- InvitéInvité
N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Dim 20 Déc 2009 - 13:04
Cela faisait plusieurs heures que j’étais assise à mon bureau encombré de parchemin, d’encrier de plusieurs couleurs, de plumes et autres choses tout à fait utiles lorsque l’on corrige les devoirs de ses élèves. C’était dimanche soir, et demain, une nouvelle semaine commencerait. J’avais pris bien du retard dans mes corrections, ce qui expliquait ma présence à une heure si tardive dans mon bureau. J’avais promis cependant à mes 3èmes années que je leur rendrais leur devoir lundi, et chose promise chose due, j’étais contrainte de finir avant l’aube. Ce n’était pas bien grave, étant donné le fait que j’étais habituée à dormir très peu, et ce, depuis ma plus tendre enfance, mais il était clair que j’aurais préféré bouquiner dans mon lit plutôt que de corriger ses devoirs. Je fus pourtant surprise de voir d’aussi bonnes notes. D’un geste mécanique je lisais chacun des parchemins avec attention, corrigeant au passage les quelques fautes d’orthographe et de grammaire. J’étais fière de mes élèves, pour la plus part, ils étaient doués et intéressés par les cours, aussi n’avais-je aucune mal à les tenir tranquille et à obtenir de très bons résultats de leur part. J’arrivais au bout de mon labeur, lorsque je me rendis malheureusement compte que je n’avais plus d’encre. Je fouillai dans tous mes tiroirs, mon sac et tout autre récipient susceptibles de contenir de l’encre, en vain. Je me rendis à l’évidence que je devais sortir de ce bureau pour gagner la réserve des professeurs où je trouverais, à n’en pas douter, un encrier plein. C’est en soupirant que je quittai mon bureau, ne prenant même pas la peine de ne fermer à clef derrière moi : à cette heure ci, les élèves étaient dans leur salle commune en train de dormir, réviser et sans doute festoyer. La déveine faisait que mon bureau se trouvait au premier étage et la réserve au sous sol, ce qui ne m’arrangeait pas du tout et m’allonger considérablement le trajet. Je descendis les escaliers du premier étage et croisait trois élèves de différentes maisons qui hurlaient dans les couloirs. Lorsque l’un d’eux m’aperçu, il s’arrêta net et me fixa d’un air désinvolte.
« HEY ! Melle. Ledouuuuuuuuuux !
McDouglas, vous et vos camarades êtes priés de regagner vos dortoirs, il est tant de vous coucher si vous souhaitez être à l’heure à mon cours demain matin. »
Les élèves bougonnèrent, mais s’exécutèrent ou du moins firent semblant puisqu’ils montèrent les escaliers. Ce n’était de toute façon plus de mon ressort, ils étaient majeurs et assez mature pour comprendre qu’une heure si tardive n’était pas recommandée un dimanche soir. Je poursuivis donc mon chemin, arpentant les couloirs pour enfin arriver aux escaliers qui menaient aux sous sols et donc, à la réserve. Je n’aimais pas les sous sols pour la simple et bonne raison qu’ils étaient très sombres et très humides, et en cette saison, ce n’était pas agréable. Je passais devant la cave, dont la porte était fermée sans vraiment faire attention, cependant un bruit vint chatouiller mes oreilles. Surprise et curieuse, je l’avoue, je m’approchais de la porte de bois et effleurai la poignée : la porte était fermée, évidemment. D’un coup de baguette magique, la serrure céda et la porte s’ouvrit en un grincement. J’entrais et me retrouva nez à nez avec deux élèves en position fort subjective. La fille était quasi nue, allongée sur une table et couinait de plaisir, quant à garçon il était tranquillement allongé sur elle, le pantalon baissé, c’était une situation sans équivoque, vous vous en doutez. Très calme, j’allumai à l’aide de ma baguette la lumière pour m’assurer d’être vue et déclara avec douceur.
« Jeunes gens, il y a des lits pour ce genre de chose. »
Toujours très calme, maîtresse de moi-même, j’attendis patiemment que les deux élèves se retournent vers moi. Je ne reconnus les deux. L’une était une élève de Grymm, une première année, 17 ans seulement. Elle baissa les yeux immédiatement, sans que je n’aie le temps de les croiser, et s’habilla avec hâte. L’autre, était Lust Whitaker, 21 ans, junki et pourtant brillant. Il n’avait pas des notes époustouflantes, mais j’avais découvert en lui un réel talent que je m’efforçai d’exploiter à chaque occasion qui se présentait. Je regardai successivement les deux élèves et repris la parole.
« Miss Timewood, je vous demande de vous rhabiller et d’aller vous coucher sur le champ. Ce n’est ni le lieu ni l’heure pour se faire prendre par un élève aussi âgé et peu recommandable que ce cher Lust, je veux vous voir demain, dans mon bureau à 13h, puis se retournant vers Lust, quant à vous jeune homme, j’ai à vous parler. Revêtez votre pantalon… »
Timewood ne se le fit pas dire deux fois et quitta la salle en prenant ses jambes à son coup. Cette petite était loin d’être une élève modèle, elle n’avait pas la moyenne, si bien que je me demandais comment avait-elle pu obtenir ses ASPIC’s. Elle était cependant gentille, peut être trop, et je ne doutais pas du don de persuasion de ce cher Lust. Je m’approchai d’ailleurs de ce dernier pour me rendre compte qu’il puait l’alcool à plein nez et avait les pupilles si dilatées que j’aurais mis ma main à couper sur le fait qu’il était drogué. Je le fis s’asseoir sur une chaise et l’observai un instant. C’était un beau jeune homme, sûr de lui, très doué, mais junkie. Depuis le début de l’année, il participait à mes cours, et ne reculait devant rien : il me tenait tête volontiers, tout en restant poli ce qui rendait le début des plus intéressants. Lorsqu’il venait défoncé en cours, il ne se gênait pas pour me draguer, ce que je lui pardonnais, sans doute par compassion : il était mon reflet, celui de la personne que j’étais quelques années plutôt. Je soupirai et, m’accroupissant face à lui, je murmurai doucement.
« Elle était tout juste majeur, Lust. Sans doute vierge aussi. Te rends tu compte dans quel état tu es ? »
Sans m’en rendre compte je l’avais tutoyé. En général je vouvoyais mes élèves, mais dans ce genre de situation, pour instaurer une intimité et une certaine confiance, je savais que certains élèves préféraient qu’on les tutoie, j’espérais que Lust faisait parti de ses élèves là.
« A quoi t’es-tu défoncé, mh ? »
« HEY ! Melle. Ledouuuuuuuuuux !
McDouglas, vous et vos camarades êtes priés de regagner vos dortoirs, il est tant de vous coucher si vous souhaitez être à l’heure à mon cours demain matin. »
Les élèves bougonnèrent, mais s’exécutèrent ou du moins firent semblant puisqu’ils montèrent les escaliers. Ce n’était de toute façon plus de mon ressort, ils étaient majeurs et assez mature pour comprendre qu’une heure si tardive n’était pas recommandée un dimanche soir. Je poursuivis donc mon chemin, arpentant les couloirs pour enfin arriver aux escaliers qui menaient aux sous sols et donc, à la réserve. Je n’aimais pas les sous sols pour la simple et bonne raison qu’ils étaient très sombres et très humides, et en cette saison, ce n’était pas agréable. Je passais devant la cave, dont la porte était fermée sans vraiment faire attention, cependant un bruit vint chatouiller mes oreilles. Surprise et curieuse, je l’avoue, je m’approchais de la porte de bois et effleurai la poignée : la porte était fermée, évidemment. D’un coup de baguette magique, la serrure céda et la porte s’ouvrit en un grincement. J’entrais et me retrouva nez à nez avec deux élèves en position fort subjective. La fille était quasi nue, allongée sur une table et couinait de plaisir, quant à garçon il était tranquillement allongé sur elle, le pantalon baissé, c’était une situation sans équivoque, vous vous en doutez. Très calme, j’allumai à l’aide de ma baguette la lumière pour m’assurer d’être vue et déclara avec douceur.
« Jeunes gens, il y a des lits pour ce genre de chose. »
Toujours très calme, maîtresse de moi-même, j’attendis patiemment que les deux élèves se retournent vers moi. Je ne reconnus les deux. L’une était une élève de Grymm, une première année, 17 ans seulement. Elle baissa les yeux immédiatement, sans que je n’aie le temps de les croiser, et s’habilla avec hâte. L’autre, était Lust Whitaker, 21 ans, junki et pourtant brillant. Il n’avait pas des notes époustouflantes, mais j’avais découvert en lui un réel talent que je m’efforçai d’exploiter à chaque occasion qui se présentait. Je regardai successivement les deux élèves et repris la parole.
« Miss Timewood, je vous demande de vous rhabiller et d’aller vous coucher sur le champ. Ce n’est ni le lieu ni l’heure pour se faire prendre par un élève aussi âgé et peu recommandable que ce cher Lust, je veux vous voir demain, dans mon bureau à 13h, puis se retournant vers Lust, quant à vous jeune homme, j’ai à vous parler. Revêtez votre pantalon… »
Timewood ne se le fit pas dire deux fois et quitta la salle en prenant ses jambes à son coup. Cette petite était loin d’être une élève modèle, elle n’avait pas la moyenne, si bien que je me demandais comment avait-elle pu obtenir ses ASPIC’s. Elle était cependant gentille, peut être trop, et je ne doutais pas du don de persuasion de ce cher Lust. Je m’approchai d’ailleurs de ce dernier pour me rendre compte qu’il puait l’alcool à plein nez et avait les pupilles si dilatées que j’aurais mis ma main à couper sur le fait qu’il était drogué. Je le fis s’asseoir sur une chaise et l’observai un instant. C’était un beau jeune homme, sûr de lui, très doué, mais junkie. Depuis le début de l’année, il participait à mes cours, et ne reculait devant rien : il me tenait tête volontiers, tout en restant poli ce qui rendait le début des plus intéressants. Lorsqu’il venait défoncé en cours, il ne se gênait pas pour me draguer, ce que je lui pardonnais, sans doute par compassion : il était mon reflet, celui de la personne que j’étais quelques années plutôt. Je soupirai et, m’accroupissant face à lui, je murmurai doucement.
« Elle était tout juste majeur, Lust. Sans doute vierge aussi. Te rends tu compte dans quel état tu es ? »
Sans m’en rendre compte je l’avais tutoyé. En général je vouvoyais mes élèves, mais dans ce genre de situation, pour instaurer une intimité et une certaine confiance, je savais que certains élèves préféraient qu’on les tutoie, j’espérais que Lust faisait parti de ses élèves là.
« A quoi t’es-tu défoncé, mh ? »
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Dim 20 Déc 2009 - 14:35
Quel jour étions nous, quelle heure était-il, je ne savais plus. Je n'étais plus que l'ombre de l'ombre de mon ombre, j'aspirais à exister dans une sorte de transcendance désabusée : en somme j'existais sans vraiment être là. J'étais de la génération chimique, vodka et musique sourde, et je me noyais dans ce que je pensais être salvateur : la débauche. Toujours plus loin, toujours plus trash, toujours plus vite : excéder pour frôler l'overdose, pour en crever sans doute, pour exister certainement. En somme je ne savais pas vraiment comment cette addiction à toutes ces substances enivrantes avait commencé : si je devais m'allonger dans le fauteuil d'un psychiatre et remonter au plus loin, je lui aurais certainement répondu avec arrogance que cela remontait dans le ventre de ma mère. Foetus déjà, je devais être shooté. Idiote petite chose tellement défoncée qu'elle demeurait persuadée que pointer son nez et naître en ce monde était une grande aventure. Je vais vous dire ce que j'en pense : à partir du moment où vous naissez, vous êtes foutus, coupables, finis et surtout des putains d'abrutis. Baisons la vie avant qu'elle ne nous baise, tel était mon credo trop cru alors que je me perdais dans les prémisses abyssales de l'auto-destruction. Cette vie me plaisait : j'aimais le frisson dangereux de l'extase de cette déchéance, plus je me sentais au bord du gouffre et plus je jubilais. Mon objectif était d'endormir mes sens et mon cerveau bouillonnant de trop : la malédiction de ce génie que le ciel m'avait attribué me poussait à infliger le silence à mes neurones en les endormant à l'opium. Je voulais me sentir vivre en me voyant au-dessus du précipice que je me creusais, avec cette naïve sensation de tout contrôler. Rien ne m'échappait ; ether, coco, ecsta, mesca, poppers... j'étais le goûteur attitré de toute cette merde chimique me procurant extase. Cette addiction se palliait à une autre : j'étais un amateur assidu des courbes féminines. Blondes, brunes ou rousses, catins ou vierges, princesses ou débauchées ; je les voulais toutes. Pour une nuit seulement, peut-être un peu plus, je me perdais dans leur bras en concluant un pacte tacite : en échange du plaisir intense que je leur donnais, elles m'offraient la chaleur de leur bras, parfois même celle de leurs petits coeur de moineau. J'aimais être bourreau au point de les pousser à tomber amoureuses de moi, je me sentais aimé et plus encore je me sentais exister lorsque, tyran, je les achevais avec triomphe lorsque mon rire moqueur assaillait leurs oreilles suite à leurs aveux amoureux. J'étais prince et bourreau, junkie et défoncé, j'étais Lust Whitaker tout simplement. Il me fallait bien un nom, il me fallait bien une réputation, et je crois bien qu'aucun salaud sur cette terre n'avait plus de popularité que moi. Par la forme, par ma présence imposante, j'existais. Pour le reste, c'était une autre histoire.
Comment s'appelait-elle déjà. Alexia, Elisa, Sasha... Quelque chose finissant par la première lettre de l'alphabet, j'en étais certain puisque je savais intimement que cela sonnait avec "ecsta". Dans l'état avancé dans lequel je me trouvais, il n'y avait qu'ainsi que je parvenais à prendre des repères, et cette pensée avait du me faire sourire toute la soirée. Soirée que j'avais passé je ne sais plus trop où, avec je ne savais plus vraiment qui, mais qui avait promis de la vodka et du whisky pur feu à flot. Mon parfum épicé et brun s'était plombé des effluves d'alcool fort, je suintais la débauche et la luxure à des kilomètres à la ronde : pour quiconque n'était pas habitué à tant d'arôme lubrique, cela devait donner le tournis. Il n'y avait pas, je crois, plus luxurieux que moi ; en outre du prénom que je portais, j'avais déjà du me taper les trois quart des demoiselles de Hungcalf. Certaines étaient trop laides pour que je ne daigne les glisser dans mon lit et en faire grincer les ressorts, même saoul, pour les autres ce n'était qu'une question de temps. C'était là un tableau de chasse dont je ne m'enorgueillais pas , j'aimais la luxure et les demoiselles, c'était ainsi, point final. Quoiqu'il en soit, cette fille avec la lettre "a" avait fini allongé sur la table, suite à quelques paroles charmeuses et des regards enflammés, je n'avais guère eu à batailler bien longtemps pour la prendre comme je l'entendais : quelque part dans une cave du château et sur un plan légèrement bancal. Ses gémissements me faisaient jubiler, même complètement déchiré je parvenais à prendre du plaisir et à en donner autant dans toutes mes activités lubriques. Mais plus encore je n'avais pas de remord : je ne connaissais ni son prénom, ni son âge, je savais seulement qu'elle était naïve au point de se raccrocher à moi le lendemain quand je la jetterai comme une malpropre. Car détrompez-vous, j'ai toujours eu horreur des filles faciles ; c'est un paradoxe qui m'habite parmi tant d'autres.
« Jeunes gens, il y a des lits pour ce genre de chose. »
La belle sous mon corps brûlant, étouffa un cri perdu entre le plaisir et la stupéfaction ; sans doute ne savait-elle plus en donner de la tête malgré l'apparition de l'intruse, et c'est ce qui me fit sourire. Je n'avais pas entendu la serrure de la porte sauter dans un cliquetis de métal : trop occupé avec ma conquête d'un soir, et sans doute trop déchiré pour véritablement comprendre ce qu'il se passait autour de moi. J'étais là, j'étais présent, mais j'existais sans être. C'est dingue ce que la coke peut vous alléger l'âme et vous plomber le corps, c'est une sensation fabuleuse et salvatrice. La demoiselle posa ses pieds nus à terre, sa main tentant de couvrir sa poitrine dénudée comme je me rhabillais : mon pantalon reboutonné je n'avais pas réussi à agrafer correctement ma chemise laissée entrouverte, la mauvaise coordination de mes gestes ne me le permettait pas. Et plus encore, malgré le froid hivernal venant nous mordre la peau, j'avais chaud, j'avais soif, je me sentais si bien et pourtant accablé par une fournaise inexistante. Mes pupilles dilatées se posèrent sur le professeur parlant bien trop vite pour moi, me sommant de me rhabiller d'une voix douce alors qu'elle semblait réprimander la belle brune quittant les lieux, et qui se retourna vers moi dans un sourire alors que je l'interpelais avec arrogance.
« A demain, sweetheart. »
Je me retrouvais avec la professeur... Quelle matière enseignait-elle, je ne le savais plus, en vérité je n'étais même pas en état de me poser la question. Toutes mes pensées et tous mes mots se vidaient de toute cohérence propre, je n'étais plus que l'illogisme incarné. C'était à peine si je me rendais compte que nous étions désormais seuls, qu'elle m'avait surpris en bien fâcheuse posture : je n'avais pas honte, je n'avais seulement ressenti que de la frustration bientôt calmée par les effluves de cocaïne venant assouplir mes nerfs. Répondant néanmoins à la requête de mon enseignante, je m'asseyais lourdement sur une chaise, soudain silencieux. Mon regard ambré et brillant se posa sur un point fixe du mur, quand l'écho de la voix si douce de mon professeur accroupi devant moi me parvint alors. Sa voix vint jusqu'à mes tympans dans une onde mélodieuse, mais il me fallut de nombreuses secondes avant de comprendre ce qu'elle me racontait.
« Elle était tout juste majeur, Lust. Sans doute vierge aussi. Te rends tu compte dans quel état tu es ? »
« Et vous professeur, êtes-vous vierge ? »
Je lui souriais alors, amusé et le regard lubrique, trop lourd de sous-entendus. Mes rétines brodées d'or et d'acier croisèrent le regard de Miss Ledoux, un patronyme à consonance trop française pour que je ne puisse le prononcer sans mon accent islandais. En l'instant, j'avais conscience que je dépassais les limites, mon état ne pardonnait certainement pas ma réplique audacieuse qui me faisait sourire, mais c'étaient là les premiers mots qui désirèrent s'échapper de mes lèvres. Je ne prenais pas garde à sa dernière remarque, que je jugeais stupide : mon état se portait très bien, et ma petite personne également. Je ne prenais pas compte que les excès en tout genre pouvaient me faire vivre un cauchemar, et ce jusqu'à m'auto-détruire. D'ailleurs en y regardant de plus près, je n'avais personne pour prendre soin de moi. Si un jour je devais crever d'une overdose, tous les autres cons viendraient à dire : "tant mieux, c'était sa faute". Passant une main sur mon front moite, je perdais soudain de ma superbe ; je me sentais soudainement mal, c'était le revers de la fameuse poudre blanche.
« A quoi t’es-tu défoncé, mh ? »
« Rien, je voulais simplement m'amuser avec Sasha avant d'aller me coucher. Il ne faudrait pas louper les cours, demain. »
Je l'avisais de mon sourire narquois, sans vraiment comprendre ni être sûr de ce que j'avançais. J'ignorais si la donzelle s'appelait Sasha, et si le lendemain n'était pas proprement un dimanche... Néanmoins plongeant mon regard soudain plus agressif dans celui de mon professeur, je renchéris alors.
« Vous n'êtes pas ma mère. Arrêtez vos questions hypocrites et foutez-moi en retenue pour avoir sauté une majeure tout fraîche sur une table et m'être tracé un rail sur la plaque commémorative de l'ancien directeur. »
Comment s'appelait-elle déjà. Alexia, Elisa, Sasha... Quelque chose finissant par la première lettre de l'alphabet, j'en étais certain puisque je savais intimement que cela sonnait avec "ecsta". Dans l'état avancé dans lequel je me trouvais, il n'y avait qu'ainsi que je parvenais à prendre des repères, et cette pensée avait du me faire sourire toute la soirée. Soirée que j'avais passé je ne sais plus trop où, avec je ne savais plus vraiment qui, mais qui avait promis de la vodka et du whisky pur feu à flot. Mon parfum épicé et brun s'était plombé des effluves d'alcool fort, je suintais la débauche et la luxure à des kilomètres à la ronde : pour quiconque n'était pas habitué à tant d'arôme lubrique, cela devait donner le tournis. Il n'y avait pas, je crois, plus luxurieux que moi ; en outre du prénom que je portais, j'avais déjà du me taper les trois quart des demoiselles de Hungcalf. Certaines étaient trop laides pour que je ne daigne les glisser dans mon lit et en faire grincer les ressorts, même saoul, pour les autres ce n'était qu'une question de temps. C'était là un tableau de chasse dont je ne m'enorgueillais pas , j'aimais la luxure et les demoiselles, c'était ainsi, point final. Quoiqu'il en soit, cette fille avec la lettre "a" avait fini allongé sur la table, suite à quelques paroles charmeuses et des regards enflammés, je n'avais guère eu à batailler bien longtemps pour la prendre comme je l'entendais : quelque part dans une cave du château et sur un plan légèrement bancal. Ses gémissements me faisaient jubiler, même complètement déchiré je parvenais à prendre du plaisir et à en donner autant dans toutes mes activités lubriques. Mais plus encore je n'avais pas de remord : je ne connaissais ni son prénom, ni son âge, je savais seulement qu'elle était naïve au point de se raccrocher à moi le lendemain quand je la jetterai comme une malpropre. Car détrompez-vous, j'ai toujours eu horreur des filles faciles ; c'est un paradoxe qui m'habite parmi tant d'autres.
