- InvitéInvité
The right places
Mar 19 Juin 2018 - 22:05
Le 20 juin 2018
La nouvelle est tombée ce matin : je suis renvoyé.
C'est impossible.
J'ai été convoqué par la direction la veille au soir. Rien de bien alarmant à première vue. J'ai tout d'abord pensé qu'il s'agissait de la suite de l'affaire du griffon, car le mot avait circulé que l'on venait de retrouver son propriétaire (un honnête magizoologiste en transit vers la Grèce, apparemment). Mais non.
L'entretien n'a pas duré longtemps. Je me suis juste installé en face du directeur, puis il m'a montré une lettre reçue quelques jours plus tôt (à ses dires). Il s'agissait d'une accusation me visant explicitement.
Dedans, l'auteure racontait comment j'avais usé de mon charme vampirique sur elle et les actes scandaleux qui s'en étaient suivi. Elle s'étendait longuement sur les dégâts que cela avait causé à sa santé psychique et l'état préoccupant dans lequel elle se trouvait désormais. On me cacha le nom de l'auteur de la lettre.
La jeune femme en question stipulait néanmoins clairement être issue d'une famille influente et qu'à ce titre, il était bien évident qu'il n'était pas question pour elle d'exposer cette affaire au grand jour (réputation oblige). Par conséquent, elle espérait que tout cela se règle en bonne intelligence et avec la plus grande discrétion.
Le directeur n'a pas eu besoin d'ajouter quoique ce soit. A ce stade, j'avais déjà compris que c'en était fini de moi.
D'un côté, il y avait une jeune femme de bonne famille (de sang pur à en croire certains sous entendus) dont les mains reposaient probablement sur des dizaines de leviers d'influence... Et de l'autre, il y avait moi : le concierge hybride dont le sort n'affectait rien, ni personne.
Je comprends aisément qu'une université réputée comme Hungcalf souhaite s'épargner la publicité d'une pareille affaire. Un membre du personnel abusant d'une élève : dhampire qui plus est. Et la bonne société de se demander comment une administration digne de ce nom a pu laisser travailler un individu de la sorte. Non, non...
Il est bien naturel que l'on cherche à enterrer la chose au plus vite. Quels risques courre-t-on à commettre une injustice, dans le fond ? Je n'ai aucun moyen de riposter, aucun moyen de me défendre.
Suspect par nature.
D'autant que si l'on creusait... Si l'on creusait, on verrait que j'entretiens une liaison avec la jeune Scylla Muller, on verrait que j'ai usé de mon charme au cours de mon dernier rendez-vous médical annuel (et que ça s'est mal terminé avec la médicomage en question), que mes rapports avec l'infirmière de l'université sont un peu plus que professionnels et ainsi de suite.
Je ne suis pas tout blanc et c'est bien là où le bât blesse.
Quand la véritable injustice se présente, mes écarts me rendent indéfendable.
Quel con.
...
J'ai jusqu'à midi pour quitter l'école.
Qu'est-ce qui m'arrive ?
Ça fait plus d'une heure que je suis assis sur mon canapé, le regard hagard. Je peine à réaliser qu'à cette heure, je n'ai plus de maison, plus de travail et surtout plus d'honneur. Je viens de me faire littéralement laminer. Il n'y a plus rien, plus rien...
C'est terminé.
Terminé.
Je sais que c'est lui. Ça ne peut être que lui... Qui d'autre ? Qui d'autre, pour avoir l'idée de m'accuser d'un truc à ce point dégueulasse ?
J'en suis sûr.
Cet enfoiré. Il m'a cassé en deux. Je suis fini.
Terminé.
J'en ai les mains qui tremblent. C'est un véritable cauchemar.
Il ne pouvait rien m'arriver de pire. J'ai tout perdu : du jour en lendemain, ma vie est foutue. Je n'ai plus rien. Et la nouvelle qui se répand... Les rumeurs qui enflent déjà...
Dans vingt quatre heures, tout le monde saura que le concierge est un putain de délinquant sexuel, de l'université à Inverness. Je ne peux juste plus rester ici. C'est terminé.
Terminé.
Qu'est-ce qui va m'arriver ?
Je pourrais être mort que ce serait pareil. Socialement, je n'existe plus déjà. La chose est claire. Partir, c'est tout ce que j'ai à faire. C'est ce que l'on me demande.
Alors je me lève de mon canapé. J'achève de ranger ce qui reste de mes affaires dans ma valise enchantée (pour en accroître la contenance)... Et je sors.
Après avoir fermé la porte à clé derrière moi, le trousseau disparaît pour s'en retourner dans un tiroir de l'administration (je n'en aurais plus l'usage). Mon regard se pose sur la cour intérieure. Je réalise que c'est la dernière fois que je verrais ce décors. Je ne travaillerais plus ici désormais.
C'est totalement surréaliste.
Je crois que je n'y arrive juste pas.
L'idée que l'on puisse me voir partir me cisaille d'humiliation (c'est pourquoi j'ai fais en sorte de choisir l'heure à laquelle les étudiants prennent leur petit déjeuner, avant le début des cours).
J'ai juste envie de disparaître, là tout de suite.
- InvitéInvité
Re: The right places
Mar 19 Juin 2018 - 23:39
dix-huit juin deux mille dix-huit. Merci mademoiselle Muller. Nous ferons le nécessaire pour que le mal qui vous a été fait soit jugé et puni. Tes iris bleus azurs reflètent une profonde tristesse et pourtant, il n’en est rien. c’est une victoire. tu essuies d’un revers de main les larmes encore tièdes coulant sur tes joues et remercies d’un hochement de tête, l’homme que tu viens de leurrer à la perfection pendant près d’une heure.parfaite. Tu te devais de l’être jusqu’au bout des ongles. Tu ne pouvais pas avoir fait tout ça pour rien. cette abomination a abusé de toi. tu n’as pas su te défendre. Trop frêle. Trop fragile. un rictus se dessine sur tes traits de porcelaine au moment où tu passes la porte du bureau. Quel amas de conneries. tu as presque réussi à y croire, toi même. des larmes plus vraies que natures. Une peur dans la voix que personne ne te connait. Une parfaite illusion. Tu passes une main dans ta longue chevelure blonde et laisses tes boucles tomber en cascade dans ton dos. le temps. il ne te reste plus qu’à attendre.
vingt juin deux mille dix-huit. Jouissance absolue. Le nom de Muller prend en ce jour, toute sa splendeur. tu rayonnes. des mois que tu mets tout ton cœur à l’ouvrage. elle va enfin comprendre ce que ça fait. scylla. celle a qui tu voues une haine presque viscérale depuis des années. elle a choisi de te mettre de côté. grave erreur. elle s’apprête à payer la monnaie de sa pièce.
tu sais. tu sais qu’on a demandé à ce monstre de quitter Hungcalf avant midi. tu es lilas muller. aucune information de la sorte ne t’échappe. alors tu as tout prévu. vous avez tout prévu. tu n’agis par seule. eustache. sa noirceur te fascine. elle t’a toujours fascinée. Vous n’avez pas les mêmes motivations et pourtant votre haine commune vous a conduit à ce moment. ces sacrifices. Tu es là, les bras croisés au niveau de la cour interne où tu sais que le vampire finira par se montrer. tous les élèves sont au courants. Tu y as veillé personnellement. Evidemment sans que jamais le nom de muller ne soit susurré ou même murmuré. pas un seul instant. tu te contentes d’attendre. calmement. plus que quelques minutes.
enfin. sourire malsain sur tes lèvres et ton regard qui l’aperçoit au loin. Le vampire. d’un pas assuré tu profites du calme environnant – éphémère - pour te diriger vers l’objet de ton dégoût. il semble abattu. Les traits fatigués. ton sourire n’en est que plus grand. Tu marches fière. Victorieuse. Eustache n’est pas là ou tapis dans l’ombre, son unique maison… mais ce n’est pas grave. Plus que quelques pas et te voilà face à cet être répugnant, prête à rugir. Il ne bouge pas. tu t’approches de son oreille avant de chuchoter quelques mots. « vous feriez mieux de partir au plus vite » sifflais-je en tapotant délicatement l’épaule du concierge. Ton regard rencontre le sien. Il est sombre, meurtrier et tu espères qu’il restera ancré en lui jusqu’à la fin de sa miséreuse existence. haine viscérale. Ton ouïe sur développée te laisse percevoir les éclats de pas sur le sol provenant des différents couloirs menant à cette cour. « oh, trop tard » lances-tu amusée hochant les épaules et reculant de quelques pas. « vous saluerez Scylla de ma part. » souffles-tu dans un murmure rejoignant le cadre de la cour où les élèves s’amassaient maintenant par dizaines. qu'elle brûle en enfer. Le spectacle n’a plus qu’à commencer. Eustache répondant toujours absent. tu profites seule. toujours seule.
