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Aren't we just terrified ? [Augurose]
Dim 18 Juin 2017 - 20:15
Aren't we just terrified ?
LA BRANCHE & LA BRINDILLE
Confortablement installée dans l'immense fauteuil en patchwork qui trônait dans l'arrière-boutique, je m'évertuai à tricoter les manches d'un pull-over lorsque j'entendis la porte en bois grincer timidement. « Primerose ? » Une voix fluette, presque nasillarde, se faisait entendre de la boutique. « Je dois m'absenter quelques heures. Je dois absolument faire quelques courses ... Peux-tu garder la boutique en mon absence ? » Le ton de Madame Blansec s’était fait mielleux, presque suppliant tandis que je l'entendais déjà prendre son sac à main et enfiler son manteau. Je soufflai un instant, légèrement agacée. Avais-je vraiment le choix ? Bien sûr que non, et elle le savait très bien. Si cette dernière me laissait aller et venir dans sa boutique et utiliser son matériel, ce n'était pas sans raison. Elle savait très bien qu'en échange, elle n’aurait qu’à me demander ce qu’elle voulait. Ce n’était « qu’un petit arrangement », après tout, rien de bien méchant. Pourtant, tout cela prenait une vilaine tournure et je n’appréciais guère son petit chantage tacite. Pourtant … « Aucun problème Madame Blansec, je m'occupe de tout, partez tranquille ... » Finis-je par lâcher, après une seconde d’hésitation. Bon sang, quand est-ce que j’allais apprendre à lui dire non ? Quand est-ce que j’irais la voir pour lui expliquer que j’en avais assez de toute cette mascarade ? Si le club de couture n’avait pas tant besoin d’elle et de son petit local, je lui aurais sans doute dit ses quatre vérités. Néanmoins, je n’étais pas prête à courir ce risque. J’avais bien trop à perdre, et les quenouilles m’en auraient surement voulu. Non, décidément, il fallait que j’apprenne – encore une fois – à rester à ma place et me taire.
Levant les yeux au ciel, je soufflai à nouveau avant de me perdre dans mes pensées. Cela faisait deux semaines que je ne l’avais pas revu. Deux semaines que je mettais enfuie comme une voleuse, le mettant – sans doute – dans l’embarras face à ses élèves. Deux semaines que cette séance de divination hantait mon esprit et m’empêchait de dormir. J’avais beau ne pas vouloir y (re)penser, c’était plus fort que moi. Je n’arrêtais pas de me demander ce que tout cela pouvait bien signifier. Que voulait dire sa vision, pourquoi cette dernière l’avait-elle mise dans cet état … Des milliers de questions m’envahissaient tandis que je m’évertuais à continuer mon tricot – en vain. Mais pourquoi cette histoire m’affectait-elle autant ? Et la façon dont il avait de me regarder, la manière dont je réagissais au moindre de ses gestes … était-ce normal ? J’avais posé la question à ma meilleure amie, Lucrecia, mais elle avait été incapable de me répondre. Quant à Léandre, la seule chose qu’il avait su me dire, c’était que j’étais probablement entichée de Tomlin. Cette idée m’avait désarçonnée. Je n’avais jamais réfléchi à cette possibilité. Et pourtant, il fallait que je me rende à l’évidence : il me plaisait. Beaucoup.
Mes joues s’empourpraient tandis que je me rendais peu à peu à l’évidence. Amourachée, moi ? Possible … Après tout, je n’avais jamais ressenti ça auparavant. Peut-être que c’était cela, ce que l’on ressentait lorsqu’on développait des sentiments à l’égard de quelqu’un ? Étant une parfaite novice en la matière, je ne savais trop quoi penser. Ni comment réagir. Contrairement à mes amies, je n’avais jamais vraiment eu de petits amis. Du moins, rien de bien sérieux … Je passais doucement une main dans mes cheveux indisciplinés, abandonnant au passage l’aiguille qui s’était logée dans la manche en laine. « Des centaines de garçons dans l’université, des milliards dans le monde et toi, tu choisis l’impossible … » Murmurais-je, une pointe de tristesse dans la voix, avant de me lever et balancer mon tricot sur le coin de la table en bois, à quelques mètres de là.
Il était clair que je n’avais pas choisi la facilité. Malheureusement, les sentiments ne se commandaient pas et maintenant, il fallait que je vive avec. Je devrais le côtoyer et faire mine de rien ; rester à ma place d’étudiante, comme j’aurai toujours dû le faire. Mais notre rencontre n’avait pas facilité les choses, bien au contraire. Je me rappelai à quel point je l’avais trouvé différent, si … Authentique ? Il ne ressemblait à aucun garçon que j’avais pu rencontrer auparavant, et il paraissait si jeune … C’était tellement facile de s’y méprendre. Un sourire vint se nicher sur mes lèvres tandis que je me souvenais, nostalgique. À l’époque, il n’était rien d’autre qu’un client. Un homme comme les autres, et non pas mon professeur de divination. Ouais, c’était plus simple … Pensais-je, avant de sursauter. La clochette de l’entrée s’était mise à tinter d’un son clair et éclatant, annonçant l’arrivée d’un client dans la boutique. « J’arrive tout de suite ! » Indiquais-je au visiteur avant de tirer machinalement sur les plis de ma robe. Une fois présentable, je tirai sur la petite porte qui me faisait face et la referma aussi tôt, cachant la petite pièce du fond. « Excusez-moi, je … » Ma phrase resta suspendue à mes lèvres tandis que je réalisai qui se trouvait devant moi. « Vous ? » Lâchais-je, béate, tandis qu’il se tenait à quelques enjambées de moi, presque immobile. Mes jambes se mirent soudainement à trembler, manquant de me faire tomber si je ne m’étais pas appuyée derechef au comptoir. Par Merlin, mais que faisait-il ici ?
Levant les yeux au ciel, je soufflai à nouveau avant de me perdre dans mes pensées. Cela faisait deux semaines que je ne l’avais pas revu. Deux semaines que je mettais enfuie comme une voleuse, le mettant – sans doute – dans l’embarras face à ses élèves. Deux semaines que cette séance de divination hantait mon esprit et m’empêchait de dormir. J’avais beau ne pas vouloir y (re)penser, c’était plus fort que moi. Je n’arrêtais pas de me demander ce que tout cela pouvait bien signifier. Que voulait dire sa vision, pourquoi cette dernière l’avait-elle mise dans cet état … Des milliers de questions m’envahissaient tandis que je m’évertuais à continuer mon tricot – en vain. Mais pourquoi cette histoire m’affectait-elle autant ? Et la façon dont il avait de me regarder, la manière dont je réagissais au moindre de ses gestes … était-ce normal ? J’avais posé la question à ma meilleure amie, Lucrecia, mais elle avait été incapable de me répondre. Quant à Léandre, la seule chose qu’il avait su me dire, c’était que j’étais probablement entichée de Tomlin. Cette idée m’avait désarçonnée. Je n’avais jamais réfléchi à cette possibilité. Et pourtant, il fallait que je me rende à l’évidence : il me plaisait. Beaucoup.
Mes joues s’empourpraient tandis que je me rendais peu à peu à l’évidence. Amourachée, moi ? Possible … Après tout, je n’avais jamais ressenti ça auparavant. Peut-être que c’était cela, ce que l’on ressentait lorsqu’on développait des sentiments à l’égard de quelqu’un ? Étant une parfaite novice en la matière, je ne savais trop quoi penser. Ni comment réagir. Contrairement à mes amies, je n’avais jamais vraiment eu de petits amis. Du moins, rien de bien sérieux … Je passais doucement une main dans mes cheveux indisciplinés, abandonnant au passage l’aiguille qui s’était logée dans la manche en laine. « Des centaines de garçons dans l’université, des milliards dans le monde et toi, tu choisis l’impossible … » Murmurais-je, une pointe de tristesse dans la voix, avant de me lever et balancer mon tricot sur le coin de la table en bois, à quelques mètres de là.
Il était clair que je n’avais pas choisi la facilité. Malheureusement, les sentiments ne se commandaient pas et maintenant, il fallait que je vive avec. Je devrais le côtoyer et faire mine de rien ; rester à ma place d’étudiante, comme j’aurai toujours dû le faire. Mais notre rencontre n’avait pas facilité les choses, bien au contraire. Je me rappelai à quel point je l’avais trouvé différent, si … Authentique ? Il ne ressemblait à aucun garçon que j’avais pu rencontrer auparavant, et il paraissait si jeune … C’était tellement facile de s’y méprendre. Un sourire vint se nicher sur mes lèvres tandis que je me souvenais, nostalgique. À l’époque, il n’était rien d’autre qu’un client. Un homme comme les autres, et non pas mon professeur de divination. Ouais, c’était plus simple … Pensais-je, avant de sursauter. La clochette de l’entrée s’était mise à tinter d’un son clair et éclatant, annonçant l’arrivée d’un client dans la boutique. « J’arrive tout de suite ! » Indiquais-je au visiteur avant de tirer machinalement sur les plis de ma robe. Une fois présentable, je tirai sur la petite porte qui me faisait face et la referma aussi tôt, cachant la petite pièce du fond. « Excusez-moi, je … » Ma phrase resta suspendue à mes lèvres tandis que je réalisai qui se trouvait devant moi. « Vous ? » Lâchais-je, béate, tandis qu’il se tenait à quelques enjambées de moi, presque immobile. Mes jambes se mirent soudainement à trembler, manquant de me faire tomber si je ne m’étais pas appuyée derechef au comptoir. Par Merlin, mais que faisait-il ici ?
electric bird.
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Dim 18 Juin 2017 - 23:37
Aren't we just terrified ?
AuguRose
La cloche tinta et emplit l'atmosphère tranquille de l'échoppe d'un écho cristallin lorsque j'en franchis le seuil. La porte se referma sans bruit derrière moi et, le temps que je ne m'aventure à observer les robes de sorciers, les milles et unes tenues et accessoires qui s'offraient à mes yeux, j'entendis une voix s'élever de l'arrière boutique.« J’arrive tout de suite ! » Inconsciemment, le timbre de cette voix m'était étrangement familier. Une porte s'ouvrit et je me tournai d'un bond en arborant un sourire radieux vers l’entrebâillement qui libéra une silhouette et un visage angélique qui, pour le coup, m'étaient définitivement familières, car je les voyais en pensées à chaque heures de la journée.
