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On the scent [Terminé]
Jeu 7 Juin 2018 - 23:10
La nuit s'était installée depuis un moment sur le domaine. La quiétude y régnait en maître paisible et rien ne semblait à même de troubler la mer d'ombre s'étendant au lieu de la forêt. Il n'y avait que la lune pour donner aux cimes un aspect de mer d'argent, tout juste mise en mouvement par une brise légère. Et sous ce voile, entre les fûts, vivaient les spectres opaques enfantés des ténèbres que de minces rayons de lumière faisaient danser dans un étrange jeu de clair-obscur.
Depuis quelques jours, le beau temps était revenu à Inverness. L'air se réchauffait en journée jusqu'à atteindre des températures presque estivales. A la tombée du jour, l'atmosphère tiédissait pour ne se rafraîchir vraiment qu'aux dernières heures de la nuit.
Mes errances nocturnes devenaient donc beaucoup plus agréables qu'au milieu de l'hiver et je rechignais moins à étendre mes rondes aux allées bordant le château désormais. Ce que la clarté du jour me privait de promenades et autres flâneries, je le récupérais une fois le soleil tombé derrière l'horizon. Ce n'était pas si mal, même si j'admettais bien volontiers sentir ma frustration accroître ces derniers temps. Chaque minute de jour gagnée sur la nuit voyait mes retranchements repoussés à l'intérieur des murs du château.
Certes, je n'étais pas sensible à la lumière solaire au point de devoir l'éviter à tout prix, mais il me fallait tout de même éviter de m'exposer trop directement (à moins de souhaiter écoper de méchantes brûlures). L'idée de sortir couvert de la tête aux pieds ne m'enchantait guère. Je n'aimais pas avoir à y penser, ni m'inquiéter sans cesse de savoir si je suis correctement protégé ou non. C'est pourquoi je préférais (tant que ce n'est pas trop contraignant) m'en tenir aux sorties nocturnes... Et tant pis si le spectacle des jeunes s'amusant dehors me faisait envie.
Pour l'heure, j'allais donc à l'orée de la forêt d'un pas tranquille et les sens aux aguets. Depuis quelques jours et sans que les élèves n'en soient alertés, le professeur de soin aux créatures magique s'inquiétait de l'augmentation du nombre d'empreintes en bordure des bois. Il n'était pas encore fixé quand aux causes de la présence d'animaux dans cette zone, mais m'avait demandé (ainsi qu'au garde chasse) de garder l’œil ouvert.
J'avais cru comprendre qu'il arrivait parfois que la communauté de centaure se déplace au point d'amener d'autres espèces à revoir les limites de leur propre territoire. Mais à l'entendre, il pouvait s'agir de cela comme de tout à fait autre chose. En définitive, il m'avait simplement conseillé de garder l’œil ouvert et de lui rapporter toute observation sortant de l'ordinaire. Tout ceci serait certainement tiré au clair dans les prochains jours... Mais en attendant, nous devions redoubler de prudence.
Les créatures magiques vivant dans les bois d'Hungcalf ne différait pas vraiment de celles que l'on pouvait trouver dans la forêt interdite de Poudlard. La différence, c'était surtout que les élèves avaient le droit de s'y aventurer. Naturellement, chacun était invité à prendre ses responsabilités et l'on ne pouvait pas demander aux membres du personnel de systématiquement se trouver derrière les élèves pour s'assurer de leur sécurité. Mais bon, cela ne changeait rien au fait qu'à chaque accident, nous étions pointés du doigt. Ça, plus la culpabilité de n'être pas intervenu à temps, bien entendu.
Mais passons.
Pour le moment, j'étais bel et bien seul et rien ne semblait se profiler à l'horizon que des ombres dévorant d'autres ombres. Mon terrain de chasse favoris, en un sens. J'y voyais aussi clairement qu'en plein jour, sans mes lunettes de soleil. Le déploiement des fragrances, sous l'effet de l'humidité nocturne, m'excitait les sens. J'étais dans mon élément.
Depuis quelques jours, le beau temps était revenu à Inverness. L'air se réchauffait en journée jusqu'à atteindre des températures presque estivales. A la tombée du jour, l'atmosphère tiédissait pour ne se rafraîchir vraiment qu'aux dernières heures de la nuit.
Mes errances nocturnes devenaient donc beaucoup plus agréables qu'au milieu de l'hiver et je rechignais moins à étendre mes rondes aux allées bordant le château désormais. Ce que la clarté du jour me privait de promenades et autres flâneries, je le récupérais une fois le soleil tombé derrière l'horizon. Ce n'était pas si mal, même si j'admettais bien volontiers sentir ma frustration accroître ces derniers temps. Chaque minute de jour gagnée sur la nuit voyait mes retranchements repoussés à l'intérieur des murs du château.
Certes, je n'étais pas sensible à la lumière solaire au point de devoir l'éviter à tout prix, mais il me fallait tout de même éviter de m'exposer trop directement (à moins de souhaiter écoper de méchantes brûlures). L'idée de sortir couvert de la tête aux pieds ne m'enchantait guère. Je n'aimais pas avoir à y penser, ni m'inquiéter sans cesse de savoir si je suis correctement protégé ou non. C'est pourquoi je préférais (tant que ce n'est pas trop contraignant) m'en tenir aux sorties nocturnes... Et tant pis si le spectacle des jeunes s'amusant dehors me faisait envie.
Pour l'heure, j'allais donc à l'orée de la forêt d'un pas tranquille et les sens aux aguets. Depuis quelques jours et sans que les élèves n'en soient alertés, le professeur de soin aux créatures magique s'inquiétait de l'augmentation du nombre d'empreintes en bordure des bois. Il n'était pas encore fixé quand aux causes de la présence d'animaux dans cette zone, mais m'avait demandé (ainsi qu'au garde chasse) de garder l’œil ouvert.
J'avais cru comprendre qu'il arrivait parfois que la communauté de centaure se déplace au point d'amener d'autres espèces à revoir les limites de leur propre territoire. Mais à l'entendre, il pouvait s'agir de cela comme de tout à fait autre chose. En définitive, il m'avait simplement conseillé de garder l’œil ouvert et de lui rapporter toute observation sortant de l'ordinaire. Tout ceci serait certainement tiré au clair dans les prochains jours... Mais en attendant, nous devions redoubler de prudence.
Les créatures magiques vivant dans les bois d'Hungcalf ne différait pas vraiment de celles que l'on pouvait trouver dans la forêt interdite de Poudlard. La différence, c'était surtout que les élèves avaient le droit de s'y aventurer. Naturellement, chacun était invité à prendre ses responsabilités et l'on ne pouvait pas demander aux membres du personnel de systématiquement se trouver derrière les élèves pour s'assurer de leur sécurité. Mais bon, cela ne changeait rien au fait qu'à chaque accident, nous étions pointés du doigt. Ça, plus la culpabilité de n'être pas intervenu à temps, bien entendu.
Mais passons.
Pour le moment, j'étais bel et bien seul et rien ne semblait se profiler à l'horizon que des ombres dévorant d'autres ombres. Mon terrain de chasse favoris, en un sens. J'y voyais aussi clairement qu'en plein jour, sans mes lunettes de soleil. Le déploiement des fragrances, sous l'effet de l'humidité nocturne, m'excitait les sens. J'étais dans mon élément.
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Re: On the scent [Terminé]
Ven 8 Juin 2018 - 17:11
Tourne l'Abi, tourne l'Abigaiiiil. Remuant dans mon lit comme un dragon en cage, il m'était impossible de trouver le sommeil. J'étais bien trop angoissée à cause des épreuves de la fin de l'année, même si les miens n'étaient pas éliminatoires. J'avais toujours du mal à gérer mon stress dans ces moments-là. Voilà donc des jours que je dormais mal, pas assez longtemps, et que je fonctionnais principalement au café. Fort heureusement j'allais bientôt pouvoir faire sauter les barrières lorsque les vacances seront là. Je les attendais avec une grande impatience. D'autant plus que, à côté des études, mon esprit était occupé par quelque chose, ou plutôt, par quelqu'un. C'était difficile d'être à ses côtés et ne rien laisser paraître… et pourtant bien plus aisé qu'au début, comme si la timidité était tombée. C'était devenu difficile car c'était douloureux en fait. Et tous les scenarios mentaux que je me faisais n'arrangeaient en rien la situation. Je n'avais jamais vécu tout ça auparavant, je ne savais donc pas le gérer comme un adulte de mon âge. J'avais l'impression d'être cette gamine de 16 ans qui se découvrait pour la première fois amoureuse. S'en était vexant pour moi. Alors je m'énervais. Enfin bref… un cercle vicieux qui ne laissait pas un seul instant à mon pauvre petit esprit torturé.
Trop agacée, je me levais à pas feutrés pour ne pas réveiller ma colocataire geek, puis je sortais de la chambre après avoir enfilé rapidement des habits et attrapé ma baguette rosée. J'étais habillée simplement d'un pantalon et d'un haut à manches longues. Je craignais toujours la fraicheur de la nuit, même en cette période, alors que le jour était chaud. Pour me calmer, je n'avais qu'un seul remède pour l'instant, et voilà trop longtemps que je n'en avais plus abusé, trop obnubilée par mes révisions. Je détestais cette période aussi bien que je l'aimais. C'était le début de la fin, presque au sens propre. Déambulant dans les couloirs discrètement, j'évitais les étudiants encore debout puis sortais comme une ombre des couloirs. Le vent frais s'infiltrant dans mes cheveux me faisait déjà du bien, mais il m'en fallait plus. J'attendais de me retrouver à l'orée de la forêt pour me faufiler entre les arbres et les buissons. Une fois au calme, dans l'obscurité, je prenais ma forme Animagus, puis je me mettais à trottiner. Ah voilà. Là, j'étais bien. Mes oreilles devenues sensibles captaient des sons que je ne pouvais entendre en étant humaine. Ma truffe au vent sentait bien des odeurs, certaines étranges, d'autres que j'aurai pu renifler toute la nuit. La bise à présent dans mes longs poils noirs et blancs me faisait frémir. C'était comme ça que j'étais bien, vivante, et petit à petit les tensions de mon corps s'estompèrent. Ça faisait un bien fou. Je retrouvais mon calme et ma sérénité qui d'ordinaire ne me quittaient pas si facilement.
Je m'arrêtais dans un petit endroit où l'herbe poussait et je m'allongeais dedans comme si j'étais dans mon lit. L'odeur du printemps bien installé était délicieuse. Je fermais les yeux et commençait à m'assoupir jusqu'à ce que mon nez détecte une odeur que je ne connaissais pas. En alerte, je me redressais, assise sur mon derrière, les oreilles tendues. J'avais l'habitude de cette forêt, j'y trainais presque tous les jours depuis sept ans, bientôt huit, et ça, c'était inconnu pour moi. Mon instinct, aiguisé grâce à la dragonologie et à monsieur Helsing, m'intimais de faire attention. Quelque chose était sûrement en train de rôder. Je restais donc ainsi aux aguets pendant un temps qui me semblait interminable… mais rien. Je me relevais alors sur mes quatre pattes une fois certaine que le danger était passé, pour m'ébrouer et bailler en laissant apparaître tous mes crocs. Pff… je n'avais plus envie de dormir maintenant, c'est malin… Relevant ma patte arrière, je venais me gratter une oreille en fermant les yeux. Rah… ça faisait du bien… mais je m'interrompais encore une fois lorsqu'une nouvelle odeur parvint à mes narines aiguisées par ma forme animagus. Cette odeur-là par contre… elle me disait quelque chose. Pourtant, impossible de la remettre sur quelqu'un, ou quelque chose. Couchant les oreilles, signifiant ma crainte et mon insécurité, je reprenais forme humaine tout en saisissant ma baguette.
Je n'aimais pas lorsque mon instinct me soufflait que j'étais prise en chasse. D'ordinaire je le ressentais lorsque j'étais en présence de dragons, mais j'étais à peu près certaine qu'il n'y en avait pas là, maintenant, tout de suite. C'était autre chose… quelque chose que je connaissais… Je plissais les yeux et me tenais prête à me défendre, au besoin.
Trop agacée, je me levais à pas feutrés pour ne pas réveiller ma colocataire geek, puis je sortais de la chambre après avoir enfilé rapidement des habits et attrapé ma baguette rosée. J'étais habillée simplement d'un pantalon et d'un haut à manches longues. Je craignais toujours la fraicheur de la nuit, même en cette période, alors que le jour était chaud. Pour me calmer, je n'avais qu'un seul remède pour l'instant, et voilà trop longtemps que je n'en avais plus abusé, trop obnubilée par mes révisions. Je détestais cette période aussi bien que je l'aimais. C'était le début de la fin, presque au sens propre. Déambulant dans les couloirs discrètement, j'évitais les étudiants encore debout puis sortais comme une ombre des couloirs. Le vent frais s'infiltrant dans mes cheveux me faisait déjà du bien, mais il m'en fallait plus. J'attendais de me retrouver à l'orée de la forêt pour me faufiler entre les arbres et les buissons. Une fois au calme, dans l'obscurité, je prenais ma forme Animagus, puis je me mettais à trottiner. Ah voilà. Là, j'étais bien. Mes oreilles devenues sensibles captaient des sons que je ne pouvais entendre en étant humaine. Ma truffe au vent sentait bien des odeurs, certaines étranges, d'autres que j'aurai pu renifler toute la nuit. La bise à présent dans mes longs poils noirs et blancs me faisait frémir. C'était comme ça que j'étais bien, vivante, et petit à petit les tensions de mon corps s'estompèrent. Ça faisait un bien fou. Je retrouvais mon calme et ma sérénité qui d'ordinaire ne me quittaient pas si facilement.
Je m'arrêtais dans un petit endroit où l'herbe poussait et je m'allongeais dedans comme si j'étais dans mon lit. L'odeur du printemps bien installé était délicieuse. Je fermais les yeux et commençait à m'assoupir jusqu'à ce que mon nez détecte une odeur que je ne connaissais pas. En alerte, je me redressais, assise sur mon derrière, les oreilles tendues. J'avais l'habitude de cette forêt, j'y trainais presque tous les jours depuis sept ans, bientôt huit, et ça, c'était inconnu pour moi. Mon instinct, aiguisé grâce à la dragonologie et à monsieur Helsing, m'intimais de faire attention. Quelque chose était sûrement en train de rôder. Je restais donc ainsi aux aguets pendant un temps qui me semblait interminable… mais rien. Je me relevais alors sur mes quatre pattes une fois certaine que le danger était passé, pour m'ébrouer et bailler en laissant apparaître tous mes crocs. Pff… je n'avais plus envie de dormir maintenant, c'est malin… Relevant ma patte arrière, je venais me gratter une oreille en fermant les yeux. Rah… ça faisait du bien… mais je m'interrompais encore une fois lorsqu'une nouvelle odeur parvint à mes narines aiguisées par ma forme animagus. Cette odeur-là par contre… elle me disait quelque chose. Pourtant, impossible de la remettre sur quelqu'un, ou quelque chose. Couchant les oreilles, signifiant ma crainte et mon insécurité, je reprenais forme humaine tout en saisissant ma baguette.
Je n'aimais pas lorsque mon instinct me soufflait que j'étais prise en chasse. D'ordinaire je le ressentais lorsque j'étais en présence de dragons, mais j'étais à peu près certaine qu'il n'y en avait pas là, maintenant, tout de suite. C'était autre chose… quelque chose que je connaissais… Je plissais les yeux et me tenais prête à me défendre, au besoin.
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Re: On the scent [Terminé]
Mar 12 Juin 2018 - 19:23
Une odeur s’immisce bientôt au milieu des autres. Aussitôt mon attention s'en empare, occultant tout le reste. Je me sens cogiter à vive allure, conscient de reconnaître quelque chose dans cette senteur... Un être humain : je suis au moins sûr de ça. Quelqu'un que je connais... Cette évidence là m'apparaît dans la foulée.
Quelques pas de plus me permettent de rapidement lever le voile sur l'identité cachée derrière cette odeur : Abigail, la jeune fille du bureau abandonné. Je la vois qui se tient dans l'ombre en posture défensive. Sans doute s'attend-t-elle à voir surgir quelque créature ou animal sauvage... Mon regard furète alentour, tandis que j'avance toujours à pas de loup. Elle est encore à bonne distance et je ne l'aurais certainement pas reconnue sans ma nyctalopie.
La chose est étrange, car je ne vois aucune trace de son passage dans les hautes herbes. C'est comme si elle était apparue là, d'un coup d'un seul. A ce titre, je me demande bien ce qu'elle fait ici au milieu de la nuit. Le couvre feu a sonné depuis longtemps.
« Lumos.
Je murmure. Ma baguette s'illumine aussitôt en son sommet. Je parcours alors les derniers mètres qui me séparent d'Abigail en veillant à n'avoir pas l'air menaçant.
« Abigail... Dis-je en sortant enfin du sous bois. C'est moi.
Je dirige la lumière sur mon propre visage, histoire de l'aider à me situer. L'éclat me dérange un peu, à ce titre. Je préférerais rester dans le noir, mais il va sans dire que cela rendrait la situation un brin glauque.
« Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ?
Je lui demande. Mon intonation n'est pas vraiment autoritaire. Je suis plutôt curieux de connaître la raison, la vraie. L'idée de faire appliquer le règlement ne m'effleure même pas... C'est souvent le cas quand il s'agit d'élèves que je sais sérieux. Mais bon, elle ne peut pas le savoir, elle.
« C'est dangereux. Y'a des mouvements de bestioles en ce moment.
J'ajoute, tandis que mon regard s'en va scruter les bois.
Quelques pas de plus me permettent de rapidement lever le voile sur l'identité cachée derrière cette odeur : Abigail, la jeune fille du bureau abandonné. Je la vois qui se tient dans l'ombre en posture défensive. Sans doute s'attend-t-elle à voir surgir quelque créature ou animal sauvage... Mon regard furète alentour, tandis que j'avance toujours à pas de loup. Elle est encore à bonne distance et je ne l'aurais certainement pas reconnue sans ma nyctalopie.
La chose est étrange, car je ne vois aucune trace de son passage dans les hautes herbes. C'est comme si elle était apparue là, d'un coup d'un seul. A ce titre, je me demande bien ce qu'elle fait ici au milieu de la nuit. Le couvre feu a sonné depuis longtemps.
« Lumos.
Je murmure. Ma baguette s'illumine aussitôt en son sommet. Je parcours alors les derniers mètres qui me séparent d'Abigail en veillant à n'avoir pas l'air menaçant.
« Abigail... Dis-je en sortant enfin du sous bois. C'est moi.
Je dirige la lumière sur mon propre visage, histoire de l'aider à me situer. L'éclat me dérange un peu, à ce titre. Je préférerais rester dans le noir, mais il va sans dire que cela rendrait la situation un brin glauque.
« Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ?
Je lui demande. Mon intonation n'est pas vraiment autoritaire. Je suis plutôt curieux de connaître la raison, la vraie. L'idée de faire appliquer le règlement ne m'effleure même pas... C'est souvent le cas quand il s'agit d'élèves que je sais sérieux. Mais bon, elle ne peut pas le savoir, elle.
« C'est dangereux. Y'a des mouvements de bestioles en ce moment.
J'ajoute, tandis que mon regard s'en va scruter les bois.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Mar 12 Juin 2018 - 20:05
Mon regard se tourne vers la lueur que je vois du coin de l’œil, ma baguette brandie devant moi. Je détestais me battre, j’étais même plutôt médiocre pour ça car j’étais profondément pacifiste, néanmoins, je savais me défendre. Et je savais mon instinct assez bon pour me préserver. Ce que j’avais entendu et senti un peu plus tôt sous ma forme Animagus m’avait fait sursauter, mais ce que j’avais à présent en face de moi, quelque chose me soufflait que j’en avais connaissance. Et lorsque je reconnaissais le concierge qui montrait son visage avec sa baguette, je soupirais de soulagement et baissais ma baguette en adoptant une position plus tranquille.
- Bonsoir monsieur Cioban.
J’étais soulagée de le voir lui, et pas un autre. Même si notre première rencontre avait été étrange, j’avais fini par apprécier notre conversation, tout comme son aide apportée au sort de désillusion. Mais pas que pour ce sortilège… ce qui me ramenait à mes angoisses qui m’avaient menées ici. Ça y est… ça recommence. Car forcément, si je pensais à mes cours de sortilèges, je pensais à son enseignante. J’en poussais un soupir las en sentant mon esprit se remettre à jouer des castagnettes, m’assourdissant. J’en avais marre de cette situation de merde, comment les gens arrivaient à gérer autant d’émotions au même temps ? J’avais peut-être la capacité émotionnelle d’une petite cuillère, pourtant je me savais très sensible… c’était peut-être ça mon problème, être trop sensible. Et aussi, quelle idée de ressentir ça, maintenant, pour quelqu’un comme ça, mais au final, ce n’était pas comme si j’avais choisi. C’est mal foutu quand même comme sentiment, c’est même très très con… ce que je pensais déjà avant de l’être, mais maintenant que j’étais cuite, j’étais persuadée que c’était le sommet de l’idiotie humaine.
N’était-ce pas après tout un instinct qui ne poussait uniquement qu’à la reproduction ? Dans ce cas, j’étais mal foutue parce que côté reproduction là, je pouvais marquer dommage. Je fermais un instant les yeux en me massant les paupières avant de répondre à mon interlocuteur.
