- InvitéInvité
Mais qu'est-ce qu'on y peut ? [Adoración]
Dim 24 Juin 2018 - 21:47
Cela faisait plusieurs jours que j'étais enfermée dans cette chambre, alitée dans cet hôpital. J'avais mis du temps à retrouver mes esprits, à comprendre ce qui était arrivé. Sans compter que le choc émotionnel avait été tel pour ma constitution, déjà fragile initialement, qu'il avait décidé de me rendre la vie d'autant plus difficile. Ainsi, en plus des nombreuses balafres que j'avais récoltées, j'étais tombée malade d'une méchante grippe. Je ne me sentais mieux que depuis la veille, et ce n'était pas grâce à moi, qui refusais de me soigner. Trop déprimée par tout ce qui m'était arrivée ces derniers temps, je ne prenais pas mes médicaments. Les Medicomages devaient alors m'obliger par la force. C'était véritablement gênant… Et je ne voulais pas les prendre non pas que je cherchais à me faire du mal ou à en finir avec la vie, j'étais bien au-delà de ça et mon désir de vivre était bien trop grand. Je n'avais juste pas la force, ni l'envie de me soigner. En plus c'était dégueulasse leurs trucs. Depuis petite que j'avalais des saloperies, j'en avais marre. Je préférais laisser le temps s'écouler et faire son office alors que je restais là, allongée, recroquevillée sur moi-même, la tête enfoncée dans cet oreiller bien trop grand pour moi seule.
Je soupirai ma condition, je soufflais mon désespoir et je laissais le temps s'enfuir.
Il m'arrivait de fixer le mur en face de moi toute la journée, perdue dans mes pensées. J'entendais les Medicomages murmurer que j'avais sans doute besoin de soutien psychologique. Balivernes. Je n'avais besoin que de temps. Et maintenant que les vacances commençaient et que mes épreuves à l'université étaient derrière moi, j'allais avoir deux mois pour rester allongée et ne rien faire. Rester catatonique et sans vie. J'avais plutôt bien commencé depuis mon arrivée dans l'établissement.
Mais de temps à autre, comme s'ils voulaient m'extirper de mon sommeil, tel le prince voulant réveiller Aurore, la Belle au Bois Dormant de ce conte moldu, je recevais la visite de mes parents, de ma sœur, ou encore d'Aislin. Elle était la seule dans l'université à connaître ma présence ici, ainsi que les enseignants qu'elle avait prévenus. Je ne tenais pas vraiment à ce que la rumeur se répande. Et le caractère enflammé de la Pokeby n'avait pas manqué de me remonter un peu le moral, même si je voyais bien qu'elle aussi, n'était pas au mieux de sa forme. Nous allions devoir discuter très sérieusement prochainement… et rien que me l'imaginer, j'en étais d'autant plus fatiguée.
Mais puisqu'aujourd'hui je me sentais un peu mieux, moins abattue par la fièvre, j'en revenais à mes réflexes premiers. Après avoir redressé le lit pour être en position assise, le coussin me calant correctement, j'attrapais un journal, encore vierge, que je destinais pour les dragons. On m'avait horriblement dépouillée du premier, et je n'avais pas encore eu le temps d'aller le réclamer. Et avec mon accident et les vacances, je savais que je pouvais tracer une croix dessus jusqu'à la rentrée au moins… Tout était passé aux oubliettes après cette nuit. Puis, comme si on m'avait volé ma force vitale, je n'avais plus rien réussi à accomplir depuis… jusqu'à cet événement dans la forêt, qui m'avait envoyée ici.
Le chemisier qu'on m'avait confié était trop grand. Le tissu s'entêtait à découvrir mes épaules lorsque je bougeais trop, et c'est une fois installée que je les recouvrais avec précaution, les deux étant déjà camouflées par les bandages. J'avais l'impression d'être une momie, presque l'entier de mon corps était bandé. Ça rendait mes mouvements d'autant plus pénibles, et je détestais le moment où la Médicomage venait me les changer. C'était trop long…
Couchant l'encre noire de ma plume sur les pages, je m'appliquais alors que mon poignet était entravé par les bandes, écrivant lentement. Tout mon corps me lançait, surtout la nuque, les épaules et le dos, ce qui avait le plus été touché. Je souffrais et je laissais échapper de petits couinements plaintifs de temps à autre lorsque je changeais de position. Je n'étais pas du genre à exprimer mon mal-être… quoique ces temps, j'avais dépassé les limites.
Alors que j'écrivais, je me remémorais tout ce qui s'était passé. Ma soirée avec Aislin, notre virée dans la forêt, cette attaque… Mon seul et unique désir de défendre celle qui depuis, était devenue ma meilleure amie. Je revivais cet affrontement, chacun des coups que je recevais, ce qui m'arrachait une grimace de douleur à chaque fois que je m'en souvenais. Je sentais mon corps réagir, me faisant revivre les morsures et les griffures… et soudainement, je me rappelais à nouveau… que ça n'avait pas été un simple loup…
La peur me prenant aux tripes, je sursautais, tirant un trait grossier sur la page que j'étais en train de noircir avec mon écriture. La soudaine crise de panique déclenchant une quinte de toux, j'essayais de la laissais passer sans perdre mon souffle. Normalement, j'étais habituée à être dans cet état de maladie… sauf qu'à chaque soubresaut, je sentais mon dos me faire souffrir le martyr. Je fermais les yeux en me crispant, laissant une larme couler le long de ma joue à cause de tout ce que je ressentais en ce moment. Peur, douleur, désespoir, solitude. Peut-être… que moi aussi, je n'allais plus avoir le choix, chaque mois. Peut-être que moi aussi j'allais devenir ce monstre sanguinaire… Être animagus avait toujours été ma seconde nature… mais pas celle-là. Et je savais que si je devenais l'une, je perdais l'autre. J'étais terrorisée à l'idée que la maladie puisse couler dans mes veines, et personne dans cet hôpital avait pu me rasséréner à ce propos. Car il y avait bien trop d'inconnus pour pouvoir l'affirmer… il n'y avait qu'une solution. Attendre.
Laissant la crise passer, et mes larmes couler, je finissais par pousser un long soupir, de soulagement, mais aussi de profonde lassitude, mon cerveau encore en ébullition par le désarroi grandissant en moi. En essuyant mes joues, tâchant de reprendre mes esprits, j'essayais de relire ce que je venais d'écrire, le murmurant comme pour mieux l'intégrer.
- Le dragon japonais possède un corps qui ondule à l'instar d'un serpent ou de l'image du dragon asiatique standard. Son corps se transforme à chaque pleine lune et, sans potion, il garde sa férocité.
De quoi ? Je me relisais une seconde fois, fronçant les sourcils. Et, réalisant que ma main avait écrit la confusion de mon esprit, je laissais ma rage s'exprimer, réalisant que j'étais incapable de me concentrer sur la motivation première de ma vie entière.
Agacée, surpassée et décontenancée, je gribouillais avec colère la page entière puis lançait le livre avec rage en direction de la porte de la chambre tout en vociférant.
- ET MERDE !!!