« Excusez-moi, je … » Je ne sais pourquoi, mais ce moment interrompit nos souries rêveurs et ne laissa qu'une stupeur béate sur nos deux visages. « Vous ? »
Deux semaines. Cela faisait deux semaines que j'avais intentionnellement joué à un jeu dont je ne connaissais pas règles. J'avais visualisé à nouveau la scène des milliers de fois. Elle, les yeux clos, sa beauté innocente, une complicité évidente. Moi, étreint par une tristesse soudaine, m'évertuant à décrire toutes les nuances d'une vision bien trop personnelle. Trop de nuances, sans doute. Et pourquoi ? L'impressionner ? Me rapprocher d'elle malgré la raison et en dépit de la forte probabilité que ces sentiments non maîtrisés se heurtent au mur de l'incompréhension ? Faire comme si je pouvais un instant croire à ce qui n'est pas et ne sera probablement jamais ? Et j'avais beau ressasser tout cela, les gestes, les paroles, son départ, son absence, mon esprit torturé n'arrivait plus à comprendre pourquoi. Qu'avais-je fait de mal pour me sentir puni à ce point ? Qu'avais-je fait de mal pour mériter d'être privé de sa présence ? Ces deux dernières semaines avaient le goût amer de l'éternité.
Mon tourment était tel que je ne savais même plus comment réagir à sa stupeur. La confusion, la joie, la surprise, la frustration se livraient un combat équivoque sur tous les traits de mon visage qui ne m'obéissait plus. L'expression qui en résultait devait donner la chair de poule. Primerose ? m'écriais-je, d'un ton qui semblait dire "je suis agréablement surpris et soulagé de te voir enfin".
Je m'approchais timidement du comptoir, les mains fermement crispées sur la lanière d'un sac en bandoulière en cuir dont le contenu qui s'entrechoquait émettait un petit tintement à chacun de mes pas. A mesure que la distance s'amenuisait entre nous, le fonctionnement de mon esprit s'intensifia, comme s'il passait en revue tous les trucs pertinents ou drôles que je pourrai lui dire, afin de briser cette sensation froide et distante qui s'était imposée entre nous et que je haïssais.
"Alors, c'est ici que tu te caches ?" ... Par la barbe de Merlin, Augurus, espèce d'andouille, ce n'est pas le moment de faire le malin, surtout dans ces conditions !
Je me rapprochais.
"Primerose ! Je me suis inquiété !" ... Bon sang, Augurus, espèce d'idiot, même si c'est vrai, tu ne peux pas lui un truc pareil, ça ne te concerne pas !
Vite, trouver un truc à dire.
"Alors, quoi de neuf ?" ... Nom d'une chouette, Augurus, sombre crétin, elle est partie la dernière fois avec un "A plus tard" qui t'a dévasté. Pas même toi peut prédire l'effet potentiellement mortel d'un "quoi de neuf ?".
Pas ça ! Vite !
C'est donc avec un air un peu gauche que je vins me planter devant elle. Puisque mon cerveau était manifestement en grève, j'allais devoir improviser. Mais... Tu travailles ici ? Je croyais que... Enfin, tu ne travailles plus au Vampire's Night ? lui demandais-je en bredouillant, confus, avant de secouer la tête. A ce stade là, je ne savais même plus si je devais encore la tutoyer ou non. Enfin, pardonne moi, je ne veux pas t'importuner avec mes questions : je venais pour passer commande à Madame Blansec pour un costume tout neuf. Je ne peux décemment pas demander à ma mère de choisir mes vêtements jusqu'à mes cinquante ans, pas vrai ? déclarais-je avec un naturel déconcertant avant de réaliser l'énormité particulièrement ridicule de cette honteuse confession involontaire qui me fit passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel : d'un magnifique rouge vermeil à un teint verdâtre d'épouvante en passant par un blanc encore plus blanc que d'habitude. J'avais toujours été comme cela, à trop parler pour combler le vide et effacer les malaises, mes paroles dépassant trop souvent mes pensées et les limites de la retenue la plus élémentaire. J'espérais au moins que cette maladresse embarrassante, maintenant que je ne pouvais plus rien faire pour la rattraper ou l'effacer de sa mémoire, me donnerait la chance de voir éclore un sourire sur ses douces lèvres.
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Mar 20 Juin 2017 - 1:13
Aren't we just terrified ?
LA BRANCHE & LA BRINDILLE
...
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- InvitéInvité
Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Mar 20 Juin 2017 - 11:39
Aren't we just terrified ?
AuguRose
Le sourire qui naquit sur les lèvres rondes de Primerose fut le pansement idéal à mon embarras et à ces quinze jours de déprime (dé-prim ?). « Oui. Enfin non, je travaille toujours au vampire’s night, mais il m’arrive de travailler ici de temps en temps, lorsque Madame Blansec est absente. » Babilla-t-elle, insinuant que Madame Blansec était justement absente. J'étais souvent confronté à ce genre de situation : dès que je souhaitais voir quelqu'un, ce quelqu'un était généralement absent, en vacances ou malade. Et lorsque je devais aller quelque part, ce quelque part était systématiquement fermé, avait fait faillite ou était en congés annuels. Mais aujourd'hui, le Karma semblait vouloir compenser toutes ces années de rencontres manquées tout en pourvoyant à mon bonheur. J'étais infiniment plus heureux de voir Primerose que Madame Blansec ! « Enfin, je veux dire … Je lui rends service. Vous savez, elle prête généreusement son arrière-boutique et son matériel à mon club de couture alors … » Alors j'acquiesçais en pinçant mes lèvres également et en me fendant d'un signe de la tête approbateur, louant intérieurement la débrouillardise et l'esprit d'entrepreneuriat de la douce Pokeby.
« Madame Blansec est justement partie faire quelques courses. Je ne sais pas à quelle heure elle compte rentrer … Mais je peux peut-être vous aider ? Que recherchez-vous exactement ? C’est pour quelle occasion ? »
Je haussais les sourcils, agréablement surpris du déroulement de cette journée qui avait pourtant commencé dans la grisaille morale la plus totale. Avec grand plaisir,répondis-je, enthousiaste. Oh, ce n'est rien, c'est seulement pour apporter une touche de modernité à ma garde robe... Je crois que j'ai acheté ce costume pour l'ouverture de mon premier cabinet de divination il y a quinze ans... Et c'est le plus récent que je possède... déclarais-je, dépité, en soulevant mollement les pans de ma veste. Ce costume n'avait pas d'histoire particulière, je n'éprouvais même pas un attachement émotionnel qui pouvait justifier ce qui m'avait poussé à le conserver aussi longtemps au détriment d'un autre costume, plus neuf ou mieux ajusté, si ce n'est mon manque d'intérêt pour les choses de la mode et mon apparence. Jusqu'à maintenant.
Un poil trop grand, passablement déformé par endroits, ce vieux costume trois pièces en tweed brun, parsemé de rayures légèrement moins brunes, arborait deux coudières en cuir qui avaient l'incroyable particularité d'être extraordinairement moches. Le veston et le pantalon étaient du même acabit, à l'exception près que l'un était trop court et que l'autre était trop long. L'ensemble était peu flatteur, globalement usé et fatigué ça et là, sans compter que la couleur mettait en évidence mon teint cireux de demi-vampire. Je laissais Primerose prendre en considération l'ampleur des dégâts d'un air résigné, tout en espérant qu'elle puisse user de toute sa magie pour me venir en aide. J'esquissais un demi-sourire à l'idée de porter, peut-être, un costume de sa création : je serai forcément à mon avantage.
« Vous connaissez votre taille ? Quoi qu’il en soit, je … je … je vais devoir prendre vos mesures. »bégaya Primerose en dégainant un mètre. Elle semblait très nerveuse. Je l'étais aussi à l'idée que ses mains se promènent le long de mes épaules étroites ou que ses bras enserrent ma taille et je dus contenir un rire nerveux en me pinçant à nouveau les lèvres. Je suis navré, mais ai-je vraiment l'air d'une personne qui connait la taille de ses costumes ? disais-je sur le ton de la plaisanterie en lui faisant remarquer que rien n'était véritablement à ma taille dans ma panoplie.
Attends, je vais... Retirer ma veste. Joignant le geste aux paroles, je déposais ma sacoche en cuir sur le comptoir de la boutique, avant de m'extraire timidement de ma veste que je pliais soigneusement à côté de ma sacoche. Je remontais les manches de ma chemise blanche, surmontée de mon fameux gilet brun "signature". Les mesures seraient probablement plus faciles - ou plus exactes - comme cela.
La situation était étrange, probablement autant pour elle que pour moi. Je revins devant Primerose en me frottant les mains, où la moiteur s'était installée. Je suis tout à toi, déclarais-je, à la fois impatient et enthousiaste, tendu et confiant dans les mains expertes de cette couturière chevronnée dont j'attendais religieusement les consignes.
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Mar 20 Juin 2017 - 17:49
Aren't we just terrified ?
LA BRANCHE & LA BRINDILLE
« Oh, ce n'est rien, c'est seulement pour apporter une touche de modernité à ma garde-robe... Je crois que j'ai acheté ce costume pour l'ouverture de mon premier cabinet de divination il y a quinze ans... Et c'est le plus récent que je possède... » Finit-il par m'avouer, l'air penaud, tandis que je reluquai son trois-pièces. Lorsqu'il disait que ce dernier n’avait pas moins de quinze ans, je ne pus réprimer un sourire. Hm, je le croyais volontiers. L'ensemble était démodé, mal taillé, vilainement ajusté, beaucoup trop grand ... En somme, il était très peu flatteur. Pourtant, et je ne me l'expliquais pas, il donnait au professeur un petit côté loufoque et nerd qui j'aimais beaucoup. Surement mon goût prononcé pour tout ce qui était décalé … « Je suis navré, mais ai-je vraiment l'air d'une personne qui connaît la taille de ses costumes ? » Continua-t-il sur le ton de la plaisanterie. Non, pas vraiment ... Concédais-je silencieusement. Mais pouvais-je l'en blâmer ? La plupart des hommes ne la connaissait pas ou s’ils pensaient la connaitre, ils se trompaient. Après tout, à chacun son domaine d'expertise, non ?
