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[ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Lun 30 Juil 2018 - 15:54
Le 29 juillet 2018
Autour de Brasov s'étendaient les vastes forêts incartables de Transylvanie. Réserves magiques, repaires de créatures et autres sorciers marginaux : la vie s'affichait plus sauvage et impitoyable qu'ailleurs. Nul ne s'y aventurait sans un minimum de préparation, ni objectif clair pour guider ses pas : l'on disait les nuits noires et inquiétantes, habitées par une magie ancienne dont on aurait oublié les secrets. D'aucuns se gardaient donc bien de sortir au delà du périmètre des sortilèges de protection, le soir venu. Les talismans et les superstitions réglaient la vie des gens raisonnables, sous l’œil critique des sceptiques enhardis. Toutefois, il était bien un jour où l'on s'accordait unanimement pour ne pas mettre le nez dehors à la nuit tombée... Ce jour, c'était celui de la pleine lune.
Le quartier sorcier du centre ville de Brasov était animé d'une colère terrible. Deux jeunes gens avaient disparu la nuit dernière et personne ne semblait à même de dire où ils auraient pu aller. Comme souvent, les regards se tournaient en direction de la communauté des loup garou. Car dans ce coin du monde, les sang maudits allaient plus librement qu'ailleurs. Il arrivait fréquemment que l'on entende leurs hurlements à la lune, tard dans la nuit.
La réglementation imposait pourtant à tout lycanthrope de rester enfermé dans un endroit sûr, après avoir ingéré une potion tue-loup. Cependant, cette partie du monde voyait proliférer des meutes de loup garou sauvages : des sorciers marginaux vivant en bande dans les réserves magiques et dont certains profitaient de la pleine lune pour contaminer de nouvelles recrues.
C'était l'une des plaies de la société sorcière de Roumanie. Jusqu'à présent, aucun gouvernement n'avait trouvé de mesure véritablement efficace pour endiguer le problème. Cela se résolvait donc souvent par des descentes de sorciers dans le quartier des créatures. Une véritable traque qui aboutissait généralement au lynchage d'un lycanthrope tout à fait innocent (puisque suffisamment civilisé pour vivre en ville). Une justice chaotique dont le seul mérite revenait à l'abaissement (provisoire) des tensions entre communautés.
A la périphérie du quartier sorcier se trouvait la rue dites « des vampires ». Équivalent grossier de l'allée des embrumes londonienne, on y trouvait toute la racaille sorcière à même de se faire une place au sein de la communauté des suceurs de sang (première population non humaine de la ville). Il allait sans dire que les problèmes de loup-garou ne concernaient pas le moins du monde ces derniers. A dire vrai, les vampires avaient même fini par considérer les lycanthropes comme une véritable nuisance (puisqu'à force de s'y réfugier, la rue devenait le théâtre de tous les règlements de compte). Chacun demeurait donc sur ses gardes, persuadé qu'un sorcier avide de vengeance se cachait derrière le moindre renfoncement de mur. Ce soir, ne serait pas un soir de chasse, assurément.
Encore que... La nuit venait à peine de commencer.
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Lun 30 Juil 2018 - 18:12
Je n'avais pas aussi bien dormi depuis des semaines, ça m'avait fait un bien fou. Soulagée de ne pas être contaminée, j'avais pu faire taire mes angoisses un peu plus longtemps cette nuit-là. C'était donc l'esprit plus léger que je me rendais dans ma chambre, constatant que ma nouvelle colocataire avait disparue. Étrange, elle ne m'avait pas prévenu de son départ durant les vacances d'été. J'avais un étrange pressentiment et j'en soupirai, un peu las. Décidément, je n'avais pas de chance, et j'allais devoir me résoudre à continuer à vivre seule… mais peut-être différemment. Une idée me traversa l'esprit alors que j'étais en train de rassembler mes affaires dans mon sac qui était sous un sortilège d'Extension. Ce sera à réfléchir à mon retour. Pour l'heure, j'avais une mission à accomplir, et pas des moindres. Qui plus est, je devais me faire violence de ne pas m'écarter de cette mission… je devais réellement être attentive, car je réalisais que j'étais en train de prendre des objets pour la dragonologie.
