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- InvitéInvité
I’ll seek you out (PV)
Sam 9 Jan 2010 - 21:05
I got nothing for you to gain
Ft. Cassandra Ledoux
& Lust Whitaker
Je n'arrivais à rien ; je ne respirais plus, je n'aspirais plus. La moiteur de la nuit me collait à la peau au moins autant que cette insomnie passagère. Lorsque l'on est insomniaque, on est plus que l'ombre de son ombre, et tout n'est que le reflet d'un reflet d'un miroir, telle une mise en abîme terrible et insurmontable. En vérité je n'étais pas insomniaque par nature, je l'étais devenu par défaut ; je n'avais jamais eu de mal à m'endormir ni trouver le sommeil jusqu'à cette fameuse rencontre. Elle hantait mes pensées. Pire qu'un ectoplasme sans saveur que j'aurais pu excommunier de mon cerveau, elle prenait des airs aériens et affriolants qui faisaient que je ne voulais pas même que cette hantise cesse ; c'était du masochisme à l'état pur. Il est étrange de se dire combien l'on peut se penser indépendant, sous l'emprise de personne, et dans un claquement de doigt ressentir cette infaillible obsession pour un être dont on se souciait si peu auparavant. Quelques semaines plus tôt, elle n'était que mon professeur. Mais depuis plusieurs jours je la voyais et la ressentais autrement, j'avais cette irréductible pression au niveau du myocarde lorsque je pensais à elle... L'opération aurait pu être aisée : m'arracher le coeur pour ne plus ressentir, mais cet apaisement de la savoir dans mes pensées était tel que je n'en faisais rien. Loin de m'en trouver angoissé pour le moment, moi qui redoutait avec force le panel sentimental du palpitant, j'en venais à me poser des questions, beaucoup trop. Pourquoi elle et pas une autre ? Pourquoi elle alors même qu'elle m'avait repoussé, lorsque endormi à la cocaïne et bercé à la vodka, je n'avais guère eu de scrupules à poser mes mains blanches sur ses courbes interdites. Peut-être était-ce précisément parce qu'elle m'avait repoussé sans trop de ferveur qu'elle hantait mon esprit, peut-être aussi était-ce parce qu'elle avait été la seule à voir mon mal être et à vouloir me tendre la main sans faire dans le mielleux inconvenant, que je sentais encore autour de moi les effluves de son parfum vanillé. En cette nuit, enfermé contre mon gré dans les caves humides, je n'avais pas été juste Lust. Je n'avais pas été un garçon populaire, connu pour ses vices et ses jeux de séduction, je n'avais pas eu à me montrer fort et à porter sur moi cette prestance étourdissante. J'avais pu me livrer en tant qu'être humain et non plus en tant que favori. Mais pire encore qu'une brève introspection de moi-même, j'avais éprouvé depuis pour cette femme, une sorte de fascination peut-être malsaine et trop présente. De plus, tomber amoureux l'hiver n'est pas une bonne idée, les symptômes sont plus sublimes et douloureux. Le frisson exalte la fébrilité, la morsure réveille l'envie, la lumière terne et blanche du froid encourage la délectation morose de l'attente, et la nudité hivernale n'offre aucun refuge. Que dis-je : amoureux ? Etrange pensée qui survole alors mon cerveau qui ne désire pas s'endormir ; mon palpitant se réveilla d'autant plus, en proie à la crainte et au doute alors que je me redressais violemment, presque paniqué à cette idée. A voir mon regard hésitant se promener dans la chambre noire, la moiteur de ma peau et mes cheveux bruns en bataille, l'on aurait pu croire à un mauvais rêve. C'était vrai : ma vie éveillée semblait n'être qu'un divin cauchemar.
Refusant de tourner de nouveau mes pensées vers elle, la haïssant presque d'être parvenue à me ficher une trouille bleue et désagréable, j'avisais la place vide à mes côtés : pour une fois, aucune demoiselle n'était venue froisser mes draps cette nuit. Tant mieux, j'aurais été capable de la réveiller et de la sommer de déguerpir les lieux, juste sur un coup de tête. Ouvrant finalement le tiroir de ma table de chevet, j'en sortis à tâtons un paquet de Lucky Strike... vide bien évidemment, ce qui m'arracha un soupir froid. Mon regard ambré se posa alors par hasard de nouveau sur le tiroir au creux sombre, et fut soudainement attiré par une brève lueur terne. Y plongeant ma main, j'en retirais une clé qui me rappela aux souvenirs de la cave : les portes de son appartement pouvaient s'ouvrir devant moi... Je ne prenais pas cela comme un signe du destin, cela aurait été stupide. Mais une fois l'objet en main, j'avais cette irréductible envie d'aller la voir, de lui parler, de plonger mes yeux dans les siens et de me convaincre que mon palpitant ne s'accélérait pas en cadence. Le remède à mes insomnies passagères était donc simple : je viendrais la voir, et narguerais mon myocarde en lui scandant un triomphal : tu vois, elle ne te fait ni chaud ni froid. Lorsque l'on cherche une solution avec ferveur, on en vient même parfois à penser l'impensable. Sautant alors de mon lit, je me dirigeais vers l'armoire afin de me revêtir à la va vite, ignorant les gémissements rauques de mes camarades dérangés par le grincement sinistre de la porte de bois, avant de passer rapidement une main dans mes cheveux sombres afin de les dompter quelque peu. D'une main ferme et rapide, j'attrapais les deux parchemins restés sur le plan de mon bureau comme je passais furtivement à ses côtés : dans une énième idée fugace, j'avais décidé de lui amener de même les deux notes excellentes que j'étais parvenu à avoir au terme d'une mise à l'épreuve intensive. Car on avait beau m'appeler un petit génie, je ne prétendais pas à l'omnipotence, et j'avais ainsi dû bucher sur les livres de DCFM et d'Histoire de la Magie pour obtenir ces Optimal. Mon prochain défi était donc un devoir excellent et sans reproches en Sortilège... Sans doute qu'inconsciemment -voire consciemment, dirais-je plutôt-, j'avais cette envie étrange de l'impressionner. Plus encore que de l'égo et de l'arrogance, je ressentais ce besoin de m'imposer positivement auprès d'elle. Cette dernière pensée acheva de vouloir me frapper la tête contre le mur ; à croire que ces derniers temps, tout tournait autour de sa jolie personne. C'en devenait exaspérant.
La froideur des murs m'arracha un frisson sitôt sorti de la salle commune, mais ce fut d'un pas vif et confiant que je me dirigeais vers ses appartements. Ce ne fut qu'une fois devant ces derniers que je m'en trouvais hésitant, la main sur la poignée une fois la clé tournée délicatement dans la serrure. Je ne pensais véritablement pas que c'était une bonne idée, ignorant pourquoi néanmoins... Aussi j'avais décidé de me raviser : j'allais simplement déposer mes devoirs sur l'une de ses tables, y laisser la clé pour ne plus jamais me laisser tenter, et tourner les talons aussi vite que j'étais venu. Poussant alors la porte d'un mouvement léger, j'entrais dans les appartements plongés dans le noir le plus total, seulement éclairé par les flammes d'un feu brûlant dans l'âtre de la cheminée. J'avisais brièvement ce qui me semblait être un petit salon, prenant néanmoins automatiquement tous les détails s'affichant à mes rétines observatrices, avant de m'avancer discrètement vers la table centrale. Doucement, j'y déposais mes parchemins scarifiés par ma plume fine ainsi que la précieuse clé, prêt à faire demi-tour lorsque mon regard se posa sur une porte entrouverte. Sans doute menait-elle à sa chambre ; je l'imaginais déjà sereinement endormie sous ses draps fins, ses cheveux blonds dissimulant son visage opalin. Serrant la mâchoire suite à cette idée inconvenante -que je n'aurais pas trouvée déplacée si je n'avais pas eu pour cette femme cette fascination exaspérante - , je ne pus prétendre à effacer ma véritable nature, et me dirigeais vers la chambre en question. Ma silhouette se découpa sur le seuil comme je me stoppais devant le spectacle qui m'était offert : sa silhouette effectivement endormie se dessinait dans le clair-obscur tamisé des lieux. Le parfum vanillé emplissait la chambre, et ce fut lui qui m'acheva de me diriger vers ma professeur, n'ayant sans doute aucune idée en cet instant précis qu'un de ses élèves la regardait sournoisement dormir. Trop porté par mes envies, je m'assis alors sur le matelas à ses côtés, l'observant un long moment sans mot dire : la respiration lente et le geste léger, ma main vint subrepticement remonter la fine bretelle de son épaule retombant alors. Et comme pour parachever mon instant de folie, je me penchais enfin, déposant un baiser tendre sur ses lèvres qui dura de trop longues secondes. J'avais conscience de ce que je faisais, j'en avais beaucoup moins concernant mes sentiments. Peu m'importait puisque j'en avais envie : à quoi bon tenter de se retenir. Mon baiser déposé, je rouvrais les yeux sur son visage alors même que j'étais à présent bien trop proche, sentant son souffle lent et brûlant contre ma peau, toisant les paupières qu'elle ouvrit alors. Loin de m'en trouver déconvenu ou surpris au contraire, comme trouvant ce geste banal, je lui offris un sourire avant de murmurer d'une voix suave :
« Je n'arrivais pas à dormir. Et j'ai pensé à vous. »
Bien sûr que mon excuse n'en était pas une : je ne m'en cherchais pas.
Refusant de tourner de nouveau mes pensées vers elle, la haïssant presque d'être parvenue à me ficher une trouille bleue et désagréable, j'avisais la place vide à mes côtés : pour une fois, aucune demoiselle n'était venue froisser mes draps cette nuit. Tant mieux, j'aurais été capable de la réveiller et de la sommer de déguerpir les lieux, juste sur un coup de tête. Ouvrant finalement le tiroir de ma table de chevet, j'en sortis à tâtons un paquet de Lucky Strike... vide bien évidemment, ce qui m'arracha un soupir froid. Mon regard ambré se posa alors par hasard de nouveau sur le tiroir au creux sombre, et fut soudainement attiré par une brève lueur terne. Y plongeant ma main, j'en retirais une clé qui me rappela aux souvenirs de la cave : les portes de son appartement pouvaient s'ouvrir devant moi... Je ne prenais pas cela comme un signe du destin, cela aurait été stupide. Mais une fois l'objet en main, j'avais cette irréductible envie d'aller la voir, de lui parler, de plonger mes yeux dans les siens et de me convaincre que mon palpitant ne s'accélérait pas en cadence. Le remède à mes insomnies passagères était donc simple : je viendrais la voir, et narguerais mon myocarde en lui scandant un triomphal : tu vois, elle ne te fait ni chaud ni froid. Lorsque l'on cherche une solution avec ferveur, on en vient même parfois à penser l'impensable. Sautant alors de mon lit, je me dirigeais vers l'armoire afin de me revêtir à la va vite, ignorant les gémissements rauques de mes camarades dérangés par le grincement sinistre de la porte de bois, avant de passer rapidement une main dans mes cheveux sombres afin de les dompter quelque peu. D'une main ferme et rapide, j'attrapais les deux parchemins restés sur le plan de mon bureau comme je passais furtivement à ses côtés : dans une énième idée fugace, j'avais décidé de lui amener de même les deux notes excellentes que j'étais parvenu à avoir au terme d'une mise à l'épreuve intensive. Car on avait beau m'appeler un petit génie, je ne prétendais pas à l'omnipotence, et j'avais ainsi dû bucher sur les livres de DCFM et d'Histoire de la Magie pour obtenir ces Optimal. Mon prochain défi était donc un devoir excellent et sans reproches en Sortilège... Sans doute qu'inconsciemment -voire consciemment, dirais-je plutôt-, j'avais cette envie étrange de l'impressionner. Plus encore que de l'égo et de l'arrogance, je ressentais ce besoin de m'imposer positivement auprès d'elle. Cette dernière pensée acheva de vouloir me frapper la tête contre le mur ; à croire que ces derniers temps, tout tournait autour de sa jolie personne. C'en devenait exaspérant.
La froideur des murs m'arracha un frisson sitôt sorti de la salle commune, mais ce fut d'un pas vif et confiant que je me dirigeais vers ses appartements. Ce ne fut qu'une fois devant ces derniers que je m'en trouvais hésitant, la main sur la poignée une fois la clé tournée délicatement dans la serrure. Je ne pensais véritablement pas que c'était une bonne idée, ignorant pourquoi néanmoins... Aussi j'avais décidé de me raviser : j'allais simplement déposer mes devoirs sur l'une de ses tables, y laisser la clé pour ne plus jamais me laisser tenter, et tourner les talons aussi vite que j'étais venu. Poussant alors la porte d'un mouvement léger, j'entrais dans les appartements plongés dans le noir le plus total, seulement éclairé par les flammes d'un feu brûlant dans l'âtre de la cheminée. J'avisais brièvement ce qui me semblait être un petit salon, prenant néanmoins automatiquement tous les détails s'affichant à mes rétines observatrices, avant de m'avancer discrètement vers la table centrale. Doucement, j'y déposais mes parchemins scarifiés par ma plume fine ainsi que la précieuse clé, prêt à faire demi-tour lorsque mon regard se posa sur une porte entrouverte. Sans doute menait-elle à sa chambre ; je l'imaginais déjà sereinement endormie sous ses draps fins, ses cheveux blonds dissimulant son visage opalin. Serrant la mâchoire suite à cette idée inconvenante -que je n'aurais pas trouvée déplacée si je n'avais pas eu pour cette femme cette fascination exaspérante - , je ne pus prétendre à effacer ma véritable nature, et me dirigeais vers la chambre en question. Ma silhouette se découpa sur le seuil comme je me stoppais devant le spectacle qui m'était offert : sa silhouette effectivement endormie se dessinait dans le clair-obscur tamisé des lieux. Le parfum vanillé emplissait la chambre, et ce fut lui qui m'acheva de me diriger vers ma professeur, n'ayant sans doute aucune idée en cet instant précis qu'un de ses élèves la regardait sournoisement dormir. Trop porté par mes envies, je m'assis alors sur le matelas à ses côtés, l'observant un long moment sans mot dire : la respiration lente et le geste léger, ma main vint subrepticement remonter la fine bretelle de son épaule retombant alors. Et comme pour parachever mon instant de folie, je me penchais enfin, déposant un baiser tendre sur ses lèvres qui dura de trop longues secondes. J'avais conscience de ce que je faisais, j'en avais beaucoup moins concernant mes sentiments. Peu m'importait puisque j'en avais envie : à quoi bon tenter de se retenir. Mon baiser déposé, je rouvrais les yeux sur son visage alors même que j'étais à présent bien trop proche, sentant son souffle lent et brûlant contre ma peau, toisant les paupières qu'elle ouvrit alors. Loin de m'en trouver déconvenu ou surpris au contraire, comme trouvant ce geste banal, je lui offris un sourire avant de murmurer d'une voix suave :
« Je n'arrivais pas à dormir. Et j'ai pensé à vous. »
Bien sûr que mon excuse n'en était pas une : je ne m'en cherchais pas.
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Re: I’ll seek you out (PV)
Sam 9 Jan 2010 - 22:16
Assise près de la cheminée qui m’offrait à la fois chaleur et réconfort, emmitouflée dans une couverture ensorcelée pour me tenir plus chaud qu’elle n’en avait coutume, je lisais l’un des livres les plus connus du monde magique en ce qui concerne les sortilèges sans vraiment le comprendre. Il était tard, très tard, trop tard. Le sommeil léger cependant, je n’avais pu m’endormir, et plutôt que de rester totalement inutile, j’avais décidé de bouquiner afin de préparer un cours digne de ce nom à mes élèves de dernière année. J’aimais énormément ces élèves. Ils étaient pour la plus part intéressés et intéressants et la réflexion qu’ils menaient sur les sortilèges était tout aussi remarquable que leur performance. Pourtant, je n’arrivai pas à entrer dans l’univers du livre. Grande lectrice, je n’avais aucun mal à lire un livre, même des plus complexe, mon esprit était pourtant totalement ailleurs. Songeuse, comme souvent, je me perdais dans des pensées plus ou moins intimes qui me laissaient perplexe, sceptique, douteuse aussi. Mes pensées se résumaient à un seul nom, Lust Whitaker. Cela faisait maintenant deux semaines et demie que nous nous étions retrouvés dans cette cave, parlant de lui, partageant des choses que je n’aurais jamais imaginé partager avec un élève, débattant pour conclure sur un deal. Depuis ce soir là, j’avais croisé Lust régulièrement, en cours, dans les couloirs, mais je ne lui avais pas vraiment adressé la parole, consciemment à vrai dire. Je voulais être sûre de moi, être sûre que j’avais raison de lui faire confiance. Je ne voulais pas, sans doute par orgueil, lui remémorer notre pacte pour être sûre qu’il s’en souvienne de lui-même. Nous n’avions donc échangé que très peu de mot, en cours généralement, et, inconsciemment, j’attendais avec impatience le jour où il me rendrait ses trois bonnes notes. Ce jour là serait une réelle victoire pour moi, un grand pas pour lui. J’avais hâte. Oui, et étrangement, moi qui étais réputée pour ma patience légendaire, j’étais victime de la pire impatience qu’il soit. Feuilletant mon livre, toujours perdue dans mes pensées, je me forçai à relire une page entière pour m’assurer de ma compréhension du texte : non, vraiment, je n’avais rien assimilé. Je compris très vite que je n’arriverai à rien avec ce bouquin et qu’il valait mieux pour moi de le laisser tomber pour mieux le rouvrir le lendemain, quand mes idées seront plus claires. Remontant la couverture jusqu’à mes yeux, ne sentant pas la fatigue s’emparer de moi, je décidai de m’offrir une pause et de penser librement à toutes sortes de choses, Lust notamment. Comme je le disais plus haut, je ne l’avais pas vraiment vu depuis notre soirée dans la cave, aucune nouvelle de ses bonnes notes, rien. Je l’avais souvent retrouvé, une jeune fille dans les bras, mais j’avais pris sur moi pour ne pas empiéter dans sans vie. Il n’était pas non plus venu dans mon appartement, alors que j’avais pris soin de lui laisser ma clef. Enfin, en réalité, je n’en savais rien, peut être était-il venu en mon absence, peut être avait-il fait l’amour à une fille ou deux dans mon propre lit à mon insu, mais comment le saurais-je ? De toute évidence, il me fallait avoir confiance en lui, et, alors qu’il s’agissait sans doute d’un des garçons les moins fréquentables de Hungcalf, je lui offrais aveuglément ma confiance. Etais-je donc folle ? si mes collègues étaient au courant, que diraient-ils ? Je passerai à n’en pas douter pour une trentenaire qui souhaite revivre ses années d’étudiante avec un petit jeune, mais il ne s’agissait pas de ça. Ma vie étudiante était révolue, et je n’avais pas le blues des trentenaires qui voient le temps passer. J’assumais entièrement mon âge, et n’avais pas vu en Lust de la chaire fraîche sur la quelle sauter… Non. Une chance pour moi, comme pour mes collègues, j’étais discrète et me fichais bien des rumeurs qui pouvaient porter sur moi. Une seule chose m’aurait blessée : que Lust dise à qui voulait l’entendre ce qu’il y avait eut entre nous. Rien d’interdit, mais du peu conventionnel, c’était certain.
Effrayée, je réalisai soudain que toutes mes pensées étaient tournées vers lui. Comme c’était étrange, de retrouver son alter-ego, dix ans plus tard. J’imaginai, amusée, ce qui aurait pu se passer si nous avions été de la même époque, nous étions si semblables que cela me faisait peur. Je ne voulais pas qu’il finisse comme quoi. Mon raisonnement paraissait tellement maternel que cela m’inquiéta quelque peu, mais je ne pu penser autre chose pour lui. Il était tellement brillant, il méritait un avenir brillant, oui, un bel avenir. Je soupirai doucement et ouvris les yeux que j’avais fermés quelques minutes plus tôt. Le feu qui dansait dans l’âtre était plus vif que jamais et chauffait tellement la pièce que j’en vins à avoir chaud. Je me découvris, restant sur le canapé, en simple chemise de nuit, les cheveux en bataille, les yeux vitreux. J’observai minutieusement mes bras couverts de cicatrices blanchâtres, brillantes sur ma peau pourtant claire. Pour un fin connaisseur il n’était pas difficile de savoir de quoi il s’agissait : des brûlures de cigarettes, ni plus ni moins. Mon père avait cru bon de laisser sa trace sur le corps de sa fille, si bien que je me retrouvais affabulée d’une vingtaine de cicatrices que je cachai habituellement par quelques artifices magiques, qui avaient grand mal à tenir plus de douze heures. Je me contentais donc de porter des manches longues quand je me retrouvais avec des gens, et lorsqu’enfin j’étais seule dans mon appartement, je laissai mes bras hideux à l’air libre. Après m’être longuement étirée et avoir baillé une fois ou deux, je décidai qu’il était temps de rejoindre mon lit. Doucement, silencieusement aussi, je vins me glisser dans mes draps frais. Il faisait pus froid dans ma chambre, aussi la vague de chaleur qui s’était emparée de moi lorsque j’étais dans le salon fut quelque peu apaisée. Je soupirai d’aise et fermai les yeux doucement. Enfin, la fatigue avait eu pitié de moi et s’éprit de moi, je m’enfonçai dans les abymes du songe sans même m’en rendre compte… Il me parut se passer quelques secondes seulement lorsque je fus réveillée par un contact doux, tendre et inattendu : des lèvres s’étaient posées sur les miennes. Si au début, je cru rêver, je compris rapidement qu’il n’en était rien, et qu’il s’agissait d’une horrible réalité. J’ouvris les yeux et sursautai brutalement. Je me retrouvai nez à nez avec Lust, assis sur le bord de mon lit, calme et tranquille, comme si cela était normal.
« Je n'arrivais pas à dormir. Et j'ai pensé à vous. »
Encore endormie, je mis du temps à comprendre ce qu’il me disait. Légèrement perdue, je passai une main dans mes cheveux clairs et plongeai mes yeux dans ceux de mon élève. Je ne pensai pas, lorsque j’ai dis qu’il pouvait venir quand il le souhaitait, que ce serait en plein milieu de la nuit pour m’embrasse qui plus est.
« Je… Hm. Lust, on n’embrasse pas son professeur lorsqu’il dort, c’est inconvenant, articulai-je difficilement, puis jetant un coup d’œil à une pendule, tu ne dors pas. Ma phrase était une simple affirmation, vous en conviendrez. Quelque chose ne va pas ? »
Je n’avais même pas pris la peine de le réprimander vraiment pour ce qu’il venait de faire : pénétrer dans mon appartement, me regarder dormir, me réveiller en m’embrassant, faisait-il cela avec tous ses professeurs de sexe féminin ? J’en doutais. Après m’être peu à peu réveillée, je réalisai l’ampleur de ce qu’il se passait. J’étais avec un élève dans ma chambre, et quiconque nous aurait croisé aurait pu croire tout et n’importe quoi. Lust était encore à quelques centimètres de ma tête, j’étais en simple chemise de nuit, et la situation était quasi sans équivoque. Songeuse, je m’amusai déjà de ce qu’il se passait, étais-je donc inconsciente ? Seulement fatiguée sans doute. A une heure si tardive, je ne pouvais assumer mon rôle de professeur, c’était certain. Sonnée, je plongeai à nouveau mon regard clair dans celui de Lust et l’observai, silencieuse. Je me rendis soudain compte que je n’étais pas en une tenue très convenable, mais je n’osai me lever pour me vêtir, cela incluait en effet le fait que je découvris mes jambes et mes bras balafrés, et je n’avais aucune envie que Lust voit ce genre de chose, me prenne en pitié ou pire aille raconter cela à ses camarades. Je ne le pensai pas capable de ce genre de chose, mais cela me donnait une bonne raison de rester sous les couvertures bien chaudes… Perdue dans ma contemplation, je compris qu’à la différence de notre précédente rencontre, Lust n’avait pas les pupilles dilatées, il ne sentait pas non plus l’alcool : il était saint. Enfin, façon de parler, sachant que je suis en train de parler de Lust Whitaker. Je su dès lors que tout ce qu’il se passerait cette nuit ne pourrait pas être excusé par un état d’ivresse, comme la fois précédente, cette fois ci, Lust devrait répondre de ses actes. Le baiser passa, mais le reste ? Lentement, je me poussai un peu vers la droite, au bord de mon lit, pour laisser un peu plus de place à Lust pour s’asseoir et j’attendis patiemment qu’il me dise l’objectif de sa venue.
Effrayée, je réalisai soudain que toutes mes pensées étaient tournées vers lui. Comme c’était étrange, de retrouver son alter-ego, dix ans plus tard. J’imaginai, amusée, ce qui aurait pu se passer si nous avions été de la même époque, nous étions si semblables que cela me faisait peur. Je ne voulais pas qu’il finisse comme quoi. Mon raisonnement paraissait tellement maternel que cela m’inquiéta quelque peu, mais je ne pu penser autre chose pour lui. Il était tellement brillant, il méritait un avenir brillant, oui, un bel avenir. Je soupirai doucement et ouvris les yeux que j’avais fermés quelques minutes plus tôt. Le feu qui dansait dans l’âtre était plus vif que jamais et chauffait tellement la pièce que j’en vins à avoir chaud. Je me découvris, restant sur le canapé, en simple chemise de nuit, les cheveux en bataille, les yeux vitreux. J’observai minutieusement mes bras couverts de cicatrices blanchâtres, brillantes sur ma peau pourtant claire. Pour un fin connaisseur il n’était pas difficile de savoir de quoi il s’agissait : des brûlures de cigarettes, ni plus ni moins. Mon père avait cru bon de laisser sa trace sur le corps de sa fille, si bien que je me retrouvais affabulée d’une vingtaine de cicatrices que je cachai habituellement par quelques artifices magiques, qui avaient grand mal à tenir plus de douze heures. Je me contentais donc de porter des manches longues quand je me retrouvais avec des gens, et lorsqu’enfin j’étais seule dans mon appartement, je laissai mes bras hideux à l’air libre. Après m’être longuement étirée et avoir baillé une fois ou deux, je décidai qu’il était temps de rejoindre mon lit. Doucement, silencieusement aussi, je vins me glisser dans mes draps frais. Il faisait pus froid dans ma chambre, aussi la vague de chaleur qui s’était emparée de moi lorsque j’étais dans le salon fut quelque peu apaisée. Je soupirai d’aise et fermai les yeux doucement. Enfin, la fatigue avait eu pitié de moi et s’éprit de moi, je m’enfonçai dans les abymes du songe sans même m’en rendre compte… Il me parut se passer quelques secondes seulement lorsque je fus réveillée par un contact doux, tendre et inattendu : des lèvres s’étaient posées sur les miennes. Si au début, je cru rêver, je compris rapidement qu’il n’en était rien, et qu’il s’agissait d’une horrible réalité. J’ouvris les yeux et sursautai brutalement. Je me retrouvai nez à nez avec Lust, assis sur le bord de mon lit, calme et tranquille, comme si cela était normal.
« Je n'arrivais pas à dormir. Et j'ai pensé à vous. »
Encore endormie, je mis du temps à comprendre ce qu’il me disait. Légèrement perdue, je passai une main dans mes cheveux clairs et plongeai mes yeux dans ceux de mon élève. Je ne pensai pas, lorsque j’ai dis qu’il pouvait venir quand il le souhaitait, que ce serait en plein milieu de la nuit pour m’embrasse qui plus est.
« Je… Hm. Lust, on n’embrasse pas son professeur lorsqu’il dort, c’est inconvenant, articulai-je difficilement, puis jetant un coup d’œil à une pendule, tu ne dors pas. Ma phrase était une simple affirmation, vous en conviendrez. Quelque chose ne va pas ? »
Je n’avais même pas pris la peine de le réprimander vraiment pour ce qu’il venait de faire : pénétrer dans mon appartement, me regarder dormir, me réveiller en m’embrassant, faisait-il cela avec tous ses professeurs de sexe féminin ? J’en doutais. Après m’être peu à peu réveillée, je réalisai l’ampleur de ce qu’il se passait. J’étais avec un élève dans ma chambre, et quiconque nous aurait croisé aurait pu croire tout et n’importe quoi. Lust était encore à quelques centimètres de ma tête, j’étais en simple chemise de nuit, et la situation était quasi sans équivoque. Songeuse, je m’amusai déjà de ce qu’il se passait, étais-je donc inconsciente ? Seulement fatiguée sans doute. A une heure si tardive, je ne pouvais assumer mon rôle de professeur, c’était certain. Sonnée, je plongeai à nouveau mon regard clair dans celui de Lust et l’observai, silencieuse. Je me rendis soudain compte que je n’étais pas en une tenue très convenable, mais je n’osai me lever pour me vêtir, cela incluait en effet le fait que je découvris mes jambes et mes bras balafrés, et je n’avais aucune envie que Lust voit ce genre de chose, me prenne en pitié ou pire aille raconter cela à ses camarades. Je ne le pensai pas capable de ce genre de chose, mais cela me donnait une bonne raison de rester sous les couvertures bien chaudes… Perdue dans ma contemplation, je compris qu’à la différence de notre précédente rencontre, Lust n’avait pas les pupilles dilatées, il ne sentait pas non plus l’alcool : il était saint. Enfin, façon de parler, sachant que je suis en train de parler de Lust Whitaker. Je su dès lors que tout ce qu’il se passerait cette nuit ne pourrait pas être excusé par un état d’ivresse, comme la fois précédente, cette fois ci, Lust devrait répondre de ses actes. Le baiser passa, mais le reste ? Lentement, je me poussai un peu vers la droite, au bord de mon lit, pour laisser un peu plus de place à Lust pour s’asseoir et j’attendis patiemment qu’il me dise l’objectif de sa venue.
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Re: I’ll seek you out (PV)
Sam 9 Jan 2010 - 23:55
Je n'avais pas honte, en vérité je ne ressentais pas même le malaise qu'aucun autre n'aurait pu ressentir. J'avais l'audace et l'impétuosité dans le sang : pour tout bon psychanalyste, j'étais une vraie mine d'or tant j'étais désespérément différent. Si encore cela avait été positif, j'aurais pu prétendre à être transcendant et unique, mais je devais me rendre à l'évidence que cette différence incongrue relevait plus de l'effronterie inconsciente que de l'extravagant respectueux. On n'entrait pas ainsi chez son professeur, clé en main ou non, pour venir l'éveiller comme dans les contes de fées. Je n'étais pas un prince charmant et ne l'aspirais pas à l'être, quand bien même tout lecteur averti sait qu'en vérité, le chevalier vertueux a soumis sa belle aux bois dormants au viol avant de l'éveiller. Cette ignominie ne m'a jamais effrayé ni même dégouté ; je n'avais jamais été élevé aux contes de fée conventionnels avec une fin heureuse, rien ne m'échappait. Peut-être était-ce pour cela que j'étais sombrement différent. En somme donc, je ne ressentais aucun malaise à lui avoir volé un baiser pour simplement l'éveiller, et pour mon plaisir personnel. Je devais néanmoins m'avouer qu'une gifle retentissante de sa part m'aurait alors grandement vexé et poussé vers la sortie, mais le plaisir engendré que j'avais éprouvé sur l'instant valait sans doute toutes les frustrations du monde. Mon geste avait été stupide ; il était évident que je ne devais m'attendre à autre chose puisque j'avais encore en tête cette nuit où elle m'avait repoussé. Bien que sous l'emprise de la drogue à ce moment là, cette défaite s'était ancrée avec force dans mon esprit et demeurait l'un des souvenirs les plus certains et palpables qu'il me restait de mon entrevue avec mon professeur. Pourtant je m'accrochais à l'idée d'avoir plus ; c'était désespérant de naïveté et d'obstination folle, mais je n'arrivais pas à me montrer simplement courtois et muré dans une espèce d'attitude respectueuse. En bref, je n'arrivais guère à ne pas être moi. La toisant alors ouvrir les yeux, je me redressais calmement alors qu'elle fit un bref bond en arrière, muée par la surprise de ma venue. J'avais conscience que, quelque part, cette situation pouvait éventuellement paraître effrayante : se réveiller en pleine nuit et tomber nez à nez avec un jeune homme arrivé de nulle part, assis sur votre lit, n'avait rien d'habituel ni même de sécurisant. Malgré mon visage qui paraissait serein, il n'était pas inconnu que j'avais pour moi un caractère impulsif et déconcertant : jamais personne n'était parvenu à me cerner tant je demeurais un être imprévisible... au grand désarroi de mes détracteurs bien souvent.
« Je… Hm. Lust, on n’embrasse pas son professeur lorsqu’il dort, c’est inconvenant. » J'eus un sourire amusé quant à sa réplique, légèrement emprunt de vices et d'une tendresse troublante. Sans doute était-ce le mot "inconvenant" qui avait déclenché mon amusement semi dissimulé : de toute évidence, je n'avais jamais agit selon les bonnes moeurs, alors pourquoi commencer maintenant. Plus encore, au vu de mon attitude au cours de notre dernier tête-à-tête remontant à deux semaines, je doutais fortement qu'elle voyait en moi une personne bienséante. L'inconvenance : quel grand mot qui me seyait si bien. J'avais décidé, ce soir, de le porter en étendard au plus loin. « Tu ne dors pas... Quelque chose ne va pas ? »
Je ne répondis pas de suite, laissant le mutisme s'installer un court moment. En temps normal, je n'aurais pas répondu, il était rare que je ne daigne répondre aux questions, ce qui me valait généralement le qualificatif révérencieux de "mystérieux". Ce soir néanmoins, j'avais eu l'envie de jouer carte sur table, avec moi c'était toujours tout ou rien, selon mes envies : la vérité trop crue et directe, ou l'indifférence totale. Plongeant mon regard ambré dans le sien alors que je la sentais m'observer un peu trop, j'entrouvris enfin les lèvres pour laisser s'échapper ma voix basse et suave.
« Non... » fis-je alors dans une sincérité déconcertante, ayant perdu mon sourire en coin. « Je ne peux pas dormir depuis des jours à cause de vous. Je voulais savoir si en venant vous regarder dans les yeux, seul à seule, je sentirais mon coeur s'agiter, et si c'était bien ça qui me provoquait des insomnies. »
Malheureusement pour moi, je sentais mon palpitant se charger d'une pointe douloureuse et de soubresauts papillonant jusqu'à l'entrée de mes artères. En vérité je ne pouvais être certain de ce que je ressentais, peut-être n'était-ce qu'une simple attirance physique trop forte. Mais les sentiments forts, les affects troublants, ne pouvaient se décrire dans les livres ou par la pensée cohérente. Je n'avais jamais su vraiment décrire le panel sentimental : pas assez mathématique, trop spontané, pas assez logique... Aussi j'ignorais tout de la mécanique de mon coeur qui demeurait pour moi un organe inexploré. Aussi j'avais beau la regarder, sentir mon palpitant se troubler, je n'avais pas de réponse. Sans doute trop franc dans ma réplique, sans détour et entrant alors dans le vif, je n'avais pas conscience du malaise qui aurait pu ainsi s'instaurer entre nous , en toute probabilité je m'en fichais. J'avais tant l'habitude de me mettre en lumière que ces incommodités touchant la plupart des mortels ne m'atteignaient pas : la carapace de mon arrogance outrecuidante m'en préservait grandement. N'apportant volontairement pas de réponse certaine à mon professeur, je tournais brièvement mon regard vers la porte dans un sourire.
« Et accessoirement je suis venu vous apporter mes deux premières excellentes notes... Et vous rendre la clé de vos appartements. »
Je ne souhaitais pas m'étendre sur ma dernière réplique, mais il m'était évident que sans cette maudite clé, je ne serais pas tenté... Tenter le diable était pour ainsi dire dangereux, et je n'avais nullement l'envie d'attiser le côté le plus vil de ma personnalité pour un simple désir trop fort envers mon professeur. Cette manie qu'elle avait de vouloir lire en moi comme dans un livre, ce désir naïf de vouloir m'aider, ce regard vrai qu'elle portait sur moi, avaient éveillé cette obsession troublante dont je ne me débarrassais pas. C'était l'arroseur arrosé : le sujet expérimenté devenait l'expérimentateur. Bien malheureusement pour elle sans doute. Reposant mon regard sur mon professeur, j'arquais les sourcils en avisant la couverture recouvrant la totalité de son corps, en un sourire amusé et presque railleur.
« Vous savez, vous n'êtes pas obligée d'étouffer sous vos couvertures. Je ne vais pas vous manger. »
Un peu d'ironie ; c'est un excellent tonique sanguin. Bien sûr que non, je n'allais pas lui sauter dessus, et pour autant la manière dont je la regardais était sans équivoque. Par ailleurs j'interprétais sa manie de tirer la couverture sur sa peau blanche comme une marque pudique trop poussée, ce qui m'amusait légèrement : la figure de professeur qu'elle était semblait démunie face à son élève. Peut-être me trompais-je, mais c'était ainsi que j'interprétais son geste a priori banal.
« Je… Hm. Lust, on n’embrasse pas son professeur lorsqu’il dort, c’est inconvenant. » J'eus un sourire amusé quant à sa réplique, légèrement emprunt de vices et d'une tendresse troublante. Sans doute était-ce le mot "inconvenant" qui avait déclenché mon amusement semi dissimulé : de toute évidence, je n'avais jamais agit selon les bonnes moeurs, alors pourquoi commencer maintenant. Plus encore, au vu de mon attitude au cours de notre dernier tête-à-tête remontant à deux semaines, je doutais fortement qu'elle voyait en moi une personne bienséante. L'inconvenance : quel grand mot qui me seyait si bien. J'avais décidé, ce soir, de le porter en étendard au plus loin. « Tu ne dors pas... Quelque chose ne va pas ? »
Je ne répondis pas de suite, laissant le mutisme s'installer un court moment. En temps normal, je n'aurais pas répondu, il était rare que je ne daigne répondre aux questions, ce qui me valait généralement le qualificatif révérencieux de "mystérieux". Ce soir néanmoins, j'avais eu l'envie de jouer carte sur table, avec moi c'était toujours tout ou rien, selon mes envies : la vérité trop crue et directe, ou l'indifférence totale. Plongeant mon regard ambré dans le sien alors que je la sentais m'observer un peu trop, j'entrouvris enfin les lèvres pour laisser s'échapper ma voix basse et suave.
« Non... » fis-je alors dans une sincérité déconcertante, ayant perdu mon sourire en coin. « Je ne peux pas dormir depuis des jours à cause de vous. Je voulais savoir si en venant vous regarder dans les yeux, seul à seule, je sentirais mon coeur s'agiter, et si c'était bien ça qui me provoquait des insomnies. »
Malheureusement pour moi, je sentais mon palpitant se charger d'une pointe douloureuse et de soubresauts papillonant jusqu'à l'entrée de mes artères. En vérité je ne pouvais être certain de ce que je ressentais, peut-être n'était-ce qu'une simple attirance physique trop forte. Mais les sentiments forts, les affects troublants, ne pouvaient se décrire dans les livres ou par la pensée cohérente. Je n'avais jamais su vraiment décrire le panel sentimental : pas assez mathématique, trop spontané, pas assez logique... Aussi j'ignorais tout de la mécanique de mon coeur qui demeurait pour moi un organe inexploré. Aussi j'avais beau la regarder, sentir mon palpitant se troubler, je n'avais pas de réponse. Sans doute trop franc dans ma réplique, sans détour et entrant alors dans le vif, je n'avais pas conscience du malaise qui aurait pu ainsi s'instaurer entre nous , en toute probabilité je m'en fichais. J'avais tant l'habitude de me mettre en lumière que ces incommodités touchant la plupart des mortels ne m'atteignaient pas : la carapace de mon arrogance outrecuidante m'en préservait grandement. N'apportant volontairement pas de réponse certaine à mon professeur, je tournais brièvement mon regard vers la porte dans un sourire.
« Et accessoirement je suis venu vous apporter mes deux premières excellentes notes... Et vous rendre la clé de vos appartements. »
Je ne souhaitais pas m'étendre sur ma dernière réplique, mais il m'était évident que sans cette maudite clé, je ne serais pas tenté... Tenter le diable était pour ainsi dire dangereux, et je n'avais nullement l'envie d'attiser le côté le plus vil de ma personnalité pour un simple désir trop fort envers mon professeur. Cette manie qu'elle avait de vouloir lire en moi comme dans un livre, ce désir naïf de vouloir m'aider, ce regard vrai qu'elle portait sur moi, avaient éveillé cette obsession troublante dont je ne me débarrassais pas. C'était l'arroseur arrosé : le sujet expérimenté devenait l'expérimentateur. Bien malheureusement pour elle sans doute. Reposant mon regard sur mon professeur, j'arquais les sourcils en avisant la couverture recouvrant la totalité de son corps, en un sourire amusé et presque railleur.
