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Bury me with it ― Nell
Dim 28 Nov 2010 - 17:52
Je passai une main tremblante sur mon visage, l’eau fraiche du robinet transperçait les pores de ma peau, calmant un instant ses angoisses. Le couvre feu était passé depuis un bon moment déjà, mais je n’arrivais pas à dormir, je n’arrivais plus à dormir, à voir son visage dans mes cauchemars. Je restais donc, seul, dans ma chambre, à fumer des clopes et à étudier, sans vraiment étudier. Je m’allumai une cigarette, m’assoyant sur mon lit. La faible lumière éclairant ma chambre, à moitié vide. L’ennuie. L’ennuie qui nous pousse à faire des conneries. Ma glissa sous mon matelas où, agrippant la bouteille de vitre, j’espérais un peu de réconfort en l’alcool, boire au point où je ne rêverais plus de ses visages qui me tourmentent. J’inspirai une bouffée de ma clope, ouvrant la bouteille de ma main libre. Je songeais à cet été, à cette tentative désespérée pour me sentir en vie, ou pour en finir avec ma vie. Je ne sais plus ce qui m’a poussé à vouloir m’ouvrir les veines. Depuis ce temps, j’étais incapable de fermer les yeux la nuit, le petit corps de ma sœur qui se balançait sur les rochers était une image terrifiante. J’approchai le goulot de la bouteille à mes lèvres, cette sensation réconfortante du liquide qui m’enveloppait, qui me faisait oublier tous mes sombres désirs refoulés. J’étais différent lorsque l’alcool s’en prenait à moi, j’étais heureux, jovial, mais mon doux élixir faisait aussi ressortir cet animal en moi. Cet animal qui violentait les autres, cet animal qui chassait les douces jambes des hungcalfiennes, pour ne pas avoir à dormir seul. J’étais le désespoir. Le silence de ma chambre, les échos des amoureux me dégoutait. Je m’infligeai une autre gorgée, puis approchai ma cigarette contre mes lèvres humides. Plus je buvais, plus je m’enfonçais dans cette mélancolie pétrifiante, moins j’étais humain. Voilà ce dont j’avais besoin. J’avais besoin de baiser une fille au hasard, j’avais besoin de me vider de toute cette humanité en moi. Tous ses sentiments ridicules qui sombraient en moi. J’avais envie de me battre, de serrer mes mains contre le cou de cette vie de merde. Et plus j’y pensais, plus la bouteille se vidait. Plus j’y pensais, plus mes mains se contractaient. Je me laissai tomber par derrière pour observer l’insipide plafond de ma chambre. J’écrasai ma cigarette dans le cendrier qui trainait sur mon matelas. Vides-toi doux alcool, vides-toi dans mes veines pourries, donnes-moi encore le courage de vivre, le courage d’effacer ses remords qui font battre mon cœur. Comme un animal en cage, je devais sortir de cet endroit qui me rendait fou. Je devais expier mes démons, dans les bras d’une femme. Je laissai tomber la bouteille sur le sol, l’alcool se répandant sur le plancher comme le sang d’une victime. Je m’allumai une autre clope, encore. Mes yeux étaient devenus deux vipères, mon corps devenu un cadavre. J’agrippai du bout de ma main un tricot que j’enfilai difficilement, les couloirs du château étaient glacials durant la nuit. Je n’avais aucune idée où j’allais, mais j’avais besoin de prendre l’air, j’avais besoin de me soumettre à cette fatalité qui me rongeait. J’ouvrai la porte de ma chambre, un sourire niait aux lèvres, observant le couloir vide. Je me glissai entre les murs de pierre. Instinctivement, ma route me mena à la porte d’une si belle interprétation de la tristesse humaine. Nell. Belle amie, comme moi la vie te blesse à chaque seconde, nous sommes deux épaves s’accrochant l’un à l’autre, nous avons peur de la solitude. Mais nous savons que nous nous détruisons, en passant nos nuits blanches. Tu me fais du bien, Nell. Lorsque ma vie part en vrille, lorsque ton désespoir t’habille d’un voile noir, nous sommes là l’un pour l’autre, à nous détruire à petit feu. Ma jolie Nell. J’appuyai mon front contre la porte de sa chambre, clope coincée entre mes lèvres. Je riais. Sans raison. J’étais saoul et j’avais besoin de sortir de cette coquille qu’était ma vie. J’avais besoin d’oublier l’espace d’un instant, l’espace d’une nuit. La porte s’ouvrant finalement, manquant presque de me faire tomber vers l’avant. Je repris difficilement mon équilibre, m’accrochant au cadre de la porte. Elle était si belle, divine détresse en robe de nuit. Elle s’était habituée à mes visites nocturnes, ses visites où, lorsque j’étais complètement bourré, je me retrouvais dans ses bras pour ne pas être seul. Son visage était doux, son visage était le portrait d’une tragédie. Ma douce Nell, ne me laisse pas seul cette nuit. « Voilà ce que je propose : On se saoule jusqu’à ce qu’on s’endorme sur le plancher!? » Dis-je alors, trop fort pour l’heure qu’il était. Je tirai sur ma clope, presque terminée et observa cette divine blonde devant moi. « Allez, j’ai envie de m’amuser un peu! » Je faisais pitié, à toujours chercher l’affection des gens, à chercher à combler mes nuits vides. J’écrasai ma cigarette sur le pas de sa porte, esquissa un sourire étrange, un sourire d’ivrogne.
