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Entracte [PV Eugene]
Mer 16 Mai 2018 - 22:14
Décidément… cette année je devais avoir un talent particulier pour attirer l'attention des enseignants alors que je ne faisais rien de spécial. À Poudlard ça m'arrivait mais parce qu'ils pensaient que j'étais avinée quand je m'exprimais dans mes moments de folie, mon caractère changeant trop drastiquement. Cette année me voilà dans des cours privés avec la professeure de Sortilège, celui de Dragonologie et maintenant j'allais rencontrer celui de théâtre alors que je n'avais strictement aucun cours avec lui… À croire que ma maturité du haut de mes 25 ans me rapprochait d'autant plus des personnes ayant au moins le double de mon âge. Je me sentais peut-être trop différente de ceux de ma génération. S'en était bien triste… pourtant je ne ressentais aucun regret. Aislin suffisait à me rendre heureuse dans une relation amicale, même si des fois j'avais envie de lui enfoncer le crâne dans un mur, histoire d'y peindre définitivement son portrait.
C'était justement durant mes cours de Sortilèges que je me sentais le plus gênée et le plus oppressée. C'était un enfer pour moi, et je devais faire de grands efforts pour ne pas bafouiller lorsque je prenais la parole. Même si jusqu'à maintenant je m'étais toujours très bien accommodée de ma timidité, aujourd'hui, elle me faisait défaut. Je devais apprendre à la contrôler, un peu plus en tout cas. Voilà pourquoi j'en étais venue à contacter le directeur des Pokeby. Je croyais savoir en plus qu'il était aussi animagus. Ça allait peut-être pouvoir m'aider également.
Ainsi, il m'avait donné rendez-vous aujourd'hui, à cette heure précise, et me voilà à présent derrière la porte de sa salle de cours, hésitant entre entrer, ou faire demi-tour. Entrer impliquait que je devais faire un effort, aller de l'avant, et affronter ce que je fuyais depuis des semaines. Faire demi-tour était la solution de facilité… mais j'en resterai au point mort. Je prenais un instant pour mesurer le pour et le contre en soupirant quelque peu… il me fallait avancer, je n'avais pas le choix… Ma sœur me l'avait assez répété lorsque nous nous étions parlées. Je ne pouvais pas rester dans une telle situation. C'était tout de même ironique qu'au quart de siècle de ma vie je découvrais encore des parties de moi, des sentiments qui m'étaient jusqu'ici inconnus. Je ressentais le besoin de respirer à nouveau, j'avais l'impression que mon cœur était dans un étau … il me fallait remédier à ma situation, me libérer, et ce qui m'attendait derrière cette porte allait m'aider, d'une manière ou d'une autre.
C'est donc résignée que je poussais la porte de la salle du cours de théâtre, cherchant monsieur Van Kruger du regard.
- Bonsoir.
C'était justement durant mes cours de Sortilèges que je me sentais le plus gênée et le plus oppressée. C'était un enfer pour moi, et je devais faire de grands efforts pour ne pas bafouiller lorsque je prenais la parole. Même si jusqu'à maintenant je m'étais toujours très bien accommodée de ma timidité, aujourd'hui, elle me faisait défaut. Je devais apprendre à la contrôler, un peu plus en tout cas. Voilà pourquoi j'en étais venue à contacter le directeur des Pokeby. Je croyais savoir en plus qu'il était aussi animagus. Ça allait peut-être pouvoir m'aider également.
Ainsi, il m'avait donné rendez-vous aujourd'hui, à cette heure précise, et me voilà à présent derrière la porte de sa salle de cours, hésitant entre entrer, ou faire demi-tour. Entrer impliquait que je devais faire un effort, aller de l'avant, et affronter ce que je fuyais depuis des semaines. Faire demi-tour était la solution de facilité… mais j'en resterai au point mort. Je prenais un instant pour mesurer le pour et le contre en soupirant quelque peu… il me fallait avancer, je n'avais pas le choix… Ma sœur me l'avait assez répété lorsque nous nous étions parlées. Je ne pouvais pas rester dans une telle situation. C'était tout de même ironique qu'au quart de siècle de ma vie je découvrais encore des parties de moi, des sentiments qui m'étaient jusqu'ici inconnus. Je ressentais le besoin de respirer à nouveau, j'avais l'impression que mon cœur était dans un étau … il me fallait remédier à ma situation, me libérer, et ce qui m'attendait derrière cette porte allait m'aider, d'une manière ou d'une autre.
