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(orion) and at last I see the light
Jeu 29 Déc 2016 - 22:53
La reprise de janvier est toujours difficile pour toi, Charlie. Tu as la tête et le cœur encore débordant des vacances, mais pas de la même façon que la majorité des élèves, c’est certain. La plupart ont rejoints leurs familles, ceux qui sont restés étaient entre amis, période synonyme d’amour et de fête. Pas pour toi, Charlie.
charrion
it's like the sky is new and it's warm and real and bright. All at once everything looks different now that I see you.
Comme chaque année, tu as travaillé autant que tu l’as pu côté moldu. La dernière semaine, tu avais même un poste de jour et un poste de nuit dans deux entreprises différentes. Dans une tentative d’oublier et de ne plus penser à cette période synonyme de deuil pour toi, mais en vain, car tes salaires sont encore et toujours destinés à l’hôpital où Gabrielle a passé les onze dernières années. Même maintenant qu’elle est partie, tu es endettée jusqu’au cou et ne compte pas te laisser submerger par ça. Par rien. Ce n’est pas ton genre d’abandonner, de baisser les bras, de te laisser sombrer. Bien que la tentative soit grande. Pourtant aujourd’hui, bien que la journée s’annonce longue, tu l’espères ensoleillée sur la fin.
Et c’est cette perspective qui te fais tenir depuis le petit matin, Charlie, bien que te l’avouer à toi-même relèverai du miracle. Tu passes de cours en cours, bavarde avec tes camarades, lance quelques piques à Daniel au détour d’un couloir, dévore ton repas du midi avec un appétit étonnant. Au fur et à mesure que les heures passent, l’impatience se fait ressentir, accompagnée d’une petite pointe vicieuse de trac. Jusqu’à ce que vienne enfin le dernier cours de la journée. Soins au créatures magiques. Heureusement que tu arrives en même temps que les autres dixièmes années de ta maison car tu peux te fondre dans la masse.
Enfin, autant que te le permettent tes cheveux flamboyants, attachés en ce qui ressemble vaguement à une tresse. Tu te souviens encore de ce cours à Poudlard où des salamandres ont pris ta tignasse pour leur nid de braises et s’étaient entremêlées dans tes mèches sans vouloir en partir. Depuis ce jour, tu attaches systématiquement ta crinière pour suivre ce cours, on n’est jamais à l’abri d’un accident. Quand le professeur Maui arrive il te semble que ton cœur rate un battement et tu te sermonne intérieurement en tripotant ta tresse du bout des doigts.
Pour la première fois depuis longtemps pendant un cours, tes pensées ne s’égarent pas vers des sujets désobligeants tels que ta sœur ou tes parents. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on peut observer un occamy et à la révélation du thème du cours, beaucoup d’élèves se sont exclamés sous l’enthousiasme. Toi, tu as simplement souris, Charlie, et a suivi le groupe et le professeur vers l’endroit où se déroulait la leçon.
A l’entendre donner son cours, parler en détail du gigantesque serpent ailé carnivore, de ses origines, tu as l’impression de revenir un peu plus tôt dans l’année. Quelques jours, deux semaines peut-être, ou trois, tu as un peu perdue la notion du temps. Dans le bureau du professeur, sur son parquet à l’écouter son récit sur les plaines africaines. Sur ce parquet où se sont passées bien d’autres choses qu’une simple histoire au coin du feu. Il a toujours cette passion dans le regard, qui fait vibrer sa voix caverneuse lorsqu’il parle des choses qu’il aime et qui le passionnent.
La fin du cours arrive bien trop rapidement à ton goût et tu salues l’enseignant en même temps que tes camarades que tu commences à suivre pour remonter vers le château. « J’ai oublié de demander quelque chose, ne m’attendez pas. » Mensonge à tes compagnons ? Pas tant que ça, au final. Parce que tu as envie de prendre des nouvelles d’Orion, après ces vacances. Tu ne sais pas si le fait de retourner le voir après son cours lui paraîtra déplacé… Désagréable peut-être. Ce n’est pas le genre de chose que tu as l’habitude de faire, Charlie, mais la nouveauté effrayante est bien plus faible que ton envie de passer quelques instants en la compagnie du brun. Fussent-ils pour entendre que tu dois finalement repartir d’où tu viens et ne compter sur rien de plus.
Serrant tes doigts sur la bandoulière de ton sac, nez enfoncé dans ton écharpe au motif tartan, tu laisses tes pas te guider vers les serres à la recherche d’Orion. Il doit sans doute s’occuper de l’occamy, le remettre dans son enclos ou lui raconter qu’il a été un bon serpent bien sage pendant la leçon en dépit de leur réputation agressive. Cette image de l’hawaïen qui murmure à l’oreille de créatures sauvages te tire un sourire alors que tu passes devant les enclos, t’arrêtant un instant face à celui aux allures de marécage des pitiponks. Ces créatures t’ont toujours amusées, à sautiller sur une patte avec leur petite lanterne, et tu ris doucement en voyant que l’un d’eux essaie de t’attirer dans l’enclos, pour une fois qu’un visiteur s’aventure dans les serres d’ordinaires interdites d’accès.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 0:34
Ce matin-là encore, je ne savais pas si je venais de passer les pires ou les meilleures vacances de ma vie. Encore mal réveillé, prenant pour une fois mon petit-déjeuner dans la salle commune avec les autres profs et étudiants, leur brouhaha sonnait comme une douce mélodie à mes oreilles. Nan mais c’était quoi cette idée de faire des marmots ?
charrion
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Une fois n’était pas coutume, cet hiver-là, pendant deux semaines complètes, l’intégralité du clan Maui s’était réuni à Vilcabamba. Et si nous étions déjà un petit nombre, avec mes parents, mon frère et mes trois sœurs, depuis que ces derniers avaient commencé à se reproduire, l’effectif Maui avait augmenté de façon exponentielle. Et le volume sonore dans la maison familiale aussi. Plus d’une demi-douzaine de chiards dont je n’avais même pas retenus tous les prénoms malgré mes efforts, avaient envahi l’espace autant physique que visuel et sonore. Autant dire que les nerfs d’Inoke et les miens furent mit à rude épreuve, nous deux seuls irréductibles sans moitié ni enfants (quoique pour l’un, ce n’était pas de mon choix). Si bien que je fis jurer à ma petite sœur de ne pas pondre de môme. Ce à quoi elle répondit avec le plus grand calme qu’elle avait « autre chose à foutre ». Classe toujours. Donc oui, l’environnement de l’université d’Hungcalf m’avait soudain parut très calme en cette rentrée de janvier. Reposant. J’allais enfin pouvoir dormir. Ici, tout le monde faisait ses nuits. Et si ce n’était pas le cas, personne ne se mettait à brailler jusqu’à ce que quelqu’un daigne aller s’en occuper.
Si la matinée fut plutôt compliquée, je me réveillais aux alentours de midi. Le ventre à nouveau remplis, et à la perspective d’une chose à laquelle je n’avais pas pensé sur le coup. Mais oui, j’avais les dixièmes années en fin d’après-midi. Enfin ça, je le savais déjà. Depuis la veille. C’est autre chose que je n’avais pas pris en considération. A croire que son statut d’étudiante m’était totalement sorti de la tête. Mais oui, parmi ces dixièmes années, il y avait la flamboyante Charlie. Charlie que je n’avais plus vu depuis… depuis cette soirée, et cette nuit que nous avions passée ensemble. Au-delà de deux corps unis, deux âmes blessées se pansant l’une l’autre.
Je donnai un cours distrait aux septièmes années, à mon grand étonnement, impatient à l’idée de revoir ces mèches flammes, et ces yeux océans. Je l’avais su ce soir-là, et les jours suivant jusqu’à aujourd’hui compris le confirmaient, elle avait laissé une marque en moi. Marque semblerait-il visible puisque ma famille s’était montrée moins sollicitante à mon égard que les années précédentes. Et les regards en coin d’Inoke ne me trompaient guère non plus. Ni… son... cadeau… Petite garce. Enfin j’essayai de me concentrer du mieux possible, en tout cas, comme je pouvais l’être en temps normal.
Finalement, arrivèrent les dixièmes années. Mon regard chercha la tête rousse, s’ancra brièvement dans les yeux océans, et c’est presque soulagé que je pu commencer mon cours sur l’occamy. Cette bestiole impressionnait toujours tout le monde. Surtout que je la laissais sortir de sa petite boîte vitrée pour une cage plus grande, où sa taille augmenta à une vitesse folle. Comme la taille du clan Maui. Cette idée me fit lever les yeux au ciel, geste passé bien sur inaperçu à côté du spectacle de la créature au plumage bleu et violine. Enfin voilà. Pendant ce cours, je n’eus pas à faire des masses d’efforts pour cacher ma distraction. Tous les élèves étaient bien trop absorbés par cette fantastique créature, mes idées à moi divaguant vers une toute autre. Finalement, ce cours rondement mené, je laissai tout ce beau monde quitter la salle de classe improvisée dans la carrière, bien plus utile que celle dans le château. Je m’attardai à ranger Noyrai, l’occamy, dans la petite boîte bien plus utile à transporté jusqu’à son nid. Quand je relevai les yeux, je découvris avec une grande déception et un pincement au cœur une salle vide. Sans Charlie. Je levai Noyrai à hauteur de mes yeux. - Aaah mon pauvre vieux. On dirait que je me suis mis dans un sacré pétrin. soufflai-je dans un soupire. Je récupérai ma veste en cuir, glissant dans une poche cette stupide baguette que j’avais failli oublier en Equateur. (Bon, que j’avais oublié et qu’Inoke m’avait rendu d’un air narquois qu’une fois que je me rendis compte de sa disparition presque arrivés à Hungcalf). Et puis rapidement, j’allai à l’enclos des occamy, pour rendre Noyrai à sa fratrie bienheureuse de voir le retour de leur frère.
Les mains dans les poches, je marchai lentement dans les allées de la carrière, réfléchissant à quoi faire. Pourquoi était-elle partie ? Mon envie de la revoir était-elle bien légitime ? Les mêmes doutes que ceux qui m’avaient envahi pendant notre soirée revinrent s’insinuer dans mon esprit. Merde... Soudain bougon, je me décidai à rentrer au château. Mais au détour d’une allée, mon horizon embué s’éclaira soudain. Chevelure incandescente, une silhouette familière se penchait vers l’enclos des pitiponks. Je me figeai, soulagé d’un poids. Un sourie s’étala sur mon visage pendant que je m’appuyai contre une poutre en bois, le regard fixé sur cette apparition salvatrice. Finalement je rompis mon silence, signalant ma présence par la même. - Il me semble vous avoir déjà dit qu’il était criminel d’attacher cette chevelure jeune fille.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 1:10
Tout en t’amusant du pitiponk aventureux, tu ne remarques pas le regard sur toi, Charlie. D’ailleurs, avec toutes les créatures environnantes, tu as toujours l’impression d’être observée. Penchée vers l’enclos, tu souris comme une enfant au zoo. Bien que maintenant, ces établissements ne te plaisent guère, gamine tu adorais t’y rendre en famille. Des jours heureux, perdus. Mais jamais oubliés.
charrion
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Quand la voix familière, grave, s’élève soudainement, tu sursautes vivement en retenant un cri de surprise de ta main portée à ta bouche. Tu étais tellement plongée dans tes pensées que tu n’as rien remarqué et tu t’insultes toute seule intérieurement d’avoir ainsi baissée ta garde. « Ori… Professeur ! » Tu te reprends alors que tu allais prononcer son prénom, au cas où… N’importe qui laisseraient traîner ses oreilles dans les parages. « Tu m’as fait peur ! » Bon, en revanche, le tutoiement t’échappes. Tant pis.
Reprenant tes esprits et après avoir adressé un petit signe de main amusé au pitiponk qui secoue sa lanterne, tu reportes ton attention sur Orion vers qui tu marches doucement. Même si tu pourrais courir, Charlie. Il ne vaut mieux peut-être pas. Arrivée à la hauteur du sorcier, un sourire incontrôlable étire tes lèvres, et ramène la tresse rousse au-devant de ton épaule. « Pour ma défense, j’ai été victime d’un squat de salamandres en quatrième année à Poudlard, » te justifies-tu en riant à l’énoncé de cette mésaventure et au visage d’Orion qui est sans doute en train d’imaginer les petits créatures blanches s’enfouissant dans ta tignasse. « N’y vois aucune provocation, » ajoutes-tu en haussant les épaules d’un air désinvolte sans pour autant te départir de ton sourire amusé, ni défaire la tresse en question. Alors ta voix devient basse, presque sur le ton de la confidence, chuchotement malicieux : « Et si ça te déplait tellement, tu n’as qu’à les détacher. Tu es doué pour ça, si je me souviens bien. »
Sur ces mots, accompagnés d’un clin d’œil, tu pivotes légèrement et continues à marcher lentement dans les allées, comme pour visiter, ne doutant pas une seconde qu’Orion te suivra. Ton regard s’évade d’enclos en enclos avant de revenir rapidement sur le professeur à tes côtés. En cet instant, tu te sens réellement comme une adolescente qui marche à côté de son rencard pour la première fois, sensation étrange à la fois plaisante et intimidante. « Comment vas-tu ? Bonnes vacances ? » Banalités d’usage qui cachent à peine ton enthousiasme de le revoir.
La dernière fois que tu as vu Orion, tu as quitté son lit au petit matin, pas en douce comme il t’arrive souvent de le faire, mais en l’embrassant tendrement. Ce souvenir a le don de te troubler car, lui comme toi, n’êtes visiblement pas du genre à parler de ce genre de choses après, ni même jamais. Puis il y a eu les vacances, les fêtes de fin d’années pour lui sans nul doute, le travail de ton côté. Et vous voilà à nouveau côte à côte. Revenus aux étiquettes de professeur et d’étudiante. Même si tu as l’impression que tout a changé, et que tu ne sais pas encore si tu dois t’en réjouir ou pas. Se poser des questions n’est pas ton fort, Charlie, et tu préfères profiter de l’instant. Calant machinalement le rythme de tes pas sur les siens, à moins que ce ne soit l’inverse.
« J’ai adoré le cours d’aujourd’hui, c’était tellement impressionnant ! » La sincérité fait vibrer ta voix un peu, encore une fois, comme après son récit imagé de volutes de fumée dans son bureau avant les vacances. Mais tu n’y peux rien, Charlie, si l’Orion a ce don de te captiver de sa voix. C’était déjà le cas avant, depuis qu’il est arrivé en tant que professeur, tu le trouvais doué pour ce poste et tu le penses encore plus aujourd’hui. Dans cet élan de sincérité, d’autres mots s’échappent malgré toi de tes lèvres, que tu pinces ensuite en te maudissant encore intérieurement. « Tu m’as manq… Je suis contente de te voir. » Tu te rattrapes comme tu peux, Charlie, en détournant les yeux vers des petits porlocks qui courent dans leur enclos.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 2:23
Son cri de surprise étant encore d’avantage mon sourire, dévoilant des crocs qui avaient laissés une marque sur sa peau fine. Je la regarde, petit animal un peu fébrile. Je me rends alors compte que mes doutes précédents n’avaient pas lieu d’être. Elle semble heureuse. Ce qui me réchauffe le cœur. De me voir. Ce qui augmente encore cette chaleur. J’esquisse un geste vers son visage, mais préfère me raviser, croisant mes bras sur mon buste. Je ne suis pas encore sur que cette proximité soit encore bien accueillie. Tsss… Je me prenais bien la tête. A réfléchir à chacun de mes gestes et à chacune de mes paroles. Ce qui était loin d’être dans mes habitudes. - En effet… ça a de quoi refroidir. C’était le genre de mésaventure qui pouvait m’arriver parfois. Sauf que moi, je n’avais pas vraiment de scrupules à mettre un coup de cisailles dans ma tignasse si la situation l’exigeait.
charrion
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Sa proposition est fort tentante. Plus que ça même. Et j’aurais retiré l’élastique de sa chevelure qi elle ne s’était pas détournée. Joueuse. A nouveau. Insolente et flamboyante Charlie. Je me sens à nouveau totalement bien à ses côtés. Comme ce soir-là. Je décolle de mon poteau et suit ses pas des les allées. - Assez... Malgré des bébés hurlants, des couches à changer et des pots à vider… Si, si, aussi difficile, ou drôle c’est selon, était de m’imaginer me dépatouiller avec un bébé et une couche, c’était arriver. Il fallait bien donner un coup de main à la famille. Je ne lui retournais pas la question. Je savais très bien que ses vacances à elle n’avaient pas été des plus réjouissantes. C’était l’ « anniversaire » de la mort de ses parents. Si on pouvait utiliser ce terme. Une pointe de culpabilité s’immisce en moi. Je sais bien que je ne peux rien y faire. Mais ça m’embête quand même. Parce que je veux y faire quelque chose.
« J’ai adoré le cours d’aujourd’hui, c’était tellement impressionnant ! » Ses paroles me tirent de mes songes. - Merci… l’occamy a toujours beaucoup de succès. Et Noyrai est assez docile par rapport au reste de sa portée. Il commence à se prêter au jeu de bonne grâce. c’était assez étrange de l’avoir eu en cours aujourd’hui, Charlie. C’est un peu comme si j’avais eu une vraie personne à qui m’adresser pour une fois. Pas juste une masse informe d’élèves, aussi attentifs puissent-ils être. J’avais du mal avec les masses de gens. Comme avec mes neuves et nièces. Mais le lien que nous avions tissé donnait de la netteté à sa présence dans le groupe d’étudiant. C’était assez agréable.