- Je n’arrive pas à dormir…
Sans craindre une remontrance à cause du couvre feu, je termine mon massage sur mes yeux et je regarde à nouveau le concierge. Si je devais m’en faire pour l’heure qu’il était et mon autorisation à être dehors ou non, jamais je n’aurais mis les pieds dehors. Or, j’avais assez d’heures nocturnes à mon actif pour faire pâlir un enseignant. Non seulement je profitais de la nuit pour réviser mes cours d’astronomie et de botanique, qui pouvaient être étroitement liés, mais aussi réviser mes cours de soin aux créatures magiques, et affiner mes notes. Certaines espèces étaient bien plus actives la nuit, c’était d’autant plus fascinant de les observer. Tout cela sans compter évidemment mon besoin omniprésent d’être proche de la nature et d’être au maximum sous ma forme Animagus, comme ce soir… mon projet de quiétude, pour le coup, était passé à la trappe, et je le regrettais déjà au point d’en sentir ma gorge se serrer.
Je ne venais même pas à interroger l’homme en face de moi sur les raisons de sa présence. Ça aurait pu mener éventuellement à une discussion, mais déjà je n’en avais cure, ensuite, ça faisait sûrement partie de son travail, et pour finir, il me le révélait à demi-mots avec sa mise en garde. Alors que je suivais son regard, je haussais les épaules, un peu négligemment.
- Dangereux… donc plus que d’habitude ?
Oui j’étais aux faits des dangers de la forêt, et je ne les craignais pas, peut-être trop naïvement d’ailleurs. Pourtant, si mon instinct était aussi aiguisé, ce n’était pas par hasard. En songeant à ça, j’en revenais à sentir encore une fois une certaine méfiance vis-à-vis du concierge alors que je sentais cette espèce de magnétisme se mettre en place entre lui et moi. Je n’aimais pas ça. Une seule personne c’était déjà assez difficile à gérer, je n’en avais pas besoin d’une deuxième. Bordel !
- Quel genre de bestiole ? Je peux peut-être vous aider.
Mon regard se faisait alors intéressé tandis que j’essayais de chasser la brume de mon esprit. Si je pouvais travailler un peu à ses côtés peut-être que j’allais pouvoir penser à autre chose. Pitié faites qu’il accepte sans me renvoyer dans ma chambre, j’allais péter une durite sinon…
- Bonsoir monsieur Cioban.
J’étais soulagée de le voir lui, et pas un autre. Même si notre première rencontre avait été étrange, j’avais fini par apprécier notre conversation, tout comme son aide apportée au sort de désillusion. Mais pas que pour ce sortilège… ce qui me ramenait à mes angoisses qui m’avaient menées ici. Ça y est… ça recommence. Car forcément, si je pensais à mes cours de sortilèges, je pensais à son enseignante. J’en poussais un soupir las en sentant mon esprit se remettre à jouer des castagnettes, m’assourdissant. J’en avais marre de cette situation de merde, comment les gens arrivaient à gérer autant d’émotions au même temps ? J’avais peut-être la capacité émotionnelle d’une petite cuillère, pourtant je me savais très sensible… c’était peut-être ça mon problème, être trop sensible. Et aussi, quelle idée de ressentir ça, maintenant, pour quelqu’un comme ça, mais au final, ce n’était pas comme si j’avais choisi. C’est mal foutu quand même comme sentiment, c’est même très très con… ce que je pensais déjà avant de l’être, mais maintenant que j’étais cuite, j’étais persuadée que c’était le sommet de l’idiotie humaine.
N’était-ce pas après tout un instinct qui ne poussait uniquement qu’à la reproduction ? Dans ce cas, j’étais mal foutue parce que côté reproduction là, je pouvais marquer dommage. Je fermais un instant les yeux en me massant les paupières avant de répondre à mon interlocuteur.
- Je n’arrive pas à dormir…
Sans craindre une remontrance à cause du couvre feu, je termine mon massage sur mes yeux et je regarde à nouveau le concierge. Si je devais m’en faire pour l’heure qu’il était et mon autorisation à être dehors ou non, jamais je n’aurais mis les pieds dehors. Or, j’avais assez d’heures nocturnes à mon actif pour faire pâlir un enseignant. Non seulement je profitais de la nuit pour réviser mes cours d’astronomie et de botanique, qui pouvaient être étroitement liés, mais aussi réviser mes cours de soin aux créatures magiques, et affiner mes notes. Certaines espèces étaient bien plus actives la nuit, c’était d’autant plus fascinant de les observer. Tout cela sans compter évidemment mon besoin omniprésent d’être proche de la nature et d’être au maximum sous ma forme Animagus, comme ce soir… mon projet de quiétude, pour le coup, était passé à la trappe, et je le regrettais déjà au point d’en sentir ma gorge se serrer.
Je ne venais même pas à interroger l’homme en face de moi sur les raisons de sa présence. Ça aurait pu mener éventuellement à une discussion, mais déjà je n’en avais cure, ensuite, ça faisait sûrement partie de son travail, et pour finir, il me le révélait à demi-mots avec sa mise en garde. Alors que je suivais son regard, je haussais les épaules, un peu négligemment.
- Dangereux… donc plus que d’habitude ?
Oui j’étais aux faits des dangers de la forêt, et je ne les craignais pas, peut-être trop naïvement d’ailleurs. Pourtant, si mon instinct était aussi aiguisé, ce n’était pas par hasard. En songeant à ça, j’en revenais à sentir encore une fois une certaine méfiance vis-à-vis du concierge alors que je sentais cette espèce de magnétisme se mettre en place entre lui et moi. Je n’aimais pas ça. Une seule personne c’était déjà assez difficile à gérer, je n’en avais pas besoin d’une deuxième. Bordel !
- Quel genre de bestiole ? Je peux peut-être vous aider.
Mon regard se faisait alors intéressé tandis que j’essayais de chasser la brume de mon esprit. Si je pouvais travailler un peu à ses côtés peut-être que j’allais pouvoir penser à autre chose. Pitié faites qu’il accepte sans me renvoyer dans ma chambre, j’allais péter une durite sinon…
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Jeu 14 Juin 2018 - 10:11
La situation se détend aussitôt après que Abigail m'ait reconnu. Je la vois abaisser sa baguette avec un air soulagé (sans doute craignait elle de voir apparaître pire créature que le concierge de l'université). Naturellement, la justification qu'elle me propose concernant sa présence dans le sous bois ne m'apprend rien. C'est un fait que partagent curieusement (ou disons plutôt ironiquement) tous les élèves traînant dans les couloirs en dehors des heures autorisées que de « ne pas arriver à dormir ». Cela dit, la plupart d'entre eux avait la courtoisie de rester dans les dortoirs ou la salle commune. Je n'étais pas persuadé que se promener en forêt aide beaucoup à retrouver le sommeil... Mais passons.
Je constate que la jeune sorcière est bien curieuse de savoir ce qui se trame ici. La voilà même qui me propose son aide. Je ne peux contenir l'expression d'un petit sourire amusé apparaître au coin de ma bouche.
« "D'habitude" c'est déjà assez pour un étudiant raisonnable. Lui fais-je remarquer. Pour ce qui est du concret, on n'est pas encore fixé...
J'abaisse ma baguette et me tourne en direction des bois, le regard scrutateur... Mais la clarté artificielle du sortilège m'empêche d'y voir clair au delà d'une certaine distance. Il faudrait que l'on soit dans le noir pour que mes pupilles puissent s'adapter à l'obscurité ambiante.
« Je dois m'assurer du fait que ça ne bouge pas trop à l'orée du bois. J'ajoute après un moment. Le prof de sacm pense qu'il y a peut-être quelque chose qui repousse les animaux en dehors de leur territoire... Mais comme ça ne fait que quelques jours, on ne connaît pas encore la cause exacte.
De toute façon, ce n'est pas à moi qu'il revient de tirer cette histoire au clair. En tant que concierge, je file un coup de main pour les petites tâches (comme patrouiller) et c'est à peu près tout. Si elle veut en savoir plus, il faudra qu'elle s'adresse directement à l'intéressé.
« Tu peux m'accompagner si tu veux... Fais-je alors, lui lançant un regard par dessus l'épaule. Seulement si tu n'es pas gênée de te déplacer dans le noir.
A ces mots, le bout de ma baguette s'éteint, nous replongeant dans l'obscurité. Pas question de se balader tout feux allumés... Ce serait un coup à se faire griller à vingt mètres. Et puis, en ce qui me concerne, je suis beaucoup plus à l'aise comme ça.
Je constate que la jeune sorcière est bien curieuse de savoir ce qui se trame ici. La voilà même qui me propose son aide. Je ne peux contenir l'expression d'un petit sourire amusé apparaître au coin de ma bouche.
« "D'habitude" c'est déjà assez pour un étudiant raisonnable. Lui fais-je remarquer. Pour ce qui est du concret, on n'est pas encore fixé...
J'abaisse ma baguette et me tourne en direction des bois, le regard scrutateur... Mais la clarté artificielle du sortilège m'empêche d'y voir clair au delà d'une certaine distance. Il faudrait que l'on soit dans le noir pour que mes pupilles puissent s'adapter à l'obscurité ambiante.
« Je dois m'assurer du fait que ça ne bouge pas trop à l'orée du bois. J'ajoute après un moment. Le prof de sacm pense qu'il y a peut-être quelque chose qui repousse les animaux en dehors de leur territoire... Mais comme ça ne fait que quelques jours, on ne connaît pas encore la cause exacte.
De toute façon, ce n'est pas à moi qu'il revient de tirer cette histoire au clair. En tant que concierge, je file un coup de main pour les petites tâches (comme patrouiller) et c'est à peu près tout. Si elle veut en savoir plus, il faudra qu'elle s'adresse directement à l'intéressé.
« Tu peux m'accompagner si tu veux... Fais-je alors, lui lançant un regard par dessus l'épaule. Seulement si tu n'es pas gênée de te déplacer dans le noir.
A ces mots, le bout de ma baguette s'éteint, nous replongeant dans l'obscurité. Pas question de se balader tout feux allumés... Ce serait un coup à se faire griller à vingt mètres. Et puis, en ce qui me concerne, je suis beaucoup plus à l'aise comme ça.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Jeu 14 Juin 2018 - 17:25
Je fronçais un peu le nez lorsque je me pris sa remarque en pleine figure, et je me contentais de reculer le visage. Et bien… depuis quand étais-je considérée comme une étudiante raisonnable franchement ? Peut-être me faisais-je des idées sur le regard qu'avait les autres sur moi, mais j'étais à peu près certaine qu'avec ma timidité on pouvait me croire sage… ce qui était un peu absurde quand on savait que j'approche des Maghyar à Pointes avec fascination et non pas avec la crainte qui devrait aller avec. Comme toute réponse à l'homme devant moi, je me contentais donc de ranger ma baguette, de croiser les bras et de hausser un sourcil significatif. Moi ? Une étudiante raisonnable ? Tseuh.
Pourtant, j'adoptais un air à nouveau normal à la suite de ses explications. L'enseignant de Soins aux Créatures Magiques ne nous avait pas prévenu, c'était donc peut-être qu'il craignait quelque chose, ou pour notre sécurité. Enfin, personnellement, pour le coup, ça m'aurait arrangée d'en savoir plus pour que j'évite de me mettre en danger trop naïvement… Ho mais j'oubliais, je n'étais pas une étudiante raisonnable. Sans pour m'empêcher de sourire, je regardais le concierge comme si je lui annonçais que j'avais trouvé un Kinder Surprise.
- Si ça peut vous aider, j'ai entendu quelque chose d'inhabituelle un peu plus loin.
Passant ma main droite par-dessus mon épaule, je désignais derrière moi avec mon pouce. Je me fichais qu'il puisse penser que j'étais présente depuis longtemps, ça me regardais, et s'il voulait me poser des questions, il le pouvait. Je ne m'étais jamais cachée d'aller dans la forêt seule la nuit. C'était véritablement salvateur pour mes études, de plus, il n'avait pas l'air de celui qui préparait une remontrance… Roh et au pire, qu'il le fasse, j'en avais rien à faire. Mes supérieurs m'avaient déjà disputé plus d'une fois durant ma scolarité malgré ma discrétion, et franchement, qu'on me dise "oulala ce n'est pas bien, vilaine petite fille, tu seras en retenue" sous-entendu "tu travailleras deux fois plus" et bien ça n'allait pas changer grand-chose à mon quotidien actuel. Au contraire ! Ça allait peut-être même me soulager d'un poids de penser à d'autre chose ! Owi monsieur Cioban, punissez moi.
Je perdais le fil de mes pensées lorsque je fus soudainement plongée dans le noir… Heu est-ce que je m'étais vraiment dis ça ? Je plongeais mon visage dans la paume de ma main pour rassembler mes idées. Non vraiment en ce moment ça n'allait pas fort côté sommeil, et dans ma tête, il y avait un petit singe qui jouait sans arrêt des cymbales. Qu'est-ce que j'avais envie de lui tordre le cou à ce petit singe… Mais, pleine d'espoir par son invitation, je redressais le visage et retrouvais mon sourire. Ho yeah je pouvais venir avec lui !!
Je manquais de lui sauter au cou pour le remercier, mais en tant que fille bien élevée et avec un minimum de savoir vivre, je réussissais à me tenir et me contenter d'un :
- Merci !
Et vu ma réaction, c'était comme si tonton m'emmenait à la fête foraine. Il fallait vraiment que je dorme, mes réactions étaient exagérées sans que je ne puisse rien y faire. J'accentuais davantage mes airs de jeunes adolescentes en rut. Quel période de merde, mais vraiment hein…
Emboitant le pas à mon interlocuteur, je le suivais, aussi silencieusement qu'il m'était possible de le faire.
- Ça ne me dérange pas.
Loin d'être nyctalope, je m'étais tout de même habituée à errer dans le noir lors de mes escapades nocturnes dans les bois. Pour étudier les animaux et certaines plantes, je devais m'abstenir du Lumos. Qui plus est, prendre des notes sous la forme d'un chien ça n'avait rien de très pratique, alors, j'avais fait avec. Cependant, il était vrai que pour venir en aide au concierge, ma condition animale serait peut-être plus utile que ma petite personne endormie… mais pour l'heure, je me contentais de rester ainsi, pas certaine que j'avais envie de délivrer mon secret, même si au fond, il n'en était pas vraiment un. Lorgnant son dos et sa nuque, je m'arrêtais un instant sur ce magnétisme qui revenait.
AAAHH CROTTE HEIN ces sentiments !! Ils vont me foutre la paix oui ? Avec mon poing, je venais me tapoter doucement une tempe en silence. ALLOOOOO !! La raison ! Reviennnnns !!
Et alors que je le voyais tourner sa tête vers moi, je rabaissais bien vite ma main, me raclant un peu la gorge, essayant de prendre un air innocent, alors que j'avais davantage la tronche de la fille bien suspecte qu'il fallait tout de suite enfermer. M'en doutant légèrement, j'essayais de reprendre la conversation.
- Vous vous doutez de ce que ça pourrait être ?
Je tenais en haute estime l'homme que j'avais en face de moi, et je me disais qu'il avait déjà peut-être une idée derrière la tête. Sans compter que je m'étais renseignée sur tous les ouvrages dont il m'avait parlé, ainsi que de la personne concernée. J'étais intriguée… mais je n'étais pas certaine que ce soit bien le moment, là, dans la forêt, en train de chercher une bestiole non identifiée, à venir en parler de livre… quoique... forêt, livre, ça se tient.
...Par Merlin… j'avais besoin de café…
Pourtant, j'adoptais un air à nouveau normal à la suite de ses explications. L'enseignant de Soins aux Créatures Magiques ne nous avait pas prévenu, c'était donc peut-être qu'il craignait quelque chose, ou pour notre sécurité. Enfin, personnellement, pour le coup, ça m'aurait arrangée d'en savoir plus pour que j'évite de me mettre en danger trop naïvement… Ho mais j'oubliais, je n'étais pas une étudiante raisonnable. Sans pour m'empêcher de sourire, je regardais le concierge comme si je lui annonçais que j'avais trouvé un Kinder Surprise.
- Si ça peut vous aider, j'ai entendu quelque chose d'inhabituelle un peu plus loin.
Passant ma main droite par-dessus mon épaule, je désignais derrière moi avec mon pouce. Je me fichais qu'il puisse penser que j'étais présente depuis longtemps, ça me regardais, et s'il voulait me poser des questions, il le pouvait. Je ne m'étais jamais cachée d'aller dans la forêt seule la nuit. C'était véritablement salvateur pour mes études, de plus, il n'avait pas l'air de celui qui préparait une remontrance… Roh et au pire, qu'il le fasse, j'en avais rien à faire. Mes supérieurs m'avaient déjà disputé plus d'une fois durant ma scolarité malgré ma discrétion, et franchement, qu'on me dise "oulala ce n'est pas bien, vilaine petite fille, tu seras en retenue" sous-entendu "tu travailleras deux fois plus" et bien ça n'allait pas changer grand-chose à mon quotidien actuel. Au contraire ! Ça allait peut-être même me soulager d'un poids de penser à d'autre chose ! Owi monsieur Cioban, punissez moi.
Je perdais le fil de mes pensées lorsque je fus soudainement plongée dans le noir… Heu est-ce que je m'étais vraiment dis ça ? Je plongeais mon visage dans la paume de ma main pour rassembler mes idées. Non vraiment en ce moment ça n'allait pas fort côté sommeil, et dans ma tête, il y avait un petit singe qui jouait sans arrêt des cymbales. Qu'est-ce que j'avais envie de lui tordre le cou à ce petit singe… Mais, pleine d'espoir par son invitation, je redressais le visage et retrouvais mon sourire. Ho yeah je pouvais venir avec lui !!
Je manquais de lui sauter au cou pour le remercier, mais en tant que fille bien élevée et avec un minimum de savoir vivre, je réussissais à me tenir et me contenter d'un :
- Merci !
Et vu ma réaction, c'était comme si tonton m'emmenait à la fête foraine. Il fallait vraiment que je dorme, mes réactions étaient exagérées sans que je ne puisse rien y faire. J'accentuais davantage mes airs de jeunes adolescentes en rut. Quel période de merde, mais vraiment hein…
Emboitant le pas à mon interlocuteur, je le suivais, aussi silencieusement qu'il m'était possible de le faire.
- Ça ne me dérange pas.
Loin d'être nyctalope, je m'étais tout de même habituée à errer dans le noir lors de mes escapades nocturnes dans les bois. Pour étudier les animaux et certaines plantes, je devais m'abstenir du Lumos. Qui plus est, prendre des notes sous la forme d'un chien ça n'avait rien de très pratique, alors, j'avais fait avec. Cependant, il était vrai que pour venir en aide au concierge, ma condition animale serait peut-être plus utile que ma petite personne endormie… mais pour l'heure, je me contentais de rester ainsi, pas certaine que j'avais envie de délivrer mon secret, même si au fond, il n'en était pas vraiment un. Lorgnant son dos et sa nuque, je m'arrêtais un instant sur ce magnétisme qui revenait.
AAAHH CROTTE HEIN ces sentiments !! Ils vont me foutre la paix oui ? Avec mon poing, je venais me tapoter doucement une tempe en silence. ALLOOOOO !! La raison ! Reviennnnns !!
Et alors que je le voyais tourner sa tête vers moi, je rabaissais bien vite ma main, me raclant un peu la gorge, essayant de prendre un air innocent, alors que j'avais davantage la tronche de la fille bien suspecte qu'il fallait tout de suite enfermer. M'en doutant légèrement, j'essayais de reprendre la conversation.
- Vous vous doutez de ce que ça pourrait être ?
Je tenais en haute estime l'homme que j'avais en face de moi, et je me disais qu'il avait déjà peut-être une idée derrière la tête. Sans compter que je m'étais renseignée sur tous les ouvrages dont il m'avait parlé, ainsi que de la personne concernée. J'étais intriguée… mais je n'étais pas certaine que ce soit bien le moment, là, dans la forêt, en train de chercher une bestiole non identifiée, à venir en parler de livre… quoique... forêt, livre, ça se tient.
...Par Merlin… j'avais besoin de café…
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Ven 15 Juin 2018 - 20:19
Abigail semble enthousiaste à l'idée de m'accompagner plutôt que de rentrer au dortoir. L'inverse m'aurait étonné, cela va sans dire. De ce que j'ai pu constater, elle est du genre aventureuse. Sous ses airs de fille un peu farouche, c'est une nana qui en veut, alors... Alors disons que mon laxisme congénital s’accommodera fort bien de sa présence. Je n'ai pas prévu de prendre des risques de toute façon.
Et si l'on devait finir à l'infirmerie, je suis persuadé que Mercy n'aurait aucun scrupule à me couvrir... Encore que. Elle n'avait pas tellement apprécié le coup de la brûlure de dragon et ne s'était pas gardée de pester contre le prof de dragonologie de l'époque... Alors si je devais débarquer avec une Abigail en petit morceau, il est clair que j'en prendrais certainement pour mon grade (et je pourrais probablement dire adieu à la meilleure partie de nos rapports au passage). Ce serait regrettable.
Bon... Disons qu'il n'arrivera rien, dans ce cas.
J'ouvre donc la marche d'un pas tranquille, silencieux comme un chat et le regard à l’affût. La jeune femme ne perds pas de temps et me suis consciencieusement, tandis que nous progressons en direction du lieu qu'elle m'a indiqué un peu plus tôt.
« L'hypothèse des centaures a été évoqué. Dis-je en réponse à sa dernière question. Personnellement je n'en pense pas grand chose. Je suis plus au fait de ce qui se passe à l'intérieur du château qu'ici...
Comme nous arrivons dans un genre de clairière, je prends un moment pour considérer la scène.
« Cela dit, ça ne me déplairait pas d'en croiser... des centaures. Ça fait longtemps que je n'en ai pas vu et... A choisir entre ça et les autres trucs qu'on peut trouver dans la forêt...