« Attends, je vais ... Retirer ma veste » dit-il, l'air étrangement décontracté, tout en déposant soigneusement sa petite veste en tweed sur le comptoir – à l’instar de sa sacoche en cuir. Une fois le tout plié et bien aligné, il se posta gauchement devant moi et me balança un petit « Je suis tout à toi » qui me désarçonnas. Comment ça, il était tout à moi ? J'écarquillai les yeux avant de gémir. Si j'avais su comment se terminerait cette journée, je ne l'aurai sans doute jamais cru ! « Très bien ... » Finis-je par lui dire « Ne bougez pas, ça ne prendra que quelques minutes ». Je tirai délicatement sur mon mètre tandis que je me rapprochai lentement de lui, brisant au passage les frontières invisibles de sa sphère intime. Par où devais-je commencer déjà ? Ha oui, les mensurations de base. Je me mettais rapidement sur la pointe des pieds et plaquai une main fébrile sur son torse afin de ne pas perdre l'équilibre. Allez, tu peux le faire ! M’encourageais-je, alors que j'atteignais déjà le sommet de son crâne. « Oh ! » M'exclamais-je « Vous faites un bon mètre quatre-vingt-cinq. Je ne vous pensais si grand ! ». Je lui adressai un petit clin d’œil avant de noter rapidement sa taille sur le bout de papier kraft qui traînait dans l’une de mes poches. « Bien, à vue de nez, vous devez peser à peine quatre-vingts kilos et … Vous avez une morphologie légèrement en V ». J’aurais pu lui demander de confirmer mes dires, mais je n’en fis rien. C’était inutile. J’étais certaine de ce que j’avançais. Comme le disait si bien Madame Blansec, j’avais « le compas dans l’œil », alors à quoi bon lui demander ? Je continuai donc à virevolter autour de lui tel un farfadet, mesurant et notant tout ce qui me tombait sous la main d’un geste sûr.
Pourtant, lorsque vint le moment de mesurer sa taille, son torse, ses jambes et son entrejambe, je n’en menai pas large. Nom d’un troll, c’est pas vrai … Pensais-je tandis que mon cœur battait à tout rompre au fond de ma poitrine et que mon pouls s’emballait. « Très bien je … Excusez-moi professeur, mais je n’ai vraiment pas le choix » Lui annonçais-je en grimaçant, extrêmement gênée par ce rapprochement si intime et soudain. La situation était vraiment très embarrassante. D’ailleurs, je sentais mes joues s’enflammer derechef tandis que j’évitai soigneusement son regard. Mes bras, quant à eux, s’enroulaient prudemment autour de son torse avant de glisser le long de son buste et finir leur course sur ses hanches. Sentait-il, lui aussi, la chaleur brûlante émaner de mon corps ? À cette idée, je rougis davantage. Si un client était entré à cet instant, je me demandais bien ce qu’il aurait pensé de tout cela.
Déglutissant avec difficulté, je terminai rapidement mon affaire – en mesurant approximativement la partie inférieure de son corps – puis retournai dardar derrière le comptoir. « Bien » Soufflais-je, presque haletante « J’ai tout ce qu’il me faut ». Je notai rapidement les dernières mesures sur le morceau de papier et jetai un rapide coup d’œil à l’intéressé. « Si vous mettez votre trois-pièces tous les jours, je vous suggère un tweed à chevrons qui donne un esprit gentleman farmer très élégant et contemporain. Cela vous irait à ravir. Qu’en dites-vous ? » Lui demandais-je en me dirigeant cette fois vers l’arrière-boutique, sans même attendre une réponse de sa part. « Suivez-moi professeur, nous allons choisir le tissu … ». Si ma voix tremblotait sous le coup de l’émotion, je fis mine de rien. Il était hors de question qu’il me prenne pour une petite chose sensible, aux nerfsbien trop fragiles. Être son étudiante – plus jeune de surcroît – jouait déjà assez en ma défaveur …
« Attends, je vais ... Retirer ma veste » dit-il, l'air étrangement décontracté, tout en déposant soigneusement sa petite veste en tweed sur le comptoir – à l’instar de sa sacoche en cuir. Une fois le tout plié et bien aligné, il se posta gauchement devant moi et me balança un petit « Je suis tout à toi » qui me désarçonnas. Comment ça, il était tout à moi ? J'écarquillai les yeux avant de gémir. Si j'avais su comment se terminerait cette journée, je ne l'aurai sans doute jamais cru ! « Très bien ... » Finis-je par lui dire « Ne bougez pas, ça ne prendra que quelques minutes ». Je tirai délicatement sur mon mètre tandis que je me rapprochai lentement de lui, brisant au passage les frontières invisibles de sa sphère intime. Par où devais-je commencer déjà ? Ha oui, les mensurations de base. Je me mettais rapidement sur la pointe des pieds et plaquai une main fébrile sur son torse afin de ne pas perdre l'équilibre. Allez, tu peux le faire ! M’encourageais-je, alors que j'atteignais déjà le sommet de son crâne. « Oh ! » M'exclamais-je « Vous faites un bon mètre quatre-vingt-cinq. Je ne vous pensais si grand ! ». Je lui adressai un petit clin d’œil avant de noter rapidement sa taille sur le bout de papier kraft qui traînait dans l’une de mes poches. « Bien, à vue de nez, vous devez peser à peine quatre-vingts kilos et … Vous avez une morphologie légèrement en V ». J’aurais pu lui demander de confirmer mes dires, mais je n’en fis rien. C’était inutile. J’étais certaine de ce que j’avançais. Comme le disait si bien Madame Blansec, j’avais « le compas dans l’œil », alors à quoi bon lui demander ? Je continuai donc à virevolter autour de lui tel un farfadet, mesurant et notant tout ce qui me tombait sous la main d’un geste sûr.
Pourtant, lorsque vint le moment de mesurer sa taille, son torse, ses jambes et son entrejambe, je n’en menai pas large. Nom d’un troll, c’est pas vrai … Pensais-je tandis que mon cœur battait à tout rompre au fond de ma poitrine et que mon pouls s’emballait. « Très bien je … Excusez-moi professeur, mais je n’ai vraiment pas le choix » Lui annonçais-je en grimaçant, extrêmement gênée par ce rapprochement si intime et soudain. La situation était vraiment très embarrassante. D’ailleurs, je sentais mes joues s’enflammer derechef tandis que j’évitai soigneusement son regard. Mes bras, quant à eux, s’enroulaient prudemment autour de son torse avant de glisser le long de son buste et finir leur course sur ses hanches. Sentait-il, lui aussi, la chaleur brûlante émaner de mon corps ? À cette idée, je rougis davantage. Si un client était entré à cet instant, je me demandais bien ce qu’il aurait pensé de tout cela.
Déglutissant avec difficulté, je terminai rapidement mon affaire – en mesurant approximativement la partie inférieure de son corps – puis retournai dardar derrière le comptoir. « Bien » Soufflais-je, presque haletante « J’ai tout ce qu’il me faut ». Je notai rapidement les dernières mesures sur le morceau de papier et jetai un rapide coup d’œil à l’intéressé. « Si vous mettez votre trois-pièces tous les jours, je vous suggère un tweed à chevrons qui donne un esprit gentleman farmer très élégant et contemporain. Cela vous irait à ravir. Qu’en dites-vous ? » Lui demandais-je en me dirigeant cette fois vers l’arrière-boutique, sans même attendre une réponse de sa part. « Suivez-moi professeur, nous allons choisir le tissu … ». Si ma voix tremblotait sous le coup de l’émotion, je fis mine de rien. Il était hors de question qu’il me prenne pour une petite chose sensible, aux nerfs
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Mer 21 Juin 2017 - 15:31
Aren't we just terrified ?
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« Très bien ... Ne bougez pas, ça ne prendra que quelques minutes ». Essayant tant bien que mal de me conformer à cette injonction, je tentais de demeurer le plus immobile possible tandis que la belle s'approchait de moi. C'était la première fois que nous nous autorisions à être aussi proches l'un de l'autre et, gêné, je détournais un regard fuyant de culpabilité et brûlant d'envie de plonger tout entier dans l'océan de ses yeux. Elle posa sa main sur mon torse et ma respiration se figea. Je ne sais si c'était simplement pour ne pas compromettre son appui plutôt précaire tandis qu'elle me mesurait, ou si tout dans mon corps s'était activé simultanément et à plein régime, tant et si bien que ma respiration passait en arrière plan, paralysée. Je me mordillais les lèvres. Sa main sur ma poitrine... Mon coeur qui s'emballe... Calme toi Augurus ou elle va le sentir battre comme si elle le tenait au creux de sa main..., pensais-je, oscillant entre un état de panique et une sensation de flottement irréel. Je n'avais jamais rêvé, mais j'imaginais que cela devait ressembler à cela.
Lorsqu'elle ôta délicatement sa main de mon torse, je pris une - trop - profonde inspiration. C'était comme retrouver la surface après une longue apnée. « Oh ! » s'exclama Primerose. « Vous faites un bon mètre quatre-vingt-cinq. Je ne vous pensais si grand ! Bien, à vue de nez, vous devez peser à peine quatre-vingts kilos et … Vous avez une morphologie légèrement en V », dit-elle en m'adressant un clin d'oeil qui me fit fondre sur place, comme si je n'avais pas déjà assez chaud comme cela. Ah bon ? demandais-je, interloqué. J'imaginais davantage ma morphologie en forme de i. Une grosse tête sur un corps maigrelet, plaisantais-je d'une voix étranglée, pour relâcher la tension qui s'était installée en moi.