Les mots qu’elle essaye de retenir ne m’échappe pas. Ils illuminent encore plus mon visage, qu’elle ne peut voir, précipitamment intéressée aux porlocks. Je garde le silence, le temps de quelques pas. Le temps de sonder les lieux du regard. S’ils ne peuvent m’indiquer à eux seuls s’il n’y a bel et bien que nous deux, humains ici, je sais aux réactions des créatures dans les différents enclos si d’autres élèves rodent dans les parages. Et il n’y a rien à signaler. Je m’arrête, attrapant le bras de Charlie pour la faire pivoter face à moi. Je veux voir son visage. Plus longtemps que ce qu’elle n’a bien voulu m’offrir jusque-là. Avec une certaine autorité, je me saisis de sa tresse rousse, et en retire l’élastique avant de glisser mes doigts entres ses mèches pour les démêler. . - je pense être en mesure de te protéger d’une potentielle attaque de salamandre. Notre soudaine proximité basse le volume de ma voix. Alors plus profonde. J’ancre mon regard dans ses yeux bleu caraïbes. . - Toi aussi tu m’as manqué. je réponds à ces premières paroles. Ignorant sa tentative de rattrapage. Je sais que c’est ce qu’elle ressent, ou alors je l’espère. Je ne suis plus bien sûr. En tout cas, mes mots à moi sont sincères. Brièvement distrait par ses mèches que je termine de démêler, je détourne un instant les yeux.
Finalement je pose une paluche sur le sommet de son crâne et ébouriffe affectueusement sa crinière flamme. - Si tu veux-tu viendras avec moi l’année prochaine. C’est chouette l’Equateur. A moins qu’on aille chez la grand-mère à Hawaï. Mais c’est très bien Hawaï aussi. Tiens à ce propos… Je plonge une main dans la poche interne de ma veste et en ressort un petit paquet. Un petit objet emballé dans du papier kraft. - De la part de ma petite sœur, c’est elle qui l’a fait. Idiote d’Inoke. « Tiens, j’ai fait ça pour Charlie, tu lui offriras. Pas de ma part bien sûr, gros imbécile. » Bien sûr, bien sûr. Bien sûr que je l’offrais de sa part, oui. Je ne comptais faire fuir Charlie à toutes jambes. Le gros lourd qui fait des cadeaux après un demi-rencard. Mais des plus agréables.
Je prends l’une des fines mains blanches de la jeune femme et y dépose le paquet, contenant un long pendentif, assez simple (elle avait fait ses recherches Inoke), en macramé violine sombre, tissé avec quelques petits coquillages nacrés. J’incite d’un regard Charlie à l’ouvrir, et la regarde extirper le pendentif. Y pendent une pierre d’amazonite, choisie par mes soins (au-delà du rappelle au sobriquet que j’avais attribué à l’incandescente rousse), ainsi qu’une dent de requin. - J’ai rajouté la dent de requin, et la pierre. C’est une amazonite. Elle aide à dépasser la méfiance et l’appréhension. non, aucun des deux pendentifs n’avait été choisie au hasard. Charlie savait déjà ce que représentait le requin dont les dents étaient encrées sur ma peau. Quant à l’amazonite, c'est une pierre d’ouverture du cœur, qui permet de privilégier l'échange et le partage, malgré les blessures affectives que l’on a pu vivre. Et à vrai dire oui, son nom me plaisait bien aussi. Mais ça c’était en bonus.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 9:57
En l’espace de quelques secondes, tu t’es déjà insultée de tous les termes que tu connaisses Charlie, tant en anglais qu’en gaélique. Est-ce que tu allais vraiment lui sortir de but en blanc, après trois ans d’études et une nuit de luxure : tu m’as manqué ? Ta propre naïveté, défaut dont tu ne fais ordinairement pas preuve, te sidères littéralement.
charrion
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Tout comme l’image incongrue d’Orion changeant couches et donnant des biberons qui te fais échapper un éclat de rire et hocher la tête d’un air compatissant. Les enfants ? Tu préfères affronter une armée de cognards enragés, Charlie, cela te fait moins peur. En marchant doucement à côté du professeur, il te semble que tes muscles se détendent, et que le poids continuellement sur tes épaules s’allège, comme lors de ces instants passés à rire en sa compagnie avant les vacances. Sa seule présence est salvatrice et cette pensé dessine une esquisse de sourire sur tes lèvres.
Et puis la bourde. Tu m’as manqué. Et puis l’envie de creuser un trou et de t’y enterrer sans plus de cérémonie. Tu ne peux pas te permettre ce genre de frasques, Charlie. Pas avec les autres, encore moins avec l’Orion. C’est dangereux. Il y a toute une liste de raisons pour lesquelles tu devrais faire demi-tour sur le champ et ne plus jamais outrepasser ta position d’étudiante. C’est ton professeur et il est veuf. Non pas que cela ôte de son statut d'être humain ou d’homme, bien sûr que non. Mais une petite voix te sermonne respectueusement que cela ne se fait pas, de te complaire dans les bras d’un homme qui a déjà connu les pires chagrins du cœur. Que par respect, tu dois arrêter ton comportement déplacé. Mais tu ne le fais pas pour une seule raison, Charlie, tu sentirais le monde s’écrouler sous tes pieds. Dans l’obscurité, Orion est devenu phare éblouissant et tu t’y accroches égoïstement. Ce n’est pas quelque chose qui te ressemble, Charlie, mais c’est surtout quelque chose que tu ne contrôle pas.
A tes pensées et tes états d’âme, tu sursautes quand Orion attrape ton bras pour te tourner vers lui. Son contact t’électrise, malgré les deux énormes pulls que tu as sur le dos. Tes yeux se perdent quelques secondes sur ses lèvres avant de remonter vers les siens tandis qu’il entreprend autoritairement de dénouer tes cheveux. Cela te plait, Charlie, ce petit côté autoritaire dont le chasseur fait parfois preuve. Il te plait tout court, en réalité. Mais cette réalisation n’est rien à côté des mots qu’il prononce, reprenant ceux que tu as eu peur d’avouer. Il te fait trembler brièvement de quelques mots qui soulagent ton esprit des questions qui te tourmentent. Ses yeux fuient distraitement les tiens mais tu souris, Charlie. Impossible de faire autrement maintenant.
Quand il ébouriffe tes cheveux tu fais mine de bouder brièvement en gonflant les joues et les rejetant en arrière quand il ôte sa main tendre et pourtant capable de gérer des créatures des plus dangereuses. « Si tu veux-tu viendras avec moi l’année prochaine. C’est chouette l’Equateur. A moins qu’on aille chez la grand-mère à Hawaï. Mais c’est très bien Hawaï aussi. Tiens à ce propos… De la part de ma petite sœur, c’est elle qui l’a fait. » Un instant de silence, pendant lequel tu fixes Orion d’un air vague, et puis… « Pardon ? » La surprise te prends de court, Charlie, tant les mots que le petit paquet de papier kraft. Voilà, tu paniques un peu. Tu sembles bloquée et c’est le chasseur qui s’empare de l’une de tes mains -tremblantes- pour déposer le présent. Ce contact te ramène un peu à la réalité et sans réussir à encore prononcer un mot, tu ouvres le paquet sous le regard attentif d’Orion. Lorsque tu en sors le pendentif artisanal, fourrant rapidement le papier kraft dans la poche de sac pour détailler l’objet, tes yeux deviennent étrangement brillants. Humides. Tu chasses les larmes d’un battement de paupières et d’une claque intérieure en observant le pendentif sous tous les angles, les lèvres entrouvertes légèrement. La dent de requin et l’amazonite attirent ton attention et il te semble que tu as littéralement laissé un bout de ton cœur sur le parquet de son bureau fantastique.
« Mo Dhia… Orion… » Tes doigts continuent de faire glisser le pendentif avant de se refermer sur la pierre et la dent comme sur les objets les plus précieux du monde. Enfin, tu relèves les yeux vers lui et qu’importe qu’il voie ton émotion que tu trouves exagérée de ta part, mais que tu ne peux retenir. « Merci, merci beaucoup, c’est… C’est magnifique. » La sincérité fait étrangement trembler ta voix, Charlie, et tu reprends dans un souffle. « Mais je n’ai rien pour vous, ni pour toi ni pour ta sœur. » Air penaud, presque honteux, parce que tu détestes recevoir sans rien donner en retour. Surtout quand tu repenses aux mots d’Orion précédant la découverte du pendentif. « Et c’est très gentil de ta part de… m’inviter pour l’année prochaine, ça me touche beaucoup mais… Je ne voudrais pas m’imposer, c’est une période familiale et ce ne serait pas décent de ma part d’incruster vos rangs. » Tu parles de décence, Charlie, alors qu’il y a quelques semaines tu jouissais dans ses bras sur le parquet de son bureau. C’est l’hôpital qui se fout de la charité.
Tu baffouilles, Charlie, et te sens ridicule alors il te faut une petite inspiration pour te calmer alors que tu ôtes ton écharpe et la fourre dans les mains d’Orion le temps d’enfiler sur le champ le collier. Tendrement, tu l’observes reposer sur ton pull de laine en l’effleurant du bout des doigts avant de le rentrer dans ton col d’un geste protecteur. Tu es toujours gênée de n’avoir rien à offrir en retour mais tu te promets intérieurement que tu trouveras quelque chose rapidement, tant pour Orion que pour Inoke. Le calme revient peu à peu au fond de toi et en prenant l’écharpe à nouveau, tes mains effleurent celles du professeur et tu te fais violence pour ne pas sauter sur ses lèvres à ce simple contact. « Tu me fais visiter ? » demandes-tu d’un air intéressé en désignant les enclos tout autour de vous. Sans doute qu’une présentation aux créatures te fera oublier les pulsions du cœur et du corps.
- InvitéInvité
Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 15:53
La voilà. Charlie. Je peux enfin la voir, dans ses yeux brillants. L’entendre des ses bégaiements émus. Son visage débordant d’émotions, sans masque insolent. Cette soudaine pureté dans son comportement me frappe plus que je ne l’aurais imaginé. Je l’avais devinée, l’émotive Charlie, mais la voir en face de moi fit tressaillir mon âme. J’ai envie de la prendre contre moi, de l’entourer de mes bras pour l’apaiser.
charrion
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Mais au-delà de cette situation peu convenable pour ce genre d’effusions, autre chose me retient. Deux semaines plus tôt, j’avais eu peur de sa proximité, du contact de sa peau sensuelle et des envies qu’elle réveillait en moi. Je m’étais retenu là-aussi. Enfin j’avais essayé. Succombant finalement à ses appels charnels. Aujourd’hui, entre ces enclos quelques peu malodorants, c’est autre chose qui me retient. Une autre peur. Celle de m’écorcher à ses émotions à vifs. Je n’ai pas peur des siennes. Je pense pouvoir la rassurer, la canaliser. Ce sont les miennes qui m’inquiètent d’avantage. Cette nouvelle retenue envers quelqu’un. Cette nouvelle attention. Et cette nouvelle capacité à m’émouvoir plus de raison de sa réaction exacerbée à ce petit cadeau, un peu trop lourd de sens. L’inébranlable montagne Orion venait de se trouver deux ennemis redoutables, entre les laves incandescentes de l’érotisme de la jeune femme, et les torrents océaniques de ses émotions. Un sourire m’échappe à cette pensée néanmoins douloureuse. Comme si je venais de comprendre la poésie hypnotique de ses longs cheveux roux et de ses yeux caraïbes.
J’hausse doucement les épaules à ses remerciements. Jugement peut-être un peu faussé sur la valeur du présent par les mesquineries de la jeune Inoke. Parce que je l’avais pris comme une provocation de sa part quand elle m’avait donné le pendentif, avec son petit air sournois. Mais je réalise soudain qu’au-delà de ce geste de petite sœur chiante, elle avait sans doute deviné et anticipé le fond de mes attentions pour la belle Charlie. Stupide Orion. Je souris à la jeune femme, l’observant se parer de son nouveau pendentif. Le violine se mariant parfaitement à sa peau diaphane. Cette peau…
La demande de la rouquine marche à cette contemplation… bien extrapolée sur le reste de l’étendue de son épiderme. Alors je repends ma marche entre les enclos, jugeant plus judicieux de vérifier les bonnes conditions de vie des créatures ainsi croisées plutôt que d’extrapoler sur ce que cachent les vêtements de la rouquine. Bien conscient du trouble que mes paroles et ce présent viennent de provoquer en elle, j’essaye de repasser sur une note plus légère. - Ne t’inquiète pas… On n’est pas trop du genre à recevoir des cadeaux dans la famille. Bon Inoke oui, mais c’est parce qu’elle a toujours été pourrie gâtée. Je plaide coupable d’ailleurs. Et puis si tu veux nous rendre la pareille il va falloir y mettre du tiens, on n’accepte que le fait main chez nous…
Brusquement conscient du double sens tendancieux (qui n’aurait sans doute pas été sans cette soirée sur le parquet) je me tais. Stupide Orion. Je retiens un rire en me mordant la joue, geste qui n’empêche guère mes lèvres de s’étirer et mes yeux de pétiller d’amusement. Je repends soudain le file de mes paroles, comme si de rien n’était. Sans doute le mieux à faire pour éviter d’accentuer le trouble de la rouquine. Quoique ce type d’idée pourrait réveiller un petit peu le volcan. - Et puis si on fait Noël à Hawaï l’année prochaine, grand-mère va inviter toute l’île, sorcière et moldue. Alors tu passeras presque inaperçue. Presque. Une blanche aussi rousse ça se repère de loin quand même.
Sur cette conclusion, nous passons devant l’enclos ouvert des botrucs, visiblement lassés de leur périodes r’n’b pour s’exercer à une drôle de danse qu’Inoke m’avait indiqué être de la « tecktonik de merde ». Ce dont je fais par, entre deux rires, à Charlie. Il fallait vraiment que je mette la main sur le ou la débile qui apprenait à danser à mes botrucs. Puis nous arrivons à l’enclos du couple de Croups, qui s’était mis en tête d’achever leurs voisins bruyants. Déjà 3 fois que je réparai les lacérations dans les lattes de bois qu’ils essayaient de creuser. Ensuite, immense enclos au fond duquel ronfle (comme d’habitude) un immense Nundu. Enfin, vient un enclos un règne une grande activité étrangement silencieuse et discrète, où des Murlaps s’affairent entre leurs activités personnelles et l’entretien de leurs voisins. Les sombrals. Délaissant une Charlie que j’imagine dans l’incapacité de voir les équidés noirs, je m’approche de la porte de leur enclos, pour flatter de mes grosses paluches l’encolure du gros même venu me saluer. Gros mâle fort intéressé par le contenu de ma veste. - Non j’ai rien pour toi pépère. Si ce fait semble la tristesse un instant, il finit par baisser sa grosse tête se lassant caresser la crinière.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 16:39
La surprise et la beauté significative du collier t’ayant prise de court, tu sais que tu te dévoiles sans avoir totalement le temps de refermer les barrières, Charlie, mais tu es soulagée qu’Orion n’en profite pas pour te charrier comme il sait si bien le faire. Il respecte tes émotions et semble autant perdu dans les siennes que toi.
charrion
it's like the sky is new and it's warm and real and bright. All at once everything looks different now that I see you.
De nouveau, ton écharpe vient s’enrouler autour de ton cou fin et désormais paré d’un bijou que tu n’es pas prête d’enlever. Pourtant tu n’es pas très portée bijoux, justement. En dehors de soirées spéciales, il est rare de te voir ne serait-ce qu’avec des boucles d’oreilles ou des bracelets, bien que tu en possèdes pour les grandes occasions. Et si tu sais parfaitement te mettre sur ton trente-et-un quand la situation l’exigence, tu te confortes au quotidien et dès que possible dans des vêtements confortables et seyant. Qui ne t’empêches pas de courir ou de t’allonger dans l’herbe si tu en as envie. Mais ce collier-là, bien au chaud entre ton pull et ton cœur, tu ne comptes pas t’en défaire de sitôt. Presque romantiquement, tu aimes à penser, certainement dangereusement, que c’est encore une petite part d’Orion que tu possèdes. Infimes, tu le sais bien, mais bien que l’initiative vienne de sa petite sœur, il y a ajouté sa touche personnelle et ça te touche plus que de raison.
Tout en marchant à ses côtés au milieu des enclos qui attirent ton regard de toutes parts, tu retrouves un calme presque serein en écoutant à nouveau la voix d’Orion qui s’adresse à toi. A ce qui te semble être un double sens plutôt tendancieux, tu lèves les yeux vers lui et le découvre en train de retenir un rire. Visiblement, tu as pensé la même chose que lui et tu pouffes en cachant le nez dans ton écharpe. Vous ressemblez à deux adolescents. Innocemment, l’Orion reprend la parole en te faisant sourire de ses propos. « Tu veux que je crame sur place en fait, sadique. Je suis une écossaise, si la température dépasse les dix-huit degrés et qu’en plus il y a du soleil je ne donne pas cher de ma peau ! » Il est vrai que pour le coup, c’est encore une différence de plus entre vous mais vicieusement, l’image d’un Orion sur la plage t’étalant de la crème solaire s’impose à ton esprit et tu pouffes de rire à nouveau dans ton écharpe pour cacher ton trouble.
