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Lost in Doubts • Thomas & Zeno
Dim 24 Juin 2018 - 15:01
1st part : The Right Places
@Thomas Cioban
« Cioban. »
Zeno força l'ancien concierge à s'arrêter pour qu'ils puissent se faire face. Le visage de Zeno était sérieux. Il mesurait l'ampleur du problème, mais pas complètement, il en était convaincu. Thomas Cioban avait toujours eu une bonne réputation, malgré les rumeurs et la curiosité qu'il pouvait attiser, personne ne le détestait vraiment. Pour que l'on en soit venu à de tels extrêmes, à savoir exposer ses secrets et le virer, c'est que le problème était bien plus épineux qu'il n'y paraissait. Un semi-vampire, hein ? Soit. Entre métamorphomages, lyncanthropes et autres particularités, il pouvait également cocher celle du dhampire dans ses connaissances. S'il avait été surpris par cette découverte, cela avait rapidement été éclipsé par le motif de son renvoi.
« Vous comptez vraiment partir ? » demanda Zeno directement.
La question était simple, pourtant elle était lourde de sens. Comptait-il abandonner ? Disparaître ? Juste s'en aller pour mieux revenir ? Qu'allait-il faire et où allait-il, au juste ?
Il le relâcha alors et ne perdait rien de son sérieux.
« Vous avez vu dans quel état ça l'a mise. Vous comptez vraiment partir et la laisser ainsi ? »
Scylla allait être inconsolable. Ce qu'il avait pris pour un flirt et l'amour du danger était bien plus pur et sincère qu'il avait pu l'imaginer. A ce jour, il pouvait sans peine affirmer que c'était la première fois qu'il voyait un couple aussi dévasté par une séparation forcée. C'était bien plus que ça, en réalité ; Thomas perdait son travail, sa dignité, son honneur avait été sali et la confiance que les gens avaient pour lui était effritée. Même Zeno était coupable d'avoir douté de lui. Plus d'une fois. De ne pas avoir approuvé sa relation avec Scylla, aussi. Mais qui était-il pour les juger ?
@Thomas Cioban
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Re: Lost in Doubts • Thomas & Zeno
Dim 24 Juin 2018 - 15:18
Je m'étais enfin extrait de la cour intérieure et de son tribunal improvisé. La muraille s'éloignait peu à peu derrière moi, comme je traçais mon chemin au milieu du parc. Ma voiture magique m'attendais juste à côté des serres, soigneusement dissimulée grâce à un sortilège de désillusion.
En cet instant, plus rien ne comptait à mes yeux, si ce n'est partir. Je voulais mettre le plus de distance possible entre moi et cet endroit de malheur. Pouvoir oublier ce qui venait de se produire, dans un endroit où personne ne me connaissait. Je voulais que les kilomètres effacent l'horreur des regards et les cris de Scylla qui résonnaient encore dans ma tête. Tumulte d'émotions : je marchais le long du précipice en chancelant dangereusement.
Toutefois, il apparut bien vite qu'il ne me serait pas possible de m'en aller en paix et que l'on me suivrait jusqu'aux portes de l’Université. Le jeune Zeno Westenra avait décidé de venir se mettre en travers de ma route, se sentant visiblement très concerné par ce qui venait de se produire. Je lui adressais un regard noir, tandis qu'il m'interrogeait.
« Que veux-tu que je fasse d'autre ?
Je m'arrêtais pour le toiser un moment, avant de le contourner simplement et poursuivre ma route.
« Oui je l'ai vu. Tout le monde l'a vu.
Poursuivais-je en marchant. Mon intonation était vive, nerveuse. Après un moment, je m'arrêtais finalement, me tournais vers lui et m'autorisais à développer le fond de ma pensée, assortissant mes paroles de grand geste de ma main libre.