« Très bien je … Excusez-moi professeur, mais je n’ai vraiment pas le choix » m'avertit Primerose avant d'entreprendre la suite des mesures. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et mon souffle fut à nouveau coupé lorsqu'elle passa ses bras autour de mon torse et qu'elle les fit glisser avec douceur le long de mon buste. Je ressentais tellement de choses contraires que je ne savais plus vraiment où donner de la tête. D'un côté, ce contact, même s'il s'agissait d'une simple prise de mensurations, réconfortait profondément cette partie de moi qui voulait hurler l'injustice et la tristesse de ma situation. Bien entendu, elle ne m'enlaçait pas au sens premier du terme, mais c'était sans doute là le seul geste qu'elle n'aurait jamais envers moi et qui ressemblait à une démonstration d'affection. Cette pensée me déprima profondément. J'étais tout bonnement pitoyable de pouvoir trouver un quelconque réconfort émotionnel dans cette mesure qui ne dura qu'une poignée de secondes. Cette journée ne m'avait pas préparé à autant de de chocs émotionnels.
Heureusement, lorsque Primerose entreprit de mesurer mon entrejambe, ces pensées furent balayées par un sentiment de gêne si intense que j'en aurais presque souhaité que Madame Blansec eût été là en premier lieu pour se charger de moi. J'aurais aimé pouvoir fuir aussi loin que mon regard, obstinément fixé sur une petite lucarne à travers perçait un faisceau lumineux clair. Primerose se releva et fuit derrière le comptoir tandis que, encore groggy par cette expérience déstabilisante, je me raclais bruyamment la gorge avant de bouger mollement les bras et les jambes pour ranimer mon corps flageolant.
« Bien » Souffla-t-elle « J’ai tout ce qu’il me faut. Si vous mettez votre trois-pièces tous les jours, je vous suggère un tweed à chevrons qui donne un esprit gentleman farmer très élégant et contemporain. Cela vous irait à ravir. Qu’en dites-vous ? » me demanda-t-elle avant de tourner les talons et de filer en direction de l'arrière boutique. « Suivez-moi professeur, nous allons choisir le tissu … »
Gentleman Farmer ? demandais-je, en emboîtant le pas de l'apprentie couturière. Je n'avais franchement aucune idée de ce dont elle voulait parler, mais je la suivais de près, traversant un atelier vide jusqu'à la réserve de tissus où étaient entreposés une foultitude de rouleaux plus ou moins épais, plus ou moins bariolés : une exposition de toutes les matières qui devaient exister de par le monde. Je m'arrêtais devant ce mur de tissus et mes mains, qui ressentaient le besoin de se promener sur les étoffes, essayaient en vain de sentir une affinité particulière avec tel ou tel tissu, tandis que mes yeux cherchaient une bonne couleur ou un motif sympathique.
Cette réserve était sommairement éclairée d'une lumière tamisée, qui octroyait un aspect intime, presque sensuel, à cette partie paisible du magasin où il régnait une ambiance feutrée. Je soupirai, peu inspiré. Je t'avouerai franchement que je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble un Gentleman Farmer, pour être honnête, lui confiais-je, en évitant consciemment que mes yeux, toujours remplis de gêne, ne croisent les siens. Mais je te fais confiance : je connais ton goût et ton talent pour l'esthétisme... Une chose qui, manifestement, ne circule pas dans mes veines. admettais-je volontiers avec un petit sourire. Selon toi, est-il plus judicieux d'opter pour une couleur claire ou un ton plus foncé, vu mon teint ?
Intérieurement, le choix de la couleur et mon teint me semblaient dérisoires. J'étais encore tendu. J'avais envie d'en finir avec cette frustration qui me tourmentait depuis notre rencontre. J'avais envie de lui déballer tout ce que je ressentais pour être fixé une bonne fois pour toute : quitte à être ridicule, autant que les rouleaux de tissus n'en soient que les seuls témoins, le rejet serait sans doute moins difficile à tolérer. Je mourrai d'envie de le faire, de me tourner vers elle et de la regarder vraiment, d'admirer ses yeux, miroirs de l'âme, et de lui offrir de sonder les miens en retour pour qu'elle voit clairement tout ce que je pouvais ressentir pour elle. Mais mes jambes tremblaient trop pour cela. Ma gorge était bien trop serrée et mon coeur allait tambour battant, si bien que je craignais qu'il ne s'arrête définitivement si elle déclinait mes avances, aussi sincères et innocentes soient-elles.
Alors, je ne fis rien de tout cela et je me contentais, frustré de plus belle, de faire courir mes doigts sur les tissus, intérieurement fâché envers moi-même face à ce noeud qui me semblait indémêlable.
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Jeu 22 Juin 2017 - 1:30
Aren't we just terrified ?
LA BRANCHE & LA BRINDILLE
Il marchait tranquillement derrière moi, me suivant de près lorsque je franchissais le seuil de la petite porte en bois. « Gentleman Farman ? » Je tournai légèrement la tête vers lui, mais ne prenais pas la peine de répondre ; trop angoissée à l’idée que ma voix ne vrille sous le coup de l’émotion. Bon sang Prim ! Mais à quoi tu joues ? Râlais-je intérieurement tandis que nous traversions rapidement l'arrière-boutique pour atteindre la réserve. Cette situation était définitivement irréelle, et j’avais la désagréable impression de trembler de la tête aux pieds lorsqu'au même moment, je sentais mon sang battre mes oreilles.
« Nous y voilà … » Murmurais-je en m’engouffrant dans la petite pièce, respirant à pleins poumons l’odeur familière et apaisante des étoffes entreposées ici et là. Bien qu’elle soit étroite et mal agencée, la réserve était un petit paradis. Du moins, lorsque l’on était comme moi une passionnée de couture ; car l’endroit regorgeait de mille merveilles toutes plus belles et précieuses les unes que les autres. Satins, taffetas, cachemires, laines, damas, denim et plumetis … Il suffisait de choisir et lancer un sort pour obtenir l’objet de ses désirs. N’était-ce pas merveilleux ? Si simple ? J’esquissai un demi sourire tandis qu’un élan de mélancolie me submergea violemment, me coupant le souffle au passage. Si je savais que tout cela ne me mènerait nul part, et que jamais il ne s’intéresserait à moi comme moi je pouvais m’intéresser à lui, je ne pouvais m’empêcher d’espérer – quitte à me faire du mal.
« Je t'avouerai franchement que je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble un Gentleman Farmer, pour être honnête, mais je te fais confiance : je connais ton goût et ton talent pour l'esthétisme... Une chose qui, manifestement, ne circule pas dans mes veines. Selon toi, est-il plus judicieux d'opter pour une couleur claire ou un ton plus foncé, vu mon teint ? » Me demanda-t-il, un sourire accroché au bout des lèvres alors qu’il évitait soigneusement mon regard. L’avais-je blessé d’une quelconque façon ? Je m’attardai sur son visage tandis que mes mains attrapaient machinalement quelques rouleaux de tissus. Non, il devait sans doute se sentir gêner. Oui, c’était ça. Après tout, peut-être avais-je dépassé les bornes ? Peut-être qu’il aurait mieux fallu attendre le retour de Madame Blansec ou lui recommander de revenir à un autre moment ? Surement, mais il était un peu trop tard pour y penser à présent. Reprends-toi Prim ! M’ordonnais-je alors que ma tête commençait dangereusement à tourner.
« Laissez tomber le style gentleman farmer » Lui conseillais-je en tirant nerveusement sur les quelques rouleaux que j’avais préalablement sélectionné. « Vous ne devriez pas porter un costume trois-pièces à votre âge, même si je trouve cela très élégant ! » Je lui jetai un coup d’œil furtif, guettant sa réaction avant de reprendre prudemment : « En vérité, je vous verrais bien porter ce genre de tenue » Avouais-je en lui montrant du bout des doigts quelques croquis accrochés le long du mur. « Regardez cet ensemble, cela vous irait très bien, vous ne trouvez pas ? » Encore une fois, je n’attendais pas sa réponse et l’attrapai par le bras afin de l’entraîner avec moi vers le petit établi situé au fond de la réserve. « Un jean beige et surpiqué, une chemise en coton blanc, une jolie veste seersucker … et enfin, une paire de bottines en cuir marron. Quand dites-vous ? Je crois que cet ensemble vous irait parfaitement au teint ! » Plaisantais-je avant de couper – silencieusement – quelques morceaux de tissus qui traînaient là.
Si la réserve m’offrait un havre de paix ainsi qu’un bref instant de répit pour mon cœur mit à rude épreuve, c’était sans compter mon cerveau qui avait décidé de tourner à plein régime – m’assaillant de doutes et de questions embarrassantes auxquelles je n’avais pas les réponses. Déjà, pourquoi m’évertuais-je à l’appeler par son nom ou le titre de sa fonction ? Ne le connaissais-je pas assez pour me le permettre ? Si, sûrement … Mais alors, qu’est-ce qui m’en empêchait ? Ah oui, cette fameuse limite me rappelais-je. L’étudiante, le professeur, l’éthique …
Je soupirai, brusquement fatiguée de tout cela. N'était-il pas évident que de se livrer bataille ne mènerait nul part ? Alors à quoi bon résister ? « Hm … Est-ce que cela vous dérange si je vous appelle Augurus ? » Bredouillais-je, pas très sûre de moi, avant de chercher son regard. « Surtout, n'y voyez aucun manque de respect … » Continuais-je en m’approchantinconsciemment de lui. « Si cela vous gêne, je comprendrai. C’est juste que … Je ne sais pas. Depuis que je vous ai rencontré au vampire’s night ce soir-là, j’ai l’impression ... Enfin, c'est inexplicable, mais je me sens proche de vous. » Poursuivais-je, en me mordillant les lèvres. « C’est fou, je sais ! » Avouais-je en laissant s’échapper un petit rire étranglé. Mais c’est pas vraiiiiii, couinais-je intérieurement, qu’est-ce que t’es en train de dire ma pauvre fille ! Tu as perdu la tête ou quoi ? Si j’avais rougi, je ne m’en rendais même pas compte, car mon corps tout entier semblait brûler pour lui.
