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is it okay for you if i crash in your arms ?
Dim 31 Oct 2010 - 21:04
Un mercredi, après les cours, comme tous les autres, ou presque. Bon, la journée avait commencé comme toutes les autres, le soleil qui se lève et VLAN la pluie qui s'abat une heure plus tard sur le parc d'Hungcalf. Jusque là, basique, on vous dit. Après il y avait eu les cours, normaux aussi. Le déjeuner, idem. Les cours de nouveau. Et puis la journée de Quinn avait fini par mal tourner. Comme d'habitude ? non, pas vraiment. Là, ça n'allait vraiment pas. La jolie rousse affichait un air défait et elle avançait d'un pas rapide et boitillant. Elle s'était tordu la cheville dans l'escalier, en ratant une marche, quand elle était allée dans la Salle Commune. Bon, elle avait une démarche ridicule, mais elle essayait de faire abstraction. Elle y repenserait une fois qu'elle aurait trouvé celui qu'elle cherchait. Il n'était pas dans la Salle Commune des Wright, elle savait, elle en venait tout juste. Il devait être dans les jardins suspendus, dans son coin personnel où il n'y avait vraisemblablement que lui qui se posait. Elle l'y avait retrouvé, de temps à autre. Là, elle espérait vraiment qu'il y soit, parce qu'elle avait besoin de lui plus que jamais. Elle gravissait donc à présent les marches en luttant contre une envie de pleurer qui montait de plus en plus en elle. Serrant la sangle de sa sacoche dans sa main, elle montait les marches deux par deux, en tenant la rambarde de l'escalier de l'autre main, histoire de ne pas se casser la figure de nouveau. Sa sacoche battait contre sa jambe, Archibald grimpait les marches à ses côtés, évitant les élèves qui pouvaient descendre. Arrivant enfin au quatrième étage, Quinn ne prit pas le temps de reprendre sa respiration. Elle se dirigea immédiatement vers le fond du couloir qui menait aux jardins suspendus. Je vais donc vous laisser en sa compagnie, mon travail de guide s'arrête ici.
Le cœur battant, la respiration saccadée, je venais de monter à toute blinde les marches. Je cherchais Aldéric, mon nounours de Wright. Enfin, nounours, peut-être que j'exagérai un peu. Mais c'était un bon ami, un très bon ami, même. Et j'avais cruellement besoin de lui à ce moment précis. J'avais déjà assez cassé les pieds d'Alice depuis le début de la semaine, je sentais bien qu'il fallait que je la laisse respirer et que j'arrête de l'étouffer avec mes problèmes. Mais vu que je ne pouvais pas m'en sortir toute seule, ni même me changer les idées par ma propre volonté, j'avais besoin qu'on m'y aide, et le Wright dont j'essayai d'apercevoir le visage maintenant que j'avais mis le pied dans les Jardins était sans doute le plus à même de le faire. Le vent soufflait fort, faisant voler mes cheveux devant mon visage. Archibald qui n'était pas très lourd avait sauté de nouveau dans ma sacoche pour ne pas s'envoler (et ne pas être la proie des oiseaux qui se baladaient autour des toits d'Hungcalf). Ne me souciant même pas d'attacher les cheveux qui m'obstruaient la vue, je commençai une espèce de traque au milieu des jardins -les bosquets cachaient la visibilité, ça n'était pas très pratique. J'avais toujours cette boule dans la gorge qui m'empêchait de m'émerveiller de la beauté de ce lieu enchanteur. Mes yeux étaient brillants, je mordais mes lèvres pour ne pas me mettre à pleurer comme une idiote. Bon, ça ne tarderait plus. Les lèvres tremblantes, je reniflais déjà lorsque j'aperçus Aldéric assis dans un coin des jardins suspendus. Pour une fois, il était seul. Breeony n'était pas là. Je n'avais rien contre elle, bien au contraire, elle m'était extrêmement sympathique et tout ça, et j'étais très heureuse qu'elle et Aldéric se soient trouvés. Mais bon, je n'aurais pas voulu les déranger. Mais bref, Aldéric était tout seul. Je franchissais les quelques mètres et je m'affalai à moitié sur lui, la tête contre son torse :
