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take time to breeze - Isaac
Ven 11 Mai 2018 - 10:39
take time to breeze
Feat Isaac Vermont
Feat Isaac Vermont
Avril 2017.
Le drame, l’horreur. C’était dure, trop dure pour moi. Je pleurais, encore et encore, sans jamais m’arrêter. Est-ce que je finirais par me dessécher ou est-ce que la douleur s’atténuerait avant ? Maman était sous le choc, à l’hôpital depuis des jours. Je sentais les bras d’Idunn s’agripper à moi mais je ne trouvais pas la force de les enlacer à mon tour. C’était insupportable. Je devais fuir.
Juin 2017.
Syn m’envoi sans cesse des hiboux, me suppliant de revenir en Norvège. Maman voyait sa santé chuter et elle ne savait plus comment faire pour gérer les choses. Mais je ne pouvais pas. C’était égoïste, mais surtout au-dessus de mes forces. Papa était mort il y a deux mois et je ne pouvais pas être à la tête de la famille. Je n’étais pas prête. Pas prête à accepter sa mort, ni même à voir ma mère, tomber elle aussi dans son précipice de douleur.
Août 2017.
4 mois. Déjà 4 mois que papa était mort lors d’une de ses missions et je n’arrivais toujours pas à aller de l’avant. Je n’avais jamais été dans cet état de vide auparavant. Oui, c’était plutôt logique puisque je n’avais jamais perdu de parent proche mais je ne pouvais m’empêcher de me demander si c’était toujours comme ça. Est-ce que toutes les personnes qui perdaient un être cher devenaient aussi livides ou mous qu’une limace ? Parce que je me sentais comme ça ; molle, vide, sans but et toute gluante. J’adorais prendre des bains, rester une heure dans l’eau chaude et dès qu’elle refroidissait me servir d’un sortilège pour la faire bouillir comme dans un bain à remous. J’adorais ça et pourtant, l’idée de tremper comme une écrevisse me répugnait. Alors je prenais des douches. De temps en temps, histoire que l’odeur que je dégageais soit toujours soit toujours plus ou moins agréable, ou du moins, ne deviennent pas désagréable. Syn ne m’envoyait plus de lettre maintenant, elle m’avait très clairement signifié dans la dernière que j’étais un monstre d’égoïsme et qu’elle ne voulait plus entendre parler de moi. Idunn me donnait tout de même quelques nouvelles de maman. J’avais mal, trop mal pour m’en infliger davantage. Mais j’aurais été incapable de le leur dire. J’avais toujours été la fille forte, sûre d’elle et qui pouvait soulever des montagnes. Aujourd’hui, je peinais à soulever mes fesses du canapé.
Mais j’en avais marre. Avril me poussait à avancer, avec son tact habituel, Erin s’inquiétait pour moi et même Gardenia tentait un peu de tout et de n’importe quoi pour me redonner la pêche. Mais le temps dehors tournait vite à l’orage et j’en avais presque le sentiment que j’étais devenu maitresse des éléments. Et pourtant, j’avais envie. Lorsque je lisais qu’il y avait des catastrophes naturelles dans le journal le matin je mourrais d’envie d’aller sur place pour aider les autorités mais…la même question venait toujours ruiner mes rêves : en serais-je capable ? Je n’avais pas été capable d’aider mes sœurs, alors une population lointaine ? Je me sentais inutile et stupide. Même mon carnet à dessin prenait la poussière sur un coin de ma table. Je le regardais, interdite. Dessiner. C’était peut-être ce qu’il me fallait ? Non. Peut-être. Mais… « Bouge-toi un peu les fesses Ais. » Je tournais le regard vers Avril qui était visiblement, une fois de plus contrarié. « Prend ton sac, là, et bouges-toi, fait un truc, n’importe quoi. Tiens va donc cueillir des fleurs en Nouvelle-Guinée ou n’importe quoi, mais sort d’ici. Tu vas devenir marteau et moi avec. » Je la voyais tant bien que mal, prendre mon sac de voyage sous mon lit et y mettre n’importe quoi. Pourquoi j’aurais besoin d’un pull en Nouvelle-Guinée ? Mais il est vrai que l’autre jour j’avais vu un article dans le magazine botanique qu’une des espèces endémiques à la région était menacé par la destruction de son habitat. Peut-être pourrais-je en prendre quelques racines et demander au professeur de botanique de les conserver ? Je regardais Avril avec un sourire sur les lèvres. Elle avait bien trouvé le truc.