- InvitéInvité
Re: The right places
Mer 20 Juin 2018 - 7:23
Elle a entendu les échos dans les couloirs. Les élèves n'ont parlé que de ça. Pendant le petit déjeuner.
En même temps, il est bizarre, tu ne trouve pas ? Je ne suis pas étonné du tout de ce qu'il a fait.
Et d'autres paroles du même acabit provenant d'une discussion entre plusieurs sang-pur. Elle n'a qu'une envie, celle de leur arracher leur langue et la leur faire bouffer. Ils le dénigrent. Pour qui se prennent t-ils ces imbéciles ?
Elle n'arrive pas à avaler quoique ce soit. Son estomac est serré. Elle ressent une douleur à la poitrine.
Pourvu que tout ça, soit une mauvaise farce.
Elle ne veut pas y croire. Tout mais pas ça. Pourtant, elle doit savoir. Ça la ronge de l'intérieur. Pourvu que ça soit faux.
Les élèves s'agitent de plus en plus. Au bout de leur lèvres, le même sujet de conversation. On essaye de la calmer. Personne n'y arrive. Elle a envie de vomir. Le café et les croissants lui donnent la nausée. Elle n'est qu'une boule de stress ambulante.
Elle n'a aucune envie d'aller en cours. Elle doit le voir. Elle a cette foutu impression que si elle ne le fait pas, ce sera trop tard. C'est déjà trop tard.
Il y a déjà une dizaine d'élève dans la cour intérieure. Elle se fraye un chemin entre eux.
Putain, cassez-vous.
C'est ce qu'elle veut leur dire. Les mots ne sortent pas. C'est en voyant Thomas et surtout les valises à côté qu'elle comprend que c'est la fin. La douleur qu'elle ressent à cet instant est vive, fulgurante. Sa vie s'effondre à cet instant.
Son sang ne fait qu'un tour, quand elle la voit. Elle en est sûre, c'est elle qui est une des responsable de cette tragédie. Son sourire est à gerber. Elle a l'air si fière d'elle.
Bravo Lilas tu as gagné. Tu dois être si fière de toi. Sale garce.
Elle lance un regard remplit de haine à sa soeur, Le Diable en Talons sous un visage d'ange lorsqu'elle la croise en sens inverse. Elle crève d'envie de rendre moins joli, ce visage qui la débecte. L'autre n'est pas encore là. Le second membre de leur duo infernal. Eustache Desjardins. Il l'avait déjà parlé de cette menace lors de l'agression. La menace est devenue un putain de fait.
Ignorant les autres élèves. Elle n'a pas envie de faire de politesse, elle se dirige d'un pas pressé vers Tommy. Le bruit de ses talons frappent le sol.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Bordel, Thomas parle moi.
Elle sait très bien ce qu'il se passe. Alors pourquoi elle le demande ? Pour avoir une réponse qu'elle sait déjà et qui lui fera plus de mal encore ? Parce qu'elle espère encore que tout ça, ne soit qu'un cauchemar ?
- Non ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible !
Elle prend la tête entre ses mains avant de s'effondrer sur le sol. Anéantie. Ses cris et ses larmes lui brûlent la gorge et les yeux. Elle s'en fout des écorchures sur ses genoux. Elle s'en fout de passer pour une cinglée, devant tout les regards qui assistent à la scène. Elle s'en fout de tous ces gens. De leur regard. Il n'y a rien que la douleur. Cette impression de perdre une partie d'elle même. Qu'on lui arrache le coeur de sa poitrine.
- Ne pars pas. Putain je t'aime, ne fais pas ça. Ramènes tes valises chez toi. Reste ici. Ne pars pas je t'en supplie.
Amenes-moi avec toi. Je t'en prie. Me laisse pas seule. Je t'en prie Tommy, me laisse pas . Je pourrais tout quitter pour toi.
Tout est fini. L'amour ça se finit toujours mal. Ils se sont aimés. Ils payent le prix d'un amour, inacceptable aux yeux de ceux qui pensent diriger le monde. Ces foutus sang-purs qui se pensent au dessus du monde. Elle les feras chuter de leur piédestal. De leur tour dorée. Tout ceux qui salissent l'homme qu'elle aime, elle les détruira un par un, si il le faut. Elle pourrait utiliser tous les sorts impardonnables contre eux. Elle tuerait père et mère, si il lui demandait. Elle pourrait croupir à Azkaban pour lui.
Dans son regard, il n'y a que haine et tristesse. Il n'y a rien que le désespoir de ceux qui ne sont plus rien. De ceux qui ont tout perdu. Plus rien n'a importance. Puisque sans lui, elle n'en vaut pas la peine. Sans lui, elle n'est plus rien.
En même temps, il est bizarre, tu ne trouve pas ? Je ne suis pas étonné du tout de ce qu'il a fait.
Et d'autres paroles du même acabit provenant d'une discussion entre plusieurs sang-pur. Elle n'a qu'une envie, celle de leur arracher leur langue et la leur faire bouffer. Ils le dénigrent. Pour qui se prennent t-ils ces imbéciles ?
Elle n'arrive pas à avaler quoique ce soit. Son estomac est serré. Elle ressent une douleur à la poitrine.
Pourvu que tout ça, soit une mauvaise farce.
Elle ne veut pas y croire. Tout mais pas ça. Pourtant, elle doit savoir. Ça la ronge de l'intérieur. Pourvu que ça soit faux.
Les élèves s'agitent de plus en plus. Au bout de leur lèvres, le même sujet de conversation. On essaye de la calmer. Personne n'y arrive. Elle a envie de vomir. Le café et les croissants lui donnent la nausée. Elle n'est qu'une boule de stress ambulante.
Elle n'a aucune envie d'aller en cours. Elle doit le voir. Elle a cette foutu impression que si elle ne le fait pas, ce sera trop tard. C'est déjà trop tard.
Il y a déjà une dizaine d'élève dans la cour intérieure. Elle se fraye un chemin entre eux.
Putain, cassez-vous.
C'est ce qu'elle veut leur dire. Les mots ne sortent pas. C'est en voyant Thomas et surtout les valises à côté qu'elle comprend que c'est la fin. La douleur qu'elle ressent à cet instant est vive, fulgurante. Sa vie s'effondre à cet instant.
Son sang ne fait qu'un tour, quand elle la voit. Elle en est sûre, c'est elle qui est une des responsable de cette tragédie. Son sourire est à gerber. Elle a l'air si fière d'elle.
Bravo Lilas tu as gagné. Tu dois être si fière de toi. Sale garce.
Elle lance un regard remplit de haine à sa soeur, Le Diable en Talons sous un visage d'ange lorsqu'elle la croise en sens inverse. Elle crève d'envie de rendre moins joli, ce visage qui la débecte. L'autre n'est pas encore là. Le second membre de leur duo infernal. Eustache Desjardins. Il l'avait déjà parlé de cette menace lors de l'agression. La menace est devenue un putain de fait.
Ignorant les autres élèves. Elle n'a pas envie de faire de politesse, elle se dirige d'un pas pressé vers Tommy. Le bruit de ses talons frappent le sol.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Bordel, Thomas parle moi.
Elle sait très bien ce qu'il se passe. Alors pourquoi elle le demande ? Pour avoir une réponse qu'elle sait déjà et qui lui fera plus de mal encore ? Parce qu'elle espère encore que tout ça, ne soit qu'un cauchemar ?
- Non ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible !
Elle prend la tête entre ses mains avant de s'effondrer sur le sol. Anéantie. Ses cris et ses larmes lui brûlent la gorge et les yeux. Elle s'en fout des écorchures sur ses genoux. Elle s'en fout de passer pour une cinglée, devant tout les regards qui assistent à la scène. Elle s'en fout de tous ces gens. De leur regard. Il n'y a rien que la douleur. Cette impression de perdre une partie d'elle même. Qu'on lui arrache le coeur de sa poitrine.