« Vous savez, vous n'êtes pas obligée d'étouffer sous vos couvertures. Je ne vais pas vous manger. »
Un peu d'ironie ; c'est un excellent tonique sanguin. Bien sûr que non, je n'allais pas lui sauter dessus, et pour autant la manière dont je la regardais était sans équivoque. Par ailleurs j'interprétais sa manie de tirer la couverture sur sa peau blanche comme une marque pudique trop poussée, ce qui m'amusait légèrement : la figure de professeur qu'elle était semblait démunie face à son élève. Peut-être me trompais-je, mais c'était ainsi que j'interprétais son geste a priori banal.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Dim 10 Jan 2010 - 11:01
« Non... Je ne peux pas dormir depuis des jours à cause de vous. Je voulais savoir si en venant vous regarder dans les yeux, seul à seule, je sentirais mon coeur s'agiter, et si c'était bien ça qui me provoquait des insomnies. »
Je n’étais ni un monstre, ni un dieu, aussi humaine que je pouvais l’être, j’éprouvai des sentiments. Beaucoup de sentiments, parfois contradictoires ou en harmonie, nécessaires ou contingents, c’était ainsi que j’étais faite. Ce soir là, un trouble certain m’envahit accompagné d’un amusement inattendu. Comme à chaque fois, sa remarque ne manqua pas de me surprendre, ce qui instaura le dit-trouble, ce jeune homme avait l’art d’être paradoxal, et si par moments, il pouvait être aussi fermé qu’une huitre, sentimentalement, d’autre fois il était plus ouvert que n’importe quel autre. Il semblait que ce soir là, ma petite perle rare avait décidé de s’ouvrir et je songeai bientôt à passer une nuit des plus intéressantes. Qu’il était attendrissant d’entendre l’un de mes élèves me dire que son cœur s’agitait en ma présence. Pourtant, c’était bien difficile à croire de la part d’un élève prénommé Lust Whitaker. J’avais su le découvrir passionné, mais je doutai que cette passion soit tournée vers l’amour plutôt que vers la sexualité, comme beaucoup de junkie de son âge, en réalité. Plongeant mon regard à nouveau dans le sien, je tentai de le sonder et d’en apprendre un peu plus sur ses insomnies. Comme de coutume, je ne le harcèlerai point de questions, j’attendrai qu’il daigne me parler ou se taire, à son bon vouloir. Attendant patiemment qu’il parle et m’enivre de sa voix, je me perdis dans des pensées secrètes. Un élève pouvait-il vraiment tomber amoureux de son professeur ? Non, la question n’était pas la bonne. Un élève, de sexe masculin, pouvait-il tomber amoureux de son professeur femme ? Bon nombre de jeunes demoiselles s’étaient déjà amourachées de leur professeur, mais les garçons étaient plus terre à terre et plus réalistes de nature, aussi trouvais-je cela étrange. Amusée, je songeai au nombre d’élèves qui s’était mis en tête de me draguer depuis mon arrivée à Hungcalf, et plusieurs noms me revinrent en tête. Ceasar Bougrov avait bien tenté sa chance lorsque je le gardai en retenue là fois dernière… Je savais que pour tous ces jeunes gens gouvernés par leurs hormones, courtiser une personne plus âgée était un moyen pour eux de regonfler leur ego, de tester leur limite, aussi ne disais-je la plus part du temps rien et m’amusais même de leur petit jeu. Mais Lust… Lust était bien différent. Comment convenir qu’il n’était qu’un gamin parmi tant d’autres, alors qu’il était l’antithèse même des autres, un paradoxe, ni plus ni moins. Alors que je revenais peu à peu de mes pensées incertaines, et que j’étais sur le point de demander à Lust s’il avait trouvé une réponse à sa question, celui-ci prit la parole plus vivement que moi « Et accessoirement je suis venu vous apporter mes deux premières excellentes notes... Et vous rendre la clé de vos appartements. ». Un sourire vint illuminer mon visage quelque peu endormi. Il n’avait pas oublié, et en avait déjà récolté deux ? C’était du bon travail, et une vague de fierté m’envahit alors. Je ne comptai pas le lui dire, j’étais sans doute aussi immature que lui sur certains points, et en gonflant son égo d’une telle parole, le mien s’en serait trouvé dépité. J’hochai la tête cependant en signe de reconnaissance et levai les yeux vers la porte qui menait au salon. Il avait déposé les parchemins sur une table ? J’y jetterai un coup d’œil à son départ, mais je savais d’ores et déjà que j’avais eu raison de faire ce que j’avais fait. Alors que je m’étais à nouveau perdue dans mes pensées, je n’avais pas vraiment compris a fin de sa phrase, et lorsqu’elle me revint en tête je ne pu réprimander une perplexité certaine. Me rendre la clef ? S’il ne la voulait vraiment plus il n’avait qu’à la jeter ou la détruire à l’aide de sa baguette, je n’en avais pas besoin pour ma part. Cependant, n’arrivant pas à comprendre où il voulait en venir, et curieuse de savoir comment il réagirait si je lui disais que je la reprendrai avec plaisir, je ne pu m’empêcher de répondre :
« Bien, si tu n’en veux plus, je ne vais pas te forcer à la garder, Ceas… Hm, Lust. »
Etais-je en plein rêve ou bien venais-je d’appeler Lust, Ceasar ? Beau lapsus de ma part, et sans doute peu révélateur quand on connaissait les sentiments que j’avais à l’égard de Lust et ceux, bien plus minimes, que j’avais pour Ceasar. La fatigue sans doute. J’espérai vaguement qu’il ne relève pas l’erreur, moi-même n’y pensant déjà plus. Consciemment, j’avais omis de parler de ses deux excellentes notes, et attendais qu’il en parle de lui-même, s’il le souhaitait. J’avais hâte de lire ses papiers, et d’effleurer ses bonnes notes. Je n’avais jamais étais aussi fière d’un de mes élèves, et de nature peu démonstrative, je préférai le garder pour moi. Cependant, je ne pu m’empêcher de plonger un regard plein de douceur dans le sien. Quel drôle de professeur je faisais. J’enfermais un élève seul avec moi dans une cave, le laissais poser ses mains sur mes hanches, lui lançais un défit, lui donnais la clef de mon appartement, et enfin, ne le réprimandais pas lorsqu’il entrait dans ma chambre et me réveillait en m’embrassant. J’aurais pu perdre mon travail pour cela, je me sentais plus faible que je ne le pensais, et j’avais peur de revenir peu à peu à mes mauvaises manies. Paradoxalement, Lust, qui aurait pu être l’élément déclencheur de ma rechute, était plutôt celui qui me maintenait au dessus de l’eau… « Vous savez, vous n'êtes pas obligée d'étouffer sous vos couvertures. Je ne vais pas vous manger. ». Un instant, je maudis le sens de l’observation de mon élève. Il était vrai que j’avais chaud sous cette couverture, et si je n’avais pas peur qu’il me mange, je ne souhaitai pas qu’il voit ce qui me servait de bras. Mon ego étant aussi gros que celui de mon élève cependant, je pris une grande respiration et retirai les couvertures. Je me retrouvai assise, les jambes étendues, croisées le long du lit, découvertes par une chemise de nuit trop courte. Mes épaules et bras étaient tous aussi dénudés et je comptai jouer avec l’obscurité de la salle pour camoufler mes cicatrices. En effet, ni lui ni moi n’avions trouvé bon d’allumer ne serait-ce qu’une bougie et seuls les flammes lointaines qui commençaient à s’essouffler dans la cheminée servaient de source lumineuse. Je ne savais pas de quoi j’avais peur. Peur qu’il ne me voit comme un monstre, comme tous mes camarades à l’école qui savaient pour ma mère putain et mon père junkies, peur qu’il ne me pose des questions, peur qu’il ne s’énerve ? Je ne savais pas, mais cette peur était bien présente. Passant une main sur mon épaule je soupirais.
« Je n’ai pas peur de tes crocs, très cher, soufflais-je, amusée, une lueur de défit dans le regard. Revenons-en à ta venue. As-tu trouvé une réponse à ton insomnie ? »
J’étais peut être un étrange professeur mais pas au point d’accepter de mon élève qu’il vienne sans raison aucune dans ma chambre. J’acceptai qu’il vienne, mais il devait me parler, m’expliquer ce qui n’allait pas ou ce qui le tracassait. Remettant une mèche de cheveux derrière l’une de mes oreilles, j’attendais patiemment une réponse. Je sentais encore son souffle chaud sur mon visage, lent et rauque, sa main était posée non loin de la mienne et je n’avais qu’une crainte qu’il s’en empare et s’aperçoit de mes cicatrices, l’appartement était silencieux et paisible, seuls nos mots venaient interrompre la tranquillité des lieux.
Je n’étais ni un monstre, ni un dieu, aussi humaine que je pouvais l’être, j’éprouvai des sentiments. Beaucoup de sentiments, parfois contradictoires ou en harmonie, nécessaires ou contingents, c’était ainsi que j’étais faite. Ce soir là, un trouble certain m’envahit accompagné d’un amusement inattendu. Comme à chaque fois, sa remarque ne manqua pas de me surprendre, ce qui instaura le dit-trouble, ce jeune homme avait l’art d’être paradoxal, et si par moments, il pouvait être aussi fermé qu’une huitre, sentimentalement, d’autre fois il était plus ouvert que n’importe quel autre. Il semblait que ce soir là, ma petite perle rare avait décidé de s’ouvrir et je songeai bientôt à passer une nuit des plus intéressantes. Qu’il était attendrissant d’entendre l’un de mes élèves me dire que son cœur s’agitait en ma présence. Pourtant, c’était bien difficile à croire de la part d’un élève prénommé Lust Whitaker. J’avais su le découvrir passionné, mais je doutai que cette passion soit tournée vers l’amour plutôt que vers la sexualité, comme beaucoup de junkie de son âge, en réalité. Plongeant mon regard à nouveau dans le sien, je tentai de le sonder et d’en apprendre un peu plus sur ses insomnies. Comme de coutume, je ne le harcèlerai point de questions, j’attendrai qu’il daigne me parler ou se taire, à son bon vouloir. Attendant patiemment qu’il parle et m’enivre de sa voix, je me perdis dans des pensées secrètes. Un élève pouvait-il vraiment tomber amoureux de son professeur ? Non, la question n’était pas la bonne. Un élève, de sexe masculin, pouvait-il tomber amoureux de son professeur femme ? Bon nombre de jeunes demoiselles s’étaient déjà amourachées de leur professeur, mais les garçons étaient plus terre à terre et plus réalistes de nature, aussi trouvais-je cela étrange. Amusée, je songeai au nombre d’élèves qui s’était mis en tête de me draguer depuis mon arrivée à Hungcalf, et plusieurs noms me revinrent en tête. Ceasar Bougrov avait bien tenté sa chance lorsque je le gardai en retenue là fois dernière… Je savais que pour tous ces jeunes gens gouvernés par leurs hormones, courtiser une personne plus âgée était un moyen pour eux de regonfler leur ego, de tester leur limite, aussi ne disais-je la plus part du temps rien et m’amusais même de leur petit jeu. Mais Lust… Lust était bien différent. Comment convenir qu’il n’était qu’un gamin parmi tant d’autres, alors qu’il était l’antithèse même des autres, un paradoxe, ni plus ni moins. Alors que je revenais peu à peu de mes pensées incertaines, et que j’étais sur le point de demander à Lust s’il avait trouvé une réponse à sa question, celui-ci prit la parole plus vivement que moi « Et accessoirement je suis venu vous apporter mes deux premières excellentes notes... Et vous rendre la clé de vos appartements. ». Un sourire vint illuminer mon visage quelque peu endormi. Il n’avait pas oublié, et en avait déjà récolté deux ? C’était du bon travail, et une vague de fierté m’envahit alors. Je ne comptai pas le lui dire, j’étais sans doute aussi immature que lui sur certains points, et en gonflant son égo d’une telle parole, le mien s’en serait trouvé dépité. J’hochai la tête cependant en signe de reconnaissance et levai les yeux vers la porte qui menait au salon. Il avait déposé les parchemins sur une table ? J’y jetterai un coup d’œil à son départ, mais je savais d’ores et déjà que j’avais eu raison de faire ce que j’avais fait. Alors que je m’étais à nouveau perdue dans mes pensées, je n’avais pas vraiment compris a fin de sa phrase, et lorsqu’elle me revint en tête je ne pu réprimander une perplexité certaine. Me rendre la clef ? S’il ne la voulait vraiment plus il n’avait qu’à la jeter ou la détruire à l’aide de sa baguette, je n’en avais pas besoin pour ma part. Cependant, n’arrivant pas à comprendre où il voulait en venir, et curieuse de savoir comment il réagirait si je lui disais que je la reprendrai avec plaisir, je ne pu m’empêcher de répondre :
« Bien, si tu n’en veux plus, je ne vais pas te forcer à la garder, Ceas… Hm, Lust. »
Etais-je en plein rêve ou bien venais-je d’appeler Lust, Ceasar ? Beau lapsus de ma part, et sans doute peu révélateur quand on connaissait les sentiments que j’avais à l’égard de Lust et ceux, bien plus minimes, que j’avais pour Ceasar. La fatigue sans doute. J’espérai vaguement qu’il ne relève pas l’erreur, moi-même n’y pensant déjà plus. Consciemment, j’avais omis de parler de ses deux excellentes notes, et attendais qu’il en parle de lui-même, s’il le souhaitait. J’avais hâte de lire ses papiers, et d’effleurer ses bonnes notes. Je n’avais jamais étais aussi fière d’un de mes élèves, et de nature peu démonstrative, je préférai le garder pour moi. Cependant, je ne pu m’empêcher de plonger un regard plein de douceur dans le sien. Quel drôle de professeur je faisais. J’enfermais un élève seul avec moi dans une cave, le laissais poser ses mains sur mes hanches, lui lançais un défit, lui donnais la clef de mon appartement, et enfin, ne le réprimandais pas lorsqu’il entrait dans ma chambre et me réveillait en m’embrassant. J’aurais pu perdre mon travail pour cela, je me sentais plus faible que je ne le pensais, et j’avais peur de revenir peu à peu à mes mauvaises manies. Paradoxalement, Lust, qui aurait pu être l’élément déclencheur de ma rechute, était plutôt celui qui me maintenait au dessus de l’eau… « Vous savez, vous n'êtes pas obligée d'étouffer sous vos couvertures. Je ne vais pas vous manger. ». Un instant, je maudis le sens de l’observation de mon élève. Il était vrai que j’avais chaud sous cette couverture, et si je n’avais pas peur qu’il me mange, je ne souhaitai pas qu’il voit ce qui me servait de bras. Mon ego étant aussi gros que celui de mon élève cependant, je pris une grande respiration et retirai les couvertures. Je me retrouvai assise, les jambes étendues, croisées le long du lit, découvertes par une chemise de nuit trop courte. Mes épaules et bras étaient tous aussi dénudés et je comptai jouer avec l’obscurité de la salle pour camoufler mes cicatrices. En effet, ni lui ni moi n’avions trouvé bon d’allumer ne serait-ce qu’une bougie et seuls les flammes lointaines qui commençaient à s’essouffler dans la cheminée servaient de source lumineuse. Je ne savais pas de quoi j’avais peur. Peur qu’il ne me voit comme un monstre, comme tous mes camarades à l’école qui savaient pour ma mère putain et mon père junkies, peur qu’il ne me pose des questions, peur qu’il ne s’énerve ? Je ne savais pas, mais cette peur était bien présente. Passant une main sur mon épaule je soupirais.
« Je n’ai pas peur de tes crocs, très cher, soufflais-je, amusée, une lueur de défit dans le regard. Revenons-en à ta venue. As-tu trouvé une réponse à ton insomnie ? »
J’étais peut être un étrange professeur mais pas au point d’accepter de mon élève qu’il vienne sans raison aucune dans ma chambre. J’acceptai qu’il vienne, mais il devait me parler, m’expliquer ce qui n’allait pas ou ce qui le tracassait. Remettant une mèche de cheveux derrière l’une de mes oreilles, j’attendais patiemment une réponse. Je sentais encore son souffle chaud sur mon visage, lent et rauque, sa main était posée non loin de la mienne et je n’avais qu’une crainte qu’il s’en empare et s’aperçoit de mes cicatrices, l’appartement était silencieux et paisible, seuls nos mots venaient interrompre la tranquillité des lieux.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Dim 10 Jan 2010 - 15:46
La conscience, quel horrible... don du ciel. Car en ce moment même je savais pertinemment ce que je faisais, je n'ignorais pas que les conséquences auraient pu être désastreuses, mais j'avais cette incroyable faculté -ou malédiction- de vivre sur le moment. Je la voulais pour une raison qui m'échappait encore et qui ne relevait en aucun cas du lubrique ; j'avais simplement le coeur au bord des lèvres, les rétines à l'affût de ses moindres gestes, j'avais ce myocarde en proie à de terribles soubresauts que je m'efforçais de vouloir lire, mais je ne comprenais rien... Car en l'instant où je perçus le prénom de Ceasar franchir la barrière de ses lèvres, je fronçais les sourcils et arborait un regard glacial et carnassier ; ce n'était guère de la jalousie, c'était la réponse de mon égo froissé et atrocement mutilé. Peu m'importait finalement si elle pensait à un autre que moi, je n'étais pas sous le charme au point de paraître pour un amoureux transi et en proie aux affres de la jalousie, mais son lapsus souleva en moi de nombreuses questions. En effet jusque là, cette femme avait hanté mes pensées parce que je l'avais vue comme une sorte d'aide salvatrice, même si je ne voulais guère être sauvé, qui avait su voir en moi une autre personne que je paraissais être. Elle avait la clé pour découvrir mon autre facette encore trop dissimulée, et je ne m'étais jamais posé la question de savoir si j'étais le seul. Car j'aimais être l'unique,l'inégalable et le singulier, dans un élan égotique monstrueux. Voilà que suite à son lapsus, une vérité se révélait : et si sa bonne âme travaillait à la chaîne, souhaitant aider tous les pauvres élèves en perdition qu'elle trouvait sur son passage ? Je devenais alors commun, un être divers et terne, tout ce qui en somme pouvait achever mon ego... En somme si c'était le cas, je perdrais aussitôt cette fascination poussée et malsaine pour mon professeur, pire encore j'en viendrais sans doute à reprendre la confiance que je lui avais donnée avec prudence : aussi méfiant et ombrageux que je l'étais lorsqu'il s'agissait de livrer quelque chose de moi, je le reprenais dans une vivacité déconcertante et parfois inexpliquée. C'était ainsi ; j'avais la personnalité désarmante et j'étais une personne si passionnée que le moindre manquement me faisait réagir au quart de tour. Je gardais donc en moi cette amertume pourtant visible à travers mes prunelles en feu ; je savais déjà initialement que le combat pour l'avoir, tenter de l'avoir, ou ne serait-ce que de parler de mon étrange attirance, allait être rude, mais j'ignorais que certains rivaux avaient déjà sur moi une avancée considérable. Je me refusais néanmoins d'être second, et envisageais au pire de me retirer de la course, par un excès d'arrogance mal dosée : prêt à quitter les lieux sans un mot, je régulais mon tempérament excessif et n'en fis rien. Cette attitude égocentrique tirant sur le puéril ne m'avancerait en rien et je ne préférais donc ne pas relever pour le moment, me contentant alors de le garder dans un coin de mon esprit et d'en venir à autre chose : son corps emmitouflé dans une couverture trop lourde, caché de mes rétines ambrées et carnassières.
Finalement la couverture ocre tomba ; je me demandais par ailleurs si elle n'avait pas répondu par défi. C'était par ailleurs une évidence, et j'en vins à la conclusion que nous étions identiques quant à ce point. Car à y regarder de plus près, je ne m'étais pas encore intéressé véritablement à mon enseignante : certes j'avais cerné sa façon de procéder, cette manie de taper dans la psychologie inversée pour se faire intrusion violente dans mon cerveau, et que je saluais bien bas. Je ne me prétendais pas à être psy, mais j'avais tant le sens du détail, l'esprit logique et cartésien, que malgré mon manque d'empathie considérable, je pouvais parfois cerner et comprendre les autres mieux qu'eux même ne parvenaient à faire leur introspection. Pour ce qui était de Cassandra, je ne m'étais pas encore vraiment penché sur son cas : ce soir j'apprenais qu'elle avait le défi dans le sang, sans doute d'ailleurs la fierté allant de paire, mais j'ignorais encore jusqu'à quel point. Etrangement donc, ce simple geste banal qu'elle eut suite à ma réplique provocante, me poussa à en savoir plus : c'était à présent à moi de la pousser dans ses retranchements et de voir qui se cachait derrière l'enseignante à la voix douce qui ne réprimandait pas même un élève venant lui déposer un baiser pour la réveiller. Son attitude paradoxale m'intriguait : elle me repoussait, ne répondait pas aux signaux plus ou moins subtils que je lui envoyais, mais me laissait faire dans une étrange sérénité. J'en vins même à me demander si la plaquer contre son propre lit viendrait à enfin réveiller chez elle des réactions, et bien que l'envie ne me manquait pas, je m'abstenais pour le moment d'expérimenter cette idée. Je dus par ailleurs chasser ce songe peu scrupuleux au plus vite de mon esprit attisé par les flammes du désir lorsqu'elle dévoila ses courbes vêtues d'une chemise de nuit trop courte ; finissant par la dévorer du regard dans une moue équivoque, dardant ses longues jambes divines jusqu'à son buste trop fin. Ce n'était guère la première fois que je me trouvais sur un lit face à une magnifique presque dénudée, c'en était une cependant de devoir me faire monstre d'apaisement pour me retenir de ne pas lui sauter dessus et me faire prédateur.
« Je n’ai pas peur de tes crocs, très cher. »
« Je n'en n'attendais pas moins de vous. » affirmais-je de ma voix suave et sincère, sachant au plus profond de moi que dans le cas contraire, je me serais sûrement penchée sur elle depuis des lustres.
« ... As-tu trouvé une réponse à ton insomnie ? »
« Malheureusement oui. »
Je sentais mon palpitant se contorsionner sous des flammes douloureuses et tambouriner contre ma poitrine à l'écoute de mes propres mots. J'ignorais ce qui brûlait ainsi en moi, en toute vérité c'était stupide, exaspérant et illogique ; seul le temps m'apporterait la réponse. Mais ce soir, j'étais persuadé que mon insomnie venait bel et bien d'elle : sinon pourquoi aurais-je été si froissé à l'entendre murmurer le nom d'un autre ? Oubliant l'objectif principal de ma venue ici, à savoir le dépôt simple de mes deux parchemins, je m'égarais en une sincérité terrifiante voire dangereuse : attrapant la main de mon professeur et la portant à mes lèvres, j'y déposais un baiser lascif et licencieux qui parlait à la place d'autres mots éventuels que j'aurais pu susurrer. C'était elle, la cause de mes insomnies, fallait-il que je lui fasse un dessin pour lui faire comprendre qu'elle m'attirait ? Mes prunelles alors ancrées dans les siennes comme je lui déposais un baise-main peu conventionnel, je finis par rabattre naturellement mes rétines ambrées sur sa peau opaline blasphémée par des traces multiples ressemblant à des brûlures. Arquant d'abord les sourcils de surprise, je gardais volontairement et sans scrupules sa main dans la mienne, lorsque mes doigts vinrent vagabonder sur les traces sombres.
« Les Mayas voyaient les tâches de naissance comme des signes divins et bénéfiques. Je vous passe le topo, mais je doute que ce soit le cas des vôtres... »
Bien évidemment, les étranges traces sombres étaient bien trop nombreuses pour s'apparenter à d'éventuelles tâches de naissance, mais je masquais simplement mes propos pour tenter de faire dans la délicatesse tout en voulant trouver réponse à ma curiosité soudaine.
Finalement la couverture ocre tomba ; je me demandais par ailleurs si elle n'avait pas répondu par défi. C'était par ailleurs une évidence, et j'en vins à la conclusion que nous étions identiques quant à ce point. Car à y regarder de plus près, je ne m'étais pas encore intéressé véritablement à mon enseignante : certes j'avais cerné sa façon de procéder, cette manie de taper dans la psychologie inversée pour se faire intrusion violente dans mon cerveau, et que je saluais bien bas. Je ne me prétendais pas à être psy, mais j'avais tant le sens du détail, l'esprit logique et cartésien, que malgré mon manque d'empathie considérable, je pouvais parfois cerner et comprendre les autres mieux qu'eux même ne parvenaient à faire leur introspection. Pour ce qui était de Cassandra, je ne m'étais pas encore vraiment penché sur son cas : ce soir j'apprenais qu'elle avait le défi dans le sang, sans doute d'ailleurs la fierté allant de paire, mais j'ignorais encore jusqu'à quel point. Etrangement donc, ce simple geste banal qu'elle eut suite à ma réplique provocante, me poussa à en savoir plus : c'était à présent à moi de la pousser dans ses retranchements et de voir qui se cachait derrière l'enseignante à la voix douce qui ne réprimandait pas même un élève venant lui déposer un baiser pour la réveiller. Son attitude paradoxale m'intriguait : elle me repoussait, ne répondait pas aux signaux plus ou moins subtils que je lui envoyais, mais me laissait faire dans une étrange sérénité. J'en vins même à me demander si la plaquer contre son propre lit viendrait à enfin réveiller chez elle des réactions, et bien que l'envie ne me manquait pas, je m'abstenais pour le moment d'expérimenter cette idée. Je dus par ailleurs chasser ce songe peu scrupuleux au plus vite de mon esprit attisé par les flammes du désir lorsqu'elle dévoila ses courbes vêtues d'une chemise de nuit trop courte ; finissant par la dévorer du regard dans une moue équivoque, dardant ses longues jambes divines jusqu'à son buste trop fin. Ce n'était guère la première fois que je me trouvais sur un lit face à une magnifique presque dénudée, c'en était une cependant de devoir me faire monstre d'apaisement pour me retenir de ne pas lui sauter dessus et me faire prédateur.
« Je n’ai pas peur de tes crocs, très cher. »
« Je n'en n'attendais pas moins de vous. » affirmais-je de ma voix suave et sincère, sachant au plus profond de moi que dans le cas contraire, je me serais sûrement penchée sur elle depuis des lustres.
« ... As-tu trouvé une réponse à ton insomnie ? »
« Malheureusement oui. »
Je sentais mon palpitant se contorsionner sous des flammes douloureuses et tambouriner contre ma poitrine à l'écoute de mes propres mots. J'ignorais ce qui brûlait ainsi en moi, en toute vérité c'était stupide, exaspérant et illogique ; seul le temps m'apporterait la réponse. Mais ce soir, j'étais persuadé que mon insomnie venait bel et bien d'elle : sinon pourquoi aurais-je été si froissé à l'entendre murmurer le nom d'un autre ? Oubliant l'objectif principal de ma venue ici, à savoir le dépôt simple de mes deux parchemins, je m'égarais en une sincérité terrifiante voire dangereuse : attrapant la main de mon professeur et la portant à mes lèvres, j'y déposais un baiser lascif et licencieux qui parlait à la place d'autres mots éventuels que j'aurais pu susurrer. C'était elle, la cause de mes insomnies, fallait-il que je lui fasse un dessin pour lui faire comprendre qu'elle m'attirait ? Mes prunelles alors ancrées dans les siennes comme je lui déposais un baise-main peu conventionnel, je finis par rabattre naturellement mes rétines ambrées sur sa peau opaline blasphémée par des traces multiples ressemblant à des brûlures. Arquant d'abord les sourcils de surprise, je gardais volontairement et sans scrupules sa main dans la mienne, lorsque mes doigts vinrent vagabonder sur les traces sombres.
« Les Mayas voyaient les tâches de naissance comme des signes divins et bénéfiques. Je vous passe le topo, mais je doute que ce soit le cas des vôtres... »
Bien évidemment, les étranges traces sombres étaient bien trop nombreuses pour s'apparenter à d'éventuelles tâches de naissance, mais je masquais simplement mes propos pour tenter de faire dans la délicatesse tout en voulant trouver réponse à ma curiosité soudaine.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Dim 10 Jan 2010 - 17:35
- « Je n'en n'attendais pas moins de vous », à cette phrase je souris. Alors que nous ne nous connaissions presque pas un mois au paravent, nous avions à présent l’art de calculer à l’avance ce que l’autre dirait, ou tout du moins, en ce qui me concernait. J’avais retiré ces maudites couvertures dans un excès de fierté, un orgueil malsain, prouvant que je n’étais pas le petit professeur modèle, la gentille mademoiselle Ledoux qui ne punit pas ses élèves, qui est douce et pourtant froide, sévère mais juste. Mes jambes furent parcourues d’un long frisson au contact de l’air frais, mais je me sentis retrouver rapidement une température normale. Alors que je tendais toujours l’oreille pour savoir si ma perle rare avait trouvé une réponse à sa question, je me perdis dans la fascination de l’élève, mes yeux parcourant chaque centimètres de peau qu’il m’était donné de voir. Ses yeux étaient animés par une lueur ardente, presque démente d’ailleurs, ce que je ne réussis à comprendre. Son nez avait une courbe droite, et pourtant fluide qui lui donnait un air enfantin alors que ses lèvres, plus roses que je ne l’avais imaginé, affirmaient sa maturité physique. « Malheureusement oui. », sa voix m’obligea à sortir de ma contemplation. J’arquai un sourcil dans m’en rendre compte et fut soudain assommée par plusieurs questions. J’étais la cause de son insomnie ? Comment était-ce possible ? J’avais longtemps cru qu’il me détestait pour lui avoir soutiré des informations, pour l’avoir repoussé aussi, et voilà qu’il me disait que j’étais la cause de cette terrible insomnie… Comment devais-je réagir à cela ? C’était la première fois qu’un élève me disait ce genre de chose, pire encore, la première fois qu’un élève arrivait à me troubler autant. Je le disais plus haut, bon nombre furent ceux qui tentèrent de m’ajouter à leur tableau de chasse, mais pour chacun je n’avais ressenti qu’un doux sentiment maternel, une maman regardant son enfant s’amuser, à travers un regard tendre et autoritaire. Qu’en était-il de Lust ? A cause de lui je ressentais des choses que je n’avais pas eu loisir de reconnaître depuis plusieurs années. Secouant la tête pour chasser ces idées, je murmurai doucement « Je suis navrée que ce soit une si malheureuse réponse à tes yeux. Si je peux faire quoi que se soit… ». Telle une gamine, j’avais ressenti une vexation certaine à l’entendre articuler le mot « malheureusement », incluant le fait que ce n’était pas une bonne chose pour lui. Je savais pourtant qu’en effet, la relation qui s’était instaurée entre nous n’était pas des plus banales, des plus conventionnelles, des plus saines. J’avais cette désagréable impression de parler à moi-même lorsque je m’adressais à Lust, et quand je croisai son regard, je voyais celui de la jeune femme que j’étais, quelques années plutôt. Mes pensées furent interrompues lorsqu’un contact que je ne soupçonnai pas et que je connaissais pourtant se produisit. Pour la seconde fois en deux semaines, Lust venait de m’attraper la main et y déposait un baiser des plus doux. Amusée, je m’approchai de lui, ne laissant que quelques traîtres centimètres séparer nos deux visages, pour lui rétorquer qu’un élève ne courtise pas un professeur, lorsque ce que je redoutai le plus se produisit. Tandis que ses doigts fins et chauds effleuraient la chair de mon bras, des mots vinrent traverser les lèvres du garçon…
« Les Mayas voyaient les tâches de naissance comme des signes divins et bénéfiques. Je vous passe le topo, mais je doute que ce soit le cas des vôtres... »
Comme souvent, Lust avait vu juste. Je le toisai un moment, ma main dans la sienne, avant de la retirer dans un geste plus sec que je ne l’aurais voulu. Agitée, je me levai du lit et gagner la fenêtre par la quel je pouvais admirer la tempête de neige qui s’abattait sur Hungcalf. Que devais-je lui dire ? Avais-je le droit de lui mentir à un être à qui j’exigeais une sincérité quasi absolue ? Passant une main fraîche sur ma peau autrefois si douloureuse, je m’enfonçai dans les ténèbres de souvenirs incertains.
FLASH BACK __
Allongée sur le matelas sans sommier qui me servait de lit, les yeux fixés sur le plafond, j’entendais les cris lointains de mes deux parents. Encore une fois, ils se disputaient pour des choses qui n’en valaient pas la peine et que j’avais grand mal à comprendre, du haut de mes 8 ans. Il était bien tard et j’avais du mal à m’endormir, mes deux frères ainés étaient partis de la maison la veille et nous avaient clairement fait comprendre qu’ils ne reviendraient pas. Ma mère avait pleuré toutes les larmes de son corps, puis était sortie toute la nuit, on la revit qu’au petit matin, quasiment nue et en piteux état : une fois encore, elle s’était fait battre par mon père. Ce dernier était encore ivre mort, drogué sans doute aucun, et n’avait pas trouvé mieux que de hurler dans toute la maison qu’il allait partir un de ces jours. Je n’attendais que cela, moi, que mon père parte, pourtant, il ne mettait jamais son plan à exécution, et les jours qui passaient étaient tous les mêmes. Tout à coup, la dispute cessa, et je compris que l’heure était venue. Des larmes coulèrent le long de mes joues creuses comme mon père commençait à monter les escaliers qui menaient à ma chambre.
« CASSANDRA ! OU ES-TU PETITE SALOPE ? »
Je ne répondis pas, sachant pertinemment qu’il ne tarderait pas à me trouver. Me roulant en boule dans un coin de mon lit, je cessais de respirer pour cacher ma présence. Soudain, la porte s’ouvrit à la volée et je su que tout recommencerai comme hier, comme avant-hier, comme la semaine dernière. Mon père se planta devant moi, me prit par le bras et me souleva. J’hurlai de douleur, sentant ma peau endolorie sous sa poigne de fer.
« Papa, tu me fais mal lâche moi, s’il te plait…
Tu ne m’as pas ramené ce que je t’avais demandé… Tu sais que je ne suis pas content quand tu ne fais pas ce que je te demande…
Mais papa, je te jure que j’ai essayé, mais ils n’ont pas voulu, oh, papa, je suis tellement désolée, s’il te plait, ne m’en veux pas… »
Quelques minutes plus tard, à cause d’un malheureux paquet de coke que je n’avais su trouvé pour mon père, je me retrouvai couverte de bleus, et une dizaine de brûlures de cigarette sur mes bras et mes jambes. Etait-ce cela, l’amour paternel ? J’en doutai, et je savais que demain, le même schéma se renouvellerait…
__FLASH BACK.
Je n’avais pas eu la chance d’être orpheline, pourtant, Merlin savait que j’en avais rêvé chaque nuit qu’il faisait. Je ne souhaitai que cela, être une gamine orpheline, vivant tranquillement dans un orphelinat. Toujours de dos à Lust, découvrant plus encore de cicatrices le long de mes jambes, de mes bras et même dans ma nuque, je répondis d’une voix tant étouffée que je ne su si mon élève m’entendit.
« J’aurais aimé être maya, alors. Je n’ai pas eu cette chance et ais seulement hérité d’un père junkie. J’ai fais un excellent cendrier pendant mon enfance. »
Une ironie amère que j’avais cru laisser partir au fil des années revint subitement. J’étais heureuse que mon père sont décédé, que ma mère soit restée en France, cette putain ne méritait pas vraiment d’être heureuse, mais sans mon père, elle menait une vie plus paisible. Petite dernière d’une fratrie de 5 enfants, lorsque les 4 premiers moururent d’overdose ou partirent à cause de parents si peu dignes, j’étais restée là, dernière gamine sur qui l’on pouvait se défouler. Ma mère me faisait faire la manche, et cela marchait souvent : une gamine couverte de bleus et de brûlure à beaucoup de succès, mon père voulait que je me prostitue, mais je n’avais pas encore assez de poitrine, alors il me faisait faire ses courses : drogue, alcool, tabac, tout y passait, et moi avec. Combien de fois me suis-je faite tripotée par ses copains, aussi déplorables que lui-même ? Je réalisai soudain que mon enfance était des plus pathétique, et que découvrir cela à Lust n’était peut être pas des plus brillantes idées. Je m’efforçai de ravaler les larmes qui m’étaient montées aux yeux et d’afficher un sourire avant de me retourner.
« Ce n’est pas grave. Tout le monde a eut des problèmes dans son enfance, n’est-ce pas ? »
Non Cassie, tout le monde ne se faisait pas brûler par son père.
Inconsciemment je cherchai à me rassurer, mais je n'y arrivais pas. Etait-ce pour cela que j'avais raconté tout cela à Lust ? Pour m'entendre dire que ce n'était pas grave ? Pour conclure, il ne manquait plus qu'il me dise lui même que ce n'était pas grave et je m'en serais trouvée rassurée, rassurée d'avoir eut un père peut être pas si mauvais que cela...
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Dim 10 Jan 2010 - 20:13
Je souris face à sa première remarque, de toute évidence je ne pouvais faire autrement. Ses mots m'avaient doucement amusé, et j'en avais déjà oublié la frustration quant à l'avoir entendue prononcer un autre prénom. J'en avais oublié mon côté égotique intense, la colère froide que j'avais alors brusquement éprouvé contre elle ainsi que le doute envers cette dernière, et peu à peu je me laissais aller à la contemplation de son visage séraphin. C'était un instant étrange, car ce n'était guère la première fois que je courtisais une demoiselle : ce n'était pas pour rien que certains me confondaient avec le fils d'Asmodée, de Lilith, du Diable lui même ou que sais-je, car j'avais la couleur des parfums vous chamboulant les sens, j'enivrais de ma voix suave autant que de mon regard de braise. Ce soir néanmoins je ne ressentais pas l'envie de la conquérir à tout prix, je ne la voulais pas parce qu'elle m'avait repoussé, parce qu'elle était sublime, ou tout simplement pour en faire un trophée de plus. Bien que quelques semaines auparavant, bien avant notre tête-à-tête, cela aurait été le cas et je ne m'en cachais pas. Je la voyais à présent d'une oeillade différente, je posais sur elle un regard neuf et reconnaissant : de toutes les jeunes femmes que j'avais rencontrées, elle avait été la seule à ne pas vouloir se fixer sur mon côté lubrique et séducteur. Bien loin de la figure mielleuse et trop tendre qu'elle aurait pu être et qui m'aurait exaspéré, cette enseignante à la beauté transcendante avait cette froideur et cette distance qui lui seyait si bien : je sentais en elle cette maturité féminine et séduisante que je ne retrouvais pas chez les demoiselles de mon âge. Je ne me prétendais pas à être plus mature que mes camarades, bien au contraire, mais sans doute trouvais-je en elle cette figure stable, ces aléas sereins, cette beauté affirmée à la fois glaciale et si douce qui me séduisaient au plus haut point. Plus encore, elle avait touché en moi un point sensible. Je n'étais plus le junkie attitré de ces dames, je n'avais rien à donner ni même à prouver, j'oubliais jusqu'à ces terribles bourdonnements cognant dans mon cerveau pour cause de ce soit disant don prodige. Certes je suintais toujours la luxure à plein nez, je n'étais pas devenu un saint et ne comptais pas en devenir, mais je sentais à ses côtés mon palpitant bel et bien vivant quand jusque là je m'étais évertué à l'assassiner. En somme je ne pouvais rien expliquer de ce qu'il m'arrivait, étais-je soumis aux affres sentimentaux, n'était-ce qu'une simple mais forte attirance, ou seulement était-ce une lubie passagère... J'en doutais fortement pour le dernier point néanmoins. Il était évident donc qu'elle pouvait faire quelque chose pour régler mes insomnies soudaines : me convaincre que je n'étais pas attiré par elle, taire mon myocarde et souffler un froid si mordant que je changerais subitement d'avis. J'appréciais néanmoins le contact de ma peau sur la sienne, et plongeais mes rétines brodées d'or et d'acier dans ses prunelles satinées jusqu'à ce qu'elle ne retire d'un geste brusque sa main de la mienne suite de ma remarque observatrice. Suivant sa silhouette se diriger vers la fenêtre donnant sur l'obscurité parsemée de flocons, je l'observais d'abord dubitatif avant de me lever à mon tour, taciturne.
Silencieux et droit, j'observais son dos aux courbes délicates, le tracé de son corps relevé par la soie de sa chemise de nuit trop courte, la pâleur de sa nuque offerte à mon regard dévorant et envieux. J'avais envie d'elle, c'était un fait que je ne me cachais plus, mais paradoxalement je ne désirais pas un instant purement charnel et me cachais bien de l'expliciter trop brusquement. Ce n'était guère le moment par ailleurs, mais il m'était impossible de taire ce palpitant s'affolant sous l'amère tristesse qu'elle arborait alors. La beauté, la fragilité, la transcendance : j'avais de tous temps été fasciné par ces idoles et mon enseignante les portait en étendard. Tel un prosélyte, je l'observais comme on observe l'allégorie du Printemps d'un Botticelli ; c'était déplacé et irréel à la fois. La pâleur de sa peau de cygne, conjuguée à ces trop nombreuses marques brunâtres, eut sur moi un effet inverse qu'on aurait pu attendre. Là où beaucoup auraient pu y voir quelque chose de rebutant, j'y apercevais sa fragilité sublimée. Serrant ma mâchoire, sentant mes pensées déplacées, je toisais alors son dos frémissant presque de douleur alors que, sans doute, elle replongeait dans ses souvenirs avant d'en émerger plus faible encore que quelques minutes auparavant.
« J’aurais aimé être maya, alors. Je n’ai pas eu cette chance et ais seulement hérité d’un père junkie. J’ai fais un excellent cendrier pendant mon enfance. »
Sa voix trop faible rompit le silence de plomb et parvint en écho jusqu'à moi, je tressaillis même sur son brusque aveu. "Père junkie" ; ce furent les mots qui me touchaient en plein coeur. Je comprenais soudain pourquoi elle avait voulu me venir en aide malgré ma réticence, pourquoi elle s'évertuait à me tendre la main quand j'étais réputé pour être indomptable et parfois même agressif. J'en vins même à me projeter dans le futur : deviendrais-je moi aussi un monstre, au même titre que son junkie de père ou du mien plus perfectionniste ? Je me mis soudainement à penser à cet enfant que j'avais fait à la douce Shaelyn et qui n'avait jamais vu le jour, comprenant alors que pour la première fois, je me projetais dans un avenir lointain. Ses paroles étaient terribles, moi qui pourtant n'avait aucun tabou, pour autant elles ne suffiraient pas à changer ma nature, c'était évident. Stoppant mon palpitant trop bruyant afin d'écouter sa voix cassée et cristalline, elle renchérit alors.