« Nous y voilà … » Murmurais-je en m’engouffrant dans la petite pièce, respirant à pleins poumons l’odeur familière et apaisante des étoffes entreposées ici et là. Bien qu’elle soit étroite et mal agencée, la réserve était un petit paradis. Du moins, lorsque l’on était comme moi une passionnée de couture ; car l’endroit regorgeait de mille merveilles toutes plus belles et précieuses les unes que les autres. Satins, taffetas, cachemires, laines, damas, denim et plumetis … Il suffisait de choisir et lancer un sort pour obtenir l’objet de ses désirs. N’était-ce pas merveilleux ? Si simple ? J’esquissai un demi sourire tandis qu’un élan de mélancolie me submergea violemment, me coupant le souffle au passage. Si je savais que tout cela ne me mènerait nul part, et que jamais il ne s’intéresserait à moi comme moi je pouvais m’intéresser à lui, je ne pouvais m’empêcher d’espérer – quitte à me faire du mal.
« Je t'avouerai franchement que je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble un Gentleman Farmer, pour être honnête, mais je te fais confiance : je connais ton goût et ton talent pour l'esthétisme... Une chose qui, manifestement, ne circule pas dans mes veines. Selon toi, est-il plus judicieux d'opter pour une couleur claire ou un ton plus foncé, vu mon teint ? » Me demanda-t-il, un sourire accroché au bout des lèvres alors qu’il évitait soigneusement mon regard. L’avais-je blessé d’une quelconque façon ? Je m’attardai sur son visage tandis que mes mains attrapaient machinalement quelques rouleaux de tissus. Non, il devait sans doute se sentir gêner. Oui, c’était ça. Après tout, peut-être avais-je dépassé les bornes ? Peut-être qu’il aurait mieux fallu attendre le retour de Madame Blansec ou lui recommander de revenir à un autre moment ? Surement, mais il était un peu trop tard pour y penser à présent. Reprends-toi Prim ! M’ordonnais-je alors que ma tête commençait dangereusement à tourner.
« Laissez tomber le style gentleman farmer » Lui conseillais-je en tirant nerveusement sur les quelques rouleaux que j’avais préalablement sélectionné. « Vous ne devriez pas porter un costume trois-pièces à votre âge, même si je trouve cela très élégant ! » Je lui jetai un coup d’œil furtif, guettant sa réaction avant de reprendre prudemment : « En vérité, je vous verrais bien porter ce genre de tenue » Avouais-je en lui montrant du bout des doigts quelques croquis accrochés le long du mur. « Regardez cet ensemble, cela vous irait très bien, vous ne trouvez pas ? » Encore une fois, je n’attendais pas sa réponse et l’attrapai par le bras afin de l’entraîner avec moi vers le petit établi situé au fond de la réserve. « Un jean beige et surpiqué, une chemise en coton blanc, une jolie veste seersucker … et enfin, une paire de bottines en cuir marron. Quand dites-vous ? Je crois que cet ensemble vous irait parfaitement au teint ! » Plaisantais-je avant de couper – silencieusement – quelques morceaux de tissus qui traînaient là.
Si la réserve m’offrait un havre de paix ainsi qu’un bref instant de répit pour mon cœur mit à rude épreuve, c’était sans compter mon cerveau qui avait décidé de tourner à plein régime – m’assaillant de doutes et de questions embarrassantes auxquelles je n’avais pas les réponses. Déjà, pourquoi m’évertuais-je à l’appeler par son nom ou le titre de sa fonction ? Ne le connaissais-je pas assez pour me le permettre ? Si, sûrement … Mais alors, qu’est-ce qui m’en empêchait ? Ah oui, cette fameuse limite me rappelais-je. L’étudiante, le professeur, l’éthique …
Je soupirai, brusquement fatiguée de tout cela. N'était-il pas évident que de se livrer bataille ne mènerait nul part ? Alors à quoi bon résister ? « Hm … Est-ce que cela vous dérange si je vous appelle Augurus ? » Bredouillais-je, pas très sûre de moi, avant de chercher son regard. « Surtout, n'y voyez aucun manque de respect … » Continuais-je en m’approchant
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Jeu 22 Juin 2017 - 12:24
Aren't we just terrified ?
AuguRose
« Laissez tomber le style gentleman farmer. Vous ne devriez pas porter un costume trois-pièces à votre âge, même si je trouve cela très élégant ! » me conseilla Primerose, tandis que j'opinais lentement de la tête d'un air lointain, les yeux dans le vague, préoccupé par autre chose que mes vêtements. Depuis l'interruption de mes études à Poudlard, je portais un costume trois pièces, parce que maman disait que c'était le genre de vêtement qui montrait clairement que les gens avaient à faire à un professionnel et à une personne distinguée, de surcroît. « En vérité, je vous verrais bien porter ce genre de tenue... Regardez cet ensemble, cela vous irait très bien, vous ne trouvez pas ? » me demanda-t-elle en montrant du doigt quelques croquis accrochés sur le mur devant moi. Je plissais les yeux et me rapprochais des parchemins pour mieux visualiser l'ensemble et pour me projeter mentalement dans la tenue. Oui, je pen...
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Contre toute attente, Primerose m'attrapa vivement par le bras, manquant au passage de me faire trébucher, avant de m'amener un peu plus loin dans la réserve, dans un petit recoin encore plus tranquille où j'avais vraiment l'impression d'être coupé du monde et seul avec elle, baignant dans un étrange sentiment de sécurité extérieure mêlé à une grande insécurité intérieure... « Un jean beige et surpiqué, une chemise en coton blanc, une jolie veste seersucker … et enfin, une paire de bottines en cuir marron. Quand dites-vous ? Je crois que cet ensemble vous irait parfaitement au teint ! » plaisanta Primerose avec enthousiasme. Surpiqué, seersucker, voilà deux mots que je ne connaissais pas et qui m'empêchaient franchement d'avoir un avis sur la question, mais, comme je l'avais dit auparavant, je faisais entièrement confiance à son jugement et à sa maîtrise pour tout ce qui concernait l'esthétisme. Je la regardais couper les tissus, concentrée et silencieuse, toujours plongé dans mon mutisme, mélancolique mais également particulièrement fasciné de voir une artiste à l'oeuvre.
« Hm … Est-ce que cela vous dérange si je vous appelle Augurus ? » lança Primerose de but en blanc en se tournant vers moi. Mes yeux n'eurent d'autre choix que de se laisser attraper par les siens et je la regardais avec une expression de franche surprise. Je ne m'attendais pas à cette question. Au fond, cette barrière entre le prof et l'élève était un des éléments qui me torturaient et, sitôt que le belle avait appris que j'étais son Professeur, le soir de notre rencontre, cette distance que je déplore s'était naturellement installée entre nous. Si elle souhaitait m'appeler par mon prénom, j'en conclus que je n'étais pas le seul à ressentir cette complicité évidente entre nous. C'était déjà une première étape de franchie, peut-être, me disais-je intérieurement, alors que Primerose se rapprochait de moi, brisant à nouveau la frontière de ma sphère de proximité dans l'ambiance déjà intime de cette réserve qui se faisait de plus en plus exiguë.
« Si cela vous gêne, je comprendrai. C’est juste que … Je ne sais pas. Depuis que je vous ai rencontré au vampire’s night ce soir-là, j’ai l’impression ... Enfin, c'est inexplicable, mais je me sens proche de vous. » Poursuivit Primerose, alors que j'étais saisi d'une trouille si intense que tout me corps sembla vide et frigorifié, de mon abdomen à mes jambes, certainement parce que mon coeur, qui était sur le point d'éclater, devait pomper mon sang vers des endroits plus privilégiés : mes joues et mes oreilles qui avait adopté une vive teinte vermeille, ainsi que mon cerveau, en ébullition. C'était plutôt ironique pour un voyant, mais j'avais toujours eu du mal à voir les signaux que me lançaient les filles lorsqu'elles pouvaient se montrer intéressées sentimentalement. Ainsi, Primerose se sentait inexplicablement proche ? Si une voix, en provenance de ma poitrine, chantait "Vas-y, embrasse laaaaa, elle n'attend que çaaaa" avec fanfare et timbales, une autre petite voix bien plus réservée semait le doute. Proche ? Proche comment ? Comme un grand frère qu'elle n'a jamais eu ? Méfie toi, Augurus, tu interprètes les choses et tu les interprètes mal ! Tu vas encore être ridicule et malheureux. Je fronçais les sourcils, essayant d'imposer le silence en moi pour pouvoir agir selon ma sensibilité, comme je l'avais si bien conseillé à Primerose. Elle avait visiblement retenu la leçon. « C’est fou, je sais ! »
Ce qui était fou, c'était l'effet que sa déclaration avait sur moi. Non, non ! Je... dis-je précipitamment avec un sourire trop tendu pour être véritablement réconfortant. Je repris, d'une voix plus calme mais qui trahissait quand même quelques soubresauts intérieurs dus à l'appréhension qui me faisait trembler comme une feuille. Je serai ravi que tu m'appelles Augurus, c'est mon nom, enfin... Je... Je comprends... Je... Ressens la même chose... Je suppose...lui confiais-je, tout bas, en succombant à son attraction. Mon corps, qui avait manifestement pris le contrôle, décida de se rapprocher de Primerose. Nous étions si proches que je pouvais sentir sa respiration, que je devinais aussi nerveuse que la mienne. Mes yeux ne pouvaient plus se détourner des siens et, à la faveur de ce moment de proximité, je lisais en elle une curieuse sensation d'appréhension évanescente, qui se muait, à mesure que nous nous rapprochâmes l'un de l'autre, en une sorte d'impatience et d'envie. Nous frissonnions tous les deux, mais la nature des tremblements avait changé.
Je ressens la même chose... murmurais-je à nouveau, envoûté et engourdi par ce flottement qui dépassait de loin tous les états méditatifs que j'avais pu expérimenter auparavant. Étrangement, tout me sembla calme et naturel, comme si déposer mes lèvres sur les siennes était une évidence que nous n'avions fait que retarder en nous torturant de la sorte. Mes mains semblaient savoir où étaient leur place. Elles parcoururent la brève distance qui les séparaient des hanches de Primerose et s'y déposèrent avec douceur. J'avais franchis le seuil, le point de non retour. Les voix s'étaient tues, il n'y avait plus que moi, à l'intérieur, pauvre fou d'amour, esclave de ses yeux que je ne quittais plus.
