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Suffocation. Isaac.
Dim 28 Nov 2010 - 23:39
(c) Mimi & reginaways
Well is there something that you wanted from her?
Yes. I want her legs, her body and her cash.
And is there something that you needed from her?
No. And if she's playing hard to get, I'm out the door.
JOSEPHINE & ISAAC. CHAPITRE 1.
J’avais l’impression qu’on ne voyait que mes cuisses. Et tirer sur l’infortuné vêtement pour les cacher ne servirait à rien, sinon le massacrer. Je soupirai lourdement. Je me promis de tuer Eleanore la prochaine fois que je la verrais, et pas seulement à cause de cet affront. J’avais tant qu’à faire bien d’autres griefs à l’encontre de la jolie brune qui n’allait pas s’en tirer de la sorte. Parce qu’en plus, cette satanée Grymm avait osé me laisser tomber dans un endroit pareil. Elle qui savait pertinemment que je détestais les boîtes de nuits, et celle là en particulier! Vous allez probablement dire que je ne suis jamais contente, mais j’ai vraiment des raisons de ne pas l’être. Et ce mécontentement, chemin faisant, s’était transformé en envies de meurtre. Mais je ne pouvais plus vraiment partir. Puisque j’étais là, autant rester, ce serait con que j’aie fait l’effort de venir ici pour rien. Seulement, je ne voyais vraiment pas comment me mêler aux autres, eux qui paraissaient tant s’amuser. Eux avaient des amis, parfois même étaient en couple. Personne n’était esseulé dans le coin, c’est à croire que j’étais l’unique clampine à être venue en solitaire. Soit. La vodka serait ma seule compagne, pour ce soir. J’avais pour principe de ne jamais boire jusqu’à l’ivresse, de garder le contrôle de moi-même. Et même dans ces moments là, il était hors de question que je m’y déroge. Eleanore avait raison. J’allais finir vieille fille, aigrie et frustrée avant l’heure. Y pouvais-je quelque chose si nous n’avions pas la même définition de l’amusement? Je soupirai, tout en remuant les glaçons restés au fond du verre avec l’agitateur, joue appuyée sur mon autre main. « Mademoiselle, vous désirez à boire? » Je levai la tête, légèrement hébétée. Le barman se tenait devant moi, tout sourire, en train d’astiquer un plateau. Je hochai la tête, renonçant à crier par-dessus ce vacarme assourdissant. « Vodka orange » finis-je par articuler silencieusement, en sortant quelques pièces de mon portefeuille.
Le barman hocha la tête, avant de poser son plateau et d’aller préparer ma boisson. Il compta les pièces, puis me rendit la monnaie. Je bus une grande gorgée de boisson alcoolisée, réprimant un haut le cœur. Je claquai plus fortement le verre sur le bar que je l’aurais voulu. Je secouai légèrement mes boucles d’un blond foncé, presque châtain, et triturai un instant mon pendentif. C’était le seul et unique cadeau que m’avait offert Etienne, et dont je ne pouvais me détacher quand bien même j’aurais souhaité oublier tout ce qui était relatif à cette période. C’était probablement ridicule comme façon de penser, mais j’avais l’impression que si je m’en séparais, il arriverait une catastrophe. C’était comme si ma vie tenait à ce stupide bijou, que j’avais trouvé un peu kitsch à l’époque. Typique des premiers amours d’adolescents. Dire qu’Etienne avait l’autre moitié du cœur…Enfin, avait, car tel que je le connaissais il avait sans doute dû s’en débarrasser. Je soupirais, tout en me morigénant pour ma stupidité. Que me prenait-il de ressasser mes vieux souvenirs lors d’une soirée où j’étais tout de même censée m’amuser? J’étais décidément incorrigible. L’on m’attrapa finalement par le bras, me faisant sursauter. « Mademoiselle, tu danses? » Je fronçai les sourcils. Quelle curieuse façon d’aborder les gens. D’abord en utilisant un titre de politesse, et après en me tutoyant. Je secouai la tête en signe de dénégation, gênée, tout en me dissimulant sous mes cheveux. « Allez, fais pas ta timide, c’est pas normal qu’une fille comme toi soit toute seule un soir pareil! » Un dragueur. Voilà ce que c’était. Je le repérais à dix kilomètres à la ronde désormais. Je pinçai les lèvres en signe de réprobation. Il n’avait visiblement pas compris que je n’étais nullement intéressée par son offre, aussi alléchante fusse-t-elle. J’étais certes venue pour m’amuser, mais sûrement pas avec le premier venu. Il crut bon d’insister une fois encore, me faisant clairement hausser les yeux au ciel. « T’es belle mademoiselle. Allez, viens danser! » Et en plus, il était lourd. Seigneur, que je pouvais détester les gens comme ça. S’adresser aux femmes de la sorte était la dernière des impolitesses, tout comme siffler sur leur passage. « Je suis désolée, je ne suis pas intéressée. » J’avais essayé de rester polie. D’être courtoise, quand bien même ce sale type m’irritait déjà. Déjà, il s’était approché de moi et me caressait les hanches. « Allez, je te paye un verre. » estimant que sa main descendait bien trop bas à mon goût, je la repoussai sans ménagement, lui faisant comprendre qu’on ne me touchait pas s’en m’en demander au préalable la permission. « Je te remercie, mais j’ai largement les moyens de m’en payer un moi-même. Et même plusieurs si je le désire. Alors non, je n’irai pas boire de verre avec toi, maintenant, aurais-tu l’amabilité de débarrasser le plancher, tu m’importunes. » Au diable la diplomatie. Il m’avait blasée, et rendue désagréable qui plus est. Je vous jure pourtant qu’en temps ordinaire je suis gentille…enfin, quand je veux et avec qui je veux. Tout était relatif, comme dirait l’autre.
Dépité, l’autre s’éloigna, me laissant un tant soit peu de répit. Je soupirai lourdement, déjà épuisée par cette altercation. Me dire que je devrais probablement en affronter d’autres comme ça tout au long de la nuit me fatiguait déjà, et j’avais la forte envie de partir. D’ailleurs, c’Est-ce que j’allais faire, tout simplement, estimant ne plus rien avoir à faire ici. Je terminai ma vodka orange, avant de me lever un peu trop brusquement, tant et si bien que je vacillai légèrement, perchée sur des talons aiguille de huit centimètres. Qu’elles aillent au diable, Eleanore et ses foutues chaussures! Je m’en défis dignement, et décidai de continuer avec à la main, ne pouvant les supporter plus longtemps. L’on allait sûrement me regarder de travers pour marcher pieds nus, mais je m’en fichais. Entre nous, pour toutes les fois où je devais mourir sous les regards quelque peu perplexes des gens qui m’entouraient, je serais déjà morte et enterrée depuis bien longtemps. Je me retournai un peu trop brusquement, manquant encore de souplesse, et surtout, de délicatesse. Trop brusquement puisqu’apparemment, je venais de percuter quelqu’un de plein fouet. Tout en posant ma main sur l’avant-bras de l’inconnu, je me confondis en excuses. « Je suis vraiment désolée, je ne vous ai pas fait mal? » Qui a dit que j’étais antipathique, que je puisse en rire? Quand je vous disais que je pouvais être agréable et admettre mes torts, je ne mentais pas. Bon, d’accord, il n’avait jamais été question d’admettre ses torts auparavant, mais c’était tout comme. C’est l’intention qui compte, n’est-ce pas? Affichant un sourire contrit sur mes lèvres rosées, qui dieu merci n’avaient pas subi l’épreuve du rouge à lèvres chatoyant, je m’aperçus que je venais de foncer dans un jeune homme que j’étais persuadée avoir déjà croisé quelque part, mais je ne me rappelais plus où. Tout en passant une main dans mes cheveux, ce fichu sourire toujours arrimé à mes lèvres pâles, toutes dents dehors en signe de confusion, joues rosies d’embarras, j’adressai à son intention. « Vous m’en voyez vraiment confuse. Je n’avais pas l’intention de vous foncer dedans, c’est juste l’autre fou que je voulais fuir, là bas. Je vous offre un verre pour me faire pardonner? » Et en plus de cela, j’étais ridicule. Non seulement j’étais pathétique, mais en plus je me comportais exactement de la même façon que ces nunuches que j’avais si souvent critiquées.
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Re: Suffocation. Isaac.
Dim 5 Déc 2010 - 20:22
i'm collecting all our memories, put in a box then i'm going to throw it away...
Mais merde. Ils vont me faire chier jusqu'au bout. « Isaac Ahàron Bradley Evans. Ta mère vient te rendre visite, et tu ne daignes même pas vernir la chercher ? » mon père. Sigmund Evans, libraire de son état, fils de cracmol. Il doit bien être vingt trois heure. Et voilà que mon cher et tendre paternel, tout fier de pouvoir me sermonner m'annonce au téléphone l'arrivée de ma mère dans ma chère université. Je ne sais pas ce que j'ai fait à dieu, mais une chose est sûre, il m'en veut. La main tremblante, je me dirige vers les toilettes du Vamp'. « Et puis merde Isaac ! C'est quoi ce boucan !? » hurla t'il dans l'appareil moldus. Je poussais la porte, personne. « Rien, des voisins qui font une fête. » déclarais-je naturellement. « Tu sais ce que tu as promis à ta mère Isaac ? Plus de fêtes, plus de drames. Tu nous à déjà fait le coup quand tu étais... là-bas. » là-bas. L'incident aux États-Unis avec Hope. Machinalement je touchais la cicatrice sur ma joue. Elle sera là pour te rappeler que tu n'es pas immortel Isaac, disait ma mère. « Donc ta mère sera dans...deux heures chez toi. » deux heures. Deux heures avant l'ouragan. « Tu sais... tu nous manques, à ta mère et à moi. Vivement que tu termines tes études et que tu reviennes chez nous. » l'impatience commençait à se faire sentir. J'aime mes parents, comme un enfant. J'aime ma famille plus que tout. Mais depuis l'incident, j'ai plutôt l'impression d'être espionné, surveillé, traqué par ma famille. Et maintenant ma mère, Erica Evans qui se déplace pour voir son fils prodigue. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. « Ok. J'y serais. » je raccrochais. Pas la peine de commencer une discussion alors que notre interlocuteur est plus têtu qu'un troupeau de mulets. Je rangeais mon portable dans la poche de mon jean. Retirant au même moment quelques petits cachets. Étaient-ils là depuis longtemps ? J'en avalais un. Histoire d'avoir le courage d'affronter ma mère. Oui Isaac, tu es le plus courageux des rouges et or.
Je tente de me frayer un chemin dans cette boîte de nuit, trop petite, mal éclairée. je manque de tomber par trois fois au moins. La musique est à son maximum. Je repère ma banquette, enfin celle d'Elia et de Sawyer. Après tout, se sont eux les rois du Vamp' depuis que Lust est en désintox'. En moins de deux minutes j'étais à la droite de mon cousin. Celui-ci discutant avec Elia, d'un voyage, d'une fille, de Spencer, de Las Vegas, de Los Angeles, des vagues, du surf, des filles. Je me sentais loin de ces discussions, je me sentais autre part. Spencer me donna quelques tapes sur l'épaule, histoire de voir si j'étais toujours en vie. Je lui souriais, ma belle-cousine. Elia lui était trop occupé avec sa conquête de la soirée, une russe, qui à défaut de savoir parler notre langue, savait parfaitement l'utiliser. Sawyer se tourna vers moi, l'air enjoué. L'alcool commençait à faire effet sur lui. Il était plutôt content, Spencer sur ses genoux. Ils étaient le couple parfait. Je souriais bêtement. « Tu attends quoi Isaaco ? Qu'une fille de tombe dans les bras ? » dit-il en riant. Comme si c'était le moment de draguer, comme si je n'avais que cela à faire. Je n'aime des femmes que leur compagnie de la nuit, je ne m'imagine pas en couple avec une seule femme, je ne m'imagine pas en couple tout simplement. « Ma mère est en route pour me voir. » dis-je en avalant une gorgée de bière. Sawyer s'arrêta de rire. Il se tourna vers moi l'air inquiet. S'il y en avait bien un qui connaissait ma mère, c'était Sawyer. « Merde. T'as fais quoi comme connerie ? » soupira t'il. Spencer attrapa sa bouteille et bu une ou deux gorgées avant de me fixer. « Je suis son fils, c'est sans doute ça la pire connerie qui pouvait m'arriver. » Sawyer éclata de rire, puis embrassa tendrement Spencer. Le sourire de nigaud toujours sur mon visage je bus encore une gorgée. Histoire de ne pas paraître trop sain devant mes amis. Spencer se pencha vers moi, détachant un bouton de ma chemise. « Irrésistible ! » lança t-elle gaiment. Je la regardais, sans pour autant comprendre le sens de ses paroles. Sawyer lui chuchota quelques mots dans l'oreille, inaudibles. Elle se leva alors, tout en riant. Je craignais le pire. Et j'avais raison. Elle revint même pas dix secondes après, avec une brune. Une jolie brune. « Voici Cristina. Elle est espagnole. » dit-elle en me faisant un clin d'œil. La dite Cristina n'attendra pas dix secondes avant de se poser près de moi. Trop près. Spencer se posa sur les jambes de Sawyer, tout en continuant leur séance de "je t'aime". Cristina était le prototype même de l'ibérique de base. Cheveux bruns touffus, regard noir, bien en chair, bouche pulpeuse. Rien d'affreux, rien de repoussant. « Tou es Isaac ? Spencer m'a parlé de toua. » bon ok, niveau accent de merde elle était la championne. « Ouais. Hum. Tu veux un truc à boire ? » pas de réponse. Lui montrant ma main je lui mime un verre. « Vodka-citron. » je me levais dans la hâte. Hâte de quitter cette Cristina. Hâte de ne plus assister à ces jeux stupides de l'amour.