Abandonnant tout espoir, je m'enfonçais dans mon lit, assise, ramenant mes jambes contre moi et je me laissais aller aux larmes alors que j'enfonçais mon visage dans mes mains. Mon chemisier s'était à nouveau relâché pour laisser à nouveau visible mes épaules bandées. C'était sans compter la douleur lancinante qui venait de s'éveiller dans tout mon corps à cause du geste trop brusque que je venais d'effectuer en jetant mon journal. Une nouvelle quinte de toux vint accompagner mes pleures et mes sombres pensées.
Mais en réalité, je n'avais même pas remarqué, à l'instant où mon livre pourfendait l'air de la chambre, que quelqu'un entrait.
Je soupirai ma condition, je soufflais mon désespoir et je laissais le temps s'enfuir.
Il m'arrivait de fixer le mur en face de moi toute la journée, perdue dans mes pensées. J'entendais les Medicomages murmurer que j'avais sans doute besoin de soutien psychologique. Balivernes. Je n'avais besoin que de temps. Et maintenant que les vacances commençaient et que mes épreuves à l'université étaient derrière moi, j'allais avoir deux mois pour rester allongée et ne rien faire. Rester catatonique et sans vie. J'avais plutôt bien commencé depuis mon arrivée dans l'établissement.
Mais de temps à autre, comme s'ils voulaient m'extirper de mon sommeil, tel le prince voulant réveiller Aurore, la Belle au Bois Dormant de ce conte moldu, je recevais la visite de mes parents, de ma sœur, ou encore d'Aislin. Elle était la seule dans l'université à connaître ma présence ici, ainsi que les enseignants qu'elle avait prévenus. Je ne tenais pas vraiment à ce que la rumeur se répande. Et le caractère enflammé de la Pokeby n'avait pas manqué de me remonter un peu le moral, même si je voyais bien qu'elle aussi, n'était pas au mieux de sa forme. Nous allions devoir discuter très sérieusement prochainement… et rien que me l'imaginer, j'en étais d'autant plus fatiguée.
Mais puisqu'aujourd'hui je me sentais un peu mieux, moins abattue par la fièvre, j'en revenais à mes réflexes premiers. Après avoir redressé le lit pour être en position assise, le coussin me calant correctement, j'attrapais un journal, encore vierge, que je destinais pour les dragons. On m'avait horriblement dépouillée du premier, et je n'avais pas encore eu le temps d'aller le réclamer. Et avec mon accident et les vacances, je savais que je pouvais tracer une croix dessus jusqu'à la rentrée au moins… Tout était passé aux oubliettes après cette nuit. Puis, comme si on m'avait volé ma force vitale, je n'avais plus rien réussi à accomplir depuis… jusqu'à cet événement dans la forêt, qui m'avait envoyée ici.
Le chemisier qu'on m'avait confié était trop grand. Le tissu s'entêtait à découvrir mes épaules lorsque je bougeais trop, et c'est une fois installée que je les recouvrais avec précaution, les deux étant déjà camouflées par les bandages. J'avais l'impression d'être une momie, presque l'entier de mon corps était bandé. Ça rendait mes mouvements d'autant plus pénibles, et je détestais le moment où la Médicomage venait me les changer. C'était trop long…
Couchant l'encre noire de ma plume sur les pages, je m'appliquais alors que mon poignet était entravé par les bandes, écrivant lentement. Tout mon corps me lançait, surtout la nuque, les épaules et le dos, ce qui avait le plus été touché. Je souffrais et je laissais échapper de petits couinements plaintifs de temps à autre lorsque je changeais de position. Je n'étais pas du genre à exprimer mon mal-être… quoique ces temps, j'avais dépassé les limites.
Alors que j'écrivais, je me remémorais tout ce qui s'était passé. Ma soirée avec Aislin, notre virée dans la forêt, cette attaque… Mon seul et unique désir de défendre celle qui depuis, était devenue ma meilleure amie. Je revivais cet affrontement, chacun des coups que je recevais, ce qui m'arrachait une grimace de douleur à chaque fois que je m'en souvenais. Je sentais mon corps réagir, me faisant revivre les morsures et les griffures… et soudainement, je me rappelais à nouveau… que ça n'avait pas été un simple loup…
La peur me prenant aux tripes, je sursautais, tirant un trait grossier sur la page que j'étais en train de noircir avec mon écriture. La soudaine crise de panique déclenchant une quinte de toux, j'essayais de la laissais passer sans perdre mon souffle. Normalement, j'étais habituée à être dans cet état de maladie… sauf qu'à chaque soubresaut, je sentais mon dos me faire souffrir le martyr. Je fermais les yeux en me crispant, laissant une larme couler le long de ma joue à cause de tout ce que je ressentais en ce moment. Peur, douleur, désespoir, solitude. Peut-être… que moi aussi, je n'allais plus avoir le choix, chaque mois. Peut-être que moi aussi j'allais devenir ce monstre sanguinaire… Être animagus avait toujours été ma seconde nature… mais pas celle-là. Et je savais que si je devenais l'une, je perdais l'autre. J'étais terrorisée à l'idée que la maladie puisse couler dans mes veines, et personne dans cet hôpital avait pu me rasséréner à ce propos. Car il y avait bien trop d'inconnus pour pouvoir l'affirmer… il n'y avait qu'une solution. Attendre.
Laissant la crise passer, et mes larmes couler, je finissais par pousser un long soupir, de soulagement, mais aussi de profonde lassitude, mon cerveau encore en ébullition par le désarroi grandissant en moi. En essuyant mes joues, tâchant de reprendre mes esprits, j'essayais de relire ce que je venais d'écrire, le murmurant comme pour mieux l'intégrer.
- Le dragon japonais possède un corps qui ondule à l'instar d'un serpent ou de l'image du dragon asiatique standard. Son corps se transforme à chaque pleine lune et, sans potion, il garde sa férocité.
De quoi ? Je me relisais une seconde fois, fronçant les sourcils. Et, réalisant que ma main avait écrit la confusion de mon esprit, je laissais ma rage s'exprimer, réalisant que j'étais incapable de me concentrer sur la motivation première de ma vie entière.
Agacée, surpassée et décontenancée, je gribouillais avec colère la page entière puis lançait le livre avec rage en direction de la porte de la chambre tout en vociférant.
- ET MERDE !!!
Abandonnant tout espoir, je m'enfonçais dans mon lit, assise, ramenant mes jambes contre moi et je me laissais aller aux larmes alors que j'enfonçais mon visage dans mes mains. Mon chemisier s'était à nouveau relâché pour laisser à nouveau visible mes épaules bandées. C'était sans compter la douleur lancinante qui venait de s'éveiller dans tout mon corps à cause du geste trop brusque que je venais d'effectuer en jetant mon journal. Une nouvelle quinte de toux vint accompagner mes pleures et mes sombres pensées.
Mais en réalité, je n'avais même pas remarqué, à l'instant où mon livre pourfendait l'air de la chambre, que quelqu'un entrait.