J'avais voulu faire de l'humour -pourri, certes- mais ma voix qui se voulait riante finit dans un sanglot alors que je me mettais à pleurer, serrant mes poings et laissant mes épaules tressauter sans que j'y puisse grand chose. Ça n'allait pas. Pas du tout. Pour que je l'interrompe dans quoi que ce soit qu'il pouvait faire, c'est que ça n'allait pas bien du tout. Il ne m'en tiendrait pas rigueur… Enfin, j'espérais. Mais pour le moment, je ne me souciais pas vraiment d'une quelconque rancœur de sa part. J'avais juste besoin qu'il me laisse pleurer le temps que ça prendrait. Si toutefois il en avait la patience…
Le cœur battant, la respiration saccadée, je venais de monter à toute blinde les marches. Je cherchais Aldéric, mon nounours de Wright. Enfin, nounours, peut-être que j'exagérai un peu. Mais c'était un bon ami, un très bon ami, même. Et j'avais cruellement besoin de lui à ce moment précis. J'avais déjà assez cassé les pieds d'Alice depuis le début de la semaine, je sentais bien qu'il fallait que je la laisse respirer et que j'arrête de l'étouffer avec mes problèmes. Mais vu que je ne pouvais pas m'en sortir toute seule, ni même me changer les idées par ma propre volonté, j'avais besoin qu'on m'y aide, et le Wright dont j'essayai d'apercevoir le visage maintenant que j'avais mis le pied dans les Jardins était sans doute le plus à même de le faire. Le vent soufflait fort, faisant voler mes cheveux devant mon visage. Archibald qui n'était pas très lourd avait sauté de nouveau dans ma sacoche pour ne pas s'envoler (et ne pas être la proie des oiseaux qui se baladaient autour des toits d'Hungcalf). Ne me souciant même pas d'attacher les cheveux qui m'obstruaient la vue, je commençai une espèce de traque au milieu des jardins -les bosquets cachaient la visibilité, ça n'était pas très pratique. J'avais toujours cette boule dans la gorge qui m'empêchait de m'émerveiller de la beauté de ce lieu enchanteur. Mes yeux étaient brillants, je mordais mes lèvres pour ne pas me mettre à pleurer comme une idiote. Bon, ça ne tarderait plus. Les lèvres tremblantes, je reniflais déjà lorsque j'aperçus Aldéric assis dans un coin des jardins suspendus. Pour une fois, il était seul. Breeony n'était pas là. Je n'avais rien contre elle, bien au contraire, elle m'était extrêmement sympathique et tout ça, et j'étais très heureuse qu'elle et Aldéric se soient trouvés. Mais bon, je n'aurais pas voulu les déranger. Mais bref, Aldéric était tout seul. Je franchissais les quelques mètres et je m'affalai à moitié sur lui, la tête contre son torse :
- « QUINN — Je peux t'embêter un peu ? »
J'avais voulu faire de l'humour -pourri, certes- mais ma voix qui se voulait riante finit dans un sanglot alors que je me mettais à pleurer, serrant mes poings et laissant mes épaules tressauter sans que j'y puisse grand chose. Ça n'allait pas. Pas du tout. Pour que je l'interrompe dans quoi que ce soit qu'il pouvait faire, c'est que ça n'allait pas bien du tout. Il ne m'en tiendrait pas rigueur… Enfin, j'espérais. Mais pour le moment, je ne me souciais pas vraiment d'une quelconque rancœur de sa part. J'avais juste besoin qu'il me laisse pleurer le temps que ça prendrait. Si toutefois il en avait la patience…
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Re: is it okay for you if i crash in your arms ?