Je me faufilais rapidement entre les danseurs, je sautais par dessus les comateux, je me baissais lorsque passais les jeunes filles en chaleur. Et en moins de cinq minute j'étais au bar, un record si vous voulez mon avis. « Isaac ! J'te serre quoi mon pote ? » le barman, une vieille connaissance. Impossible pourtant de mettre un nom sur son visage. Nous mettrons cela sur le compte de la fatigue. « Une vodka citron et ... un gin tonic. » dis-je lascivement. L'heure tournait. Je ne le savais que trop. Plus qu'une heure et quarante quatre minutes avant que ma mère ne se rende compte que son fils est un menteur. « Tiens. Je le mets sur ton ardoise ? Enfin si je trouve de la place pour l'écrire. » déclara t'il en riant. Combien d'argent je leur dois ? Aucune idée. Beaucoup. Beaucoup trop. Et me voici sur le chemin de retour, mon chemin de croix. Comme à l'allée, en beaucoup moins rapide. Ma seule envie c'était de ne plus voir cette Cristina. Sinon j'explosais.
« Je suis vraiment désolée, je ne vous ai pas fait mal? » Sans trop comprendre ce qui m'était arrivé, enfin si je savais ce qui venait de m'arriver. Mes deux verres, par terre. Je regardais maintenant la fille. Jolie. Très jolie. Comme beaucoup de filles, comme toutes les filles. Je regardais ma paume, du sang. Un morceau de verre incrusté. Je le retirais calmement. Le sang ne m'effraie plus depuis longtemps, depuis que j'ai pris l'habitude de me faire frapper, humilier. Je touchais ma cicatrice. Réflexe. « Non, non. Juste une égratignure. » Je plantais mes yeux dans les siens. Je ne partirais pas avec Cristina ce soir. C'était bel et bien mon but, et je devais l'atteindre. Coute que coute. La jeune inconnue affichait un sourire radieux, sincère, pétillant. Des longs cheveux bruns en cascade, des yeux bleus, des joues rosies par ce que je qualifierais d'embarras. Oui elle était très jolie. « Vous m’en voyez vraiment confuse. Je n’avais pas l’intention de vous foncer dedans, c’est juste l’autre fou que je voulais fuir, là bas. Je vous offre un verre pour me faire pardonner ? » elle parle vite, trop vite. Comme une fille pensais-je. Elles piaillent, gloussent. Ce ne sont que des filles après tout. « Hum. Pourquoi pas. » je ne sais pas si c'était l'idée de me faire payer un verre ou celle de parler avec cette demoiselle qui me rendait si .... enthousiaste. J'attrapais son bras, l'emmenant vers le bar. « Isaac ! Déjà de retour mon vieux !... Ah mais je vois que tu ne viens pas tout seul. » Je lui fis un rapide signe de la main, une table venait de se libérer dans le fond. Je tenais toujours le bras d'inconnue. Nous nous asseyons en silence. « Tu n'es pas d'ici ? Enfin tu n'es pas d'hungcalf ? » Quel tact Isaac ! « J'veux dire. Si tu étais d'ici je t'aurais déjà vu. » sous-entendus, toi on ne peut pas te louper. Méthode de drague 5 par Elia Devidson. « Isaac. Isaac Evans. Ravie de te rencontrer. » dis-je en tendant ma main. La main coupée par le verre. Merde. Je la retirait avant qu'elle ne puisse s'apitoyer sur mon pauvre petit sort, comme si j'avais besoin de ça. « Et sinon, tu veux un truc ? C'est moi qui régale. » dis-je dans un sourire crispé. Ouais, maman va certainement attendre un petit moment avant que je ne puisse rentrer.
Je tente de me frayer un chemin dans cette boîte de nuit, trop petite, mal éclairée. je manque de tomber par trois fois au moins. La musique est à son maximum. Je repère ma banquette, enfin celle d'Elia et de Sawyer. Après tout, se sont eux les rois du Vamp' depuis que Lust est en désintox'. En moins de deux minutes j'étais à la droite de mon cousin. Celui-ci discutant avec Elia, d'un voyage, d'une fille, de Spencer, de Las Vegas, de Los Angeles, des vagues, du surf, des filles. Je me sentais loin de ces discussions, je me sentais autre part. Spencer me donna quelques tapes sur l'épaule, histoire de voir si j'étais toujours en vie. Je lui souriais, ma belle-cousine. Elia lui était trop occupé avec sa conquête de la soirée, une russe, qui à défaut de savoir parler notre langue, savait parfaitement l'utiliser. Sawyer se tourna vers moi, l'air enjoué. L'alcool commençait à faire effet sur lui. Il était plutôt content, Spencer sur ses genoux. Ils étaient le couple parfait. Je souriais bêtement. « Tu attends quoi Isaaco ? Qu'une fille de tombe dans les bras ? » dit-il en riant. Comme si c'était le moment de draguer, comme si je n'avais que cela à faire. Je n'aime des femmes que leur compagnie de la nuit, je ne m'imagine pas en couple avec une seule femme, je ne m'imagine pas en couple tout simplement. « Ma mère est en route pour me voir. » dis-je en avalant une gorgée de bière. Sawyer s'arrêta de rire. Il se tourna vers moi l'air inquiet. S'il y en avait bien un qui connaissait ma mère, c'était Sawyer. « Merde. T'as fais quoi comme connerie ? » soupira t'il. Spencer attrapa sa bouteille et bu une ou deux gorgées avant de me fixer. « Je suis son fils, c'est sans doute ça la pire connerie qui pouvait m'arriver. » Sawyer éclata de rire, puis embrassa tendrement Spencer. Le sourire de nigaud toujours sur mon visage je bus encore une gorgée. Histoire de ne pas paraître trop sain devant mes amis. Spencer se pencha vers moi, détachant un bouton de ma chemise. « Irrésistible ! » lança t-elle gaiment. Je la regardais, sans pour autant comprendre le sens de ses paroles. Sawyer lui chuchota quelques mots dans l'oreille, inaudibles. Elle se leva alors, tout en riant. Je craignais le pire. Et j'avais raison. Elle revint même pas dix secondes après, avec une brune. Une jolie brune. « Voici Cristina. Elle est espagnole. » dit-elle en me faisant un clin d'œil. La dite Cristina n'attendra pas dix secondes avant de se poser près de moi. Trop près. Spencer se posa sur les jambes de Sawyer, tout en continuant leur séance de "je t'aime". Cristina était le prototype même de l'ibérique de base. Cheveux bruns touffus, regard noir, bien en chair, bouche pulpeuse. Rien d'affreux, rien de repoussant. « Tou es Isaac ? Spencer m'a parlé de toua. » bon ok, niveau accent de merde elle était la championne. « Ouais. Hum. Tu veux un truc à boire ? » pas de réponse. Lui montrant ma main je lui mime un verre. « Vodka-citron. » je me levais dans la hâte. Hâte de quitter cette Cristina. Hâte de ne plus assister à ces jeux stupides de l'amour.
Je me faufilais rapidement entre les danseurs, je sautais par dessus les comateux, je me baissais lorsque passais les jeunes filles en chaleur. Et en moins de cinq minute j'étais au bar, un record si vous voulez mon avis. « Isaac ! J'te serre quoi mon pote ? » le barman, une vieille connaissance. Impossible pourtant de mettre un nom sur son visage. Nous mettrons cela sur le compte de la fatigue. « Une vodka citron et ... un gin tonic. » dis-je lascivement. L'heure tournait. Je ne le savais que trop. Plus qu'une heure et quarante quatre minutes avant que ma mère ne se rende compte que son fils est un menteur. « Tiens. Je le mets sur ton ardoise ? Enfin si je trouve de la place pour l'écrire. » déclara t'il en riant. Combien d'argent je leur dois ? Aucune idée. Beaucoup. Beaucoup trop. Et me voici sur le chemin de retour, mon chemin de croix. Comme à l'allée, en beaucoup moins rapide. Ma seule envie c'était de ne plus voir cette Cristina. Sinon j'explosais.
« Je suis vraiment désolée, je ne vous ai pas fait mal? » Sans trop comprendre ce qui m'était arrivé, enfin si je savais ce qui venait de m'arriver. Mes deux verres, par terre. Je regardais maintenant la fille. Jolie. Très jolie. Comme beaucoup de filles, comme toutes les filles. Je regardais ma paume, du sang. Un morceau de verre incrusté. Je le retirais calmement. Le sang ne m'effraie plus depuis longtemps, depuis que j'ai pris l'habitude de me faire frapper, humilier. Je touchais ma cicatrice. Réflexe. « Non, non. Juste une égratignure. » Je plantais mes yeux dans les siens. Je ne partirais pas avec Cristina ce soir. C'était bel et bien mon but, et je devais l'atteindre. Coute que coute. La jeune inconnue affichait un sourire radieux, sincère, pétillant. Des longs cheveux bruns en cascade, des yeux bleus, des joues rosies par ce que je qualifierais d'embarras. Oui elle était très jolie. « Vous m’en voyez vraiment confuse. Je n’avais pas l’intention de vous foncer dedans, c’est juste l’autre fou que je voulais fuir, là bas. Je vous offre un verre pour me faire pardonner ? » elle parle vite, trop vite. Comme une fille pensais-je. Elles piaillent, gloussent. Ce ne sont que des filles après tout. « Hum. Pourquoi pas. » je ne sais pas si c'était l'idée de me faire payer un verre ou celle de parler avec cette demoiselle qui me rendait si .... enthousiaste. J'attrapais son bras, l'emmenant vers le bar. « Isaac ! Déjà de retour mon vieux !... Ah mais je vois que tu ne viens pas tout seul. » Je lui fis un rapide signe de la main, une table venait de se libérer dans le fond. Je tenais toujours le bras d'inconnue. Nous nous asseyons en silence. « Tu n'es pas d'ici ? Enfin tu n'es pas d'hungcalf ? » Quel tact Isaac ! « J'veux dire. Si tu étais d'ici je t'aurais déjà vu. » sous-entendus, toi on ne peut pas te louper. Méthode de drague 5 par Elia Devidson. « Isaac. Isaac Evans. Ravie de te rencontrer. » dis-je en tendant ma main. La main coupée par le verre. Merde. Je la retirait avant qu'elle ne puisse s'apitoyer sur mon pauvre petit sort, comme si j'avais besoin de ça. « Et sinon, tu veux un truc ? C'est moi qui régale. » dis-je dans un sourire crispé. Ouais, maman va certainement attendre un petit moment avant que je ne puisse rentrer.
- InvitéInvité
Re: Suffocation. Isaac.
Sam 11 Déc 2010 - 14:14
Une moue boudeuse vint s’inviter sur mes lèvres bien trop rouges tandis que j’examinais l’inconnu que je venais de bousculer. Je ne me sentais vraiment pas à ma place. Je préférais de loin le calme studieux de la bibliothèque, la débauche de la discothèque me sied bien trop mal. Néanmoins, je tâchais de faire bonne figure, d’ignorer que ma robe était bien trop courte et bien trop provocante et que ma tenue allait immanquablement m’attirer des ennuis. Ennuis qui ne tardèrent pas à se manifester, par ailleurs. Je venais de bousculer quelqu’un, et c’était là le signe que je devrais y aller avant que quelque chose de pire ne survienne. Je suffoquais dans cette ambiance, peu habituée à la foule, préférant de toute manière vive recluse. Le destin, cependant, en avait décidé autrement. Il avait mis cet homme sur ma route. Retardant davantage le moment où je m’éclipserai, telle Cendrillon aux douze coups de minuit. Le temps que je me confonde en excuses, moi qui d’ordinaire ne m’excusais jamais, bien trop fière pour ce faire. Le temps que je prenne le temps de discuter avec le nouvel arrivant. Simple formalité, simple politesse. D’autant plus que certes involontairement, je l’avais blessé. J’arquai un sourcil perplexe en voyant sa main blessée, et mon regard se baissa honteusement, contemplant les verres que je venais de foutre en l’air. Raison de plus pour rentrer, j’avais déjà fait assez de bêtises pour ce soir. Quand on était une jeune mère célibataire, on ne fréquentait pas ce genre d’endroits. Même si avant d’être mère j’étais une jeune fille comme les autres, qui avait besoin de sortir, d’avoir des amis et des petits copains. Quoique cette dernière option était à éliminer d’emblée, au vu de l’échec de ma malheureuse histoire avec Etienne. Je n’étais tout simplement pas faite pour être en couple. Bref. J’allais tout naturellement m’exucser encore et encore, comme si je n’avais que cela à faire, mais il ne m’en laissa pas le temps.
Il venait de toucher la cicatrice qu’il avait à la joue. Signe qu’il devait sans doute avoir l’habitude de se blesser de la sorte. Mais ce n’était pas une raison! Je l’avais blessé, et par Merlin, il saignait! Mes yeux s’agrandirent sous l’effet de la surprise. J’étais réellement désolée, cela se voyait-il dans mon regard? Voilà à présent que je me mordillais la lèvre inférieure, rougissant honteusement, tout en me dandinant d’un pied à l’autre. Quand on me connaissait, l’on pouvait aisément deviner que, si je me mettais à me comporter ainsi, c’est que j’étais gênée. Lui, cependant, ne sembla pas s’offusquer de l’affront que je venais de lui faire. « Non, non. Juste une égratignure. » Juste une égratignure? Mais par Merlin, il saignait! Du sang, il y avait du sang! Je l’avais blessé et…Oh mon dieu. Il disait que c’était juste une égratignure? Tout naturellement, j’allais attraper sa main pour regarder cela de plus près, mais il venait de ranger sa main, comme s’il désirait que je ne m’attarde pas trop sur sa condition. Cela ne m’apaisa pas pour autant. Je ressentais le besoin de me pardonner. Je me sentais telle une gamine, honteuse de s’être fait prendre en flagrant délit de bêtise. Et j’étais censée avoir vingt-deux ans? Je finis par soupirer, ma moue s’accentuant davantage pendant qu’il détaillait mon visage. J’aurais pu être gênée de la façon dont il me dévisageait, mais pour une fois, je ne m’en formalisais pas. J’avais cessé de danser d’un pied sur l’autre, immobile comme une statue. J’avais juste pris la peine de passer une main dans mes cheveux ondulés. Avant de fouiller dans mon sac à main pour en sortir cigarettes et briquet. Avant de me rendre compte que j’étais impolie. Ne lui avais-je pas proposé un verre? Mes prunelles grises croisèrent son regard céruléen, lui indiquant tacitement que ma proposition tenait toujours. « Hum. Pourquoi pas. » Les cigarettes retournèrent dans mon sac, à leur place. Tant pis. J’attendrai d’être au bar pour fumer. Retour à la case départ.