Ces moments qui précédaient un baiser étaient courts et, pourtant, ils avaient un goût d'éternité. Mon dos se voûta légèrement, mes yeux se fermèrent lentement à mesure que la distance qui séparait mes lèvres des siennes s'amenuisait. Je ne pensais plus à rien de tout ce qui me causait autant de souffrances la veille : plus de barrières, plus de questions, plus de doutes, plus de professeur, d'élèves, d'école, de peur, d'éthique et de règlement... Et, submergé dans cet état de béatitude, je ne pensais plus non plus à la conclusion meurtrière de ce moment que je craignais par dessus tout, le moment où elle reculerait, surprise, confuse, paniquée. Allait-elle me rendre mon baiser ? Allions nous comprendre ce que nous étions en train de faire et convenir de faire comme si rien ne s'était jamais passé ? Allions nous continuer de nous voir dans le secret ou conviendrons nous de rester éloigné l'un de l'autre à jamais ? Je n'y pensais même pas. Tout me semblait si fou, à moi aussi. Je pensais seulement à elle. Nous. Nous et la magie de ce moment éphémère, insaisissable, mais merveilleux.
Mes lèvres froides effleuraient les siennes qui semblèrent brûlantes en comparaison. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais. Mes mains se dirigèrent délicatement vers son dos pour l'étreindre avec tendresse, pour qu'elle soit encore plus près et je l'embrassais tendrement, enfin. Ce n'était pas un de ces baisers embrasés ou passionné entre deux amants fougueux. C'était un baiser doux, innocent, entre deux âmes qui semblaient connectées par un lien sincère et unique.
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Ven 23 Juin 2017 - 17:17
Aren't we just terrified ?
LA BRANCHE & LA BRINDILLE
Je me perdais littéralement dans son regard tandis que mon cœur se fracassait bruyamment contre ma poitrine, m’empêchant de respirer convenablement. Était-ce le manque d’air qui me faisait tourner la tête ou l’attente insoutenable de sa réponse ? J’avais l’impression de pouvoir m’écrouler à tout moment, tant l’expectative de cet instant me semblai intolérable. Mais dans quoi je me suis embarquée ? Pourquoi me suis-je écoutée ? Me demandais-je silencieusement alors que j'attendais le glas fracassant de sa réponse, comme un condamné attendait son châtiment. Je voulais en finir. Vite. Puis sombrer lentement afin d’annihiler le peu d’espoir auquel je m’étais accroché. Après tout, il était tellement plus facile de se laisser couler que de se battre …
Je le couvais tendrement du regard, l’espritpresque embrumé par le doute et le désespoir lorsqu’il me répondait – après ce qu’il m’avait paru une éternité. « Non, non ! Je... Je serai ravi que tu m'appelles Augurus, c'est mon nom, enfin... Je... Je comprends... Je... Ressens la même chose... Je suppose… » Dit-il à voix basse, avant de se rapprocher. Il était si près à présent, que je pouvais sentir son souffle sur moi – étonnamment frais malgré la chaleur qui émanait de son corps. À moins que ce n'eut été le mien ? En tout cas, nous n’avions jamais été aussi proches… Du moins, pas de cette manière. Pas comme ça. La situation n’avait d’ailleurs plus rien de neutre ou même de professionnelle ; bien au contraire : elle était intime. Peut-être même trop que ce que je pouvais supporter. « Je ressens la même chose... » Murmura-t-il avant de poser délicatement ses mains sur mes hanches ; déclenchant en moi une vague de frissons qui me paralysait. Béate, complètement perdue, je voulais qu’il me précise ce qu’il ressentait pour moi, mais je n’en eus pas le courage. Je voulais seulement savourer cet instant, sentir ses mains sur mon corps pour la première et sans doute, la dernière fois. L’instant était d’une rareté inattendue, éphémère, précieux, et il était hors de question que je gâche tout. Mes mains s’enroulaient donc maladroitement autour de sa nuque tandis que je soutenais son regard, désemparée.
Avais-je mal interprété son geste ou semblait-il aussi entiché que moi ? J’avais du mal à réfléchir, mal à y croire. J’avais l’impression de vivre l’une des scènes de mes rêves, à la différence près que tout ceci me semblait étrangement réel. Même sa bouche qui s’approchait dangereusement de la mienne, me semblait étonnamment réaliste. Je suis en train de rêver… Pensais-je, alors que mes lèvres rencontraient maintenant les siennes, étonnamment douces et froides comparées aux miennes. Mes mains remontaient doucement dans ses cheveux – en bataille – cependant que je me pressai contre lui, lentement, afin de le retenir. Maintenant qu’il était prisonnier de mes bras, je ne voulais plus le laisser partir. Je ne voulais pas le perdre… Je ne l’aurai pas supporté. Pourtant, je savais que ce baiser pouvait ne rien signifier. Peut-être s’était-il laissé aller ? Peut-être allait-il regretter ? Toujours collée à lui, je fourrageai ses cheveux avant d’effleurer son visage du bout des doigts.
Sa peau était agréablement fraiche et satiné – bien que ses joues semblassent légèrement colorées d’une délicate couleur vermeille – et je libérai ses lèvres pour mieux plonger mon visage dans le creux de son cou ; son odeur suave et enivrante m’enveloppant peu à peu tandis que je gardai le silence. Je savais qu’il fallait profiter de cet instant fragile, ce tendre flottement qui serait brisé bien trop tôt ; bien trop vite ; bien trop fort. Alors je prolongeai mon étreinte silencieuse, écoutant paisiblement les faibles battements de son cœur durant quelques minutes encore avant de le libérer, enfin.
« Je … » Par où commencer ? Que dire après cet instant ? Les mots me manquaient cruellement et mes mains s’étaient soudainement mises à trembler, à l’instar de mes lèvres. « Je crois … que je tiens à toi plus que de raison » Avouais-je dans un souffle, consciente que cela ne lui parlerait sans doute pas autant qu’à moi. Pourtant, c’était bien vrai. C’était ce que je ressentais au plus profond de moi. Je tenais à lui. Indéniablement. Irrévocablement. Déraisonnablement … Et il était trop tard pour le nier. Alors à quoi bon lui cacher ? Surtout après cet instant si magique. Je me pinçai les lèvres, essayant de rassembler le peu de courage qu’il me restait pour soutenir son regard incandescent. « Augurus … » Murmurais-je, le cœur serré, paniquée à l’idée qu’il ne me repousse.
Je le couvais tendrement du regard, l’esprit
Avais-je mal interprété son geste ou semblait-il aussi entiché que moi ? J’avais du mal à réfléchir, mal à y croire. J’avais l’impression de vivre l’une des scènes de mes rêves, à la différence près que tout ceci me semblait étrangement réel. Même sa bouche qui s’approchait dangereusement de la mienne, me semblait étonnamment réaliste. Je suis en train de rêver… Pensais-je, alors que mes lèvres rencontraient maintenant les siennes, étonnamment douces et froides comparées aux miennes. Mes mains remontaient doucement dans ses cheveux – en bataille – cependant que je me pressai contre lui, lentement, afin de le retenir. Maintenant qu’il était prisonnier de mes bras, je ne voulais plus le laisser partir. Je ne voulais pas le perdre… Je ne l’aurai pas supporté. Pourtant, je savais que ce baiser pouvait ne rien signifier. Peut-être s’était-il laissé aller ? Peut-être allait-il regretter ? Toujours collée à lui, je fourrageai ses cheveux avant d’effleurer son visage du bout des doigts.
Sa peau était agréablement fraiche et satiné – bien que ses joues semblassent légèrement colorées d’une délicate couleur vermeille – et je libérai ses lèvres pour mieux plonger mon visage dans le creux de son cou ; son odeur suave et enivrante m’enveloppant peu à peu tandis que je gardai le silence. Je savais qu’il fallait profiter de cet instant fragile, ce tendre flottement qui serait brisé bien trop tôt ; bien trop vite ; bien trop fort. Alors je prolongeai mon étreinte silencieuse, écoutant paisiblement les faibles battements de son cœur durant quelques minutes encore avant de le libérer, enfin.
« Je … » Par où commencer ? Que dire après cet instant ? Les mots me manquaient cruellement et mes mains s’étaient soudainement mises à trembler, à l’instar de mes lèvres. « Je crois … que je tiens à toi plus que de raison » Avouais-je dans un souffle, consciente que cela ne lui parlerait sans doute pas autant qu’à moi. Pourtant, c’était bien vrai. C’était ce que je ressentais au plus profond de moi. Je tenais à lui. Indéniablement. Irrévocablement. Déraisonnablement … Et il était trop tard pour le nier. Alors à quoi bon lui cacher ? Surtout après cet instant si magique. Je me pinçai les lèvres, essayant de rassembler le peu de courage qu’il me restait pour soutenir son regard incandescent. « Augurus … » Murmurais-je, le cœur serré, paniquée à l’idée qu’il ne me repousse.
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Ven 23 Juin 2017 - 23:44
Aren't we just terrified ?
AuguRose
Ses mains nouées autour de ma nuque, ses lèvres sucrées contre les miennes, son corps tout près du mien et qui semblait parfaitement le compléter, comme une moitié manquante d'un tout, constituant enfin un être maintenant beau, fini et parfait. Ses doigts fins filaient dans mes cheveux tandis que les miens dansaient tendrement le long de son dos. Bien qu'éphémère, ce premier baiser échangé m'offrait un aperçu du paradis. Nos lèvres se séparèrent malgré elles et les doigts de Primerose continuèrent leur course le long de mes joues. Tout cela me semblait irréel, en dépit des vagues de frissons qui déferlaient en moi à chacune de ses caresses.