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Re: Bury me with it ― Nell
Dim 28 Nov 2010 - 19:27
« Take my time today. It's not an easy game. » Doucement, les yeux fermés je chantonne cet air que je connais si bien. La tête posée contre le mur, les jambes repliées contre ma poitrine, il s’approche furtif. « Tu es énervé ? De mauvaise humeur peut être ? » Non. Tais toi Nydgel. Ferme ta jolie bouche et tais toi pour une fois dans ta vie. « Allé Nell ! T'es pas marrante là. Tu veux pas sortir ? » L’objet par tout seul, la bouteille de whisky vole à travers la pièce et vient se jeter contre le mur terne. Le liquide coule sur le sol... Ma main se pose sur mes lèvres, je déglutie « Je … Je suis désolé, Nydgel. » Il se relève brusquement attristé, et son regard se perd sur les morceaux de verre brisées. Je ne veux pas qu'il ait peur de mon geste, en faite, c'est ça le problème avec Nydgel. Il se sent toujours obligé de parler à longueur de journée, comme si les gens en avaient quelque chose à faire de tout ce qu'il raconte ! Il est comme ça Nydgel, et le pire c'est qu'il le fait exprès, heureux de vous pousser à bout, heureux de vous voir péter les plombs... Un petit con de service quoi ! « Tu sais j'essayait juste d'être sympa moi, t'es vraiment une chieuse, une pauvre fille qui se fait avoir par tout le monde et qui couche avec tout ce qui bouge ! » Je relève la tête, furieuse, incompris par moi-même, souffre en silence gamine me hurle-t-on depuis mon enfance, il commence à partir, joyeux, fière d’avoir tout dit, heureux de me mettre en colère. Je le hais, je le hais de tout mon corps. Ces mots me blessent, ces mots sont vrais et c'est ça qui fait le plus mal. « Dégage de ma chambre, Stikler. » Il se retourne choqué, alors que je joue avec mes doigts dans des craquements lugubres. Je ne l'avais jamais jeté hors de ma chambre, je n'avais jamais eu le courage de le faire, d'habitude c'était lui qui partait. « T'as bien entendu : sors de ma chambre MAINTENANT ! » J'avais presque crié mes derniers mots. Je le haïssais, je voulais qu'il sorte et qu'il me laisse tranquille. Ses yeux se remplissent d’éclairs, il gronde « Très bien je pars mais tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça Nell... » Il claque la porte avec une violence que je lui connais bien. Un frisson amer parcourue mon dos. Le vide, l’absence, je n'aimais pas être seule. La solitude était la chose qui me répugnait le plus. Assise sur mon lit je contemplais les débris de verre qu'avaient laissé la bouteille quelques minutes auparavant, seule trace de la venue de Nydgel dans ma chambre. J'avais pris cette habitude de toujours m'attacher aux gens, sortir pour ne pas être seule et passer la nuit avec quelqu'un pour ne pas être seule. Je suis et je reste cette gamine qui a peur du noir, cette gamine qui a besoin d'une lumière pour s'endormir. Et ma lumière à moi c'était les gens, j'aimais leurs voix, leurs pas, leurs rires et chacun de leurs mouvements... Il était tard, je contemplais l'horloge fixé au dessus de la porte dans l'espoir qu'elle avance plus vite et que le matin arrive plus tôt. Je ferme les yeux douloureusement une seconde, une minute, une heure.Je n'avais pas le courage de voir Mya ou même Sean ou Bridget, je devais faire pitié à force de toujours vouloir me cramponner à eux comme à une bouée de secours. J'entendis alors quelqu'un frappé à ma porte, sans avoir ouvert la porte j'étais certaine qu'il s'agissait d'Elliot, j'avais pris l'habitude de ses visites tardives, j'aimais quand nous nous retrouvions tous les deux, nous, pauvres âmes amochées par la vie qui nous était passé dessus sans remord. Saleté de vie. J'ouvris la porte et c'était bien lui, il était là dans l'encadrement de la porte comme bien souvent ces derniers temps. Il était mon compagnon de détresse, mon compagnon d'auto-destruction. Son sourire était étrange mais je savais : il était ivre et c'était dans ces heures là qu'il venait dans mes bras, lorsque les couloirs étaient sombres et que la vie semblait s’arrêter un peu. « Voilà ce que je propose : On se saoule jusqu’à ce qu’on s’endorme sur le plancher!? » J'esquissais un faible sourire, je n'aimais pas le voir ivre quand j'étais sobre, je n'aimais pas cette façon qu'il avait de me rappeler mon père, cette homme que j'avais tant admiré, cette homme qui buvait lui aussi pour oublier combien la vie était une putain. « Allez, j’ai envie de m’amuser un peu! » Oui, moi aussi j'ai envie de m'amuser Elliot, j'en ai très envie. « Entre. Je crois que l'alcool est dans le placard.» Je sens son regard qui fait le tour de ma chambre et qui se pose sur la bouteille fracasser sur le sol et dont le liquide avait taché le mur. « Oh c'est rien, la bouteille m'a glissé des mains.» Menteuse, mauvaise menteuse ! Je détourne le regard de celui que je me refuse à appeler ami, il me connait, il connait mes peines mais il ne sait rien de moi...
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Re: Bury me with it ― Nell
Dim 28 Nov 2010 - 20:20
Agrippes-toi à moi. Reste encore un peu à mes côtés. Détruisons-nous, à défaut de n’avoir rien à construire ensemble. Ma douce et belle, c’est moments que nous passions à s’isoler, à oublier que la vie est une salope. Je regarde ma montre, observe l’heure, sans vraiment y porter attention. C’était plutôt un geste instinctif, alors que mes yeux se reportaient sur cette vision troublante. Cette beauté tragique, elle était ma tragédie pour la nuit. Nous parlions peu, lorsque le soleil tombé, je me retrouvais dans sa chambre, à la recherche d’une épaule sur qui m’appuyer. Je ne savais pas que, dans mes gestes égoïstes, je faisais plonger la blonde toujours plus profondément dans les abysses de ses angoisses. Pardonnes-moi, pardonnes-moi d’avoir besoin de toi, d’avoir besoin des gens pour me sentir en vie, pour me sentir intouchable et immortel. Je suis sur le pas de sa porte, l’odeur de l’alcool s’évapore de mes pores, je suis conscient des erreurs, conscient qu’au fond de nous, nous ne sommes que des enfants à la recherche d’une main rassurante qui nous montrerait le chemin à suivre. J’esquisse un sourire, alors qu’elle me fait signe d’entrer. Pourtant, je reste immobile un instant, j’hésite. Un instant de lucidité me traverse. Je sais que je devrais retourner à ma chambre, me fumer une clope, m’offrir une branlette et m’endormir, trop saoul pour penser à quoi que ce soit. Non, je reste figé devant la belle blonde. Vaporeuse décadence, me voilà devant ta porte, les mains salies par l’absence d’amour. Amour que mes parents m’ont refusé il y a bien longtemps. Amour que je recherche dans les bras des femmes. Amour qui m’échappe. Toi, tu es toujours là, toujours prête à assumer le