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two pure souls in chaste bodies… what a joke !
Mer 13 Oct 2010 - 15:26
two pure souls in chaste bodies… WHAT A JOKE !
scene two ;:: sliding corridors.
Lust Whitaker — Quinn O'Shea
Il était temps de sortir de cours. Histoire de la Magie, avec les Grymm non-spécialistes. J'avais fait tout ce que j'avais pu pour ne surtout pas être assise à côté de Yorn -à un coin de la salle- ou d'Aleksei -à un autre coin- ou Whitaker. Bon, sincèrement ? Éviter les Grymm que je ne pouvais pas blairer était assez complexe dans une salle pourtant grande. J'avais fini par prendre place dans le coin près de la porte, pour une fois sans aucun Grymm hostile. C'était la dernière année où j'aurais à tenter de prendre une place stratégique sans en avoir l'air. Le cours en lui-même avait manqué d'intérêt flagrant et j'avais passé la deuxième heure à essayer de répertorier tous les sorts dont la racine venait du gaëllique. J'avais été plutôt lente à ranger mes affaires, si bien que je ne fus pas la première en sortir, loin de là. Laissant passer la masse d'élèves désireux de quitter la salle de cours, je restais assise à mon bureau jusqu'à ce qu'il n'y ait plus beaucoup de monde et je sortais dans les dernières. Ma sacoche battant contre ma cuisse droite, le museau d'Archibald dehors à humer l'air, j'avais repéré mon cousin haï qui quittait les lieux lentement avec sa horde de camarades bêtes à brouter de la branchiflore. Mh. Préférant ne pas avoir à passer près de lui, je bifurquais et je m'enfonçais dans les couloirs coulissants quand j'entendis quelqu'un appeler mon nom. « O'Shea ! » Me retournant je constatai que cette voix appartenait à un des Grymm dont je n'étais franchement pas fan.
Hm, pardon ? Ah oui, je manquais clairement de courtoisie. Mais qu'y pouvais-je ? Le fixant, dubitative, j'observais le Grymm connu pour être le plus grand pervers de tout Hungcalf en me demandant ce qu'il pouvait bien me vouloir, à moi la Reine Vierge. Mh. Sans aucun doute quelque chose du même genre que Yorn, ou les autres pervers de l'établissement… Pas de doute. Sauf que j'avais tort, je compris ceci lorsqu'il me répondit avec un sourire qui avait l'air sincère qu'il voulait juste me dire qu'il était ravi que nous nous ressemblions tellement. Le regardant comme s'il avait fumé quelque chose de pas net, j'arquai un sourcil et reculai de deux pas.
Le souvenir d'une voix me murmurant de surveiller mon langage traversa mon esprit mais j'occultai autant ce souvenir que cette recommandation et que celui qui avait pu me la faire. J'étais toujours méfiante vis à vis de Whitaker. Surtout que je voyais mal de quelle ressemblance il pouvait parler. D'un, j'étais Wright et il était Grymm. De deux, il était sang pur et je descendais de 10 générations de cracmols. De trois, il était un pervers coureur de jupons tandis que j'étais encore vierge. Quoique. Je n'avais pas vraiment prêté attention à son possible revirement de personnalité. Était-ce ça ? Non. Je l'aurais quand même entendu si Whitaker était devenu chaste et abstinent. Ce type puait la luxure à plein nez, il n'y avait pas… Ah non, merde, si ! Hm. Je mis soudainement fin à toutes les pérégrinations de mon cerveau. On verrait ça plus tard.
Aurait-il découvert que sa famille était bourrée de cracmols ? Non, quand même pas.
- « QUINN — Whitaker. Que me vaut ce plaisir ? »
Hm, pardon ? Ah oui, je manquais clairement de courtoisie. Mais qu'y pouvais-je ? Le fixant, dubitative, j'observais le Grymm connu pour être le plus grand pervers de tout Hungcalf en me demandant ce qu'il pouvait bien me vouloir, à moi la Reine Vierge. Mh. Sans aucun doute quelque chose du même genre que Yorn, ou les autres pervers de l'établissement… Pas de doute. Sauf que j'avais tort, je compris ceci lorsqu'il me répondit avec un sourire qui avait l'air sincère qu'il voulait juste me dire qu'il était ravi que nous nous ressemblions tellement. Le regardant comme s'il avait fumé quelque chose de pas net, j'arquai un sourcil et reculai de deux pas.