« Jeunes gens, il y a des lits pour ce genre de chose. »
La belle sous mon corps brûlant, étouffa un cri perdu entre le plaisir et la stupéfaction ; sans doute ne savait-elle plus en donner de la tête malgré l'apparition de l'intruse, et c'est ce qui me fit sourire. Je n'avais pas entendu la serrure de la porte sauter dans un cliquetis de métal : trop occupé avec ma conquête d'un soir, et sans doute trop déchiré pour véritablement comprendre ce qu'il se passait autour de moi. J'étais là, j'étais présent, mais j'existais sans être. C'est dingue ce que la coke peut vous alléger l'âme et vous plomber le corps, c'est une sensation fabuleuse et salvatrice. La demoiselle posa ses pieds nus à terre, sa main tentant de couvrir sa poitrine dénudée comme je me rhabillais : mon pantalon reboutonné je n'avais pas réussi à agrafer correctement ma chemise laissée entrouverte, la mauvaise coordination de mes gestes ne me le permettait pas. Et plus encore, malgré le froid hivernal venant nous mordre la peau, j'avais chaud, j'avais soif, je me sentais si bien et pourtant accablé par une fournaise inexistante. Mes pupilles dilatées se posèrent sur le professeur parlant bien trop vite pour moi, me sommant de me rhabiller d'une voix douce alors qu'elle semblait réprimander la belle brune quittant les lieux, et qui se retourna vers moi dans un sourire alors que je l'interpelais avec arrogance.
« A demain, sweetheart. »
Je me retrouvais avec la professeur... Quelle matière enseignait-elle, je ne le savais plus, en vérité je n'étais même pas en état de me poser la question. Toutes mes pensées et tous mes mots se vidaient de toute cohérence propre, je n'étais plus que l'illogisme incarné. C'était à peine si je me rendais compte que nous étions désormais seuls, qu'elle m'avait surpris en bien fâcheuse posture : je n'avais pas honte, je n'avais seulement ressenti que de la frustration bientôt calmée par les effluves de cocaïne venant assouplir mes nerfs. Répondant néanmoins à la requête de mon enseignante, je m'asseyais lourdement sur une chaise, soudain silencieux. Mon regard ambré et brillant se posa sur un point fixe du mur, quand l'écho de la voix si douce de mon professeur accroupi devant moi me parvint alors. Sa voix vint jusqu'à mes tympans dans une onde mélodieuse, mais il me fallut de nombreuses secondes avant de comprendre ce qu'elle me racontait.
« Elle était tout juste majeur, Lust. Sans doute vierge aussi. Te rends tu compte dans quel état tu es ? »
« Et vous professeur, êtes-vous vierge ? »
Je lui souriais alors, amusé et le regard lubrique, trop lourd de sous-entendus. Mes rétines brodées d'or et d'acier croisèrent le regard de Miss Ledoux, un patronyme à consonance trop française pour que je ne puisse le prononcer sans mon accent islandais. En l'instant, j'avais conscience que je dépassais les limites, mon état ne pardonnait certainement pas ma réplique audacieuse qui me faisait sourire, mais c'étaient là les premiers mots qui désirèrent s'échapper de mes lèvres. Je ne prenais pas garde à sa dernière remarque, que je jugeais stupide : mon état se portait très bien, et ma petite personne également. Je ne prenais pas compte que les excès en tout genre pouvaient me faire vivre un cauchemar, et ce jusqu'à m'auto-détruire. D'ailleurs en y regardant de plus près, je n'avais personne pour prendre soin de moi. Si un jour je devais crever d'une overdose, tous les autres cons viendraient à dire : "tant mieux, c'était sa faute". Passant une main sur mon front moite, je perdais soudain de ma superbe ; je me sentais soudainement mal, c'était le revers de la fameuse poudre blanche.
« A quoi t’es-tu défoncé, mh ? »
« Rien, je voulais simplement m'amuser avec Sasha avant d'aller me coucher. Il ne faudrait pas louper les cours, demain. »
Je l'avisais de mon sourire narquois, sans vraiment comprendre ni être sûr de ce que j'avançais. J'ignorais si la donzelle s'appelait Sasha, et si le lendemain n'était pas proprement un dimanche... Néanmoins plongeant mon regard soudain plus agressif dans celui de mon professeur, je renchéris alors.
« Vous n'êtes pas ma mère. Arrêtez vos questions hypocrites et foutez-moi en retenue pour avoir sauté une majeure tout fraîche sur une table et m'être tracé un rail sur la plaque commémorative de l'ancien directeur. »
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Dim 20 Déc 2009 - 15:58
- « Et vous professeur, êtes-vous vierge ? »
A ces mots, j’éclatai de rire. Certains professeurs auraient sans doute aucune collé un gifle magistrale sur la joue de ce cher Lust, mais moi, je me contentai de rire, parce que la question me parut tellement stupide qu’elle en était drôle. Vierge ? L’idée était tellement saugrenue que j’eu bien du mal à calmer ce rire. Cela faisait bien longtemps que je ne l’étais plus, vierge. Depuis ma troisième année à Poudlard en réalité. Je n’avais que 13 ans, lui en avait 16 et c’était sans doute super… Oui, je ne m’en souvenais plus. Le jour de mon dépucelage était aussi celui de ma première cuite et si je n’ai aucun souvenir de cette nuit là, j’en ai d’authentiques du jour qui suivit : je passais mon lendemain de cuite à cuver dans les toilettes et à fuir la lumière qui ne faisait qu’augmenter ma migraine. C’est sans doute à partir de ce jour là que ma vie de débauche commença. Tel Lust, je touchais aux drogues dures, à l’alcool, à la luxure. Mais cela n’étonnait personne, après tout, n’étais-je pas fille de catin et de junkie, si bien sûr. J’avais la malchance d’unir en mon seul ADN le gène de la luxure et de la débauche. Pire encore, j’unissais les 7 pêchers capitaux avec tant de brio que les honnêtes gens me fuyaient. Je ne valais pas mieux que Lust. Arrivée à Hungcalf, je plongeai un peu plus dans une vie malsaine. Un sourire aux lèvres, j’arrivai enfin à calmer mon rire. Je plongeai mes yeux dans ceux de mon élève et murmura lentement.
« Cela fait bien longtemps que je ne le suis plus, mais je n’étais pas aussi respectable que la jeune fille dont tu viens de prendre la vertu, ce soir. Ce n’est pas comparable. »
J’en avais toujours voulu à celui qui m’avait retiré ma chasteté, je l’avais haïs tant que je le pouvais, l’avais humilié sans gène aucune, jusqu’à ce que je me rende à l’évidence : je l’avais cherché, l’avais aguiché, l’avais allumé. Comment la soirée aurait-elle pu finir autrement ? Longtemps je m’étais demandée s’il ne m’avait pas violée, mais j’abandonné cette idée bien vite, ce n’était pas possible, je me souvenais nettement l’avoir quelque peu dragué, sans doute n’avais-je pas encore assez bu pour me souvenir de cela. Songeuse, je restai un moment silencieuse, me remémorant mon adolescence peu glorieuse. Et aujourd’hui qui étais-je ? J’étais loin de celle que je fus. Je n’avais plus touché à la drogue depuis plus de cinq ans, ne buvait plus à outrance et n’avais plus fait l’amour depuis bien longtemps. Pour entrer dans les détails, mon sevrage fut long et laborieux, longtemps de rechutai dans la drogue, mais un beau jour arriva où la raison l’emporta sur le manque. J’étais bien dans ma peau, il ne me manque plus qu’un époux et une famille à fonder. Ma dépendance s’était enfuit, j’avouais cependant être cruellement en manque de sexe. Pourtant, je m’y étais résolue : je voulais trouver la bonne personne pour m’offrir entièrement, ne serait-ce qu’une seule fois. Mes pensées furent soudain interrompues par la voie rauque de Lust qui répondait enfin à ma question « Rien, je voulais simplement m'amuser avec Sasha avant d'aller me coucher. Il ne faudrait pas louper les cours, demain ». Il se payait ma tête honteusement. Loin d’être bonne poire je répliquai :
«Elle s’appelle Emma, Lust. Emma Timewood. Quant aux cours, cela ne t’a jamais dérangé de les louper, pourquoi cela ne gênerait-il aujourd’hui ? Cesse de me prendre pour une conne, s’il te plait. »
Mes derniers mots étaient plus glacés que les précédents. Je n’étais pas de ces professeurs qui vous parlent en anglais du 15ème siècle. Je m’étais toujours résolue à ne pas me prendre pour plus que je ne l’étais, aussi n’avais-je pas honte de parler mal à des élèves, autant qu’eux-mêmes me parlaient mal. « Vous n'êtes pas ma mère. Arrêtez vos questions hypocrites et foutez-moi en retenue pour avoir sauté une majeure tout fraîche sur une table et m'être tracé un rail sur la plaque commémorative de l'ancien directeur », il osait qualifier mes questions d’hypocrites, lui qui venait tout juste de me prendre pour une idiote ? Son langage me rappelait celui que j’usais d’antan : retenue, sauté, fraîche, rail. Un vocabulaire que je connus comme ma poche autrefois. Un vocabulaire que j’appliquer d’ailleurs : j’étais souvent en retenue, je me faisais sauter volontiers, par deux ou trois mecs à la fois c’était bien plus jouissif, plus de chair fraîche il y avait, plus je prenais mon pied, quant au rail, c’était une seconde nature chez moi que de m’en faire mécaniquement. Je soupirais.
« Parlons-en de ta mère, où est-elle mh ? Il serait peut être temps qu’elle assume le fait de s’être faite sautée il y a 21 ans de cela. Ce n’est pas à Hungcalf qu’elle aurait du t’envoyer, mais dans un centre de désintoxication. »
Je savais que le sujet de sa génitrice était sensible, mais j’avais pour but de le réveiller de cette torpeur, et la provocation, qui semblait être sa meilleure alliée, allait m’être d’une grande utilité durant cette petite conversation. Je me levai délicatement et contourna la chaise de Lust pour me trouver juste derrière lui. Il voulait jouer à la provocation ? J’étais la meilleure à ce jeu. Il n’y avait personne autour de tout, j’avais pris soin de fermer la porte à clef après le départ d’Emma. Le me penchait doucement vers Lust de manière à me retrouver à quelques petits centimètres de son oreille.
« Alors, Lust… Où est ta génitrice ? »
Je savais à peu près dans quoi je m’aventurai. Je savais pertinemment que ce sujet n’était pas à aborder en présence de Lust, encore moins quand il était défoncé, étant donné qu’on répond moins de ses actes dans ce genre d’était second, pourtant je n’avais pas peur et pour une fois que je me retrouvais seule avec lui, je voulais en profiter pour le réveiller et lui ouvrir les yeux sur la réalité. Il était intelligent, mieux encore, c’était un petit génie, alors qu’attendait-il, Merlin, pour mettre tout cela à profit ? Méfiante cependant, j’avais ma baguette à la main, au cas où la pauvre petite chose défoncée qui se trouvait devant moi et soudain l’idée de s’attaquer à moi. Je ne bougeai pas, totalement immobile dans son dos, j’attendais patiemment qu’il se réveille, qu’il comprenne, qu’il régisse, peu importe comment, mon but était qu’il sorte de cette léthargie. J’avais usé du seul stimulateur qui m’avait paru le plus efficace, et j’espérai bien ne pas m’être trompée. Toujours à quelques centimètres de sa tête, j’entendais son souffle sacader, je pouvais voir des perles de sueur glisser le long de son front, il sentait l’alcool, la drogue, le sexe, une délicieux mélange qui autrefois m’aurait fait me jeter sur lui. Aujourd’hui cependant, tout cela me dégoûtait.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Dim 20 Déc 2009 - 17:07
Son rire éclata en des morceaux de cristal suite à ma question provocatrice ; je me doutais bien que Miss Levendoux n'avait plus rien de virginal, personne ne laisse vierge assez longtemps une jolie blonde aux longues jambes, mais j'avais la provocation dans le sang. Plus encore je n'étais plus moi-même et je me laissais aller à des mots incohérents ou piquants ; ma raison ne faisait plus de liaison avec le lobe de mon cerveau endormi qui semblait parler tout seul. Cette enseignante était différente des autres, elle n'avait rien de pompeux ni même n'agissait vraiment comme une adulte responsable. Grand bien lui fasse car je haïssais ces derniers : mon enfance n'avait été que relations houleuses avec une mère folle, un père absent et un psychiatre qui s'évertuait à vouloir m'ausculter. Elle, parlait de manière plus crue, plus proche de ses élèves d'un certain côté malgré sa facette glaciale, et elle parvenait à nous cerner tout en jouant la carte de la distance. Son petit manège aurait pu éventuellement m'impressionner si je ne planais pas en l'instant à quinze mille au-dessus du sol, aussi ce ne fut qu'un "j'en ai rien à battre" totalement irrespectueux qui franchit le seuil de mes lèvres fines lorsqu'elle me répondit par la négative. Habituellement, je ne manquais pas autant de respect à mes professeurs, sans pour autant être un élève modèle je désirais suffisamment être respecté pour comprendre qu'il fallait en faire de même avec ceux qui, hiérarchiquement parlant, se trouvaient au-dessus de moi. Néanmoins la poudre blanche me rendait aussi nonchalant qu'agressif, j'étais une bombe à retardement prêt à exploser, ce qui en soit n'était guère très rassurant lorsque l'on me connaissait. Car déjà sobre, j'étais un jeune homme particulièrement violent voire brutal à mes heures, ce qui contrastait avec mon attitude parfois posée. Sans doute avais-je hérité du côté anglais flegmatique et gentleman de mon père, et du passé viking et barbare de mon islandaise de mère. Ainsi j'étais de la dynamite pure à moi tout seul, ce qui en vérité constituait autant une part de mes admirables qualités que de mes pires défauts.
Emma, au moins j'avais appris une chose : le nom de ma demoiselle de compagnie. Par ailleurs je l'avais déjà presqu'oubliée, trop occupé à me payer la tête de mon professeur en lui vendant des inepties inutiles qu'elle ne gobait pas. J'avais le sarcasme et la provocation dans le sang. Mauvaise pioche : la blonde me faisant face également. Et elle avait beau être enseignante, cette barrière respectueuse que j'avais étant sobre et qui m'aurait poussé à lui tenir tête dans la subtilité violente s'était abaissée face à mon taux d'alcoolémie trop élevé. J'étais plus arrogant que ma moyenne propre -déjà fortement élevée à la base-, j'étais orgueilleux, méprisant, moqueur et agressif. En somme j'étais un petit con, ce n'était pas nouveau, mais ce qui faisait de moi le maître absolu de la débauche était que,malgré mes défauts cuisants, je prenais conscience de mes charmes. J'étais le challenge universel des demoiselles, le salaud dont rêvaient toutes les petites connes, que personne n'avait eu et que personne n'aura jamais. Je pouvais toutes les sauter, conformément à ce que j'avançais à mon professeur, mais ça ne m'amusait pas. Ce qui m'amusait, c'était de jouer avec leurs nerfs, les torturer, leur faire péter les plombs. J'en avais fait un art, un de plus, et le pire c'était qu'elles en redemandaient. Alors oui, j'étais arrogant et outrecuidant, trop sûr de moi, et ce même complètement saoul face à mon professeur, mais j'avais su en faire une arme. Une arme tranchante dont je ne parviendrais pas à bien utiliser ce soir : la rudesse des mots m'échappait, moi qui habituellement avais tant de répartie cinglante, je sentais être dépourvu du pouvoir glorieux de la parole acerbe, annihilée par les mauvais effets de la coke. En bref, j'étais une épave malgré mon charisme écrasant. Même abruti par l'alcool je demeurais attirant et pourtant si pathétique à la fois. Par ailleurs je me fichais bien de la dégoûter : qu'elle prenne pitié de moi ou que je la répugne, peu m'importait. J'avais seulement l'envie de rejoindre mon lit, de m'y glisser et de délirer jusqu'à me demander si je rêvais encore ou si j'étais éveillé. Ainsi, pour partir au plus vite, j'avais fini par me tourner vers mon enseignante à la voix douce et au visage séraphin ; mais mes mots se firent acerbes et agressifs car je voulais qu'elle me fiche la paix et qu'elle me laisse partir. On n'a pas idée d'enfermer le seul être qui aime la liberté plus que sa propre vie.
« Parlons-en de ta mère, où est-elle mh ? »
Ma mâchoire se crispa soudainement comme mon coeur loupa un battement. Je croyais mon palpitant mort ; je le sentais revivre sous les effluves de ma colère montée en moi dans une poussée violente. Mes rétines meurtrières se plantèrent dans le regard amusé du professeur : j'avais cette envie assassine de lui sauter dessus et de la faire payer pour les autres. Elle aurait été ma victime souffre-douleur, expiant mon calvaire et toute cette haine ancrée en mon être... Je déglutis alors avec difficulté comme je sentis mes tempes battre sous les pulsions d'un afflux sanguin accéléré, je sortais soudainement de ma léthargie, mais avec un peu trop de violence. Puis, porté par le délire psychotique de toute cette coke insufflée dans mes veines, j'avais pour moi mille et unes pensées assassines envers mon professeur. C'était stupide, absurde, impossible, c'était irréaliste. Bien sûr que je n'étais pas de la trempe des meurtriers, mais je sentais sa provocation comme une menace.
« Il serait peut être temps qu’elle assume le fait de s’être faite sautée il y a 21 ans de cela. Ce n’est pas à Hungcalf qu’elle aurait du t’envoyer, mais dans un centre de désintoxication. »
Je dus faire un effort monumental pour ne pas bouger alors qu'elle contournait la chaise. Mes rétines ambrées fixant alors un point invisible sur le sol d'une lueur sanguine, j'ignorais même pourquoi je me retenais. Si elle n'avait pas été enseignante et que la coke me plombait douloureusement le corps, je lui aurais sauté à la gorge sans préavis pour lui faire ravaler ses mots. Tant de pulsions bestiales, pour finalement trop de retenue. Peut-être qu'en vérité j'étais incapable de faire du mal physiquement à une belle jeune femme, aussi. Après tout j'avais toujours été attiré par la beauté idéale, atypique et transcendante... Mais là n'était guère la question. Je sentais à présent le souffle de la jeune femme se profiler dans une effluve brûlante à mon oreille, et il était très probable qu'elle-même ne sente ma respiration saccadée. Serrant d'avantage la mâchoire, je fermais les yeux dans l'espoir, peut-être, de stopper ce stupide palpitant devenu douloureux par les rythmes tambourinant dans ma poitrine qu'il m'offrait. Mais plus qu'une seconde mort que je trouvais, ce fut les prémisses de quelques souvenirs douloureux.
« Lust ! Eteinds moi cette musique et descends ! »
Noël 2007 était censé être un noël différent des autres : cette année l'on avait laissé sortir ma mère de sa sinistre chambre blanche de Sainte-Mangouste. Il y avait pourtant bien longtemps que je l'avais reniée, que je refusais de la voir, plus encore il y avait bien longtemps que j'avais appris à exécrer Noël. C'était une fête hypocrite durant laquelle mon père arborait trop de beaux sourires comme pour se pardonner de son absence auprès de moi, mais les faits étaient là : il était trop tard. J'avais dix-neuf ans et déjà junkie invétéré, je m'étais élevé moi-même et ne reculais devant aucune limite qu'on ne m'imposait d'ailleurs pas. Coupant la stéréo, je sortais alors de ma chambre dans un soupir glacé avant de me rendre au salon : j'aurais préféré cent fois demeurer à Hungcalf que d'être rapatrié à Londres sur ordre du paternel qui me souffla alors à l'oreille.
« Sois gentil avec ta mère. »
Tu parles, qu'elle aille se faire voir.
« Bien sûr. » avais-je rétorqué dans un sourire volontairement forcé et hypocrite avant de m'avancer vers l'ange aux cheveux blonds assis derrière la table.
« Tu es un beau jeune homme, comment tu t'appelles ? » fit alors la folle à la beauté divine dans un sourire innocent.
« ...Lust. »
« Et tu es qui ? »
« Ton fils. »
« ... Oh, j'ai un fils ? »
Putains de parents.