monstre que je suis. Je finis par mettre un pied dans sa chambre. Cet antre que j’ai si souvent visité, que je connais par cœur, jusqu’à ma moelle. L’odeur triste de l’alcool gisant sur le plancher, j’observe l’alcool coulé sur le plancher. Nell le sait, elle se tourne vers moi tandis que mon regard se pose alors sur la tâche sur le mur. « Oh c’est rien, la bouteille m’a glissé des mains. » J’esquisse un sourire. Pourquoi? Pourquoi ressens-tu le besoin de me mentir. Tu sais très bien que moi, à l’instar du reste de l’humanité, je ne jugerai pas tes excès de lucidité. Je portai une cigarette à ma bouche, lorsque j’étais saoul, je fumais comme un porc, enchainant ces morceaux de mort l’un après l’autre. « C’est du gaspillage, si tu veux mon avis. » Je sais que tu ne le veux pas, je sais que tu n’a pas besoin de mes conseils, mes reproches, voilà pourquoi je marche sur la vitre brisée de ton désespoir, à la recherche d’une bouteille intacte. Je traverse la chambre, me dirige vers le placard. « Hum… Téquila… Rhum… » Je me retournes vers elle, j’esquissai un autre sourire, cette fois-ci remplit de ses sous-entendus. J’allume ma cigarette à l’aide d’une allumette. J’agrippe finalement une bouteille au hasard, me glissant ensuite vers le lit de la belle, pour observer cette tache d’alcool sur le mur. Es-tu si désespérée, ma douce, pour rester une nuit de plus avec moi? Je tire sur ma cigarette, comme si elle était ma dernière, avide. Mes mains agrippent le bouchon de la bouteille, pour ouvrir ce divin nectar. J’observe la belle, lui tend la bouteille de vitre. « Tu sembles en avoir plus besoin que moi. » Ma douce, rejoins-moi. Prends cette bouteille et rejoins-moi aux enfers. J’évite de faire une blague de mauvais goût, alors qu’elle prend la bouteille, nos doigts froids en contacts l’un avec l’autre. Nous, cadavres de l’humanité, abandonnés par cette cruelle réalité. Je tire sur ma cigarette, alors que, je m’abandonne aux frissons qui parcourent mon corps. L’espace d’un instant, je regrette ne pas avoir apporté ma came. Je le regrette, parce que, sans elle, je ne suis rien. Je ne suis qu’un pantin. Mes mains se crispent alors sous l’envie. Je repose mon regard sur la belle blonde, tente de calmer ses ardeurs qui ondulent en moi. Je reprends la bouteille de ses douces mains, observe la détresse qui nous unies. Le remède dans cette bouteille. Je pose mes mains derrière moi, m’appuie sur elle, ma clope entre mes lèvres. « Mauvaise journée? » Demandais-je alors, ne cherchant pas vraiment à comprendre pourquoi la bouteille s’était retrouvé contre le mur, pourquoi dans son regard, cette habituelle tristesse. Je voulais faire disparaitre mon désespoir. J’apportai de nouveau le goulot directement à mes lèvres. Ma belle Nell, nous sommes perdues. Nous sommes condamnés.
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Re: Bury me with it ― Nell
Lun 29 Nov 2010 - 0:57
- Je crois en nous. Je crois qu'un jour nous serrons plus que les épaves voguant à la dérive que nous sommes à présent. J'ai confiance en l'avenir et j'ai confiance en toi. Toi, Elliot, tu sais que la vie nous a jeté comme un vieux vêtement dont elle ne veut plus, tu sais que cette putain de vie est cruelle, tu sais tout ce que je refuse de voir et d'admettre. Je ne suis pas naïve, j'ai juste peur de la réalité : cette réalité qui nous tape dans le ventre et qui nous ronge : notre réalité, celle de deux amants réunis par leur destruction. « C’est du gaspillage, si tu veux mon avis. » Il sait que je mens, il sait tout, il voit tout là où mes yeux à moi sont aveugles. Mais il ne cherche pas à comprendre, c'est mieux comme ça après tout. Je suis là, immobile face à la glace alors que Elliot cherche la bouteille d'alcool, compagnon de notre soirée. Je reconnais ce visage dans la glace, c'est le mien depuis longtemps, doux visage enfantin, visage pure trop vite salit par les épreuves de la vie. Pureté morbide. Corps svelte, entourée d'une chemise noir, corps trop vite salit par ces hommes qui ne me méritaient pas. Pureté morbide. Je soupirais en regardant Elliot s'installer sur mon lit, il connaissait cette pièce plus que n'importe qui. Il m'attire alors vers lui, me tendant la bouteille « Tu sembles en avoir plus besoin que moi. » Oui, lui il voyait ce que personne ne devinait, Elliot savait ce que les gens cherchaient à comprendre. Parce que lui, il partageait ma sombre décente aux enfers, ils partageaient mes chaines et tout le reste. Il n’était pas comme les autres, il était pire. Il m'emmenait dans sa chute et moi, stupide enfant, je me laissais faire, je le laissais guider notre chute. Pour une soirée encore, nous laissions le bien et le mal de côté. Il me tendit la bouteille, je la portais alors à mes lèvres, l'alcool nous aidait à être pour une soirée nouvelle un peu plus joyeux. Des murmures résonnèrent comme un écho glacial, avant que je me rende compte que c’était lui, qui les avait prononcés. « Mauvaise journée? » Mes yeux se perdirent dans la vie pendant quelques ultimes secondes. Horrible. Foutue journée oui ! « Si on veut. » Je regardais une nouvelle fois la bouteille sur le sol, et le liquide qui coulait, inséssant, comme du sang. La douleur revint douce et morbide, moins violente qu’avant moi toujours aussi dangereuse. Non. Elle ne voulait pas de cette douleur, cette envie d'en finir, cette envie qui lui transperçais l'estomac. Non. Plus jamais l'idée dans finir. Plus jamais, même si il fallait encore supporter la douleur. Douce, câline, je m’approche cherchant un peu de réconfort. Luxure mon amie, vient dans mes bras se repaitre, abandonne tes démons pour retrouver les miens. Il ne me connait pas, il ne sait rien de moi. Enfin, il était là, ma sortie, mon oublie, il allait me le faire oublier, ou m’enfoncer, ma décadence, mon enfer, ma luxure. « Tu sais à qui tu me fais penser parfois ? A mon père. » Les mots étaient sortis de ma bouche sans que je ne m'en aperçoive. Oui, tu as cette étrange ressemblance avec lui, parfois même quand je croise ton regard je crois voir celui de mon père, le regard de mon père autrefois si admiratif devant sa petite princesse et ces yeux me font mal, tes yeux me font mal. Mais ce n'est pas ta faute tu sais Elliot, tu es différent d'eux en faite, toi et moi on est semblable, toi et moi c'est une évidence. Je suis dans tes bras maintenant, mais quand tu partiras tu seras dans les bras d'une autre que moi et il est en de même pour moi. C'est comme ça que ça marche. Je me blottis dans tes bras et te vole quelques instants cette douce cigarette, petit bout toxique que nous aimons tant. La réalité était là, ferme et pourtant si vraie ; nous étions le refuge de l'autre, le compagnon de déchéance de chacun.