Partir en Papouasie ce n’était pas si facile que ça. J’avais mis près d’une journée entre toutes les commissions d’enregistrement des différents pays à traverser et le monde qui partaient en voyage. Mais je me sentais mieux. L’air devenait plus chaud, le soleil plus présent et même le sandwich infâme que j’avais acheté un peu plus tôt, n’étaient, finalement, pas si mauvais que ça quand on le comparait à ce que le vendeur un peu plus loin proposait. Attendre. Il n’y avait rien de pire. Plus j’attendais, plus les idées noires me revenaient. Mais je devais les laisser loin. Loin vers le froid de la Norvège, loin vers les plateaux d’Hungcalf, loi, très loin, là de Papouasie qui m’accueillait. J’arrivais enfin dans leur hall de visiteur magique où une personne des forces publiques magique m’indiqua le réseau de cheminette à prendre pour me rendre sur l’île de Buka où les sorciers de Nouvelle-Guinée étaient rassemblés.
Sur place, je ne mis pas longtemps avant de trouver un petit hôtel ou me poser. Le Buka's Bed and Breakfast. Un petit hôtel tenu par des sorciers anglais. C’était agréable de parler facilement anglais avec eux, d’autant que s’était qu’une fois arrivé, que je m’étais demandé qu’elle était la langue locale. Les Woodfort, qui étaient propriétaires, m’avaient expliqué qu’il existait plusieurs langues locales mais que beaucoup de monde parlait anglais dans le coin. C’était plutôt rassurant à vrai dire. Et je devais avouer qu’Avril avait raison. Ici, loin de tout, je me sentais mieux. Il faisait beau, chaud, et personne ne me connaissait ni ne connaissait mon père. Je n’avais plus cette pression sur mes épaules et je me surprenais même à vouloir aller me baigner. Les quelques heures que j’avais passées sur le sable chaud puis dans l’eau m’avaient redonné vie. Je me sentais bien, je me sentais revivre. Et j’étais d’attaque, dès le lendemain matin à commencer ma quête de la sauvegarde d’un Araucaria hunsteinii. Ce soir, j’allais bien dormir.
Je traversais le hall du petit hôtel, en maillot de bain, serviette à la main me demandant ce que j’allais bien pouvoir manger ce soir quand j’entendis une voix assez lointaine prononcer mon nom. Je m’arrêtais. Non, je devais avoir rêvé. « Aislin Gull ? » je me retournais et voyait un homme d’âge avancé venir vers moi, un garçon à ses côtés. « Oui ? ...je peux vous aider ? »
@Isaac Vermont
FRIMELDA
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Re: take time to breeze - Isaac
Lun 14 Mai 2018 - 18:26
Le voyage allait bientôt toucher à sa fin. Isaac le savait et il redoutait le moment où il allait devoir retourner à Hungcalf. Après tout, cela faisait 3 ans qu’il vagabondait d’un pays à l’autre sans vraiment savoir où il allait bien pouvoir dormir le lendemain. Il ne comptait plus les destinations et haltes de son périple mais avant de rentrer dans les Highland, il lui restait encore quelques endroits où se rendre. La tombe de sa mère bien évidement. Il avait entrepris tous ces voyages en sa mémoire après tout. Il se devait de les terminer en lui rendant une dernière visite. Mais avant il devait remercier un ami. Cela faisait quelque temps qu’il ne l’avait pas revu. La dernière fois, c’était juste avant qu’il passe son épreuve de défense contre les forces du mal pour pouvoir être accepté dans un nouveau cursus à l’université. C’était son ami qui l’avait formé pour rattraper son retard dans cette matière. Le deal avait été simple. Isaac devait lui prêter main forte durant ses missions en tant qu’Auror et en échange il lui prodiguerait les cours dont il avait besoin. En réalité, l’Animagus avait surtout était un observateur plus qu’une réel aide pour le sorcier aguerri mais les deux mages s’entendaient bien et la solitude était parfois difficile à supporter. Depuis ce matin, il savait enfin où se rendre pour pouvoir le remercier. Sans lui il n’aurait pas été accepté en cursus de Forces publiques. Le hibou était arrivé tôt dans la matinée, apportant une lettre du sorcier qui lui permettrait de le retrouver.Cher Isaac,
J’ai été heureux de lire la dernière lettre que tu m’as envoyé et je te félicite pour ton admission à Hungcalf. Tu feras un excellent auror, j’en suis sur. Peut être qu’un jour nous pourrons travailler ensemble en tant que tel tous les deux.