« Mais qu'est-ce que je peux y faire ? Au cas où cela t'aurais échappé, je viens de perdre mon travail ! Je n'ai plus d'endroit où vivre. Je n'ai plus rien ! Qui veux-tu que j'aide dans ces conditions ?
J'étais désespéré. Désespéré et en colère. Humilié jusqu'au plus profond de l'âme. Était-ce si difficile à comprendre ?
En cet instant, plus rien ne comptait à mes yeux, si ce n'est partir. Je voulais mettre le plus de distance possible entre moi et cet endroit de malheur. Pouvoir oublier ce qui venait de se produire, dans un endroit où personne ne me connaissait. Je voulais que les kilomètres effacent l'horreur des regards et les cris de Scylla qui résonnaient encore dans ma tête. Tumulte d'émotions : je marchais le long du précipice en chancelant dangereusement.
Toutefois, il apparut bien vite qu'il ne me serait pas possible de m'en aller en paix et que l'on me suivrait jusqu'aux portes de l’Université. Le jeune Zeno Westenra avait décidé de venir se mettre en travers de ma route, se sentant visiblement très concerné par ce qui venait de se produire. Je lui adressais un regard noir, tandis qu'il m'interrogeait.
« Que veux-tu que je fasse d'autre ?
Je m'arrêtais pour le toiser un moment, avant de le contourner simplement et poursuivre ma route.
« Oui je l'ai vu. Tout le monde l'a vu.
Poursuivais-je en marchant. Mon intonation était vive, nerveuse. Après un moment, je m'arrêtais finalement, me tournais vers lui et m'autorisais à développer le fond de ma pensée, assortissant mes paroles de grand geste de ma main libre.
« Mais qu'est-ce que je peux y faire ? Au cas où cela t'aurais échappé, je viens de perdre mon travail ! Je n'ai plus d'endroit où vivre. Je n'ai plus rien ! Qui veux-tu que j'aide dans ces conditions ?
J'étais désespéré. Désespéré et en colère. Humilié jusqu'au plus profond de l'âme. Était-ce si difficile à comprendre ?
- InvitéInvité
Re: Lost in Doubts • Thomas & Zeno
Dim 24 Juin 2018 - 15:46
L'agressivité de Thomas n'avait rien de surprenante. Zeno l'encaissait sans rechigner, n'oubliant pas ce qu'il venait de subir devant toute une assemblée. A dire vrai, cela le rassurait un peu de le voir s'énerver et de recevoir un petit jet d'acide dans la figure. Il n'avait pas encore tout perdu, alors.
Zeno se rapprocha à nouveau, restant à proximité. Il ne voulait pas le laisser partir sans avoir pu s'exprimer et le laisser parler également. Mais, comme toujours, il fallait bien pester un peu.
« Qu'est-ce que ça me les brise cette histoire ! » siffla-t-il entre ses dents.
Il se rapprocha encore et pointa un doigt légèrement agressif sur sa poitrine qu'il repoussa avec force.
« Renvoyez-leur dans la tronche ! Si vous n'avez plus rien, qu'est-ce qui vous empêche de péter un plomb et botter son cul de troll bouseux, hein ?! Mon cul ouais, "j'ai plus rien". »
Zeno retira son doigt et détourna le visage pour regarder les alentours, prenant une profonde inspiration pour se calmer aussi.
« Scylla n'est pas du genre à abandonner. Elle vous abandonnera pas, elle. Vous la connaissez, vous savez qu'elle va mordre et se débattre. Alors vous avisez pas de baisser les bras. »
Il le toisa à son tour, non sans espérer que le message était passé.
« Mais si vous comptez bien l'abandonner, faites bien en sorte de ne jamais réapparaître. »
Peut-être un poil trop agressif, plus que nécessaire. Même s'il pouvait imaginer et comprendre la colère et la détresse de Thomas, Zeno ne voulait pas croire que cet homme qui avait pris d'aussi grands risques pour entretenir une relation avec elle soit prêt à abandonner aussi vite. Peut-être fallait-il qu'il s'éloigne, qu'il se repose. Qu'il fasse une pause dans tout ça. Ou peut-être fallait-il réveiller la bête en lui. Finalement, Zeno ne le connaissait que trop peu pour savoir comment agir avec lui.