- « QUINN — Si c'est pour te foutre de ma gueule, tu peux t'arrêter là. Tu m'prends vraiment pour une conne ? »
Le souvenir d'une voix me murmurant de surveiller mon langage traversa mon esprit mais j'occultai autant ce souvenir que cette recommandation et que celui qui avait pu me la faire. J'étais toujours méfiante vis à vis de Whitaker. Surtout que je voyais mal de quelle ressemblance il pouvait parler. D'un, j'étais Wright et il était Grymm. De deux, il était sang pur et je descendais de 10 générations de cracmols. De trois, il était un pervers coureur de jupons tandis que j'étais encore vierge. Quoique. Je n'avais pas vraiment prêté attention à son possible revirement de personnalité. Était-ce ça ? Non. Je l'aurais quand même entendu si Whitaker était devenu chaste et abstinent. Ce type puait la luxure à plein nez, il n'y avait pas… Ah non, merde, si ! Hm. Je mis soudainement fin à toutes les pérégrinations de mon cerveau. On verrait ça plus tard.
- « QUINN — J'ai pas que ça à faire, de quoi tu parles ? »
Aurait-il découvert que sa famille était bourrée de cracmols ? Non, quand même pas.
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Re: two pure souls in chaste bodies… what a joke !
Mer 13 Oct 2010 - 21:36
Quinn O'Shea, le genre de fille qu'on ne peut pas blairer. Pas seulement parce qu'elle se pense sacro-sainte dans sa manie puritaine de faire un pied de nez à tout ce qui est sexe en dehors du mariage, mais aussi parce qu'elle arrive à tenir ses résolutions pieuses. C'est écoeurant de bonne volonté, de bonne tenue, et d'hygiène de vie parfaitement lisse : ça suinte la menthe poivrée à outrance ; ce genre de parfum qu'on retrouve sur les mains de toute bonne bourgeoise aigrie, coincée et trop bien élevée qui vous récite la prière du repas du soir. Et moi, ça me file des boutons et des frissons d'horreur, tant je suis allergique à tant d'ondes positives et saintes... Bien sûr, j'aurais pu ne pas m'immiscer dans la vie de cette pauvre Wright et la laisser tranquille, puisqu'elle m'exaspérait tant : manque de chance néanmoins, la beauté blonde m'appréciait au moins autant qu'un anorexique face à son crouton de pain. Non contente de me toiser avec mépris, elle m'observait avec dégoût, et pourtant je trouvais dans son regard et son attitude envers moi quelque chose de fabuleux et d'orgiaque : c'était la sainte condamnant tous les pêchés. La belle vierge incarnait les vertus quand je personnifiais les pêchés capitaux, ne serait-ce que par mon prénom que je portais scandaleusement bien. Il y avait dans notre combat futile et quotidien, quelque chose à la David et Goliath : elle, c'était les cieux. Moi, j'étais les flammes de l'enfer. Entre l'ennui mortel d'une Bible qui nous empêchait d'apprécier les joies de la vie, et les permissions outrageuses d'un mal nous rongeant les sangs mais nous procurant l'orgasme, j'avais choisi mon camp. Pauvre petit agneau, si belle, si délicate, si... vierge. Je me retournais ainsi sur cette pensée vers la poupée prude, qui jouait si bien son jeu consistant à éviter tous les salauds de la terre entière : malheureusement pour elle, il semblait qu'ils étaient tous concentrés dans cette même salle de cours. Cette nouvelle pensée m'arracha un sourire triomphal et vicieux, qui s'effaça au profit d'un soupir frustré lorsque le professeur nous chanta allègrement un : « Et maintenant, page 156 : la guerre froide des gobelins ! » . Et mon regard de se poser sur mon livre ouvert à cette même page illustrant ce même intitulé en tant que chapitre ; en gros, en gras, en rouge, bonne nuit.
