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sound of silence
Mar 26 Juin 2018 - 21:38
this is the sound of silence
alone in the dark
23 juillet 2018
Tout va de travers. Tu ne gères plus rien. T'es dépassé. Toutes ces choses que tu fais, que tu crois faire, depuis des années : du vent. Tu protèges rien ni personne. Soit réaliste une seconde, tu serais même pas capable de t'occuper d'un poisson rouge. T’arrives pas à gérer ta vie, qu'est-ce que tu pensais pouvoir faire au juste ? Ce matin on vous à informés que Scylla est hospitalisée. Elle en a eut assez de cette vie d'artifice, de ses sourires dédiés à ceux qui ne savent pas lire l'âme, fragile, t'as rien vu arriver. Ton monde s'est effondré quand le hibou est arrivé, toi, tu as fait le fort, t'as consolé ton frère, t'as rien montré, mais le sol s'est ouvert sous tes pieds te plongeant dans un monde plus sombre, plus dur, plus inutile encore. T'es pas fort. Tu l'es plus depuis des semaines. Tu craques. La coquille se morcelle de plus en plus, laissant place à du moche. Du très moche. Des choses que tu n'as jamais montrées et qui ne se passe que dans le confort feutré de ton appartement. Voilà des semaines que tes idées ne sont plus totalement claires. T'es toi-même un jour sur deux, ou moins. Durant l'année, tu carburais au whisky pur feu, mélangeant de manière homogène ton sang avec le liquide ambré, depuis la fin des cours, t'es passé à autre chose. Quelque chose de plus puissant, quelque chose qui te permet de tenir le coup, d'oublier simplement l'horrible, l'impensable le douloureux. En sortant de Sainte Mangouste t'es passé voir Malcolm, t'as besoin de ta dose, tu veux t'allonger pour ne plus penser à rien. Tu as besoin d'un sommeil sans rêve. T'as besoin d'un autre monde. Tu veux du calme, du simple et si pour ça tu dois une fois de plus faire appelle à ce que tu exècres, tant pis. Le jeune Blackwell sait ce qu'il te faut, il a l'habitude et te fait ses recommandations habituelles, en moins de cinq minutes t'as la marchandise de la semaine à venir. Une semaine durant laquelle tu vas te sentir mieux. Amélioration artificielle, mais nécessaire. Petite potion à inhaler. Portion de paradis. Moment suspendu offert par un petit gaz bleuté.
Installé dans le confort de ton appartement d'Inverness, tu as les yeux rivés sur le plafond la fiole providentielle dans une main, tu hésites et finalement porte le récipient en verre jusqu'à tes narines, t'as pas idée de ce que tu fais, enfin si, c'est un geste devenu récurrent, pourtant cette fois, c'est différent. Ton cœur est trop gros, ton esprit trop embrumé, t'en peux plus. T'en veux plus. T'inspires longuement la vapeur bleuté, tu sens ton esprit s'éloigner progressivement de ton corps, tu laisses tes muscles se détendre. Peu à peu, tu sombres dans un sommeil factice, dangereux, quelques minutes de calme, de douce rêverie. Ton esprit s'éloigne de plus en plus, point de rupture, de non-retour, ton corps se soulève, le cœur s'affaiblit, tu ne t'en rends pas comptes, mais t'es en nage. Des spasmes parcourent l'ensemble de tes muscles, derniers soubresauts, nouvelle tranquillité, plénitude méritée, tu lâches prise... t'as lâché ta vie.
Installé dans le confort de ton appartement d'Inverness, tu as les yeux rivés sur le plafond la fiole providentielle dans une main, tu hésites et finalement porte le récipient en verre jusqu'à tes narines, t'as pas idée de ce que tu fais, enfin si, c'est un geste devenu récurrent, pourtant cette fois, c'est différent. Ton cœur est trop gros, ton esprit trop embrumé, t'en peux plus. T'en veux plus. T'inspires longuement la vapeur bleuté, tu sens ton esprit s'éloigner progressivement de ton corps, tu laisses tes muscles se détendre. Peu à peu, tu sombres dans un sommeil factice, dangereux, quelques minutes de calme, de douce rêverie. Ton esprit s'éloigne de plus en plus, point de rupture, de non-retour, ton corps se soulève, le cœur s'affaiblit, tu ne t'en rends pas comptes, mais t'es en nage. Des spasmes parcourent l'ensemble de tes muscles, derniers soubresauts, nouvelle tranquillité, plénitude méritée, tu lâches prise... t'as lâché ta vie.
(c) DΛNDELION
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Re: sound of silence
Mar 26 Juin 2018 - 23:49
this is the sound of silence
alone in the dark
23 juillet 2018
La solitude, la vraie. Celle qui dévore peu à peu l'âme, qui creuse le palpitant pour qu'il n'en reste plus rien. Tous les jours, tu la ressens. T'as toujours été bien entouré pourtant ; des amis en masse, un homme différent chaque nuit pour partager ton lit. Alors pourquoi, pourquoi tu te sens toujours si vide ? Ton entourage n'est qu'une coquille, une carapace bien solide, un placebo qui te fait croire ce qui est illusoire. Alors tu fais semblant ; tu joues le jeu. Au fond, t'as peur de te faire mal ; de chuter en faisant face à la réalité. C'est toujours pareil avec toi, t'es dans le déni. Tu te mens, tu omets également quand ça te dérange. À chaque fois que tu te regardes dans le miroir, tu te forces à sourire. C'est un exercice, tu te persuades chaque jour que tout va bien. Parce que c'est le cas ; il le faut, on te le doit. L'amour de ta mère parti, t'as plus vraiment eut de famille. À partir de là, tu t'es caparaçonné de cynisme, cœur châtré. Si la famille ne peut pas aimer, alors personne ne le peut ; c'est ce que tu t'es dit. « L'amour » est une arnaque, une invention pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier la fornication, pour consolider l'orgasme. Rien de plus, rien de moins. T'es perdue, ma pauvre fille. Personne ne s'en est rendu compte jusque-là à part lui. Il a vu derrière le sourire factice. C'était le jeu en même temps, le vôtre. Puis, il est parti, et tu t'es retrouvé seule avec tes billes à attendre. À attendre quoi Jazmin ? Tu n'en sais rien. Non, tu fais semblant plutôt. Le glas a sonné, les cours se sont terminé ; et tu te retrouves comme une conne devant cet immeuble. Le sien. Tu te savais un peu cinglée, mais delà à venir jusque chez lui … Si d'ordinaire vos rencontres étaient hasardeuses, ici, tu forces la destinée. Pour la première fois.