Il m’attrapa finalement par le bras, m’emmenant vers le bar. Je vérifiai en l’espace d’un instant que l’autre était parti draguer ailleurs. De toute manière, s’il revenait, il verrait bien que j’étais accompagnée et que j’avais trouvé largement mieux. J’attendis d’être à une table pour l’étudier un peu plus. Il ne ressemblait pas aux autres étudiants que j’avais eu l’occasion de croiser à Hungcalf. Et si d’aventure je l’avais croisé, probablement m’en rappellerais-je. Il avait un visage particulier, qu’on ne pouvait pas faire disparaître de sa mémoire si facilement. Cette cicatrice sur sa joue suscitait toujours ma curiosité, tant et si bien que j’avais d’ores et déjà projeté de lui poser une question à ce sujet. Ma main vint toucher mes cheveux, presque inconsciemment. Déjà, il venait d’engager la conversation. «Tu n'es pas d'ici ? Enfin tu n'es pas d'hungcalf ?J'veux dire. Si tu étais d'ici je t'aurais déjà vu. » Oh. Il venait de parler d’Hungcalf. Ainsi donc était-il élève là bas? J’arquai un sourcil perplexe. « Isaac. Isaac Evans. Ravie de te rencontrer. Et sinon, tu veux un truc ? C'est moi qui régale. » Lui aussi parlait beaucoup. Je n’avais pas encore eu le temps d’en placer une. Il me tendit sa main, sans doute pour que je la serre. Sa main blessée, qu’il s’empressa de ranger, renforçant ma perplexité. Il avait décidément un comportement des plus étranges. Je passai un main dans mes cheveux, encore une fois, avant de sourire d’un air timide. Par Merlin, où était passée la grande gueule que j’étais d’ordinaire? Tout naturellement, je me penchais vers lui pour déposer une bise sur chaque joue. « Ne t’embête pas va. C’est comme ça qu’on dit bonjour en France. » j’assortis ce dernier propos d’un clin d’œil. Je me doutais bien que les anglais n’avaient pas l’habitude, ils trouvaient même ça curieux qu’on se fasse la bise entre nous pour se saluer. Qu’importe. Je trouvais cette façon de faire bien plus agréable qu’une simple poignée de main. Ainsi donc ce charmant jeune homme s’appelait Isaac? Mes prunelles grises se rivèrent à nouveau dans ses yeux. Dévièrent sur sa cicatrice. Moue boudeuse, encore. Air joyeux adopté dans la seconde qui suit. « Et moi c’est Joséphine. Joséphine De Beaulieu. » m’étais-je présentée, avec mon ridicule accent français à couper au couteau. Accent provençal qui plus est. Paraît il que l’accent du sud était tout à fait charmant. Hypothèse qui ne s’est jamais vérifiée avec moi. Sinon, comment expliquez vous mon célibat? Franchement, plaire ou ne pas plaire à quelqu’un tenait vraiment à pas grand-chose. « C’est normal que tu ne m’as pas encore vue dans le coin, je suis arrivée il n’y a pas longtemps. Au début de l’année en fait. Je ne suis pas le genre de fille qu’on remarque au premier coup d’œil. » puis il fallait dire que je passais le plus clair de mon temps chez moi, à étudier, ou quand je n’étais pas à la maison, j’étais à la bibliothèque. Pour être honnête, je boycottais toutes les soirées d’étudiants qui se déroulaient dans le château, préférant me tenir loin de la débauche.
Mais il n’était pas censé savoir tout ça. Ce n’était pas le genre de choses que l’on disait lorsque l’on rencontrait quelqu’un pour la première fois. D’ici à ce qu’il pense que je n’étais qu’une asociale doublée d’un rat de bibliothèque, il n’y avait pas loin. Ce qui en soi n’était pas foncièrement faux, mais ce soir je voulais me montrer plus ouverte, plus encline à la conversation et à l’amusement. Un pari qui, quand on me connaissait n’était pas gagné d’avance. Mon regard curieux s’aventura à nouveau sur son beau visage, avant de s’assombrir légèrement. J’avais momentanément oublié que j’étais plus vieille que la plupart des étudiants d’Hungcalf, et qu’en juin j’aurai vingt-trois ans. Je lâchai un profond soupir. Reprendre les études si tard n’était finalement pas une bonne idée. Je n’avais pas mesuré l’ampleur du décalage qui existait entre mes camarades et moi, déjà qu’à la base je m’étais toujours sentie différente, comme marginale. Peut-être était-ce dû au fait que je voyais des choses qu’ils ne voyaient pas. J’ai toujours vécu mon don comme une tare et non pas comme un cadeau du ciel. Maintes fois, après une vision particulièrement violente, je me demandais pourquoi le sort s’acharnait sur moi de la sorte. Je n’arrivais vraiment pas à en tirer quelque chose de positif. L’air perplexe, j’humidifiai mes lèvres d’un coup de langue, sourcils froncés. « Et toi? » finis-je finalement par demander. « Tu es vraiment à Hungcalf? En quelle année? » Une façon comme une autre de déterminer plus ou moins son âge. À une année près, si on envisageait la possibilité qu’il ait pu redoubler une année ou l’autre. Mais au vu de ce Isaac Evans, je doutais fort qu’il ait pu redoubler. Il n’avait pas du tout l’air d’être le genre de branleurs que j’avais déjà eu l’occasion de voir. Il avait une apparence nickel, il s’exprimait de façon tout à fait correcte bien qu’il paraissait un brin gaffeur. Surtout, il n’avait pas l’air d’être un de ces idiots de junkies défoncés H24. Non, franchement, à mes yeux c’était un type bien. Je me tournai encore une fois vers lui, en lui présentant mon paquet de cigarettes à moitié vides. « Bon. Tu offres la boisson, j’offre le tabac. Cela me paraît être un bon compromis. » Un sourire sincère se dessina sur mes lèvres vermeille, avant que je ne glisse le briquet vers lui, attendant qu’il se serve pour allumer ma clope à mon tour.
Il venait de toucher la cicatrice qu’il avait à la joue. Signe qu’il devait sans doute avoir l’habitude de se blesser de la sorte. Mais ce n’était pas une raison! Je l’avais blessé, et par Merlin, il saignait! Mes yeux s’agrandirent sous l’effet de la surprise. J’étais réellement désolée, cela se voyait-il dans mon regard? Voilà à présent que je me mordillais la lèvre inférieure, rougissant honteusement, tout en me dandinant d’un pied à l’autre. Quand on me connaissait, l’on pouvait aisément deviner que, si je me mettais à me comporter ainsi, c’est que j’étais gênée. Lui, cependant, ne sembla pas s’offusquer de l’affront que je venais de lui faire. « Non, non. Juste une égratignure. » Juste une égratignure? Mais par Merlin, il saignait! Du sang, il y avait du sang! Je l’avais blessé et…Oh mon dieu. Il disait que c’était juste une égratignure? Tout naturellement, j’allais attraper sa main pour regarder cela de plus près, mais il venait de ranger sa main, comme s’il désirait que je ne m’attarde pas trop sur sa condition. Cela ne m’apaisa pas pour autant. Je ressentais le besoin de me pardonner. Je me sentais telle une gamine, honteuse de s’être fait prendre en flagrant délit de bêtise. Et j’étais censée avoir vingt-deux ans? Je finis par soupirer, ma moue s’accentuant davantage pendant qu’il détaillait mon visage. J’aurais pu être gênée de la façon dont il me dévisageait, mais pour une fois, je ne m’en formalisais pas. J’avais cessé de danser d’un pied sur l’autre, immobile comme une statue. J’avais juste pris la peine de passer une main dans mes cheveux ondulés. Avant de fouiller dans mon sac à main pour en sortir cigarettes et briquet. Avant de me rendre compte que j’étais impolie. Ne lui avais-je pas proposé un verre? Mes prunelles grises croisèrent son regard céruléen, lui indiquant tacitement que ma proposition tenait toujours. « Hum. Pourquoi pas. » Les cigarettes retournèrent dans mon sac, à leur place. Tant pis. J’attendrai d’être au bar pour fumer. Retour à la case départ.
Il m’attrapa finalement par le bras, m’emmenant vers le bar. Je vérifiai en l’espace d’un instant que l’autre était parti draguer ailleurs. De toute manière, s’il revenait, il verrait bien que j’étais accompagnée et que j’avais trouvé largement mieux. J’attendis d’être à une table pour l’étudier un peu plus. Il ne ressemblait pas aux autres étudiants que j’avais eu l’occasion de croiser à Hungcalf. Et si d’aventure je l’avais croisé, probablement m’en rappellerais-je. Il avait un visage particulier, qu’on ne pouvait pas faire disparaître de sa mémoire si facilement. Cette cicatrice sur sa joue suscitait toujours ma curiosité, tant et si bien que j’avais d’ores et déjà projeté de lui poser une question à ce sujet. Ma main vint toucher mes cheveux, presque inconsciemment. Déjà, il venait d’engager la conversation. «Tu n'es pas d'ici ? Enfin tu n'es pas d'hungcalf ?J'veux dire. Si tu étais d'ici je t'aurais déjà vu. » Oh. Il venait de parler d’Hungcalf. Ainsi donc était-il élève là bas? J’arquai un sourcil perplexe. « Isaac. Isaac Evans. Ravie de te rencontrer. Et sinon, tu veux un truc ? C'est moi qui régale. » Lui aussi parlait beaucoup. Je n’avais pas encore eu le temps d’en placer une. Il me tendit sa main, sans doute pour que je la serre. Sa main blessée, qu’il s’empressa de ranger, renforçant ma perplexité. Il avait décidément un comportement des plus étranges. Je passai un main dans mes cheveux, encore une fois, avant de sourire d’un air timide. Par Merlin, où était passée la grande gueule que j’étais d’ordinaire? Tout naturellement, je me penchais vers lui pour déposer une bise sur chaque joue. « Ne t’embête pas va. C’est comme ça qu’on dit bonjour en France. » j’assortis ce dernier propos d’un clin d’œil. Je me doutais bien que les anglais n’avaient pas l’habitude, ils trouvaient même ça curieux qu’on se fasse la bise entre nous pour se saluer. Qu’importe. Je trouvais cette façon de faire bien plus agréable qu’une simple poignée de main. Ainsi donc ce charmant jeune homme s’appelait Isaac? Mes prunelles grises se rivèrent à nouveau dans ses yeux. Dévièrent sur sa cicatrice. Moue boudeuse, encore. Air joyeux adopté dans la seconde qui suit. « Et moi c’est Joséphine. Joséphine De Beaulieu. » m’étais-je présentée, avec mon ridicule accent français à couper au couteau. Accent provençal qui plus est. Paraît il que l’accent du sud était tout à fait charmant. Hypothèse qui ne s’est jamais vérifiée avec moi. Sinon, comment expliquez vous mon célibat? Franchement, plaire ou ne pas plaire à quelqu’un tenait vraiment à pas grand-chose. « C’est normal que tu ne m’as pas encore vue dans le coin, je suis arrivée il n’y a pas longtemps. Au début de l’année en fait. Je ne suis pas le genre de fille qu’on remarque au premier coup d’œil. » puis il fallait dire que je passais le plus clair de mon temps chez moi, à étudier, ou quand je n’étais pas à la maison, j’étais à la bibliothèque. Pour être honnête, je boycottais toutes les soirées d’étudiants qui se déroulaient dans le château, préférant me tenir loin de la débauche.
Mais il n’était pas censé savoir tout ça. Ce n’était pas le genre de choses que l’on disait lorsque l’on rencontrait quelqu’un pour la première fois. D’ici à ce qu’il pense que je n’étais qu’une asociale doublée d’un rat de bibliothèque, il n’y avait pas loin. Ce qui en soi n’était pas foncièrement faux, mais ce soir je voulais me montrer plus ouverte, plus encline à la conversation et à l’amusement. Un pari qui, quand on me connaissait n’était pas gagné d’avance. Mon regard curieux s’aventura à nouveau sur son beau visage, avant de s’assombrir légèrement. J’avais momentanément oublié que j’étais plus vieille que la plupart des étudiants d’Hungcalf, et qu’en juin j’aurai vingt-trois ans. Je lâchai un profond soupir. Reprendre les études si tard n’était finalement pas une bonne idée. Je n’avais pas mesuré l’ampleur du décalage qui existait entre mes camarades et moi, déjà qu’à la base je m’étais toujours sentie différente, comme marginale. Peut-être était-ce dû au fait que je voyais des choses qu’ils ne voyaient pas. J’ai toujours vécu mon don comme une tare et non pas comme un cadeau du ciel. Maintes fois, après une vision particulièrement violente, je me demandais pourquoi le sort s’acharnait sur moi de la sorte. Je n’arrivais vraiment pas à en tirer quelque chose de positif. L’air perplexe, j’humidifiai mes lèvres d’un coup de langue, sourcils froncés. « Et toi? » finis-je finalement par demander. « Tu es vraiment à Hungcalf? En quelle année? » Une façon comme une autre de déterminer plus ou moins son âge. À une année près, si on envisageait la possibilité qu’il ait pu redoubler une année ou l’autre. Mais au vu de ce Isaac Evans, je doutais fort qu’il ait pu redoubler. Il n’avait pas du tout l’air d’être le genre de branleurs que j’avais déjà eu l’occasion de voir. Il avait une apparence nickel, il s’exprimait de façon tout à fait correcte bien qu’il paraissait un brin gaffeur. Surtout, il n’avait pas l’air d’être un de ces idiots de junkies défoncés H24. Non, franchement, à mes yeux c’était un type bien. Je me tournai encore une fois vers lui, en lui présentant mon paquet de cigarettes à moitié vides. « Bon. Tu offres la boisson, j’offre le tabac. Cela me paraît être un bon compromis. » Un sourire sincère se dessina sur mes lèvres vermeille, avant que je ne glisse le briquet vers lui, attendant qu’il se serve pour allumer ma clope à mon tour.