Son regard se planta à nouveau sur Thomas et il le regarda de haut en bas, un brin menaçant ─ inutilement menaçant.
« Comment un mec comme vous peut se laisser bouffer aussi facilement, hein ? Tss. »
- InvitéInvité
Re: Lost in Doubts • Thomas & Zeno
Dim 24 Juin 2018 - 16:01
Le jeune homme grimpa dans les tours à son tour. Immobiles, l'un en face de l'autre, nos regards se croisaient avec agressivité. Naturellement, je n'étais pas à même de recevoir calmement ses paroles. J'attendis néanmoins qu'il finisse pour répliquer.
« Mais tu es qui toi, hein ?! T'es qui ?!
Lui criais-je, n'hésitant plus à montrer les crocs, puisque mon secret n'en était désormais plus un.
« T'étais où tout ce temps, hein ? Quand il a fallu gérer l'annonce de ses fiançailles arrangées ? Quand il a fallu gérer les disputes avec la famille ? Et trouver des solutions pour que la petite sœur n'ait pas à subir les conséquences d'un refus du mariage, hein ?! T'étais où ?!
Je fais un pas de plus dans sa direction, jusqu'à réduire la distance entre nos deux visages à une vingtaine de centimètres.
« T'étais nulle part ! Alors ferme ta gueule ! Ferme ta putain de gueule !
M'écriais-je, le regard noir. Je fis alors quelques pas en arrière, avant de laisser le silence retomber sur nos têtes, un moment. Ma colère se changeait peu à peu en dépit, comme la réalité de ma situation me revenait à l'esprit. Péniblement, le visage décomposé, je déglutis avant de poursuivre plus calmement.
« T'as aucune idée de ce que c'est.
Je ne me sentais pas la force de développer davantage. Mon regard abandonna finalement celui de Zeno, comme je me tournais pour reprendre la marche en direction des serres.
« Mais tu es qui toi, hein ?! T'es qui ?!
Lui criais-je, n'hésitant plus à montrer les crocs, puisque mon secret n'en était désormais plus un.
« T'étais où tout ce temps, hein ? Quand il a fallu gérer l'annonce de ses fiançailles arrangées ? Quand il a fallu gérer les disputes avec la famille ? Et trouver des solutions pour que la petite sœur n'ait pas à subir les conséquences d'un refus du mariage, hein ?! T'étais où ?!
Je fais un pas de plus dans sa direction, jusqu'à réduire la distance entre nos deux visages à une vingtaine de centimètres.
« T'étais nulle part ! Alors ferme ta gueule ! Ferme ta putain de gueule !
M'écriais-je, le regard noir. Je fis alors quelques pas en arrière, avant de laisser le silence retomber sur nos têtes, un moment. Ma colère se changeait peu à peu en dépit, comme la réalité de ma situation me revenait à l'esprit. Péniblement, le visage décomposé, je déglutis avant de poursuivre plus calmement.
« T'as aucune idée de ce que c'est.
Je ne me sentais pas la force de développer davantage. Mon regard abandonna finalement celui de Zeno, comme je me tournais pour reprendre la marche en direction des serres.
- InvitéInvité
Re: Lost in Doubts • Thomas & Zeno
Dim 24 Juin 2018 - 16:26
Les crocs apparurent et cela surpris un peu Zeno, mais il ne voulu pas décrocher son regard de celui de Thomas. Il serrait les dents également car il savait que Thomas avait raison. Il écoutait, s'imprégnait de la rancune et du désespoir de l'homme qui avait été mis à la porte, comme d'une leçon qu'il voulait s'inculquer à lui-même.