« Ce n’est pas grave. Tout le monde a eut des problèmes dans son enfance, n’est-ce pas ? »
« Bien sûr que ça l'est. »
Ma voix suave se fit trop directe, dans une franchise crue qui n'était pas attendue. Je savais pourtant que sa dénégation n'était qu'une carapace, un moyen de se déculpabiliser quand elle n'était pas coupable. C'était l'attitude même de la victime plus ou moins attachée à son geôlier et honteuse de ses tortures qu'elle prenait pour ses propres crimes... Je me refusais à la voir abattue à l'état de proie, bien que la situation était délicate, et m'avançais enfin vers mon enseignante. Sa fébrilité sublimée me poussait à arborer des gestes déplacés vis à vis du contexte, mais peu m'importait : je ne me voyais guère la laisser seule une fois le problème soulevé. Habituellement et de nature égocentrique, c'était la solution que j'aurais envisagée sans remords. Ce soir néanmoins je n'en avais ni la force, ni l'envie. Arrivé alors derrière son dos, j'encerclais doucement ses hanches de mes bras, la prenant doucement contre moi comme mon palpitant loupa un battement et affola sa mécanique rythmée. Je savais que je n'avais pas à le faire, que j'allais trop loin, et que ce n'était pas mon rôle, mais j'éprouvais le besoin irrémédiable de taire ses frémissements douloureux en lui confiant un peu de ma chaleur. C'est sibyllin je vous l'accorde : l'atroce égocentrisme dont je faisais preuve s'accordait à une tendresse frissonnante et inconvenante. Portant mes lèvres à son oreille, nouant mes mains sur son ventre, je lui murmurais alors :
« Mais ce n'est en aucun cas votre faute... » fis-je alors avant d'entrelacer mes bras aux siens, mes doigts parcourant sa peau marquée d'un toucher fébrile. « Vous pouvez m'en parler. Vous pouvez aussi me repousser, je ne demande rien en échange... Et je ne vous tournerais pas le dos pour autant. »
Non je ne demandais rien, pour une fois. Ni une oeillade ni un frémissement, je me contentais de me comporter selon mes étranges envies. Déposant alors un baiser au creux de son cou dans un dernier élan d'audace déplacée, je tentais d'éteindre ses tremblements douloureux. J'imaginais déjà le calvaire qu'elle avait eu étant enfant, autant que je le pouvais néanmoins car je n'avais jamais été une personne empathique. Qu'elle peste contre moi, qu'elle s'offusque, qu'elle pleure ou qu'elle me repousse violemment : qu'elle fasse, tant qu'elle avait enfin une réaction plus excessive qu'à l'accoutumée.
Silencieux et droit, j'observais son dos aux courbes délicates, le tracé de son corps relevé par la soie de sa chemise de nuit trop courte, la pâleur de sa nuque offerte à mon regard dévorant et envieux. J'avais envie d'elle, c'était un fait que je ne me cachais plus, mais paradoxalement je ne désirais pas un instant purement charnel et me cachais bien de l'expliciter trop brusquement. Ce n'était guère le moment par ailleurs, mais il m'était impossible de taire ce palpitant s'affolant sous l'amère tristesse qu'elle arborait alors. La beauté, la fragilité, la transcendance : j'avais de tous temps été fasciné par ces idoles et mon enseignante les portait en étendard. Tel un prosélyte, je l'observais comme on observe l'allégorie du Printemps d'un Botticelli ; c'était déplacé et irréel à la fois. La pâleur de sa peau de cygne, conjuguée à ces trop nombreuses marques brunâtres, eut sur moi un effet inverse qu'on aurait pu attendre. Là où beaucoup auraient pu y voir quelque chose de rebutant, j'y apercevais sa fragilité sublimée. Serrant ma mâchoire, sentant mes pensées déplacées, je toisais alors son dos frémissant presque de douleur alors que, sans doute, elle replongeait dans ses souvenirs avant d'en émerger plus faible encore que quelques minutes auparavant.
« J’aurais aimé être maya, alors. Je n’ai pas eu cette chance et ais seulement hérité d’un père junkie. J’ai fais un excellent cendrier pendant mon enfance. »
Sa voix trop faible rompit le silence de plomb et parvint en écho jusqu'à moi, je tressaillis même sur son brusque aveu. "Père junkie" ; ce furent les mots qui me touchaient en plein coeur. Je comprenais soudain pourquoi elle avait voulu me venir en aide malgré ma réticence, pourquoi elle s'évertuait à me tendre la main quand j'étais réputé pour être indomptable et parfois même agressif. J'en vins même à me projeter dans le futur : deviendrais-je moi aussi un monstre, au même titre que son junkie de père ou du mien plus perfectionniste ? Je me mis soudainement à penser à cet enfant que j'avais fait à la douce Shaelyn et qui n'avait jamais vu le jour, comprenant alors que pour la première fois, je me projetais dans un avenir lointain. Ses paroles étaient terribles, moi qui pourtant n'avait aucun tabou, pour autant elles ne suffiraient pas à changer ma nature, c'était évident. Stoppant mon palpitant trop bruyant afin d'écouter sa voix cassée et cristalline, elle renchérit alors.
« Ce n’est pas grave. Tout le monde a eut des problèmes dans son enfance, n’est-ce pas ? »
« Bien sûr que ça l'est. »
Ma voix suave se fit trop directe, dans une franchise crue qui n'était pas attendue. Je savais pourtant que sa dénégation n'était qu'une carapace, un moyen de se déculpabiliser quand elle n'était pas coupable. C'était l'attitude même de la victime plus ou moins attachée à son geôlier et honteuse de ses tortures qu'elle prenait pour ses propres crimes... Je me refusais à la voir abattue à l'état de proie, bien que la situation était délicate, et m'avançais enfin vers mon enseignante. Sa fébrilité sublimée me poussait à arborer des gestes déplacés vis à vis du contexte, mais peu m'importait : je ne me voyais guère la laisser seule une fois le problème soulevé. Habituellement et de nature égocentrique, c'était la solution que j'aurais envisagée sans remords. Ce soir néanmoins je n'en avais ni la force, ni l'envie. Arrivé alors derrière son dos, j'encerclais doucement ses hanches de mes bras, la prenant doucement contre moi comme mon palpitant loupa un battement et affola sa mécanique rythmée. Je savais que je n'avais pas à le faire, que j'allais trop loin, et que ce n'était pas mon rôle, mais j'éprouvais le besoin irrémédiable de taire ses frémissements douloureux en lui confiant un peu de ma chaleur. C'est sibyllin je vous l'accorde : l'atroce égocentrisme dont je faisais preuve s'accordait à une tendresse frissonnante et inconvenante. Portant mes lèvres à son oreille, nouant mes mains sur son ventre, je lui murmurais alors :
« Mais ce n'est en aucun cas votre faute... » fis-je alors avant d'entrelacer mes bras aux siens, mes doigts parcourant sa peau marquée d'un toucher fébrile. « Vous pouvez m'en parler. Vous pouvez aussi me repousser, je ne demande rien en échange... Et je ne vous tournerais pas le dos pour autant. »
Non je ne demandais rien, pour une fois. Ni une oeillade ni un frémissement, je me contentais de me comporter selon mes étranges envies. Déposant alors un baiser au creux de son cou dans un dernier élan d'audace déplacée, je tentais d'éteindre ses tremblements douloureux. J'imaginais déjà le calvaire qu'elle avait eu étant enfant, autant que je le pouvais néanmoins car je n'avais jamais été une personne empathique. Qu'elle peste contre moi, qu'elle s'offusque, qu'elle pleure ou qu'elle me repousse violemment : qu'elle fasse, tant qu'elle avait enfin une réaction plus excessive qu'à l'accoutumée.
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Re: I’ll seek you out (PV)
Dim 10 Jan 2010 - 23:45
« Bien sûr que ça l'est. » Il n’avait pas le droit de me dire que c’était grave, je lui demandais de me dire que ça ne l’était pas, je souhaitais juste qu’il me dise que je n’avais pas eu une enfance aussi difficile que cela, qu’il me conforte dans mon idée, pas qu’il me rappelle à quel point c’était pénible, douloureux, assassin. Il n’avait pas le droit, les rôles étaient en train de s’inverser. Ils ne devaient pas s’inverser. J’étais son professeur, c’était à moi d’être attentive, de l’écouter, de le rassurer, de le réprimander, et au lieu de ça qu’étais-je en train de faire ? De me laisser aller alors qu’il n’en avait sans doute cure. Je ne voulais pas que cela se passe ainsi, pourtant je n’arrivai pas à changer la conversation de sens. Depuis combien de temps avais-je gardé cela pour moi ? En avais-je seulement déjà parlé de vive voix ? De nature renfermée, je n’avais jamais daigné confier le moindre secret à quiconque, la seule personne avait été un ancien petit ami que j’aimais éperdument à l’époque et qui s’était lamentablement moqué de moi et de mes blessures. Depuis l’heure, j’avais sombré dans une débauche certaine, en étais sortie non sans dégâts et étais à présent là, dans cette chambre avec cet élève qui n’en était plus vraiment un à présent. Qu’était Lust pour moi ? Je l’avais connu en tant qu’élève, en tant que junkie, étais-je en train de le connaître en tant que confident ? Alors qu’un silence s’était abattu entre nous, j’entendis son corps se déplacer en ma direction, et avant même que je n’eus le temps de me retourner, je sentis ses bras enlacer ma taille, ses mains chaudes venant se poser délicatement sur mon ventre. Son torse vint se coller à mon dos, son souffle vint frôler mon cou avec tant de douceur que je ne pu réprimander un frisson… Je savais que ce qu’il se passait entre nous était mal, mais j’étais loin d’être manichéenne, et je ne voyais pas le mal et le bien aussi distinctement que je ne l’aurais voulu. Chose que n’avait pas changé depuis mon adolescence de junkie, j’avais gardé la philosophie épicurienne dans le sang. Mon bonheur se définissait par le mot plaisir, et mon malheureux par la douleur. En choix évident, je favorisai le plaisir.
Nous étions seuls, lui, moi, dans cette chambre à la fois petite et géante, froide et brûlante. J’étais la glace, il était le feu, la passion. Nous formions un couple paradoxal… que dis-je, nous n’étions pas un couple. J’étais son professeur, il était mon élève, ni plus ni moins. Inconsciemment sans doute, je laissai ma tête basculer en arrière pour venir doucement s’appuyer sur le menton de Lust. Ce que nous partagions était interdit, en tant que professeur, mature et réfléchit, j’aurais du lui hurler dessus qu’il ne devait pas faire ça, qu’il n’avait pas le droit de ne serait-ce que penser à mes courbes, pourtant, je le laissais faire, je ne répondais plus de mon statu de professeur, mais celui de femme. Alors que ses mains s’installaient confortablement sur mon ventre, ses lèvres vinrent effleurer mon oreille pour me lancer les mots maudits.
« Mais ce n'est en aucun cas votre faute... Vous pouvez m'en parler. Vous pouvez aussi me repousser, je ne demande rien en échange... Et je ne vous tournerais pas le dos pour autant. »
Je me sentais tellement impuissante, si incertaine, si faible. Je me murais dans un silence morbide cependant, songeant avec horreur à ce qu’il se passait. Connaissez vous ce tiraillement au fond de vos entrailles, ce frémissement dans votre bas ventre, se frisson parcourant votre échine, ce cœur qui se bat pour se faire entendre ? Je ne connaissais pas cela, pour ma part, et je ne compris pas ce qu’il m’arrivait. Et comme à chaque fois, oui, comme à chaque fois que je perdais le contrôle de la situation, je commençai l’autodestruction, cette sorte de mutilation sanglante que j’avais l’art de mener lorsque je ne me sentais plus maîtresse de moi-même et du monde qui m’entourait.
« Tu ne comprends pas Lust. Ce n’est pas grave, pas le moins du monde. Tout était de ma faute ! Tout, absolument tout. Mon père était un putain de moldu, et imagine son malheur quand il apprit que sa putain, ma mère, était une sorcière ! Ses enfants n’étaient que des hybrides, horreurs infâmes, sans nom… Je n’étais pas une bonne gamine. Je passais mon temps à pleurer, à me lamenter sur mon sort alors que d’autres souffraient bien plus que moi. Pire encore, quand mon père est mort, Lust, j’ai ris, je me suis sentie soulagée, quelle enfant suis-je pour rire ainsi du décès de sa figure paternelle… Je…, je repris mon souffle douloureusement, je n’ai jamais réussis quoi que se soit dans ma vie… »
Je m’étais retournée vivement pour me retrouver face à Lust, plus grand que moi, plus fort, plus beau… Lui-même n’avait pas eut une enfance facile et il était de mon devoir de le réconforter et non de m’apitoyer sur mon sort comme une gamine de 6 ans. Envahie par la rage cependant, je ne réussis pas à me calmer. Observant mes bras balafrés j’eu un sourire mauvais.
« J’ai toujours été un monstre : aux yeux de mon père, aux yeux de mes camarades. Adolescente, j’étais le genre de marie-couche-toi-là que tu connais si bien, ces catins qui se font sauter pour éprouver un peu de plaisir, pour atteindre le nirvana. Je ne l’ai jamais atteint qu’avec de la coke plein les veines ou une bouteille de wiski dans le nez. Et alors que je souhaite devenir une femme digne de ce nom, respectable, je deviens professeur de sortilèges et fait la connaissance du garçon le plus brillant, le plus charmant et le plus touchant que je n’ai jamais rencontré. Toi Lust. Je te déteste pour ça, tu ne peux pas savoir comme ça fait mal de te voir t’autodétruire avec cette putain de drogue alors que tu es quelqu’un de merveilleux. Tu n’as pas eu de chance, d’être tombée sur un professeur comme moi, faible, curieuse, fière… »
Dans un excès de rage, je ne pu me retenir de me jeter sur lui et de nous embarque tous les deux dans des roulades sur le parquet. Devenais-je folle ? Sans doute. Je n’étais pas à sa près, l’imperfection me connaissait à présent, et emprunte de tous les vices, je savais que je n’avais plus rien à perdre. J’avais perdu mes frères et sœurs, mes parents, mes amis, je venais sans doute de perdre Lust en lui criant ainsi dessus, moi qui était naturellement si douce et sereine. A califourchon sur lui, je posais mes mains sur son torse et me penchais pour plonger mon regard dans le sien. D’un geste doux, je vins effleurer sa joue du bout des doigts, un bref sourire s’affichant soudain sur mon visage.
« Tu n’es pas tombé sur le bon professeur, tendre Lust. Une folle alliée au passé si laborieux, aux vices si présents. Il n’y a pourtant qu’avec toi que je suis comme cela. Qu’avec toi que je me sens vivre. Beaucoup d’élèves en tenté de me connaître un peu plus, de me courtiser, mais il n’y a que toi qui a réussis à me percer à jour, et pour cela je te déteste… »
Quelle drôle de façon que de déteste un être, après avoir reprit mon souffle, je me laissais glisser sur le côté et m’allongea aux côtés de mon élève. Un sourire serein était venu recouvrir mes lèvres et je laissais échapper un petit rire cristallin.
« Je n’ai pas tant changé, depuis mon adolescence, tout compte fait… »
Nous étions seuls, lui, moi, dans cette chambre à la fois petite et géante, froide et brûlante. J’étais la glace, il était le feu, la passion. Nous formions un couple paradoxal… que dis-je, nous n’étions pas un couple. J’étais son professeur, il était mon élève, ni plus ni moins. Inconsciemment sans doute, je laissai ma tête basculer en arrière pour venir doucement s’appuyer sur le menton de Lust. Ce que nous partagions était interdit, en tant que professeur, mature et réfléchit, j’aurais du lui hurler dessus qu’il ne devait pas faire ça, qu’il n’avait pas le droit de ne serait-ce que penser à mes courbes, pourtant, je le laissais faire, je ne répondais plus de mon statu de professeur, mais celui de femme. Alors que ses mains s’installaient confortablement sur mon ventre, ses lèvres vinrent effleurer mon oreille pour me lancer les mots maudits.
« Mais ce n'est en aucun cas votre faute... Vous pouvez m'en parler. Vous pouvez aussi me repousser, je ne demande rien en échange... Et je ne vous tournerais pas le dos pour autant. »
Je me sentais tellement impuissante, si incertaine, si faible. Je me murais dans un silence morbide cependant, songeant avec horreur à ce qu’il se passait. Connaissez vous ce tiraillement au fond de vos entrailles, ce frémissement dans votre bas ventre, se frisson parcourant votre échine, ce cœur qui se bat pour se faire entendre ? Je ne connaissais pas cela, pour ma part, et je ne compris pas ce qu’il m’arrivait. Et comme à chaque fois, oui, comme à chaque fois que je perdais le contrôle de la situation, je commençai l’autodestruction, cette sorte de mutilation sanglante que j’avais l’art de mener lorsque je ne me sentais plus maîtresse de moi-même et du monde qui m’entourait.
« Tu ne comprends pas Lust. Ce n’est pas grave, pas le moins du monde. Tout était de ma faute ! Tout, absolument tout. Mon père était un putain de moldu, et imagine son malheur quand il apprit que sa putain, ma mère, était une sorcière ! Ses enfants n’étaient que des hybrides, horreurs infâmes, sans nom… Je n’étais pas une bonne gamine. Je passais mon temps à pleurer, à me lamenter sur mon sort alors que d’autres souffraient bien plus que moi. Pire encore, quand mon père est mort, Lust, j’ai ris, je me suis sentie soulagée, quelle enfant suis-je pour rire ainsi du décès de sa figure paternelle… Je…, je repris mon souffle douloureusement, je n’ai jamais réussis quoi que se soit dans ma vie… »
Je m’étais retournée vivement pour me retrouver face à Lust, plus grand que moi, plus fort, plus beau… Lui-même n’avait pas eut une enfance facile et il était de mon devoir de le réconforter et non de m’apitoyer sur mon sort comme une gamine de 6 ans. Envahie par la rage cependant, je ne réussis pas à me calmer. Observant mes bras balafrés j’eu un sourire mauvais.
« J’ai toujours été un monstre : aux yeux de mon père, aux yeux de mes camarades. Adolescente, j’étais le genre de marie-couche-toi-là que tu connais si bien, ces catins qui se font sauter pour éprouver un peu de plaisir, pour atteindre le nirvana. Je ne l’ai jamais atteint qu’avec de la coke plein les veines ou une bouteille de wiski dans le nez. Et alors que je souhaite devenir une femme digne de ce nom, respectable, je deviens professeur de sortilèges et fait la connaissance du garçon le plus brillant, le plus charmant et le plus touchant que je n’ai jamais rencontré. Toi Lust. Je te déteste pour ça, tu ne peux pas savoir comme ça fait mal de te voir t’autodétruire avec cette putain de drogue alors que tu es quelqu’un de merveilleux. Tu n’as pas eu de chance, d’être tombée sur un professeur comme moi, faible, curieuse, fière… »
Dans un excès de rage, je ne pu me retenir de me jeter sur lui et de nous embarque tous les deux dans des roulades sur le parquet. Devenais-je folle ? Sans doute. Je n’étais pas à sa près, l’imperfection me connaissait à présent, et emprunte de tous les vices, je savais que je n’avais plus rien à perdre. J’avais perdu mes frères et sœurs, mes parents, mes amis, je venais sans doute de perdre Lust en lui criant ainsi dessus, moi qui était naturellement si douce et sereine. A califourchon sur lui, je posais mes mains sur son torse et me penchais pour plonger mon regard dans le sien. D’un geste doux, je vins effleurer sa joue du bout des doigts, un bref sourire s’affichant soudain sur mon visage.
« Tu n’es pas tombé sur le bon professeur, tendre Lust. Une folle alliée au passé si laborieux, aux vices si présents. Il n’y a pourtant qu’avec toi que je suis comme cela. Qu’avec toi que je me sens vivre. Beaucoup d’élèves en tenté de me connaître un peu plus, de me courtiser, mais il n’y a que toi qui a réussis à me percer à jour, et pour cela je te déteste… »
Quelle drôle de façon que de déteste un être, après avoir reprit mon souffle, je me laissais glisser sur le côté et m’allongea aux côtés de mon élève. Un sourire serein était venu recouvrir mes lèvres et je laissais échapper un petit rire cristallin.
« Je n’ai pas tant changé, depuis mon adolescence, tout compte fait… »
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Lun 11 Jan 2010 - 12:04
J'entrelaçais sa taille de mes mains encore sages, posant mes lèvres comme une caresse sur le cou blanc qu'elle m'offrit alors dans un dernier frémissement. Je n'étais guère effrayé des conséquences, de mes gestes, de sa réaction, je l'étais simplement pour mon coeur qui battait à tout rompre, affolant ses artères et le flux sanguin, prompt sans doute à faire un arrêt cardiaque dérisoire. Des fourmillements s'amoncelaient dans mon estomac comme je la calais encore plus contre moi, humant son parfum vanillé qui avait tant blâmé mes nuits blanches à m'en creuser des cernes sous mes yeux ambrés. Elle était devenue ma drogue, au même titre que la cocaïne elle me rendait euphorique ou agressif selon ses réponses, elle ne me laissait plus dormir et m'envoyait dans un état incompréhensif et pourtant serein. Je n'avais jamais appris le panel sentimental ; en dehors de Sateene avec qui j'entretenais une relation ambiguë cependant mais aux côtés de laquelle je ne m'étais jamais senti aussi apaisé qu'en l'instant, je peinais à comprendre le langage de mon myocarde. Pour quiconque pénétrant à l'instant même dans la pièce, nous voyant alors dans une posture équivoque, il était évident qu'il lui traverserait l'idée que je n'avais que la simple envie de coucher mon professeur sur le lit. Glorification ultime, trophée suprême, défi irréalisable ; j'aurais pu le vouloir si elle ne m'avait tant retenu de la sorte. J'étais dépendant des simples mots sortant de ses lèvres, j'apprenais la douceur qu'une personne pouvait entrevoir pour moi, fait que je n'avais encore jamais connu... Peut-être m'accrochais-je à mon enseignante parce qu'elle était la seule à me voir autrement et à toucher une partie sensible de ma personnalité, peut-être était-ce sa différence et cette relation presque guerrière qui la muait à mes yeux en un être que je ne pouvais pas laisser s'échapper... Peut-être, en somme, était-ce purement égocentrique, et donc pour de mauvaises raisons. Je n'avais pas la réponse en main en cet instant, mais j'appréciais seulement le sublime de cette étreinte au doux anagramme d'éternité comme je déposais des baisers sur la courbe de son cou opalin. Je n'avais guère le droit de demeurer aussi audacieux avec mon professeur, fier frondeur n'hésitant pas à conquérir ses courbes, son ventre et son nombril par la seule force de mes bras désireux, mais les interdits avaient toujours été pour moi un prétexte justement à tout bafouer. Je me fichais de cette barrière élève et professeur, insouciant face aux conséquences désastreuses qui, peut-être, auraient pu envoyer Cassandra à un renvoi. Elle ne se débattait pas ; extérieurement du moins elle n'affichait aucune réticence directe bien que je la soupçonnais d'être livrée à un combat intérieur au vu de son statut d'enseignante et du soit disant code déontologique et moral qu'elle souhaitait suivre. Peu m'importait finalement qu'il ne se passe rien entre nous, tant qu'elle me laissait la courtiser et m'autorisait cruellement à espérer : j'avais l'ambition fervente, la rage de vaincre affirmée et le désir passionnel. En somme j'étais une personne excessive à qui l'adage "la folie dans la passion" seyait si bien. Caressant sa peau de mes souffles brûlants, je sentais l'envie monter dangereusement, mon palpitant s'affoler d'un rythme endiablé, rompant la mécanique morte et rouillée que je lui avais soumis jusque là. Mon coeur en ses bras ravivait sa flamme peut-être trop brusque, accélérant ma respiration à chaque effluve de son parfum vanillé, comme bientôt mes mains se mirent à descendre d'une lenteur lascive mais dangereuse. Ma course néanmoins, se stoppa sous sa voix fébrile et presque rageuse qui rompit ce nouveau silence.
Je redressais alors la tête, quittant la niche précieuse de son cou de satin et remontant docilement mes mains sur son ventre inquisiteur afin de l'écouter sentencieusement. Je m'imprégnais de chacun de ses mots, de chacune de ses syllabes, et j'éteignais mon envie et mon désir pour une oreille confidente que je lui offrais en retour. Mon mutisme trahissait la perte d'un vocabulaire réconfortant : je ne savais que dire ni que faire, en somme je n'avais jamais été doué pour réconforter les gens. Je savais percuter violemment de mes mots blessants tel un maître d'ouvrage, autant que j'ignorais manipuler le lexique tendre du coeur ; auprès de mes amis les plus proches, je me contentais d'une accolade. Pour les autres, ils avaient bien vite appris à éviter l'enfant du diable que j'étais, de peur que je n'use sadiquement leurs faiblesses contre eux. Fait qui m'était propre et qui m'amusait cruellement... J'avais cette envie soudaine d'exploser et de lui affirmer qu'elle n'était pas un monstre, néanmoins je n'étais pas assez naïf pour croire que mes paroles auraient eu alors un impact : lorsque l'on est persuadé d'une chose, seul un déclic personnel convient de s'en éloigner. Plus encore, comment pouvait-elle prendre de telles paroles se voulant sincères de la part d'un sang pur ? Non je n'avais pas été considéré comme un monstre de par mes propres parents, mais par les gens m'entourant alors. Ce génie qui m'était propre attirait les regards, les convoitises et faisait peser sur moi d'horribles pressions. A cinq ans j'appris que mon psychanalyste me connaissait mieux que mon propre père, à six ans je compris que ce dernier voulait faire de moi l'être parfait et omnipotent dans un emportement de folie, à sept ans je me dissimulais de ces mêmes regards en me rendant infect et en déployant une personnalité presque sadique... ce qui en vint qu'à neuf ans, je reniais totalement ma mère folle que je voyais à mon tour comme un monstre. La nature est mal faite, mais le cerveau humain est exemplaire de cruauté maladive. Plus elle continuait de se livrer sous mon silence presque amoureux, et plus j'encerclais sa taille fine de mes bras, la retenant contre moi car sentant l'envolée arriver. Je l'avais découverte fière et apte aux défis, j'apprenais à présent qu'elle demeurait sans doute aussi enflammée que moi. Dans ses mots, ses gestes, le ton de sa voix habituellement si douce, je percevais ces mêmes sentiments contradictoires qui m'habitaient constamment, ce combat du coeur et de la hargne, cette bulle grossissant et ne demeurant qu'à être percée dans un élan agressif et violent qui soulageait notre âme. Comme moi sans doute, elle se purifiait dans les flammes : c'était un moment d'intense douleur incompris des autres, mais cela nous était plus que nécessaire. C'est alors qu'elle se retourna vivement, forçant le barrage de mes bras avant de se planter face à moi telle une louve montrant les crocs. A cette image je me confirmais intérieurement que nous étions semblables, du moins au niveau des sentiments excessifs, moi qui pourtant la pensais posée et calme. Son sourire mauvais n'eut comme effet que de durcir mon regard de plomb, plus carnassier et froid, comme un réflexe d'auto-défense trop agressif , le combat des loups et des titans pouvait commencer.
Le mot monstre fut le premier qui me toucha alors sans que je ne relève rien, désespérément glacé et glaçant, outrageusement ténébreux et taciturne. S'en suivit les "catins" et autres "whisky" ou "coke", qui demeuraient en somme l'ensemble de mon petit monde dérisoire de junkie. Je compris alors qu'effectivement, mon présent avait été son passé, et qu'en somme mon propre professeur était elle-même une ancienne junkie, fille facile et désabusée. Je compris alors l'immense effort qu'elle avait du endurer pour parvenir à être une femme respectable comme elle le disait elle même, pour autant cette nature qu'elle voulait se donner paraissait trop fragile et cassable. La preuve en était de sa réaction excessive : il suffit d'une étincelle parfois, pour provoquer un incendie. Vint ensuite quelques éloges paradoxalement agressives qui me prirent réellement au dépourvu ; en dehors des adjectifs seyant à un séducteur et véritable don juan, je n'avais jamais eu pour moi de tels mots soufflés dans une violente sincérité. Brillant sans doute ; j'étais né ainsi et aurait passablement voulu éviter ce soit disant don d'enfant prodigue. Charmant était mon principal adage, mon arme la plus affutée, celle que j'entretenais avec brio... Ce n'était donc guère pour moi un véritable compliment mais le panel de mes ressources offensives et rusées. Touchant néanmoins fut l'adjectif qui me troubla le plus, déjà perdu dans le monologue enflammé de mon professeur qui vint à m'affirmer qu'elle me détestait. A cette réplique, je rehaussais fièrement la tête et m'efforçais de ne pas esquisser un sourire en coin qui apparut toutefois sur mes lèvres. Contrairement à beaucoup, je ne le prenais pas mal car je savais ce que ce mot signifiait pour des gens comme elle et moi. La haine était l'apogée ultime de nos sentiments, incapables de la différencier d'une forme d'amour ou de fascination même, elle était le sentiment le plus redouté d'entre nous. Parce qu'elle induisait la violence, l'extrême, l'envie, la destruction que nous aimions tant, elle était devenue un brasier consumé par nos soins et tellement vital. Cette acrimonie hargneuse n'était en réalité que l'expression douloureuse de notre palpitant qui ne comprenait plus, et j'appréhendais de ce fait les mots de Cassandra ainsi. Entrouvrant les lèvres pour lui livrer ma réflexion, je fus soudain coupé dans mon élan lorsque je me sentis brusquement basculer en arrière, pris de court et surpris par la réaction de mon interlocutrice. Un gémissement bref de douleur s'échappa de mes lèvres comme je sentis ma tête frapper le parquet brunâtre, avant d'ouvrir les yeux sur la silhouette de la jeune femme alors penchée audacieusement sur moi. Sa réaction plus qu'extravagante m'étonnait autant que je la trouvais presque banale : je reconnaissais en elle les adages d'une véritable junkie mutilée jusqu'aux tréfonds de son âme, fait que j'étais également.
« Tu n’es pas tombé sur le bon professeur, tendre Lust. Une folle alliée au passé si laborieux, aux vices si présents. Il n’y a pourtant qu’avec toi que je suis comme cela. Qu’avec toi que je me sens vivre. Beaucoup d’élèves en tenté de me connaître un peu plus, de me courtiser, mais il n’y a que toi qui a réussis à me percer à jour, et pour cela je te déteste… »
« Je sais... »
J'eus alors un sourire presque vil ; de la provocation à l'état pur en échange de la sienne propre, et loin d'abandonner le combat malgré cette réaction surprenante, je posais mes mains sur ses hanches sans jamais daigner détourner mon regard du sien. Encore une fois, cet apanage de la haine était présente sur ses lèvres, et je me glorifiais presque de l'avoir touchée en plein coeur, là où d'autres s'en seraient plus que vexés. Sa main alors vint effleurer ma joue, éveillant des instincts plus prédateur et mordants en moi, avant qu'elle ne finisse par s'étendre à mes côtés dans un rire froid mais cristallin, livrant ses dernières paroles désabusées.
« Je n’ai pas tant changé, depuis mon adolescence, tout compte fait… »
Toujours silencieux, ses mots résonnant toujours dans mon esprit, je me redressais dans un bruissement d'étoffes et me penchais sur elle, mon regard plongé dans le sien dans une lueur cupide et désireuse. Il était étrange de voir à quel point nos réactions étaient les mêmes ; haineux envers les sentiments, se sentant vivre étrangement l'un en contact de l'autre... Etait-ce cela l'âme soeur ? Si c'était le cas, je maudissais cette conception grotesque qui en fait nous enverrait tous à l'auto-destruction, voire au cannibalisme amoureux. Ma main de nouveau, se posa sur son ventre ferme comme enfin ma voix suave résonna.
« Le feu prend et se consume dans les organes, remonte comme un éclat funèbre vers le palpitant... » fis-je alors en suivant le parcours de mon discours, mes doigts remontant jusqu'à l'échancrure de sa poitrine. « ... il embrase le myocarde qui ne comprends plus, qui n'en peut plus, qui lutte et se débat... Il finit par imploser. La violence ressort, agressive et tranchante. Et c'est cela que nous appelons haine. » Je marquais une pause comme j'ancrais d'avantage mes rétines dans les siennes, ma voix grave et basse se faisant trop lascive. « Vous me détestez parce que vous avez peur et que vous ne comprenez pas. Détestez-moi comme vous le faites, et je vous aimerais en retour. »
L'amour ou la haine, quelle importance. Jamais je ne m'étais senti capable de ce genre d'aveu pourtant violemment sincère, de toute ma junkie de vie, ce fut alors la première fois qu'il franchit la barrière de mes lèvres comme mon regard se fit plus noir, et mon palpitant toujours aussi affolé.
Je redressais alors la tête, quittant la niche précieuse de son cou de satin et remontant docilement mes mains sur son ventre inquisiteur afin de l'écouter sentencieusement. Je m'imprégnais de chacun de ses mots, de chacune de ses syllabes, et j'éteignais mon envie et mon désir pour une oreille confidente que je lui offrais en retour. Mon mutisme trahissait la perte d'un vocabulaire réconfortant : je ne savais que dire ni que faire, en somme je n'avais jamais été doué pour réconforter les gens. Je savais percuter violemment de mes mots blessants tel un maître d'ouvrage, autant que j'ignorais manipuler le lexique tendre du coeur ; auprès de mes amis les plus proches, je me contentais d'une accolade. Pour les autres, ils avaient bien vite appris à éviter l'enfant du diable que j'étais, de peur que je n'use sadiquement leurs faiblesses contre eux. Fait qui m'était propre et qui m'amusait cruellement... J'avais cette envie soudaine d'exploser et de lui affirmer qu'elle n'était pas un monstre, néanmoins je n'étais pas assez naïf pour croire que mes paroles auraient eu alors un impact : lorsque l'on est persuadé d'une chose, seul un déclic personnel convient de s'en éloigner. Plus encore, comment pouvait-elle prendre de telles paroles se voulant sincères de la part d'un sang pur ? Non je n'avais pas été considéré comme un monstre de par mes propres parents, mais par les gens m'entourant alors. Ce génie qui m'était propre attirait les regards, les convoitises et faisait peser sur moi d'horribles pressions. A cinq ans j'appris que mon psychanalyste me connaissait mieux que mon propre père, à six ans je compris que ce dernier voulait faire de moi l'être parfait et omnipotent dans un emportement de folie, à sept ans je me dissimulais de ces mêmes regards en me rendant infect et en déployant une personnalité presque sadique... ce qui en vint qu'à neuf ans, je reniais totalement ma mère folle que je voyais à mon tour comme un monstre. La nature est mal faite, mais le cerveau humain est exemplaire de cruauté maladive. Plus elle continuait de se livrer sous mon silence presque amoureux, et plus j'encerclais sa taille fine de mes bras, la retenant contre moi car sentant l'envolée arriver. Je l'avais découverte fière et apte aux défis, j'apprenais à présent qu'elle demeurait sans doute aussi enflammée que moi. Dans ses mots, ses gestes, le ton de sa voix habituellement si douce, je percevais ces mêmes sentiments contradictoires qui m'habitaient constamment, ce combat du coeur et de la hargne, cette bulle grossissant et ne demeurant qu'à être percée dans un élan agressif et violent qui soulageait notre âme. Comme moi sans doute, elle se purifiait dans les flammes : c'était un moment d'intense douleur incompris des autres, mais cela nous était plus que nécessaire. C'est alors qu'elle se retourna vivement, forçant le barrage de mes bras avant de se planter face à moi telle une louve montrant les crocs. A cette image je me confirmais intérieurement que nous étions semblables, du moins au niveau des sentiments excessifs, moi qui pourtant la pensais posée et calme. Son sourire mauvais n'eut comme effet que de durcir mon regard de plomb, plus carnassier et froid, comme un réflexe d'auto-défense trop agressif , le combat des loups et des titans pouvait commencer.
Le mot monstre fut le premier qui me toucha alors sans que je ne relève rien, désespérément glacé et glaçant, outrageusement ténébreux et taciturne. S'en suivit les "catins" et autres "whisky" ou "coke", qui demeuraient en somme l'ensemble de mon petit monde dérisoire de junkie. Je compris alors qu'effectivement, mon présent avait été son passé, et qu'en somme mon propre professeur était elle-même une ancienne junkie, fille facile et désabusée. Je compris alors l'immense effort qu'elle avait du endurer pour parvenir à être une femme respectable comme elle le disait elle même, pour autant cette nature qu'elle voulait se donner paraissait trop fragile et cassable. La preuve en était de sa réaction excessive : il suffit d'une étincelle parfois, pour provoquer un incendie. Vint ensuite quelques éloges paradoxalement agressives qui me prirent réellement au dépourvu ; en dehors des adjectifs seyant à un séducteur et véritable don juan, je n'avais jamais eu pour moi de tels mots soufflés dans une violente sincérité. Brillant sans doute ; j'étais né ainsi et aurait passablement voulu éviter ce soit disant don d'enfant prodigue. Charmant était mon principal adage, mon arme la plus affutée, celle que j'entretenais avec brio... Ce n'était donc guère pour moi un véritable compliment mais le panel de mes ressources offensives et rusées. Touchant néanmoins fut l'adjectif qui me troubla le plus, déjà perdu dans le monologue enflammé de mon professeur qui vint à m'affirmer qu'elle me détestait. A cette réplique, je rehaussais fièrement la tête et m'efforçais de ne pas esquisser un sourire en coin qui apparut toutefois sur mes lèvres. Contrairement à beaucoup, je ne le prenais pas mal car je savais ce que ce mot signifiait pour des gens comme elle et moi. La haine était l'apogée ultime de nos sentiments, incapables de la différencier d'une forme d'amour ou de fascination même, elle était le sentiment le plus redouté d'entre nous. Parce qu'elle induisait la violence, l'extrême, l'envie, la destruction que nous aimions tant, elle était devenue un brasier consumé par nos soins et tellement vital. Cette acrimonie hargneuse n'était en réalité que l'expression douloureuse de notre palpitant qui ne comprenait plus, et j'appréhendais de ce fait les mots de Cassandra ainsi. Entrouvrant les lèvres pour lui livrer ma réflexion, je fus soudain coupé dans mon élan lorsque je me sentis brusquement basculer en arrière, pris de court et surpris par la réaction de mon interlocutrice. Un gémissement bref de douleur s'échappa de mes lèvres comme je sentis ma tête frapper le parquet brunâtre, avant d'ouvrir les yeux sur la silhouette de la jeune femme alors penchée audacieusement sur moi. Sa réaction plus qu'extravagante m'étonnait autant que je la trouvais presque banale : je reconnaissais en elle les adages d'une véritable junkie mutilée jusqu'aux tréfonds de son âme, fait que j'étais également.
« Tu n’es pas tombé sur le bon professeur, tendre Lust. Une folle alliée au passé si laborieux, aux vices si présents. Il n’y a pourtant qu’avec toi que je suis comme cela. Qu’avec toi que je me sens vivre. Beaucoup d’élèves en tenté de me connaître un peu plus, de me courtiser, mais il n’y a que toi qui a réussis à me percer à jour, et pour cela je te déteste… »
« Je sais... »
J'eus alors un sourire presque vil ; de la provocation à l'état pur en échange de la sienne propre, et loin d'abandonner le combat malgré cette réaction surprenante, je posais mes mains sur ses hanches sans jamais daigner détourner mon regard du sien. Encore une fois, cet apanage de la haine était présente sur ses lèvres, et je me glorifiais presque de l'avoir touchée en plein coeur, là où d'autres s'en seraient plus que vexés. Sa main alors vint effleurer ma joue, éveillant des instincts plus prédateur et mordants en moi, avant qu'elle ne finisse par s'étendre à mes côtés dans un rire froid mais cristallin, livrant ses dernières paroles désabusées.
« Je n’ai pas tant changé, depuis mon adolescence, tout compte fait… »
Toujours silencieux, ses mots résonnant toujours dans mon esprit, je me redressais dans un bruissement d'étoffes et me penchais sur elle, mon regard plongé dans le sien dans une lueur cupide et désireuse. Il était étrange de voir à quel point nos réactions étaient les mêmes ; haineux envers les sentiments, se sentant vivre étrangement l'un en contact de l'autre... Etait-ce cela l'âme soeur ? Si c'était le cas, je maudissais cette conception grotesque qui en fait nous enverrait tous à l'auto-destruction, voire au cannibalisme amoureux. Ma main de nouveau, se posa sur son ventre ferme comme enfin ma voix suave résonna.