« O'Shea ! » Je n'avais pas tardé à la rattraper, m'extirpant de mon cercle fermé constitué d'amis véritables, d'hypocrites boutonneux et de donzelles battant allégrement des cils, j'avais suivi de près le sillage parfumé de la petite prude, qui s'était retournée non sans un frémissement de dégoût contagieux. « Whitaker. Que me vaut ce plaisir ? » Un sourire en coin vint habiller mes lèvres désirables perlant habituellement de vicissitudes perverses : en l'instant, elles n'étaient que bondieuseries et piété laiteuse. J'allais pouvoir entrer en action, manipuler ma proie dans un savant jeu d'acteur, pour mieux la bercer d'illusions quant à ma personne : un processus machiavélique se mettait en marche, bien malgré elle. « Des aveux... » J'arquais les sourcils dans une moue innocente, acquiesçant d'un signe de tête tel un saint sous son auréole. « Dire que je t'ai sous-estimée tout ce temps, alors que nous nous ressemblons tellement. Parlons clairement, O'Shea, je te prenais pour une cruche avant tout ça. J'avais tort. » Toisant la demoiselle sceptique qui recula d'un pas comme si mes conneries déblatérées étaient contagieuses, je n'en jouais pas moins la carte de la fausse sincérité, époustouflant dans mon rôle de composition. « — Si c'est pour te foutre de ma gueule, tu peux t'arrêter là. Tu m'prends vraiment pour une conne ? » « Avant oui, c'était le cas. » fis-je alors non sans hausser les épaules, cet air innocent et pur ne quittant plus mon visage, jouant à la perfection le simplet reconverti à la parole divine et à la vérité universelle. « J'ai pas que ça à faire, de quoi tu parles ? » « Ton délire sur se réserver pour le grand amour, garder ta virginité pour le prince charmant. Et blablabla... » achevais-je non sans lever brièvement mon regard noisette au plafond. « C'est quelque chose pour moi... Vraiment. Te moque pas O'Shea, je suis en train de te parler de ma reconversion. C'est bas ce que les autres peuvent dire sur moi, je ne suis pas un accro du sexe. » Je fronçais alors les sourcils dans un air brièvement peiné, ma voix recouvrant un timbre compatissant et voilé d'une déception redoutablement pieuse et blessée. « Huit mois que je pratique l'abstinence, et je ne me suis jamais senti aussi... bien. Et si l'absence de pêché purifiait vraiment notre âme ? Et si je pouvais me racheter en rayant la luxure de ma vie ? Je te comprends mieux que quiconque. » La phrase de trop sans doute, celle qui me faisait jubiler, celle qui je l'espérais, la faisait angoisser de l'intérieur : Quinn O'Shea partageait des traits communs avec Lust Whitaker. David tendait la main à Goliath et lui proposait d'aller s'asperger d'un peu plus d'eau bénite. Alerte rouge.
« O'Shea ! » Je n'avais pas tardé à la rattraper, m'extirpant de mon cercle fermé constitué d'amis véritables, d'hypocrites boutonneux et de donzelles battant allégrement des cils, j'avais suivi de près le sillage parfumé de la petite prude, qui s'était retournée non sans un frémissement de dégoût contagieux. « Whitaker. Que me vaut ce plaisir ? » Un sourire en coin vint habiller mes lèvres désirables perlant habituellement de vicissitudes perverses : en l'instant, elles n'étaient que bondieuseries et piété laiteuse. J'allais pouvoir entrer en action, manipuler ma proie dans un savant jeu d'acteur, pour mieux la bercer d'illusions quant à ma personne : un processus machiavélique se mettait en marche, bien malgré elle. « Des aveux... » J'arquais les sourcils dans une moue innocente, acquiesçant d'un signe de tête tel un saint sous son auréole. « Dire que je t'ai sous-estimée tout ce temps, alors que nous nous ressemblons tellement. Parlons clairement, O'Shea, je te prenais pour une cruche avant tout ça. J'avais tort. » Toisant la demoiselle sceptique qui recula d'un pas comme si mes conneries déblatérées étaient contagieuses, je n'en jouais pas moins la carte de la fausse sincérité, époustouflant dans mon rôle de composition. « — Si c'est