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- le Sam 16 Mar 2024 - 13:54
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- Sujet: (m) joshua yoon & hwang hyunjin ★ triade orpheline
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(m) joshua yoon & hwang hyunjin ★ triade orpheline
Je suis un groupe du personnage au choix | scénario
« Catch me if you can and I'll punch you in your face. »
WIZARD CARD INFORMATIONS | :copyright:️ poésies cendrées ◈ hwang hyunjin |
Ton histoire & notre relation
travaille comme Sirène au Styx sous le pseudo "Ligie" (date au choix à partir de 2021) ㄨ a perdu sa mère dans un accident de voiture en Corée du Sud lorsqu'il avait 4 ans, orphelin depuis - il a conservé tous les souvenirs de cet accident ㄨ père inconnu ㄨ ne reste de sa famille d'origine qu'un grand-père dans une maison de retraite à Incheon ㄨ à l'orphelinat, on les appelait "les Affreux Jo" tant ils étaient difficiles - le surnom est resté ㄨ Cam est arrivé à l'orphelinat lorsqu'il avait 6 ans - ils l'ont aussitôt pris sous leur aile ; c'est ainsi que la Triade s'est formée ㄨ de 7 à 10 ans, une fois leurs pouvoirs révélés, les jumeaux ont fait différents passages chez des familles d'accueil sorcières, desquelles ils se sont toujours enfuit ㄨ arriveé chez les Barghest en 2010, famille accueillant des moldus, la seule ayant réussi à obtenir la confiance des Twins ㄨ bras armé de la Triade ㄨ a commencé à danser très tôt, à l’orphelinat en compagnie de sa sœur qu'il considère comme sa meilleure partenaire ㄨ très proche des Barghest, notamment Dayanara et Lewis ㄨ a eu Cameron pour lui tout seul (sans Joe) pendant plusieurs années, ce qui a renforcé ses sentiments pour lui, des sentiments complexes
=> autres informations dans la fiche de Joeïa
Joeïa ━ la moitié, la twin, la big sis'... sa partie démoniaque. Joeïa le complète avec une précision chirurgicale : là où il est parfois plus réservé, elle est prête à se mettre en avant ; là où il est possessif, elle renverse les convenances. En tant que danseurs, ils ont une symbiose totale et communiquent facilement sans même ouvrir la bouche. Chacun a vécu différemment l'accident de voiture les ayant rendus orphelins et en a tiré des conclusions propres à sa personnalité. Ils se soutiennent, s'engueulent, s'aiment, et tout ceci sans la moindre condition. Il n'y a qu'avec Joe qu'il est prêt à partager Cameron. Ils ont toujours été physiquement et intellectuellement très proches et les années d'absence de Joe n'ont pas su atténuer ce fait. Avec elle, il est 100% lui-même, aussi bizarre et sensible puisse-t-il être quand les regards ne pèsent pas sur sa nuque.
Cameron ━ Ma vie. Ma bataille. C’est la pièce manquante du puzzle. Si Joe lui est indissociable en tout point, comme Saturne l’est avec ses anneaux, Cameron apparait comme la réponse à un besoin dont il ignorait l’existence. Avant, ils étaient deux. Seuls contre tous. Puis le météore est arrivé et a tout chamboulé. Depuis, ils sont trois. Inséparables. Inarrêtables. Proches de cœur, de corps et d’esprits, ils représentent un tout. Si l’un des piliers saute, c’est tout un monde qui s’écroule. C’est ce qu’il a ressenti au départ de sa jumelle, ce qui l’a jumelé à l’âme-sœur qui restait. A la vie, à la mort. Rainbow lui est devenu vital et lui apporte cette lumière si spéciale à ses yeux. Il est protecteur à l’excès à son encontre et se mord les doigts à chaque nouvelle relation entreprise. Il connait son cœur, ses faiblesses et estime être le seul à même d’éviter qu’il ne se brise. C’est qu’il a tendance à voler à droite à gauche, l’homme arc-en-ciel. Il va vite, aime fort, jusqu’à ce que ses ailes ne parviennent plus à porter. Joshua est le premier à le ramasser à chaque chute, à le voir et se reconstruire avant de reprendre son envol. C’est à se demander s’il ne serait pas mieux en cage. La sécurité avant le bonheur ? Non. Il ne pourrait jamais lui faire ça. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque.