« Le feu prend et se consume dans les organes, remonte comme un éclat funèbre vers le palpitant... » fis-je alors en suivant le parcours de mon discours, mes doigts remontant jusqu'à l'échancrure de sa poitrine. « ... il embrase le myocarde qui ne comprends plus, qui n'en peut plus, qui lutte et se débat... Il finit par imploser. La violence ressort, agressive et tranchante. Et c'est cela que nous appelons haine. » Je marquais une pause comme j'ancrais d'avantage mes rétines dans les siennes, ma voix grave et basse se faisant trop lascive. « Vous me détestez parce que vous avez peur et que vous ne comprenez pas. Détestez-moi comme vous le faites, et je vous aimerais en retour. »
L'amour ou la haine, quelle importance. Jamais je ne m'étais senti capable de ce genre d'aveu pourtant violemment sincère, de toute ma junkie de vie, ce fut alors la première fois qu'il franchit la barrière de mes lèvres comme mon regard se fit plus noir, et mon palpitant toujours aussi affolé.
hj : l'abus, je pensais pas que ça donnerait si long '--
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Lun 11 Jan 2010 - 13:50
- J’aimais le détester autant que je détestais l’aimer. Lust était au fondement même des sentiments paradoxaux qui explosaient en moi, tel un volcan en éruption. Je me complaisais dans ma haine, elle me maintenait en vie… Non, Lust me maintenait en vie. Quelle étrange sensation, horrible sensation, mordante sensation que de se sentir tout à coup vivre. J’avais trente ans, un âge d’or pour la plus part des gens. A cet âge, on est mariés et encore amoureux, on est parent et tellement fier de l’être, on gagne bien sa vie, on mange le dimanche chez ses parents pour leur faire plaisir… Mais moi ? Moi, j’étais née dans un trou à rat, entre un client de ma mère et la coke de mon père, on m’avait donné deux claques pour que je cesse de pleurer, et c’en était terminé. J’avais crus apprendre à vivre, mais je m’étais contentée de survivre. Douce nuance, belle nuance. On survit avec un peu d’eau et de nourriture, un peu de coke et d’alcool, un peu de sexe et d’orgasme, mais on ne vit pas avec si peu. Je ne savais quel nom donner à ces sentiments étranges qui me tiraillaient le cœur, le corps et l’esprit, et si je n’arrivais pas à les expliquer avec des mots, je savais qu’ils avaient quelque chose de bénéfique. Encore une fois, je me sentais vivre. Lust avait su, par quelques mots, attiser en moi une braise que j’avais oublié, ce désir ardent de s’imposer, d’aimer, de détester. Pour la première fois depuis bien longtemps, mon tempérament d’écorchée-vive avait repris le dessus sur cette sérénité que je m’efforcer de conserver. J’avais oublié quelles émotions cela provoquait, et à présent que je me remémorer la douce sensation qui m’envahissait à l’instant même où je laissais l’agressivité prendre le dessus, je ne pouvais m’empêcher d’aimer Lust pour ce qu’il venait de faire. J’avais toujours été quelqu’un de relativement passif, je-m’en-foutiste jusqu’au bout des ongles, tout ce que l’on pouvait bien me dire me passait au dessus de la tête… Sauf Lust. Je ne m’expliquais pas cela mais lorsque Lust parlait je l’écoutai, lorsqu’il m’expliquait je comprenais, lors qu’il m’embrassait, me touchait, je frémissais et me laissais faire. Par moment, ses dires, ses actions s’accordaient si bien à mes pensées que je me laissais à croire que nous étions les mêmes, mais ce n’était pas le cas. Ma perle rare était bien plus intéressante, plus forte, plus charismatique. Sans doute était-ce cela qui avait menait Lust à devenir ce qu’il était : un junkie certes, mais un garçon qu’il était impossible de ne pas regarder quand il était dans une pièce, de ne pas écouter quand il parlait… Et pour cela je le haïssais.
Tu ne peux pas comprendre, Lust, mon tendre Lust. Qu’il est douloureux de penser que tu as su me percer à jour, douloureux de savoir qu’il suffit de ta présence pour reprendre mon souffle, difficile d’imaginer d’avoir une relation à la fois si fusionnelle et platonique avec l’un de mes élèves. Tu es jeune et tu ne risques rien, moi je risque ma place, et égoïstement, je me refuse de m’éloigner à présent que j’ai goûté au plaisir de te sentir non loin de moi. Tu as la vie devant toi, un diplôme t’attends, un métier, une famille à fonder sans doute avec l’une de tes petites camarades qui aura su toucher ton cœur. Moi, je suis déjà dans la vie active, j’attends naïvement le prince charmant, et voilà que c’est ton que l’on m’envoie. Non pas que tu ne sois pas parfait pour prétendre à ce rôle, bien au contraire, tu es trop parfait, trop jeune aussi pour comprendre peut être. Sans doute es-tu l’élève le plus brillant et le plus mature qu’il m’ait été donné de voir, malgré tout je reste persuadée que le fait même d’être allongée à tes côtés dans cette chemise nuit trop courte, le fait même de t’avoir laisser poser tes mains sur mon ventre était une grosse erreur… Je sais que tout ça n’est qu’une bêtise de notre part à tous les deux, je sais aussi que j’aurais plus de mal à m’en remettre que toi, mais ce putain de cœur qui bat dans ma poitrine ne va rien entendre de ma raison. Comme à mon adolescence, je me laisse guider par mes instincts, par mon cœur, par ma passion, par ma haine, alors que je devrais laisser la place à la réflexion, mûre et certaine. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, pensais-je en observant Lust droit dans les yeux. J’aurais aimé lui dire tout cela, mais un nœud s’était formé dans ma gorge, et j’avais de plus en plus de mal à respirer à force de la rage intense que je tentais désespéramment de calmer et d’enfermer au plus profond de mon âme.
« Je sais... » murmura mon démon. Etait-il en train de me provoquer ? De me taquiner ? De me mener au bord du précipice pour que j’implose littéralement et laisse échapper toute la colère qui s’était emparé de chaque pore de ma peau ? S’il continuait, je n’arriverai plus à me contenir et qui sait ce qu’il se passera ? Je me savais agressive par moment, violente si je le voulais, mais il était plus grand, plus fort que moi, et dans notre lutte acharnée j’avais bien peur de laisser tomber les armes de la haine pour m’abandonner à la tentation de l’amour. J’étais lunatique, et du tout au rien, j’étais capable de rire en pleurant, d’aimer en haïssant, de caresser en blessant… Je ne me sentais pas de m’engager dans un violent combat que je savais perdu d’avance, pourtant, sa provocation me titillait au plus haut point et j’avais grand mal à me retenir. Enfin, après avoir gardé le silence un long et pénible instant, mon élève se redressa doucement pour venir se pencher au dessus de moi. Nous nous retrouvâmes nez à nez, les yeux dans les yeux… quiconque nous aurait croisé à cet instant précis aurait pu imaginer une scène d’amour instance… N’était-ce pas cela après tout ? Un amour si passionné, si violent qu’il mutait en haine par instant ? Un amour maternel ? Amical peut être ? Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas aimé, trop longtemps pour découvrir les nuances qui en émanaient. Soudain, un main vint se placer une nouvelle fois sur mon ventre, ce contact était presque familier, comme si Lust posait sa main sur mon nombril régulièrement, tels deux amants au petit matin qui restent silencieux et s’expriment par de simples gestes.
« Le feu prend et se consume dans les organes, remonte comme un éclat funèbre vers le palpitant... il embrase le myocarde qui ne comprends plus, qui n'en peut plus, qui lutte et se débat... Il finit par imploser. La violence ressort, agressive et tranchante. Et c'est cela que nous appelons haine. Vous me détestez parce que vous avez peur et que vous ne comprenez pas. Détestez-moi comme vous le faites, et je vous aimerais en retour. »
Alors que son doigt remontait vers des courbes interdites, ma respiration s’accéléra et je dis m’obliger à calmer un rythme cardiaque qui s’emballait. J’écoutai silencieusement ses paroles envoûtantes, raffinées… Tellement raffinées que cela sonnait comme du français. Encore une fois, plus que jamais sans doute, il avait su lire en moi. Lors de notre dernier rendez-vous j’avais été fière d’avoir su lire en lui comme dans un livre ouvert, à présent, je le haïssais d’en faire autant. Mon myocarde était bel et bien embrasé, il ne cessait de s’emballer, de se décontracter pour mieux se contracter, et il libérait une souffrance si douce que j’en acceptais grandement chaque douleur. D’un geste simple, je vins prendre la main de Lust pour entrelacer mes doigts aux siens. Caressant doucement chacun de ses doigts, je plongeai un regard sombre et tendre dans les yeux de mon interlocuteur. Il ne suffisait pas qu’il me dise de le détester. Je lui vouais déjà une haine sans égale, ce que je ne comprenais pas en revanche c’était pourquoi cette haine était-elle irrémédiablement liée à un amour inattendu. Pourquoi le détestais-je au juste ? M’avait-il détesté lui, quand je l’avais percé à jour ? J’étais à n’en pas douter des plus excessives. Amenant sa main à mes lèvres, j’y déposais pour la première fois un baiser consenti. Mes lèvres de glace venant effleurer cette peau si douce et chaude d’où une douce odeur s’échapper. A m’écouté j’aurais mordu dans cette chaire si tendre, juste pour le provoquer, pour m’amuser, mais je n’osai pas. Tout ce qui se passait dans cette chambre était des plus interdits, pourtant nous continuions à nous laisser bercer par des vices qui nous étaient que trop familiers.
« Ce qui est horrible, c’est qu’avant de te rencontrer, je me disais être heureuse. A présent que je suis allongée à côté de toi, je souffre d’une douleur si intense qu’il s’en échappe du plaisir. C’est paradoxal, mais délicieux comme sensation. J’aime te détester ne serait-ce que pour le plaisir que j’en éprouve, mais j’aime aussi t’aimer pour ressentir le choque de deux sentiments si contradictoires. Pire encore, je ne contrôle rien, et c’est ce qui m’agacer, et me rend si agressive. A ton âge, je prenais mon bien avec un rail de coke, mais je contrôlais tout, à présent, je ne contrôle plus rien et ça me rend folle. Tu me rends folle. »
Je lui adressai un sourire tendre et amusé.
« M’en veux-tu ? De m’être emportée de la sorte ? »
Il suffisait d’un non pour que je me laisse aller à lui mordre le dos de la main. Qui était le plus sadique et le plus agressif de nous deux ?
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Lun 11 Jan 2010 - 15:30
Cette étrangeté à la fois sereine et violente ne nous déstabilisait pas. J'étais venu pour trouver réponse à mes questions, j'en avais fatalement trouvé une mais jamais je n'avais ainsi pensé que l'entrevue irait aussi loin. Je me savais déclencheur audacieux : sans mes tentatives de séductions, mes baisers, mes mains conquérantes, jamais sans doute n'en serions arrivés là. Car elle avait toujours su me repousser avec douceur, sans réprimande ni accès colérique qui m'aurait rendu mauvais, mais là où elle m'imposait une barrière je savais revenir à la charge, déterminé et combattif. Pas pour la gloire ni l'ego ou le triomphe, mais pour mon propre coeur à l'agonie qui s'éteignait chaque nuit pour se rallumer à sa seule vue aérienne. Tu vois, elle ne te fait ni chaud ni froid , c'est ce que j'avais secrètement espéré entendre en mon palpitant glacé une fois ses appartements passés. J'avais vainement attendu qu'aucun son lourd ne viendrait tambouriner dans ma poitrine à la seule vision de sa silhouette endormie, j'avais songé à ce qu'elle me repousse violemment, mettant enfin un terme à mes avances audacieuses et pourtant encore sages, j'avais naïvement voulu qu'elle ne soit pas les causes de mes insomnies. En somme, j'avais souhaité que mon coeur assassiné depuis trop longtemps soit bel et bien mort, endormi sous des idylles de passage purement charnelles et éphémères, inconstantes et illusoires. Je n'avais rien eu de tout cela, si ce n'était qu'être parvenu à enflammer ce brasier en ma poitrine agitée, attisant mon désir, ma passion criminelle et déployant mes instincts de loup : si elle ne pouvait m'appartenir que de façon purement platonique alors soit. Je m'y ploierais comme un prosélyte se courbe devant son idole, j'attendrais que sa transcendante beauté ne m'offre son consentement, je puiserais la force dans la plénitude de ses lèvres rosées me délivrant des mots savoureux. De toutes celles que j'avais conquises ou avait désiré conquérir, elle était la seule et l'unique à me mettre sur un piedestal ; sensation étrange que d'être mis en lumière sans avoir ni à ruser ni à déployer volontairement ses charmes, frémissement troublant, déconvenue absolue... Il était vrai que cela aurait pu flatter mon ego monstrueux, pour autant je prenais sa sincérité touchante et vraie à la lettre, la confinait dans quelque chose de pur, et en modelait quelque chose de sacré qui m'avait mené alors vers cette fascination pour mon professeur... Non elle n'était plus mon enseignante, pas avec ces regards, ces gestes, ces confidences et ces palpitations enivrantes. Je ne me voyais guère non plus élève ; les parchemins alors apportés étaient loin derrière moi lorsque, enfermés dans notre bulle plombée de sentiments trop forts et contradictoires, je me penchais au-dessus d'elle pour la contempler. Qu'elle me haïsse, qu'elle me maudisse, qu'elle m'exècre : tout pourvu que je puisse ressentir la précieuse et non moins dangereuse passion de son myocarde affolé. Ce sentiment poignant et acéré n'était plus que l'emphase de notre relation ambiguë et énigmatique, la consécration de l'orgasme du palpitant, le dernier soupir avant l'absolution. Cette haine n'était rien d'autre que la consécration vicelarde de tout bon junkie torturé se respectant, mais nous ne nous torturions pas l'un l'autre. Seule Cassandra me torturait en me détestant d'une haine que j'approuvais et désirais amplement, tel un masochiste en action. Mais moi ne l'exécrais pas, paradoxalement. Il était pour moi si aisé d'avoir une personne en horreur, pour un mot ou une parole attendue ne venant pas, j'avais l'aversion en venin dans mes veines blanches chargées d'héroïne pour chacun de mes pairs... Tous sauf elle, du moins pour le moment. Sans doute était-ce à cause de cet aveuglément passager que je ressentais alors, le prisme multiple des facettes de mon coeur qui ne déployait tour à tour qu'audace, tendresse et provocation. Je ne la haïssais pas d'avoir voulu lire en moi et de toucher cette part sensible de mon être, je la glorifiais funèbrement de s'être attardée sur ce côté de ma personne. Et bien malgré elle, mon obsession à son encontre s'était gonflée de jour en jour, tubéreuse, scabreuse, brûlante, meurtrière... J'avais l'apanage des grands criminels passionnés pour ce point ci, et je ne doutais plus qu'un jour je serais capable de lever une arme pour tuer une personne tendrement aimée. Aimer à en haïr, tuer à en aimer, haïr à en crever.
J'attendais alors une réplique ou simple réaction de sa part à mes paroles que je pensais justes avec conviction. Mes mots s'étaient dénués de toute parole scabreuse dont je m'affublais parfois, en tant que fier junkie, et je les habillais d'une prestance folle et enivrante. Je n'étais pas poète, je parlais simplement avec cohérence et sans détour. J'avais beau avoir l'esprit mathématique, finalement je parvenais à tourner les mots autre que comme des formules rèches et arithmétiques : j'en faisais au contraire des syllabes encensées par une prosodie chantante. C'est alors que sa main vint à la recherche de la mienne, et que nos doigts s'entrelacèrent dans un silence plus serein et moins tendu. La douceur de ce toucher, plus sucré encore que lorsque j'apposais ma main sur elle puisqu'elle était cette fois consentante, m'arracha un frisson glacé de mes reins à ma nuque, parcourant outrageusement ma colonne vertébrale jusqu'à provoquer quelques papillonements agréables lorsqu'elle les porta à ses lèvres. Dieu que la tentation était grande et délicieuse : a-t-on jamais désiré autant une personne, avec autant de force et d'envie, lorsque l'on se doute que rien ne se passera ? Est-ce cela l'abstinence prônée, retenue par autant de douleur, de frustration, que de plaisir ? Je me contentais alors de dévier mon regard ambré de ces mains unies jusqu'à ses rétines troubles et brodées d'étoiles, dans un mutisme autant fielleux que attendri.
« Ce qui est horrible, c’est qu’avant de te rencontrer, je me disais être heureuse. A présent que je suis allongée à côté de toi, je souffre d’une douleur si intense qu’il s’en échappe du plaisir. C’est paradoxal, mais délicieux comme sensation. J’aime te détester ne serait-ce que pour le plaisir que j’en éprouve, mais j’aime aussi t’aimer pour ressentir le choque de deux sentiments si contradictoires. Pire encore, je ne contrôle rien, et c’est ce qui m’agace, et me rend si agressive. A ton âge, je prenais mon bien avec un rail de coke, mais je contrôlais tout, à présent, je ne contrôle plus rien et ça me rend folle. Tu me rends folle. »
Tant d'aveux en une seule phrase, tant de mot vous troublant l'âme, le sang et les sens à vous en faire perdre la tête. Qu'on me pardonne l'impardonnable, qu'on absolve mes pêchés, moi qui déjà pensais blasphémer la vertu de l'abstinence, qu'on m'excuse cette respiration soudaine, cette envie bestiale et pourtant retenue de la faire mienne. Non je ne lui sauterais pas à la gorge, et dans un effort absolu, me contentais de lui sourire de ce rictus en coin, à la fois tendre et arrogant. Je n'avais de ce fait aucunement peur de la folie ; ce monde était à moi depuis que ma mère avait été internée en asile.
« Plus la folie est grande, et plus l'amour est parfait... C'est ce que l'on dit. »
Oui c'était ce que l'on disait, pour ma part j'ignorais si cette tirade était vraie puisque n'étant pas encore passé dans l'aliénation mentale de l'amour. Sans doute m'étais-je trop imprégné d'ouvrages philosophiques voire de métaphysique gargantuesque pour sortir des mots que je ne comprenais qu'à moitié, mais qu'importait. Passant une main dans ses cheveux blonds, je bénissais chacun de mes touchers sur sa peau, sur son être, sur son épiderme lumineux qu'elle pensait terne, et en dégageait une mèche safran.
« M’en veux-tu ? De m’être emportée de la sorte ? »
J'eus un sourire amusé, tendre mais étouffé. Ma main descendant dans une caresse sur sa joue, je laissais quelques secondes de silence s'instaurer pour mieux la contempler encore, quand ma voix suave s'éleva de nouveau.
« Pourquoi je t'en voudrais pour cela. » mumurais-je alors, passant volontairement au tutoiement direct. « Je ne te jugerais pas. Pas toi, pas avec ce qui te ronge de l'intérieur... J'aime tes brûlures, tu as l'air d'une martyr. » rétorquais-je alors dans un souffle grave et bas, changeant inconsciemment de sujet et promenant ma main sur ses bras marqués de tâches brunâtres. Déposant un baiser sur l'une d'entre elle, je me redressais alors doucement, plantant encore une fois mon regard dans le sien et lui demandant alors solennellement. « Laisse-moi dormir avec toi cette nuit. Pour une nuit chaste, je t'en donne ma parole. » avouais-je alors tendrement.
J'attendais alors une réplique ou simple réaction de sa part à mes paroles que je pensais justes avec conviction. Mes mots s'étaient dénués de toute parole scabreuse dont je m'affublais parfois, en tant que fier junkie, et je les habillais d'une prestance folle et enivrante. Je n'étais pas poète, je parlais simplement avec cohérence et sans détour. J'avais beau avoir l'esprit mathématique, finalement je parvenais à tourner les mots autre que comme des formules rèches et arithmétiques : j'en faisais au contraire des syllabes encensées par une prosodie chantante. C'est alors que sa main vint à la recherche de la mienne, et que nos doigts s'entrelacèrent dans un silence plus serein et moins tendu. La douceur de ce toucher, plus sucré encore que lorsque j'apposais ma main sur elle puisqu'elle était cette fois consentante, m'arracha un frisson glacé de mes reins à ma nuque, parcourant outrageusement ma colonne vertébrale jusqu'à provoquer quelques papillonements agréables lorsqu'elle les porta à ses lèvres. Dieu que la tentation était grande et délicieuse : a-t-on jamais désiré autant une personne, avec autant de force et d'envie, lorsque l'on se doute que rien ne se passera ? Est-ce cela l'abstinence prônée, retenue par autant de douleur, de frustration, que de plaisir ? Je me contentais alors de dévier mon regard ambré de ces mains unies jusqu'à ses rétines troubles et brodées d'étoiles, dans un mutisme autant fielleux que attendri.
« Ce qui est horrible, c’est qu’avant de te rencontrer, je me disais être heureuse. A présent que je suis allongée à côté de toi, je souffre d’une douleur si intense qu’il s’en échappe du plaisir. C’est paradoxal, mais délicieux comme sensation. J’aime te détester ne serait-ce que pour le plaisir que j’en éprouve, mais j’aime aussi t’aimer pour ressentir le choque de deux sentiments si contradictoires. Pire encore, je ne contrôle rien, et c’est ce qui m’agace, et me rend si agressive. A ton âge, je prenais mon bien avec un rail de coke, mais je contrôlais tout, à présent, je ne contrôle plus rien et ça me rend folle. Tu me rends folle. »
Tant d'aveux en une seule phrase, tant de mot vous troublant l'âme, le sang et les sens à vous en faire perdre la tête. Qu'on me pardonne l'impardonnable, qu'on absolve mes pêchés, moi qui déjà pensais blasphémer la vertu de l'abstinence, qu'on m'excuse cette respiration soudaine, cette envie bestiale et pourtant retenue de la faire mienne. Non je ne lui sauterais pas à la gorge, et dans un effort absolu, me contentais de lui sourire de ce rictus en coin, à la fois tendre et arrogant. Je n'avais de ce fait aucunement peur de la folie ; ce monde était à moi depuis que ma mère avait été internée en asile.
« Plus la folie est grande, et plus l'amour est parfait... C'est ce que l'on dit. »
Oui c'était ce que l'on disait, pour ma part j'ignorais si cette tirade était vraie puisque n'étant pas encore passé dans l'aliénation mentale de l'amour. Sans doute m'étais-je trop imprégné d'ouvrages philosophiques voire de métaphysique gargantuesque pour sortir des mots que je ne comprenais qu'à moitié, mais qu'importait. Passant une main dans ses cheveux blonds, je bénissais chacun de mes touchers sur sa peau, sur son être, sur son épiderme lumineux qu'elle pensait terne, et en dégageait une mèche safran.
« M’en veux-tu ? De m’être emportée de la sorte ? »
J'eus un sourire amusé, tendre mais étouffé. Ma main descendant dans une caresse sur sa joue, je laissais quelques secondes de silence s'instaurer pour mieux la contempler encore, quand ma voix suave s'éleva de nouveau.
« Pourquoi je t'en voudrais pour cela. » mumurais-je alors, passant volontairement au tutoiement direct. « Je ne te jugerais pas. Pas toi, pas avec ce qui te ronge de l'intérieur... J'aime tes brûlures, tu as l'air d'une martyr. » rétorquais-je alors dans un souffle grave et bas, changeant inconsciemment de sujet et promenant ma main sur ses bras marqués de tâches brunâtres. Déposant un baiser sur l'une d'entre elle, je me redressais alors doucement, plantant encore une fois mon regard dans le sien et lui demandant alors solennellement. « Laisse-moi dormir avec toi cette nuit. Pour une nuit chaste, je t'en donne ma parole. » avouais-je alors tendrement.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Lun 11 Jan 2010 - 16:56
- Alors que les doigts du Diable étaient en train de caresser doucement ma joue, alors que la tentation était à son apogée, je redéposais un baiser sur la main de Lust, me retenant grandement de ne pas la mordiller. Un silence apaisant s’était étendu dans la pièce, loin d’être un silence gênant, c’en était tranquillisant, bien plus qu’un peu de drogue. Du tout au rien, j’étais passée de la sérénité à la colère, de la colère à la rage agressive pour revenir à ma tranquillité initiale. Etait-ce cela, que de vivre ? Ne pas rester passive, s’emporter sans crainte contre l’être important, savoir qu’il ne vous en voudra pas, savoir qu’il ne vous abandonnera pas ? Je ne savais pas exactement, mais je voulais me persuader que cette bulle que nous nous étions formés résisterait à toutes les tempêtes. « Pourquoi je t'en voudrais pour cela. ». Pour un tas de chose, Lust. Tu pourrais m’en vouloir de t’avoir enfermé dans cette cave l’autre soir, pour t’avoir questionné, alors que je n’en avais aucun droit, pour t’avoir crié dessus ce soir, et pour t’avoir poussé par terre. Tu pourrais m’en vouloir d’être la cause de tes insomnies, et sans doute la cause de nombreux problèmes qui sont à venir. Il y a aussi le fait que je te laisse approcher pour mieux te repousser, que je m’approche à pas de loup pour mieux m’enfuir. M’en vouloir de t’avoir confié mon passé si peu glorieux, m’en vouloir de t’avoir donné la clef de mon appartement. Il y a tant de raisons qui font que tu pourrais m’en vouloir, et voilà que tu me demande pourquoi ? Toujours ce pourquoi qui m’assassine impunément. Cette rage qui boue en moi n’attend que de toi que tu la titille que tu la fasses jaillir. Tu ne comprends pas que ce que faisons à cet instant présent est sans doute la pire erreur de notre vie. Tu oublieras vite, mais, moi, j’ai la mélancolie dans la peau, et je me connais si bien que je sais pertinemment que je mourrais à petit feux au moment même où cette relation si intense s’évaporera dans la nature. Perdue dans mes pensées les plus lugubres, j’en avais oublié un fait marquant de sa phrase. Etait-il passé du vouvoiement au tutoiement ? A n’en pas douter, oui, mais je ne lui en voulais pas. Bon nombres d’élèves m’a vaient déjà demandé l’autorisation de me tutoyer, j’avais à chaque fois refusé doucement, affirmant qu’il s’agissait d’une sorte de barrière entre l’élève et le professeur. Mais ne me considérant plus comme le professeur de Lust, ne voyant plus ce dernier comme mon élève, toutes les barrières du monde s’étaient écroulées et je ne pouvais lui refuser ce genre d’approche, maintenant que nous étions si proches.
Etrangement, les hommes ont pour l’habitude de tutoyer une femme après avoir couché avec. Ils pensent que le fait d’avoir prit leur pied avec une damoiselle leur donne le droit de les tutoyer vulgairement. Lust était différent. Il avait attendu que l’on se connaisse un peu plus, que l’on soit plus proche que n’importe quels autres. Je ne lui en voulais pas, mieux encore, j’étais heureuse qu’il le fasse, nous mettant à présent sur un réel pied d’égalité : nous nous tutoyions tous les deux et mon statu de professeur s’évaporait peu à peu, ne laissant plus qu’une amitié incertaine, un amour insoupçonné, une relation particulière.
« Je ne te jugerais pas. Pas toi, pas avec ce qui te ronge de l'intérieur... J'aime tes brûlures, tu as l'air d'une martyr. » Sans doute avais-je su inconsciemment que Lust ne me jugerait pas et c’était bien pour cela que je m’étais laissée aller à la confidence d’une enfance que j’avais gardé si secrète jusqu’alors. Il mettait des mots sur mes plaies, et j’appréciai le fait même qu’il m’écoute, je ne lui demandais pas de me rassurer, ou même de me donner des solutions, qu’il m’écoute me suffisait amplement. A sa dernière phrase je souris, laissant même échapper un petit rire clair et chaleureux. Je n’aimais pas jouer les martyr, sans doute en étais-je une, mais je me complaisais à croire le contraire. Alors que les lèvres de ma perle précieuse effleuraient l’une de mes cicatrices, je laissais un frisson me parcourir dangereusement. Sans doute étions-nous tous les deux des martyrs, souffrant de maux qui n’étaient pas si différents que cela. J’aimais Lust en cela : notre similarité me rapprochait un peu plus de lui et m’obligeait à voir en moi ce qu’il subissait. Je me remémorai quelle adolescente je fus et compris très vite qu’un détail était différent de la vie et de Lust et de la mienne. Lorsque mon propre professeur de sortilèges s’était penché sur mon cas, j’avais mis bien plus de temps que Lust à me confié, mon professeur n’était pas comme moi, loin de là. Bon samaritain, certes, il avait cependant vécu une enfance des plus tranquille, entre un papa banquier et une maman historienne, deux sorciers respectables. Peut être était-ce cela qui avait fait que Lust et moi nous étions rapprochés considérablement en si peu de temps : un passé différent, mais des sentiments partagés.
« Hum… Je n’ai pas l’air d’une martyr, j’en suis une, Marquise Martyre et aux vices divins. Mais devine… Grâce au ciel j’ai rencontré le Prince des Martyrs. Toi. Je suis sûre que tu caches des cicatrices quelque part, peut être pas physique, mais je compte les connaître toutes, de gré ou de force… soufflais-je en souriant, et en embrassant chacun des doigts de sa main droite. »
Je relevai les yeux vers lui, plongeant mes pupilles dans ses siennes avec une tendresse infinie, emprunte d’une douleur délicieuse. « Laisse-moi dormir avec toi cette nuit. Pour une nuit chaste, je t'en donne ma parole. », sa requête me laissa pantoise. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me demande ce genre de chose, et cela réveilla en moi quelque chose que je n’aurai su qualifier. Lust s’était redressé au dessus de moi, et m’avait demandé cela avec une voix grave et solennelle, que je n’eus pas de mal à prendre au sérieux. Je restai silencieuse, balançant entre mon devoir de professeur responsable et mon désir personnel. Il suffirait que quelqu’un nous retrouve dans mon lit pour s’imaginer le pire des scénarios. Pourtant, je ne pu retenir cet argument. C’était après tout à cause de moi que Lust n’avait pas trouvé le sommeil, à cause de moi qu’il était venu ici, s’il n’avait pas eu la clef de cet appartement, il ne serait pas entré et cette soirée n’aurait jamais pris la tournure qu’elle avait prise jusque là. Mon cœur battant la chamade, je déposai doucement une main sur celle de Lust et murmurai calmement :
« Mon lit est tien, pour cette nuit. »
Et pour celles à venir, scanda mon cœur, mais je n’osai le lui dire. Je n’étais pas encore sûre de mes sentiments, pas sûre de moi, en réalité. Je ne savais pas si j’aurais la force de vivre ce genre de relation ambigüe, mais ma passion étant si ardente, je ne pu lui refuser une chose que nous désirions autant l’un que l’autre. Je pris donc sur moi, et me rassurais en me répétant que la nuit serait des plus chastes, que rien ne se passerait de plus entre nous. Pourtant… tout s’était déjà passé entre nous. J’avais été plus proche de lui en une soirée qu’avec mon dernier compagnon, sans un seul rapport sexuel. Je n’avais pas sommeil. Je savais qu’une fois glissée sous mes draps aux côtés de Lust, je me laisserai bercer par son souffle chaud et le contemplerais dormir toute la nuit. Fermant les yeux un instant, réalisant l’impacte de ce que je venais d’accepter, je prenais mon courage à deux mains et rouvrais les yeux. Je me levai avec souplesse et tendis une main à Lust afin qu’il se relève à son tour. Je frissonnai. Je n’avais plus le souffle chaud de Lust sur moi et je réalisai soudain que ma chambre était fraîche. « Attends-moi, je reviens » dis-je en sortant de la chambre pour gagner le salon où je récupérai deux couvertures. Lunatique jusqu’au bout, je passais souvent du chaud au froid, et parfois frileuse, je détestais grelotter la nuit. Lorsque je revins, je retrouvai Lust à la même place. Je souris. J’avais eu peur un instant que tout cela ne soit qu’un rêve que je retrouve une chambre vide. Glissant jusqu’à mon lit, j’ouvris les couvertures et m’y glissai dedans. J’attendis que Lust m’y rejoigne. Je songeai soudain qu’il n’avait rien, pas de pyjama ou tenu de nuit, et qu’il ne dormirait sans doute pas habillé. Rieuse, je murmure :
« Souhaites-tu une chemise de nuit ? »
Mes craintes semblaient s’être envolées momentanément. Il me suffisait de regarder Lust pour me sentir mieux. Lunatique vous dis-je.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Lun 11 Jan 2010 - 21:27
Je ne relevais pas sa dernière tirade quant à mes potentielles cicatrices intérieures : ce sujet en lui-même ne m'effrayait pas, mais je redoutais le jour où elle trouverait en moi la bête fauve et violente qui m'arrivait d'être lorsque, sur la défensive et prêt à mordre tel un loup pris au piège, je montrais les crocs envers quelconque intrus souhaitant me lire alors. La situation avait beau être ambiguë, j'avais beau vouloir redessiner ses courbes de mes mains et soigner ses blessures marquées à la cendre, je n'en étais pas encore au stade de me livrer entièrement. Autant de cicatrices que de troubles intérieurs ; le nombre en venait à augmenter bien vite vers une multitude infinie et dérisoire. Et pour quiconque se penchait sur mon cas, c'était l'incompréhension et la déroute absolues tant je ne laissais personne lire en moi avec trop de facilité. Combien de psychanalystes s'étaient relayés devant moi étant enfant : je les rendais fous par mes non-dits, mes regards sombres et inquisiteurs, par cette imperméabilité de mon âme abyssale. Messieurs les docteurs freudiens, je vous livre ici votre antithèse que vous digèrerez avec bien grand mal : le peuple le plus hermétique à la psychanalyse n'est pas les irlandais, mais bel et bien les bâtards anglo-islandais. J'en suis l'exemple absolu et prône fièrement ma faculté puérile mais agaçante de vous donner l'envie de vous cogner la tête contre les murs... Je ne voulais pas que Cassandra s'enfonce dans les méandres de ma personnalité complexe, bien que je n'ignorais pas qu'elle s'en sortirait bien mieux que les autres tant nous paraissions semblables. Néanmoins je ne m'avançais guère sur cette théorie, après tout à part ce soir et notre tête-à-tête dans les caves, nous ne nous étions vus guère souvent. Certes, la proximité alors établie avait été foudroyante et ambivalente, je me sentais plus proche de cette dernière que n'importe quelle autre demoiselle avec qui je partageais des nuits sulfureuses ; cette approche fusionnelle et presque subversive que nous avions l'un envers l'autre demeurait unique. A la réaction de Cassandra néanmoins, je n'ignorais pas que la suite des événements s'annoncerait difficile, car elle avait le caractère fougueux et impulsif, autant que le mien, caché derrière son masque doux et serein. Nos deux personnalités embrasées risquaient de faire des étincelles si nous ne parvenions pas dès le début à en tempérer les braises endormies, c'était du moins ce que je pensais, emporté dans une analyse thérapeutique de ce "nous" que nous formions alors... Enfin pas tout à fait. Nous n'étions pas un couple, nous ne formions pas même une seule personne puisque la transcendance de notre idylle fantasmagorique était platonique. Sans doute était-ce là tout le sublime de notre histoire ; deux junkies entrainés dans une affaire de sentiments purs et non souillés, c'en devenait presque comique et irréel.
Préférant ne pas y penser pour le moment, je me tournais vers une requête saugrenue : dormir avec mon professeur, pour une nuit chaste et réservée qui plus est. Cette demande s'était échappée de mes lèvres avant que je ne la retienne, elle aussi paraissait par ailleurs irréelle. Adolescent, j'avais goûté bien trop tôt aux joies charnelles, et les seuls instant où je m'endormais auprès d'une demoiselle sans la toucher n'étaient que ceux où, trop saoul ou le nez trop plein de coke, je m'effondrais sur mon lit dans les cas les plus laborieux de mes soirées me laissant alors des trous noirs monumentaux. Pour le reste, je n'avais jamais été sage et avais su faire rougir la plus coincée des saintes nitouches de bonne famille. Ce soir visiblement relevait du miracle éphémère et surprenant, c'était à ne plus savoir si je rêvais éveillé, abattu par mes insomnies, ou si je demeurais véritablement dans la réalité. J'attendais donc le verdict, mon regard accroché aux lèvres rosées de la demoiselle blonde, et me perdant alors dans les simples pensées que je pouvais mourir pour un rouge, celui de son rouge cerise. C'était une pensée absurde, décalée de la réalité, étrange et presque surfaite, mais c'était ainsi. On ne pouvait nous blâmer de vivre un instant aussi éthéré que celui-ci : nous deux réunis nous n'avions pas besoin d'opium, nos esprits déliraient bien assez par eux-même. Sa sentence tomba alors, dans des mots qui attisèrent une lueur étrange dans le feu rétinien de mes obsdiennes : Mon lit est tien pour cette nuit. Cette nuit, et seulement celle-ci, ce fut alors ce que je retins comme mon palpitant se serra sur cet aveu bien concret. Quelque part sans doute j'avais espéré plus , plus d'une simple nuit pour seulement une étreinte chaste, mais bien plus de quelques heures tout de même. Tant pis pour moi, je n'avais qu'à eu dès le début à élargir ma requête pourtant déplacée, et respecterais alors notre contrat tacite pour partir au petit matin et ne plus revenir en demander plus. L'envie avait beau être trop forte, je ne pouvais non plus me résigner à venir sans cesse attaquer de mes paroles séductrices et de mes mains conquérantes Cassandra pour avoir plus. Toujours plus. Je n'arrivais jamais à un juste milieu, sans doute était-ce cela qui trahissait souvent ma personnalité excessive. J'acquiesçais alors, déjà apaisé de la voir répondre par l'affirmative bien que la réponse avait du lui être difficile au vu du plomb trop lourd vacillant dans sa voix légère. La jolie blonde se leva alors, me tendant une main que je n'aurais jamais attrapée, par fierté, s'il ne s'était pas agit de la demoiselle pouvant calmer mes insomnies et affolant la mécanique de mon coeur dans un rouage mortuaire et pourtant si agréable. J'entendais la Marche Funèbre de Chopin ponctuer les battements de mon palpitant dans une symphonie métempirique et sublime : à elle seule elle parvenait à faire jouer à mon organe abattu des airs de piano en sonata bafouées. Ainsi redressé, je l'avisais quitter la chambre alors qu'elle me demanda de l'attendre, ce que je fis dans une discipline curieuse. Mon regard ambré se posa alors tour à tour sur les objets divers, les meubles, jusqu'au moindre morceau de tissu et s'imprégnant des détails les plus minimes dans une observation déconcertante. Mon inquisition laborieuse mais involontaire cessa lorsqu'elle revint dans la pièce, deux couvertures à la main, ne cessant de la toiser de mes pupilles sombres et silencieuses. Je l'observais finalement se glisser dans le lit, mon regard perdant peu à peu le tracé de ses courbes et de ses jambes graciles dissimulées sous ces épais édredons que je maudissais alors, pour dérober à ma vue le cambré galbé d'une si divine créature. Perdu dans mes pensées licencieuses, je sortis de ma léthargie et relevais mes rétines ténébreuses sur l'angelot blond s'amusant de la situation.
« Souhaites-tu une chemise de nuit ? »
« Merci mais je ne voudrais pas faire de concurrence à ton sex-appeal. »
Souriant alors d'un rictus taquin et pourtant peut-être trop carnassier, je saisis alors le double sens de sa question. Je ne pouvais guère me déshabiller complètement, pas plus que me glisser complètement vêtu dans le lit, aussi après avoir ôté les chaussures superflues, je déboutonnais ma chemise blanche et froissée qui finit sa course sur le sol, décidant ainsi de ma tenue nocturne. Je n'étais guère franchement pudique, cela aurait été un mensonge grotesque au vu de mes précédents de dépravé, mais je n'allais pas pousser le vice, et surtout la tentation, à oser aller plus loin. M'avançant vers le lit je plongeais alors mes rétines trop envieuses et brillant sans doute d'une luxure pourtant savamment dissimulée dans les siennes, comme je finis par me glisser à ses côtés. La prenant alors dans mes bras sur assentiment tacite, je déposais un baiser sur sa tempe avant de m'enivrer de la froideur de sa peau. Lui confiant alors ma chaleur, calquant ma respiration brûlante sur la sienne, je finis par enfin clore mes paupières, apaisé par sa douceur mordante comme mes doigts s'enfoncèrent dans la chair de ses bras fins. Je savourais les quelques heures qui nous resteraient alors, maudissant la lumière du jour et ce protocole nous empêchant sans doute de nous aventurer plus loin. Je doutais fortement qu'au fond, la demoiselle de mes pensées voulait véritablement de moi, mais me contenter de cette nuit passionnelle et pourtant platonique devenait la consécration de l'insomniaque que j'étais devenu. Mes courbes épousant les siennes, je glissais mes doigts dans sa main si frêle sans vouloir penser aux conséquences, écoutant les palpitations de mon coeur ralenti par sa simple présence calmant mes troubles du sommeil oppressants. Ci-gît la candeur fugace de notre ancienne relation de professeur à élève.
Préférant ne pas y penser pour le moment, je me tournais vers une requête saugrenue : dormir avec mon professeur, pour une nuit chaste et réservée qui plus est. Cette demande s'était échappée de mes lèvres avant que je ne la retienne, elle aussi paraissait par ailleurs irréelle. Adolescent, j'avais goûté bien trop tôt aux joies charnelles, et les seuls instant où je m'endormais auprès d'une demoiselle sans la toucher n'étaient que ceux où, trop saoul ou le nez trop plein de coke, je m'effondrais sur mon lit dans les cas les plus laborieux de mes soirées me laissant alors des trous noirs monumentaux. Pour le reste, je n'avais jamais été sage et avais su faire rougir la plus coincée des saintes nitouches de bonne famille. Ce soir visiblement relevait du miracle éphémère et surprenant, c'était à ne plus savoir si je rêvais éveillé, abattu par mes insomnies, ou si je demeurais véritablement dans la réalité. J'attendais donc le verdict, mon regard accroché aux lèvres rosées de la demoiselle blonde, et me perdant alors dans les simples pensées que je pouvais mourir pour un rouge, celui de son rouge cerise. C'était une pensée absurde, décalée de la réalité, étrange et presque surfaite, mais c'était ainsi. On ne pouvait nous blâmer de vivre un instant aussi éthéré que celui-ci : nous deux réunis nous n'avions pas besoin d'opium, nos esprits déliraient bien assez par eux-même. Sa sentence tomba alors, dans des mots qui attisèrent une lueur étrange dans le feu rétinien de mes obsdiennes : Mon lit est tien pour cette nuit. Cette nuit, et seulement celle-ci, ce fut alors ce que je retins comme mon palpitant se serra sur cet aveu bien concret. Quelque part sans doute j'avais espéré plus , plus d'une simple nuit pour seulement une étreinte chaste, mais bien plus de quelques heures tout de même. Tant pis pour moi, je n'avais qu'à eu dès le début à élargir ma requête pourtant déplacée, et respecterais alors notre contrat tacite pour partir au petit matin et ne plus revenir en demander plus. L'envie avait beau être trop forte, je ne pouvais non plus me résigner à venir sans cesse attaquer de mes paroles séductrices et de mes mains conquérantes Cassandra pour avoir plus. Toujours plus. Je n'arrivais jamais à un juste milieu, sans doute était-ce cela qui trahissait souvent ma personnalité excessive. J'acquiesçais alors, déjà apaisé de la voir répondre par l'affirmative bien que la réponse avait du lui être difficile au vu du plomb trop lourd vacillant dans sa voix légère. La jolie blonde se leva alors, me tendant une main que je n'aurais jamais attrapée, par fierté, s'il ne s'était pas agit de la demoiselle pouvant calmer mes insomnies et affolant la mécanique de mon coeur dans un rouage mortuaire et pourtant si agréable. J'entendais la Marche Funèbre de Chopin ponctuer les battements de mon palpitant dans une symphonie métempirique et sublime : à elle seule elle parvenait à faire jouer à mon organe abattu des airs de piano en sonata bafouées. Ainsi redressé, je l'avisais quitter la chambre alors qu'elle me demanda de l'attendre, ce que je fis dans une discipline curieuse. Mon regard ambré se posa alors tour à tour sur les objets divers, les meubles, jusqu'au moindre morceau de tissu et s'imprégnant des détails les plus minimes dans une observation déconcertante. Mon inquisition laborieuse mais involontaire cessa lorsqu'elle revint dans la pièce, deux couvertures à la main, ne cessant de la toiser de mes pupilles sombres et silencieuses. Je l'observais finalement se glisser dans le lit, mon regard perdant peu à peu le tracé de ses courbes et de ses jambes graciles dissimulées sous ces épais édredons que je maudissais alors, pour dérober à ma vue le cambré galbé d'une si divine créature. Perdu dans mes pensées licencieuses, je sortis de ma léthargie et relevais mes rétines ténébreuses sur l'angelot blond s'amusant de la situation.