- Ne pars pas. Putain je t'aime, ne fais pas ça. Ramènes tes valises chez toi. Reste ici. Ne pars pas je t'en supplie.
Amenes-moi avec toi. Je t'en prie. Me laisse pas seule. Je t'en prie Tommy, me laisse pas . Je pourrais tout quitter pour toi.
Tout est fini. L'amour ça se finit toujours mal. Ils se sont aimés. Ils payent le prix d'un amour, inacceptable aux yeux de ceux qui pensent diriger le monde. Ces foutus sang-purs qui se pensent au dessus du monde. Elle les feras chuter de leur piédestal. De leur tour dorée. Tout ceux qui salissent l'homme qu'elle aime, elle les détruira un par un, si il le faut. Elle pourrait utiliser tous les sorts impardonnables contre eux. Elle tuerait père et mère, si il lui demandait. Elle pourrait croupir à Azkaban pour lui.
Dans son regard, il n'y a que haine et tristesse. Il n'y a rien que le désespoir de ceux qui ne sont plus rien. De ceux qui ont tout perdu. Plus rien n'a importance. Puisque sans lui, elle n'en vaut pas la peine. Sans lui, elle n'est plus rien.
- InvitéInvité
Re: The right places
Mer 20 Juin 2018 - 21:50
the right places
La rumeur gronde. Les voix commencent à s’élever alors que le soleil montre à peine ses premiers rayons. Un drame se prépare. Installé contre un des piliers de la cour intérieure tu attends sa venue. Tu sais que c’est par ici qu’il devra passer pour quitter le château. Renvoyé. Tu le vois alors arriver, la mine déconfite. Si son renvoi avait été ton œuvre tu aurais surement souris mais de ce départ tu n’en tire que peu de satisfaction dans le fond. Tu as juste le plaisir de te dire que plus personne ne regardera par-dessus ton épaule. Tu ne sentiras plus son regard fixé sur toi. Alors qui pose sa valise au sol tu recule un peu, de cette façon personne ne peut te voir mais toi tu observe toute la scène qui se déroule sous tes yeux. Son air triste ne réjouis même pas.
Alors que tu t’apprête à partir, un départ dans l’intimité ne t’amuse pas le moins du monde, tu vois une jeune Grymm se diriger vers lui. Le sourire sur ses lèvres t’est familier. Alors c’est elle. Tu fais un pas en avant tout en t’assurant de ne pas être visible des autres. Tu entends ses paroles incisives et à gerber pour le concierge, enfin c’est ce que tu imagines. Tu attends la réaction du vampire avec intérêt, se laissera-t-il faire maintenant qu’il semble avoir tout perdu ? Ou bien la bête va-t-elle se réveiller ? Tu espère voir la bête.
Les âmes commencent à se masser aux abords de la cour. Cela deviendrait-il intéressant finalement ? C’est alors qu’une jeune Pokeby arrive. Tu ne connais pas le nom des élèves, pourquoi les apprendre ? Inutile. La jeune blonde semble bouleversée. Tu attends avec impatience sa réaction et on peut dire que tu n’es pas déçu. Les larmes, les cris. Tout ce petit monde se détruit bien tranquillement sans même que tu ais besoin d’intervenir. Finalement un très léger sourire étire tes lèvres. Bien. Lorsqu’elle s’écroule au sol c’est l’apothéose et tu ne peux t’empêcher d’avancer à nouveau pour profiter de ce spectacle réjouissant à tes yeux.
Maintenant dans la lumière, tu assistes aux adieux larmoyants comme une majorité d’étudiants désormais. Un peu plus loin tu vois la médicomage qui semble touchée. Celle-là aussi te sort par les yeux. Tu observes le concierge ainsi que les étudiants. Ils semblent peinés pour certains, dégoûtés pour d’autres. Tout le monde sait maintenant qu’il n’est pas si irréprochable que ça et l’attitude de la Pokeby ne fait que renforcer les soupçons sur l’intégrité du semi-vampire. Sa réputation est en train de s’éffondrer. Maintenant que le chat s’en va, tu pourras danser ton contant et mettre en place les plans que tu as longuement peaufinés.
Alors que tu t’apprête à partir, un départ dans l’intimité ne t’amuse pas le moins du monde, tu vois une jeune Grymm se diriger vers lui. Le sourire sur ses lèvres t’est familier. Alors c’est elle. Tu fais un pas en avant tout en t’assurant de ne pas être visible des autres. Tu entends ses paroles incisives et à gerber pour le concierge, enfin c’est ce que tu imagines. Tu attends la réaction du vampire avec intérêt, se laissera-t-il faire maintenant qu’il semble avoir tout perdu ? Ou bien la bête va-t-elle se réveiller ? Tu espère voir la bête.
Les âmes commencent à se masser aux abords de la cour. Cela deviendrait-il intéressant finalement ? C’est alors qu’une jeune Pokeby arrive. Tu ne connais pas le nom des élèves, pourquoi les apprendre ? Inutile. La jeune blonde semble bouleversée. Tu attends avec impatience sa réaction et on peut dire que tu n’es pas déçu. Les larmes, les cris. Tout ce petit monde se détruit bien tranquillement sans même que tu ais besoin d’intervenir. Finalement un très léger sourire étire tes lèvres. Bien. Lorsqu’elle s’écroule au sol c’est l’apothéose et tu ne peux t’empêcher d’avancer à nouveau pour profiter de ce spectacle réjouissant à tes yeux.
Maintenant dans la lumière, tu assistes aux adieux larmoyants comme une majorité d’étudiants désormais. Un peu plus loin tu vois la médicomage qui semble touchée. Celle-là aussi te sort par les yeux. Tu observes le concierge ainsi que les étudiants. Ils semblent peinés pour certains, dégoûtés pour d’autres. Tout le monde sait maintenant qu’il n’est pas si irréprochable que ça et l’attitude de la Pokeby ne fait que renforcer les soupçons sur l’intégrité du semi-vampire. Sa réputation est en train de s’éffondrer. Maintenant que le chat s’en va, tu pourras danser ton contant et mettre en place les plans que tu as longuement peaufinés.
©Pando
- InvitéInvité
Re: The right places
Mer 20 Juin 2018 - 22:35
Comme une traînée de poudre, la nouvelle s'était répandue, enflammant sur son passage la passion des ragots et potins de l'université. Tout le monde raffolait de ce genre de trucs, ça leur donnait matière à parler et débattre, pour renflouer un peu le vide de leur vie. Mais pour Zeno, qui avait entendu ça au détour d'un couloir, cela avait fait le bruit d'une bombe. La pipelette qui avait gloussé en parlant de cette rumeur s'était sèchement vue attraper par le bras et forcée de répéter ce qu'elle avait entendu.
Alors Zeno avait cherché l'un et l'autre. Thomas n'avait jamais vraiment été un être très cher à son coeur et Zeno avait toujours veillé à garder une certaine distance avec lui de par son poste. Mais Scylla... les rumeurs du chineur, Zeno les avait lues sans vraiment trop y croire, puis il avait quand même regardé, surveillé ; guetter. Aujourd'hui était donc la confirmation de cette rumeur lorsqu'en voyant la chevelure de Scylla près de l'entrée, il la vit ; Zeno voulu l'appeler mais elle ne l'entendit pas, visiblement. Alors il la suivit. Il sortit à son tour, seulement pour retrouver une petite foule curieuse et un spectacle désolant. Légèrement en retrait, il observa la scène silencieusement mais les sourcils froncés, en proie à des émotions mitigées. Il n'avait jamais parlé de la relation avec Thomas car il ne l'approuvait pas, mais il ne pouvait pas nier qu'il était contre tout un tas de trucs concernant les Muller. Il n'avait rien dit, s'était tu, avait joué à l'aveugle seulement pour laisser à Scylla la liberté de faire ce qu'elle voulait et surtout, pour ne pas être embringué dans leurs histoires à dormir debout.
Le regard d'abord rivé sur Scylla, Zeno fit quelques pas pour se démarquer de la foule. Il s'écarta légèrement et ses yeux vinrent ensuite se poser sur Thomas. Pas un geste ne fut esquissé, pas un mot ne fut prononcé. Il se contenta de le regarder, de l'observer. Il ne se sentait pas en droit d'intervenir dans l'immédiat, ni même de séparer Scylla. Peut-être devrait-il les éloigner, peut-être devrait-il les laisser. Il laissait à quelqu'un d'autre le rôle de se mêler de leurs histoires ; mais il ne fallait qu'un signe, qu'un regard, et il était prêt à bondir. Parce que Thomas, en dépit de toutes ces histoires et ces rumeurs, était quelqu'un qui ne lui avait jamais causé du tort et avait même sauvé son postérieur à plusieurs reprises lorsqu'il s'était laissé aller. Comment puis-je t'aider ? avait-il envie de demander. Mais cette question attendrait son heure, pour l'instant.