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Re: Mais qu'est-ce qu'on y peut ? [Adoración]
Dim 24 Juin 2018 - 22:45
Lorsque j’avais appris l’attaque dont avait été victime Abigail Dowell, j’avais pris sur moi pour ne pas transplaner aussitôt à Ste-Mangouste. Si ma conversation avec Thomas m’avait aidée à y voir un peu plus clair et à démêler mes doutes et mes sentiments, je n’étais pour autant pas encore parvenue à prendre une décision définitive quand à ce que j’allais faire. La nouvelle avait eu sur moi un effet de catalyseur et s’il m’avait encore fallu quelques jours pour trouver le bon moment et surtout m’assurer que ma visite passe inaperçue, je n’en avais pas moins pris la direction de l’hôpital.
Lorsque je pousse la porte de la chambre, un carnet, similaire au journal que la jeune femme m’avait confié atterrit à mes pieds. Je me penche pour le ramasser avant de m’avancer dans la pièce. Je trouve Abigail recroquevillé sur son lit, les épaules secouées à la fois par sa quinte de toux et ses sanglots. Je m’approche doucement et dépose sur la table de chevet le journal volant. Puis je me penche sur la jeune femme et saisis doucement les pans de sa chemise d’hôpital qui ont glissé pour les réajuster sur ses épaules. Surprise, elle sursaute puis, après que son visage soit passé par divers stades d’émotions en découvrant ma présence, elle semble se refermer comme une huître et me regarde pétrifiée.
- Bonjour…
Restant debout près du lit, je lui souris pour essayer de la rassurer un peu. Puis je sors son journal que j’ai pris soin de prendre avec moi et le lui tends.
- Je suis venue vous rapporter ceci.
Elle hésite, puis tend sa main lentement pour le prendre délicatement. Une fois récupéré elle vient le serrer contre elle.
- Merci beaucoup.
- De rien.
Je joins mes mains à présent libres devant moi pour ajouter.
- En réalité, ce n’est pas le seul motif de ma visite. J’aurais une question à vous poser.
Comme lors de nos premières entrevues, elle finit par ressortir sa tête de ses épaules et m’indique la chaise à côté pour m’inviter à m’asseoir.
- Je vous écoute.
Je ne réponds pas tout de suite à son invitation, préférant demander d’abord.
- Lorsque vous m’avez embrassée l’autre jour, qu’aviez-vous en tête exactement ?
Elle détourne un instant la tête pour réfléchir tout en se recroquevillant. Elle laisse passer un instant de silence avant de s'éclaircir la voix.
- À votre avis ?
- J’ai besoin de vous l’entendre dire.
En réalité, ma décision finale et ce que je ferai dans les minutes à venir dépendra de sa réponse à cette question. Je dois être absolument certaine de ses sentiments à mon égard avant d’envisager quoi que ce soit qui vienne bouleverser nos vies à toutes les deux et nous entrainer dans une longue spirale de secrets. Elle lève les yeux vers moi et m’adresse un sourire ironique avant de répondre après un temps de silence.
- Pour vous enfuir encore une fois ?
Sa réponse est loin d’exprimer clairement ce qu’elle ressent mais ce qu’elle sous-entend me suffit.
- Non, pour ça.
Sans lui laisser le temps de répondre, je me penche à nouveau vers elle pour prendre son visage en coupe et cette fois, c’est moi qui prends l’initiative de notre baiser.
Lorsque je pousse la porte de la chambre, un carnet, similaire au journal que la jeune femme m’avait confié atterrit à mes pieds. Je me penche pour le ramasser avant de m’avancer dans la pièce. Je trouve Abigail recroquevillé sur son lit, les épaules secouées à la fois par sa quinte de toux et ses sanglots. Je m’approche doucement et dépose sur la table de chevet le journal volant. Puis je me penche sur la jeune femme et saisis doucement les pans de sa chemise d’hôpital qui ont glissé pour les réajuster sur ses épaules. Surprise, elle sursaute puis, après que son visage soit passé par divers stades d’émotions en découvrant ma présence, elle semble se refermer comme une huître et me regarde pétrifiée.
- Bonjour…
Restant debout près du lit, je lui souris pour essayer de la rassurer un peu. Puis je sors son journal que j’ai pris soin de prendre avec moi et le lui tends.
- Je suis venue vous rapporter ceci.
Elle hésite, puis tend sa main lentement pour le prendre délicatement. Une fois récupéré elle vient le serrer contre elle.
- Merci beaucoup.
- De rien.
Je joins mes mains à présent libres devant moi pour ajouter.
- En réalité, ce n’est pas le seul motif de ma visite. J’aurais une question à vous poser.
Comme lors de nos premières entrevues, elle finit par ressortir sa tête de ses épaules et m’indique la chaise à côté pour m’inviter à m’asseoir.
- Je vous écoute.
Je ne réponds pas tout de suite à son invitation, préférant demander d’abord.
- Lorsque vous m’avez embrassée l’autre jour, qu’aviez-vous en tête exactement ?
Elle détourne un instant la tête pour réfléchir tout en se recroquevillant. Elle laisse passer un instant de silence avant de s'éclaircir la voix.
- À votre avis ?
- J’ai besoin de vous l’entendre dire.
En réalité, ma décision finale et ce que je ferai dans les minutes à venir dépendra de sa réponse à cette question. Je dois être absolument certaine de ses sentiments à mon égard avant d’envisager quoi que ce soit qui vienne bouleverser nos vies à toutes les deux et nous entrainer dans une longue spirale de secrets. Elle lève les yeux vers moi et m’adresse un sourire ironique avant de répondre après un temps de silence.
- Pour vous enfuir encore une fois ?
Sa réponse est loin d’exprimer clairement ce qu’elle ressent mais ce qu’elle sous-entend me suffit.
- Non, pour ça.
Sans lui laisser le temps de répondre, je me penche à nouveau vers elle pour prendre son visage en coupe et cette fois, c’est moi qui prends l’initiative de notre baiser.
- InvitéInvité
Re: Mais qu'est-ce qu'on y peut ? [Adoración]
Lun 25 Juin 2018 - 12:18
Mon premier réflexe fut un mouvement de recul, plus par surprise qu'autre chose. Les yeux écarquillés, je la regardais répondre à mon baiser environ deux semaines plus tard. Que voulait-elle au juste ? Me faire tourner en bourrique ? D'abord elle me vole, puis me fuit, et enfin m'ignore pendant des jours qui m'avaient semblé être une éternité… et maintenant ça ? Elle était bizarre… Mais j'aimais ça… Et après la surprise, je décidais de m'abandonner à la situation. J'aurai été idiote de ne pas en profiter, et de toute façon, j'étais sans doute en train de rêver. Après ma crise d'angoisse je m'étais sûrement endormie, trop assommée et je prenais mes rêves pour des réalités. Qu'y avait-il de mal à ça ? C'était peut-être un moyen pour moi de lui dire au revoir puisque je savais notre relation impossible.
J'aurai aimé pouvoir faire plus, lui répondre davantage, la prendre dans mes bras, m'accrocher à elle et ne plus jamais la lâcher. Pourtant pétrifiée, confuse et momifiée je n'arrivais à rien, et lorsque je sentais nos lèvres se séparer doucement, je gardais encore les paupières closes. Je sentais ce mirage s'évaporer autour de moi, et je savais que si je les ouvrais, elle allait disparaître. Pourtant, je devais bien me résoudre… Dans un soupir, je me décidais à ouvrir les paupières pour… ben tomber sur elle ? Bordel ce n'était pas un rêve ?