« Souhaites-tu une chemise de nuit ? »
« Merci mais je ne voudrais pas faire de concurrence à ton sex-appeal. »
Souriant alors d'un rictus taquin et pourtant peut-être trop carnassier, je saisis alors le double sens de sa question. Je ne pouvais guère me déshabiller complètement, pas plus que me glisser complètement vêtu dans le lit, aussi après avoir ôté les chaussures superflues, je déboutonnais ma chemise blanche et froissée qui finit sa course sur le sol, décidant ainsi de ma tenue nocturne. Je n'étais guère franchement pudique, cela aurait été un mensonge grotesque au vu de mes précédents de dépravé, mais je n'allais pas pousser le vice, et surtout la tentation, à oser aller plus loin. M'avançant vers le lit je plongeais alors mes rétines trop envieuses et brillant sans doute d'une luxure pourtant savamment dissimulée dans les siennes, comme je finis par me glisser à ses côtés. La prenant alors dans mes bras sur assentiment tacite, je déposais un baiser sur sa tempe avant de m'enivrer de la froideur de sa peau. Lui confiant alors ma chaleur, calquant ma respiration brûlante sur la sienne, je finis par enfin clore mes paupières, apaisé par sa douceur mordante comme mes doigts s'enfoncèrent dans la chair de ses bras fins. Je savourais les quelques heures qui nous resteraient alors, maudissant la lumière du jour et ce protocole nous empêchant sans doute de nous aventurer plus loin. Je doutais fortement qu'au fond, la demoiselle de mes pensées voulait véritablement de moi, mais me contenter de cette nuit passionnelle et pourtant platonique devenait la consécration de l'insomniaque que j'étais devenu. Mes courbes épousant les siennes, je glissais mes doigts dans sa main si frêle sans vouloir penser aux conséquences, écoutant les palpitations de mon coeur ralenti par sa simple présence calmant mes troubles du sommeil oppressants. Ci-gît la candeur fugace de notre ancienne relation de professeur à élève.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Lun 11 Jan 2010 - 23:25
- « Merci mais je ne voudrais pas faire de concurrence à ton sex-appeal. » a ces mots je souris. Mon sex-appel pouvait être bien vite détrôné si Lust décidait de se dévêtir entièrement. Je ne l’avais jamais vu nu, mais je m’imaginais à merveille que son corps finement sculpté comme le fut dans l’Antiquité ce cher Apollon. Balayant d’un geste de la tête ces pensées malsaines, je fixais mon compagnon d’une nuit de mes yeux clairs, tandis qu’il se déshabillait. Ou du moins, qu’il retirait sa chemise et ses chaussures. Etrangement, je ne me sentis pas gênée, comme si cela était naturel, pour lui de se dévêtir, pour moi de le regarder le faire. Comme si nous étions un couple normal, dont les deux amants passaient la nuit ensemble. Nous n’étions pas en couple pourtant. Lust s’approcha alors du lit et se glissa sous les draps frais qu’il réchauffa instantanément au contact seul de sa peau brûlante. Alors qu’il venait contre moi, je me rapprochais un peu plus de lui et enfouissait mon visage dans son cou, respirait à pleines goulées son parfum épicé. Tandis que ses mains frôlaient les miennes, que son cœur battait en rythme avec le mien et que ses lèvres embrassaient tendrement ma tempe, je me laissais aller à une contemplation du garçon, m’offrant le plaisir de découvrir chaque passerelle de sa peau si douce. Je vins doucement poser mon front contre sa joue, sentant avec joie une peau légèrement piquante, comme je les aimais, alors qu’une de mes mains partait à l’exploration d’un torse enflammé. Mes doigts glissèrent le long de son buste, s’arrêtant au nombril pour mieux remonter vers sa gorge. Mes courbes épousant à merveille les siennes, je ne pu m’empêcher de penser que nous étions fait l’un pour l’autre, ne serait-ce que dans notre physique, qui était en harmonie étonnante, mais encore une fois, cette idée était sans doute des plus absurdes, sans doute avais-je ressentis cela avec mes anciens compagnons sans jamais m’en rendre réellement compte. Quelques secondes passèrent sans que ni lui ni moi ne brisions ce silence d’or. Ma peau habituellement si fraîche était à présent presque aussi ardente que le corps de Lust, pour l’énième fois de la soirée, je me sentais revivre. Remontant mes doigts vers la tête de Lust, n’arrivant pas à distinguer, dans l’obscurité, s’il dormait ou non, je vins titiller le bout de ses lèvres, en dessinant leur contour avec une telle précision que je me surpris à les connaître par cœur, moi qui ne les avais jamais touchées. Je souris. Demain serait un autre jour, et maintenant que toutes les limites possibles venaient d’être poussées à bout, je pouvais me permettre des choses que je n’aurais osé. Fermant doucement les yeux, enfouissant une fois de plus mon nez dans le creux du cou de Lust, je déposais un baiser furtif et laissais échapper un soupir de bien être.
« Lust… »
Je n’attendais pas de réponse, en réalité, j’étais persuadée qu’il dormait, aussi ne lui donnais-je pas le temps d’ouvrir les lèvres.
« Garde la clef de cet appartement… Sans toi, ce lit n’a aucun intérêt »
J’avais dis cela en pensait qu’il dormait, aussi m’étais-je confiée avec une sincérité déroutante. Je n’avais en effet pas envie qu’il me rende la clef de l’appartement que je lui avais confié, je voulais qu’il la garde avec lui et qu’il vienne me voir quand il le voulait. Si je m’étais écoutée, à cet instant précis, et sans doute dans ceux qui viendraient, je l’aurais supplié de revenir chaque soir. Mais cette foutue fierté était toujours aussi mordante et je ne su m’y résoudre. J’espérais cependant, inconsciemment peut être, que ma perle rare ait entendu mes mots et les comprendrait comme je le souhaitais : sans lui pour me tenir chaud, même dans la plus chaste des postures, je ne voyais plus d’intérêt à y dormir. Je savais qu’après cette nuit là, j’aurais goûté au fruit défendu et qu’il m’en faudrait un nouveau chaque jour. Je me savais si envieuse que je détesterai toutes les catins avec qui il passerait la nuit plutôt qu’avec moi. Je savais cependant que je n’étais pas encore capable de lui offrir mon corps, je lui avais donné mon âme, mais avais peur de briser quelque chose en lui offrant le reste. Je me retrouvais soudain coincée. J’imaginais qu’à force de me refuser à lui, il s’en lasserait rapidement et s’en irait louer ses passions à une autre, mais si je m’offrais sans réticence, j’avais dans l’idée qu’une fois cela obtenu, il partirait et me laisserais seule dans une tristesse insoutenable. J’avais beau le connaître comme étant différent, mes expériences sentimentales s’étaient souvent soldés par un échec du aux rapports sexuels. Perdue dans mes pensées, je ne me rendis pas compte que la fatigue pris le pas sur le reste et m’emporta dans un monde onirique que j’aurais refusé juste pour pouvoir observer l’objet de mes craintes et de mes désirs.
Le temps qui s’écoula sembla ne durer que quelques malheureuses secondes lorsqu’un rayon de soleil vint balayer mon visage. Indécise et perplexe, je n’ouvris pas les yeux et me retournai dans mon lit, posant une main sur ce que je pensais être un oreiller. Loin d’un oreiller, je venais de mettre ma main sur quelque chose de chaud et doux, qui montait et descendait dans un rythme paisible : le torse de Lust saillait sous mes doigts. Je mis un certain temps à me remémorer des événements de la veille, et à me persuader que ce n’était pas un rêve. Lust Whitaker était bien allongé à mes côtés, paisiblement endormis. Je soupirai d’aise et me tourner vers mon réveil pour m’informer de l’heure : il était 7 heures seulement du matin, je n’avais en somme dormis que quatre heures. Nous étions un dimanche matin, je n’avais pas cours, et comme tous les dimanches matins, sans doute passerais-je ma matinée dans mon appartement à bouquiner, corriger des copines et sommeiller paresseusement sous mes couvertures. Ce dimanche était pourtant bien différent des autres, puis qu’il avait en cela de troublant que Lust était là, toujours entouré d’un monde bien à lui où je n’avais pas accès. Je ne voulais pas me lever, je voulais rester là, près de lui, toute la journée, juste pour le plaisir des yeux. J’avais finis par calmer son insomnie, et j’étais rassurée puisque j’en avais été la cause. Je souris et m’approchai doucement de lui jusqu’à déposer un baiser sur son épaule. Mon but n’était pas de le réveiller, seulement de sentir ce contact si doux avec sa peau. Je me redressai alors et m’appuyai contre mon lit. J’attachai mes cheveux avec négligence et attrapai ma baguette grâce à la quelle je fis venir à moi un verre et une bouteille de wiski. Qu’étais-je en train de faire ? Tout simplement, j’étais en train de réaliser ce que je venais de faire : à savoir passer une nuit avec un élève. Malgré le fait qu’il ne s’était rien passé entre nous, j’avais grand mal à me calmer. D’une traite, et pour la première fois en cinq ans d’abstinence, j’avalais un verre de wiski. L’effet de l’alcool à jeun fut soudain. Une bouffée de chaleur m’envahit, un cœur qui s’emballe, des frissons qui vous pigmente la peau. J’avais oublié cette sensation divine, et j’en venais même à me dire que je retenterai bien un rail de coke… Je n’étais cependant pas assez bourrée pour en demander un à Lust, quand bien même il me l’aurait autorisé. Soudain, Lust s’agita légèrement et je compris qu’il était sur le point de se réveiller. Dans ma hâte, je cachais verre et bouteille sous le lit, renversant un peu de liquide sur le sol. Tandis qu’il ouvrait les yeux je m’approchai doucement et embrassai son nez.
« Bonjour, vous. »
Dans un sourire amusé, un peu trop amusé pour le contexte sûrement, je m’approchai de Lust pour me blottir dans ses bras protecteurs. Je ne voulais pas qu’il s’en aille. Il ne devait pas s’en aller. Nous étions dimanche matin, 7 heures, personne ne l’attendrait, c’était certain.
« Tu restes, n’est-ce pas ? murmurai-je tendrement »
Je ne sais pas ce qu’il m’arrivait, j’étais bien plus joyeuse que d’habitude, bien plus niaise aussi, et plus expressive. Etait-ce pour cela que j’avais arrêté l’alcool ? Il me semblait bien qu’il y avait une raison…
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Mar 12 Jan 2010 - 18:46
Il ne m'avait fallu guère longtemps pour trouver le repos : loin de la moiteur des tombeaux que m'affligeait mes piquantes insomnies, je me trouvais soudainement apaisé car ayant trouvé réponse à mes questions. J'en vins par ailleurs brièvement à me demander si c'était elle qui troublait mon sommeil et mes nuits, ou bien ce terrible entrefaite de ne pas avoir d'issues à mes questions, moi qui en avais toujours. Réflexion faite, c'était elle qui me provoquait ces terribles insomnies, sinon comment aurais-je pu être aussi délicieusement troublé au seul toucher de sa peau de cygne. Mes mains bientôt cessèrent ces caresses frissonnantes et audacieuses sur son épiderme glacé et lumineux, ma respiration décéléra au même titre que le battement endiablé de mon palpitant, mon souffle brûlant glissant dans le creux de son cou se fit moindre : je m'endormais aussitôt, bercé par l'illusion amère de l'avoir contre moi pour bien plus de quelques heures, et soulagé sans doute d'étreindre en mes bras puissants l'objet tant convoité ; cette nuit, et contrairement à dans mes songes, elle ne s'échapperait pas. Mon ascension dans l'univers de Morphée fut alors fulgurante, ce qui en un sens avait de quoi relever de l'étonnement : en tant que junkie débauché, il m'arrivait bien trop souvent de m'effondrer dans mon lit après une soirée bien arrosée aux alentours de sept heures du matin, aussi aucun horaire nocturne aussi tardif qu'il soit ne pouvait prétendre à m'achever aussi vite. Mais la douceur de sa peau, la volupté de son parfum vanillé, la magie irréelle et dangereuse de ce moment, endormaient mes sens plus vite encore que la mescaline : je ne doutais plus qu'elle était ma drogue, ce qui aurait pu m'arracher d'affreuses appréhensions si je ne m'étais pas endormi aussi vite. Car en tant qu'être exclusif, je m'appropriais les lieux, les objets, comme les personnes ; je les faisais miens par une possessivité poussée et agressive, ils ne devaient alors répondre que de moi et ne jamais échapper à mon contrôle pour ne pas s'attirer mes foudres et ma lassitude piquante... Allais-je demander cette même exclusivité à Cassandra, et pire encore, deviendrais-je aussi dépendant à cette dernière qu'à mes cachets colorés ? Indubitablement, la réponse était oui, car le processus était déjà enclenché. Je m'étais obstiné ce soir à vouloir la séduire, à la toucher, à la garder près de moi, pour une unique et stupide excuse d'un insomniaque bafoué, alors qu'en réalité c'était parce qu'elle hantait mes pensées. Je la désirais ancrée dans ma chair et tatouée sur ma peau, suite à ses habiles paroles et ces déclics qu'elle avait fait envers ma personne : je sentais mon sang bouillonner d'envie et de possessivité tendre à son égard dans une passion criminelle et mordante. Pour le meilleur et pour le pire, elle allait devenir mon héroïne, s'infiltrant en mon sang et attaquant mon cerveau en le squattant avec panache. Elle assassinait mes sens pour éveiller mon palpitant de glace ; dichotomie agréable et savoureuse que je n'abandonnerais pour rien au monde.
La lumière hivernale du petit matin vint effleurer ma peau blême, me réveillant peu à peu d'une nuit bien trop courte. J'ouvris doucement les yeux, me demandant l'espace de quelques secondes où je me trouvais, lorsque mon cerveau embrumé se raviva soudain. J'avais passé la nuit dans les appartements d'un de mes professeurs, mais pas n'importe lequel cependant : celui qui submergeait mon être à ne plus en pouvoir, avec qui j'avais échangé quelques paroles dans la confidence, pour qui j'aurais offert bien plus que mes bras protecteurs sans le pouvoir pour autant. Car je n'avais rien, en dehors d'un compte en banque bien rempli par les soins de mon médicomage de père décidant de m'y laisser accès qu'une fois ma vie réussie, je n'avais plus même mon âme déjà vendue à la va vite au diable sur un coup de tête. J'étais démuni et vivais néanmoins dans l'excès, je n'avais rien à lui léguer si ce n'était que mon coeur excessif de junkie amoureux. Contrairement à d'autres prétendants qu'elle pourrait avoir dans le futur, plus âgés et cadrés dans une vie prometteuse, je ne faisais guère le poids en matière d'offrandes. Ni myrrhe, ni encens, mais seulement mon regard de braise adulant sa peau, mes mains vénérant son corps et mes lèvres louant ses éloges. Etait-ce assez... J'en doutais fortement. Aussi je balayais ces pensées de mon esprit comme je sentis ses lèvres venir déposer un baiser sur mon nez, m'arrachant de ce fait un sourire amusé. Et comme elle se cala dans mes bras que je refermais avec douceur autour d'elle, j'en profitais pour passer brièvement une main dans mes cheveux... Dieu que le réveil était difficile après une nuit si courte, moi qui habituellement trop lunatique demeurait d'une humeur massacrante le matin, je sentais mon coeur au contraire s'alléger d'un bien-être alangui autant que se plomber d'une amertume terrible : la nuit était passée si vite, et alors que j'aurais tant souhaiter l'observer dormir, toiser sa peau séraphique et sa poitrine se soulever à chaque respiration, amoureux de son moindre souffle, je m'étais sinistrement endormi bien trop vite. Je maudissais le jour d'autant plus qu'il m'arrachait Cassandra, aujourd'hui et demain, et pour les autres jours à venir.
« Bonjour, vous. »
« Habituellement c'est le prince qui réveille la princesse, et pas l'inverse. »
Nous n'étions pas dans un conte de fées, loin de là, je l'accordais. De toute évidence m'auto-proclamer prince aurait été désopilant, à moins de demeurer prince de la débauche ou celui des martyrs comme ma douce et tendre me l'avait susurré, je n'avais rien des grandes qualités parfaites d'un seigneur. Glissant alors ma main jusqu'à sa hanche fine voilée de cette chemise de nuit chatoyante qui se faisait barrière de sa peau à mes doigts envieux, je sentais les effluves ambrées et piquantes de l'alcool. Sans doute trop habitué à ce parfum entêtant et capiteux, je n'en pris pas compte en l'instant, savourant simplement notre étreinte furtive et matinale. Tournant ainsi mes rétines fauves sur son visage dont la beauté m'arracha un battement sauvage, j'observais l'armure sybarite de ses lèvres qui étaient à deux mots des miennes, et que j'aurais tant aimé embrasser s'il était possible de vaincre cette soit disant distance meurtrière qu'elle nous imposait presque, désireux de lui arracher un baiser.
« Tu restes, n’est-ce pas ? »
Je souris face à sa réplique ; mon dieu qu'elle était belle dans toute sa splendeur tendre et rêveuse, si transcendante qu'elle en était arrivée à me rendre chaste pour une nuit, bien que je me devais de combattre mes démons intérieurs. Car l'animal en moi, trop carnassier, n'attendait qu'un signe ou un regard pour que je lui dévore la gorge et ses traits ravissants, j'avais l'amour compulsif ancré dans ma peau à la vouloir juste pour moi. Fort heureusement, nos étreintes et nos baisers sages me rassasiaient suffisamment, autant que le respect que j'avais pour Cassandra et qui me sommait de la toiser tel un chef d'oeuvre à ne pas blasphémer. Me redressant ainsi dans un bruissement d'étoffes, je me penchais au-dessus de la jolie blonde, plaquant une main de part et d'autre de son si doux visage, comme je plongeais mon regard abyssal dans le sien, sentant en mon ventre ces soubresauts voluptueux et assassins qui remontèrent alors à mon coeur. Encore et toujours lui... Avait-elle réussi à s'en faire la maîtresse attitrée ?
« Je devrais rejoindre mon équipe de Quidditch pour dix heures... » murmurais-je de ma voix suave et taquine avant d'arborer une moue faussement pensive et railleuse. « Mais après avoir envoyé Stewart à l'infirmerie, je pense qu'ils seront ravis de ne pas m'y voir. » Attaquer ses adversaires de cognards se muant en boulets de canon sous ma batte était une chose, mais s'en prendre à ses propres co-équipiers lors d'un entraînement simplement parce que l'un d'entre eux ne vous revenait pas en était une autre. Froidement amusé, je vins alors lui voler un baiser plus audacieux qu'à l'accoutumée encore ; ma langue cherchant avec douceur la sienne sans néanmoins vouloir accélérer les choses au risque peut-être de trop la faire douter, je me stoppais alors comme de nouveau les effluves capiteuses de l'alcool vinrent me narguer. « De l'alcool au petit matin... »
Ma voix lascive et grave n'avait en aucun cas une teinte de réprimande ; j'étais tant ancré dans mon univers de débauche que le geste en lui-même ne me secouait pas, le prenant presque au contraire comme quelque chose de banal. Néanmoins je demeurais surpris, et par ailleurs mon étonnement fut trahi par mes sourcils s'arquant alors : elle qui m'avait certifié la veille qu'elle désirait devenir une femme convenable, semblait apprécier ses verres de whisky à peine le soleil levé. J'avais beau être débauché, je n'ignorais pas que c'était là le signe avancé d'un alcoolisme notoire.
« Tu l'as toujours fait, ou est-ce que c'est seulement à cause de moi ? »
Je savais que cela faisait trop de questions à la fois, spécialement de la part d'une personne qui ne souhaitait pas non plus tomber dans la réprimande inquisitrice. J'ignorais pourquoi cette question, pourquoi ce doute, mais il me semblait que depuis peu, le comportement de Cassandra semblait balancer vers le gouffre ténébreux que constituait mon monde, et celui qui avait été le sien par le passé.
La lumière hivernale du petit matin vint effleurer ma peau blême, me réveillant peu à peu d'une nuit bien trop courte. J'ouvris doucement les yeux, me demandant l'espace de quelques secondes où je me trouvais, lorsque mon cerveau embrumé se raviva soudain. J'avais passé la nuit dans les appartements d'un de mes professeurs, mais pas n'importe lequel cependant : celui qui submergeait mon être à ne plus en pouvoir, avec qui j'avais échangé quelques paroles dans la confidence, pour qui j'aurais offert bien plus que mes bras protecteurs sans le pouvoir pour autant. Car je n'avais rien, en dehors d'un compte en banque bien rempli par les soins de mon médicomage de père décidant de m'y laisser accès qu'une fois ma vie réussie, je n'avais plus même mon âme déjà vendue à la va vite au diable sur un coup de tête. J'étais démuni et vivais néanmoins dans l'excès, je n'avais rien à lui léguer si ce n'était que mon coeur excessif de junkie amoureux. Contrairement à d'autres prétendants qu'elle pourrait avoir dans le futur, plus âgés et cadrés dans une vie prometteuse, je ne faisais guère le poids en matière d'offrandes. Ni myrrhe, ni encens, mais seulement mon regard de braise adulant sa peau, mes mains vénérant son corps et mes lèvres louant ses éloges. Etait-ce assez... J'en doutais fortement. Aussi je balayais ces pensées de mon esprit comme je sentis ses lèvres venir déposer un baiser sur mon nez, m'arrachant de ce fait un sourire amusé. Et comme elle se cala dans mes bras que je refermais avec douceur autour d'elle, j'en profitais pour passer brièvement une main dans mes cheveux... Dieu que le réveil était difficile après une nuit si courte, moi qui habituellement trop lunatique demeurait d'une humeur massacrante le matin, je sentais mon coeur au contraire s'alléger d'un bien-être alangui autant que se plomber d'une amertume terrible : la nuit était passée si vite, et alors que j'aurais tant souhaiter l'observer dormir, toiser sa peau séraphique et sa poitrine se soulever à chaque respiration, amoureux de son moindre souffle, je m'étais sinistrement endormi bien trop vite. Je maudissais le jour d'autant plus qu'il m'arrachait Cassandra, aujourd'hui et demain, et pour les autres jours à venir.
« Bonjour, vous. »
« Habituellement c'est le prince qui réveille la princesse, et pas l'inverse. »
Nous n'étions pas dans un conte de fées, loin de là, je l'accordais. De toute évidence m'auto-proclamer prince aurait été désopilant, à moins de demeurer prince de la débauche ou celui des martyrs comme ma douce et tendre me l'avait susurré, je n'avais rien des grandes qualités parfaites d'un seigneur. Glissant alors ma main jusqu'à sa hanche fine voilée de cette chemise de nuit chatoyante qui se faisait barrière de sa peau à mes doigts envieux, je sentais les effluves ambrées et piquantes de l'alcool. Sans doute trop habitué à ce parfum entêtant et capiteux, je n'en pris pas compte en l'instant, savourant simplement notre étreinte furtive et matinale. Tournant ainsi mes rétines fauves sur son visage dont la beauté m'arracha un battement sauvage, j'observais l'armure sybarite de ses lèvres qui étaient à deux mots des miennes, et que j'aurais tant aimé embrasser s'il était possible de vaincre cette soit disant distance meurtrière qu'elle nous imposait presque, désireux de lui arracher un baiser.
« Tu restes, n’est-ce pas ? »
Je souris face à sa réplique ; mon dieu qu'elle était belle dans toute sa splendeur tendre et rêveuse, si transcendante qu'elle en était arrivée à me rendre chaste pour une nuit, bien que je me devais de combattre mes démons intérieurs. Car l'animal en moi, trop carnassier, n'attendait qu'un signe ou un regard pour que je lui dévore la gorge et ses traits ravissants, j'avais l'amour compulsif ancré dans ma peau à la vouloir juste pour moi. Fort heureusement, nos étreintes et nos baisers sages me rassasiaient suffisamment, autant que le respect que j'avais pour Cassandra et qui me sommait de la toiser tel un chef d'oeuvre à ne pas blasphémer. Me redressant ainsi dans un bruissement d'étoffes, je me penchais au-dessus de la jolie blonde, plaquant une main de part et d'autre de son si doux visage, comme je plongeais mon regard abyssal dans le sien, sentant en mon ventre ces soubresauts voluptueux et assassins qui remontèrent alors à mon coeur. Encore et toujours lui... Avait-elle réussi à s'en faire la maîtresse attitrée ?
« Je devrais rejoindre mon équipe de Quidditch pour dix heures... » murmurais-je de ma voix suave et taquine avant d'arborer une moue faussement pensive et railleuse. « Mais après avoir envoyé Stewart à l'infirmerie, je pense qu'ils seront ravis de ne pas m'y voir. » Attaquer ses adversaires de cognards se muant en boulets de canon sous ma batte était une chose, mais s'en prendre à ses propres co-équipiers lors d'un entraînement simplement parce que l'un d'entre eux ne vous revenait pas en était une autre. Froidement amusé, je vins alors lui voler un baiser plus audacieux qu'à l'accoutumée encore ; ma langue cherchant avec douceur la sienne sans néanmoins vouloir accélérer les choses au risque peut-être de trop la faire douter, je me stoppais alors comme de nouveau les effluves capiteuses de l'alcool vinrent me narguer. « De l'alcool au petit matin... »
Ma voix lascive et grave n'avait en aucun cas une teinte de réprimande ; j'étais tant ancré dans mon univers de débauche que le geste en lui-même ne me secouait pas, le prenant presque au contraire comme quelque chose de banal. Néanmoins je demeurais surpris, et par ailleurs mon étonnement fut trahi par mes sourcils s'arquant alors : elle qui m'avait certifié la veille qu'elle désirait devenir une femme convenable, semblait apprécier ses verres de whisky à peine le soleil levé. J'avais beau être débauché, je n'ignorais pas que c'était là le signe avancé d'un alcoolisme notoire.
« Tu l'as toujours fait, ou est-ce que c'est seulement à cause de moi ? »
Je savais que cela faisait trop de questions à la fois, spécialement de la part d'une personne qui ne souhaitait pas non plus tomber dans la réprimande inquisitrice. J'ignorais pourquoi cette question, pourquoi ce doute, mais il me semblait que depuis peu, le comportement de Cassandra semblait balancer vers le gouffre ténébreux que constituait mon monde, et celui qui avait été le sien par le passé.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Mar 12 Jan 2010 - 21:30
- Alors que ses yeux venaient caresser les miens, sa voix s’éleva à la suite de la mienne dans un timbre que je lui adorais tant :« Habituellement c'est le prince qui réveille la princesse, et pas l'inverse. ». Le plus drôle de l’histoire ? Je n’avais rien d’une princesse alors qu’il avait tout du prince. Notre conte de fée n’en était pas un, loin de là, mais restait ancré dans un idéal qui n’appartenait qu’à nous. Alors que ma main vint effleurer sa joue mal rasée, laissant cette peau si agréable à toucher ensorceler mes doigts pour qu’ils ne puissent plus la quitter, je murmurai tendrement « Il semblerait que les conventions s’envolent quand je suis avec toi… ». Je n’avais pas tort, puisque cette nuit là, Lust avait fait s’enfuir de nombreux codes et conventions, et même si j’avais gardé jusque là une barrière invisible, une sorte de bouée de sauvetage, je savais dors et déjà que nous étions allés trop loin, à mon plus grand plaisir, ravivant cette flamme rebelle qui m’animait autrefois. Sereine, je le laissai poser sa main sur ma taille, comme si c’était une habitude que j’avais prise avec plaisir, et posait un peu mieux ma tête sur son torse, m’abreuvant de cette odeur qui m’était devenue si familière, de ce souffle qui réchauffait mon corps plus que n’importe quel feu de camp, de ce cœur qui emballait le mien par le pouvoir seul de son battement ardent. Je sentais l’alcool affluer dans mon sang, me monter à la tête qui commençait à me tourner délicieusement. Un simple mouvement suffisait à me donner le tournis et cette sensation de chavirer me fit sourire puérilement. Soudain, Lust bougea sous ma tête pour se retrouver au dessus de moi, à quelques malheureux centimètres de ma tête, barrière invisible, barrage incassable que je m’évertuai à murer entre nous. Je me sentais si bien quand il était là, pourquoi continuer dans cette autodestruction. Il aurait suffit que mon tendre élève n’en est assez pour que tout ce petit monde s’écroule, mais je n’arrivai pas à me décider entre relation interdite et souhait d’être respectable. Je savais que si je me laissais aller à une relation aussi ambigüe, pour ne pas dire amoureuse, je ne saurais la garder secrète et imposer ce lourd secret à Lust. Je me savais passionnée lorsqu’il s’agissait d’être aimée, pis encore quand j’aimer moi-même, et je ne pouvais me contraindre à vivre une relation sans lendemain puisqu’officieuse. Soudain, alors que nous yeux se dévoraient mutuellement, que nos lèvres ne cherchaient à se rejoindre, que nos corps n’aspiraient qu’à faire un, Lust brisa ce silence qui s’était instauré pour répondre à la question à la quelle j’espérais une douce réponse. « Je devrais rejoindre mon équipe de Quidditch pour dix heures... » . Ces mots seuls réussirent à m’arracher une moue boudeuse : il ne pouvait pas me refuser de rester. J’étais prête à l’enfermer de force, à l’attacher au lit, quitte à ce qu’il me haïsse, ne serait-ce que pour pouvoir contempler son corps et sonder son esprit plusieurs heures encore. Je l’aurais même supplié de rester toute la journée et la nuit suivante si je n’avais pas peur d’être trop entreprenante. « Mais après avoir envoyé Stewart à l'infirmerie, je pense qu'ils seront ravis de ne pas m'y voir. ».
« Est-ce là une façon que de traiter ses camarades, monsieur Whitaker ? Mais si vos actes violents permettent à mon corps de conserver la chaleur que lui procure le votre, je suis tout à fait d’accord à ce que quelques malheureux se prennent un cognard ou deux »
Professeur indigne que je faisais. J’avais pourtant décidé ce matin, d’être plus passionnée que professionnelle, ne serait-ce que pour vivre un semblant de bonheur. J’allais dire autre chose lorsque, sans que je ne puisse réagir, sans que je ne veuille réagir, Lust se pencha vers moi pour m’embrasser plus éperdument qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’alors. Etonnée, mais non moins satisfaite, et alors qu’il cherchait de la sienne ma langue timide, je me prêtai au jeu, passant doucement mes doigts dans ses cheveux, et laissant mon autre main s’aventurer sur un dos que je n’avais pas imaginé si musclé. Etait-ce l’alcool ingurgité qui me faisait agir avec tant d’indécence ? Je tentais de m’en persuader, je savais cependant que je n’avais pas assez bu pour être ivre, seulement pour laisser parler mon cœur plutôt que ma raison. J’étais encore assez consciente pour réaliser que ce baiser langoureux aurait des conséquences sur lui comme sur moi, à commencer par cette haleine alcoolisée que Lust venait d’avoir le loisir de goûté. Alors que mes lèvres se détachaient à regret de celle de mon cher et tendre, sa voix vint résonner à mes oreilles comme un lourde vérité que je m’étais voilée. « De l'alcool au petit matin... ». Oui, Lust, de l’alcool au petit matin. Cela faisait bien longtemps que ce ne m’était pas arrivée, bien longtemps que je n’avais pas bu un verre d’alcool, qui plus est à jeun. Mais comprends tu que je me pose des questions, et que pour oublier, je me laisse sombrer dans le cocon de l’alcool que je connaissais tant auparavant ? Comprends tu seulement qu’il m’est insupportable de te voir allongé près de moi sans pouvoir prendre une décision ? Suis-je donc sans cœur pour te laisser espérer plus d’un nous qui n’est que néant alors que moi-même ne sais plus où j’en suis ? Y aura-t-il un nous ? Quand ? Demain ? Dans un mois ? Mon cœur hurle que c’est aujourd’hui qu’il veut le tien, pour l’éternité sans doute, mais n’est-ce pas là une passion démesurée qui s’éteindra de ton côté autant que du mien ? Oui, Lust, doux Lust, mon Lust… Je me laisse aller à la dérive, songeant naïvement qu’il suffit d’un verre pour trouver une solution. Autrefois c’est ainsi que j’y arrivais, un rail ou deux, un verre, et j’avais l’impression que le monde m’appartenait. C’est bien pour cela qu’un « nous » me fait peur, parce qu’il me suffit d’être dans tes bras pour croire que le monde m’appartient, et alors… Et alors… Et alors je me vois à nouveaux sombrer dans une dépendance. Tout autre, certes, que celles que je connus à ton âge, mais une dépendance tout de même, pourtant plus destructrice et plus mortelle que les autres, puisque plus passionnée et de fait plus agressive. Je me croyais sortie de toute accoutumance, et voilà que tu apparais de nulle part, vole mon cœur et me fait dangereusement faillir à mon devoirs d’enseignante, dérogeant à toutes les règles qui nous sont imposées. Qui me sont imposées.
« Tu l'as toujours fait, ou est-ce que c'est seulement à cause de moi ? »
J’encrais mon regard dans le sien, un regard grave, loin de celui, guilleret que j’avais affiché quelques secondes plutôt, apparut soudain sur mon visage. Encore une fois, je ne pus me résoudre à lui mentir.
« Ce matin seulement. Sans-doute est-ce un moyen pour moi de m’attacher à quelque chose. En entrant dans mon appartement hier soir, tu es entré dans ma vie et à chamboulé un monde, mon monde, que je croyais stable. Je te demande de concevoir que ce n’est pas facile pour moi. Tu provoques en moi quelque chose que je ne contrôle pas, et cela m’effraie. »
Encore une fois, j’avais été des plus sincères. J’étais dès lors partie du principe que je ne cacherai rien à l’ange déchu qu’il était, ne pouvant m’y résoudre. Mon cœur menaçait d’exploser au moment même où un mensonge sortait de mes lèvres, aussi m’étais-je efforcée de rester honnête, moi qui, il y avait cinq ans de cela avait pour crédo la célèbre réplique de ce dramaturge français Molière « L’hyprocisie est un vice à la mode. Et tous les vices à la mode passent pour vertus ». Oui, j’avais été bien malhonnête fille, jurant parfois éternité à des garçons des plus sincèrement amoureux, papillonnant ailleurs quand j’étais défoncée. Encore une fois, je plongeai mon regard dans le sien, et affichait un sourire amusé qui sortait totalement du contexte, alors que la situation aurait du être alarmante, pour moi qui ne tarderait sans doute pas à sombrer dans les méandres de l’alcool une fois encore si aucune aide ne venait à moi. Doucement, je posais une main sur la joue de Lust et l’attirait lentement, mais sûrement à moi, jusqu’à ce que nos lèvres se touchent. J’y déposais un baiser tendre et long, mordillant ses lèvres, sa langue, enfonçant mes ongles dans la chair de son cou. J’aimais à en détruire, mais je ne le savais pas encore. J’étais cependant différente des autres sadomasochistes dans le sens où je ne souhaitais pas détruire le « nous » mais le « vous », monde infâme qui m’arracherait Lust au moment même où il quitterait cette chambre. Je ne lui avais promis ni éternité, ni exclusivité, et je ne pouvais pas le lui demandait en retour, je n’avais donc comme crainte que celle qu’il aille satisfaire un profond désir sexuel frustrait entre les cuisses d’une autre. Nos lèvres enfin se séparèrent, et cherchant à sonder son esprit, je soufflais.
« A petite dose l’alcool laisse mon cœur prendre le dessus sur la raison, à plus forte dose, c’est la passion et l’agressivité qui prennent le relais. Choisis »
J’étais donc bien plus atteinte que je ne le pensais. J’étais en train de demander à ce jeune homme de choisir entre un simple baiser venant du cœur, mais chaste ou à une passion sans pareil qui serait malheureuse associée à une agressivité certaine que je savais pourtant qu’il maitriserait sans peine…
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Mer 13 Jan 2010 - 0:15
Je n'avais jamais ressenti cette complicité tendre et infaillible avec aucune autre demoiselle. Mis à part sans doute ma si jolie poupée pervertie, Meteora, pour laquelle je ressentais de l'affection mais jamais d'autant de sentiments agités voire amourachés que pour mon professeur, j'avais toujours relégué au petit matin mes conquêtes d'une nuit. Je me faisais dieu de la ruse et de la cruauté froide à la fois dès que le réveil se faisait sentir entre ma catin d'un soir et moi-même dans mes draps, la jetant d'une voix suave tout en équilibrant avec force mes mots leur entaillant la chair et l'âme pour leur souffler une addiction à ma personne. J'étais un salaud notoire et de grande catégorie, néanmoins je n'ignorais pas que les plus belles demoiselles de Hungcalf se faisaient rares, aussi je m'assurais que, même bafouées, elles se sentiraient suffisamment uniques et troublées pour revenir dans mes bras plutôt que de me fuir à vie. Ce matin était si différent de tous les autres, entre sourires, rires ou remarques taquines, effleurement de nos peaux brûlantes et envieuses l'une de l'autre, cet amour platonique nous consumait dans un bonheur aléatoire que nous peinions à toucher du doigt, nous qui n'étions pas faits vraiment pour la félicité. D'un baiser de la veille, j'avais provoqué cette idylle ambiguë et éthérée entre elle et moi, s'en était suivis des gestes tendres de ma part et tellement plus agressif de la sienne, il me semblait que cette nuit n'avait été qu'un rêve délirant provoqué par mes troubles du sommeil. Et elle était là, à la peau tannée à l'or des orfèvres, le sourire alangui d'une bouche couleur cerise qui attisait mon appétit qui n'avait plus rien de pervers mais de monstrueusement romanesque. De mon coeur à mes lèvres, de mon échine à mes doigts, tout mon être frémissait d'elle dans une sérénité transie et mourant sous ses baisers qui exaltaient les flammes de ma passion. Trop cruelle passion qui éveillait en moi tant de doutes : où étaient les limites avant que mon palpitant ne se broie lorsqu'il comprendra que cette relation ne pouvait être vécue. Moi qui ne lui avais rien demandé en retour, persuadé que cette fascination sublime pour ma si belle enseignante ne dépasserait pas l'incongru, je n'avais pas prévu la contamination de mon coeur semblant mourir au bord de ses lèvres. Je n'avais pas calculé l'impact qu'elle aurait sur moi, génie pourtant de l'arithmétique mais incapable de résoudre cette équation. Et si maintenant, elle me rejetait, et si le monde entier nous rejetait, et si j'étais condamné, par une sinistre accusation de sa part car en proie aux doutes, à ne plus jamais la revoir en ces termes ? Mon estomac se contorsionna d'une flamme vive léchant de l'intérieur mon buste piqué de douleur et d'amertume : j'étais pris au piège, car je souffrais déjà. Que les mortels sont stupides à se penser à l'abri des affres sadiques et tortionnaires de l'amour ; je n'échappais pas à la règle et avais trouvé mon propre bourreau. Succinctement, j'envisageais à euthanasier de nouveau mon myocarde, mais comment faire lorsqu'à l'approche de Cassandra, il se remettait à vivre avec tant d'aplomb que la souffrance en devenait plaisir ? Je l'ignorais. Pour la première fois de ma vie, j'ignorais tout. Je savais simplement que je la voulais, quitte à lui souffler avec ferveur de partir avec moi. De partir loin, tous les deux.
Je me tus néanmoins et continuais mes avancées taquines afin d'alléger mon esprit et de profiter de ce tendre instant à ses côtés, auprès de sa divine silhouette me rendant fou de désir, de passion et d'exaltation presque sauvage. Sa réponse quant à ma tirade sur le quidditch m'arracha alors de nouveau un sourire amusé : je n'avais véritablement plus l'enseignante face à moi, mais l'amante platonique et retenue qui se jouait avec moi du monde extérieur. Tous les deux, nous étions confinés dans une bulle de son qui n'autorisait guère les intrus ; par ailleurs ils n'existaient plus. Je n'avais en somme pas la crainte de me lasser face à ses multiples refus, car ces papillonements au creux de mon ventre m'intimaient que de toute évidence, il était trop tôt pour aller plus loin, et que je n'avais guère besoin de plus tant que je pouvais sentir sa peau et son regard. Moi, Lust Whitaker, ne prévoyait pas d'accélérer les passions charnelles avec une demoiselle. Un comble de ma perversité inassouvie. Pour l'instant néanmoins, je ne m'en lassais pas, mais ma personnalité imprévisible et impatiente ne me gardait pas d'une réaction éventuellement intempérante à venir. Pour le moment toutefois, il n'y avait que nous et la magie des premiers instants. Me penchant alors au-dessus d'elle dans une position outrageusement équivoque, je forçais délicatement la barrière de ses lèvres pour venir flirter avec sa langue timorée. Je savais ce geste dangereux : dans toute la langueur d'un baiser peut se cacher le réveil brutal du désir bestiall. Paradoxalement, j'ignorais si je voulais aller plus loin. Certes je la désirais ardemment, mais une union charnelle ne risquait-elle pas de démystifier notre idylle ambivalente ? Ce fut cependant les effluves d'un alcool ambré qui m'arracha de mes pensées et de si langoureux baiser provoquant mes flammes intérieures, et qui me força à la questionner dans une appréhension certaine. La réponse sans doute, fut à la fois la plus magnifiquement ineffable et monstrueusement tranchante qui me sentit l'impression d'être grandement coupable.
