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(calliomas) pris la main dans le sac
Dim 24 Déc 2017 - 1:12
Thomas & CalliopePris la main dans le sacLa période des fêtes pouvait parfois être un véritable casse-tête, surtout pour les profs. On doit corriger les examens et aussi rentrer à temps. Je n’avais pas encore terminé de faire la correction du dernier examen et je me retrouvais avec de la paperasse. Si certains préféraient faire leur boulot rapidement, moi je préférais la bonne manière à l’ancienne. Ça me permettait de voir la véritable évolution de mes étudiants à ce moment crucial de l’année. Certains étaient en voie de graduer, d’autres commençaient. Alors, je voulais m’assurer que tout le monde était sur la bonne voie. Il m’arrivait parfois de rester des heures supplémentaires, même si on était plutôt près de la période des fêtes et que je devais rentrer en France. Mes parents comprenaient les enjeux et je les remerciais d’être aussi patients avec moi. Ils avaient toujours été compréhensifs. Je détestais cette période de l’année parce qu’on avait aussi des obligations en dehors de l’université et parfois, ça nous prenait toute notre énergie en tant que professeur. La divination peut sembler facile, mais tout était une question de timing et de temps assez précis. Je voulais aussi savoir s’ils avaient appris autre chose que ce qu’on voit dans les livres, je les avais faits sortis de la classe assez souvent que j’osais espérer qu’ils avaient retenu autre chose que du bourrage de crâne. Je corrigeais des copies depuis dix heures, ce matin-là, et je n’étais pas sorti de mon bureau, même pas pour aller me chercher quelque chose à manger. Je voulais vraiment avoir fini plus tôt et je croyais que je réussirais l’exploit, mais il faut croire que je n’étais pas assez aussi fort que ce que je croyais.
Six heures sonna ses coups et je me retrouvais encore enfermé dans mon bureau. Je me demandais même s’il restait encore quelqu’un dans l’établissement, je n’avais pas vérifié cette chose-là. Mais mon énergie devait se canaliser à faire autre chose, sinon je sentais que j’allais devenir fou. Je m’étais fais au moins vingt tasses de thé sans ne jamais m’arrêter et j’avais mangé quelques biscuits, mais visiblement, l’urgence de consommer autre chose me traversa l’esprit. Bon, d’accord, je ne fumais qu’à l’extérieur du bâtiment, histoire de ne pas imbiber le papier de cette affreuse odeur. Les étudiants savent ce genre de chose. Et je me voyais mal enfreindre un règlement. Mais je voyais la plante près de la fenêtre qui m’appelait depuis tout à l’heure sans que je puisse la toucher ou l’utiliser pour me calmer. « Oh et puis, merde ! » m’exclamai-je, tout en me précipitant dessus pour en retirer ses herbes. J’étais resté enfermé dans mon bureau depuis trop d’heures. Quand c’était l’été, je me disais bien que je pouvais me permettre d’aller faire mes corrections dehors, au grand air, mais avec la neige et la température extérieure à cette période de l’année, c’était malheureusement impossible. « Bordel que c’est bon... » Ma bouche laissa échapper la fumée, juste pour que ça puisse me calmer. Je sentais toujours ma tête et mes auras qui étaient sur le point d’exploser, mais c’était moins pire qu’il y avait à peine quelques minutes.
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Re: (calliomas) pris la main dans le sac
Mer 27 Déc 2017 - 20:53
Six heures. Les couloirs de l'université sont vides, la fin des cours a sonné depuis un moment. Je fais mes rondes, dans le plus grand des calmes. Rien à déclarer.
Enfin, rien...
La divination, ça n'a jamais été mon fort. Enfin, s'il fallait comparer avec le reste, je veux dire. J'ai jamais franchement brillé dans quoi que ce soit. Mais disons que sur une échelle de la médiocrité, la divination se situerait probablement un peu sous le reste.
J'ai jamais tellement compris l'intérêt, faut dire. Lire l'avenir et tous ces trucs, c'est sympa... Mais vu qu'on ne peut rien y changer, à quoi ça sert ?
C'est peut-être pas pour rien que tous les profs de divination que je connais sont un peu perchés. Le genre à habiter au carrefour de l'avenue Madame Irma et du boulevard Woodstock. Pas que ce soit un problème en soit, mais disons qu'à partir de là, la discipline perd un peu en crédibilité, j'trouve.
Enfin... Peu importe.
Si je cause divination, c'est que justement, j'me balade juste à côté de la salle dédiée. Et là où ça devient drôle, c'est quand on constate que ça sent autre chose que l'encens... Quand je disais qu'il fallait être un hippie pour voir des trucs : c'est là où ma rhétorique retombe sur ses pattes.