T'es malade. T'es droguée. Tu comptes les jours depuis ta dernière dose. C'est dur, long, tant ; que t'es sous la pluie à attendre. C'est le déluge, les gouttes te martèlent douloureusement le visage, mais tu restes là devant cette saloperie d'entrée parce que t'es pétrifiée. Courir après quelqu'un c'est pas quelque chose que tu fais. Et s'il n'était pas là ? S'il ne voulait plus jouer ? Tu déglutis. Tu la veux ta dose oui ou non ? Tu enlèves cette broche de tes cheveux, celle de ta mère, un portoloin. Tu imagines avec précision cette chambre que tu as déjà visitée auparavant, et l'objet magique t'emmène là où tu le désires. Tes vêtements sont trempés. Des gouttes d'eau se meurent à foison sur le sol, et en te retournant tu le vois. Tu te figes. Ton palpitant n'est plus, t'as le souffle coupé. Ça ne dure qu'une seconde, mais t'as l'impression en cet instant que le temps s'arrête ; se fige, t'obligeant à regarder cette scène. Il n'est pas en train de dormir. Cette fiole dans sa main le prouve. Il te faut une seconde de plus pour réagir, et tu te jettes sur le lit à son chevet. Tu n'es pas médicomage, mais tu connais un minimum les gestes. Tu regardes en premier lieu s'il est toujours là, enlevant cette fiole de sa main. T'es rassurée. Ou presque. Parce que maintenant, t'es en colère. Tu le frappes. Un coup. D'un bleu, ça va peut-être abîmer son visage, mais tu t'en fiches. Parce que t'as peur, parce que t'es énervée, parce qu'il est con. Tu vas sans doute réitérer d'ailleurs quand il va se réveiller. Tu le regardes. C'est sans doute la pluie, oui toi tu ne pleures pas, mais des larmes coulent sur ton visage. « Crétin. » Sortant, puis revenant dans la chambre munit d'une bassine d'eau et d'un linge, tu essuies son visage.
T'es malade. T'es droguée. Tu comptes les jours depuis ta dernière dose. C'est dur, long, tant ; que t'es sous la pluie à attendre. C'est le déluge, les gouttes te martèlent douloureusement le visage, mais tu restes là devant cette saloperie d'entrée parce que t'es pétrifiée. Courir après quelqu'un c'est pas quelque chose que tu fais. Et s'il n'était pas là ? S'il ne voulait plus jouer ? Tu déglutis. Tu la veux ta dose oui ou non ? Tu enlèves cette broche de tes cheveux, celle de ta mère, un portoloin. Tu imagines avec précision cette chambre que tu as déjà visitée auparavant, et l'objet magique t'emmène là où tu le désires. Tes vêtements sont trempés. Des gouttes d'eau se meurent à foison sur le sol, et en te retournant tu le vois. Tu te figes. Ton palpitant n'est plus, t'as le souffle coupé. Ça ne dure qu'une seconde, mais t'as l'impression en cet instant que le temps s'arrête ; se fige, t'obligeant à regarder cette scène. Il n'est pas en train de dormir. Cette fiole dans sa main le prouve. Il te faut une seconde de plus pour réagir, et tu te jettes sur le lit à son chevet. Tu n'es pas médicomage, mais tu connais un minimum les gestes. Tu regardes en premier lieu s'il est toujours là, enlevant cette fiole de sa main. T'es rassurée. Ou presque. Parce que maintenant, t'es en colère. Tu le frappes. Un coup. D'un bleu, ça va peut-être abîmer son visage, mais tu t'en fiches. Parce que t'as peur, parce que t'es énervée, parce qu'il est con. Tu vas sans doute réitérer d'ailleurs quand il va se réveiller. Tu le regardes. C'est sans doute la pluie, oui toi tu ne pleures pas, mais des larmes coulent sur ton visage. « Crétin. » Sortant, puis revenant dans la chambre munit d'une bassine d'eau et d'un linge, tu essuies son visage.
(c) DΛNDELION
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Re: sound of silence
Lun 2 Juil 2018 - 12:55
It's always the broken souls that try to help others ~ Fam&Friends.
Sound of Silence
Plus tôt dans la journée, à l'hôpital, Ashley a senti que quelque chose n'allait pas avec Sasha. Mais en y repensant, cela fait déjà un bout de temps que son frère semble se balancer sur un fil émotionnel entre la force mentale et l'abandon. Le fil s'est rompu quand Sasha a quitté la chambre d'hôpital de Scylla, tout le monde a pu le sentir, mais trop tournés vers la demoiselle en convalescence, personne ne l'a immédiatement suivi. Ashley s'est cependant promis d'aller le voir et lui parler un peu, plus tard, quand il aura quitté le chevet de sa marraine. Ash aussi est fatigué, fatigué de toutes ces histoires si compliquées, de toutes ces disputes de famille qui les empêchent de dîner ensemble sans que ça ne finisse en cris et en portes claquées. Une phrase tourne en boucle dans sa tête, "Il faut que tout ça cesse". Il le faut. Ash ne pourra supporter l'état actuel des choses plus longtemps.