« Alors, Lust… Où est ta génitrice ? »
Cette question réitérée une ultime fois avec provocation ne put me retenir bien longtemps. D'un geste sec, faisant alors grincer violemment la chaise au sol, je me levais avec brutalité avant de lui faire face. Mon regard fulminait de rage comme je la voyais avec ce sourire satisfait : dores et déjà je ne comprenais pas ce qu'elle attendait de moi. Etait-ce par pur plaisir malsain qu'elle s'adonnait à s'enfermer avec ses élèves pour venir leur poser des questions stupides ? Avançant d'un pas, je me fis loup montrant les crocs, mué dans une effluve ténébreuse et méchamment impulsive comme je me retins néanmoins. Je ne l'effrayais guère, je faisais plus office du canidé blessé se montrant agressif pour se défendre mais qu'importait... J'avais cette envie folle de la plaquer contre un mur et de me faire monstre de violence sans pour autant aller jusqu'au bout. Mais ma raison se réveilla et me somma de ne rien faire, aussi je me contentais de répliquer avec agressivité.
« Elle est morte, et qu'est-ce que ça peut vous foutre ? Qu'est-ce que vous voulez ? ... Ouvrez cette putain de porte ! »
Ces mots sortis avec si peu d'affect pouvaient sonner comme horribles à quiconque connaissait un tant soit peu ma vie. D'ailleurs il m'eut été improbable que les professeurs ne sachent pas qui ici avait pu avoir le malheur de perdre ses géniteurs, afin de ne pas faire de bourde. Ma mère était bel et bien en vie, seulement folle et internée à Ste-Mangouste, pour moi il y avait bien longtemps qu'elle ne vivait plus. Je toisais mon enseignante avec rage avant de la sommer naïvement de m'ouvrir ; n'ayant pas ma baguette sur moi, je ne pouvais prétendre à le faire moi-même. L'avantage cependant de ma réaction trop vive était que j'étais parvenu à vaincre cette attitude amorphe que l'on peut avoir une fois trop shooté : je paraissais plein d'aplomb. Sans doute un peu trop.
Emma, au moins j'avais appris une chose : le nom de ma demoiselle de compagnie. Par ailleurs je l'avais déjà presqu'oubliée, trop occupé à me payer la tête de mon professeur en lui vendant des inepties inutiles qu'elle ne gobait pas. J'avais le sarcasme et la provocation dans le sang. Mauvaise pioche : la blonde me faisant face également. Et elle avait beau être enseignante, cette barrière respectueuse que j'avais étant sobre et qui m'aurait poussé à lui tenir tête dans la subtilité violente s'était abaissée face à mon taux d'alcoolémie trop élevé. J'étais plus arrogant que ma moyenne propre -déjà fortement élevée à la base-, j'étais orgueilleux, méprisant, moqueur et agressif. En somme j'étais un petit con, ce n'était pas nouveau, mais ce qui faisait de moi le maître absolu de la débauche était que,malgré mes défauts cuisants, je prenais conscience de mes charmes. J'étais le challenge universel des demoiselles, le salaud dont rêvaient toutes les petites connes, que personne n'avait eu et que personne n'aura jamais. Je pouvais toutes les sauter, conformément à ce que j'avançais à mon professeur, mais ça ne m'amusait pas. Ce qui m'amusait, c'était de jouer avec leurs nerfs, les torturer, leur faire péter les plombs. J'en avais fait un art, un de plus, et le pire c'était qu'elles en redemandaient. Alors oui, j'étais arrogant et outrecuidant, trop sûr de moi, et ce même complètement saoul face à mon professeur, mais j'avais su en faire une arme. Une arme tranchante dont je ne parviendrais pas à bien utiliser ce soir : la rudesse des mots m'échappait, moi qui habituellement avais tant de répartie cinglante, je sentais être dépourvu du pouvoir glorieux de la parole acerbe, annihilée par les mauvais effets de la coke. En bref, j'étais une épave malgré mon charisme écrasant. Même abruti par l'alcool je demeurais attirant et pourtant si pathétique à la fois. Par ailleurs je me fichais bien de la dégoûter : qu'elle prenne pitié de moi ou que je la répugne, peu m'importait. J'avais seulement l'envie de rejoindre mon lit, de m'y glisser et de délirer jusqu'à me demander si je rêvais encore ou si j'étais éveillé. Ainsi, pour partir au plus vite, j'avais fini par me tourner vers mon enseignante à la voix douce et au visage séraphin ; mais mes mots se firent acerbes et agressifs car je voulais qu'elle me fiche la paix et qu'elle me laisse partir. On n'a pas idée d'enfermer le seul être qui aime la liberté plus que sa propre vie.
« Parlons-en de ta mère, où est-elle mh ? »
Ma mâchoire se crispa soudainement comme mon coeur loupa un battement. Je croyais mon palpitant mort ; je le sentais revivre sous les effluves de ma colère montée en moi dans une poussée violente. Mes rétines meurtrières se plantèrent dans le regard amusé du professeur : j'avais cette envie assassine de lui sauter dessus et de la faire payer pour les autres. Elle aurait été ma victime souffre-douleur, expiant mon calvaire et toute cette haine ancrée en mon être... Je déglutis alors avec difficulté comme je sentis mes tempes battre sous les pulsions d'un afflux sanguin accéléré, je sortais soudainement de ma léthargie, mais avec un peu trop de violence. Puis, porté par le délire psychotique de toute cette coke insufflée dans mes veines, j'avais pour moi mille et unes pensées assassines envers mon professeur. C'était stupide, absurde, impossible, c'était irréaliste. Bien sûr que je n'étais pas de la trempe des meurtriers, mais je sentais sa provocation comme une menace.
« Il serait peut être temps qu’elle assume le fait de s’être faite sautée il y a 21 ans de cela. Ce n’est pas à Hungcalf qu’elle aurait du t’envoyer, mais dans un centre de désintoxication. »
Je dus faire un effort monumental pour ne pas bouger alors qu'elle contournait la chaise. Mes rétines ambrées fixant alors un point invisible sur le sol d'une lueur sanguine, j'ignorais même pourquoi je me retenais. Si elle n'avait pas été enseignante et que la coke me plombait douloureusement le corps, je lui aurais sauté à la gorge sans préavis pour lui faire ravaler ses mots. Tant de pulsions bestiales, pour finalement trop de retenue. Peut-être qu'en vérité j'étais incapable de faire du mal physiquement à une belle jeune femme, aussi. Après tout j'avais toujours été attiré par la beauté idéale, atypique et transcendante... Mais là n'était guère la question. Je sentais à présent le souffle de la jeune femme se profiler dans une effluve brûlante à mon oreille, et il était très probable qu'elle-même ne sente ma respiration saccadée. Serrant d'avantage la mâchoire, je fermais les yeux dans l'espoir, peut-être, de stopper ce stupide palpitant devenu douloureux par les rythmes tambourinant dans ma poitrine qu'il m'offrait. Mais plus qu'une seconde mort que je trouvais, ce fut les prémisses de quelques souvenirs douloureux.
***
« Lust ! Eteinds moi cette musique et descends ! »
Noël 2007 était censé être un noël différent des autres : cette année l'on avait laissé sortir ma mère de sa sinistre chambre blanche de Sainte-Mangouste. Il y avait pourtant bien longtemps que je l'avais reniée, que je refusais de la voir, plus encore il y avait bien longtemps que j'avais appris à exécrer Noël. C'était une fête hypocrite durant laquelle mon père arborait trop de beaux sourires comme pour se pardonner de son absence auprès de moi, mais les faits étaient là : il était trop tard. J'avais dix-neuf ans et déjà junkie invétéré, je m'étais élevé moi-même et ne reculais devant aucune limite qu'on ne m'imposait d'ailleurs pas. Coupant la stéréo, je sortais alors de ma chambre dans un soupir glacé avant de me rendre au salon : j'aurais préféré cent fois demeurer à Hungcalf que d'être rapatrié à Londres sur ordre du paternel qui me souffla alors à l'oreille.
« Sois gentil avec ta mère. »
Tu parles, qu'elle aille se faire voir.
« Bien sûr. » avais-je rétorqué dans un sourire volontairement forcé et hypocrite avant de m'avancer vers l'ange aux cheveux blonds assis derrière la table.
« Tu es un beau jeune homme, comment tu t'appelles ? » fit alors la folle à la beauté divine dans un sourire innocent.
« ...Lust. »
« Et tu es qui ? »
« Ton fils. »
« ... Oh, j'ai un fils ? »
Putains de parents.
***
« Alors, Lust… Où est ta génitrice ? »
Cette question réitérée une ultime fois avec provocation ne put me retenir bien longtemps. D'un geste sec, faisant alors grincer violemment la chaise au sol, je me levais avec brutalité avant de lui faire face. Mon regard fulminait de rage comme je la voyais avec ce sourire satisfait : dores et déjà je ne comprenais pas ce qu'elle attendait de moi. Etait-ce par pur plaisir malsain qu'elle s'adonnait à s'enfermer avec ses élèves pour venir leur poser des questions stupides ? Avançant d'un pas, je me fis loup montrant les crocs, mué dans une effluve ténébreuse et méchamment impulsive comme je me retins néanmoins. Je ne l'effrayais guère, je faisais plus office du canidé blessé se montrant agressif pour se défendre mais qu'importait... J'avais cette envie folle de la plaquer contre un mur et de me faire monstre de violence sans pour autant aller jusqu'au bout. Mais ma raison se réveilla et me somma de ne rien faire, aussi je me contentais de répliquer avec agressivité.
« Elle est morte, et qu'est-ce que ça peut vous foutre ? Qu'est-ce que vous voulez ? ... Ouvrez cette putain de porte ! »
Ces mots sortis avec si peu d'affect pouvaient sonner comme horribles à quiconque connaissait un tant soit peu ma vie. D'ailleurs il m'eut été improbable que les professeurs ne sachent pas qui ici avait pu avoir le malheur de perdre ses géniteurs, afin de ne pas faire de bourde. Ma mère était bel et bien en vie, seulement folle et internée à Ste-Mangouste, pour moi il y avait bien longtemps qu'elle ne vivait plus. Je toisais mon enseignante avec rage avant de la sommer naïvement de m'ouvrir ; n'ayant pas ma baguette sur moi, je ne pouvais prétendre à le faire moi-même. L'avantage cependant de ma réaction trop vive était que j'étais parvenu à vaincre cette attitude amorphe que l'on peut avoir une fois trop shooté : je paraissais plein d'aplomb. Sans doute un peu trop.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Lun 21 Déc 2009 - 11:42
Toujours placée derrière son dos, je le sentis se perdre un instant dans des souvenirs lointain dont je n’aurais jamais conscience, à n’en pas douter. Moi-même me perdis-je dans une contemplation étrange du mur qui se trouvait devant moi, sans vraiment le regarder, j’étais plus attentive que jamais aux gestes de Whitaker. Enfin, mon but fut atteint. Il sortit de sa torpeur avec tant de brutalité que j’en fus surprise. La chaise grinça, je crus qu’elle céda, elle resta pourtant sur ses quatre pieds, quant à Lust, il se tenait debout, beaucoup plus réactif qu’il y avait quelques minutes de cela. Un sourire satisfait s’afficha sur mon visage serein, enfin, Lust se réveillait et serait apte à comprendre ce que j’avais à lui dire. Debout, face à moi, la fureur faisait rage, il était tellement différent de ce qu’il avait été quelques seconde auparavant, tellement vivant, pourtant je savais au plus profond de moi qu’il avait été naïf de ma part de croire qu’il m’écouterait. Lust était encore ivre et défoncé, quoi qu’il en soit, et bien trop fier pour écouter les sermons d’une veille de mon genre sur la vie et ses obstacles. Je ne savais pourquoi, mais dès mon arrivée à Hungcalf, j’avais été intriguée par le jeune homme. Il était charmant et ne s’en cachait pas, il était bien plus intelligent qu’il ne le faisait paraître, mais avait ce genre de maxime que j’adoptai à son âge : sexe,drogue&alcool, malheureusement. Je ne le pris pas en pitié, je connaissais ce genre de personne qui n’avait que faire de la compassion des autres, mais malgré tout et sans doute sans m’en rendre compte, je le pris peu à peu sous mon aille, m’entêtant à voir quelque chose de bon en lui, un potentiel inexploité. Peut-être me trompais-je après tout. Peut être que je m’entêtai à voir en lui ce qu’il n’y avait pas. Oui, après tout, je ne pouvais pas le forcer à accepter mon aide. Je ne démordais pas du fait qu’il avait vraiment besoin d’aide, mais on ne fait que tendre sa main, pas forcer l’autre à la prendre. J’eu un moment d’égarement, face à ce garçon qui semblait être persuadée que sa vie était comme il l’aimait. Je m’entêtai à lui vouloir du bien, mais qui étais-je pour lui ? Rien, un professeur parmi tant d’autre, une figure mature qui avait pour but d’enseigner aux élèves un savoir magique, rien de plus. Mes convictions s’effondraient soudain. Le regard dans le vague, fixé sur Lust, je restais silencieuse à sa requête de lui ouvrir. Mon professeur de sortilège, à l’époque, m’avait forcé à l’écouter, et c’était ainsi que, au fil des mois, l’idée de sortir de cette vie avait germé dans mon esprit. Lust était peut être plus encré que je le fus dans cette crasse, mais cela ne lui coûtait rien de m’écouter, et s’il le fallait, je m’engager à lui en parler tous les jours jusqu’à ce qu’il me dise qu’il y réfléchirait, et ce, plus sincèrement qu’il ne venait de me dire que sa mère était morte.
Sa mère n’était pas morte, j’avais fait des recherches sur chacun de mes élèves, et Lust avait un passé si peu glorieux que ses mensonges étaient presque pardonnables. Un père absent, une mère malade mentale, quoi de plus dérangeant pour un petit garçon ? Là encore, je me voyais en lui, mais je ne sus trouver les mots pour lui expliquer que je le comprenais. Je n’avais pas assez confiance en lui pour lui raconter mon passé si honteux, comme toujours j’étais distante avec lui, un peu moins qu’avec les autres élèves, certes, mais toujours froide pour que ma carapace se consolide. Qui sait, si je lui avouais mon passé s’il n’irait pas le raconter à tout va, un soir de fête où il est défoncé et ivre jusqu’à la moelle. Je savais pourtant que le fait de ne pas lui faire confiance agirait symétriquement sur lui et ne m’assurerait jamais sa propre confiance. C’était complexe, très complexe, trop complexe pour que j’ouvre mon histoire à tout le monde. Toujours silencieuse, je fixais la porte qu’il essayait d’ouvrir, en vain, pauvre petite chose, pauvre petite bête qui cherche désespérément une issue. Sans doute passais-je pour une sadique : questionner ainsi un élève sur son passé, l’enfermer avec moi, seuls, beaucoup auraient pu se faire des idées. Je voyais déjà les rumeurs demain, courir dans les couloirs : « La prof’ de Sortilèges, elle s’est tapé Lust, tu te rends compte ? », « J’ai entendu dire qu’elle l’avait enfermé dans les caves, elle doit avoir un petit côté sado-maso, non ? ». Peut être étais-je tout simplement paranoïaque et personne, oui, personne n’avait vu que je m’enfermai dans cette cave avec Lust. Ce dernier garderait-il cependant le silence ? Permettez-moi d’en douter. Le regard fixé sur l’élève, je vins m’asseoir sur la chaise qu’il venait de quitter, croisais les jambes et attendis. Les secondes passèrent, une ou deux minutes aussi d’ailleurs, jusqu’à ce qu’enfin, je pris une large bouffée d’air frais et pris la parole d’une voix douce et pourtant si froide…
« Pourquoi mènes-tu cette vie de débauche ? Je veux dire, je sais très bien ce que tu vis, l’extase qu’on trouve dans la drogue, la jubilation de l’alcool, la jouissance du sexe, j’ai connu tout ça, mais pourquoi t’es-tu lancé là dedans ? Curiosité malsaine de ma part. Il y a bien eu un déclencheur ? »
Il n’y avait sur mon visage plus aucune marque de sympathie, seulement une curiosité malsaine sur mon visage qui prouvait bien que je n’avais pas tellement changé. J’avais toujours était curieuse, une curiosité malsaine, ce genre de fille qui vous posent des questions sans tabou aucun. Je n’étais plus un professeur, j’étais redevenue cette fille qui s’intéressait à tout ce qui ne la regardait pas. Pourtant, au fond de moi, j’assumai totalement cette partie de moi, cette partie que peu de monde acceptait, que me de monde connaissait en fait.
« Réveille-toi, Whitaker. Tu es un vrai petit géni, et regarde comment tu exploites ce potentiel. Crois-tu que cette vie est meilleure que celle de ta mère folle ou de ton père absent ? »
Ces mots s’étaient échappés de mes lèvres sans que je ne le réalise vraiment. Je n’avais pas réfléchit et très vite je compris que peut être, étais-je allée trop loin. Qu’étais-je en train de faire ? J’étais censée être le professeur, l’adulte responsable et mature, et voilà que j’enfermai un élève avec moi dans une cave pour satisfaire une curiosité mal placée et provoquer un garçon de 10 ans mon cadet ? Etais-je sotte ? Je ne répondais plus de moi étrangement, et mon désir de lui prouver que son existence valait bien plus que tout cela était tel que je n’avais aucune limite. A tout moment il pourrait me sauter dessus, me battre, me violer peut être même, sous l’influence des substances qu’il avait ingurgité un peu plus tôt dans la soirée, pourtant je restai là, totalement stoïque. Etais-je suicidaire ? Je me levai de la chaise branlante et m’approchai de lui. Il semblait moins shooté, un peu plus raisonné, mais peut être n’était-ce qu’une impression. Il était plus grand que moi, et j’étais obligée de lever les yeux pour pouvoir les planter dans les siens, c’était étrange, tellement étrange. Le reflet de mon adolescence se tenait devant moi, plus déterminé que jamais à m’envoyer balader. Murée dans un silence quasi apaisant, je restai plantée là, à un peu moins d’un mètre du garçon. Il ne m’avait pas encore touché, il avait su se contrôler, ce que j’admirai. Lorsque cette situation se produisit entre moi-même et mon professeur, je giflai ce dernier lorsque les mots « Ta mère est une pute, Cassie, ton père est mort d’une overdose et toi tu vends ton corps et te drogues à outrance, le quel des trois est le plus lamentable ? » s’étaient échappés de sa bouche. Cette vérité avait été si violente que l’instinct avait pris le dessus sur moi et j’avais giflé mon professeur. Mieux encore, il ne m’en avait pas voulu et avait même sourit : s’était sa façon à lui de me tenir éveillée, de se montrer paternel. Je ne voulais pas être maternelle avec Lust, je voulais simplement le secouer. Malgré moi cependant j’éprouvai d’étranges sentiments à son égard, sans doute ceux qu’avait ressentis mon professeur pour moi quelques années plus tôt. Comme si la boucle était bouclée, le schéma se reproduisait.
Sa mère n’était pas morte, j’avais fait des recherches sur chacun de mes élèves, et Lust avait un passé si peu glorieux que ses mensonges étaient presque pardonnables. Un père absent, une mère malade mentale, quoi de plus dérangeant pour un petit garçon ? Là encore, je me voyais en lui, mais je ne sus trouver les mots pour lui expliquer que je le comprenais. Je n’avais pas assez confiance en lui pour lui raconter mon passé si honteux, comme toujours j’étais distante avec lui, un peu moins qu’avec les autres élèves, certes, mais toujours froide pour que ma carapace se consolide. Qui sait, si je lui avouais mon passé s’il n’irait pas le raconter à tout va, un soir de fête où il est défoncé et ivre jusqu’à la moelle. Je savais pourtant que le fait de ne pas lui faire confiance agirait symétriquement sur lui et ne m’assurerait jamais sa propre confiance. C’était complexe, très complexe, trop complexe pour que j’ouvre mon histoire à tout le monde. Toujours silencieuse, je fixais la porte qu’il essayait d’ouvrir, en vain, pauvre petite chose, pauvre petite bête qui cherche désespérément une issue. Sans doute passais-je pour une sadique : questionner ainsi un élève sur son passé, l’enfermer avec moi, seuls, beaucoup auraient pu se faire des idées. Je voyais déjà les rumeurs demain, courir dans les couloirs : « La prof’ de Sortilèges, elle s’est tapé Lust, tu te rends compte ? », « J’ai entendu dire qu’elle l’avait enfermé dans les caves, elle doit avoir un petit côté sado-maso, non ? ». Peut être étais-je tout simplement paranoïaque et personne, oui, personne n’avait vu que je m’enfermai dans cette cave avec Lust. Ce dernier garderait-il cependant le silence ? Permettez-moi d’en douter. Le regard fixé sur l’élève, je vins m’asseoir sur la chaise qu’il venait de quitter, croisais les jambes et attendis. Les secondes passèrent, une ou deux minutes aussi d’ailleurs, jusqu’à ce qu’enfin, je pris une large bouffée d’air frais et pris la parole d’une voix douce et pourtant si froide…
« Pourquoi mènes-tu cette vie de débauche ? Je veux dire, je sais très bien ce que tu vis, l’extase qu’on trouve dans la drogue, la jubilation de l’alcool, la jouissance du sexe, j’ai connu tout ça, mais pourquoi t’es-tu lancé là dedans ? Curiosité malsaine de ma part. Il y a bien eu un déclencheur ? »
Il n’y avait sur mon visage plus aucune marque de sympathie, seulement une curiosité malsaine sur mon visage qui prouvait bien que je n’avais pas tellement changé. J’avais toujours était curieuse, une curiosité malsaine, ce genre de fille qui vous posent des questions sans tabou aucun. Je n’étais plus un professeur, j’étais redevenue cette fille qui s’intéressait à tout ce qui ne la regardait pas. Pourtant, au fond de moi, j’assumai totalement cette partie de moi, cette partie que peu de monde acceptait, que me de monde connaissait en fait.