Sam 20 Nov 2010 - 23:32
Les gens avaient une propension phénoménale à s’attirer les ennuis. Je ne faisais pas figure d’exception, loin s’en faut. J’étais toujours mêlé dans les embrouilles, ma réputation me suivant de très près. L’on me laissait rarement une chance, préférant s’en tenir à la première impression qui était forcément mauvaise. Je ne faisais pas partie des gens que l’on disait fréquentables. Mais tout le monde était d’accord pour ériger ce mythe autour de ma personne qui n’avait probablement pas lieu d’être. Et ça me blasait, profondément. Parfois, j’avais l’impression qu’on me fréquentait juste parce qu’il y avait cette aura particulière qui m’entourait et me collait à la peau comme un mauvais sort. Les plus profiteurs d’entre eux rêvaient de s’accaparer quelques bribes de ma popularité pour espérer y accéder à leur tour. Attitude que je déplorais au passage. On ne pouvait pas surenchérir davantage dans le pathétique. Ça faisait quoi d’être populaire, sérieusement? Ça ne faisait que de créer des emmerdes, c’est moi qui vous le dis. Parfois, j’aimerais passer inaperçu. Qu’on me foute la paix. Mais apparemment, c’était trop demander. Il y avait toujours une poignée de boulets qui venaient me solliciter à l’occasion d’une fête quelconque et clandestine qui se déroulait je ne sais où. Le plus comique, dans l’histoire, c’est que bien souvent, je ne connaissais pas ces personnes. Mes amis n’avaient pas besoin de recourir à de tels subterfuges pour m’inviter à prendre part à l’une de leurs sorties. Cela se faisait tout naturellement, du jour au lendemain on décidait d’aller quelque part. C’était ce qui faisait la magie de l’instant, l’imprévu. Mais à présent, même cela ne m’amusait plus. Me retrouver cuité presque six soirs sur sept me laissait sur les lèvres un goût âcre d’habitude, de routine, un lourd sentiment d’inachevé. Le poids des années commençait à se faire sentir sur mes épaules pourtant réputées robustes, la vie était un fardeau que je me traînais quotidiennement. Parfois, j’avais la vague idée de m’en débarrasser, pour de bon, et cela s’était parfois soldé par un passage à l’acte. Mais je n’avais pas le droit. Et si je l’avais eu un jour, je ne l’avais tout simplement plus. Ne serait-ce que par égard pour tous ces gens qui comptaient pour moi, qui m’aimaient. Parfois j’avais songé à les laisser, dans un choix purement égoïste. Seulement, cela aurait-il servi à quelque chose? Probablement pas, si on voulait être honnête. Probablement pas.
Alors, je me contentais de survivre, de me noyer dans la masse. D’observer les gens, de près ou de loin, ne prenant jamais par à leurs conversations futiles. Je connaissais ces visages, pour les croiser quotidiennement, mais connaissais-je vraiment les personnes qui y étaient rattachés? Hormis une poignée de personnes, je n’avais jamais cherché à en savoir plus sur Monsieur tout le monde, les vies des étudiants lambdas ne présentant pas le moindre intérêt à mes yeux. Les personnes que je fréquentais avaient quelque chose d’exceptionnel, à leur manière. Mon entourage n’était pas composé que de junkies pervers aux yeux exorbités, il y a avait aussi des gens bien, il ne fallait pas croire. Des gens qui ne comprenaient pas nécessairement pourquoi on vivait ainsi, se complaisant toujours un peu plus dans la débauche et les excès. Mais cela ne les empêchait pas d’être intéressants, ne serait-ce que par leur vision des choses bien différentes de la nôtre. Je les admirais pour avoir su résister tout ce temps à la décadence généralisée, l’innocence se faisant rare par ici. La vertu était quelque chose que l’on perdait, mais qu’on ne retrouvait jamais. Alors, il fallait vivre sans. Assumer ses erreurs, et ne plus les refaire. Tenter de s’extirper de ce cercle vicieux dans lesquels nous avions été enfermés par la force de la masse, comme les braves moutons que nous sommes. On fumait une cigarette parce que c’était cool. Parce qu’on se sent grand, alors que l’on a que onze ans. On boit dans les bouteilles de papa parce qu’on le voit faire, on finit cuité dans le grenier à treize ans, en solitaire, et on comprend qu’on ne tient pas l’alcool. On touche à la drogue pour faire comme les copains, parce que défoncé, on se sent plus forts, invincibles, rien ne peut nous arriver. Et après, on angoisse, parce qu’on fait notre premier bad-trip. Enfin, il y a les filles. L’on se dit qu’on va flirter pour s’amuser, et cela finit en un baiser langoureux, un baiser de grands. Il était bien loin le bisou de gamin, à l’époque ou Ekstasy avait été mon amoureuse. Et puis, il y a l’inévitable étape du dépucelage. J’avais définitivement plongé avec Bonnie. Le sexe pour le sexe, sans sentiments, pour passer le temps, pour découvrir, pour ne pas avoir l’angoisse du temps qui passe et qui donne l’impression de ne pas avoir profité de sa vie. Une évolution qui, en temps normal s’étalait sur quelques années et qui n’arrivait parfois même jamais, mais imaginez que j’ai vécu tout ceci en accéléré, comme si j’avais souhaité avancer au maximum une cassette vidéo, les images défilant à toute vitesse à l’écran, une succession vertigineuse, saccadée, dramatique. Et il y avait la fin.