C'est donc résignée que je poussais la porte de la salle du cours de théâtre, cherchant monsieur Van Kruger du regard.
- Bonsoir.
- InvitéInvité
Re: Entracte [PV Eugene]
Mer 6 Juin 2018 - 18:31
Comme après chacun de ses cours, le professeur de théâtre d'Hungcalf avait baissé la lumière, laissant simplement la flamme de quelques bougies. Il en était toujours ainsi, il n'aimait pas la lumière lorsqu'il était seul, la préférant brillante lorsqu'il était sur scène. Mais là, il n'y avait personne d'autre. Enfin presque.
Comme il s'ennuyait, il avait installé d'un coup de baguette magique cinq fauteuils entourant une petite table ronde. Tout paraissait cosy, les siège confortables, une bouilloire remplie de thé était entourée de cinq petites tasses, une boite de biscuit encore pleine était ouverte, tentante. Eugène était assis dans l'un de ces sièges, et quatre mannequins occupaient les autres. Ils étaient affublés de vêtements bizarres, tous disparates, tous différents.
Il aurait pu les métamorphoser d'un coup de baguette magique, pour les rendre plus réels, moins... archaïques. Mais il trouvait ça plus drôle de les laisser ainsi. Le ridicule n'est qu'un outil de la scène.
Pourquoi faisait-il ça ? aucune raison particulière. Peut-être qu'il se sentait seul, peut-être qu'il révisait ses capacités d'improvisation en monologue, peut-être préparait-il une nouvelle pièce, ou tout simplement une envie particulière de jouer "à la poupée".
- Un peu de thé, Monsieur Spencer ? Ou préféreriez vous persister dans votre mutisme affligeant ?
Le mannequin auquel il s'adressait, sur sa gauche, ne répondit pas, évidemment. Eugène soupira, leva les yeux au ciel, et rempli sa propre tasse. Il souffla dessus pour ne pas se brûler, bu une gorgée, et continua sur sa lancée, s'adressant cette fois au mannequin sur sa droite.
- Je vous ai connu plus bavarde, Miss Prettywinkle. Le thé n'est pas à votre convenance ?
Il soupira à nouveau, restant à deux cents pour cent dans son rôle. Il était bien parti pour parler tout seul pendant encore une petite heure quand quelqu'un ouvrit la porte.
- Bonsoir.
Une petite brune presque inconnue - il n'avait pas cette élève dans son cours, mais l'avait déjà croisé dans les couloirs - poussa la porte et rentra dans la salle de cours. Elle paraissait déjà timide, mais la scène qu'elle découvrit ne l'aida clairement pas à se détendre.
Bien qu'Eugène n'avait aucune idée de pourquoi elle était là, il était solidement ancré dans son rôle. Mais cela ne l'empêcha pas de sauter sur l'occasion de passer d'un solo à un duo.
- Entrez, entrez, ne soyez pas timide. Monsieur Spencer, donner donc votre siège à notre nouvelle camarade, et allez-vous-en, votre présence est une insulte à mon hospitalité.
Un Mobilicorpus sonna dans l'air, et le mannequin répondant au nom de Monsieur Spencer se leva et se dirigea vers la jeune fille. La prenant par le bras, il la tira machinalement, fit quelques pas avec elle, et la jeta un peu brusquement dans son fauteuil. Puis il se dirigea vers la porte, et s'en alla en la claquant.
Souriant d'un petit air rassurant ( et aussi parce que voir le visage incompréhensif de la jeune fille l'amusait un peu ), il demanda à la jeune femme tout en versant du thé dans la tasse devant-elle:
- Alors mademoiselle, dites-moi, que me vaut le plaisir de votre compagnie ? Racontez-moi tout pendant que je vous sers du thé, et j'espère que vous être plus polie et chaleureuse que ce pauvre Spencer. Je suis désolé s'il vous a un peu brusqué, il n'a pas vraiment apprécié d'être congédié de la sorte.