« Réveille-toi, Whitaker. Tu es un vrai petit géni, et regarde comment tu exploites ce potentiel. Crois-tu que cette vie est meilleure que celle de ta mère folle ou de ton père absent ? »
Ces mots s’étaient échappés de mes lèvres sans que je ne le réalise vraiment. Je n’avais pas réfléchit et très vite je compris que peut être, étais-je allée trop loin. Qu’étais-je en train de faire ? J’étais censée être le professeur, l’adulte responsable et mature, et voilà que j’enfermai un élève avec moi dans une cave pour satisfaire une curiosité mal placée et provoquer un garçon de 10 ans mon cadet ? Etais-je sotte ? Je ne répondais plus de moi étrangement, et mon désir de lui prouver que son existence valait bien plus que tout cela était tel que je n’avais aucune limite. A tout moment il pourrait me sauter dessus, me battre, me violer peut être même, sous l’influence des substances qu’il avait ingurgité un peu plus tôt dans la soirée, pourtant je restai là, totalement stoïque. Etais-je suicidaire ? Je me levai de la chaise branlante et m’approchai de lui. Il semblait moins shooté, un peu plus raisonné, mais peut être n’était-ce qu’une impression. Il était plus grand que moi, et j’étais obligée de lever les yeux pour pouvoir les planter dans les siens, c’était étrange, tellement étrange. Le reflet de mon adolescence se tenait devant moi, plus déterminé que jamais à m’envoyer balader. Murée dans un silence quasi apaisant, je restai plantée là, à un peu moins d’un mètre du garçon. Il ne m’avait pas encore touché, il avait su se contrôler, ce que j’admirai. Lorsque cette situation se produisit entre moi-même et mon professeur, je giflai ce dernier lorsque les mots « Ta mère est une pute, Cassie, ton père est mort d’une overdose et toi tu vends ton corps et te drogues à outrance, le quel des trois est le plus lamentable ? » s’étaient échappés de sa bouche. Cette vérité avait été si violente que l’instinct avait pris le dessus sur moi et j’avais giflé mon professeur. Mieux encore, il ne m’en avait pas voulu et avait même sourit : s’était sa façon à lui de me tenir éveillée, de se montrer paternel. Je ne voulais pas être maternelle avec Lust, je voulais simplement le secouer. Malgré moi cependant j’éprouvai d’étranges sentiments à son égard, sans doute ceux qu’avait ressentis mon professeur pour moi quelques années plus tôt. Comme si la boucle était bouclée, le schéma se reproduisait.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Mar 22 Déc 2009 - 14:32
J'avais beau gueuler toute ma haine et ma colère face à cette femme stoïque, je n'en retirais rien. J'ignorais par ailleurs si je murmurais, comme à mon habitude, ou si ma voix s'était trop hautement emportée : je ne m'entendais pas, je ne m'entendais même plus penser. Quand bien même j'étais sorti de ma léthargie, parvenant à sortir de cette attitude amorphe dans laquelle vous plonge la drogue, j'avais toujours bien trop d'effluves de vodka venant plomber mes veines. Trop saoul, j'étais un monstre de sadisme, j'étais ignoble essentiellement dans mes gestes -puisque sobre je l'étais de toutes façons par la parole-, j'étais irresponsable, j'étais peut-être même dangereux. Ce n'était pas pour rien que la dernière fille à avoir croisé ma route alors que j'étais imbibé d'alcool, et que j'avais voulu pour moi, avait fini droguée et prise de force sur un canapé sordide. Je n'avais pas eu de remords : cette Daisy Hemingway, je ne l'avais pas violée, j'avais simplement abaissé la barrière soit disant timide qu'elle m'avait dressé contre moi... En l'instant j'étais perdu entre le monde réel et les délires psychotiques de mon esprit endormi à la coke, néanmoins encore contrôlable, je n'avais pas touché le professeur devant moi, mais au vu du trop plein d'alcool c'était évident que mon sadisme finirait par faire surface sans que je n'en prenne vraiment conscience. Je la toisais pour le moment, statique et droite, ne cillant pas même à ma requête : elle n'allait pas m'ouvrir. Lui lançant alors mon regard le plus noir face à son mutisme agaçant, je lui tournais le dos avant de me diriger vers la porte massive. Mes mains fermes se posèrent d'abord sur les poignées de ferraille rouillée, tirant à tout rompre sur celles-ci, j'avais cette rage au ventre ui décuplait ma force et qui sans doute pouvait paraître légèrement effrayante, tant les cliquetis de métal se firent alors violents. Sans succès néanmoins, je finis par abattre mon poing sur la porte de bois lourd : je voulais sortir, m'échapper, fuir sans doute. De ce lieu comme de cette personne qui semblait sonder mon âme avec tant de facilité que je la haïssais en l'instant. Plus encore, je la haïssais de m'enfermer ainsi : perdre le contrôle d'une situation m'était amplement insupportable, et plus encore le fait de me retrouver enfermer dans une pièce sans pouvoir y sortir éveillait en moi des souvenirs douloureux. Je n'étais pas claustrophobe, j'avais simplement cette sensation d'être enchainé et de perdre ma liberté lorsque les portes se refermaient sur moi, et que je n'en avais pas la clé. Enfant, mon perfectionniste de père m'enfermait de longues heures dans ma chambre pour me forcer à étudier. Un détail pour tout le monde, une atteinte violente à ma liberté si chérie pour ma part... Un nouveau coup de poing s'abattit alors contre la porte, plein de rage et de colère, m'arrachant une douleur cuisante qui s'empara de ma main droite ainsi que tout du long de mon avant-bras, cependant je ressentais la souffrance en moindre impact, anesthésiée par la drogue et l'alcool. Peut-être même m'étais-je cassé quelque chose sans le ressentir, sans m'en rendre compte, mais peu m'importait , ma liberté était mon gain le plus précieux de tous. Sans doute était-ce pour cela que je flirtais de demoiselle en demoiselle, demeurant sans attache, m'accrochant à ces substances illicites qui vous donnaient l'impression d'être sans limites. Les minutes passèrent, durant lesquelles je m'obstinais à vouloir ouvrir cette porte, et l'enseignante demeurait silencieuse, jusqu'à ce que sa voix me rappelle à sa présence.
« Pourquoi mènes-tu cette vie de débauche ? Je veux dire, je sais très bien ce que tu vis, l’extase qu’on trouve dans la drogue, la jubilation de l’alcool, la jouissance du sexe, j’ai connu tout ça, mais pourquoi t’es-tu lancé là dedans ? Curiosité malsaine de ma part. Il y a bien eu un déclencheur ? »
Sa voix m'acheva dans mon élan naïf, j'abandonnais cette lutte pour ma liberté comme je fermais un instant les yeux. Ses mots, je dus les passer plusieurs fois dans ma tête pour y mettre une image, un sens, pour les comprendre et les toucher. Je n'étais même d'ailleurs pas certain d'avoir saisi l'entière question tant mon cerveau fonctionnait au ralenti. J'avais surtout le coeur au bord des lèvres, fatigué de cet ascenseur émotionnel jonglant entre jouissance, insolence, colère puis dépit, j'étais las de sentir mon palpitant bondir contre ma poitrine, lui que je m'évertuais à toujours tenir endormi. En un sens je ne comprenais pas pourquoi elle s'obstinait : j'aimais cette vie, j'aimais ce que j'étais devenu, j'aimais cette facilité venant d'elle-même à moi. J'avais nombre de filles à mes pieds, prêtes à écarter les cuisses dans un simple claquement de doigt, j'avais des amis certes aussi fêtards que moi mais qui me confortaient dans l'idée d'être entouré, j'avais la popularité, j'avais tout... Du moins au sein de ce château, j'avais tout, à l'extérieur c'était encore différent, tout en demeurant néanmoins semblable.
« Réveille-toi, Whitaker. Tu es un vrai petit géni, et regarde comment tu exploites ce potentiel. Crois-tu que cette vie est meilleure que celle de ta mère folle ou de ton père absent ? »
Un sourire se dessina sur mes lèvres, ironique et mauvais, il n'avait rien d'un rictus laissant présager le bon mais avait tout des teintes carnassières. J'entendis alors la chaise grincer légèrement au sol, les talons de l'enseignante se diriger vers moi, et enfin je me retournais lentement vers elle, toisant sa silhouette délicate entrecoupée par la lumière tamisée comme je ne la lâchais plus de mon regard glaçant. Encore une fois, je me devais de tourner plusieurs fois sa phrase dans ma tête pour en saisir le sens. Ma vie valait-elle mieux que celle d'une folle et d'un égoïste pur ? Bien sûr. Ma vie valait mieux que toutes les autres, c'était mon outrecuidance qui me soufflait cette vérité infaillible. Quant au fait d'être un petit génie, peut-être était-ce là justement, la source de beaucoup de mes problèmes, de drogue dans tous les cas. Elle s'arrêta alors si près de moi que son parfum sucré éveilla en moi les instincts de prédateur toujours décuplé lorsque je demeurais saoul ; ma colère toujours présente mais moindre, se dissimula sous mon sourire mesquin alors que dans mes yeux ambrés dansèrent ces flammes à la fois lubriques et mauvaises.
« Je suis Lust Whitaker, professeur. J'ai tout pour moi : les jolies filles, la popularité, l'attention de certains professeurs qui voient même en moi une élite. » Mon arrogance était exaspérante, mais j'étais en cela pardonnable que malgré tout, mon état d'alcoolisme avancé accentuait cet orgueil malsain. Par ailleurs le professeur en question que j'avais subtilement évoqué demeurait Woodland, néanmoins je demeurais vague dans mes propos pourtant directs. « Alors oui, j'aime ce que je suis, ma vie sera toujours bien meilleure que celle du pauvre bizut qui ne sert ni ne servira jamais à rien, sinon à faire ma plus-value. »
La cruauté par les paroles commençait sa parade, je n'avais absolument aucun remord à parler ainsi de certains de mes camarades confinés dans l'ombre quand moi je me mettais expressément dans la lumière. Paradoxalement, je n'étais pas narcissique, et ce monde que je voyais léviter autour de moi me rendait parfois si nauséeux, que j'usais de ma forme d'animagus pour trouver une once de tranquillité d'esprit. J'étais entouré, j'étais vu, j'avais même des admirateurs ; et pourtant j'étais désespérément seul, tout en me le cachant. Cette jeune femme était la première à me soulever autant de questions percutantes, la première à se pencher sur mon cas : était-ce par véritable intérêt de ma personne ou par simple curiosité malsaine, je l'ignorais, mais le fait était là. Quelque part, je lui en étais reconnaissant de rompre ma solitude, et pourtant je demeurais mauvais, sans en plus m'arrêter ici.
« Parlons-en, de cette étincelle de génie... Lorsque vous écoutez une musique, je vois proportions numériques engendrant des sons. Regardez seulement le ciel, je verrais le mouvement des masses. Un sentiment, une simple connectivité à mon cerveau... Tout ce que vous voyez coule de source quand pour moi ce n'est qu'un enfer que je peux taire par la coke ou quelques cachets. Vous vouliez votre élément déclencheur, vous l'avez, alors ne venez pas me faire la morale avec votre génie à la con. »
Mon sourire, durant mon discours, s'était effacé tandis que mes yeux glacés et glaçants déversaient toute ma rancoeur contre cette femme qui, en vérité, n'y était pour rien dans mon malêtre. Ce que je ne comprenais pas néanmoins, c'était qu'elle venait de faire l'exploit de m'arracher des aveux : je n'en avais jamais parlé à personne, quand bien même je pouvais paraître agressif par ma parole sèche. Me redressant alors, je pris soudain conscience que, malgré tout, je pouvais faire tourner la situation à mon avantage : l'alcool me rendant plus irresponsable encore, je posais nonchalamment une main sur la hanche de mon professeur avant de me pencher à mon tour à son oreille dans un murmure.
« Je me demande comment on vous regardera, demain, lorsque les vilaines rumeurs diront que vous avez eu des rapports peu conventionnels avec un élève dans une cave. » Souriant alors d'un amusement malsain, je la contournais sans jamais enlever ma main outrageusement posée sur sa hanche, finissant alors posté derrière son dos. Mes doigts fins vinrent dégager le cou délicat de la jeune femme avant de se poser de l'autre côté de sa taille, comme je me penchais de nouveau à son oreille. « Je prends les paris, au bout de combien de temps va-t-on vous renvoyer après que cette vilaine rumeur ait fait le tour. Un mois, peut-être deux ? »
Ce chantage qui n'en était pas un, était surtout une façon de me prouver que je pouvais retourner la situation, ou du moins de le tenter. Quelque part trop saoul pour en relever les conséquences, pour cerner toute la véritable ampleur de la situation ; je n'étais pas insouciant, j'étais pire.
« Pourquoi mènes-tu cette vie de débauche ? Je veux dire, je sais très bien ce que tu vis, l’extase qu’on trouve dans la drogue, la jubilation de l’alcool, la jouissance du sexe, j’ai connu tout ça, mais pourquoi t’es-tu lancé là dedans ? Curiosité malsaine de ma part. Il y a bien eu un déclencheur ? »
Sa voix m'acheva dans mon élan naïf, j'abandonnais cette lutte pour ma liberté comme je fermais un instant les yeux. Ses mots, je dus les passer plusieurs fois dans ma tête pour y mettre une image, un sens, pour les comprendre et les toucher. Je n'étais même d'ailleurs pas certain d'avoir saisi l'entière question tant mon cerveau fonctionnait au ralenti. J'avais surtout le coeur au bord des lèvres, fatigué de cet ascenseur émotionnel jonglant entre jouissance, insolence, colère puis dépit, j'étais las de sentir mon palpitant bondir contre ma poitrine, lui que je m'évertuais à toujours tenir endormi. En un sens je ne comprenais pas pourquoi elle s'obstinait : j'aimais cette vie, j'aimais ce que j'étais devenu, j'aimais cette facilité venant d'elle-même à moi. J'avais nombre de filles à mes pieds, prêtes à écarter les cuisses dans un simple claquement de doigt, j'avais des amis certes aussi fêtards que moi mais qui me confortaient dans l'idée d'être entouré, j'avais la popularité, j'avais tout... Du moins au sein de ce château, j'avais tout, à l'extérieur c'était encore différent, tout en demeurant néanmoins semblable.
« Réveille-toi, Whitaker. Tu es un vrai petit géni, et regarde comment tu exploites ce potentiel. Crois-tu que cette vie est meilleure que celle de ta mère folle ou de ton père absent ? »
Un sourire se dessina sur mes lèvres, ironique et mauvais, il n'avait rien d'un rictus laissant présager le bon mais avait tout des teintes carnassières. J'entendis alors la chaise grincer légèrement au sol, les talons de l'enseignante se diriger vers moi, et enfin je me retournais lentement vers elle, toisant sa silhouette délicate entrecoupée par la lumière tamisée comme je ne la lâchais plus de mon regard glaçant. Encore une fois, je me devais de tourner plusieurs fois sa phrase dans ma tête pour en saisir le sens. Ma vie valait-elle mieux que celle d'une folle et d'un égoïste pur ? Bien sûr. Ma vie valait mieux que toutes les autres, c'était mon outrecuidance qui me soufflait cette vérité infaillible. Quant au fait d'être un petit génie, peut-être était-ce là justement, la source de beaucoup de mes problèmes, de drogue dans tous les cas. Elle s'arrêta alors si près de moi que son parfum sucré éveilla en moi les instincts de prédateur toujours décuplé lorsque je demeurais saoul ; ma colère toujours présente mais moindre, se dissimula sous mon sourire mesquin alors que dans mes yeux ambrés dansèrent ces flammes à la fois lubriques et mauvaises.
« Je suis Lust Whitaker, professeur. J'ai tout pour moi : les jolies filles, la popularité, l'attention de certains professeurs qui voient même en moi une élite. » Mon arrogance était exaspérante, mais j'étais en cela pardonnable que malgré tout, mon état d'alcoolisme avancé accentuait cet orgueil malsain. Par ailleurs le professeur en question que j'avais subtilement évoqué demeurait Woodland, néanmoins je demeurais vague dans mes propos pourtant directs. « Alors oui, j'aime ce que je suis, ma vie sera toujours bien meilleure que celle du pauvre bizut qui ne sert ni ne servira jamais à rien, sinon à faire ma plus-value. »
La cruauté par les paroles commençait sa parade, je n'avais absolument aucun remord à parler ainsi de certains de mes camarades confinés dans l'ombre quand moi je me mettais expressément dans la lumière. Paradoxalement, je n'étais pas narcissique, et ce monde que je voyais léviter autour de moi me rendait parfois si nauséeux, que j'usais de ma forme d'animagus pour trouver une once de tranquillité d'esprit. J'étais entouré, j'étais vu, j'avais même des admirateurs ; et pourtant j'étais désespérément seul, tout en me le cachant. Cette jeune femme était la première à me soulever autant de questions percutantes, la première à se pencher sur mon cas : était-ce par véritable intérêt de ma personne ou par simple curiosité malsaine, je l'ignorais, mais le fait était là. Quelque part, je lui en étais reconnaissant de rompre ma solitude, et pourtant je demeurais mauvais, sans en plus m'arrêter ici.
« Parlons-en, de cette étincelle de génie... Lorsque vous écoutez une musique, je vois proportions numériques engendrant des sons. Regardez seulement le ciel, je verrais le mouvement des masses. Un sentiment, une simple connectivité à mon cerveau... Tout ce que vous voyez coule de source quand pour moi ce n'est qu'un enfer que je peux taire par la coke ou quelques cachets. Vous vouliez votre élément déclencheur, vous l'avez, alors ne venez pas me faire la morale avec votre génie à la con. »
Mon sourire, durant mon discours, s'était effacé tandis que mes yeux glacés et glaçants déversaient toute ma rancoeur contre cette femme qui, en vérité, n'y était pour rien dans mon malêtre. Ce que je ne comprenais pas néanmoins, c'était qu'elle venait de faire l'exploit de m'arracher des aveux : je n'en avais jamais parlé à personne, quand bien même je pouvais paraître agressif par ma parole sèche. Me redressant alors, je pris soudain conscience que, malgré tout, je pouvais faire tourner la situation à mon avantage : l'alcool me rendant plus irresponsable encore, je posais nonchalamment une main sur la hanche de mon professeur avant de me pencher à mon tour à son oreille dans un murmure.
« Je me demande comment on vous regardera, demain, lorsque les vilaines rumeurs diront que vous avez eu des rapports peu conventionnels avec un élève dans une cave. » Souriant alors d'un amusement malsain, je la contournais sans jamais enlever ma main outrageusement posée sur sa hanche, finissant alors posté derrière son dos. Mes doigts fins vinrent dégager le cou délicat de la jeune femme avant de se poser de l'autre côté de sa taille, comme je me penchais de nouveau à son oreille. « Je prends les paris, au bout de combien de temps va-t-on vous renvoyer après que cette vilaine rumeur ait fait le tour. Un mois, peut-être deux ? »
Ce chantage qui n'en était pas un, était surtout une façon de me prouver que je pouvais retourner la situation, ou du moins de le tenter. Quelque part trop saoul pour en relever les conséquences, pour cerner toute la véritable ampleur de la situation ; je n'étais pas insouciant, j'étais pire.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Mar 22 Déc 2009 - 19:42
« Je suis Lust Whitaker, professeur. J'ai tout pour moi : les jolies filles, la popularité, l'attention de certains professeurs qui voient même en moi une élite. » Etait-ce dont cela qui maintenait ce jeune homme en vie ? Le fait de se savoir au dessus de tout, de savoir qu’il n’avait qu’à siffler pour que les filles les plus jolies de Hungcalf accourent et lui offrent leur virginité, de savoir que même les professeurs contribuaient au fondement de cette popularité si déplacée qu’elle en était malsaine ? Je me demandai d’ailleurs quels professeurs pouvaient avoir été assez naïfs pour qualifier Lust d’élite. Ce dernier savait pertinemment qu’il était intelligent, mais le fait même de le faire entrer dans une élite contribuait à fortifier cette vision qu’il avait de lui, de sa vie si parfaite. J’étais sur le point de demander à Lust quels professeurs étaient en question, mais je n’en eu pas le temps, car il reprit plus vite la parole que je ne l’avais prévu. « Alors oui, j'aime ce que je suis, ma vie sera toujours bien meilleure que celle du pauvre bizut qui ne sert ni ne servira jamais à rien, sinon à faire ma plus-value. » J’affichai, sereine, un immense sourire. Mon hypothèse était presque prouvée, il existait par la survie des pauvres petites gens : le fait même de voir que les autres n’avait ni son charme, ni son intelligence, ni son culot le maintenant plus en vie que jamais, pire, le faisait jouir de cette vie qui n’en était pas une. Emportée par une vague de mélancolie, je me remémorai ma propre jeunesse de dépravée, quand j’avais moi-même ce genre de popularité si malpropre.