Lewis ━ Ils allaient s’entendre comme chien et chat. C’était ce qui était prévu. C’est ce le jeu auquel ils continuent de s’adonner en dépit de l’affection sincère qu’ils se portent. Les débuts n’ont clairement pas été facile. Là où la plupart des mômes rentraient dans le rang, eux montraient les crocs. Jo plus que sa sœur. Cet adolescent révolté, il ne lui inspirait pas confiance. Il était trop franc, claquait sa langue ou sa paume à l’arrière de leur tête sans hésitation. Les Jo n’avaient rien d’affreux à ses yeux. Ils étaient…Normaux ? Oui. C’est ça qui l’avait perturbé. C’est aussi cette perche tendue vers une vie différente qu’il osa saisir le premier, n’en déplaise à son double. L’eau a coulé sous les ponts depuis. Jamais il ne s’amusera à lui courir après, à quémander de l’attention comme Joe s’y était férocement essayée. Il n’en reste pas moins admiratif de cette figure trop souvent crispée et s’est surpris plus d’une fois à l’imiter. Son côté pitbull ? C’est de lui qu’il l’a hérité. Sa ténacité aussi, n’en déplaise à son prochain. Lewis est clairement placé en haute estime mais il se garde bien de le lui dire. Il préférera lui cracher des jurons fleuris, cueillis à même le jardin des Barghest. Le gland ne tombe jamais loin du chêne, avait un jour laissé entendre le patriarche avant de les embrasser avec force.
(disclaimer : ce n'est en aucun cas la vision que nous avons de Hyunjin et Felix irl, ce sont simplement 3 fc qui nous plaisent énormément et pour lesquels nous avons de la ressource suffisante)
- le Dim 10 Mar 2024 - 19:05
- Rechercher dans: carte d'identité validée
- Sujet: joeïa ㄨ look like a cinnamon roll but can kill you
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joeïa ㄨ look like a cinnamon roll but can kill you
Je suis une employée d'Hungcalf | personnage inventé
« look like a cinnamon roll but can kill you »
WIZARD CARD INFORMATIONS Malgré sa personnalité versatile, tout le monde peut s'accorder sur une chose concernant Joeïa : c'est une incorrigible romantique. Exit les princes charmants et Cendrillon, elle croit en l'amour véritable et torturé, celui qui fait mal et n'est pas sans embûche. elle a un frère jumeau de 9 minutes son cadet, Joshua ✧ à l’orphelinat, on les appelait “les Affreux Jo” tant ils pouvaient se montrer difficiles à vivre ✧ les Barghest sont sa famille adoptive et de cœur ; la Ferme Arc-en-Ciel est son havre de paix absolu - si elle a disparu et qu'on la cherche, on la trouvera probablement là-bas ✧ elle aime les films d'horreur et sa fête préférée est Halloween ✧ fan des bars à jus ✧ sa mère est morte dans un accident de voiture lorsqu’elle avait quatre ans ✧ elle refuse de monter dans une voiture moldue et oblige Joshua et Cam à en faire de même ✧ son plus gros trésor est une collection de pin's datant de l’orphelinat ✧ elle n'aime pas l'abricot, le jus de raisin, le caramel et l'ail ✧ allergique au persil ✧ heureuse amie d'une araignée Phidippus regius nommée Cornelius (ou Cornelia, selon ses humeurs) ✧ elle chante un peu, danse formidablement bien ✧ elle a la pratique du violoncelle, de la batterie et l'urbex pour hobbies ✧ elle adore faire des pranks ✧ son petit corps peut manger un repas de quatre personnes à lui tout seul tant elle se dépense en dansant ✧ c'est une vraie mary poppins, elle abuse des sorts d'extension pour ses sacs et y range à peu près tout et n'importe quoi ✧ déteste le matin et bougonne si on essaye de lui parler au petit-déjeuner ✧ on lui a longtemps interdit de se montrer publiquement en couple et elle a toujours trouvé cette règle ridicule et frustrante ✧ sa pratique de la magie n’est pas aussi intensive que d’autres sorciers ✧ a été trainee puis backdancer à la SM Entertainment ✧ elle a perdu sa virginité à 15 ans, par simple volonté de rendre son copain content - ce qui a rendu Jo furieux. | :copyright:️ luomistaide ◈ hwang ye-ji |
