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Vérité. Action. [Aislin][Terminé]
Mar 3 Juil 2018 - 16:54
28 juin 2018
J'avançais comme un fantôme dans les couloirs de l'université. Je me faisais bousculer par les autres élèves qui ne me voyaient pas, et ça m'était bien égal. Depuis que j'étais rentrée des Etats-Unis, de ce bien trop court week-end chez ma sœur, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. En journée, je m'efforçais de paraître comme avant, discrète et plus ou moins joyeuse, pour ne pas éveiller les soupçons. La nuit… La nuit je devenais un véritable zombie. C'était trop difficile à tenir, c'était trop pénible à assumer seule… J'avais besoin de voir quelqu'un, j'avais besoin de me confier, de vider mon sac. C'était trop lourd à mon estomac.
Alors ce soir, j'avais envoyé George à Aislin. Depuis notre retour de Louisiane, nous avions pris l'habitude ensemble de nous retrouver à l'extérieur de la carrière, non loin de l'orée de la forêt. Nous avions notre petit coin, juste à côté des arbres. Toutefois, sa tortue était tellement lente à traverser les couloirs que je n'étais pas certaine qu'elle puisse venir, car la nuit était déjà tombée et je n'avais toujours pas reçu de réponse de sa part. Mais, trop plongée dans mon désespoir, je m'y rendais quand même. Peut-être que la Pokeby avait un autre rendez-vous ce soir, et qu'elle préférait aller s'amuser plutôt que d'être en ma compagnie. Elle aurait eu tout à fait raison. Remonter le moral de quelqu'un en plein chagrin ça n'avait rien d'une partie de plaisir… pour les deux individus.
À chaque pas j'avais l'impression que je trainais un boulet avec moi, accroché à mon pied. Ce poids, ce n'était rien d'autre que mon cœur. Il s'était arraché de ma poitrine pour venir ankyloser tout mon être, en appuyant lourdement sur mes épaules. Je trainais ainsi des pieds jusqu'à mon lieu de rendez-vous, où je m'en écartais très légèrement pour venir m'effondrer au pied d'un arbre. Ici, ce soir, c'était plus confortable pour moi. J'avais perdu le sommeil et l'appétit. Étudier était devenu un véritable calvaire. Je sentais ma tête à la fois pleine, remplie d'un bordel sans nom, un véritable capharnaüm, et à la fois, je la sentais vide. L'expression du profond cratère qui s'était creusé en moi ce fameux soir, avec ce terrible rejet.
Pourquoi avais-je eu la naïveté de croire que tout allait pouvoir fonctionner sans l'ombre d'un problème ? Pourquoi avais-je osé agir de la sorte avec elle ? Pourquoi… est-ce que ça s'était passé ainsi ?
Je sentais une nouvelle fois ma gorge se serrer, toutefois je ne laissais pas les larmes couler. J'estimais avoir déjà bien assez pleuré ainsi chez ma sœur, je n'avais pas envie de recommencer. Il fallait que je me reprenne, que j'aille de l'avant. Après tout, la situation avait été claire. C'était non, et définitivement non. Je n'étais pas dans le doute, et pour ça, je l'en remerciais… Je pouvais donc passer outre et continuer ma petite vie tranquille, comme je l'avais toujours fais jusqu'à maintenant… Mais c'était, en l'état, pas possible. Tout ne tournait qu'autour de ça, comme si c'était devenu mon soleil, et que je gravitais autour.
Avant ça, rien ne m'avais écarté du chemin des dragons. Je tournais autour d'eux depuis mon enfance, et j'avais soudainement, et sans m'en rendre compte, changé d'orbite. Je ne savais pas comment faire pour reprendre ma vie d'avant… et voilà pourquoi j'avais besoin d'Aislin, ce soir, plus que les autres.
Je levais mes yeux désespérés sur l'horizon devant moi… et il me semblait bien apercevoir une petite flamme au loin. Je ne pus en ressentir qu'un véritable et profond soulagement.
J'avançais comme un fantôme dans les couloirs de l'université. Je me faisais bousculer par les autres élèves qui ne me voyaient pas, et ça m'était bien égal. Depuis que j'étais rentrée des Etats-Unis, de ce bien trop court week-end chez ma sœur, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. En journée, je m'efforçais de paraître comme avant, discrète et plus ou moins joyeuse, pour ne pas éveiller les soupçons. La nuit… La nuit je devenais un véritable zombie. C'était trop difficile à tenir, c'était trop pénible à assumer seule… J'avais besoin de voir quelqu'un, j'avais besoin de me confier, de vider mon sac. C'était trop lourd à mon estomac.
Alors ce soir, j'avais envoyé George à Aislin. Depuis notre retour de Louisiane, nous avions pris l'habitude ensemble de nous retrouver à l'extérieur de la carrière, non loin de l'orée de la forêt. Nous avions notre petit coin, juste à côté des arbres. Toutefois, sa tortue était tellement lente à traverser les couloirs que je n'étais pas certaine qu'elle puisse venir, car la nuit était déjà tombée et je n'avais toujours pas reçu de réponse de sa part. Mais, trop plongée dans mon désespoir, je m'y rendais quand même. Peut-être que la Pokeby avait un autre rendez-vous ce soir, et qu'elle préférait aller s'amuser plutôt que d'être en ma compagnie. Elle aurait eu tout à fait raison. Remonter le moral de quelqu'un en plein chagrin ça n'avait rien d'une partie de plaisir… pour les deux individus.
À chaque pas j'avais l'impression que je trainais un boulet avec moi, accroché à mon pied. Ce poids, ce n'était rien d'autre que mon cœur. Il s'était arraché de ma poitrine pour venir ankyloser tout mon être, en appuyant lourdement sur mes épaules. Je trainais ainsi des pieds jusqu'à mon lieu de rendez-vous, où je m'en écartais très légèrement pour venir m'effondrer au pied d'un arbre. Ici, ce soir, c'était plus confortable pour moi. J'avais perdu le sommeil et l'appétit. Étudier était devenu un véritable calvaire. Je sentais ma tête à la fois pleine, remplie d'un bordel sans nom, un véritable capharnaüm, et à la fois, je la sentais vide. L'expression du profond cratère qui s'était creusé en moi ce fameux soir, avec ce terrible rejet.
Pourquoi avais-je eu la naïveté de croire que tout allait pouvoir fonctionner sans l'ombre d'un problème ? Pourquoi avais-je osé agir de la sorte avec elle ? Pourquoi… est-ce que ça s'était passé ainsi ?