FLASH_BACK
« Cassie ? Cassie, c’est toi ? chuchota mon professeur de sortilège alors qu’il jetait œil dans les toilettes pour femme. C’était en effet moi, assise sur le lavabo, appuyée contre le mur, à moitié dénudée, les yeux rouges et défoncés, tremblante comme une feuille. Oh Cassandra… Que fais-tu ici ?
- N’en avez-vous pas marre de me suivre sans arrêt, professeur, tel un brave chien suit son maître ?
- Parle moi autrement je te prie.
- Non, professeur, qui êtes-vous pour vous immiscer dans ma vie sans même que je ne vous y invite ? Qui êtes vous pour m’assommer de remarques cinglantes, blessantes même, qui êtes vous, enfin, pour m’obliger à croire que ma vie ne vaut rien ? Ma propre vie, professeur, cela ne vous regarde pas !
- Tu te trompes, Cassie…
- NE M’APPELEZ PAS CASSIE ! MA PUTAIN DE MERE M’A APPELE CASSANDRA, RESPECTEZ UN TANT SOIT PEU CETTE CATIN, il ne lui reste que ça, le respect…
- Cassandra, soupira le vieux professeur, tu es saoule et droguée.
- Non.
- Ne me mens pas.
- Allez au Diable.
- Quelle vie mènes-tu pauvres enfant ?
- Mais une vie de reine, Monsieur. Vous ne semblez pas réaliser, je prends mon pied avec quelques bouteilles, quelques rails, quelques garçons. Vous ne comprenez pas : je ne veux pas être aidée, je n’en ai pas besoin. Je suis heureuse.
- Bien, alors que faisais-tu ici, seule dans ses toilettes ?
- Je…
- Je vais te dire, moi, ce que tu fais ici toute seule. Tu te dis que tu aurais aimé vivre une autre vie, sans alcool, sans drogue, toujours vierge, fille à papa et maman, gâtée à noël mais pas trop, bien éduquée aussi…
FLASH_BACK
Et ce soir là, dans cette cave, je recommençai le schéma, je ne pouvais m’empêcher malgré tout de penser que Lust était plus difficile que je l’avais été, avec un plus fort caractère. Plus encore, c’était un garçon, et sa force physique dépassé la mienne sans moindre mal. Pourtant, plus déterminée que jamais, je voulais que Lust sorte de cette putain d’école le premier de sa promotion, sevré de toutes substances illicites, gentleman par-dessus le marché. Utopique dites-vous ? Sans l’étais-je entièrement, je m’étais pourtant attachée à ce garçon sans le vouloir, et si au début, je m’étais lancée se défit personnel comme un petit délire, j’avais, au fil du temps, découvert que si mon opération se soldait par un échec, je m’en voudrai éternellement et me reprocherai longtemps d’avoir été si peu convaincante. En somme, sans que je ne le veuille vraiment, j’avais couru, tête baissé, en enfer. Le jeune homme reprit la parole pour me confier une chose que je n’aurais jamais crus pouvoir lui tirer : il m’expliqua toutes les sensations qu’il ressentait à chaque instant de sa petite vie, et je découvrais un véritable calvaire qu’il endurait sans laisser paraître quoi que se soit. Je trouvais à la fois fascinant et délirant le fait qu’un gamin si brillant s’entêtait à s’offrir à la débauche, pourtant, je ne pouvais m’empêcher de le croire. Je n’avais pas vécu cela, je n’avais pas hérité d’une telle intelligence, je ne pouvais cependant que croire son récit, et entendait soudain mieux son discours de drogué. Le sourire mesquin qu’il avait affiché jusque là avait disparu, je compris soudain que quelque chose n’allait pas. Comme s’il venait de réaliser quelque chose d’important. Sans que j’eus le temps de faire quoi que se soit, il posa une main assurée sur ma hanche et se pencha, lentement, mais sûrement vers moi pour cracher son venin « Je me demande comment on vous regardera, demain, lorsque les vilaines rumeurs diront que vous avez eu des rapports peu conventionnels avec un élève dans une cave. » Avant même que j’agisse, il m’avait déjà contourné pour poser son autre main sur ma taille. J’étais une des situations les plus indélicates de toute ma vie : un élève, que je souhaitais ardemment aider, était en train, non seulement de me faire du chantage, mais aussi de toucher des parties de mon corps que nul hommes n’avaient touchés depuis bien longtemps. Depuis combien de temps ne m’étais-je pas retrouver dans les bras d’un homme ? Cinq ans. Cinq longues années. C’était malheureux à dire, mais je n’étais pas une machine, j’étais humaine, et je ne pus contrôler mes émotions, mon cœur s’emballa, tandis que la colère montait en moi. Je sentais son souffle chaud sur mon épaule, l’odeur de l’alcool, mais aussi l’odeur naturelle du garçon m’enivraient quelque peu, il me fallut un certain temps pour analyser la suite de ses paroles. « Je prends les paris, au bout de combien de temps va-t-on vous renvoyer après que cette vilaine rumeur ait fait le tour. Un mois, peut-être deux ? ». Je ne me demandais pas combien de temps je tiendrais à Hungcalf, mais surtout s’il oserait lancer ce genre de rumeur plus que fondée. Je me retournai vivement vers lui, je fus surprise de le trouver si proche de moi, si bien que je me retrouvai devant un torse, plutôt que devant une tête. Je laissai échapper une gémisse de surprise avant de relever la tête et de murmurer.
« Des rapports peu conventionnels ? Mais le jour où cela se saura, doux Lust, qui le directeur croira-t-il ? La pauvre professeure violée ou le junkie complètement défoncé ? C’est ta parole contre la mienne, et à ta place, je ne jouerai pas à ce petit jeu. »
Un magnifique sourire éclatant se dessina sur mes lèvres. Pensait-il me piéger moi ? J’ai longtemps été la reine du mensonge, cela continuait encore aujourd’hui d’ailleurs. Quand bien même nous aurions des rapports consentis, s’il avait ne serait-ce que l’idée de s’en vanter, ma parole aurait bien plus de poids que la sienne, il fallait être sot pour ne pas s’en rendre compte. Paradoxalement, en le poussant à avouer toute sorte de chose sur lui-même, j’ouvrai peu à peu ma carapace et laissait ressortir quelques facettes de mon caractère, à mon plus grand malheur. Je savais parfaitement à qui j’avais à faire et il suffisait d’un faux pas de ma part pour qu’il n’en joue à jamais. Je n’acceptai pas cependant être le jouet sexuel du jeune homme. Bien que très charmant, il avait en cela de dérangeant le mot « jeune » dans son qualificatif. J’avais 30 ans et savait où était ma place.
« Tu aimes le chantage ? Tu aimes parier et faire toutes sortes de deal n’est ce pas ? Faisons en un. Juste pour me persuader que tu vaux quelque chose : je te demande d’avoir une bonne note à au moins trois devoirs et en échange, tu me demandes ce que tu veux. »
Un moyen de lui montrer la joie et l’honneur d’avoir des bonnes notes, et me prouver à moi-même que ma cause n’était pas vaine. J’espérai cependant, peut être naïvement, que la contrepartie serait abordable.
FLASH_BACK
« Cassie ? Cassie, c’est toi ? chuchota mon professeur de sortilège alors qu’il jetait œil dans les toilettes pour femme. C’était en effet moi, assise sur le lavabo, appuyée contre le mur, à moitié dénudée, les yeux rouges et défoncés, tremblante comme une feuille. Oh Cassandra… Que fais-tu ici ?
- N’en avez-vous pas marre de me suivre sans arrêt, professeur, tel un brave chien suit son maître ?
- Parle moi autrement je te prie.
- Non, professeur, qui êtes-vous pour vous immiscer dans ma vie sans même que je ne vous y invite ? Qui êtes vous pour m’assommer de remarques cinglantes, blessantes même, qui êtes vous, enfin, pour m’obliger à croire que ma vie ne vaut rien ? Ma propre vie, professeur, cela ne vous regarde pas !
- Tu te trompes, Cassie…
- NE M’APPELEZ PAS CASSIE ! MA PUTAIN DE MERE M’A APPELE CASSANDRA, RESPECTEZ UN TANT SOIT PEU CETTE CATIN, il ne lui reste que ça, le respect…
- Cassandra, soupira le vieux professeur, tu es saoule et droguée.
- Non.
- Ne me mens pas.
- Allez au Diable.
- Quelle vie mènes-tu pauvres enfant ?
- Mais une vie de reine, Monsieur. Vous ne semblez pas réaliser, je prends mon pied avec quelques bouteilles, quelques rails, quelques garçons. Vous ne comprenez pas : je ne veux pas être aidée, je n’en ai pas besoin. Je suis heureuse.
- Bien, alors que faisais-tu ici, seule dans ses toilettes ?
- Je…
- Je vais te dire, moi, ce que tu fais ici toute seule. Tu te dis que tu aurais aimé vivre une autre vie, sans alcool, sans drogue, toujours vierge, fille à papa et maman, gâtée à noël mais pas trop, bien éduquée aussi…
FLASH_BACK
Et ce soir là, dans cette cave, je recommençai le schéma, je ne pouvais m’empêcher malgré tout de penser que Lust était plus difficile que je l’avais été, avec un plus fort caractère. Plus encore, c’était un garçon, et sa force physique dépassé la mienne sans moindre mal. Pourtant, plus déterminée que jamais, je voulais que Lust sorte de cette putain d’école le premier de sa promotion, sevré de toutes substances illicites, gentleman par-dessus le marché. Utopique dites-vous ? Sans l’étais-je entièrement, je m’étais pourtant attachée à ce garçon sans le vouloir, et si au début, je m’étais lancée se défit personnel comme un petit délire, j’avais, au fil du temps, découvert que si mon opération se soldait par un échec, je m’en voudrai éternellement et me reprocherai longtemps d’avoir été si peu convaincante. En somme, sans que je ne le veuille vraiment, j’avais couru, tête baissé, en enfer. Le jeune homme reprit la parole pour me confier une chose que je n’aurais jamais crus pouvoir lui tirer : il m’expliqua toutes les sensations qu’il ressentait à chaque instant de sa petite vie, et je découvrais un véritable calvaire qu’il endurait sans laisser paraître quoi que se soit. Je trouvais à la fois fascinant et délirant le fait qu’un gamin si brillant s’entêtait à s’offrir à la débauche, pourtant, je ne pouvais m’empêcher de le croire. Je n’avais pas vécu cela, je n’avais pas hérité d’une telle intelligence, je ne pouvais cependant que croire son récit, et entendait soudain mieux son discours de drogué. Le sourire mesquin qu’il avait affiché jusque là avait disparu, je compris soudain que quelque chose n’allait pas. Comme s’il venait de réaliser quelque chose d’important. Sans que j’eus le temps de faire quoi que se soit, il posa une main assurée sur ma hanche et se pencha, lentement, mais sûrement vers moi pour cracher son venin « Je me demande comment on vous regardera, demain, lorsque les vilaines rumeurs diront que vous avez eu des rapports peu conventionnels avec un élève dans une cave. » Avant même que j’agisse, il m’avait déjà contourné pour poser son autre main sur ma taille. J’étais une des situations les plus indélicates de toute ma vie : un élève, que je souhaitais ardemment aider, était en train, non seulement de me faire du chantage, mais aussi de toucher des parties de mon corps que nul hommes n’avaient touchés depuis bien longtemps. Depuis combien de temps ne m’étais-je pas retrouver dans les bras d’un homme ? Cinq ans. Cinq longues années. C’était malheureux à dire, mais je n’étais pas une machine, j’étais humaine, et je ne pus contrôler mes émotions, mon cœur s’emballa, tandis que la colère montait en moi. Je sentais son souffle chaud sur mon épaule, l’odeur de l’alcool, mais aussi l’odeur naturelle du garçon m’enivraient quelque peu, il me fallut un certain temps pour analyser la suite de ses paroles. « Je prends les paris, au bout de combien de temps va-t-on vous renvoyer après que cette vilaine rumeur ait fait le tour. Un mois, peut-être deux ? ». Je ne me demandais pas combien de temps je tiendrais à Hungcalf, mais surtout s’il oserait lancer ce genre de rumeur plus que fondée. Je me retournai vivement vers lui, je fus surprise de le trouver si proche de moi, si bien que je me retrouvai devant un torse, plutôt que devant une tête. Je laissai échapper une gémisse de surprise avant de relever la tête et de murmurer.
« Des rapports peu conventionnels ? Mais le jour où cela se saura, doux Lust, qui le directeur croira-t-il ? La pauvre professeure violée ou le junkie complètement défoncé ? C’est ta parole contre la mienne, et à ta place, je ne jouerai pas à ce petit jeu. »
Un magnifique sourire éclatant se dessina sur mes lèvres. Pensait-il me piéger moi ? J’ai longtemps été la reine du mensonge, cela continuait encore aujourd’hui d’ailleurs. Quand bien même nous aurions des rapports consentis, s’il avait ne serait-ce que l’idée de s’en vanter, ma parole aurait bien plus de poids que la sienne, il fallait être sot pour ne pas s’en rendre compte. Paradoxalement, en le poussant à avouer toute sorte de chose sur lui-même, j’ouvrai peu à peu ma carapace et laissait ressortir quelques facettes de mon caractère, à mon plus grand malheur. Je savais parfaitement à qui j’avais à faire et il suffisait d’un faux pas de ma part pour qu’il n’en joue à jamais. Je n’acceptai pas cependant être le jouet sexuel du jeune homme. Bien que très charmant, il avait en cela de dérangeant le mot « jeune » dans son qualificatif. J’avais 30 ans et savait où était ma place.
« Tu aimes le chantage ? Tu aimes parier et faire toutes sortes de deal n’est ce pas ? Faisons en un. Juste pour me persuader que tu vaux quelque chose : je te demande d’avoir une bonne note à au moins trois devoirs et en échange, tu me demandes ce que tu veux. »
Un moyen de lui montrer la joie et l’honneur d’avoir des bonnes notes, et me prouver à moi-même que ma cause n’était pas vaine. J’espérai cependant, peut être naïvement, que la contrepartie serait abordable.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Mar 22 Déc 2009 - 22:56
Si elle attendait un déclic de ma part, alors elle pouvait l'attendre encore longtemps. J'ignorais ce qui pouvait me sortir des affres de ces ténèbres brumeuses dans lesquelles je me complaisais tant : une personne sans doute, la seule qui illuminerait ces zones obscures pour m'ouvrir les yeux et me permettre d'autres horizons... En somme, je ne comprenais pas véritablement ce qu'elle me voulait, dans mon esprit imbibé d'alcool et en proie au sadisme, rien n'était clair. Ses paroles devaient être tournées plusieurs fois dans mon cerveau pour que j'en attribue un sens, ses mimiques n'étaient pas correctement analysées par mon sens logique, j'en venais même durant quelques secondes minimes mais présentes, à me demander où j'étais, et si je ne rêvais pas. Ce cauchemar néanmoins ne semblait pas avoir de fin : la jouissance avait commencé dans les bras d'une demoiselle, pour terminer cristallisée et abattue par cette femme voulant me pousser à bout. Fort heureusement pour elle, je n'avais pour habitude de frapper la gente féminine ; ce qui aurait pu être normal ne l'était en fait pas tant, au vu de mon caractère véritablement impulsif. Par ailleurs en l'instant, j'avais repris mes droits de prédateur, tournant autour de mon professeur que je ne voyais plus comme tel, mais comme une menace. Et en ce sens il m'était naturel de devoir retourner la situation ; c'était un fait établi, cela coulait de source, peu m'importait si l'audace outrageant de mes mains posées sur ses hanches pouvaient la surprendre ou l'écoeurer. L'alcool ne pardonnait pas tout, car même sobre j'aurais été capable d'une telle proximité inconvenante : moi qui pourtant avait toujours eu une once de respect envers mes professeurs, voilà que je faisais du gringue ouvertement à l'un d'entre eux. Ma nature primitive avait ainsi repris le dessus grâce à mon esprit trop embrumé, j'étais conscient tout en étant insouciant. De toute évidence, j'avais toujours eu le don de faire les pires conneries une fois diablement saoul, et même sobre je n'étais d'ailleurs pas un ange de pureté. Humant son parfum sucré, je jouais d'une proximité physique trop inconvenante pour, peut-être, la déstabiliser. J'avais si tôt découvert que mon charisme était une arme tranchante, que je ne me voyais guère plus ne plus l'utiliser, en tirant alors bon nombre de profits : la manipulation des personnes, quelques revendications, le corps même parfois de jeunes filles trop naïves... Si j'étais un véritable salaud notoire plombé de défauts, je savais aussi jouer de mes qualités avec brio : étant perfectionniste je ne pouvais laisser passer ce tel potentiel sans m'en retirer une arme. Mon murmure à son oreille se fit alors trop suave, porté dans un souffle brûlant comme mon parfum piqué d'épices se mêlait incidieusement à des effluves de vodka. Je n'avais pas froid aux yeux, portant l'audace en étendard j'étais de ceux qui forçaient le destin pour le voir plier et le caresser du bout des doigts. Par ailleurs ce furent bien des caresses que mes mains s'évertuèrent tendrement à donner sur les hanches de mon propre professeur , sans doute étais-je écoeurant par ma manière de faire, moi qui devais empester la luxure à plein nez à en donner le tournis. Peu m'importait, je ne pensais plus, je n'aspirais à rien, j'étais à des années lumières de la réalité, seulement rappelé de temps à autres par la voix de cette douce blonde s'évertuant à me faire des électro-chocs. Elle se retourna alors, un peu trop vivement pour moi qui ne percevais plus que des gestes saccadés, et sans même savoir pourquoi ma main ferme alla attraper son poignet. Un instinct, une envie soudaine et incohérente, l'évidence établie que je n'étais pas véritablement moi-même. Esquissant un sourire, je fixais celle que je ne considérais plus comme mon professeur mais comme une délicieuse créature blonde dans les yeux.
« Des rapports peu conventionnels ? Mais le jour où cela se saura, doux Lust, qui le directeur croira-t-il ? La pauvre professeure violée ou le junkie complètement défoncé ? C’est ta parole contre la mienne, et à ta place, je ne jouerai pas à ce petit jeu. »
Son sourire éclatant n'annihila pas le mien, bien au contraire je me maintenais sûr de moi, quand bien même, finalement, c'était elle qui menait la barque. Trop allumé à la coke et à l'alcool fort pour revendiquer quoi que ce soit, je n'étais pas même certain que mes paroles étaient cohérentes. Et pourtant.
« Allons, douce professeur. Il y avait bien une autre personne lorsque vous êtes entrée. La même personne qui vous a entendu me retenir ici. La même personne qui, peut-être, écoute derrière la porte que vous avez refermé après son départ, en ce moment même... »
Certes je ne pensais pas que cette fille -dont le nom m'échappait encore- devait se tenir derrière la porte telle une potiche à écouter notre étrange conversation. Mais j'avais le défi dans le sang, moi aussi, à croire que mon interlocutrice et moi étions les mêmes. En somme je vivais pour mourir, je vivais pour risquer, je vivais pour mentir aussi, parfois. Cependant je devais avouer que la prestance de mon professeur ne perdant pas pied était admirable ; j'avais trouvé un adversaire à ma taille... Quoique en vérité, jamais je n'aurais du la penser comme rivale, mais plutôt comme salvatrice, ce que mon esprit embrumé refusait de voir.
« Tu aimes le chantage ? Tu aimes parier et faire toutes sortes de deal n’est ce pas ? Faisons en un. Juste pour me persuader que tu vaux quelque chose : je te demande d’avoir une bonne note à au moins trois devoirs et en échange, tu me demandes ce que tu veux. »
« Ce que je veux ? ... Ce n'est pas un peu dangereux d'avancer ce genre de choses à un garçon comme moi ? »
Ma raison me sommait de relâcher son poignet délicat, mais mon esprit de junkie ne pensant pas assez clair fit alors le contraire : d'un coup sec, je la ramenais alors contre moi dans un sourire, encerclant aussitôt sa taille de mon bras pour que de nouveau ma main vienne se poser sur la hanche. Un slow qui ne se dansait pas ; à encore humer son parfum et à fermer les yeux sur ses notes sucrées, je pouvais entendre d'ici La Forza del Destino de Schubert, quelque chose de puissant et de mystique à la fois... Sans doute partais-je dans mes délires psychotiques.