MY STORY IS NOT LIKE THE OTHERS
Joeïa a peu de souvenirs de son enfance avant l’accident qui a emporté leur mère. Sa dernière image d’elle se résume à un bras passé au travers de l’habitacle de la voiture moldue pour agripper sa cuisse. Elle sait que Joshua est capable de remonter bien plus loin qu’elle dans sa mémoire mais le fait est qu’ils parlent rarement de ce qu’ils étaient avant qu’on ne leur enlève… tout. Elle s’y refuse. Ce jour-là, en faisant face à la directrice d’un orphelinat situé dans le Yorkshire, elle s’est juré d’être forte pour eux. Elle a serré si fort la petite main de son frère qu’il en a grimacé, sans jamais penser à la retirer.
« Quel est le prénom du deuxième garçon ? »
Elle n’a pas fait attention. Ses cheveux aussi longs que ceux de son jumeau camouflent son genre ; des cheveux qu’on lui a coupé de force puisqu’une partie a brûlé lors de l’accident. Mais Joe s’en fout d’être prise pour un garçon. Elle veut juste savoir ce qu’ils vont devenir maintenant qu’ils n’ont plus personne sur qui compter. Plus de parents susceptibles de les accueillir ; juste un grand-père en maison de santé et un père inconnu au bataillon.
Joeïa n’a pas pleuré tout de suite. Peut-être n’a-t-elle pas totalement compris ce qui se passait vraiment ce jour-là. A-t-elle considéré que ces murs autour d’elle ne sont que temporaires ? Que les enfants qui les regardent avec curiosité ne sont que des visages de passage à oublier ? Ou n’est-ce qu’une façon de compenser les larmes de Joshua en ravalant les siennes ? Elles ne sont venues que deux semaines plus tard lorsque, face à ses haricots un peu trop cuits, Joe a compris. Ces murs, ces enfants, ces matelas un peu trop durs et cette constante brise glaciale passant au-dessus de sa tête seront son quotidien. « Jusqu’à ce qu’on veuille de vous. » a dit la directrice. Car ils sont un package, ça a toujours été une évidence.
Les premiers mois sont un calvaire. Pour tous. Les jumeaux se montrent difficiles tant avec leurs camarades qu’avec les adultes, désobéissants et enchaînant farces sur farces. Joëia étant l’instigatrice de 80% des bêtises orchestrées par le duo. À la fois le cerveau et la brute, elle assume avec bien trop de fierté la moindre de ses actions et certains parmi les orphelins la craignent. La vérité, et elle ne l’avouera que bien plus tard, c’est que Joe refuse de se lier à qui que ce soit par peur de devoir à nouveau subir la perte d’un proche.
Et puis, Cameron est arrivé deux ans plus tard, deux années pendant lesquelles ils ont grandi pour devenir « les Affreux Jo », ceux avec qui personne ne veut manger, dormir ou jouer. Elle l’a regardé avec un air méfiant au début, de ces nouveaux qu’elle juge à chaque fois qu’ils passent la porte du réfectoire. Elle ne leur souhaite jamais de mal mais ne veut aucunement devenir le réceptacle de leurs malheurs. Mais à six ans, le comportement d’un enfant est rarement accompagné d’une réflexion aussi mature. Elle ne fait que répondre à ses instincts les plus primaires. C’est Joshua qui a fait pencher la balance en faveur du petit nouveau. Est-ce la singularité de son visage, les tâches de rousseur qui le parsèment, le fait qu’il soit à leur image un asiatique dans un orphelinat rempli d’occidentaux ou la singularité de son don arc-en-ciel ? Encore aujourd’hui, Joe ne sait donner du sens à cette volonté qu’ils ont eu de le prendre sous leur aile et d’en faire « l’exception ». Celui pour qui ils ont accepté d’ouvrir leur cœur après qu’il ait été sauvagement meurtri.