Je sentais une nouvelle fois ma gorge se serrer, toutefois je ne laissais pas les larmes couler. J'estimais avoir déjà bien assez pleuré ainsi chez ma sœur, je n'avais pas envie de recommencer. Il fallait que je me reprenne, que j'aille de l'avant. Après tout, la situation avait été claire. C'était non, et définitivement non. Je n'étais pas dans le doute, et pour ça, je l'en remerciais… Je pouvais donc passer outre et continuer ma petite vie tranquille, comme je l'avais toujours fais jusqu'à maintenant… Mais c'était, en l'état, pas possible. Tout ne tournait qu'autour de ça, comme si c'était devenu mon soleil, et que je gravitais autour.
Avant ça, rien ne m'avais écarté du chemin des dragons. Je tournais autour d'eux depuis mon enfance, et j'avais soudainement, et sans m'en rendre compte, changé d'orbite. Je ne savais pas comment faire pour reprendre ma vie d'avant… et voilà pourquoi j'avais besoin d'Aislin, ce soir, plus que les autres.
Je levais mes yeux désespérés sur l'horizon devant moi… et il me semblait bien apercevoir une petite flamme au loin. Je ne pus en ressentir qu'un véritable et profond soulagement.
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Re: Vérité. Action. [Aislin][Terminé]
Jeu 5 Juil 2018 - 16:03
Vérité. Action.
Feat Abigail Dowell
Feat Abigail Dowell
Je m’inquiétais. J’avais reçu une lettre d’Abigail plutôt inquiétante. Quelque chose n’allait clairement pas. Je l’avais déjà vu depuis quelque temps mais mon retour du Pérou avait été un peu trop mouvementé pour passer autant de temps que je l’aurais voulu avec elle. Que s’était-il passé ? Je donnais une réponse à Teddy espérant qu’il arriverait assez vite pour qu’elle l’attende comme prévu dans la carrière, près de la forêt. J’avais prévu de réviser ce soir pour les examens qui allait bientôt débuter mais impossible de me concentrer. Je regardais l’heure toutes les deux minutes dans l’espoir que le temps passe assez vite puis finalement, je partais largement en avance. Tant pis si elle ne serait pas encore là, fallait que je sache.
Je traversais les couloirs, saluant quelques personnes au passage sans vraiment m’attarder pour finalement arriver au niveau de la clairière. Abigail était déjà là, le regard vide et le visage déprimant. J’avais un pincement au cœur. Merde. Avant même de la saluer je me penchais vers elle et la serrais contre moi. « Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Je suis sûre que ça passera. » C’était tellement dur de la voir comme ça. Vraiment. Abigail était toujours forte et sûre d’elle, je ne l’avais jamais imaginé pleurer et même si les larmes ne coulaient pas encore, je sentais que ce serait pour bientôt. Qu’est-ce qui pouvait bien s’être passé ?
Je lâchais mon amie et me mais assise au sol juste devant elle, cherchant son regard en vain. « Abi ? » Je lui caressais les cheveux doucement. « Qu’est-ce qui s’est passé ? »
J’avais l’impression que cette fin d’année était une catastrophe pour beaucoup de monde. Entre les élèves qui tombaient en dépressions, ceux qui abandonnaient les cours, les histoires d'amour bizarre et brisé et maintenant ça ! Je savais, pour moi aussi avoir été plusieurs fois dans un état comme le sien que le mieux, c’était de cracher le morceau. « Tu sais quoi ? On pourrait faire une action vérité ? Et même, je commence ! Et je choisis Vérité ! Vas-y pose moi une question. Si c’est pourquoi j’ai l’air aussi fatigué c’est parce que contrairement à ce qu’on pourrait penser, rattraper plusieurs semaines de cours en quelques jours pour ne pas louper ses exams c’est vraiment éreintant ! » je disais ça sur le ton de l’humour mais ce n’était pas drôle du tout ! Depuis deux jours je devais ne dormir que quelques heures par nuit pour rattraper un max de choses. Je n’avais pas de diplôme à passer cette année mais plus on montait en année, plus ça devenait compliqué. Et je ne voulais pas louper une seule année. Cette université coutait quand même un bras et même avec la remise de maman pour en être professeur ne couvrait pas tout. « À moi maintenant ! C’est une histoire d’amour ? » Je disais ça doucement, presque en murmurant. Les histoires d’amour ça faisaient mal. Toujours. Ou presque. Les larmes que je voyais couler sur sa joue me confortaient dans mon idée. Quel connard.
Je repris Abigail dans mes bras pour la calmer. Quand je sentais que la pression redescendait à nouveau je pris son visage dans mes mains. « Laisse tomber Ayden, il est trop nul. La vie est faite pour s’amuser. » Je déposais un bisou sur ses lèvres en souriant. « Tu vois, c’est déjà terminé ! Maintenant à mon tour. » Je me reculais en gardant un grand sourire. « Je choisis pour toi action. Et ton action s'est… à trois, tu dois tout oublier ! Un…deux…et Tr... » Je tournais la tête derrière moi. C’était quoi ça ?
FRIMELDA
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Re: Vérité. Action. [Aislin][Terminé]
Jeu 5 Juil 2018 - 18:53
Elle était là, enfin, telle la flamme salvatrice que ses cheveux semblaient incarner. Je me redressais tant bien que mal sur mes jambes tandis que je devinais à distance ses intentions de me prendre dans ses bras. Et ça faisait du bien… Même si j'avais déjà pu avoir les bras de ma sœur pour pleurer, savoir que je pouvais compter sur quelqu'un à Hungcalf me soulageait énormément. Je posais mon front sur son épaule et manquait de me remettre à pleurer. Je me retenais tant bien que mal alors que j'écoutais ses paroles qui se voulaient réconfortantes. Oui… sans doute que oui, ça allait passer… mais dans combien de temps ? Et à quel prix ? J'allais devoir côtoyer cette femme encore des années… ou alors j'allais devoir arrêter une option facultative, ce que je ne souhaitais pas. Et pourquoi ? Pour alimenter des rumeurs entre nous ? Hors de question. Je m'étais prise à mon propre jeu, j'étais coincée, je n'avais plus le choix que de faire face et devoir avancer avec ma bêtise. À chaque fois, le goût amer du regret revenait me hanter. Pourquoi m'étais-je fourrée dans cette histoire ? Je n'avais jamais eu de problème durant 25 ans car l'amour m'était égal, et il fallait que je fasse ça ? Autant dire que j'avais bien rattrapé mon retard…
Me remettant assise contre mon arbre, je détournais le regard. Soutenir le sien me prenant en pitié m'était difficile. Je n'avais pas besoin de pitié ou de compassion… simplement d'une oreille attentive. Pourtant ses caresses à mes cheveux arrivaient à me détendre quelque peu. La question à laquelle je m'étais attendue était tombée. Il fallait que je trouve comment répondre… et je n'en avais pas la moindre idée sans tout révéler. J'avais toujours prétendu à la Pokeby que je me fichais de l'amour, ce qui était vrai. Mais entre ses voyages et ses autres absences, je n'avais pas eu le temps de lui en parler lors de nos courtes entrevues. Moi aussi j'avais été beaucoup occupée avec les sujets de dragonologie que je ne comprenais pas, mes escapades nocturnes et d'autres cours privés pour toujours améliorer mon niveau. Je n'avais donc pas eu le temps de lui dire, de lui en parler. Je l'avais rapidement fait avec Esme, sans pour autant raconter quoique ce soit. Aislin, elle, avait le droit de savoir. Je clignais plusieurs fois des paupières avant de répondre en ayant le courage de regarder mon amie dans les yeux.