Thomas lui tournait à nouveau le dos et s'éloignait. Zeno demeura immobile un instant, déglutissant péniblement. Aussi chiant cela soit-il, il avait raison. Mais était-ce une raison pour se laisser abattre ? Hors de question. Le wright reprit la marche derrière Thomas, déterminé à ne pas lâcher le morceau, quitte à le faire péter un plomb.
« Ouais, j'ai été un ami de merde, j'étais pas là, j'ai fermé les yeux, j'ai même désapprouvé votre relation parce que ça puait la merde à des kilomètres et j'ai mal jugé vos sentiments à tous les deux. J'ai volontairement rien compris à votre situation. Ce sont mes torts, c'est mon problème. »
Il arriva finalement à sa hauteur et se replaça devant Thomas mais sans le forcer à s'arrêter. Il marchait à reculons mais voulait définitivement lui faire face. Parler à son dos ne l'intéressait pas.
« J'ai pas la prétention de dire que je ferai ou que j'aurais fait la différence, mon existence n'a aucun foutu poids dans la balance des Muller. Contrairement à toi. »
Il tendit les deux bras devant lui pour stopper Thomas dans sa course et le maintenir. Le vouvoiement avait disparu au profit d'un tutoiement plus agressif mais plus sincère également.
« On s'en tape de qui je suis et ce que j'ai fait. Mais tu veux Scylla ? Tu veux qu'elle soit heureuse ? »
Il le relâcha.
« C'est parce que tout le monde passe son temps à mentir et cacher ses foutus secrets que ça fout la merde. Mais y'en a plus maintenant. Démerde toi pour te ressaisir et reviens récupérer celle qui a tout perdu pour toi également. »
S'ils s'aimaient autant, ils finiraient par se retrouver. Il ne pourrait pas stopper Thomas dans sa fuite et c'était probablement nécessaire qu'il s'éloigne temporairement. La garde de Scylla allait donc revenir à ses amis, jusqu'à ce qu'il revienne. Parce que Thomas allait définitivement revenir.
- InvitéInvité
Re: Lost in Doubts • Thomas & Zeno
Dim 24 Juin 2018 - 17:06
Zeno s'obstine à me suivre. A ce stade et vu mon état de nerf, ses justifications m'apparaissaient comme une nuisance agaçante comparable à un moustique qui me tournerait autour. J'avais juste envie de lui en coller une pour qu'il se taise et me laisse quitter le campus en paix. Naturellement, ce n'était pas une option pour le jeune homme qui semblait s'être fait un devoir de me faire changer d'avis.
Je l'écoutais néanmoins déblatérer sur ses manquements en amitié, agacé de constater que cela ne l'aidait pas à prendre de la distance dans son jugement à mon endroit : les moins vertueux sont souvent les plus prompts à expliquer aux autres comment vivre.
Mais j'en avais assez de m'entendre dire que je n'agissais pas comme il faut, alors que j'avais tout donné, tout fait, jusqu'à mettre ma situation en jeu. Dix années : dix années de travail et d'efforts d'intégration partis en fumée d'un claquement de doigt. Et ce n'était pas assez à ses yeux.
Merde.
Après tout, je n'avais jamais prétendu être un héro. Je n'avais jamais prétendu pouvoir régler la situation de Scylla. Mais à les entendre, son avenir ne dépendait plus que de moi, désormais. Comme si j'étais devenu le seul responsable de son futur : une ironie de plus à porter, quand on sait que j'ai été l'un des seuls à agir.
Quand le jeune homme s'en vint poser les mains sur moi, je fis au mieux pour m'empêcher de le repousser vivement. Vu le contexte, j'aurais bien du mal à doser ma force et, dans la mesure où celle-ci excédait largement celle d'un humain moyen, cela risquait de mal finir. Heureusement, il me lâcha presque aussi vite et je pus reprendre ma route.