Primerose vint loger sa tête dans mon cou, tandis que la mienne vint se reposer doucement sur ses cheveux dont je ne voulais plus jamais oublier le parfum. Les yeux clos, la respiration calme et profonde, je repensais à ce qui nous avait mené là, mais surtout, je m'autorisais à croire enfin à cette scène qui n'existait plus seulement dans mes fantasmes. Nous restâmes silencieux, paisiblement dissimulés aux yeux du monde entier dans la réserve de tissus de chez Madame Blansec, blottis l'un contre l'autre. J'avais conscience que nous ne pouvions pas rester figés ainsi pour l'éternité, malheureusement, mais je craignais le moment qui suivrait immédiatement celui-ci. Si la douce m'avait rendu jusqu'à la moindre démonstration affective, j'ignorais quelle tournure allait prendre la suite des événements. Peut-être avait-elle été surprise de mon attitude, tout comme je me suis moi-même surpris à m'élancer ainsi vers elle, pétri d'amour, la bouche en cœur ? Le moment suivant allait-il être réjouissant ou embarrassant ? Complice ou triste ? Notre étreinte se relâcha, mais je sentais que nous n'avions, ni l'un, ni l'autre, envie de la laisser s'évaporer.
Primerose rompit prestement le silence. « Je … » hésita-t-elle.« Je crois … que je tiens à toi plus que de raison... Augurus … » Murmura-t-elle en soutenant mon regard, tandis que le mien pétilla davantage à l'entendre murmurer ainsi mon prénom. Je passais la main dans mes cheveux, pour rétablir un semblant d'ordre après le passage de l'ouragan Primerose, avant d'écarquiller les yeux, le temps de peser le poids de ses mots et de réaliser ce que nous venions de faire. Un rire nerveux me saisit. Je n'arrivais pas à croire à ce que j'entendais. Ses paroles sonnaient comme la plus belle des mélodies à mes oreilles cramoisies. Ma main saisit la sienne et la serra tendrement tandis que je jetais dans ses yeux un regard halluciné, étrangement lointain, mais étincelants d'une lumière rare. Je n'espérais pas entendre ça, même dans tous les scénarios que j'ai pu envisager dans mon esprit depuis que nous nous sommes rencontrés, lui confiais-je doucement, mal-assuré. Je tiens à toi aussi, Primerose... Je n'ai jamais ressenti cela auparavant mais... Je crois même pouvoir dire que...
Je marquais une pause et tout en moi se mit à trembler, ébranlé par le sens des mots que je m'apprêtais à murmurer, du bout des lèvres, mais qui vibraient profondément en moi avec une intensité terrifiante. Grisante, excitante ; mais terrifiante. Je fronçais les sourcils, tentant de démêler intérieurement le nœud dans ma gorge. J'étais déjà allé trop loin pour ne pas lui avouer ces sentiments qui me lacéraient l'abdomen, comme s'ils souhaitaient ardemment sortir maintenant. Primerose, je t'aime.. surenchéris-je innocemment, la conscience engourdie par l'empreinte de ses lèvres sur les miennes que je pouvais encore sentir vivement faire battre mon cœur. C'était sans doute à cause de l'étrange impression de sécurité que me procurait cette réserve exiguë que je me permettais de lui avouer tout ce cela, dépouillé d'ornements et d'effets théâtraux. Ou peut-être était-ce elle, sa présence qui me faisait me sentir si fort et, à la fois, si vulnérable. Je t'ai aimée à l'instant même où tu es innocemment venue voir ce que je bricolais à ma table, au Vampire's Night. Je t'ai aimée dès que ton regard a croisé le mien. Je t'ai aimé dès que j'ai entendu ta voix pour la première fois... Je ne savais pas comment te le montrer depuis tout ce temps... Pour être honnête, je suis un peu dépassé par... tout ça. Je me mordillais les lèvres en cherchant son regard afin qu'elle puisse voir. Voir à quel point j'étais sincère et honnête. Voir à quel point sa présence auprès de moi m'était maintenant indispensable. Je savais que la submerger de telles confidences, de la part d'un professeur à son élève, m'exposaient au risque de faire fuir ma belle. Heureusement, je la tenais toujours par la main : elle ne partirait pas bien loin.
J'étais heureux et, pourtant, une partie de moi, la "raison" qu'évoquait Primerose, sans doute, semblait combattre pour imposer le doute et le fatalisme. Un élan de tristesse me traversa. Notre relation, si relation il y aurait un jour, ne serait probablement pas acceptable du point de vue de l'école. Nous aurions beau vouloir la garder secrète, tous savaient que la durée de vie des secrets était limitée à Hungcalf. Ma langue balaya mes lèvres pincées. Et si nous restions ici ? Pour toujours ? L'un contre l'autre... Tout est simple dans la réserve... murmurais-je, avec l'impression d'être vaincu d'avance. Sans doute comprendrait-elle tout ce que ce soupir impliquait ; la pression du monde extérieur, la morale, l'éthique, ultimes obstacles qui m'écrasaient depuis notre rencontre. Mais je m'avançais : si Primerose tenait à moi plus que de raison, cela ne signifiait pas non plus qu'elle envisageait quoi que ce soit de sérieux entre nous.
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Inventaire Sorcier
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Sam 24 Juin 2017 - 20:01
Aren't we just terrified ?
LA BRANCHE & LA BRINDILLE
La peur me tenaillait les entrailles tandis que je le regardai nerveusement passer une main dans ses cheveux afin d’ y mettre un semblant d'ordre – suite à mon passage intrusif. Mais qu’attendait-il pour me repousser ? Me briser le cœur ? Encore quelques secondes, pensais-je, et c'était chose faite. Je me mordais inconsciemment la lèvre inférieure, tendue comme un arc, au bord de la crise de nerfs lorsqu'il s'emparait doucement de ma main. « Je n'espérais pas entendre ça, même dans tous les scénarios que j'ai pu envisager dans mon esprit depuis que nous nous sommes rencontrés » M’avoua-t-il à voix basse, les yeux brillants de sincérité. « Je tiens à toi aussi, Primerose... Je n'ai jamais ressenti cela auparavant, mais... Je crois même pouvoir dire que... » Il s’arrêtait un instant, comme pour chercher ses mots, cependant que mon cœur faisait un raté. Une nouvelle fois. Je n’en croyais pas mes oreilles. Comment tout cela était-il possible ? Qu’était-il en train de me dire au juste ? Je soutenais toujours son regard ; ignorant mon pauvre cœur qui se serra davantage sous la pression – de plus en plus – insoutenable. Bon sang, ce n’était vraiment pas le moment de tomber dans les pommes, pensais-je avant qu’il ne se lance : « Primerose, je t'aime … Je t'ai aimée à l'instant même où tu es innocemment venue voir ce que je bricolais à ma table, au Vampire's Night. Je t'ai aimée dès que ton regard a croisé le mien. Je t'ai aimé dès que j'ai entendu ta voix pour la première fois... Je ne savais pas comment te le montrer depuis tout ce temps... Pour être honnête, je suis un peu dépassé par... tout ça ».
Alors… Il m’aimait ? Mais comment était-ce possible ? Et pourquoi n’avais-je rien remarqué ? Rien soupçonné ? Je le regardai, béate, incapable de réfléchir ou dire quoi que ce soit tant la situation m’échappait. Impossible… Me répétais-je intérieurement, sous le choc, avant qu’il ne brise à nouveau le silence qui s’était installé entre nous. « Et si nous restions ici ? Pour toujours ? L'un contre l'autre... Tout est simple dans la réserve... » Murmura-t-il sur un ton tendre, bien que teinté de tristesse. Sa main était toujours au creux de la mienne, et je pouvais sentir ses doigts serrer les miens, comme pour me retenir. Avait-il peur que je m’en aille ? Je levai ma main libre et effleurai son visage du bout des doigts avant de capturer à nouveau ses lèvres. « Oui, tout est plus simple… » Lui répondais-je alors que je me pressai davantage contre lui, avide de sentir son corps contre le mien. Il avait raison. Dans la réserve, tout était plus simple… Nous pouvions être ensemble et nous aimer comme nous l'entendions, sans la pression extérieure, à l’abri des regards. Mais que se passerait-il une fois au dehors, à la vue de tous ? Me repousserait-il ? Ferait-il comme si tout cela ne s’était pas passé ? Je fermai lentement les yeux, goûtant au souffle chaud de sa respiration alors que mes mains s’enroulaient déjà autour de sa taille. Je ne voulais plus y penser. Je voulais seulement rêver quelques minutes encore…
Mais c’était sans compter le tintement léger et cristallin de la clochette – pendue au-dessus de la porte d’entrée – qui me ramenai immédiatement à la dure réalité. Madame Blansec était rentrée. « Primerose ? Primerose ! » Aboya-t-elle sur un ton ridiculement aigu – sans doute paniquée à l’idée que je sois partie de la boutique sans la prévenir. « Oh non… » Soufflais-je, avant de libérer Augurus de mon étreinte « L’éternité me semble écourtée… » Continuais-je à voix basse, l’air attristé, avant de répondre à l’importune. « Ici, Madame Blansec, je suis dans la réserve avec… Un client ! Nous avons terminé ». Je jetai un regard dépité à Augurus avant de lui effleurer la main. L’arrivée de la propriétaire allait-elle mettre fin à cette histoire naissante ? Bien qu’anéantie par cette idée, j’attrapai brusquement son bras et l’entrainai vers la boutique afin de rejoindre Madame Blansec – assise mollement derrière le comptoir. Une fois près d'elle, la vieille dame me jeta un petit regard mauvais avant de reporter son attention vers l’homme qui se tenait à mes côtés, l’air appréciateur. Étais-je entrain de rêver ou lui faisait-elle les yeux doux ? Hm, je fis mine de ne rien remarquer – ignorant consciemment le soupçon de jalousie qui était en train de poindre en moi. « Madame Blansec, je vous présente le professeur Tomlin. Il est professeur de divination à Hungcalf » lui précisais-je, une pointe de fierté dans la voix. « Il est venu pour passer commande, et je me suis permis de m’occuper de lui… ». Je me tournai vers l’intéressé, un léger sourire aux lèvres, avant de jeter un ultime coup d’œil vers la porte menant à l’arrière-boutique. Elle s’était refermée sur notre passage. Cela signifiait-il que notre histoire resterait là où elle avait commencé ? J’espérai de tout mon cœur que non …