Je lui adresse un petit sourire, oubliant qu'elle doit avoir bien du mal à discerner quoi que ce soit. Mon attention est, cependant, bientôt captée par des empreintes au sol. J'approche avant de m'accroupir, histoire de les inspecter plus en détail... Mais il semblerait que ce ne soit rien d'autre qu'une biche ou un truc du genre. Et niveau odeur, je ne sens rien qui sorte de l'ordinaire...
Quoique.
« A quoi ça ressemblait, ce que tu as entendu ?
Je lui demande, maintenant affairé à humer l'air ambiant. C'est très subtil, mais s'il y a bien une odeur que je peux reconnaître entre mille... C'est celle du sang.
Et si l'on devait finir à l'infirmerie, je suis persuadé que Mercy n'aurait aucun scrupule à me couvrir... Encore que. Elle n'avait pas tellement apprécié le coup de la brûlure de dragon et ne s'était pas gardée de pester contre le prof de dragonologie de l'époque... Alors si je devais débarquer avec une Abigail en petit morceau, il est clair que j'en prendrais certainement pour mon grade (et je pourrais probablement dire adieu à la meilleure partie de nos rapports au passage). Ce serait regrettable.
Bon... Disons qu'il n'arrivera rien, dans ce cas.
J'ouvre donc la marche d'un pas tranquille, silencieux comme un chat et le regard à l’affût. La jeune femme ne perds pas de temps et me suis consciencieusement, tandis que nous progressons en direction du lieu qu'elle m'a indiqué un peu plus tôt.
« L'hypothèse des centaures a été évoqué. Dis-je en réponse à sa dernière question. Personnellement je n'en pense pas grand chose. Je suis plus au fait de ce qui se passe à l'intérieur du château qu'ici...
Comme nous arrivons dans un genre de clairière, je prends un moment pour considérer la scène.
« Cela dit, ça ne me déplairait pas d'en croiser... des centaures. Ça fait longtemps que je n'en ai pas vu et... A choisir entre ça et les autres trucs qu'on peut trouver dans la forêt...
Je lui adresse un petit sourire, oubliant qu'elle doit avoir bien du mal à discerner quoi que ce soit. Mon attention est, cependant, bientôt captée par des empreintes au sol. J'approche avant de m'accroupir, histoire de les inspecter plus en détail... Mais il semblerait que ce ne soit rien d'autre qu'une biche ou un truc du genre. Et niveau odeur, je ne sens rien qui sorte de l'ordinaire...
Quoique.
« A quoi ça ressemblait, ce que tu as entendu ?
Je lui demande, maintenant affairé à humer l'air ambiant. C'est très subtil, mais s'il y a bien une odeur que je peux reconnaître entre mille... C'est celle du sang.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Ven 15 Juin 2018 - 21:30
Je fronçais un peu les sourcils en clignant des yeux en entendant parler des centaures de la bouche du concierge. Je n'y croyais qu'à moitié. Même si je n'ai que rarement pu en observer, ce que j'avais entendu tout à l'heure n'avait rien d'un centaure. Même si ces créatures étaient presque inconnues pour moi, ce n'était pas le cas pour les chevaux… et ce que j'avais entendu ne m'avait pas semblé être des sabots. Non, à mon avis, c'était autre chose… mais quoi, je l'ignorais, et je n'avais aucune hypothèse pour le moment. Néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de sourire en entendant les dernières paroles de celui que j'accompagnais. Être plus au fait de ce qui se passait à l'intérieur des murs, dans sa condition de concierge, ne m'étonnais qu'à moitié, pourtant, je ne pouvais m'empêcher de déformer légèrement ses propos en pensées… car les rumeurs allaient bon train tout au long de l'année.
- Plus au fait de ce qui se passe à l'intérieur… vous m'en direz tant.
Détendue, peut-être trop, je continuais de suivre l'homme, plus à l'aise dans l'obscurité que ce que j'aurai cru avec ma fatiguée. Nous finissons par arriver jusqu'à une clairière que je connaissais vaguement. Il faut dire, il y en avait énormément dans cette forêt, et après tout, nous n'étions pas bien loin du château, il m'était arrivée de m'enfoncer davantage dans les bois.
Je m'arrêtais aux côtés de monsieur Cioban une fois dans la clairière non sans me défaire de ma prudence. Les sourcils toujours légèrement froncés, je regardais autour de moi avec prudence et attention, comme si je m'attendais à ce que quelque chose nous saute dessus à tout instant. Malgré ma fatigue, j'arrivais encore à assez me concentrer pour se faire, et je lui rendais son sourire, que j'arrivais à deviner le sien dans la pénombre.
- Moi de même, ça me ferait plaisir d'en revoir… mais j'en doute.
J'étais réaliste, sans vouloir être vexante. J'appréciais énormément les centaures pour ce qu'ils étaient et ce qu'ils représentaient, mais j'étais persuadée que ce que j'avais entendu ce n'était pas un centaure. Regardant le concierge inspecter les lieux, se baissant pour analyser une trace, je m'éloignais légèrement pour fouiller de mon côté. Pas facile dans le noir, j'étais vraiment handicapée sans ma forme Animagus, mais je tenais bon. D'ordinaire, être ainsi plongée dans le noir ne me posait pas de soucis, et je me fiais énormément à la lumière de la lune et des étoiles, mais ce soir, le temps ne jouait pas en ma faveur. Je rajoutais à ce tableau que j'étais extrêmement fatiguée, ce qui engourdissait mes sens, et j'avais mon état actuel. Il n'empêchait que je me déplaçais avec aisance et sans trop de difficulté. Sans doute que mon cerveau à moitié anesthésié par l'épuisement, réfléchissait moins et ainsi m’alourdissait moins d'informations inutiles.
J'avais bien conscience que ça n'avait rien de prudent d'être là dans mon état actuel, dans les bois avec monsieur Cioban, pourtant, pour la première fois depuis des jours, j'arrivais enfin à penser à autre chose, ne serait-ce que l'espace de quelques minutes. Et rien que ça, ça me soulageait. Croyant apercevoir quelque chose, je me baissais tout en observant la trace dans la boue. Mes sourcils davantage froncés, je posais ma main à côté de la marque, essayant d'évaluer la taille de la créature qui était passée par ici tandis que j'entendais qu'il me questionnait dans mon dos.
- Ça ne ressemblait pas à un centaure en tout cas… mais peut-être… à ça.
Je restais accroupie en fixant la trace. Il me semblait sans mal que je puisse reconnaître l'empreinte d'un félin, comme par exemple un tigre, ou une panthère. Qui plus est, je ne voyais pas immédiatement de quelle créature il pourrait s'agir, en dehors de l'animal non magique en question… ce qui serait extrêmement étonnant. Me redressant de toute ma hauteur, donc mon petit mètre soixante, je scrutais l'horizon, pensive, en essayant de passer en revue mes connaissances des créatures magiques… j'avais une hypothèse… mais de là à savoir si c'était la bonne… je n'avais jamais croisé ces bestioles, donc je ne connaissais ni leur odeur, ni les sons qu'elles pouvaient émettre… pourtant, je regardais monsieur Cioban avec tout le sérieux dont je pouvais faire preuve dans mon grand épuisement du moment.
- Mmh… un genre de Bicorne peut-être ?
- Plus au fait de ce qui se passe à l'intérieur… vous m'en direz tant.
Détendue, peut-être trop, je continuais de suivre l'homme, plus à l'aise dans l'obscurité que ce que j'aurai cru avec ma fatiguée. Nous finissons par arriver jusqu'à une clairière que je connaissais vaguement. Il faut dire, il y en avait énormément dans cette forêt, et après tout, nous n'étions pas bien loin du château, il m'était arrivée de m'enfoncer davantage dans les bois.
Je m'arrêtais aux côtés de monsieur Cioban une fois dans la clairière non sans me défaire de ma prudence. Les sourcils toujours légèrement froncés, je regardais autour de moi avec prudence et attention, comme si je m'attendais à ce que quelque chose nous saute dessus à tout instant. Malgré ma fatigue, j'arrivais encore à assez me concentrer pour se faire, et je lui rendais son sourire, que j'arrivais à deviner le sien dans la pénombre.
- Moi de même, ça me ferait plaisir d'en revoir… mais j'en doute.
J'étais réaliste, sans vouloir être vexante. J'appréciais énormément les centaures pour ce qu'ils étaient et ce qu'ils représentaient, mais j'étais persuadée que ce que j'avais entendu ce n'était pas un centaure. Regardant le concierge inspecter les lieux, se baissant pour analyser une trace, je m'éloignais légèrement pour fouiller de mon côté. Pas facile dans le noir, j'étais vraiment handicapée sans ma forme Animagus, mais je tenais bon. D'ordinaire, être ainsi plongée dans le noir ne me posait pas de soucis, et je me fiais énormément à la lumière de la lune et des étoiles, mais ce soir, le temps ne jouait pas en ma faveur. Je rajoutais à ce tableau que j'étais extrêmement fatiguée, ce qui engourdissait mes sens, et j'avais mon état actuel. Il n'empêchait que je me déplaçais avec aisance et sans trop de difficulté. Sans doute que mon cerveau à moitié anesthésié par l'épuisement, réfléchissait moins et ainsi m’alourdissait moins d'informations inutiles.
J'avais bien conscience que ça n'avait rien de prudent d'être là dans mon état actuel, dans les bois avec monsieur Cioban, pourtant, pour la première fois depuis des jours, j'arrivais enfin à penser à autre chose, ne serait-ce que l'espace de quelques minutes. Et rien que ça, ça me soulageait. Croyant apercevoir quelque chose, je me baissais tout en observant la trace dans la boue. Mes sourcils davantage froncés, je posais ma main à côté de la marque, essayant d'évaluer la taille de la créature qui était passée par ici tandis que j'entendais qu'il me questionnait dans mon dos.
- Ça ne ressemblait pas à un centaure en tout cas… mais peut-être… à ça.
Je restais accroupie en fixant la trace. Il me semblait sans mal que je puisse reconnaître l'empreinte d'un félin, comme par exemple un tigre, ou une panthère. Qui plus est, je ne voyais pas immédiatement de quelle créature il pourrait s'agir, en dehors de l'animal non magique en question… ce qui serait extrêmement étonnant. Me redressant de toute ma hauteur, donc mon petit mètre soixante, je scrutais l'horizon, pensive, en essayant de passer en revue mes connaissances des créatures magiques… j'avais une hypothèse… mais de là à savoir si c'était la bonne… je n'avais jamais croisé ces bestioles, donc je ne connaissais ni leur odeur, ni les sons qu'elles pouvaient émettre… pourtant, je regardais monsieur Cioban avec tout le sérieux dont je pouvais faire preuve dans mon grand épuisement du moment.
- Mmh… un genre de Bicorne peut-être ?
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Sam 16 Juin 2018 - 9:53
J'adresse un petit regard en coin à Abigail au moment de sa réplique : c'est moi où elle me fait des sous entendus là ? Je sais que ma réputation est assez fleurie depuis que le Chineur a décidé de fourrer son nez dans ma vie sexuelle, mais tout de même. Je ne voyais pas Abigail amatrice de ragots. Ça me surprend un peu, mais je note.
Sans nous étendre sur le sujet (ce serait indécent), nous recentrons bientôt nos énergies sur l'enquête qui se présente à nous. Une clairière, des empreintes et une odeur de sang : tous les éléments du roman policier de base. Je n'ai plus qu'à me dégotter la casquette de Sherlock Holmes et coller une moustache sous le nez d'Abigail pour faire de nous le duo parfait (encore que, il paraît que je serais meilleur en Moriarty, allez comprendre pourquoi). En tout cas, je suis ravi de constater que la jeune sorcière prend sa nouvelle mission très à cœur, puisqu'elle ne tarde pas à trouver une trace vraiment significative. Sans perdre un instant, j'approche et jette un œil par dessus son épaule.
« Bien joué docteur Watson. Lui dis-je à voix basse, tandis que mes yeux scannent l'empreinte. Ça commence à faire une belle bête... Et vu la profondeur, elle pèse son poids.
L'odeur de sang (bien que très légère encore) m'accapare les sens. J'ai bien du mal à penser à autre chose... Alors, quand Abigail sort son hypothèse du bicorne, je me dis que c'est sûrement ça.
« Oui, peut-être.
Dis-je. J'essaye de me recentrer au mieux. Mon esprit fouille ce qu'il peut de possibilité et, après un effort surhumain (comparativement à ce que ça représente), je parviens à former une autre hypothèse.
« Il n'y a pas de grands félins non magiques ici... Donc si c'en est un, c'est forcément un animagus.
Je sais que plusieurs élèves ont cette capacité dans l'école. Enfin, sans connaître les noms évidemment. Comme les loup garou, ça fait parti des particularités que l'on rencontre chaque année et avec lesquelles il faut composer.
Cela dit, je dois bien admettre avoir un peu de mal à croire qu'il puisse s'agir d'un élève (dans le cas présent). La taille et la profondeur de l'empreinte... Cette odeur entêtante. Sans oublier le fait que cette bestiole dérange toute la faune locale depuis quelques jours... Ou alors, il s'agit d'un individu extérieur au château ? Même si c'est peu probable, ça ne serait pas impossible.
Me redressant, j'en viens à me dire que cette odeur de sang me fait penser un peu n'importe quoi... Je laisse échapper un petit soupir, tentant de contenir la nervosité qui me gagne de plus en plus. Mon regard se pose alors sur la jeune femme, comme je pointe une direction vers le cœur de la forêt.
« Par là.
Lui dis-je, avant de prendre les devants. Suivre cette piste n'est pas très raisonnable pour moi (et mes nerfs), mais il le faut. Naturellement, plus on avance, plus l'odeur devient forte (bien qu'encore imperceptible pour un nez humain). Je me sens bientôt totalement accaparé par cette odeur. A ce titre, je serais bien incapable de dire si Abigail m'a adressé la parole sur le trajet séparant la clairière du coin de forêt que nous allions bientôt découvrir.
« Là bas.
Fais-je alors d'un ton un peu fébrile, tout en désignant une masse sombre étendue au milieu des arbres d'un signe de tête. Je n'ose pas approcher davantage. L'odeur de la carcasse emplit désormais totalement l'air ambiant. J'ai l'impression que je vais tourner de l’œil.
Il s'agit d'une biche. Enfin, des restes d'une biche qu'une bestiole aura boulotté. Autour, les mêmes empreintes félines (quoique j'ai l'impression d'en distinguer d'autres... plus aviaires, mais je ne suis sûr de rien vu mon état). Heureusement qu'il ne s'agit pas de sang humain, je serais devenu complètement dingue.
« Peut-être pas un bicorne, finalement.
Je recule jusqu'à ce que mon dos rencontre un arbre et m'y adosse. La vision de la biche me dégoutte au plus haut point : pas question d'approcher davantage. Je m'efforce de regarder ailleurs et de penser à autre chose, mais c'est tout à fait impossible dans la mesure où son odeur me harcèle de toutes parts.
Ma main glisse alors dans la poche intérieur de ma veste et, dans un ultime effort, parvient à en extraire ma baguette magique. Je prends alors sur mes dernières ressources, afin de me jeter un sortilège de têtenbulle. Le sentiment de libération est immédiat. Fébrile, je viens doucement m'asseoir au pied de mon arbre et prends un moment pour me recentrer.
Sans nous étendre sur le sujet (ce serait indécent), nous recentrons bientôt nos énergies sur l'enquête qui se présente à nous. Une clairière, des empreintes et une odeur de sang : tous les éléments du roman policier de base. Je n'ai plus qu'à me dégotter la casquette de Sherlock Holmes et coller une moustache sous le nez d'Abigail pour faire de nous le duo parfait (encore que, il paraît que je serais meilleur en Moriarty, allez comprendre pourquoi). En tout cas, je suis ravi de constater que la jeune sorcière prend sa nouvelle mission très à cœur, puisqu'elle ne tarde pas à trouver une trace vraiment significative. Sans perdre un instant, j'approche et jette un œil par dessus son épaule.
« Bien joué docteur Watson. Lui dis-je à voix basse, tandis que mes yeux scannent l'empreinte. Ça commence à faire une belle bête... Et vu la profondeur, elle pèse son poids.
L'odeur de sang (bien que très légère encore) m'accapare les sens. J'ai bien du mal à penser à autre chose... Alors, quand Abigail sort son hypothèse du bicorne, je me dis que c'est sûrement ça.
« Oui, peut-être.
Dis-je. J'essaye de me recentrer au mieux. Mon esprit fouille ce qu'il peut de possibilité et, après un effort surhumain (comparativement à ce que ça représente), je parviens à former une autre hypothèse.
« Il n'y a pas de grands félins non magiques ici... Donc si c'en est un, c'est forcément un animagus.
Je sais que plusieurs élèves ont cette capacité dans l'école. Enfin, sans connaître les noms évidemment. Comme les loup garou, ça fait parti des particularités que l'on rencontre chaque année et avec lesquelles il faut composer.
Cela dit, je dois bien admettre avoir un peu de mal à croire qu'il puisse s'agir d'un élève (dans le cas présent). La taille et la profondeur de l'empreinte... Cette odeur entêtante. Sans oublier le fait que cette bestiole dérange toute la faune locale depuis quelques jours... Ou alors, il s'agit d'un individu extérieur au château ? Même si c'est peu probable, ça ne serait pas impossible.
Me redressant, j'en viens à me dire que cette odeur de sang me fait penser un peu n'importe quoi... Je laisse échapper un petit soupir, tentant de contenir la nervosité qui me gagne de plus en plus. Mon regard se pose alors sur la jeune femme, comme je pointe une direction vers le cœur de la forêt.
« Par là.
Lui dis-je, avant de prendre les devants. Suivre cette piste n'est pas très raisonnable pour moi (et mes nerfs), mais il le faut. Naturellement, plus on avance, plus l'odeur devient forte (bien qu'encore imperceptible pour un nez humain). Je me sens bientôt totalement accaparé par cette odeur. A ce titre, je serais bien incapable de dire si Abigail m'a adressé la parole sur le trajet séparant la clairière du coin de forêt que nous allions bientôt découvrir.
« Là bas.
Fais-je alors d'un ton un peu fébrile, tout en désignant une masse sombre étendue au milieu des arbres d'un signe de tête. Je n'ose pas approcher davantage. L'odeur de la carcasse emplit désormais totalement l'air ambiant. J'ai l'impression que je vais tourner de l’œil.
Il s'agit d'une biche. Enfin, des restes d'une biche qu'une bestiole aura boulotté. Autour, les mêmes empreintes félines (quoique j'ai l'impression d'en distinguer d'autres... plus aviaires, mais je ne suis sûr de rien vu mon état). Heureusement qu'il ne s'agit pas de sang humain, je serais devenu complètement dingue.
« Peut-être pas un bicorne, finalement.
Je recule jusqu'à ce que mon dos rencontre un arbre et m'y adosse. La vision de la biche me dégoutte au plus haut point : pas question d'approcher davantage. Je m'efforce de regarder ailleurs et de penser à autre chose, mais c'est tout à fait impossible dans la mesure où son odeur me harcèle de toutes parts.
Ma main glisse alors dans la poche intérieur de ma veste et, dans un ultime effort, parvient à en extraire ma baguette magique. Je prends alors sur mes dernières ressources, afin de me jeter un sortilège de têtenbulle. Le sentiment de libération est immédiat. Fébrile, je viens doucement m'asseoir au pied de mon arbre et prends un moment pour me recentrer.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Sam 16 Juin 2018 - 13:38
- Merci Holmes.
Accroupie devant mon empreinte, je sentais le souffle du concierge au-dessus de moi et sa remarque m'arrachait un sourire. Je voyais qu'il analysait comme moi précédemment pour essayer de reconnaître la bestiole que nous étions en train de chercher. J'étais rassurée qu'une personne comme lui ne semble pas davantage avancé sur la situation et l'identité de la chose. Au moins, malgré ma fatigue, mes cours faisaient leurs petits effets et j'arrivais à être efficace… enfin, c'était vite dit.
Alors que je me redressais, je croisais les bras tout en écoutant la suggestion de l'homme à mes côtés. Un Animagus ? Je fronçais les sourcils. Ce serait la seule explication de la présence d'un fauve ici en dehors d'un Bicorne… ou d'un Sphinx… ou d'un truc dans ce genre quoi. Hors, ce que j'avais entendu ne m'étais vraiment pas familier… J'étais moi-même Animagus, or, je n'en connaissais aucun autre pour le moment, ainsi je ne pouvais que deviner les odeurs ou les sons que pouvaient engendrer d'autres Animagi.
J'étais pensive alors que je voyais monsieur Cioban se redresser pour me guider dans le noir. Cette fois-ci, je fronçais un sourcil, et je haussais le second. Comment pouvait-il être aussi certain du chemin à suivre ? Je n'entendais rien, et ne sentais rien. Pourtant, plus nos pas nous rapprochaient du lieu qu'il semblait suivre, plus il me semblait fébrile, avec une voix légèrement changeante. Quelque chose était en train de se passer, et instinctivement, je venais attraper ma baguette en me concentrant à nouveau, essayant de chasser mon trop grand épuisement.
Qu'était-il ?
D'abord, il y avait ce magnétisme qui m'attirait malgré moi… Et maintenant que je pouvais prendre un instant pour analyser la situation, je remarquais que c'était tout de même différent que lorsque j'étais en la présence de la personne dont j'étais tombée amoureuse. Ce que je ressentais ici était davantage mécanique, plus en surface, plus… Faux. J'en étais presque rassurée, mais d'autant plus intriguée sur la véritable identité de mon guide. De plus, je remarquais qu'il semblait se mouvoir aussi bien dans le noir que moi, si ce n'était même encore mieux. J'ajoutais tous ces éléments au tableau mental que j'avais déjà commencé lors de notre première rencontre. Je n'avais pas spécialement envie d'avoir une curiosité mal placée, ainsi, je ne le questionnais pas plus que nécessaire. Encore une fois, nous n'étions pas ici pour cela. Toutefois, je n'allais pas me gêner pour observer et continuer à mener ma petite enquête si nous devrions nous retrouver ensemble encore une fois… Enfin, fallait-il encore sortir d'ici.