Quoi qu’il en soit, tu as eu de la chance que ton hibou soit parvenue à me trouver, je voyage beaucoup actuellement. Je viens d’arriver sur l’île de Buka, en Papouasie. Malheureusement je n’y suis pas pour prendre des vacances. Tu peux néanmoins venir m’y retrouver comme tu le proposais dans ton dernier message. Je serais heureux de te revoir avant que tu ne rentres de ton voyage. Tu pourras me trouver au Buka's Bed and Breakfast. C’est un hôtel tenu par de vieux amis. J’ai des choses à faire dans l’après-midi mais n’hésite pas à leur demander de t’ouvrir ma chambre en attendant que je rentre à l’hôtel.
J’espère te voir ce soir.
Affectueusement.
William Mckinsey
Il savait donc où aller et il ne traina pas pour s’y rendre. Le trajet depuis la Roumanie n’allait pas se faire en quelque seconde. Après la réserve des Dragons, il allait bientôt pouvoir foulé le sable fin des plages de Nouvelle-Guinée. Même si les Dragons avaient quelque chose de majestueux et de terrifiant qui lui plaisait assez, il avait plutôt hâte de se rendre dans ce nouveau pays à ajouter à sa liste. Une fois toutes les démarches faites, arriva sur l’île de Buka dans une gerbe de flamme verte. Le voyage avait été relativement long pour un tel moyen de transport. Il avait eu le temps d’apercevoir un bon nombre d’habitation avant de finalement arriver à destination. Mais il était enfin arrivé, ça il ne pouvait pas en douter. Les vents violents des plaines roumaines avaient laissées place à la brise chaude parfumé de sel qui provenait de la mer. La température avait pris plusieurs degrés aussi. Et les intonations dans les conversations n’étaient plus les mêmes.
Il ne tarda pas à trouver l’hôtel que lui avait indiqué l’auror. Comme il lui avait conseillé de faire, il demanda aux propriétaires où était la chambre de son ami. Ils avaient été prévenu de son arrivé et lui laissèrent une clé pour qu’il puisse s’installer. Ce n’était pas une chambre bien grande mais les deux hommes avaient camper dans la forêt plusieurs jour ensemble. Ils devraient pouvoir s’y faire tous les deux. et puis il ne contait pas rester très longtemps. Isaac s’installa sur le canapé et décida d’y attendre son ami. William ne tarda pas à arriver. Il était véritablement content de retrouver son apprenti. Pour fêter leurs retrouvailles, les deux hommes passèrent leur soirée au restaurant, à manger et à boire tandis qu’ils se racontaient leurs dernières aventures. Tandis qu’ils rentraient enfin dans leur chambre, Isaac en profita pour le remercier.
"Je t’en pris. Tu sais, être auror ce n’est pas toujours facile. On voyage beaucoup et nos missions sont souvent dangereuses. C’est difficile de fonder une famille. Certains y arrivent mais ce ne sont pas les plus nombreux. Je suis encore assez jeune malgré mes quelques rides" Continua-t-il en riant, "je ne me fais pas de soucis pour moi. Mais quoi qu’il en soit, te rencontrer a été un réel plaisir. Dans cette vie assez solitaire, cela peut faire du bien de rencontrer des gens comme toi." Il ouvrit la porte de leur chambre devant laquelle ils venaient d’arriver. "Il se fait tard Isaac. Nous devrions nous coucher. Si ça ne te dérange pas je prends le lit, demain j’ai une grosse journée qui m’attend. Si je ne suis pas là à ton réveil ne t’en fait pas, nous nous retrouverons plus tard. Profites de ta journée pendant que je règle mes affaires."
L’animagus aurait bien aimé savoir de quelles affaires ils pouvaient bien s’agir mais il se doutait que ce n’était pas un sujet dont l’auror pouvait librement parler. S’il avait pu le lui dire il le lui aurait déjà dit. Il lui souhaita donc bonne nuit et occupa le canapé. Les jours qui suivirent furent plus ou moins semblables. Isaac profitait de ses journées à la plage ou en se baladant dans les environs. Le soir William le retrouvait et il partageait un diner. Il parlait de leurs projets futurs ou se racontait des anecdotes de leurs voyages. L’auror était discret quand à l’objet de sa mission mais le jeune homme avait deviné qu’il cherchait un sorcier. Il lui aurait volonté proposé son aide mais apparement il fallait mieux que le moins de personne possible soit impliquée. Le troisième jour, Alors qu’Isaac rentrait tout juste de la plage, il croisa son ami dans le hall d’entrée de l’hôtel. Il semblait furieux.
"Ça va William ?" Lui demanda-t-il curieux de connaitre la raison de cette mine agacée.