Il quitte donc l'hôpital après avoir passé un long moment auprès de Sissy, à discuter avec elle de comment elle va gérer sa situation. Tommy est parti, elle est enceinte et dépressive... Ash soupire, se frotte le front comme si ça ferait magiquement disparaître tous ses soucis. Il faut qu'il arrête de penser à tout ça. Maintenant, Scylla est entre de bonnes mains avec Tante Agneas et le reste de sa famille. Pour l'instant, il doit aller voir dans quel état est Sasha. L'aîné a toujours été là pour Ashley, il a calmé ses crises de paniques et a été une épaule sur laquelle il a toujours pu se reposer. Il serait temps qu'Ash prenne soin de son grand frère aussi, pour une fois. Il transplane donc directement devant chez son frère et toque à la porte. Pas de réponse. Il fronce les sourcils : connaissant Sasha, il devrait être là normalement. Il teste la poignée et se rend compte que la porte est ouverte, alors il entre, un peu hésitant.
« T'es là ? » Appelle-t-il doucement. Il s'avance dans l'appartement, un lieu qui lui est si familier grâce au nombre incalculable de fois où il s'est incrusté ici pour piquer dans le frigo et le placard à fringues de son frangin. Finalement, il entre dans la chambre ; rien n'aurait pu le préparer à ce sur quoi son regard se pose.
D'abord, il est surpris de constater la présence de Jazmin. « Jaz ? Qu'est-ce que tu fais- » Puis son regard tombe sur Sasha, inconscient, pâle comme la mort, suant et tremblant sous la fièvre, et son sang se glace dans ses veines. Une fiole sur la table de chevet lui donne immédiatement la réponse à ses questions. Quelque chose se brise en Ashley, à cet instant précis ; il n'y a rien de pire que de voir son grand frère, son héros, dans un état pareil. Il s'approche du lit, pose une main froide sur le front brûlant et humide de son frère. Il a envie de pleurer, mais il l'a déjà trop fait ces derniers temps, alors aucune larme ne coule. « Ca va aller, Shasha, on va s'occuper de toi. Promis. » Il se tourne vers Jaz : « Je vais prévenir ma soeur, elle est en médicomagie, elle pourra certainement faire quelque chose. » Il se lève, prend un bout de parchemin et écrit rapidement un message (Isa, Sha est pas bien du tout, vient à son appart le plus vite possible, c'est très urgent). En un coup de baguette le message d'urgence est envoyé et avec un peu de chance, Louisa pourra accourir au plus vite. Une fois cela fait, il s'affale auprès de son frère, soudainement abattu par la fatigue. « Vous allez tous finir par me faire avoir une crise cardiaque avant l'heure, » souffle-t-il.
Il quitte donc l'hôpital après avoir passé un long moment auprès de Sissy, à discuter avec elle de comment elle va gérer sa situation. Tommy est parti, elle est enceinte et dépressive... Ash soupire, se frotte le front comme si ça ferait magiquement disparaître tous ses soucis. Il faut qu'il arrête de penser à tout ça. Maintenant, Scylla est entre de bonnes mains avec Tante Agneas et le reste de sa famille. Pour l'instant, il doit aller voir dans quel état est Sasha. L'aîné a toujours été là pour Ashley, il a calmé ses crises de paniques et a été une épaule sur laquelle il a toujours pu se reposer. Il serait temps qu'Ash prenne soin de son grand frère aussi, pour une fois. Il transplane donc directement devant chez son frère et toque à la porte. Pas de réponse. Il fronce les sourcils : connaissant Sasha, il devrait être là normalement. Il teste la poignée et se rend compte que la porte est ouverte, alors il entre, un peu hésitant.
« T'es là ? » Appelle-t-il doucement. Il s'avance dans l'appartement, un lieu qui lui est si familier grâce au nombre incalculable de fois où il s'est incrusté ici pour piquer dans le frigo et le placard à fringues de son frangin. Finalement, il entre dans la chambre ; rien n'aurait pu le préparer à ce sur quoi son regard se pose.
D'abord, il est surpris de constater la présence de Jazmin. « Jaz ? Qu'est-ce que tu fais- » Puis son regard tombe sur Sasha, inconscient, pâle comme la mort, suant et tremblant sous la fièvre, et son sang se glace dans ses veines. Une fiole sur la table de chevet lui donne immédiatement la réponse à ses questions. Quelque chose se brise en Ashley, à cet instant précis ; il n'y a rien de pire que de voir son grand frère, son héros, dans un état pareil. Il s'approche du lit, pose une main froide sur le front brûlant et humide de son frère. Il a envie de pleurer, mais il l'a déjà trop fait ces derniers temps, alors aucune larme ne coule. « Ca va aller, Shasha, on va s'occuper de toi. Promis. » Il se tourne vers Jaz : « Je vais prévenir ma soeur, elle est en médicomagie, elle pourra certainement faire quelque chose. » Il se lève, prend un bout de parchemin et écrit rapidement un message (Isa, Sha est pas bien du tout, vient à son appart le plus vite possible, c'est très urgent). En un coup de baguette le message d'urgence est envoyé et avec un peu de chance, Louisa pourra accourir au plus vite. Une fois cela fait, il s'affale auprès de son frère, soudainement abattu par la fatigue. « Vous allez tous finir par me faire avoir une crise cardiaque avant l'heure, » souffle-t-il.