Silence, retenue, distance ; Zeno n'était que spectateur du drame qui se déroulait sous ses yeux, son regard toujours posé sur Thomas.
- InvitéInvité
Re: The right places
Jeu 21 Juin 2018 - 15:09
"Il le jeta dans l'abîme,
ferma et scella l'entrée au-dessus de lui,
afin qu'il ne séduisît plus [...],
jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis."
blonde redhead - damaged coda
Des regards obscènes qui dévorent l'intimité du moment. De fringants curieux, des étudiants au souffle court, les bouches avides murmurant les questions, les réponses qui peu à peu se délient. Les visages qui s'effarent devant l'intégrité enterrée du concierge. Thomas Cioban, l'homme de l'ombre, celui qui gardait un œil sur tous les élèves. Celui qui touchait de trop près ta précieuse fiancée. Tu te délectes de son visage cerné, de l'abandon le plus complet dans lequel il baigne, alors que les yeux inquisiteurs le transpercent de honte. Tu te nourris de son humiliation, mais tu te gardes bien de le montrer à qui que ce soit.
Niché sur un balcon du bâtiment, une cigarette à la main, tu domines la scène. Tu domines la situation, à vrai dire. Tu refuses le bain de foule, tu préfères observer de loin, toujours dans l'obscurité. Le soleil s'élève doucement dans le ciel, colorant de nuances orangées la cour intérieure, projetant l'ombre du balcon sur lequel tu tiens sur les acteurs de la scène tragique qui se déroule. Tu les surplombes de toute cette haine qui te caractérise. Cette avidité de domination qui te rongeait depuis trop longtemps. Tu reprends enfin le contrôle. Tu reprends ton dû. Et cette fois, tu ne laisseras rien passer.
La cendre de ta cigarette vient s'écraser aux pieds de ta bien-aimée. Le rictus est plus fort, plus dur lorsque tu dévores sa chevelure claire des yeux. Presque carnassier. La poupée Muller est brisée, achevée, et tu ne peux que te délecter de la tourmente qui la fait hurler au milieu des curieux. À moi. Tu n'as qu'une hâte, te retrouver de nouveau face à face avec elle. Pouvoir plonger tes yeux dans les siens, et te nourrir de cette haine qu'elle éprouve pour toi. L'appeler tienne, et qu'elle se résigne à son sort. Tu ne lui souhaites que ça, à présent.
Tes yeux virevoltent dans la cour, pour tomber sur Lilas, qui arbore ce même rictus malsain. Sans elle, rien de tout ça n'aurait pu arriver. Elle a exécuté ta vengeance, ainsi que la sienne, d'une main de maître. Dans tout ça, on pourrait dire que tu ne t'es pas vraiment mouillé. Tu n'as été que l'instigateur de la haine, et tu as laissé faire Lilas. Méthode que tu peaufines depuis des années pour t'éviter des ennuis trop conséquents. La jeune Muller t'a souvent été utile. On pourrait presque vous appeler amis. Mais ton âme est trop brisé pour qu'une quelconque amitié ne daigne se montrer. Crois-tu qu'un jour elle pourrait te trahir ? Des questions inutiles s'instillent dans ton esprit alors que l'avidité de la victoire te monte à la tête.
Ton regard se pose pour finir sur Thomas. Cet infâme personnage, ce voleur, ce trompeur. Il ne te manquera pas, il ne manquera à personne. Tous des menteurs ceux qui viennent pleurer son départ. Tu ricanes doucement, tel le fou que tu deviens, alors que tu le vois se morfondre devant une Scylla à terre. Pars, tu ne manqueras à personne, Thomas Cioban. Tes mains tremblent d'excitation. Tu es enfin tout-puissant. Enfin. L'ennemi est à terre. Et tu ne pourras que profiter de cette réussite plus qu'imminente.
Tu croises alors le regard du concierge, qui levait les yeux. Tu ne le lâches pas, rit un peu plus fort -pas assez toutefois pour qu'il t'entende-, et puis tu murmures, articules du mieux que tu peux pour qu'il lise sur tes lèvres, du haut de ton piédestal retrouvé. "J'ai gagné."
- stache rn:
- InvitéInvité
Re: The right places
Jeu 21 Juin 2018 - 15:58
C'est bien la première fois que tu remarques autant de monde dans la petite cour intérieure, la curiosité, malsaine probablement, des jeunes gens te dépasse. Les yeux levés vers le ciel tu continues ta progression, tu allais bifurquer quand une voix t'es parvenue, une voix familière, plus que ça même, une voix qui résonne au plus profond de toi, qui te fait trembler. Scylla! Tu fais volte-face, tu joues des coudes pour passer tout en distribuant des regards noirs à la pelle, qu'est-ce qui peut bien arriver pour mettre Sissi dans un état pareil ? Tu fais pas attention aux ragots et, ce n'est que quand ton regard croise celui de Lilas que tu comprends qu'un scénario diabolique doit se jouer sous vos yeux. Impérieuse. Reine. Tu fronces les sourcils tout en te demandant ce qu'elle a encore derrière la tête et enfin tu arrives à voir Scylla. La scène à quelque chose d'irréel, tu regardes autour de vous, les chuchotements grondent, murmures qui se muent en hurlement, t'approche de ta cousine, plongeant ton regard dans celui de Thomas. T'aimerais comprendre, mais pour l'instant tu vas surtout essayer de calmer l'hystérie qui semble prendre possession de ta cousine. Accroupis à ses côtés, tu passes un bras autour de ses épaules tout en l'attirant contre toi, le regard toujours dans celui du concierge, t'aimerais comprendre, mais tu ne demandes rien. La situation semble compliquée, pourquoi est-ce qu'elle serait simple ? Scy, calme toi, s'il te plait. C'est pas les regards autour qui t'inquiètent, ce n'est pas les murmures, ce ne sont pas même ce qu'on pourrait dire de vous qui t'inquiètes, c'est elle. Tu sais qu'elle a vécu des événements traumatisant ces dernières semaines et tu ne veux pas qu'elle donne satisfaction à Lilas. C'est déjà trop tard au vu du regard brillant de la cadette. Un regard noir à son intention, qu'est-ce que t'as fait Lilas? Tu ne comprends pas la passion, l'énergie qu'elle déploie pour vous nuire, c'est quoi son problème ? Du bout des doigts tu lèves le visage de Scylla vers le tien, essayant de l'apaiser du regard, mais ce que tu vois dans ses yeux te terrifie, il y a une rage, une détermination et un feu que tu n'avais encore jamais vu chez elle, scylla ... ?