Non ça ne va pas ! Il me prend pour un abruti et me tourne en bourrique depuis que je suis ici ! En voyant la surprise sur le visage du jeune homme, le sorcier se calma et pris une grande inspiration. Je suis désolé Isaac. Cela fait quatre jour que je travaille sur cette ile et je n’ai toujours pas de quoi avancer dans mon enquête, pourtant je sais que je touche au but. C’est frustrant. Peut être que…
Il s’était arrêté de parlé et fixait à présent quelque chose derrière le jeune homme, comme s’il était devenu transparent. Isaac se retourna pour suivre son regard et aperçu la personne qui venait de pénétrer dans l’hôtel. Il en convenait volontiers, la jeune femme en question était belle, si ce n’est plus ; sa tenue avait de quoi en étourdir plus d’un ; ses cheveux flamboyants ne retiraient rien à son charme ; et sa démarche gracieuse était empreinte d’une certaine fierté. Oui, la jeune femme ne laissait pas indifférent, mais la réaction de l’auror était peut être un peu trop poussée. Il s’apprêtait à le lui faire remarquer en le taquinant quand il comprit qu’il faisait erreur. William la connaissait.
"Aislin Gull ?"
La jeune femme s’arrêta dans le hall de l’hôtel. Il la connaissait véritablement. Sans vraiment faire attention à Isaac, le sorcier se dirigera vers la jeune femme. Il suivit son ami sans dire mot. On aurait dit qu’il avait vu un fantôme. Aislin, d’après l’auror, ne semblait pas le connaitre. Elle les dévisagea un instant avant de leur demander si elle pouvait quelque chose pour eux.
"Vous êtes bien Aislin Gull n’est ce pas ? La fille de Viggo Gull ?"
Le visage de la jeune femme sembla se décomposer un instant. Isaac ne savait pas si son ami avait confondu avec une autre personne mais le nom de cet homme avait éveiller quelque chose chez la rouquine.
"Je suis William McKinsey. Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, je vous ai rencontré alors que vous n’étiez pas plus grande que ça." Il illustra son propos en baissant sa main à hauteur de sa taille. "Je vous ai directement reconnu, vous ressemblez beaucoup à vos parents. Je suis désolé si je vous ai fait peur, mais Viggo et moi sommes ami depuis longtemps. Il nous ai arrivé de travailler ensemble par le passé. Comment va-t-il ?"
Au font de lui Isaac comprenait pourquoi le mage avait directement été voir la jeune femme. De toute évidence, il était sur de l’avoir reconnu et il y avait une raison derrière cette question. Ils en avaient parlé régulièrement ces derniers jours. Viggo devait être un Auror lui aussi et s’il n’avait pas vu son ami depuis longtemps, il devait avoir peur que ce dernier nous ai quitté. Comme il l’avait expliqué au jeune homme, le métier d’auror était un métier dangereux. Quelque chose dans l’attitude du mage laissait penser qu’il avait déjà un avis sur la question.
"Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas eu de nouvelles. Votre père est-il parti en mission avec les Jaeger ?"
Oui, Isaac avait vu juste. William en voyant la jeune femme avait compris qui elle était et s’était inquiété de l’absence de réponse de son ami. Elle devait être la seule personne capable de lui répondre et il avait peur de la réponse. Il avait véritablement vu un fantôme. Celui de son confrère. Le jeune homme n’était peut être pas un legilimens mais il avait deviné au regard de Aislin qu’il était arrivé quelque chose à son père. La tension était presque palpable et il avait cette étrange sensation que le tonnerre allait bientôt frappé. William se tenait droit comme un I. Il était prêt à recevoir la sentence délivrée par les quelques mots de la jeune femme qui allaient être cet éclair.
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Re: take time to breeze - Isaac
Mer 16 Mai 2018 - 13:30
take time to breeze
Feat Isaac Vermont
Feat Isaac Vermont
Changer d’air. C’était le thème de mon séjour et tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à ma vie, mes ennuis, mes malheurs, je les laissais loin de moi. Terminé de pleurer comme une madeleine, terminer de repousser toutes les lettres de mes sœurs, les cours où je n’allais plus ni même Gardenia qui se retrouvais bloqué à l’entrée du dortoir des Pokeby. Ici, je sentais le soleil sur ma peau, le sable glisser le long de mes doigts, la chaleur constante qui réchauffait jusqu’à mon âme et la sensation d’être seule au monde. C’était bien. C’était bon et chaud. J’avais remarqué quelques regards à la dérober sur la plage et j’en éprouvais même du plaisir. Ces derniers temps je n’avais porté aucune attention à mon physique et Erinm’avait bien fait remarquer que j’avais l’air d’un déchet ambulant. Je m’étais sentis comme ça d’ailleurs, rien de bien étonnant en sommes. Mais là, c’était différent. Je n’étais pas le genre de femme à aimer être regardé ni même à chercher le regard des autres, je ne le remarquais d’ailleurs pas vraiment, ce qui me laissait comprendre que je n’étais pas si belle que ça. Mais la moyenne m’avait toujours convenu ! Quoi qu’il en soit, savoir qu’on me regardait était… Revigorant. Je sentais le peu de fierté que j’avais en moi remonter et je m’autorisais même à retirer la serviette de mes épaules pour laisser à ces messieurs, le soin de me regarder encore un peu. Comme un petit jeu auquel j’étais la seule à savoir y jouer.