« Ce matin seulement. Sans-doute est-ce un moyen pour moi de m’attacher à quelque chose. En entrant dans mon appartement hier soir, tu es entré dans ma vie et à chamboulé un monde, mon monde, que je croyais stable. Je te demande de concevoir que ce n’est pas facile pour moi. Tu provoques en moi quelque chose que je ne contrôle pas, et cela m’effraie. »
Tiraillé entre deux feux, je la toisais de mon regard plus sentencieux et étrangement préoccupé. Je ne comprenais plus ce flot bouillonnant de sentiments contradictoires, partagé entre ce soulagement de savoir que son monde avait été autant perturbé que le mien dès l'instant de notre entrevue, et cette assaillante culpabilité me meurtrissant l'âme. En effet, était-ce un bien ou un mal ? Puisque l'on me nommait l'enfant du diable, puisque j'étais réputé pour ma perversité souillée, mon attitude dépravée, ma faculté à détruire ce que je touchais du bout des doigts, à abattre les autres autant que je m'abattais moi-même, était-ce une bonne chose que mon seul être ne vienne faire dérailler la vie d'une femme n'aspirant qu'à la voir stable et rangée ? En temps normal, cela ne m'aurait jamais atteint, mué dans une absence d'empathie certaine je me fichais bien du devenir des autres. Mais avec elle, tout était sensiblement différent ; j'entrais dans une autre dimension que je n'avais encore jamais connue. Le bien ou le mal, tout n'était qu'une question de point de vue, mais je peinais à savoir si mon arrivée dans sa vie, finalement, était une bonne chose pour Cassandra. De toute évidence non, et je n'en prenais conscience que maintenant, ignorant dès le départ qu'elle serait sujette à vaciller dangereusement en ma présence. Comment pouvais-je savoir en ces funestes instants, que j'avais déjà condamné la femme qui m'inspirait le plus de respect et dont la douceur calme m'avait ensorcelé ? Restant tourmenté et incertain, je ne parvins à articuler aucun mot, cependant ma torture fut abolie par ses lèvres venant chercher les miennes, et notre étreinte plus passionnelle calma mes doutes pour éveiller mes ardeurs. Retenant néanmoins ma main voulant s'immiscer sous sa chemise de nuit, je la stoppais à la bordure de cette dernière qui recouvrait ses cuisses, lorsqu'elle m'attira à elle. Plus audacieuse et entreprenante, je ressentais la passion dissimulée entre deux feux de la raison qu'elle gardait encore : tout autant que moi, son corps semblait brûler d'une appétence vaine, tandis que je frissonnais de plaisir sous la pointe de ses ongles s'enfonçant dans ma peau, m'arrachant un bref gémissement murmuré. Oubliant alors ses mots qui étaient parvenus à semer le trouble en moi, éloignant à contre coeur la courbe de mes lèvres quémandeuses des siennes, j'écoutais de nouveau sa voix cristalline et chantante, qui m'acheva dans mes doutes.
« A petite dose l’alcool laisse mon cœur prendre le dessus sur la raison, à plus forte dose, c’est la passion et l’agressivité qui prennent le relais. Choisis. »
L'ultimatum absolu et surtout inattendu. Mon coeur loupa un battement comme je me pinçais les lèvres, pensif : je me devais de choisir, moi, entre la lucidité de son esprit qui alors ne ferait que me repousser sous ses élans de la Raison, ou entre la fièvre de ses sens pouvant conduire à une issue plus passionnelle, probablement celle que j'attendais le plus. Je devais choisir, dès lors, entre le bien être de celle qui assassinait mon coeur dans un délicieux supplice, et moi-même pouvant alors éventuellement obtenir ses faveurs. Elle ou moi. La voir saine d'esprit, ou la voir perdue brûlante et quémandeuse entre mes bras. J'hochais très brièvement la tête avant d'étouffer un rire succinct et froid, disparaissant aussitôt.
« Ce que tu me demandes est terrible... Tu me demandes de choisir entre ta lucidité et ta déraison ? »
C'était allé trop loin, bien trop loin... Je détruisais la femme que j'avais le plus envie de préserver : par une simple entrée dans sa vie elle vacillait déjà entre ses principes de vie stable qu'elle avait sans doute eu grand mal à instaurer et replonger dans les affres ténébreuses. Une réponse de ma part, et son devenir pouvait changer, néanmoins je n'étais pas un saint et n'avais pas d'emblée celle qu'il fallait. Je la voulais pour moi, je la désirais brûlante, charnelle, concupiscente... dans un élan égoïste monstrueux. Mais je ne pouvais me résoudre à elle, comme toutes les autres, la réduire à l'état de rien, anéantie par l'alcool qui pourtant régissait ma vie.
« Alors tu ferais comme toutes les autres... »
Mon murmure suave trahissait mon incompréhension. Oui, comme toutes les autres. Comme toutes ces catins qui empestaient le shit et la vodka, que je pouvais sauter dans un coin allégrement sans même me rappeler de leur nom... J'allais certes peut-être trop loin, mais je savais Cassandra différente, je la voulais différente, qu'en somme je ne pouvais la laisser se détruire à mon simple contact. Encore une âme consumée par mes propres flammes ; je les détruisais tous, même involontairement. Grand bien m'en fasse ; ce n'était pas tant que je m'y apitoyais au contraire, c'était simplement un fait. La toisant dans les yeux, je me redressais alors sans un mot, toujours pensif, avant de me lever du lit et affrontant le froid mordant de la pièce n'étant plus chauffée, quittant la chaleur si douce de son corps. Tournant le dos à Cassandra, je passais une main dans mes cheveux d'ébène, songeur. Et c'est alors que je les vis, toutes, en flash successifs : dans mes bras, contre un parquet, un mur, sur des draps froissés, un canapé pitoyable, un bain bouillonnant... Toutes ces catins au gémissement trop aisé s'amoncelaient dans mon esprit, tel un mauvais film me balançant des successions d'images lubriques et dérisoires. Ces flash cessèrent soudain lorsqu'enfin je me retournais vers elle, demeurant de profil à ma douce et si transcendante blonde interdite sur son lit. J'avisais alors ses brûlures ternes et mon coeur de nouveau, ne fit qu'un bond.
« Ne te détruis pas à cause de moi, ce serait absurde, tu mérites tellement mieux. Je reste si tu me promets de ne répondre toujours que de raison... Je ne peux pas te laisser replonger simplement parce qu'un élève junkie est venu t'avouer des sentiments. Je te veux pour moi... » finis-je par avouer dans un murmure grave. « ... mais pas si c'est pour voir que j'arrive à détruire la personne que j'aimerais le plus épargner. »
Le paradoxe de mes mots était immense, car je n'ignorais pas qu'en restant à ses côtés, elle serait de toute évidence perpétuellement tiraillée. Et pourtant je me refusais farouchement à m'éloigner d'elle, cela m'était absolument impossible et improbable.
Je me tus néanmoins et continuais mes avancées taquines afin d'alléger mon esprit et de profiter de ce tendre instant à ses côtés, auprès de sa divine silhouette me rendant fou de désir, de passion et d'exaltation presque sauvage. Sa réponse quant à ma tirade sur le quidditch m'arracha alors de nouveau un sourire amusé : je n'avais véritablement plus l'enseignante face à moi, mais l'amante platonique et retenue qui se jouait avec moi du monde extérieur. Tous les deux, nous étions confinés dans une bulle de son qui n'autorisait guère les intrus ; par ailleurs ils n'existaient plus. Je n'avais en somme pas la crainte de me lasser face à ses multiples refus, car ces papillonements au creux de mon ventre m'intimaient que de toute évidence, il était trop tôt pour aller plus loin, et que je n'avais guère besoin de plus tant que je pouvais sentir sa peau et son regard. Moi, Lust Whitaker, ne prévoyait pas d'accélérer les passions charnelles avec une demoiselle. Un comble de ma perversité inassouvie. Pour l'instant néanmoins, je ne m'en lassais pas, mais ma personnalité imprévisible et impatiente ne me gardait pas d'une réaction éventuellement intempérante à venir. Pour le moment toutefois, il n'y avait que nous et la magie des premiers instants. Me penchant alors au-dessus d'elle dans une position outrageusement équivoque, je forçais délicatement la barrière de ses lèvres pour venir flirter avec sa langue timorée. Je savais ce geste dangereux : dans toute la langueur d'un baiser peut se cacher le réveil brutal du désir bestiall. Paradoxalement, j'ignorais si je voulais aller plus loin. Certes je la désirais ardemment, mais une union charnelle ne risquait-elle pas de démystifier notre idylle ambivalente ? Ce fut cependant les effluves d'un alcool ambré qui m'arracha de mes pensées et de si langoureux baiser provoquant mes flammes intérieures, et qui me força à la questionner dans une appréhension certaine. La réponse sans doute, fut à la fois la plus magnifiquement ineffable et monstrueusement tranchante qui me sentit l'impression d'être grandement coupable.
« Ce matin seulement. Sans-doute est-ce un moyen pour moi de m’attacher à quelque chose. En entrant dans mon appartement hier soir, tu es entré dans ma vie et à chamboulé un monde, mon monde, que je croyais stable. Je te demande de concevoir que ce n’est pas facile pour moi. Tu provoques en moi quelque chose que je ne contrôle pas, et cela m’effraie. »
Tiraillé entre deux feux, je la toisais de mon regard plus sentencieux et étrangement préoccupé. Je ne comprenais plus ce flot bouillonnant de sentiments contradictoires, partagé entre ce soulagement de savoir que son monde avait été autant perturbé que le mien dès l'instant de notre entrevue, et cette assaillante culpabilité me meurtrissant l'âme. En effet, était-ce un bien ou un mal ? Puisque l'on me nommait l'enfant du diable, puisque j'étais réputé pour ma perversité souillée, mon attitude dépravée, ma faculté à détruire ce que je touchais du bout des doigts, à abattre les autres autant que je m'abattais moi-même, était-ce une bonne chose que mon seul être ne vienne faire dérailler la vie d'une femme n'aspirant qu'à la voir stable et rangée ? En temps normal, cela ne m'aurait jamais atteint, mué dans une absence d'empathie certaine je me fichais bien du devenir des autres. Mais avec elle, tout était sensiblement différent ; j'entrais dans une autre dimension que je n'avais encore jamais connue. Le bien ou le mal, tout n'était qu'une question de point de vue, mais je peinais à savoir si mon arrivée dans sa vie, finalement, était une bonne chose pour Cassandra. De toute évidence non, et je n'en prenais conscience que maintenant, ignorant dès le départ qu'elle serait sujette à vaciller dangereusement en ma présence. Comment pouvais-je savoir en ces funestes instants, que j'avais déjà condamné la femme qui m'inspirait le plus de respect et dont la douceur calme m'avait ensorcelé ? Restant tourmenté et incertain, je ne parvins à articuler aucun mot, cependant ma torture fut abolie par ses lèvres venant chercher les miennes, et notre étreinte plus passionnelle calma mes doutes pour éveiller mes ardeurs. Retenant néanmoins ma main voulant s'immiscer sous sa chemise de nuit, je la stoppais à la bordure de cette dernière qui recouvrait ses cuisses, lorsqu'elle m'attira à elle. Plus audacieuse et entreprenante, je ressentais la passion dissimulée entre deux feux de la raison qu'elle gardait encore : tout autant que moi, son corps semblait brûler d'une appétence vaine, tandis que je frissonnais de plaisir sous la pointe de ses ongles s'enfonçant dans ma peau, m'arrachant un bref gémissement murmuré. Oubliant alors ses mots qui étaient parvenus à semer le trouble en moi, éloignant à contre coeur la courbe de mes lèvres quémandeuses des siennes, j'écoutais de nouveau sa voix cristalline et chantante, qui m'acheva dans mes doutes.
« A petite dose l’alcool laisse mon cœur prendre le dessus sur la raison, à plus forte dose, c’est la passion et l’agressivité qui prennent le relais. Choisis. »
L'ultimatum absolu et surtout inattendu. Mon coeur loupa un battement comme je me pinçais les lèvres, pensif : je me devais de choisir, moi, entre la lucidité de son esprit qui alors ne ferait que me repousser sous ses élans de la Raison, ou entre la fièvre de ses sens pouvant conduire à une issue plus passionnelle, probablement celle que j'attendais le plus. Je devais choisir, dès lors, entre le bien être de celle qui assassinait mon coeur dans un délicieux supplice, et moi-même pouvant alors éventuellement obtenir ses faveurs. Elle ou moi. La voir saine d'esprit, ou la voir perdue brûlante et quémandeuse entre mes bras. J'hochais très brièvement la tête avant d'étouffer un rire succinct et froid, disparaissant aussitôt.
« Ce que tu me demandes est terrible... Tu me demandes de choisir entre ta lucidité et ta déraison ? »
C'était allé trop loin, bien trop loin... Je détruisais la femme que j'avais le plus envie de préserver : par une simple entrée dans sa vie elle vacillait déjà entre ses principes de vie stable qu'elle avait sans doute eu grand mal à instaurer et replonger dans les affres ténébreuses. Une réponse de ma part, et son devenir pouvait changer, néanmoins je n'étais pas un saint et n'avais pas d'emblée celle qu'il fallait. Je la voulais pour moi, je la désirais brûlante, charnelle, concupiscente... dans un élan égoïste monstrueux. Mais je ne pouvais me résoudre à elle, comme toutes les autres, la réduire à l'état de rien, anéantie par l'alcool qui pourtant régissait ma vie.
« Alors tu ferais comme toutes les autres... »
Mon murmure suave trahissait mon incompréhension. Oui, comme toutes les autres. Comme toutes ces catins qui empestaient le shit et la vodka, que je pouvais sauter dans un coin allégrement sans même me rappeler de leur nom... J'allais certes peut-être trop loin, mais je savais Cassandra différente, je la voulais différente, qu'en somme je ne pouvais la laisser se détruire à mon simple contact. Encore une âme consumée par mes propres flammes ; je les détruisais tous, même involontairement. Grand bien m'en fasse ; ce n'était pas tant que je m'y apitoyais au contraire, c'était simplement un fait. La toisant dans les yeux, je me redressais alors sans un mot, toujours pensif, avant de me lever du lit et affrontant le froid mordant de la pièce n'étant plus chauffée, quittant la chaleur si douce de son corps. Tournant le dos à Cassandra, je passais une main dans mes cheveux d'ébène, songeur. Et c'est alors que je les vis, toutes, en flash successifs : dans mes bras, contre un parquet, un mur, sur des draps froissés, un canapé pitoyable, un bain bouillonnant... Toutes ces catins au gémissement trop aisé s'amoncelaient dans mon esprit, tel un mauvais film me balançant des successions d'images lubriques et dérisoires. Ces flash cessèrent soudain lorsqu'enfin je me retournais vers elle, demeurant de profil à ma douce et si transcendante blonde interdite sur son lit. J'avisais alors ses brûlures ternes et mon coeur de nouveau, ne fit qu'un bond.
« Ne te détruis pas à cause de moi, ce serait absurde, tu mérites tellement mieux. Je reste si tu me promets de ne répondre toujours que de raison... Je ne peux pas te laisser replonger simplement parce qu'un élève junkie est venu t'avouer des sentiments. Je te veux pour moi... » finis-je par avouer dans un murmure grave. « ... mais pas si c'est pour voir que j'arrive à détruire la personne que j'aimerais le plus épargner. »
Le paradoxe de mes mots était immense, car je n'ignorais pas qu'en restant à ses côtés, elle serait de toute évidence perpétuellement tiraillée. Et pourtant je me refusais farouchement à m'éloigner d'elle, cela m'était absolument impossible et improbable.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Mer 13 Jan 2010 - 12:15
- Entourée par la cage de ses bras, enivrée par cette odeur épicée qui me faisait tant d’effet, je tendis l’oreille au moment même où des mots qui n’étaient pas les bons s’échappèrent des lèvres de mon cher et tendre. « Ce que tu me demandes est terrible... Tu me demandes de choisir entre ta lucidité et ta déraison ? » Mon petit génie avait bien vite compris ce que je lui demandait de faire, je ne l’avais seulement pas formulé de la sorte, et quand il paraphrasa ma phrase à sa manière, un doute terrible s’empara de moi. Qu’étais-je donc en train de faire ? Le peu d’alcool qui j’avais ingurgité ne me permettait pas de comprendre quoi que se soit de trop complexe, ce n’était pourtant pas faute d’essayer. J’aurais du réaliser que cet ultimatum était horrible. Je me fichais bien de moi, mais lui était bien plus important à mes yeux que le reste et je ne semblais pas me rendre compte que j’étais en train de lui murmurer des mots terribles, étais-je donc folle ? J’étais en train de m’assurer la perte de Lust sans m’en rendre compte, et je restai sereine, béate sur ce lit, entrelaçant tendrement mes doigts dans les siens, sans daigner répondre quoi que se soit. Je n’avais pas envie de répondre, je ne savais pas quoi répondre, je n’avais déjà qu’à peine compris la question. J’hochais juste doucement la tête, le laissant s’imaginer une réponse à ma place et m’assurer de ne pas faire de gaffe. Je ne souhaitais pas m’aventurer dans des réponses que je m’évertuerais à faire, car je savais qu’il suffisait de quelques mots de sa part pour que je m’agace et en devienne agressive. « Alors tu ferais comme toutes les autres... ». Mon sang ne fit qu’un tour avant de se mettre à bouillir dangereusement dans mes veines palpitantes. Osait-il me dire une chose pareille ? Comme les autres ? Comment ça, comme toutes les autres ? Je ne lui permettais pas de me dire une chose pareille. J’étais différente de toutes ses libertines à qui il écartait les cuisses en un claquement de doigts, différente de ses minettes qui n’attendaient que de coucher avec Lust pour pouvoir dire à leurs copines « C’est moi qu’il a choisit », différente encore de ses filles faciles qui criaient le nom de Lust dans le noir, tandis qu’il s’amusait à les détruire à petit feu. J’étais différente, et il n’avait pas le droit de m’assimiler à ses petites putains qu’il prenait plaisir à mutiler par sa perfection même. Relevant un regard assassin en sa direction, je figeai mon regard de glace de le sien, enfonçant légèrement mes ongles sans la paume de ma main. Alors que j’allais rétorquer, alors que j’allais m’enflammer à la manière d’une démone, alors que j’allais laisser une rage certaine m’envahir, mon Prince quitta le lit pour affronter la morsure du froid, laissant un creux sur l’oreiller où il avait posé sa tête quelques minutes plutôt. Le dos tourné, je me laissais aller une fois encore à la contemplation de son corps divin, apaisant momentanément la colère qui s’était éprise de moi alors.
Je vis Lust pensif, même si je ne distinguais pas son visage, je savais que cette façon de se tenir était pour lui une posture songeuse. A quoi pensait-il donc ? Était-ce à toutes les autres aux quelles il venait de me comparer sans honte aucune ? « Ne te détruis pas à cause de moi, ce serait absurde, tu mérites tellement mieux. » , qu’il était drôle et naïf quand il s’y mettait. Croyait-il vraiment que j’avais choisis de ressentir cela pour lui ? que j’avais fait le choix de cette autodestruction certaine qui ne tarderait pas à s’acharner sur moi jusqu’à ce que mort s’en suive ? « Je reste si tu me promets de ne répondre toujours que de raison... Je ne peux pas te laisser replonger simplement parce qu'un élève junkie est venu t'avouer des sentiments. Je te veux pour moi … mais pas si c'est pour voir que j'arrive à détruire la personne que j'aimerais le plus épargner. ». Pauvre petit être pensant vainement qu’il suffisait de ses mots pour que je puisse retrouver la raison. Il m’avait arraché la raison avant même de se saisir de mon cœur, il lui avait suffit de plonger son regard dans le mien pour me voler cette vie saine que j’avais cru tant aimer. Il ne suffisait pas qu’il me dise de garder raison pour que je le fasse, ciel, non. Un rire mauvais s’échappa soudain de ma gorge. Un rire méchant et glacial, l’un de ceux que j’avais tant aimé autre fois, le décernant à chaque garçon qui croyait m’avoir pour l’éternité.
« Répondre de raison, Lust ? Es-tu donc si naïf ? Si j’étais capable de rester raisonnable en ta présence, tu ne serais pas entré dans ma chambre hier soir. Mieux, tu n’auras pas couché dans mon lit. Tu n’aurais pas effleuré mes courbes avec tant de passion, tu n’aurais pas eu le droit ne serait-ce que de regarder mes lèvres, articulais-je , articulais-je d’une voix démente. Tu me demandes l’impossible. »
Agitée, je passais une main dans mes cheveux blonds ondulant au gré de mes gestes, telle une chevelure de serpents venimeux ne cherchant qu’à mordre qui compte tenterait de les dompter. Emportée par une vague de colère, je me levai de mon lit pour me placer devant cet homme que j’adorais tant. Une lueur de défit s’était encré dans mes rétines, mon âme tourmentait ne tenait plus en place et je sentais mon cerveau au bord de l’explosion. Soudain, je levai une main et d’un doigt vint effleurer le torse nu de Lust. Des frissons s’y dessinèrent vivement, et un sourire mesquin vint se naître sur mes lèvres. Tendre Lust, Doux Lust, qui es-tu pour t’emparer ainsi de mon âme et me demander ensuite de garder la raison. Ne vois-tu pas que je sombre peu à peu dans une accoutumance que je n’avais jamais connu, moi qui pensait les connaître toutes ? Enfonçant mon doigt dans le torse de mon élève qui était devenu amant, je plongeai mon regard brillant dans le sien pour souffler dangereusement…
« Je ne suis pas comme toutes tes putains, très cher. J’aurais pu te supplier de me faire l’amour, l’autre soir dans cette cave, ou même cette nuit, mais je ne l’ai pas fait. Il n’a pas suffit que tu siffles pour que j’accours, c’est toi-même qui es venu. Alors ne me traite pas comme TES CATINS, criais-je avec rage. »
J’avais raison. Ce n’était pas moi qui était venu à Lust, mais lui qui était venu à moi, ce qui me rendait sensiblement différente. Je n’acceptai pas qu’il me traite comme les autres, je voulais être à lui autant qu’il serait à moi, exigeant une réciprocité qu’il n’avait jamais offerte aux autres. J’espérais avoir correctement sondé son esprit pour qu’il réalise que j’avais raison, qu’il comprenne que je n’étais pas la seule à changer en sa présence, que lui-même était différent. Je m’approchai soudain de lui et me hissant sur la pointe des pieds, je déposais un baiser furtif aux coins de ses lèvres pour redescendre doucement mais sûrement vers son cou. J’avais posé mes mains sur le bas de son dos pour prendre appuis et enfin, mes lèvres arrivèrent jusqu’à son oreille pour y mordiller le lobe et murmurer d’une voix fine.
« Suis-je une catin de plus à tes yeux Lust ? Bien sûr que non, sinon ton cœur ne s’emballerait pas au seul contact de mes yeux sur ta peau, tu ne frémirais pas de plaisir comme tu le fais… C’est la première fois n’est-ce pas ? Quelle douce virginité qui émane de toi pour un être qui n’a jamais ressenti cela… Tu sais quel nom cela porte ? C’est un nom infâme que ton corps de junkie, comme le mien à l’époque, tente désespérément de nier, mais qui pourtant te consume à petit feu. L’Amour, Lust. »
Je redescendis sur mes pieds et laissait Lust assimiler mes paroles tandis que je l’observai avec amusement. L’alcool m’avait rendu folle, folle d’une passion incontrôlable. J’avais osé lui dire cela avec tant d’agressivité et de tendresse cependant. Je voulais qu’il comprenne ce que j’étais en train de ressentir moi-même. Je voulais lui prouver que je ne pouvais pas faire autrement que de me laisser aller à la déraison si je voulais vivre un peu de bonheur au près de lui. C’était une étrange déclaration d’amour que j’étais en train de lui faire. Une sorte de psychologie inversée, en lui disant qu’il m’aimait j’attendais de lui soit qu’il me dise qu’il n’en était rien, soit qu’il me dise que j’avais raison, et qu’il comprenne que ce que je venais de lui décrire comme sensation était exactement ce que je ressentais. Doucement, je m’éloignais de lui pour m’approcher de la porte que je fermais délicatement à clef avant de me retourner vers lui, d’un air taquin et de murmurer.
« Tu restes… Je te vole au reste du monde, à tes catins pour la matinée. Et plus si affinité, ajoutais-je en m’approchant de lui et en l’attirant doucement vers moi et m’enfermant moi-même dans la cage de ses bras »
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Mer 13 Jan 2010 - 21:24
Je savais bien sûr que mes mots étaient illusoires, qu'ils étaient incongrus et irréalisables. Mais quelque part sans doute, je désirais retrouver celle qui avait été là pour me provoquer cet électro-choc dans ces caves humides, je voulais entrevoir de nouveau cette Cassandra douce et posée, perdue entre son passé de junkie et son présent de femme convenable. Oui j'étais égoïste ; je la voulais entre deux feux tout en la sachant plus ou moins raisonnable. Je la voulais retenue et pourtant je désirais qu'elle me laisse flirter encore avec les limites, je souhaitais qu'elle me regarde en tant que fruit défendu autant qu'amant potentiel qui la désirait tant... Je voulais tant de choses contradictoires et qui pouvaient éventuellement l'amener au bord de ce précipice gargantuesque ; en somme je demandais sa raison dans un élan hypocrite et égoïste. Pour son bien, pour mon plaisir ; lequel de ces deux antithèses pencherait le plus dans la balance ? J'étais en proie au doute, à l'incompréhension, mon esprit se perdait sur les chemins sinueux de ces abîmes ténébreuses qui m'égaraient tellement mieux qu'un rail de cocaïne ou quelques cachets d'ecstasy. Me relevant alors, je n'ignorais pas cette rage bouillonnant en elle suite à ma réplique assassine et sans doute trop cruelle murmurée avec un détachement tel que c'en devenait sans doute insolent : mais là était ma façon de penser, toujours trop franc je n'avais jamais fait dans la diplomatie ni la pesée des mots lorsque mon honnêteté trop rêche était en jeu. Bien sûr qu'elle n'était pas comme toutes les autres, j'avais simplement l'angoisse qu'elle le devienne. En se replongeant dans le monde de l'alcool, dans l'enfer de la drogue et ses méandres... Mais qui étais-je pour vouloir l'en empêcher quand moi-même je n'aspirais nullement à reprendre le droit chemin ? Cette semaine encore serait balayée de quelques soirées festives au cours desquelles j'inhalerais de la fumée blanche et âcre pour mieux me sentir ailleurs et dédoublé, sans doute qu'une fois les pupilles dilatées et l'esprit cocaïné absent, je viendrais même rendre visite à Cassandra, dans un geste stupide mais sincère. Je me retournais alors, lui livrant ma vérité paradoxale et il était vrai, crédule, lorsque la fin de ma tirade fut ponctuée par un rire mauvais de la jeune blonde. Les effluves glacées et acariâtre de son rire fin n'eut comme effet que d'accélérer l'afflux de mon venin inné de mes veines à mes artères ; mon regard noir se consuma de flammes dures et ténébreuses alors que je la fixais sombrement : j'avais repris cette posture de loup menaçant et hargneux en l'espace de quelques secondes, abandonnant l'amoureux transi pourtant encore présent. Mais son rire heurtant mon coeur fébrile acheva de le murer dans une auto-défense offensive : à la barrière de son rictus, j'offris une attitude glaçante d'un fauve prêt à bondir, à mordre et à en découdre. J'étais impitoyable de cruauté, prêt à dévorer l'âme de mes détracteurs comme le lion croque les ligaments de l'agneau, lorsque je me sentais menacé et que la tendance s'inversait. Pire encore je n'avais parfois guère besoin de prétexte pour devenir un assoiffé de sadisme ; mais en l'instant c'était la réaction sarcastique de Cassandra qui m'anima d'une flamme malsaine. De l'amour à la haine...
« Répondre de raison, Lust ? Es-tu donc si naïf ? Si j’étais capable de rester raisonnable en ta présence, tu ne serais pas entré dans ma chambre hier soir. Mieux, tu n’auras pas couché dans mon lit. Tu n’aurais pas effleuré mes courbes avec tant de passion, tu n’aurais pas eu le droit ne serait-ce que de regarder mes lèvres. Tu me demandes l’impossible. »
Sa voix agitée trahissait son ébriété passagère, j'entrevoyais l'éclat de folie passionnelle dans son regard de jade alors qu'elle me souriait à outrance. La belle aliénée face au loup noir réprimant ses instincts carnassiers et voraces ; voilà qui aurait pu constituer une belle histoire tout en laissant la fin probablement à désirer. Ce cannibalisme monstrueux nous dévorait l'âme avec ferveur : elle désirait m'engloutir de ses paroles piquantes quand moi je la dévorais du regard. Elle se leva alors à son tour, prête à réduire la distance que j'avais involontairement imposée, ses pupilles brillantes d'un défi se plantant dans le mien : son défi serait le mien, et je n'en démordrais pas. Depuis toujours je répondais présent aux challenges imposés tacitement ou non, ce qui m'avait valu beaucoup de faits insouciants, de gestes singuliers, et me mettant dans des situations épineuses et à la fois forçant l'admiration de mes camarades junkies ou débauchés. Son défi à elle, quel était-il si ce n'était que me pousser à garder mon calme, à dompter ma violence sauvage, à conserver cette tendresse inhabituelle face à sa provocation cynique ? Car allié à ses sourires froids et cristallins, le toucher de ses doigts sur ma peau m'enflammait d'un brasier à la fois violemment destructeur et tendrement carnassier. Serrant la mâchoire face à son agressivité amère, je fis l'effort de me retenir, moi qui étais si souvent en proie à l'impulsivité maladive.
« Je ne suis pas comme toutes tes putains, très cher. J’aurais pu te supplier de me faire l’amour, l’autre soir dans cette cave, ou même cette nuit, mais je ne l’ai pas fait. Il n’a pas suffit que tu siffles pour que j’accours, c’est toi-même qui es venu. Alors ne me traite pas comme TES CATINS. »
« Crois moi tu n'es pas tombée sur le bon élève pour lever ainsi la voix. »
Je la fixais avec une ardeur enfiellée, mon regard parcouru de nuages sombres et frémissants portaient les hurlements du prédateur fauve prêt à planter ses crocs dans la chair tendre et opaline de son rival. Cependant le timbre de ma propre voix était resté bas et grave, bien que trop sec et tranchant l'air dans un claquement glaçant, il était rare que je ne la hausse. Mes paroles toujours voilées de cette teinte suave mais glaçante faisaient autant d'effet parfois que si je me mettais à hurler ma rage ; dans une inflexion basse frôlant le murmure, j'arrivais toujours à m'imposer sciemment. De ce fait je reprenais les dires de la veille, échappés des lèvres de Cassandra pour me les approprier, les lui rétorquant dans un souffle venimeux à la figure suite à sa réplique qui arrachait en moi des élans de colère noire habitant mon coeur, battant mes tempes avec ferveur, secouant mes veines et faisant bouillir mon sang pour finalement finir en oeillade meurtrière. Non, elle n'était pas tombée sur le bon. Professeur ou non, demoiselle hantant mes pensées ou peu importe, j'avais la réplique souvent blessante et cynique, la provocation comme alliée et la violence comme mère spirituelle... D'un mot je pouvais sortir de mes gonds, d'un regard je pouvais m'évertuer à vous mettre plus bas que terre, d'un geste je pouvais exploser d'une agressivité sadique. Mais je ne souhaitais pas, pourtant, agir ainsi envers Cassandra, quand bien même ses sourires provocateurs faisaient flamber ma nature primaire d'un brasier pernicieux. Je me rendis néanmoins compte qu'elle avait raison, comble de l'horreur pour une personne telle que moi qui ne vivais que pour n'avoir jamais tort : c'était moi qui étais venu à elle. Moi qui m'étais accroché, moi qui avait décidé inconsciemment de la hanter puisqu'elle même jouait les fantômes furtifs dans mon esprit nocturne, moi encore qui l'avais embrassée, touchée, poussée au bord de ses retranchements... Et enfin, moi toujours qui suite à tout cela lui imposais d'être raisonnable. Dieu que c'était égoïste et individualiste : je me rendais compte que, même avec Cassandra, j'avais ce besoin de contrôler, de gérer les faits et de les modeler à ma façon. Je me permettais de chambouler sa vie et d'en abolir les règles, pour finalement lui imposer de les redresser. Effectivement, cela méritait bien quelques rires sardoniques, que je gardais néanmoins pour moi. Etions-nous en train de devenir fous ? Certainement pas, car nous l'étions déjà depuis trop longtemps. Et alors que je me tournais en boucle ces mots tellement sensés de la part d'une demoiselle ayant bu sa gorgée de whisky à jeûn, je sentis les mains de Cassandra se poser sur mes reins brûlant comme elle me chercha un baiser recueilli sur la coupe de mes lèvres. Mauvais joueur et impulsif notoire, je détournais brusquement la tête lorsqu'elle vint me mordiller l'oreille ; mon geste agacé de refus, sous le coup de la colère, ne sembla pas la déstabiliser pour autant, au contraire. Cassandra reprit alors la parole dans un murmure lascif comme je me rendais sinistrement compte que j'avais oublié sa faculté à me cerner avec des mots si rudes car provocant en mon esprit de dépravé ces déclics violents, tout comme cette nuit passée à la cave. Plus Cassandra parlait, et plus la colère violente bouillonnait en moi, je ne voulais pas l'entendre, quand bien même c'était vrai... non je ne pouvais pas.
« ...L’Amour, Lust. »
« Fuck off ! »
C'était trop tard ; ma voix s'était élevée et une fois encore elle avait su soulever en moi cette part violente qui ne demandait qu'à exploser pour finalement m'achever en me poussant à me livrer un peu plus. D'un geste sec et brusque, mes mains s'étaient emparées trop fortement de ses poignets fins alors que je tournais de nouveau mon regard sur elle. Et pourtant elle savait... elle savait que malgré mes aveux sincères de la veille, malgré le fait que j'étais pertinemment conscient de ce que je ressentais, je n'osais pas affronter ce mot trop concret. Le seul sans doute qui m'effrayait. Plus que la mort, l'overdose, une vie minable, un avenir sans lendemain, plus que ces mots que je ne redoutais pas, j'avais peur de ce dernier. Car en me le murmurant ainsi, il me mettait face à la réalité que je m'efforçais de fuir grâce aux emphétamines. Mon coeur s'emballa alors de nouveau dans un élan de sentiments contradictoires, pourtant dominés par l'envie violente et l'amour ardent : alors qu'elle s'éloigna de moi dans un pas voluptueux et gracile, je pouvais entendre son palpitant sourire comme je rétorquais enfin.
« Tu as tort, je te hais. »
Du pareil au même... Et nous le savions tous les deux. Autant qu'elle m'avait avoué cette haine amoureuse la veille, je lui en confiais le même sentiment en retour. C'était donc la preuve irréfutable qu'elle avait raison, c'était l'approuver sans néanmoins s'y plier, c'était lui rendre sa déclaration dans une apogée sublimée et magnifiquement meurtrie. Rien que pour le plaisir de ces mots conjugués, je me délectais de mon venin pourtant si tendrement endormi, car de la bouche d'un junkie tiraillé cela ne signifiait guère autre chose que "je te veux". Et plus que quiconque, Cassandra savait transcrire le langage de ce monde brumeux de dépravés en perdition. Cette dernière revint alors vers moi dans un sourire fin et triomphal avant de se caler dans mes bras, non sans avoir fermé au préalable la porte à clé. Je ne pus de ce fait réprimer un sourire amusé malgré ma colère encore présente en moi : était-ce une manie chez elle que de s'enfermer avec un tiers ? Une si belle et engageante manie que je ne blâmais pas, par ailleurs...
« Tu restes… Je te vole au reste du monde, à tes catins pour la matinée. Et plus si affinité. »
« Tu ne m'as pas demandé de choisir, ton choix avait été déjà fait. Tu voulais l'entendre de ma propre voix parce que ça te confortait dans ton envie de passion... A deux il est toujours plus facile de faire des fautes, pas vrai... Alors fais comme bon te semble. » La serrant contre moi d'une étreinte à la fois tendre et mordante, j'enfonçais mes doigts dans sa chair habillée de satin pour qu'elle ne puisse se débattre telle une démone : au vu dont elle s'était emportée, je préférais prévoir en m'imposant physiquement, tout en soufflant mes mots suaves à son oreille. « Mais plus jamais ça Cassandra, ne me traite pas comme un môme tu risquerais de le regretter. Je risquerais de le regretter. » avouais-je alors plus tendrement, mon étreinte se faisant alors tellement plus douce alors que mes aveux sincères s'échappaient peu à peu de mes lèvres. Encore une fois, Cassandra était parvenue à faire évaporer une part de mystère de ma personnalité, moi qui ne parlais jamais de moi. « Je m'emporte à la simple étincelle, je ne voudrais pas te faire du mal. Physiquement, je ne voudrais pas. » rajoutais-je alors, concluant tacitement que pour le reste, rien n'était sous contrôle. Et alors que je m'apaisais au simple rythme des battements de son coeur, mes doigts relâchèrent l'emprise de sa chair tendre et délicate, ma respiration décéléra et mon regard perdit ses teintes noires pour recouvrer leur ambre ; enfouissant mon visage dans son cou, je daignais enfin répondre à sa tirade après quelques secondes apaisées de silence. « Plus si affinité hmm ? » soufflais-je amusé en la berçant dans mes bras avant de reprendre non sans la taquiner. « Que veux-tu faire aujourd'hui, corriger quelques copies ? ... La mienne doit sans doute attendre son excellente note. »
« Répondre de raison, Lust ? Es-tu donc si naïf ? Si j’étais capable de rester raisonnable en ta présence, tu ne serais pas entré dans ma chambre hier soir. Mieux, tu n’auras pas couché dans mon lit. Tu n’aurais pas effleuré mes courbes avec tant de passion, tu n’aurais pas eu le droit ne serait-ce que de regarder mes lèvres. Tu me demandes l’impossible. »
Sa voix agitée trahissait son ébriété passagère, j'entrevoyais l'éclat de folie passionnelle dans son regard de jade alors qu'elle me souriait à outrance. La belle aliénée face au loup noir réprimant ses instincts carnassiers et voraces ; voilà qui aurait pu constituer une belle histoire tout en laissant la fin probablement à désirer. Ce cannibalisme monstrueux nous dévorait l'âme avec ferveur : elle désirait m'engloutir de ses paroles piquantes quand moi je la dévorais du regard. Elle se leva alors à son tour, prête à réduire la distance que j'avais involontairement imposée, ses pupilles brillantes d'un défi se plantant dans le mien : son défi serait le mien, et je n'en démordrais pas. Depuis toujours je répondais présent aux challenges imposés tacitement ou non, ce qui m'avait valu beaucoup de faits insouciants, de gestes singuliers, et me mettant dans des situations épineuses et à la fois forçant l'admiration de mes camarades junkies ou débauchés. Son défi à elle, quel était-il si ce n'était que me pousser à garder mon calme, à dompter ma violence sauvage, à conserver cette tendresse inhabituelle face à sa provocation cynique ? Car allié à ses sourires froids et cristallins, le toucher de ses doigts sur ma peau m'enflammait d'un brasier à la fois violemment destructeur et tendrement carnassier. Serrant la mâchoire face à son agressivité amère, je fis l'effort de me retenir, moi qui étais si souvent en proie à l'impulsivité maladive.
« Je ne suis pas comme toutes tes putains, très cher. J’aurais pu te supplier de me faire l’amour, l’autre soir dans cette cave, ou même cette nuit, mais je ne l’ai pas fait. Il n’a pas suffit que tu siffles pour que j’accours, c’est toi-même qui es venu. Alors ne me traite pas comme TES CATINS. »
« Crois moi tu n'es pas tombée sur le bon élève pour lever ainsi la voix. »
Je la fixais avec une ardeur enfiellée, mon regard parcouru de nuages sombres et frémissants portaient les hurlements du prédateur fauve prêt à planter ses crocs dans la chair tendre et opaline de son rival. Cependant le timbre de ma propre voix était resté bas et grave, bien que trop sec et tranchant l'air dans un claquement glaçant, il était rare que je ne la hausse. Mes paroles toujours voilées de cette teinte suave mais glaçante faisaient autant d'effet parfois que si je me mettais à hurler ma rage ; dans une inflexion basse frôlant le murmure, j'arrivais toujours à m'imposer sciemment. De ce fait je reprenais les dires de la veille, échappés des lèvres de Cassandra pour me les approprier, les lui rétorquant dans un souffle venimeux à la figure suite à sa réplique qui arrachait en moi des élans de colère noire habitant mon coeur, battant mes tempes avec ferveur, secouant mes veines et faisant bouillir mon sang pour finalement finir en oeillade meurtrière. Non, elle n'était pas tombée sur le bon. Professeur ou non, demoiselle hantant mes pensées ou peu importe, j'avais la réplique souvent blessante et cynique, la provocation comme alliée et la violence comme mère spirituelle... D'un mot je pouvais sortir de mes gonds, d'un regard je pouvais m'évertuer à vous mettre plus bas que terre, d'un geste je pouvais exploser d'une agressivité sadique. Mais je ne souhaitais pas, pourtant, agir ainsi envers Cassandra, quand bien même ses sourires provocateurs faisaient flamber ma nature primaire d'un brasier pernicieux. Je me rendis néanmoins compte qu'elle avait raison, comble de l'horreur pour une personne telle que moi qui ne vivais que pour n'avoir jamais tort : c'était moi qui étais venu à elle. Moi qui m'étais accroché, moi qui avait décidé inconsciemment de la hanter puisqu'elle même jouait les fantômes furtifs dans mon esprit nocturne, moi encore qui l'avais embrassée, touchée, poussée au bord de ses retranchements... Et enfin, moi toujours qui suite à tout cela lui imposais d'être raisonnable. Dieu que c'était égoïste et individualiste : je me rendais compte que, même avec Cassandra, j'avais ce besoin de contrôler, de gérer les faits et de les modeler à ma façon. Je me permettais de chambouler sa vie et d'en abolir les règles, pour finalement lui imposer de les redresser. Effectivement, cela méritait bien quelques rires sardoniques, que je gardais néanmoins pour moi. Etions-nous en train de devenir fous ? Certainement pas, car nous l'étions déjà depuis trop longtemps. Et alors que je me tournais en boucle ces mots tellement sensés de la part d'une demoiselle ayant bu sa gorgée de whisky à jeûn, je sentis les mains de Cassandra se poser sur mes reins brûlant comme elle me chercha un baiser recueilli sur la coupe de mes lèvres. Mauvais joueur et impulsif notoire, je détournais brusquement la tête lorsqu'elle vint me mordiller l'oreille ; mon geste agacé de refus, sous le coup de la colère, ne sembla pas la déstabiliser pour autant, au contraire. Cassandra reprit alors la parole dans un murmure lascif comme je me rendais sinistrement compte que j'avais oublié sa faculté à me cerner avec des mots si rudes car provocant en mon esprit de dépravé ces déclics violents, tout comme cette nuit passée à la cave. Plus Cassandra parlait, et plus la colère violente bouillonnait en moi, je ne voulais pas l'entendre, quand bien même c'était vrai... non je ne pouvais pas.