pour te foutre de ma gueule, tu peux t'arrêter là. Tu m'prends vraiment pour une conne ? » « Avant oui, c'était le cas. » fis-je alors non sans hausser les épaules, cet air innocent et pur ne quittant plus mon visage, jouant à la perfection le simplet reconverti à la parole divine et à la vérité universelle. « J'ai pas que ça à faire, de quoi tu parles ? » « Ton délire sur se réserver pour le grand amour, garder ta virginité pour le prince charmant. Et blablabla... » achevais-je non sans lever brièvement mon regard noisette au plafond. « C'est quelque chose pour moi... Vraiment. Te moque pas O'Shea, je suis en train de te parler de ma reconversion. C'est bas ce que les autres peuvent dire sur moi, je ne suis pas un accro du sexe. » Je fronçais alors les sourcils dans un air brièvement peiné, ma voix recouvrant un timbre compatissant et voilé d'une déception redoutablement pieuse et blessée. « Huit mois que je pratique l'abstinence, et je ne me suis jamais senti aussi... bien. Et si l'absence de pêché purifiait vraiment notre âme ? Et si je pouvais me racheter en rayant la luxure de ma vie ? Je te comprends mieux que quiconque. » La phrase de trop sans doute, celle qui me faisait jubiler, celle qui je l'espérais, la faisait angoisser de l'intérieur : Quinn O'Shea partageait des traits communs avec Lust Whitaker. David tendait la main à Goliath et lui proposait d'aller s'asperger d'un peu plus d'eau bénite. Alerte rouge.
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Re: two pure souls in chaste bodies… what a joke !
Dim 17 Oct 2010 - 18:52
« False words are not only evil in themselves,
but they infect the soul with evil. »
Plato, Dialogues, Phaedo
Non, le fait qu'il m'annonce des aveux m'avait quand même fait douter sérieusement. Franchement, vous avez déjà imaginé Whitaker venant se confier à moi ? Si oui, c'est que vous êtes fous et que vous devriez envisager de consulter. Whitaker et moi n'avons rien en commun. Rien, pigé ? Alors qu'il m'annonce qu'on se ressemblait me rebutait pas mal. Restait simplement à voir en quoi nous nous ressemblions. Je craignais le pire alors que je lui demandais de s'exprimer plus clairement.
Oui, quoi, il avait un problème avec ça ? Il allait me balancer dans la face que j'étais complètement demeurée, comme il avait pu le suggérer pendant tant de temps ?
Le sourcil toujours arqué, les bras croisés, je m'adossais au mur en m'assurant quand même qu'il n'allait pas glisser d'un coup. Lui, pas un accro du sexe ? Il se foutait du monde. Enfin bon. Il avait l'air sincère, c'était quand même ça le pire. Et blessé. Non, franchement, il était sérieux ? Je marquais, malgré moi et ma bonté habituelle, mon scepticisme devant une telle révélation :
Bon, je vais être franche avec vous. Il s'en serait tenu au fait qu'il s'était jamais senti aussi "bien", j'aurais pu tomber dans le panneau direct. Mais là, c'était louche. Surtout la dernière phrase. Après être restée quelques secondes dubitative et silencieuse, toujours en train de peser le pour et le contre, je reposai mon regard sur lui :
Je lui tapotais l'épaule avec un sourire en coin, l'air de dire "Ça marchera pas avec moi, mon petit" et je reprenais mon chemin… Mais l'esprit plein de doutes, je ne faisais pas huit pas que je faisais de nouveau volte-face et revenais vers lui -qui n'avait pas bougé entre temps. Il y avait un truc qui ne collait pas :
Oui, mes doutes avaient gagné, voilà que j'accordai un peu de foi à ce qu'il avait pu me dire. Bon, je doutais qu'il me comprenne réellement, mais j'avais beau chercher, je ne voyais pas où il pouvait vouloir en venir à me mener en bateau sur ce genre de trucs. C'était stupide et totalement irréfléchi, et avant que je m'en rende vraiment compte, j'allais me faire avoir comme une débutante. Mais pour le moment, j'étais loin de me douter que tout était soigneusement calculé par ce traître à double-face de Whitaker. Comment aurais-je pu m'en douter de toute façon ?