- InvitéInvité
Re: The right places
Jeu 21 Juin 2018 - 16:33
melrose & thomas & les autres
the right places
T'as failli gerber quand t'as entendu les rumeurs qui couraient sur le campus. Accuser Thomas d'un truc pareil, ça te parait hallucinant, incroyable. Malgré ses grands airs, tu sais bien qu'il serait incapable de ce genre de geste, de ce genre d'action. T'y crois pas une seule seconde à cette accusation. Mais les bruits de couloir enflent comme un torrent en crue et toi tu sais plus où donner de la tête, t'as le sang qui bouillonne et les poings qui démangent, tu sais pas ce que tu dois faire et t'as peur que si tu prends pas une décision très vite, ça va partir en vrille à la première occasion. Tu fumes clope sur clope pour essayer de te calmer, mais rien à faire, t'arrives pas à te décider. J'y vais, j'y vais pas ? Tu sais pas. Tu te lèves de ta chaise, fais les cent pas dans ce qui te sert de bureau, chope ta veste et ton paquet de clopes à la volée et sors en claquant la porte. Les mains dans les poches, tu traverses le domaine au pas de course, suivant les étudiants jusqu'à la scène de crime. La cour intérieure. Bien sûr. Ils sont tous là, curieux, badauds, étudiants et membres du personnel, amis et ennemis, réunis pour admirer la déchéance du concierge. Tu vas dégueuler. Y a Thomas au milieu qui a l'air complètement déboussolée, une jeune femme en larmes à ses pieds. Scylla. Ouais, toi aussi tu lis le Chineur, mais au fond t'en a rien à branler de leurs affaires de cœur. Ils font bien ce qu'ils veulent, et puis t'es mal placé pour les juger. Y a un grand brun qui se précipite à ses côtés, tente de la rassurer. Toi tu fusilles la foule du regard, ta voix grave qui gronde dans la petite enceinte de la cour. « Vous devriez pas être en cours tous ? Allez circulez, y a rien à voir. Bougez de là j'vous dis ! » Tu vois rouge Mel, t'as les yeux flamboyants et le sang brûlant, mais t'essayes de te contenir. Pour Thomas. Pour la jeune femme brisée à tes pieds. Tu t'approches de Scylla, l'instinct de protection qui prend le dessus sur tout. Si Thomas tient à elle, alors tu tiens à elle aussi. Et tu la protègeras, le temps que tout ça se tasse, le temps qu'il faudra. En attendant, faut la sortir de là, l'éloigner de tous ces gens, la laisser respirer, se calmer. Tu cherches le regard du jeune homme qui la tient dans ses bras avant de te pencher sur elle, de saisir ses bras et de la relever. Elle crie, elle hurle, elle se débat, mais tu lâches pas. T'es trop fort pour elle Mel, elle peut rien contre toi. « Allez viens miss, faut pas qu'on reste là. » Pour une fois, tu fais en sorte que ta voix soit douce et rassurante, bien loin de l'image que tu renvoies d'ordinaire. On a tendance à dire que les situations de crise font ressortir les véritables personnalités des gens. C'est peut-être vrai. Tu lèves les yeux, croises le regard de Thomas. Un signe de tête. Venant de toi ça veut dire beaucoup. Ça veut dire bon courage et ça veut dire t'inquiète pas. Ça veut dire tu me manqueras. Le grand brun se positionne à côté de toi, et à deux vous encadrez Scylla pour lui éviter les regards inquisiteurs et la curiosité malsaine, le voyeurisme passif qui te donne envie de tout envoyer péter. Un dernier regard pour Thomas et vous quittez la cour. Pourtant, même à l'écart du drame qui se déroule encore là-bas, t'as l'impression que l'ambiance lourde t'a suivi jusqu'ici et pèse maintenant sur tes épaules comme une chape de plomb. Tu regardes Scylla. Une nouvelle responsabilité, une nouvelle personne à protéger. Mais celle-là elle a le goût du serment, le goût de promesse à pas briser. Le goût des larmes et de la tragédie et des cœurs explosés qu'on pourra jamais complètement réparer.
- InvitéInvité
Re: The right places
Jeu 21 Juin 2018 - 16:56
Elle surgit finalement de la coursive : l'ange chéri au regard de démone. Je la vois approcher, jusqu'à réduire entre nous la distance à celle de son sinistre conseil. Ses yeux m'épinglent alors avec toute la violence que l'on imagine. J'y vois s'y refléter ce qui me suit depuis l'enfance. Ce qu'elle pense de moi : ce qu'ils pensent tous.
Tous, amassés qu'ils sont en bordure de cour, à observer, murmurer. Leurs mots me parviennent en un bourdonnement angoissant : c'est la peau de ce que j'ai toujours voulu éviter d'être qu'ils pointent du doigt aujourd'hui. J'ai pourtant fait tout ce que je pouvais pour devenir autre chose que ce que ma nature présageais : en vain. Ce que je suis ne compte pas dans l'équation.
J'ai l'air, alors ça doit suffire.
Mon regard suit Lilas qui s'éloigne. Je suis tout à fait incapable de lui répondre : j'ai perdu. Il n'y a rien de plus à dire. Elle a gagné.
Eustache aussi.
La seule chose que je parviens à ressentir, c'est le poids de l'humiliation. A dire vrai, du haut de mes quarante ans, c'est comme si j'étais un petit garçon, là tout de suite. Mon regard est celui d'un petit garçon : celui là même qui s'est fait traité de monstre pour la première fois à la gare de King's Cross, celui que des camarades ont tenté de noyer dans les flammes à Poudlard et encore beaucoup d'autre petits garçons comme ça. Tous pareillement effrayés par la violence d'un monde qui ne veut pas d'eux.
A croire que je ne dépasserais jamais ce stade là.
J'y croyais pourtant, après dix ans passés ici.
Scylla surgit soudain au milieu de la foule. Je reconnais sans peine toute la palette des émotions qui traversent son beau visage. Elle est furieuse, autant que désespérée. Elle sait que c'est vain aussi.
Je la vois qui s'effondre, qui crie et pleure... Les gens se mettent à parler, les regards sont incrédules, sévères ou amusés. Comme au spectacle.
C'est amusant, le malheur.
Sasha arrive à son tour. Égal à lui même, il n'y a que sa cousine qui compte. Il la prend dans ses bras et essaye de la calmer. Tout cette énergie du désespoir, ça l'inquiète. Sans doute vient-il juste de réaliser l'ampleur de la situation : ce truc qui pourrit depuis des semaines et contre lequel on a essayé de lutter.
Mais il est un peu tard.
Mes yeux noirs passent sur la foule : les regards se détournent. Il n'y a que Deirdre qui persiste. Le voyant, je laisse échapper un soupir sourd. Aucun charognard ne manquera donc à l'appel aujourd'hui. Dois-je donc être privé de dignité à ce point là ?
Je n'ai même pas envie de crier, de me rebeller, de les balayer d'un sort : ça, c'est l'arme de ceux qui savent qu'ils sont en capacité d'agir. Ceux qui pensent que leurs actions ont un effet sur le monde qui les entoure. Il va sans dire que ce n'est pas mon cas.
Melrose apparaît alors. Son verbe acerbe interpelle la foule, ramenant chacun à ses réalités. Je le vois ensuite qui s'empresse d'aller relever Scylla. Pendant ce temps, quelques élèves se décident à bouger, probablement atteint par ce qui vient d'être dit. La fascination morbide a ses limites.
Mes yeux suivent toujours ses actions, mais je sais ce qu'il a en tête. Quand nos regards se croisent, c'est un dialogue sourd qui s'instaure, probablement avec l'un des seuls alliés que j'ai ici. L'espace d'un moment, je me sens moins seul. Merci.
Je lève finalement les yeux pour river ceux du véritable maître de ce moment terrible : Eustache Desjardins. Il est fier, il domine : cette scène lui appartient.
Captant ses paroles silencieuses, je baisse alors les yeux pour river le sol : plus de dignité, pas un brin d'amour propre pour répliquer quoique ce soit.
Tout cela a bien assez duré.
Tournant donc simplement les talons, je prends le chemin du parc. Il n'est pas nécessaire de partir par la grande porte et je ne tiens pas à avoir à fendre la foule des étudiants amassés sous la coursive. La seule chose qui m'importe, c'est de quitter cet endroit au plus vite. Je ne supporte pas d'être regardé de la sorte et c'est au point que je ne peux me résoudre à accorder quelques mots à Scylla. Pardon mon ange, il m'a eu. J'espère que tu comprendras. Ce n'est pas très brave, mais je n'ai jamais prétendu l'être. Considérons seulement que j'ai atteins mes limites.
Car en dépit de tout ce qu'ils pensent, je ne suis qu'un homme.
Tous, amassés qu'ils sont en bordure de cour, à observer, murmurer. Leurs mots me parviennent en un bourdonnement angoissant : c'est la peau de ce que j'ai toujours voulu éviter d'être qu'ils pointent du doigt aujourd'hui. J'ai pourtant fait tout ce que je pouvais pour devenir autre chose que ce que ma nature présageais : en vain. Ce que je suis ne compte pas dans l'équation.
J'ai l'air, alors ça doit suffire.
Mon regard suit Lilas qui s'éloigne. Je suis tout à fait incapable de lui répondre : j'ai perdu. Il n'y a rien de plus à dire. Elle a gagné.
Eustache aussi.
La seule chose que je parviens à ressentir, c'est le poids de l'humiliation. A dire vrai, du haut de mes quarante ans, c'est comme si j'étais un petit garçon, là tout de suite. Mon regard est celui d'un petit garçon : celui là même qui s'est fait traité de monstre pour la première fois à la gare de King's Cross, celui que des camarades ont tenté de noyer dans les flammes à Poudlard et encore beaucoup d'autre petits garçons comme ça. Tous pareillement effrayés par la violence d'un monde qui ne veut pas d'eux.