Ils sont de nouveau trois.
Si ce n’est la magie. Elle s’est manifestée chez Joshua le premier, puis Joeïa peu de temps après. Ils ne l’ont pas compris tout de suite, mais ce petit brin d’irréel a sonné le glas de l’inséparable triade. Les jumeaux sont devenus des « enfants à placer », exclusivement dans une famille sorcière. Une fois leur nature révélée, il n’existe plus aucune raison de les garder, n’est-ce pas ? Trouver une nouvelle famille n’a jamais été un objectif pour Joe, même à six ans. On aurait pu croire que le besoin d’un soutien maternel ferait partie de ses préoccupations, mais elle a rapidement su se contenter de la présence de son frère, puis de Cameron. À ses yeux, c’est eux trois ou aucun. Mais les adultes ne l’entendent pas de cette oreille.
Leur première séparation est survenue quelques mois après leur septième anniversaire. Aucun ne l’a bien vécu. Joeïa a hurlé si fort que les murs de l’orphelinat ont tremblé sous sa voix. La directrice elle-même a dû arracher ses mains du bois de la porte. Les larmes de Cameron, voilà une image qu’elle n’oubliera jamais. Ni ce sentiment effroyable de l’abandonner. Car Cam est différent, Cam ne peut encore cacher sa magie et Cam… on ne veut pas de lui dans cette famille. « Deux, c’est déjà bien suffisant » leur a-t-on fait comprendre. Pourquoi s’embarrasser du troisième qui, de toute façon, n’a aucun lien de parenté ? Il trouvera bien quelqu'un d’autre.
Cinq heures. Quarante-cinq minutes de trajet. Quinze minutes pour monter les rares bagages et faire un tour du propriétaire. Les jumeaux ne sont restés en tout et pour tout que quatre heures dans la petite maison avant de s’en évader, en pleine nuit. Leur petit sac à la main, la détermination dans le regard, ils n’ont même pas eu besoin d’en parler pour mettre leur plan à exécution et celui-ci ne tenait qu’à une seule phrase : rejoindre Cameron. La famille a signalé leur disparition le lendemain et les a retrouvés sur la route, main dans la main, confiants. Ils n’ont pas réussi à atteindre l’orphelinat. Pas cette fois-là. Au bout de trois fugues, la famille n’a pas souhaité conserver leur garde et ils ont obtenus ce qu’ils voulaient.
Les premières retrouvailles avec Cameron ont été intenses, douloureuses. Elles ont confirmé qu’ils peuvent peut-être survivre à deux mais qu’ils respirent mieux à trois.
À la prochaine séparation, les Jo ont su quoi faire. Attendre quelques jours ou semaines et sans prévenir, partir. Et si cela ne suffisait pas, alors ils devenaient ingérables, intenables, de vrais monstres jusqu’à ce qu’enfin, on les libère et qu’ils puissent retrouver Cameron. Ils sont passés, ainsi, entre les mains de quelques familles sorcières. Déchirure sur déchirure, retrouvailles sur retrouvailles. Chaque épreuve leur a retiré un brin d’âme, un semblant d’espoir. Tout ce qu’ils veulent, c’est être compris… et être trois.
Joeïa n’a pipé mot sur le trajet, même lorsqu’il a fallu marcher de longues minutes avec son sac sur le dos jusqu’à une ferme éloignée du dernier village des environs. « Parfait pour tuer des enfants » s’est-elle dit en examinant chaque parcelle du terrain. De drôles d’odeurs l’assaillent de toute part, elle ne les connaît pas. Des animaux qu’elle n’a vu que dans des livres et dont Joshua semble se souvenir. La bicoque est accueillante, un adolescent est déjà là. Elle ne pense qu’à une seule chose : leur faire peur. Les pousser à la « rendre ». Première partie du plan : refuser de se nourrir. Si elle tient fantastiquement bien, Joshua a plus de mal. Il finit par céder. C’est que ça sent bon la nourriture maison dans la cuisine. Constamment.