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Re: Bury me with it ― Nell
Mar 30 Nov 2010 - 19:44
J’étais en partie coupable, coupable d’entrainer dans mes abysses celles qui, par un malheureux hasard, se trouvait sur mon chemin. Nell faisait partie de mes victimes. J’aurais pu être un ami pour elle, l’empêcher d’apporter à ses lèvres tristes le goulot de la bouteille. Je me contentais de sourire, satisfait de voir que je n’étais pas seul. Que je n’étais plus seul. J’effaçai cette culpabilité d’un geste connu; celui de porter cette bouteille à ma bouche. Je n’y crois pas, ma douce Nell, je ne crois pas être capable de devenir autre chose que ce monstre. Autre chose que cette épave triste et pathétique, je ne crois pas être capable de ne plus m’accrocher aux gens pour me sentir en vie, pour me sentir puissant. Mais toi, ma belle, garde cet infime espoir de devenir un jour meilleur. Expulses-moi de ta vie. Expie des démons et laisses-moi pourrir, je le mérite bien. Ne passe plus ta douce main dans mes cheveux, ne te colle plus contre moi. Prends une grande respiration et fais-moi quitter ta vie. Je ne mérite pas de toucher ton corps, pourtant toi, tu t’y accroches. Une bouée de sauvetage. Suis-je vraiment une bouée ou bien simplement la roche attachée à ton pied? « Si on veut. » J’esquissai un vague sourire, perdu dans mon propre désespoir. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus. Le cadavre, brisé en mille morceaux, qui gisait sur le sol en était la preuve. Alors, qu’elle approche son corps, près du mien à la recherche de réconfort, de ce sentiment que je suis incapable de lui apporter. Pourquoi alors est-ce que, insensible, je l’a laisse venir vers moi? Pourquoi est-ce que je suis incapable de faire ce qu’il faut? Ce qui serait juste de faire à cet instant. « Tu sais à qui tu me fais penser parfois ? A mon père. » Mon corps se fige, se crispe, implose. J’arque un sourcil, mon corps calme et posé ne me trahis pas. À l’intérieur, je suis bouillant, mon cerveau dérape. Souvenir flou, souvenir qui ne semble pas le mien, pourtant c’est ma voix que j’entends au loin… « Tu sais quoi… T’es une putain de salope, comme ta famille, une putain. » Ce sont mes mains qui agrippe ce corps frêle, ma voix qui lui murmure à l’oreille ses sombres paroles. Ce n’est pas moi. Non. Je reprends conscience alors que Nell me vole la cigarette des lèvres. Je refuse l’idée d’admettre mes pêchés, je suis un monstre et jusqu’à ce soir, je le vivais bien. Pourtant, en ce moment même, cette violence qui m’habite, qui se nourrit de mon désarrois me contrôle. Je n’ai pas envie qu’elle subisse, comme toutes les autres, les foudres de ma colère. Colère silencieux, vipère qui s’infiltre en moi, lentement. Je repris la cigarette, tira longuement dessus. Je cherche à me défaire de cette emprise familière, mais mon corps est pétrifié, paralysé par son corps qui, à cet instant me fait mal. Tu me fais mal, belle amie, je m’heurte à poser une nouvelle fois mes mains sur ta carapace. Je cherche à me repentir, mais pas ce soir, maintenant que je t’ai dans mes bras, il est trop tard pour chercher le pardon. « Et toi, à ma sœur. » Ses mots s’échappe de ma bouche, venin mortel. Oui, toi ma douce, tes yeux appauvris par la vie, ton corps frêle, tu me fais penser à elle. Elle qui a créé ce monstre. Je veux retirer ses paroles, les enfouir au plus profond de moi, je ne veux pas te donner son importance. Tu ne mérites pas ses souffrances, Nell. Tu ne mérites pas ce que je pourrais te faire à l’instant. Tu mérites mieux. Tu mérites d’être heureuse. Tu mérites qu’on te fasse l’amour et non que tu ne sois qu’une baise. Tu ne mérites pas toute cette tristesse que nous partagions, la nuit tombée. Mais ses lourds secrets que nous portions ne nous quitterons jamais. Illusoires, nos vies sont destinées à entrer en collision. Nous sommes deux accidents de la vie. J’écrase ma cigarette, le regard plongé dans celui de mon amante.
Et je sens monter en moi, ce désir connu. L’autodestruction. Ma douce, je pourrais te détruire à cet instant, détruire tout espoir en toi, juste pour me sentir en vie. Juste pour que, moi, je sorte la tête de l’eau. Mais quelque chose me retient. J’ai du respect pour toi, ma belle, je respecte le fait que tu m’accueille entre tes cuisses lorsque je me sens seul. Je respecte que comme moi, tu es brisée à l’intérieur. C’est pour quoi, je te plaque contre le matelas, mes mains sur tes petits poignets, je suis déjà complètement bourré, mais toi… Tu es encore lucide. J’observe ton regard, l’espace d’une seconde tu semble apeurée, mais ne t’inquiète pas ma douce, fermes les yeux et laisses-moi te dire ses vérités. Ce n’est plus l’alcool qui parle, mais bien cet éclair de lucidité terrifiante. « Tu mérites mieux que ça… Tu mérites tellement mieux que passer tes nuits avec un monstre comme moi… » Mes mains s’écartent de tes poignets, je recule mon visage. Tu me fais mal, tu me fais trop penser à elle et ça me tue. Tues-moi. Tues-moi, car je n’arrive plus à supporter ton regard.