La petite visite continue presque joyeusement, et tu ne retiens pas un fou rire devant les botrucs et leur dance qui date de la dernière décennie et sans doute la pire qui existe. Vos rires se mêlent devant le spectacle des créatures qui te font penser à des phasmes sous LSD, et ce moment semble chasser toute la noirceur du monde. La vision du nundu endormi te captive étrangement et tu t’arrêtes un instant pour l’admirer dans sa quiétude bien loin de la férocité dont l’animal est capable une fois éveillé. En réussissant à décrocher ton regard de la créature, tu remarques qu’Orion a continué jusqu’à l’enclos suivant et tu fais quelques pas avant de t’immobiliser.
Face à lui, se faisant flatter la crinière, un équidé aussi ténébreux que squelettique attire ton regard pour la première fois. Tu en as déjà vu des représentations, et sait qu’un cours a déjà été fait à leurs sujets, à Poudlard. Mais à l’époque, tu étais comme la plupart de tes camarades, incapable de voir les sombrals. Aujourd’hui, et sans y avoir pensé avant, c’est différent. Tu es parfaitement apte à observer la créature qui semble étrangement sereine et majestueuse en dépit de son apparence effrayante de prime abord. Doucement, pour ne pas faire fuir l’animal qui se fait caresser par le professeur, tu te rapproches de ce dernier. Tu respires à peine, Charlie, mais le moindre souffle d’air qui passe dans tes poumons provoque une douleur vive qui te fait froncer les sourcils. Un autre sombral, visiblement curieux de voir une nouvelle venue, s’approche lentement à son tour. Plus petit que le premier, un peu plus fin aussi, tu devines sans mal qu’il s’agit d’une femelle.
Tu sais qu’Orion est toujours là mais c’est comme si ton esprit l’occultait totalement, ta vision également, totalement hypnotisée par la présence des deux équidés face à vous. Par ce qu’ils représentent. Sans t’en rendre compte, tes mains se sont fortement serrées sur la lanière de cuir de ton sac en bandoulière et tes lèvres entrouvertes laissent échapper un souffle rapide. La femelle penche sa tête vers toi et ses yeux sombres happent les tiens avant qu’elle ne rapproche son museau pour renifler doucement. Ton cerveau te dicte par réflexe de reculer, mais tes jambes sont devenues plomb enraciné dans le sol. Son souffle fait voler quelques mèches légères autour de ton visage et t’offre une singulière sensation de fraicheur sur les joues. En y portant une main, tu te rends compte que des larmes ont roulées sans que tu ne t’en aperçoives et tu les essuie maladroitement d’une main tremblante en priant pour qu’Orion n’ai rien remarqué. Tu pourrais feindre l’ignorance, faire croire que tu ne vois pas les sombres équidés mais c’est peine perdue. C’est bien trop tard. Alors la main qui vient d’essuyer tes larmes se tend doucement vers la créature en face de toi, qui vient renifler tes doigts et tu te permets de les passer ensuite sur son museau. Mais tu retires ta main à peine l’animal effleuré, le faisant sursauter un peu et toi aussi par la même occasion. Tu l’as sentie sous tes doigts, l’absence de Gabrielle. Tangible. Réelle.
« J’ai besoin d’air. » Voix lointaine que tu ne reconnais même pas comme étant la tienne. Difficile de dire si tu as parlé trop fort, ou si tu as murmuré imperceptiblement. Alors que le décor se floute devant tes yeux, tu te détournes soudainement et fait demi-tour d’un pas aussi vif que le permettent tes jambes tremblantes. Tu t’en veux te planter Orion sur place de la sorte et cela ajoute à ton désarroi mais tu n’arrives plus à respirer et tu as vraiment besoin de t’éloigner d’ici.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 18:26
Il est vrai que le soleil hawaïen pouvait être redoutable sur sa peau blanche. Sur l’île, rare étaient les peaux diaphanes. Plus proche de l’équateur, plus proche du soleil. Je l’imaginais, petite Charlie bien blottie sur un parasol. Bien que cette image d’elle, seule à l’ombre, entouré de soleil sonnait comme une triste métaphore de sa situation.
charrion
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Mais non. Elle ne serait pas seule. Il y aurait au moins moi. Et puis grand-mère. Qui la harcèlerait certainement, armée d’un tube de crème solaire. C’était femme à la carrure impressionnante était la meilleure femme au monde. Un gros cœur débordant d’amour, dévouée à toute âme (ou peau t) en détresse. Et surtout une tête dure, d’une volonté inébranlable. Elle était têtue à un point que la rumeur courait qu’elle ne pourrait pas mourir tant qu’elle ne l’aurait pas décidé d’elle-même. Ce qui, honnêtement, ne m’étonnerait guère.
Les doigts plongés dans le crin rêche de Thrall, la créature dont je devais être le plus proche avec ma Persée, je songe à nouveau à la première fois que j’avais vu l’un de ses semblables. Sa mère. Dans la forêt amazonienne. Un mois après le décès d’Iseult. Je m’étais égaré seul dans mes songes, mais accompagné d’une Inoke discrète et protectrice. Dans ce qui pouvait se rapprocher d’une clairière, j’avais aperçu la sombrale. Elle avait vu à mon regard que je la voyais. Et m’avait agressé. Comportement bien étrange pour une créature de son espèce. Ce que je ne compris quand voyant son poulain, tout juste né et bien trop faible. Inoke avait neutralisée la jument, j’avais soigné le petit. Et depuis, ils ne m’avaient plus quittés. Jusqu’ici, à Hungcalf. Un doux sourire orne mes lèvres. Je m’étais occupé d’un bébé sombral pendant des années, et rechignais à rester trop longtemps avec des bébés humains. Un même temps, un bébé sombral, ça se débrouille bien mieux et bien plus vite qu’un petit humain. Ahka, la mère, nous rejoins. Moins gourmande que son fils, elle préfère s’intéresser à Charlie. Je n’avais pas vu l’étudiante s’approcher.
Si je ne compte que leur jeter un coup d’œil, mon regard se fige sur elles deux. Je fronce lentement les sourcils. Il y a… contact ? Elle la voit ? Charlie voit la sombrale ? Ça n’a pas le moindre sens. Je tente de chasser cette idée de ma tête. Non, ce n’est pas logique. La rouquine doit juste sonder l’enclos à apparemment vide pour elle. Mais non. Je vois le reflet de son visage clair dans l’œil noir de l’équidé. Et ses yeux océans sont bien fixés sur la jument. Je ne réalise qu’alors les sillons humides sur les joues de Charlie. Prénom qui reste bloqué dans ma gorge. Figé incapable de réagir, face à l’incompréhension, et face à ses émotions déchirantes. Dans quelques seconds semblants éternité, elle lève ses doigts fins vers le museau sombre, l’effleure et sursaute. Ahka aussi. Thrall tourne sa grosse tête vers sa mère, et son crin d’échappe de mes doigts. Comme Charlie qui s’élance dans les allées. Fuyant non pas la vision des sombrals, mais ce qu’elle signifiait.
Je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer. Il n’y a aucune raison justifiant que la jeune femme ne les voit. Aucune à ma connaissance. Et puis même… Une idée traverse brusquement mon crâne de piaf. Une idée terrifiante. Quelque chose de bien trop lourd pour les frêles épaules de la petite Charlie. Mais tout semble alors s’assembler avec logique. Son comportement plus terne en cours cette année, ses absences, les sombrals, et cette idée. Macabre. Déchirante. Merde… Je m’élance alors à la poursuite de l’étudiante. Je n’ai pas une grande distance à parcourir. Quelques pas, et je referme des doigts autour de son frêle poignet. Je m’arrête, interrompt sa course et la retourne vers moi. Son visage humide, dévasté je frappe avec violence. Je sens mes entrailles vibrer, et cette pointe d’adrénaline naitre à la base de mes lombaires. L’instinct de la fuite devant le danger. Ses larmes sont comme autant de lames de fond qui menacent l’intégrité de mon âme. Je tends une main tremblante vers cette figure bouleversée, comme vers une boule de fils barbelés près à m’arracher des bouts de peau. Des bouts de moi. Je l’effleure sans blessures, physique en tout cas. Grain doux de son épiderme, mouillé sous mes doigts. Mais une douleur brève, comme un craquement, laissant une trace glacée dans ma poitrine. Trop tard. Il fallait fuir avant.
Dans un soupire fragile, je tire Charlie contre moi, et referme mes bras autour de son corps. Avec fermeté. Prison bienveillante qui ne la laissera pas fuir. Pas seule. Pas maintenant. Alors elle n’a d’autre choix que de rester ici, contre moi. Même si c’est pour pleurer, hurler, frapper, ou s’effondrer. Je la retiendrai. De toute façon, c’est trop tard pour moi. Mes yeux embués se perdent sur le sol. Je passe un bras autour de sa taille, l’autre se place dans son dos, main chaude posée sur sa nuque glacée. Je ne bouge plus. Il n’y a plus rien à faire. Sauf la cajoler, dans l’attente qu’une accalmie. Je ne dis rien. Il n’y a rien à dire de toute façon. En tout cas rien d’autre que son prénom qui franchit enfin mes lèvres. Encore et encore, comme une litanie rassurante murmurée à son oreille.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 21:40
Tout est flou, Charlie, et tes yeux embués ne perçoivent qu’un enchevêtrement de couleurs alors que tu prends la fuite. Parce que c’est ce que tu as toujours fait de mieux, fuir. Les gens, les événements. Tes responsabilités. Ta culpabilité. Tes actes. Ta vie.
charrion
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La fuite te tends ses bras vicieux et, comme une idiote, tu y coures, Charlie. Ne sachant que faire d’autre. Tu manques de trébucher, t’emmêlant dans tes propres pas. Étau soudain qui se referme sur ton bras, poigne ferme qui te donnes envie de disparaître sous terre. « Va-t’en, laisse-moi. » Ta supplique informulée est bravée, il arrête ta course et te fais pivoter vers lui, l’Orion. Fermement. Incapable de soutenir son regard, et comme si cela l’empêchait de te voir réellement, tu presses les paupières. Même fermés, tes yeux ne parviennent pas à retenir tes larmes qui inondent tes joues d’une amertume iodée.
Ton souffle désordonné se bloque vivement quand tu sens la main d’Orion effleurer ta joue, remplacé par un gémissement silencieux de douleur coincé au fond de ta gorge. « Pitié… Va-t’en… » Encore une fois, il n’en fait rien, et dans une bourrasque tu te sens attirée contre lui. Autoritaire, encore une fois, il serre ton corps secoué de soubresauts et de sanglots contre le sien, massif, chaleureux. Un bras au creux de tes reins, l’autre le long de ton dos. Sa main chaude sur ta nuque raide tente de soutenir les tensions. Malgré les couches de vêtements, le chasseur peut sentir tes muscles tendus, crispés douloureusement dans un combat que tu tentes de gagner en vain. Visage enfoui contre son torse, tes larmes inondent son haut d’une culpabilité et d’une haine humide. Brûlante. Culpabilité envers ta famille, haine envers toi-même. Et tu suffoques, Charlie, en l’entendant murmurer ton prénom à ton oreille. Ta gorge serrée te fait souffrir à chaque fois que tu inspires une bouffée d’oxygène entre deux sanglots. Tu te consumes de l’intérieur et finalement, sans les bras d’Orion autour de toi, tu t’écroulerais sans doute.
Mais tu ne peux pas agir ainsi, Charlie. Tu ne peux pas t’appuyer sur lui de la sorte, égoïstement, alors que tu sais brièvement qu’il a souffert les maux du monde également. Qu’il les subit encore aujourd’hui. Et tu ne peux pas accepter sa gentillesse, pas alors que tu as du mal à te regarder dans le miroir parce que ton reflet n’est plus le tien, mais celui de Gabrielle. De ce qu’elle aurait pût être. De celle qu’elle aurait dût être. Tu essaies de te débattre contre Orion, une plainte sourde et douloureuse grondant du fond de ta poitrine pour passer difficilement la barrière de tes lèvres. « Lâche-moi… Orion… Lâche-moi ! » Il fait le sourd, l’Orion, alors que tu poses la paume de tes mains sur lui pour tenter de te défaire de son étreinte que tu estimes indigne et surtout non méritée. Il t’emprisonne et cela ne fait que décupler ta colère et ta honte envers ta propre personne.
Sans réfléchir, tu lèves le visage pour atteindre la première chose à ta portée : le cou du sorcier brun. Tu le mords, Charlie. Sans hésiter, avec force et jusqu’au sang. Jusqu’à ce qu’il, sous la surprise ou la douleur qu’importe, il desserre l’étau de ses bras. Le goût ferreux du sang se mêle à celui salé des larmes et tu recules d’un pas. « Arrête ça ! J’ai pas besoin de ta pitié ou de ta bienveillance ! » Incontrôlable, tu cries, Charlie, d’une voix rauque. Furie. Tu mens, Charlie, sans penser aux conséquences que cela peut avoir sur l’homme en face de toi. Trop obnubilée par ta faute, trop honteuse de te montrer si faible. Mais par malheur, tu croises son regard et tes pleurs redoublent. « Tu n’as pas le droit de faire ça… » Tes mots perdent de leur colère pour se teinter d’une touche de désespoir triste. « Tu n’as pas le droit d’être aussi… gentil. Je ne le mérite pas. Je ne mérite rien de tout ça. » A ces derniers mots ta main se plaque sur ta poitrine à l’endroit où repose le pendentif, puis désigne Orion lui-même. La tristesse fait tressauter tes lèvres que tu mords nerveusement. Tes mots tiennent un discours alors que ton corps entier hurle le contraire à travers chacun de tes gestes.
En reniflant doucement tu planques ton visage rougit entre tes mains tremblantes. Maintenant que tu t’es détachée d’Orion, tu meurs d’envie de revenir contre lui. Mais ta rage a déjà fait des dégâts irréparables et ajoute à la culpabilité déjà présente. Il doit être perdu, l’Orion, et tu t’en veux de lui faire subir ce genre de choses. Ça te donne la nausée et tu relèves la tête pour prendre une grande inspiration en plaquant tes cheveux en arrière. Il est la personne qui peut te comprendre le mieux et comme une idiote, tu le rejettes. « Je suis désolée, je ne voulais pas… » Tes excuses semblent fades et déchirent pourtant ton cœur. Mais il faut arrêter de faire l’enfant, Charlie, et commencer à assumer chacun de tes actes. « Je peux t’expliquer mais… mon comportement est inexcusable et si tu préfères que je m’en aille… alors je m’en irais. » Ta voix se meurt au fur et à mesure de tes mots pour ne devenir qu’un lourd murmure déjà débordant de regrets et tu es incapable de décrocher ton regard du sol où tes yeux rougissant ont trouvé refuge par peur d’affronter ceux de l’Orion. Et cette petite voix, qui tourne inlassablement dans ta tête, te répétant que tu as encore tout gâché, Charlie. Que tu n’es bonne qu’à blesser les gens. Ou les tuer.
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Re: (orion) and at last I see the light
Ven 30 Déc 2016 - 22:56
Cette violence me laisse sans voix. Une violence de sentiments incroyable, comme je n’en avais jamais vu. Et peut-être jamais ressenti. Ou en tout cas pas extériorisé de la sorte. Elle tremble sous les déferlantes de ses émotions. Suffoque, sanglote, et essaye de m’échapper. Ma mâchoire se contracte à l’instar de mes bras. Les bruits de ses sanglots me vrillent les tympans avec une puissance inouïe, malgré leur étouffement. Ma gorge me brûle, ma poitrine se creuse. Et pendant que le monde semble s’écrouler autour de nous, je pense ressentir ce que ma sœur avait dû vivre lors de mes semaines de deuil.
charrion
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Elle proteste, petite Charlie, comme un animal déchaîné. Je suis incapable de lui répondre, ma gorge se resserrant un peu plus à chaque instant. Elle se débat, encore. Puis une douleur aiguë se fait ressentir dans mon cou. Par réflexe, et sous le coup de la surprise, je la lâche et recule. Incrédule, je plaque une main sur ce fer blanc qui me brûle la peau. Je vois le sang sur les lèvres tremblantes de la rouquine, sans comprendre d’abord. Et en retirant ma main de mon cou, paume elle aussi vermeille, la douleur prend son sens. J’entends à peine ses cris, de colère, mais surtout de désespoir. Je les comprends néanmoins. Mais je ne bouge plus, ne parle plus. Laissant un filament de sang s’écouler lentement de ma plaie. Je regarde ses lèvres implorantes s’adresser à nouveau à moi. Leur sens m’infligeant bien plus de mal que les crocs ayant pénétrés ma peau. Je recule encore un peu vacillant sous l’impact de ses paroles. Je finis par détourner les yeux de son visage dévasté. Un picotement familier les envahie. Comme un vieil ami, dont je connais les habitudes par cœur. Un picotement, une chaleur, la paupière inférieur qui s’alourdie. Et puis un battement de cil, et une larme glisse de mon œil pour aller se dissimuler dans ma barbe. Encore un bout de mon âme à peine apaisée qui s’écorche à nouveau. Sur les barbelés érigés autour de celle de cette fille, à laquelle je semble vouloir absolument me lier. Comme une nécessité. Quitte à me blesser encore, et à heurter à ses boucliers.