- J'ai…
J'avais eu envie de développer, de choisir les bons mots, mais la Pokeby montrait encore une fois son impatience, comme ce feu ardent qui était en elle. C'était aussi ce que j'appréciais avec elle, au moins, on ne trainait jamais. Pourtant, là, maintenant, j'avais besoin de vider mon sac et de prendre le temps de trouver les bons termes. C'était facile pour elle, elle avait sûrement dû déjà vivre ce genre de situation, mais pas moi.
Ainsi, elle me proposait un jeu… et au final, elle y jouait seule. Je roulais mes yeux dans leurs orbites et je la regardais me débiter tout ce qu'elle me disait sans réagir, me fermant complétement. Je savais qu'elle était comme ça, j'attendais donc que son propre stress s'évacue après qu'elle m'ait raconté tout ça. Je me fichais de savoir pourquoi elle avait l'air fatiguée, moi aussi j'avais la même tête. Et pour cause.
- Aislin… tu joues toute seule là…
Ma voix était monotone, montrant bien qu'elle allait trop vite pour moi et que j'avais besoin de calme ce soir. Il fallait que je puisse me détendre et oublier. Mais en bonne joueuse, je n'annulais pas son tour et la laissais prendre la suite. Je n'avais pas besoin de dire ce que je souhaitais faire, je savais qu'elle voulait une vérité. Et sa question raisonnait en moi, comme un lointain écho, prenant de temps à autre la voix de ma sœur. Elle m'avait posé presque la même question, ce qui me ramenait le lendemain de ce refus et de ce vol. Car je n'avais toujours pas pu récupérer mon précieux carnet, elle était partie avec. Elle avait embarqué mon cœur, mon cadeau, et mon journal. Il ne me restait qu'une âme mâchouillée.
Les souvenirs me sautaient au visage et je revivais, encore une fois, mon geste, et sa réaction froide et cruelle. Comme toute réponse, je hochais lentement la tête en sentant une nouvelle larme couler le long de ma joue. Larme que j'essuyais d'un revers de manche mais de nouvelles vinrent à l'assaut de mes joues. Je ne réussissais pas à calmer mes sanglots tout de suite, il me fallut un instant, jusqu'à ce que j'entende ses paroles. Quoi ? Ayden ? Relevant mon visage embrumé vers elle, je fronçais les sourcils en répondant d'une voix cassée par la tristesse.
- Mais… Ayden n'a rien à voir là-dedans… Tu dis n'importe quoi…
C'était vrai. J'appréciais particulièrement le Summerbee et c'était vrai aussi que le Chineur nous avait un peu poussés dans les bras l'un de l'autre, mais il ne s'était jamais passé grand-chose entre nous. Nous avions une grande complicité dans le jeu et les idioties en réalité. Mais je n'avais jamais vraiment envisagé de me mettre en couple avec lui, même si le Chineur avait fait naître cette idée dans ma tête pour la première fois de ma vie.
Le fil de mes pensées fut interrompu lorsqu'elle vint déposer rapidement ses lèvres sur les miennes. Je sentais mon cœur s'arrêter de battre un vague instant. Même si je savais ce geste totalement amical et innocent, il avait eu l'effet de me refaire vivre celui que j'avais donné à l'élue de mon cœur. De nouvelles larmes coulèrent alors le long de mes joues tandis qu'elle continuait à me parler, mais j'étais devenue sourde. Même si celui-ci avait été fugace, il était le second baiser de ma vie, et j'y voyais déjà une différence avec celui que j'avais pu donner moi. Ça me confortait dans l'idée qu'elle était la femme de ma vie… et elle m'avait rejetée.
Mais un craquement vint tout interrompre, même la Pokeby, pour mon plus grand soulagement. Je profitais de ce sursis pour me dégager de ses mains et me relever. Non pas que ses bras me dérangent, au contraire, je m'y sentais réconfortée, mais la soudaine proximité entre nous m'avait véritablement mise mal à l'aise. Et je n'étais pas consolée pour autant puisque je n'avais rien pu dire… Il allait vraiment falloir que je m'impose un jour dans notre relation et que je la calme lorsque nous étions ensemble. Jusqu'à aujourd'hui, je m'étais laissé faire mais c'était fatiguant pour moi. Sans trop d'hésitation, à cause de mon esprit embrumé, je me dirigeais vers le bruit. Je n'arrivais plus à réfléchir correctement, et je savais que je pouvais risquer un danger. Après tout, j'avais vécu une situation similaire avec le concierge et il ne nous était rien arrivé… mais même si j'avais été fatiguée cette nuit-là, j'étais en pleine possession de mes moyens. Ce n'était pas le cas actuellement. Tout oublier… et quoi encore ? Je n'allais oublier que le temps de ma recherche sur l'origine de ce qui nous avait interrompue… et j'avais presque envie de le remercier, ça m'avait soulagé d'avoir pu m'éloigner un peu d'Aislin, même si je savais qu'elle était sur mes talons. M'enfonçant dans la forêt comme si j'allais dans ma propre chambre, je me déplaçais à pas silencieux, sans me munir de ma baguette. Je n'y pensais pas, et j'étais trop imprudente à cause de ma tristesse.