A croire que je ne dépasserais jamais ce stade là.
J'y croyais pourtant, après dix ans passés ici.
Scylla surgit soudain au milieu de la foule. Je reconnais sans peine toute la palette des émotions qui traversent son beau visage. Elle est furieuse, autant que désespérée. Elle sait que c'est vain aussi.
Je la vois qui s'effondre, qui crie et pleure... Les gens se mettent à parler, les regards sont incrédules, sévères ou amusés. Comme au spectacle.
C'est amusant, le malheur.
Sasha arrive à son tour. Égal à lui même, il n'y a que sa cousine qui compte. Il la prend dans ses bras et essaye de la calmer. Tout cette énergie du désespoir, ça l'inquiète. Sans doute vient-il juste de réaliser l'ampleur de la situation : ce truc qui pourrit depuis des semaines et contre lequel on a essayé de lutter.
Mais il est un peu tard.
Mes yeux noirs passent sur la foule : les regards se détournent. Il n'y a que Deirdre qui persiste. Le voyant, je laisse échapper un soupir sourd. Aucun charognard ne manquera donc à l'appel aujourd'hui. Dois-je donc être privé de dignité à ce point là ?
Je n'ai même pas envie de crier, de me rebeller, de les balayer d'un sort : ça, c'est l'arme de ceux qui savent qu'ils sont en capacité d'agir. Ceux qui pensent que leurs actions ont un effet sur le monde qui les entoure. Il va sans dire que ce n'est pas mon cas.
Melrose apparaît alors. Son verbe acerbe interpelle la foule, ramenant chacun à ses réalités. Je le vois ensuite qui s'empresse d'aller relever Scylla. Pendant ce temps, quelques élèves se décident à bouger, probablement atteint par ce qui vient d'être dit. La fascination morbide a ses limites.
Mes yeux suivent toujours ses actions, mais je sais ce qu'il a en tête. Quand nos regards se croisent, c'est un dialogue sourd qui s'instaure, probablement avec l'un des seuls alliés que j'ai ici. L'espace d'un moment, je me sens moins seul. Merci.
Je lève finalement les yeux pour river ceux du véritable maître de ce moment terrible : Eustache Desjardins. Il est fier, il domine : cette scène lui appartient.
Captant ses paroles silencieuses, je baisse alors les yeux pour river le sol : plus de dignité, pas un brin d'amour propre pour répliquer quoique ce soit.
Tout cela a bien assez duré.
Tournant donc simplement les talons, je prends le chemin du parc. Il n'est pas nécessaire de partir par la grande porte et je ne tiens pas à avoir à fendre la foule des étudiants amassés sous la coursive. La seule chose qui m'importe, c'est de quitter cet endroit au plus vite. Je ne supporte pas d'être regardé de la sorte et c'est au point que je ne peux me résoudre à accorder quelques mots à Scylla. Pardon mon ange, il m'a eu. J'espère que tu comprendras. Ce n'est pas très brave, mais je n'ai jamais prétendu l'être. Considérons seulement que j'ai atteins mes limites.
Car en dépit de tout ce qu'ils pensent, je ne suis qu'un homme.
- InvitéInvité
Re: The right places
Dim 24 Juin 2018 - 14:21
La cendre tombe à ses pieds. Si elle levait la tête, elle verrait posté sur son balcon, le propriétaire de la cigarette. Le sorcier qui a détruit sa vie. Celui dont elle va devoir porter le nom. Tragédie qui n'en finit pas. Elle a tout perdu. Les accusations portées sur Thomas, les regards avides des spectateurs de la scènes, contemplatifs de leur malheur, ont porté le coup fatal. Elle a perdu cette guerre.
Elle essaye de se refaire le film. Viens les regrets. Elle aurait dû le laisser crever dans cette salle vide quand il l'avait agressé. Pourquoi elle n'avait pas prêté plus attention à ses menaces ? Elle n'avait pas cru aux paroles d'un fou. Et voilà le résultat. Peut être que si elle y avait cru, rien que pendant une seule seconde, la dignité de Thomas n'en serait pas bafouée. Ils auraient pu s'enfuir ensemble. Loin de cette ville, loin de cette vie.
Ils n'auront pas cette chance. L'amour à viré aux tragique. Il n'y a pas de mot. Que le silence pesant. Et dans le regard de celui qu'elle aime, elle y voit toute la détresse. Bon dieu que ça lui fait un putain de mal. Elle ne savait pas véritablement ce que ça signifiait aimer avant de le rencontrer. Ces mois de bonheur foutu en lambeaux. À cause de son propre sang.
La voix de Sha lui parvient. Il est là près d'elle. Rassurant. Elle partage un lourd secret avec lui. Il connaît le poids que pèse la perte d'un enfant. Il essaye de la rassurer, de la protéger.
Scylla calme-toi.
Elle n'y arrive pas. Tout comme elle n'arrive plus à éteindre la haine et la rage dans son regard. Elle n'est plus rien qu'un animal blessé. Lilas, Eustache lui ont pris le reste de sa dignité. Qu'ils doivent être fiers. Lilas qui la hait depuis si longtemps, elle doit être si satisfaite. Si fière de voir Scylla à terre. Elle a tout gagné.
Un homme au crâne rasé s'approche. De visu, il s'agit de Melrose, le garde chasse d'Hungcalf, un ami de Thomas. Elle l'entend virer les spectateurs avides de leur tristesse. Il essaye de la faire sortir de là. Elle résiste. Son corps se refuse de quitter le sol sur lequel elle est effondrée. Et puis il a des paroles et une douceur qui émane sa voix. Alors elle se laisse portée. Encerclée par son cousin et Melrose, elle quitte les lieux. Ses jambes vacillent. Elle est vidée de son énergie. Elle n'est plus qu'un fantôme qui erre à présent.
Elle essaye de se refaire le film. Viens les regrets. Elle aurait dû le laisser crever dans cette salle vide quand il l'avait agressé. Pourquoi elle n'avait pas prêté plus attention à ses menaces ? Elle n'avait pas cru aux paroles d'un fou. Et voilà le résultat. Peut être que si elle y avait cru, rien que pendant une seule seconde, la dignité de Thomas n'en serait pas bafouée. Ils auraient pu s'enfuir ensemble. Loin de cette ville, loin de cette vie.
Ils n'auront pas cette chance. L'amour à viré aux tragique. Il n'y a pas de mot. Que le silence pesant. Et dans le regard de celui qu'elle aime, elle y voit toute la détresse. Bon dieu que ça lui fait un putain de mal. Elle ne savait pas véritablement ce que ça signifiait aimer avant de le rencontrer. Ces mois de bonheur foutu en lambeaux. À cause de son propre sang.
La voix de Sha lui parvient. Il est là près d'elle. Rassurant. Elle partage un lourd secret avec lui. Il connaît le poids que pèse la perte d'un enfant. Il essaye de la rassurer, de la protéger.
Scylla calme-toi.
Elle n'y arrive pas. Tout comme elle n'arrive plus à éteindre la haine et la rage dans son regard. Elle n'est plus rien qu'un animal blessé. Lilas, Eustache lui ont pris le reste de sa dignité. Qu'ils doivent être fiers. Lilas qui la hait depuis si longtemps, elle doit être si satisfaite. Si fière de voir Scylla à terre. Elle a tout gagné.
Un homme au crâne rasé s'approche. De visu, il s'agit de Melrose, le garde chasse d'Hungcalf, un ami de Thomas. Elle l'entend virer les spectateurs avides de leur tristesse. Il essaye de la faire sortir de là. Elle résiste. Son corps se refuse de quitter le sol sur lequel elle est effondrée. Et puis il a des paroles et une douceur qui émane sa voix. Alors elle se laisse portée. Encerclée par son cousin et Melrose, elle quitte les lieux. Ses jambes vacillent. Elle est vidée de son énergie. Elle n'est plus qu'un fantôme qui erre à présent.