Alors, quand elle reprend la parole, je l’écoute. Je reporte même mon regard humide vers elle. Dans un effort. Pas pour la regarder. Mais pour ne pas la regarder. Effort balayé par cette nécessité. Ce n’est pas un droit, ma gentillesse pour elle. Même plus un devoir. C’est un besoin. Sinon je serais parti. Comme elle venait de me le demander. Comme ma raison me le répète, encore et encore, à chaque secondes que je passe ici à écouter ses sanglots ou à regarder son triste visage. Mais je reste là, et j’écoute ses paroles implorantes. Elle n’a guère besoin de m’expliquer, pour ma compréhension. J’ai deviné. Mais il le faut pour elle. Je devine sans mal qu’elle n’a encore parlé à personne. Et par ma propre expérience, je savais qu’il fallait qu’elle parle. Que ce n’est qu’une fois sorti de mon propre mutisme, que j’avais trouvé un début de rédemption. Des semaines d’un mutisme mortifère sur lesquelles ma jeune sœur avait veillée. Dans mon malheur, j’avais eu de la chance. Je l’avais elle. Charlie n’avait pas cette chance. Elle n’avait plus de sœur.
Elle regarde le sol, petite Charlie. Jeune fille fautive, triste, désespérée. Elle me fend le cœur à coups de hache. Assez pour me tirer une seconde l’arme, que je ne remarque même pas. J’esquisse un pas lent en sa direction, hésitant. Rester ou fuir, si la question semble de plus se poser, c’est la réaction de la jeune femme que j’appréhende le plus. Ou bien la mienne, à la sienne. Comme si je ne tenais plus debout que par un mince fil, qui se romprait si elle me repoussait encore. Sensation horrible, dont la simple idée me fait vaciller. - Charlie… Un murmure rendu rauque par la contraction de ma gorge franchit mes lèvres. Je ne peux en dire plus pour l’instant. Un sanglot tenace coincé près de mes cordes vocal. Je lève une main pour la poser sur son crâne roux. Ce contact semble me redonner des forces. Assez de courage pour me rapprocher encore d’elle. Ma main glisse à nouveau dans sa nuque, laissant sa petite libre d’accueillir la mienne. Front appuyé contre sa chevelure, seule lumière flamboyante de cette soudaine obscurité, je ferme les yeux, à la recherche de mon propre calme.
- Parle-moi s’il te plait… Supplique tremblante. Je veux qu’elle se soulage, il est vrai. Mais cette formulation traduit bien autre chose aussi. Comme mon besoin de l’entendre s’adresser à moi, acceptant à nouveau ma présence à ses côtés. Comme cette envie qu’elle m’ouvre un peu son âme. La vibration de ma gorge me fait soudain prendre conscience des picotements aigus dans mon cou. Je retiens une grimace, et porte ma main libre contre la marque de ses dents. Une marque qui resta sans doute à jamais gravée dans mon épiderme. Ce qui était un moindre mal en comparaison à celle qui voulait obstinément s’ancrer dans mon âme.
- InvitéInvité
Re: (orion) and at last I see the light
Sam 31 Déc 2016 - 12:47
Etre incapable de savoir comment va réagir Orion est d’un suspense insoutenable. Mais quoi de plus normal, tu le connais à peine. Et cette constatation s’impose à toi comme une claque violente. Toi, Charlie la fougueuse et l’indépendante, tu te retrouves à pleurer toutes les larmes de ton corps devant un quasi-inconnu sous prétexte que… Que tu te sens bien avec lui, que tu aimes sa présence, et que tu as passé une nuit dans ses bras. Cela ne te ressemble guère, mais impossible de faire autrement. Ce n’est plus toi qui décide de quoi que ce soit.
charrion
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Du revers de la manche, tu essuies tes lèvres tremblantes pour effacer le sang du professeur que tu as fait couler dans un excès de rage qui lui non plus, ne te ressemble pas. Mais le goût ferreux est toujours là au fond de ta gorge et ne fait qu’accentuer ta nausée. Soutenir son regard, son jugement, est si insupportable que tu fixes le sol obstinément. Ne pouvant te résoudre à affronter sa déception, ni son dégoût. Pour qui est-ce que tu es en train de passer, Charlie ? Une adolescente immature qui a voulu jouer à la femme il y a quelques temps mais qui est dans l’incapacité d’agir comme telle lorsqu’il le faut vraiment. C’est la première fois que tu te soucies autant du regard et de l’opinion de quelqu’un sur toi et il faut que ça tombe sur lui, l’Orion scintillant dans les ténèbres.
Tu attends qu’il confirme tes dernières paroles, par pure et simple logique, qu’il te dise de t’en aller. Que tu as dépassé les limites et que ce qui s’est passé la dernière fois ne te donnes en aucun cas le droit d’agir ainsi avec lui. Il aurait raison, même si ce serait dur à entendre. Tu te prépares aussi bien que possible, à la va vite, tente d’accumuler les briques à nouveau autour de toi pour ne plus rien laisser paraître mais tout s’écroule comme sous une tempête. L’ouragan de tes larmes. L’orage dans ton cœur. Quand il murmure ton prénom d’une voix douloureuse, tu fermes les paupières avec force, te maudissant de rendre cet homme merveilleux aussi mal à cause de tes…. Caprices. De nouveau, sa main sur toi, d’abord sur tes cheveux puis encore une fois qui vient soutenir ta nuque.
« Parle-moi s’il te plait… » Il aurait pû te repousser, mais il ne le fait pas. Et cela te tire un faible gémissement à la fois soulagé, douloureux à cause de ta gorge crispée. Si tu recules le visage, c’est seulement pour prendre celui d’Orion entre tes mains et te hisser sur la pointe des pieds pour déposer tes lèvres sur sa joue. Tu l’as repoussé une fois, une fois de trop. Tu ne comptes bien jamais recommencer. En te raclant la gorge, tes yeux glissent sur la morsure que tu lui as infligée et ton visage se crispe sous la culpabilité. Une main quitte son visage pour attraper un mouchoir dans ton sac et tu viens l’y appliquer sur les marques ensanglantées aussi délicatement que le permettent tes doigts tremblants. Tout comme ta voix. « J-je suis tellement désolée… » Si les mots ne servent guère à panser ce genre de blessure, c’est actuellement tout ce que tu peux offrir péniblement.
Baissant à nouveau les yeux, ta main libre vient chercher celle du professeur. S’y blottie maladroitement, entrelaçant ses doigts aux siens. Comme si ce simple contact, cette prise pouvait t’empêcher te t’écrouler devant lui. « Quand mes parents sont morts dans l’accident de voiture lorsque j’étais à Poudlard, ma jumelle Gabrielle a fini à l’hôpital… » Jusque-là, rien de bien nouveau, ni le plus douloureux, car c’est ce qui est inscrit dans ton dossier scolaire après tout. Mais tu fermes les yeux en serrant la main d’Orion sans même t’en rendre compte, voix basse lorsque tu reprends, presque un murmure. Honteux. Coupable. « Depuis le début de l’été dernier… Les médecins n’arrêtaient pas de me dire qu’il fallait la laisser partir. Que même si elle revenait à elle, plus de dix ans dans le coma auraient fait bien trop de dégâts et qu’elle ne retrouverait jamais une vie normale. J’ai refusé, je ne pouvais pas faire ça. Je ne pouvais pas la tuer une seconde fois… » Les mots se bloquent dans ta gorge, Charlie, comme ton cœur qui semble se déchirer au creux de ta poitrine. « Mais je l’ai fait… En novembre… Quand j’ai manqué quelques cours en prétendant que j’étais malade je… je suis allée à l’hôpital et j’ai signé les papiers pour… pour que tout s’arrête. Alors ils ont débranché les appareils qui la maintenaient en survie et… Et elle est partie pour de bon, et j’ai pas été capable de lui dire au revoir, j’ai juste écouté son silence… et j’ai pas été capable de… » Les tremblements incessants de ton corps t’empêche momentanément de continuer et à nouveau, il te semble que tu manques d’air.
Regard toujours obstinément fixé sur le sol, tu portes la main d’Orion que tu serres toujours à ton visage pour y poser tes lèvres, inspirer l’odeur de sa peau fébrilement. Pour te donner un peu de courage, quelque chose de bien à quoi te raccrocher. « C’est de ma faute… » Souffle déchirant d’une voix éteinte, méconnaissable. « Tout est de ma faute… Si je n’avais pas insisté pour qu’ils viennent me chercher ils n’auraient jamais eu cet accident… C’est mon caprice qui les as… C’est moi qui les aient tués. » Idée tenace, culpabilité marquée au fer rouge dans ton cœur. Qui te fais faire des cauchemars chaque nuit, qui t’empêche de te regarder trop longtemps dans un miroir. Qui te persuade que tu n’as aucun droit d’être heureuse, que prétendre au bonheur revient à bafouer leurs mémoires. Dans un effort surhumain, bien que n’étant aucunement prête à affronter le jugement d’Orion, tu relèves vers lui un regard rougit et égaré. « Je suis désolée… » Encore des excuses, que tu ne peux retenir. « Tu n’as pas à écouter mes états d’âmes, ce n’est pas ton rôle… » Mais quel rôle, Charlie ? Tu te poses toi-même la question qui fait froncer tes sourcils. Cela fait déjà un moment que tu ne le considère plus seulement comme un simple professeur, mais la perspective qu’il fasse de même avec ton statut d’étudiante est si belle, si merveilleuse, que ton esprit te martèle encore une fois que tu n’y a pas droit de l'espérer. Pas après ce que tu as infligé aux personnes que tu aimais le plus au monde. Les seules que tu aies jamais vraiment aimé.
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Re: (orion) and at last I see the light
Sam 31 Déc 2016 - 16:31
Nos soufflent sifflants et éraillés, emplissent l’espace. Le monde s’est comme tut autour de nous. Dans l’attente d’un verdict. Qu’elle seule peut rendre. Nous sommes à un croisement de chemins, et c’est à elle de décider si nous prendrons la même direction. Ou nous séparerons ici. Dans le silence sinistre de cette carrière.
charrion
it's like the sky is new and it's warm and real and bright. All at once everything looks different now that I see you.
Je lui montre encore, dans se semblant d’étreinte, que je l’accepte, frêle jeune fille ou flamboyante guerrière. Je l’avais toujours acceptée. Aujourd’hui plus qu’avant peut-être. Je lui avais déverrouillé une part de moi. A elle uniquement. Alors maintenant qu’elle était entrée dans ma vie je n’allais pas l’en repousser. C’était son choix maintenant. Entrouvrir une porte, ou me laisser sur le seuil. Et c’est avec une certaine terreur que j’attends sa décision. Si j’ignore où nous mènera son acceptation, si cette inconnue m’angoisse au fond de moi, l’autre option n’est que plus terrifiante encore. Parce que si elle me laisse là, je n’aurais sans doute pas la force d’aller à nouveau la chercher. Sauvage Charlie en fuite avec une partie de moi. Celle qui manquerait à mes forces.
En proie à ces peurs, je sursaute quand elle s’écarte de moi, prêt à voir notre petit univers à peine tangible volé en éclat. Mais elle reste là, et en tremblant, elle vient déposer un baiser sur ma joue râpeuse. Baiser et point de départ d’une chaleur qui se répand lentement dans mon corps gelé par les doutes. Envahi par cette nouvelle chaleur, et un soulagement intense, je me retiens de la prendre à nouveau dans mes bras. La tension est encore visible sur le visage de la jeune femme. Comme si elle avait des confessions bien trop lourdes à me faire. Pour elle comme pour moi. Alors j’attends. J’attends qu’elle éponge le sang dans mon cou, et surtout, qu’elle desserre les lèvres. Ses premières paroles sont pour la blessure physique qu’elle m’a infligée. - On s’en fiche de ça… Je murmure, sans trop y faire attention, mais avec une sincérité totale. L’humain ne se différencie guère de l’animal en période de trouble. Et je n’avais jamais tenu rigueur à qui que ce soit, humain, animal ou créature, de m’avoir blessé dans la peur.
Sa petite main vient trouver refuge dans la mienne, qui lui offre sans condition. Comme mon écoute et mon soutien, quand elle commence à parler. D’une voix si faible que je dois me pencher vers elle pour l’entendre. Et je l’écoute, confesser ce qui déchire son cœur, sans un mot. Je n’ai que mes oreilles et mes mains à lui offrir. Je n’ai aucun mot. De toute façon, je les sais inutiles dans le deuil. Il n’y a que les nôtres qui ont de l’importance dans ces moments. Ce sont eux les seuls qui nous blâment à nous en autodétruire, et ce sont eux les seuls à avoir la clé de notre propre rédemption. Peu importe si les autres, les spectateurs du malheur ont raison. 0 travers leurs lèvres, rien à de sens. Jusqu’à ce que ces dires franchissent les nôtres. Alors j’écoute les faits, et le terrible jugement qu’elle fait à sa personne. Contre lequel mes mots ne peuvent aller.
Elle cesse de parler, petite Charlie, ayant dit l’essentiel. Moi, je soupire, lentement, presque imperceptiblement. Pauvre enfant. On dit que le deuil pouce à vieillir prématurément. Je suis sur du contraire. Je suis persuadé qu’il nous fige dans un univers parallèle, où le temps n’a plus court sur nos personnes. Jusqu’à ce que deuil soit fait. Elle relève des yeux rougis de larme vers moi, s’excuse encore. Pour toute réponse, je me penche vers elle, déposant un baiser sur son front brûlant. - Je prends le rôle qu’il me convient de prendre Charlie. Je e suis pas resté que pour elle. Je suis resté pour moi aussi.
Plongé dans mes songes encore quelques secondes, je prends finalement une décision. Autant que les heures les plus sombres de ma vie servent à quelques choses. A quelque chose d’autre qu’à me tirer encore des larmes, les soirs les plus durs. - Viens avec moi. Sans déloger ma main de la sienne, je la tire doucement à ma suite. Nous marchons un peu, sans un mot, dans les allées, et finalement, je nous fais entrer dans un peu abris, où s’entrepose du matériel d’entretien, que quelques pavés de foin compressé. Je m’assois sur l’un, faisant s’asseoir la rouquine à mes côtés. Nos jambes ont bien besoin de ça. Je soupire, et passe fébrilement ma main libre contre ma barbe, les yeux fixé sur un seau renversé. A mon tour de me confesser. - Iseult, ma femme, a toujours voulu enseigner. C’était une utopiste. Elle voulait faire rentrer dans le crâne des jeunes générations des idées humanistes, d’amour et de paix. Moi, je n’ai jamais voulu me sédentariser. Jamais. Alors elle s’est dit qu’elle ferait ça plus tard. Que de toute façon, elle était très bien là, à parcourir le monde avec moi. Elle s’est dit ça tous les ans. Jusqu’à ce qu’elle tombe malade. Et que l’on découvre que son propre corps avait décidé de s’autodétruire, et avait déjà bien entamé son œuvre. Il fallait la soigner. Mais elle n’a jamais voulu. Elle ne voulait pas me laisser seul. Alors on est resté ensemble, pendant que son corps lâchait chaque jour un peu plus. Ça n’a pas duré très longtemps mais… j’ai l’impression que cela a duré toute une vie. Et je périclitais autant qu’elle. Incapable de vivre sans elle. C’était pire chaque jour… Iseult a fini par s’empoisonner pour mettre fin à tout ça. Pour arrêter sa douleur. Et la mienne.… Je me tais un instant. Un vieil ami venait de repasser. J’essuyai mes yeux d’un revers de main. Je tourne enfin vers Charlie. Aussi accablant soit ce récit, ce n’était pas le plus important. Ni le pire. Il servait surtout de mise en contexte à la conclusion macabre qui s’en suivit. D’une voix faible, je repris : - Tout ça pour dire Charlie… J’ai privé Iseult de son rêve, je l’ai condamné, et je l’ai tué. J’en ai été persuadé pendant bien longtemps avant de comprendre…
Je m’interromps, et me secoue. Nous ne sommes pas là pour moi. Je me déplace un peu, pour faire face à Charlie. J’ancre mon regard dans le sien avec intensité. - Je ne vais pas te dire quoi penser Charlie, ça ne servirait strictement à rien, je le sais très bien. Mais… quand la mort frappe des gens qui nous sont aussi proches, peu importe la façon, nous trouverons toujours une bonne raison de nous rendre responsables. Parce que… parce que c’est toujours moins douloureux que de se dire qu’ils sont morts à cause des…. statistiques. Il faut que ça tombe sur quelqu’un, c’est tombé sur eux. Et c’est d’une injustice totale.
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Re: (orion) and at last I see the light
Sam 31 Déc 2016 - 18:02
L’attente, si elle n’est pas spécialement longue, te semble durer l’éternité. Le monde s’arrête de tourner, univers en suspend autour de vous, lui-même en proie à l’expectation. Et tout semble se remettre en mouvement quand les lèvres d’Orion viennent flatter ton front, sa barbe effleurant délicieusement ta peau. Te tirant un soupir fatigué.
charrion
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Alors quand le chasseur t’entraîne doucement avec lui, à l’aide de ta main toujours nouée avec la sienne, tu n’as ni la force, ni le courage, et encore moins l’envie de protester. Dans votre silence mutuel, tu suis les pas du professeur en te focalisant uniquement sur la chaleur de ses doigts jusqu’au local contenant du matériel et d’autres choses sur lesquelles ton regard glisse sans trouver point d’accroche. Il installe sa masse sur une botte de foin et tu l’imites, sans lâcher sa main. Jamais.
Heureusement, tes larmes se sont calmées, ton souffle aussi, mais tu trembles toujours autant. La présence d’Orion est un véritable catalyseur de tes émotions chaotiques et il a le don de te calmer comme personne d’autre n’en est capable. Levant les yeux vers lui, tu détailles son visage tendu dans les moindres détails. Nerveux, il frotte sa barbe de la main que tu n’as pas réquisitionné.