« Marché conclu. » Je marquais alors une pause, réfléchissant faussement à ce que je demanderais comme dû. « Je me demande ce que je pourrais obtenir de vous. La joie d'ajouter un professeur à son tableau de chasse est plaisant mais... possible que votre influence pourrait m'être bien plus avantageuse. »
Sans doute avait-elle des connaissances, des portes pouvant s'ouvrir facilement ou autres, qu'en savais-je. Mais mon ambition était trop forte pour que je ne demande pas un quelconque élan important une fois sorti de Hungcalf : une place au Ministère promettant de s'élever dans l'échelle hiérarchique, ou autre... Je n'ignorais pas que le travail à fournir pour remonter mes notes catastrophiques devrait être exemplaire ; j'avais beau avoir des facilités, cela n'excluait en rien l'investissement personnel.
« Des rapports peu conventionnels ? Mais le jour où cela se saura, doux Lust, qui le directeur croira-t-il ? La pauvre professeure violée ou le junkie complètement défoncé ? C’est ta parole contre la mienne, et à ta place, je ne jouerai pas à ce petit jeu. »
Son sourire éclatant n'annihila pas le mien, bien au contraire je me maintenais sûr de moi, quand bien même, finalement, c'était elle qui menait la barque. Trop allumé à la coke et à l'alcool fort pour revendiquer quoi que ce soit, je n'étais pas même certain que mes paroles étaient cohérentes. Et pourtant.
« Allons, douce professeur. Il y avait bien une autre personne lorsque vous êtes entrée. La même personne qui vous a entendu me retenir ici. La même personne qui, peut-être, écoute derrière la porte que vous avez refermé après son départ, en ce moment même... »
Certes je ne pensais pas que cette fille -dont le nom m'échappait encore- devait se tenir derrière la porte telle une potiche à écouter notre étrange conversation. Mais j'avais le défi dans le sang, moi aussi, à croire que mon interlocutrice et moi étions les mêmes. En somme je vivais pour mourir, je vivais pour risquer, je vivais pour mentir aussi, parfois. Cependant je devais avouer que la prestance de mon professeur ne perdant pas pied était admirable ; j'avais trouvé un adversaire à ma taille... Quoique en vérité, jamais je n'aurais du la penser comme rivale, mais plutôt comme salvatrice, ce que mon esprit embrumé refusait de voir.
« Tu aimes le chantage ? Tu aimes parier et faire toutes sortes de deal n’est ce pas ? Faisons en un. Juste pour me persuader que tu vaux quelque chose : je te demande d’avoir une bonne note à au moins trois devoirs et en échange, tu me demandes ce que tu veux. »
« Ce que je veux ? ... Ce n'est pas un peu dangereux d'avancer ce genre de choses à un garçon comme moi ? »
Ma raison me sommait de relâcher son poignet délicat, mais mon esprit de junkie ne pensant pas assez clair fit alors le contraire : d'un coup sec, je la ramenais alors contre moi dans un sourire, encerclant aussitôt sa taille de mon bras pour que de nouveau ma main vienne se poser sur la hanche. Un slow qui ne se dansait pas ; à encore humer son parfum et à fermer les yeux sur ses notes sucrées, je pouvais entendre d'ici La Forza del Destino de Schubert, quelque chose de puissant et de mystique à la fois... Sans doute partais-je dans mes délires psychotiques.
« Marché conclu. » Je marquais alors une pause, réfléchissant faussement à ce que je demanderais comme dû. « Je me demande ce que je pourrais obtenir de vous. La joie d'ajouter un professeur à son tableau de chasse est plaisant mais... possible que votre influence pourrait m'être bien plus avantageuse. »
Sans doute avait-elle des connaissances, des portes pouvant s'ouvrir facilement ou autres, qu'en savais-je. Mais mon ambition était trop forte pour que je ne demande pas un quelconque élan important une fois sorti de Hungcalf : une place au Ministère promettant de s'élever dans l'échelle hiérarchique, ou autre... Je n'ignorais pas que le travail à fournir pour remonter mes notes catastrophiques devrait être exemplaire ; j'avais beau avoir des facilités, cela n'excluait en rien l'investissement personnel.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Mer 23 Déc 2009 - 12:08
- « Allons, douce professeur. Il y avait bien une autre personne lorsque vous êtes entrée. La même personne qui vous a entendu me retenir ici. La même personne qui, peut-être, écoute derrière la porte que vous avez refermé après son départ, en ce moment même... », étrangement confiante, je n’avais pas pensé à cette possibilité. J’étais cependant sûre de moi, et savais pertinemment que la pauvre Emma avait été si surprise et honteuse d’être retrouvée en si mauvaise posture par un professeur qu’elle avait du allé se coucher sans rien faire d’autre, ni même adresse la parole à qui que se soit. La pauvre enfant était si discrète et si peu envieuse de s’attirer des ennuis qu’il était clair qu’elle n’aurait jamais osé coller, ne serait-ce qu’une seule seconde, son oreille à cette fichue porte. De plus, cette porte devait être si épaisse qu’il devait être difficile d’entendre la moindre bribe de conversation, et encore moins de voir à travers ce qu’il se passait dans cette cave, à savoir un professeur et un élève presque collé l’un à l’autre. Nous étions tous deux dans une étrange posture, sa main s’était refermée autour de mon poigné si frêle qui en paraissait cassable au moindre geste de Lust, nos corps n’étaient séparés que de quelques malheureux centimètres. Je n’étais pas écœurée de ce que faisait Lust car je lui donnais toutes les excuses du monde, à commencer par son état d’ébriété. Avais-je raison cependant de lui pardonner ce genre de geste alors qu’un faussé nous séparait : il était élève, avait 21 ans, était ivre et drogué, j’étais professeur, adulte responsable qui abordait la trentaine, en parfaite santé. Je me rendais compte peu à peu que mon élève avait une bien mauvaise influence sur moi : jamais je n’aurais imaginé me retrouver si proche physiquement d’un élève et j’avais bien du mal à dissimuler mon trouble. Tandis que j’essayais, en vain, de retirer mon poigné de la poigne ferme du garçon, je plantai mon regard de glace dans le sien, flambant. J’aurais pu lui ouvrir cette porte, oui, j’aurais pu. La raison aurait voulu que je le fasse, mieux, elle aurait voulu que je ne l’enferme pas, que je ne le contraigne pas à rester, ma victoire aurait été bien plus grande s’il était resté de son plein gré. Je préférais pourtant une petite victoire à un échec cuisant. Je m’approchai petit à petit de la victoire de cette bataille, en effet j’étais loin d’avoir gagné la guerre, mais il suffisait d’un élément déclencheur pour que le reste suive, j’en étais persuadée. Peut être était-il perdu dans un monde d’alcool et de drogue, que son état à cet instant précis n’était pas de plus glorieux, le fait était qu’il avait tout de même daigné écouter ma requête.
« Ce que je veux ? ... Ce n'est pas un peu dangereux d'avancer ce genre de choses à un garçon comme moi ? ». Si ça l’était, c’était totalement insouciant de ma part que de lancer un tel défit, j’avais appris cependant qu’il fallait quelque chose de percutant pour le sortir de sa léthargie, aussi avais-je tenté le diable. Aux deux sens du terme, car je considérais, dors et déjà mon élève comme le Diable en personne, tentateur, manipulateur, fascinateur. Je me gardais bien de lui donner ce qualificatif à haute voix cependant, j’avais trop peur que son égo n’en soit que plus disproportionné et que la mégalomanie déjà présente ne germe un peu plus dans son esprit. J’avais malgré tout atteint mon objectif. J’allais répondre lorsque le junkie se laissa bercer par ses hormones… Sans que je ne comprenne ce qui était en train de m’arriver, je fus ramenée brutalement contre lui et me retrouvai bientôt avec un bras autour de ma taille. Encore une fois, mon cœur s’emballa, je ne sus déterminée s’il s’agissait d’une colère fulminante ou bien d’un plaisir, d’un désir peut être, un mélange des deux, le fait est que je ne réagis pas comme j’aurais du le faire. L’odeur qui émanait de lui m’étais tellement familière qu’elle me fit chavirer dans mon passé, me rappelant à quel point de lui ressemblait, à quel point d’était si peu fréquentable à l’époque, l’étais-je seulement aujourd’hui, moi, le professeur, qui me retrouvais encerclée par les bras d’un élève plus jeune que moi d’une dizaine d’année. Enfin, il conclu le marché. Le Diable venait de vendre son âme, n’était-ce pas un comble, toute l’ironie de l’histoire ? Si évidemment. Je savais cependant qu’il ne faisait pas cela pour me faire plaisir, juste un défit personnel récompensé par ce qu’il voulait, n’était-ce pas cela, la vie ? Etrangement, je ne savais pas ce qu’il allait me demandé. Tout ce temps que je venais de passer avec lui dans cette cave humide m’avait permis de sonder son âme mieux que je ne l’avais jamais fait, et j’avais appris qu’il était surprenant, totalement imprévisible. Son intelligence pourrait être, dès ce soir, mon plus grand problème, en fonction de ce qu’il me demanderait. Il serait bien capable d’exiger de moi plusieurs choses à la fois et c’est ce qui me faisait peur. J’attendis la sentence, immobile telle une statue de bronze…
« Je me demande ce que je pourrais obtenir de vous. La joie d'ajouter un professeur à son tableau de chasse est plaisant mais... possible que votre influence pourrait m'être bien plus avantageuse. »
La première partie de sa phrase avait été prévisible, mais je fus entièrement satisfaite lorsqu’enfin, il comprit comment user de son intellect, enfin, il se projetait dans l’avenir. Il en pensait plus à l’instant présent. Oubliés les rails de coke, les vodkas et tout ce qui consolidait sa débauche, enfin il pensait à l’avenir, n’était-ce pas un grand pas pour lui comme pour moi ? Une lueur d’amusement brilla au fond de mes yeux clairs, il n’était pas si attaché que cela à sa vie de débauche puisqu’il pensait déjà à en changer. Je n’avais pas énormément d’influence, je n’avais pas eu de chance dès ma naissance en venant au monde entouré de junkies et de prostituées, j’avais eu grand mal à me faire une place en tant que professeur de la société magique, et encore, beaucoup ne me respectaient pas à cause de mes origines du bas peuple. En somme je doutais pouvoir être une grande aide à ce cher Lust, mais je pouvais toujours essayer. Je tenais cependant à lui dire la vérité.
« On progresse mon cher, on ne pense plus à la drogue et au sexe, on pense à son avenir, murmurai-je. Je tenterai de faire mon possible pour répondre à ta requête, mais malheureusement, sache que je ne te promets rien. Je n’ai pas eu la chance de naître une petite cuillère en argent dans la bouche, et comme tu le sais sûrement, dans la Société d’aujourd’hui, il faut avoir un nom de Ministre pour se faire des relations, et pas un nom de catin française. »
Je me rendis compte peut être un peu tard de mon erreur. J’avais parlé avec mon cœur, sans restriction, moi qui me limitais souvent, si bien que j’avais déjà divulgué de mon histoire à Lust. J’espère que son état ne lui ferait pas relever ce genre de phrase sans signification cependant. Enfin, je posais ma main sur celle de Lust et articulai « Retire ta main de ma taille Lust, ce n’est pas un endroit pour elle ». J’avais raison, les mains des élèves se posent sur leurs camarades mais pas sur leurs professeurs. Je me demandai d’ailleurs s’il avait déjà eut ce genre de comportement avec mes collègues femmes, mais ne posais pas la question : cela ne me regardais pas, bien heureusement. Sa main était brûlante, alors que la mienne était glacée. Je jetai un coup d’œil à cette main délicatement posée sur ma taille et la poussai doucement, dans l’espoir qu’il la retire enfin. J’avais peur que cela n’aille plus loin, et je savais pertinemment que je n’aurais pas le courage de dire à qui que se soit que je m’étais faite violée, que se soit vrai ou non, car je n’étais pas assez égoïste pour détruire l’avenir d’un élève si prometteur. J’espérais donc que Lust ferait preuve d’assez de lucidité pour m’écouter, j’en doutais cependant. Alors que j’attendais patiemment qu’il retire cette main de ma hanche, je me perdis dans la contemplation de ses yeux. Songeuse, j’imaginai quel avenir pouvait l’intéressé, je le voyais bien dans un département du ministère tel que celui des mystères, ou encore dirigeant d’une grande entreprise magique. J’avais du mal à l’imaginer changé, pourtant, je devais m’en convaincre pour le convaincre lui-même. J’étais entrée dans cette cave avec l’idée que ma cause était perdue, j’en ressortirai satisfaite en désireuse d’aller plus loin avec lui (enfin, plus loin, dans le sens de son comportement, le découvrir un peu mieux chaque jour et non pas coucher avec, j’entends).
« Je… Je suis navrée d’avoir du t’enfermer ici. Mais je ne regrette pas, Lust. Sache-le. Et ce ne sera sans doute pas la dernière fois. »
Je le mettais en garde dans le but qu’il s’attende à ce que ce genre de discussion se reproduise régulièrement. J’espérais qu’avec le temps, il s’ouvrirait encore un peu plus à moi et que je réussirai à lui donner le goût du vie autre que celle de la débauche et de la dépravation.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Mer 23 Déc 2009 - 19:56
Aussi loin que je me souvenais, j'avais toujours consommé avec excès : je vivais trop vite et me consumais sur place, car j'avais besoin de cette indécence. Les flammes de la perversion abjectes me détruisaient autant qu'elles me purifiaient, et je n'y pouvais rien y faire. Du moins c'était ce que je pensais fermement, jusqu'à ce que cette femme ne vienne à moi et ne cherche à me tirer quelques aveux : malgré mon état d'ébriété avancé, je m'en méfiais. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien, finalement, que ma main ferme s'était abattue sur son poignet délicat : je la percevais comme une menace, comme une personne à surveiller, à aveugler également pour qu'elle ne sonde pas mon âme avec trop de facilité. Extérieurement, j'étais indubitablement un petit con arrogant, intérieurement, j'étais seul et tiraillé, un junkie paumé qui souffrait plus qu'il ne le laissait paraître. Bien qu'entouré, j'avais parfois cette inévitable impression d'être seul : les jolies filles m'adulaient car voyaient en moi ce côté mauvais garçon véritable qui semblait tant leur plaire, mes amis m'appréciaient pour ce sens inégalé des fêtes et autres conneries impulsives, mais seul à seul avec mon âme, je me haïssais. Personne n'aurait sans doute pu croire qu'un jeune homme aussi populaire comme moi pouvait à ce point s'exécrer lui-même : en vérité je me détestais autant que je détestais mon monde, avec mépris et avec acharnement. Paradoxalement, dans cette haine farouche j'avais trouvé le moyen de transcender mon âme et de l'élever au dessus de la condition des simples mortels, j'aimais ce que je vivais, ce que je donnais, et par dessus tout ce que je prenais, mais me regarder dans une glace attisait ma colère froide. Sans doute était-ce pour cela que malgré les apparences, je n'avais jamais été narcissique. Un coeur qui saigne est un coeur qui torture, c'est bien connu : je connaissais la rédemption intérieure dans la souffrance des autres, et en me faisant bourreau j'apaisais ma souffrance insoutenable. Maintes fois j'avais tenté de m'arracher le coeur, l'opération s'était avérée facile mais peu efficace ; à la honte de ma souffrance muette s'était ajoutée finalement cette transcendance d'esprit. J'étais sûr de moi, arrogant et orgueilleux, et pourtant je vacillais. Etait-il possible qu'elle ne s'en soit rendue compte ? J'en doutais, et en un sens j'espérais bien que non.
J'avais chaud malgré tout : malgré l'air glacé et humide des caves, malgré cette chemise entrouverte que je n'étais pas parvenu à refermer, je souffrais d'une fournaise inexistante administrée par la coke qui me donnait monstrueusement soif. Cela, ajouté à la vodka, rhum, tequila, boissons perverses et vicieuses qui elle me donnaient de l'appétit. J'avais faim de ses courbes, de ses hanches, de ses soupirs : elle n'était plus mon professeur, mon esprit l'avait déformée en une créature de passage que je pouvais avoir. Emma ne m'avait pas suffit, fatalement, car je n'avais pu aller au paroxysme de la jouissance. Mais cette blonde que je pris alors dans mes bras, par provocation et par envie, était diablement plus désirable. J'ignorais encore pourquoi elle m'attirait autant, mais j'avais cette intime conviction inconsciente que l'on se connaissait, ne serait-ce que par un univers commun. Son parfum ne trahissait pas : elle avait beau être une femme sobre et élégante, je pouvais ressentir ses tressaillements au point de vouloir planter mes crocs de loup dans la chair tendre de son cou. J'avais cette envie lubrique et incontrôlée de la plaquer contre un mur et de laisser parler mes pulsions trop mises à nu par mon alcoolémie poussée, mais mes gestes trop flous et saccadés ne le permirent pas. En somme, mon esprit la désirait d'une flamme fiévreuse se reflétant dans mes yeux d'or et d'acier, miroir de mon âme, mais mon corps anesthésié ne parvenait pas à suivre la donne. J'étais à la fois frustré et désireux, mes mains s'enfonçant un peu plus dans sa peau d'albâtre, mon souffle s'accéléra d'une cadence plus forte et explicite. Si, à ce moment là, elle n'avait pas levé la voix pour me rétorquer une tirade que je ne pus comprendre en l'instant, je serais allé indubitablement plus loin, qu'elle le veuille ou non. La salvation passe aussi par les mots.
« On progresse mon cher, on ne pense plus à la drogue et au sexe, on pense à son avenir. Je tenterai de faire mon possible pour répondre à ta requête, mais malheureusement, sache que je ne te promets rien. Je n’ai pas eu la chance de naître une petite cuillère en argent dans la bouche, et comme tu le sais sûrement, dans la Société d’aujourd’hui, il faut avoir un nom de Ministre pour se faire des relations, et pas un nom de catin française. »
Je n'avais pas saisi tous ses mots, malgré la lenteur de sa voix douce, je voyais flou autant que j'entendais avec un rythme irrégulier. Mon cerveau peinait à capter toutes les informations, la preuve en était qu'il ne percevait pas même le froid mordant mon torse nu. Je me mis alors à penser trop vite, mes idées s'égarant en des inepties n'ayant absolument rien à voir, je planais alors si haut que l'espace d'un instant, j'en avais oublié ma présence ici. Seul mon désir envers mon professeur était coriace : notre proximité brûlante était la seule chose concrète à laquelle je pouvais m'accrocher, quand les mots me paraissaient superflus et insaisissables. Je parvins néanmoins à en retirer l'essentiel : visiblement elle ne possédait beaucoup d'influence, mais plus encore ce fut le mot "catin" qui alluma mon esprit. Pas pour le reflet lubrique qu'il miroitait, mais bien pour la condition d'appartenance de mon professeur : j'avais une pièce de puzzle entre mes mains, et la rangeais ainsi dans un coin de mon cerveau. Diablement doué pour relever les détails minimes, j'avais toujours eu cette faculté de les trier pour mieux les ressortir et les retourner contre les principaux protagonistes. Ce que sans doute la belle blonde ignorait, c'était que malgré mon mutisme, j'avais classé cette information comme essentielle, et la connecterais à bien d'autres que j'attraperais au fil du temps à la volée pour mieux éclaircir le mystère planant autour de la vie de l'enseignante.
« Retire ta main de ma taille Lust, ce n’est pas un endroit pour elle ».
« Bientôt, elle le sera »
En d'autres termes j'avais fait mon choix. Si elle n'avait pas d'influence à proprement parler, alors j'abuserais de ce qu'elle pouvait m'offrir d'une autre façon. Il était néanmoins possible que par un concours hasardeux de circonstances, je ne me rende compte à quel point cette adulte ne voulait que m'aider, et ne finisse par renoncer à ce choix, ne pas la toucher par respect, et ce même si j'avais respecté mon terme du contrat en travaillant d'avantage. Possible donc que si en l'instant j'étais intimement persuadé que je l'aurais pour moi, je finirais le jour J par ne pas me montrer aussi écoeurant que j'aurais pu l'être... Seul le temps pouvait dès lors nous le dire, mais sur l'instant c'était une évidence : j'adoptais la récompense lubrique, futile et éphémère pour trois bonnes notes en retour. Comme la vie était bien faite.
Plongeant mon regard fiévreux dans le sien, je m'enorgueillissais de cette proximité que je lui avais imposée, le feu du désir brûlait en moi comme je me savais incapable de me retenir. Je la voulais, j'allais l'avoir, ici et maintenant. Peu m'importait la portée de ce crime qui par ailleurs au vu de mon esprit embrumé n'en était pas un : je n'avais plus d'espace-temps, je n'avais plus de repères, je n'avais plus que les délires psychédéliques et cocaïnés de mon cerveau. Je percevais des signes là où il n'y en avait pas, persuadé qu'elle me voulait aussi, que l'endroit et l'heure étaient adéquats, oubliant alors jusqu'à son titre de professeur. Glissant mes lèvres comme une caresse au bord des siennes sans lui déposer un baiser, je les glissais alors jusqu'à son cou, prêt à lui arracher de force s'il le fallait des gémissements fébriles comme j'avançais pour mieux la faire reculer contre un pan du mur. Puis sa voix de nouveau, se fit salvatrice. Je relevais la tête, perdu dans ses paroles qu'on ne m'avait encore jamais faites avec tant de sincérité. Des excuses. Un pardon étrange que je ne comprenais pas entièrement, mais le regard de cette femme ne la trahissait pas : elle était sincère et pure dans ses convictions. Je ne pouvais pas faire d'elle un autre attrait de mes désirs égoïstes, à l'écho de ses paroles je compris qu'il fallait que je la garde intacte, en tant que personne voulant me sortir d'un monde trop sombre. Même si à mes yeux, elle voyait un mal qui n'existait pas, car je me complaisais dans cet univers frôlant quotidiennement l'overdose. A peine eut-elle fini sa phrase, m'affirmant que cette étrange entrevue n'était pas la dernière, que mon coeur endormi et nauséeux fit un bond dans ma poitrine. Il m'avait fallut de quelques mots pour comprendre enfin ce qu'elle était parvenu à faire. Par des émissions d'electro-chocs, elle m'avait parlé, elle m'avait écouté, elle avait fait quelque chose que nul autre n'avait encore fait. Pire encore, malgré mon attitude, elle s'accrochait à sa mission salvatrice. Me redressant alors, j'abandonnais mon rôle de bourreau trop pervers pour devenir prince, mes doigts relâchant ses hanches et ma main attrapant la sienne pour y déposer un baiser.
