fin... Je me relevais alors, profitant de l'état de faiblesse de Cassandra pour l'aider à en faire de même : mes mains expertes dégrafèrent son soutien-gorge d'un geste habile et habitué, mais la donzelle se débattant alors m'empêchait de la dénuder complètement. Qu'à cela ne tienne, je la poussais tout de même sous la douche, complètement nue ou pas, l'important était qu'elle ne tombe pas plus malade qu'elle ne l'était déjà à cause d'une stupide bouffée de chaleur. Actionnant les robinets, je l'entendais pester contre moi, postant mon corps plus massif que le sien à l'entrée de la douche pour l'empêcher d'en sortir.
« Arrête de gesticuler, et laisse toi faire. » fis-je d'une voix plus stricte et ferme, tandis que je réglais la température de l'eau fraîche ruisselant sur sa peau moite.
Certes je m'étais posé la question sérieuse de continuer ou non notre idylle, j'étais également intimement persuadé qu'elle me trompait, pensée qui meurtrissait mon coeur, mais je ne pouvais me résoudre à la laisser seule et si mal en point malgré tout.
« Il faut qu'on parle... »
Les cinq mots fatidiques qui, dans un couple, ne présageaient jamais rien de bon. J'ignorais comment aborder mon trouble et cette tromperie tout en employant des mots simples afin qu'elle puisse les saisir aussitôt. J'ignorais tout simplement comment lui avouer que, las de sentir mon coeur saigner, j'envisageais l'idée de tout arrêter, malgré mon amour infaillible envers Cassandra. Rompre avec quelqu'un, et pourtant y demeurer farouchement dépendant et amoureux ; même les drames Shakespeariens n'avaient jamais atteint d'égal pathos dramaturge. Je ne savais pas réellement si c'était là ce que je voulais, je ressentais surtout ce besoin d'en parler pour me sentir plus léger et d'extirper ce venin fielleux sécrété par la perfide jalousie enflée par les rumeurs de couloirs. Ma belle française ne m'écouta pas – et grand bien lui en faisait finalement – , et me poussa en arrière jusqu'à me faire tomber dans un canapé. A la fois surpris et désarçonné, j'allais pour répliquer quelque chose, inapte ce soir de participer à un jeu sensuel et érotique, car trop préoccupé par mes pensées, mais Cassandra me coupa alors d'un timbre malicieux.
« Tu ne vas pas regretter ta soirée, mon ange… »
Ma belle amante se mit alors à danser d'un charme certain quoique rendu maladroit par l'alcool coulant visiblement dans ses veines. Je ne pus m'empêcher de réprimer un rire fin comme un soupir envolé, avant de laisser se dessiner un sourire amusé sur mes lèvres. Passant distraitement une main sur mon front blanc, je restais séduit face à cet instant de complicité improvisé. Malgré tout, malgré moi, mes pensées sombres s'envolèrent et je retrouvais en Cassandra cette spontanéité qui m'avait toujours autant plu. Certes je savais que ma jolie française pouvait danser avec encore plus de sensualité, une fois sobre, mais même avec un peu trop d'alcool dans les veines, elle restait affriolante et, osais-je l'avouer, excitante. La musique s'éleva alors, ce qui m'acheva de m'arracher un nouveau rire fin et discret quant à notre moment intime et complice, mais bien vite je vins me pincer les lèvres sous le délectable spectacle. Mes yeux rieurs prirent une teinte affamée comme elle me tourna le dos, et ma jalousie me quittait peu à peu pour gagner en désir lubrique. Dieu que j'étais faible finalement, face à elle, face à ses charmes, face à ses atouts, face à son corps qu'elle dénudait alors, me laissant entrevoir ses sous-vêtements de dentelle. Incapable de rester de marbre quand bien même je l'avais été toute la soirée : mes mains conquérantes vinrent frôler ses hanches, lorsque soudain Cassandra vacilla légèrement, manqua de tomber avant de se rattraper in extremis à l'accoudoir. J'en avais presque oublié que la demoiselle avait trop bu, et sans doute avait-elle ingurgité encore plusieurs verres même après ma recommandation. Je ne pouvais pas la blâmer néanmoins : moi-même savais qu'une fois l'esprit embrumé, il était ardu de réfléchir convenablement et de tout se remémorer. Me levant aussitôt, je suivis naturellement Cassandra jusque dans la salle de bain, inquiet de son bien être malgré tout. Mon désir bien sûr était retombé, mais mon amour éperdu demeurait, quand bien même je gardais à l'esprit cette douleur infligée de ce soir. Perdu entre ma tendresse et ma colère pour elle, je ne savais guère encore où me placer. Pourtant, ce fut sans hésitation aucune que j'ôtais ma veste pour des gestes plus libres, la posant auprès du lavabo et m'accroupissant à ses côtés, une de mes mains venant retenir doucement ses cheveux flavescents tandis que l'autre vint brièvement se poser sur son front moite et brûlant.