- InvitéInvité
Re: Suffocation. Isaac.
Mar 21 Déc 2010 - 15:31
Je n'avais pas jugé bon de prendre mes cigarettes, je pensais sans doute que quelqu'un de généreux passerait par là et qu'en deux trois quatre mouvements je me retrouverais avec une ou deux clopes. Juste histoire de passer une bonne soirée. Je ne suis pas un fumeur aguerrie, je ne suis pas de ceux qui tiennent des abonnements au bureau de tabac, pour tout vous dire je ne fume quasiment qu'en soirée et encore. Mais allez donc savoir pourquoi, j'ai toujours un paquet de benson & hedges sur moi. Ce ne sont pas les meilleures, ce ne sont pas les plus chères non plus. Et dieu sait s’il faut que je fasse certaines économies en ce moment. Je ne me souviens pas avoir commencé à fumer, c'est sans doute inscrit dans mon code génétique ce truc là. Fils de fumeurs, fumeurs. Ouais mais non. On va plutôt dire qu'un fils de fumeurs à plus de prédispositions à devenir fumeur à son tour. Puis après tout je n’en ai rien à foutre. Mes poumons sont -pratiquement- sains. Je fume bien un joint de temps à autre avec Sawyer et Elia mais aux dires de mes camarades ce n’était vraisemblablement pas mon délire. Donc j’ai arrêté. Naturellement. Après il y les fumeurs d’opium. Pas mon délire non plus. J’en viens à cette conclusion. Si je dois mourir, ce ne sera pas du cancer. Quoique cette mort là est sans doute plus recommandable qu'une mort par overdose. Quel débat intérieur intéressant Isaac, cancer ou overdose ? Là est la question. Je tripotais l'intérieur de ma manche, toujours avec cette main coupée, coupée par un morceau de verre. Le verre de cette fille. Trois. Il ne me reste plus que trois petits cachets colorés. Déjà. Les méthamphétamine ne sont pas les drogues les plus consommées ici-bas. Les débauchés d'Hungcalf leurs préfèrent l'éternel joint ou encore la bonne vieille cocaïne. Pas très original, mais d'après Aldéric un très bon fond de commerce. J'ai de plus en plus de mal à en trouver, même à Norwich. Je dois désormais transplaner à Londres, chez un cousin. Dure vie qu’est la mienne. Plus que trois. J'agitais nerveusement ma poche. Qui sait en la remuant peut être ces maudits cachetons se multiplieront. Les contes de fée n’existent pas Isaac.
Je tentais de regarder mon verre, enfin l'emplacement où était sensé se trouver mon verre. Pas que cette fille me laissait de marbre, mais vous savez des filles jolies il y en a plein. Même si cette fille était quand même un range au-dessus des filles faciles d'Hungcalf. Comme dit Elia alias dragueur number one toute catégorie et philosophe à ses heures perdues, un cul est un cul, une bouche est une bouche, une poitrine est une poitrine. Le reste c’est facultatif. Je tentais un vague sourire à la jeune femme, côté bouche et poitrine tout semblait en place, et bien en place. Côté cul… il semble qu’il faut garder une part de mystère. Mais bon, restons concentré. Du moins essayons. « Isaac. Isaac Evans. Ravie de te rencontrer. Et sinon, tu veux un truc ? C'est moi qui régale. » Ouais bon pas très originale comme amorce mais bon. On fait avec les moyens du bord comme dit Maman. Maman. Merde. Je regarde mon portable. Quarante minutes avant la fin du monde. L’apocalypse est proche mes amis. Je ne sais pas ce que je redoute le plus. Ma mère, sa réaction, le fait qu’elle va sans doute trouver la drogue d’Aldéric dans mon placard à chaussure, les messages haineux de filles en mal d’amour sur mon répondeur. Mais tout mes tracas furent chassés en un chaste baiser, sur mes joues. J’écarquillais lentement mes yeux. L’air de dire : What the fuck man ? Mais elle me devança. « Ne t’embête pas va. C’est comme ça qu’on dit bonjour en France. » France. J’enregistrais rapidement tout ce que je savais sur la France. Camembert, nul en quidditch comme en foot moldus, tour Eiffel. Ouais bon mes connaissances dans ce domaine sont je vous l’accorde approximatives. Comme si les baisers ne suffisaient pas à m’émoustiller elle cligna son œil gauche, puis m’adressa un sourire aguicheur. Putain, mais elle me drague, et pas très subtilement. « Et moi c’est Joséphine. Joséphine De Beaulieu. » Je m’en fichais un peu de son patronyme. Même si celui-ci -à défaut de se traduire en anglais- sonnait comme un prénom exotique (tout est relatif) à mes oreilles. Joséphine. Ouais ben parfois les parents ont de drôles d’idées concernant les prénoms. Je lui adressais un sourire de circonstance. Rien de festif, juste de quoi lever un peu mes pommettes, lui montrer que je comprends son petit jeu. Ou du moins j’espère le comprendre. Avec son étrange accent, je n’étais pas certain de tout comprendre. « C’est normal que tu ne m’as pas encore vue dans le coin, je suis arrivée il n’y a pas longtemps. Au début de l’année en fait. Je ne suis pas le genre de fille qu’on remarque au premier coup d’œil. » J’arquais un sourcil, perplexe, soit cette fille était un boudin et par la même occasion je devais avoir bu plus que le raisonnable, soit elle ne se regarder pas souvent dans le miroir. Elle n’est pas d’une beauté incendiaire, qui brûle les rétines mais elle a son charme, son charme à la française. « Je peux t’assurer je t’aurais remarqué au premier coup d’œil. Joséphine. » Déclarais-je en tentant de mettre un accent français sur son prénom. Je souriais toujours. Bêtement, mais amicalement. Ou du moins j’espérais la duper. Je n’étais pas d’humeur à draguer, charmer, ou encore moins bavarder ce soir. Pourtant je le faisais, par peur, par envie. Moi-même je me perdais dans les méandres de mon esprit torturé. Je la fixais une nouvelle fois, d’un œil nouveau. Cheveux bruns, des yeux clairs, une moue boudeuse. Et c’est là que l’image de Bridget me vint à l’esprit. Bridget. Merde. Même loin d’elle elle continue à m’obséder, à me détruire, j’en suis convaincu. C’est elle qui causera ma mort, pas ma mère ni même la drogue. Elle Bridget Brasley, fille de moldus, ancienne préfète, grande gueule, et accessoirement la gardienne de ma foi. Pour en revenir à nos moutons, -oui penser à la Brasley ne me fais vraiment pas du bien- cette Joséphine n’était pas Bee. Elle ne pouvait pas prétendre l’être. Après tout, elle n’est qu’une fille comme les autres.
« Et toi? » Je la regardais perplexe, ne sachant visiblement pas où elle voulait en venir. « Tu es vraiment à Hungcalf? En quelle année? » Bon une autre différence avec les traditionnelles filles de cette université. Elle cherche à me connaître. Sans doute en France on prend le temps de se connaître avant de forniquer. Ils sont bien élevés ces français, faut le reconnaître. Je stoppais net mon sourire de circonstance. Tout en lui répondant lentement : « Oui je suis d’Hungcalf, Wright et troisième année, ancien préfet de Gryffondor. Pour vous servir gente demoiselle. » Elle voulait des informations, elle en a désormais un paquet. Le meilleur bien évidement. Je garde tous commentaires sur ma vie personnelle. J’ose espérer qu’elle n’en demandera pas. Puis dans ce genre de soirée, on ne se préoccupe pas de son futur amant, du moins normalement. Mais cette fille bouscule les plus anciennes traditions hungcalfiennes, qui sont en autres de ne pas se connaître avant le lendemain matin. Une fille comme ça est une fille qui s’attache, comme une moule à son rocher, après impossible de la décrocher. Une fille comme elle on la fuit comme la peste nous autre éternels dragueurs. Car une fille comme elle demande engagement, et qui dit engagement dit ‘en couple’ et moi je ne suis ‘en couple’ avec personne. Je suis très certainement en train de me faire de lourds films. Et si c’est le cas je dois partir de cette table sans plus tarder. Mais cette fille, innocente (ou alors elle cache bien son jeu) me retient, m’attire en quelque sorte. L’originalité à du bon parfois. « Bon. Tu offres la boisson, j’offre le tabac. Cela me paraît être un bon compromis. » Dit-elle en m’ouvrant son paquet. À moitié vide. Je restais bloqué là dix bonnes secondes. Avant de lui faire un non de la tête. « Je ne fume pas. » articulais-je lentement. Elle me prendrait certainement pour un enfant de cœur, peut être même pour un puceau. A ces pensées je souriais bêtement. Elle rangea son briquet. Je regardais ses lèvres, ses yeux. Elle est maniérée, très maniérée. Comme une petite bourgeoise. Comme une fille de riche en mal d’aventure. Elle et moi n’étions visiblement pas du même monde. « Tu fais quoi ici. Ce n’est pas un endroit pour une fille comme toi. Tu pourrais tomber sur des gens peu fréquentables. » Autrement dit, fille à papa, les bars malfamés ne sont pas des lieux touristiques. Pour faire la fête entre bourgeois, il y a Londres, ou Le Pony à la rigueur. « Tu cherchais quoi en entrant ici ? » je me tournais vers le bar. « Deux vodka orange. C’est bien ce qui se trouvait dans ton verre non ? » Je ne fumais pas mais je reconnaissais les boissons lorsqu'elles se trouvaient par terre ? Hum, mon image d’enfant de cœur en prend un coup. Les verres arrivèrent dans les minutes qui suivaient. « Ton cousin a remboursé ta dette Evans. La chance d’avoir un cousin plein aux as. » Dit-il mielleusement à notre attention. Je ne répondais pas préférant ignorer le gros balourd de Mario, barman au Vampire’s Night depuis sa création. Et aussi videur, avec son mètre quatre vingt quinze et ses cent vingt kilos, il a le profil de l’emploi. Et il ne vaut mieux pas croiser ses poings, j’ai déjà testé, et je n’ai vraiment pas approuvé. Il s’en alla après avoir reluqué Joséphine, très classe ce Mario. « Il est toujours comme ça. » dis-je simplement en avalant une gorgée du liquide. La musique s’accéléra, je me penchais lentement vers Joséphine, un sourire radieux aux lèvres, « Que cherches-tu réellement Joséphine de Beaulieu ? » Je me rassis lentement à ma place, la main tripotant nerveusement mes trois petits cachets, l’autre serrant mon verre. La soirée ne faisait que commencer.
Je tentais de regarder mon verre, enfin l'emplacement où était sensé se trouver mon verre. Pas que cette fille me laissait de marbre, mais vous savez des filles jolies il y en a plein. Même si cette fille était quand même un range au-dessus des filles faciles d'Hungcalf. Comme dit Elia alias dragueur number one toute catégorie et philosophe à ses heures perdues, un cul est un cul, une bouche est une bouche, une poitrine est une poitrine. Le reste c’est facultatif. Je tentais un vague sourire à la jeune femme, côté bouche et poitrine tout semblait en place, et bien en place. Côté cul… il semble qu’il faut garder une part de mystère. Mais bon, restons concentré. Du moins essayons. « Isaac. Isaac Evans. Ravie de te rencontrer. Et sinon, tu veux un truc ? C'est moi qui régale. » Ouais bon pas très originale comme amorce mais bon. On fait avec les moyens du bord comme dit Maman. Maman. Merde. Je regarde mon portable. Quarante minutes avant la fin du monde. L’apocalypse est proche mes amis. Je ne sais pas ce que je redoute le plus. Ma mère, sa réaction, le fait qu’elle va sans doute trouver la drogue d’Aldéric dans mon placard à chaussure, les messages haineux de filles en mal d’amour sur mon répondeur. Mais tout mes tracas furent chassés en un chaste baiser, sur mes joues. J’écarquillais lentement mes yeux. L’air de dire : What the fuck man ? Mais elle me devança. « Ne t’embête pas va. C’est comme ça qu’on dit bonjour en France. » France. J’enregistrais rapidement tout ce que je savais sur la France. Camembert, nul en quidditch comme en foot moldus, tour Eiffel. Ouais bon mes connaissances dans ce domaine sont je vous l’accorde approximatives. Comme si les baisers ne suffisaient pas à m’émoustiller elle cligna son œil gauche, puis m’adressa un sourire aguicheur. Putain, mais elle me drague, et pas très subtilement. « Et moi c’est Joséphine. Joséphine De Beaulieu. » Je m’en fichais un peu de son patronyme. Même si celui-ci -à défaut de se traduire en anglais- sonnait comme un prénom exotique (tout est relatif) à mes oreilles. Joséphine. Ouais ben parfois les parents ont de drôles d’idées concernant les prénoms. Je lui adressais un sourire de circonstance. Rien de festif, juste de quoi lever un peu mes pommettes, lui montrer que je comprends son petit jeu. Ou du moins j’espère le comprendre. Avec son étrange accent, je n’étais pas certain de tout comprendre. « C’est normal que tu ne m’as pas encore vue dans le coin, je suis arrivée il n’y a pas longtemps. Au début de l’année en fait. Je ne suis pas le genre de fille qu’on remarque au premier coup d’œil. » J’arquais un sourcil, perplexe, soit cette fille était un boudin et par la même occasion je devais avoir bu plus que le raisonnable, soit elle ne se regarder pas souvent dans le miroir. Elle n’est pas d’une beauté incendiaire, qui brûle les rétines mais elle a son charme, son charme à la française. « Je peux t’assurer je t’aurais remarqué au premier coup d’œil. Joséphine. » Déclarais-je en tentant de mettre un accent français sur son prénom. Je souriais toujours. Bêtement, mais amicalement. Ou du moins j’espérais la duper. Je n’étais pas d’humeur à draguer, charmer, ou encore moins bavarder ce soir. Pourtant je le faisais, par peur, par envie. Moi-même je me perdais dans les méandres de mon esprit torturé. Je la fixais une nouvelle fois, d’un œil nouveau. Cheveux bruns, des yeux clairs, une moue boudeuse. Et c’est là que l’image de Bridget me vint à l’esprit. Bridget. Merde. Même loin d’elle elle continue à m’obséder, à me détruire, j’en suis convaincu. C’est elle qui causera ma mort, pas ma mère ni même la drogue. Elle Bridget Brasley, fille de moldus, ancienne préfète, grande gueule, et accessoirement la gardienne de ma foi. Pour en revenir à nos moutons, -oui penser à la Brasley ne me fais vraiment pas du bien- cette Joséphine n’était pas Bee. Elle ne pouvait pas prétendre l’être. Après tout, elle n’est qu’une fille comme les autres.