(c) crackle bones
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Re: sound of silence
Mar 10 Juil 2018 - 17:00
La nuit est déjà presque tombée quand Louisa quitte le chevet de sa cousine pour retrouver l’ambiance familière et chaleureuse du Phare, pleine d’une lassitude qui n’avait rien à voir avec la fatigue physique. Les affaires familiales l’auront ballottée, malmenée de crise en crise. Elle qui a toujours à cœur de vouloir apaiser les tensions n’aura rien pu faire, sinon les regarder, impuissante, s’écharper, se déchirer de leurs mots et de leurs desseins. Jusqu’à ce que le pire survienne il y a quelques jours. Dans le miroir de la salle de bain, elle confronte son reflet. Ce teint pâle, ce regard cerné, ce front qui n’a de cesse d’être barré de plis soucieux. Ces grands yeux bleus surtout, pleins de nouvelles ombres, qui s’écarquillaient d’un air perdu, où l’assurance qui y règne souvent a déserté. Car comment pourrait-elle en accepter davantage ? Toujours, Louisa a accepté de se plier aux volontés de la famille Muller, au rôle que l’on réservait aux aînées de leurs enfants. Toujours. Ne pas faire de vague, porter leurs valeurs aux yeux de la société, faire valoir tout ce qu’ils étaient, et tant pis si cela faisait parfois obstacle à ce qu’elle voulait. Parce qu’elle a fini par se persuader que tout était pour le mieux. Mais comment continuer à le prétendre quand toutes leurs manigances cruelles autour d’un mariage cent fois renié, ont poussé Scylla à …
Merlin.
D’un geste vif, Louisa enfouit ses mains dans son visage, ferme les yeux à s’en fendre les paupières alors que les images et les mots échangés depuis trois jours, les tristes mines de ses frères et sœurs, de ses cousins remontent dans son esprit. Tout le monde perd pied face au drame. C’est à se demander pourquoi elle s’acharne à vouloir garder un contrôle furieux sur tout ce qui pave son quotidien pour se retrouver si tristement démunie dans ces situations de crise.
Quand ses doigts s’écartent enfin de son visage, c’est pour entendre l’une de ses colocataires toquer à la porte. C’est Lynn, sur le pas de la porte, lui tendant une petite note brouillonne, sans un mot. Louisa fronce les sourcils, déplie d’une main hagarde le papier. Et se retrouve face aux pattes de mouche tremblantes de son petit frère. Les mots sont vagues, veulent tout dire et rien à la fois, pourtant elle ne peut les empêcher de la frapper et de l’envahir d’une nouvelle vague d’angoisse glacée : « Isa, Sha est pas bien du tout, vient à son appart le plus vite possible, c’est très urgent. » Ses doigts se crispent dans un spasme autour du petit papier alors que ses yeux remontent vers ceux de Lynn, comme pour y trouver une confirmation de ce qu’elle doit craindre. « On y va. » Murmure -t- elle simplement. Comme d’habitude, elle intériorise tout, s’oblige à s’accrocher à la moindre minuscule saillie pour retrouver un semblant de force, un semblant de contrôle. Elle court dans l’escalier, entre en trombe dans sa chambre pour attraper les quelques affaires qui pourraient lui être utile, embarque la quasi-totalité des fioles qui s’entrechoquent dans son sac, sans trop savoir si elle doit s’accuser de paranoïa ou de prudence excessive. L’instant d’après, elle attrape Lynn par le bras sans trop savoir pourquoi et elles transplanent dans la seconde.
Dès qu’elle arrive, Louisa se précipite jusqu’au salon avant de se figer. Ash est déjà là, une autre jeune femme dont le nom ne lui revient pas humidifie le visage de son frère. Mais ce n’est pas les détails qui retiennent son attention. Y a l’information qui lui arrive en deux temps. « Merlin, Sasha… » Soupire -t- elle avec affliction. Son grand frère, immobile, pâle, une pellicule de sueur recouvrant maladivement son visage. Puis elle se force à agir, à intérioriser comme elle sait si bien le faire l’angoisse et la détresse que cette vision fait naître en elle. Comme elle sait trop bien le faire, qui lui fait se demander en secret si elle n’est pas ce monstre de froideur qu’on décrit d’elle. Alors elle ne dit rien, ne crie pas, ne prononce pas un mot, ne va pas serrer son petit frère dans ses bras comme elle meurt d’envie de le faire pour le rassurer : plus tard, il y a plus urgent. Ignorant la Wright qui s’affairait auprès de son frère, elle observe la fiole coupable de son état un instant avant de la reposer et de s’approcher de Sasha. Elle vérifie sa respiration, qu’il n’ait pas avalé sa langue, se perd dans ses habitudes médicales pour éviter de trop réfléchir de qui il s’agit, de ce que ça représente pour elle, des conséquences si elle se plante. Elle finit par s’emparer d’une de ses fioles et d’une seringue afin d’administrer de quoi neutraliser ne serait-ce qu’un peu les effets néfastes du produit. « Ça devrait l’aider, murmure -t- elle alors, et elle se rend compte que sa voix est mal assurée, tremblante. Mais avec ce que j’ai là je ne peux pas faire beaucoup plus. Il faudrait l’embarquer à Sainte Mangouste, mais en transplanage d’escorte je ne sais pas si ça ira… » Elle s’écarte enfin de Sasha, passe un bras autour des épaules de son petit frère, le serrant même fort contre elle, autant pour le rassurer que pour se rassurer, elle. « Qu’est-ce qui s’est passé, vous l’avez trouvé comme ça ? » demande -t- elle, même face à l'évidence. Elle a besoin de retrouver un fil, de comprendre ce qui est arrivé. Et l’angoisse cède face aux questions pernicieuses : pourquoi ?