Je clignais rapidement des paupières, mes yeux ronds par l'étonnement. À cet instant précis alors que je me perdais dans son regard, tout un tas de pensées me vinrent à l'esprit pour réagir. Quel était le meilleur comportement à adopter dans ces cas là ? Wow, bordel, heu, pardon, encore, je vous aime, heu, makéssépass, t'as d'beaux yeux tu sais, heu, au secours, cool, épousez-moi, heu. Et la liste était encore très longue, pourtant, je m'entendais prononcer.
- Ça veut dire que nous pouvons reprendre nos cours privés ?
- Entre autres oui.
Oui bravo Abi, ça c'est de la réaction de malade. Décidément j'avais tout à apprendre. Pourtant, je la voyais sourire. J'affaissais un peu mes épaules, l'une se découvrant à nouveau tandis que je me sentais rougir par la situation. J'essayais d'en prendre toute la mesure, et tout d'abord, je souriais moi aussi, gênée, mais heureuse… puis je me rappelais de sa première réaction, et surtout de tout ce que ça allait signifier et engendrer pour nous deux. Sans compter qu'elle ignorait peut-être ce que je risquais de devenir ? Je ne pouvais pas lui imposer ça. Pas dans son ensemble. Je ne pouvais le faire pour personne. Ce fut l'ascenseur émotionnel, et allongé sur son nuage de bonheur, mon cœur se retrouva instantanément en enfer en digne barbecue.
Lentement, je perdais mon sourire et je me recroquevillais à nouveau, prise par la peur de ma potentielle future condition. Une nouvelle larme vint couler le long de ma joue, mais je l'essuyais bien vite d'un revers de manche avant d'avoir à nouveau le courage de la regarder.
- Excusez-moi… je ne voulais pas vous imposer tout ça.
- J'ai fait un choix. Vous ne m'imposez rien Abigail.
Ses paroles vinrent me serrer délicieusement la poitrine, pourtant je sentais l'angoisse et la peur rester en moi. J'étouffais un frisson alors que j'essayais de chasser une soudaine nausée. Entrevoir le fait qu'elle puisse se détourner une nouvelle fois à cause d'une transformation le mois prochain m'étais presque insupportable. Néanmoins, je trouvais dans son regard la force d'amorcer le sujet. J'abhorrais le mensonge, et c'était bien trop grave pour que je le lui cache. Une autre personne aurait peut-être décidé de sacrifier ses sentiments, de la chasser pour la protéger. Je n'étais pas si forte. Encore une fois, je lui désignais de s'asseoir, sur la chaise ou le lit, ça m'était égal, avant de lever mes mains devant ma bouche, plissant les yeux pour trouver mes mots.
- Est-ce que… vous savez pourquoi je suis ici ?
J'aurai aimé pouvoir faire plus, lui répondre davantage, la prendre dans mes bras, m'accrocher à elle et ne plus jamais la lâcher. Pourtant pétrifiée, confuse et momifiée je n'arrivais à rien, et lorsque je sentais nos lèvres se séparer doucement, je gardais encore les paupières closes. Je sentais ce mirage s'évaporer autour de moi, et je savais que si je les ouvrais, elle allait disparaître. Pourtant, je devais bien me résoudre… Dans un soupir, je me décidais à ouvrir les paupières pour… ben tomber sur elle ? Bordel ce n'était pas un rêve ?
Je clignais rapidement des paupières, mes yeux ronds par l'étonnement. À cet instant précis alors que je me perdais dans son regard, tout un tas de pensées me vinrent à l'esprit pour réagir. Quel était le meilleur comportement à adopter dans ces cas là ? Wow, bordel, heu, pardon, encore, je vous aime, heu, makéssépass, t'as d'beaux yeux tu sais, heu, au secours, cool, épousez-moi, heu. Et la liste était encore très longue, pourtant, je m'entendais prononcer.
- Ça veut dire que nous pouvons reprendre nos cours privés ?
- Entre autres oui.
Oui bravo Abi, ça c'est de la réaction de malade. Décidément j'avais tout à apprendre. Pourtant, je la voyais sourire. J'affaissais un peu mes épaules, l'une se découvrant à nouveau tandis que je me sentais rougir par la situation. J'essayais d'en prendre toute la mesure, et tout d'abord, je souriais moi aussi, gênée, mais heureuse… puis je me rappelais de sa première réaction, et surtout de tout ce que ça allait signifier et engendrer pour nous deux. Sans compter qu'elle ignorait peut-être ce que je risquais de devenir ? Je ne pouvais pas lui imposer ça. Pas dans son ensemble. Je ne pouvais le faire pour personne. Ce fut l'ascenseur émotionnel, et allongé sur son nuage de bonheur, mon cœur se retrouva instantanément en enfer en digne barbecue.
Lentement, je perdais mon sourire et je me recroquevillais à nouveau, prise par la peur de ma potentielle future condition. Une nouvelle larme vint couler le long de ma joue, mais je l'essuyais bien vite d'un revers de manche avant d'avoir à nouveau le courage de la regarder.
- Excusez-moi… je ne voulais pas vous imposer tout ça.
- J'ai fait un choix. Vous ne m'imposez rien Abigail.
Ses paroles vinrent me serrer délicieusement la poitrine, pourtant je sentais l'angoisse et la peur rester en moi. J'étouffais un frisson alors que j'essayais de chasser une soudaine nausée. Entrevoir le fait qu'elle puisse se détourner une nouvelle fois à cause d'une transformation le mois prochain m'étais presque insupportable. Néanmoins, je trouvais dans son regard la force d'amorcer le sujet. J'abhorrais le mensonge, et c'était bien trop grave pour que je le lui cache. Une autre personne aurait peut-être décidé de sacrifier ses sentiments, de la chasser pour la protéger. Je n'étais pas si forte. Encore une fois, je lui désignais de s'asseoir, sur la chaise ou le lit, ça m'était égal, avant de lever mes mains devant ma bouche, plissant les yeux pour trouver mes mots.
- Est-ce que… vous savez pourquoi je suis ici ?
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Re: Mais qu'est-ce qu'on y peut ? [Adoración]
Mer 27 Juin 2018 - 14:56
Par delà la surprise de ma venue et de son motif, je peux voir le désarroi de la jeune femme. Je comprends aisément sa détresse ainsi que ce que sa question sous-entend réellement. J’ai appris quelle était la situation par le récit de son amie Aislin puis par les détails complémentaires que les médicomages m’ont transmis à mon arrivée tout à l’heure. Nul besoin d’avoir un don quelconque de legilimancie pour deviner les craintes d’Abigail. Je finis par m’asseoir au bord du lit pour poser doucement ma main sur la sienne.
- J’ai appris ce qui vous était arrivé oui.
La jeune femme me regarde.
- Alors vous savez ce que je risque de devenir.
Je hoche doucement la tête. J’ai appris par quoi elle avait été attaquée. Je connais les risques de transformation et je sais également qu’il faudra attendre la prochaine pleine lune pour être fixé. Mais ce n’est pas quelque chose qui peut influencer ma décision.