A son tour de parler, de te raconter ce que tu ne connaissais qu’en surface. Ecoutant ses mots dans un silence respectueux, la main qui tient la sienne exerce une petite caresse du pouce sur sa peau. Geste infime d’un réconfort que tu voudrais plus présent. Mais ce n’est pas le moment. Quand il essuie ses yeux, ton cœur se serre douloureusement devant la détresse de cet homme dont tu aimes tant le rire. Tu sais combien il est facile de faire semblant devant le plus grand nombre, de tout planquer quelque part au fond de soi jusqu’à ce que la solitude vienne. Qu’il se montre ainsi face à toi, un peu comme tu viens de le faire te touche plus que de raison et te donne envie de le prendre dans tes bras avec force. Mais encore une fois, ce n’est pas le moment.
Il se décale un peu pour venir plonger dans tes yeux, t’hypnotisant des siens comme jamais, sans doute sans même s’en rendre compte. Il te parle à nouveau, tentes de… te rassurer ? Tu ne sais pas trop, tes yeux te brûlent d’avoir tant pleuré d’un coup et il en va de même pour ton esprit, embrouillé. Peut-être est-il surtout encore trop tôt pour mettre ces évènements sur le compte de l’injustice. Tu aurais pu, si Gabrielle avait aussi trouvé la mort dans la voiture il y a onze ans. Tu aurais eu une décennie pour faire ton deuil correctement. Mais ce n’est pas le cas, ce n’est pas ce qui est arrivé. « Je ne sais pas… » Exactement, tu ne sais pas. Tu ne sais rien, Charlie. Tu te sens totalement perdue tant par tes émotions, et désormais celles d’Orion qui étrangement, te sont presque plus douloureuses que les tiennes. Tu détestes le voir ainsi et te sentir incapable de faire quoi que ce soit pour lui.
Ta main libre se tends vers le visage du chasseur, venant passer le revers des doigts sur ses joues humides avec une douceur infinie. Alors qu’il s’est déplacé, tu fais de même mais uniquement pour redresser ton dos courbé et venir poser ton front contre celui d’Orion. Main toujours sur sa joue, l’autre toujours dans la sienne, tes yeux accrochent ses iris sombres. Sans mots, parce que tu ne sais guère lesquels formuler dans une situation inédite et dérangeante, tu essaies de lui montrer… De lui montrer quoi, Charlie ? Que tu es reconnaissante de ses mots, de sa présence ? Que tu aimerais aider à son apaisement autant que possible mais que tu ne sais pas comment t’y prendre ? Que tu voudrais caresser son âme du bout des doigts pour la réparer ? Tout ça, Charlie, et encore tellement plus de choses que tu n’arrives pas toi-même à identifier.
Un soupir s’échappe de tes lèvres pour venir mourir sur celles du chasseur, tes doigts caressant inlassablement sa joue, s’égarant parfois dans sa barbe. Tu sais que les excuses et les remerciements sont inutiles, superflus, pourtant ce sont les seuls mots qui te viennent à l’esprit quand tu cherches quoi répondre. « Iseult a l’air merveilleuse, et je suis certaine que son véritable rêve c’est toi. Elle l’a vécu jusqu’au bout. » Tu ne sais pas pourquoi ce sont ces mots qui sont sortis de ta bouche, ne pouvant te résoudre à parler au passé comme tu ne parles jamais de Gabrielle à ce temps. Chastement, tu accompagnes tes mots d’une brève pression de tes lèvres sur celle d’Orion avant de reculer légèrement, respectueusement.
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Re: (orion) and at last I see the light
Sam 31 Déc 2016 - 19:40
Je sais que mes mots ne sont ni réconfortants, ni faciles à entendre. Mais Charlie a sans doute déjà eu son lot de « mais non ce n’est pas ta faute ». Inutile de le dire à quelqu’un qui le croit dur comme fer. Autant lui expliquer pourquoi. Et quand elle sera prête à accepter la cruauté du hasard, elle se pardonnera toute seule. Personne d’autre n’avait le pouvoir de l’absoudre.
charrion
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« Je ne sais pas… » Bien sûr que non. Je ne m’attends pas à ce qu’un changement instantané s’opère en elle. Alors je lui adresse juste un sourire. Un peu faible. Mais je ne peux faire guère plus. Déjà écrasé par la violence des émotions de Charlie, une telle évocation de ma femme n’a fait que me démonter un peu plus. Les souvenirs envahissent mon esprit, floutent mon regard, et arrachent mon attention de la rouquine. Des images de ma vie d’avant avec elle, hérissent des piques chauffés à blancs autour de mon cœur. Ce ne sont pas les tristes qui font le plus mal. Ce sont ses rires et ses sourires, le manque le plus pesant. Et son regard éternellement narquois. Elle me manque. Tous les jours. Maintenant un peu plus. Elle nous aurait secoué les puces, à Charlie et moi. Parce que ça ne sert à rien de vivre si c’est pour pleurer.
La main de Charlie me fait sursauter. Mais je l’accueille avec un nouveau sourire un peu hésitant. Comme la nouvelle proximité qu’elle installe entre nous, que je reçois avec gratitude. Sa chaleur m’est nécessaire, pour me tirer du chagrin trop vivace qui commençait à m’envahir. Sa main contre ma joue chasse les brumes de mon esprit. Bien égoïstement, je me laisse cajoler un peu. Ce n’est guère mon genre. Mais j’en ai besoin. Une présence qui apaise une absence. Celle abyssale d’Iseult. C’est un cadeau des dieux. Un cadeau bien mystérieux. Je ne sais pas pourquoi cette fille m’apaise. Ni pourquoi elle m’attire autant. Comme un papillon vers un brasier. Comme cette nuit que nous avions passés ensemble. Je plonge mes yeux dans son regard où contrastent encore le rouge de sa détresse et le bleu de ses iris. J’essaie d’y trouver une réponse. Une lueur, un signe. Quelque chose.
« Iseult a l’air merveilleuse, et je suis certaine que son véritable rêve c’est toi. Elle l’a vécu jusqu’au bout. » Ses mots me coupent le souffle. Trop perturbé pour réagir au baiser de Charlie, ou même pour penser à fermer les yeux, je garde le regard fixé sur elle. Mes lèvres s’étirent douloureusement, et je me détourne de la jeune femme, tentant de dissimuler un sanglot derrière une main portée à ma bouche. Mon autre main se libère de l’emprise de Charlie, et se joins à sa compagne pour dissimuler mon visage. Mes émotions s’entrechoquent avec force, mêlant déchirement, soulagement, tristesse, et une pointe étrange et impromptue d’amusement. Je ploie sous la violence de ce cruel mélange. Je tremble, mais ne pleure pas. Plus. Mes doigts écrasent les quelques larmes évadées, profitant du sanglot. Puis glissent à l’arrière de mon crâne, que je masse un instant.
On est bon pour une bonne migraine. Cette pensée d’une incroyable trivialité me surprend moi-même et m’arrache un nouveau sourire. Presque un rire. Je me redresse, le visage adoucit. Les paroles de Charlie fendue l’âme, mais elles l’avaient restauré un petit peu en même temps. Comme une amputation salvatrice. Je lui fais à nouveau face, sourire attendrit toujours présent. Je tends mes mains pour attraper son petit visage, bouée de sauvetage dans notre monde encore secoué. Je m’approche d’elle et suspens mon geste. Yeux, plissés, je la détaille à nouveau. - Qui es-tu jeune fille ? Une question franchit ma lèvres. Une interrogation légère. Presque chantante. Qui n’a pourtant aucun sens pour la rouquine, loin de mes cogitations internes. Comme si c’était le seul moyen d’obtenir une réponse convenable, mes lèvres attrapent les siennes avec douceur. Un baiser qui s’accentue quand mes doigts glissent dans sa chevelure flamme. Mes pensées s’embrouillent à nouveau. Mais dans un brouillard plus agréable cette fois. Et je laisse le bout de ma langue goûter à ses lèvres rendues amères par ses larmes. Je reprends de forces contre cette bouche rose. Devenue nouvelle source de mon énergie. Une dernière caresse de mes lippes sur les siennes et je recule.
Plus calme, ma raison reprend un peu le dessus. Enfin « raison ». Ma « raison » à moi, peu raisonnable en tout cas. Celle qui fait taire l’autre. Celle qui me dit de rester ici au lieu de fuir. Celle qui me laisse et même me pousse à embrasser cette ensorceleuse étudiante. Et celle qui me dit qu’il faudrait peut-être alléger son cœur et le mien, en éclaircissant ce climat sombre pesant au-dessus de nos tête. Comment ? Avec l’une des spécialités de la belle Charlie. De ma belle Charlie. Une pointe de provocation. - Tu sais, je pense qu’il serait raisonnable d’éviter les effusions de sang à chacune de nos rencontres. Je détache une main de sa chevelure pour la poser sur ma blessure d’un air las, trahit par une touche m’amusement dans le regard.
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Re: (orion) and at last I see the light
Sam 31 Déc 2016 - 21:14
Parler d’Iseult n’était sans doute pas la meilleure chose à faire, Charlie, mais les mots t’ont échappé. Tu ne connais pas cette femme mais tu penses sincèrement qu’elle devait être des plus fantastiques pour ainsi avoir sa place dans le cœur du professeur. Alors même sans l’avoir jamais rencontrée, tu éprouves une tendre sympathie à son égard, et même du chagrin à ce qu’elle ne soit plus aux côtés d’Orion.
charrion
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Même si sa présence signifierait ton absence en ce jour, dans l’esprit du sorcier. La pensée que tu as eu la veille de l’enterrement de Gabrielle te reviens en mémoire : si c’était faisable tu donnerais ta vie pour eux. Pour que tes parents puissent vieillir ensemble. Pour que ta jumelle puisse avoir un avenir radieux. Et maintenant pour que cette inconnue qui serre ton cœur, Iseult, puisse toujours se refléter dans le regard sombre de l’homme de sa vie. Ce serait un moindre sacrifice, que d’offrir ta personne contre toutes celles-ci. Mais c’est impossible, et tu te sens impuissante, coupable de vivre alors qu’ils ne le peuvent plus.
Et tes mots heurtent Orion, bien que tu t’en doutais, mais d’une façon qui fait encore plus flancher ton cœur au bord du gouffre. Il se détourne dans un sanglot qui se répercute dans ta poitrine comme des milliers de lames acérées. Son visage dur trouve refuge derrière ses mains et tu peux seulement voir son dos qui tressaute, pris de tremblements. L’air te manque et tu te maudis, Charlie, d’avoir sans doute fait la gaffe du siècle. Tu trembles en retour, à son image, soudainement au bord de la panique.
Mais tu n’as pas le temps de chercher de nouvelles excuses que déjà, son visage réapparaît, accompagné d’un semblant de rire qui te perturbe encore plus. Tu le pensais en colère, que tu aies dépassé clairement les limites. Mais non, et cela te trouble au plus haut point, autant que cela te soulage. Il t’offre un sourire tendre, attrapant ton visage entre ses mains comme il sait si bien le faire. Sous son regard observateur, profond, rougit par les quelques larmes qu’il a laissé s’échapper, tu fonds. Tu fonds, Charlie, et fronce les sourcils à sa question. Tu n’as pour l’instant aucune réponse à donner, puisque tu ne la comprends pas totalement. Mais tes pensées n’ont guère le temps nécessaire pour trouver une parade que le chasseur scelle tes lèvres des siennes.
Baiser salvateur. Rédempteur. Baiser auquel tu as rêvé pendant toutes les vacances sans oser te l’avouer. Que tu as espéré depuis le début de la journée sans avoir l’audace d’y croire. Mais il est là, l’Orion, s’emparant de tes lèvres, de toute façon offertes sans résistance. Une de tes mains s’accroche à son haut, doigts crochetés au tissu, alors que tu lui rends son baiser en y mettant toute ta tendresse. Il t’embrasse malgré les choses horribles que tu as pût dire, il t’embrasse en dépit de la violence dont tu as fait preuve. Il t’embrasse malgré son chagrin, peut-être même à cause de ce chagrin.
Quand il s’éloigne doucement, et que vous partagez encore un regard intense, ta main se détache de son haut pour venir effleurer ses lèvres brièvement. Comme si tu avais du mal à les laisser partir. « Tu sais, je pense qu’il serait raisonnable d’éviter les effusions de sang à chacune de nos rencontres. » A sa mimique lasse, main sur la morsure sévère que tu lui a offerte sans consentement de sa part, tu fais mine de t’offusquer. « Tu peux parler, professeur ! Entre ma lèvre enflée et la morsure au cou que tu m’as laissée j’ai eu droit à des remarques pendant deux semaines ! A chaque fois que j’enlevais mon écharpe tout le monde me tannait pour savoir qui avait failli me dévorer vivante ! » Tu te souviens encore du regard équivoque de ton meilleur ami à peine deux jours après la nuit passée dans le lit de l’hawaïen et tu te lèves sans pouvoir cacher ton sourire. Tu attrapes le seau retourné qui traîne non loin et l’emmène à vos pieds. En quelques gestes, tu sors ta baguette pour remplir le seau d’un aguamenti et écarte les jambes d’Orion. Un nouveau mouchoir pris dans ton sac puis trempé généreusement dans le seau rempli d’eau et, toujours debout, tu te places entre les jambes du sorcier. « J’ai dut inventer l’histoire incongru d’un amant secret et d’un dîner au coin du feu qui a dérapé, tu te rends compte ? Quelle idée ! » L’air toujours faussement outré, tu prends le menton du chasseur de ta main libre pour lui faire tourner la tête avec une certaine autorité pour nettoyer le sang de la morsure. « Evidemment mon petit copain m’a largué après ça… Enfin, le petit copain qu’une jeune fille aussi parfaite que moi est censé avoir. » Tu ris tendrement en terminant d’essuyer le sang qui commençait à sécher et tourne à nouveau le visage d’Orion, vers toi cette fois.
Tu mourrais pour pouvoir passer des heures à contempler son visage, pour t’enfoncer éternellement dans son regard sombre et pourtant si lumineux. Soupirant légèrement, tu peines à réaliser que ton cœur est redevenu si calme après avoir été si chaotique quelques instants auparavant. Le mouchoir disparait dans ta poche et tes mains passent distraitement dans les cheveux d’ébène sans que tu ne parviennes à te détacher de ses yeux. Il te semble avoir une petite réponse à lui offrir, en fin de compte. Doucement, tu te penches vers l’Orion pour effleurer ses lèvres des siennes. Un nouveau soupir et sans l’embrasser malgré la proximité de ses lippes tentatrices, tu murmures, Charlie, comme si c’était la chose la plus évidente du monde. « Je m’appelle Charlene. Et je serais celle que tu voudras que je sois, Orion… » Etudiante, amie, confidente… Quel que soit le rôle que le brun souhaitera que tu endosses dans son existence, tu le feras, Charlie. Pour savourer le privilège inestimable de compter dans sa vie.
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Re: (orion) and at last I see the light
Sam 31 Déc 2016 - 22:32
Il semble que j’ai vu juste. La réaction de Charlie ne se fait guère attendre. Son ton se raffermit immédiatement, dans une élocution claire et presque cinglante. Elle est largement maitresse de ce genre de jeu, la flamboyante étudiante. Je sais que je ne fais guère le poids contre elle, mais je prends un malin plaisir à l’alimenter.
charrion
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J’hausse des épaules et des sourcils innocents. Je n’y étais pour rien du tout. Toujours parfaitement mesuré et raisonnable. Elle a repris de sa superbe, l’étudiante. Autoritaire. Je l’imagine bien chaussée d’une paire de cuissarde en cuir, corsetée. Il y a de la maitresse dominatrice qui sommeille en elle. Moi je ris, la laisse déblatérer et entreprenant de nettoyer la blessure qu’elle m’a infligé quelques minutes plus tôt. Etranges ces écoulements de sangs en sa présence. Etranges ses soins que l’on se prodigue, l’un à l’autre, physiques ou émotionnels. Etrange cette complémentarité naturelle entre l’étudiante inflammable, et le professeur nonchalant. Etrangeté qui illumine autant mon visage que les simagrées de la rouquine. Ma maîtresse qui termine de gommer le rouge dans mon cou. Oui, elle est au moins ça non ? Cette splendide et langoureuse jeune femme dont je peux posséder les lèvres si je le désir. Et le corps ? Je ne sais pas si cette sulfureuse expérience peut être réitérer. Mais ça ne me déplairait clairement pas.
- Petit ami hein… J’arque un sourcil qui se veut suspicieux. Il est vrai que j’ignore les parts les plus… triviales de sa vie, je le réalise alors. Je ne sais pas ce qu’elle aime, à part les pizzas à l’ananas, le whisky et le regret. Et le violet. Je ne sais pas qui sont ses amis, ce qu’elle fait de son temps libre excepté le quidditch. Je ne connais pas sa date de naissance. Je ne sais pas ce qu’elle mange le matin, où elle aime réviser, ce qu’elle fait avant de dormir, et ses habitudes les plus simples. Alors que je connais les côtés les plus sombres de son existence. Ceux qui sont tus aux autres. Autres qui connaissent le reste
Je ferme brièvement les yeux au contact des doigts de Charlie dans mes cheveux. Encore sa douceur qui m’apaise. Je suis sûr qu’elle m’apaiserait même sans les événements récents. Que son regard au détour d’un couloir en ferait de même. C’était son pouvoir à elle. Je passe mes mains autour de ses hanches, levant les yeux vers elle. C’était, c’est et restera sans doute l’une des choses que j’aime à avoir à faire. Lever les yeux vers une femme splendide, surtout quand elle se penche sur moi pour un baiser. Baiser qui n’arrive cependant pas. De nouveaux mots franchissent ses lèvres tentatrices. Des mots qui vrillent et réchauffent l’âme. Pas uniquement mon âme. Mon cœur aussi. Qui loupe un battement. J’expire doucement, mon souffle se mêlant à celui de la rouquine. Dans un geste pour me lever, je saisis ses lèvres des miennes. Mes bras l’entoure, comme plutôt, avec autant de force, bien que je sache que cette voix elle ne va pas s’enfuir. J’ai juste besoin de la sentir contre moi. Sans qu’elle ne tremble. En tout cas, pas de tristesse. Je détache mes lèvres de siennes, uniquement. Je la garde fermement contre moi. - Je ne veux plus que tu sois celle qui s’enfuit. Reste. Toujours. Même si c’est pour me hurler dessus, ou me frapper. Je t’assure que ça me fera moins de mal.