« ...L’Amour, Lust. »
« Fuck off ! »
C'était trop tard ; ma voix s'était élevée et une fois encore elle avait su soulever en moi cette part violente qui ne demandait qu'à exploser pour finalement m'achever en me poussant à me livrer un peu plus. D'un geste sec et brusque, mes mains s'étaient emparées trop fortement de ses poignets fins alors que je tournais de nouveau mon regard sur elle. Et pourtant elle savait... elle savait que malgré mes aveux sincères de la veille, malgré le fait que j'étais pertinemment conscient de ce que je ressentais, je n'osais pas affronter ce mot trop concret. Le seul sans doute qui m'effrayait. Plus que la mort, l'overdose, une vie minable, un avenir sans lendemain, plus que ces mots que je ne redoutais pas, j'avais peur de ce dernier. Car en me le murmurant ainsi, il me mettait face à la réalité que je m'efforçais de fuir grâce aux emphétamines. Mon coeur s'emballa alors de nouveau dans un élan de sentiments contradictoires, pourtant dominés par l'envie violente et l'amour ardent : alors qu'elle s'éloigna de moi dans un pas voluptueux et gracile, je pouvais entendre son palpitant sourire comme je rétorquais enfin.
« Tu as tort, je te hais. »
Du pareil au même... Et nous le savions tous les deux. Autant qu'elle m'avait avoué cette haine amoureuse la veille, je lui en confiais le même sentiment en retour. C'était donc la preuve irréfutable qu'elle avait raison, c'était l'approuver sans néanmoins s'y plier, c'était lui rendre sa déclaration dans une apogée sublimée et magnifiquement meurtrie. Rien que pour le plaisir de ces mots conjugués, je me délectais de mon venin pourtant si tendrement endormi, car de la bouche d'un junkie tiraillé cela ne signifiait guère autre chose que "je te veux". Et plus que quiconque, Cassandra savait transcrire le langage de ce monde brumeux de dépravés en perdition. Cette dernière revint alors vers moi dans un sourire fin et triomphal avant de se caler dans mes bras, non sans avoir fermé au préalable la porte à clé. Je ne pus de ce fait réprimer un sourire amusé malgré ma colère encore présente en moi : était-ce une manie chez elle que de s'enfermer avec un tiers ? Une si belle et engageante manie que je ne blâmais pas, par ailleurs...
« Tu restes… Je te vole au reste du monde, à tes catins pour la matinée. Et plus si affinité. »
« Tu ne m'as pas demandé de choisir, ton choix avait été déjà fait. Tu voulais l'entendre de ma propre voix parce que ça te confortait dans ton envie de passion... A deux il est toujours plus facile de faire des fautes, pas vrai... Alors fais comme bon te semble. » La serrant contre moi d'une étreinte à la fois tendre et mordante, j'enfonçais mes doigts dans sa chair habillée de satin pour qu'elle ne puisse se débattre telle une démone : au vu dont elle s'était emportée, je préférais prévoir en m'imposant physiquement, tout en soufflant mes mots suaves à son oreille. « Mais plus jamais ça Cassandra, ne me traite pas comme un môme tu risquerais de le regretter. Je risquerais de le regretter. » avouais-je alors plus tendrement, mon étreinte se faisant alors tellement plus douce alors que mes aveux sincères s'échappaient peu à peu de mes lèvres. Encore une fois, Cassandra était parvenue à faire évaporer une part de mystère de ma personnalité, moi qui ne parlais jamais de moi. « Je m'emporte à la simple étincelle, je ne voudrais pas te faire du mal. Physiquement, je ne voudrais pas. » rajoutais-je alors, concluant tacitement que pour le reste, rien n'était sous contrôle. Et alors que je m'apaisais au simple rythme des battements de son coeur, mes doigts relâchèrent l'emprise de sa chair tendre et délicate, ma respiration décéléra et mon regard perdit ses teintes noires pour recouvrer leur ambre ; enfouissant mon visage dans son cou, je daignais enfin répondre à sa tirade après quelques secondes apaisées de silence. « Plus si affinité hmm ? » soufflais-je amusé en la berçant dans mes bras avant de reprendre non sans la taquiner. « Que veux-tu faire aujourd'hui, corriger quelques copies ? ... La mienne doit sans doute attendre son excellente note. »
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Mer 13 Jan 2010 - 22:52
- « Crois moi tu n'es pas tombée sur le bon élève pour lever ainsi la voix. » Je le savais, oui, je savais pertinemment que je n’étais pas tombée sur ce genre d’élève sur le quel on peut déverser rage et fureur sans aucune conséquence. C’était sans doute pour cela que je l’avais choisi lui, que mon cœur l’avait élu. Je savais qu’il suffisait de peu pour que tout se détruise et c’est ce qui me faisait aimer cette relation ambigüe qui s’était installée. Rares étaient les fois où j’élevais la voix contre mes élèves, en fait, aucun d’eux n’avait eu le loisir de subir mes foudres, sachant garder un calme agaçant. Sauf envers Lust. J’avais m’enflammer, me défaire de ses chaînes infâmes qui m’alourdissaient, pour le plaisir de me sentir libre et d’entendre sa voix grave. Lui-même ne criait pas, mais son ton grave me provoquait une chaire de poule certaine, sans que je puisse dire s’il s’agissait de peur ou de jouissance, ignoble contradiction indomptable. Qu’il était beau, dans toute la splendeur matinale, son corps pâle luisant sous les faibles rayons du soleil, ses yeux sombres m’observant comme je l’aimais tant. La raison semblait m’avoir abandonné pour l’heure, et mon cœur se battant avec force pour s’exprimer, je le laissais aller à la sincérité, pensant, peut être à tort, que je serais pardonnée pour mes erreurs à venir. Pardonnez moi Marie, Sainte mère de dieu, j’ai pêché et ne fait que m’en délecter un peu plus à chaque secondes qui passe en présence du Diable en personne. Appelez le Diable, Lucifer, Belzébuth, Démon, et tout autre nom délicieusement donné, mon diable à moi se prénommait Lust, doux pécher capital qui s’emparait de mon âme sans que je n’y fasse quoi que se soit. Alors que je me contorsionnai pour lui dérober un baiser, Lust détourna brusquement la tête, empêchant mes lèvres de rejoindre les siennes ce qui eu pour seul effet de me faire sourire : quel charmant jeune homme au caractère si sensible. Et alors que je lui chantai ma tirade sur l’infamie qu’était l’amour, alors que je lui murmurai à l’oreille la plus horrible des vérités, Lust s’énerva, et étrangement je me sentis submergée par une vague de satisfaction. Je testai ses limites plus que jamais, m’aventurant dans des lieux aussi inconnus qu’interdits, m’abreuvant de cette part de mystère qui l’entourait et que je cherchai désespérément à éclaircir par pur égoïsme, simplement pour m’assurer que j’avais vu juste. Soudain, en réponse à ma furieuse tirade, mon ange démoniaque éleva une voix grave et dangereusement dont je me délectai par avance, deux simples mots « Fuck off ! » et j’arrivai à la bordure même de ses limites et des miennes. Qu’il était douloureux que de se faire dire la vérité, plus douloureux encore lorsqu’elle était réciproque. D’une violence inattendue, les mains de Lust vinrent s’emparer de mes frêles poignés et je laissais échapper un gémissement de douleur. Je plongeai mon regard dans le sien qui se faisait bestial et lui rendit un sourire mesquin et taquin, profondément emprunt d’une tendresse infinie.
Je le savais en colère, nous étions chacun à présent dans le même état et je m’en contentais grandement. Je n’avais pas peur, ni pour lui ni pour moi, ni de lui, ni de moi. Une fois encore j’avais réussis à en savoir un peu plus, sorte de renvoie de balle après ce qu’il m’avait fait avoué la veille. Il avait peur autant que moi, pour des raisons différentes, mais je n’en avais cure, il suffisait simplement qu’il appelle mon nom pour que j’accours et lui soutire des informations par le seul biais d’électrochocs vocaux, comme il l’avait faire avec moi de façon plus douce. Je voulais savoir, savoir dans l’absolu sans aucun relatif, je voulais du concret, connaître son cœur mieux que mon âme, ses blessures mieux que les miennes, je le voulais dévoué et dominant, fragile mais de dur, incandescent mais de glace. Je ne faisais plus la différence entre amour et haine, plaisir et douleur, passion et violence, j’en voulais un mixte, sorte de cocktail explosif que je voulais partager avec cette âme sœur inavouable que je m’étais découverte. Enfin, ses paroles vinrent achever l’apogée de ma démence [color=cadetblue« Tu as tort, je te hais. »[/color] au même titre que moi, il me détestait pour avoir raison, et s’il me soutenait que j’avais tort, je voyais que j’avais atteint encore un peu plus cette carapace qu’il s’était forgé. Il me haïssait parce qu’il me désirait ardemment, autant que moi. Etrange fusion de deux êtres semblables se repoussant et s’attirant tels des aimants. Dans un rire tendre et cristallin, je dégageai mes poignés de sa poigne pour fermer la porte à double tours et le kidnapper pour la matinée, la journée entière peut être même. Animée d’une flamme démoniaque qui ne m’avait pas habité depuis bien longtemps, je ressentais l’effet de la drogue dans mon organisme, il me suffisait d’un baiser pour me sentir joyeux, deux pour me mettre à planer, trois pour mourir d’une overdose. C’était à la fois magique et terrifiant. Tandis que je me replaçais sans complexe aucun au creux de ses bras…
« Tu ne m'as pas demandé de choisir, ton choix avait été déjà fait. Tu voulais l'entendre de ma propre voix parce que ça te confortait dans ton envie de passion... A deux il est toujours plus facile de faire des fautes, pas vrai... Alors fais comme bon te semble. »
Il avait raison, doucement raison, tendrement raison. Comme souvent je cherchai confortation de mes idées aux creux de ses bras. A deux tout est toujours plus facile, plus aisé, plus solide. Le fait même qu’il approuve aurait été pour moi un moyen de ne pas y voir d’erreur, mais son sadisme refit surface et il me dit de faire comme il me semblait. N’étions-nous pas étranges ? Un moment à se crier dessus, l’autre à s’étreindre comme s’il s’agissait de la dernière fois, j’aimais cependant cette notion du tout au rien, et ne blâmait en aucun cas notre excessivité insouciante. Soudain, son étreinte se fit plus dure, plus frigide, et se sentit ses ongles s’enfoncer dans ma chair. Un gémissement s’échappa d’entre mes lèvres, mais je ne su s’il s’agissait de douleur ou de plaisir. Bientôt, ses lèvres vinrent effleurer mon oreille pour y murmurer « Mais plus jamais ça Cassandra, ne me traite pas comme un môme tu risquerais de le regretter. Je risquerais de le regretter. ». Qui était-il pour me parler ainsi. Diable, tu n’es pas là pour me gouverner mais pour me guider, garde ta place si tu tiens rester dans mes draps, il suffirait que tu ne sois un peu trop exigeant pour que je m’en aille sans regret aucun. Lust n’était pourtant ni plus ni moins un gamin. Et sans doute étais-je une gamine aussi pour ainsi me comporter. Ses menaces ne sonnèrent pas telles quelles à mes oreilles, raisonnant simplement comme on annonce la météo, je n’avais pas peur de lui. Qu’il tente de me faire mal, j’étais prête, et s’il arrivait à lever la main sur moi ne serait-ce qu’une fois, je promettais de quitter cet asile de fou pour m’enfermer dans le plus austère des couvents, quelque part dans le sud est de la France.
« Je m'emporte à la simple étincelle, je ne voudrais pas te faire du mal. Physiquement, je ne voudrais pas. »
« Je n’ai pas peur, Lust. J’aime les étincelles, elles pimentent la vie et donnent naissance à un feu ardent que je m’amuse à caresser du bout du doigt. »
Une façon de lui dire qu’il pouvait toujours courir avant de ne serait-ce que toucher à un seul de mes cheveux ? Sans doute. Et alors que son cœur ralentissait peu à peu, que notre rythme cardiaque s’unit à l’autre pour n’en faire qu’un, que ses doigts relâchaient ma chair, Lust enfouit son visage dans mon cou et ce contact seul provoqua quelques papillonnements dans mon bas ventre, remontant docilement par mon échine pour mourir dans ma nuque. Levant une main que je posai sur son cou, je fermai les yeux et me laissai bercer par cette respiration plus calme qu’elle ne l’avait été quelques secondes plutôt. « Plus si affinité hmm ? » Oui, Lust, plus si affinité, j’avais tout une farandole d’idées pour passer le temps qui, je le savais, passerai à une vitesse vertigineuse.
« Que veux-tu faire aujourd'hui, corriger quelques copies ? ... La mienne doit sans doute attendre son excellente note. »
Je voulais prendre une douche, déjà, c’était primordiale, ou bien me recoucher et m’endormir jusqu’à une heure des plus indécentes. Je voulais embrasser son corps de mille baisers, sentir sa peau sous mes doigts, ses lèvres sur mon cou. JE voulais tout un tas de chose, mais que voulait-il, LUI, réellement ? Un sourire vint s’afficher sur mes lèvres, j’en avais presque oublié ces deux fameux parchemins qui m’avaient pourtant fait passer la plus douce nuit de ma vie. Je me retournai doucement vers mon cher et tendre, et l’embrassait doucement avant de murmurer.
« Je vais prendre un bain. Si tu te joins à moi, je jette un coup d’œil à tes parchemins, sinon, ils finiront dans la cheminée… »
Quel choix étais-je en train de lui laisser au juste ? Hum, laissez-moi y réfléchir. Alors que je me détachais de son étreinte, je m’aventurai dans la salle de bain où je fis couler l’eau dans l’immense baignoire : une eau brûlante, comme je l’aimais tant. Je jetai un coup d’œil à ma salle de bain d’un air critique. Très peu de maquillage était entassé sur le bord de l’évier, je me maquillai très peu, je n’en avais que guère le temps et l’envie, des serviettes de bains étaient installées dans un magnifique panier en osier que m’avait un jour offert un de me ex petits amis, ainsi qu’un peignoir de soie noire. Sur le bord de la baignoire étaient présent en tous 5 shampooings différents, diverses huiles naturelles et autres objets servant à la relaxation. Je n’avais pas le temps de tout ranger, Lust devrait m’accepter comme j’étais : délicieusement bordélique. Je revenais alors dans la chambre que je quittai immédiatement pour récupérer les deux parchemins que m’avait apportés Lust la veille, puis revenant à lui, je le pris par la main et le tirai jusqu’à la salle de bain. Une fois dans la salle d’eau, je m’assis sur le rebord de la baignoire, et tandis que j’ouvrais l’un des parchemins, je m’amusai à éclabousser Lust accompagné d’un rire enfantin. Croisant les jambes, je jetai un œil à sa fine écriture et lisait rapidement le parchemin. Enfin, au bout de quelques minutes de silence, je relevai les yeux et l’air le plus sérieux du monde je déclare.
« Hm… Je m’attendais à un petit peu mieux. Ce n’est pas mal, mais bon… Certains Lufkins ont fait mieux, je pense notamment à ton camarade, Mr. Bougrov. Ton professeur a été aimable de t’accorder une note pareille… »
Je relevai les yeux vers lui avec un sourire taquin et provocateur.
« On ne noie pas son professeur, même s’il se fiche royalement de vous »
Et dans un dernier geste, j’éclaboussai Lust avant de glisser dans la baignoire remplie. Quelle vaine, il fallait croire que l’alcool n’était vraiment pas bon pour mon équilibre.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Jeu 14 Jan 2010 - 22:07
C'était une sensation étrange que de me sentir confronté de nouveau à cet ascenseur émotionnel à la fois si désagréable et fascinant, éprouver autant de retours de sentiments si antinomiques qui s'entrechoquaient en mon esprit troublé tels des électrons libres provoquant une électricité chargeant l'atmosphère, avait presque quelque chose de bienfaiteur. Et pourtant je n'ignorais pas que mon palpitant ne tiendrait sans doute très longtemps à le mettre ainsi à l'épreuve, le laissant vaciller entre la colère froide et l'apaisement soudain. La collision rude de cette sérénité glacée entrant en collision avec les brûlures de mes emportements s'affadissait au rythme de ses pulsations cardiaques comme j'écoutais son petit coeur de mésange tambouriner en sa poitrine pour venir percuter le mien. De notre étreinte paisible, je pouvais tout autant entendre saigner mon coeur qui venait à me demander quel horrible affront je venais de lui faire en rompant ainsi notre pacte tacite : ne jamais l'éprouver, et en somme, ne jamais ressentir. J'avais regreffé en moi ce myocarde que j'avais trouvé jusqu'ici bien inutile : à quoi bon en avoir un lorsque l'on est un sans-coeur, quel idiot primaire s'obstinerait à vouloir sentir ses soubresauts lorsque l'on était voué à vouloir jouir du mal des autres et s'en enorgueillir ? J'avais retrouvé le plus beau de tous les maux, celui que je m'étais arraché pour ne pas être faible et achever les pauvres âmes dans les yeux ; je craignais fort que le jour où Cassandra et moi devrions nous entretuer, je parviendrais sans souffrir à l'extirper de ma poitrine pour mieux tenter d'abattre ma jolie blonde. Car notre idylle semblait demeurer aussi platonique que concupiscente, aussi glaciale que brûlante, aussi sereine que bestiale : l'issue de notre épopée finirait peut-être à la Tristan et Iseult, aussi je la soupçonnais de penser comme moi sans pour autant n'en murmurer mot. Paradoxalement, j'avais beau me faire monstre de violence retenue face à Cassandra en me contentant d'attraper trop brusquement ses fins poignets, je me faisais douceur frémissante l'instant suivant pour mieux en respirer son parfum. J'ignorais ce qui me rendait ainsi, le paradoxe de la douleur et de la frustration alliées à la plénitude faisait tressaillir mon échine d'un désir ineffable, et pourtant je demeurais persuadé que je désirais la mystification de notre relation ambiguë par cette dimension platonique qu'elle voulait imposer. Peut-être était-ce ce côté chaste et à la fois tentateur qui me rendait fou d'elle, aussi entre frustration et envie, je me trouvais une place et me confortais dans la grandeur de nos touchers qui ne devaient pas aller plus loin. Repousser mes limites ; la désirer pour mieux la laisser partir, la vouloir sans jamais dériver dans la lubricité, se laisser aller à l'abstinence éprouvante mais tellement transcendante... Ainsi Cassandra avait tout d'une martyr, elle me desservait même la douleur pour que je la mue en plaisir, comble de l'ironie suprême. Malgré cette relation éthérée, je me savais incapable de me réserver ainsi, moi qui portais le nom même de la luxure : m'en voudrait-elle si je venais à dégonfler ma frustration dans les bras d'une de mes catins pour une nuit ? J'hésitais à lui faire part de mes pensées, songeur et silencieux comme je la gardais dans mes bras, elle fut la première à parler et m'empêcha d'en souffler mot. Grand bien lui fasse.
« Je vais prendre un bain. Si tu te joins à moi, je jette un coup d’œil à tes parchemins, sinon, ils finiront dans la cheminée… »
Je n'avais guère eu le temps de répondre que déjà la jolie blonde avait quitté la chambre un sourire aux lèvres. En vérité je devais avouer que cette femme m'étonnait de seconde en seconde ; passant de la douceur à la mesquinerie, du feu à la glace, de cette chasteté prônée à ce qui me semblait être une mise à l'épreuve ou de quelque chose qui n'avait rien de bien candide. Ce fut donc bien plus cette envie soudaine qu'elle avait de m'amener avec elle dans sa salle de bain que la menace guillerette quant à mes notes parfaites obtenues avec labeur qui fixèrent avec force mon attention, aussi je la toisais partir de mes obsidiennes surprises quoi que paraissant éternellement de marbre dur ; passant nonchalamment une main sur mon épaule, je devais m'avouer qu'une douche n'était pas de refus, mais je ne souhaitais guère m'aventurer dans ce terrain glissant à deux. Voulait-elle tester ma force de conviction et ma résistance forcée à ses charmes, ou avait-elle parlé dans une naïveté aberrante, pensant sans doute que j'étais assez vertueux pour ne pas venir la dévorer de mon regard de loup malgré l'abstinence qu'elle prêchait ? Toutes ces questions en suspens et offrant mon coeur et mon âme à une dualité profonde : celle de ma véritable nature dont je portais le péché en prénom, et l'autre facette que je devais dompter en la présence de Cassandra et me montrant assagi pour respecter mon choix, s'envolèrent lorsqu'irrémédiablement mon regard se posa autour de moi. J'avais ce besoin vital de m'imprégner des lieux et de ne laisser échapper aucun détail, à en faire pâlir d'agacement parfois mes détracteurs exécrant mon sens de l'observation inné. Ma contemplation aiguë fut de courte durée, car bientôt Cassandra m'attrapa la main tout en m'arrachant de mes pensées brumeuses, avant de me mener à la salle de bain. Et le rituel recommença alors, j'observais les moindres détails, percevant par ailleurs que la belle blonde était un tant soit peu désordonnée, contrairement à moi qui, mué dans mon esprit cartésien, avait besoin de choses carrées et mises au clair. J'étais loin d'être un maniaque du rangement cependant, cela n'aurait pas été de paire avec ma personnalité de dépravé se réveillant un jour sur deux dans un lieu nouveau, mais j'aimais la clarté des pièces, trahissant ainsi un esprit logique et cohérent. De nouveau, ce fut la belle Cassandra qui m'arracha de ma léthargie observatrice en m'éclaboussant, m'arrachant un frisson d'étonnement et un sourire bref.
« Hm… Je m’attendais à un petit peu mieux. Ce n’est pas mal, mais bon… Certains Lufkins ont fait mieux, je pense notamment à ton camarade, Mr. Bougrov. Ton professeur a été aimable de t’accorder une note pareille… »
Fronçant alors les sourcils et me sentant attaqué dans mon avidité éperdue de perfection, je lui arrachais le devoir des mains avant de le jeter en boule sur le carrelage rude du sol. Ma voix suave résonna alors que je haussais les épaules non sans prendre un air froid mais détaché.
« Alors brûle-le dans la cheminée. S'il n'est pas parfait, j'en ferais un autre. »
Oui j'avais soif de précellence et de perfection, en somme j'avais toujours été ainsi. Paradoxe effarant lorsque l'on observait mes notes catastrophiques voire mon âme souillée qui n'avait rien de saine ni de parfaite ; mais lorsque je m'engageais dans quelque chose, il avait toujours fallu que l'excellence prédomine. Un trait que j'avais malheureusement hérité de mon paternel... Que le dieu des païens bénisse la folie de ne pas être héréditaire.
« On ne noie pas son professeur, même s’il se fiche royalement de vous. »
Elle m'éclaboussa de nouveau et dans toute son insouciance loin d'être trop sobre pourtant, je la trouvais lumineuse de beauté. Car mon regard déjà, dévorant, contemplatif, plein de promesses charnelles et de tant d'autres encore indescriptibles, se posait sur elle, à l'en détailler comme jamais auparavant je n'avais autant détaillé personne. Elle reposait dans la clarté tamisée des lumières vacillantes, à la fois bien trop pâle et bien trop belle. Ses cheveux étaient ce voile safrané au ciel des tempêtes, maigres et disloqués, sublimes. Ses cils, crispation de douleur, à la parfaite courbe de ses yeux éteints, regard à la fois absent et las, infligeaient un jugement infâme et indifférent ; ses yeux transpiraient l'humidité des cachots et de la haine, elle était la Perséphone qui se donnait en offrande des regards inconnus. Tous, ignoraient qui elle était vraiment, mais moi la regardais avec véracité, je sondais son âme comme je lui offrais la mienne. Ses rétines noires dénonçaient l'impuissance des autres à la comprendre et à l'aimer, elle reposait entourée par les rocs tranchants, emportée, elle tenait à peine en équilibre, contemplative et indifférente. S'appropriant la douleur dans ses paumes, éthérée, glacée, glaçante... La douleur que l'on ressent dans l'échancrure du col, tout au fond de son coeur, que l'on porte sur les épaules par des plaisirs fugaces et malsains. Mais je l'observais, diable asservi à sa beauté, subjugué par son mystère, transcendé par son aura sombre. La princesse se fait désirable, le sombre prince lui, n'en demeure pas moins intriguant. Et pourtant je lui tournais le dos alors qu'elle glissa encore habillée dans la baignoire à l'eau brûlante, avant de prendre place sur le rebord face à elle et le dos apposé contre le mur carrelé et froid. Mes obsidiennes plongèrent dans son regard insouciant comme je murmurais enfin.
« ... Je ne vois pas pourquoi ce russe obsède tes pensées. Il n'est pas si brillant qu'on peut le dire. »
De la jalousie peut-être, de la mauvaise foi sans doute, mais de l'arrogance à outrance par dessus tout. J'étais persuadé de ce que j'avançais, diable outrecuidant et hautain, et je me fichais bien qu'elle me réprimande pour une parole comme celle-ci. L'observant alors d'un oeil retors, contemplant malgré moi les courbes de son corps éthéré enveloppé de ce voile de satin que je maudissais pour cacher ainsi sa nudité, je me faisais soudain plus glaçant et ténébreux dans toutes mes pensées tacites.
« Je vais prendre un bain. Si tu te joins à moi, je jette un coup d’œil à tes parchemins, sinon, ils finiront dans la cheminée… »
Je n'avais guère eu le temps de répondre que déjà la jolie blonde avait quitté la chambre un sourire aux lèvres. En vérité je devais avouer que cette femme m'étonnait de seconde en seconde ; passant de la douceur à la mesquinerie, du feu à la glace, de cette chasteté prônée à ce qui me semblait être une mise à l'épreuve ou de quelque chose qui n'avait rien de bien candide. Ce fut donc bien plus cette envie soudaine qu'elle avait de m'amener avec elle dans sa salle de bain que la menace guillerette quant à mes notes parfaites obtenues avec labeur qui fixèrent avec force mon attention, aussi je la toisais partir de mes obsidiennes surprises quoi que paraissant éternellement de marbre dur ; passant nonchalamment une main sur mon épaule, je devais m'avouer qu'une douche n'était pas de refus, mais je ne souhaitais guère m'aventurer dans ce terrain glissant à deux. Voulait-elle tester ma force de conviction et ma résistance forcée à ses charmes, ou avait-elle parlé dans une naïveté aberrante, pensant sans doute que j'étais assez vertueux pour ne pas venir la dévorer de mon regard de loup malgré l'abstinence qu'elle prêchait ? Toutes ces questions en suspens et offrant mon coeur et mon âme à une dualité profonde : celle de ma véritable nature dont je portais le péché en prénom, et l'autre facette que je devais dompter en la présence de Cassandra et me montrant assagi pour respecter mon choix, s'envolèrent lorsqu'irrémédiablement mon regard se posa autour de moi. J'avais ce besoin vital de m'imprégner des lieux et de ne laisser échapper aucun détail, à en faire pâlir d'agacement parfois mes détracteurs exécrant mon sens de l'observation inné. Ma contemplation aiguë fut de courte durée, car bientôt Cassandra m'attrapa la main tout en m'arrachant de mes pensées brumeuses, avant de me mener à la salle de bain. Et le rituel recommença alors, j'observais les moindres détails, percevant par ailleurs que la belle blonde était un tant soit peu désordonnée, contrairement à moi qui, mué dans mon esprit cartésien, avait besoin de choses carrées et mises au clair. J'étais loin d'être un maniaque du rangement cependant, cela n'aurait pas été de paire avec ma personnalité de dépravé se réveillant un jour sur deux dans un lieu nouveau, mais j'aimais la clarté des pièces, trahissant ainsi un esprit logique et cohérent. De nouveau, ce fut la belle Cassandra qui m'arracha de ma léthargie observatrice en m'éclaboussant, m'arrachant un frisson d'étonnement et un sourire bref.
« Hm… Je m’attendais à un petit peu mieux. Ce n’est pas mal, mais bon… Certains Lufkins ont fait mieux, je pense notamment à ton camarade, Mr. Bougrov. Ton professeur a été aimable de t’accorder une note pareille… »
Fronçant alors les sourcils et me sentant attaqué dans mon avidité éperdue de perfection, je lui arrachais le devoir des mains avant de le jeter en boule sur le carrelage rude du sol. Ma voix suave résonna alors que je haussais les épaules non sans prendre un air froid mais détaché.
« Alors brûle-le dans la cheminée. S'il n'est pas parfait, j'en ferais un autre. »
Oui j'avais soif de précellence et de perfection, en somme j'avais toujours été ainsi. Paradoxe effarant lorsque l'on observait mes notes catastrophiques voire mon âme souillée qui n'avait rien de saine ni de parfaite ; mais lorsque je m'engageais dans quelque chose, il avait toujours fallu que l'excellence prédomine. Un trait que j'avais malheureusement hérité de mon paternel... Que le dieu des païens bénisse la folie de ne pas être héréditaire.
« On ne noie pas son professeur, même s’il se fiche royalement de vous. »
Elle m'éclaboussa de nouveau et dans toute son insouciance loin d'être trop sobre pourtant, je la trouvais lumineuse de beauté. Car mon regard déjà, dévorant, contemplatif, plein de promesses charnelles et de tant d'autres encore indescriptibles, se posait sur elle, à l'en détailler comme jamais auparavant je n'avais autant détaillé personne. Elle reposait dans la clarté tamisée des lumières vacillantes, à la fois bien trop pâle et bien trop belle. Ses cheveux étaient ce voile safrané au ciel des tempêtes, maigres et disloqués, sublimes. Ses cils, crispation de douleur, à la parfaite courbe de ses yeux éteints, regard à la fois absent et las, infligeaient un jugement infâme et indifférent ; ses yeux transpiraient l'humidité des cachots et de la haine, elle était la Perséphone qui se donnait en offrande des regards inconnus. Tous, ignoraient qui elle était vraiment, mais moi la regardais avec véracité, je sondais son âme comme je lui offrais la mienne. Ses rétines noires dénonçaient l'impuissance des autres à la comprendre et à l'aimer, elle reposait entourée par les rocs tranchants, emportée, elle tenait à peine en équilibre, contemplative et indifférente. S'appropriant la douleur dans ses paumes, éthérée, glacée, glaçante... La douleur que l'on ressent dans l'échancrure du col, tout au fond de son coeur, que l'on porte sur les épaules par des plaisirs fugaces et malsains. Mais je l'observais, diable asservi à sa beauté, subjugué par son mystère, transcendé par son aura sombre. La princesse se fait désirable, le sombre prince lui, n'en demeure pas moins intriguant. Et pourtant je lui tournais le dos alors qu'elle glissa encore habillée dans la baignoire à l'eau brûlante, avant de prendre place sur le rebord face à elle et le dos apposé contre le mur carrelé et froid. Mes obsidiennes plongèrent dans son regard insouciant comme je murmurais enfin.
« ... Je ne vois pas pourquoi ce russe obsède tes pensées. Il n'est pas si brillant qu'on peut le dire. »
De la jalousie peut-être, de la mauvaise foi sans doute, mais de l'arrogance à outrance par dessus tout. J'étais persuadé de ce que j'avançais, diable outrecuidant et hautain, et je me fichais bien qu'elle me réprimande pour une parole comme celle-ci. L'observant alors d'un oeil retors, contemplant malgré moi les courbes de son corps éthéré enveloppé de ce voile de satin que je maudissais pour cacher ainsi sa nudité, je me faisais soudain plus glaçant et ténébreux dans toutes mes pensées tacites.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Jeu 14 Jan 2010 - 23:13
- Trempée jusqu’aux os, je soupirai et m’installai confortablement dans ce bain brûlant, laissant chaque passerelle de ma peau se délecter de ce contact agréable. Laissant de la mousse arriver jusqu’à mon cou, je retirai doucement ma chemise de nuit trempée et la jetai sur le sol, sans y jeter le moindre regard. Regardant d’un œil critique la mousse de mon bain, je me plongeai dans des songes incertains et incompréhensibles. Il fut un temps où j’avais 21 ans. A l’époque, mes cheveux étaient un rouge vif peu commun, et l’on me voyait que très rarement autrement qu’avec les pupilles dilatées et un sourire charmeur au bout des lèvres. J’avais cette manie agaçante de lancer des regards à chacun, observant le comportement, la posture, la voix, absolument tout ce qui pouvait faire d’une personne un amant potentiel. On était junkie ou on ne l’était pas, il n’y avait pas de milieu, j’avais décidé de l’être, de mourir jeune mais de vivre une vie digne de ce nom. J’avais connu l’orgasme de l’alcool, des pilules, du sexe, et à présent que j’avais choisi de ne plus en être une, je ressentais ce sentiment aussi enivrant que l’était à l’époque un rail de coke. Je soupirai une fois encore. Lust s’était posté sur le rebord de je-ne-sais-quoi, en face de moi, laissant un espace immense nous séparer : c’était cruel, c’était sadique, c’était vil. Je ne détestai de nous imposer cette distance, moi qui lui en imposais une encore plus grande. M’enfonçant peu à peu dans l’eau, je finis par être totalement immergée et restai un instant sous l’eau, laissant ce silence apaiser mon cœur qui se battait avec hargne. J’en avais marre, oui, j’étais dépassée par les événements et je savais qu’il était tant pour moi de faire un choix si je ne voulais pas que mon cœur se meurt. Je remontai doucement à la surface pour entendre les mots de mon ange démoniaque qui me provoquèrent un sourire mesquin « ... Je ne vois pas pourquoi ce russe obsède tes pensées. Il n'est pas si brillant qu'on peut le dire. ». J’avais envie de lui cracher un venin mortel à le figure, de le provoquer, de le défier, mais je n’en avais plus vraiment la force. Je plongeai un regard doux dans le sien, avant de me relever un peu sur moi-même et de me recroqueviller de manière à ce que mes bras entourent mes genoux recouverts d’une mousse délicieusement onctueuse. Ceasar n’occupait pas vraiment mes pensées. C’était un exemple parmi tant d’autres qui m’avait échappé, j’aurais pu dire n’importe quel autre bon élève, du moment que mon taquinerie à l’égard de mon beau ténébreux fonctionnait. Il était clair qu’elle avait marché, mais pas pour les raison que j’avais imaginé. J’avais cru au départ le charrier sur ses notes, mais il semblait qu’il n’avait cure de cela et s’intéressait seulement au fait que cela faisait déjà deux fois que je parlais de lui en quelques heures uniquement. Non, Ceasar n’obsédait pas réellement mes pensées, parfois oui, mais le plus souvent, ce jeune homme me faisait sourire par la cours vaine qu’il tentait de m’imposer. Il était des plus charmants et des plus attentionnés, mais à l’époque j’avais pour crédo de ne pas m’amouracher d’un élève. A présent, c’était trop tard, puis que bien évidemment il suffisait à Lust de me regarder pour qu’un frisson de plaisir parcours l’intégralité de mon corps.
« Il n’obsède pas mes pensées. Quant aux « on dit », sache que je n’y fais que guère attention, sinon je ne serais pas dans cette salle de bain avec toi, assurais-je d’une voix sereine. Et après une courte pause le repris, pensive : Je suppose que tu n’ignores pas tout ce que l’on dit sur le Prince de la Drogue et de la Luxure ? »
En effet, beaucoup de rumeurs parcouraient l’université, et j’étais presque persuadée qu’un tiers était uniquement réservé à ce cher Lust. Oui, des rumeurs affreuses j’en avais entendu, mais celles qui couraient les couloirs sur Lust n’étaient pas des plus valorisantes par moment. Hungcalf se divisait en trois catégories. Il y avait les garçons, les filles, et les catins. Les premiers étaient en général à l’origine de rumeurs inintéressantes puisqu’elles étaient fondées sur de la pure jalousie. Lust à couché avec leur copine, Lust est plus beau qu’eux, Lust est plus brillant, est plus charismatique, est plus rusé aussi. Ce genre de bruits n’était donc pas des plus valorisants, bien que pas moins fondés. Il y avait aussi les filles, elles étaient respectables, pour la plupart encore vierge et n’avait donc pas eu le plaisir, ou le déplaisir d’ailleurs, de coucher avec Lust pour deux raisons évidentes : soit elles étaient austères et avaient un fort caractère, et dans ce cas, je tirais mon chapeau bien bas, soit elles étaient bien trop laides pour les goûts raffinés de mon cher élève, et ainsi, elles s’évertuaient à lancer des rumeurs sur des viols et des enfants cachés que leur aurait fait mon Démon alors qu’il était ivre mort. Enfin, la dernière catégorie, et non des moindres, se trouvait être sans doute la plus grande, elle contenait des filles libertines et stupides qui écartaient les cuisses au moment même où Lust daignait poser le regard sur elles. Elles étaient princesses de la Débauche, idolâtrant leur maître, se jetant à ses pieds dans l’ultime espoir d’en attirer l’attention. Une fois satisfaites, elles allaient crier sur tous les toits que Lust Whitaker les avait choisi elles, et qu’elles comptaient bien revenir froisser ses draps encore une ou deux fois. En conclusion, Lust étant ce que l’on appelle communément un « bad boy », un garçon qu’on ne fréquente qu’une nuit pour prendre son pied et qu’on lâche avant qu’il ne le fasse lui-même, je n’avais pas vraiment fait le choix d’en tomber amoureuse. Perdue dans son regard magnifique, je ne pus m’empêcher de lui adresser un sourire tendre et doux, emprunt d’une infinie passion. Observant la distance qui nous séparait, je menais une lutte intérieure sans merci. Lui demander de me rejoindre et de me faire l’amour et ainsi briser toute cette relation mystifiée et sans doute perdre la fascination et la passion de Lust, ou bien maintenir cette distance, et risquer de le lasser et de le voir se perdre dans les voluptés d’une autre. Encore une fois, le dilemme ne fut pas des plus faciles. J’avisai un instant son torse et m’approchai doucement de lui, me laissant glisser par l’eau. Bientôt je pu poser une main sur la sienne, et dans un bruissement de l’eau je murmurai.
« Combien de temps résisteras-tu ? Je t’avouerai que je ne pensais pas te voir tenir si longtemps dans une attitude si chaste. Peut être m’étais-je légèrement laissée conditionner par les on-dit et m’étais laissée persuadée que tu ne tiendrais pas longtemps. Cela fait plusieurs heures à présent que je teste tes limites et à chaque fois tu as fait preuve d’une retenue à toute épreuve que j’admire. Je n’ai jamais eu une telle force, à ton âge. »
Sans doute me posais-je plus la question à moi-même qu’à lui. Je me demandai en effet combien de temps encore il réussirait à résister, et si moi-même ne craquerais-je pas la première. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressentit une telle attirance physique avec un homme et c’était la première fois que j’étais si proche de l’âme de quelqu’un. Cette réciprocité me rappela un terme en le quel je n’avais jamais cru : les âmes-sœurs. J’avais pourtant l’étrange impression de l’avoir trouvé, et quand bien même notre relation idyllique ne durerait que quelques heures, je me sentais éternellement liée à lui par quelques sentiments indiscernables. Jouant nerveusement avec l’un de ses doigts, je plongeai un regard incertain dans ses yeux. J’avais envie de sentir ses mains sur mon corps, je voulais le griffer, sentir sa chair sous mes ongles, ne faire plus qu’un avec lui. Je le voulais, entièrement, corps et esprit, et j’en revenais à ce crédo de vivre peu mais bien. Je voulais connaître le plaisir de le sentir en moi, ne serait-ce qu’une fois, pour le détester un peu plus au moment où il m’abandonnerait lâchement. Peut être n’en ferait-il rien ? Je n’avais cependant pas la force, ou être avais-je trop de fierté pour lui demander de me faire l’amour. Je ne voulais pas être comme ses catins qu’il jetait au moment même où il avait prit son pied, je voulais faire l’amour et non me faire sauter. Je voulais une réciprocité certaine, j’aspirai à de longs préliminaires pour finir en douceur. Je ne voulais pas faire ça vite fait bien fait sur un pan du mur, je voulais de l’amour plus que de la passion, mais je savais que j’en demandai trop, aussi me contentais-je de l’attirer doucement vers moi.