« Ca va aller. » fis-je une fois que j'étais certain que Cassandra avait tout rendu, avisant sa peau pâle et cadavérique. « Mais tu as besoin d'une douche, ça te fera du bien. »
Combien seraient partis face à cette scène qui n'avait rien du glamour qui m'avait été promis... Pourtant j'étais resté, impassible et sans jugement aucun pour ma belle française. En outre cela aurait été hypocrite de ma part, moi que l'on avait pu retrouver de maintes fois endormi dans des endroits insolites, abruti par la drogue, la peau moite, pâle, et le regard sombre et creusé. Combien de fois m'en étais-je rendu malade, au bord de l'overdose et dans une descente aux enfers sans fin... Je me relevais alors, profitant de l'état de faiblesse de Cassandra pour l'aider à en faire de même : mes mains expertes dégrafèrent son soutien-gorge d'un geste habile et habitué, mais la donzelle se débattant alors m'empêchait de la dénuder complètement. Qu'à cela ne tienne, je la poussais tout de même sous la douche, complètement nue ou pas, l'important était qu'elle ne tombe pas plus malade qu'elle ne l'était déjà à cause d'une stupide bouffée de chaleur. Actionnant les robinets, je l'entendais pester contre moi, postant mon corps plus massif que le sien à l'entrée de la douche pour l'empêcher d'en sortir.
« Arrête de gesticuler, et laisse toi faire. » fis-je d'une voix plus stricte et ferme, tandis que je réglais la température de l'eau fraîche ruisselant sur sa peau moite.
Certes je m'étais posé la question sérieuse de continuer ou non notre idylle, j'étais également intimement persuadé qu'elle me trompait, pensée qui meurtrissait mon coeur, mais je ne pouvais me résoudre à la laisser seule et si mal en point malgré tout.
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Re: When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Lun 3 Mai 2010 - 18:18
Combien de fois m’étais-je retrouvée assise au près des toilettes, la tête se penchant dans la cuvette pour mieux rejeter tout ce que j’avais ingurgité dans la soirée ? De bien trop nombreuses fois malheureusement. Malgré des heures de vol et d’entraînement pour ce qui était de l’alcool, je devais avouer que j’avais finis de nombreuses fois dans la même posture que ce soir là. Voilà tous mes efforts vains : je n’avais pas touché à un verre d’alcool en deux mois, et ce soir, je me prenais une cuite monumentale. Je haïssais le petit crétin qui s’était amusé à verser de l’alcool dans les jus de fruits, et promettais de m’arranger avec mon collègue de potion pour me procurer un peu de veritaserum et y faire passer tous les élèves s’il le fallait. Bande d’inconscients égoïstes, si j’aimais mes élèves, je les connaissais comme étant irresponsables et bien insouciants du bien être des autres. Me penchant une énième fois dans les toilettes, je sentis la nausée s’accentuer et un goût acide remonter dans ma gorge. Impossible de parler, impossible de crier, je ne pouvais que gémir et recracher tout l’alcool que j’avais ingurgité en une soirée. La tête me tournait, et j’avais horriblement chaud, pourtant, j’étais en sous-vêtements dans ma salle de bain qui n’était pas spécialement chauffée. Fiévreuse, le teint blafard et livide, je n’avais pas fière allure et n’en pouvais plus de me sentir si mal. Bientôt, j’entendis des pas derrière moi, et en un bruissement d’étoffes, Lust s’agenouilla à mes côtés. Il posa une main fraiche sur mon front moite qui n’attendait qu’un vent glacial pour aller mieux, tandis que son autre main vint attraque mes cheveux afin de m’éviter de les avoir devant les yeux. Mes yeux pleuraient, sans que je ne sache pourquoi, quant au reste de mon corps, il était moite et brûlant. Je n’aspirai qu’à me coucher sur le carrelage froid de ma salle de bain, et dormir ici jusqu’à ce que le nausée passe. J’étais en colère. Terriblement en colère. L’envie de luxure avait passé, et à présent, je ne voulais plus que tuer l’incapable qui avait osé alcooliser les boissons. Relevant doucement la tête, les yeux brillants, en sueur, je passai une main dans mes cheveux qui me tenaient horriblement chaud, et jetai un coup d’œil à Lust qui était resté impassible et n’avait pas bougé d’un pouce.