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Re: Bury me with it ― Nell
Mer 1 Déc 2010 - 0:56
We are dirt, we are alone. Toi, compagnon de destruction, tu m’entraînes vers tes profondeurs. Toi, téméraire destructeur tu ne montres pas ta peur quand tu sais que tu te détruis, tes yeux, ta bouche, ton corps, ne reflètent pas un sentiment qui pourrais te trahir. Ou peut-être que tu n'as simplement plus peur à force. Ne te sens pas fautif, je ne t'utiliserais pas comme alibi pour justifier ma décente aux enfers, j'étais au fond du trou bien avant toi. Avant tes caresses, avant que tes yeux se posent sur moi, ils étaient déjà passés, ils m'avaient déjà détruite à petit feu ces lâches ! Je t'observe du coin des yeux, tu sembles perdu dans tes sombres pensées. Tu sers contre toi la petite poupée que je suis, ne me brises pas Elliot, fais attention ! Je n'ai pas réussi à te faire sortir de mon lit, te faire sortir de ma vie. En vérité, je crois que je n'ai pas vraiment essayé. J'ai besoin de toi, j'ai besoin de nous : amants malheureux, cadavres de l'humanité, épaves de détresses et violence retenue. Il reprend la cigarette de mes doigts frêles. Oui tu me fais pensé à mon père, tu as les même yeux que lui : doux et perfides à la fois, la même posture, la même assurance. Flots de souvenirs qui m'envahissent, gorge nouée, coeur serrée. « Et toi, à ma sœur. » Je ferme les yeux et n'ose croiser ton regard. Je ne sais rien moi de ta soeur, je ne sais rien de ton passée comme tu ignores le mien. Ce ne sont pas des secrets, nous n'en parlons pas c'est tout, jamais, comme des souvenirs honteux. Alors dans un énième effort de te sentir en vie tu me plaques contre le matelas, tenant mes frêles poignets... Ton visage est proche, si proche... Tu lis dans mon regard un éclair d'apeurement, j'ai peur car je sais que tu es ivre alors que moi je suis parfaitement lucide, et quelque part ça m'effraie de ne pas être dans le même état que toi, mais je lis aussi dans tes yeux et j'y lis ce sentiment que je connais si bien, ce sentiment qui me berce : l'envie de destruction. « Tu mérites mieux que ça… Tu mérites tellement mieux que passer tes nuits avec un monstre comme moi… » Je hoche la tête en signe de désapprobation. « Non, tu es exactement comme moi, je ne vaux pas mieux que n'importe qui d'autre. Toi aussi tu mérites mieux, tu mérites mieux que de te bourrer la gueule, tu mérites mieux que d'être une baise. Tu vois, c'est pas ça qui me fera partir, pas aujourd'hui, pas maintenant. » Je suis ce qu'on appelle une fille de peu, une fille de jeux, une fille facile. Douce brûle, sanglot coincé dans ma gorge, tues-moi, brises-moi, détruits-moi, au fond je ne mérite que ça. J’ai froid, j’ai chaud, je me consume, doucement comme si plus rien n’existait. Je n'ai pas peur. Je sais que tu pourrais me détruire avec la pire des armes : tes mots. J'ai besoin de souffrir pour me sentir vivre, j'ai besoin de tomber, de me détruire. De me fracasser sur le sol et de tomber plus bas. Pauvres nous, pauvres âmes à la dérive, nous sommes les naufragés de la vie, les blessés de notre propre guerre.
Et tel des chaines qui se libèrent, tes mains se desssèrent de mes petits poignets. Tu écartes ton visage du mien. Elliot, tes yeux semblent meurtri et moi, pauvre enfant, je ne comprend pas. Qui pourrait comprendre, puisque personne ne connais ton histoire ? « Me regardes pas comme ça, j'ai l'impression que je te fais peur. » Nous sommes les amants semblables, monstres prisonniers de nos envies de destruction. We are fake, we are afraid
Et tel des chaines qui se libèrent, tes mains se desssèrent de mes petits poignets. Tu écartes ton visage du mien. Elliot, tes yeux semblent meurtri et moi, pauvre enfant, je ne comprend pas. Qui pourrait comprendre, puisque personne ne connais ton histoire ? « Me regardes pas comme ça, j'ai l'impression que je te fais peur. » Nous sommes les amants semblables, monstres prisonniers de nos envies de destruction. We are fake, we are afraid
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Re: Bury me with it ― Nell
Mer 1 Déc 2010 - 21:51
You've got your ball
You've got your chain
Tied to me tight tie me up again
Who's got their claws
In you my friend ?
« Non, tu es exactement comme moi, je ne vaux pas mieux que n'importe qui d'autre. Toi aussi tu mérites mieux, tu mérites mieux que de te bourrer la gueule, tu mérites mieux que d'être une baise. Tu vois, c'est pas ça qui me fera partir, pas aujourd'hui, pas maintenant. » Ma mâchoire se contracte. Je n’arrive pas à faire fuir les gens, à les faire partir loin de moi. Je suis la peste quoi vous rend malade. Qui vous consume à petit feu. Lorsque je détachai Nell de mon emprise, je sentais encore ses petits poignets entre mes mains. Qu’est-ce que je venais de faire? Elle ne méritait pas cette violence. Personne ne méritait ça. Toi, belle amante qui ne me refuse jamais en ton sein, pourquoi est-ce que je veux te faire souffrir ainsi. Pourquoi est-ce je suis incapable d’agir en adulte? J’appuis ma tête contre le matelas, je me laisse tomber, tout mon corps mou contre le lit de Nell. Je cherche d’une main nerveuse la bouteille. Elle est déjà bien entamée, je la vide encore un peu. Je tente de m’abriter sous sa robe déchue. Je lève les yeux vers ma douce amante. Je lui ai fais peur, je sais. Je sais que mes actes reflètent mon désespoir et dans mes yeux, elle peut lire toute la peur, toute la détresse de ma courte existence. « I wish I was special, so fucking special… But I’m a creep, I’m a weirdo, what the hell I’m doing here? I don’t belong here. Je suis perdu... J’ai l’impression de perdre le contrôle. » J’étais passé maitre dans l’art de tout dire, sans rien dire. Surtout que, Nell ne connaissait pas ma vie, elle ne savait rien de la mort de ma sœur, de ma chute dans l’enfer de la drogue, des parents qui ne m’ont jamais aimés. C’est mieux comme ça, tu ne me prends pas en pitié, tu ne te poses pas de questions sur le fait que je viens dans ta chambre uniquement pour expier mes souffrances. Tu es comme moi. Je ne connais rien de ton passé, mais je sais que… Que toi, tu pourrais me comprendre, que tu pourrais me flatter les cheveux lorsque je n’arrive pas à dormir. Je sais que, si on se donnait la chance d’être heureux, on pourrait l’être. Mais je ne suis pour toi qu’un pion lors de tes nuits noires. Je t’en veux. Oui. Je t’en veux d’être le reflet de mon désespoir. « Me regardes pas comme ça, j'ai l'impression que je te fais peur. » J’esquisse alors un sourire qui se veut réconfortant. Ma douce, j’ai peur. J’ai peur de ton regard qui est le sien. J’ai peur de m’y attacher et de perdre, tout, toi. Tu ne sais pas à quel point nos nuits me sont chères. Apaisantes, m’endormir près de toi, de ton parfum, ça me fait de bien et c’est ça… Ça qui me fait peur. J’approche la bouteille à mes lèvres, la dépose entre nous deux. Ce lien qui nous unis. « Ce n’est pas toi. Ce sont ses yeux à elle que je vois lorsque je te regarde… Et ça me fais souffrir. » J’approche mon visage près du sien, ce n’est plus la peur que je peux lire dans son regard, mais un questionnement. Tu te demandes de qui je parle, ma douce. Tu te demandes quelle femme m’écorche à un point tel que je vois son regard dans tes yeux. Et ça me fait peur. Ça me fait peur parce que tu ne pose pas de question, parce que tu sais que tout ça, c’est trop douloureux. Tu sais que je n’ai pas envie d’en parler, mais que je devrais, que je me sentirais sûrement mieux après. Pourtant, je n’arrive pas à foutre le camp de ta chambre, au contraire, mon corps se colle instinctivement au tiens, comme un aimant. Une attirance trop forte pour la contrôler. Je passe une main lourde dans tes cheveux. J’esquisse un sourire, dépité. J’observe tes lèvres, ta nuque, ton corps. « Pardonnes moi. » Pardonnes moi de voguer entre deux eaux. De voguer entre la haine et le désespoir. Pardonnes moi de t’infliger tout ça. Mais tu lui ressemble tant. Dans un geste malsain, j’approche aveuglément mes lèvres vers celles de Nell. Ses baisers salis par la douleur, ses baisers d’alcool. Ses baisers de désespoir. Pardonnes moi d’être égoïste. Pardonnes moi d’avoir encore besoin de ton corps pour me sentir heureux.