C'est d'instinct que je me rendais là où le bruit avait été provoqué. J'y voyais une branche brisée à terre. Étrange… ça devait être une créature plutôt lourde, pourtant, je n'avais rien senti, ni rien entendu. Lourde… mais discrète. Je fronçais un peu les sourcils, mon esprit essayant de s'éveiller malgré ma peine et ma dépression. Je pensais que tout allait pour le mieux, car je me sentais confiance. Ce n'était que mensonge. Quelque pas de plus et je découvrais alors le cadavre d'une biche, éventrée, les boyaux à l'air. Ça aurait pu retourner l'estomac de n'importe qui. Pas le mien. Je me souvenais encore de la réaction de monsieur Cioban lorsque nous avions vécu ensemble une situation similaire. Pourtant à cet instant, je ne pouvais que constater la différence de mise à mort, et je m'avançais vers la proie sans crainte ni hésitation afin de mieux l'examiner.
Me remettant assise contre mon arbre, je détournais le regard. Soutenir le sien me prenant en pitié m'était difficile. Je n'avais pas besoin de pitié ou de compassion… simplement d'une oreille attentive. Pourtant ses caresses à mes cheveux arrivaient à me détendre quelque peu. La question à laquelle je m'étais attendue était tombée. Il fallait que je trouve comment répondre… et je n'en avais pas la moindre idée sans tout révéler. J'avais toujours prétendu à la Pokeby que je me fichais de l'amour, ce qui était vrai. Mais entre ses voyages et ses autres absences, je n'avais pas eu le temps de lui en parler lors de nos courtes entrevues. Moi aussi j'avais été beaucoup occupée avec les sujets de dragonologie que je ne comprenais pas, mes escapades nocturnes et d'autres cours privés pour toujours améliorer mon niveau. Je n'avais donc pas eu le temps de lui dire, de lui en parler. Je l'avais rapidement fait avec Esme, sans pour autant raconter quoique ce soit. Aislin, elle, avait le droit de savoir. Je clignais plusieurs fois des paupières avant de répondre en ayant le courage de regarder mon amie dans les yeux.
- J'ai…
J'avais eu envie de développer, de choisir les bons mots, mais la Pokeby montrait encore une fois son impatience, comme ce feu ardent qui était en elle. C'était aussi ce que j'appréciais avec elle, au moins, on ne trainait jamais. Pourtant, là, maintenant, j'avais besoin de vider mon sac et de prendre le temps de trouver les bons termes. C'était facile pour elle, elle avait sûrement dû déjà vivre ce genre de situation, mais pas moi.
Ainsi, elle me proposait un jeu… et au final, elle y jouait seule. Je roulais mes yeux dans leurs orbites et je la regardais me débiter tout ce qu'elle me disait sans réagir, me fermant complétement. Je savais qu'elle était comme ça, j'attendais donc que son propre stress s'évacue après qu'elle m'ait raconté tout ça. Je me fichais de savoir pourquoi elle avait l'air fatiguée, moi aussi j'avais la même tête. Et pour cause.
- Aislin… tu joues toute seule là…
Ma voix était monotone, montrant bien qu'elle allait trop vite pour moi et que j'avais besoin de calme ce soir. Il fallait que je puisse me détendre et oublier. Mais en bonne joueuse, je n'annulais pas son tour et la laissais prendre la suite. Je n'avais pas besoin de dire ce que je souhaitais faire, je savais qu'elle voulait une vérité. Et sa question raisonnait en moi, comme un lointain écho, prenant de temps à autre la voix de ma sœur. Elle m'avait posé presque la même question, ce qui me ramenait le lendemain de ce refus et de ce vol. Car je n'avais toujours pas pu récupérer mon précieux carnet, elle était partie avec. Elle avait embarqué mon cœur, mon cadeau, et mon journal. Il ne me restait qu'une âme mâchouillée.
Les souvenirs me sautaient au visage et je revivais, encore une fois, mon geste, et sa réaction froide et cruelle. Comme toute réponse, je hochais lentement la tête en sentant une nouvelle larme couler le long de ma joue. Larme que j'essuyais d'un revers de manche mais de nouvelles vinrent à l'assaut de mes joues. Je ne réussissais pas à calmer mes sanglots tout de suite, il me fallut un instant, jusqu'à ce que j'entende ses paroles. Quoi ? Ayden ? Relevant mon visage embrumé vers elle, je fronçais les sourcils en répondant d'une voix cassée par la tristesse.
- Mais… Ayden n'a rien à voir là-dedans… Tu dis n'importe quoi…
C'était vrai. J'appréciais particulièrement le Summerbee et c'était vrai aussi que le Chineur nous avait un peu poussés dans les bras l'un de l'autre, mais il ne s'était jamais passé grand-chose entre nous. Nous avions une grande complicité dans le jeu et les idioties en réalité. Mais je n'avais jamais vraiment envisagé de me mettre en couple avec lui, même si le Chineur avait fait naître cette idée dans ma tête pour la première fois de ma vie.
Le fil de mes pensées fut interrompu lorsqu'elle vint déposer rapidement ses lèvres sur les miennes. Je sentais mon cœur s'arrêter de battre un vague instant. Même si je savais ce geste totalement amical et innocent, il avait eu l'effet de me refaire vivre celui que j'avais donné à l'élue de mon cœur. De nouvelles larmes coulèrent alors le long de mes joues tandis qu'elle continuait à me parler, mais j'étais devenue sourde. Même si celui-ci avait été fugace, il était le second baiser de ma vie, et j'y voyais déjà une différence avec celui que j'avais pu donner moi. Ça me confortait dans l'idée qu'elle était la femme de ma vie… et elle m'avait rejetée.
Mais un craquement vint tout interrompre, même la Pokeby, pour mon plus grand soulagement. Je profitais de ce sursis pour me dégager de ses mains et me relever. Non pas que ses bras me dérangent, au contraire, je m'y sentais réconfortée, mais la soudaine proximité entre nous m'avait véritablement mise mal à l'aise. Et je n'étais pas consolée pour autant puisque je n'avais rien pu dire… Il allait vraiment falloir que je m'impose un jour dans notre relation et que je la calme lorsque nous étions ensemble. Jusqu'à aujourd'hui, je m'étais laissé faire mais c'était fatiguant pour moi. Sans trop d'hésitation, à cause de mon esprit embrumé, je me dirigeais vers le bruit. Je n'arrivais plus à réfléchir correctement, et je savais que je pouvais risquer un danger. Après tout, j'avais vécu une situation similaire avec le concierge et il ne nous était rien arrivé… mais même si j'avais été fatiguée cette nuit-là, j'étais en pleine possession de mes moyens. Ce n'était pas le cas actuellement. Tout oublier… et quoi encore ? Je n'allais oublier que le temps de ma recherche sur l'origine de ce qui nous avait interrompue… et j'avais presque envie de le remercier, ça m'avait soulagé d'avoir pu m'éloigner un peu d'Aislin, même si je savais qu'elle était sur mes talons. M'enfonçant dans la forêt comme si j'allais dans ma propre chambre, je me déplaçais à pas silencieux, sans me munir de ma baguette. Je n'y pensais pas, et j'étais trop imprudente à cause de ma tristesse.
