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avgaaana × animals
Jeu 20 Juil 2017 - 10:59
animalsfeat. avgaan & nana
C’est l’heure. Il est temps pour toi de t’extraire de ce milieu trop bruyant et surtout trop chargé émotionnellement qu’est l’intérieure de cette université. Toi qui avais adoré, dès les premières secondes, chacun des lieux, chacune des pierres de cette bâtisse, tu la détestais chaque jour un peu plus. Ou en tout cas, partout où il y avait du monde. T’avais récemment trouvé refuge dans les cachots, dans les combles, dans des chiottes désaffectées. Super. Mais au moins, il n’y avait personne, tu pouvais avoir l’esprit en paix. Il y avait un seul autre endroit, peuplé cette fois, qui t’apaisait. Plus que tes havres de solitude. Parce que les êtres qui peuplaient ces lieux n’étaient tout simplement pas humains. Les créatures fantastiques (en français ans le texte, svp). Tu les adores ces bestioles. Plus que ta propre personne. Et, c’est triste à dire, plus que bien des gens, la liste des humains trouvant grâce à tes yeux s’amenuisant au fil des mois. Ce n’était pas de leur faute. Tu ne supportais juste plus leurs états d’âmes.
Alors te voilà qui files à vive allures vers les écuries, les enclos, les paddocks, appelez-ça comme bon vous semble, bref, vers là où étaient gardées les bestioles de Hungcalf. Sans te connaitre, on ne pourrait se douter de ta destination. Juchée sur des sandales compensées vertigineuses qui t’aident à atteindre le mètre 70, ongles impeccables comme d’habitude, long cheveux ébène relâchés en cascades sur tes épaules à peine couverte d’une chemise blanche largement déboutonnée, t’as définitivement pas le look de la fermière bénévoles. Même ton jean troué ne laisse rien présager, parce que tu es le genre de meuf qui peut rendre ça classe. Mais ceux qui te connaissent, ils savent, à ton sourire enjoué, que tu vas aller bichonner tes petits protéger, nettoyer leurs boxes, et éventuellement apprendre quelques gros mots aux chartiers (tes chouchous officiels) dans une langue étrangère, et continuer le fastidieux apprentissage des botrucs de la chorégraphie de Single Ladies (Queen B si tu nous écoutes).
Ton sourire, il s’efface, brièvement, le temps que tu lorgnes à droite à gauche, que Hannibal le cannibale ne soit pas dans les parages. Oui, si, tu en es là. Il te fait flipper le bougre. Même si tu sais pertinemment que si tu le croise, tu vas épier ses moindre faits et gestes. Bah oui. Sait-on jamais qu’il planifie de te faire cuire à la broche. Surtout qu’il y a de quoi manger sur ta carcasse. En tout cas, l’Anthony Hopkins asiatique n’est pas dans le coin. Tu entres un peu plus dans les écuries et ouvre le sac qui te pend sur le flanc. Rapidement, tu te débarrasses de ta chemise, te contentant de ton débardeur noir, fait assez chaud, et tu troques tes sandales contre une paire de baskets un peu pourries. Et pour finir le tout, t’attaches ta crinière dans un chignon aléatoire après avoir fait sauter tes faux ongles d’un coup de baguette. Tu ranges le tout, t’es prête. Bah quoi ? Tu vas pas te trimballer comme ça dans la fac non plus. Bref, tu t’apprêtes à repartir quand tu sens une présence sur ta droite. Les poils dressés sur ta colonne vertébrale ne te laissent pas trop de doute sur l’identité du type à côté. Donc tu te tournes, un peu résignée, vers Polyphème lui-même (bien que tu doutes d’une quelconque parenté avec Poséidon). Tu souris, un peu crispé le rictus oué, et fait un drôle de spasme à mi-chemin entre un coucou de la main et une petite révérence à l’asiatique. T’sais pas trop quoi faire. Tu bredouilles un truc, justifiant ta présence ici, comme s’il n’avait pas l’habitude de te voir deux à trois fois par semaine traîner ans le coin. T’inclines à nouveau la tête et tu te barres vite fait dans une allée plus loin, espérant ne pas avoir à entamer une conversation avec l’ogre d’Asie. Genre il vient souvent tailler une bavette avec toi. Bref. Tu te faufiles dans l’enclos des furets grossiers que tu salues d’un léger « Salut bande d’enc**és ! » tout plein d’affection, qu’ils te rendent largement, bondissant autour de toi pour avoir tes caresses (et surtout les bouts de viande sèche dans le seau que tu as chopé au passage). Alors tu t'atèles à leur filer quelques friandises et papouilles à chacun pour qu’ils se calment et te laisses ensuite nettoyer leur enclos.