« Ca va aller. »
Non, ça n’allait pas. J’avais la nausée, j’avais mal au crâne, j’avais chaud, j’étais fatiguée. Que faisait-il encore ici ? Il était resté de marbre toute la soirée, n’avait pas daigné se montrer aimable, ni même m’adresser une œillade amoureuse, et voilà qu’en gentleman, il restait à mes côtés pour retenir mes cheveux quand je régurgitais tout ce que j’avais dans l’estomac. Je ne savais pas si j’étais reconnaissante de le voir à mes côtés dans un moment si peu romantique, ou bien si au contraire, je lui en voulais d’être resté et d’assister à cet horrible spectacle. Combien d’hommes avaient tenu la chevelure de leur amante alors qu’elle rendait tout ce qu’elle avait à rendre ? Mais combien d’hommes restaient si impassibles devant les regards amoureux de leur amant ? J’étais perdue et ne comprenais pas l’attitude de Lust. Quelque chose n’allait pas, c’était certain, mais je n’étais pas en état pour aborder un quelconque sujet, et je n’avais pas la moindre envie de me disputer avec lui. J’étais malgré tout touchée, surprise, certes, mais agréablement surprise. D’humeur massacrante cependant, et sans doute pour mon égo qui en semblait de plus en plus s’émietter ces derniers temps, je le poussai doucement, avant de m’appuyer au mur et d’inspirer un grand coup. J’étais sur le point de lui dire qu’il pouvait s’en aller, et qu’il n’était pas obligé d’assister à pareil spectacle, mais mon bel ange fut plus rapide que moi, et reprit la parole le premier, de sa voix grave et suave qui apaisa un instant mon mal de crâne, comme si les ondes basses étaient le remède à mes maux, contrairement aux voix soprano qui m’insupportaient tant.
« Mais tu as besoin d'une douche, ça te fera du bien.
Non, je ne veux pas de douche. »
J’hochai faiblement la tête : non, je ne voulais pas prendre de douche, je voulais m’allonger sur le carrelage froid et y rester jusqu’à ce que mort s’en suive ou au moins, jusqu’à ce que mon mal de tête ne cesse. Ne faisant pas attention à mon opinion, néanmoins, Lust profita de ma faiblesse physique pour se relever et me pousser jusqu’à la douche, dans la quelle il me força à rentrer. Je sentis sa main habile venir dégraffer mon sous-vêtement de dentelle, et d’un geste lent et saccadé, je le poussai avec rage : je ne voulais pas prendre de douche. Qu’il me foute la paix, ou qu’il m’aide à aller dans mon lit, c’était comme il voulait, mais je ne prendrai pas de douche. Malheureusement pour moi, Lust était plus grand et plus fort que moi, et malgré mes gestes rageurs et violents, il ne céda pas et me fit entrer dans la cabine de douche, bloquant la sortie de son corps massif. Je soupirai de rage et étais sur le point de forcer le barrage qu’il constituait lorsque soudain, un jet d’eau glacée vint percuter violemment ma peau. Je sentis l’eau perle sur ma peau et mes cheveux, et bougeai avec hargne dans la cabine pour éviter d’être trop mouillée.