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Re: sound of silence
Mar 10 Juil 2018 - 17:23
La journée était passée, tranquille, à lire un bon livre sur le canapé… Comme elle était bien en cet instant… Isalynn avait l’impression d’avoir laissé tous ses problèmes derrière elle avec la fin de l’année scolaire. Elle aurait pu, certes, aller au Kelpie’s Camp. Mais pas cette année. Déjà, parce qu’elle avait son job étudiant. Ensuite, parce qu’elle avait besoin de s’écarter de tous les drames de la vie estudiantine. Une façon de recommencer l’année qui ne tarderait pas à arriver sur des bonnes bases. Cela lui ferait, clairement, le plus grand bien. Elle en avait parfaitement conscience. Bien entendu, la rousse aurait préféré pouvoir avoir les pieds dans l’eau, comme la veille au soir après sa journée de travail. Malheureusement, elle vivait en Ecosse… Pas dans le sud de la France. Le temps, ici, était connu pour pouvoir changer du tout au tout en une minute. Elle en avait l’habitude… Isalynn inclina la tête en arrière, l’appuyant sur le dessus du dossier du canapé et passa la main devant ses yeux pour les reposer. De temps en temps, elle hochait la tête au rythme doux de la musique qu’elle écoutait. Ne rien avoir à faire, savourer son jour de congé. La maison était particulièrement calme, aujourd’hui. Elle avait bien envisagé de proposer à Louisa de se joindre à elle, mais sa Lufkin de colocataire semblait pas mal occupée par ses soucis de famille en ce moment. Et si Lynn connaissait un bon nombre des Muller, elle ne se mêlait que très rarement de ce qui ne la concernait pas. Surtout, elle préférait attendre que Louisa vienne se confier à elle. Ne pas forcer les autres. C’était mieux, comme ça. Mais demain, elle lui proposerait de faire une activité toutes les deux. Histoire de changer un peu les idées de la brunette si renfermée. Quant à Lena, elle était Lynn ne savait trop où. N’étant pas encore très proche de la deuxième Lufkin de la maison, Isalynn n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait bien faire lorsqu’elle n’était pas avec elles. Non pas que cela importait réellement, le but de la jeune femme n’était pas de fliquer les personnes qui vivaient avec elle.
Elle poussa un petit soupir d’aise et se redressa avant de se pencher vers la table basse pour prendre son mug de thé qui avait depuis longtemps cessé de fumer lorsqu’elle entendit un bruissement de papier se poser à côté d’elle. Elle suspendit son geste pour regarder le morceau de papier qui venait d’apparaître et de tomber par terre. Elle le ramassa alors et le déplia. L’idée qu’il ne lui était pas forcément destiné lui effleura l’esprit, mais un pressentiment lui disait qu’il fallait qu’elle l’ouvre. De fait, après lecture, elle comprit qu’il n’était pas pour elle, mais pour Louisa. Elle n’était pas la seule Isa de la maison, après tout, mais la mention de son meilleur ami lui avait fait froid dans le dos et elle n’avait pu ôter son regard des lettres qui recouvraient la feuille. Rapidement, elle se leva, le livre tombant au sol par la même occasion. Mais elle n’y prit pas garde. Pas plus qu’elle ne fit attention au mug qu’elle avait renversé en tapant dans la table basse. « Louisa ! » appela-t-elle à travers la maison tout en grimpant les marches quatre à quatre pour rejoindre la chambre de la Lufkin. Etait-elle seulement rentrée ? Lynn n’en était pas certaine. Il lui semblait s’être assoupie à un moment donné sur la fin de l’après-midi.
Contrairement à son habitude, Isalynn ne frappa pas mais eut la surprise de trouver la pièce vide. « Louisa ? » appela-t-elle avant de tenter la salle de bain de l’étudiante en médicomagie. Celle-ci vint ouvrir. Ouf… Elle est là… Soulagement de courte durée tandis que la livide rousse tendait le papier à la sœur de Sasha. Si c’était possible, il lui sembla qu’elle la voyait encore blêmir, elle déjà très blanche lorsqu’elle avait ouvert la porte. Elle hocha la tête et commença à la suivre pour partir. Clairement, si son meilleur ami n’allait pas bien, rien au monde n’aurait pu l’empêcher de se rendre à son chevet. Rien. A part l’ignorance, bien entendu. Louisa fit rapidement demi-tour pour aller chercher des affaires dans sa chambre avant de revenir lui prendre le bras.
Elles transplanèrent ensemble jusque chez Sasha : Lynn en short en jean, tee-shirt et chaussons moutons – le détail qui tue – et Lynn prit conscience qu’elle n’était que rarement qu’elle n’était pas venue souvent ici. Peut-être deux ou trois fois tout au plus et que cela faisait un moment qu’elle ne s’était pas réellement posée avec son ami pour discuter avec lui.
Elles se retrouvèrent rapidement en présence d’une fille qui, si Isalynn l’avait déjà croisée dans les couloirs de l’université ne lui était pas non plus particulièrement familière. Une fille qui était entrain de passer un linge sur le visage de son ami. Sa dernière conquête ? songea la rousse en la détaillant un instant du regard, tout en restant figée dans l’embrasure de la porte. Son regard se tourna ensuite vers Ashley, évitant de se poser sur celui pour lequel elle était tellement inquiète qu’elle avait l’impression que son cœur allait finir par s’arrêter de battre. « Ashley ? Que se passe-t-il ? » demanda-t-elle en retrouvant l’usage de ses jambes. Elle vint s’accroupir à côté du jeune Ethelred qu’elle attrapa doucement par les épaules. « Louisa s’occupe de lui. » dit-elle en coulant un regard vers sa colocataire. « Ca va aller. »Je crois acheva-t-elle en silence en regardant enfin vers Sasha. Etait-il… ? Les mains de la rousse tremblaient sur les épaules du benjamin de la famille Muller et elle finit par se laisser choir à ses côtés pour l’attirer contre elle et le réconforter. Elle se répétait comme un mantra que Sasha était vivant, que ça allait aller. Sinon… Pourquoi Louisa et l’autre fille se seraient-elles acharnées sur lui ? « Vous… Vous avez appelé les urgences de l’hôpital Sainte Marie à Inverness ou Sainte Mangouste à Londres ? » demanda-t-elle à la suite de la suggestion de Louisa qui lui semblait un peu… Difficile à mettre en place. Que s’est-il passé ? songea-t-elle encore, en échos à la question de la Lufkin.