Mais le jeu s’arrêta lorsque j’entendis mon nom au loin. Fin de partie, game over. Comment pouvais-je retrouver dans ce paradis paumé quelqu’un que je connaissais ? Je regardais un peu autour de moi, mais aucun visage ne m’était familier. Puis cet homme ; presque cette ombre tant sa tenue noire détonnait totalement avec le décor et qui révélait une mission d’Auror. J’aurais reconnu cette cape n’importe où. Il s’approchait de moi, le regard subjugué, non par mon physique, j’en étais certaine, mais plutôt par ma présence. L’aurais-je déjà rencontré ? Je faisais énormément de voyage ceci-dit et si notre rencontre remontait à quelques mois, voire quelques années la conversation risquait de devenir très gênante pour moi puisque ni lui, ni son compagnon ne m’évoquait une personne connue.
« Vous êtes bien Aislin Gull n’est-ce pas ? La fille de Viggo Gull ? » Je me décomposais en mille morceaux, à la limite de l’étourdissement. Comment avais-je pu passer de la joie intense et si espéré au retour aux enfers et aux malheurs ? Rien qu’entendre le nom de papa me donnait des crampes à l’estomac. J’avais cette envie de vomir et ce mal de tête qui refaisait surface. Je voulais partir, courir, fuir, loin très loin, pourquoi fallait-il que mes démons reviennent me hanter ici ? C’était comme si le monde entier voulait que je fasse face à ce destin et moi, j’étais lâche. Oui j’étais lâche, la tristesse, la douleur, j’étais incapable de les affronter. « Je suis William McKinsey. Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, je vous ai rencontré alors que vous n’étiez pas plus grande que ça. Je vous ai directement reconnu, vous ressemblez beaucoup à vos parents. Je suis désolé si je vous ai fait peur, mais Viggo et moi sommes amis depuis longtemps. Il nous est arrivé de travailler ensemble par le passé. Comment va-t-il ? » Je levais les yeux au ciel, évitant son regard. Qu’il se taise, qu’il se taise. Je sentais mes larmes remonter à la surface. J’étais pourtant certaines de les avoir bien cachés. « Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas eu de nouvelles. Votre père est-il parti en mission avec les Jaeger ? » je lui fis signe de la main de se taire une seconde. Évitant toujours son regard, ses paroles se firent enfin silence et je savais que je n’avais pas besoin de lui expliquer la situation pour qu’il la comprenne tout seul. Ce n’était pas quelque chose d’extraordinaire dans ce métier. Maman le savait, je le savais, Syn le savait, Idunn ? Peut-être pas, elle était encore trop jeune et trop innocente pour ça. Mais nous nous attendions toujours à ce que ce genre de chose arrive. Enfin pas vraiment. La mort n’arrivait toujours qu’aux autres, c’était ce que je m’étais toujours dit. Papa et maman sont bien trop expérimentés et sages pour se faire avoir. Mais non. Ils n’étaient pas assez puissants et je n’étais pas assez forte pour cette réalité.
Et voilà, je pleurais. Je m’essuyais immédiatement les yeux, regardant ailleurs. « Je suis désolé je.. » Je pris une grande respiration, retrouvant le regard sombre de William. « Il est décédé au cours d’une mission il y a quatre mois. Ils étaient tout un groupe. Seule ma mère a survécu. Elle est en hôpital psychiatrique pour le moment…je ne sais pas si vous l’aviez également connu. Elle… » Je ne savais pas vraiment comment finir ma phrase. Je n’étais pas allé la voir. C’était horrible, j’en avais pleinement conscience mais j’en étais incapable. « Excusez-moi. » S’en était trop. J’étais venu ici pour me changer les idées et dire ce genre de choses à voix haute... Non, mon instinct me criait, me suppliait de partir et je l’écoutais. J’étais lâche, oui, mais j’étais humaine.
Je dépassais les deux hommes et partais d’une marche trop rapide pour être naturel vers ma chambre, sous le regard inquiet et surpris de la patronne de l’établissement. Pas le moment pour m’expliquer.