« Je crois que t'as pas très bien compris la situation Zeno. Dis-je d'un ton sardonique. Dans la tête de tout le monde et jusqu'à preuve du contraire, j'ai violé une fille.
Je lui lance un regard méchant, amer, à l'image des émotions qui me traversent.
« Je ne mets plus un pied dehors dans ces conditions. Avant ce soir, toute la ville saura qu'un dhampire a usé de son charme pour abuser d'une pauvre nana de sang-pur. Et peut-être que tu ne t'en rends pas compte, humain que tu es, mais je risque ma peau en restant ici.
L'ossature métallique des serres commence à se dessiner entre les arbres. Je renforce l'allure, sentant la délivrance approcher.
« Alors puisque tu sembles tellement au fait de ce qu'il faudrait faire : va-y.
Je m'arrête pour lui faire face une nouvelle fois.
« Va-y Zeno. Toi et les autres. Tous. Gérez la situation un peu. Prenez des risques. J'assortis mes paroles d'un mouvement théâtral de la main, comme une manière de renforcer l'effet rhétorique de mon propos. Allez-y, au lieu d'attendre que le pauvre connard qui a déjà tout perdu se casse encore plus le dos sur un combat qu'il ne peut pas gagner.
Mon visage se teinte d'un genre de grimace.
« Tu crois que c'est les secrets le problème ? Mon intonation est d'une douceur nauséeuse. Mais mon pauvre garçon... C'est le pouvoir, le problème. C'est les types qui te foutent ta vie en l'air d'un claquement de doigt, parce qu'ils ont du pouvoir.
Mes dernières paroles sont à peine un chuchotement, comme un conseil, avant que je ne tourne les talons une fois de plus.
« Prend ta part et après on parlera.
Je l'écoutais néanmoins déblatérer sur ses manquements en amitié, agacé de constater que cela ne l'aidait pas à prendre de la distance dans son jugement à mon endroit : les moins vertueux sont souvent les plus prompts à expliquer aux autres comment vivre.
Mais j'en avais assez de m'entendre dire que je n'agissais pas comme il faut, alors que j'avais tout donné, tout fait, jusqu'à mettre ma situation en jeu. Dix années : dix années de travail et d'efforts d'intégration partis en fumée d'un claquement de doigt. Et ce n'était pas assez à ses yeux.
Merde.
Après tout, je n'avais jamais prétendu être un héro. Je n'avais jamais prétendu pouvoir régler la situation de Scylla. Mais à les entendre, son avenir ne dépendait plus que de moi, désormais. Comme si j'étais devenu le seul responsable de son futur : une ironie de plus à porter, quand on sait que j'ai été l'un des seuls à agir.
Quand le jeune homme s'en vint poser les mains sur moi, je fis au mieux pour m'empêcher de le repousser vivement. Vu le contexte, j'aurais bien du mal à doser ma force et, dans la mesure où celle-ci excédait largement celle d'un humain moyen, cela risquait de mal finir. Heureusement, il me lâcha presque aussi vite et je pus reprendre ma route.
« Je crois que t'as pas très bien compris la situation Zeno. Dis-je d'un ton sardonique. Dans la tête de tout le monde et jusqu'à preuve du contraire, j'ai violé une fille.
Je lui lance un regard méchant, amer, à l'image des émotions qui me traversent.
« Je ne mets plus un pied dehors dans ces conditions. Avant ce soir, toute la ville saura qu'un dhampire a usé de son charme pour abuser d'une pauvre nana de sang-pur. Et peut-être que tu ne t'en rends pas compte, humain que tu es, mais je risque ma peau en restant ici.
L'ossature métallique des serres commence à se dessiner entre les arbres. Je renforce l'allure, sentant la délivrance approcher.
« Alors puisque tu sembles tellement au fait de ce qu'il faudrait faire : va-y.
Je m'arrête pour lui faire face une nouvelle fois.
