- InvitéInvité
set fire to the rain (primerose)
Mer 27 Juin 2018 - 11:27
set fire to the rain (primerose)
EXORDIUM.
Voilà maintenant quelques semaines que la Quintana était à Hungcalf, l’université où elle pouvait enfin s’épanouir loin des nuisances familiales. Plus le temps passait, plus elle s’habituait aux conditions écossaises. La météo discutable, le rythme détendu, la tolérance. En arrivant sur cette étendue, elle avait peur des clichés. Elle avait peur de s’enfermer, de se limiter à des représentations biaisées. Les paroles de son père faisaient écho.
Soleil d'été ; Denver, États-Unis. « Tu vas voir, tu ne vas pas pouvoir t’acclimater. Tu es une américaine, tu ne peux pas vivre sur des terres aussi humides ! » Appuyé contre son bureau, il faisait face à sa fille, désireuse de changements. Sa place patriarcale dont il était si fier. Il croyait avoir suffisamment d’emprise pour la garder auprès de lui plus longtemps. Il avait tort, il ne comprenait pas la motivation de la brune. Pour lui, il ne s’agissait que d’un caprice de plus, une envie éphémère histoire de la satisfaire. Il se trompait. Cette fois ci, sa décision demeurait réfléchie, nécessaire. « Tu n’y es presque jamais allé papa, rétorqua-t-elle d’un ton neutre, que pour des diners avec tes investisseurs. » La vérité soutenait son propos, peut-être un peu trop. « Pourquoi crois-tu que je n’y vais pas plus souvent ? Parce qu’il n’y a rien de plus là-bas. » Un orateur expert. Il pouvait manipuler les plus influents, pouvait berner tous ceux qui ne repéraient pas ses méthodes. Il avait réussi à le faire sur sa fille durant toute son enfance, son adolescence. Pourquoi se priver de tirer les ficelles une fois de plus. « Vamos mija. Le Royaume-Uni, c’est bien pour les vacances, pas pour y poser ses valises… Tu as tout ici. » Vraiment ? Nilla lui reprochait sa vision beaucoup trop ciblée, son manque de recul. Ici, elle n’avait plus ses rêves, ni ses projets. Elle n’avait plus ses amis, Samwell. Elle n’avait plus son fiancé. Elle n’avait pas tout, non. Il la blâmait d’être aveuglée par ses idéaux, elle le réprimandait en retour de voir le monde qu’avec ses yeux cupides et matérialistes. Elle ne pouvait pas vivre comme ça plus longtemps. La princesse allait quitter le royaume, que son père le veuille ou non.
Sa décision, elle ne la regrettait pas. La Quintana se sentait enfin libre, capable de choisir par elle-même. L’université semblait correspondre à ses attentes, elle retrouvait des visages plus ou moins chers, elle faisait ce qui lui plaisait. Tout semblait lui sourire, enfin pour le moment. La pluie avait décidé de s’immiscer dans cette journée tout à fait banale. Elle donnait raison à son géniteur sur ce point. Alors qu’elle restait à l’intérieur ici, ses cousins américains devaient profiter du soleil radieux. Toutefois, elle ne venait pas pour ça. Elle ne venait pas pour se lamenter sur la météo. Elle siégeait à Hungcalf car poussée par des convictions plus grandes. La concrétisation de ce qu’elle avait toujours imaginé. Franchissant les couloirs d’une démarche saccadée, Nilla empoignait l’un des derniers cartons, symbolisant son arrivée définitive. Elle avait éparpillé ses affaires, le temps qu’elle prépare le lieu où elle allait dormir. Comme à l’accoutumé, un sourire se dressait sur son visage. Un mélange cohérant d’excitation et d’impatience. Même si elle avait déjà pris ses marques, elle voulait se sentir pleinement installée. Les dortoirs des Pokeby. En arrivant à l’université, avoir une chambre dans les locaux lui semblait être une évidence. Malgré l’aisance des Quintana, la brune préférait résider dans ce lieu qu’elle ne connaissait pas, pensant que cela lui permettrait de nouer plus rapidement des liens avec les étudiants. Une colocation avec ses camarades de maison. Au total, elles étaient quatre dans cette pièce, suffisamment grande pour que chacune ait leur propre espace. Passant ses doigts délicats sur la poignée de la porte, elle l’ouvrit d’un coup sec. « Salut les filles ! » La Quintana s’imposait sans trop de difficultés, elle demeurait sociable. Soufflant sur une mèche rebelle, elle regarda autour d’elle. « Oh Primerose ! Il n’y a que toi ? » Se dirigeant aussitôt vers son lit, elle posa le paquet sur sa couette. Elle se retourna, toujours debout. « Ça tombe bien, je voulais te parler. » Primerose. Ces derniers jours, elle faisait le rapprochement mais n’avait pas eu l’occasion de l’exprimer. Ce prénom, elle l’avait entendu de la bouche de quelqu’un. Sammy. Sans jugement, elle fixa la blonde. « Je me demandais… C’est toi la Primerose qui sort avec mon meilleur ami ? » A vrai dire, elle ne pensait pas se tromper. A moins que ce prénom soit populaire ici, en Écosse.