Je venais de tomber dans un piège habilement ficelé, et celui qui tirait les ficelles était un manipulateur hors-pair. Et le pire dans tout ça ? J'avais presque réussi à m'extirper de cette toile invisible. Il avait fallu que ma naïveté et mon désir de croire les gens me replongent soudainement dans ce piège. Non, il n'y avait pas à dire, peut-être que je méritais ce qui allait arriver.
- « LUST — Ton délire sur se réserver pour le grand amour, garder ta virginité pour le prince charmant. Et blablabla... »
Oui, quoi, il avait un problème avec ça ? Il allait me balancer dans la face que j'étais complètement demeurée, comme il avait pu le suggérer pendant tant de temps ?
- « LUST — C'est quelque chose pour moi... Vraiment. Te moque pas O'Shea, je suis en train de te parler de ma reconversion. C'est bas ce que les autres peuvent dire sur moi, je ne suis pas un accro du sexe. »
Le sourcil toujours arqué, les bras croisés, je m'adossais au mur en m'assurant quand même qu'il n'allait pas glisser d'un coup. Lui, pas un accro du sexe ? Il se foutait du monde. Enfin bon. Il avait l'air sincère, c'était quand même ça le pire. Et blessé. Non, franchement, il était sérieux ? Je marquais, malgré moi et ma bonté habituelle, mon scepticisme devant une telle révélation :
- « QUINN — T'es pas en train de te payer ma tête, là ?
LUST — Huit mois que je pratique l'abstinence, et je ne me suis jamais senti aussi... bien. Et si l'absence de pêché purifiait vraiment notre âme ? Et si je pouvais me racheter en rayant la luxure de ma vie ? Je te comprends mieux que quiconque »
Bon, je vais être franche avec vous. Il s'en serait tenu au fait qu'il s'était jamais senti aussi "bien", j'aurais pu tomber dans le panneau direct. Mais là, c'était louche. Surtout la dernière phrase. Après être restée quelques secondes dubitative et silencieuse, toujours en train de peser le pour et le contre, je reposai mon regard sur lui :
- « QUINN — Okay, bon. C'était sympa de te parler, mais faut que t'arrêtes vraiment de prendre les gens pour des cons. »
Je lui tapotais l'épaule avec un sourire en coin, l'air de dire "Ça marchera pas avec moi, mon petit" et je reprenais mon chemin… Mais l'esprit plein de doutes, je ne faisais pas huit pas que je faisais de nouveau volte-face et revenais vers lui -qui n'avait pas bougé entre temps. Il y avait un truc qui ne collait pas :
- « QUINN — Y a un truc que je pige pas. Si tu voulais te payer ma tête, t'aurais fait autre chose. Et j'dois t'avouer le coup des huit mois tient malheureusement la route. T'as vraiment décidé d'arrêter de coucher avec toutes les filles d'Hungcalf ? »
Oui, mes doutes avaient gagné, voilà que j'accordai un peu de foi à ce qu'il avait pu me dire. Bon, je doutais qu'il me comprenne réellement, mais j'avais beau chercher, je ne voyais pas où il pouvait vouloir en venir à me mener en bateau sur ce genre de trucs. C'était stupide et totalement irréfléchi, et avant que je m'en rende vraiment compte, j'allais me faire avoir comme une débutante. Mais pour le moment, j'étais loin de me douter que tout était soigneusement calculé par ce traître à double-face de Whitaker. Comment aurais-je pu m'en douter de toute façon ?
Je venais de tomber dans un piège habilement ficelé, et celui qui tirait les ficelles était un manipulateur hors-pair. Et le pire dans tout ça ? J'avais presque réussi à m'extirper de cette toile invisible. Il avait fallu que ma naïveté et mon désir de croire les gens me replongent soudainement dans ce piège. Non, il n'y avait pas à dire, peut-être que je méritais ce qui allait arriver.
- Spoiler:
- Elo, encore une fois, MERCI ( :inlove: ) d'avoir un perso si désireux de pourrir Q., je sais pas ce que je ferais sans toi et ton machiavélique Lust (l)
- InvitéInvité
Re: two pure souls in chaste bodies… what a joke !