Devinant une masse sombre, je m'approchais sans la moindre hésitation, avec beaucoup de prudence, sans vraiment prendre garde à ce que le concierge me suive ou non. Moi, les carcasses ne me dérangeaient pas, il me fallait bien ça pour les dragons, c'était d'autant plus dégueulasse que ce que je voyais là. Pourtant, il m'était impossible d'analyser convenablement les traces et les empreintes autour, et sur le corps. Pointant avec calme et douceur ma baguette sur la pauvre bête, je l'illuminais d'un Lumos faible à l'instar d'une petite luciole. Et c'est comme un médecin légiste que je tournais autour de la bête, analysant les griffures, les morsures, ce qui avait été mangé en premier, et ignoré en dernier. Mes pieds évitaient soigneusement les empreintes par terre… et il n'y avait pas que du bicorne. J'essayais encore une fois d'user de ma science sur les créatures magiques, sans pour autant tout comprendre.
- C'est le bordel mon colonel… ça a été dévoré comme un lion dévore sa proie… mais les yeux ont été picorés…. ?
Relevant la tête, je cherchais mon interlocuteur, réalisant enfin qu'il n'était plus à côté de moi. Au contraire, il s'était même éloigné, l'air fiévreux et un peu pâle. Ah oups... j'aurai peut-être dû éviter le détail avec les yeux...
Sans réfléchir, je sautais par-dessus la biche sans la toucher et courait vers monsieur Cioban qui s'effondrait contre son arbre. M'agenouillant devant lui, posant une main réconfortante sur son épaule, je le regardais, inquiète.
- Hé… ça va ?
Remarquant le sort de têtenbulle, je fronçais un peu les sourcils mais ne commentais pas. Décidemment, ce mec était très bizarre… et je n'eus qu'un seul réflexe en brandissant ma baguette à la pointe faiblement illuminée. Comme il l'avait fait lors de notre première rencontre dans cette salle presque vide en invoquant son thé, je faisais apparaître une tasse tout en usant d'un sortilège tranquillement. Même si ma fatigue m'embrumait l'esprit, et que j'aurai pu avoir une crise de panique, je restais particulièrement calme et sereine. Ça, c'était le trop gros entrainement que je m'infligeais en présence des dragons. La panique éveillait leur instinct de chasse, comme pour tous les prédateurs. Une fois la tasse dans ma main, je plongeais ma baguette à l'intérieur.
- Aguamenti.
Je lui tendais alors la tasse et attendais qu'il la prenne. La vue du sang et de la mort n'était peut-être pas son truc. J'étais si habituée que je n'avais pas pris le temps de me préoccuper de ce que pouvait ressentir les autres qui auraient pu m'accompagner.
Tapotant son épaule avec un léger sourire, je le regardais, me voulant réconfortante.
- Essayez de vous calmer... Je reviens vite.
Me relevant alors, je pivotais en direction de la biche pour retourner l'analyser, mais au lieu de m'attarder sur le corps, cette fois, je suivais les traces, ma baguette pointée sur le sol, jusqu'à disparaître derrière la végétation… et profiter de reprendre ma forme Animagus pour flairer, et écouter.
Accroupie devant mon empreinte, je sentais le souffle du concierge au-dessus de moi et sa remarque m'arrachait un sourire. Je voyais qu'il analysait comme moi précédemment pour essayer de reconnaître la bestiole que nous étions en train de chercher. J'étais rassurée qu'une personne comme lui ne semble pas davantage avancé sur la situation et l'identité de la chose. Au moins, malgré ma fatigue, mes cours faisaient leurs petits effets et j'arrivais à être efficace… enfin, c'était vite dit.
Alors que je me redressais, je croisais les bras tout en écoutant la suggestion de l'homme à mes côtés. Un Animagus ? Je fronçais les sourcils. Ce serait la seule explication de la présence d'un fauve ici en dehors d'un Bicorne… ou d'un Sphinx… ou d'un truc dans ce genre quoi. Hors, ce que j'avais entendu ne m'étais vraiment pas familier… J'étais moi-même Animagus, or, je n'en connaissais aucun autre pour le moment, ainsi je ne pouvais que deviner les odeurs ou les sons que pouvaient engendrer d'autres Animagi.
J'étais pensive alors que je voyais monsieur Cioban se redresser pour me guider dans le noir. Cette fois-ci, je fronçais un sourcil, et je haussais le second. Comment pouvait-il être aussi certain du chemin à suivre ? Je n'entendais rien, et ne sentais rien. Pourtant, plus nos pas nous rapprochaient du lieu qu'il semblait suivre, plus il me semblait fébrile, avec une voix légèrement changeante. Quelque chose était en train de se passer, et instinctivement, je venais attraper ma baguette en me concentrant à nouveau, essayant de chasser mon trop grand épuisement.
Qu'était-il ?
D'abord, il y avait ce magnétisme qui m'attirait malgré moi… Et maintenant que je pouvais prendre un instant pour analyser la situation, je remarquais que c'était tout de même différent que lorsque j'étais en la présence de la personne dont j'étais tombée amoureuse. Ce que je ressentais ici était davantage mécanique, plus en surface, plus… Faux. J'en étais presque rassurée, mais d'autant plus intriguée sur la véritable identité de mon guide. De plus, je remarquais qu'il semblait se mouvoir aussi bien dans le noir que moi, si ce n'était même encore mieux. J'ajoutais tous ces éléments au tableau mental que j'avais déjà commencé lors de notre première rencontre. Je n'avais pas spécialement envie d'avoir une curiosité mal placée, ainsi, je ne le questionnais pas plus que nécessaire. Encore une fois, nous n'étions pas ici pour cela. Toutefois, je n'allais pas me gêner pour observer et continuer à mener ma petite enquête si nous devrions nous retrouver ensemble encore une fois… Enfin, fallait-il encore sortir d'ici.
Devinant une masse sombre, je m'approchais sans la moindre hésitation, avec beaucoup de prudence, sans vraiment prendre garde à ce que le concierge me suive ou non. Moi, les carcasses ne me dérangeaient pas, il me fallait bien ça pour les dragons, c'était d'autant plus dégueulasse que ce que je voyais là. Pourtant, il m'était impossible d'analyser convenablement les traces et les empreintes autour, et sur le corps. Pointant avec calme et douceur ma baguette sur la pauvre bête, je l'illuminais d'un Lumos faible à l'instar d'une petite luciole. Et c'est comme un médecin légiste que je tournais autour de la bête, analysant les griffures, les morsures, ce qui avait été mangé en premier, et ignoré en dernier. Mes pieds évitaient soigneusement les empreintes par terre… et il n'y avait pas que du bicorne. J'essayais encore une fois d'user de ma science sur les créatures magiques, sans pour autant tout comprendre.
- C'est le bordel mon colonel… ça a été dévoré comme un lion dévore sa proie… mais les yeux ont été picorés…. ?
Relevant la tête, je cherchais mon interlocuteur, réalisant enfin qu'il n'était plus à côté de moi. Au contraire, il s'était même éloigné, l'air fiévreux et un peu pâle. Ah oups... j'aurai peut-être dû éviter le détail avec les yeux...
Sans réfléchir, je sautais par-dessus la biche sans la toucher et courait vers monsieur Cioban qui s'effondrait contre son arbre. M'agenouillant devant lui, posant une main réconfortante sur son épaule, je le regardais, inquiète.
- Hé… ça va ?
Remarquant le sort de têtenbulle, je fronçais un peu les sourcils mais ne commentais pas. Décidemment, ce mec était très bizarre… et je n'eus qu'un seul réflexe en brandissant ma baguette à la pointe faiblement illuminée. Comme il l'avait fait lors de notre première rencontre dans cette salle presque vide en invoquant son thé, je faisais apparaître une tasse tout en usant d'un sortilège tranquillement. Même si ma fatigue m'embrumait l'esprit, et que j'aurai pu avoir une crise de panique, je restais particulièrement calme et sereine. Ça, c'était le trop gros entrainement que je m'infligeais en présence des dragons. La panique éveillait leur instinct de chasse, comme pour tous les prédateurs. Une fois la tasse dans ma main, je plongeais ma baguette à l'intérieur.
- Aguamenti.
Je lui tendais alors la tasse et attendais qu'il la prenne. La vue du sang et de la mort n'était peut-être pas son truc. J'étais si habituée que je n'avais pas pris le temps de me préoccuper de ce que pouvait ressentir les autres qui auraient pu m'accompagner.
Tapotant son épaule avec un léger sourire, je le regardais, me voulant réconfortante.
- Essayez de vous calmer... Je reviens vite.
Me relevant alors, je pivotais en direction de la biche pour retourner l'analyser, mais au lieu de m'attarder sur le corps, cette fois, je suivais les traces, ma baguette pointée sur le sol, jusqu'à disparaître derrière la végétation… et profiter de reprendre ma forme Animagus pour flairer, et écouter.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Sam 16 Juin 2018 - 14:15
Je me sens débordé par une impression d'écrasement désagréable. C'est un peu comme si j'étais à l'étroit, d'une certaine façon... Ou en train d'asphyxier. Tout me gêne : le contact du sol, celui de l'arbre dans mon dos, mes propres vêtements... Je me sens serré, enfermé de toutes parts. C'est extrêmement angoissant et si je n'avais pas acquis un peu de sang froid au fil des ans, je serais probablement en train de me défouler sur tout ce qui passe.
Abigail a bien noté cet état de fait. Difficile de le cacher avec mon sortilège de têtenbulle. Cela dit, je suppose qu'elle attribuera tout cela à la gêne bien naturelle que l'on peut éprouver face à une carcasse démembrée. Je préfère passer pour un homme un peu trop sensible que d'avoir à dire la vérité. Enfin, pour l'instant. Mon énergie a été drainée par l'assaut continu du stress et je n'ai d'autre choix que de la regarder m'offrir à boire sans mot dire. Après quoi, elle disparaît simplement dans la nuit, sans doute impatiente de découvrir la vérité sur cette mystérieuse créature.
Je prends une gorgée d'eau (fort bienvenue je dois bien l'admettre) et veille à me détendre. Le bruit de ses pas se mêle à ceux de la forêt. Bientôt, je ne les entends plus, un peu comme si elle était devenu une bête parmi les bêtes. Un mince sourire se forme sur mes traits. J'en viens à me dire que les ressources de cette jeune femme sont décidément bien précieuses.
Légèrement revigoré, je repense à ce qu'elle a dit un peu plus tôt, tandis que mon regard se promène au hasard sur le sol. Un félin qui picore les yeux de sa proie... Ce n'est pas banal. Je vois mal comment une panthère ou un lion pourrait faire un truc pareil.
C'est alors que mes yeux noirs se posent sur... Une plume ?
Je l'attrape entre mes doigts et la porte bien à vue. Sans être un as de la magizoologie, je sais reconnaître une plume d'aigle quand j'en vois une (j'en ai abîmé par mal au cours de mes études avant de persuader les prof de me laisser utiliser un bon vieux stylo bille). Aucun doute là dessus. Cette plume doit probablement appartenir à notre bestiole, parce qu'aucune raison saine ne justifie la présence d'un aigle dans les parages... Et un grand félin avec des plumes d'aigle, ça ne peut être qu'un...
« Un griffon.
Bien sur : c'est évident.
Je me redresse sur mes deux jambes d'un bon. Les griffons sont des animaux particulièrement féroce et difficile à apprivoiser. La présence de l'un des leur dans la forêt, en plus d'être inquiétante, est tout à fait anormale.
Cela dit, je n'ai pas vraiment le temps de cogiter sur la question pour le moment : je dois retrouver Abigail avant qu'elle ne tombe dessus. Sans perdre une seconde, je m'élance donc sur sa trace, oubliant l'odeur de sang entêtante grâce aux effets de l'adrénaline et l'urgence de la situation.
Abigail a bien noté cet état de fait. Difficile de le cacher avec mon sortilège de têtenbulle. Cela dit, je suppose qu'elle attribuera tout cela à la gêne bien naturelle que l'on peut éprouver face à une carcasse démembrée. Je préfère passer pour un homme un peu trop sensible que d'avoir à dire la vérité. Enfin, pour l'instant. Mon énergie a été drainée par l'assaut continu du stress et je n'ai d'autre choix que de la regarder m'offrir à boire sans mot dire. Après quoi, elle disparaît simplement dans la nuit, sans doute impatiente de découvrir la vérité sur cette mystérieuse créature.
Je prends une gorgée d'eau (fort bienvenue je dois bien l'admettre) et veille à me détendre. Le bruit de ses pas se mêle à ceux de la forêt. Bientôt, je ne les entends plus, un peu comme si elle était devenu une bête parmi les bêtes. Un mince sourire se forme sur mes traits. J'en viens à me dire que les ressources de cette jeune femme sont décidément bien précieuses.
Légèrement revigoré, je repense à ce qu'elle a dit un peu plus tôt, tandis que mon regard se promène au hasard sur le sol. Un félin qui picore les yeux de sa proie... Ce n'est pas banal. Je vois mal comment une panthère ou un lion pourrait faire un truc pareil.
C'est alors que mes yeux noirs se posent sur... Une plume ?
Je l'attrape entre mes doigts et la porte bien à vue. Sans être un as de la magizoologie, je sais reconnaître une plume d'aigle quand j'en vois une (j'en ai abîmé par mal au cours de mes études avant de persuader les prof de me laisser utiliser un bon vieux stylo bille). Aucun doute là dessus. Cette plume doit probablement appartenir à notre bestiole, parce qu'aucune raison saine ne justifie la présence d'un aigle dans les parages... Et un grand félin avec des plumes d'aigle, ça ne peut être qu'un...
« Un griffon.
Bien sur : c'est évident.
Je me redresse sur mes deux jambes d'un bon. Les griffons sont des animaux particulièrement féroce et difficile à apprivoiser. La présence de l'un des leur dans la forêt, en plus d'être inquiétante, est tout à fait anormale.
Cela dit, je n'ai pas vraiment le temps de cogiter sur la question pour le moment : je dois retrouver Abigail avant qu'elle ne tombe dessus. Sans perdre une seconde, je m'élance donc sur sa trace, oubliant l'odeur de sang entêtante grâce aux effets de l'adrénaline et l'urgence de la situation.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Sam 16 Juin 2018 - 14:44
Je prenais garde à ne pas être suivie par mon guide de ce soir tandis que j'avais la truffe collée par terre. S'il avait ses secrets, j'avais les miens. J'avais le respect de ne pas fouiller dans sa vie, et je le tenais en assez haute estime pour croire qu'il en ferait de même. Arrivée à une nouvelle clairière, je me redressais sur mes quatre pattes, totalement immobile, les oreilles bien redressées au sommet de mon crâne. J'étais à l'affut du moindre bruit, et mes yeux, à présent plus à l'aise dans l'obscurité, scrutaient l'horizon avec attention. Dans une clairière il m'était bien plus difficile de suivre une odeur. Les particules laissées par n'importe qui ou n'importe quoi s'élèvent lentement dans les airs et se déplacent au gré du vent. Dans la forêt, elles s'accrochent aux feuillages, à l'herbe ou aux arbres puis se dissipent lentement avec les jours défilant. Dans une clairière, il n'y avait rien pour accrocher les molécules d'odeur, ainsi, elles se déplaçaient partout, à l'instar d'un brouillard, et trouver le chemin exact qu'avait emprunté la créature en devenait un véritable challenge.
Le cadavre de la biche montrait qu'elle avait été dévorée cette nuit, elle était même passablement fraîche. Ce qui m'indiquait alors que la bestiole que je recherchais pouvait encore être dans les parages. Ceci était ajouté au fait que je sentais sa piste encore neuve, et que plus je m'avançais, plus elle se faisait sentir, forte et bien présente. Néanmoins, mon instinct jugeait que m'aventurer seule dans ce pré, sans la protection des arbres, n'avait rien de prudent. Qui plus est, je n'étais pas du genre à laisser quelqu'un en détresse derrière moi, et je savais que monsieur Cioban n'était pas au mieux de sa forme.
Faisant volte-face, j'allais reprendre la même route pour rejoindre le concierge lorsqu'un battement d'aile parvint à mes oreilles affutées grâce à ma condition. C'était le même bruit que j'avais entendu plus tôt alors que je m'endormais.
Me retournant vivement je voyais dans les airs, à basse altitude, une créature ailée, là-bas au loin dans l'obscurité, se posant dans l'herbe.
Et je n'eus pas davantage de temps à consacrer à son observation que mon oreille gauche se tournait, indiquant derrière moi tandis que j'entendais les bruits de pas de quelqu'un se rapprochant dangereusement de moi. Et je savais de qui il s'agissait, car s'il pouvait être discret, il ne pouvait pas totalement camoufler son odeur. Sans la moindre hésitation, je plongeais dans un buisson, au risque de me griffer en reprenant forme humaine, néanmoins, je restais accroupie, mais à sa vue, et lorsque monsieur Cioban fut à portée, je me retournais en lui indiquant d'une main de se baisser. Un index barrant mes lèvres demandait le silence. Faisant un pas de côté en m'enfonçant encore dans mon buisson pour lui laisser le loisir de se cacher aussi, j'indiquais d'un geste de la main la créature qui, heureusement n'avait pas semblé nous remarquer, était toujours dans la clairière. Elle poussa un cri que je n'avais jamais entendu, m'arrachant une expression de surprise. Je penchais alors la tête en murmurant.
- C'est quoi ce truc ? …
J'avais beau être une élève attentive concernant les créatures magiques, celle là, elle était inconnue au bataillon. Sa silhouette ne m'évoquait rien, en dehors d'un hippogriffes, mais ce n'en était pas un. De cela, j'étais certaine. Qui plus est, dans la nuit, j'avais véritablement du mal à discerner ses traits et à pouvoir convenablement l'analyser et comprendre de quoi il s'agissait. Crotte !
Le cadavre de la biche montrait qu'elle avait été dévorée cette nuit, elle était même passablement fraîche. Ce qui m'indiquait alors que la bestiole que je recherchais pouvait encore être dans les parages. Ceci était ajouté au fait que je sentais sa piste encore neuve, et que plus je m'avançais, plus elle se faisait sentir, forte et bien présente. Néanmoins, mon instinct jugeait que m'aventurer seule dans ce pré, sans la protection des arbres, n'avait rien de prudent. Qui plus est, je n'étais pas du genre à laisser quelqu'un en détresse derrière moi, et je savais que monsieur Cioban n'était pas au mieux de sa forme.
Faisant volte-face, j'allais reprendre la même route pour rejoindre le concierge lorsqu'un battement d'aile parvint à mes oreilles affutées grâce à ma condition. C'était le même bruit que j'avais entendu plus tôt alors que je m'endormais.
Me retournant vivement je voyais dans les airs, à basse altitude, une créature ailée, là-bas au loin dans l'obscurité, se posant dans l'herbe.
Et je n'eus pas davantage de temps à consacrer à son observation que mon oreille gauche se tournait, indiquant derrière moi tandis que j'entendais les bruits de pas de quelqu'un se rapprochant dangereusement de moi. Et je savais de qui il s'agissait, car s'il pouvait être discret, il ne pouvait pas totalement camoufler son odeur. Sans la moindre hésitation, je plongeais dans un buisson, au risque de me griffer en reprenant forme humaine, néanmoins, je restais accroupie, mais à sa vue, et lorsque monsieur Cioban fut à portée, je me retournais en lui indiquant d'une main de se baisser. Un index barrant mes lèvres demandait le silence. Faisant un pas de côté en m'enfonçant encore dans mon buisson pour lui laisser le loisir de se cacher aussi, j'indiquais d'un geste de la main la créature qui, heureusement n'avait pas semblé nous remarquer, était toujours dans la clairière. Elle poussa un cri que je n'avais jamais entendu, m'arrachant une expression de surprise. Je penchais alors la tête en murmurant.
- C'est quoi ce truc ? …
J'avais beau être une élève attentive concernant les créatures magiques, celle là, elle était inconnue au bataillon. Sa silhouette ne m'évoquait rien, en dehors d'un hippogriffes, mais ce n'en était pas un. De cela, j'étais certaine. Qui plus est, dans la nuit, j'avais véritablement du mal à discerner ses traits et à pouvoir convenablement l'analyser et comprendre de quoi il s'agissait. Crotte !
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Sam 16 Juin 2018 - 15:08
La piste d'Abigail est difficile à suivre. C'est un peu comme si son odeur avait changé... Ou plutôt, qu'elle s'était diffusée pour se mêler à d'autres. Cela dit, je n'ai pas vraiment le temps de cogiter sur la question car je comprends bien, au bruit, que la bête traîne dans les parages. Et conformément à ce que l'on pouvait présager, des odeurs de fauve et d'oiseau se mélangent et se renforcent à mesure que j'approche.
J'aperçois bientôt Abigail accroupis dans un buisson. Suivant ses directives sans réfléchir, je m'abaisse et avance doucement jusqu'à elle. Ce n'est qu'une fois dissimulé à ses côtés que mon attention se focalise enfin sur une silhouette massive située à une vingtaine de mètres devant nous. Il s'agit bel et bien d'un griffon. Un animal massif, puissant dont le cri se situait à la lisière des deux animaux semblant composer son corps d'hybride. De puissantes serres supportaient fièrement la tête majestueuse d'un aigle. La partie postérieure de l'animal, en revanche, évoquait sans conteste le lion.