Une fois la tasse pleine, il s'installa plus confortablement dans son fauteuil, le regard braqué sur la jeune fille, se demandant comment elle était réagir face à cette scène qu'on ne trouve que dans des lieux comme la salle de cours de théâtre à Hungcalf.
- Désolé pour la réponse tardive:
- J'ai du fêter mon anniversaire, préparer un concours, un dossier pour ce même concours, tout ça sans m’arrêter de travailler. J'espère que le contexte que j'ai instauré n'est pas trop loufoque ;)
- InvitéInvité
Re: Entracte [PV Eugene]
Ven 8 Juin 2018 - 15:35
C'était la première fois que je mettais les pieds dans cette salle, et tout de suite, je le regrettais. Je voyais une espèce de fou assis à une table, là-bas, sur la scène, avec cinq fauteuils, tous occupés par des mannequins. Je détestais les mannequins. Sans être phobique, j'étais ce genre de personne qui avait du mal avec tout ce qui pouvait ressembler à un humain mais qui était inanimé. Ça me mettait particulièrement mal à l'aise. Ce n'était déjà pas brillant lorsque j'étais avec des personnes animées, de véritables personnes donc, alors un truc qui ne bouge pas et qui me fixe avec un regard de poisson…. Brrr… Avec de grands yeux ronds étonnés et craintifs, j'allais repartir sans demander mon reste, prétextant que je m'étais trompée de salle lorsque la voix de l'enseignant m'arrêtait. Et merde… Et j'étais trop bien élevée et polie pour repartir, d'autant plus que je lui avais demandé un cours, qu'il avait accepté, qu'il prenait du temps pour moi. Et j'avais besoin du savoir qu'il pouvait m'offrir. Vraiment, j'en avais besoin pour me sentir mieux. Je prenais donc mon courage à deux mains et m'avançais d'un ou deux pas jusqu'à ce que le professeur en vienne à renvoyer un mannequin comme un mal propre.
Wow, stop, temps mort. C'était quoi ce guet-apens ? Il jouait la comédie ou il était toujours ainsi ? Merde, j'avais oublié de me renseigner sur lui auprès d'Aislin avant de venir, grave erreur. Je croyais savoir qu'il était son directeur de maison, pourtant je n'avais jamais entendu parler qu'il était complétement siphonné du citron. Alors quoi ? Était-il toujours aussi spécial et effrayant ou est-ce que, juste pour moi, il en faisait des tonnes et jouait la comédie, ce qui, tout à fait entre nous n'aurait rien eu de surprenant de la part d'un professeur de théâtre.
Et pour mon plus grand cauchemar, le dit monsieur Spencer se levait, genre un peu furieux dans sa démarche de pantin, jusqu'à venir me prendre le bras. J'en frissonnais d'horreur et je grimaçais sans doute de peur, mais je le suivais. Dans ma poitrine, je sentais mon rythme cardiaque augmenter, j'étais sans doute au bord de la syncope, mais quoiqu'il en soit j'étais une personne réputée pour assumer mes conneries… même lorsque ça me terrorisait. Je me faisais jeter comme un fétu de paille sur le siège vacant avant que l'homme de bois s'en aille en claquant la porte.
Les yeux toujours arrondis, je regardais, un peu affolée, la seule personne vivante en face de moi. Il prenait le thé et mangeait des biscuits avec des mannequins.
Je répète : Il prenait le thé et mangeait des biscuits avec des mannequins !
Au secours sauvez moi je veux partir d'ici. Un incendie, une alarme, un téléphone, une souris, un hibou, une météorite, Dark Vador, VITE quelque chose !!!
Alors que je le voyais me verser du thé avec un air qui se voulait sans doute rassurant, mais qui moi m'effrayais encore plus, je l'écoutais me parler en essayant de me concentrer sur ses mots, plutôt que sur la détection d'une sortie de secours. Je restais toutefois muette alors qu'il m'avait invité à lui expliquer les raisons de ma venue. Je n'étais plus certaine de vraiment vouloir lui expliquer, et je regardais ma tasse pleine et fumante tandis qu'il s'installait plus confortablement sur son fauteuil.