Écrouler sur le lit je pleurais, une fois de plus. Encore et encore. J’en avais besoin une fois de plus. Si j’étais une fleur, cette épreuve ferait de moi, soit une jolie rose, soit une plante morte. Et à l’heure actuelle, je misais sur la plante morte. Pourquoi avait-il fallu que je croise cet homme. C’était quoi le signe ? C’était quoi l’idée du destin de nous avoir mis en contact lui et moi ? Comment, dans tous les lieux sur terre, j’avais pu rencontrer un ami de mon père en Papouasie alors qu’on venait de Norvège ? Je me leurrais. Qu’importe où j’irais, sa mort me rattraperait toujours, s’était inévitable. Il était mort. Voilà. Mon père était mort. Je savais qu’en vérité, j’espérais juste ne pas devoir affronter les faits, mais ils étaient là. Et ce n’était la faute qu’à pas de chance.
Quelques heures étaient passées et lorsque mon ventre se mit à gargouiller, je daignais enfin me lever pour trouver un restaurant. Madame Woodford s’avança vers moi avec son doux sourire angélique dans le hall pour prendre de mes nouvelles, et tacher d’en savoir un peu plus. Les commérages ne devaient pas être récurrent chez eux et notre discussion avait sans doute fait parlé, mais je la repoussais délicatement et lui demandait le nom d’un bon restaurant pas trop cher dans les environs. Je n’avais certainement plus envie de revenir sur mes imperfections.
Le restaurant indiqué était proche de l’hôtel. Une petite paillote sur le bord de la plage. J’avais gardé mon maillot de bain de l’après-midi, je n’avais vraiment pas la tête à trouver une tenue plus couverte, mais j’avais tout de même eu la bonne idée de nouer un paréo sur mes hanches et mon cou pour donner l’illusion d’une robe assez légère et pour le coup j’avais bien fait. J’enlevais même mes sandales pour sentir le sable sur mes pieds. Même à la tombée de la nuit, le sable était encore bouillant. Enfin, j’arrivais à repousser une fois de plus mes idées noires et l’odeur de la nourriture me redonnait le goût du plaisir d’être ici.
En revanche, ce que je n’avais pas prévu, c’était que les serveurs ne parleraient pas ma langue. Une fois sur place, la salle étant plutôt pleine, j’avais peur de ne pas trouver de table et faillit faire demi-tour quand la serveuse, de sa voix colorée me racontait je ne sais quoi tout en me poussant sur une des terrasses. Je suivais le mouvement, un peu gênée puis me paralysait à nouveau en voyant qu’elle m’installait à la table de quelqu’un d’autre. Face à moi, ce garçon aux longs cheveux qui accompagnaient Monsieur McKinsey tout à l’heure dans le hall. Je restais pétrifier sur place, regardant un peu autours si l’homme en noir mangeait également avec lui ce soir. Mais visiblement, la seule chaise disponible de la table était celle que la serveuse m’attribuait. Tandis que je la voyais repartir, je tentais, avec beaucoup de mal de la rappeler pour lui indiquer que j’étais seule mais elle ne m’écoutait déjà plus. Je me retournais vers le garçon qui devait avoir à peu près mon âge. « Excusez-moi, elle a dû me confondre avec la personne que vous attendez, je vais me trouver une table. » Je regardais un peu autour de nous. « Ou un autre restaurant… »
@Isaac Vermont
FRIMELDA
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Re: take time to breeze - Isaac
Dim 3 Juin 2018 - 11:32
Il ne fallut pas beaucoup de temps à Isaac pour comprendre ce qui se passait. Plus le sorcier lui posait des questions et plus elle semblait chuter de quelques mètres, s’affaissant sur elle même. Son visage détendu avant qu’ils ne se dirigent vers elle affichait une toute autre expression à présent. Il ne faisait aucun doute que William avait compris, pourtant il continuait d’insister. Il voulait une réponse, c’était à ses yeux la seule chose qui pourrait confirmer ses craintes et ce, même si la jeune femme devait repasser par tous les sentiments qu’elle avait du surmonter pour faire son deuil. Il hésita à interrompre son ami. Il n’était pas à l’aise devant la jeune femme qui se décomposait petit à petit. Mais ce fut elle qui mit fin aux questions. Levant un doigt, elle fit s’interrompre l’Auror.