« C'est un griffon.
Informais-je Abigail à mi voix, en me penchant sur son épaule. Je lui montre la plume trouvée sur la scène du crime, avant de relever les yeux en direction de l'animal.
« Il sont beaucoup plus dangereux que les hippogriffes.
En effet, les hippogriffes pouvaient être assez facilement apprivoisés ce qui n'était pas le cas des griffons. Typiquement, on était sur de la classe quatre dans la classification du département de contrôle et de régulation des créatures magiques. La maîtrise d'une de ces créatures exigeait donc l'intervention d'un sorcier spécialisé, ce qui n'était pas mon cas, ni le sien.
Toujours silencieux, je tentais maintenant de scruter la bête plus en détail. Elle semblait agitée. L'odeur de sang de biche flottait toujours autour d'elle, occultant toutes les autres. Ses vastes ailes battaient l'air nerveusement et elle poussait, par intermittence, de grands cris rauques inquiétants. Après un moment, je finis par remarquer un détail.
« Il a une chaîne sur la patte arrière.
En effet, en regardant bien on pouvait distinguer un cercle de métal autour du pied gauche de l'animal et trois ou quatre maillons d'une chaîne brisée. Chuchotant toujours, je fais pars de mes impressions à la jeune femme.
« Il a dû s'échapper de quelque part. Vu son état, il est peut-être blessé ou malade...
Les griffons sont originaires de Grèce. La présence de l'un d'eux dans les Highlands est donc probablement le fait d'un sorcier assez négligent pour le laisser s'échapper. Car même s'ils ont une nature sauvage, il arrive qu'on les apprivoise pour en faire des gardiens de lieux particuliers (comme le dragon de Gringotts par exemple).
J'aperçois bientôt Abigail accroupis dans un buisson. Suivant ses directives sans réfléchir, je m'abaisse et avance doucement jusqu'à elle. Ce n'est qu'une fois dissimulé à ses côtés que mon attention se focalise enfin sur une silhouette massive située à une vingtaine de mètres devant nous. Il s'agit bel et bien d'un griffon. Un animal massif, puissant dont le cri se situait à la lisière des deux animaux semblant composer son corps d'hybride. De puissantes serres supportaient fièrement la tête majestueuse d'un aigle. La partie postérieure de l'animal, en revanche, évoquait sans conteste le lion.
« C'est un griffon.
Informais-je Abigail à mi voix, en me penchant sur son épaule. Je lui montre la plume trouvée sur la scène du crime, avant de relever les yeux en direction de l'animal.
« Il sont beaucoup plus dangereux que les hippogriffes.
En effet, les hippogriffes pouvaient être assez facilement apprivoisés ce qui n'était pas le cas des griffons. Typiquement, on était sur de la classe quatre dans la classification du département de contrôle et de régulation des créatures magiques. La maîtrise d'une de ces créatures exigeait donc l'intervention d'un sorcier spécialisé, ce qui n'était pas mon cas, ni le sien.
Toujours silencieux, je tentais maintenant de scruter la bête plus en détail. Elle semblait agitée. L'odeur de sang de biche flottait toujours autour d'elle, occultant toutes les autres. Ses vastes ailes battaient l'air nerveusement et elle poussait, par intermittence, de grands cris rauques inquiétants. Après un moment, je finis par remarquer un détail.
« Il a une chaîne sur la patte arrière.
En effet, en regardant bien on pouvait distinguer un cercle de métal autour du pied gauche de l'animal et trois ou quatre maillons d'une chaîne brisée. Chuchotant toujours, je fais pars de mes impressions à la jeune femme.
« Il a dû s'échapper de quelque part. Vu son état, il est peut-être blessé ou malade...
Les griffons sont originaires de Grèce. La présence de l'un d'eux dans les Highlands est donc probablement le fait d'un sorcier assez négligent pour le laisser s'échapper. Car même s'ils ont une nature sauvage, il arrive qu'on les apprivoise pour en faire des gardiens de lieux particuliers (comme le dragon de Gringotts par exemple).
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Sam 16 Juin 2018 - 16:42
Je laissais l'homme me rejoindre, rassurée de le voir à nouveau en pleine possession de ses moyens apparemment. Griffons, griffons… je plissais les yeux en voyant tout mon répertoire de créatures magiques défiler devant mes yeux, comme l'un de ces inventaires dans les jeux vidéo moldus. Lorsque la créature concernée était retrouvée, il me fallut plus de temps que d'ordinaire à cause de la fatigue, j'essayais de me souvenirs des quelques informations que j'avais pu acquérir à son sujet. Monsieur Cioban en rajoutait en m'informant qu'ils étaient différents des hippogriffes. Ça… je m'en serai doutée. Vu les cris hybrides qu'il poussait, je n'irai pas y mettre ma main, ce n'était pas une invitation à aller le câliner… pourtant son agitation m'étonnait. S'il était sauvage et qu'il trainait dans la forêt depuis plusieurs jours, il devrait se sentir comme s'il était le maître des lieux. Pour preuve, même sa présence avait été remarquée par les enseignants de l'université. Cela dit, ces agissements indiscrets prouvaient aussi une agitation certaine. Quoiqu'il en soit, il m'était difficile de m'arrêter sur un comportement "normal" concernant cet animal puisque je ne le connaissais pas du tout en dehors de la mythologie grec. Je n'avais jamais eu l'occasion d'en croiser un, et j'étais au plus proche du seul spécimen que j'approcherai sûrement jamais.
Venant à me questionner sur sa présence ici et son comportement, mon interlocuteur interrompait le fil de mes pensées en me faisant remarquer l'objet étranger à sa patte arrière gauche. Je me mis à réfléchir alors à vive allure. L'animal n'était donc pas chez lui, avait dû s'enfuir et se retrouver ici, ce qui pouvait expliquer son agitation. Qui plus est, il avait peut-être besoin d'une nutrition spécifique qu'il n'arrivait pas à trouver dans la forêt, ainsi, une maladie pouvait éventuellement être envisageable. J'entendais la petite Aislin dans ma tête me pousser à aller le libérer de sa chaîne pour lui rendre sa totale liberté. "Une personne incapable de veiller sur son griffon ne mériterait pas qu'on lui rende". Voilà ce qu'elle aurait dit. Et le simple fait de songer à ses paroles me fit rouler mes yeux dans mes orbites. Elle pouvait avoir une mauvaise influence sur moi, néanmoins, ça avait le mérite de m'arracher un sourire et de me sentir quelque peu plus légère et détendue.
Pourtant les paroles de Thomas me soulevèrent légèrement le cœur. Pauvre bête… je ne pouvais m'empêcher de me sentir compatissante, mais j'ignorais totalement quel était la bonne démarche à adopter dans ce genre de cas.
Le libérer ? Il resterait sans doute ici et finirait peut-être par mourir s'il ne s'acclimatait pas. C'était certain que cette créature n'était pas d'origine écossaise. Il passera peut-être l'été, mais une fois l'hiver installé, il pourrait ne pas supporter le froid et la neige.
Le capturer ? Comment ? Peut-être était-il immunisé à certains sorts, et le ramener à l'université, une corde au cou était le scenario idéal, mais surtout le moins probable. Il fallait donc pouvoir réussir à l'endormir d'une quelconque manière, et je savais à quel point ça pouvait être difficile. Pour l'avoir déjà vu faire sur des dragons, c'était véritablement périlleux. Mais pas impossible.
- Nous ne pouvons pas le laisser comme ça.
C'était la seule et unique chose dont j'étais certaine. Nous devions agir pour son bien-être. Éventuellement le capturer, le ramener à l'université pour lui prodiguer des soins le temps de retrouver son propriétaire. Il était peut-être dans tous ses états d'avoir perdu son animal de compagnie… aussi étrange soit-il.
Ma trop grande compassion allait me perdre, je le savais. Et agir sur un coup de tête à cause de la fatigue également… Mais une créature malade et en danger, c'était plus fort que moi, il fallait que je lui vienne en aide. J'allais me relever pour l'approcher et improviser, mais une force invisible me retenait. Je cessais donc de m'agiter et regardait le concierge.
- Vous avez une idée ? … Si on veut le ramener pour le faire soigner, il faut au moins le clouer au sol.
Il y avait bien le sortilège de Stupéfixion, mais, étrangement, j'avais un doute de son effet sur la bestiole vu sa potentielle classification… En tout cas, à deux, ça ne fonctionnait pas sur un dragon.
Venant à me questionner sur sa présence ici et son comportement, mon interlocuteur interrompait le fil de mes pensées en me faisant remarquer l'objet étranger à sa patte arrière gauche. Je me mis à réfléchir alors à vive allure. L'animal n'était donc pas chez lui, avait dû s'enfuir et se retrouver ici, ce qui pouvait expliquer son agitation. Qui plus est, il avait peut-être besoin d'une nutrition spécifique qu'il n'arrivait pas à trouver dans la forêt, ainsi, une maladie pouvait éventuellement être envisageable. J'entendais la petite Aislin dans ma tête me pousser à aller le libérer de sa chaîne pour lui rendre sa totale liberté. "Une personne incapable de veiller sur son griffon ne mériterait pas qu'on lui rende". Voilà ce qu'elle aurait dit. Et le simple fait de songer à ses paroles me fit rouler mes yeux dans mes orbites. Elle pouvait avoir une mauvaise influence sur moi, néanmoins, ça avait le mérite de m'arracher un sourire et de me sentir quelque peu plus légère et détendue.
Pourtant les paroles de Thomas me soulevèrent légèrement le cœur. Pauvre bête… je ne pouvais m'empêcher de me sentir compatissante, mais j'ignorais totalement quel était la bonne démarche à adopter dans ce genre de cas.
Le libérer ? Il resterait sans doute ici et finirait peut-être par mourir s'il ne s'acclimatait pas. C'était certain que cette créature n'était pas d'origine écossaise. Il passera peut-être l'été, mais une fois l'hiver installé, il pourrait ne pas supporter le froid et la neige.
Le capturer ? Comment ? Peut-être était-il immunisé à certains sorts, et le ramener à l'université, une corde au cou était le scenario idéal, mais surtout le moins probable. Il fallait donc pouvoir réussir à l'endormir d'une quelconque manière, et je savais à quel point ça pouvait être difficile. Pour l'avoir déjà vu faire sur des dragons, c'était véritablement périlleux. Mais pas impossible.
- Nous ne pouvons pas le laisser comme ça.
C'était la seule et unique chose dont j'étais certaine. Nous devions agir pour son bien-être. Éventuellement le capturer, le ramener à l'université pour lui prodiguer des soins le temps de retrouver son propriétaire. Il était peut-être dans tous ses états d'avoir perdu son animal de compagnie… aussi étrange soit-il.
Ma trop grande compassion allait me perdre, je le savais. Et agir sur un coup de tête à cause de la fatigue également… Mais une créature malade et en danger, c'était plus fort que moi, il fallait que je lui vienne en aide. J'allais me relever pour l'approcher et improviser, mais une force invisible me retenait. Je cessais donc de m'agiter et regardait le concierge.
- Vous avez une idée ? … Si on veut le ramener pour le faire soigner, il faut au moins le clouer au sol.
Il y avait bien le sortilège de Stupéfixion, mais, étrangement, j'avais un doute de son effet sur la bestiole vu sa potentielle classification… En tout cas, à deux, ça ne fonctionnait pas sur un dragon.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Sam 16 Juin 2018 - 17:27
J'écoute les propos d'Abigail sans mot dire. L'idée de laisser cet animal à son sort ne me réjouit pas plus qu'elle, cela va sans dire. Cela dit, je dois bien admettre me trouver bien démuni quand à la marche à suivre. Aucun de nous ne possède de connaissance assez pointues pour agir comme il faut, face à cette bête.
« Je suis d'accord, mais je ne connais rien aux griffons.
Lui dis-je, assortissant l'aveu d'une moue perplexe. La jeune femme me demande ensuite si j'ai une idée, expliquant qu'un bon début consisterait à l'immobiliser.
« Plusieurs sortilèges le permettraient... Petrificus totalus ou Incarcerem... On pourrait l'aveugler avec un Obscuro de sorte à pouvoir l'approcher.
Je jette un regard en coin à Abigail, l'air plus perplexe que jamais. Pour être tout à fait honnête, tout ceci ne me dit rien qui vaille.
« Le mieux serait encore de le laisser là et d'aller avertir le prof de sacm. Il saura s'en débrouiller beaucoup mieux que nous. Je n'ai pas envie de prendre le risque de blesser l'animal ou d'avoir à le tuer si jamais la situation dégénère.
Typiquement, il y avait toujours un risque pour que l'un de nos sortilèges ait un effet désastreux sur le griffon. Le fait d'être porté par de bonnes intentions ne protège pas de faire une connerie et c'est pourquoi il est tellement important d'avoir recours à des spécialistes quand on en arrive à des questions de magizoologie.
Un cri plus puissant que les autres me tire soudain de ces considérations purement éthiques. Par réflexe, je m'immobilise tout à fait, le regard rivé sur l'animal en face de nous. Grognant étrangement, je le vois qui se relève un peu gauchement avant de tourner la tête dans toutes les directions, l'air à l’affût.
Intérieurement, je prie pour qu'il n'ait pas entendu notre petite conversation ou (pire) senti notre odeur. Sa posture semble toutefois trahir un état d'alerte. Il est clair que l'animal a senti quelque chose et que cela l'intrigue. Reste à espérer qu'il s'agisse d'autre chose que nous... Encore que. On a bien assez d'une créature magique à gérer comme ça.
Avec une lenteur infinie, je lève donc ma baguette magique et lance sur nous un sortilège de désillusion. Vu le contexte, on va dire que ça ne mange pas de pain. Une initiative qui sera sans doute la plus pertinente entre toutes celles que j'ai eu ce soir.
En effet, l'instant suivant, le bruit sourd d'une chevauchée commence à résonner à travers le sol meuble de la forêt. Le griffon continue de grogner de plus belle, sentant un danger (encore invisible) resserrer autour de lui son étreinte. Puis, tout s'accélère.
Une bande de centaure jaillit d'entre les arbres : des cordes et des filets volent en tout sens et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la créature se retrouve puissamment attachée au sol. Quelques acclamations victorieuses retentissent, accompagnées des plaintes encolérées de la créature.
Je regarde la scène d'un air parfaitement incongru, mais toujours parfaitement immobile. Dans quel genre de bourbier s'est-on fourré ?
« Je suis d'accord, mais je ne connais rien aux griffons.
Lui dis-je, assortissant l'aveu d'une moue perplexe. La jeune femme me demande ensuite si j'ai une idée, expliquant qu'un bon début consisterait à l'immobiliser.
« Plusieurs sortilèges le permettraient... Petrificus totalus ou Incarcerem... On pourrait l'aveugler avec un Obscuro de sorte à pouvoir l'approcher.
Je jette un regard en coin à Abigail, l'air plus perplexe que jamais. Pour être tout à fait honnête, tout ceci ne me dit rien qui vaille.
« Le mieux serait encore de le laisser là et d'aller avertir le prof de sacm. Il saura s'en débrouiller beaucoup mieux que nous. Je n'ai pas envie de prendre le risque de blesser l'animal ou d'avoir à le tuer si jamais la situation dégénère.
Typiquement, il y avait toujours un risque pour que l'un de nos sortilèges ait un effet désastreux sur le griffon. Le fait d'être porté par de bonnes intentions ne protège pas de faire une connerie et c'est pourquoi il est tellement important d'avoir recours à des spécialistes quand on en arrive à des questions de magizoologie.
Un cri plus puissant que les autres me tire soudain de ces considérations purement éthiques. Par réflexe, je m'immobilise tout à fait, le regard rivé sur l'animal en face de nous. Grognant étrangement, je le vois qui se relève un peu gauchement avant de tourner la tête dans toutes les directions, l'air à l’affût.
Intérieurement, je prie pour qu'il n'ait pas entendu notre petite conversation ou (pire) senti notre odeur. Sa posture semble toutefois trahir un état d'alerte. Il est clair que l'animal a senti quelque chose et que cela l'intrigue. Reste à espérer qu'il s'agisse d'autre chose que nous... Encore que. On a bien assez d'une créature magique à gérer comme ça.
Avec une lenteur infinie, je lève donc ma baguette magique et lance sur nous un sortilège de désillusion. Vu le contexte, on va dire que ça ne mange pas de pain. Une initiative qui sera sans doute la plus pertinente entre toutes celles que j'ai eu ce soir.
En effet, l'instant suivant, le bruit sourd d'une chevauchée commence à résonner à travers le sol meuble de la forêt. Le griffon continue de grogner de plus belle, sentant un danger (encore invisible) resserrer autour de lui son étreinte. Puis, tout s'accélère.
Une bande de centaure jaillit d'entre les arbres : des cordes et des filets volent en tout sens et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la créature se retrouve puissamment attachée au sol. Quelques acclamations victorieuses retentissent, accompagnées des plaintes encolérées de la créature.
Je regarde la scène d'un air parfaitement incongru, mais toujours parfaitement immobile. Dans quel genre de bourbier s'est-on fourré ?
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Dim 17 Juin 2018 - 10:21
Ah bon je ne disais pas trop de conneries puisqu'il était d'accord avec moi. Ça me rassurait un peu. Au moins avec ma fatigue j'arrivais encore à distinguer les choses… j'étais vraiment douée. Et alors que j'étais totalement en train de me flatter, je l'écoutais proposer des sortilèges pour pouvoir l'approcher. J'étais aussi perplexe que lui, car bien sûr, je connaissais ses sorts, mais je redoutais surtout leurs efficacités vis-à-vis de la bestiole. C'est donc avec le même regard que je considérais le concierge qui poursuivait sur sa lancée.
Laisser l'animal ici était-ce bien prudent ? Il faudrait recommencer une traque pour pouvoir le retrouver, car c'était certain que le temps pour nous de faire l'allée et retour qu'il ne serait plus ici à se lisser les plumes. Néanmoins je devais reconnaître que c'était la meilleure solution, car nous risquions d'aggraver son cas. Je doutais fortement que les sortilèges qu'ils avaient mentionné là soient réellement dangereux pour notre animal… mais sait-on jamais. Il pourrait se défendre, paniquer, et se blesser. C'est donc avec un regard tout aussi indécis que je répondais.
- Je suis d'accord mais…
Interrompue par un cri strident, je sursaute dans mon coin, surprise en regardant, un peu paniquée ce qui était en train d'arriver. L'agitation de l'animal n'était absolument pas normale, et plusieurs analyses me vinrent en tête à ce moment précis, alors que j'aurai pu paniquer, ou m'armer comme le concierge à côté de moi. Je me contentais d'observer, parfaitement immobile. Tout ce qui bougeait sur mon corps était mes cheveux, légèrement agités par la brise de la nuit. Il entendait du bruit mais ne partait pas, pourquoi ? Il pouvait parfaitement s'envoler, car visiblement, il n'était pas rassuré. Sa tête s'agitant dans tous les sens en était la preuve, ainsi que ses battements d'aile frénétiques. Était-il trop faible ? Qu'attendait-il pour s'envoler ?
Et lorsque la cavalerie débarquait, au sens propre comme au figuré, je restais toujours aussi immobile, en observant la scène avec un certain air ahuri. C'était quoi ce cirque là ? Et pourtant, à aucun instant, je songeais à intervenir. Ici, les centaures étaient maîtres, je n'avais pas l'intention d'aller me frotter à eux, et encore moins dans l'agitation actuelle, ce serait du pur suicide. C'était comme si les centaures avaient pris la situation en main et qu'ils allaient régler eux-mêmes le problème du griffon. J'en venais à réellement avoir de la peine pour cette pauvre bête alors que je la voyais plaquée au sol sous les acclamations tonitruantes des guerriers équestres. Le pire, c'est que si ça avait été un dragon, je serai intervenue, comme David face à Goliath.
J'étais en train de me dire que nous étions dans une sacrée galère, sans pour autant bouger pour ne pas trahir notre présence. Mais mon instinct me hurlais de me retourner… ce que je fis, lentement. Et c'est avec une grimace crispée que je cherchais mon interlocuteur à tâtons. Plaçant ma main sur son bras, je cherchais le sommet de son crâne pour lui tourner la tête à son tour.
Là, juste à côté de nous, un grand centaure nous fixait, l'air pas super engageant, son arc bandé dans notre direction. Lui, il ne devait pas s'appeler Jo le rigolo. Avec des gestes mesurés, mettant mes mains en évidence pour lui montrer que je ne souhaitais pas dégainer ma baguette, je me retournais pour lui faire face, sans essayer de le regarder dans les yeux, en signe de respect. Millimètre par millimètre, je venais lentement me placer devant monsieur Cioban, comme pour le protéger… Et je ne savais pas pourquoi je faisais ça. Peut-être que son état fébrile de tout à l'heure me donnait naturellement envie de lui venir en aide, alors que je le savais pourtant parfaitement capable de se protéger. En m'éclaircissant la voix le plus calmement possible, je m'essayais à un dialogue avec la créature magique.
- Bonsoir.
Monsieur Cioban qui voulait voir des centaures, il était servi là. Mais je n'avais pas envie de terminer en brochette cette nuit. J'avais des projets de vie ! J'étais trop jeune pour mourir.
Laisser l'animal ici était-ce bien prudent ? Il faudrait recommencer une traque pour pouvoir le retrouver, car c'était certain que le temps pour nous de faire l'allée et retour qu'il ne serait plus ici à se lisser les plumes. Néanmoins je devais reconnaître que c'était la meilleure solution, car nous risquions d'aggraver son cas. Je doutais fortement que les sortilèges qu'ils avaient mentionné là soient réellement dangereux pour notre animal… mais sait-on jamais. Il pourrait se défendre, paniquer, et se blesser. C'est donc avec un regard tout aussi indécis que je répondais.