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Re: Bury me with it ― Nell
Sam 4 Déc 2010 - 12:33
- Spoiler:
- Action ou vérité du 04 décembre JE L'AI FAIT ! L'histoire des huit chaises et de leurs noms :hysteric:
« Ce n’est pas toi. Ce sont ses yeux à elle que je vois lorsque je te regarde… Et ça me fais souffrir. » Je t'en veux. Je t'en veux de me comparer à une femme que tu as connu, je t'en veux aussi de te servir de moi pour expier tes souffrances. Mais ne suis je pas hypocrite ? Tu es aussi ma bouée qui me permet de ne pas couler dans cet océan beaucoup trop grand pour quelqu'un de perdue comme moi... Je t'en veux parce que je ne suis sans doute pas comme elle, celle que tu crois voir quand tu me regardes. Je ne suis pas comme elle, je suis pire. Je suis la détresse que tu réveilles, je suis la femme dont tu te sers pour aller mieux, je ne suis qu'une consolation, je suis mon auto-destruction. Je suis monstre de solitude au fond. Il s'approche de moi, il me fixe une nouvelle fois. Et passe ses mains dans mes cheveux blonds. Lourde douceur. Je fixe ma chambre d'un regard vide alors que tu m'attires contre ton corps, doux amant. Mes yeux se posent sur huit chaises qui sont posés dans le fond de la chambre, ça me fait sourire, souvenir d'une nuit d'ivresse et de solitude. Ce soir là j'étais complètement ivre, ces chaises là je leur avait donné des noms, symboles de mon état d'ivresse trop avancé. Il y avait la chaise Mya, la chaise Romane, la chaise Jessy, la chaise Elliot, la chaise Bridget, la chaise Emy, la chaise Leonela et même la chaise Mishka ! Oui, c'était dire mon état ce soir là ! Mes yeux se reportent à nouveau sur Elliot, il a mal, je le vois, il a mal de me regarder. Que lui a donc fait cette femme là pour qu'il ait l'air aussi mal ? « Pardonnes moi. » Ne t'excuses pas, ça ne sert à rien. Sois un homme et assume Elliot, assumes d'être ce que tu ais, juste un coup, juste une baise, juste une épaule sur qui on pense pouvoir s'appuyer sans se soucier de ses sentiments à lui. Je ne crois pas au pardon, ça ne serre à rien, tu n'as rien à te faire pardonner. Il est comme ça Elliot, il est comme moi. Nous sommes attirés comme des aimants l'un à l'autre. J'ignore ce qu'il voit dans mes yeux, sans doute un fantôme de son passé qui m'est inconnu. Passé inconnu. Passé caché. Il n'a jamais cru bon de me dire quoi que ce soit, pourtant, j'en aurais eu besoin, juste pour me dire qu'il y a encore quelque chose qui nous réunit à part nos nuits d'illusions et de dépravation. "You're like the label in my shirt that keeps scratching at my back, then I forget 'cos I've come immune to it." Sa violence ? Je m'y suis habitué. Sa détresse ? C'est aussi la mienne.
Mes yeux voyaient tout, mes yeux avaient mal, mes yeux te font peur. N'ais pas peur, moi je ne te ferais pas de mal, pas moi, j'ai trop besoin de nos nuits... Mais toi Elliot, toi, tu le peux. Tu sais que tu peux me détruire avec ta violence, ou encore pire : avec tes simples mots ! Et c'est ça qui m'effraie, cette emprise que tu as sur moi m'effraie... Tes lèvres s'approchent des miennes, tes lèvres sont douces. Odeur d'alcool, odeur de désespoir. Ses mains chaudes sur ma taille se transmettaient dans ton mon corps et mes lèvres atterrirent sur les siennes, à peine comme effleuré. Nos lèvres se séparent et je parle, comme dans un murmure. Infini douceur. « Qui est cette fille ? Qui est celle qui te tourmentes et que tu crois croiser dans mon regard ? J'ai besoin de comprendre Elliot, comprendre pour me dire que ce n'est pas un total étranger qui partage mes nuits. » Oui, comprendre pour que toi, tu puisses mieux me détruire après, suis je donc masochiste à ce point ?
Mes yeux voyaient tout, mes yeux avaient mal, mes yeux te font peur. N'ais pas peur, moi je ne te ferais pas de mal, pas moi, j'ai trop besoin de nos nuits... Mais toi Elliot, toi, tu le peux. Tu sais que tu peux me détruire avec ta violence, ou encore pire : avec tes simples mots ! Et c'est ça qui m'effraie, cette emprise que tu as sur moi m'effraie... Tes lèvres s'approchent des miennes, tes lèvres sont douces. Odeur d'alcool, odeur de désespoir. Ses mains chaudes sur ma taille se transmettaient dans ton mon corps et mes lèvres atterrirent sur les siennes, à peine comme effleuré. Nos lèvres se séparent et je parle, comme dans un murmure. Infini douceur. « Qui est cette fille ? Qui est celle qui te tourmentes et que tu crois croiser dans mon regard ? J'ai besoin de comprendre Elliot, comprendre pour me dire que ce n'est pas un total étranger qui partage mes nuits. » Oui, comprendre pour que toi, tu puisses mieux me détruire après, suis je donc masochiste à ce point ?