« Arrête de gesticuler, et laisse toi faire. »
Non, je ne voulais pas me laisser faire. L’eau qu’il réglait vaillament était gelée, et je ne voulais pas prendre de douche. J’avais encore la nausée, et mal à la tête, chaque petit bruit faisait résonner des fanfares dans ma boîte cranienne, le bruit de l’eau m’agaçait, tout autant que ma propre respiration saccadée. Retenant ma respiration, je tentais dangereusement de ne rien dire, de ne pas me plaindre, alors qu’il s’occupait gentiment de moi, alors que rien ne l’y forçait, mais bientôt, l’exploser littéralement de fureur, car plus l’eau froide coulait sur mon épiderme frissonnant, et plus j’étais en colère contre tout ce qui m’entourait. D’ailleurs, la chaleur qui m’avait habité quelques minutes plutôt s’en était allée pour laisser place à un froid sybérien, me laissant faiblement grelotter, mes lèvre violettes n’arrivaient plus à retenir mes dents de claquer.
« Je ne veux pas de cette putain de douche, Lust ! C’est froid, je t’en supplie arrête ça… J’avalai difficilement ma salive, plongeant mes yeux azurés dans ceux de mon bel amant. Je vais le tuer, Lust. Je vais tuer le connard qui a mis de l’alcool dans les boissons. Tous mes efforts anéantis ! Deux mois sans une goutte d’alcool et je me prends la cuite de ma vie. Je vais le tuer ! »
Je ne savais pas vraiment ce que je racontai, mais en tout cas, j’en étais intimement persuadée : celui qui avait osé faire ça serait sévèrement puni. Des larmes de rages vinrent se glisser dans le coin de mes yeux, et je les laissai couler sur ma joue. J’espérai que Lust n’y ferait pas attention, et qu’il prenne mes larmes pour des perles d’eau ruisselant sur ma peau. Alors qu’il continuait à me mouiller avec douceur, je ne cessais de gesticuler dans tous les sens pour échapper au froid de l’eau. Soit il réchauffait l’eau, soit il me laissait sortir, mais là, c’était un véritable torture. M’accrochant à sa jambe à la manière d’une enfant qui souhaite échapper à la sentence, je me fichais complètement de mouiller son pantalon ou non.
« Laisse moi sortir, Whitaker, sinon je te jure que…. RAAAH C’EST FROID ! Je vais te tuer ! Tout ça c’est de ta faute, j’en suis sûre ! Ou alors c’est Casimir ou mon père, et j’en ai marre de ce bordel ! »
Ivre jusqu’aux os, je déblatérai absolument n’importe quoi, et le pire, c’était que j’en étais intimement convaincue. Me débattant avec rage et maladresse, je finis par soupirer et lâcher prise, avant de m’adosser au mur, et de laisser couler l’eau sur ma peau blême…
« Ca va aller. »
Non, ça n’allait pas. J’avais la nausée, j’avais mal au crâne, j’avais chaud, j’étais fatiguée. Que faisait-il encore ici ? Il était resté de marbre toute la soirée, n’avait pas daigné se montrer aimable, ni même m’adresser une œillade amoureuse, et voilà qu’en gentleman, il restait à mes côtés pour retenir mes cheveux quand je régurgitais tout ce que j’avais dans l’estomac. Je ne savais pas si j’étais reconnaissante de le voir à mes côtés dans un moment si peu romantique, ou bien si au contraire, je lui en voulais d’être resté et d’assister à cet horrible spectacle. Combien d’hommes avaient tenu la chevelure de leur amante alors qu’elle rendait tout ce qu’elle avait à rendre ? Mais combien d’hommes restaient si impassibles devant les regards amoureux de leur amant ? J’étais perdue et ne comprenais pas l’attitude de Lust. Quelque chose n’allait pas, c’était certain, mais je n’étais pas en état pour aborder un quelconque sujet, et je n’avais pas la moindre envie de me disputer avec lui. J’étais malgré tout touchée, surprise, certes, mais agréablement surprise. D’humeur massacrante cependant, et sans doute pour mon égo qui en semblait de plus en plus s’émietter ces derniers temps, je le poussai doucement, avant de m’appuyer au mur et d’inspirer un grand coup. J’étais sur le point de lui dire qu’il pouvait s’en aller, et qu’il n’était pas obligé d’assister à pareil spectacle, mais mon bel ange fut plus rapide que moi, et reprit la parole le premier, de sa voix grave et suave qui apaisa un instant mon mal de crâne, comme si les ondes basses étaient le remède à mes maux, contrairement aux voix soprano qui m’insupportaient tant.