« Ils sont gentils, tu sais. Pas comme les autres. Ils m’ont posé des questions sur ce que j’aimais et puis Lewis est cool. P’t’être qu’on pourrait essayer Joe ? »
« Traître. »
Le venin se diffuse entre eux. Elle le regarde comme un étranger, ne reconnaissant pas la lâcheté dans sa voix. Ils ont toujours été d’accord sur la marche à suivre. Rentrer à l’orphelinat, revenir vers leur troisième morceau de cœur sans lequel aucun d’eux ne peut vivre correctement.
« Et Cam alors ? Tu l’as déjà oublié ? »
Des disputes de frère et sœur, ils en ont eu des tas. Pour le dernier morceau de pain, pour dormir du côté gauche, pour avoir la couverture, pour brosser les cheveux de l’autre le premier… mais aucune d’elles et de celles à venir ne saurait égaler les horribles mots qu’ils se sont dit ce jour-là. Ils en ont pleuré tous les deux, chacun dans leur coin. Joshua rongé par la culpabilité de vouloir rester chez les Barghest plutôt que de retourner à l’orphelinat et abandonner Cameron à son sort ; Joeïa pour avoir été si méchante avec celui qui l’a toujours soutenu, peu importe ses plans pourris pour s’en sortir. Elle s’est évanouie le lendemain dans le champ jouxtant la ferme, entre les chevaux et les poneys.
Joshua avait raison. Les Barghest étaient différents. Leur maison regorgeait de rires d’enfants venus des environs et ils laissaient la place disponible à chaque individualité. Mais ce qui fit changer d’avis la petite Joeïa, ce fut sa conversation avec Douglas qu’elle soupçonnait d’avoir pressentit son évasion en solitaire. Peut-être avait-il remarqué le petit baluchon sous son lit ? L’air déterminé dans ses yeux bruns ? Ou le fait qu’elle ait hurlé à Lewis qu’il n’était qu’un abruti et qu’elle ne verrait bientôt plus son affreuse tête ? Ses mots ce jour-là changèrent son opinion. Pas parce qu’il lui promettait monts et merveilles ; comme une vie meilleure, des jouets à n’en plus compter ou même des parents car tout ceci, la fillette s’en moquait. Parce qu'il l'avait écouté sans l'interrompre. Parce qu'il avait essuyé son nez coulant et ses joues mouillées lorsqu'elle s'était énervée. Parce qu'il avait mis des mots sur la peine d'une orpheline qui avait jugé trop tôt dans sa vie qu'être plus forte que tout le monde était nécessaire. Parce qu’il lui assura qu’il ferait tout son possible pour qu’elle revoit Cameron. Ce qu’il fit le lendemain.
Les années suivantes furent plus faciles à appréhender. Joeïa commença à se faire des ami.e.s parmi ses camarades et développa ses premiers amours. Un petit crush pour Lewis qu’elle gérait en le traitant de mollusque et de babouin – ce qui ne l’empêchait pas de passer du temps avec lui et ses amis Alexander et Miguel quand ils traînaient à la ferme pendant les vacances. Et puis une fille en quatrième année, qu’elle n’osa jamais embrasser. Elle eut son premier petit-ami en cinquième année et quelqu’autres par la suite car aucun ne sut jamais égaler l’affection qu’elle avait pour les membres de la Triade.
Elle décrocha son diplôme à dix-huit ans, pas peu fière d’elle et des rêves plein la tête.
Férocement entraînée, pleine d’angoisse et d’estime de soi au ras du sol, Joeïa se présenta à son audition comme si elle vivait le dernier jour de sa vie. Les adolescents, c’est toujours très dramatique. Elle ne fut pas la meilleure mais pas la pire non plus et lorsqu’elle fut acceptée en tant que trainee à la SM Entertainment, elle sauta au cou de la Triade avec tant de joie qu’elle faillit leur briser la nuque.