Auscour…
Je levais alors les yeux sur lui, ouvrais la bouche, puis la refermais. Aller, second essai, je rouvrais la bouche, puis la refermais, sans aucun son. J'avais l'air d'une vieille carpe hors de l'eau. Je me raclais alors la gorge tout en me trémoussant un peu sur mon siège pour essayer de me calmer, mais j'avais comme la sensation de prendre mes aises en étant en enfer.
- Heu… je pensais que… vous pourriez m'aider à ….
Je détournais mon regard sur Ginette à ma gauche, parce que je venais de surnommer l'un des mannequins ainsi à l'instant, qui me fixait avec ses yeux ronds et morts.
À l'aide. Mon royaume pour de l'aide.
Je revenais sur le professeur avec des yeux suppliants.
- Combattre ma timidité…
Puis, une idée de fuite me vint en tête, et j'enchainais, un peu plus sûre de moi grâce à l'espoir
- Mais si vous êtes occupé je ne veux pas vous déranger plus longtemps ! Vous aviez l'air de bien vous amuser vous et… eux.
Je désignais de mon index les mannequins et faisais mine de vouloir me relever. En réalité, j'étais dans les starting box. En un instant j'allais avoir passé la porte et m'être enfuie à l'autre bout de l'université. Je croyais que madame Castilla voulait me farcir à le poêle la première fois que je l'ai rencontré, lui, pour sûre, il voulait me bouffer pour son goûter.
Wow, stop, temps mort. C'était quoi ce guet-apens ? Il jouait la comédie ou il était toujours ainsi ? Merde, j'avais oublié de me renseigner sur lui auprès d'Aislin avant de venir, grave erreur. Je croyais savoir qu'il était son directeur de maison, pourtant je n'avais jamais entendu parler qu'il était complétement siphonné du citron. Alors quoi ? Était-il toujours aussi spécial et effrayant ou est-ce que, juste pour moi, il en faisait des tonnes et jouait la comédie, ce qui, tout à fait entre nous n'aurait rien eu de surprenant de la part d'un professeur de théâtre.
Et pour mon plus grand cauchemar, le dit monsieur Spencer se levait, genre un peu furieux dans sa démarche de pantin, jusqu'à venir me prendre le bras. J'en frissonnais d'horreur et je grimaçais sans doute de peur, mais je le suivais. Dans ma poitrine, je sentais mon rythme cardiaque augmenter, j'étais sans doute au bord de la syncope, mais quoiqu'il en soit j'étais une personne réputée pour assumer mes conneries… même lorsque ça me terrorisait. Je me faisais jeter comme un fétu de paille sur le siège vacant avant que l'homme de bois s'en aille en claquant la porte.
Les yeux toujours arrondis, je regardais, un peu affolée, la seule personne vivante en face de moi. Il prenait le thé et mangeait des biscuits avec des mannequins.
Je répète : Il prenait le thé et mangeait des biscuits avec des mannequins !
Au secours sauvez moi je veux partir d'ici. Un incendie, une alarme, un téléphone, une souris, un hibou, une météorite, Dark Vador, VITE quelque chose !!!
Alors que je le voyais me verser du thé avec un air qui se voulait sans doute rassurant, mais qui moi m'effrayais encore plus, je l'écoutais me parler en essayant de me concentrer sur ses mots, plutôt que sur la détection d'une sortie de secours. Je restais toutefois muette alors qu'il m'avait invité à lui expliquer les raisons de ma venue. Je n'étais plus certaine de vraiment vouloir lui expliquer, et je regardais ma tasse pleine et fumante tandis qu'il s'installait plus confortablement sur son fauteuil.
Auscour…
Je levais alors les yeux sur lui, ouvrais la bouche, puis la refermais. Aller, second essai, je rouvrais la bouche, puis la refermais, sans aucun son. J'avais l'air d'une vieille carpe hors de l'eau. Je me raclais alors la gorge tout en me trémoussant un peu sur mon siège pour essayer de me calmer, mais j'avais comme la sensation de prendre mes aises en étant en enfer.
- Heu… je pensais que… vous pourriez m'aider à ….