« Et toi? » Je la regardais perplexe, ne sachant visiblement pas où elle voulait en venir. « Tu es vraiment à Hungcalf? En quelle année? » Bon une autre différence avec les traditionnelles filles de cette université. Elle cherche à me connaître. Sans doute en France on prend le temps de se connaître avant de forniquer. Ils sont bien élevés ces français, faut le reconnaître. Je stoppais net mon sourire de circonstance. Tout en lui répondant lentement : « Oui je suis d’Hungcalf, Wright et troisième année, ancien préfet de Gryffondor. Pour vous servir gente demoiselle. » Elle voulait des informations, elle en a désormais un paquet. Le meilleur bien évidement. Je garde tous commentaires sur ma vie personnelle. J’ose espérer qu’elle n’en demandera pas. Puis dans ce genre de soirée, on ne se préoccupe pas de son futur amant, du moins normalement. Mais cette fille bouscule les plus anciennes traditions hungcalfiennes, qui sont en autres de ne pas se connaître avant le lendemain matin. Une fille comme ça est une fille qui s’attache, comme une moule à son rocher, après impossible de la décrocher. Une fille comme elle on la fuit comme la peste nous autre éternels dragueurs. Car une fille comme elle demande engagement, et qui dit engagement dit ‘en couple’ et moi je ne suis ‘en couple’ avec personne. Je suis très certainement en train de me faire de lourds films. Et si c’est le cas je dois partir de cette table sans plus tarder. Mais cette fille, innocente (ou alors elle cache bien son jeu) me retient, m’attire en quelque sorte. L’originalité à du bon parfois. « Bon. Tu offres la boisson, j’offre le tabac. Cela me paraît être un bon compromis. » Dit-elle en m’ouvrant son paquet. À moitié vide. Je restais bloqué là dix bonnes secondes. Avant de lui faire un non de la tête. « Je ne fume pas. » articulais-je lentement. Elle me prendrait certainement pour un enfant de cœur, peut être même pour un puceau. A ces pensées je souriais bêtement. Elle rangea son briquet. Je regardais ses lèvres, ses yeux. Elle est maniérée, très maniérée. Comme une petite bourgeoise. Comme une fille de riche en mal d’aventure. Elle et moi n’étions visiblement pas du même monde. « Tu fais quoi ici. Ce n’est pas un endroit pour une fille comme toi. Tu pourrais tomber sur des gens peu fréquentables. » Autrement dit, fille à papa, les bars malfamés ne sont pas des lieux touristiques. Pour faire la fête entre bourgeois, il y a Londres, ou Le Pony à la rigueur. « Tu cherchais quoi en entrant ici ? » je me tournais vers le bar. « Deux vodka orange. C’est bien ce qui se trouvait dans ton verre non ? » Je ne fumais pas mais je reconnaissais les boissons lorsqu'elles se trouvaient par terre ? Hum, mon image d’enfant de cœur en prend un coup. Les verres arrivèrent dans les minutes qui suivaient. « Ton cousin a remboursé ta dette Evans. La chance d’avoir un cousin plein aux as. » Dit-il mielleusement à notre attention. Je ne répondais pas préférant ignorer le gros balourd de Mario, barman au Vampire’s Night depuis sa création. Et aussi videur, avec son mètre quatre vingt quinze et ses cent vingt kilos, il a le profil de l’emploi. Et il ne vaut mieux pas croiser ses poings, j’ai déjà testé, et je n’ai vraiment pas approuvé. Il s’en alla après avoir reluqué Joséphine, très classe ce Mario. « Il est toujours comme ça. » dis-je simplement en avalant une gorgée du liquide. La musique s’accéléra, je me penchais lentement vers Joséphine, un sourire radieux aux lèvres, « Que cherches-tu réellement Joséphine de Beaulieu ? » Je me rassis lentement à ma place, la main tripotant nerveusement mes trois petits cachets, l’autre serrant mon verre. La soirée ne faisait que commencer.
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Re: Suffocation. Isaac.
Jeu 23 Déc 2010 - 11:52
À mesure que mes prunelles argentées étudiaient la foule massée dans la boîte de nuit, je repérais des personnes vraiment louches. J’avais même cru voir l’une d’entre elles donner un petit sachet contenant Dieu sait quoi à une autre. Ce simple constat avait réussi à m’effarer. Par la barbe de Merlin, un trafic de drogues se déroulait au nez et à la barbe des propriétaires? D’ailleurs, où étaient ils? Il se murmurait que des vampires tenaient la boîte, d’où le nom je suppose. Un frisson glacé me parcourut l’échine tandis que j’amorçais un geste en vue de dissimuler mon cou à l’aide du col de mon vêtement. Je m’aperçus à mon grand dam que ce que je portais n’avait pas de col. Merci la petite robe noire d’Eleanore. La prochaine fois que je viens ici, en admettant évidemment que j’aie de nouveau l’audace d’y mettre les pieds, je me présenterai en col roulé! Comme ça, je ferai d’une pierre deux coups: non seulement je protègerai mon cou de ces vampires, mais ces messieurs s’intéresseront à moi pour autre chose que ce qu’il y a dans mon décolleté. Je divaguais, encore une fois. Le stress me faisait vraiment dire n’importe quoi par moments, en plus d’avoir une réelle mauvaise influence sur mon comportement. D’ici à ce qu’il pense que je ne suis qu’une cruche en mal d’amour il n’y avait pas loin. Allez savoir, il le pensait même déjà. C’était si bizarre que cela de faire la bise à quelqu’un pour lui dire bonjour? Ce jeune homme ne devait pas être habitué aux coutumes françaises. Quoique d’après les dires de certains anglais, être français, en soi, était une tare. Le français était gréviste, jamais content, snob, mal-aimable. Mon sourire se crispa davantage. Lever le voile sur mes origines n’avait peut-être pas été la meilleure idée de la soirée mais qu’importe. Il paraît que les femmes françaises avaient un charme qui leur était propre. Tout comme on trouvait les suédoises belles, ou que ces messieurs fantasmaient sur les filles venant des pays de l’est…Difficile de démêler le vrai du faux dans ces conditions. « Je peux t’assurer je t’aurais remarqué au premier coup d’œil. Joséphine. » De toute évidence, il me disait ça pour me faire plaisir. Phrase aimable de circonstances, mais je n’y croyais pas trop. Qu’on se le dise, je ne suis pas le genre de filles que l’on remarque. Sinon, comment expliqueriez vous le désastre ambulant qu’était ma vie sentimentale? Mes lèvres esquissèrent une moue dubitative. Je n’étais vraiment pas d’humeur à lui expliquer cette subtilité. S’il croyait que j’étais une salope de bas étage, grand bien lui fasse, je n’allais pas chercher à démentir même si ce n’était pas vrai. Cela voudra simplement dire qu’il ne vaut pas la peine que je prenne cinq minutes de mon temps pour discuter avec lui. En guise de réaction, je me contentais simplement de lui offrir un regard implacable. Pas glacial, juste…neutre. « Oui je suis d’Hungcalf, Wright et troisième année, ancien préfet de Gryffondor. Pour vous servir gente demoiselle. » Il en faisait trop. Cela se sentait à ses tournures mielleuses, qui me laissèrent déconfite. Gryffondor? Préfet? Ces deux mots me firent arquer un sourcil perplexe. J’ignorais quelle réalité recouvraient ces notions. Gryffondor me faisait penser à une des quatre maisons de Poudlard, mais pour être honnête je me fichais bien dans quelle maison il avait pu faire ses études avant Hungcalf. Mais préfet? Ce titre soulevait le plus d’interrogations, pour la simple et bonne raison qu’il ne me semblait pas qu’à Beauxbâtons il y ait eu un tel équivalent. Si ma curiosité intellectuelle avait été soulevée, je ne me risquai néanmoins pas à lui poser d’autres questions supplémentaires, il était inutile que je me fasse passer pour la bécasse de service, cela serait réellement insultant à mon égard. Je me contentai simplement de lui adresser un sourire aimable. Le minimum syndical. Parce que non, je n’avais pas pris la peine de lire l’histoire de Poudlard avant de venir ici.
« Je ne fume pas. » Mon sourcil s’arqua, davantage perplexe. Vraiment? Il était étudiant à Hungcalf mais il ne fumait pas? Voilà qui était étonnant. Sans doute était-ce ni plus ni moins qu’une façon polie de décliner mon offre. Après tout, à chacun ses vices, quoique je n’étais pas franchement sûre de vouloir connaître le sien. « Tu fais quoi ici. Ce n’est pas un endroit pour une fille comme toi. Tu pourrais tomber sur des gens peu fréquentables. » Merci du conseil, mais je pense l’avoir remarqué par moi-même. Tu iras dire cela à Eleanore, d’accord? Pour toute réponse, je lui adressai un grand sourire insouciant, avant de coincer ma cigarette entre mes lèvres pour l’allumer et en tirer une bouffée. « Tu cherchais quoi en entrant ici ?Deux vodka orange. C’est bien ce qui se trouvait dans ton verre non ? » J’opinai en silence, tout en fumant calmement ma cigarette. Je m’apprêtais tout naturellement à répondre à ses interrogations précédentes, mais je n’en eus pas le temps. Nous fûmes interrompus par le barman, qui apparemment avait une dent contre ma nouvelle connaissance. « Ton cousin a remboursé ta dette Evans. La chance d’avoir un cousin plein aux as. » je me tournai naturellement vers le principal concerné, me demandait quel face cachée ce garçon raisonnable avait. Une sombre histoire de dettes? Je n’eus pas le loisir de me pencher davantage sur la question, le barman s’éloigna, ce qui détourna mon attention. Je n’aimais pas la façon dont il me reluquait. Je n’avais plus qu’à rester droite et digne, montrer que je n’étais pas du genre à me laisser faire. « Il est toujours comme ça. » Je finis par détourner le regard et reporter mon attention sur Isaac. C’était drôle, il portait le même prénom qu’un physicien moldu qui avait découvert la théorie de la gravitation universelle à partir d’une sombre histoire de pommes. J’eus un léger mouvement de recul tandis qu’il se rapprochait de moi, avant de me ressaisir. J’avais plus ou moins réussi à avoir l’air intelligent jusqu’à présent, il serait bête que je ruine tous mes efforts à cause d’un simple geste. « Que cherches-tu réellement Joséphine de Beaulieu ? » Mes ongles pianotèrent sur le bar, signe de ma trop grande nervosité. Mes prunelles argentées se rivèrent dans ses yeux clairs tandis que ma main gauche venait s’abîmer dans mes cheveux bruns. « Eh bien. » Pause. « Je suis peut-être ici mais c’était contraire à ma volonté. » Autant lui dire la vérité, non? « En fait, à la base, j’étais venue avec une amie, mais elle m’a lâchée au dernier moment alors me voilà seule. » Je laissai échapper un petit soupir dépité, tandis que ma sempiternelle moue revenait. « Pour tout te dire, je déteste cet endroit, je ne m‘y sens pas à ma place. » Et comme pour me donner un tant soit peu de courage, je m’appuyais sur Dame Vodka, dans un énième soupir. J’avais clairement besoin de soutien, la suite des évènement s’annonçait particulièrement compliquée. D’ici à ce qu’il croit que je n’étais qu’une pauvre coincée, il n’y avait pas loin. Et je ne pouvais pas vraiment lui donner tort.