« Va-y Zeno. Toi et les autres. Tous. Gérez la situation un peu. Prenez des risques. J'assortis mes paroles d'un mouvement théâtral de la main, comme une manière de renforcer l'effet rhétorique de mon propos. Allez-y, au lieu d'attendre que le pauvre connard qui a déjà tout perdu se casse encore plus le dos sur un combat qu'il ne peut pas gagner.
Mon visage se teinte d'un genre de grimace.
« Tu crois que c'est les secrets le problème ? Mon intonation est d'une douceur nauséeuse. Mais mon pauvre garçon... C'est le pouvoir, le problème. C'est les types qui te foutent ta vie en l'air d'un claquement de doigt, parce qu'ils ont du pouvoir.
Mes dernières paroles sont à peine un chuchotement, comme un conseil, avant que je ne tourne les talons une fois de plus.
« Prend ta part et après on parlera.
- InvitéInvité
Re: Lost in Doubts • Thomas & Zeno
Dim 24 Juin 2018 - 18:08
Thomas n'en avait pas fini non plus. Zeno l'écoutait sans l'interrompre, restant néanmoins à proximité alors que l'ex-concierge continuait de s'éloigner. Viol, manipulation, mensonge, secret, pouvoir, danger ; tout était si compliqué. Pour un mec comme Zeno, c'était chiant. Il aurait dû fermer sa gueule et tracer sa route s'il voulait rester en dehors de tout ça. Il ne devrait pas courir après Thomas pour tenter de lui faire la morale alors que lui même n'avait pas bougé le petit doigt tout ce temps ; alors qu'il n'avait que surveillé Helga pour s'assurer que personne ne l'approchait de trop près. Il avait eu vent des problèmes de Scylla, mais avait été laissé en dehors également. Mâchoire serrée, il finit par s'arrêter en même temps que Thomas, écoutant son sermon sans broncher.
Le pire dans cette légère altercation était que Thomas avait raison sur beaucoup de points. Prenez des risques. Il était vrai que l'une des raisons qui avait stoppé Zeno, c'était bien le pouvoir des Muller. Sa famille vivait confortablement et il ne s'était pas inquiété pour lui, mais davantage pour les autres. Pour ceux qui l'entouraient, qui pourraient devenir des cibles. Il inspira longuement, silencieusement, n'ayant de toute manière rien à répondre. Thomas s'éloigna à nouveau et Zeno, cette fois-ci, ne chercha pas à l'arrêter.
Il regarda simplement son dos alors qu'il s'éloignait, se demandant à quel moment il aurait dû réagir, s'il n'avait pas était dans le faux pendant tout ce temps. En fin de compte, il ne savait pas grand chose sur eux. Il ne savait pas depuis combien de temps ils entretenaient cette relation exactement et à quel point ils avaient pu développer leur relation, ni tous les risques qu'ils avaient pris. Son poing se serra alors que la frustration d'avoir été complètement inutile le gagnait. Il ne pouvait pas sauver tout le monde, c'était un fait. Mais les gens autour de lui, petit à petit, semblaient tomber dans des abysses desquelles il n'arrivait pas à les sortir. Lui qui se portait bien, vivait tranquillement avec sa famille et n'avait qu'à déplorer les restes de sa relation avec Esme, avait finalement une petite vie pépère. Peut-être qu'il devrait prendre sa part. Enfin.
Nul doute que les semaines et mois à venir allaient fortement prêter à réflexion. Le wright baissa alors les yeux, perdu dans ses songes, et quand enfin il releva le regard, ce fut pour observer le ciel un instant et soupirer longuement. Comment pouvait-il se battre, avec seulement sa grande gueule et ses muscles, face au pouvoir et à un dueliste confirmé ?
Il finit par tourner les talons et s'éloigner d'un pas lent, s'accordant du temps pour calmer ses nerfs alos qu'il retournait vers la cour intérieure. Tout n'était pas perdu.