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Re: Bury me with it ― Nell
Mar 7 Déc 2010 - 18:02
- « Qui est cette fille ? Qui est celle qui te tourmentes et que tu crois croiser dans mon regard ? J'ai besoin de comprendre Elliot, comprendre pour me dire que ce n'est pas un total étranger qui partage mes nuits. » Mon cœur s’arrête. Mon corps se crispe. Je retiens mes doigts d’enfoncer leurs ongles dans ta chair. Ne me demande pas ça. Tout mais, pas ça. Ne me demande pas de t’expliquer, car si je te parle, si je t’explique mes élucubrations d’alcoolique, tu deviendras plus qu’une épaule sur laquelle je m’appuie lorsque le désespoir s’empare de moi. Tu deviendras beaucoup plus qu’une baise et je ne sais pas si je suis prêt à faire face à la musique. Pourtant, je te dois une explication. Je me dois de le faire, de briser ses chaines qui me torturent depuis si longtemps. Je tente de respirer, tes mots me paralyse, Nell. J’ai peur de revoir son visage, son sourire d’enfant. Ses yeux, qui sont les tiens. « J’vais avoir besoin d’une autre bouteille. » Je cherche à m’éloigner, je me relève, fouille nerveusement dans mes poches, à la recherche d’une clope. J’observe mon paquet presque vide. Je soupire et appose ce bout de tabac contre mes lèvres. Mes pas se font lents, je traverse la chambre, pile sur le verre brisé, j’attrape une autre bouteille, que je n’ouvre pas. Je me contente de l’observer. Oh divine alcool. Oh divin échappatoire. Je tourne le dos à la belle, afin qu’elle ne voit pas la détresse dans mes yeux. Je tire une bouffée de ma clope, lève les yeux au ciel. « Tu me promets de toujours être là pour moi? » « Oui. » « T’es le meilleur des grands frères, tu le sais ça, Elliot?! » « Je suis ton seul grand frère. » Je sens le sol se décomposer sous mes pieds. Je m’abandonne à cette détresse qu’est la notre, à Nell et moi. Je me retourne, je m’approche à nouveau d’elle, de son lit, de son corps. Je dépose la bouteille sur le matelas et tends une main nerveuse vers Nell. « Danse avec moi. » Mon regard, sérieux, traduisait toute la difficulté et tout le trouble que la question de la blonde m’avait posé. J’agrippe sa main, je tire sur ma clope tout le désespoir que je porte en moi. J’avais besoin de sentir ton corps contre le mien, j’avais besoin que tu sois plus qu’une baise, plus qu’un corps. Colles toi contre moi. Sens mon cœur battre trop fort. Enlace tes doigts entre les miens. Apaise ma détresse durant une seconde. Je sais que, dès l’instant où les mots allaient sortir de ma bouche, ce flot de souvenir, de culpabilité, de pleurs, allait se déverser sur toi. Je pose ma tête contre la tienne, je ne veux pas voir ton regard lorsque je t’avouerais à qui appartient ce regard qui me perturbe tant. Danse avec moi sur le verre brisé, au milieu de cette pièce sombre, un instant… Encore un instant. Le temps d’une clope, ma belle, et tu auras toutes les réponses à tes questions et même plus encore. « C’est ma sœur. » Je murmure à son oreille, je retiens les larmes. « Tu as son regard, à ma sœur… » Deux amants torturés, valsant sur cette triste mélodie qu’était leur vie. « Elle… » Vas-y. Vas-y. Expulse tes démons pour de vrai, fais sortir toute cette déchéance. Elle a le droit de savoir. « Elle est morte quand j’avais dix ans. Elle est morte devant mes yeux… » Je glisse mon visage contre le sien, ancre son regard dans le mien. Les larmes dans mes yeux, je n’essaie plus de les retenir, je regarde ce visage qui me brûle. « Et je n’ai rien pu faire pour la sauver. » J’appuie mon front bouillant contre le sien. Je soutiens ton regard, car tu es ma bouée, cette bouée qui m’empêche de couler. Regardes moi. « Je l’ai laissée mourir. » Nous sommes immobiles, mes mains sur ton corps, mon regard dans le tiens, je veux m’en aller loin. Je veux me coucher sous tes draps et oublier ses vérités. « Et c’est son regard que je vois dans tes yeux. Ça me fais mal, ça me fais mal Nell. Parce que j’ai envie de toi, parce que mon corps à besoin du tiens… Mais je ne peux pas te regarder sans que ça me tue de l’intérieur. » Ma belle, nous sommes condamnés. « J’ai besoin de toi, plus que tu ne le pense. » Cette pièce, témoin de nos ébats, de nos abandons, de nos beuveries… Elle devenait le témoin de ma déchéance et toi, pauvre toi, emportée par le fléau de mon désespoir.
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Re: Bury me with it ― Nell
Mer 15 Déc 2010 - 2:11
- Mes yeux se perdent sur sa silhouette, il est perdu dans sa vie, il est une épave dans un océan trop grand pour lui. Il est comme moi. Cet homme là ne perd pas le contrôle, jamais en présence de moi, peut-être que c'est ça : peut-être qu'il a peur de me montrer que lui aussi il est humain après tout, de me montrer que cette souffrance aussi l'atteind ! Il évite chaque regard que je lui porte, comme un fardeau. N'ais pas peur Elliot, je ne te ferais pas de mal, jamais. Pas moi. Toi au contraire tu pourras m'en faire. Tu pourras me salir avec tes mains, coller ton corps contre le mien une énième fois, te retrouver dans mon lit comme d'autres avant toi, me faire mal avec tes mots, mais surtout tu pourras m'abandonner. Comme tous les autres, comme tous avant toi tu m'abandonneras, parce qu'après tout je ne suis qu'un coup. Oui, je suis réaliste, peut-être trop même mais c'est la vérité. J'ai longtemps pensé et maintenant je sais que je tiens à toi, d'une certaine façon, d'une façon charnelle. Mais quand tu partiras ça fera mal de la même façon. La douleur sera exactement la même ! « J’vais avoir besoin d’une autre bouteille. » Je le voyais se lever et je ne disais rien. Je ne protestais pas, pourtant ma tête criait, elle me hurlait de lui dire, de le stopper, de lui dire qu'il était beaucoup trop ivre déjà ! Mais je suis lâche : je suis une femme. ARRETES ! J'ai envie de lui crier d'arrêter de se détruire, mais je ne peux pas, les mots restent coincés au fond de ma gorge et je contemple simplement. Mon amant traverse la pièce et il marche sur le verre brisée, il marche sur ma détresse, mon desespoir, sur nos vies.... Elliot s'approche de moi, pose la bouteille sur le lit et me tend la main.