- InvitéInvité
Re: The right places
Dim 24 Juin 2018 - 14:46
Tout ça était désolant. Un tel spectacle ne devrait pas avoir lieu, ni maintenant ni jamais. Sasha arrive, puis Melrose, et tout le monde joue son petit rôle. Sauf Zeno qui reste en retrait et ne prend pas part au problème. Il pourrait s'avancer en hurlant qu'il est un ami de Scylla et qu'il veut la défendre, mais contre qui ? De quoi ? Comment ? Ces familles riches et tordues étaient coupables de noirceur qu'il ne pouvait pas imaginer. Puis le regard de Thomas se leva, et Zeno suivit ; pour apercevoir Eustache Desjardins, le fiancé de Scylla. Il ne fallait pas être devin pour comprendre la scène ni le sens de cet échange. C'en était presque cliché. Le conquérant qui regarde de haut la populace qu'il domine. Fier et victorieux. Cette vision, étrangement, éveillait en Zeno une rage sourde. Ce n'était pas juste. Pas à ses yeux.
Il fallut encore quelques instants, que la foule commence à se dissiper pour qu'il se décide à agir. Il songeait à Scylla, ses cris et ses larmes, aux regards accusateurs, aux rumeurs, mais se rappelait aussi d'un Mr Cioban qui avait régulièrement fermé les yeux lorsqu'il l'avait croisé la nuit dans les couloirs ou n'avait pas mouché lorsqu'il savait qu'il s'était introduit dans la salle de danse après le couvre-feu. Petit à petit, il se sentait redevable et plus encore ; il ne pouvait juste pas rester spectateur.
C'était pour cette raison qu'il suivit Thomas un petit moment avant de le rejoindre lorsqu'ils furent assez isolés, et il l'attrapa par le bras.
« Cioban. »
[ sujet à suivre dans le parc : Lost in Doubts ]
- InvitéInvité
Re: The right places
Dim 24 Juin 2018 - 19:20
Les mains enfoncées dans les poches de mon sweatshirt, la capuche obstinément rabattue sur ma tête et la moitié de mon visage, j'étais devenue un véritable fantôme ces derniers jours. Je errais sans but dans les couloirs et à l'extérieur du château, comme si j'attendais que mon heure sonne. Je consacrais la majorité de mon temps soit à étudier pour oublier, et à me faire davantage discrète que je ne l'étais déjà. Devenir totalement invisible. Je n'arrivais même plus à me tenir droite, mon dos restait obstinément vouté, mes pieds trainaient par terre comme si j'étais une vielle grand-mère. Tout mon corps était lourd, et pour la première fois de ma vie, j'étais mal dans ma peau, totalement déprimée, les yeux rougis par mes larmes qui coulaient régulièrement et un manque de sommeil flagrant. J'avais connu des jours bien meilleurs.
Et je ne devais pas être la seule, maintenant que je m'approchais de la cour intérieure. Il me semblait voir une foule amassée ainsi que des rumeurs montante. Quoi encore ? Je m'arrêtais en hésitant à faire demi-tour, mais je réalisais que mon esprit était, enfin, focalisé sur autre chose que mes problèmes. Je m'appliquais alors à approcher à pas discrets, dans un coin sombre, là où mes habits m'aideraient à me fondre dans le décor. J'étais plutôt douée pour ça. C'est ainsi, sans un mot, sans un geste, sans aucun commentaire que je fixais tout ce qui se déroulait. J'aurai pu agir, j'aurai pu faire quelque chose, j'aurai pu le soutenir. À quoi bon ? Me montrer en public et le couvrir davantage de honte ? Me faire un nom lié au sien dans les rumeurs ?
J'en avais déjà assez fait comme ça. Je comprenais de quoi il en découlait, tout du moins dans les grandes lignes, et je n'avais pas besoin d'entendre les ramassis de conneries des étudiants non loin de moi. De quoi se mêlaient-ils ? Je n'étais même pas certaine qu'ils connaissent le principal intéressé comme je le connaissais. Ce qui, modestement, n'était pas très énorme. Alors eux…
D'une œillade vide, dénuée d'intérêt et d'une quelconque motivation je le regardais tourner les talons pour s'éloigner. J'en faisais autant en quittant cette place de jeu et de merde. Je me recroquevillais davantage sans essayer de le rejoindre. Je le ferai plus tard. Un autre jour. Je croyais deviner sa destination maintenant qu'il ne pourrait plus vivre ici. Nous en avions vaguement parlé ensemble. Et si je me trompais, et bien, ça me fera un joli voyage en perspective, et non pas inutile. Ce qui était futile, c'était d'aller le voir maintenant. Dans mon état, j'étais bonne à rien. Bien plus que d'ordinaire donc. Je n'en étais pas moins compatissante. Une nouvelle larme vint perler le long de ma joue alors que j'accélérais lentement mon pas en direction de la ville.
Il me fallait un verre. Ou deux… voir peut-être trois ou quatre.
Et je ne devais pas être la seule, maintenant que je m'approchais de la cour intérieure. Il me semblait voir une foule amassée ainsi que des rumeurs montante. Quoi encore ? Je m'arrêtais en hésitant à faire demi-tour, mais je réalisais que mon esprit était, enfin, focalisé sur autre chose que mes problèmes. Je m'appliquais alors à approcher à pas discrets, dans un coin sombre, là où mes habits m'aideraient à me fondre dans le décor. J'étais plutôt douée pour ça. C'est ainsi, sans un mot, sans un geste, sans aucun commentaire que je fixais tout ce qui se déroulait. J'aurai pu agir, j'aurai pu faire quelque chose, j'aurai pu le soutenir. À quoi bon ? Me montrer en public et le couvrir davantage de honte ? Me faire un nom lié au sien dans les rumeurs ?
J'en avais déjà assez fait comme ça. Je comprenais de quoi il en découlait, tout du moins dans les grandes lignes, et je n'avais pas besoin d'entendre les ramassis de conneries des étudiants non loin de moi. De quoi se mêlaient-ils ? Je n'étais même pas certaine qu'ils connaissent le principal intéressé comme je le connaissais. Ce qui, modestement, n'était pas très énorme. Alors eux…
D'une œillade vide, dénuée d'intérêt et d'une quelconque motivation je le regardais tourner les talons pour s'éloigner. J'en faisais autant en quittant cette place de jeu et de merde. Je me recroquevillais davantage sans essayer de le rejoindre. Je le ferai plus tard. Un autre jour. Je croyais deviner sa destination maintenant qu'il ne pourrait plus vivre ici. Nous en avions vaguement parlé ensemble. Et si je me trompais, et bien, ça me fera un joli voyage en perspective, et non pas inutile. Ce qui était futile, c'était d'aller le voir maintenant. Dans mon état, j'étais bonne à rien. Bien plus que d'ordinaire donc. Je n'en étais pas moins compatissante. Une nouvelle larme vint perler le long de ma joue alors que j'accélérais lentement mon pas en direction de la ville.
Il me fallait un verre. Ou deux… voir peut-être trois ou quatre.
- InvitéInvité
Re: The right places
Jeu 12 Juil 2018 - 13:20
Se rendant tranquillement à un de ses cours de soin aux créatures magiques, Ayden fut surpris de trouver une gigantesque foule sur son passage. Pourtant, l'ambiance ne semblait pas à la fête. Au contraire, il régnait dans le parc une atmosphère pesante et dérangeante. Les gens ne parlaient pas, ils chuchotaient, dévisageaient, jugeait.
Au milieu de tout se brouhaha se trouvait Thomas, accompagné d'une valise et de Scylla en pleure qui le suppliait de rester.
De ça et là, le summerbee capta quelques bribes de conversation "… abus sexuel", "… je pensais pas ça de lui…", ou encore "séduit par magie".
Soudain, tout s'assembla dans sa tête. Les rumeurs un peu tordues du chineur, l'absence de Scylla passé un temps suivit de sa déprime, les bruits de couloir sur les aller-retours de la miss chez le concierge. Tout faisait sens à présent.
Pourtant de ce qu'il voyait à présent, ce n'était pas de l'abus, mais au contraire un couple qui semblait être contraint de se séparer. Il ne voyait pas comment qui que ce soit pouvait croire en ces sornettes. Il ne comprenait pas.
Et puis Ayden connaissait le bonhomme, il savait que jamais il n'aurait usé de ses charmes pour arriver à ses fins. C'était un gars réglo ce Thomas. Mais ça, tout le monde semblait l'avoir oublié, préférant se laisser porter par le flot de haine.
C'était déchirant.