- InvitéInvité
Re: sound of silence
Mer 11 Juil 2018 - 0:30
this is the sound of silence
alone in the dark
23 juillet 2018
T'as le cœur qui palpite fort, qui se sert de plus en plus à mesure que tu le regardes se perdre dans les méandres d'un monde voilé, emplit de rêves empoisonné. La peur au ventre, tu comprends enfin ce que c'est de t'inquiéter pour quelqu'un, de la perdre peut-être à tout jamais. Et ça t'effraye, paralyse tes sens. Tu n'arrives plus à réfléchir correctement. Tout est irrationnel ; ce qui est en train de se passer, ce que tu ressens actuellement. Toi qui fustiges l'attache, qui reste froide ; pourquoi est-ce que tu ressens tout ça ? C'est le chaos ; aussi bien dans la tête, que dans ta cage thoracique. T'aimes pas ce sentiment. Il touche une corde sensible, ta boite de Pandore. Il t'atteint plus que de raison, annihile ta carapace ; et ça, tu ne le tolères pas. Alors sans t'en rendre compte, ce n'est plus des gestes tendres qui essuie le visage du beau brun, ce sont des frottements qui se veulent plus durs. Tu l'as déjà frappé. Il va vraiment être marqué par tes 'soins', mais tu t'en fiches, il le mérite. Il aurait pu se contenter d'être un petit con – ça aurait suffit -, au lieu de quoi, c'est un petit con doublé d'un putain d’égoïste. Et t'es prête à lui scarifier ton nom sur le front pour qu'il sache que c'est toi, son bourreau d'un soir. « Jaz ? Qu'est-ce que tu fais- » Un sursaut, tu te figes de nouveau. Absorbée par les tréfonds de tes sentiments, tu en as oublié la réalité. Ashley. C'est bien BB Groot qui est là, dans cette chambre. Pourquoi ? T'as pas vraiment le temps de lui demander ; il panique en voyant l'agonie allongée sur le lit. Tu ne comprends pas bien ce qu'il dit, complètement désorientée toi aussi, confuse parce que tu ressens, ce que tu vis à cause de Sasha. Tu hoches la tête, t'as juste comprit qu'il va demander de l'aide, et ça te suffit. C'est bien, t'es rassurée. Parce que t'es impuissante, inutile, tu ne peux pas gérer cette situation. Et ça te rend encore plus mal. Ce sentir désarmé, incapable. Ça non plus t'aimes pas ; mais il faut se rendre à l'évidence, ce n'est pas d'un linge humide qu'il va s'en sortir. Tu arrêtes les frais. « Merlin, Sasha… » Service rapide. Cette fois, tu te retournes. Deux visages inconnus. L'une est la sœur apparemment, l'autre, t'en sais rien – pas encore du moins -. Tu t'écartes à contre cœur pour ne pas gêner, et tu la regardes faire. Elle a les gestes, la méthode. Elle maîtrise son sujet. Tu n'es plus actrice, t'es spectatrice de cette scène horrible. Et tu constates ; tu remarques la rudesse d'une vérité que tu n'as encore jamais soupçonnée jusque-là : tu te sens un peu comme une étrangère dans cette chambre, comme celle qui ne devrait pas être là. T'es presque invisible comme lorsque tu erres dans les rues d'Inverness ; c'est bondée, mais personne ne te voit vraiment. Qu'est-ce que tu croyais ? Si ce n'est son nom, tu sais quoi de lui au final ? Rien. Ce n'est pas quelques coucheries qui t'ont rendu plus proche de lui, plus intime. Tu n'es pas de ceux qui restent de toute façon, de ceux qui marquent ; mirage des sens. Alors pourquoi ça te serre encore plus dans ta poitrine ? Le 'ploc' des gouttes d'eau qui se meurent sur le sol te sortent de tes pensées. T'en as oublié que t'étais trempée. T'as vraiment fière allure, c'est autant l'anarchie en apparence qu'à l'intérieur ; mais tu t'en fiche. Il y a plus important sur ce lit. Étrangère ou non, t'as pas envie de partir ; du moins, tes jambes refusent de t'écouter. Tu veux rester là, proche. Les mots te manquent. Tu ne sais ni quoi dire, ni quoi faire. T'es en sursis. Comme lui.
(c) DΛNDELION
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Re: sound of silence
Mer 18 Juil 2018 - 2:00
It's always the broken souls that try to help others ~ Fam&Friends.
Sound of Silence
Rien ne va, songe Ashley tandis que les événements se déroulent devant lui sans qu'il ne sache comment réagir. Il n'est pas seul à se sentir démuni devant tout cela ; Jazmin semble aussi perdue que lui, peut-être même plus encore. Elle n'a vraiment pas l'air bien, elle non plus, et Ash déteste la voir ainsi, perdue, impuissante, elle qui d'habitude est si indomptable, inébranlable face au reste du monde. Et Ash ? Ash essaye juste de mettre de l'ordre dans sa tête, il veut juste garder les pieds sur terre, mais comment faire quand son frère, son ancre, se retrouve inconscient et malade devant lui de la sorte ? Comment ne pas être déstabilisé quand ceux qui l'ont quasiment élevé, qui l'ont guidé et qui l'ont ancré, sont eux-même renversés par les événements ? Tu peux pas nous faire ça, Sasha, p'tain, se dit Ashley. Vous pouvez pas tous tomber en même temps.