- Je suis d'accord mais…
Interrompue par un cri strident, je sursaute dans mon coin, surprise en regardant, un peu paniquée ce qui était en train d'arriver. L'agitation de l'animal n'était absolument pas normale, et plusieurs analyses me vinrent en tête à ce moment précis, alors que j'aurai pu paniquer, ou m'armer comme le concierge à côté de moi. Je me contentais d'observer, parfaitement immobile. Tout ce qui bougeait sur mon corps était mes cheveux, légèrement agités par la brise de la nuit. Il entendait du bruit mais ne partait pas, pourquoi ? Il pouvait parfaitement s'envoler, car visiblement, il n'était pas rassuré. Sa tête s'agitant dans tous les sens en était la preuve, ainsi que ses battements d'aile frénétiques. Était-il trop faible ? Qu'attendait-il pour s'envoler ?
Et lorsque la cavalerie débarquait, au sens propre comme au figuré, je restais toujours aussi immobile, en observant la scène avec un certain air ahuri. C'était quoi ce cirque là ? Et pourtant, à aucun instant, je songeais à intervenir. Ici, les centaures étaient maîtres, je n'avais pas l'intention d'aller me frotter à eux, et encore moins dans l'agitation actuelle, ce serait du pur suicide. C'était comme si les centaures avaient pris la situation en main et qu'ils allaient régler eux-mêmes le problème du griffon. J'en venais à réellement avoir de la peine pour cette pauvre bête alors que je la voyais plaquée au sol sous les acclamations tonitruantes des guerriers équestres. Le pire, c'est que si ça avait été un dragon, je serai intervenue, comme David face à Goliath.
J'étais en train de me dire que nous étions dans une sacrée galère, sans pour autant bouger pour ne pas trahir notre présence. Mais mon instinct me hurlais de me retourner… ce que je fis, lentement. Et c'est avec une grimace crispée que je cherchais mon interlocuteur à tâtons. Plaçant ma main sur son bras, je cherchais le sommet de son crâne pour lui tourner la tête à son tour.
Là, juste à côté de nous, un grand centaure nous fixait, l'air pas super engageant, son arc bandé dans notre direction. Lui, il ne devait pas s'appeler Jo le rigolo. Avec des gestes mesurés, mettant mes mains en évidence pour lui montrer que je ne souhaitais pas dégainer ma baguette, je me retournais pour lui faire face, sans essayer de le regarder dans les yeux, en signe de respect. Millimètre par millimètre, je venais lentement me placer devant monsieur Cioban, comme pour le protéger… Et je ne savais pas pourquoi je faisais ça. Peut-être que son état fébrile de tout à l'heure me donnait naturellement envie de lui venir en aide, alors que je le savais pourtant parfaitement capable de se protéger. En m'éclaircissant la voix le plus calmement possible, je m'essayais à un dialogue avec la créature magique.
- Bonsoir.
Monsieur Cioban qui voulait voir des centaures, il était servi là. Mais je n'avais pas envie de terminer en brochette cette nuit. J'avais des projets de vie ! J'étais trop jeune pour mourir.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Dim 17 Juin 2018 - 16:05
La scène accapare mon attention avec une telle intensité que j'en oublie tout le reste. Pendant un moment, je m'interroge sur l'histoire précédant cette scène, la composition des liens du griffon (probablement un matériau très résistant pour parvenir à le maintenir si facilement) et d'autres détails du genre. Ma concentration est telle que lorsque la jeune Abigail s'en vient poser sa main sur mon bras, je suis presque surpris de redécouvrir sa présence à mon côté. Puis, je comprends.
Sous l'action de sa main, je me trouve à présent à échanger un regard avec un centaure. Le genre massif (sa partie équestre tenait du percheron), le regard austère et l'arc braqué dans notre direction. Mes pensées se mettent en mouvement à la vitesse de la lumière... Tout ça pour m'amener à la conclusion qu'on est foutu. Le griffon n'est plus du tout au centre de mes priorités maintenant. La seule chose qui m'importe, c'est rentrer au château avec Abigail en un seul morceau.
Bon sang, quelle idée j'ai eu de souhaiter voir des centaures ? A tous les coups ça nous a porté la poisse. Je crois que je n'ai jamais autant regretté une affirmation de toute ma vie (enfin tu me diras, je n'ai pas tellement la tête à y réfléchir sérieusement, là tout de suite).
Mes yeux ne quittent ceux de l'immense animal que pour aller river le visage de la jeune femme à mon côté. Le naturel qu'elle affiche achève de me déconcerter. Tentant visiblement d'ouvrir le dialogue, elle le salut le plus naturellement du monde. Personnellement, je dois bien admettre que d'être menacé d'une flèche en pleine poire inhibe un brin mon courage. Cela dit, le centaure n'a pas l'air très intéressé à l'idée de faire la conversation.
« Debout.
Nous intime-t-il. Je ne me fais pas prier pour obéir. Bientôt, nous nous retrouvons au centre de la clairière, non loin du griffon toujours solidement maintenu au sol par les liens. Le reste de la horde s'est calmée en nous voyant approcher. A présent, ils nous considèrent avec des regards partagés entre curiosité, hostilité et agacement.
« Qu'étiez-vous en train de faire ?
Demande l'un d'eux (sans doute le chef de toute la bande) en se détachant du groupe. C'était un centaure de plus petite taille à la robe palomino. Dans un autre contexte, il aurait sans doute eu l'air relativement sympathique.
« On était sur la piste du griffon. Dis-je simplement, forcé de reprendre contenance. C'est lui qui est à l'origine du trouble dans la forêt ces derniers jours, pas vrai ?
Le centaure prend un instant pour nous considérer. Son regard noble se pose sur Abigail, qu'il détaille brièvement, avant de s'attarder sur moi.
« Oui, en effet. Dit le centaure. Nous le traquons depuis un moment... Il a blessé l'un des nôtres hier.
Son intonation est pleine de sous entendu. A ce moment là, je comprends qu'il nous sera bien difficile de les persuader de nous laisser le griffon. Dans leur esprit, la bête leur appartient, désormais.
Sous l'action de sa main, je me trouve à présent à échanger un regard avec un centaure. Le genre massif (sa partie équestre tenait du percheron), le regard austère et l'arc braqué dans notre direction. Mes pensées se mettent en mouvement à la vitesse de la lumière... Tout ça pour m'amener à la conclusion qu'on est foutu. Le griffon n'est plus du tout au centre de mes priorités maintenant. La seule chose qui m'importe, c'est rentrer au château avec Abigail en un seul morceau.
Bon sang, quelle idée j'ai eu de souhaiter voir des centaures ? A tous les coups ça nous a porté la poisse. Je crois que je n'ai jamais autant regretté une affirmation de toute ma vie (enfin tu me diras, je n'ai pas tellement la tête à y réfléchir sérieusement, là tout de suite).
Mes yeux ne quittent ceux de l'immense animal que pour aller river le visage de la jeune femme à mon côté. Le naturel qu'elle affiche achève de me déconcerter. Tentant visiblement d'ouvrir le dialogue, elle le salut le plus naturellement du monde. Personnellement, je dois bien admettre que d'être menacé d'une flèche en pleine poire inhibe un brin mon courage. Cela dit, le centaure n'a pas l'air très intéressé à l'idée de faire la conversation.
« Debout.
Nous intime-t-il. Je ne me fais pas prier pour obéir. Bientôt, nous nous retrouvons au centre de la clairière, non loin du griffon toujours solidement maintenu au sol par les liens. Le reste de la horde s'est calmée en nous voyant approcher. A présent, ils nous considèrent avec des regards partagés entre curiosité, hostilité et agacement.
« Qu'étiez-vous en train de faire ?
Demande l'un d'eux (sans doute le chef de toute la bande) en se détachant du groupe. C'était un centaure de plus petite taille à la robe palomino. Dans un autre contexte, il aurait sans doute eu l'air relativement sympathique.
« On était sur la piste du griffon. Dis-je simplement, forcé de reprendre contenance. C'est lui qui est à l'origine du trouble dans la forêt ces derniers jours, pas vrai ?
Le centaure prend un instant pour nous considérer. Son regard noble se pose sur Abigail, qu'il détaille brièvement, avant de s'attarder sur moi.
« Oui, en effet. Dit le centaure. Nous le traquons depuis un moment... Il a blessé l'un des nôtres hier.
Son intonation est pleine de sous entendu. A ce moment là, je comprends qu'il nous sera bien difficile de les persuader de nous laisser le griffon. Dans leur esprit, la bête leur appartient, désormais.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Dim 17 Juin 2018 - 19:56
Emmenée de force par Jo le rigolo dans la clairière, je restais proche de monsieur Cioban, pour le protéger, ou me rassurer, je ne savais pas trop, mais il était hors de question que je m'éloigne de lui de plus d'un mètre. Et alors que nous marchions en ayant l'air de prisonniers, je ne pouvais m'empêcher de couler un regard sur le griffon et l'admirer, maintenant que j'étais au plus proche de lui. C'était une magnifique créature, qui inspirait la puissance et la crainte. J'avais du mal à comprendre le genre de sorcier qui souhaitait s'accaparer ce genre de créature, comme pour les dragons. C'était typiquement le genre qui représentait la force de la nature. Pourquoi l'être Humain avait-il cette obsession de vouloir absolument tout dominer ?
Je réussissais à détourner les yeux pour me concentrer sur les centaures, les regardant avec une certaine prudence mais aussi beaucoup d'égard. Je savais qu'ils pouvaient être hostiles, mais si nous ne manquions pas de respect, nous devrions nous en sortir en un seul morceau… enfin… c'était ce que j'espérais en tout cas. Considérant celui qui s'approchait, à la robe palomino, j'osais me redresser un peu, tout en gardant mes mains le long de mon corps. Du calme, si au moins l'un de nous gardait sa contenance, nous devrions y arriver. Et puisque je sentais le concierge encore fébrile à cause de la biche, je ne voulais pas trop lui en demander… et après tout, ce genre de situation, j'étais sans doute à même de le revivre quelque fois dans le futur, après mon D.E.F.I.S. Hors de question que je me défile. Et alors que les explications du concierge se faisaient connaître, je laissais le centaure me fixer, l'observant moi aussi avec calme, hochant tranquillement la tête comme en guise de salutation.
- J'espère que tout ira bien pour lui.
Je m'adressais au centaure avec respect, en évoquant leur fameux compagnon blessé. La courtoisie faisait partie de l'un de mes codes en m'adressant avec les créatures magiques tels que les centaures. Pour autant, je ne voulais pas paraître hypocrite.
- Sa vie n'est plus en danger.
Je hochais la tête, rassurée.
Je comprenais la situation dans laquelle nous étions confrontés et j'essayais encore une fois de réfléchir à vive allure tandis que je venais me mordre la lèvre inférieure en signe de profonde réflexion. Au final, fallait-il vraiment s'acharner à récupérer ce griffon ? Nous ne savions pas à qui il appartenait… pourtant, c'était certain que si nous ne faisions rien, il allait finir en poulet grillé pour toute la horde présente autour de nous. Me remémorant rapidement l'un de mes cours, il me semblait me souvenir que les centaures avaient des territoires forestiers attitrés par les autorités magiques. En général, ils étaient inaccessibles au monde moldus, et très à l'écart des sorciers. Ce qui signifiait, sauf erreur, qu'ils avaient parcouru une longue distance jusqu'à venir aussi proches d'Hungcalf. Car avec monsieur Cioban, nous avions fait attention à respecter une distance raisonnable entre l'orée de la forêt et l'université. Qui plus est, je m'étais déjà aventurée plus loin sans jamais entendre les centaures ou les voir. Cela pouvait alors signifier que le griffon faisait des dégâts dans la forêt depuis bien avant que notre enseignant de Soins aux Créatures Magiques ne le détecte. Bien que je connaisse le sens territorial des centaures, maintenant qu'ils avaient capturés le griffon, ils pouvaient le considérer comme à eux, je me risquais tout de même à prendre la parole.
- Puis-je me permettre une suggestion ?
Après tout, ils étaient hors de leur territoire initialement, ils étaient donc peut-être plus enclins à négocier. Le regard du centaure palomino se posant sur moi comme s'il était en train de me scanner, je sentais un frisson me parcourir l'échine. Pourtant, je réussissais à ne pas me démonter et continuer, supposant que j'avais son attention puisqu'il ne répondait pas et semblait attendre la suite.
- Ce griffon fait des dégâts dans toute la forêt. Vous serait-il envisageable de nous le laisser ? La chaîne à sa patte démontre qu'il appartient à quelqu'un. Nous pourrions l'emmener à l'université et le ramener à son propriétaire. Ainsi, il ne vous causerait plus aucun tort, dès ce soir, et vous ne serez même pas encombrés par la tache de devoir vous en occuper maintenant qu'il est capturé.
Je n'étais pas très au point avec les formules de politesse, moi qui ne parlait que très peu. Néanmoins, à cet instant, je venais de sortir toute ma science du langage pour essayer de venir en aide à tout le monde. Même si je gardais une certaine crainte de la véritable identité du propriétaire de cet animal hybride dans les filets des centaures.
Je réussissais à détourner les yeux pour me concentrer sur les centaures, les regardant avec une certaine prudence mais aussi beaucoup d'égard. Je savais qu'ils pouvaient être hostiles, mais si nous ne manquions pas de respect, nous devrions nous en sortir en un seul morceau… enfin… c'était ce que j'espérais en tout cas. Considérant celui qui s'approchait, à la robe palomino, j'osais me redresser un peu, tout en gardant mes mains le long de mon corps. Du calme, si au moins l'un de nous gardait sa contenance, nous devrions y arriver. Et puisque je sentais le concierge encore fébrile à cause de la biche, je ne voulais pas trop lui en demander… et après tout, ce genre de situation, j'étais sans doute à même de le revivre quelque fois dans le futur, après mon D.E.F.I.S. Hors de question que je me défile. Et alors que les explications du concierge se faisaient connaître, je laissais le centaure me fixer, l'observant moi aussi avec calme, hochant tranquillement la tête comme en guise de salutation.
- J'espère que tout ira bien pour lui.
Je m'adressais au centaure avec respect, en évoquant leur fameux compagnon blessé. La courtoisie faisait partie de l'un de mes codes en m'adressant avec les créatures magiques tels que les centaures. Pour autant, je ne voulais pas paraître hypocrite.
- Sa vie n'est plus en danger.
Je hochais la tête, rassurée.
Je comprenais la situation dans laquelle nous étions confrontés et j'essayais encore une fois de réfléchir à vive allure tandis que je venais me mordre la lèvre inférieure en signe de profonde réflexion. Au final, fallait-il vraiment s'acharner à récupérer ce griffon ? Nous ne savions pas à qui il appartenait… pourtant, c'était certain que si nous ne faisions rien, il allait finir en poulet grillé pour toute la horde présente autour de nous. Me remémorant rapidement l'un de mes cours, il me semblait me souvenir que les centaures avaient des territoires forestiers attitrés par les autorités magiques. En général, ils étaient inaccessibles au monde moldus, et très à l'écart des sorciers. Ce qui signifiait, sauf erreur, qu'ils avaient parcouru une longue distance jusqu'à venir aussi proches d'Hungcalf. Car avec monsieur Cioban, nous avions fait attention à respecter une distance raisonnable entre l'orée de la forêt et l'université. Qui plus est, je m'étais déjà aventurée plus loin sans jamais entendre les centaures ou les voir. Cela pouvait alors signifier que le griffon faisait des dégâts dans la forêt depuis bien avant que notre enseignant de Soins aux Créatures Magiques ne le détecte. Bien que je connaisse le sens territorial des centaures, maintenant qu'ils avaient capturés le griffon, ils pouvaient le considérer comme à eux, je me risquais tout de même à prendre la parole.
- Puis-je me permettre une suggestion ?
Après tout, ils étaient hors de leur territoire initialement, ils étaient donc peut-être plus enclins à négocier. Le regard du centaure palomino se posant sur moi comme s'il était en train de me scanner, je sentais un frisson me parcourir l'échine. Pourtant, je réussissais à ne pas me démonter et continuer, supposant que j'avais son attention puisqu'il ne répondait pas et semblait attendre la suite.
- Ce griffon fait des dégâts dans toute la forêt. Vous serait-il envisageable de nous le laisser ? La chaîne à sa patte démontre qu'il appartient à quelqu'un. Nous pourrions l'emmener à l'université et le ramener à son propriétaire. Ainsi, il ne vous causerait plus aucun tort, dès ce soir, et vous ne serez même pas encombrés par la tache de devoir vous en occuper maintenant qu'il est capturé.
Je n'étais pas très au point avec les formules de politesse, moi qui ne parlait que très peu. Néanmoins, à cet instant, je venais de sortir toute ma science du langage pour essayer de venir en aide à tout le monde. Même si je gardais une certaine crainte de la véritable identité du propriétaire de cet animal hybride dans les filets des centaures.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Lun 18 Juin 2018 - 10:09
Le dialogue s'engage avec le chef de la harde. Abigail s'applique à paraître courtoise, avant de s'enhardir à proposer un arrangement. De mon côté, je suis la scène d'un œil attentif, intéressé à relever les réactions des centaures à chacune de nos interventions. Pour ce qui est de l'idée de la jeune sorcière, je dois bien admettre que c'est habile. Je n'aurais certainement jamais songé à tourner la situation dans ce sens là. A moins que mon petit esprit ne soit totalement biaisé par les valeurs des vampires, j'ai du mal à imaginer que l'on puisse négocier la proie d'un autre. Mais vu sous cet angle, on dirait presque qu'elle propose de leur rendre service.
Le centaure palomino prend un moment pour considérer la suggestion de la sorcière. Il maintenait son regard autoritaire sur elle, semblant la scanner attentivement. Puis, il fait quelques pas avant de répliquer.
« Son propriétaire ? Répéte-t-il avec un petit souffle du nez. Vous croyez qu'il suffit de mettre une chaîne au pied d'un animal pour en faire sa propriété ?
Son intonation traduit un genre d'amertume. Je ne suis pas persuadé qu'il souhaite véritablement s'engager dans un débat idéologique à ce moment là. En vérité, j'ai plutôt le sentiment qu'il exprime un état de fait révoltant, une sorte de rancœur (comme c'est souvent le cas des créatures magiques intelligentes subissant la législation des sorciers).
« Écoutez, on ne sait pas d'où vient cet animal. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas sa place ici. Que ce soit pour lui ou vous autres, il y a peut-être mieux à faire que d'en finir de cette façon.
J'ose en approchant d'un pas, avant de jeter un regard explicite à la bête clouée au sol. Le centaure fait volte face et vient se planter devant moi, m'obligeant à lever les yeux pour maintenir le regard.
« Oui... Il est vrai que vous autres les sorciers avez toujours une idée très précise sur la place des uns et des autres dans ce monde.
Dit-il avec ironie. Quelques centaures laissent échapper un petit rire. A ce stade, j'en viens à penser qu'il se fiche de nous ou qu'il essaye de nous coller la trouille avec une bonne vieille stratégie d'intimidation de base. Ce n'est sans doute par tous les jours qu'ils ont l'occasion de se payer la tête de deux sorciers assez givrés pour se balader en forêt au milieu de la nuit, j’imagine. Personnellement, je suis assez coutumier des brimades pour ne pas me laisser démonter. Ça aurait même tendance à accroître mon assurance, à dire vrai.
« Les sorciers d'un côté, les autres de l'autre, hein... C'est pas toujours aussi simple.
Je lui réponds sans me démonter. Le centaure palomino a l'air de comprendre le sous entendu (je suis persuadé qu'il sait depuis le début). Son expression sarcastique a disparu, comme il semble retrouver son sérieux.
« Bon. Dit-il en se détournant, après avoir laissé échapper un soupir. Mais cela ne réparera pas le tort causé à notre compagnon. Il en gardera les traces toute sa vie.
A ce stade, il apparaît clairement que nous avons la possibilité de négocier un arrangement. Je poursuis donc sur ma lancée.
« Dans ce cas, prenez ceci et considérez l'affaire comme un échange.
D'un coup de baguette, j'invoque (depuis la réserve) un flacon d'essence de dictame (il faudra que je me justifie de cette disparition auprès du professeur de potion, mais tant pis : je suis sûr qu'il comprendra). Le centaure palomino accepte de le prendre et considère l'objet pendant un moment. Puis, il se tourne vers l'un de ses camarades, lui lance le flacon et fait quelques pas en direction de la forêt.
« Qu'il ne nous pose plus d'ennuis... Vous en seriez les seuls responsables.
Dit-il en adressant un dernier regard au griffon. Après une ruade majestueuse, le centaure palomino s'enfuit au galop au milieu des arbres. La harde le suit du même mouvement (bien que certains prennent la peine de nous contourner, comme une manière de nous tenir en respect jusqu'au bout). Bientôt, le tambourinement de leurs sabots s'estompe et nous replongeons dans le silence. Il n'y a plus que les faibles gémissements du griffon pour nous rappeler à la réalité de la scène.
Je respire enfin.
Le centaure palomino prend un moment pour considérer la suggestion de la sorcière. Il maintenait son regard autoritaire sur elle, semblant la scanner attentivement. Puis, il fait quelques pas avant de répliquer.
« Son propriétaire ? Répéte-t-il avec un petit souffle du nez. Vous croyez qu'il suffit de mettre une chaîne au pied d'un animal pour en faire sa propriété ?
Son intonation traduit un genre d'amertume. Je ne suis pas persuadé qu'il souhaite véritablement s'engager dans un débat idéologique à ce moment là. En vérité, j'ai plutôt le sentiment qu'il exprime un état de fait révoltant, une sorte de rancœur (comme c'est souvent le cas des créatures magiques intelligentes subissant la législation des sorciers).