Soleil d'été ; Denver, États-Unis. « Tu vas voir, tu ne vas pas pouvoir t’acclimater. Tu es une américaine, tu ne peux pas vivre sur des terres aussi humides ! » Appuyé contre son bureau, il faisait face à sa fille, désireuse de changements. Sa place patriarcale dont il était si fier. Il croyait avoir suffisamment d’emprise pour la garder auprès de lui plus longtemps. Il avait tort, il ne comprenait pas la motivation de la brune. Pour lui, il ne s’agissait que d’un caprice de plus, une envie éphémère histoire de la satisfaire. Il se trompait. Cette fois ci, sa décision demeurait réfléchie, nécessaire. « Tu n’y es presque jamais allé papa, rétorqua-t-elle d’un ton neutre, que pour des diners avec tes investisseurs. » La vérité soutenait son propos, peut-être un peu trop. « Pourquoi crois-tu que je n’y vais pas plus souvent ? Parce qu’il n’y a rien de plus là-bas. » Un orateur expert. Il pouvait manipuler les plus influents, pouvait berner tous ceux qui ne repéraient pas ses méthodes. Il avait réussi à le faire sur sa fille durant toute son enfance, son adolescence. Pourquoi se priver de tirer les ficelles une fois de plus. « Vamos mija. Le Royaume-Uni, c’est bien pour les vacances, pas pour y poser ses valises… Tu as tout ici. » Vraiment ? Nilla lui reprochait sa vision beaucoup trop ciblée, son manque de recul. Ici, elle n’avait plus ses rêves, ni ses projets. Elle n’avait plus ses amis, Samwell. Elle n’avait plus son fiancé. Elle n’avait pas tout, non. Il la blâmait d’être aveuglée par ses idéaux, elle le réprimandait en retour de voir le monde qu’avec ses yeux cupides et matérialistes. Elle ne pouvait pas vivre comme ça plus longtemps. La princesse allait quitter le royaume, que son père le veuille ou non.
Sa décision, elle ne la regrettait pas. La Quintana se sentait enfin libre, capable de choisir par elle-même. L’université semblait correspondre à ses attentes, elle retrouvait des visages plus ou moins chers, elle faisait ce qui lui plaisait. Tout semblait lui sourire, enfin pour le moment. La pluie avait décidé de s’immiscer dans cette journée tout à fait banale. Elle donnait raison à son géniteur sur ce point. Alors qu’elle restait à l’intérieur ici, ses cousins américains devaient profiter du soleil radieux. Toutefois, elle ne venait pas pour ça. Elle ne venait pas pour se lamenter sur la météo. Elle siégeait à Hungcalf car poussée par des convictions plus grandes. La concrétisation de ce qu’elle avait toujours imaginé. Franchissant les couloirs d’une démarche saccadée, Nilla empoignait l’un des derniers cartons, symbolisant son arrivée définitive. Elle avait éparpillé ses affaires, le temps qu’elle prépare le lieu où elle allait dormir. Comme à l’accoutumé, un sourire se dressait sur son visage. Un mélange cohérant d’excitation et d’impatience. Même si elle avait déjà pris ses marques, elle voulait se sentir pleinement installée. Les dortoirs des Pokeby. En arrivant à l’université, avoir une chambre dans les locaux lui semblait être une évidence. Malgré l’aisance des Quintana, la brune préférait résider dans ce lieu qu’elle ne connaissait pas, pensant que cela lui permettrait de nouer plus rapidement des liens avec les étudiants. Une colocation avec ses camarades de maison. Au total, elles étaient quatre dans cette pièce, suffisamment grande pour que chacune ait leur propre espace. Passant ses doigts délicats sur la poignée de la porte, elle l’ouvrit d’un coup sec. « Salut les filles ! » La Quintana s’imposait sans trop de difficultés, elle demeurait sociable. Soufflant sur une mèche rebelle, elle regarda autour d’elle. « Oh Primerose ! Il n’y a que toi ? » Se dirigeant aussitôt vers son lit, elle posa le paquet sur sa couette. Elle se retourna, toujours debout. « Ça tombe bien, je voulais te parler. » Primerose. Ces derniers jours, elle faisait le rapprochement mais n’avait pas eu l’occasion de l’exprimer. Ce prénom, elle l’avait entendu de la bouche de quelqu’un. Sammy. Sans jugement, elle fixa la blonde. « Je me demandais… C’est toi la Primerose qui sort avec mon meilleur ami ? » A vrai dire, elle ne pensait pas se tromper. A moins que ce prénom soit populaire ici, en Écosse.
|
|