C'est d'instinct que je me rendais là où le bruit avait été provoqué. J'y voyais une branche brisée à terre. Étrange… ça devait être une créature plutôt lourde, pourtant, je n'avais rien senti, ni rien entendu. Lourde… mais discrète. Je fronçais un peu les sourcils, mon esprit essayant de s'éveiller malgré ma peine et ma dépression. Je pensais que tout allait pour le mieux, car je me sentais confiance. Ce n'était que mensonge. Quelque pas de plus et je découvrais alors le cadavre d'une biche, éventrée, les boyaux à l'air. Ça aurait pu retourner l'estomac de n'importe qui. Pas le mien. Je me souvenais encore de la réaction de monsieur Cioban lorsque nous avions vécu ensemble une situation similaire. Pourtant à cet instant, je ne pouvais que constater la différence de mise à mort, et je m'avançais vers la proie sans crainte ni hésitation afin de mieux l'examiner.
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Re: Vérité. Action. [Aislin][Terminé]
Lun 9 Juil 2018 - 1:29
Vérité. Action.
Feat Abigail Dowell
Feat Abigail Dowell
J’étais douée pour beaucoup de choses mais les déboires relationnels ne l’étaient pas. Je n’arrivais déjà pas à gérer les miens alors donner des conseils aux autres ? Je n’y songeais même pas et pourtant aujourd’hui j’avais vraiment ce besoin vital, celui qui prend les tripes d’aider Abi avec les siens. J’avais mal. Vraiment mal de la voir aussi détruite. Je savais ce que c’était. Même si sentimentalement je n’avais pas connu une aussi grande souffrance je m’étais pris des râteaux un paquet de fois. Et lorsque j’avais perdu mon père j’étais tombé si bas que je m’étais mis ma famille à dis. Ma sœur m’en voulait encore. Ma solution-miracle? Les voyages. Partir partir partirtoujours plus loin. Toujours plus longtemps. Fuir les problèmes. J’étais une froussarde des sentiments. Sans que je comprenne comment certaines personnes avaient la facilité de se créer des barrières presque infranchissables mais moi je n’avais pas eu droit à l’option lors de ma conception. Je vivais tout sans ceinture de sécurité et même si mes amortisseurs étaient efficaces le carburant qui alimentait mon cœur faisait toujours grave la gueule. Tout ça pour dire que je comprenais. Je n’avais pas besoin de mot. Je n’étais peut-être même pas capable de les entendre. Rien que l’idée de la savoir en souffrance me faisait mal. Alors je parlais. Parlais. Parlais encore pour qu’elle ne puisse pas me dire sa souffrance. Pour que je l’oublie. Pour qu’elle l’oublie. Chez certaines personnes ignorer le problème ne fait que l’amplifier plus tard moi je dis c’est le problème de la Aislin de plus tard. Chacun sa merde.
Mais aussi bonne étaient mes intentions je sentais que sa tristesse se transformait en colère contre moi. Dès l’instant où le bruit survint elle s’échappe de mes bras pour poursuivre le bruit. Étais-je une si mauvaise amie qu’elle préférait poursuivre une créature peut-être dangereuse en pleine nuit? Dans le ciel une pleine lune rousse éclairait nos pas et bien que je doutais fortement que l’université laisse des loups garou dans la nature, mon instinct me criait que ce plan-là n’était pas mais alors pas une bonne idée. Mais Abi s’en fichait. Elle voulait juste partir, loin de moi. Je la comprenais. Mais ça le faisait mal. Si mal. Elle ne pouvait pas s’imaginer comme elle le blessait. Mais n’était-ce pas le propre de l’être humain de blesser ses semblables?
Je la suivais en silence. La baguette en main un lumospour éclairer nos pas. Je la suivais de près. Prête à tomber sur une créature agressive. La confiance déplacée dont elle faisait preuve me glaçait le sang mais je la suivais. En silence. Petit à petit une odeur atroce venait me caresser les narines et plus Abi s’en approchait plus je me cachais le nez derrière les mains pour faire barrière. Quelle horreur. J’avais envie de vomir et quand mes yeux tombèrent sur cette pauvre biche écorchée vive au sol je sentais ma bile remonter. Je me penchais vers le sol, de côté de crainte qu’à tout instant je puisse vomir mon dîné. Je tournais le regard vers Abi, imperturbable. Elle, elle faisait presque peur à cet instant. Sans peur ni dégoût. C’était une psychopathe ou quoi? Je la voyais s’approcher sans crainte et de pencher au-dessus d’elle. « La touche pas Abi ! Allons-nous-en. Ça craint. Je ne le sens pas ce coup-là. » je ne sais pas si la raison pour laquelle elle n’y touchait pas était mon conseil mais au moins, elle ne faisait que la regarder. Pour le reste, j’aurais pu crever sur place qu’elle n’en aurait rien eu à faire. Elle m’ignorait aussi fort qu’un chat ignore les désirs de son maître. C’était fatigant même énervant. D’accord j’avais fais de la merde, pardon mais on fait tous des conneries ok?