« Écoutez, on ne sait pas d'où vient cet animal. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas sa place ici. Que ce soit pour lui ou vous autres, il y a peut-être mieux à faire que d'en finir de cette façon.
J'ose en approchant d'un pas, avant de jeter un regard explicite à la bête clouée au sol. Le centaure fait volte face et vient se planter devant moi, m'obligeant à lever les yeux pour maintenir le regard.
« Oui... Il est vrai que vous autres les sorciers avez toujours une idée très précise sur la place des uns et des autres dans ce monde.
Dit-il avec ironie. Quelques centaures laissent échapper un petit rire. A ce stade, j'en viens à penser qu'il se fiche de nous ou qu'il essaye de nous coller la trouille avec une bonne vieille stratégie d'intimidation de base. Ce n'est sans doute par tous les jours qu'ils ont l'occasion de se payer la tête de deux sorciers assez givrés pour se balader en forêt au milieu de la nuit, j’imagine. Personnellement, je suis assez coutumier des brimades pour ne pas me laisser démonter. Ça aurait même tendance à accroître mon assurance, à dire vrai.
« Les sorciers d'un côté, les autres de l'autre, hein... C'est pas toujours aussi simple.
Je lui réponds sans me démonter. Le centaure palomino a l'air de comprendre le sous entendu (je suis persuadé qu'il sait depuis le début). Son expression sarcastique a disparu, comme il semble retrouver son sérieux.
« Bon. Dit-il en se détournant, après avoir laissé échapper un soupir. Mais cela ne réparera pas le tort causé à notre compagnon. Il en gardera les traces toute sa vie.
A ce stade, il apparaît clairement que nous avons la possibilité de négocier un arrangement. Je poursuis donc sur ma lancée.
« Dans ce cas, prenez ceci et considérez l'affaire comme un échange.
D'un coup de baguette, j'invoque (depuis la réserve) un flacon d'essence de dictame (il faudra que je me justifie de cette disparition auprès du professeur de potion, mais tant pis : je suis sûr qu'il comprendra). Le centaure palomino accepte de le prendre et considère l'objet pendant un moment. Puis, il se tourne vers l'un de ses camarades, lui lance le flacon et fait quelques pas en direction de la forêt.
« Qu'il ne nous pose plus d'ennuis... Vous en seriez les seuls responsables.
Dit-il en adressant un dernier regard au griffon. Après une ruade majestueuse, le centaure palomino s'enfuit au galop au milieu des arbres. La harde le suit du même mouvement (bien que certains prennent la peine de nous contourner, comme une manière de nous tenir en respect jusqu'au bout). Bientôt, le tambourinement de leurs sabots s'estompe et nous replongeons dans le silence. Il n'y a plus que les faibles gémissements du griffon pour nous rappeler à la réalité de la scène.
Je respire enfin.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Lun 18 Juin 2018 - 12:41
J'étais véritablement blessée des paroles prononcées par le centaure… pourtant, je devais admettre qu'il avait raison, ça avait été une grossière erreur de ma part, et je la gravais au fer rouge mentalement pour ne plus la réitérer. Ces expressions d'appartenance étaient propres à l'Homme et j'étais sans doute la sorcière souhaitant le moins posséder les choses, mais plutôt les étudier et mieux les connaître, dans leur milieu naturel bien évidemment. Je mettais tout en œuvre pour se faire, et il me semblait que j'y parvenais plutôt bien… en dehors de ma façon de parler.
Toute à mon erreur, je me contentais comme toute réponse à détourner le regard en le baissant, sans insister ni chercher à me justifier. Ce n'était guère le moment de polémiquer et de discuter de ce qui était bien ou mal. Nos points de vue divergeaient de toutes les manières par le simple que nous n'étions pas les mêmes "créatures". Sans vouloir aggraver davantage mon cas, je laissais monsieur Cioban prendre la parole et continuer la négociation que j'avais amorcée. J'écoutais la conversation avec une grande attention, comme si j'étais en plein cours et que j'étais en train de m'instruire. Ainsi, la phrase qu'il prononçait et la réaction du centaure ne m'échappait pas le moins du monde. Néanmoins, je me contentais de hausser un sourcil, intriguée, mais n'osait aucun commentaire. Ça aurait été mal venu de ma part, mais je rangeais encore une fois l'information dans la petite boite "Cioban" à l'intérieur de ma tête.
Je laissais l'échange se terminer avec le flacon d'essence de dictame et les dernières paroles du centaure qui raisonnèrent dans ma tête comme un lointain écho. Les responsabilités ne me faisaient pas peur, mais je craignais que l'acheteur de ce griffon ne s'en occupe guère en le récupérant. Je coulais un regard sur le captif jusqu'à ce que les centaures s'en aillent au grand galop. Je les observais avec une certaine admiration, et je restais immobile, les yeux écarquillés, comme si je n'avais rien voulu perdre de ce spectacle, jusqu'à ce que je n'entende plus aucun battement de sabot au sol.
Je sentais toute la tension quitter mon corps… et mes nerfs se tendre davantage. Je me crispais et me mordais la lèvre avec un énorme sourire sur le visage, les yeux si pétillant que j'aurai sans doute pu illuminer la clairière entière… Comme une petite bombe à retardement, j'attendais… encore… un tout petit peu…. Avant d'ouvrir la soupape de sécurité et de lâcher totalement la pression, et ce n'était pas que celle de cette nuit. C'était celle de ces derniers jours. Le destin avait voulu que ça tombe sur monsieur Cioban lorsque ça arrivait.
Venant lui donner une grande tape sur l'épaule, devenant, l'espace d'un instant, la véritable moi, je m'exprimais joyeusement.
- WAAAAAAAAAOUUUUW !!!! C'était trop coooooolll !!! J'suis partante pour une deuxième rencontre !!
Sautillant sur place, j'avais sans doute la réaction totalement inverse de celle que n'importe qui aurait pu avoir, c’est-à-dire, celle du concierge à côté de moi. Celle de pouvoir respirer, essayer de rassembler ses esprits, etc.
Moi non, je sautais de joie. Ça avait été une opportunité unique de pouvoir rencontrer toute une troupe de centaure, et par la même occasion, capturer un griffon les doigts dans le nez. Pour le coup, je venais d'apprendre bien plus en quelques minutes que je n'aurai pu apprendre en des années dans la salle de Soin aux Créatures Magiques. Cet univers, ce boulot, c'était ce que je voulais faire de ma vie, c'était certain, ça ne faisait aucun doute pour moi, mais sûrement pas non plus au concierge tandis que je trépignais à côté de lui en me dandinant.
- Ho yeah, ho yeah, anhannnn, yeahhhh !!!
C'était ma manière à moi de faire évacuer le stress, en me laissant aller, en devenant moi-même, balayant cette timidité qui m'envahissait d'ordinaire.
- Faudrait que je sorte avec vous plus souvent, c'est trop top !
Il me fallut un instant de plus pour réussir à cesser de m'agiter et reprendre ce calme et cette tranquillité qui me caractérisait si bien. Je m'éclaircissais un peu la gorge en m'approchant prudemment du griffon pour l'observer. Une fois arrivés à l'université je n'aurai peut-être plus l'occasion de pouvoir l'étudier. Prenant mentalement des notes de tout ce que je pouvais observer furtivement maintenant, je finissais par dégainer ma baguette rosée et la pointer sur l'animal cloué au sol. Après tout, il fallait bien le ramener d'une manière ou d'une autre, et je n'allais pas le porter à bout de bras.
- Incarcerem.
Les cordes déjà autour du corps de l'animal se mirent en mouvement pour l'entourer totalement. Une fois certaine qu'il fut convenablement immobilisé, je reprenais.
- Wingardium Leviosa
Tenant l'animal juste à côté de moi, pas très haut, je regardais mon interlocuteur avec un sourire.
- Vous voulez rentrer ? Ou vous préférez encore déambuler ?
Moi, ça m'était égal, j'aimais marcher la nuit, et à présent j'étais certaine que j'allais passer une nuit blanche. Impossible de trouver le sommeil après une aventure pareille. De plus, j'avais toujours cette conversation vis-à-vis des livres qu'il m'avait conseillé qui me trottait dans la tête.
Toute à mon erreur, je me contentais comme toute réponse à détourner le regard en le baissant, sans insister ni chercher à me justifier. Ce n'était guère le moment de polémiquer et de discuter de ce qui était bien ou mal. Nos points de vue divergeaient de toutes les manières par le simple que nous n'étions pas les mêmes "créatures". Sans vouloir aggraver davantage mon cas, je laissais monsieur Cioban prendre la parole et continuer la négociation que j'avais amorcée. J'écoutais la conversation avec une grande attention, comme si j'étais en plein cours et que j'étais en train de m'instruire. Ainsi, la phrase qu'il prononçait et la réaction du centaure ne m'échappait pas le moins du monde. Néanmoins, je me contentais de hausser un sourcil, intriguée, mais n'osait aucun commentaire. Ça aurait été mal venu de ma part, mais je rangeais encore une fois l'information dans la petite boite "Cioban" à l'intérieur de ma tête.
Je laissais l'échange se terminer avec le flacon d'essence de dictame et les dernières paroles du centaure qui raisonnèrent dans ma tête comme un lointain écho. Les responsabilités ne me faisaient pas peur, mais je craignais que l'acheteur de ce griffon ne s'en occupe guère en le récupérant. Je coulais un regard sur le captif jusqu'à ce que les centaures s'en aillent au grand galop. Je les observais avec une certaine admiration, et je restais immobile, les yeux écarquillés, comme si je n'avais rien voulu perdre de ce spectacle, jusqu'à ce que je n'entende plus aucun battement de sabot au sol.
Je sentais toute la tension quitter mon corps… et mes nerfs se tendre davantage. Je me crispais et me mordais la lèvre avec un énorme sourire sur le visage, les yeux si pétillant que j'aurai sans doute pu illuminer la clairière entière… Comme une petite bombe à retardement, j'attendais… encore… un tout petit peu…. Avant d'ouvrir la soupape de sécurité et de lâcher totalement la pression, et ce n'était pas que celle de cette nuit. C'était celle de ces derniers jours. Le destin avait voulu que ça tombe sur monsieur Cioban lorsque ça arrivait.
Venant lui donner une grande tape sur l'épaule, devenant, l'espace d'un instant, la véritable moi, je m'exprimais joyeusement.
- WAAAAAAAAAOUUUUW !!!! C'était trop coooooolll !!! J'suis partante pour une deuxième rencontre !!
Sautillant sur place, j'avais sans doute la réaction totalement inverse de celle que n'importe qui aurait pu avoir, c’est-à-dire, celle du concierge à côté de moi. Celle de pouvoir respirer, essayer de rassembler ses esprits, etc.
Moi non, je sautais de joie. Ça avait été une opportunité unique de pouvoir rencontrer toute une troupe de centaure, et par la même occasion, capturer un griffon les doigts dans le nez. Pour le coup, je venais d'apprendre bien plus en quelques minutes que je n'aurai pu apprendre en des années dans la salle de Soin aux Créatures Magiques. Cet univers, ce boulot, c'était ce que je voulais faire de ma vie, c'était certain, ça ne faisait aucun doute pour moi, mais sûrement pas non plus au concierge tandis que je trépignais à côté de lui en me dandinant.
- Ho yeah, ho yeah, anhannnn, yeahhhh !!!
C'était ma manière à moi de faire évacuer le stress, en me laissant aller, en devenant moi-même, balayant cette timidité qui m'envahissait d'ordinaire.
- Faudrait que je sorte avec vous plus souvent, c'est trop top !
Il me fallut un instant de plus pour réussir à cesser de m'agiter et reprendre ce calme et cette tranquillité qui me caractérisait si bien. Je m'éclaircissais un peu la gorge en m'approchant prudemment du griffon pour l'observer. Une fois arrivés à l'université je n'aurai peut-être plus l'occasion de pouvoir l'étudier. Prenant mentalement des notes de tout ce que je pouvais observer furtivement maintenant, je finissais par dégainer ma baguette rosée et la pointer sur l'animal cloué au sol. Après tout, il fallait bien le ramener d'une manière ou d'une autre, et je n'allais pas le porter à bout de bras.
- Incarcerem.
Les cordes déjà autour du corps de l'animal se mirent en mouvement pour l'entourer totalement. Une fois certaine qu'il fut convenablement immobilisé, je reprenais.
- Wingardium Leviosa
Tenant l'animal juste à côté de moi, pas très haut, je regardais mon interlocuteur avec un sourire.
- Vous voulez rentrer ? Ou vous préférez encore déambuler ?
Moi, ça m'était égal, j'aimais marcher la nuit, et à présent j'étais certaine que j'allais passer une nuit blanche. Impossible de trouver le sommeil après une aventure pareille. De plus, j'avais toujours cette conversation vis-à-vis des livres qu'il m'avait conseillé qui me trottait dans la tête.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Lun 18 Juin 2018 - 14:16
Il faut un moment pour que la tension me quitte tout à fait. Et au moment où Abigail se laisse aller à une exclamation de joie, je sens les forces glisser hors de mon corps comme s'estompent les effets de l'adrénaline. Mes jambes sont en coton, je suis partagé entre un sentiment de vide absolu et un genre d'euphorie grisante. Doucement, je me penche en avant, place les mains en appuis sur mes genoux et laisse échapper un long et profond soupir.
On l'a fait : c'est incroyable.
Mon regard se tourne alors en direction d'Abigail qui saute de joie dans tous les sens. Son énergie me contamine assez vite et je me mets à rire (encore un peu nerveusement cela dit) avant de me redresser.
« C'est qui les champions de la négociation ?
Fais-je en approchant du griffon d'un air victorieux. Mon rire s'atténue. J'achève d'évacuer la tension hors de mon corps en levant le poing en l'air, assorti d'un « yes » déclamé presque comme un rugissement de satisfaction.
Impossible pour moi de réaliser que nous venons de mener (avec succès) une négociation avec des centaures. Si on m'avait dit que j'aurais un jour à gérer une situation pareille, je n'y aurais jamais cru. Et il est clair que sans Abigail, le truc aurait eu une autre gueule. Je trouve qu'on a été très efficaces tous les deux. Ça fait plaisir.
De son côté, la sorcière achève également de se remettre de ses émotions. Maintenant que nous avons le griffon sous contrôle, la suite ne sera plus qu'une succession de formalités. Ligotée solidement, en lévitation, elle est prête à être transportée.
« Ramenons déjà le griffon, histoire de lui éviter une surdose de stress. Dis-je à Abigail, tout en faisant apparaître un bandeau opaque autour des yeux de la créature. Après on fêtera ça, si tu veux. J'ai besoin d'un verre.
J'attrape une corde pendante et la passe par dessus mon épaule, de sorte à pouvoir guider la trajectoire du griffon pendant le trajet du retour. Vu la masse, nous risquons d'être ennuyés pour passer à certains endroits... Mais ça devrait aller. Il suffira de faire un détour par ci par là et voilà tout.
De retour à l'orée des bois, nous reposons délicatement le griffon au milieu des herbes. Je laisse Abigail un moment, le temps d'avertir le garde chasse (s'agissant de Melrose, je sais qu'il ne fera aucun cas de la présence d'une élève à l'extérieur au milieu de la nuit).
D'ici à ce que l'on en sache plus sur l'animal et son propriétaire, il sera placé dans un enclos libre. Il va sans dire que cette mésaventure créa de nombreuses questions, mais je repoussais au lendemain le moment des explications, prétextant qu'il fallait encore que je raccompagne Abigail au dortoir.
Peu après, la jeune sorcière et moi nous retrouvions à déambuler le long des remparts, débarrassé de toutes responsabilités.
« Hé ben, je m'en souviendrais de cette nuit là... Fais-je dans un soupir, une bière à la main (tant qu'à faire, j'avais été nous récupérer de quoi boire un coup). Si jamais les dragons ça ne marche pas, tu pourras toujours te reconvertir dans la conciergerie. Je te prendrais bien comme assistante.
Je lui dis d'un ton taquin, tirant sur la cigarette que je venais d'allumer.
On l'a fait : c'est incroyable.
Mon regard se tourne alors en direction d'Abigail qui saute de joie dans tous les sens. Son énergie me contamine assez vite et je me mets à rire (encore un peu nerveusement cela dit) avant de me redresser.
« C'est qui les champions de la négociation ?
Fais-je en approchant du griffon d'un air victorieux. Mon rire s'atténue. J'achève d'évacuer la tension hors de mon corps en levant le poing en l'air, assorti d'un « yes » déclamé presque comme un rugissement de satisfaction.
Impossible pour moi de réaliser que nous venons de mener (avec succès) une négociation avec des centaures. Si on m'avait dit que j'aurais un jour à gérer une situation pareille, je n'y aurais jamais cru. Et il est clair que sans Abigail, le truc aurait eu une autre gueule. Je trouve qu'on a été très efficaces tous les deux. Ça fait plaisir.
De son côté, la sorcière achève également de se remettre de ses émotions. Maintenant que nous avons le griffon sous contrôle, la suite ne sera plus qu'une succession de formalités. Ligotée solidement, en lévitation, elle est prête à être transportée.
« Ramenons déjà le griffon, histoire de lui éviter une surdose de stress. Dis-je à Abigail, tout en faisant apparaître un bandeau opaque autour des yeux de la créature. Après on fêtera ça, si tu veux. J'ai besoin d'un verre.
J'attrape une corde pendante et la passe par dessus mon épaule, de sorte à pouvoir guider la trajectoire du griffon pendant le trajet du retour. Vu la masse, nous risquons d'être ennuyés pour passer à certains endroits... Mais ça devrait aller. Il suffira de faire un détour par ci par là et voilà tout.
De retour à l'orée des bois, nous reposons délicatement le griffon au milieu des herbes. Je laisse Abigail un moment, le temps d'avertir le garde chasse (s'agissant de Melrose, je sais qu'il ne fera aucun cas de la présence d'une élève à l'extérieur au milieu de la nuit).
D'ici à ce que l'on en sache plus sur l'animal et son propriétaire, il sera placé dans un enclos libre. Il va sans dire que cette mésaventure créa de nombreuses questions, mais je repoussais au lendemain le moment des explications, prétextant qu'il fallait encore que je raccompagne Abigail au dortoir.
Peu après, la jeune sorcière et moi nous retrouvions à déambuler le long des remparts, débarrassé de toutes responsabilités.
« Hé ben, je m'en souviendrais de cette nuit là... Fais-je dans un soupir, une bière à la main (tant qu'à faire, j'avais été nous récupérer de quoi boire un coup). Si jamais les dragons ça ne marche pas, tu pourras toujours te reconvertir dans la conciergerie. Je te prendrais bien comme assistante.
Je lui dis d'un ton taquin, tirant sur la cigarette que je venais d'allumer.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Lun 18 Juin 2018 - 15:20
Je tends ma main à monsieur Cioban pour qu'il vienne taper la sienne dans la mienne. C'est vrai, pour le coup on avait frappé fort, j'étais véritablement fière de nous, et ce n'était pas avec quelqu'un d'autre que j'aurai pu le vivre… avec qui ? Aislin aurait mis le feu à tout le monde sans essayer de négocier convenablement. Avec Esme nous n'avions pas ce genre d'aventure. Et les autres… c'était bien trop spécial. Cela dit, je ne m'attendais pas réellement à vivre ce genre d'aventure avec un concierge. Comme quoi, l'habit ne faisait pas le moine, précisément avec lui, s'en était véritablement distrayant.
Fort heureusement il avait davantage le sens des priorités que moi, et ramener le griffon était l'une d'elle… avant de continuer à se promener comme deux gosses dans cette forêt. Cela dit, j'avais hâte de revoir les lumières de l'université après toutes ces émotions. Même si j'aimais venir ici, Hungcalf avait ce petit air rassurant lorsque nous venions de braver le danger.
- Ho oui un bon verre…
Moi aussi j'avais besoin de décompresser. Mais pas des événements qui venaient de se passer. Après quelques contournements à cause des arbres trop serrés, nous arrivions enfin à notre destination, et je restais calmement à côté de la créature le temps que mon compagnon de cette nuit s'en aille prévenir qui de droit. Sans me préoccuper qu'on puisse me faire remarquer que je n'avais rien à faire dehors en tant qu'élève, je me tournais vers le griffon et m'agenouillais en face de lui. Il semblait s'être calmé durant le trajet, et je pouvais prendre le temps de le fixer avec intérêt tout en admirant le moindre trait de son corps. C'était une créature véritablement majestueuse, et je regrettais de ne pas avoir mon carnet de croquis avec moi. J'aurai pu immortaliser ce moment, mais je me rattraperai lorsqu'il sera dans son enclot le temps de retrouver son propriétaire et qu'il retrouve des forces. Une chose était sûre, notre arrivée au château avec une telle bestiole n'allait pas passer inaperçue, c'était certain.
Déambulant sur les remparts, une bière à la main que monsieur Cioban avait rapporté, je ne pouvais m'empêcher de garder le sourire. Cette nuit, décidément, j'avais bien fais de sortir pour aller "dormir" dehors. La journée de demain allait piquer… mais au moins peut-être arriverai-je à dormir un peu le soir venu. Je l'espérais de tout cœur.
- Vous vous en souviendrez en bien j'espère.
Quelque peu taquine, je laissais la légère brise de l'obscurité agiter mes cheveux tout en portant le goulot de la bouteille à mes lèvres. Je m'apprêtais à boire une gorgée alors que les paroles du concierge m'arrachèrent un rire franc, manquant de m'étouffer. Je portais ma main libre devant mes lèvres pour déglutir le peu de bière que j'avais dans la bouche avant de rire de bon cœur. Après tout, il m'avait vue péter un câble à côté de lui, je pouvais mettre ma timidité de côté avec lui à présent. Au moins encore pour les quelques heures à venir.