« Viens, s’il te plait, cette distance est insoutenable »
Ici peut être commençait le début de la fin. Ou peut être le début du commencement, tout dépendrait de Lust, encore et toujours lui…
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Ven 15 Jan 2010 - 19:32
Je m'attendais à une réprimande ; il n'en fut rien. De toute évidence, même si Cassandra avait réagi de la sorte, je n'aurais guère garanti ma réaction en retour, trop exclusif, trop impulsif surtout, une sortie théâtrale mais emplie d'une colère froide de ma part aurait été plus que probable. Et ce malgré la beauté de son corps nu que je m'obstinais à ne pas détailler de mes pupilles ambrées, non parce que sa grâce naturelle et troublante m'aveuglait, mais parce que je ne garantissais d'aucune attitude assagie si j'en venais à la détailler dans son plus simple apparat de lumière. Je ne voulais guère devenir trop entreprenant, estimant que je l'avais été déjà bien suffisamment, préférant attendre que ma jolie blonde soit prête ou même m'y autorise. Car dans ses gestes, ses regards, ses baisers, j'avais senti cette retenue et cette distance qu'elle souhaitait nous imposer ; conscience professionnelle oblige sans doute, mais peut-être aussi quelques troubles personnels. Après tout j'ignorais tout de son passé ; avait-elle eu un grand amour, peut-être venait-elle de sortir d'une relation sérieuse, attendait-elle un homme autre que moi ? Tant de questions me meurtrissant l'âme mais que je prenais en compte et que je respectais dès lors dans tous les sacrifices laborieux qu'exigeaient notre relation. Ma Cassandra, comprends-tu que notre hécatombe est proche et que nous devrons abandonner mille et une choses si nous voulons demeurer ensemble et conserver notre flamme ? Il suffisait de penser ne serait-ce qu'à nos tête-à-tête qui s'avèreraient courts et poignants, cachés aux yeux des autres, quand nous croisant dans les couloirs nous devrons ne jamais porter un regard affectif l'un à l'autre. Je devrais supporter les affres de la jalousie sans dire mot lorsqu'un de mes camarades s'obstinerait à vouloir te faire du charme, quand de ton côté, peut-être, tu maudirais les damnées catins au sourire éclatant venir se pendre à mon cou à chaque entrée dans tes cours. Et plus encore que se passerait-il lorsque, passant le seuil de ces appartements qui m'étaient à présent terre d'Eden, je me ferais le serment de ne plus en regarder une autre ni de me prêter au jeu subtil et pervers du flirt intéressé, éveillant ainsi les soupçons de mes camarades me pensant sans doute souffreteux. Bien sûr que j'étais malade, j'avais faim de son corps, j'avais soif de son âme, je me dépérissais du vide de son absence et ce coeur en moi faisait monter une fièvre piquée de ferveur brûlante et de passion incendiée. Nous nous retrouvions pris au piège, et pourtant jamais je n'aurais pensé une impasse aussi prenante et saisissante ; j'aimais cette voie sans issue dans laquelle nous nous étions embarqués tous les deux, j'aimais cette exaltation du danger et de l'amour interdit, je bénissais la nuit où, certes dans les bras d'une autre, je la reconnus plus que comme une banale enseignante mais comme une personne saisissante m'extirpant le coeur. Et la belle, dans son plus simple mais si bel appareil, s'y employait encore maintenant : cruelle mais divine créature qui me mettait à l'épreuve en offrant à mon regard sa peau hâlée et humide, voilée de ces perles d'eau caressant sa chair blanche, plantant son regard si doux dans le mien pourtant fuyant, le visage finement encadré de ses cheveux blonds à la langueur humectée de l'eau de son bain.
Ma respiration tentait de se calmer sous l'ordre rugissant de ma volonté, apaisant non seulement ma jalousie dont je venais d'énoncer mais aussi mon envie que je me devais d'atténuer. Face à cette martyr, je me faisais l'impression d'être un Saint se devant être vertueux, quand tout mon être n'aspirait qu'à n'être Judas : la trahir pour mieux rompre sa demande tacite d'une relation platonique. Je me retenais néanmoins dans la modeste envie de satisfaire ma muse, ne souhaitant guère qu'elle ne me pense seulement intéressé par ses courbes et jamais par sa personne entière ; je ne la désirais pas pour seulement une nuit, il m'en fallait au contraire bien plus. Aussi, inconsciemment, j'offrais la plus belle preuve d'amour que je n'aurais jamais pu démontrer auparavant, et pourtant tellement paradoxale : l'abstinence. N'y a-t-il rien de plus beau que de transformer l'incube de la luxure en un ange de chasteté simplement pour plier face aux désirs de sa belle ? L'épreuve néanmoins était ardue, plus encore que les parcours dantesques des Enfers, l'Amour en son sein portait des ravages cruels et inquisiteurs ; je savais que je ne tiendrais guère longtemps, aussi plutôt que de rompre le pacte tacite de Cassandra, je préférerais encore partir que de me jeter bestialement à son cou. Bien trop belle pour que je ne l'abandonne néanmoins, je demeurais sur le rebord froid de la baignoire, fidèle lutteur contre mes propres envies lubriques me rongeant les sangs à les en faire bouillonner, lorsque sa voix si tendre me calma aussitôt les sens. Quel était ce pouvoir crépitant qui lui était conféré, et qui endormait mon âme comme le feu d'un tombeau, déversant sa douceur sur mes palpitations trop brusques ?
« Il n’obsède pas mes pensées. Quant aux « on dit », sache que je n’y fais que guère attention, sinon je ne serais pas dans cette salle de bain avec toi, assurais-je d’une voix sereine. Je suppose que tu n’ignores pas tout ce que l’on dit sur le Prince de la Drogue et de la Luxure ? »
Non je ne l'ignorais pas ; ma réputation toute entière était aussi bâtie sur ces entrefaites terribles et parfois absurde. Lorsque l'on vise un degré de popularité, il faut savoir appréhender le revers de la médaille au risque de tomber de son piedestal. Fort heureusement pour mes admirateurs, et bien moins pour mes détracteurs enfiellés, il ne m'importait peu que l'on parle de moi en bien ou en mal...
« ... L'important c'est que l'on parle de moi. » murmurais-je de ma voix basse alors qu'enfin j'affrontais son regard amoureux mais terrible qui me transperça le coeur d'un javelot piqué d'une caresse que je choyais alors. « Je sais ce qu'ils peuvent dire dans mon dos, en bien ou en mal peu importe. Et j'avoue qu'ils n'ont parfois pas tout à fait tort. »
Je souris alors d'un air ironique et narquois, bien que sans doute j'aurais pu m'abstenir. Je craignais en effet que Cassandra ne comprenne que certaines rumeurs sur ma personne étaient bien fondées, et qu'elle ne me tourne alors le dos pour mes erreurs de junkie. A l'instant je me promis donc de détruire littéralement mes adversaires qui à partir de ce jour, de par leurs langues venimeuses, seraient susceptibles de ruiner notre couple... Du moins si nous en étions un, je l'ignorais. L'ambiguité de notre relation était telle que l'on ne pouvait y mettre de mot, et pourtant je désirais cette exclusivité, qu'elle ne soit à moi et personne d'autre, en échange de quoi j'étais prêt à lui promettre une fidélité aveugle et soumise au seul rang de sa beauté et de mon amour pour elle. Les remous de l'eau cristalline dessinaient ses gestes que je ne voulais pas voir, de peur sans doute d'aviser la transparence de cette mousse légère , me révélant alors sa silhouette dénudée et faisant gonfler en moi cette envie folle de la faire mienne. Fermant alors les paupières afin d'évacuer cette trop lourde tension charnelle m'oppressant la poitrine et me hurlant de me faire loup, je tentais comme je le pouvais de reprendre mes esprits lorsque sa fine main se posa sur la mienne. En sa présence, l'univers me paraissait moins hideux car enivré du parfum de ma belle, de son rythme, de sa lumière. Qu'importe ce qu'elle me dirait alors en l'instant, tant que je l'avais à mes côtés.
« Combien de temps résisteras-tu ? Je t’avouerai que je ne pensais pas te voir tenir si longtemps dans une attitude si chaste. Peut être m’étais-je légèrement laissée conditionner par les on-dit et m’étais laissée persuadée que tu ne tiendrais pas longtemps. Cela fait plusieurs heures à présent que je teste tes limites et à chaque fois tu as fait preuve d’une retenue à toute épreuve que j’admire. Je n’ai jamais eu une telle force, à ton âge. »
Taciturne, je plongeais mes obsidiennes dans son regard de velours sans ne trouver mot. A sentir ses doigts fins venir caresser les miens d'un effleurement nerveux, je m'ôtais aussitôt de l'esprit que sa tirade n'était guère un simple constat ni une rude et cruelle mise à l'épreuve, mais une demande émanant de ma douce en proie à un conflit intérieur. J'entrevoyais dans l'aube de ses pupilles ce combat acharné entre la raison et le désir, sans doute souffrait-elle plus qu'elle ne le laissait entrevoir, autant que moi, et demeurait vacillante autant que son palpitant le lui permettait.
« Je résisterais encore, » finis-je alors par dire dans un murmure et un regard tendre, le visage sérieux néanmoins. « ... tant que tu ne seras pas prête ou que tu ne le voudras pas réellement, je ne tenterais rien qui puisse te donner des remords. »
La preuve ultime de mon amour à mes yeux, une marque de respect atteignant les paroxysmes de la souffrance, une résignation à demeurer chaste en sa compagnie si jamais tel était son désir, si c'était là la condition de la garder à mes côtés. Plutôt mourir que de la perdre, plutôt crever que de la faire fuir... Etrange discours de la part d'un jeune junkie dont le bras tatoué d'un "I love romance", n'y avait gravé ces mots sur sa chair que pour la provocation et l'antithèse parfaite de sa propre personnalité... du moins jusqu'à aujourd'hui. Je la sentis alors tirer doucement sur mon bras, m'obligeant à pencher un peu plus mon buste vers elle, lorsque de ses lèvres elle me demanda de la rejoindre avant d'avouer cette distance insoutenable... Bien sûr qu'elle l'était, et pour moi aussi. Voilà pourquoi je daigner murmurer sans arrogance aucune mais dans le seul but de lui faire comprendre que c'était réciproque :
« Je sais... Je me demande encore comment nous ferons demain, et pour les jours à venir. »
Les quelques secondes de silence suivant mes paroles s'achevèrent sur un sourire tendre que je lui fis alors. J'hésitais véritablement à la rejoindre, étouffé par l'envie de la prendre dans mes bras néanmoins, je craignais le dérapage et que mon désir ne parle à ma place. Je me redressais finalement, et d'un geste lent déboutonnais le jean noir que je portais encore pour entrer enfin dans la baignoire brûlante non sans garder mon sous-vêtement, dernière barrière à la prétention chaste que nous voulions soit disant. Ou du moins que Cassandra désirait, malgré ses doutes, malgré ses baisers, malgré ses regards ; je ne la toucherais pas tant qu'elle ne serait pas entièrement sûre... Du moins je tenterais. Enfouissant alors ma tête dans l'eau qui me procura un bien être relaxant et agréable, je la ressortis quelques secondes après, passant dès lors une main sur mon visage pour en chasser les perles humides. Fixant alors ma belle dans les yeux, je lui offris un sourire carnassier mais tendre, avant de m'emparer de sa main droite et d'y déposer un baiser sur chacun de ses doigts graciles et fin, non sans jamais la lâcher du regard. Mes caresses alors terminées, je m'approchais d'elle, me laissant glisser par le flux de l'eau et l'obligeant alors à se caler contre le rebord, posant dès lors mes mains contre ce dernier, encerclant la tête de ma si jolie poupée blonde. Je ne craignais plus sa nudité si éthérée, je n'avais plus en moi les scrupules du désir et de l'envie ; j'étais devenu prédateur dont toute moralité s'était envolée. Face à Cassandra et à sa silhouette dénudée, je perdais mon statut de saint pour redevenir démon lorsque, venant si près d'elle à en effleurer ses lèvres des miennes, je lui récitais quelques vers d'un poème lu un jour à la va vite mais dont mon cerveau vif en retenait encore les dires.
« Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme, Ô Beauté ? Ton regard infernal et divin, verse confusément le bienfait et le crime. Et l'on peut pour cela te comparer au vin. »
Ma voix suave se stoppa pour ne laisser se dessiner qu'un sourire complice et carnassier qui vint mourir sur mes lèvres lorsque je vins embrasser les siennes humides, receuillant le doux nectar de ses perles d'eau sucrées.
Ma respiration tentait de se calmer sous l'ordre rugissant de ma volonté, apaisant non seulement ma jalousie dont je venais d'énoncer mais aussi mon envie que je me devais d'atténuer. Face à cette martyr, je me faisais l'impression d'être un Saint se devant être vertueux, quand tout mon être n'aspirait qu'à n'être Judas : la trahir pour mieux rompre sa demande tacite d'une relation platonique. Je me retenais néanmoins dans la modeste envie de satisfaire ma muse, ne souhaitant guère qu'elle ne me pense seulement intéressé par ses courbes et jamais par sa personne entière ; je ne la désirais pas pour seulement une nuit, il m'en fallait au contraire bien plus. Aussi, inconsciemment, j'offrais la plus belle preuve d'amour que je n'aurais jamais pu démontrer auparavant, et pourtant tellement paradoxale : l'abstinence. N'y a-t-il rien de plus beau que de transformer l'incube de la luxure en un ange de chasteté simplement pour plier face aux désirs de sa belle ? L'épreuve néanmoins était ardue, plus encore que les parcours dantesques des Enfers, l'Amour en son sein portait des ravages cruels et inquisiteurs ; je savais que je ne tiendrais guère longtemps, aussi plutôt que de rompre le pacte tacite de Cassandra, je préférerais encore partir que de me jeter bestialement à son cou. Bien trop belle pour que je ne l'abandonne néanmoins, je demeurais sur le rebord froid de la baignoire, fidèle lutteur contre mes propres envies lubriques me rongeant les sangs à les en faire bouillonner, lorsque sa voix si tendre me calma aussitôt les sens. Quel était ce pouvoir crépitant qui lui était conféré, et qui endormait mon âme comme le feu d'un tombeau, déversant sa douceur sur mes palpitations trop brusques ?
« Il n’obsède pas mes pensées. Quant aux « on dit », sache que je n’y fais que guère attention, sinon je ne serais pas dans cette salle de bain avec toi, assurais-je d’une voix sereine. Je suppose que tu n’ignores pas tout ce que l’on dit sur le Prince de la Drogue et de la Luxure ? »
Non je ne l'ignorais pas ; ma réputation toute entière était aussi bâtie sur ces entrefaites terribles et parfois absurde. Lorsque l'on vise un degré de popularité, il faut savoir appréhender le revers de la médaille au risque de tomber de son piedestal. Fort heureusement pour mes admirateurs, et bien moins pour mes détracteurs enfiellés, il ne m'importait peu que l'on parle de moi en bien ou en mal...
« ... L'important c'est que l'on parle de moi. » murmurais-je de ma voix basse alors qu'enfin j'affrontais son regard amoureux mais terrible qui me transperça le coeur d'un javelot piqué d'une caresse que je choyais alors. « Je sais ce qu'ils peuvent dire dans mon dos, en bien ou en mal peu importe. Et j'avoue qu'ils n'ont parfois pas tout à fait tort. »
Je souris alors d'un air ironique et narquois, bien que sans doute j'aurais pu m'abstenir. Je craignais en effet que Cassandra ne comprenne que certaines rumeurs sur ma personne étaient bien fondées, et qu'elle ne me tourne alors le dos pour mes erreurs de junkie. A l'instant je me promis donc de détruire littéralement mes adversaires qui à partir de ce jour, de par leurs langues venimeuses, seraient susceptibles de ruiner notre couple... Du moins si nous en étions un, je l'ignorais. L'ambiguité de notre relation était telle que l'on ne pouvait y mettre de mot, et pourtant je désirais cette exclusivité, qu'elle ne soit à moi et personne d'autre, en échange de quoi j'étais prêt à lui promettre une fidélité aveugle et soumise au seul rang de sa beauté et de mon amour pour elle. Les remous de l'eau cristalline dessinaient ses gestes que je ne voulais pas voir, de peur sans doute d'aviser la transparence de cette mousse légère , me révélant alors sa silhouette dénudée et faisant gonfler en moi cette envie folle de la faire mienne. Fermant alors les paupières afin d'évacuer cette trop lourde tension charnelle m'oppressant la poitrine et me hurlant de me faire loup, je tentais comme je le pouvais de reprendre mes esprits lorsque sa fine main se posa sur la mienne. En sa présence, l'univers me paraissait moins hideux car enivré du parfum de ma belle, de son rythme, de sa lumière. Qu'importe ce qu'elle me dirait alors en l'instant, tant que je l'avais à mes côtés.
« Combien de temps résisteras-tu ? Je t’avouerai que je ne pensais pas te voir tenir si longtemps dans une attitude si chaste. Peut être m’étais-je légèrement laissée conditionner par les on-dit et m’étais laissée persuadée que tu ne tiendrais pas longtemps. Cela fait plusieurs heures à présent que je teste tes limites et à chaque fois tu as fait preuve d’une retenue à toute épreuve que j’admire. Je n’ai jamais eu une telle force, à ton âge. »
Taciturne, je plongeais mes obsidiennes dans son regard de velours sans ne trouver mot. A sentir ses doigts fins venir caresser les miens d'un effleurement nerveux, je m'ôtais aussitôt de l'esprit que sa tirade n'était guère un simple constat ni une rude et cruelle mise à l'épreuve, mais une demande émanant de ma douce en proie à un conflit intérieur. J'entrevoyais dans l'aube de ses pupilles ce combat acharné entre la raison et le désir, sans doute souffrait-elle plus qu'elle ne le laissait entrevoir, autant que moi, et demeurait vacillante autant que son palpitant le lui permettait.
« Je résisterais encore, » finis-je alors par dire dans un murmure et un regard tendre, le visage sérieux néanmoins. « ... tant que tu ne seras pas prête ou que tu ne le voudras pas réellement, je ne tenterais rien qui puisse te donner des remords. »
La preuve ultime de mon amour à mes yeux, une marque de respect atteignant les paroxysmes de la souffrance, une résignation à demeurer chaste en sa compagnie si jamais tel était son désir, si c'était là la condition de la garder à mes côtés. Plutôt mourir que de la perdre, plutôt crever que de la faire fuir... Etrange discours de la part d'un jeune junkie dont le bras tatoué d'un "I love romance", n'y avait gravé ces mots sur sa chair que pour la provocation et l'antithèse parfaite de sa propre personnalité... du moins jusqu'à aujourd'hui. Je la sentis alors tirer doucement sur mon bras, m'obligeant à pencher un peu plus mon buste vers elle, lorsque de ses lèvres elle me demanda de la rejoindre avant d'avouer cette distance insoutenable... Bien sûr qu'elle l'était, et pour moi aussi. Voilà pourquoi je daigner murmurer sans arrogance aucune mais dans le seul but de lui faire comprendre que c'était réciproque :
« Je sais... Je me demande encore comment nous ferons demain, et pour les jours à venir. »
Les quelques secondes de silence suivant mes paroles s'achevèrent sur un sourire tendre que je lui fis alors. J'hésitais véritablement à la rejoindre, étouffé par l'envie de la prendre dans mes bras néanmoins, je craignais le dérapage et que mon désir ne parle à ma place. Je me redressais finalement, et d'un geste lent déboutonnais le jean noir que je portais encore pour entrer enfin dans la baignoire brûlante non sans garder mon sous-vêtement, dernière barrière à la prétention chaste que nous voulions soit disant. Ou du moins que Cassandra désirait, malgré ses doutes, malgré ses baisers, malgré ses regards ; je ne la toucherais pas tant qu'elle ne serait pas entièrement sûre... Du moins je tenterais. Enfouissant alors ma tête dans l'eau qui me procura un bien être relaxant et agréable, je la ressortis quelques secondes après, passant dès lors une main sur mon visage pour en chasser les perles humides. Fixant alors ma belle dans les yeux, je lui offris un sourire carnassier mais tendre, avant de m'emparer de sa main droite et d'y déposer un baiser sur chacun de ses doigts graciles et fin, non sans jamais la lâcher du regard. Mes caresses alors terminées, je m'approchais d'elle, me laissant glisser par le flux de l'eau et l'obligeant alors à se caler contre le rebord, posant dès lors mes mains contre ce dernier, encerclant la tête de ma si jolie poupée blonde. Je ne craignais plus sa nudité si éthérée, je n'avais plus en moi les scrupules du désir et de l'envie ; j'étais devenu prédateur dont toute moralité s'était envolée. Face à Cassandra et à sa silhouette dénudée, je perdais mon statut de saint pour redevenir démon lorsque, venant si près d'elle à en effleurer ses lèvres des miennes, je lui récitais quelques vers d'un poème lu un jour à la va vite mais dont mon cerveau vif en retenait encore les dires.
« Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme, Ô Beauté ? Ton regard infernal et divin, verse confusément le bienfait et le crime. Et l'on peut pour cela te comparer au vin. »
Ma voix suave se stoppa pour ne laisser se dessiner qu'un sourire complice et carnassier qui vint mourir sur mes lèvres lorsque je vins embrasser les siennes humides, receuillant le doux nectar de ses perles d'eau sucrées.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Ven 15 Jan 2010 - 23:20
- Des mots que je ne reconnaissais que trop filèrent d’entre les lèvres de mon bel ange « ... L'important c'est que l'on parle de moi. » Non, ce ne devait pas être important. On ne devait pas subir les rumeurs des autres, quelles soient bonnes pour notre réputation ou non, puisque dans les deux cas elles étaient destructrices. Dans le premier cas, ces bruits qui confortaient notre réputation nous lançaient le défit d’en faire plus, et bien évidemment, lorsqu’on s’appelle Lust Whitaker, qu’on a le défit dans le sang, il est impossible de résister à la demande suppliante du peuple affamé. Dans l’autre cas, les rumeurs étaient destructrices puisqu’elles enfonçaient toujours un peu plus les pauvres victimes dans les méandres d’une vie anéantie. Les paroles qui suivirent, à propos de la vérité de certaines de ces rumeurs ne m’étonnèrent guère, je savais pertinemment ce qu’il se passait autour de ce Prince et n’avais aucunement envie de l’imaginer dans les bras d’une autre fille, le dévorant de baiser et lui offrant ce que je ne pouvais pas lui offrir moi-même, pour l’heure en tout cas. J’étais consciente de tout cela, de tout ce que cette pseudo-relation impliquerait entre lui et moi, je ne pouvais cependant retenir un cœur qui se battait avec plus de hargne que je l’en avais cru capable. Je ne pouvais me résoudre à m’éloigner de lui ne serait que quelques heures, et j’avais cette horrible impression d’en être devenue dépendante, comme toutes ces jeune fille pendues aux lèvres de Lust. Mon Lust. C’est ainsi que je le voulais en tout cas, en tant que mien, en tant que propriété, j’étais pourtant persuadée que cette exclusivité était des plus utopiques.
Tandis que mes ma main jouait nerveusement avec le bout de ses doigts, que mon corps se sentait observé par le plus doux regard du monde, que mes propres yeux désireux dévoraient le corps de mon brun ténébreux, je lui laissais entendre mes craintes quant à son abstinence plus ou moins absolue, il ne tarda pas à fermer les yeux avant de me répondre bien rapidement « Je résisterais encore, » , encore ? Oui, mais combien de temps, mon doux Lust, combien de temps résisteras-tu ? Combien de temps me laisseras-tu jouer de tes envies avec ruse alors que moi-même n’attends que d’unir mon corps au tien ? Je suis tiraillée, démolie, dévastée. Tu me détruis autant que tu me maintiens en vie, c’est une drôle de sensation que de sentir que sa propre existence n’est régit que par les mains d’un seul être. Lust aurait pu avoir tous les défauts du monde à mes yeux, me rappelant que trop bien ce qu’un temps je fus, junkie, séducteur, manipulateur, méchant. J’avais pourtant trouvé en lui des facettes tellement attendrissantes que je n’avais su résister à la tentation d’en savoir plus ce garçon qui aurait autrefois été mon jumeau spirituel. « ... tant que tu ne seras pas prête ou que tu ne le voudras pas réellement, je ne tenterais rien qui puisse te donner des remords. » A ses mots, une vague d’amour me submergea. Je n’avais pourtant pas le droit de ressentir cela, par pour lui, je ne le contrôlais pas et le comprenais au fond. Comment ne pas être folle d’un garçon qui, aussi amoureux de la luxure peut-il être, vous promet d’attendre que vous voyiez prête à lui offrir son corps ? Je ne concevais cependant pas ce pacte étrange, l’attente incluait-il qu’il ne se lasserait pas de moi mais irait quand même se satisfaire ailleurs ou bien était-ce une sorte de fidélité qu’il était en train de me promettre, nous qui n’étions pas encore un couple ? Je savais que je ne serais jamais prête. Je savais que toujours raison et cœur s’entretuerai mais que jamais il n’y aurait un vainqueur. Lust s’était fait maître de mon cœur, et je n’avais que de pouvoir sur ma raison à présent. Je ne savais pas. Je ne savais plus. Avais-je seulement jamais su faire un choix ?
« Serais-je prête un jour ? Je ne souhaite pas vivre une relation chaste éternellement… »
J’avais murmuré cela plus pour moi-même que pour lui, car je me savais bien trop amoureuse du plaisir pour m’en passer. J’avais compris dès lors que ma vaine tentative d’interposer une barrière de chasteté serait totalement inutile. Que je le veuille ou non, je venais de débuter une relation plus que singulière avec un garçon dont je n’aurais jamais soupçonné une telle douceur. J’avais peur de ce qu’il se passerait alors, peur de ce que ce « nous » deviendrait. Je n’y voyais aucun lendemain, aucun avenir, je concevais déjà difficilement ce présent… Pourtant, je savais que mon cœur s’était accroché à Lust et qu’il n’en démordrait pas avant plusieurs temps, plusieurs années peut être, car je me savais assez passionnée pour ne jamais oublier ce que cet homme avait provoqué en moi. La première fois que l’on touchait mon cœur aussi vivement, la première fois aussi que je trouvais un égal à ma passion. Non, je voyais en Lust en égal pour chaque trait de mon caractère. Mon agressivité, ma violence, ma passion, mon mauvais caractère, ma douceur, ma tendresse, ma haine. Nous partagions absolument tout sur le plan émotionnel ce que j’avais bien de mal à comprendre, alors que nous étions à présent si différents. J’avais l’étrange impression qu’il me tirait un peu vers son monde, tandis que je le tirais vers le mien, et nous trouvions ainsi une harmonie parfaite dans un monde qui n’appartenait qu’à nous. Je l’aimais pour cette sérénité qu’il m’offrait. Alors que je lui demandai de me rejoindre, il répondit par des mots que je n’attendais pas mais qui pourtant me furent d’une familiarité inquiétante puisqu’il s’agissait exactement de la question qui meurtrissait mon esprit depuis plusieurs heures déjà « Je sais... Je me demande encore comment nous ferons demain, et pour les jours à venir. » Cette phrase seule provoqua en moi deux réaction. Encore une fois mon idée de cette similarité installée entre nous fut confortée, et enfin, je réalisai qu’il avait dans l’idée de me revoir. Sans le contrôler, mon cœur se mit à battre à tout rompre. Il comptait passer du temps avec moi, encore, dans les jours à venir. Ce n’était pas une lubie qui l’avait piqué en plein cœur, lui faisant passer nuit et matinée… Je lui rendais son sourire et le regardai avidement se lever pour retirer son jean. Enfin, il venait me rejoindre. Gardant néanmoins son sous-vêtement, il se glissa dans l’eau avec une grâce naturelle et se laissa lentement couler pour ne plus être visible.
Lorsqu’il remonta à la surface, je ne pu qu’observer son visage qui me semblait légèrement moins torturé que la fois où je l’avais coincé dans cette cave. Ce soir là il était ivre et drogué, il en était devenu agressif, mais j’avais su sonder son âme de martyr, et ce matin, même si je savais que ce n’était simple ni pour lui, ni pour moi, il semblait plus calme et serein. Soudain, sans crier garde, Lust s’approcha de moi et je retrouvai cette complicité physique que nous partagions quelques minutes plus tôt. Ses bras virent se poser de part et d’autre de ma tête, la coinçant ainsi contre le mur. Sa tête se rapprocha dangereusement de la mienne et alors nos lèvres s’effleurèrent doucement. Je laissai échapper un gémissement lorsqu’il se recula doucement pour laisser échapper quelques vers d’un poème que je ne connaissais point. En réalité, je ne m’intéressais pas plus à la poésie qu’à la croissance des chênes verts, mais qu’importait. Dans un fin sourire j’allais le taquiner sur ses vers, lorsque ses lèvres s’emparèrent des miennes avec une vivacité si touchante que je ne pus que lui rendre ce baiser langoureux. Posant lentement mes mains sur le bas du dos de Lust, plantant doucement mes ongles dans sa chair, je laissais sa langue jouer avec la mienne tandis que mes mains s’agitaient sur le bas de ce dos musclé. Elles avaient envie de descendre plus bas, de retirer ce futile morceau de tissu qui recouvrait la dernière barrière à notre union physique. J’avais fais mon choix, je préférai le perdre et avoir goûté aux plaisirs de sa chair et de son âme ne serait qu’une journée que de ne pas le connaître intégralement et de le faire souffrir quelques semaines, un mois peut être avant de réaliser que c’était une grave erreur et de mettre fin à cette relation, ou bien lui-même y mettrait fin, bien trop las de ne pas succomber aux plaisirs charnels. Lorsque nos lèvres se quittèrent enfin…
« Je te veux… Je te veux aujourd’hui et les autres jours, je te veux dans mes draps chaque soir pour sentir ta peau contre la mienne, je te veux passionné et passionnant, m’ouvrant ton cœur et ton âme, je te veux nu, aussi… Hm…Je te hais. »
Oui, je le détestais pour tout ce qu’il m’infligeait, je le haïssais pour être ce qu’il était, homme ayant su briser ma glace. Et ainsi, dans la haine la plus violente, mais dans l’amour le plus tendre, je m’approchai lentement mais sûrement de lui, accrochant mes lèvres à son cou, mordillant sa chair, me reculant par instant pour mieux revenir. Je ne voulais pas être comme toutes les autres, je ne voulais pas qu’il me « baise », je voulais partager un moment d’intimité inébranlable dans le quel réciprocité serait le mot clef. Je ne voulais pas être comme toutes celles qu’il avait vues avant moi, je voulais lui prouver que sans drogue et alcool on pouvait connaître le nirvana sans atteindre l’orgasme. Qu’il suffisait d’une caresse pour combler l’être aimé, je voulais qu’il comprenne que pour moi, ce qu’il se passait entre nous n’était pas une histoire sans lendemain. Et pour la première fois en cinq ans je m’offrais à un garçon que je ne connaissais que depuis quelques semaines et qui pourtant connaissait mon âme mieux que mes derniers amants qui n’avaient jamais remarqué ces petites tâches brunâtres sur mes bras… Enfin, avant de m’aventurer à retirer ce dernier beau de tissu, je me reculai doucement et murmurai.
« Je ne te demande rien en retour. Ne te crois pas obligé de revenir, ni même de m’adresser un regard. Je ne te demande pas l’exclusivité, qui suis-je pour te le demander ? Sache seulement que mon appartement, autant que mon cœur, te sera toujours ouvert… »
J’espérai qu’il revienne, ne serait-ce que pour parler, mais j’attendais beaucoup plus de cette relation qui s’était instaurée… Et cela me faisait peur, oui horriblement peur.
- InvitéInvité
Re: I’ll seek you out (PV)
Dim 17 Jan 2010 - 23:41
Que j'aimais ses lèvres sucrées, dévorant les frissons de ma peau humide à mon cou que je lui offrais alors dans une respiration courte et saccadée, rythmée à l'assonance de mon palpitant qui battait alors pour elle. Chaque soubresaut provoqué par ses souffles me rendait fébrile et plus fort à la fois, j'avais le mal d'elle comme je n'entrevoyais plus de me passer de sa présence. Une fois le seuil des appartements passé, une fois cette journée sinistrement achevée, je savais dès lors que, loin de Cassandra et pourtant si près, je me donnerais un semblant de vie jusqu'à la nuit suivante. Les jours se succèderaient et n'existeraient que pour mon ardente attente ; celle de me retrouver avec elle à nouveau. Etait-ce naïf, était-ce une erreur, était-ce trop beau... Je n'en avais cure et ne m'écoutais plus penser, quelque part entre ses bras nus, m'abreuvant de la chaleur de son corps et me nourrissant de ses lèvres, respectant dès lors sa silhouette découverte à mes yeux que je ne voulais pas voir. Ne pas blasphémer de pensées lubriques sa peau d'opaline tant qu'elle ne le désirait pas, ne pas tenter le diable qui se savait impulsif, ne pas parcourir de mes prunelles envieuses ses courbes délicates pour ne pas vouloir aller plus loin. M'abstenir avec force, quitte à en souffrir, quitte à entendre ma respiration brûlante se bloquer quelques secondes pour reprendre d'avantage... Et je la voulais pour moi, toute entière et si belle, je posais mes mains sur ses joues pour l'embrasser encore et encore, d'un jeu subtil de nos langues effleurées, ignorant la course du temps comme me fichant des conséquences. Le remous de l'eau cristalline devenait notre unique complice, seule témoin de notre étreinte qui n'aurait du avoir lieu et qui pourtant réveillait mon myocarde s'agitant avec fougue. Je l'aimais bien au delà de mes espérances, je l'aimais bien au delà de mes croyances, je l'aimais à en crever. Peu m'importait ce qui nous incomberait, j'avais la force et la fougue de tout prendre sur moi, mais pensais-je en ces si beaux instants, que les affres de l'amour sont plus douloureux que les lames aiguisées d'un couteau ? J'ignorais en ce même moment, que cette idylle était capable de m'assassiner le coeur si les issues devaient en être terribles. N'écoutant pas ma raison ployant sous le discours de mes sentiments, je détachais mes lèvres des siennes comme elle se recula doucement pour parler.
« Je te veux… Je te veux aujourd’hui et les autres jours, je te veux dans mes draps chaque soir pour sentir ta peau contre la mienne, je te veux passionné et passionnant, m’ouvrant ton cœur et ton âme, je te veux nu, aussi… Hm…Je te hais. »
Et la course du temps, de nouveau, se stoppa. Mon corps parcouru de frissons s'immobilisa, mon myocarde transi loupa un battement, comme ankylosé de plaisir et de stupeur, et mes rétines amoureuses dardèrent ses prunelles brodées d'étoiles sans jamais ciller. J'assimilais peu à peu ses mots, ses intonations, sa voix sucrée et vaporeuse ; une simple syllabe échappée de ses lèvres, et je demeurais sous son charme, coupable. J'eus alors un sourire en coin, avisant le visage angélique de ma douce à la peau humide, retrouvant sa bouche cerise avec plus de ferveur tendre encore pour y déposer ma réponse. Je ne respirais plus qu'à travers le souffle de Cassandra, devenue mon héroïne attitrée, mon amour, ma haine, ma folie, ma souffrance, mon tout. Et venant mordre finement sa lèvre inférieure, je posais mes mains sur ses hanches remontant d'un geste alanguie à sa poitrine rebondie : un simple toucher, un unique effleurement, et je sentais le tambour vif contre mon buste se débattre avec autant de hargne que de passion. Notre idylle charnelle, sans doute, commencerait alors ici ; je mémorisais les tracés de sa peau fine sous mes doigts pour ne jamais l'oublier, gravais en ma mémoire de junkie aux milles demoiselles cet instant qui serait le nôtre et à jamais et qui la rendrait unique, malgré tout. Car j'avais beau avoir cette crainte sans doute infondée d'abattre cette illusion sacrée que je m'érigeais en ne désirant étroitement qu'une relation platonique, je me savais incapable de rester sain d'esprit sans pouvoir goûter sa peau d'albâtre. En un sens, j'étais soulagé de l'entendre faire ce choix douloureux, qui investissait dès lors une avancée de plus entre nous deux et marquerait un début dont je ne voulais pas voir la fin. Les tressaillements de mon corps me ramenèrent à moi comme je sentais ses mains graciles s'aventurer dans le bas de mon dos, à la naissance de mes reins jusqu'à m'octroyer un frisson venant mourir dans ma nuque et affoler mon palpitant. Ma muse n'était pas humaine pour prétendre à éveiller le palpitant endormi du junkie que j'étais ; elle demeurait éthérée et divine, soufflant le chaud et le froid à mon esprit devenant fou face à ses charmes.
« Je ne te demande rien en retour. Ne te crois pas obligé de revenir, ni même de m’adresser un regard. Je ne te demande pas l’exclusivité, qui suis-je pour te le demander ? Sache seulement que mon appartement, autant que mon cœur, te sera toujours ouvert… »
Le silence s'installa, seulement rompu par les oscillations des ondes chaudes lorsque je me penchais alors à son oreille, ma voix se faisant murmure trop bas mais suave, susurrant ainsi son nom dans un souffle langoureux. Cassandra.... Je marquais une pause, tentant de rythmer ma respiration trop courte, effleurant mes lèvres de sa peau éveillant mon appétit, comme je ne pus retenir un aveu de plus.
« ...Je t'aime. » soufflais-je d'un timbre frissonnant d'une sincérité déconcertante, les mots peinant néanmoins à sortir de ma gorge. « Et je te veux toi, et aucune autre. Je ne supporterais pas de te voir avec un autre homme... fais moi la promesse de n'être qu'à moi, et je ferais la même en retour. Je serais fidèle... passionnant et passionné. » continuais-je dans un sourire non sans laisser mes mains parcourir avec langueur ses courbes divines. « Je veux un "nous", peu importe si on doit se cacher des autres. »
Ainsi concluais-je mes aveux suffisamment explicites pour ne pas avoir à prolonger mon discours soufflé en un murmure, m'approchant d'avantage de ma délicate Cassandra, j'étais prêt à lui donner mon allégeance pour le simple bon vouloir de mon palpitant que je lui offrais sur un plateau.
« Je te veux… Je te veux aujourd’hui et les autres jours, je te veux dans mes draps chaque soir pour sentir ta peau contre la mienne, je te veux passionné et passionnant, m’ouvrant ton cœur et ton âme, je te veux nu, aussi… Hm…Je te hais. »
Et la course du temps, de nouveau, se stoppa. Mon corps parcouru de frissons s'immobilisa, mon myocarde transi loupa un battement, comme ankylosé de plaisir et de stupeur, et mes rétines amoureuses dardèrent ses prunelles brodées d'étoiles sans jamais ciller. J'assimilais peu à peu ses mots, ses intonations, sa voix sucrée et vaporeuse ; une simple syllabe échappée de ses lèvres, et je demeurais sous son charme, coupable. J'eus alors un sourire en coin, avisant le visage angélique de ma douce à la peau humide, retrouvant sa bouche cerise avec plus de ferveur tendre encore pour y déposer ma réponse. Je ne respirais plus qu'à travers le souffle de Cassandra, devenue mon héroïne attitrée, mon amour, ma haine, ma folie, ma souffrance, mon tout. Et venant mordre finement sa lèvre inférieure, je posais mes mains sur ses hanches remontant d'un geste alanguie à sa poitrine rebondie : un simple toucher, un unique effleurement, et je sentais le tambour vif contre mon buste se débattre avec autant de hargne que de passion. Notre idylle charnelle, sans doute, commencerait alors ici ; je mémorisais les tracés de sa peau fine sous mes doigts pour ne jamais l'oublier, gravais en ma mémoire de junkie aux milles demoiselles cet instant qui serait le nôtre et à jamais et qui la rendrait unique, malgré tout. Car j'avais beau avoir cette crainte sans doute infondée d'abattre cette illusion sacrée que je m'érigeais en ne désirant étroitement qu'une relation platonique, je me savais incapable de rester sain d'esprit sans pouvoir goûter sa peau d'albâtre. En un sens, j'étais soulagé de l'entendre faire ce choix douloureux, qui investissait dès lors une avancée de plus entre nous deux et marquerait un début dont je ne voulais pas voir la fin. Les tressaillements de mon corps me ramenèrent à moi comme je sentais ses mains graciles s'aventurer dans le bas de mon dos, à la naissance de mes reins jusqu'à m'octroyer un frisson venant mourir dans ma nuque et affoler mon palpitant. Ma muse n'était pas humaine pour prétendre à éveiller le palpitant endormi du junkie que j'étais ; elle demeurait éthérée et divine, soufflant le chaud et le froid à mon esprit devenant fou face à ses charmes.
« Je ne te demande rien en retour. Ne te crois pas obligé de revenir, ni même de m’adresser un regard. Je ne te demande pas l’exclusivité, qui suis-je pour te le demander ? Sache seulement que mon appartement, autant que mon cœur, te sera toujours ouvert… »
Le silence s'installa, seulement rompu par les oscillations des ondes chaudes lorsque je me penchais alors à son oreille, ma voix se faisant murmure trop bas mais suave, susurrant ainsi son nom dans un souffle langoureux. Cassandra.... Je marquais une pause, tentant de rythmer ma respiration trop courte, effleurant mes lèvres de sa peau éveillant mon appétit, comme je ne pus retenir un aveu de plus.
« ...Je t'aime. » soufflais-je d'un timbre frissonnant d'une sincérité déconcertante, les mots peinant néanmoins à sortir de ma gorge. « Et je te veux toi, et aucune autre. Je ne supporterais pas de te voir avec un autre homme... fais moi la promesse de n'être qu'à moi, et je ferais la même en retour. Je serais fidèle... passionnant et passionné. » continuais-je dans un sourire non sans laisser mes mains parcourir avec langueur ses courbes divines. « Je veux un "nous", peu importe si on doit se cacher des autres. »
Ainsi concluais-je mes aveux suffisamment explicites pour ne pas avoir à prolonger mon discours soufflé en un murmure, m'approchant d'avantage de ma délicate Cassandra, j'étais prêt à lui donner mon allégeance pour le simple bon vouloir de mon palpitant que je lui offrais sur un plateau.
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