« Je ne fume pas. » Mon sourcil s’arqua, davantage perplexe. Vraiment? Il était étudiant à Hungcalf mais il ne fumait pas? Voilà qui était étonnant. Sans doute était-ce ni plus ni moins qu’une façon polie de décliner mon offre. Après tout, à chacun ses vices, quoique je n’étais pas franchement sûre de vouloir connaître le sien. « Tu fais quoi ici. Ce n’est pas un endroit pour une fille comme toi. Tu pourrais tomber sur des gens peu fréquentables. » Merci du conseil, mais je pense l’avoir remarqué par moi-même. Tu iras dire cela à Eleanore, d’accord? Pour toute réponse, je lui adressai un grand sourire insouciant, avant de coincer ma cigarette entre mes lèvres pour l’allumer et en tirer une bouffée. « Tu cherchais quoi en entrant ici ?Deux vodka orange. C’est bien ce qui se trouvait dans ton verre non ? » J’opinai en silence, tout en fumant calmement ma cigarette. Je m’apprêtais tout naturellement à répondre à ses interrogations précédentes, mais je n’en eus pas le temps. Nous fûmes interrompus par le barman, qui apparemment avait une dent contre ma nouvelle connaissance. « Ton cousin a remboursé ta dette Evans. La chance d’avoir un cousin plein aux as. » je me tournai naturellement vers le principal concerné, me demandait quel face cachée ce garçon raisonnable avait. Une sombre histoire de dettes? Je n’eus pas le loisir de me pencher davantage sur la question, le barman s’éloigna, ce qui détourna mon attention. Je n’aimais pas la façon dont il me reluquait. Je n’avais plus qu’à rester droite et digne, montrer que je n’étais pas du genre à me laisser faire. « Il est toujours comme ça. » Je finis par détourner le regard et reporter mon attention sur Isaac. C’était drôle, il portait le même prénom qu’un physicien moldu qui avait découvert la théorie de la gravitation universelle à partir d’une sombre histoire de pommes. J’eus un léger mouvement de recul tandis qu’il se rapprochait de moi, avant de me ressaisir. J’avais plus ou moins réussi à avoir l’air intelligent jusqu’à présent, il serait bête que je ruine tous mes efforts à cause d’un simple geste. « Que cherches-tu réellement Joséphine de Beaulieu ? » Mes ongles pianotèrent sur le bar, signe de ma trop grande nervosité. Mes prunelles argentées se rivèrent dans ses yeux clairs tandis que ma main gauche venait s’abîmer dans mes cheveux bruns. « Eh bien. » Pause. « Je suis peut-être ici mais c’était contraire à ma volonté. » Autant lui dire la vérité, non? « En fait, à la base, j’étais venue avec une amie, mais elle m’a lâchée au dernier moment alors me voilà seule. » Je laissai échapper un petit soupir dépité, tandis que ma sempiternelle moue revenait. « Pour tout te dire, je déteste cet endroit, je ne m‘y sens pas à ma place. » Et comme pour me donner un tant soit peu de courage, je m’appuyais sur Dame Vodka, dans un énième soupir. J’avais clairement besoin de soutien, la suite des évènement s’annonçait particulièrement compliquée. D’ici à ce qu’il croit que je n’étais qu’une pauvre coincée, il n’y avait pas loin. Et je ne pouvais pas vraiment lui donner tort.
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Re: Suffocation. Isaac.
Mer 12 Jan 2011 - 19:36
- Spoiler:
- vraiment désolé de l'attente, surtout pour un texte de cette médiocrité *out*
J’ai souvent des flashs, des délires, des envies subites, ces petites choses germent dans mon esprit à la vitesse des mauvaises herbes. Elles envahissent mon corps, pourrissent mes entrailles, avant de me laisser là, cadavre désarticulé, simple marionnette de leur bon vouloir. C’est simplement absurde de tenter d’y résister. Mon âme entière est comme dépendante de cette pourriture, de ces ectoplasmes qui hante mon corps et démembrent mon esprit. Âmes perverses, sourire narquois au bout de leurs lèvres, elles articulent lentement leurs corps de glace, harmonieuses au possible, désirable. Mais ces intrus de l’âme, ces simples illusions de mon esprit névrosé sont rapidement rassasiées par leur maigre butin. Et lorsqu’elles repartent, laissant votre esprit remplit de trouble, remplit de questions, atteint de folie pure. Il ne vous reste plus qu’attendre une absolution qui jamais ne viendra.
Mon nom est Isaac Ahàron Bradley Evans. Et je suis dans un sacré merdier. Tel que vous me voyez là, je suis d’un naturel plutôt calme, patient, je ne m’emporte jamais pour une broutille quelle qu’elle soit. Tolérant au possible, je ne juge personne sur un critère physique ou esthétique. Devant moi une femme. Une jolie femme, je la drague, elle me drague, on se drague jusque là tout est ok. Enfin, ok n’est pas forcement le meilleur terme pour définir ce qu’il se passe. Bref, jusque là vous vous demandez clairement où se situe la « merde » dont je parle. Rassurez-vous elle ne va tarder à me tomber dessus comme la vérole sur le bas clergé. Je tenais toujours ce verre de vodka d’une main tremblante. Nerveux, voilà ce que je devenais au fur et à mesure que la soirée avançait. Doucement, mais surement. La main gauche toujours fourrée dans ma poche, trois petits cachés. Je m’étais à peine rassis qu’elle devint nerveuse, ses doigts de porcelaine s’agitait sur la table comme s’il s’agissait d’un vieux piano. Et je continuais de sourire, comme un idiot. « Eh bien. » sourire encore plus grand « Je suis peut-être ici mais c’était contraire à ma volonté. » je continuais à sourire, en tentant de garder ce faux air naturel du jeune homme bien élevé. Mais je commençais sincèrement à étouffer. Au véritable sens du terme. Je connaissais les effets de ces petits cachetons colorés, je sais également ce qu’il se passe lorsque l’effet se dissipe. Merde. Je ne faisais plus attention à ce qu’elle me racontait, de toute manière elle dirait comme toute les autres, ‘c’est une copine qui m’a emmené de force’ ou un truc dans le genre. On voit ça dans toutes les séries américaines moldus. Du pur cliché. « En fait, à la base, j’étais venue avec une amie, mais elle m’a lâchée au dernier moment alors me voilà seule. »Bingo. Je me serais bien tapoté l’épaule mais le moment en s’y prêtais guère. Je continuais de sourire, tout en me demandant combien de temps je pourrais tenir dans cet état –à peu près- normal. Je sortais mon portable, objet moldus, sans doute elle en avait déjà entendus parler. Plus que vingt minutes. Et merde. Le temps passe vite. Trop vite. C’est un peu comme une mélodie, le temps passe, sans s’arrêter et lorsque vous vous sentez plutôt bien la musique change. Et là c’est le gros merdier dans votre tête. Je parle en tant que connaisseur, moi et mes envies subites, mes changements de comportements soudains. Parfois non maîtrisés. Souvent non voulus. « Pour tout te dire, je déteste cet endroit, je ne m‘y sens pas à ma place. » Je la regardais à la fois amusé et angoissé. C’est assez difficile de l’avouer, mais cette Joséphine m’amusait beaucoup. C’est un peu comme ces émissions sur Discovery Chanel, vous savez lorsqu’on introduit un animal domestique en pleine nature il ne survit pas. Trop inoffensif. Elle c’est un peu une lionne, une lionne domestique. Donc un gros chat. Je souriais face à ma propre stupidité. Je débloquais, je suis en manque. « Tu n’es certainement pas la première dans ce cas honey. » dis-je avec un grand sourire. Quelques secondes de blanc entre nous. Je regardais à droite et à gauche nerveusement, mécaniquement je touchais cette putain de cicatrice. Je tapotais mon portable sur la table. C’est là que je vis Sawyer, juste à côté de moi. Je sursautais. « Isaac. Tu ferais mieux de partir. Ils sont là pour toi. » Sous-entendus, cours mon fils si tu ne veux pas finir écraser entre deux lourdauds. Il me tapota l’épaule et s’en alla. Je ne regardais plus la brune fumant sa maudite cigarette et buvant sa vodka. Tout ce qui comptait c’était de s’avoir qui cette fois en avait contre moi. Ce n’était plus Lust, Elia m’avait juré qu’il s’occupait de lui, il restait donc tous les autres trafiquants auxquels je dois de l’argent. Sois les trois quart des trafiquants d’Hungcalf. Pas le temps de réfléchir que j’entendais au loin des chaises se briser, et le barman ricaner en me regardant. Merde, merde, merde et merde. Il me fallait une solution. Et vite. Instinctivement, j’attrapais le bras de ma chère nouvelle amie [color=#046380« Il est temps de partir. »[/color] dis-je simplement. Tentant de maîtriser les émotions. Rater. Je serrais sans doute trop fort son bras, je l’entendais mais ne l’écoutais pas. Pas le temps. C’est alors que résonna dans la boîte la voix la plus caverneuse que je n’ai jamais entendu. « ISAAC EVANS ! Où est ce fils de chienne ? » Grand silence. Je stoppais ma course. Sans pour autant lâcher le bras de Joséphine. Le barman riait fort, Sawyer tentait de calmer le type, sans succès, une autre chaise vola. Dans notre direction. Et sans rien dire, sans rien penser je quittais cette boîte par la porte de derrière. Celle qui donne sur le vieux parc de Norwich. Ma porte de survie.
Mort. Voilà le premier mot qui me vint à l’esprit. Un de ces quatre, je vais mourir de la baguette d’un de mes créanciers. Je ne stoppais plus ma course. Bloquant toujours le bras de cette pauvre fille. Nous étions près de l’allée de croisades. Vides à cette heure-ci. Je l’a lâchais. J’étais stressé, je tremblais de partout, frottant cette cicatrice frénétiquement, on pu croire que je fus posséder. Sans me soucier de la présence de la jeune fille, j’avalais deux comprimés colorés. « Désolé. S’il t’avait choppé avec moi, tu ne serais plus aussi jolie à l’heure actuelle. Et moi j'aurais certainement plusieurs nouvelles cicatrices. Donc c'était dans notre intérêt » Je savais que ces cachets me donnait le charisme et l’assurance que je n’avais pas d’habitude. Je savais aussi qu’ils me rendaient susceptible, et arrogant. Je restais planté devant elle. Ne sachant pas vraiment quoi faire. « Bon je sens que tu as pas mal de questions... Et je vais y répondre. Mais pas de suite. Demain, demain matin si tu veux. » Dis-je en feignant une grande fatigue. « J’ai plutôt envie de faire un truc d’excitant ce soir pas toi ? » déclarais-je sensuellement tout en me rapprochant d'elle avant de rire aux éclats. Ma mère était bel et bien le cadet de mes soucis à présent. Seule la peau diaphane de la jolie brune avait de l’importance ce soir.
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Re: Suffocation. Isaac.
Ven 14 Jan 2011 - 19:35
A présent que la situation se débloquait, je comprenais mieux. S’il avait autant d’ennuis qu’il y paraissait, qu’il ait de telles cicatrices au visage n’avait rien d’étonnant. Tout à coup, je n’étais plus sûre de savoir à quoi celle là était due. Ni de savoir qui étaient les ils qui semblaient en avoir après lui d’après son ami. « Par Merlin Isaac, vas-tu me dire ce qui se passe? » Je détestais ne pas savoir, surtout s’il y avait des risques pour ma propre personne. Que je traîne avec lui en ce moment même n’allait sûrement pas intercéder en ma faveur. Une goutte de sueur perla dans mon cou, tandis que je sentais la panique s’insinuer en moi, insidieuse, telle un serpent visqueux. « Il est temps de partir. » J’acquiesçai vigoureusement, il semblait avoir compris que rester ici serait suicidaire. D’autant plus que…« ISAAC EVANS ! Où est ce fils de chienne ? » Je frémis à l’insulte. Je n’avais sans doute pas compris sa portée, mais au vu du ton employé par le barman, cela ne devait guère être flatteur, encore moins sympathique. Je n’eus pas le temps de voir qui avait crié le nom de mon nouveau camarade, ne serait-ce que pour voir si c’était cet espèce de mafieux qui m’avait reluquée sans aucune gêne tout à l’heure. Isaac m’entraînait déjà dans son sillage, sa poigne serrant mon poignet frêle. Je ne cherchai pas à me débattre, je me contentai de le suivre docilement. Il devait savoir où aller. Je n’osai pas protester parce que son poing me serrait trop fort, l’important était de ne pas le semer dans la pagaille. Une chaise vola tandis que plusieurs personnes, par réflexe, s’étaient baissées ou écartées pour éviter le projectile. Elle finit par s’écraser pas très loin de l’endroit où nous étions quelques secondes plus tôt, provoquant un déluge de débris de verre et de bois. Enfin, nous voilà à l’air libre. Mon cœur battait à tout rompre tandis qu’à l’intérieur la soirée venait de dégénérer en bagarre générale. J’eus une pensée pour Eleanore, qui avait bien fait de ne pas venir. Si elle était venue, je ne serais sûrement pas partie sans elle. Mes prunelles d’acier se fixèrent finalement sur Isaac, quémandant quelques réponses. Je fronçai les sourcils alors qu’il venait d’avaler deux pilules, que je soupçonnai être de la drogue. Le schéma en apparaissait d’autant plus explicite. « Désolé. S’il t’avait choppé avec moi, tu ne serais plus aussi jolie à l’heure actuelle. Et moi j'aurais certainement plusieurs nouvelles cicatrices. Donc c'était dans notre intérêt » J’étais calme, tout du moins pour le moment. Une fois l’état de choc passé, sans nul doute je me déchaînerais sur le pauvre Isaac qui n’avait rien demandé à personne, et qui bénéficiait donc d’un sursis. Quand la colère prenait le pas sur tout le reste, la bagarre qui avait lieu en ce moment à l’intérieur de la discothèque n’était rien en comparaison de la folie furieuse qui m’habitait alors. « Bon je sens que tu as pas mal de questions... Et je vais y répondre. Mais pas de suite. Demain, demain matin si tu veux. » Demain matin? Mais…Mais…J’allais tout naturellement protester, pour exiger des explications, d’autant plus que j’avais failli risquer ma peau d’après ses dires, mais il ne m’en laissa pas le temps. Il venait de s’approcher de moi, non sans être très suggestif. « J’ai plutôt envie de faire un truc d’excitant ce soir pas toi ? » Pardon? Avais-je seulement bien compris? Je le regardai, interloquée. N’avait-il pas eu son compte d’émotions fortes pour ce soir? Moi, oui. Ne lui en déplaise. Je n’avais qu’une envie, c’était de rentrer chez moi et de ne plus penser à ces évènements qui m’avaient chahutée.