Et le pire dans tout ça, c'est que le summerbee n'arriva pas à esquisser le moindre geste. Il était là, figé, à devoir supporter les chuchotements de ces idiots qui ne semblaient pas comprendre la situation. Il voulait leur hurler dessus, leur dire à tous qu'ils n'étaient que des abrutis et que Thomas était un mec en or, et que c'était à se crever les yeux de ne pas voir à quel point ils s'aimaient tous les deux.
Mais rien ne sortit. Il restait là, à voir un autre de ses proches s'en aller sans un regard en arrière. C'était comme si son épouvantard prenait vie devant lui, et en toute honnêteté, il aurait préféré cent fois que cela ne soit qu'un mauvais rêve.
Disparaissant entre les arbres du parc, au même titre que la foule qui se faisait disperser par le garde-chasse, Thomas ne laissa derrière lui que des souvenirs éphémères.
Les poings serrés, Ayden fourmillait de sentiments contradictoires. Tristesse, rage, injustice, incompréhension. Toutes ses émotions se bousculaient dans son corps, et il ne pouvait rien faire pour s'apaiser. Mais une chose était sûre, il allait retrouver tous ceux qui lui avaient fait du tort, et il leur ferait payer.
Au milieu de tout se brouhaha se trouvait Thomas, accompagné d'une valise et de Scylla en pleure qui le suppliait de rester.
De ça et là, le summerbee capta quelques bribes de conversation "… abus sexuel", "… je pensais pas ça de lui…", ou encore "séduit par magie".
Soudain, tout s'assembla dans sa tête. Les rumeurs un peu tordues du chineur, l'absence de Scylla passé un temps suivit de sa déprime, les bruits de couloir sur les aller-retours de la miss chez le concierge. Tout faisait sens à présent.
Pourtant de ce qu'il voyait à présent, ce n'était pas de l'abus, mais au contraire un couple qui semblait être contraint de se séparer. Il ne voyait pas comment qui que ce soit pouvait croire en ces sornettes. Il ne comprenait pas.
Et puis Ayden connaissait le bonhomme, il savait que jamais il n'aurait usé de ses charmes pour arriver à ses fins. C'était un gars réglo ce Thomas. Mais ça, tout le monde semblait l'avoir oublié, préférant se laisser porter par le flot de haine.
C'était déchirant.
Et le pire dans tout ça, c'est que le summerbee n'arriva pas à esquisser le moindre geste. Il était là, figé, à devoir supporter les chuchotements de ces idiots qui ne semblaient pas comprendre la situation. Il voulait leur hurler dessus, leur dire à tous qu'ils n'étaient que des abrutis et que Thomas était un mec en or, et que c'était à se crever les yeux de ne pas voir à quel point ils s'aimaient tous les deux.
Mais rien ne sortit. Il restait là, à voir un autre de ses proches s'en aller sans un regard en arrière. C'était comme si son épouvantard prenait vie devant lui, et en toute honnêteté, il aurait préféré cent fois que cela ne soit qu'un mauvais rêve.
Disparaissant entre les arbres du parc, au même titre que la foule qui se faisait disperser par le garde-chasse, Thomas ne laissa derrière lui que des souvenirs éphémères.
Les poings serrés, Ayden fourmillait de sentiments contradictoires. Tristesse, rage, injustice, incompréhension. Toutes ses émotions se bousculaient dans son corps, et il ne pouvait rien faire pour s'apaiser. Mais une chose était sûre, il allait retrouver tous ceux qui lui avaient fait du tort, et il leur ferait payer.
- InvitéInvité
Re: The right places
Jeu 12 Juil 2018 - 13:56
"TAC"
La nouvelle avait fait le tour du campus plus vite que l'aiguille de sa montre.
Thomas Cioban, le concierge de l'université, était renvoyé pour abus sexuel envers une élève. Même le bibliothécaire, qui d'ordinaire ne laissait pas les rumeurs et autres commérages venir perturber sa petite routine quotidienne n'avait pu passer à côté de celle-ci. Bizarrement pour quelqu'un qui peinait à s'intéresser aux autres, Søren s'était étonné d'avoir abandonné son travail pour connaître plus en détails cette histoire qui semblait être sur les lèvres de tous les élèves.
Il avait du mal à comprendre comment une telle chose avait pu se produire. Il n'était même pas sûr lui-même que tout ceci était fondé, et dans un sens il voulait penser que tout ceci n'était qu'une malheureuse méprise. Parce qu'après tout, malgré leur rencontre un peu brute de décoffrage et les manières rustres du concierge, ce dernier avait fait preuve auprès de lui d'une patience et d'une compréhension exemplaires, lui proposant même son aide pour ses problèmes.
Alors oui, il y avait peut-être du vrai dans ces rumeurs, mais il ne pouvait décemment pas croire que cet homme ait pu commettre un crime.
"TAC"
Venant s'adosser à l'une des fenêtres de la bibliothèque qui donnait sur le parc de l'établissement, Erikson ne pouvait qu'observer avec une certaine fascination la foule qui s'était formée autour de l'accusé.
C'était à la fois un spectacle étrange mais aussi intriguant qui se présentait devant lui. Il avait du mal à comprendre la nécessité de ces pairs de vouloir absolument assister au malheur d'autrui. Ce besoin morbide de rabaisser l'autre et lui cracher au visage ses erreurs passées, quelques erreurs il y ait pu avoir. Et malgré son objectif de devenir un humain lambda dans la société, il n'était pas vraiment sûr de vouloir ressembler à cette cohue à l'avenir.
"TAC"
Le dernier tintement de l'aiguille des minutes retentis, annonçant le commencement d'une nouvelle heure, et avec elle la fin d'une carrière, au moment même où le concierge s'en alla à l'abri des regards.
Retirant lentement ses lunettes de son nez pour les poser sur le rebord à côté de lui, Søren se laissa aller à un petit soupir, puis regarda le plafond d'un oeil plus vide qu'à l'accoutumée.
Oui. Cet homme qu'il n'avait pourtant connu que brièvement allait laisser un certain vide dans l'académie, et il en était le premier surpris.
La nouvelle avait fait le tour du campus plus vite que l'aiguille de sa montre.
Thomas Cioban, le concierge de l'université, était renvoyé pour abus sexuel envers une élève. Même le bibliothécaire, qui d'ordinaire ne laissait pas les rumeurs et autres commérages venir perturber sa petite routine quotidienne n'avait pu passer à côté de celle-ci. Bizarrement pour quelqu'un qui peinait à s'intéresser aux autres, Søren s'était étonné d'avoir abandonné son travail pour connaître plus en détails cette histoire qui semblait être sur les lèvres de tous les élèves.
Il avait du mal à comprendre comment une telle chose avait pu se produire. Il n'était même pas sûr lui-même que tout ceci était fondé, et dans un sens il voulait penser que tout ceci n'était qu'une malheureuse méprise. Parce qu'après tout, malgré leur rencontre un peu brute de décoffrage et les manières rustres du concierge, ce dernier avait fait preuve auprès de lui d'une patience et d'une compréhension exemplaires, lui proposant même son aide pour ses problèmes.
Alors oui, il y avait peut-être du vrai dans ces rumeurs, mais il ne pouvait décemment pas croire que cet homme ait pu commettre un crime.
"TAC"
Venant s'adosser à l'une des fenêtres de la bibliothèque qui donnait sur le parc de l'établissement, Erikson ne pouvait qu'observer avec une certaine fascination la foule qui s'était formée autour de l'accusé.
C'était à la fois un spectacle étrange mais aussi intriguant qui se présentait devant lui. Il avait du mal à comprendre la nécessité de ces pairs de vouloir absolument assister au malheur d'autrui. Ce besoin morbide de rabaisser l'autre et lui cracher au visage ses erreurs passées, quelques erreurs il y ait pu avoir. Et malgré son objectif de devenir un humain lambda dans la société, il n'était pas vraiment sûr de vouloir ressembler à cette cohue à l'avenir.
"TAC"
Le dernier tintement de l'aiguille des minutes retentis, annonçant le commencement d'une nouvelle heure, et avec elle la fin d'une carrière, au moment même où le concierge s'en alla à l'abri des regards.
Retirant lentement ses lunettes de son nez pour les poser sur le rebord à côté de lui, Søren se laissa aller à un petit soupir, puis regarda le plafond d'un oeil plus vide qu'à l'accoutumée.
Oui. Cet homme qu'il n'avait pourtant connu que brièvement allait laisser un certain vide dans l'académie, et il en était le premier surpris.