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Re: avgaaana × animals
Lun 7 Aoû 2017 - 1:27
Il laissa ses pattes reprendre le chemin qu’elles connaissaient depuis un an maintenant, et il aperçut vite la lisière de la forêt ainsi que sa cabane, un peu plus loin. Quand il arriva à destination, il vit une silhouette de dos, qui tournait la tête dans tous les sens. Cette silhouette, il la connaissait, c’était celle de la poupée gonflable du coin. À chaque fois qu’il la voyait, il avait l’impression qu’elle sortait tout droit d’un poster de pin-up accroché dans la cabine d’un camionneur américain. Mais il connaissait aussi sa deuxième apparence, et quand il la vit se faufiler dans l’écurie, il choisit de ne pas la suivre. Pas qu’elle soit immonde à regarder ou qu’il en ait quelque chose à faire des rumeurs, mais il voulait éviter à ses sensibles tympans le cri suraigu que seules les humaines étaient capables de pousser. Cependant, Avgaan passa par sa cabane, laissant ainsi le temps à l’élève de se changer, il reprit peu à peu forme humaine, naturellement. Nu, il ramassa quelques affaires qui traînaient au sol, un vieux jean troué et un peu trop serré à son goût, puis, à contre cœur, un t-shirt blanc un peu déformé par le temps et l’effort. S’il prenait soin de son corps, il se contentait du minimum dans le domaine vestimentaire. En un éclair changé et sorti, son agilité et efficacité naturelles jouant pour beaucoup, il entra dans les écuries par une autre ouverture. La Nana était toujours là, beaucoup moins pimpante qu’à son arrivée, et si Avgaan en avait quelque chose à foutre, il dirait que ça lui allait bien.
Un rire essaya de se frayer un chemin dans sa gorge quand il la vit se tendre sa présence, mais il resta impassible, appuyé sur l’ouverture de la porte. Un sourcil se leva quand elle fit une étrange série de mouvements, était-ce une sorte de danse, une incantation ? Au vu des drôles de paroles qu’elle marmonnait, cela pouvait très bien être la dernière solution. Quand elle se retourna pour partir précipitamment, ses lèvres se pincèrent pour masquer son rictus amusé et il se mit à son tour en mouvement. Cela l’amusait de rendre la jeune fille mal à l’aise en sa présence, même si son comportement ne cessera jamais de le mettre sur le cul, si tentait que quiconque puisse faire prendre son équilibre à Avgaan.
Au détour d’une étagère, il récupéra une sacoche qui faisait un bruit sinistre de métal au moindre mouvement, plusieurs ustensiles tranchant sur le côté. Il prit aussi une paire de gants, et reprit sa route avec tout sous le bras.
« Salut bande d’enc**és ! »
Sa brebis effrayée préférée était dans l’enclos des chartiers, où il se rendait aussi. Il se stoppa tout juste derrière elle, fixant le sommet de son crâne pour détecter tout signe d’intelligence cachée, il finit par hausser les épaules, peu convaincu. Il se pencha près d’elle, pour saisir de la viande séchée dans son sceau, son visage alors à côté du sien. Avec un rictus en coin, dévoilant alors une canine particulièrement pointue et immaculée, il se redressa et la contourna. De sa voix basse et grave, il s’adressa à quelques furets dans son dialecte, des consonances qui alternaient entre force et douceur, ce qui était étrange pour les oreilles britanniques :
« C’est donc elle qui vous fout toutes ces conneries dans la tête ? Elle se chie dessus à l’idée que je vais la manger. »
Il sentit un furet escalader son dos pour observer ce qu’il faisait, il déballa le contenu de sa sacoche sous les yeux de ses petits protégés et de l’élève. Une longue série de petites scies, serpes, et couteaux ainsi que quelques marteaux et autres instruments de plaisir étaient de la partie. Avant d’enfiler les gants, il distribua les morceaux de viande séchée autour de lui, récoltant de nombreuses insultes dans toutes les langues (il n’était pas non plus innocent dans l’histoire).
« Vous pensez que je vais la faire avec quelle sauce ? Continua-t-il en mandarin cette fois. J’aime bien la tartare, mais ça pourrait aussi être bon de relever le tout avec du tabasco, vous ne pensez pas ? »
Ce petit jeu l’amusait un peu, même si parler tout seul n’avait jamais été son activité préférée avant. Armé d’une immense pince, il se tourna soudainement vers la Nana et déclara de son anglais accentué :
« Viens ici et rends-toi utile. »
- Spoiler:
- Désolée du retard J'espère que ça te plait et n'hésite pas à me dire si je dois modifier quelque chose
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