Finalement, l’état de choc se dissipa, en même temps que je retrouvai mes facultés d’expression. Je revis Isaac avaler ces deux cachets. Un putain de junkie, encore. J’inspirai profondément. Avant d’exploser. « NON MAIS JE REVE! » venais-je de rugir, oubliant toute bienséance, toute délicatesse. « Tu as manqué de te faire démolir sur place et tout ce que tu trouves de mieux à faire, c’est…C’est d’avaler…ces…ces… » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase. Je venais de soudainement me figer, le regard absent. La porte par laquelle nous étions sortis s’ouvrit à la volée, tandis qu’un cortège d’hommes en colère en sortit. où il est? Je l’ai vu sortir par là! Il y avait une fille avec lui! Le barman, et ses acolytes. Isaac s’était tassé contre le mur, pour ne pas qu’ils le repèrent. Ce fut peine perdue, bientôt l’un des hommes de main dégaina son index dans notre direction. Il est là! Attrapez le! Je revins brusquement à moi, fixant Isaac de mes prunelles argentées. Ma respiration s’était faite plus lourde, alors que mon corps se remettait lentement mais sûrement de ma transe. Paniquée, je regardai Isaac, avant de l’empoignée à mon tour par le bras. Il ne faut pas rester là, ils arrivent. Viens! » Et sans lui laisser le temps de réagir, je venais de transplaner avec lui. Isaac n’était sûrement plus en état de le faire tout seul au vu de ce qu’il venait de ce qu’il avait avalé. Nous étions à présent dans une ruelle sombre, relativement loin de l’endroit où nous étions. En fait, je n’avais aucune idée de l’endroit où je nous avais emmenés, l’important était d’être le plus loin possible de ces hommes. Au dessus de nos têtes, il y avait juste un seul et unique lampadaire, à la lumière faiblarde et qui semblait sur le point de rendre l’âme. « Je…Je crois qu’ils ne nous trouveront pas ici. » finis-je par murmurer en levant mon visage fragile vers le sien, mes prunelles argentées se rivèrent dans les siennes. Instinctivement, mes mains froides vinrent attraper son visage, mes doigts sensibles effleurant cette cicatrice qui tantôt m’avait obsédée. « Dis moi Isaac. » chuchotai-je du bout des lèvres. La peur pouvait aisément se lire dans mon regard. L’inquiétude également. J’étais horripilante à toujours vouloir m’occuper des autres à défaut de savoir m’occuper de moi-même. « Pourquoi? Qu’est-ce qu’ils te veulent? Qu’est-ce que tu as fait, bon sang? Tu savais que ça allait mal finir. Je veux dire…Tu savais qu’ils allaient finir par te tomber dessus, non? Et puis, qui sont ces types? » Pas ce soir, les questions, avait-il dit. Et pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de débiter toutes mes interrogations, dangereusement calmes, bien que la frénésie de mes propos le suggérait guère. Mes mains serraient son visage avec force, j’avais dans la tête un millier de questions. « Tu n’as pas déjà eu ton lot d’aventures, n’est-ce pas? Manquer de te faire battre à mort par une bande de fous-furieux n’était-il pas assez…excitant à ton goût? » finis-je par demander simplement, repensant à sa lubie de tout à l’heure. Sans savoir que de la sorte, je venais sans doute de me jeter dans la gueule du loup.
Finalement, l’état de choc se dissipa, en même temps que je retrouvai mes facultés d’expression. Je revis Isaac avaler ces deux cachets. Un putain de junkie, encore. J’inspirai profondément. Avant d’exploser. « NON MAIS JE REVE! » venais-je de rugir, oubliant toute bienséance, toute délicatesse. « Tu as manqué de te faire démolir sur place et tout ce que tu trouves de mieux à faire, c’est…C’est d’avaler…ces…ces… » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase. Je venais de soudainement me figer, le regard absent. La porte par laquelle nous étions sortis s’ouvrit à la volée, tandis qu’un cortège d’hommes en colère en sortit. où il est? Je l’ai vu sortir par là! Il y avait une fille avec lui! Le barman, et ses acolytes. Isaac s’était tassé contre le mur, pour ne pas qu’ils le repèrent. Ce fut peine perdue, bientôt l’un des hommes de main dégaina son index dans notre direction. Il est là! Attrapez le! Je revins brusquement à moi, fixant Isaac de mes prunelles argentées. Ma respiration s’était faite plus lourde, alors que mon corps se remettait lentement mais sûrement de ma transe. Paniquée, je regardai Isaac, avant de l’empoignée à mon tour par le bras. Il ne faut pas rester là, ils arrivent. Viens! » Et sans lui laisser le temps de réagir, je venais de transplaner avec lui. Isaac n’était sûrement plus en état de le faire tout seul au vu de ce qu’il venait de ce qu’il avait avalé. Nous étions à présent dans une ruelle sombre, relativement loin de l’endroit où nous étions. En fait, je n’avais aucune idée de l’endroit où je nous avais emmenés, l’important était d’être le plus loin possible de ces hommes. Au dessus de nos têtes, il y avait juste un seul et unique lampadaire, à la lumière faiblarde et qui semblait sur le point de rendre l’âme. « Je…Je crois qu’ils ne nous trouveront pas ici. » finis-je par murmurer en levant mon visage fragile vers le sien, mes prunelles argentées se rivèrent dans les siennes. Instinctivement, mes mains froides vinrent attraper son visage, mes doigts sensibles effleurant cette cicatrice qui tantôt m’avait obsédée. « Dis moi Isaac. » chuchotai-je du bout des lèvres. La peur pouvait aisément se lire dans mon regard. L’inquiétude également. J’étais horripilante à toujours vouloir m’occuper des autres à défaut de savoir m’occuper de moi-même. « Pourquoi? Qu’est-ce qu’ils te veulent? Qu’est-ce que tu as fait, bon sang? Tu savais que ça allait mal finir. Je veux dire…Tu savais qu’ils allaient finir par te tomber dessus, non? Et puis, qui sont ces types? » Pas ce soir, les questions, avait-il dit. Et pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de débiter toutes mes interrogations, dangereusement calmes, bien que la frénésie de mes propos le suggérait guère. Mes mains serraient son visage avec force, j’avais dans la tête un millier de questions. « Tu n’as pas déjà eu ton lot d’aventures, n’est-ce pas? Manquer de te faire battre à mort par une bande de fous-furieux n’était-il pas assez…excitant à ton goût? » finis-je par demander simplement, repensant à sa lubie de tout à l’heure. Sans savoir que de la sorte, je venais sans doute de me jeter dans la gueule du loup.
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Re: Suffocation. Isaac.
Ven 14 Jan 2011 - 23:09
Je ne me sentais pas très bien. Mon cœur battait un peu au-dessus de la normale, mes pupilles me brûlaient intensément, et mon estomac faisait des montagnes russes. Et pourtant je gardais ce sourire de parfait crétin, de parfait imbécile. Je m'attendais à recevoir de sa part un claque, mais non. Rien. « NON MAIS JE REVE! » Mon sourire narquois disparu en un instant. Comme un gamin auquel au vient d'enlever son jouet je faisais mine de faire la tête. Avant de rire intérieurement. L'effet des cachets, euphoriques à souhait. Elle me regardait, choquée. Choquée de quoi ? De voir un gars avaler des putains de cachets, ou de voir quelqu'un d'aussi lamentable ? Je tournais la tête vers la vitrine d'un magasin, dissimulant une honte grandissante. Elle n'était vraisemblablement pas une de ces filles que l'on chope à la sortie du Vamp'. « Tu as manqué de te faire démolir sur place et tout ce que tu trouves de mieux à faire, c’est…C’est d’avaler…ces…ces… » Je la fixais. Sans pouvoir ouvrir la bouche. Ni même dire une seule parole. Je repensais à toute cette soirée, plutôt calme, enfin jusqu'à l'arrivée de l'autre. D'ailleurs je ne savais même pas qui en avait contre moi. Stupide petit mouton qui fuit un grand méchant loup. Je regardais le sol. Les dalles, l'obscurité sur cette fameuse allée des croisades. C'est ici pensais-je. Là devant cette boutique de quidditch, que j'ai revu Emy et Bridget. Emy. Je soupirais. La blonde et son joueur de quidditch professionnel pouvaient bien aller se faire voir. Elle m'a rejeté. En repensant à cette scène l'euphorie céda la place à la colère. C'était ici que Sean était tombé sous mes poings. Enfin, je n'ai réussi à le maîtriser que par surprise. Puis la colère devint du dégoût. Dégouté de moi-même. Voilà la triste vérité. Je tournais désormais le dos à la française. Mes souvenirs, les cheveux bruns de Bee, son sourire, sa colère, toutes ses émotions. Une vague d'émotions contradictoires me submergea. J'étais furieux de me remémorer son souvenir, elle n'était plus. Il faut que je l'oublie. Tantôt j'étais heureux, prêt à sauter sur place, si elle était venue me voir, c'était pour une bonne raison. Elle m'aimait. J'en suis désormais certain. Et cette pensée me ragaillardit, mais en même temps, ce sentiment. Cette stupide émotion qui contrôle votre esprit et persécute votre âme. L’amour. Je n’y comprends jamais rien. J’éprouve juste du plaisir ou du désir pour une femme. Je tournais ma tête vers Joséphine. Celle-ci portait son regard dans le lointain. Trop loin. Je me rapprochais d’elle rapidement, esquissa une moue incertaine. Merde, il lui arrivait quoi à celle-là ? « Joséphine, tout va bien ? » dis-je doucement en passant ma main devant son visage. Rien, elle restait inerte, son regard vide plongé dan je ne sais quelle démence. J’hésitais à la secouer. Mon mal de tête me reprit de plus belle, un putain de mal de ventre, les cachets sans doute. Sans que je ne comprenne le pourquoi du comment, de toute manière dans mon état je ne comprenais plus rien. Je sentis juste un picotement. Et une voix paniquée. « Il ne faut pas rester là, ils arrivent. Viens ! » Et son bras empoigna le mien. Je regardais dans ses yeux. Et je ne vis que du désespoir et de la pitié.
Une bourrasque de vent. Une mèche de cheveux bruns en plein dans mon visage, les yeux de Joséphine plongeaient dans les miens. Une faible lueur, un lampadaire défectueux dans le fond de la rue. Nous étions loin. Elle venait de nous faire transplaner. Nos regards restèrent en contact durant une bonne dizaine de secondes. Je détournais le regard, et arracha mon bras de son emprise. Un petit trop fort, elle vacilla. Je tentais de savoir où nous étions. Toujours près de Norwich, enfin j’espérais. La lueur de la lune illumina le visage de la belle française qui devint tout de suite plus mystique. « Je…Je crois qu’ils ne nous trouveront pas ici. » Certainement. Moi-même je ne savais pas où nous étions. Elle se retrouva étrangement près de moi. Trop près pour que se soit réel pensais-je. Etait-elle toujours la fille qui hurlait dix minutes plus tôt dans la ruelle, je me laissais faire. Méfiant. Mais intrigué par le caractère lunatique de la jeune femme. Ses doigts fins se posèrent sur mes joues, nous faisions la même taille. A quelques centimètres près. Ses iris avaient l’étrange couleur de la lune. Etrange, fascinant. Un de ses doigts vint effleurer ma cicatrice. Instinctivement je reculais la tête, pour ensuite la remettre à sa place, entre les mains de la jeune femme. Le tout en moins d’une seconde. Elle ne s’en était même pas rendu compte. « Dis-moi Isaac. » Non, je ne te dirais rien. Rien du tout pensais-je si fort. Je ne voulais vraiment pas parler. Je voudrais lui embrasser ses lèvres, embrasser son corps, le désir, mélangée aux cachetons. L’effet est immédiat. Je hochais la tête. Imperturbable. « Pourquoi? Qu’est-ce qu’ils te veulent? Qu’est-ce que tu as fait, bon sang? Tu savais que ça allait mal finir. Je veux dire…Tu savais qu’ils allaient finir par te tomber dessus, non? Et puis, qui sont ces types? » Je ne cherchais pas à comprendre ce qui pouvait bien le passer par la tête. Je me contentais de plonger dans son regard un regard glacé, toujours imperturbable. Je restais de pierre. « Se sont des animaux. Ils ne sont heureux que lorsqu’ils voient le sang coulé. Le mien, le tien, celui d’un autre. Nous étions juste au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est tout. » Dis-je calmement. Certainement trop calmement. Elle replongea son regard dans le miens. Inquiète. Pourquoi s’occupe-t-elle de mon sort ? Pourquoi s’intéresse-t-elle à moi de cette manière ? Pourquoi veut-elle me protéger ? Je n’avais aucune de ces réponses. J’attrapais une de ses mèches de cheveux, la replaçant derrière son oreille. Elle était étrangement jolie. Ses yeux, gris changeait de couleur en fonction de la luminosité. On ne pouvait pas prévoir la couleur exacte de son iris. Elle était indescriptible. Et ceci la rendait juste magnifiquement envoutante. « Tu n’as pas déjà eu ton lot d’aventures, n’est-ce pas? Manquer de te faire battre à mort par une bande de fous-furieux n’était-il pas assez…excitant à ton goût? » Je ris jaune. L’aventure faisait partie intégrale de ma vie désormais. Je fuyais jour et nuit un éventuel assaillant. Lors de mes soirées, je ne restais jamais jusqu'au matin. Partant discrètement dans la soirée. Lorsque les dealeurs arrivaient la plupart du temps. L’excitation, je la trouvais au jour le jour, dans tous les coins de rue, dans chaque rayon de la bibliothèque. Je respirais lentement à chaque croisement de carrefour. L’aventure définissait ma vie. « Rien n’est aussi excitant que d’être dans une ruelle abandonnée avec toi, Joséphine. » déclarais-je lascivement. Je posais mon front dur le sien. Un sourire béat sur les lèvres. Et dans un élan de folie, ou peut être que le désir se faisait trop fort. Je ne sais plus. Mes lèvres se rapprochèrent des siennes. Jusqu’à les toucher. Les effleurer, puis les embrassaient tendrement. Lentement, amoureusement. Comme un puceau pensais-je. Murmurais-je à son oreille avant de l’embrasser à nouveau. Toujours aussi lentement, tendrement. Je tournais la tête, et je reconnus cette ruelle. Car c’était ma rue. « Mon appartement est juste en haut. Si tu veux, on peut prendre un dernier verre. » Je ne décrochais pas mes mains de ses hanches, mon front contre le sien, avec ce sourire idiot qui me correspond tant.