Je me relevais, prenant mon courage à deux mains pour mettre les choses à plat quand, en marchant vers elle, je fus violemment percutée par le côté et mise au sol. La douleur était fulgurante et je me mis à hurler tandis que la chose se mettait sur moi. Par réflexe je criais un repulso qui la propulsa à son tour loin de moi et, sans savoir comment, j’arrivais à me remettre sur mes pieds et à courir dans La direction d’Abi. « Cours ! » qu’est-ce que c’était? Franchement je ne savais pas et je n’avais pas envie de savoir. Tout ce qui m’importait c’était de ne pas devenir sa prochaine biche. Je sentais des branches me fouetter le visage. Ça faisait mal mais je m’en foutais. Je n’étais même pas certaine que nous courrions dans la bonne direction mais à ce niveau-là, tant qu’il nous perdait de vue je voulais bien courir jusqu’au pôle nord. Je trébuchais finalement sur une branche au sol, légèrement déséquilibré je repris tout de suite ma course, trouvant une énergie que je ne me connaissais pas mais l’obstacle m’ayant ralentis, le loup parvint à récupérer sa distance et quand je fis face à la bête. Si grande. Si forte. Si terrifiante. Je n’eus pas le temps de la repousser une seconde fois qu’elle me donna un grand coup de griffe faisant tomber la baguette et m’éventrant sur le flanc gauche. Je tombais à terre, me tenant les côtes. Je pleurais. J’avais mal. J’avais peur. J’allais mourir. Merde. Non. « Au secours ! »
FRIMELDA
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Re: Vérité. Action. [Aislin][Terminé]
Lun 9 Juil 2018 - 2:35
Mon état de dépression avancé avait endormi mon instinct de survie. D'ordinaire prudente, je me serai au minimum munie de ma baguette magique avant de m'approcher du cadavre de la biche. Pourtant, la future professionnelle de Soins Aux Créatures Magiques agissait avant tout à cet instant précis. Ma contemplation n'avait rien de macabre ou découlant d'une fascination morbide, pas du tout. C'était davantage essayer de trouver l'origine du problème, l'animal qui avait pu faire ça. C'était exactement la manière dont j'avais agis avec monsieur Cioban et au final nous avions trouvé un problème de taille. Je craignais que le scénario puisse recommencer, ainsi, je voulais en avoir le cœur net… et ça me permettait de me changer les idées. Habituée à voir de la chaire fraichement décomposée avec la dragonologie, j'étais parfaitement insensible à ce que je voyais, ce qui n'était pas le cas de mon amie, mais je n'en avais cure. Je n'étais pas blessée par son comportement, je savais qu'elle pouvait être maladroite, de par ce fait, je ne me vengeais pas. Mais maintenant que j'avais trouvé quelque chose pour occuper mon esprit, à défaut de pouvoir parler convenablement à Aislin, je n'allais pas me détourner si rapidement. Levant mon regard marron sur elle, je la considérais un instant. En Louisiane elle s'était moquée de moi face à un alligator et elle avait ouvert une cage qui en contenait plusieurs, et face à un cadavre elle tremblait de peur ? Où était la logique ? De plus, c'était quoi ce conseil ? Pensait-elle vraiment que, comme une idiote, j'allais toucher cette pauvre bête et risquer de masquer des traces précieuses sur l'auteur de cette chasse ? Cela dit, je devais bien lui reconnaître une chose, j'étais imprudente… j'étais bien trop déprimée et au fond du gouffre pour me réveiller en cet instant précis.
- Je ne vais pas la toucher roh franchement tu me prends pour qui ? Je ne suis pas…
Je fus interrompue net dans mes paroles lorsque je voyais Aislin se faire projeter comme un fétu de paille. J'arrondissais de grands yeux en voyant la silhouette au-dessus d'elle. Et alors, tout se mit à aller très vite. Je l'entendis hurler. Prononcer un sort, et je voyais l'attaquant disparaître dans le sous-bois. La flamme se précipitait dans ma direction en me poussant, éveillant alors mon esprit endolori. Courir… ça c'était une riche idée. Et même si mon instinct n'était pas aussi vif qu'il devrait l'être, je savais qu'Aislin, bien trop paniquée, nous enfonçait davantage dans la forêt plutôt que de nous en sortir en direction de l'université.
Pourtant, moi aussi j'avais peur. Et je courrais aussi vite qu'en étaient capables mes petites jambes. Je courrais même étonnement vite à mon goût. Sachant la Pokeby derrière moi, j'essayais de virer pour la ramener en direction d'Hungcalf, en sécurité… mais lorsque je l'entendais crier au secours, mon cerveau stoppa net l'entier de mon corps. Je me retournais et scrutait derrière moi. Je ne me préoccupais pas qu'elle puisse pleurer ou avoir peur. Je voulais une chose : qu'elle vive. Je savais ce qui nous poursuivait, et je savais que courir était inutile. En le voyant, son pelage ébène, ses yeux de braise fixer mon amie, mon sang ne fit qu'un tour. Je retroussais les babines et bondissait dans sa direction pour lui sauter au visage.
Dans la précipitation, je ne m'étais même pas rendue compte que j'avais pris ma forme animagus pour fuir, ce qui expliquait ma surprenante rapidité. Et je ne me rendais pas compte que c'était d'un bond leste et souple que j'avais sauté par-dessus la jeune femme pour atterrir sur le loup-garou qui nous avait prise comme proies. Pas très sorcier tout ça, j'en convenais, mais je n'étais pas apte à agir autrement.
Grâce à Zephyr et aux nuits que nous passions ensemble, je savais que fuir était inutile. Le loup nous retrouverait quoique nous fassions, et surtout, il nous rattraperait car nous serions trop lentes pour lui. Et encore une fois, grâce à Zephyr, je savais comment me comporter face à mon adversaire, je devinais sa morphologie et sa rapidité. Même si je me doutais qu'ils puissent être tous différents, j'avais au moins une référence. Ainsi, avec mes pattes avant je venais lui griffer le visage pour qu'il recule.
Mon existence n'avait plus aucune importance. J'étais déprimée, j'avais été repoussée par le seul et unique amour de ma vie, il m'avait dépouillée… je n'avais plus rien à perdre, j'étais une coquille vide. Tout ce que je voulais, c'était protéger Aislin, qui était clairement vulnérable, et qui elle, était pleine de vie et d'envie. Elle avait encore des choses à vivre. Pas moi.
Retombant sur mes quatre pattes devant elle, lui tournant le dos, je faisais face au loup-garou d'ébène qui me toisait, tous crocs dehors… et j'avais le même comportement canin. Les babines si retroussées que les grandes canines de ma forme Berger Allemand furent pleinement visibles. Les poils de ma nuque, de mon dos et de mon arrière-train furent dressés à leur maximum, essayant de me faire paraître menaçante. Un long grognement sourd et agressif s'échappait de ma gorge, pour tenter de tenir le loup à distance, mais je savais que ce n'était que de vaines menaces.
Il bondissait dans ma direction, et je savais que si je m'écartais, il tomberait sur la Pokeby. J'imitais donc son comportement mais un violent coup de griffe rencontra mon épaule qui eut un craquement sourd. Je m'entendais gémir, pourtant il m'en fallait plus pour me repousser, et je venais flanquer mon ennemi pour planter mes crocs dans sa gorge avec fureur tout en usant de mes griffes pour lui blesser la peau tant bien que mal derrière cette épaisse barrière de fourrure. Mes crocs rencontrèrent à peine la chaire que déjà, un nouveau coup me fit voler. J'étais bien trop légère et lente, je le savais… mais ça m'était égal. Je ne le laisserais pas toucher un seul cheveu de mon amie. A peine je rencontrais le sol que déjà j'essayais de me relever, mais il était beaucoup trop rapide.
