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'cause you can see him, you can touch him, you can feel him.
Dim 16 Jan 2011 - 17:22
La mine pâle, les yeux fatigués, j’étais sur le point de m’écrouler. Depuis combien de temps n’avais-je pas dormi ? Au moins deux ou trois nuits. Je me frottai les yeux et étouffai un bâillement la minute d’après.
« Vous devriez rentrer vous reposer. »
J’haussai les épaules et répondis à mon psy ;
« Cela ne sert à rien, je n’arrive plus à fermer l’œil. »
Il me fixa et tourna le crayon qu’il tenait entre ses doigts avant de soupirer.
« Opale, vous devriez essayer de vous reposer. Je vais vous donner quelque chose qui va vous faire du bien, comme un somnifère ou même simplement un sédatif. »
« Non, merci. Je … Je ne veux pas être dépendante d’un médicament. Et je ne m’appelle pas Opale, Docteur Winghter. »
Non, je m’appelle Ekstasy, bien que je sois d’accord que mon second prénom est bien plus élégant et plus facile à porter que celui-ci. Mais c’est ainsi, je ne réponds qu’à ce nom, et s’il pensait qu’il allait pouvoir changer ça alors que je fêterai en mai mes vingt ans, il se trompait royalement.
« Je le sais. Mais même si vous pensez le contraire, vous allez de mieux en mieux, et une fois que toute cette torture sera finie, une fois que votre esprit sera de nouveau libre et léger, vous devriez changer de nom. Ce serait comme prendre un nouveau départ. »
J’arquai un sourcil, ressassant sa phrase dans ma tête. Non, je ne pense pas que j’irai mieux avant un long moment et je ne comprenais pas pourquoi il disait que j’étais dans la bonne direction. J’avais perdu Noah en mai, peu de temps avant mon anniversaire. J’avais perdu ma mère en décembre, peu de temps avant noël. Je perdais tout ce qui m’était cher ; Velvet qui avait quitté Hungcalf, Noah, Eden, maman… Et j’avais failli perdre Elliot. Alors non, je ne voyais vraiment pas pourquoi je serais supposée aller mieux. Certes, je n’avais pas touché à la drogue depuis plusieurs semaines, sans être allée en cure et sans avoir eu non plus un mentor… J’avais appris à ne plus y toucher seule, grâce au dégoût que je me portais ; Quel jour était-ce déjà, le jour où j'avais réalisé que ma vie était minable et que j’allais finir six pieds sous terre aussi insignifiante que j’étais venue au monde ? Le premier janvier ? Ce fameux soir où je m’étais regardée dans la glace, que j’avais vu un visage autrefois lumineux bien trop maigre, et que j’avais remarqué que le noir qui cernait mes grands yeux clairs n’était pas que du à l’eye-liner mais aussi -et surtout- au mal qui me rongeait…
« Alors, on se revoit mercredi ? Essayer de parler normalement à l’un de vos amis. A Aldéric, par exemple, vous savez qu’il sera toujours là pour vous et qu’il ne vous jugera jamais. »
Non, je ne parlerai à personne. Je resterai renfermée sur moi-même, j’irai en cours même si je pense que le niveau de ma concentration sera au plus bas et je me plongerai sous mes draps, même si je sais que je n’arriverai pas à trouver la paix.
Je me levai, saluai mon psychologue, et partis.
J’étais peu de fois allée à la bibliothèque d’Hungcalf ; de temps en temps pour les devoirs en groupe ou quand j’avais besoin de faire des recherches sur les potions ou la botanique. La bibliothèque n’était pas un endroit que je fréquentais habituellement, je préférais de loin, lorsque je voulais être tranquille, aller près de l’étang. C’est pourquoi, après être resté à peine une dizaine de minutes dans la bibliothèque, je sortis pour me diriger vers mon endroit favori.
« Eksta ! Tu viens à la fête près du lac ce soir ? Logan va nous jouer un petit air de guitare ! »
Et merde, ce soir, mon endroit serait rempli de petits Wright qui boiraient trop et qui danseraient en chantant autour d’un feu…
« Non, non, je ne viens pas, Debbie. »
La jeune fille fit la moue avant d’hausser les épaules. Elle me trouvait étrange, elle avait raison, je l’étais encore plus aujourd’hui que je ne l’avais jamais été.
J’aurais bien aimé aller dans ma chambre et essayer de dormir mais je savais d’avance que ce serait en vain, alors je décidai d’aller dans la pièce antique. Cette pièce regorgeait d’antiquités mystérieuses et de choses dont je ne connaissais même pas le nom… c’était un univers différent mais paisible, et bien que mes visites y étaient encore plus rares que celles que je faisais à la bibliothèque, j’étais au moins sûre que je n’y trouverais personne.
J’entrai dans la salle et aussi surprenant que cela puisse paraître, j’entendis une voix que je ne mis pas longtemps à reconnaître…
« Emy ? C’est toi ? Mais.. »
Je vis mon amie Wright assise sur le sol, dans un recoin de la pièce, son doux visage de poupée affichant un sourire heureux mais l’air totalement paumé.