Et puis une porte s'ouvre, et Ashley respire un peu mieux, soudainement. Il voit Louisa, accompagnée d'Isalynn, plantée à l'entrée de la chambre, il l'entend soupirer, "Merlin, Sasha," et puis elle se reprend - comment fait-elle ? Comment peut-elle être aussi forte, plus forte d'eux tous réunis ? Il la regarde s'affairer avec urgence autour de leur frère, tandis que Lynn se rapproche de lui, lui demande ce qu'il s'est passé. « Je, je sais pas, je... » bégaye-t-il, perdu. Elle l'entraîne contre lui pour le rassurer, maintenant que Louisa est là. Ash se laisse aller quelques secondes, mais il se reprend vite : pas le temps de se détendre, Sha est toujours dans un état critique. Pendant ce temps, Louisa injecte quelque chose à Sasha, avant de dire qu'il faudrait l'emmener d'urgence à l'hôpital. Elle demande ce qu'il s'est passé, et Lynn continue en demandant s'ils ont appelé l'hôpital. Stabilisé par le regard de sa soeur, Ash parvient à parler : « Il était déjà comme ça quand je suis arrivé, j'suis venu parce qu'il avait l'air bizarre en sortant de l'hôpital tout à l'heure, je - j'ai vu Sha inconscient, et la fiole, alors j'ai paniqué, la première chose à laquelle j'ai pensé, c'était de t'appeler... désolé, j'aurais dû réfléchir, » dit-il à sa grande soeur. « J'alerte Sainte Mangouste, » ajoute-t-il, un peu plus maître de lui-même. En un coup de baguette et une gerbe d'étincelle, un envoie l'alerte à l'hôpital, avec le nom, l'adresse et l'état de Sasha. De l'aide ne devrait plus tarder à arriver. En attendant, il s'approche de Jazmin, qui est toujours en état de choc. Il la prend doucement dans ses bras et il la serre contre lui, essayant de les réconforter tous les deux. Il s'en fiche qu'elle soit trempée, il veut juste qu'elle reprenne ses esprits, au moins un peu. « Tout va bien, » dit-il, et en prononçant ces mots, il essaye de convaincre Jaz autant que lui-même. « De l'aide va arriver, ça- ça ira mieux... » Pitié, faites qu'il aille bien.
Et puis une porte s'ouvre, et Ashley respire un peu mieux, soudainement. Il voit Louisa, accompagnée d'Isalynn, plantée à l'entrée de la chambre, il l'entend soupirer, "Merlin, Sasha," et puis elle se reprend - comment fait-elle ? Comment peut-elle être aussi forte, plus forte d'eux tous réunis ? Il la regarde s'affairer avec urgence autour de leur frère, tandis que Lynn se rapproche de lui, lui demande ce qu'il s'est passé. « Je, je sais pas, je... » bégaye-t-il, perdu. Elle l'entraîne contre lui pour le rassurer, maintenant que Louisa est là. Ash se laisse aller quelques secondes, mais il se reprend vite : pas le temps de se détendre, Sha est toujours dans un état critique. Pendant ce temps, Louisa injecte quelque chose à Sasha, avant de dire qu'il faudrait l'emmener d'urgence à l'hôpital. Elle demande ce qu'il s'est passé, et Lynn continue en demandant s'ils ont appelé l'hôpital. Stabilisé par le regard de sa soeur, Ash parvient à parler : « Il était déjà comme ça quand je suis arrivé, j'suis venu parce qu'il avait l'air bizarre en sortant de l'hôpital tout à l'heure, je - j'ai vu Sha inconscient, et la fiole, alors j'ai paniqué, la première chose à laquelle j'ai pensé, c'était de t'appeler... désolé, j'aurais dû réfléchir, » dit-il à sa grande soeur. « J'alerte Sainte Mangouste, » ajoute-t-il, un peu plus maître de lui-même. En un coup de baguette et une gerbe d'étincelle, un envoie l'alerte à l'hôpital, avec le nom, l'adresse et l'état de Sasha. De l'aide ne devrait plus tarder à arriver. En attendant, il s'approche de Jazmin, qui est toujours en état de choc. Il la prend doucement dans ses bras et il la serre contre lui, essayant de les réconforter tous les deux. Il s'en fiche qu'elle soit trempée, il veut juste qu'elle reprenne ses esprits, au moins un peu. « Tout va bien, » dit-il, et en prononçant ces mots, il essaye de convaincre Jaz autant que lui-même. « De l'aide va arriver, ça- ça ira mieux... » Pitié, faites qu'il aille bien.
(c) crackle bones
- InvitéInvité
Re: sound of silence
Mar 4 Sep 2018 - 11:14
Isalynn était inquiète. Vraiment inquiète. Parce que Sasha, son meilleur ami ne se réveillait pas. Elle tâchait d’être forte, pour Louisa, pour Ashley, mais elle sentait les larmes monter à ses yeux. Elle les retenait, cependant. Il y avait trop de monde pour qu’elle se laisse aller à la détresse qu’elle pouvait ressentir à cet instant. Parce que Sasha était son meilleur ami et que, depuis des mois, il était son pilier. Certes, ils avaient été amants à plusieurs reprises, mais ce n’était pas ce qu’elle voyait quand elle le regardait allongé comme ça, inanimé. Non. C’était l’ami, le confident, celui qui l’avait aidée à traverser sa rupture avec Adrian, celui qui lui avait permis d’aller mieux et de reprendre goût à la vie. Pourquoi t’es pas venu me parler si ça n’allait pas ! songea-t-elle. Elle avait envie de crier, de le frapper pour le secouer. Mais à quoi cela aurait-il servi ? A la place, elle avait préféré prendre Ashley dans ses bras pour rassurer le jeune garçon, ignorant royalement la brune qui était là quand Louisa et elle était arrivées. Louisa qui administrait les premiers secours à Sasha. « Si t’as besoin d’aide, Louisa… » finit par prononcer à nouveau Isalynn. Après tout, elle suivait un double cursus. Si officiellement elle était en botanique et magizoologie, il n’en était pas moins qu’elle suivait également le cursus de médicomagie, même si son entourage avait tendance à l’oublier. Elle pouvait aider, elle aussi. Elle finit par se relever après que le jeune Ethelred soit allé prendre dans ses bras l’autre fille. L’intruse. La rousse arqua un sourcil de surprise, mais se retint de tout commentaire. Ce n’était ni le lieu ni le moment. D’autant qu’elle non plus, elle ne faisait pas partie de la famille. Elle n’était qu’une amie.