Il me sauta dessus en plantant ses crocs dans ma nuque. Je jappais de douleur alors que je sentais ses dents traverser ma chair tandis qu'il me taillait le dos en pièce avec ses griffes aiguisées. J'allais être réduite en charpie, je me sentais être soulevée par la nuque tandis qu'il me gardait en gueule pour me secouer comme si j'étais un vulgaire bout de viande. Je perdais un instant la notion du haut et du bas, de la gauche et de la droite, jusqu'à ce que je parvienne, par une chance inouïe, à me dégager en griffant le loup-garou à l'œil. Je retombais lourdement au sol. J'avais mal. Partout. Terriblement mal. De la tête aux pieds, littéralement. Pourtant, dans un ultime souffle, une dernière volonté, au paroxysme de ma survie, alors que le lycan c'était tourné en direction de la Pokeby, je lui sautais dessus et vint planter à mon tour mes crocs dans son cou, au niveau de la jugulaire, avec une force que je ne me connaissais pas. Je l'entendis glapir, et ça s'intensifiait alors que je lui griffais encore une fois un œil et une oreille dans le seul espoir qu'il s'éloigne assez pour nous permettre de fuir. Un sursis, c'était tout ce que je demandais. Mais lorsqu'il me projetait à terre et que je vis des étoiles devant mes yeux, je comprenais que je n'allais plus pouvoir courir.
Roulant sur moi-même j'essayais d'apercevoir le grand loup, mais peut-être était-ce parce que j'étais à moitié assommée que je ne le voyais pas ? Que son pelage ébène se fondait dans le décor ? Ou alors avait-il finit par s'enfuir ?
Soudainement, je sentais un froid oppressif m'envahir, me faisant tressaillir. Je sentais un liquide chaud couler le long de ma peau. Je devinais que j'avais repris forme humaine, et que je ne devais pas être jolie à voir. Il m'avait violemment mordue la nuque, griffée le dos en labourant mes chairs, touchant aussi bras, jambes et côtes. J'essayais de lutter contre l'évanouissement, mais je me sentais happée petit à petit dans un gouffre sans fond. Aislin était-elle sauve ?
Il me semblait entendre mon prénom. Puis ce fut le noir complet.
- Je ne vais pas la toucher roh franchement tu me prends pour qui ? Je ne suis pas…
Je fus interrompue net dans mes paroles lorsque je voyais Aislin se faire projeter comme un fétu de paille. J'arrondissais de grands yeux en voyant la silhouette au-dessus d'elle. Et alors, tout se mit à aller très vite. Je l'entendis hurler. Prononcer un sort, et je voyais l'attaquant disparaître dans le sous-bois. La flamme se précipitait dans ma direction en me poussant, éveillant alors mon esprit endolori. Courir… ça c'était une riche idée. Et même si mon instinct n'était pas aussi vif qu'il devrait l'être, je savais qu'Aislin, bien trop paniquée, nous enfonçait davantage dans la forêt plutôt que de nous en sortir en direction de l'université.
Pourtant, moi aussi j'avais peur. Et je courrais aussi vite qu'en étaient capables mes petites jambes. Je courrais même étonnement vite à mon goût. Sachant la Pokeby derrière moi, j'essayais de virer pour la ramener en direction d'Hungcalf, en sécurité… mais lorsque je l'entendais crier au secours, mon cerveau stoppa net l'entier de mon corps. Je me retournais et scrutait derrière moi. Je ne me préoccupais pas qu'elle puisse pleurer ou avoir peur. Je voulais une chose : qu'elle vive. Je savais ce qui nous poursuivait, et je savais que courir était inutile. En le voyant, son pelage ébène, ses yeux de braise fixer mon amie, mon sang ne fit qu'un tour. Je retroussais les babines et bondissait dans sa direction pour lui sauter au visage.
Dans la précipitation, je ne m'étais même pas rendue compte que j'avais pris ma forme animagus pour fuir, ce qui expliquait ma surprenante rapidité. Et je ne me rendais pas compte que c'était d'un bond leste et souple que j'avais sauté par-dessus la jeune femme pour atterrir sur le loup-garou qui nous avait prise comme proies. Pas très sorcier tout ça, j'en convenais, mais je n'étais pas apte à agir autrement.
Grâce à Zephyr et aux nuits que nous passions ensemble, je savais que fuir était inutile. Le loup nous retrouverait quoique nous fassions, et surtout, il nous rattraperait car nous serions trop lentes pour lui. Et encore une fois, grâce à Zephyr, je savais comment me comporter face à mon adversaire, je devinais sa morphologie et sa rapidité. Même si je me doutais qu'ils puissent être tous différents, j'avais au moins une référence. Ainsi, avec mes pattes avant je venais lui griffer le visage pour qu'il recule.
Mon existence n'avait plus aucune importance. J'étais déprimée, j'avais été repoussée par le seul et unique amour de ma vie, il m'avait dépouillée… je n'avais plus rien à perdre, j'étais une coquille vide. Tout ce que je voulais, c'était protéger Aislin, qui était clairement vulnérable, et qui elle, était pleine de vie et d'envie. Elle avait encore des choses à vivre. Pas moi.
Retombant sur mes quatre pattes devant elle, lui tournant le dos, je faisais face au loup-garou d'ébène qui me toisait, tous crocs dehors… et j'avais le même comportement canin. Les babines si retroussées que les grandes canines de ma forme Berger Allemand furent pleinement visibles. Les poils de ma nuque, de mon dos et de mon arrière-train furent dressés à leur maximum, essayant de me faire paraître menaçante. Un long grognement sourd et agressif s'échappait de ma gorge, pour tenter de tenir le loup à distance, mais je savais que ce n'était que de vaines menaces.
Il bondissait dans ma direction, et je savais que si je m'écartais, il tomberait sur la Pokeby. J'imitais donc son comportement mais un violent coup de griffe rencontra mon épaule qui eut un craquement sourd. Je m'entendais gémir, pourtant il m'en fallait plus pour me repousser, et je venais flanquer mon ennemi pour planter mes crocs dans sa gorge avec fureur tout en usant de mes griffes pour lui blesser la peau tant bien que mal derrière cette épaisse barrière de fourrure. Mes crocs rencontrèrent à peine la chaire que déjà, un nouveau coup me fit voler. J'étais bien trop légère et lente, je le savais… mais ça m'était égal. Je ne le laisserais pas toucher un seul cheveu de mon amie. A peine je rencontrais le sol que déjà j'essayais de me relever, mais il était beaucoup trop rapide.