Je détournais mon regard sur Ginette à ma gauche, parce que je venais de surnommer l'un des mannequins ainsi à l'instant, qui me fixait avec ses yeux ronds et morts.
À l'aide. Mon royaume pour de l'aide.
Je revenais sur le professeur avec des yeux suppliants.
- Combattre ma timidité…
Puis, une idée de fuite me vint en tête, et j'enchainais, un peu plus sûre de moi grâce à l'espoir
- Mais si vous êtes occupé je ne veux pas vous déranger plus longtemps ! Vous aviez l'air de bien vous amuser vous et… eux.
Je désignais de mon index les mannequins et faisais mine de vouloir me relever. En réalité, j'étais dans les starting box. En un instant j'allais avoir passé la porte et m'être enfuie à l'autre bout de l'université. Je croyais que madame Castilla voulait me farcir à le poêle la première fois que je l'ai rencontré, lui, pour sûre, il voulait me bouffer pour son goûter.
- InvitéInvité
Re: Entracte [PV Eugene]
Lun 11 Juin 2018 - 20:36
En brillant comédien qu'il était, Eugene ne montra pas ses réactions sur son visage, gardant un air sérieux. Pourtant, il avait très envie de rire, la réaction de la jeune fille était totalement paniquée. Le gros farceur fit néanmoins l'effort de réfléchir à ce que venait de lui dire la jeune fille.
Il se souvenait maintenant ! Il avait reçu un hibou d'une jeune femme, du nom d'Abigail Dowell, désirant de l'aide pour vaincre sa timidité. Il lui avait même donné rendez-vous dans cette salle à cette heure précise. Mais il recevait tellement de messages de ce genre, venus de gens timides, qu'il avait pris l'habitude de ne pas s'encombrer le cerveau avec. La plupart ne venaient pas aux rendez-vous, par... timidité.
Il en arrivait donc à un point où il devait décider, devait-il rester dans son rôle, ou devait-il redevenir un professeur ? Et pourquoi pas un mélange des deux ?
Ses réflexions furent interrompues par une phrase de la jeune fille:
- Mais si vous êtes occupé je ne veux pas vous déranger plus longtemps ! Vous aviez l'air de bien vous amuser vous et… eux.
Il ne pouvait pas ne pas attraper la perche qu'elle lui tendait. Il devait jouer le jeu, au moins pendant un moment. L'occasion était trop tentante. Miss Dowell était visiblement terrifiée par les mannequins, il allait jouer sur ça.
Le directeur des Pokeby se pencha vers elle, d'un air à faire des confidences, et murmura juste assez fort pour qu'elle l'entende:
- S'il-vous-plait, ne me laissez pas seul avec eux, ils me mettent mal à l'aise...
Il la regardait d'un air suppliant, jouant le jeu du professeur angoissé, gardant son rôle pendant de courtes secondes - qui devaient paraître une éternité pour la jeune fille - puis éclata d'une air tonitruant devant sa réaction.
D'un coup de baguette magique, il retourna les fauteuils des mannequins, ne laissant que les deux êtres vivants tournés vers la table. Pendant un moment, le silence n'était entrecoupé que pour les poufferies d'Eugene, qui visiblement s'amusait beaucoup.
Le thé fumait dans les tasses, son odeur se mêlant à celui des bougies qui se consumaient autour d'eux.
Le prof décida qu'il était temps d’incarner son rôle le plus important à Hungcalf, celui de mentor:
- Beaucoup de gens viennent me voir pour ces choses là. La plupart des gens qui viennent me voir viennent pour cette raison d'ailleurs. Ils viennent et reviennent, et ils espèrent devenir ce qu'ils viennent à penser de ce que les autres espèrent qu'ils deviennent. Et moi j'en vient seulement à espérer qu'ils me reviennent le sourire au bout des lèvres.
Il but une longue gorgée de thé - température parfaite - avant de continuer, un peu plus bas:
- C'est normal après tout, je suis prof de théâtre. On s’intéresse à mes qualités pour vaincre la timidité, pas pour la recette de mon baba au rhum - qui est excellent, cela dit en passant.