« Mais tu as besoin d'une douche, ça te fera du bien.
Non, je ne veux pas de douche. »
J’hochai faiblement la tête : non, je ne voulais pas prendre de douche, je voulais m’allonger sur le carrelage froid et y rester jusqu’à ce que mort s’en suive ou au moins, jusqu’à ce que mon mal de tête ne cesse. Ne faisant pas attention à mon opinion, néanmoins, Lust profita de ma faiblesse physique pour se relever et me pousser jusqu’à la douche, dans la quelle il me força à rentrer. Je sentis sa main habile venir dégraffer mon sous-vêtement de dentelle, et d’un geste lent et saccadé, je le poussai avec rage : je ne voulais pas prendre de douche. Qu’il me foute la paix, ou qu’il m’aide à aller dans mon lit, c’était comme il voulait, mais je ne prendrai pas de douche. Malheureusement pour moi, Lust était plus grand et plus fort que moi, et malgré mes gestes rageurs et violents, il ne céda pas et me fit entrer dans la cabine de douche, bloquant la sortie de son corps massif. Je soupirai de rage et étais sur le point de forcer le barrage qu’il constituait lorsque soudain, un jet d’eau glacée vint percuter violemment ma peau. Je sentis l’eau perle sur ma peau et mes cheveux, et bougeai avec hargne dans la cabine pour éviter d’être trop mouillée.
« Arrête de gesticuler, et laisse toi faire. »
Non, je ne voulais pas me laisser faire. L’eau qu’il réglait vaillament était gelée, et je ne voulais pas prendre de douche. J’avais encore la nausée, et mal à la tête, chaque petit bruit faisait résonner des fanfares dans ma boîte cranienne, le bruit de l’eau m’agaçait, tout autant que ma propre respiration saccadée. Retenant ma respiration, je tentais dangereusement de ne rien dire, de ne pas me plaindre, alors qu’il s’occupait gentiment de moi, alors que rien ne l’y forçait, mais bientôt, l’exploser littéralement de fureur, car plus l’eau froide coulait sur mon épiderme frissonnant, et plus j’étais en colère contre tout ce qui m’entourait. D’ailleurs, la chaleur qui m’avait habité quelques minutes plutôt s’en était allée pour laisser place à un froid sybérien, me laissant faiblement grelotter, mes lèvre violettes n’arrivaient plus à retenir mes dents de claquer.
« Je ne veux pas de cette putain de douche, Lust ! C’est froid, je t’en supplie arrête ça… J’avalai difficilement ma salive, plongeant mes yeux azurés dans ceux de mon bel amant. Je vais le tuer, Lust. Je vais tuer le connard qui a mis de l’alcool dans les boissons. Tous mes efforts anéantis ! Deux mois sans une goutte d’alcool et je me prends la cuite de ma vie. Je vais le tuer ! »
Je ne savais pas vraiment ce que je racontai, mais en tout cas, j’en étais intimement persuadée : celui qui avait osé faire ça serait sévèrement puni. Des larmes de rages vinrent se glisser dans le coin de mes yeux, et je les laissai couler sur ma joue. J’espérai que Lust n’y ferait pas attention, et qu’il prenne mes larmes pour des perles d’eau ruisselant sur ma peau. Alors qu’il continuait à me mouiller avec douceur, je ne cessais de gesticuler dans tous les sens pour échapper au froid de l’eau. Soit il réchauffait l’eau, soit il me laissait sortir, mais là, c’était un véritable torture. M’accrochant à sa jambe à la manière d’une enfant qui souhaite échapper à la sentence, je me fichais complètement de mouiller son pantalon ou non.