- Je le sais oui.
Elle plisse un peu les yeux, intriguée.
- Et malgré ça vous avez tout de même le désir de continuer à me voir ?
La question de la jeune femme est légitime. Beaucoup à ma place auraient sans doute saisi m’occasion pour se détourner définitivement. Cependant je n’ai pas l’habitude de choisir mes fréquentations selon de tels critères et elle n’est pas la première à qui je l’explique. Je souris pour la rassurer.
- Je n’ai pas pour habitude de m’arrêter à ce genre de chose. Peu importe ce que vous pourriez devenir. Je sais qui vous êtes.
- J’ai appris ce qui vous était arrivé oui.
La jeune femme me regarde.
- Alors vous savez ce que je risque de devenir.
Je hoche doucement la tête. J’ai appris par quoi elle avait été attaquée. Je connais les risques de transformation et je sais également qu’il faudra attendre la prochaine pleine lune pour être fixé. Mais ce n’est pas quelque chose qui peut influencer ma décision.
- Je le sais oui.
Elle plisse un peu les yeux, intriguée.
- Et malgré ça vous avez tout de même le désir de continuer à me voir ?
La question de la jeune femme est légitime. Beaucoup à ma place auraient sans doute saisi m’occasion pour se détourner définitivement. Cependant je n’ai pas l’habitude de choisir mes fréquentations selon de tels critères et elle n’est pas la première à qui je l’explique. Je souris pour la rassurer.
- Je n’ai pas pour habitude de m’arrêter à ce genre de chose. Peu importe ce que vous pourriez devenir. Je sais qui vous êtes.
- InvitéInvité
Re: Mais qu'est-ce qu'on y peut ? [Adoración]
Jeu 28 Juin 2018 - 10:49
Je prenais un instant pour considérer la femme assise à côté de moi, sa main sur la mienne. Je voulais être certaine de ce que je venais d'entendre, m'assurer que ça n'avait pas été le fruit de mon imagination. J'avais déjà du mal à concevoir le fait qu'elle puisse être là, juste à côté de moi, à une distance si étroite que je n'avais même pas osé y songer lorsque je l'admirais en secret. Cette neuve proximité me donnait du baume au cœur, et je pouvais enfin entrevoir une lueur dans l'obscurité de mon esprit. Quelque peu rassurée par ses paroles, je réussissais enfin à bouger un peu mes doigts pour venir les entremêler aux siens en souriant légèrement, une lueur taquine dans le regard.
- Ho vous pensez vraiment savoir qui je suis ?
- Je me trompe rarement sur les gens.
Son sourire me ravit et j'élargissais sensiblement le mien. Ce n'était pas tout à fait ce que je voulais dire, mais je restais amusée, et surtout charmée. Évidemment, je la mettais au défi. La seule et unique personne à véritablement me connaître dans mon ensemble était ma sœur. Néanmoins, je serai ravie que madame Castilla… non, Adoración puisse également le savoir. Je lui laissais la surprise de me découvrir. Et je savais qu'elle en ferait autant. Je regrettais légèrement que nous n'ayons pas pu mieux nous connaître durant nos entrevues privées. Par exemple, avec monsieur Helsing tout était beaucoup plus facile, et j'avais maintenant conscience que je marchais sur des œufs avec elle car je refoulais mes propres sentiments. Néanmoins, j'avais confiance pour qu'on puisse rattraper le temps perdu… même si… la perspective du temps qui passait, et me poussait inexorablement à la pleine lune m'effrayais profondément.
Je perdais une nouvelle fois mon sourire en sentant un nouveau frisson me parcourir l'échine. Persuadée que je pouvais dormir ici parce que les potions qu'on me donnait étaient particulièrement efficaces, je n'étais pas certaine que je puisse être si tranquille une fois sortie. Au fond… je n'avais même pas songé à toucher ma baguette pour m'entraîner à quelques sortilèges histoire de passer le temps intelligemment : il y avait un poil de loup-garou à l'intérieur. Y toucher m'angoissais, purement et simplement. À croire que, depuis petite, depuis le jour où j'avais mis les pieds chez ce marchand de baguettes, j'avais été prédestinée à vivre ce que j'avais vécu.
Je remuais un peu les épaules, nerveuse, tout en ramenant le pan de ma chemise, couvrant les bandages sur ma nuque du mieux que je le pouvais.
- Je ne sais pas si je peux me permettre de vous faire vivre tout ça.
Prenant conscience que je me répétais, je levais mes yeux foncés sur elle pour préciser le fond de ma pensée avec un sourire triste.
- Je veux dire… je risque de mal dormir, je vais sûrement être agitée et ne pas être dans mon état normal. Il y a mieux pour passer son été.
- Ne vous inquiétez pas pour ça.
Facile à dire… Voilà des semaines que je ne dormais plus vraiment et que je tournais au café. D'abord tout le cheminement de mes pensées et l'acceptation des sentiments que je portais à mon enseignante. Ensuite, les épreuves de fin d'année, même si ça n'avait été qu'une formalité pour mon année, je m'étais mise beaucoup de pression pour arriver au niveau que je souhaitais. Puis il y avait eu notre baiser qui avait achevé d'assassiner mon sommeil. Et maintenant cette phobie naissante. Rien qu'avec les médicaments je ne me sentais pas totalement en forme, comme si le repos n'était que superficiel et que mon esprit restait agité. Il m'arrivait de me réveiller en pleine nuit et de mettre des heures à me rendormir. Enfin, pour couronner le tout, j'étais tombée malade et la toux ne m'aidait pas. Je ne lisais pas l'avenir… peut-être qu'une fois sortie de l'hôpital, j'allais parfaitement bien vivre, comme avant, mais j'avais un très gros doute.
Quand bien même nous pourrions passer le reste de notre vie côte à côte, étais-je en droit de la laisser m'accompagner dans cette épreuve ? Qu'elle subisse avec moi tout ce qui allait m'arriver ? Bien sûr que je la laisserai me soutenir, comme je laissais ma famille le faire. Mais devait-elle vraiment subir tout mon malheur dans sa globalité ? Je l'ignorai, car je n'avais jamais été proche à ce point de quelqu'un sentimentalement. Concernant ma sœur, à mon esprit, ça tombait sous le sens… Mais la personne que j'aimais ? Fermant les yeux, j'essayais de rassembler mes idées en lâchant un long soupir tout en affaissant mes épaules. Je me concentrais un instant sur nos mains jointes avant de revenir à moi, essayant de relativiser.
Me redressant pour m'asseoir en tailleur, non sans une grimace de douleur, je venais me masser légèrement la nuque tout en réfléchissant.
- Alors… comment envisagez-vous la suite ?
Et je ne parlais pas que de ma période de trouble, mais surtout et avant tout de nous.
- Ho vous pensez vraiment savoir qui je suis ?
- Je me trompe rarement sur les gens.