Les secours arrivèrent fort heureusement rapidement, transplanant directement à l’intérieur de l’appartement. Ils prirent rapidement en charge Sasha et repartirent avec lui, laissant le soin aux quatre jeunes gens de les suivre ou non. « Nous n’avons plus rien à faire là. Rejoignons Sasha à Sainte Mangouste. » répliqua l’écossaise après leur départ. Malgré la présence de Louisa et des autres, les lieux lui semblaient déserts, dérangeants. Elle se rendit compte qu’elle était incapable de rester là sans la présence de son ami. Son absence avait un caractère définitif, lugubre. Frissonnant, elle transplana en compagnie des autres jeunes gens. Ils n’avaient plus qu’à patienter dans la salle d’attente, en attendant qu’un médecin vienne leur donner des nouvelles de celui qui comptait tant à leurs yeux à tous. « Je m’appelle Isalynn, au fait… Je suis une amie de Sasha. Et toi ? » finit-elle par demander à Jazmin, réalisant seulement que celle-ci les avait accompagnés. C’est bien, Lynn… Tu as encore un peu de savoir-vivre… songea-t-elle. Son ton, pourtant, avait été un brin accusateur. Elle n’y pouvait rien. C’était plus fort qu’elle. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander quel rôle la jeune femme pouvait bien avoir joué dans l’overdose – dans la tentative de suicide – de Sasha.
[HRP/bon, du coup, j'ai avancé, hein j'espère que ça va si on est arrivés à l'hôpital, n'hésitez pas à me faire modifier un truc ou deux si besoin^^/HRP]
- InvitéInvité
Re: sound of silence
Lun 3 Déc 2018 - 19:44
this is the sound of silence
alone in the dark
23 juillet 2018
T'es le vent, t'es aussi la Lune. Intouchable, inébranlable. Pourtant ici, tu t'effondres. Quelque chose en toi s'effrite, se brise à la vue de cet homme allongé sur le lit. Il va peut-être mourir. L'idée même qu'il disparaisse de ton monde te donne envie de vomir ; tu n'as pas encore conscience que la vie grandit dans ton ventre, l'ironie t'obligeant à regarder l'agonie pour le moment. C'est que tu n'as pas bougé depuis qu'ils sont arrivés. Tu te sens idiote, inutile. Statue qui fait office de décor dans cet appartement bien moins captivant qu'avant ; t'es pétrifiée par la peur, l'incompréhension, … et la tristesse aussi. Ça fait longtemps que toi, princesse des glaces, tu n'as pas ressenti ça. La peine, la vraie, celle qui lacère ; déchire chaire et esprit. Tu pensais à tort que tout ça c'était fini, que depuis la mort de ta mère, plus rien ne pourrait plus jamais t'atteindre. Alors pourquoi ? Pourquoi tu ressens ça pour lui ? Il n'est pas si proche, pas si important dans ta vie ; pas vrai ? Trémolo dans ta poitrine, le myocarde qui te donne une réponse, que tu fustiges, ignores délibérément. Ce n'est qu'un passant, un passant certes bien grand, mais qui s'en ira comme tous les autres. Tu ne les retiens pas, jamais ; tu les éloignes ou tu t'enfuis à chaque fois. « Tout va bien, de l'aide va arriver, ça- ça ira mieux ... » Tu n'as pas vu Ashley s'approcher ; tu n'as pas remarqué qu'il t'a pris dans ses bras. L'esprit ailleurs, bien loin de cette réalité qui t'ébranles ; t'es cette Alice qui se cache au pays des merveilles quand les choses deviennent dérangeantes. Tu déglutis ; t'as cette boule dans la gorge qui te fait mal, qui te coupe le souffle. Néanmoins, ton visage reste lisse, de marbre. Tu ne montres rien ; tu ne peux pas te permettre de pleurer, de te laisser aller. Pleurer c'est pour les faibles, pleurer se serait accepter que cette grande courge au petit cerveau te touche ; tu ne peux le tolérer. Et si tu ne réponds guère, tu finis par enlacer Ashley à ton tour. Fort, tu niches ton visage dans son cou. Bizarrement, ça te rassure, te soulage, te porte ; bien que le trou dans ta poitrine, intacte, reste toujours béant. Les secours arrivent, tu suis le mouvement, arrivant jusque dans une salle d'attente. T'es pas à ta place ici, au milieu de ces inconnus, de cette famille. « Je m’appelle Isalynn, au fait … Je suis une amie de Sasha. Et toi ? » C'est la rouquine, qui t'ignorait jusqu'à présent. Tu la regardes un instant, et tu finis par lui dire « Jaz'. » C'est tout. Rien de plus, rien de moins. Que pourrais-tu dire d'autres ? T'es personne ici, juste une visiteuse, une passante ; qui ne sait pas trop ce qu'elle fout là en somme. Les bras contre ta poitrine, les nausées recommencent. Tu quittes la salle d'attente en trombe, cherchant les toilettes les plus proche ; et la tête la première tu rends le peu de ce que tu as mangé au déjeuner. Telle l'allégorie du vide dans ta cage thoracique. Tu fais chier Sasha. Tu ne peux pas rester là. Tu transplanes. Tu t'en vas. Tu t'éloignes. Loin d'ici, loin de lui.
[hrp : donc Jaz' s'en va ]
[hrp : donc Jaz' s'en va ]
(c) DΛNDELION
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