« Vous êtes une personne unique, mademoiselle. » Je marquais une pause, murmurant le "mademoiselle" dans un français à l'accent anglais et islandais chantonnant, comme je lui adressais un bref sourire. « Vous avez capté mon attention, vous êtes si différente de toutes les autres. » Ce n'était guère là des compliments pour charmer, mes mots étaient sincères bien qu'inattendus. Néanmoins j'avais saisi cette clarté cristalline de ses dernières paroles : ce professeur avait su attiser mon intérêt envers sa personne, chose rare. Plus encore elle était parvenu à gratter un peu plus sous ma surface glaciale. Certes je ne me laisserais pas encore approcher aisément, mais je lui en étais reconnaissant malgré tout, malgré cet alcool dans le sang, malgré le désir, malgré cette lueur lubrique luisant dans mes yeux. Par ailleurs une question indiscrète finit par franchir la barrière de mes lèvres alors que je la dardais de mon regard mi-amusé, mi fiévreux. « Si j'avais été plus âgé, vous seriez-vous donnée à moi, maintenant ? »
Non, ce n'était pas par égo : j'avais envie de connaître la réponse dans un élan de curiosité soudaine. Cet entretien plus qu'étrange avait joué sur la proximité que j'avais forcée, pourquoi donc m'arrêter en si bon chemin. J'avais conscience néanmoins de ma facette surprenante et imprévisible : du prédateur se sentant menacé, je passais à une créature touchée et reconnaissante. En vérité cette femme me faisait ressentir ces deux sentiments pourtant distincts, mais incapable de les retranscrire à la fois, je dû m'exécuter à le faire tour à tour. De la colère, du désir, de l'incompréhension, de la reconnaissance... Voilà ce qu'elle était parvenue à soulever en moi, et qui me donnait en l'instant, beaucoup d'estime pour elle.
J'avais chaud malgré tout : malgré l'air glacé et humide des caves, malgré cette chemise entrouverte que je n'étais pas parvenu à refermer, je souffrais d'une fournaise inexistante administrée par la coke qui me donnait monstrueusement soif. Cela, ajouté à la vodka, rhum, tequila, boissons perverses et vicieuses qui elle me donnaient de l'appétit. J'avais faim de ses courbes, de ses hanches, de ses soupirs : elle n'était plus mon professeur, mon esprit l'avait déformée en une créature de passage que je pouvais avoir. Emma ne m'avait pas suffit, fatalement, car je n'avais pu aller au paroxysme de la jouissance. Mais cette blonde que je pris alors dans mes bras, par provocation et par envie, était diablement plus désirable. J'ignorais encore pourquoi elle m'attirait autant, mais j'avais cette intime conviction inconsciente que l'on se connaissait, ne serait-ce que par un univers commun. Son parfum ne trahissait pas : elle avait beau être une femme sobre et élégante, je pouvais ressentir ses tressaillements au point de vouloir planter mes crocs de loup dans la chair tendre de son cou. J'avais cette envie lubrique et incontrôlée de la plaquer contre un mur et de laisser parler mes pulsions trop mises à nu par mon alcoolémie poussée, mais mes gestes trop flous et saccadés ne le permirent pas. En somme, mon esprit la désirait d'une flamme fiévreuse se reflétant dans mes yeux d'or et d'acier, miroir de mon âme, mais mon corps anesthésié ne parvenait pas à suivre la donne. J'étais à la fois frustré et désireux, mes mains s'enfonçant un peu plus dans sa peau d'albâtre, mon souffle s'accéléra d'une cadence plus forte et explicite. Si, à ce moment là, elle n'avait pas levé la voix pour me rétorquer une tirade que je ne pus comprendre en l'instant, je serais allé indubitablement plus loin, qu'elle le veuille ou non. La salvation passe aussi par les mots.
« On progresse mon cher, on ne pense plus à la drogue et au sexe, on pense à son avenir. Je tenterai de faire mon possible pour répondre à ta requête, mais malheureusement, sache que je ne te promets rien. Je n’ai pas eu la chance de naître une petite cuillère en argent dans la bouche, et comme tu le sais sûrement, dans la Société d’aujourd’hui, il faut avoir un nom de Ministre pour se faire des relations, et pas un nom de catin française. »
Je n'avais pas saisi tous ses mots, malgré la lenteur de sa voix douce, je voyais flou autant que j'entendais avec un rythme irrégulier. Mon cerveau peinait à capter toutes les informations, la preuve en était qu'il ne percevait pas même le froid mordant mon torse nu. Je me mis alors à penser trop vite, mes idées s'égarant en des inepties n'ayant absolument rien à voir, je planais alors si haut que l'espace d'un instant, j'en avais oublié ma présence ici. Seul mon désir envers mon professeur était coriace : notre proximité brûlante était la seule chose concrète à laquelle je pouvais m'accrocher, quand les mots me paraissaient superflus et insaisissables. Je parvins néanmoins à en retirer l'essentiel : visiblement elle ne possédait beaucoup d'influence, mais plus encore ce fut le mot "catin" qui alluma mon esprit. Pas pour le reflet lubrique qu'il miroitait, mais bien pour la condition d'appartenance de mon professeur : j'avais une pièce de puzzle entre mes mains, et la rangeais ainsi dans un coin de mon cerveau. Diablement doué pour relever les détails minimes, j'avais toujours eu cette faculté de les trier pour mieux les ressortir et les retourner contre les principaux protagonistes. Ce que sans doute la belle blonde ignorait, c'était que malgré mon mutisme, j'avais classé cette information comme essentielle, et la connecterais à bien d'autres que j'attraperais au fil du temps à la volée pour mieux éclaircir le mystère planant autour de la vie de l'enseignante.
« Retire ta main de ma taille Lust, ce n’est pas un endroit pour elle ».
« Bientôt, elle le sera »
En d'autres termes j'avais fait mon choix. Si elle n'avait pas d'influence à proprement parler, alors j'abuserais de ce qu'elle pouvait m'offrir d'une autre façon. Il était néanmoins possible que par un concours hasardeux de circonstances, je ne me rende compte à quel point cette adulte ne voulait que m'aider, et ne finisse par renoncer à ce choix, ne pas la toucher par respect, et ce même si j'avais respecté mon terme du contrat en travaillant d'avantage. Possible donc que si en l'instant j'étais intimement persuadé que je l'aurais pour moi, je finirais le jour J par ne pas me montrer aussi écoeurant que j'aurais pu l'être... Seul le temps pouvait dès lors nous le dire, mais sur l'instant c'était une évidence : j'adoptais la récompense lubrique, futile et éphémère pour trois bonnes notes en retour. Comme la vie était bien faite.
Plongeant mon regard fiévreux dans le sien, je m'enorgueillissais de cette proximité que je lui avais imposée, le feu du désir brûlait en moi comme je me savais incapable de me retenir. Je la voulais, j'allais l'avoir, ici et maintenant. Peu m'importait la portée de ce crime qui par ailleurs au vu de mon esprit embrumé n'en était pas un : je n'avais plus d'espace-temps, je n'avais plus de repères, je n'avais plus que les délires psychédéliques et cocaïnés de mon cerveau. Je percevais des signes là où il n'y en avait pas, persuadé qu'elle me voulait aussi, que l'endroit et l'heure étaient adéquats, oubliant alors jusqu'à son titre de professeur. Glissant mes lèvres comme une caresse au bord des siennes sans lui déposer un baiser, je les glissais alors jusqu'à son cou, prêt à lui arracher de force s'il le fallait des gémissements fébriles comme j'avançais pour mieux la faire reculer contre un pan du mur. Puis sa voix de nouveau, se fit salvatrice. Je relevais la tête, perdu dans ses paroles qu'on ne m'avait encore jamais faites avec tant de sincérité. Des excuses. Un pardon étrange que je ne comprenais pas entièrement, mais le regard de cette femme ne la trahissait pas : elle était sincère et pure dans ses convictions. Je ne pouvais pas faire d'elle un autre attrait de mes désirs égoïstes, à l'écho de ses paroles je compris qu'il fallait que je la garde intacte, en tant que personne voulant me sortir d'un monde trop sombre. Même si à mes yeux, elle voyait un mal qui n'existait pas, car je me complaisais dans cet univers frôlant quotidiennement l'overdose. A peine eut-elle fini sa phrase, m'affirmant que cette étrange entrevue n'était pas la dernière, que mon coeur endormi et nauséeux fit un bond dans ma poitrine. Il m'avait fallut de quelques mots pour comprendre enfin ce qu'elle était parvenu à faire. Par des émissions d'electro-chocs, elle m'avait parlé, elle m'avait écouté, elle avait fait quelque chose que nul autre n'avait encore fait. Pire encore, malgré mon attitude, elle s'accrochait à sa mission salvatrice. Me redressant alors, j'abandonnais mon rôle de bourreau trop pervers pour devenir prince, mes doigts relâchant ses hanches et ma main attrapant la sienne pour y déposer un baiser.
« Vous êtes une personne unique, mademoiselle. » Je marquais une pause, murmurant le "mademoiselle" dans un français à l'accent anglais et islandais chantonnant, comme je lui adressais un bref sourire. « Vous avez capté mon attention, vous êtes si différente de toutes les autres. » Ce n'était guère là des compliments pour charmer, mes mots étaient sincères bien qu'inattendus. Néanmoins j'avais saisi cette clarté cristalline de ses dernières paroles : ce professeur avait su attiser mon intérêt envers sa personne, chose rare. Plus encore elle était parvenu à gratter un peu plus sous ma surface glaciale. Certes je ne me laisserais pas encore approcher aisément, mais je lui en étais reconnaissant malgré tout, malgré cet alcool dans le sang, malgré le désir, malgré cette lueur lubrique luisant dans mes yeux. Par ailleurs une question indiscrète finit par franchir la barrière de mes lèvres alors que je la dardais de mon regard mi-amusé, mi fiévreux. « Si j'avais été plus âgé, vous seriez-vous donnée à moi, maintenant ? »
Non, ce n'était pas par égo : j'avais envie de connaître la réponse dans un élan de curiosité soudaine. Cet entretien plus qu'étrange avait joué sur la proximité que j'avais forcée, pourquoi donc m'arrêter en si bon chemin. J'avais conscience néanmoins de ma facette surprenante et imprévisible : du prédateur se sentant menacé, je passais à une créature touchée et reconnaissante. En vérité cette femme me faisait ressentir ces deux sentiments pourtant distincts, mais incapable de les retranscrire à la fois, je dû m'exécuter à le faire tour à tour. De la colère, du désir, de l'incompréhension, de la reconnaissance... Voilà ce qu'elle était parvenue à soulever en moi, et qui me donnait en l'instant, beaucoup d'estime pour elle.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Mer 23 Déc 2009 - 21:47
- « Bientôt, elle le sera » , a ses mots, la peur s’empara de moi. Je n’avais pas peur de le dire, oui j’ai eu peur, peur qu’il ne dérape, peur que tout ce que nous venions de fonder s’effondre, peur de devoir user de ma baguette pour empêcher ce que je redoutai. Oui, j’avais peur, mais pas pour moi, pour lui, seulement lui. J’avais peur qu’il ne gâche tout ce qu’il venait de faire, peut être ne s’en rendait-il pas compte, mais pour moi, alors qu’il n’avait jamais avoué quoi que se soit, c’était un grand pas et l’espoir qui m’avait échappé quelques temps plutôt se rallumait peu à peu, comme une braise sur la quelle on souffle dans l’espoir infime qu’elle s’enflamme. Lust était ma braise, tout dépendait de lui, il pouvait être une simple braise ou un magnifique feu d’espoir, et, au plus profond de moi-même, je priai pour qu’il choisisse la bonne option, pas pour moi, mais pour lui-même. Je venais de lui avouer que je ne pouvais pas grand-chose pour lui, aussi sa phrase me revint en tête « Je me demande ce que je pourrais obtenir de vous. La joie d'ajouter un professeur à son tableau de chasse est plaisant mais... possible que votre influence pourrait m'être bien plus avantageuse. ». Puis que sa seconde option n’allait pas être satisfaite, sans doute songeait-il à présent à la première : celle de m’ajouter à son tableau de chasse. J’étais peut être une bonne joueuse, une parieuse hors paire, j’aimais les défis, certes, mais pas assez pour commettre la plus grosse erreur de ma vie. Je préféré encore quitter Hungcalf plutôt que de subir ça. Subir ? Au fond de moi, je savais que je ne subirais pas, j’apprécierai, plus, j’en jouirai, et c’était bien la pire chose qu’il pouvait m’arriver, à moi, comme à lui d’ailleurs. Il méritait bien plus que de sa taper une prof, il méritait un avenir grandiose, un bon salaire, une bonne réputation, une femme qu’il aimerait tellement fort qu’il ne la tromperait pas, des enfants qu’il adorerait plus que sa propre vie et… Je réalisai soudain que ce qui j’espérai pour lui était tout ce que je n’avais jamais eu. J’étais professeur, oui, et héritai donc d’un bon salaire, mais je n’avais pas de bonne réputation, je n’étais qu’une petite française qui s’était perdue sur les iles bretonnes, je n’étais pas mariée, avais plus peur d’être aimée que d’aimer, et n’avais pas d’enfant. J’en mourrai d’ailleurs à petit feu, et je voulais éviter cela à Lust, ce garçon que j’avais découvert comme étant exceptionnel.
Comme je m’y attendais donc, mais comme je le redoutais aussi, Lust se pencha vers moi, tellement proche que nos lèvres s’effleurèrent. Dans un mouvement doux, je reculai doucement ma tête de la sienne, plongeant mon regard dans le sien pour m’assurer qu’il comprendrait : quand bien même j’acceptai sa requête de m’offrir à lui, il me fallait d’abord la certitude de ses trois bonnes notes. Il ne m’écouta pas cependant et ses lèvres glissèrent sur mon cou, un contact si doux et pourtant si destructeur que je soufflais lentement « Arrête ça… », sans même qu’il ne m’entende ou ne m’écoute vraiment. Enfin, il cessa ce supplice. Il relâcha mes hanches qui en étaient devenues douloureuses, il s’éloigna, laissant tout de même une proximité certaine et alors que j’allais m’éloigner moi-même, un contact que je ne soupçonnais pas se produisit. Ma main glissa dans la sienne et se vit offrir un baiser. Pas un baiser que l’on arrache à une fille réticente, non, c’était un baiser doux, respectueux aussi, et plus que jamais, je me sentais moi-même respectueuse à son égard. « Vous êtes une personne unique, mademoiselle. » Je souris à son dernier mot si délicatement murmuré d’un accent qui n’était pas le mien, mais qui pourtant qui sonné si bien à mes oreilles. Depuis combien de temps n’avais-je pas entendu la langue de mon pays ? Plus d’une dizaine d’année. Je n’avais personne avec qui user de cette si jolie langue, et elle me faisait irrémédiablement penser à ma mère, si bien qu’il m’était difficile de ne pas penser à elle dans ces moments là. « Vous avez capté mon attention, vous êtes si différente de toutes les autres. » J’ignorais s’il y avait eut beaucoup d’autres, je me demandai si beaucoup d’adultes s’étaient penchés sur un jeune homme comme lui. Beaucoup de gens savaient ce qu’il était, un junkie, rien de plus, pourtant, avant même de le connaître, j’avais vu en lui un garçon si humain, qu’il m’avait attendri. Oui, humain. Il avait des défauts et ne les cachait pas, mieux, il en jouait ce qui le rendait si populaire auprès des jeunes demoiselles. J’étais cependant heureuse de voir que derrière cette simple phrase se cachait une sorte de reconnaissance que je lui rendais en retour, je lui étais reconnaissante de m’avoir laissé aller plus loin, de m’avoir laissé lui parler tel que je l’avais fait. Sa dernière phrase me fit sourire, cette curiosité valait la mienne, et je fus fort surprise qu’il me pose une telle question.
« Si j'avais été plus âgé, vous seriez-vous donnée à moi, maintenant ? »
« La question n’est pas « si tu avais été plus âgé », mais si tu avais été plus fréquentable, mon cher, dis-je dans un sourire. Plaisanterie mise à part, je pense que la réelle question est : me serais-je donnée à toi si tu n’avais pas été mon élève, qui plus est totalement ivre et drogué ? Je ne le sais pas moi-même. »
Dès le début de cette conversation, je m’étais promis d’être sincère. Je l’avais été jusqu’ici, et si l’idée de lui mentir pour le faire travailler un peu m’avait, certes, conquise, je ne l’avais pas fait. Oui, il ne me laissait pas indifférente, comment cela aurait-il pu être le cas, il était beau et très intéressant. Jusque là, j’avais crus que la barrière de l’âge nous séparait, mais c’était autre chose, le fait qu’il soit un élève et moi un professeur, le fait qu’il était drogué et que je souhaitai faire l’amour avec quelqu’un qui désirait aller plus loin qu’une soirée. Je ne parlais pas de mariage, mais du simple fait de rester au lit la journée, pour discuter, prendre le petit déjeuné, et pas seulement tirer un coup et se barrer vite faite bien fait. Ce genre de choses m’avait satisfaite à une autre époque, mais à présent, j’avais besoin de tendresse plus que d’être emmenée au septième ciel. Je souris et m’approchai de lui, attrapant sa main, je glissai à l’intérieur quelque chose. C’était un petit objet, une clef, avec un ruban vert autour.
« Voici la clef de mon appartement. Je ne sais pas si ce que je fais est légale, ni même si c’est prudent de ma part de te donner cette clef, mais étrangement, je te fais confiance. Ne me demande pas pourquoi, c’est ainsi. N’hésite pas à l’utiliser, que se soit pour venir me montrer tes trois bonnes notes, je souris, ou simplement venir me parler, tu peux même venir quand je n’y suis pas, la seule chose que je te demande, c’est de ne donner cette clef à personne, personne ne doit savoir que tu l’as. »
C’était inconscient, combien de professeur avait donné la clef de leur appartement à un élève ? Pourtant, je savais, ou peut être, j’espérai qu’il en ferait bon usage. Il pourra venir y déposer ses devoirs, réviser au calme, dormir même, cela ne me dérangeait pas le moins du monde, du moment que personne ne le savait. Ce pouvait être dangereux pour lui comme pour moi, et pourtant, je lui faisais plus confiance que je ne l’avais jamais fait à mes anciens compagnons. Je voulais simplement qu’il sache que de jour comme de nuit j’étais disponible. Je savais qu’il ne viendrait pas de lui-même, mais je voulais lui offrir un lieu de tranquillité, il n’avait qu’à venir quand je n’y étais pas, peut importait, du moment qu’il savait que j’étais là, plus présente que jamais. Je retirai ma main de celle du jeune homme et murmurai, amusée.
« Ton accent est vraiment très mauvais, si tu es intéressé, un jour, je me ferais un plaisir de parler cette si jolie langue avec toi. »
Il pouvait prendre cela pour une plaisanterie, j’étais cependant la femme la plus sérieuse du monde à cette heure ci. C’était vrai, je voulais me donner une autre image de cette langue que l’image d’une catin qui s’injectait de l’héroïne dans les veines en regardant droit dans les yeux son enfant. Je me rappelais qu’à chaque fois qu’elle se droguait, elle me regardait et me disait « Ma chérie, tu verras, pour tes 15 ans je te ferais essayer », n’était ce pas horrible de la part d’une mère que de dire ce genre de choses à sa progéniture ? Parler cette langue avec Lust pourrait être un autre moyen de me rapprocher de lui et l’aider un peu plus encore. Peut être étaient-ce seulement des illusions que je me faisais, je n’avais pas peur de les évoquer cependant. Je plongeai mes yeux brillants dans les siens, si fiévreux qu’ils en paraissaient malades. Se souviendrait-il, demain, de notre conversation ? Je ne savais pas, je l’espérai mais je n’en avais aucune certitude, en réalité, je pensais même qu’il n’en garderait aucune souvenir, mais je ne pouvais en être sûre. Je ne lui demandai pas cependant, sachant pertinemment que lui-même ne le saurait pas plus que moi, et alors que j’allais m’adosser contre le mur contre le quel il m’avait poussé quelques minutes plutôt, une question vint germer dans mon esprit.