« Laisse moi sortir, Whitaker, sinon je te jure que…. RAAAH C’EST FROID ! Je vais te tuer ! Tout ça c’est de ta faute, j’en suis sûre ! Ou alors c’est Casimir ou mon père, et j’en ai marre de ce bordel ! »
Ivre jusqu’aux os, je déblatérai absolument n’importe quoi, et le pire, c’était que j’en étais intimement convaincue. Me débattant avec rage et maladresse, je finis par soupirer et lâcher prise, avant de m’adosser au mur, et de laisser couler l’eau sur ma peau blême…
- InvitéInvité
Re: When I'm dancing with you, Tomorrow doesn't matter.
Mar 4 Mai 2010 - 22:53
Je n'aimais pas ce rôle trop strict que je me donnais ainsi en lui infligeant une douche fraîche : habituellement, c'était moi, à la place de Cassandra. Ivre ou drogué, celui qui était à raccompagner, celui qui perdait ses esprits et pestait contre les empêcheurs de tourner en rond. Muré dans mon irresponsabilité sans faille, j'aurais pu la laisser dessaouler toute la nuit, la coucher dans son lit sans en passer par cette eau froide pour qu'elle se réveille au petit matin, moite et en sueur, cette sensation physique désagréable en plus de la nausée virulente au goût de vodka. J'avais cette impression horrible de violer son intimité, de la pousser à se plier face à moi, à m'obéir sans détour et à la confronter à mon corps massif ; moi qui habituellement aimais vicieusement ce genre de confrontation jouissive, avais hâte d'y mettre un terme. Pourtant et malgré tout, j'avais l'inquiétude de son bien-être, quand bien même je n'avais été que glace toute la soirée, je me sentais suffisamment responsable de son état pour la laisser seule. Malgré ma rancoeur, malgré ma jalousie, malgré cette peine lancinante, je ne parvenais guère à l'abandonner... Qu'avait-elle fait de moi, anciennement junkie volage et qui aujourd'hui trouvait son autre addiction ailleurs que dans la drogue mais dans sa propre personne, bien que cruelle bourreau mettant mon coeur à sang. Cassandra par ailleurs vint vite tenter de forcer le barrage de mon corps massif, humidifiant ma chemise et se débattant comme une furie : je restais de marbre néanmoins et gardais ma main de fer maîtresse de la situation non sans lui souffler de se tenir tranquille.
« Je ne veux pas de cette putain de douche, Lust ! C’est froid, je t’en supplie arrête ça… »
« Demain tu me remercieras. » murmurais-je d'une voix rauque et neutre.
« Je vais le tuer, Lust. Je vais tuer le connard qui a mis de l’alcool dans les boissons. Tous mes efforts anéantis ! Deux mois sans une goutte d’alcool et je me prends la cuite de ma vie. Je vais le tuer ! »
Mon visage se ferma d'avantage quant à cette vérité me heurtant de plain fouet. J'avais été le pire des égocentriques, en ne pensant guère à mon amante quant à mon geste que j'avais pensé anodin. Comme à l'accoutumée, je n'avais pensé qu'à moi et ma petite cour, fier et amusé de pouvoir apporter quelques touches alcoolisées à cette soirée que j'avais par avance jugée trop sage. Ma promesse d'aider Cassandra dans sa lutte contre l'alcool ne m'était guère apparue comme une évidence, et j'avais placé mon besoin festif devant ses propres intérêts, devant ses propres convictions. Mes rétines se glacèrent d'une froideur dont j'étais en vérité le seul destinataire, quand mes mains venaient parfois contenir la furie de Cassandra. Pour cette fois, et pour cette fois seule, je m'étais promis de ne pas me montrer honnête et de ne rien lui avouer alors que j'avais pour l'habitude d'être franc : que me dirait-elle, si elle savait que j'étais le précurseur de sa descente aux Enfers ? Peut-être l'avais-je été dès l'instant même où j'avais posé mes yeux sur elle, finalement. Elle aurait eu une vie rangée, n'aurait jamais replongé dans l'alcool, ne se serait guère piquée dans les toilettes d'une boîte de nuit la semaine précédente, et peut être même que le destin l'aurait conduite à un homme plus âgé que moi, afin de la destiner à fonder un véritable cocon familial. J'étais le poison dans sa vie pourtant initialement si bien rangée, et ses dires vinrent par ailleurs m'en convaincre ardemment : tous ses efforts anéantis... Je sortis néanmoins de ma léthargie lorsque je sentis Cassandra s'accrocher à ma jambe, et malgré tout, le comique de la situation vint m'arracher un bref rire qui se dissipa aussitôt, bien que rien ne se prêtait vraiment au franc amusement. Baissant mon regard noisette vers elle, je posais mes mains sur ses bras fins, tentant de l'obliger à se relever.