Au fond, on s’y attendait. Mais on faisait tout pour l’empêcher. Parce qu’on en avait peur. Parce qu’on ne s’imaginait pas ne pas exister. On avait beau détester la vie, n’empêche qu’une fois le moment venu, on s’y rattachait comme à un garde fou, comme un ultime espoir de ne pas sombrer dans l’abîme, quand bien même nous aurions été condamnés d’office. Alors, on se contentait d’apprécier ce qu’on avait, bien que cela ne soit pas foncièrement évident, notre nature humaine nous poussant à désirer toujours plus, et l’impossible tant qu’à faire. Et en l’espèce, l’impossible avait été la solitude, cette chère solitude que j’étais à présent en train de savourer, clope au bec, perdu au beau milieu des jardins suspendus, déserts à cette heure ci de la journée. Affalé sur mon banc, regard assombri par mes pensées délétères, je n’avais guère l’air reluisant mais je m’en foutais. Je n’étais pas de ceux qui vivaient à travers le regard des autres. Et pourtant, le mien était parfois cruel, impitoyable, sentencieux et sans appel. Je jugeais les gens, les rangeant dans des foutues catégories dont ils ne s’extirpaient parfois jamais. Certains demeuraient inclassables, mais l’exception finissait toujours par confirmer la règle. Nul n’était totalement insaisissable, tôt ou tard, on finissait toujours par se trahir, par un geste ou un regard. Alors, j’attendais, inlassablement. J’attendais, laissant le temps qui passe défiler, perdant de précieuses secondes qui se muaient en minutes et les minutes en heures. Une heure. Soixante Minutes. Trois mille six-cent secondes. La boucle était bouclée. Je l’avais eue, ma foutue solitude, mais à présent, je m’emmerdais. Au sol, des cadavres de cigarettes, sur le banc de marbre un paquet vide que j’avais broyé de ma poigne. J’aurais pu bouger, m’activer, mais j’avais la flemme, j’étais en mode loque. Pour un peu, j’aurais prié que quelqu’un ou quelque chose me tire de ma profonde léthargie. Peu importe, pourvu qu’on me divertisse.
Et le miracle était arrivée, Quinn de son prénom. Une jeune fille de ma maison, que j’appréciais énormément bien qu’elle ne fasse pas partie de la bande de débauchés que je fréquentais d’ordinaire. Quand je vous disais qu’il m’arrivait des gens bien…Cette frêle jeune fille aux cheveux flamboyants en faisait partie. Nous étions deux antagonismes parfaits, l’ange et le démon, histoire de sombrer toujours un peu plus dans la caricature. Et pourtant, cela ne nous empêchait pas de bien nous entendre, voire même de nous adorer. Elle était comme un havre de paix dans ce monde barbare. Sans déconner. Au premier coup d’œil que je lui adressai, je vis qu’elle allait vraiment mal. Elle avait ce visage défait, le regard empli de détresse, cela se voyait qu’elle luttait pour ne pas craquer. Je l’interrogeai du regard, mais je me doutais bien que je n’obtiendrai rien d’elle maintenant, il fallait que je la laisse parler en douceur sans trop l’assommer de questions. Faire tout le contraire d’un psy, en somme. « Je peux t'embêter un peu ? » Elle essayait de plaisanter, mais le cœur n’y était pas. Son intention fut certes louable, mais ce qui s’en suivit fut un véritable fiasco. Elle venait de s’effondrer. Voir Quinn pleurer, j’avais fini par m’y faire. J’avais déployé des trésors de patience pour la consoler, pour la calmer. Elle était tellement fragile, tant et si bien que je m’étais maintes fois demandé comment elle avait pu tenir tout ce temps, comment elle avait fait pour ne pas succomber à la pression du monde qui l’entourait. L’air désolé, je l’entourai finalement de mes bras, et lui frottai doucement le dos, friction qui se voulait rassurante. Je ne savais vraiment pas quoi dire, lassé des sempiternels ça va aller. Alors, d’une voix tranquille, d’un air de celui qui disait contrôler la situation, je finis par rompre ce silence pesant entrecoupé de ses sanglots saccadés. « Que s’est-il passé, Quinn? » Par Merlin, que lui était-il encore arrivé pour qu’elle soit dans un état pareil? Je fronçais les sourcils, perplexe. « C’est Sinwaith? Ou une de ces pestes de Grymm qui te font des misères? » En mon for intérieur, je priais pour que ce ne soit pas Bonnie. Je savais les deux jeunes filles en discorde, et pourtant, je savais que si tel était le cas, je serai incapable de prendre parti.
- InvitéInvité
Re: is it okay for you if i crash in your arms ?
Sam 29 Jan 2011 - 15:57
(Quid de ce RP qui date de y'a très longtemps ? =) )
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