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Re: Suffocation. Isaac.
Sam 15 Jan 2011 - 12:37
L’important avait été de fuir. On ne pouvait pas avoir frôlé la catastrophe de plus près. Au moins, nous étions à présent en sécurité…Tout dépendait bien évidemment de la définition qu’on se faisait d’être en sécurité, surtout si on prenait en considération notre environnement actuel, c’est-à-dire une ruelle si peu éclairée. N’importe qui de peu recommandable pouvait nous trouver là. Un des fameux dealers d’Isaac, ou autres qui en avaient après lui, un ivrogne, un échappé d’hôpital psychiatrique ou même des prostituées. Au vu de ma tenue actuelle, on pouvait aisément me prendre pour l’une d’entre elles. J’ aurais pu rire jaune, mais je ne l’ai pas fait. Tout simplement parce que je n’avais aucune raison valable de rire. D’ici à ce qu’Isaac se mette à croire que je me moquais de son état précaire. J’estime avoir commis assez de bévues depuis mon arrivée ici. J’avais déjà vexé plusieurs personnes en m’indignant de leur consommation de drogue excessive, ou même de leur goût prononcé pour des activités pour le moins sulfureuse. J’étais sage, peut-être un peu trop, j’étais même le genre de fille qu’on qualifiait de coincée, Je me trouvais stupide, mes réactions l’étaient tout autant. J’avais encore de la chance qu’Isaac ne me trouve pas bizarre. Ce n’était plus qu’une question de temps. J’étais trop gauche, bien que mes gestes spontanés laissaient présager le contraire. Peut-être allais-je regretter mon élan d’audace, me rendre compte que je me jetais dans la gueule du loup avant qu’il ne soit trop tard. Mais Isaac n’avait pas l’air méchant, nonobstant le sort qui semblait s’acharner sur lui, et le nombre d’ennemis qu’il semblait avoir. A mes yeux, il était une âme à sauver, il tenait plus de l’agneau que du grand méchant loup. Cela étant, les apparences étaient parfois trompeuses. J’étais après tout naïve et fragile, non pas que je faisais confiance à n’importe qui, mais je pouvais me laisser embobiner par quelques mots pour peu que l’autre m’ait fait bonne impression. Malgré tout, je voulais comprendre. Ne serait-ce que si j’avais une chance de l’aider. Quoiqu’au vu de ce qu’il me dit alors, je ne ferais sûrement pas le poids. « Se sont des animaux. Ils ne sont heureux que lorsqu’ils voient le sang coulé. Le mien, le tien, celui d’un autre. Nous étions juste au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est tout. » J’aurais pu frémir à ces mots. Me mettre à avoir peur. Mais je restai impassible, anormalement silencieuse. Cette phrase sonnait à mes oreilles comme une désagréable impression de déjà-vu. Mon père avait souvent été qualifié de monstre, pour avoir ôté tant de vies. Mais je n’étais pas d’accord. Ce n’étaient pas des animaux. C’étaient des êtres humains, ils étaient simplement perdus, si peu doués de discernement. Ils ne savaient plus où se trouvait la frontière entre le bien et le mal, entre ce qui est permis et ce qui est interdit.
Je renonçai finalement à exposer mon point de vue, simplement parce que je n’étais pas d’humeur à me lancer dans un quelconque débat. Cela n’aurait fait que de faire remonter bon nombre de souvenirs douloureux à la surface, et je ne le souhaitais pas. Pas maintenant, alors que nous avions encore une chance de sauver cette soirée du naufrage. J’étais une demoiselle qui n’aimait pas être dérangée dans ses petites habitudes, j’avais besoin de confort et de me sentir en sécurité. Autant dire qu’une existence aussi jalonnée de dangers avait plutôt tendance à m’effrayer, si je devais mourir, autant que ce soit de vieillesse. Mes prunelles argentées fixèrent à nouveau Isaac. J’ignorais s’il s’agissait juste une impression tronquée de mon imagination paranoïaque, mais il me semblait que son regard, quand il se posait sur moi, avait changé, bien que je serais incapable de le qualifier. Je frissonnai légèrement alors qu’il venait de replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Un contact qui avait été comme une décharge électrique, tant j’y étais si peu habituée. Au fil des années, mon être était devenu inerte, insensible. Mon corps avait une âme exsangue à protéger, il devait par conséquent se transformer en forteresse inviolable et sacrée pour mener à bien sa mission. Mon cœur blessé quant à lui était prisonnier de son écrin glacé, que personne n’avait jamais réussi à réchauffer alors. Je m’étais interdite le désir et la passion, par peur de m’y brûler les ailes. Je ne comprenais pas pourquoi je m’étais mise à désirer ce type, bravant peu à peu les interdits que je m’étais moi-même posés. « Rien n’est aussi excitant que d’être dans une ruelle abandonnée avec toi, Joséphine. » J’arquai un sourcil perplexe à ses mots. Je me sentais étrangement dénudée dans cette robe, et il s’agissait là d’une sensation que je n’appréciais guère. J’étais bien trop pudique, peut-être même prude pour permettre à un homme de m’explorer de cette façon si peu conventionnelle. J’eus un léger de mouvement de recul lorsqu’il s’approcha de moi, avant de me figer. Il venait de poser son front contre le mien. Mon cœur s’arrêta de battre, tandis que la peur s’insinuait à nouveau en moi. Un savant mélange d’effroi et de curiosité. Je me demandais bien ce qu’il avait l’intention de faire. Dans les romans, c’était le moment où le héros embrassait l’héroïne. Le moment où il était temps de se dire au revoir, mais on décidait tout de même de prolonger la soirée dans la chambre à coucher. Une certaine raideur dans mes mouvements me prit lorsqu’il posa ses lèvres contre les miennes. Je ne tolérais pas ce genre de contact, je ne voulais pas qu’il me touche. Qu’il se permette de m’embrasser n’avait fait que de me hérisser, je n’étais pas une de ces filles qu’on baisait pour les jeter ensuite. Néanmoins, Isaac était en train de chambouler mes principes un brin archaïques. Je me surpris même à songer à l’éventualité d’y faire une petite entorse, juste pour ce soir. Il fallait dire qu’il me plaisait beaucoup, et que je me sentais désespérément seule. Seule, affreuse et aigrie. Il était donc le bienvenu, surtout s’il pouvait combler ma solitude ne serait-ce que le temps d’une nuit. Une simple nuit, je ne le retiendrai pas plus longtemps. Un autre frisson m’agita, mais cette fois-ci, c’était à cause de la fraîcheur de la nuit. Il fallait dire que je n’étais pas très couverte. J’ouvris finalement les yeux, revenant à la dure réalité. « Mon appartement est juste en haut. Si tu veux, on peut prendre un dernier verre. » Mes prunelles argentées se rivèrent dans les siennes. Je ne savais pas quoi répondre à sa proposition, à dire vrai. Ma conscience me disait d’en rester là, que le suivre ne serait pas raisonnable, que je devais rester responsable, qu’en tant que jeune mère je ne devais pas avoir ce genre de comportement, mais mon corps me disait le contraire, il me poussait à céder à la tentation devenue bien trop forte. Dilemme. Ce fut mon désir qui musela ma conscience pour un temps lorsque je me hissai sur la pointe des pieds -juste pour la forme, je n’en avais pas réellement besoin- pour m’emparer à nouveau de ses lèvres. Un baiser on ne pouvait plus chaste. « D’accord. » finis-je par approuver, laissant ma conscience s’insurger toute seule. Après tout, j’aurai bien le temps de me sentir coupable demain. Je n’avais pas envie que mes doutes perpétuels ne viennent gâcher l’instant. « C’est même une excellente idée. » Instinctivement, je lâchai sa nuque pour m’enlacer de mes bras, commençant à littéralement geler sur place. Le vent du soir s’engouffrait dans mes longs cheveux bruns, tandis que le contour de mes lèvres devenait légèrement bleu. « Je commence à avoir froid…Il faut dire que ce que je porte est assez court et je n’ai pas pensé à apporter de veste. » Ce fut à moi de rire jaune, tandis que je mesurais la teneur en sous-entendus de ma phrase. Ce qui, en quelques sortes, pouvait signifier c’est parfait. On va pouvoir se réchauffer. Soudainement honteuse, je me mis à rougir. En ce moment, je bénissais l’obscurité qui l’empêchait de voir ce rose un peu trop soutenu étalé sur mes joues d’ordinaire blêmes.
Je renonçai finalement à exposer mon point de vue, simplement parce que je n’étais pas d’humeur à me lancer dans un quelconque débat. Cela n’aurait fait que de faire remonter bon nombre de souvenirs douloureux à la surface, et je ne le souhaitais pas. Pas maintenant, alors que nous avions encore une chance de sauver cette soirée du naufrage. J’étais une demoiselle qui n’aimait pas être dérangée dans ses petites habitudes, j’avais besoin de confort et de me sentir en sécurité. Autant dire qu’une existence aussi jalonnée de dangers avait plutôt tendance à m’effrayer, si je devais mourir, autant que ce soit de vieillesse. Mes prunelles argentées fixèrent à nouveau Isaac. J’ignorais s’il s’agissait juste une impression tronquée de mon imagination paranoïaque, mais il me semblait que son regard, quand il se posait sur moi, avait changé, bien que je serais incapable de le qualifier. Je frissonnai légèrement alors qu’il venait de replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Un contact qui avait été comme une décharge électrique, tant j’y étais si peu habituée. Au fil des années, mon être était devenu inerte, insensible. Mon corps avait une âme exsangue à protéger, il devait par conséquent se transformer en forteresse inviolable et sacrée pour mener à bien sa mission. Mon cœur blessé quant à lui était prisonnier de son écrin glacé, que personne n’avait jamais réussi à réchauffer alors. Je m’étais interdite le désir et la passion, par peur de m’y brûler les ailes. Je ne comprenais pas pourquoi je m’étais mise à désirer ce type, bravant peu à peu les interdits que je m’étais moi-même posés. « Rien n’est aussi excitant que d’être dans une ruelle abandonnée avec toi, Joséphine. » J’arquai un sourcil perplexe à ses mots. Je me sentais étrangement dénudée dans cette robe, et il s’agissait là d’une sensation que je n’appréciais guère. J’étais bien trop pudique, peut-être même prude pour permettre à un homme de m’explorer de cette façon si peu conventionnelle. J’eus un léger de mouvement de recul lorsqu’il s’approcha de moi, avant de me figer. Il venait de poser son front contre le mien. Mon cœur s’arrêta de battre, tandis que la peur s’insinuait à nouveau en moi. Un savant mélange d’effroi et de curiosité. Je me demandais bien ce qu’il avait l’intention de faire. Dans les romans, c’était le moment où le héros embrassait l’héroïne. Le moment où il était temps de se dire au revoir, mais on décidait tout de même de prolonger la soirée dans la chambre à coucher. Une certaine raideur dans mes mouvements me prit lorsqu’il posa ses lèvres contre les miennes. Je ne tolérais pas ce genre de contact, je ne voulais pas qu’il me touche. Qu’il se permette de m’embrasser n’avait fait que de me hérisser, je n’étais pas une de ces filles qu’on baisait pour les jeter ensuite. Néanmoins, Isaac était en train de chambouler mes principes un brin archaïques. Je me surpris même à songer à l’éventualité d’y faire une petite entorse, juste pour ce soir. Il fallait dire qu’il me plaisait beaucoup, et que je me sentais désespérément seule. Seule, affreuse et aigrie. Il était donc le bienvenu, surtout s’il pouvait combler ma solitude ne serait-ce que le temps d’une nuit. Une simple nuit, je ne le retiendrai pas plus longtemps. Un autre frisson m’agita, mais cette fois-ci, c’était à cause de la fraîcheur de la nuit. Il fallait dire que je n’étais pas très couverte. J’ouvris finalement les yeux, revenant à la dure réalité. « Mon appartement est juste en haut. Si tu veux, on peut prendre un dernier verre. » Mes prunelles argentées se rivèrent dans les siennes. Je ne savais pas quoi répondre à sa proposition, à dire vrai. Ma conscience me disait d’en rester là, que le suivre ne serait pas raisonnable, que je devais rester responsable, qu’en tant que jeune mère je ne devais pas avoir ce genre de comportement, mais mon corps me disait le contraire, il me poussait à céder à la tentation devenue bien trop forte. Dilemme. Ce fut mon désir qui musela ma conscience pour un temps lorsque je me hissai sur la pointe des pieds -juste pour la forme, je n’en avais pas réellement besoin- pour m’emparer à nouveau de ses lèvres. Un baiser on ne pouvait plus chaste. « D’accord. » finis-je par approuver, laissant ma conscience s’insurger toute seule. Après tout, j’aurai bien le temps de me sentir coupable demain. Je n’avais pas envie que mes doutes perpétuels ne viennent gâcher l’instant. « C’est même une excellente idée. » Instinctivement, je lâchai sa nuque pour m’enlacer de mes bras, commençant à littéralement geler sur place. Le vent du soir s’engouffrait dans mes longs cheveux bruns, tandis que le contour de mes lèvres devenait légèrement bleu. « Je commence à avoir froid…Il faut dire que ce que je porte est assez court et je n’ai pas pensé à apporter de veste. » Ce fut à moi de rire jaune, tandis que je mesurais la teneur en sous-entendus de ma phrase. Ce qui, en quelques sortes, pouvait signifier c’est parfait. On va pouvoir se réchauffer. Soudainement honteuse, je me mis à rougir. En ce moment, je bénissais l’obscurité qui l’empêchait de voir ce rose un peu trop soutenu étalé sur mes joues d’ordinaire blêmes.
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