Je l’embrasse à nouveau, sans lui laisser le temps de parler. De protester surtout. Je lui retire ce droit. Comme je lui dis ce que je « veux » d’elle. Comme un ordre. Possessif et égoïste. Comme à charge de revanche, mes dents viennent mordiller ses lèvres. J’interromps à nouveau ce baiser dans un rire. Mes pensées précédentes me reviennent en tête. Je relâche mon étreinte, attrapant ses petites mains dans mes grosses paluches. Mes yeux toujours ancrer dans les siens, je reprends : - Je veux en savoir plus sur toi. Tout en fait. Même les trucs les plus insignifiants. Ce que tu aimes et ce que tu détestes. Tu peux faire ça pour moi, petite Charlie ? Une question à la suite d’un ordre. Parce que je peux vouloir n’importe quoi, ça ne dépendra toujours que de ce qu’elle veut bien me donner. Et… je ne peux pas lui dire que je veux qu’elle soit, tout simplement et dans toute l’immensité que cela représente, à moi.
- InvitéInvité
Re: (orion) and at last I see the light
Sam 31 Déc 2016 - 23:33
Tu n’as jamais été douée avec les sentiments, Charlie, quels qu’ils soient. En tout cas les tiens. Ni pour dire au revoir à la dépouille de ta sœur, ni pour te montrer réellement affective envers quelqu’un. Alors encore mois pour avouer au professeur que tu souhaiterais être tout ce qu’il désirera.
charrion
it's like the sky is new and it's warm and real and bright. All at once everything looks different now that I see you.
Pourtant tu essayes, à demi-mots, contre ses lèvres en mêlant son souffle au sien et sans décrocher de son regard intense. Tu essaies de donner un peu de toi sans que cela ne paraisse excessif ou déplacé, alors que tu es prête à t’offrir tout entière. Cœur et corps, sans hésitation. Petit à petit, l’ambiance redevient calme, sereine… Complice. Chaleureuse. Autant que les mains d’Orion sur tes hanches qui te font sourire tendrement. Il a su gérer un ouragan en toi alors que tu n’y étais jamais parvenue. Tout comme il est capable de réveiller la tempête au creux de tes reins et de ton cœur d’un seul regard. Il va te rendre folle, si ce n’est pas déjà le cas.
Quand il se lève en capturant tes lèvres à nouveau, tu retrouves la sensation divine de ses bras puissants autour de toi. Frémissante, tu te blottie contre lui comme dans un réflexe de survie et tu t’étonnes d’avoir trouvé la force psychologique de te défaire de cette étreinte quelques moments plus tôt. Quelle idiote tu as fait, de prendre le risque de perdre ce genre d’étreinte à jamais. Il détache simplement ses lippes pour répondre à tes derniers mots, ceux qui te sont venus droits du cœur. Cœur qui explose aux paroles que le chasseur t’offre, souffle qui se bloque sous sa demande.
Dans l’incapacité de parler car il occuper à nouveau tes lèvres des siennes, vient les mordiller doucement ce qui a le don de te faire sourire en repensant à ce qu’il a dit un peu plus tôt. Il semble que vous êtes incapables de ne pas vous dévorer. C’est à regret que tu perçois ses bras se défaire de toi, mais volontiers que tu lui abandonne tes mains. Minuscules et fragile comparées aux siennes. Tu aimes cette vision, Charlie, de vos mains et de vos doigts entrelacés. Difficile de dire si sa peau parait plus sombre grâce à la tienne, ou si la tienne paraît plus blanche à cause de la sienne. Après avoir exprimé ce qu’il ne voulait pas, Orion souffle ce qu’il désire, te tirant à nouveau un sourire à la fois tendre et amusé.
« A vos ordres, professeur. » Joueuse, tu le fais reculer pour qu’il pose à nouveau les fesses sur le foin et tu t’installes sur ses jambes avec un sourire malicieux, face à lui. Tes mains quittent les siennes pour que tes bras puissent s’enrouler autour de son cou et tu restes pensive quelques secondes, petite moue concentrée sur le visage. Il est toujours difficile de parler de soi, sans tromper l’autre. De se montrer de la façon la plus objective et la plus honnête possible. Tu ne veux pas mentir, même par omission ou par des mots mal choisi, à Orion. Il a déjà vu le pire de toi, après tout, tu n’as plus grand-chose à lui cacher. Machinalement, une main joue avec ses cheveux à la base de sa nuque. « J’aime les hommes plus vieux que moi et aux allures d’ours des cavernes. Surtout quand ils savent s’occuper de grosses bébêtes dangereuses et raconter de belles histoires. » Amusé, tu ris doucement avant d’essayer de reprendre un air sérieux, tes yeux vagabondant sur le visage du chasseur. « J’aimerais devenir Auror, je ne sais pas pourquoi… Enfin si, pour l’une des raisons que je joue aussi au Quidditch, j’aime l’action, l’adrénaline, les sensations fortes… Le risque. Et si en plus ça me permet d’apporter un peu de lumière au monde et aux gens alors… » A nouveau cette moue pensive un instant et tu reprends sur des choses plus banales, tes doigts caressant machinalement la nuque d’Orion sans même t’en rendre compte. « J’aime l’odeur de la pluie pendant la nuit, sur l’herbe ou sur le bitume. Les vêtements qui sentent encore plusieurs heures après le feu de cheminée. Je crois que je suis sensible aux odeurs en général en fait, c’est peut-être pour ça que j’aime autant la tienne. » Tu appuies brièvement tes mots d’un petit sourire, joues légèrement rougissante à cette confession. « Et l’eau, j’adore l’eau. Nager dans les lacs ou les rivières, mais pas les étendues artificielles ou les piscines. C’est trop… pas assez naturel. Et les chiens, j’ai toujours rêvé d’avoir un chien. Mais pour ça il faudrait aussi que j’ai mon propre appartement et pour l’instant… Tous mes salaires sont dédiés à l’hôpital de Gabrielle, et ce sera encore le cas pendant cinq ans si mes calculs sont bons. Mais je ne suis pas douée pour les chiffres ! »
Etrangement, la mention de ta sœur, si elle voile toujours forcément ton regard, semble moins douloureuse et beaucoup plus naturelle désormais. En tout cas en présence de l’Orion, précieuse et inestimable. « Quant à ce que je déteste… » Ton regard se perd momentanément dans le sien et une esquisse de sourire étire tes lèvres. Des mots inavouables effleurent l’intérieur de ta gorge. Je déteste quand tu es loin. Je déteste quand tu as mal. Je déteste quand tes lèvres ne sont pas sur les miennes, ou n’importe où ailleurs sur mon corps. Il te faut battre des paupières pour chasser les images peu raisonnables qui s’imposent à toi, Charlie, et tu énonces légèrement. « Les matchs de Quidditch annulé, les cognards un peu trop câlin, quand je note quelque chose trop rapidement ensuite et que je suis incapable de me relire ensuite, les tartes au citron trop sucrées et pas assez… citronnées. Me réveiller le matin est une véritable torture quotidienne, mais le pire c’est quand je le fais trop tard et que les nanas du dortoir ont sifflé toute l’eau chaude, ça donne de véritables envies de meurtre. Mon anniversaire, sans grande surprise… Et cuisiner, je n’ai jamais sû. »
Un faible rire t’échappe, Charlie, et tu te dis que tu parles beaucoup trop. Même si c’est Orion qui en a fait la demande. En douceur, tu viens poser ton front contre le sien et décide de répondre à ce qu’il a exigé un peu plus tôt sans pour autant te laisser le temps d’y répondre quoi que ce soit. Ta main quitte sa nuque et vient déposer un doigt sur ses lèvres. « Tu me demande de ne plus être celle qui fuit et je te le promet, Orion. Je ne veux plus te faire le moindre mal. Je déteste ça. Plus que tout au monde. » Pour tenter d’alléger un peu tes mots sérieux et presque… Romantiques, tu ajoutes en contournant ses lèvres de l’index : « Enfin, ça dépendra de la situation… C’est toi qui décidera si tu veux me faire hurler ou pas. »
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Re: (orion) and at last I see the light
Dim 1 Jan 2017 - 0:44
Tu n’as jamais été douée avec les sentiments, Charlie, quels qu’ils soient. En tout cas les tiens. Ni pour dire au revoir à la dépouille de ta sœur, ni pour te montrer réellement affective envers quelqu’un. Alors encore mois pour avouer au professeur que tu souhaiterais être tout ce qu’il désirera.
charrion
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Je suis presque surprit qu’elle se prenne autan t au jeu. Autant que son sourire à nouveau lumineux. Comme si la tempête n’avait jamais été. Pourtant, une chose certifie son existence. Pas la marque dans mon cou. Ni nos yeux rouges. Ou l’humidité résiduelle sur nos visages. Mais cette toute nouvelle proximité entre nous. Bien plus naturelle. Sans appréhension aucune. Comme quand la flamboyante m’assoit pour s’installer sur mes genoux, mes bras qui s’enroule autour de sa taille et ses doigts vagabonds dans ma crinière. Je l’écoute se me départir de mon sourire, fort amusé par sa première confession malicieuse. Puis qui se fait plus tendre à chacun de ses mots.
Ces mots qui résonnent avec une étrange familiarité en moi. Comme si ce qu’elle me dévoilait alors, je le savais déjà. Mais que je l’avais oublié. J’omets volontairement de lui préciser que nous avons les mêmes penchants olfactifs. Peut-être pour ne pas la couper. Ou alors parce que les mots « j’aime » dans une phrase me concernant me déstabilisent plus qu’ils ne le devraient. Voyons. Ce n’est pas de moi qu’elle parle. Juste de mon odeur d’ours mal léché, de Cro-Magnon mal dégrossit. Donc oui, je me tais. Des images viennent naturellement se superposer à ses paroles. Une Charlie hilare, traînant ses pieds dans les eaux du Loch Ness. Y va, y va pas ? Au pire s’il y a Nessy qui lui cherche des noires, elle lui fera la peau. Alors s’enfoncer dans les eaux sombres ne l’effraie pas. Cela la fait même rire d’avantage. Charlie appuyé à la rambarde d’une terrasse, abritée sous l’avancée du toit de la maison derrière elle. Il peut, elle respire la lande devant elle, souriante à la vue d’un beau chien de berger qui s’ébroue sous la pluie. Charlie décoiffée, visage froissé par son oreiller, son regard aux teintes des mers des caraïbes sous les pires typhons. Qui constate avec amertume le manque d’eau chaude dans la tuyauterie. Autant d’images d’une vie que je n’ai pas vu, et qui n’a sans doute pas vraiment existé pour elle. Comme ses déclarations sur ses dettes et l’hôpital me le laisse deviner. Alors dans un élan, je me dis que je pourrais peut-être y faire quelques choses. A ses plaisirs, ses envies, et à ses désagréments. Lui offrir un peu de ce qu’elle mérite. Même si elle n’estime ne rien mériter.
Je lève à nouveau les yeux pour les garder plongés dans les siens, quand elle vient poser sur front contre le mien. Encore des mots, de ma belle Charlie, qui me vont droit au cœur. Qui me rassurent, et qui resserre mon étreinte autour de sa fine taille. Des mots menacent de m’échapper. Mais il reste bloquer dans ma gorge. Tant mieux. Je soupire. De joie et de tendresse. - Merci . Simple mot qui franchit mes lèvres, d’une sincérité totale, qui me touche moi-même. Les doigts fins de ma Charlie me taquinent les lèvres, mais pas autant que ses mots. Ils laissent entrevoir la Charlie femme sensuelle. Celle que j’ai possédée avec ardeur sur le plancher de mon bureau. Cette pensée m’anime presque autant que ses sous-entendus. Je ne suis pas bien sûr que son invitation implicite soit pour maintenant. Mais à vrai dire, je m’en fiche un peu.
- Mmh… je peux décider de quand aussi ?... Regard brillant, j’esquive ses doigts pour le voler un nouveau baiser. Profond, à peine décent. Innocemment, mes mains vont rechercher refuge sous la laine des vêtements de la flamboyante rouquine, se saisissement de cette peau qui leur avait tant manquée. Plus que je ne pensais. Je souris contre sa bouche. Mes propres taquineries semblent avoir un certain effet sur moi. Mes lèvres glissent à son oreille. - Dommage que le « où » ne soit pas très approprié... Mon souffle chaud balaye quelques mèches flammes. Leur simple mouvement me donne des envies. Surtout celle dès les saisirent, ces mèches et toutes celle de cette chevelure provocante. Je grogne doucement à l’oreille de ma Charlie, dernière provocation, avant de reculer, de m’appuyer sur mes avant-bras, penché en arrière. Je ne la lâche pas du regard. Sourire à la fois amusé et tendre.
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Re: (orion) and at last I see the light
Dim 1 Jan 2017 - 1:26
Cela t’étonne toi-même, Charlie, d’être aussi apte à te dévoiler dès qu’Orion en évoque le désir. Mais pas tant que ça, parce que tu te sens déraisonnablement prête à obéir à chacun de ses souhaits. Les plus doux, les plus fous. Qu’importe ce qu’il te demanderait, tu lui offrirais tout ce qu’il veut.
charrion
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Il ne t’interrompt pas une seule fois, l’Orion, buvant tes paroles que tu as parfois l’impression de prononcer des banalités, des futilités. Des choses légères, pas très importantes, mais qui laissent entrevoir autre chose que le désespoir et le chagrin dont tu as fait preuve aujourd’hui. Un instant, tu aimerais lui demander pourquoi il veut savoir ce genre de choses, tes goûts, ce qui te déplait, ce qui fait de toi celle que tu es. Tu n’oses pas, te disant aussi que c’est simplement par curiosité, et non pas par cette affection singulière que tu à parfois l’impression de lire dans ses yeux.
Plus tu racontes, plus le sourire du sorcier se fait tendre, reflet inévitable du tiens. Tu te demandes, forcément, ce qu’il pense de ce que tu déblatères, si quelque part et malgré vos différences évidentes, vous avez des points communs. Vos vies sont à l’opposé l’une de l’autre et pourtant vous voilà, enlacés sur une botte de foin comme si le monde extérieur n’existait pas. Comme s’il n’y avait que vous deux. En tout cas c’est ce que tu te plais à penser, Charlie, ce que tu te plais à oublier en profitant de cette pause dans ta journée. Dans ta vie.
Et puis ta promesse, soufflée avec toute la force de ton petit cœur, Charlie. Cœur au final, encore innocent. Inexpérimenté. Mots qui semblent faire leurs effets quand tu sens délicieusement l’étreinte d’Orion qui se resserre autour de ta taille, te faisant sourire de plus belle. Il te remercie simplement, et tu secoues légèrement la tête. Comme pour montrer que ce n’est rien, qu’il n’a pas à te remercier pour cela. Que c’est l’évidence même.
« Mmh… je peux décider de quand aussi ?... » Il te fait rire, encore une fois, l’Orion, autant que son regard plein de malice te fait sourire. Sourire qui s’efface pour répondre à son baiser qui te surprends presque, comparé à ceux tendre et chaste que vous avez échangé aujourd’hui. Il te rappelle un peu celui offert au coin de la cheminée, le premier. Ses mains s’immiscent sous tes pulls en faisant frissonner ta peau, et tu ne retiens pas un soupir d’aise. Ces mains qui ont déjà laissé leurs empreintes sur ta peau il y a quelques semaines, et dont tu as rêvé secrètement depuis. Ces mains qui t’étonnent toujours, te surprennent par leur autorité puis leur douceur. Ces mains que tu voudrais à nouveau sentir dans les endroits les plus intimes de ta personne. « Dommage que le « où » ne soit pas très approprié... » C’est qu’il te provoque, l’Orion, avec son grognement à ton oreille, son souffle chaud contre ta peau, son regard évocateur et son sourire taquin.
Tu le fixes un instant, immobile, avant que tes mains ne se posent sur son torse. Troublante sensation que de sentir sa chaleur à travers les vêtements, les battements de son cœur sous ta paume. Mais tu ne te démontes pas, Charlie et, poids plume, tu te penches dans sa direction. « Je n’ai pas souvenir que le parquet de ton bureau professoral ai été un endroit plus approprié que celui-là… » Tes mains glissent sur sa taille au moment où tu viens capturer ses lèvres avec une soudaine fougue. Souffle brûlant, ta langue toujours aussi gourmande se fraie un passage vers la sienne pour approfondir le baiser avec envie. Il a le don de te rendre folle, l’Orion. De quelques mots, d’un regard et d’un sourire. Mais cela serait trop facile, et on dirait qu’il n’attend que ça. Toi aussi, Charlie, il faut bien l’avouer. Tu te languis de lui depuis des jours, serrant ta main entre tes cuisses au milieu des draps froids de ton lit d’étudiante.