Mer 27 Oct 2010 - 18:11
- Spoiler:
- je t'en prie, c'est un plaisir pour moi :baveuh:
Certes je sais bien ce que vous pensez : mon monologue était beaucoup trop long, je renvoyais l'image d'un apôtre ayant du mal à digérer ses propres évangiles. J'aurais du, vous le pensez encore, m'arrêter à quelques mots et ne pas caricaturer ma soit disant vertu ; ne pas me pencher sur des questions existentielles et pseudo philosophiques, et me contenter de proposer à la Wright une adhésion à l'association des fidèles de la messe du coin. Sans doute, car alors j'aurais été pour la jeune vierge visiblement plus véridique : en théorie, c'est tout à fait logique. En pratique, la réalité est bien plus complexe ; car il fallait qu'elle doute. Notre relation n'étant basée que sur la méfiance, je devais instaurer mon jeu sur de la perfidie et la perversion psychologique : semer le trouble dans son esprit me permettait de l'hameçonner bien plus aisément, au moins la proie ne se débattrait pas avec autant de vigueur : je n'aurais pu l'avoir que par la seule force de ma conviction. Il me fallait surjouer, enjoliver, exagérer, pour ne pas me paraître trop vrai ; cela aurait effrayé la brebis qui m'avait toujours pensé trop faux. Ne brouillons pas ses repères, pas tout de suite. Ainsi la demoiselle me tapota l'épaule, m'agrémenta d'une charmante réplique avant de m'offrir un sourire méprisant et de tourner les talons : nous entrions dans la phase la plus prenante du jeu ; la théorie du quitte ou double. Tout perdre, ou tout rafler : il me fallait attendre pour mieux toucher le trophée du bout des doigts. Mais quand bien même elle continuerait son chemin, je ne désespérais pas de la savoir se triturer l'esprit toute la nuit quant à mes étranges propos... Placide, je feintais l'indifférence blasée avant de m'adosser contre le mur, la posture relâchée et le torse bombé, tandis que je roulais une cigarette entre mes doigts fins. Mes yeux inquisiteurs mourraient d'envie de poursuivre la silhouette de la vierge : s'était-elle arrêtée ou continuait-elle son chemin, je ne pouvais me faire d'idée néanmoins. Car mon jeu d'acteur me poussait à feindre l'impassibilité certaine, et garder mes yeux ambrés sur mon cône de nicotine. Quand enfin la voix de l'ingénue résonna dans les couloirs, ce qui m'arracha un sourire en coin satisfait, que je dus réprimer aussitôt. « Y a un truc que je pige pas. Si tu voulais te payer ma tête, t'aurais fait autre chose. Et j'dois t'avouer le coup des huit mois tient malheureusement la route. T'as vraiment décidé d'arrêter de coucher avec toutes les filles d'Hungcalf ? » Je laissais le silence planer, volontairement songeur et portant ma cigarette sur le bout de la langue afin d'en fixer le papier fin, j'arquais alors les sourcils et feintais de sortir d'une léthargie profonde. « Hmm ? Excuse-moi je pensais que c'était une question rhétorique. » fis-je non sans lever mon regard vers le plafond dans un soupir, n'oubliant tout de même pas la touche d'arrogance qui me seyait si bien (ou mal, selon la vision de mes bizuts) « Fais un sondage, interview toutes les filles que tu croises, anime une soirée débat 'Lust Whitaker a-t-il viré de bord' si ça t'amuse et pour te rassurer, mais arrête de faire comme si tu venais d'apprendre que la fin du monde n'était pas pour 2012 mais bien pour aujourd'hui. » Feintant d'être terriblement vexé, je vins durcir mon regard, fronçant les sourcils et me détachant du mur glacé. Cigarette éteinte à la main, je me mis à marcher à pas vif, passant ainsi devant la Reine Vierge. « Ce n'est pas très sympa ». Ah, quelle délicieuse interpellation que de penser avoir vexé Lust Whitaker, n'est-ce pas ? Surtout sur le sujet de la relative abstinence. Lui jetant un dernier regard piqué, je remontais la lanière de mon sac de cuir avant de continuer mon chemin.
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