- Ne parlez pas de malheur… mais d'accord, je serai fière d'être votre dame pipi.
C'était un peu péjoratif j'en avais conscience, mais j'avais la naïveté de croire qu'il comprendrait mon humour en cet instant précis. Surtout que je m'imaginais parfaitement avec un petit foulard dans les cheveux, une serpillère dans une main et un sceau dans l'autre. L'image de rêve. Entre ça et être grillée juste à point par un dragon, mon cœur balançait.
Mais au-delà de cet amusement, j'étais véritablement touchée qu'une personne telle que lui me propose déjà presque un travail. En tant qu'étudiante, c'était extrêmement engageant, et ça me donnait d'autant plus envie de me surpasser dans mes études et de parvenir à décrocher mon diplôme haut la main. Et avec une soirée comme celle-là, j'étais encore plus déterminée. Je voulais vraiment vivre ce genre d'événement tous les jours. Reprenant un instant un air sérieux, je le regardais tandis qu'il fumait sa cigarette.
- Je peux vous accompagner demain, pour les explications, si vous voulez.
Après tout, nous avions été les deux témoins de tout ce qui était arrivé. S'il y avait un problème quelconque, je ne tenais pas à ce que monsieur Cioban y soit confronté seul. Je voulais assumer ma présence et je désirais prendre mes responsabilités.
Venant appuyer mes avant-bras sur l'un des remparts, je me penchais un peu en avant, ma bière suspendue dans le vide. J'observais l'horizon un instant pensive, avant de reprendre, un peu émue, mais surtout sincère.
- Merci… de m'avoir permis de vous accompagner.
Fort heureusement il avait davantage le sens des priorités que moi, et ramener le griffon était l'une d'elle… avant de continuer à se promener comme deux gosses dans cette forêt. Cela dit, j'avais hâte de revoir les lumières de l'université après toutes ces émotions. Même si j'aimais venir ici, Hungcalf avait ce petit air rassurant lorsque nous venions de braver le danger.
- Ho oui un bon verre…
Moi aussi j'avais besoin de décompresser. Mais pas des événements qui venaient de se passer. Après quelques contournements à cause des arbres trop serrés, nous arrivions enfin à notre destination, et je restais calmement à côté de la créature le temps que mon compagnon de cette nuit s'en aille prévenir qui de droit. Sans me préoccuper qu'on puisse me faire remarquer que je n'avais rien à faire dehors en tant qu'élève, je me tournais vers le griffon et m'agenouillais en face de lui. Il semblait s'être calmé durant le trajet, et je pouvais prendre le temps de le fixer avec intérêt tout en admirant le moindre trait de son corps. C'était une créature véritablement majestueuse, et je regrettais de ne pas avoir mon carnet de croquis avec moi. J'aurai pu immortaliser ce moment, mais je me rattraperai lorsqu'il sera dans son enclot le temps de retrouver son propriétaire et qu'il retrouve des forces. Une chose était sûre, notre arrivée au château avec une telle bestiole n'allait pas passer inaperçue, c'était certain.
Déambulant sur les remparts, une bière à la main que monsieur Cioban avait rapporté, je ne pouvais m'empêcher de garder le sourire. Cette nuit, décidément, j'avais bien fais de sortir pour aller "dormir" dehors. La journée de demain allait piquer… mais au moins peut-être arriverai-je à dormir un peu le soir venu. Je l'espérais de tout cœur.
- Vous vous en souviendrez en bien j'espère.
Quelque peu taquine, je laissais la légère brise de l'obscurité agiter mes cheveux tout en portant le goulot de la bouteille à mes lèvres. Je m'apprêtais à boire une gorgée alors que les paroles du concierge m'arrachèrent un rire franc, manquant de m'étouffer. Je portais ma main libre devant mes lèvres pour déglutir le peu de bière que j'avais dans la bouche avant de rire de bon cœur. Après tout, il m'avait vue péter un câble à côté de lui, je pouvais mettre ma timidité de côté avec lui à présent. Au moins encore pour les quelques heures à venir.
- Ne parlez pas de malheur… mais d'accord, je serai fière d'être votre dame pipi.
C'était un peu péjoratif j'en avais conscience, mais j'avais la naïveté de croire qu'il comprendrait mon humour en cet instant précis. Surtout que je m'imaginais parfaitement avec un petit foulard dans les cheveux, une serpillère dans une main et un sceau dans l'autre. L'image de rêve. Entre ça et être grillée juste à point par un dragon, mon cœur balançait.
Mais au-delà de cet amusement, j'étais véritablement touchée qu'une personne telle que lui me propose déjà presque un travail. En tant qu'étudiante, c'était extrêmement engageant, et ça me donnait d'autant plus envie de me surpasser dans mes études et de parvenir à décrocher mon diplôme haut la main. Et avec une soirée comme celle-là, j'étais encore plus déterminée. Je voulais vraiment vivre ce genre d'événement tous les jours. Reprenant un instant un air sérieux, je le regardais tandis qu'il fumait sa cigarette.
- Je peux vous accompagner demain, pour les explications, si vous voulez.
Après tout, nous avions été les deux témoins de tout ce qui était arrivé. S'il y avait un problème quelconque, je ne tenais pas à ce que monsieur Cioban y soit confronté seul. Je voulais assumer ma présence et je désirais prendre mes responsabilités.
Venant appuyer mes avant-bras sur l'un des remparts, je me penchais un peu en avant, ma bière suspendue dans le vide. J'observais l'horizon un instant pensive, avant de reprendre, un peu émue, mais surtout sincère.
- Merci… de m'avoir permis de vous accompagner.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Lun 18 Juin 2018 - 16:43
J'ai un petit gloussement amusé après sa première réplique.
« Plutôt ouais. C'est carrément lourd comme anecdote.
Il est clair que je n'allais pas me gêner pour raconter cette histoire à qui voudrait bien l'entendre. Comment on avait mené l'enquête à travers les bois, retrouvé la trace du griffon, été menacé par un centaure pour ensuite négocier la bête avec leur chef : c'était épique. Je suis sûr que même Even ne va pas en revenir... Et quand il saura que j'ai fais tout ça avec sa petite élève modèle, il va devenir vert. Sérieusement, j'ai trop envie de voir sa tête.
La conversation se poursuit sous le signe de la légèreté, comme on savoure notre bière de la victoire. Je ris sincèrement à ses vannes, amusé par l'image de l'ethelred en femme de ménage. Peut-être que mon job n'est pas sexy, n'empêche que c'est bien la preuve qu'on peut aussi s'amuser (quand les circonstances s'y mettent). Je préfère largement ça à un job ennuyeux de gratte papier au ministère de la magie.
« Pourquoi pas.
Je réponds quand elle me propose de m'accompagner pour les explications.
« Mais je risque de me faire tirer les oreilles si on apprend que tu étais avec moi.
J'ajoute. Pas que ça me change beaucoup de l'ordinaire : depuis le temps, la direction connaissait très bien mes habitudes et mon caractère laxiste. Mais enfin, si cela passait en tête à tête, un peu sous le manteau, je n'étais pas persuadé que la direction assume d'afficher sa clémence à mon égard devant une élève. Encore que... Nous étions entre adultes responsables. Abigail était largement majeure... Et puis merde quoi : on avait capturé un griffon, bon sang !
« Y'a pas de problème. Lui dis-je enfin, après qu'elle m'ait remercié de l'avoir laissé venir. Faut croire que j'ai eu raison. Tu as bien réagi, j'ai trouvé. Et de te voir confiante, ça m'a donné un peu de courage. J'étais tellement en flippe quand l'autre nous menaçait avec son arc en carton là...
Je ricane, tout en tirant sur ma cigarette. Sur ce coup, je n'ai guère de mal à admettre avoir eu très peur. En dehors de ma propre sécurité, je craignais qu'il n'arrive quelque chose à Abigail. Je crois que je m'en serais terriblement voulu si elle avait été blessé d'une quelconque manière. Ç’aurait vraiment été le pire scénario possible.
« Plutôt ouais. C'est carrément lourd comme anecdote.
Il est clair que je n'allais pas me gêner pour raconter cette histoire à qui voudrait bien l'entendre. Comment on avait mené l'enquête à travers les bois, retrouvé la trace du griffon, été menacé par un centaure pour ensuite négocier la bête avec leur chef : c'était épique. Je suis sûr que même Even ne va pas en revenir... Et quand il saura que j'ai fais tout ça avec sa petite élève modèle, il va devenir vert. Sérieusement, j'ai trop envie de voir sa tête.
La conversation se poursuit sous le signe de la légèreté, comme on savoure notre bière de la victoire. Je ris sincèrement à ses vannes, amusé par l'image de l'ethelred en femme de ménage. Peut-être que mon job n'est pas sexy, n'empêche que c'est bien la preuve qu'on peut aussi s'amuser (quand les circonstances s'y mettent). Je préfère largement ça à un job ennuyeux de gratte papier au ministère de la magie.
« Pourquoi pas.
Je réponds quand elle me propose de m'accompagner pour les explications.
« Mais je risque de me faire tirer les oreilles si on apprend que tu étais avec moi.
J'ajoute. Pas que ça me change beaucoup de l'ordinaire : depuis le temps, la direction connaissait très bien mes habitudes et mon caractère laxiste. Mais enfin, si cela passait en tête à tête, un peu sous le manteau, je n'étais pas persuadé que la direction assume d'afficher sa clémence à mon égard devant une élève. Encore que... Nous étions entre adultes responsables. Abigail était largement majeure... Et puis merde quoi : on avait capturé un griffon, bon sang !
« Y'a pas de problème. Lui dis-je enfin, après qu'elle m'ait remercié de l'avoir laissé venir. Faut croire que j'ai eu raison. Tu as bien réagi, j'ai trouvé. Et de te voir confiante, ça m'a donné un peu de courage. J'étais tellement en flippe quand l'autre nous menaçait avec son arc en carton là...
Je ricane, tout en tirant sur ma cigarette. Sur ce coup, je n'ai guère de mal à admettre avoir eu très peur. En dehors de ma propre sécurité, je craignais qu'il n'arrive quelque chose à Abigail. Je crois que je m'en serais terriblement voulu si elle avait été blessé d'une quelconque manière. Ç’aurait vraiment été le pire scénario possible.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Lun 18 Juin 2018 - 18:59
"Lourd". Je n'aurai pas choisi ce terme, mais au moins il avait le mérite de me faire pouffer doucement. Après, je n'étais pas du genre à aller raconter ma vie à tout le monde, alors monsieur Cioban pouvait compter sur ma discrétion, même si je le voyais bien trop amusé pour tenir sa langue. Ça ne faisait qu'élargir mon sourire. Qu'importe, j'avais l'habitude des ragots dans mon dos, ils étaient de toute façon presque tous infondés. Mais j'avais tout de même hâte de voir la tête d'Aislin lorsque je vais lui évoquer le souvenir de cette nuit. Elle sera jalouse comme un pou, peut-être même qu'elle risquera de me faire la tête pendant quelques minutes. Mais après tout, ce n'était pas comme si j'avais provoqué toute ces rencontres. Initialement, nous n'avions fait que chercher des indices, pas directement les créatures magiques.
Tout en sirotant ma bière, j'écoutais ce que mon disait mon interlocuteur quant à ma proposition de l'accompagner, et je ne pouvais m'empêcher de froncer très légèrement les sourcils, prenant un air un peu embêté. Ma démarche était justement pour ne pas lui causer de problèmes.
- Et bien… si ma présence risque de vous attirer plus d'ennuis que si je ne suis pas à vos côtés alors… il vaut peut-être mieux que je m'abstienne ?
Avec calme je détournais franchement mon regard sur lui pour l'observer. Et maintenant que je m'attardais sur ses traits, je ressentais à nouveau ce magnétisme que j'avais oublié les dernières heures. J'en fermais les yeux en laissant échapper un soupir très las. C'était un rude rappel à l'ordre. Me voilà redescendue de mon petit nuage avec une enclume dans les bras. J'avais même l'impression d'être descendue six pieds sous terre. À nouveau l'étau se resserrait autour de mon cœur et me l'emprisonnait, à l'instar du griffon que nous avions ramené de force. Et je m'étais sentie victorieuse… ? Soudainement, j'avais honte, avec le parallèle que j'étais en train de faire à cause de mes propres états d'âme.
Pensive et attristée par ma condition qui venait de me sauter au visage, je fixais l'horizon pensive. J'avais envie de m'y jeter et de m'y perdre encore. Ici, ou là-bas, quelle différence ? C'était le bordel des deux côtés… peut-être qu'au moins, plus loin, jusque-là où ma vision nocturne me permettait de voir, je pourrais oublier. Je pourrai effacer ce que je ressentais et passer à autre chose ? C'était trop difficile de simplement admirer, sans pouvoir toucher, comme face à une œuvre d'art hautement surveillée. Je craignais le jour où je n'allais plus pouvoir me retenir, et que j'oserai, du bout des doigts, effleurer cette peau pècheresse.
Mais les paroles de monsieur Cioban me firent revenir à moi et je me sentais hissée en haut de mon gouffre sans fond. Je l'en remerciait intérieurement et c'est sans rien laisser paraître de mes états d'âme que je souriais en ramenant ma bouteille de bière sur le rempart.
- Merci pour vos compliments…
Je bu une gorgée en fronçant les sourcils
- Cela dit, je ne suis pas certaine que l'arc était véritablement en carton.
D'un fin sourire taquin, je le fixais avec amusement avant de détourner le regard pour m'éviter de sentir encore une fois l'attirance étrange que j'avais pour lui. J'en revenais à me souvenirs de ce qui était arrivé lorsque nous étions proches de la biche. J'essayais de comprendre l'origine de ses réactions, de ses peurs. J'avais comme une théorie, pourtant je ne disais rien de tout cela. Baissant mes yeux marron sur mes doigts fins enserrant la bière, je me risquais tout de même à évoquer le sujet, différemment.
- Au fait… je me suis renseignée sur votre auteur, ses livres, et leurs contenus, bien sûr.
Tout en sirotant ma bière, j'écoutais ce que mon disait mon interlocuteur quant à ma proposition de l'accompagner, et je ne pouvais m'empêcher de froncer très légèrement les sourcils, prenant un air un peu embêté. Ma démarche était justement pour ne pas lui causer de problèmes.
- Et bien… si ma présence risque de vous attirer plus d'ennuis que si je ne suis pas à vos côtés alors… il vaut peut-être mieux que je m'abstienne ?
Avec calme je détournais franchement mon regard sur lui pour l'observer. Et maintenant que je m'attardais sur ses traits, je ressentais à nouveau ce magnétisme que j'avais oublié les dernières heures. J'en fermais les yeux en laissant échapper un soupir très las. C'était un rude rappel à l'ordre. Me voilà redescendue de mon petit nuage avec une enclume dans les bras. J'avais même l'impression d'être descendue six pieds sous terre. À nouveau l'étau se resserrait autour de mon cœur et me l'emprisonnait, à l'instar du griffon que nous avions ramené de force. Et je m'étais sentie victorieuse… ? Soudainement, j'avais honte, avec le parallèle que j'étais en train de faire à cause de mes propres états d'âme.
Pensive et attristée par ma condition qui venait de me sauter au visage, je fixais l'horizon pensive. J'avais envie de m'y jeter et de m'y perdre encore. Ici, ou là-bas, quelle différence ? C'était le bordel des deux côtés… peut-être qu'au moins, plus loin, jusque-là où ma vision nocturne me permettait de voir, je pourrais oublier. Je pourrai effacer ce que je ressentais et passer à autre chose ? C'était trop difficile de simplement admirer, sans pouvoir toucher, comme face à une œuvre d'art hautement surveillée. Je craignais le jour où je n'allais plus pouvoir me retenir, et que j'oserai, du bout des doigts, effleurer cette peau pècheresse.
Mais les paroles de monsieur Cioban me firent revenir à moi et je me sentais hissée en haut de mon gouffre sans fond. Je l'en remerciait intérieurement et c'est sans rien laisser paraître de mes états d'âme que je souriais en ramenant ma bouteille de bière sur le rempart.
- Merci pour vos compliments…
Je bu une gorgée en fronçant les sourcils
- Cela dit, je ne suis pas certaine que l'arc était véritablement en carton.
D'un fin sourire taquin, je le fixais avec amusement avant de détourner le regard pour m'éviter de sentir encore une fois l'attirance étrange que j'avais pour lui. J'en revenais à me souvenirs de ce qui était arrivé lorsque nous étions proches de la biche. J'essayais de comprendre l'origine de ses réactions, de ses peurs. J'avais comme une théorie, pourtant je ne disais rien de tout cela. Baissant mes yeux marron sur mes doigts fins enserrant la bière, je me risquais tout de même à évoquer le sujet, différemment.
- Au fait… je me suis renseignée sur votre auteur, ses livres, et leurs contenus, bien sûr.
- InvitéInvité
Re: On the scent [Terminé]
Lun 18 Juin 2018 - 21:06
Je hausse les épaules au moment où Abigail me dit qu'il vaudrait peut-être mieux pour elle de s'abstenir de venir avec moi, quand il s'agira de raconter ce qui s'est passé.
« C'est toi qui voit.
Lui fais-je. A dire vrai, les réprimandes ont tendance à glisser sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard. J'ai toujours été turbulent et, d'aussi loin que je me souvienne, ceux qui sont au dessus de moi m'ont toujours fait la leçon exactement de la même manière.
A croire que je n'ai absolument pas mûri sur ce sujet. Je réagi toujours comme un sale gosse qui n'a que faire des règles, écoutant les rappels à l'ordre avec autant d'intérêt que l’anecdote d'un retraité souffrant d’Alzheimer (le genre qui oublie qu'il t'a déjà raconté son histoire cinq fois).
Mais bon. Si je dis ça à Abigail, ça ne va pas le faire. Alors je ne dis rien, si ce n'est une petite formule qui passe bien, histoire de dire.
« Je te ferais un topo après coup.
Nous continuons ensuite de plaisanter en nous rappelant la mésaventure. Un moment de détente très appréciable après toute cette charge émotionnelle. En y repensant, je crois que le pire aura été (pour moi) le passage avec la biche. J'aurais vraiment pu tourner de l’œil, là où le face à face avec les centaures n'a pas si mal été géré que ça.
Cela dit, il semblerait que la jeune sorcière ait décidé de changer de sujet, puisqu'elle me rappelle cette histoire de livre dont on avait parlé dans le bureau abandonné, l'autre fois. Je n'ai pas oublié notre conversation, mais je ne m'attendais pas à la voir ressurgir maintenant. Pas que ça me dérange, mais disons que je me demande ce qui l'a amené à y penser maintenant.
« Et alors, tu as trouvé des choses utiles ?
Je lui demande, avant de boire. Mon regard se rive sur ses prunelles brunes, feignant la détente alors qu'en vérité, je suis attentif, curieux de voir jusqu'où son esprit de déduction l'aura mené. C'est presque un jeu de piste, cette affaire. Je lui donne des éléments (de manière plus ou moins volontaire) après quoi elle assemble... Elle infère.
Peut-être.
« Qu'est-ce que ça t'inspire ?
J'esquisse un petit rictus, la cigarette au coin de la bouche. Puis, mes yeux sombres s'en vont river la forêt en contrebas. Je suis à l'écoute, curieux.
« C'est toi qui voit.
Lui fais-je. A dire vrai, les réprimandes ont tendance à glisser sur moi comme l'eau sur les plumes d'un canard. J'ai toujours été turbulent et, d'aussi loin que je me souvienne, ceux qui sont au dessus de moi m'ont toujours fait la leçon exactement de la même manière.
A croire que je n'ai absolument pas mûri sur ce sujet. Je réagi toujours comme un sale gosse qui n'a que faire des règles, écoutant les rappels à l'ordre avec autant d'intérêt que l’anecdote d'un retraité souffrant d’Alzheimer (le genre qui oublie qu'il t'a déjà raconté son histoire cinq fois).
Mais bon. Si je dis ça à Abigail, ça ne va pas le faire. Alors je ne dis rien, si ce n'est une petite formule qui passe bien, histoire de dire.
« Je te ferais un topo après coup.
Nous continuons ensuite de plaisanter en nous rappelant la mésaventure. Un moment de détente très appréciable après toute cette charge émotionnelle. En y repensant, je crois que le pire aura été (pour moi) le passage avec la biche. J'aurais vraiment pu tourner de l’œil, là où le face à face avec les centaures n'a pas si mal été géré que ça.
Cela dit, il semblerait que la jeune sorcière ait décidé de changer de sujet, puisqu'elle me rappelle cette histoire de livre dont on avait parlé dans le bureau abandonné, l'autre fois. Je n'ai pas oublié notre conversation, mais je ne m'attendais pas à la voir ressurgir maintenant. Pas que ça me dérange, mais disons que je me demande ce qui l'a amené à y penser maintenant.
« Et alors, tu as trouvé des choses utiles ?
Je lui demande, avant de boire. Mon regard se rive sur ses prunelles brunes, feignant la détente alors qu'en vérité, je suis attentif, curieux de voir jusqu'où son esprit de déduction l'aura mené. C'est presque un jeu de piste, cette affaire. Je lui donne des éléments (de manière plus ou moins volontaire) après quoi elle assemble... Elle infère.
Peut-être.
« Qu'est-ce que ça t'inspire ?
J'esquisse un petit rictus, la cigarette au coin de la bouche. Puis, mes yeux sombres s'en vont river la forêt en contrebas. Je suis à l'écoute, curieux.
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