« Fuck off ! » lâchais-je d'un naturel déconcertant, perdu entre le sérieux et le comique de la situation. « Cassandra, tiens toi tranquille. »
« Laisse moi sortir, Whitaker, sinon je te jure que…. RAAAH C’EST FROID ! Je vais te tuer ! Tout ça c’est de ta faute, j’en suis sûre ! Ou alors c’est Casimir ou mon père, et j’en ai marre de ce bordel ! »
« Ce n'est pas la première fois que j'entends ce genre de chose. » fis-je dans un sourire en coin, en référence aux menaces de ma belle qui était allée se perdre dans un coin de la douche. « Et qui est Casimir ? … Laisse tomber. »
J'abandonnais toute conversation un tant soit peu cohérente ; mieux valait éviter, au vu de son état d'ébriété et de son énervement digne d'une tigresse. J'avais tout de même ce reflet de moi-même qui me tenaillait le coeur : entendre Cassandra me scander que tout était de ma faute, me confortait dans l'idée d'une vision imparfaite qu'elle avait de moi. Et quand bien même elle avait raison, au final, je ne pouvais m'empêcher d'en être vexé. Fermant les robinets, je tournais les talons afin de me saisir de son peignoir, revenant vers elle et la sommant de sortir de la douche.
« Je sais, je ne suis pas parfait. » murmurais-je alors d'une voix plus sèche que je ne l'avais voulu. « Enfile ça. Le calvaire est fini, va te coucher. »
Mes derniers mots s'étaient adoucis comme j'ouvrais la porte de la salle de bain et fis signe à ma furie d'en sortir. Laissant ma veste derrière moi, je n'avais pas dans l'intention de rester ici cette nuit ; je me sentais incapable de fermer l'oeil, à ressasser toutes mes sombres pensées dans un trouble qui n'aurait plus de fin. Sans doute l'aurais-je prise dans mes bras pour la porter jusqu'à son lit coiffé de draps ocres, et mieux l'y allonger délicatement, si sa colère légitime ne m'avait pas empêché de me montrer trop tendre... La culpabilité, également. Posant ma main dans son dos que je frôlais à peine, je l'invitais à prendre le chemin de son lit, jusqu'à la border une fois la belle allongée.
« Tente de passer une bonne nuit. » susurrais-je simplement alors que je me redressais, mes yeux noisettes posés sur sa silhouette que je n'avais pas même embrassée. « Je ne passerais pas avant quelques jours, j'ai peur d'éveiller d'avantage les soupçons. »
Quel fade prétexte, quand en vérité je ne me sentais plus vraiment le coeur de passer du temps à ses côtés, après cette soirée catastrophique. Mon visage de marbre se contentant d'acquiescer pour une salutation polie, je contemplais une dernière fois sa beauté pâle mais lumineuse, prêt à tourner les talons.
« Je ne veux pas de cette putain de douche, Lust ! C’est froid, je t’en supplie arrête ça… »
« Demain tu me remercieras. » murmurais-je d'une voix rauque et neutre.