Il me sauta dessus en plantant ses crocs dans ma nuque. Je jappais de douleur alors que je sentais ses dents traverser ma chair tandis qu'il me taillait le dos en pièce avec ses griffes aiguisées. J'allais être réduite en charpie, je me sentais être soulevée par la nuque tandis qu'il me gardait en gueule pour me secouer comme si j'étais un vulgaire bout de viande. Je perdais un instant la notion du haut et du bas, de la gauche et de la droite, jusqu'à ce que je parvienne, par une chance inouïe, à me dégager en griffant le loup-garou à l'œil. Je retombais lourdement au sol. J'avais mal. Partout. Terriblement mal. De la tête aux pieds, littéralement. Pourtant, dans un ultime souffle, une dernière volonté, au paroxysme de ma survie, alors que le lycan c'était tourné en direction de la Pokeby, je lui sautais dessus et vint planter à mon tour mes crocs dans son cou, au niveau de la jugulaire, avec une force que je ne me connaissais pas. Je l'entendis glapir, et ça s'intensifiait alors que je lui griffais encore une fois un œil et une oreille dans le seul espoir qu'il s'éloigne assez pour nous permettre de fuir. Un sursis, c'était tout ce que je demandais. Mais lorsqu'il me projetait à terre et que je vis des étoiles devant mes yeux, je comprenais que je n'allais plus pouvoir courir.
Roulant sur moi-même j'essayais d'apercevoir le grand loup, mais peut-être était-ce parce que j'étais à moitié assommée que je ne le voyais pas ? Que son pelage ébène se fondait dans le décor ? Ou alors avait-il finit par s'enfuir ?
Soudainement, je sentais un froid oppressif m'envahir, me faisant tressaillir. Je sentais un liquide chaud couler le long de ma peau. Je devinais que j'avais repris forme humaine, et que je ne devais pas être jolie à voir. Il m'avait violemment mordue la nuque, griffée le dos en labourant mes chairs, touchant aussi bras, jambes et côtes. J'essayais de lutter contre l'évanouissement, mais je me sentais happée petit à petit dans un gouffre sans fond. Aislin était-elle sauve ?
Il me semblait entendre mon prénom. Puis ce fut le noir complet.
- InvitéInvité
Re: Vérité. Action. [Aislin][Terminé]
Lun 9 Juil 2018 - 15:11
Vérité. Action.
Feat Abigail Dowell
Feat Abigail Dowell
C’était comme si je pouvais sentir mes tripes chercher à sortir de mon corps et je m’agrippais à elles, je les retenais, allonger sur le sol, les larmes aux yeux voyant la gueule de l’animal grande ouverte au-dessus de moi. Le temps s’arrêtait mais je ne pouvais plus bouger. J’aurais pu compter exactement le nombre de ses canines, deviner exactement l’endroit où elles allaient se planter dans ma chair et la douleur de cette morsure me faisait déjà plus de mal psychologiquement qu’elle ne m’en ferait sans doute physiquement.
Le temps était à l’arrêt et tout se passait si vite que mon cerveau n’avait pas le temps de comprendre comment on en était arrivé là. Pourquoi avions-nous suivi ce bruit ?
Je revenais quelques instants plus tôt, je me revoyais arriver vers Abigail. Elle était déprimée, malheureuse. Je m’approchais d’elle, me penchais vers elle et lui demandait ce qui se passait. J’attendais. Encore. J’attendais qu’elle parle, qu’elle me dise, je préparais déjà mes mots, pour qu’ils paraissent naturels. Parce qu’elle allait attendre de moi un réconfort, elle attendrait de moi que je lui dise que tout allait s’effacer. Pourquoi ai-je parlé ? Pourquoi ne l’ai-je pas écouté ? Je ne saurais jamais ce qu’elle voulait me dire. J’avais peur, j’avais froid.
Je tremblais, je pleurais.
Au secours. Deux mots, les derniers que je prononcerais. Je protégeais mon visage avec mes bras, voyant la bête tomber sur moi mais rien. J’attendais, rien. Oserais-je regarder ? Verrais-je la bête juste devant moi, vision d’horreur, ou me réveillerais-je dans mon lit ? Mauvais cauchemar. Tant pis, j’ouvrais les yeux et rien de tout ce que j’avais prévu n’arriva ; seulement un chien, se battant contre le loup. Abigail ? Étais-ce une anima gus ? Comment en être sûre. Mais d’où pourrais venir ce chien .
J’étais paralysé, je regardais le combat qui se déroulait sous mes yeux sans pouvoir faire le moindre geste. Je devais me relever, partir, courir. Me suivrait-elle pour sauver sa vie ? Mais comment y arriverait-elle ? Elle était assaillie et à chaque morsure, à chaque griffure je grimaçais de douleur pour elle. Pourquoi ? Comment ? Cette situation ne pouvait PAS exister. Mais elle était là. Les larmes coulaient à flots le long de mes joues.
J’avais peur, j’étais sous le choc. Mais je devais me ressaisir. Je devais bouger, je devais faire quelque chose tandis que mon amie dépensait ses dernières forces dans ce combat acharné. Je regardais ma baguette, sur le sol et mon amie. Soudain je me rappelais ce jour-là, près des murailles. Abigail sur son livre de dragonologie, me demandant de l’aide sur un cours et moi lui répondant : « en fait la solution c’est de transplaner. Comme ça pouf, tu ne seras pas cramé. » La solution c’était de transplaner. Tandis que je voyais Abigail reprendre sa force humaine, après s’être fait éjecter par le loup, je criais son nom et réagissais, enfin. Je devais le faire. Je me jetais sur ma baguette et posais une main sur Abigail en visualisant sainte mangouste et la seconde plus tard, nous n’étions plus là.
Sainte mangouste, 21h13.
J’arrivais pleine de sang, Abigail dans les bras sans le coma dans l’arrivée des urgences. J’entendais des bruits, des gens qui me parlaient mais le transplanage m’avait épuisé. Je ne pouvais plus parler. J’arrivais néanmoins à bafouiller : Attaque, loup-garou, sauvez là. Et je tombais à mon tour, dans les vapes.
FIN
FRIMELDA