William n’eut pas besoin de poser d’autres questions pour être sur de ce que cela signifiait. Il se tut et son regard se voila quelques instants. Ce n’était pas son genre de laisser libre cours à ses sentiments en publics, mais Isaac aurait juré avoir vu une larme naitre à la commissure de son oeil droit. En face d’eux, la jeune femme avait beaucoup moins de retenu. Elle pleurait ouvertement. Sans sanglot et sans le moindre son, mais des larmes coulaient le long de son visage pourtant si rayonnant un peu plus tôt. A la vue de ses traits et de la détresse qui y était lisible, le coeur de l’Animagus se serra. Il se sentait particulièrement impuissant à la fois pour aider son ami et pour faire cesser les larmes de Aislin. Il essaya de prendre la parole pour lui donner ses condoléances mais aucun mot ne réussi à sortir. Il resta figé, comme son ami, la bouche légèrement ouverte. Ce fut finalement la rouquine qui réussi à s’exprimé. Les phrases qu’elle prononça furent d’autant plus violente pour l’auror, qui savait déjà ce qu’elle essaya d’exprimer. Isaac se sentit encore plus mal à l’aise.
"Il est décédé au cours d’une mission il y a quatre mois. Ils étaient tout un groupe. Seule ma mère a survécu. Elle est en hôpital psychiatrique pour le moment…je ne sais pas si vous l’aviez également connu. Elle…" Isaac se rendait compte à quelle point cela pouvait être difficile. De toute évidence, elle n’avait pas encore fini on deuil. Lui même avait mis du temps à y parvenir. La mort de sa mère avait été une réel épreuve et il avait été plongé dans un profond mutisme suite à cette événement. Il comprenait qu’elle ait du mal à en parler. Il avait de la peine pour la jeune femme. "Excusez-moi." Et elle s’en alla sans un regard en arrière. William était toujours droit comme un I, fixant quelque chose devant lui qu’il semblait être le seul à pouvoir voir. Isaac quand à lui ne pu s’empêcher de suivre des lieux la crinière rousse s’échappant en évitant les résidants de l’hôtel. Elle se hâtait de partir. Surement pour s’isoler. La pauvre… Isaac n’aurait jamais souhaité que cela lui arrive. Qu’elle idée d’avoir fait subir cela à cette jeune femme. Il savait bien que son ami n’avait pas voulu ça, mais il avait clairement manqué de tact. Il se souvint sa propre période de deuil et il aurait été en colère si on lui avait posé autant de question. Il se retourna d’un coup vers William, prêt à lui exposer son point de vu. Mais sa colère le quitta instantanément. La sorcier avait placé sa main devant ses yeux et n’avait pas l’air d’attaque à subir les reproches du jeune homme.
"Ecoute," commença Isaac qui ne voulait pas le laisser dans cet état. "Je suis vraiment désolé. C’est… C’est regrettable. Je ne sais pas à quel point tu les connaissais mais tu me l’as dis toi même. Ce genre de chose arrivait souvent aux Aurors. Il ne faut pas que tu te laisse aller."
"Tu as raison…" Finit il par lui répondre au bout d’un long silence pesant. "Viggo était un bon ami et un très bon Auror. Je suis heureux de l’avoir connu et je l’appréciais. Ce n’est pas à cause de lui que je suis triste. Comme tu me l’as rappelé, ce genre de chose arrive tout le temps. C’est pour sa famille que ça m’attriste." Il retira sa main de devant ses yeux et se tourna vers Isaac. Son regard était brillant des larmes qu’il avait voulu contenir. "D’après toi, pourquoi à mon âge, je n’ai ni femme ni enfant ? Je n’ai pas envie d’avoir peur de ne pas rentrer et je ne veux pas leur faire subir cette peur non plus. Mais Viggo avait réussi à construire sa vie. J’ai souvent été jaloux et j’ai souvent cru que je pourrai en faire autant. Mais je me trompais encore une fois." Il essuya ses yeux une dernière foi et secoua sa tête comme pour reprendre ses esprits. "J’ai de la peine pour ceux qu’il a laissé derrière lui, comme Aislin. Mais tu as raison. Ne restons pas là."
Les deux hommes partirent ensemble en direction de leur chambre. Sur le trajet, ils discutèrent de Viggo et de sa fille. William lui racontait comment il l’avait rencontré et les missions où ils avaient du travailler ensemble. Il avait de nombreuses anecdotes et malgré la tristesse que l’étudiant entendait parfois dans les intonations de son ami, cela avait l’air de le soulagé et il retrouvait petit à petit son sourire. Mais cela fut de courte durée. Quand ils entrèrent dans la chambre un hibou attendait patiemment sur la table devant le canapé où il avait dormi. Il poussa un hululement sonore pour manifester son impatience. Isaac le saisit et s’empara de la lettre. On pouvait il lire :William McKinsey
Chambre 404
Buka's Bed and Breakfast
Ile de Buka
Papouasie-Nouvelle Guinée
"Elle est pour toi." Dit il en la tendant à l’Auror.