Habile.
Pas de doute possible sur la substance. Je dirais pas que je m'y connais... Mais c'est l'idée.
Forcément, je rentre. C'est un peu mon boulot, mine de rien... Enfin, je dis ça... En vrai j'aurais aussi bien pu passer à côté. Parce qu'un prof qui s'amuse, c'est vraiment le cadet de mes soucis.
Nan, en vérité, je me dis que c'est une occasion toute trouvée pour voir un peu de quoi ce « mister De Beaumont » est fait.
On n'a jamais eu tellement l'occasion de causer, lui et moi. Chacun sa vie... Et c'est pas parce qu'on se croise qu'on refait le monde. Sans compter que... Je ne sais pas.
Je suis d'humeur taquine, ce soir.
« Hé bien, hé bien, De Beaumont... On s'amuse à ce que je vois.
J'avance jusqu'au bureau. Le nom, c'est pour ajouter au côté dramatique. L'usage, entre adultes, c'est plutôt de s'appeler par nos prénoms.
Je tire une chaise en passant, avant de m'asseoir dessus, le dossier en face pour y appuyer les bras. Mes yeux bruns le détaillent un moment, tandis qu'un petit sourire étire le bord supérieur de ma bouche.
« Oh... T'as pas l'air bien camarade.
Mon regard le quitte un moment, le temps de détailler le fatras répandu sur son bureau... Le thé et tout le reste. On dirait un champ de bataille, façon enseignement supérieur.
Je mime une moue embarrassée.
« Mais un enseignant qui fume de l'herbe en classe, ça me trouble, De Beaumont, tu te rends pas compte...
Je laisse s'étendre sur mes traits une mine faussement sérieuse pendant quelques secondes, avant de glousser.
Enfin, rien...
La divination, ça n'a jamais été mon fort. Enfin, s'il fallait comparer avec le reste, je veux dire. J'ai jamais franchement brillé dans quoi que ce soit. Mais disons que sur une échelle de la médiocrité, la divination se situerait probablement un peu sous le reste.
J'ai jamais tellement compris l'intérêt, faut dire. Lire l'avenir et tous ces trucs, c'est sympa... Mais vu qu'on ne peut rien y changer, à quoi ça sert ?
C'est peut-être pas pour rien que tous les profs de divination que je connais sont un peu perchés. Le genre à habiter au carrefour de l'avenue Madame Irma et du boulevard Woodstock. Pas que ce soit un problème en soit, mais disons qu'à partir de là, la discipline perd un peu en crédibilité, j'trouve.
Enfin... Peu importe.
Si je cause divination, c'est que justement, j'me balade juste à côté de la salle dédiée. Et là où ça devient drôle, c'est quand on constate que ça sent autre chose que l'encens... Quand je disais qu'il fallait être un hippie pour voir des trucs : c'est là où ma rhétorique retombe sur ses pattes.
Habile.
Pas de doute possible sur la substance. Je dirais pas que je m'y connais... Mais c'est l'idée.
Forcément, je rentre. C'est un peu mon boulot, mine de rien... Enfin, je dis ça... En vrai j'aurais aussi bien pu passer à côté. Parce qu'un prof qui s'amuse, c'est vraiment le cadet de mes soucis.
Nan, en vérité, je me dis que c'est une occasion toute trouvée pour voir un peu de quoi ce « mister De Beaumont » est fait.
On n'a jamais eu tellement l'occasion de causer, lui et moi. Chacun sa vie... Et c'est pas parce qu'on se croise qu'on refait le monde. Sans compter que... Je ne sais pas.
Je suis d'humeur taquine, ce soir.
« Hé bien, hé bien, De Beaumont... On s'amuse à ce que je vois.
J'avance jusqu'au bureau. Le nom, c'est pour ajouter au côté dramatique. L'usage, entre adultes, c'est plutôt de s'appeler par nos prénoms.
Je tire une chaise en passant, avant de m'asseoir dessus, le dossier en face pour y appuyer les bras. Mes yeux bruns le détaillent un moment, tandis qu'un petit sourire étire le bord supérieur de ma bouche.
« Oh... T'as pas l'air bien camarade.
Mon regard le quitte un moment, le temps de détailler le fatras répandu sur son bureau... Le thé et tout le reste. On dirait un champ de bataille, façon enseignement supérieur.
Je mime une moue embarrassée.
« Mais un enseignant qui fume de l'herbe en classe, ça me trouble, De Beaumont, tu te rends pas compte...
Je laisse s'étendre sur mes traits une mine faussement sérieuse pendant quelques secondes, avant de glousser.
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