Je fronçai les sourcils, me retournant pour voir à qui Emy parlait. Ne voyant finalement personne, je me risquai à poser la question.
« Tu … ça va ?... Tu parlais à qui ? »
« Vous devriez rentrer vous reposer. »
J’haussai les épaules et répondis à mon psy ;
« Cela ne sert à rien, je n’arrive plus à fermer l’œil. »
Il me fixa et tourna le crayon qu’il tenait entre ses doigts avant de soupirer.
« Opale, vous devriez essayer de vous reposer. Je vais vous donner quelque chose qui va vous faire du bien, comme un somnifère ou même simplement un sédatif. »
« Non, merci. Je … Je ne veux pas être dépendante d’un médicament. Et je ne m’appelle pas Opale, Docteur Winghter. »
Non, je m’appelle Ekstasy, bien que je sois d’accord que mon second prénom est bien plus élégant et plus facile à porter que celui-ci. Mais c’est ainsi, je ne réponds qu’à ce nom, et s’il pensait qu’il allait pouvoir changer ça alors que je fêterai en mai mes vingt ans, il se trompait royalement.
« Je le sais. Mais même si vous pensez le contraire, vous allez de mieux en mieux, et une fois que toute cette torture sera finie, une fois que votre esprit sera de nouveau libre et léger, vous devriez changer de nom. Ce serait comme prendre un nouveau départ. »
J’arquai un sourcil, ressassant sa phrase dans ma tête. Non, je ne pense pas que j’irai mieux avant un long moment et je ne comprenais pas pourquoi il disait que j’étais dans la bonne direction. J’avais perdu Noah en mai, peu de temps avant mon anniversaire. J’avais perdu ma mère en décembre, peu de temps avant noël. Je perdais tout ce qui m’était cher ; Velvet qui avait quitté Hungcalf, Noah, Eden, maman… Et j’avais failli perdre Elliot. Alors non, je ne voyais vraiment pas pourquoi je serais supposée aller mieux. Certes, je n’avais pas touché à la drogue depuis plusieurs semaines, sans être allée en cure et sans avoir eu non plus un mentor… J’avais appris à ne plus y toucher seule, grâce au dégoût que je me portais ; Quel jour était-ce déjà, le jour où j'avais réalisé que ma vie était minable et que j’allais finir six pieds sous terre aussi insignifiante que j’étais venue au monde ? Le premier janvier ? Ce fameux soir où je m’étais regardée dans la glace, que j’avais vu un visage autrefois lumineux bien trop maigre, et que j’avais remarqué que le noir qui cernait mes grands yeux clairs n’était pas que du à l’eye-liner mais aussi -et surtout- au mal qui me rongeait…
« Alors, on se revoit mercredi ? Essayer de parler normalement à l’un de vos amis. A Aldéric, par exemple, vous savez qu’il sera toujours là pour vous et qu’il ne vous jugera jamais. »
Non, je ne parlerai à personne. Je resterai renfermée sur moi-même, j’irai en cours même si je pense que le niveau de ma concentration sera au plus bas et je me plongerai sous mes draps, même si je sais que je n’arriverai pas à trouver la paix.
Je me levai, saluai mon psychologue, et partis.
J’étais peu de fois allée à la bibliothèque d’Hungcalf ; de temps en temps pour les devoirs en groupe ou quand j’avais besoin de faire des recherches sur les potions ou la botanique. La bibliothèque n’était pas un endroit que je fréquentais habituellement, je préférais de loin, lorsque je voulais être tranquille, aller près de l’étang. C’est pourquoi, après être resté à peine une dizaine de minutes dans la bibliothèque, je sortis pour me diriger vers mon endroit favori.
« Eksta ! Tu viens à la fête près du lac ce soir ? Logan va nous jouer un petit air de guitare ! »
Et merde, ce soir, mon endroit serait rempli de petits Wright qui boiraient trop et qui danseraient en chantant autour d’un feu…
« Non, non, je ne viens pas, Debbie. »
La jeune fille fit la moue avant d’hausser les épaules. Elle me trouvait étrange, elle avait raison, je l’étais encore plus aujourd’hui que je ne l’avais jamais été.
J’aurais bien aimé aller dans ma chambre et essayer de dormir mais je savais d’avance que ce serait en vain, alors je décidai d’aller dans la pièce antique. Cette pièce regorgeait d’antiquités mystérieuses et de choses dont je ne connaissais même pas le nom… c’était un univers différent mais paisible, et bien que mes visites y étaient encore plus rares que celles que je faisais à la bibliothèque, j’étais au moins sûre que je n’y trouverais personne.
J’entrai dans la salle et aussi surprenant que cela puisse paraître, j’entendis une voix que je ne mis pas longtemps à reconnaître…
« Emy ? C’est toi ? Mais.. »
Je vis mon amie Wright assise sur le sol, dans un recoin de la pièce, son doux visage de poupée affichant un sourire heureux mais l’air totalement paumé.
Je fronçai les sourcils, me retournant pour voir à qui Emy parlait. Ne voyant finalement personne, je me risquai à poser la question.
« Tu … ça va ?... Tu parlais à qui ? »
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