« Danse avec moi. » Je le regarde, indécise, je ne m'attendais pas à ça ! Mais je prend sa main, elle est douce, sa main qui a longtemps touché mon corps, ma peau, mes cheveux. Il est doux cette amant, doux comme violent, j'avais été témoin de trop de ses violences, trop d'ivresse. Son corps collé au mien, sa main sur mes hanches, j'aimerais resté là, dans ses bras quelques temps. Rester à prétendre que le monde s'est arrêté quelques instants autour de nous ! Sa tête contre la mienne, j'ai peur de savoir qui est cette fille, celle qui semble l'avoir brisé. « C’est ma sœur. Tu as son regard, à ma sœur… » Battement de coeur, battement de cils. N'ais pas peur, expie tes démons ! « Elle est morte quand j’avais dix ans. Elle est morte devant mes yeux… » Inspiration. Expiration. Visage collés, corps sérrés. Larmes qui coulent et respiration retenue. « Et je n’ai rien pu faire pour la sauver. Je l’ai laissée mourir. » Non, tu ne peux pas dire ça, je suis sûr que personnne pouvait sauver ta soeur, même pas toi. Ne te rends pas coupable, ça ne sers à rien Elliot. « Et c’est son regard que je vois dans tes yeux. Ça me fais mal, ça me fais mal Nell. Parce que j’ai envie de toi, parce que mon corps à besoin du tiens… Mais je ne peux pas te regarder sans que ça me tue de l’intérieur. » Excuses moi d'avoir son regard, excuses moi de te la faire rapeller quand tu me regardes, quand tu touches mon corps. « Elliot... » Ton nom comme un murmure, comme un soupir. Pardonnes moi de t'infliger ce mal quand tu me regardes. « J’ai besoin de toi, plus que tu ne le pense. » Tes mains me brûle, tu es charmant, tu m'attires, je veux que tu restes encore ce soir. Parce que j'ai besoin de toi, on a besoin de chacun pour tenir. « J'ai aussi besoin de toi, plus que tout . J'ai besoin d'une nuit encore, je veux que tu restes encore d'autres nuits à mes côés. Prouves moi que tu n'es pas comme les autres, que tu ne trouveras pas un mauvais pretexte pour sortir de ma vie. J'en ai besoin.... » Poses tes mains sur mon corps, serres moi dans tes bras, embrasses moi avec le gout de l'alcool et du desespoir sur nos lèvres. Glisses toi dans mes draps ce soir. Nous sommes deux âmes ballotés par la tempête qui est la vie, deux débauchés qui se retrouvent pour foutre encore un peu leur vie en l'air ! Couches toi sur le lit avec moi, et embrasses moi. Tu verrras Elliot, un jour tout le monde sera à terre, un jour on souira ; on aura enfin gagné. On sera heureux !
- InvitéInvité
Re: Bury me with it ― Nell
Ven 24 Déc 2010 - 2:20
- Pardonnez-moi mon père parce que j’ai péché. Pardonnez-moi d’avoir cru pouvoir changer. Car je suis un monstre, un vrai. Je ne ressens plus rien, même pas de délivrance. Ses mots étaient sortit de ma bouche, dans l’espoir d’être pardonné, il ne reste sur mes lèvres que de l’amertume. J’ai besoin des autres, j’ai besoin de détruire les autres pour me sentir vivant. Nell, elle accepte de se laisser détruire, elle en a aussi besoin. « J'ai aussi besoin de toi, plus que tout. J'ai besoin d'une nuit encore, je veux que tu restes encore d'autres nuits à mes côtés. Prouves moi que tu n'es pas comme les autres, que tu ne trouveras pas un mauvais prétexte pour sortir de ma vie. J'en ai besoin.... » Je suis comme les autres. Je suis pire que les autres, car je ne vais pas m’en aller. Je vais rester une nuit de plus, à nous faire croire que nous avons besoins de l’autre, dans sa totalité. C’est faux. Nous sommes tellement perdus, tellement désillusionné qu’on s’aveugle à vouloir l’autre. Parce qu’on a peur d’être seul. Oui, on a vachement peur de ne pas être aimé, parce que nous sommes deux épaves… Et qui veut de deux épaves, hein? Alors oui, je reste ce soir. Je resterai aussi longtemps que tu le voudras. Je ne m’attacherai pas, pas à toi, pas à une autre de ses filles qui s’amusent à mes dépens. Je ne veux pas aimer, ça fait trop mal, ça fait trop mal et au final, ça donne quoi? Hein, ça donne quoi putain? Je suis désolé, vraiment. Je suis désolé d’avoir besoin de toi, d’avoir besoin de ton corps. Regardes autour de toi, regarde le chaos, regarde comme nous sommes pathétiques. My girl, my girl don’t lie to me Oui, je vais rester ce soir, cette nuit, avec toi. Parce que tu apaises cette douleur en moi, tu apaises cette braise qui me consume. Une nuit de plus. Juste pour dire qu’on n’est pas seul. Juste pour y croire, croire qu’il y a de la lumière au bout du tunnel. J’en ai besoin… Tu n’as pas besoin de moi, tu as besoin d’une enveloppe charnelle pour te tenir au chaud, je ne suis que l’accessoire de ta déchéance. « Je ne vais nulle part ce soir. » Tes lèvres, elles ont toujours le même goût, celui de désespoir. Je ne suis pas le premier à les effleurer, ni même le dernier, mais j’aime prétendre être le seul. J’aime prétendre que ton corps m’appartient, que je peux en disposer quand et où je veux. Mais ton cœur, il appartient à qui Nell? Tu es comme moi, ton cœur, tu es incapable de l’ouvrir à ceux que tu satisfais. Je te comprends, ma douce, je comprends que le cœur et le sexe ne s’accouplent que dans un ordre bien précis. Sinon, on se retrouve meurtrit, on nage à travers le néant. Juste une dernière nuit, ma douce amante, une dernière nuit à nous noyer dans notre chaos. Juste une. C’est toujours ce qu’on se dit, mais au fond, on revient toujours à l’autre. Parce que ça fait trop mal d’être seul. Tu le sens, hein Nell? Tu le sens mon cœur qui bat et qui souffre? Pose ta main sur mon torse, tu le sens? Tu es l’une des rares à qui j’ai confié mon désespoir, à qui j’ai confié mon histoire. Je souffre, car te baiser ne sera plus jamais pareil. Je ne pourrais pas survivre à ça. Juste une dernière lui. Juste une dernière nuit pour découvrir nos corps. Je suis un monstre. Il est trop tard pour me sauver. Elle le sait. Elle ne m’en veut pas. Elle l’accepte sous ses draps le monstre. Elle en veut encore, parce qu’au fond, elle le voit, l’enfant brisé que je suis.
THE END.
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