Vint le temps des au revoir. Joeïa avait pourtant pensé à tout : valise XXL contenant vêtements, makeup, le nécessaire du sorcier savamment dissimulé et toutes les indications nécessaires pour se repérer en Corée. Dayanara l’accompagnerait. Pensé à tout, oui… sauf aux adieux. Propulsée dans le corps de la fillette qu’elle était à sept ans, elle avait pleuré toute l’eau qu’elle possédait. Ce jour-là, elle comprit ce qu’avait dû ressentir Cameron à l’orphelinat et manqua de faire demi-tour à l’aéroport.
Joeïa n’eut que peu de temps pour penser à sa solitude. Celle-ci se manifestait essentiellement le soir, dans son lit, lorsqu’elle trouvait les couettes bien froides et son cœur bien lourd. Les journées lui permettaient de ne pas sombrer dans la tristesse. Après tout, elle dansait, elle chantait et elle apprenait bien plus encore. Chaque journée était plus dure que la précédente et plus facile que la suivante. Joeïa s’accrochait. Elle s’était renseignée sur ce que cela lui coûterait d’être une trainee, outre des heures de sommeil et de repos. Elle ne pensait pas devoir payer autant. Au fil des mois et des années, elle rentrait en Ecosse de plus en plus rarement, son corps perdait son allure d’enfant pour céder à celui de la femme. Sa croissance se stoppa, ses formes se creusèrent, sa beauté se figea sur son visage pâle. Sur ce continent, dans ce pays, Joeïa correspondait aux standards de beauté ; pas comme en Ecosse où on moquait bien trop souvent la forme de ses yeux ou la pigmentation de sa peau. Ici, on la désirait, on la trouvait belle. Elle s’en abreuva à défaut d’un véritable amour car elle en était écartée. Pas de remous, pas de cigarette, pas de copain, pas d’alcool, pas de pas de pas de. Elle dût jongler avec son coréen à la traîne car non parlé depuis ses quatre ans, sa passion pour la danse et une envie folle de bousculer les règles, au risque de tout perdre. Et plus les années avançaient, plus Joeïa serrait le collier autour de sa gorge. Si elle foutait tout en l’air maintenant, comment justifier cette séparation difficile ? Comment rentrer et les regarder dans les yeux, admettre qu’elle avait échoué ?
Reconnue pour ses talents de danseuse et son apparence, elle fit quelques publicités, passa dans une émission avec d’autres de ses camarades trainee et plutôt que de la faire entrer dans un groupe, on lui proposa de devenir danseuse pour d’autres idols. Elle accepta. Ne comprenait pas pourquoi ce n’était pas elle sur le devant de la scène, pourquoi on ne la voyait pas comme ça. Pourquoi on cachait à moitié son visage quand elle dansait alors qu’en off, on vantait sa beauté. Elle eut plusieurs fois envie de tout arrêter. La honte la faisait continuer. L’amour de la danse la maintenait hors de l’eau. Tant de règles, tant de restriction pour être l’ombre d’une autre. Tu ne vaux pas assez…
Entre temps, elle tomba amoureuse d’un Chankimha rencontré à un événement, pur hasard de la vie. Elle résista de nombreuses semaines avant d’accepter de répondre à ses avances. Elle n’avait pas le droit ou au moins devait-elle se montrer la plus discrète possible. Il la poussait à boire, à fumer, à jurer, à danser librement ; bref, tout ce dont elle avait réellement envie. La mena à sa perte. On soupçonna rapidement leur liaison. Elle clama l’amour pour seule défense, ce à quoi il répondit par le déni. Elle me harcèle depuis de nombreuses semaines, ce n’est pas un comportement approprié pour une jeune femme comme elle. La faute à sa culture anglaise. Une vraie coréenne ne ferait pas ça. Elle vit rouge. L’insulta en public. Pleura, s’afficha. Chercha à se défendre. Personne n’était de son côté. Personne ne voulait y croire autant qu’elle.
Elle quitta la Corée du Sud en 2022.
(la suite dans un autre poste)
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<bottin><pris>●</pris> <b>yeji hwang</b> ━ @"Joeïa Yoon"</bottin>
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