Pourtant tu quittes ses lèvres, à grand regret, et tu te fais violence pour ne pas te jeter dessus à nouveau. Pour ne pas lui sauter dessus tout court, arracher son haut et dévorer son corps. Tu te redresses alors mais reste assise sur ses jambes avec un petit sourire. Obligée d’enlever ton écharpe à cause d’une bouffée de chaleur qui s’empare de toi. « Parle-moi de toi aussi, Orion. » Petite moue qui accompagne ta demande, autant véritable envie de le connaître davantage, que diversion du feu qui recommence à gronder dangereusement entre vous. Car s’il continue de souffler les braises, l’Orion, tu ne garantis pas que tu pourras t’arrêter.
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Re: (orion) and at last I see the light
Dim 1 Jan 2017 - 2:36
J’aime la voir là, ma Charlie. A mes côtés. Ou plutôt carrément sur moi. Mais c’est parfait. Souriante contre moi, c’est perfection. Surtout maintenant, ses épaules peut-être un peu allégées. Malgré des idées peu raisonnables, je pourrais me contenter de rester là. De la regarder, immobile. Sans la toucher d’avantage, même si cette avait m’avait traversé à de nombreuses reprises lors de ces semaines sans elle. Même là-bas, à Vilcabamba, loin de tout ce qui pouvait me rappeler ma vie à Hungcalf. A croire qu’elle venait seulement de prendre un sens.
charrion
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Elle se penche vers moi, la nouvelle muse de mes envies. Mon regard glisse furtivement ses mains posées sur mon torse. J’avais l’impression autant agréable que désagréable, que se contact pourrait trahir cette impulsion, ces mots que j’avais tus. Mais je ne peux empêcher le rythme de mon vieux palpitant usé et blessé d’accélérer un peu. J’espère juste qu’elle ne le remarquera pas. Pas trop en tout cas. Peut-être passera-t-il inaperçu, dans la secousse de mon torse, sous le rire que sa réflexion, des plus justes, me tire. Enfin si l’on omet le côté professoral de la situation... Un parquet devant une cheminée grondante, je ne trouvais pas cela complètement dénué de tout romantisme. Enfin au-delà du lieu, c’est peut-être plus température qui m’inquiète. Qu’on se le dise. Je reste une bête de pays tropicaux. A un moment donné, il faut bien voir la réalité des faits.
L’idée ne semble pas vraiment traverser l’esprit de l’étudiante. Encore moins que celle qu’un de ses camarades pourrait très bien roder dans les parages. Je reçois ses lèvres sur les miennes. Encore et encore. Comme si c’était notre seul moyen de respirer. Son souffle brûlant me nourrissant. Ce baiser fougueux tend à précipiter le rythme de ma respiration. Une main quitte le support de l’herbe sèche pour plonger dans ses cheveux roux. Ses lèvres gourmandes et sa langue aventureuse sont autant de tentations auxquelles je dois résister. Au moins un petit peu. Assez pour ne pas allonger son petit corps sur ce lit confortable de paille, et laisser mes envies s’en emparer. La jeune femme en fait de même visiblement préférant reculer. Je retire mes doigts de ses cheveux, mon bras reprenant sa position initiale sur la botte de foin.
Et puis elle me retourna ma question, ma petite Charlie. Idée judicieuse s’il lui ait dans l’idée de refréner dos désirs. Et légitime, puisqu’elle n’en sait pas d’avantage sur moi que moi sur elle. J’incline la tête sur le côté, balayant le plafond de bois du regard. Je réfléchis un moment. - Il semblerait que nous ayons une passion commune pour les feux de bois, et la pluie. A vrai dire, la dernière fois que j’ai eu l’occasion d’approcher un amortentia, les deux faisaient partie des odeurs. Ca et le gingembre. On buvait toujours du thé aromatisé au gingembre avec… Iseult. Honnêtement, je ne pourrais pas te dire si ça marche ou pas… Je jetai un coup d’œil équivoque à Charlie, avant de continuer. - J’ai horreur d’utiliser la magie pour faire des trucs que je peux faire à la main. Je trouve ça insultant. Du coup, j’étais un élève carrément moyen. Entre ça et le fait que je ne bossais que pour ce qui avait un intérêt à mes yeux. La dernière fois que je suis monté sur un balai remonte au collège, d’ailleurs. Je faisais déjà 1 mètre 80, c’était franchement ridicule. Mais j’ai une abraxane depuis près de 15 ans. Persée. Elle est très jalouse à ce propos, méfie-toi d’elle. Mmh… J’ai une sainte horreur de la coriandre aussi. Ils en collent partout de là où je viens, c’est un vrai fléau. Par contre je mangerai des mangues, de l’avocat et de l’ananas à m’en rendre malade. Je ne mangeai plus trop de viande avant d’arriver ici. La flemme de la chasser. Parce que je ne mangeais que celle que je chassai ou pêchai avant. Je suis animiste. Pas un fervent pratiquant, mais je crois en l’âme de choses, de la nature, et de la magie. J’aime bien rester seul dans mes forêts, avec mes bêtes, mais j’aime aussi m’asseoir avec un inconnu et discuter. Je suis assez contemplatif comme mec. Pas trop dans l’action, et pas bien téméraire non plus. Sauf s’il le faut. Ou quand j’ai une bonne raison…(/ Bonne raison vers le visage de laquelle je tends une main pour effleurer le bout du nez. Je me tais. J’ai dit le principal, de ce qui m’était venu à l’esprit en l’instant. Et puis un autre « détail » me frappe soudain. Je laisse échapper un rire moqueur, contre moi-même. - A oui, détail s’il en est, je suis animagus grizzli. Mais je ne suis pas sûr que ce soit très étonnant.
Je la contemple encore un peu ma Charlie. La laissant assimilée la nouvelle de ma facette ursidée. Et puis je me redresse, et glisse à nouveau mes bras autour de sa taille. Mon visage levé vers le sien, souriant, rayonnant, j’ai une dernière chose à ajouter. - Et j’ai récemment développé une passion pour une flamboyante rousse. Un peu sauvage, mais je fais ce que je peux pour l’apprivoiser. J’ai assez confiance en mes talents de dompteur de fauves.
- InvitéInvité
Re: (orion) and at last I see the light
Dim 1 Jan 2017 - 9:48
D’ordinaire, tu n’es pas du genre à réfléchir avant d’agir, Charlie, impulsive et téméraire. Quand tu as une idée, une envie, tu fonces sans penser aux conséquences et cela, Orion a déjà pu s’en rendre compte. Mais aujourd’hui, tu restes sage, Charlie, bien que cela t’en coûte.
charrion
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Bien que tu doives pour cela user de toute ta volonté, car on ne va pas à l’encontre d’un feu aussi dévastateur que celui qui semble obstinément vouloir te pousser dans les bras du sorcier, sans se brûler les ailes. Mais comme il l’a fait remarquer, l’endroit n’est guère approprié. N’importe qui pourrait débarquer. En de tes camarades, et il ne manquerait plus que tu lui fasses perdre sa place. Son poste, le rêve d’Iseult. Ou un de ses collègues. Surtout qu’il y en a de très séduisantes et visiblement proches de lui. Cette pensée te rembrunie légèrement mais t’étonne surtout, depuis quand tu fais-tu donc ce style de réflexion ?
La réponse n’est pas difficile, en fin de compte. Tu te fais ce genre de réflexion depuis que tu espères être, ne serait-ce qu’un peu, spéciale à ses yeux. « Est-ce que tu t’entends penser, Charlene Trevelyan ? Tu es ridicule, vous avez couché ensemble une fois et qu’est-ce que tu espères ? Qu’il tombe raide dingue de tes charmes de gamine ? Puis t’as jamais sût être jalouse, ça ne te va pas au teint. » Un instant, ta conscience semble prendre un air de Gabrielle. C’était toujours elle la plus raisonnable de vous deux, celle qui te sermonnait à juste titre, et sans aucune appréhension parce qu’elle te connaissait mieux que quiconque.
Aujourd’hui, il y a une personne que tu aimerais connaître au moins moitié aussi bien que tu connaissais ta sœur, et cette personne se trouve présentement en dessous de toi. Corps massif et imposant de l’Orion, aussi écorché que toi, surmonté de ta petite personne légèrement fière d’être ainsi au-dessus de lui.
Quand il se met à son tour à se dévoiler un peu comme tu l’as fait précédemment, tu l’écoute avec plus d’attention qu’en cours, ce qui n’est pas très compliqué. Tu bois ses paroles, souriant tendrement à l’évocation du thé au gingembre. Tu les imagines tous les deux, Orion et Iseult, au « tea time » comme on dit si bien. Elle, vante les vertus de cette infusion avec un visage animé de passion, lumineux. Lui, il hausse son sourcil sceptique en jetant un regard au fond de la tasse, petit doigt levé de façon ridicule. Ils sont beaux, rien que dans ton imagination. Et plus les minutes passent, plus tu éprouves de la sympathie pour Iseult. Plus les minutes passent, plus tu maudis la vie de l’avoir abandonnée.
Tes bras se croisent machinalement pendant que tu continues d’écouter Orion avec un plaisir non dissimulé, appuyé par tes yeux brillants. Non plus de chagrin désormais, mais du bonheur simple d’être avec lui. Sa préférence de faire certaines choses à la façon « normale », tu l’as déjà remarquée, quand il t’a soignée par exemple. Les autres professeurs, ou l’infirmière, auraient usé de magie, de potions. Mais il y a certaines blessures que le plus puissant des sortilèges ne saurait apaiser. Contrairement à un simple regard tendre du sorcier au cheveux et au regard d’ébène. Tu l’imagine sans peine, grande perche massive, sur un balai et tu te mords les joues pour ne pas éclater d’un rire, moqueur mais pas méchant pour une mornille. Les images qui viennent à toi sont tellement comiques qu’il est difficile de résister. Heureusement il passe à la suite. Persée, son avertissement quant à sa jalousie qui ne fait qu’attiser ta curiosité. Goûts culinaires, que tu ancres quelque part au cas où… Au cas où quoi, Charlie ? Tu es un fléau dans une cuisine, et tu ne vas quand même pas l’inviter au restaurant un jour. « Et pourquoi pas ? » Cette fois, c’est toi qui pense et qui t’insurges contre ta conscience avec véhémence. Il évoque son calme, tout le contraire de toi, ou la complémentarité selon le point de vue. Sa main qui vient effleurer ton nez lorsqu’il évoque une « bonne raison » te fais sourire tendrement et tu poses un baiser léger sur ses doigts avant qu’il ne les récupère.
Sa révélation animagus ne t’étonnes pas dans un sens, mais te rends admirative, en tout cas encore plus que tu ne l’es déjà. Tu n’as pas le temps de réagir verbalement à cette nouvelle qu’Orion se redresse à nouveau. Ses bras retrouvent une place que tu voudrais qu’ils ne quittent jamais, lève ton visage vers le tien. « Et j’ai récemment développé une passion pour une flamboyante rousse. Un peu sauvage, mais je fais ce que je peux pour l’apprivoiser. J’ai assez confiance en mes talents de dompteur de fauves. » Ses mots te coupent légèrement le souffle et tu te demandes si ceux que tu as prononcés tout à l’heure ont eu le même effet sur lui. Ou s’il te donne juste la réplique d’un ton amusé, si c’est juste pour te taquiner, ou si… Les battements sourds de ton cœur résonnent à tes tympans et t’empêchent de réfléchir plus avant. Tes mains viennent prendre son visage en coupe et, pour tenter de cacher ton trouble grandissant, tu fais dans l’humour, Charlie. « Vous semblez en effet posséder certaines capacités essentielles pour cette tâche des plus ardue, professeur Maui. » Tu souris tendrement en lui volant un baiser, léger, éphémère. Un baiser papillon.
A l’instar de ce baiser, tu glisses de ses bras pour encore une fois réfréner ton envie de t’y blottir davantage et surtout dans des intentions moins responsables. A nouveau debout, tu prends cependant ses mains dans les tiennes, entrelaçant vos doigts avec une douceur dont tu t’étonnes toi-même. « J’imagine que là non plus, l’endroit n’est pas des plus appropriés mais… Tu veux bien me la montrer ? » Tu te rends compte que cette phrase est un peu trop tendancieuse et le rouge te monte aux joues alors que tu précises comme si c’était l’évidence même : « Ta forme animagus, je veux dire. Ne va pas t’imaginer des choses. » Choses que tu imagines toi-même un peu trop souvent à ton goût, en tout cas au goût de ta raison et… Au diable la raison. Tes mains tirent Orion pour le faire se relever à son tour et, juchée sur la pointe des pieds, tu captures ses lèvres dans un baiser fougueux. C’est en mordillant ses lèvres, yeux de biches à l’appui, que tu termines ta requête d’un souffle chaud : « S’il vous plait, professeur. »
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Re: (orion) and at last I see the light
Dim 1 Jan 2017 - 14:29
A priori Charlie n’a pas l’air d’être la créature la plus dangereuse que j’ai eu à apprivoiser. Même les blessées et les plus agressives. Dont elle fait partie en un sens. Mais elle l’est. La plus dangereuse. Pas pour le commun des mortels, contrairement à un éruptif mal luné, mais pour moi et ma propre intégrité, elle l’est diablement.
charrion
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Pour comme l’éruptif, Charlie semble insinuer en moi une substance dangereuse et explosive. Si pour l’instant elle parcourt mes veines avec une chaleur rassurante, elle peut devenir douloureuse. Comme quelques minutes plus tôt. Je redoute l’inflammation soudaine de ce doux poison. Mais je n’ai guère envie de m’en passer. Alors je ne dis toujours pas non à ses baisers. Qui même aussi légers, arrivent à repousser le venin plus loin dans mon système sanguin. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il n’atteindra pas le cœur. Pas trop vite.
Elle recule. Dommage. Tant mieux. Je ne sais pas trop quoi penser. Mais il semble que c’est devenu la norme entre nous. Fuis-moi, je te suis. Aime-moi, je te fuis. A souffler le chaud et le froid, d’autres personnes auraient déjà perdu la tête. Mais pour nous, c’est le moyen de ne pas la perdre, justement. De garder un semblant de raison. Raison qui a l’air de totalement lui échapper quand j’entends cette étrange question lui sortir de la bouche. - Pardon… Je n’ai guère le temps de m’étonner sur cette formulation un peu… Directe et dénué de tout… bah de tout, quoi. Mais elle rougit, la Charlie, son teint tentant de se fondre dans la masse flamboyante de ses cheveux. Elle reprécise sa demande, ce qui éclaire mon esprit. Peut-être mal tourné, mais comme c’était sur le sujet peu de temps auparavant. Je retiens un rire, poing fermé contre mes lèvres, mais je n’arrive guère à contrôler les autres, pendant que l’étudiante m’incite à me lever. Je ne me fais pas prier et viens immédiatement de me coller à elle. Magnétisme implacable. Encore ses lèvres, source de vie. Elles calment mon rire un instant, mais qui reprend doucement, avec un amusement certain quand elle s’écarte.
Je n’ai pas spécialement envie de revêtir ma forme ursidée dans l’instant. Par pure flemme, il va sans dire. Mais je ne suis présentement pas capable de lui refuser quoique ce soit. Pas ce jour-là. Pas après qu’elle m’ait tant donnée d’elle. Alors ses yeux de biche sont inutiles à ma persuasion, bien que je prenne le temps de les apprécier, faisant mine d’hésiter. Je lui vole un léger baiser à mon tour. - Ce que tu veux princesse. Je me détache d’elle, et sort de la remise bien trop petite pour le grizzli qui sommeille en moi. Je n’attends pas qu’elle me suive, la métamorphose n’était pas forcément le moment le plus glamour. Et de toute façon, elle est bien trop rapide.
A peine un pied dans l’allée de la carrière que je juge suffisamment large, je me penche en avant, et c’est une grosse patte brune qui se pose ensuite sur les pierres froides recouvrant le sol. Je m’ébroue, et profite de la nouvelle chaleur que m’offre cette épaisse fourrure marron. Le bonheur d’être un ours en hiver. A quatre pattes, parce que j’aurais été bien trop grand debout, me retourne pour faire face à ma curieuse étudiante. Je n’ai rien d’extraordinaire. Je ressemble à n’importe quel grizzli. Un grizzli qui a l’air vachement gentil et encore plus pataud que la moyenne en fait. Kathelyn m’avait certifié que je ne faisais « même pas peur » sous cette forme. En même temps, ce n’était pas le but. J’approche ma grosse tête de celle de Charlie, semblant encore plus petite que d’habitude. Curieux moi aussi, j’ouvre la gueule histoire de voir si je pouvais l’avaler d’un coup. Ouép. Je pourrais la gober toute crue. Une vibration sourde et rauque se fait entendre dans ma gorge. Un rire d’ours.
Je penche la tête, et donne des petits coups de crâne contre le ventre de Charlie, en quête de papouilles. Il n’y a pas de raison. Je suis un ours trop mignon, je mérite bien un câlin, non. En plus ma fourrure brune, dense et duveteuse et bien plus agréable au toucher que ma peau tannée par le soleil, sèche et râpeuse par endroits. Et puis dans un geste lourd, je fais basculer ma lourde masse sur le sol, m’allongeant sur le dos les pattes en l’air. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’adore ma forme d’ours. Pour user et abuser de ce genre de comportements forts étranges pour un humain. Et puis comme ça, je suis à peu près sûr qu’elle ne pourra pas résister à tant de mignonnerie ma Charlie. Et oui, je suis un vrai tombeur.