Alors… Il m’aimait ? Mais comment était-ce possible ? Et pourquoi n’avais-je rien remarqué ? Rien soupçonné ? Je le regardai, béate, incapable de réfléchir ou dire quoi que ce soit tant la situation m’échappait. Impossible… Me répétais-je intérieurement, sous le choc, avant qu’il ne brise à nouveau le silence qui s’était installé entre nous. « Et si nous restions ici ? Pour toujours ? L'un contre l'autre... Tout est simple dans la réserve... » Murmura-t-il sur un ton tendre, bien que teinté de tristesse. Sa main était toujours au creux de la mienne, et je pouvais sentir ses doigts serrer les miens, comme pour me retenir. Avait-il peur que je m’en aille ? Je levai ma main libre et effleurai son visage du bout des doigts avant de capturer à nouveau ses lèvres. « Oui, tout est plus simple… » Lui répondais-je alors que je me pressai davantage contre lui, avide de sentir son corps contre le mien. Il avait raison. Dans la réserve, tout était plus simple… Nous pouvions être ensemble et nous aimer comme nous l'entendions, sans la pression extérieure, à l’abri des regards. Mais que se passerait-il une fois au dehors, à la vue de tous ? Me repousserait-il ? Ferait-il comme si tout cela ne s’était pas passé ? Je fermai lentement les yeux, goûtant au souffle chaud de sa respiration alors que mes mains s’enroulaient déjà autour de sa taille. Je ne voulais plus y penser. Je voulais seulement rêver quelques minutes encore…
Mais c’était sans compter le tintement léger et cristallin de la clochette – pendue au-dessus de la porte d’entrée – qui me ramenai immédiatement à la dure réalité. Madame Blansec était rentrée. « Primerose ? Primerose ! » Aboya-t-elle sur un ton ridiculement aigu – sans doute paniquée à l’idée que je sois partie de la boutique sans la prévenir. « Oh non… » Soufflais-je, avant de libérer Augurus de mon étreinte « L’éternité me semble écourtée… » Continuais-je à voix basse, l’air attristé, avant de répondre à l’importune. « Ici, Madame Blansec, je suis dans la réserve avec… Un client ! Nous avons terminé ». Je jetai un regard dépité à Augurus avant de lui effleurer la main. L’arrivée de la propriétaire allait-elle mettre fin à cette histoire naissante ? Bien qu’anéantie par cette idée, j’attrapai brusquement son bras et l’entrainai vers la boutique afin de rejoindre Madame Blansec – assise mollement derrière le comptoir. Une fois près d'elle, la vieille dame me jeta un petit regard mauvais avant de reporter son attention vers l’homme qui se tenait à mes côtés, l’air appréciateur. Étais-je entrain de rêver ou lui faisait-elle les yeux doux ? Hm, je fis mine de ne rien remarquer – ignorant consciemment le soupçon de jalousie qui était en train de poindre en moi. « Madame Blansec, je vous présente le professeur Tomlin. Il est professeur de divination à Hungcalf » lui précisais-je, une pointe de fierté dans la voix. « Il est venu pour passer commande, et je me suis permis de m’occuper de lui… ». Je me tournai vers l’intéressé, un léger sourire aux lèvres, avant de jeter un ultime coup d’œil vers la porte menant à l’arrière-boutique. Elle s’était refermée sur notre passage. Cela signifiait-il que notre histoire resterait là où elle avait commencé ? J’espérai de tout mon cœur que non …
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Re: Aren't we just terrified ? [Augurose]
Dim 25 Juin 2017 - 12:28
Aren't we just terrified ?
AuguRose
La cage qui me retenait prisonnier s'était ouverte un bref instant au cours duquel j'avais goûté à la liberté de pouvoir lui avouer ce qui me tordait la poitrine depuis si longtemps. J'avais étendu mes ailes autour des siennes et l'avais couvé avec tendresse, en improvisant un chant merveilleux. Les mots sacrés, le sortilège qui génère la plus puissante des magies, résonnaient encore dans mon crâne où il régnait une étrange atmosphère, à la fois composée d'une intense sérénité qui faisait la part belle à la une appréhension grandissante. Car, la magie que renfermait cette formule magique, "je t'aime", n'avait d'effet que si elle était retournée à la faveur de son auteur originel. Fébrile - et un peu coupable-, je réalisais que je m'étais soulagé de ce poids sur mes épaules seulement pour le déposer, inconsciemment, sur celles de Primerose. Durant une poignée de secondes, la petite voix du doute m'invectiva sans ménagement, au point de me convaincre, presque, que mon aveu n'était pas une si bonne idée que cela...
La main de mon oisillon vint caresser ma joue et, l'instant d'après, une transition naturelle fit que nos lèvres et que nos corps se rejoignirent, d'un commun accord. Ce n'était pas un "je t'aime", me disais-je intérieurement, mais c'était une preuve d'amour dont j'étais capable de me satisfaire et de savourer la pureté de l'intention. « Oui, tout est plus simple… ». Je décelais la même tristesse dans le timbre de sa voix en comprenant qu'elle combattait, sans doute, les mêmes démons que moi. Que faire lorsque deux êtres ressentaient, l'un pour l'autre, une profonde et sincère attirance dans un contexte qui ne leur était pas favorable ? Fallait-il réprimer ses sentiments ou lutter pour qu'ils soient reconnus et acceptés à la face du Monde ? Ces interrogations s’intensifièrent à mesure que Primerose se blottit contre moi. Je savais que ce fragile moment allait vaciller et se briser, inéluctablement. Malheureusement, la réserve de tissus de Madame Blansec n'était pas l'endroit idéal pour établir le nid dans lequel nous pourrions passer le reste de nos vies l'un contre l'autre.
Et lorsque j'entendis le tintement scintillant de la cloche de l'entrée, suivi d'une voix au moins aussi aiguë qui miaula le prénom de Primerose comme un vieux chat agressif, je compris que notre étreinte et que notre moment étaient tous deux terminés. Déjà. Trop tôt. Bien trop tôt. « Oh non… L’éternité me semble écourtée… » souffla la belle, dépitée. Je relâchais sa taille à contrecœur et balançais ma tête en arrière, profondément déçu d'être déjà privé de ses caresses. « Ici, Madame Blansec, je suis dans la réserve avec… Un client ! Nous avons terminé » Oui, me disais-je avec nostalgie, nous avions terminé. Primerose croisa mon regard déprimé. Elle couva ma main d'un ultime effleurement qui me fit frissonner, tant de plaisir que de crainte ; crainte que ce soit là le dernier geste de douceur qu'elle n'aurait jamais à mon égard avant de retourner à la vie telle que nous la connaissons, en dehors de notre cocon. Et pendant que ces réflexions martelaient mon crâne déjà anesthésié par l'enchaînement inattendu de cette situation qui me semblait déjà lointaine, Primerose me tirait par le bras pour rejoindre la boutique et Madame Blansec, flanquée derrière son comptoir. Autant dire que je traînais des pieds, comme un enfant tiré par le bras par sa mère vers la sortie d'un magasin de bonbons.
Nous nous plantèrent devant Madame Blansec, un peu penauds, un peu gênés. Son regard était étrangement réprobateur lorsqu'il se posa sur Primerose. Je dû réprimer une violente envie d'ordonner à cette vieille chouette de lancer ses mauvaises œillades ailleurs ou sur quelqu'un d'autre, mais la manière dont elle me regarda ensuite me déstabilisa. Si j'avais toujours eu du mal à cerner les intentions des femmes, les grands mères m'avaient toujours adoré : pinçage de joues, bisous qui piquent et "Oh mais qu'est ce qu'il a grandit !". Cependant, je ne voyais pas, dans les yeux de Madame Blansec, l'éclat d'affection maternel, mais plutôt une étincelle lubrique particulièrement perturbante, comme si elle me déshabillait du regard. Je me raclais bruyamment la gorge, gêné, les yeux écarquillés, cherchant à croiser le regard de Primerose pour confirmer ce ressenti qui me mettait mal à l'aise. Au lieu de cela, la douce me présenta. « Madame Blansec, je vous présente le professeur Tomlin. Il est professeur de divination à Hungcalf. Il est venu pour passer commande, et je me suis permis de m’occuper de lui… »
Bonjour Madame, dis-je maladroitement, avec un sourire forcé. Il ne fallait pas non plus donner à la vieille dame de quoi se pâmer davantage. J'allais justement partir, maintenant que tout nous avons convenu de tous les détails, annonçais je avant de déplier ma veste et de l'enfiler à la hâte. Une partie de moi, certainement celle qui sentait le regard de braise de Madame Blansec occupé à marquer mon postérieur au fer rouge, avait envie de partir loin d'ici en courant. L'autre partie, plus néandertalienne, aurait souhaité secourir Primerose en la soulevant sur mon épaule afin que je l'emmène dans ma caverne. J'enfilais la bandoulière en cuir de ma sacoche, dont le contenu s’entrechoqua à nouveau, puis je me dirigeai vers la porte, lentement, à reculons. Bien. Tout est réglé ! J'ai hâte de voir ta création Primerose, tu as toute ma confiance... J'ai hâte de te... De voir cela avec toi très bientôt, osais-je sous-entendre gauchement. Mes lèvres se pincèrent fermement, comme pour retenir tout ce que j'avais vraiment envie de lui dire maintenant. Eh bien, je vous souhaite une belle fin de journée, à toutes les deux. Je suis extrêmement satisfait de votre apprentie, Madame Blansec, vous pouvez être fière de l'avoir avec vous, elle est très professionnelle ! lançais-je, avec un sourire goguenard qui laissait entrevoir mes crocs, avant de passer le seuil de la porte. Manifestement, je n'entendrai jamais l'avis de Madame Blansec, mais j'espérais que mes derniers mots permettraient à Primerose de gagner quelques points d'estime, qui semblaient cruellement lui faire défaut aux yeux de cette vieille bique.
J'eus à peine le temps de mettre le pied dehors que je soupirai, chérissant le souvenir encore brûlant de cet instant de magie inattendu. Je me mis en marche mécaniquement, mettant un pied devant l'autre un peu par réflexe. Je n'avais plus rien à faire ici ; j'allais certainement rentrer dans mes appartements. Je lançais un dernier regard à travers la vitrine de l'échoppe, à travers les mannequins, les modèles d'exposition et les grandes lettres collées sur la devanture et croisai une dernière fois le regard de Primerose avant de disparaître, a la fois pressé et anxieux à l'idée de notre prochaine rencontre.
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