« Et toi, Lust, si je n’avais pas été ton professeur m’aurais-tu confié ce genre de choses ? »
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Jeu 24 Déc 2009 - 0:30
Me serais-je donnée à toi si tu n’avais pas été mon élève, qui plus est totalement ivre et drogué ? Etrange question retranchée, car en vérité je n'avais pas le pressentiment d'être aussi ivre qu'elle le laissait le dessiner. Bien sûr je n'avais qu'un point de vue interne, de l'extérieur je devais sans doute ressembler à un zombie, ectoplasme trop menu et le teint blême trahissant ainsi l'emprise des drogues sur mon être de débauché, mais intérieurement j'étais bien. C'était les autres qui ne tournaient pas rond, pour moi j'avais une cohérence exacte dans les gestes comme dans la parole, je peinais simplement à bien les enchaîner et les emboiter correctement. Outre quelques soucis d'équilibre léger et une mécanique plus lente, je me sentais normal. Le propre du drogué c'est qu'il est persuadé vivre dans un monde d'illusions déformé par la réalité : ce qui est réel à la base devient pour lui un mensonge, ce qui est illusion devient pour lui une vérité universelle. C'était une sensation étrange qui allégeait mon âme et mon cerveau : saoul, j'étais conscient de mon état d'ébriété jusqu'à un certain point, drogué j'étais perdu dans mon monde encensé d'opium, saoul et drogué à la fois j'étais dans un monde parfait que nul ne pouvait comprendre. Elle ne comprenait rien. Ce fut tout ce que mon cerveau déchiré à la coke m'envoya en l'instant comme information. En somme si j'avais été sobre, mes neurones m'en aurait transmis une toute autre : la vexation. Mais les délires de la poudre blanches déformèrent cette vérité et me firent conclure qu'elle ne comprenait rien, encore une fois. Sobre donc, j'aurais été vexé : ce "je ne sais pas" avait quelque chose sonnant comme le glas d'une défaite, et pour autant je n'avais pas dit mon dernier mot. Tout au fond de moi, et ce malgré mon esprit embrumé, je savais que je ne laisserais pas tomber les armes, que malgré tout je continuerai à faire du rentre dedans à mon professeur pour l'avoir dans mes bras pour une nuit. Une nuit, sans doute plus, car j'étais un être si passionné qu'il était aisé d'éveiller en moi cette dangereuse et sournoise obsession. Plus un être obsédait mes pensées, plus je le voulais dans l'exclusivité. Trop longtemps, à cause de ce feu passionné brûlant en moi, mon psychiatre s'en était inquiété en se demandant si je n'avais pas un profil de sociopathe. Malheureusement pour lui, et heureusement pour moi, il ne connut jamais la réponse car j'avais bientôt fini par envoyer paître ces séances qui m'exaspéraient. Muet face à la réponse de l'enseignante, je ne cachais guère ma déception derrière un masque sérieux mais froid : était-ce parce que j'avais l'habitude que l'on acquiesce systématiquement par la positive face à ce genre de question ? Très certainement. Plus encore, j'étais frustré de la désirer autant sans être parvenu à rendre cette envie fiévreuse contagieuse... Peut-être que les femmes plus âgées étaient moins dupes, ou tout simplement était-elle trop ancrée dans son rôle de professeur, preuve indubitable de son professionnalisme, pour ne me voir autrement que comme un élève. Soudain, sa main glacée vint toucher la mienne, brûlante : ce fut plus le choc thermique que le geste en lui même qui éveilla mon cerveau de cocaïnomane commençant déjà à ressentir le manque ; avisant alors l'objet métallique qu'elle avait glissé dans ma main, je remontais sur elle mon regard ambré et interrogatif alors qu'elle m'expliqua.
« Voici la clef de mon appartement. Je ne sais pas si ce que je fais est légale, ni même si c’est prudent de ma part de te donner cette clef, mais étrangement, je te fais confiance. Ne me demande pas pourquoi, c’est ainsi. N’hésite pas à l’utiliser, que se soit pour venir me montrer tes trois bonnes notes, ou simplement venir me parler, tu peux même venir quand je n’y suis pas, la seule chose que je te demande, c’est de ne donner cette clef à personne, personne ne doit savoir que tu l’as. »
Reposant alors mes yeux sur la clé, j'acquiesçais d'un signe de tête sans un mot ; de toute évidence je n'avais jamais été un grand bavard. Je croyais bien plus aux silences et aux regards qui pour moi étaient bien plus parlant : la subtilité d'un grand rhétoricien, c'est sa faculté à user de ses silences. J'en avais très vite pris conscience, et en cela avait fait de la parole de l'or, autant que du venin. En outre j'ignorais comment je devais prendre ses propos, son attitude, son geste : je venais de la pousser contre le mur pour mieux emprisonner son corps, et elle m'offrait les portes de ses appartements. Il avait fallu effectivement que cette femme ait trop fortement confiance en moi, ou bien qu'elle soit amplement suicidaire. Ce n'était néanmoins pas mon genre de m'immiscer chez les autres lorsque ces derniers étaient absents, je me voyais donc bien mal me rendre chez mon professeur ayant laissé ses appartements vides pour mieux me laisser entrer seul dans son intimité... D'un autre côté, même si je pouvais lui en être reconnaissant, je me demandais si elle ne sous-estimais pas ce côté dantesque de ma personnalité : je n'étais pas un ange, et si je finissais vraiment par me mettre en tête d'avoir mon professeur, cette clé finirait par être mon passe-droit. Après tout j'étais fort bien capable de me glisser dans son lit en pleine nuit... Secouant alors la tête, je chassais ces idées lubriques toujours bien trop présentes lorsque j'étais saoul, ce qui m'avait d'ailleurs déjà valu bon nombre de gestes déplacés par le passé, preuve en était par ailleurs ce soir. Cette femme me faisait confiance, dans le but sans doute que je ne vienne lui rendre visite de jour comme de nuit pour m'entretenir avec elle ; elle me tendait la main dans un aveuglément absolu, en somme, et tout ce que je trouvais à faire c'était encore de me plonger dans les idées de vice. J'étais écoeurant mais cela ne me posait guère de problèmes en vérité. Pensif, je me pinçais les lèvres, lorsque sa voix attira sur elle mon regard.
« Ton accent est vraiment très mauvais, si tu es intéressé, un jour, je me ferais un plaisir de parler cette si jolie langue avec toi. »
« Avec plaisir. »
Un sourire sur mes lèvres, malgré mon regard vitreux et ma voix cassée par l'excès de tabac de ce soir ; pourtant j'étais sincère. J'avais une soif d'apprendre et de savoir, encore fallait-il trouver le moyen d'éveiller mon intérêt. Seul face à mes livres, je m'ennuyais et refermais bien vite mes bouquins. Devant une personne intéressante, je pouvais faire des progrès monstres. De ce fait je n'avais jamais appris le français, comme beaucoup d'anglais je me contentais de connaître quelques mots glanés à la va vite. La seule autre langue que je maîtrisais parfaitement bien était l'islandais : langue viking et barbare, au son rude mais chantant que j'employais bien souvent lorsque j'étais en colère. Et alors qu'elle me toisa intensément, cherchant sans doute à sonder profondément mon âme à tel point qu'en ce moment même je bloquais mon palpitant pour me faire de glace et ne pas la laisser percer, elle renchérit alors.
« Et toi, Lust, si je n’avais pas été ton professeur m’aurais-tu confié ce genre de choses ? »
« Si vous n'aviez pas été mon professeur, je vous aurais confié bien plus. » Je marquais une pause avant de la fixer avec ce sourire provocant mais sans une once de raillerie ou d'agressivité. En vérité, il m'importait peu qu'elle soit professeur, ce n'était guère son statut qui m'avait poussé à parler mais sa manière de faire. Elle m'avait arraché des mots qui n'avaient jamais voulu venir : contre mon gré je m'étais livré à elle, mais la perspective de savoir qu'elle demeurait plus âgée me rebutait. Je n'avais jamais eu confiance en cette tranche d'âge supérieure, c'était ancré en moi depuis que j'étais gamin, et sans doute que si elle avait été de mon âge, je me serais lancé dans quelques mots de plus. Rien de très lumineux, mais tout de même. « Mais n'essayez pas de me soutirer plus d'informations, et j'en ferais de même avec vous. » rajoutais-je dans un sourire avant de hocher la tête et de ranger la clé dans la poche de mon jean d'un geste fébrile, saccadé et imprécis. « Je ne dirais rien. Ni pour ce soir, ni pour la clé... Pour l'instant. »
Je gardais mon sourire presque complice, et c'était à se demander si j'étais sérieux ou si je la taquinais. Refusant d'aller plus loin, j'eus alors une brève oeillade pour la porte fermée à clé avant d'hausser les sourcils vers mon enseignante que j'avais remercié à ma façon : en la montant bien plus haut dans mon estime. Et dès lors, mon message était clair, sans doute était-il temps de me laisser partir.
« Voici la clef de mon appartement. Je ne sais pas si ce que je fais est légale, ni même si c’est prudent de ma part de te donner cette clef, mais étrangement, je te fais confiance. Ne me demande pas pourquoi, c’est ainsi. N’hésite pas à l’utiliser, que se soit pour venir me montrer tes trois bonnes notes, ou simplement venir me parler, tu peux même venir quand je n’y suis pas, la seule chose que je te demande, c’est de ne donner cette clef à personne, personne ne doit savoir que tu l’as. »
Reposant alors mes yeux sur la clé, j'acquiesçais d'un signe de tête sans un mot ; de toute évidence je n'avais jamais été un grand bavard. Je croyais bien plus aux silences et aux regards qui pour moi étaient bien plus parlant : la subtilité d'un grand rhétoricien, c'est sa faculté à user de ses silences. J'en avais très vite pris conscience, et en cela avait fait de la parole de l'or, autant que du venin. En outre j'ignorais comment je devais prendre ses propos, son attitude, son geste : je venais de la pousser contre le mur pour mieux emprisonner son corps, et elle m'offrait les portes de ses appartements. Il avait fallu effectivement que cette femme ait trop fortement confiance en moi, ou bien qu'elle soit amplement suicidaire. Ce n'était néanmoins pas mon genre de m'immiscer chez les autres lorsque ces derniers étaient absents, je me voyais donc bien mal me rendre chez mon professeur ayant laissé ses appartements vides pour mieux me laisser entrer seul dans son intimité... D'un autre côté, même si je pouvais lui en être reconnaissant, je me demandais si elle ne sous-estimais pas ce côté dantesque de ma personnalité : je n'étais pas un ange, et si je finissais vraiment par me mettre en tête d'avoir mon professeur, cette clé finirait par être mon passe-droit. Après tout j'étais fort bien capable de me glisser dans son lit en pleine nuit... Secouant alors la tête, je chassais ces idées lubriques toujours bien trop présentes lorsque j'étais saoul, ce qui m'avait d'ailleurs déjà valu bon nombre de gestes déplacés par le passé, preuve en était par ailleurs ce soir. Cette femme me faisait confiance, dans le but sans doute que je ne vienne lui rendre visite de jour comme de nuit pour m'entretenir avec elle ; elle me tendait la main dans un aveuglément absolu, en somme, et tout ce que je trouvais à faire c'était encore de me plonger dans les idées de vice. J'étais écoeurant mais cela ne me posait guère de problèmes en vérité. Pensif, je me pinçais les lèvres, lorsque sa voix attira sur elle mon regard.
« Ton accent est vraiment très mauvais, si tu es intéressé, un jour, je me ferais un plaisir de parler cette si jolie langue avec toi. »
« Avec plaisir. »
Un sourire sur mes lèvres, malgré mon regard vitreux et ma voix cassée par l'excès de tabac de ce soir ; pourtant j'étais sincère. J'avais une soif d'apprendre et de savoir, encore fallait-il trouver le moyen d'éveiller mon intérêt. Seul face à mes livres, je m'ennuyais et refermais bien vite mes bouquins. Devant une personne intéressante, je pouvais faire des progrès monstres. De ce fait je n'avais jamais appris le français, comme beaucoup d'anglais je me contentais de connaître quelques mots glanés à la va vite. La seule autre langue que je maîtrisais parfaitement bien était l'islandais : langue viking et barbare, au son rude mais chantant que j'employais bien souvent lorsque j'étais en colère. Et alors qu'elle me toisa intensément, cherchant sans doute à sonder profondément mon âme à tel point qu'en ce moment même je bloquais mon palpitant pour me faire de glace et ne pas la laisser percer, elle renchérit alors.
« Et toi, Lust, si je n’avais pas été ton professeur m’aurais-tu confié ce genre de choses ? »
« Si vous n'aviez pas été mon professeur, je vous aurais confié bien plus. » Je marquais une pause avant de la fixer avec ce sourire provocant mais sans une once de raillerie ou d'agressivité. En vérité, il m'importait peu qu'elle soit professeur, ce n'était guère son statut qui m'avait poussé à parler mais sa manière de faire. Elle m'avait arraché des mots qui n'avaient jamais voulu venir : contre mon gré je m'étais livré à elle, mais la perspective de savoir qu'elle demeurait plus âgée me rebutait. Je n'avais jamais eu confiance en cette tranche d'âge supérieure, c'était ancré en moi depuis que j'étais gamin, et sans doute que si elle avait été de mon âge, je me serais lancé dans quelques mots de plus. Rien de très lumineux, mais tout de même. « Mais n'essayez pas de me soutirer plus d'informations, et j'en ferais de même avec vous. » rajoutais-je dans un sourire avant de hocher la tête et de ranger la clé dans la poche de mon jean d'un geste fébrile, saccadé et imprécis. « Je ne dirais rien. Ni pour ce soir, ni pour la clé... Pour l'instant. »
Je gardais mon sourire presque complice, et c'était à se demander si j'étais sérieux ou si je la taquinais. Refusant d'aller plus loin, j'eus alors une brève oeillade pour la porte fermée à clé avant d'hausser les sourcils vers mon enseignante que j'avais remercié à ma façon : en la montant bien plus haut dans mon estime. Et dès lors, mon message était clair, sans doute était-il temps de me laisser partir.
- InvitéInvité
Re: N'oublie pas d'où tu viens FINIS
Ven 8 Jan 2010 - 17:24
« Si vous n'aviez pas été mon professeur, je vous aurais confié bien plus. » Encore une fois, mon élève m’étonna, et paradoxalement, telle une mise en abyme, je réalisais qu’il ne m’étonnait même plus d’être étonnée par Lust. Depuis le début, il avait su me surprendre, à chaque fois, et cela continuait. Je fis une moue boudeuse, me disant que je n’étais pas née à la bonne époque, et que j’aurais su l’aider un peu plus si j’étais de sa génération, élève, amie peut être, à ses côtés. Je ne répondis rien de plus cependant, sentant qu’il allait reprendre la parole. Curieuse de savoir ce qu’il avait à me dire de plus, je restai silencieuse. « Mais n'essayez pas de me soutirer plus d'informations, et j'en ferais de même avec vous. » Je n’avais pas à lui retirer plus d’informations, ce soir là, j’avais obtenu bien plus que ce que j’étais venue chercher, aussi n’avais-je pas eu l’intention d’en savoir plus. Le temps le ferait pour moi, et je savais, j’espérais en tout cas, que ce genre de conversation referait surface très prochainement. Avec un peu de chance, l’élève ne serait pas ivre et drogué, la prochaine fois.
« Je n’en avais pas l’intention, Lust. Quant à moi, il n’y a aucune information à soutirer, je ne suis pas aussi intéressante que toi. »
Dis comme cela, j’accordais le fait que cela faisait très « expérience scientifique », un garçon différent des autres que j’observai tel un animal en cage, mais il n’en était rien. J’avais pourtant raison quant au fait que je n’étais pas aussi intéressante que lui, ma vie non plus d’ailleurs. Lui, il avait l’intelligence, la ruse, le charme. Tout ce qui ferait de lui un grand homme, j’en étais persuadée. « Je ne dirais rien. Ni pour ce soir, ni pour la clé... Pour l'instant. » Je lui répondis par un sourire amusée, étrangement, je n’avais pas peur. Beaucoup d’élèves auraient pu profiter de la situation, dire au directeur que leur professeur de sortilèges les coince dans une salle, leur donne la clef de son appartement, mais Lust ne faisait pas parti d’eux, Lust était différent. Je lui fis un signe de tête pour lui faire comprendre que j’avais confiance en lui et que son « pour l’instant » ne me faisait pas peur.
Après l’avoir regardé un long moment, je le vis tourner son regard vers la porte, et dans un sourire, je l’ouvris à l’aide de ma baguette. Nous n’avions plus rien à nous dire, à nous faire, notre petit entretien était terminé, pour ce soir. Je me dirigeai vers la porte, posais une main fine sur la poignée que je tournai délicatement. J’ouvrais la porte sur un couloir sombre et humide, et Merlin soit loué, désert.
« Bonne nuit Lust. J’attends donc tes trois bonnes notes à la fin du mois. Nous verrons ensuite ce que tu veux de moi en échange. »
J’avais en effet compris qu’il ne savait pas exactement quoi demander en échange de son travail, et si plusieurs idées retorses avaient traversé son esprit, je doutais qu’il soit fixé sur l’une d’elles. Par mes mots, je lui faisais comprendre que notre deal ne tenait que jusqu’à la fin du mois, et qu’une fois ce délais dépassé, il n’aurait plus rien à attendre de moi, puisqu’il n’aurait pas remplit sa part du marché. Alors qu’il se dirigeait vers la sortie, je murmurais doucement.
« Si tu souhaites me parler avant la fin de ce délais, tu sais où me trouver. Et fait moi le plaisir de reboutonner cette chemise, Hungcalf n’est pas un baisodrome, très cher, les demoiselles risquent de ne pas résister à la vue de ton torse aussi bien que moi. »
Je souris et le laissai partir. Silencieuse, je lui emboitai le pas, jusqu’au tournant du couloir où nous nous séparâmes. «[i] Bonne nuit, Whitaker[i] », soufflais-je, avant de regagner la réserve, mon but initiale de la soirée…
Désolée, c’est très court, mais j’ai du mal à clore le sujet x) ce fut un plaisir ( :
« Je n’en avais pas l’intention, Lust. Quant à moi, il n’y a aucune information à soutirer, je ne suis pas aussi intéressante que toi. »
Dis comme cela, j’accordais le fait que cela faisait très « expérience scientifique », un garçon différent des autres que j’observai tel un animal en cage, mais il n’en était rien. J’avais pourtant raison quant au fait que je n’étais pas aussi intéressante que lui, ma vie non plus d’ailleurs. Lui, il avait l’intelligence, la ruse, le charme. Tout ce qui ferait de lui un grand homme, j’en étais persuadée. « Je ne dirais rien. Ni pour ce soir, ni pour la clé... Pour l'instant. » Je lui répondis par un sourire amusée, étrangement, je n’avais pas peur. Beaucoup d’élèves auraient pu profiter de la situation, dire au directeur que leur professeur de sortilèges les coince dans une salle, leur donne la clef de son appartement, mais Lust ne faisait pas parti d’eux, Lust était différent. Je lui fis un signe de tête pour lui faire comprendre que j’avais confiance en lui et que son « pour l’instant » ne me faisait pas peur.
Après l’avoir regardé un long moment, je le vis tourner son regard vers la porte, et dans un sourire, je l’ouvris à l’aide de ma baguette. Nous n’avions plus rien à nous dire, à nous faire, notre petit entretien était terminé, pour ce soir. Je me dirigeai vers la porte, posais une main fine sur la poignée que je tournai délicatement. J’ouvrais la porte sur un couloir sombre et humide, et Merlin soit loué, désert.
« Bonne nuit Lust. J’attends donc tes trois bonnes notes à la fin du mois. Nous verrons ensuite ce que tu veux de moi en échange. »
J’avais en effet compris qu’il ne savait pas exactement quoi demander en échange de son travail, et si plusieurs idées retorses avaient traversé son esprit, je doutais qu’il soit fixé sur l’une d’elles. Par mes mots, je lui faisais comprendre que notre deal ne tenait que jusqu’à la fin du mois, et qu’une fois ce délais dépassé, il n’aurait plus rien à attendre de moi, puisqu’il n’aurait pas remplit sa part du marché. Alors qu’il se dirigeait vers la sortie, je murmurais doucement.
« Si tu souhaites me parler avant la fin de ce délais, tu sais où me trouver. Et fait moi le plaisir de reboutonner cette chemise, Hungcalf n’est pas un baisodrome, très cher, les demoiselles risquent de ne pas résister à la vue de ton torse aussi bien que moi. »
Je souris et le laissai partir. Silencieuse, je lui emboitai le pas, jusqu’au tournant du couloir où nous nous séparâmes. «[i] Bonne nuit, Whitaker[i] », soufflais-je, avant de regagner la réserve, mon but initiale de la soirée…
Désolée, c’est très court, mais j’ai du mal à clore le sujet x) ce fut un plaisir ( :
FIN DU SUJET
|
|