Ce dernier déplia sa lettre et son visage s’assombrit. Mais ce n’était pas de la tristesse cette fois. "Décidément, cette journée ne m’aura pas réussi… Je vais devoir y aller Isaac. Je suis désolé mais je suis rappelé à Londres. Apparement ma mission ici est fini. Je ne peux pas t’en dire plus." récupérant son sourire, il adressa un regard chaleureux à son ami. "Je suis content de t’avoir revu. Je suis sur que tu t’en sortira très bien à Hungcalf. N’hésite pas à m’envoyer un hibou si tu as la moindre question." Il conclut ses paroles d’un coup de baguette magique. Toutes ses affaires s’envolèrent pour aller se ranger dans sa malle. Il ne traina pas. Après avoir pris ses affaires, il quitta la chambre et la laissa à Isaac qui avait décidé de rester quelque jours supplémentaires. Lui n’était pas encore pressé par le temps. Il se jeta sur le lit qui était maintenant le sien, attendant qu’il soit l’heure d’aller manger. Il ne pouvait s’empêcher de penser à Aislin. Peut être la reverrait il pendant son séjour ? A moins que la situation embarrassante dans laquelle elle s’était trouvé ne lui ai donné l’envie de partir… Il ne se doutait pas qu’il la reverrait bientôt. Il continua d’y penser tandis que le sommeil s’emparait de lui petit à petit.
Ce fut l’estomac du jeune homme qui le réveilla. Il se redressa dans son lit et se rendit compte que son ventre criait famine. Sa montre indiquait elle aussi qu’il était l’heure de passer un table. Il se leva, se prépara un peu, quittant sa tenue de plage pour une tenue plus habillée bien que décontractée. Il quitta alors l’hôtel. Il savait où aller. Il avait repéré un petit restaurant dans la journée et il avait décidé d’y manger le soir. Il s’y rendit sans faire de détour, la faim le tiraillait. Il n’avait cependant pas prévu que se faire comprendre serait aussi difficile. Il avait appris différentes langue durant ses voyages et en été assez fier, mais aucune ne semblait fonctionner aussi bien que les gestes qu’il utilisait pour être compris. Il finit par se faire installer à une table pour deux. Il était pourtant seul mais il doutait de s’être bien fait comprendre quant aux nombres de place dont il avait besoin. Mais cette erreur de compréhension allait s’avérer utile. Tandis qu’il levait son regard de la carte, il aperçu une crinière rousse à l’entrée de la salle. Il l’observa un instant. Il n’y avait pas beaucoup de place dans le restaurant. Elle allait s’en doute faire demi tour. Ne sachant pas pourquoi, il appela la serveuse la plus proche et lui montra la jeune femme. Il fit de son mieux pour lui dire de l’installer avec lui. Il ne savait pas ce qui lui avait pris. Il avait agit sans réfléchir, suivant son instinct et répondant à sa pulsion. Il fut heureux de voir qu’il avait été compris. Un instant plus tard, Aislin était installé par la serveuse en face de lui. Au vu de son regard, elle avait reconnu Isaac et ne semblait sereine à l’idée de rester avec lui.
"Excusez-moi, elle a dû me confondre avec la personne que vous attendez, je vais me trouver une table." Ses yeux balayaient la salle d’un bout à l’autre comme pour trouver un échappatoire. "Ou un autre restaurant…" Mais avant qu’elle ait pu se lever, Isaac prit la parole pour essayer de l’en dissuader.
"Non s’il vous plait, attendez une seconde avant de partir." Il avait posé la carte sur la table et la regardait avec bienveillance. "William, le sorcier que vous avez rencontré, a du partir en urgence, mais…" Son ami ne lui avait rien dit à ce sujet, mais il ne doutait pas qu’il l’aurait fait s’il en avait eu l’occasion. "Il aurait aimé vous faire ses excuses. Il m’a un peu parlé et il aurait aimé pouvoir faire quelque chose." Il en disait peut être un peu trop mais les sentiments qu’il avait éprouvé plus tôt à l’égard du mage refluaient et il avait l’impression de devoir se rattraper de la conduite qu’il avait eu. "Il aurait aimé vous donner ses condoléances." Il risqua un regard pour voir la réaction de la jeune femme, mais n’attendit pas sa réponse. Son but n’était pas de la replonger dans ce qu’elle avait ressenti plus tôt. C’est pourquoi il enchaina directement. "Mais je ne vous ai pas fait venir à ma table pour ça." Il ne savait pas vraiment pourquoi il l’avait fait venir, mais il avait intérêt à trouver rapidement. "Permettez à William," il sortit une petite bourse de sa poche, elle contenait les quelques galions que lui avait laissé son ami, "de nous inviter à diner pour se faire pardonner." Il avait dit cela en souriant. Il désirait réellement se rattraper et ce diner était l’occasion parfaite.
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