Il reposa sa tasse, et s'installa plus au fond de son fauteuil. Il croisa les mains. Il n'était plus le fou qui discutait avec des mannequins, il était devenu Eugene van Kruger, le professeur de théâtre de l'université de sorcellerie la plus prestigieuse au monde.
- La timidité a, selon les gens, différentes raisons, différentes racines. En général, elle vient d'un manque d'assurance en soi. Pour savoir de quelle genre de timidité vous "souffrez", je vais vous soumettre à quelques tests. Qu'en dîtes vous ?
La jeune fille semblait de plus en plus perdu au fil de la conversation. En même temps, on ne peut pas lui en vouloir: Eugene en avait perturbé des plus coriaces. Il le savait, et attendait sa réaction avec impatience.
- InvitéInvité
Re: Entracte [PV Eugene]
Mar 12 Juin 2018 - 13:49
En voyant le directeur des violets se pencher vers moi avec un air que je ne connaissais que trop bien, je ne pouvais m'empêcher de regarder à ma droite comme si je cherchais une sortie de secours. Puisqu'il n'y avait rien pour m'aider, je remuais nerveusement sur ma chaise, histoire de la faire bouger dans un "scouiscoui" sonore, et reculer pour mettre à nouveau un minimum de distance entre lui et moi. Autant avec monsieur Helsing et madame Castilla ça allait tout seul, autant là c'était peine perdue, lui, il ne m'approcherait pas à moins d'un mètre. Au moins.
À sa confidence, je ne pus m'empêcher d'écarquiller de grands yeux ronds et d'adopter un air totalement déconfit. Lui, il était mal à l'aise avec les mannequins alors qu'il s'était mis tout seul comme un grand dans cette situation ? Non mais c'était quoi cette scène qu'il me jouait là ?
Ho… temps mort.
Une scène ? Je le fixais alors qu'il adoptait un regard suppliant, comme celui du chat dans le film moldu "Shrek", et mon air confus se muait en intrigué. Je haussais un sourcil, mon intuition ne me dictant plus de fuir. Enfin si, mais ce n'était plus devenu une priorité.
Avec monsieur Helsing, j'étais habituée à toute sorte de test, et il avait pu ainsi m'aider à aiguiser mon instinct, ce qui était particulièrement efficace lorsqu'on côtoyait des dragons. Ce que je faisais la plupart du temps, bien évidemment. Ainsi, maintenant qu'il m'avait soufflé que c'était une mise en scène, j'arrivais à retrouver contenance, sans pour autant baisser ma garde. C'est donc incrédule que je haussais le deuxième sourcil en observant l'attitude de mon professeur, et je le devins davantage lorsque ce dernier se mit à rire de plus belle. Okay… lui, il ne tournait pas qu'à la farine, c'était sûr maintenant.
Ramenant mes mains contre moi, je le regardais faire tout disparaître d'un coup de baguette magique tandis que je clignais des yeux, totalement perturbée. Au moins, je ne m'étais pas totalement trompée, ce qui me rassérénait dans mon attitude de me méfier de tout. Merci monsieur Helsing, merci les dragons pour avoir fait de moi une machine pour survivre. Je le laissais alors s'expliquer, apparemment normalement cette fois. C'est le menton légèrement baissé, les yeux le fixant, toujours incrédules, que je l'écoutais avec plus ou moins d'attention. Je m'attendais presque à une chute idiote en fait, pourtant c'était étonnement plein de bon sens ce qu'il racontait là. Ainsi donc, je n'étais pas la première à avoir eu l'idée de venir le voir pour essayer de vaincre une timidité débordante. Étrange, parce que des timides, je n'en voyais pas beaucoup. Enfin, pas des comme moi en tout cas.
Je penchais légèrement la tête sur le côté en le voyant s'installer au fond de son fauteuil, et ce n'était pas pour m'inspirer d'en faire de même. Je restais droite comme un i, prête à me sauver dès le feu vert. Toutefois, je prenais le temps de me racler la gorge pour m'éclaircir la voix afin de lui répondre.
- Je ne suis pas quelqu'un qui manque de confiance en soi. Ma timidité, je suis née avec. C'est… plutôt une crainte généralisée de mon entourage.