Son sourire me ravit et j'élargissais sensiblement le mien. Ce n'était pas tout à fait ce que je voulais dire, mais je restais amusée, et surtout charmée. Évidemment, je la mettais au défi. La seule et unique personne à véritablement me connaître dans mon ensemble était ma sœur. Néanmoins, je serai ravie que madame Castilla… non, Adoración puisse également le savoir. Je lui laissais la surprise de me découvrir. Et je savais qu'elle en ferait autant. Je regrettais légèrement que nous n'ayons pas pu mieux nous connaître durant nos entrevues privées. Par exemple, avec monsieur Helsing tout était beaucoup plus facile, et j'avais maintenant conscience que je marchais sur des œufs avec elle car je refoulais mes propres sentiments. Néanmoins, j'avais confiance pour qu'on puisse rattraper le temps perdu… même si… la perspective du temps qui passait, et me poussait inexorablement à la pleine lune m'effrayais profondément.
Je perdais une nouvelle fois mon sourire en sentant un nouveau frisson me parcourir l'échine. Persuadée que je pouvais dormir ici parce que les potions qu'on me donnait étaient particulièrement efficaces, je n'étais pas certaine que je puisse être si tranquille une fois sortie. Au fond… je n'avais même pas songé à toucher ma baguette pour m'entraîner à quelques sortilèges histoire de passer le temps intelligemment : il y avait un poil de loup-garou à l'intérieur. Y toucher m'angoissais, purement et simplement. À croire que, depuis petite, depuis le jour où j'avais mis les pieds chez ce marchand de baguettes, j'avais été prédestinée à vivre ce que j'avais vécu.
Je remuais un peu les épaules, nerveuse, tout en ramenant le pan de ma chemise, couvrant les bandages sur ma nuque du mieux que je le pouvais.
- Je ne sais pas si je peux me permettre de vous faire vivre tout ça.
Prenant conscience que je me répétais, je levais mes yeux foncés sur elle pour préciser le fond de ma pensée avec un sourire triste.
- Je veux dire… je risque de mal dormir, je vais sûrement être agitée et ne pas être dans mon état normal. Il y a mieux pour passer son été.
- Ne vous inquiétez pas pour ça.
Facile à dire… Voilà des semaines que je ne dormais plus vraiment et que je tournais au café. D'abord tout le cheminement de mes pensées et l'acceptation des sentiments que je portais à mon enseignante. Ensuite, les épreuves de fin d'année, même si ça n'avait été qu'une formalité pour mon année, je m'étais mise beaucoup de pression pour arriver au niveau que je souhaitais. Puis il y avait eu notre baiser qui avait achevé d'assassiner mon sommeil. Et maintenant cette phobie naissante. Rien qu'avec les médicaments je ne me sentais pas totalement en forme, comme si le repos n'était que superficiel et que mon esprit restait agité. Il m'arrivait de me réveiller en pleine nuit et de mettre des heures à me rendormir. Enfin, pour couronner le tout, j'étais tombée malade et la toux ne m'aidait pas. Je ne lisais pas l'avenir… peut-être qu'une fois sortie de l'hôpital, j'allais parfaitement bien vivre, comme avant, mais j'avais un très gros doute.
Quand bien même nous pourrions passer le reste de notre vie côte à côte, étais-je en droit de la laisser m'accompagner dans cette épreuve ? Qu'elle subisse avec moi tout ce qui allait m'arriver ? Bien sûr que je la laisserai me soutenir, comme je laissais ma famille le faire. Mais devait-elle vraiment subir tout mon malheur dans sa globalité ? Je l'ignorai, car je n'avais jamais été proche à ce point de quelqu'un sentimentalement. Concernant ma sœur, à mon esprit, ça tombait sous le sens… Mais la personne que j'aimais ? Fermant les yeux, j'essayais de rassembler mes idées en lâchant un long soupir tout en affaissant mes épaules. Je me concentrais un instant sur nos mains jointes avant de revenir à moi, essayant de relativiser.
Me redressant pour m'asseoir en tailleur, non sans une grimace de douleur, je venais me masser légèrement la nuque tout en réfléchissant.
- Alors… comment envisagez-vous la suite ?
Et je ne parlais pas que de ma période de trouble, mais surtout et avant tout de nous.
- InvitéInvité
Re: Mais qu'est-ce qu'on y peut ? [Adoración]
Lun 2 Juil 2018 - 18:21
La question d’Abigail me conforte dans l’idée que ses sentiments n’ont rien à voir avec une amourette de passage. Elle a visiblement déjà réfléchi aux implications et si elle n’a pas forcément trouvé de solution, elle est consciente des conséquences qu’aura notre relation. Pour ma part, j’ai longuement réfléchi au problème ces deux dernières semaines et si certains aspects restent en point d’interrogation, d’autres sont tout à fait certains.
- C’est quelque chose dont nous allons devoir discuter. Vous vous doutez que nous devrons nous montrer particulièrement discrètes.
Afin d’apporter un peu de légèreté à la situation, j’ajoute avec un sourire.
- Mais dans l’intimité, peut-être pourrions-nous commencer par nous tutoyer ?
Elle me sourit en retour.
- Ce sera mieux.
Je reviens alors sur la question initiale. Il va sans dire que notre relation devra rester secrète et je sais combien les rumeurs peuvent circuler rapidement dans l’enceinte de l’université. Si cela venait à se savoir, les conséquences pourraient être dramatiques.
- Nous devrons rester prudentes pour nous voir. Je ne voudrais pas être responsable de ton renvoi.
Elle acquiesce.
- Et moi du tien...
Je lui souris simplement. À vrai dire, je ne suis pas vraiment inquiète pour ma propre carrière. Je sais que je pourrai rebondir. Mais il reste encore trois ans d’études à Abigail et je veux qu’elle puisse aller au bout de ses ambitions. Cependant, je ne suis pas certaine qu’il soit sain pour notre relation de devoir constamment regarder par-dessus notre épaule pour nous assurer qu’il n’y a personne pour nous surprendre. Pour ça, j’ai réfléchi à une alternative.
- Il y aurait éventuellement un moyen de nous assurer de garder le secret en minimisant les risques. Cela ne nous empêcherait pas d’être discrètes, mais ce serait plus confortable.
Elle hausse un sourcil.
- À quoi penses-tu ?
Je n’ai aucune raison de tourner autour du pot et je lui réponds sans détour.
- Un sortilège fidelitas.
- C’est quelque chose dont nous allons devoir discuter. Vous vous doutez que nous devrons nous montrer particulièrement discrètes.
Afin d’apporter un peu de légèreté à la situation, j’ajoute avec un sourire.
- Mais dans l’intimité, peut-être pourrions-nous commencer par nous tutoyer ?
Elle me sourit en retour.
- Ce sera mieux.
Je reviens alors sur la question initiale. Il va sans dire que notre relation devra rester secrète et je sais combien les rumeurs peuvent circuler rapidement dans l’enceinte de l’université. Si cela venait à se savoir, les conséquences pourraient être dramatiques.
- Nous devrons rester prudentes pour nous voir. Je ne voudrais pas être responsable de ton renvoi.
Elle acquiesce.
- Et moi du tien...