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Re: (orion) and at last I see the light
Dim 1 Jan 2017 - 23:13
Comme la plupart des gens de ton âge, ou en tout cas ceux qui ont fait leurs études dans un collège de sorcellerie, tu as déjà étudié les animagus et eu la chance d’en avoir en démonstration dans les cours adéquat. Mais il y a une grande différence entre étudier du point de vue scolaire et réellement rencontrer, connaître une personne capable de cette prouesse.
charrion
it's like the sky is new and it's warm and real and bright. All at once everything looks different now that I see you.
Toi-même, si tu avais eu le temps et la force, tu aurais beaucoup aimé te lancer dans cet apprentissage. Mais tu es aussi bien placée pour savoir qu’on ne fait pas tout ce qu’on veut dans la vie, Charlie. Sans compter le fait qu’essayer est une chose, mais réussir en est une autre. Certains moments, tu préfères te reposer sur de solides acquis, comme ton indéniable talent au Quidditch, plutôt que de te lancer dans de nouveaux combats. Ils peuplent déjà bien assez ta vie.
C’est donc avec un plaisir non dissimulé, et même exprimé par une petite exclamation de joie, que tu accueilles l’approbation d’Orion quant à ta requête concernant son animagus. Il se détache de toi pour sortir de la remise et tu en profites pour laisser ton écharpe ainsi que ton sac de cours sur les bottes de foin. Tu ne vas pas prendre de notes cette fois.
Dès que tu poses un pied dans les allées de la carrière, l’Orion a laissé place au grizzli imposant et tu ne peux retenir un souffle estomaqué. N’ayant jamais vu d’ours de tes propres yeux, tu ne possèdes guère de point de comparaison mais il t’impressionne plus que tu n’as de mots pour le décrire. Encore plus imposant. Déjà que tu te sens petite à côté du sorcier, là tu as littéralement le sentiment d’être minuscule. Insignifiante. Il se rapproche de toi, ouvre sa gueule au niveau de ton visage comme s’il voulait vérifier qu’il puisse te croquer toute entière et tu pouffes de rire. « Roh, t’es bête ! » Il rit aussi, rire d’ours qui t’attendrie étrangement.
Quand il donne des petits coups de tête contre ton ventre, tu ne te fais pas prier pour glisser tes mains autour de son encolure pour le flatter gentiment. Sa douceur est surprenante, tout comme sa chaleur. Mais il se dérobe à nouveau, l’Orion, et se laisse tomber sur le dos d’un air malicieux. Si tant est qu’un grizzli puisse avoir l’air malicieux… « Et en plus ça quémande des caresses ! » Tu le taquine, Charlie, mais n’hésite pas à venir gratouiller généreusement le ventre exposé de l’ursidé, remontant vers son cou et le dessous de sa gueule.
La scène doit être singulière à observer et cette pensée te tire un énième rire, Charlie, et tu continues tes papouilles d’un air tendre. Si tu quelqu’un t’avais dit ce matin que tu terminerais ta journée en flattant un grizzli, tu lui aurais demandé ce qu’il avait pris parce que ça avait l’air d’être de la bonne. Ou répliqué qu’il abuse un peu trop des cours de divination sous acide. Sans compter que le grizzli en question se trouve être ton professeur de soin aux créatures magiques. Incroyable. Fabuleux.
Amusée, tu te laisses tomber doucement sur le sol près d’Orion et penche la tête pour plonger ton regard dans le sien. Malgré l’animal qui a pris le dessus sur l’homme, tu perçois cette même douceur dans les iris d’ébène, cette tendresse singulière qui sait te charmer sans un mot. Dans un soupir, tu te penches vers l’ursidé et enfoui ton visage dans sa fourrure au niveau de son cou. Comme tu aimes tant le faire avec l’homme, tu inspires doucement l’odeur du grizzli et étouffe un rire, à la fois soupir, tout contre lui. « Mais c’est que tu sens presque meilleur sous cette forme, sauvage ! » Taquinerie enfantine, Charlie, pour tenter de cacher le trop plein d’affection qui déborde de ton cœur.
Tu ne sais pas pourquoi mais tu apprécies particulièrement Orion sous cette forme. Bien que l’homme soit toujours présent, c’est comme si certaines barrières n’avaient plus lieu d’être dans cette situation. Le rapport d’étudiant à professeur semble s’effacer encore plus. Alors, visage toujours planqué dans sa fourrure, tu passes tes bras fins autour de lui autant que possible. Tes doigts se perdent dans l’épaisse masse de poils bruns et tu fermes les paupières, Charlie, n’écoutant que la respiration de l’Orion animal. Pendant un moment, tu restes immobiles, avant de souffler d’une voix étouffée par la dense fourrure : « Merci pour tout, Orion, tu n’imagines même pas à quel point ta présence est précieuse à mes yeux. » Tu ne sais pas vraiment pourquoi, mais il te semble beaucoup plus facile d’avouer ce genre de choses à un animal capable de t’arracher la tête d’un coup de tête, qu’à un homme capable de t’arracher le cœur d’un sourire.
Tes pensées remontent un peu plus tôt dans votre rencontre et tu te rends compte que tu n’as pas clairement accepté son invitation, à venir passer Noël prochain dans sa famille. Tu as répondu que c’était gentil qu’il te propose cela, que cela te touchait, et, ce qui est vrai, que tu ne voudrais déranger personne en t’imposant. Et puis, que penseraient-ils, les Maui, de la petite étudiante frivole qui s’entiche de son professeur veuf de surcroît ? Le tableau que tu continues de peindre sur ta propre personne n’est guère flatteur, à vrai dire, les seuls instants où tu ne te juges pas sévèrement sont lorsque les yeux de l’Orion te regardent comme si tu étais la plus femme du monde. Tu écartes un peu ton visage pour regard l’ours dans les yeux à nouveau et lui offre un sourire, presque timide, contrastant avec la force implacable qui fait battre ton cœur. Heureusement que tu ne bafouilles pas. « Si l’invitation tiens toujours… Je serais ravie de venir avec toi l’année prochaine pour les fêtes. »
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Re: (orion) and at last I see the light
Lun 2 Jan 2017 - 20:49
Scène très incongrue en effet. Mais il semblerait que ni Charlie, ni moi n’avons en penchant par la normalité. Alors me laisser rouler sur le dos pendant que mon étudiante se perd dans la masse de ma fourrure brune ne me dérange pas le moins du monde. J’ai même l’étrange impression que c’est normal. Que je viens seulement de reprendre pied dans une vraie vie. Dans ma vraie vie.
charrion
it's like the sky is new and it's warm and real and bright. All at once everything looks different now that I see you.
Lui ouvrir ma part ursidée a sans doute été l’une des meilleures idées qui m’était venue jusqu’ici. Pas tant pour elle qui semble tout de même s’être largement entichée du moi nounours qu’elle cajole sans retenue. Mais surtout pour moi. Car si cette part de moi est une part importante de ma personne, elle est surtout celle qui me retire du monde des humains. Celle qui tend à me persuader que je ferais mieux d’abandonner le monde des hommes et ses blessures du cœur. Celle dont j’use à abuse pour au moins tenter d’oublier ma triste situation. Même si cela reste un héritage d’Iseult. Celle qui depuis quelque temps n’est pas synonyme de gaité. Loin de là. Mais de replis, de morne, et de solitude. Lui montrer cette forme, à ma flamboyante Charlie, c’est comme sacrifier une partie de cette ultime solution de rempli. Comme si je renonçai un peu à cette idée de tout quitter définitivement. C’était comme lui donner une chaine fermement liée à mes chevilles, pour m’empêcher de prendre la fuite. Même si elle ne savait rien de tout cela, ma belle Charlie. C’était pour cette raison que peu de gens connaissait ma particularité. C’était ma porte de secours. Maintenant, Charlie pourrait se mettre entre elle et moi.
Dans ses considérations peu joyeuses, mais tout de même rassurantes, la voix de la jeune femme se fait à nouveau entendre. Plus claire que la normale, grâce à mes sens affinés. Enfin si c’est pour entendre des bêtises pareilles, mieux valait être sourd. Mieux valait être un animagus reptiliens. Mais je ne suis pas convaincu elle serait aussi prompte au câlin avec un bon vieux caïman. Je grogne en signe de protestation, la secoue un peu, mais j’évite surtout de trop bouger. Ce serait vraiment bête de la décapiter par inadvertance. L’idée me fait frissonner. Alors je reste bien sagement immobile, sous les caresses d’une Charlie de plus en plus adoucie. « Merci pour tout, Orion, tu n’imagines même pas à quel point ta présence est précieuse à mes yeux. » Sa voix est étouffée, mais je la comprends distinctement. Je souffle brièvement, un souffle rauque et chaud, comme pour signaler la réception de son message. Ma propre gratitude. Et une certaine réciprocité, que je suis bien heureux de pouvoir dissimulé sous les traits peu expressive d’un ursidé. Parce qu’elles me vont droits au cœur ses paroles. En écho vibrant avec mes considérations antérieures, elles me touchent plus que de raison. Et j’ignore qu’elle aurait pu être ma réaction humaine à cette déclaration.
Pas plus que celle à la réponse inattendue et surprenante qu’elle donne à une question laissé en suspens bien avant la tempête, et que j’avais pensée oubliée. Même sous forme ours, cette réponse me secoue, et je me redresse soudain dans une position d’ours assis des plus ridicules. Si Charlie manque de tomber par terre dans ce mouvement impromptu, je l’achève. Oubliant, brièvement (mais fatalement) ma condition et carrure de grizzli, c’est mon gros pif brunâtre que je viens coller avec un tant soit peu de violence sur le visage de la rouquine. Et bim le bisou d’ours. Trop de violence. Assez en tout cas pour que, pour Charlie, le résultat s’apparente plus à un coup de boule mal placé qu’à un baiser (même trop fougueux). Charlie qui disparait brièvement de mon champ de vision pas très élargit sous la brutalité de l’impact. Nan mais c’est pas permis d’être aussi con !
Paniqué, je me retransforme aussitôt en humain. Paniqué, en colère contre moi-même et… à deux doigts d’éclater de rire malgré tout. Pauvre Charlie. Accroupi, penché sur elle, je prends doucement son visage entre mes doigts. Elle est assez vivante pour lâcher un bruit protestataire. Du coup, je ris, lèvres pincées, regard luisant d’amusement. C’est ridicule. Quelle idée de câliner un ours aussi con franchement. Ou plutôt de se transformer en ours quand on est aussi gauche. Entre deux rires, j’arrive à articuler avec quelques difficultés : - Oh mon dieu je suis désolé… ça va ?... c’est ça de fricoter avec un grizzli aussi… Son nez a une drôle de forme. Il est tellement affaiblit à force d’être déboîté… d’un côté c’est une bonne chose. Peut-être que sans cette faiblesse, il aurait été complétement cassé. - Bouge pas ! J’essaye de me faire autoritaire, mais l’hilarité, ça aide pas. J’inspire, bloque ma respiration pour bloquer mes tremblements, pose mes mains déjà habituées à ce nez tordu autour de lui et le replace d’un coup sec. Le craquement sonore déclenche à nouveau mon hilarité. Je guette d’un œil des saignements potentiels, avec inquiétude. En tout qu’à autant qu’il est possible de l’être dans cet état.
- Bon bah si ta réponse tiens toujours après ça… mon invitation aussi. Non mais quel boulet. C’était un vrai problème quand même. Les femmes, je les faisais toutes tomber. Littéralement malheureusement.
- InvitéInvité
Re: (orion) and at last I see the light
Lun 2 Jan 2017 - 22:43
C’est une chaleur des plus agréables, la fourrure du grizzli. Douce, tendre. Un instant tu t’imagines bien dormir roulée en boule contre son ventre, nez enfoui dans l’épais duvet chocolat. Quel délice ce serait. Tu n’aurais plus jamais froid, tu n’aurais plus jamais peur. Sans nul doute que cela éloignerait même les cauchemars récurrents qui peuplent tes nuits sans te laisser le moindre répit.
charrion
it's like the sky is new and it's warm and real and bright. All at once everything looks different now that I see you.
D’ailleurs, cette fameuse nuit passée entre les bras d’Orion, au creux de ses draps, tu n’en as fait aucun, de cauchemar. La première nuit calme, et vraiment reposante, depuis des années. Une nuit normale, sans doute la meilleure de ta vie. Cette réalisation soudaine te perturbe et heureusement qu’il te semble plus aisé de cacher tes émotions face à un grizzli qu’à un homme. Bien qu’Orion soit les deux.
Ce dernier semble surpris que tu répondes tardivement à son invitation concernant les prochaines vacances de Noël, tant et si bien qu’il se redresse d’un coup en te faisant tomber sur les fesses. Lui-même dans la même position. L’ours et l’amazone. Mais tu n’as guère le temps de t’amuser plus de la situation que l’animal envoie sa tête contre la tienne dans ce qui était censé être un geste affectif mais qui ressemble plutôt à un coup de boule. Cela te tire un cri de surprise et de douleur à la fois alors que, déjà assise, c’est ton dos qui rencontre prestement les pierres froides.
La tête te tourne un peu, sonnée, tes paupières papillonnent du choc pour te laisser à nouveau entrevoir le visage d’Orion redevenu humain. Pendant ce court instant sous sa forme animale, tu avais presque oublié à quel point il était magnifique. En dépit de son air paniqué, son hilarité est nettement visiblement et cela te vexe un peu. A peine. Bon, en réalité, tu es incapable d’être vexée quand le rire de cet homme résonne au creux de ton cœur. Quand ses mains s’emparent de ton visage, tu pousses un petit grognement douloureux. C’est encore ton nez qui a pris, comme d’habitude. Tu devrais vraiment faire le compte, tu battrais sans doute un record universel.
« Oh mon dieu je suis désolé… ça va ?... C’est ça de fricoter avec un grizzli aussi… » Entre ses phrases, les rires. Le sien, grave et un peu étouffé malgré tout, et le tiens, Charlie, en dépit de la douleur presque familière désormais. « Aye, tu sais bien que j’ai l’habitude, même si d’ordinaire ce sont plutôt des cognards et non pas des ours… » Il t’ordonne de ne pas bouger, peu crédible à cause de son hilarité et tu lèves les yeux au plafond pour mimer un air faussement exaspéré. Le craquement quand il remet ton nez en place le fait rire de plus belle et il faut bien l’avouer, toi aussi. Après un autre gémissement de douleur, bien entendu. Qui s’atténue rapidement, heureusement, rien de cassé. Mais il pourrait te briser tous les os du corps, Charlie, que tu continuerais de t’accrocher à lui.
Sur cette pensée troublante, encore une fois, tu te redresses doucement, désormais tous deux assis sur le sol de la carrière. « Bon bah si ta réponse tiens toujours après ça… mon invitation aussi. » Et ton cœur, Charlie, qui rate un battement. Satanées émotions, ne peuvent-elles donc pas se tenir tranquilles ? Bien sûr que non, et tu ne les aides pas tes émotions, Charlie, venant prendre une main du sorcier entre les tiennes. « Il n’existe aucune force dans l’univers qui me ferais changer d’avis. » Mots sincères, déclaration un peu trop sérieuse peut-être. « Pas même un gros ours pataud et maladroit, aussi impressionnant soit-il. » Voilà, une petite phrase de plus pour alléger la première. Pas certaine que le procédé soit payant mais il faut bien essayer. « Tu sais, tu n’as pas besoin de m’assommer pour profiter de moi. »
Même si tu gardes ce sourire en coin, Charlie, tendre, rêveur, alors que ton esprit romanesque s’imagine déjà aux côtés d’Orion aux prochaines fêtes. Peut-être qu’alors, enfin, cette période ne sera plus aussi sombre. Moins oppressante, moins endeuillée. Plus belle. Vivante. A ces pensées, deux constatations te frappent brutalement. Aussi étrange l’une que l’autre.
D’abord, le fait que tu ne seras sans doute plus étudiante d’ici quelques mois. Tu as de bons résultats, malgré des chutes depuis le mois de novembre, mais rien qui ne t’empêcherai de décrocher ton diplôme final et de te présenter au concours d’aurors. Bien sûr, là encore, il y a la possibilité d’un échec, le métier n’étant pas offert au premier venu. Mais quoi qu’il en soit, tu ne seras plus à Hungcalf. Tu ne seras plus l’élève d’Orion. Difficile de savoir s’il s’agit d’une mauvaise chose, ou d’une bonne.
Parce qu’ensuite, si tu n’es plus son élève… Qu’est-ce qui te garantit que l’offre tiendra toujours d’ici l’an prochain ? C’est long, un an, il peut se passer tant de choses entre temps et…
Et tu te rends compte que tu es devenue pensive, silencieuse, les sourcils froncés. Visage baissé, que tu relèves précipitamment vers l’Orion pour te perdre dans ses yeux. Sans t’en apercevoir vraiment, tes mains serrent la sienne. Quand tu prends la parole, ta voix est légèrement étouffée, Charlie, malgré tes vains efforts pour avoir l’air détaché. « Enfin… Si tu veux toujours de moi d’ici l’année prochaine. Si on est toujours… » Qu’est-ce que vous êtes, au juste, Charlie ? Des amis ? Des amants ? Mais on ne présente pas comme si de rien n’était sa maitresse à sa famille, enfin, pas normalement en tout cas. « … Toujours amis. » Etrangement, ta fin de phrase reste en l’air, suspendue comme une question. Dans un souffle hésitant. Et ton cœur qui semble s’arrêter dans le silence qui suit.
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