Ho oui depuis plus de vingt ans j'avais tout de même pu analyser un peu mon "problème" et en deviner plus ou moins les raisons et ce qui la déclenchait. Pourtant, il n'y avait pas vraiment d'origine, comme dit, j'étais née ainsi, et j'étais réservée depuis ma plus tendre enfance, avant même la naissance de ma sœur. C'est sans me décoincer, les mains jointes et crispées sur mes cuisses que je haussais les épaules, me faisant réaliser à quel point j'étais tendue. Preuve que je combattais ce trait de caractère depuis longtemps, c'est qu'il ne m'empêchait ni de réfléchir, ni de parler sans trop bégayer.
- Allez-y, faites votre test.
Oui vas-y chéri, fais-moi peur.
À sa confidence, je ne pus m'empêcher d'écarquiller de grands yeux ronds et d'adopter un air totalement déconfit. Lui, il était mal à l'aise avec les mannequins alors qu'il s'était mis tout seul comme un grand dans cette situation ? Non mais c'était quoi cette scène qu'il me jouait là ?
Ho… temps mort.
Une scène ? Je le fixais alors qu'il adoptait un regard suppliant, comme celui du chat dans le film moldu "Shrek", et mon air confus se muait en intrigué. Je haussais un sourcil, mon intuition ne me dictant plus de fuir. Enfin si, mais ce n'était plus devenu une priorité.
Avec monsieur Helsing, j'étais habituée à toute sorte de test, et il avait pu ainsi m'aider à aiguiser mon instinct, ce qui était particulièrement efficace lorsqu'on côtoyait des dragons. Ce que je faisais la plupart du temps, bien évidemment. Ainsi, maintenant qu'il m'avait soufflé que c'était une mise en scène, j'arrivais à retrouver contenance, sans pour autant baisser ma garde. C'est donc incrédule que je haussais le deuxième sourcil en observant l'attitude de mon professeur, et je le devins davantage lorsque ce dernier se mit à rire de plus belle. Okay… lui, il ne tournait pas qu'à la farine, c'était sûr maintenant.
Ramenant mes mains contre moi, je le regardais faire tout disparaître d'un coup de baguette magique tandis que je clignais des yeux, totalement perturbée. Au moins, je ne m'étais pas totalement trompée, ce qui me rassérénait dans mon attitude de me méfier de tout. Merci monsieur Helsing, merci les dragons pour avoir fait de moi une machine pour survivre. Je le laissais alors s'expliquer, apparemment normalement cette fois. C'est le menton légèrement baissé, les yeux le fixant, toujours incrédules, que je l'écoutais avec plus ou moins d'attention. Je m'attendais presque à une chute idiote en fait, pourtant c'était étonnement plein de bon sens ce qu'il racontait là. Ainsi donc, je n'étais pas la première à avoir eu l'idée de venir le voir pour essayer de vaincre une timidité débordante. Étrange, parce que des timides, je n'en voyais pas beaucoup. Enfin, pas des comme moi en tout cas.
Je penchais légèrement la tête sur le côté en le voyant s'installer au fond de son fauteuil, et ce n'était pas pour m'inspirer d'en faire de même. Je restais droite comme un i, prête à me sauver dès le feu vert. Toutefois, je prenais le temps de me racler la gorge pour m'éclaircir la voix afin de lui répondre.
- Je ne suis pas quelqu'un qui manque de confiance en soi. Ma timidité, je suis née avec. C'est… plutôt une crainte généralisée de mon entourage.
Ho oui depuis plus de vingt ans j'avais tout de même pu analyser un peu mon "problème" et en deviner plus ou moins les raisons et ce qui la déclenchait. Pourtant, il n'y avait pas vraiment d'origine, comme dit, j'étais née ainsi, et j'étais réservée depuis ma plus tendre enfance, avant même la naissance de ma sœur. C'est sans me décoincer, les mains jointes et crispées sur mes cuisses que je haussais les épaules, me faisant réaliser à quel point j'étais tendue. Preuve que je combattais ce trait de caractère depuis longtemps, c'est qu'il ne m'empêchait ni de réfléchir, ni de parler sans trop bégayer.
- Allez-y, faites votre test.
Oui vas-y chéri, fais-moi peur.
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