Je lui souris simplement. À vrai dire, je ne suis pas vraiment inquiète pour ma propre carrière. Je sais que je pourrai rebondir. Mais il reste encore trois ans d’études à Abigail et je veux qu’elle puisse aller au bout de ses ambitions. Cependant, je ne suis pas certaine qu’il soit sain pour notre relation de devoir constamment regarder par-dessus notre épaule pour nous assurer qu’il n’y a personne pour nous surprendre. Pour ça, j’ai réfléchi à une alternative.
- Il y aurait éventuellement un moyen de nous assurer de garder le secret en minimisant les risques. Cela ne nous empêcherait pas d’être discrètes, mais ce serait plus confortable.
Elle hausse un sourcil.
- À quoi penses-tu ?
Je n’ai aucune raison de tourner autour du pot et je lui réponds sans détour.
- Un sortilège fidelitas.
- InvitéInvité
Re: Mais qu'est-ce qu'on y peut ? [Adoración]
Mar 3 Juil 2018 - 21:46
Le nom du sortilège raisonnait encore dans ma tête plusieurs secondes après qu'elle l'ait prononcé. Je connaissais ce sort plus par réputation qu'autre chose, et je savais qu'il était l'un des plus difficile à mettre en place. Néanmoins, connaissant Adoración, je n'étais pas inquiète pour ce point. Au contraire, ce qui me touchait réellement, c'était qu'elle ait pensé à une solution aussi extrême. Évidemment lorsque je lui cachais mes sentiments, j'avais imaginé bien des scenarios pour nous cacher, ma forme animagus en faisait partie notamment. Pourtant, rien ne m'avait totalement convaincue et le risque était énorme, aussi bien pour elle que pour moi. J'allais perdre mes dernières années d'études et mon objectif de vie, mais au fond, ça pouvait être rattrapable dans le sens où j'étais déjà diplômée du D.U.C.s et du M.A.G.I.C.s. Ce n'était pas le niveau que je souhaitais atteindre, mais ça m'aurait permis de retomber sur mes pattes.
Ensuite, je savais que ma chère et tendre avait de la ressource, elle n'était pas à son premier emploi avec celui d'Hungcalf, je n'étais pas non plus inquiète. Au fond, j'étais inquiète pour aucune de nous deux… ça n'empêchait pas que je puisse ressentir une profonde culpabilité à l'idée de son renvoi à cause de moi. Car après tout, si je n'avais pas provoqué notre union, si je n'avais pas été touchée par la flèche de Cupidon ou foudroyée par cet éclair, rien de tout ça ne serait arrivé. Peut-être aurai-je dû ne rien faire ce soir-là, à mon retour du Japon ?
Je me mordais l'intérieur de la bouche tout en réfléchissant. C'est à ce moment que je réalisais que mon cœur battait la chamade. Le fait qu'elle se sente prête, alors que notre relation commençait à peine, à réaliser un tel Sortilège, pour nous deux, m'avait profondément touchée sans que je ne m'en rende compte. Ainsi, j'avais la confirmation de ses véritables sentiments envers moi. J'aurai pu en pleurer tant je trouvais la situation belle, et surtout inespérée. Elle dépassait tout ce que j'avais pu imaginer, et je me sentais d'autant plus amoureuse. J'aurai pu me pencher une nouvelle fois vers elle et revenir l'embrasser, j'en avais terriblement envie, tout son corps m'appelait au pêché et à l'aimer, encore plus. Pourtant je me retenais tant bien que mal. Je n'étais trahie que par de légers tremblements. Nous étions dans un endroit publique bien que la porte de ma chambre soit fermée il n'était pas impossible qu'une Médicomage viennent nous interrompre pour me donner une potion dégueulasse. De plus, je restais encore hantée par son refus, et même si nos mains étaient actuellement intimement jointes, je craignais de revivre une nouvelle fois cette scène.
Rassemblant tant bien que mal mes esprits, j'en revenais au Fidelitas, sans réussir à contenir mon émotion que je laissais visible. Je connaissais un peu les termes, et il nous fallait au moins un Gardien. Ma première pensée fut pour ma sœur, mais je doutais qu'Adoración donne son accord.
- C'est une bonne idée… Tu songes à qui comme Gardien ?
- Je crois que nous avons un ami commun qui serait digne de confiance.
Elle prononçait ces mots en souriant, ce qui ne faisait qu'accentuer ma surprise qui se lisait par ce sourcil qui se haussait sur mon visage.
- Qui ?
- Thomas Cioban. Il faudra simplement parvenir à le contacter.
Monsieur Cioban… Maintenant qu'elle le disait, oui, ça tombait sous le sens. Je savais qu'il connaissait Adora, mais j'ignorais la nature de leur relation. Qui plus est, je n'avais jamais parlé de lui à ma bien-aimée. Sortant de la brume de ma mémoire et de mon état actuel, je venais à me souvenir de son départ dramatique, et je n'en avais pas compris tout le sens. Ce dont j'étais certaine, c'est qu'il ne vivait plus ici à présent. Je fronçais légèrement les sourcils, me rappelant alors de cette nuit que nous avions passé ensemble dans la forêt, puis sur les murailles.
- J'ai… peut-être une idée de où il est allé.
Donner mon accord pour lui demander d'être Gardien du Fidelitas était inutile. J'appréciais énormément monsieur Cioban, et je lui avais dit que s'il venait à disparaître, je viendrai le chercher. C'était peut-être l'occasion de vérifier ma théorie.
- Vraiment ?
Hochant lentement la tête, je plongeais mon regard dans celui d'Adoración.
- Une nuit il m'a dit qu'il a grandi en Roumanie lorsqu'il était plus jeune. Il habitait à la frontière avec la Valachie, à quelques kilomètres de Brasov. Non loin d'une grande réserve magique.
Je détournais un instant le regard avant de revenir sur elle et de reprendre en haussant les épaules avec précaution. Je me fiais aussi à mon instinct, et aux livres que j'avais lus de cette auteure dont il m'avait parlé. Sujet qui nous avait menés à parler naturellement de la Roumanie. De plus, s'il était vraiment ce que je croyais qu'il était, ça se tenait d'autant plus. La Roumanie était le berceau de ce genre d'Êtres magiques.
- Ce n'est qu'une théorie, il aurait pu aller n'importe où…
- C'est une théorie intéressante. Quand tu iras mieux et s'il n'est pas réapparu d'ici là, nous pourrons essayer d'aller chercher là-bas.
Je perdais mon sourire et détournais une nouvelle fois le regard. "Quand j'irai mieux". J'avais de profonds doutes sur cet état, mais au moins, dans quelques jours, j'allais pouvoir sortir de ce lit et reprendre une vie normale, ou presque. Pourtant, j'avais une promesse à tenir. Alors au fond, qu'importe mon état. Je revenais sur elle avec un petit sourire triste en coin.
- Entendu
- Tu devrais essayer de te reposer. Je reste un peu.