« Je vais le tuer, Lust. Je vais tuer le connard qui a mis de l’alcool dans les boissons. Tous mes efforts anéantis ! Deux mois sans une goutte d’alcool et je me prends la cuite de ma vie. Je vais le tuer ! »
Mon visage se ferma d'avantage quant à cette vérité me heurtant de plain fouet. J'avais été le pire des égocentriques, en ne pensant guère à mon amante quant à mon geste que j'avais pensé anodin. Comme à l'accoutumée, je n'avais pensé qu'à moi et ma petite cour, fier et amusé de pouvoir apporter quelques touches alcoolisées à cette soirée que j'avais par avance jugée trop sage. Ma promesse d'aider Cassandra dans sa lutte contre l'alcool ne m'était guère apparue comme une évidence, et j'avais placé mon besoin festif devant ses propres intérêts, devant ses propres convictions. Mes rétines se glacèrent d'une froideur dont j'étais en vérité le seul destinataire, quand mes mains venaient parfois contenir la furie de Cassandra. Pour cette fois, et pour cette fois seule, je m'étais promis de ne pas me montrer honnête et de ne rien lui avouer alors que j'avais pour l'habitude d'être franc : que me dirait-elle, si elle savait que j'étais le précurseur de sa descente aux Enfers ? Peut-être l'avais-je été dès l'instant même où j'avais posé mes yeux sur elle, finalement. Elle aurait eu une vie rangée, n'aurait jamais replongé dans l'alcool, ne se serait guère piquée dans les toilettes d'une boîte de nuit la semaine précédente, et peut être même que le destin l'aurait conduite à un homme plus âgé que moi, afin de la destiner à fonder un véritable cocon familial. J'étais le poison dans sa vie pourtant initialement si bien rangée, et ses dires vinrent par ailleurs m'en convaincre ardemment : tous ses efforts anéantis... Je sortis néanmoins de ma léthargie lorsque je sentis Cassandra s'accrocher à ma jambe, et malgré tout, le comique de la situation vint m'arracher un bref rire qui se dissipa aussitôt, bien que rien ne se prêtait vraiment au franc amusement. Baissant mon regard noisette vers elle, je posais mes mains sur ses bras fins, tentant de l'obliger à se relever.
« Fuck off ! » lâchais-je d'un naturel déconcertant, perdu entre le sérieux et le comique de la situation. « Cassandra, tiens toi tranquille. »
« Laisse moi sortir, Whitaker, sinon je te jure que…. RAAAH C’EST FROID ! Je vais te tuer ! Tout ça c’est de ta faute, j’en suis sûre ! Ou alors c’est Casimir ou mon père, et j’en ai marre de ce bordel ! »
« Ce n'est pas la première fois que j'entends ce genre de chose. » fis-je dans un sourire en coin, en référence aux menaces de ma belle qui était allée se perdre dans un coin de la douche. « Et qui est Casimir ? … Laisse tomber. »
J'abandonnais toute conversation un tant soit peu cohérente ; mieux valait éviter, au vu de son état d'ébriété et de son énervement digne d'une tigresse. J'avais tout de même ce reflet de moi-même qui me tenaillait le coeur : entendre Cassandra me scander que tout était de ma faute, me confortait dans l'idée d'une vision imparfaite qu'elle avait de moi. Et quand bien même elle avait raison, au final, je ne pouvais m'empêcher d'en être vexé. Fermant les robinets, je tournais les talons afin de me saisir de son peignoir, revenant vers elle et la sommant de sortir de la douche.
« Je sais, je ne suis pas parfait. » murmurais-je alors d'une voix plus sèche que je ne l'avais voulu. « Enfile ça. Le calvaire est fini, va te coucher. »
Mes derniers mots s'étaient adoucis comme j'ouvrais la porte de la salle de bain et fis signe à ma furie d'en sortir. Laissant ma veste derrière moi, je n'avais pas dans l'intention de rester ici cette nuit ; je me sentais incapable de fermer l'oeil, à ressasser toutes mes sombres pensées dans un trouble qui n'aurait plus de fin. Sans doute l'aurais-je prise dans mes bras pour la porter jusqu'à son lit coiffé de draps ocres, et mieux l'y allonger délicatement, si sa colère légitime ne m'avait pas empêché de me montrer trop tendre... La culpabilité, également. Posant ma main dans son dos que je frôlais à peine, je l'invitais à prendre le chemin de son lit, jusqu'à la border une fois la belle allongée.
« Tente de passer une bonne nuit. » susurrais-je simplement alors que je me redressais, mes yeux noisettes posés sur sa silhouette que je n'avais pas même embrassée. « Je ne passerais pas avant quelques jours, j'ai peur d'éveiller d'avantage les soupçons. »
Quel fade prétexte, quand en vérité je ne me sentais plus vraiment le coeur de passer du temps à ses côtés, après cette soirée catastrophique. Mon visage de marbre se contentant d'acquiescer pour une salutation polie, je contemplais une dernière fois sa beauté pâle mais lumineuse, prêt à tourner les talons.
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