Encore une fois, il m'était difficile de cacher ma surprise à sa proposition, et encore une fois, j'étais véritablement touchée. En dehors de mes parents et de ma sœur cette situation m'était peu connue. Et d'instinct, j'aurai eu tendance à refuser et à lutter, comme je le faisais avec les Médicomages de l'hôpital. Néanmoins, il était vrai que j'étais fatiguée et ça devait se voir puisqu'elle me proposait de me reposer. Je voulais également m'opposer à cette proposition car je savais qu'à mon réveil je serai à nouveau seule, et cet instant aurait été comme un rêve pour moi. Je sentais d'avance que j'allais être profondément perturbée. Mais c'est résignée que je lâchais sa main et que je remettais mon lit en place. Et même si je m'interdisait de venir l'embrasser encore une fois, je ne pouvais m'empêcher de venir me coller contre elle, un bras entourant ses hanches. Difficile pour elle de repartir ainsi, mais c'était le dernier de mes soucis. Je n'avais pas envie qu'elle parte. Et c'est dans cette proximité que j'arrivais, étonnement vite, à m'effondrer dans le sommeil.
Ensuite, je savais que ma chère et tendre avait de la ressource, elle n'était pas à son premier emploi avec celui d'Hungcalf, je n'étais pas non plus inquiète. Au fond, j'étais inquiète pour aucune de nous deux… ça n'empêchait pas que je puisse ressentir une profonde culpabilité à l'idée de son renvoi à cause de moi. Car après tout, si je n'avais pas provoqué notre union, si je n'avais pas été touchée par la flèche de Cupidon ou foudroyée par cet éclair, rien de tout ça ne serait arrivé. Peut-être aurai-je dû ne rien faire ce soir-là, à mon retour du Japon ?
Je me mordais l'intérieur de la bouche tout en réfléchissant. C'est à ce moment que je réalisais que mon cœur battait la chamade. Le fait qu'elle se sente prête, alors que notre relation commençait à peine, à réaliser un tel Sortilège, pour nous deux, m'avait profondément touchée sans que je ne m'en rende compte. Ainsi, j'avais la confirmation de ses véritables sentiments envers moi. J'aurai pu en pleurer tant je trouvais la situation belle, et surtout inespérée. Elle dépassait tout ce que j'avais pu imaginer, et je me sentais d'autant plus amoureuse. J'aurai pu me pencher une nouvelle fois vers elle et revenir l'embrasser, j'en avais terriblement envie, tout son corps m'appelait au pêché et à l'aimer, encore plus. Pourtant je me retenais tant bien que mal. Je n'étais trahie que par de légers tremblements. Nous étions dans un endroit publique bien que la porte de ma chambre soit fermée il n'était pas impossible qu'une Médicomage viennent nous interrompre pour me donner une potion dégueulasse. De plus, je restais encore hantée par son refus, et même si nos mains étaient actuellement intimement jointes, je craignais de revivre une nouvelle fois cette scène.
Rassemblant tant bien que mal mes esprits, j'en revenais au Fidelitas, sans réussir à contenir mon émotion que je laissais visible. Je connaissais un peu les termes, et il nous fallait au moins un Gardien. Ma première pensée fut pour ma sœur, mais je doutais qu'Adoración donne son accord.
- C'est une bonne idée… Tu songes à qui comme Gardien ?
- Je crois que nous avons un ami commun qui serait digne de confiance.
Elle prononçait ces mots en souriant, ce qui ne faisait qu'accentuer ma surprise qui se lisait par ce sourcil qui se haussait sur mon visage.
- Qui ?
- Thomas Cioban. Il faudra simplement parvenir à le contacter.
Monsieur Cioban… Maintenant qu'elle le disait, oui, ça tombait sous le sens. Je savais qu'il connaissait Adora, mais j'ignorais la nature de leur relation. Qui plus est, je n'avais jamais parlé de lui à ma bien-aimée. Sortant de la brume de ma mémoire et de mon état actuel, je venais à me souvenir de son départ dramatique, et je n'en avais pas compris tout le sens. Ce dont j'étais certaine, c'est qu'il ne vivait plus ici à présent. Je fronçais légèrement les sourcils, me rappelant alors de cette nuit que nous avions passé ensemble dans la forêt, puis sur les murailles.
- J'ai… peut-être une idée de où il est allé.
Donner mon accord pour lui demander d'être Gardien du Fidelitas était inutile. J'appréciais énormément monsieur Cioban, et je lui avais dit que s'il venait à disparaître, je viendrai le chercher. C'était peut-être l'occasion de vérifier ma théorie.
- Vraiment ?
Hochant lentement la tête, je plongeais mon regard dans celui d'Adoración.
- Une nuit il m'a dit qu'il a grandi en Roumanie lorsqu'il était plus jeune. Il habitait à la frontière avec la Valachie, à quelques kilomètres de Brasov. Non loin d'une grande réserve magique.
Je détournais un instant le regard avant de revenir sur elle et de reprendre en haussant les épaules avec précaution. Je me fiais aussi à mon instinct, et aux livres que j'avais lus de cette auteure dont il m'avait parlé. Sujet qui nous avait menés à parler naturellement de la Roumanie. De plus, s'il était vraiment ce que je croyais qu'il était, ça se tenait d'autant plus. La Roumanie était le berceau de ce genre d'Êtres magiques.
- Ce n'est qu'une théorie, il aurait pu aller n'importe où…
- C'est une théorie intéressante. Quand tu iras mieux et s'il n'est pas réapparu d'ici là, nous pourrons essayer d'aller chercher là-bas.
Je perdais mon sourire et détournais une nouvelle fois le regard. "Quand j'irai mieux". J'avais de profonds doutes sur cet état, mais au moins, dans quelques jours, j'allais pouvoir sortir de ce lit et reprendre une vie normale, ou presque. Pourtant, j'avais une promesse à tenir. Alors au fond, qu'importe mon état. Je revenais sur elle avec un petit sourire triste en coin.
- Entendu
- Tu devrais essayer de te reposer. Je reste un peu.
Encore une fois, il m'était difficile de cacher ma surprise à sa proposition, et encore une fois, j'étais véritablement touchée. En dehors de mes parents et de ma sœur cette situation m'était peu connue. Et d'instinct, j'aurai eu tendance à refuser et à lutter, comme je le faisais avec les Médicomages de l'hôpital. Néanmoins, il était vrai que j'étais fatiguée et ça devait se voir puisqu'elle me proposait de me reposer. Je voulais également m'opposer à cette proposition car je savais qu'à mon réveil je serai à nouveau seule, et cet instant aurait été comme un rêve pour moi. Je sentais d'avance que j'allais être profondément perturbée. Mais c'est résignée que je lâchais sa main et que je remettais mon lit en place. Et même si je m'interdisait de venir l'embrasser encore une fois, je ne pouvais m'empêcher de venir me coller contre elle, un bras entourant ses hanches. Difficile pour elle de repartir ainsi, mais c'était le dernier de mes soucis. Je n'avais pas envie qu'elle parte. Et c'est dans cette proximité que j'arrivais, étonnement vite, à m'effondrer dans le sommeil.
- Je suis la petite écorchure qu’on a sur le palais et qui ne peut cicatriser que si on ne cesse de la lécher. Mais on ne peut pas.
- Une thèse peut en cacher une autre [Abigail]
- Chercher au fond de soi [Adoración]
- Dis moi qu'aurais-je pu faire de mieux ? [PV Adoración]
- Mais t’es pas là, mais t’es où ? (Primandre)