Non non Abi, tu ne vas pas en Roumanie pour les dragons, secoues-toi, vieille bique. Je lâchais un petit couinement plaintif même si je le savais exagérer. C'était chiant de se rendre dans un pays comme la Roumanie sans oser espérer aller voir les dragons, il y avait des réserves très réputées là-bas et c'était pour moi une chance inespérée de me rendre dans ces lieux… mais non. Le destin me narguait en me secouant la carotte sous le nez sans que je puisse y avoir accès. Ce n'était que partie remise, et c'était donc dans un effort qui me coûtait que je reposais mon livre sur les Cornelongues Roumains dans ma bibliothèque. Je réfléchissais à ce que j'oubliais, n'étant pas certaine d'avoir totalement récupéré toute ma matière grise. Ce dernier mois avait été pour moi synonyme de stress et d'horreur, et j'en sortais à peine. Mais il me fallait vite remettre de l'ordre dans mes idées si je voulais accomplir ce voyage avec succès. Après tout, j'avais une promesse à tenir… et j'étais heureuse que je puisse être accompagnée, par elle qui plus est.
Après un baiser déposé sur le sommet de la tête de George, je sortais de ma chambre sans prendre le temps d'envoyer une missive à Aileas qui venait d'arriver dans les couloirs de l'université. Je voulais la laisser s'installer comme elle l'entendait sans que je sois sans cesse derrière elle. C'était difficile pour moi dans la peau de la grande sœur que j'étais, mais je devais me faire violence. J'étais presque certaine qu'elle n'allait même pas remarquer mon absence. Et c'est en plaçant mon casque à musique sur mes oreilles que je descendais les escaliers du bâtiment pour me joindre à mon point de rendez-vous avec ma moitié, à l'abri des regards indiscrets. Même si j'allais y arriver rapidement, je ne pouvais pas m'en empêcher, j'adorais écouter de la musique.
Avec les informations que j'avais retenues de mes conversations avec le concierge, ainsi que l'ensemble des livres que j'avais lu de l'auteure dont il m'avait parlé, j'estimais que nous étions passablement prêtes pour nous rendre au plus proche de l'endroit où il était supposé se trouver.
Une fois sur place, pile à l'heure comme à mon habitude, je me contentais d'un rapide baisé sur les lèvres de mon aimée avant d'utiliser le portoloin qui allait nous mener à Brasov. Avais-je déjà précisé que je détestais ce genre de transport ? Tout comme le balai et le fait de transplaner. Je me faisais violence à chaque fois, il le fallait bien, ne serait-ce que pour me rendre à l'autre bout du monde pour étudier les dragons. Je relativisais en me disant qu'au moins, le balai m'avait été épargné ce soir.
Une fois arrivées aux abords de Brasov, je ne pouvais m'empêcher de m'assurer que ma compagne était arrivée en bonne et due forme avant de réfléchir. Monsieur Cioban m'avait signifié avoir vécu à quelques kilomètres d'ici, non loin d'une immense réserve et de la frontière avec la Valachie. Ça réduisait déjà notre champ de recherche, mais ce n'était pas encore suffisant, sachant que je mettrai ma main au feu que l'endroit en question était incartable.
Glissant mes mains dans les poches de mon blouson en cuir, je regardais mon aimée tout en marchant en direction de la ville.
- Par où allons-nous commencer ? Le quartier vampire ?
- Oui, ça me semble un bon début.
C'était le plus logique, nous étions ici en Roumanie, berceau des vampires, et j'avais de forts soupçons concernant la nature de celui que nous étions venu chercher. Mais je me fourvoyais peut-être. Cela dit, si c'était le cas, Adora ne me contredisait pas. Je savais qu'elle était proche de monsieur Cioban et j'étais presque certaine qu'elle savait ce que moi j'essayais de deviner. Toutefois, je restais parfaitement stoïque, ce n'était pas mes affaires, et ça n'allait rien changer à l'affection que je portais à l'homme.
Longeant les murs lorsque je le pouvais, vieux réflexe de ma timidité, j'essayais de me rendre transparente lorsque je le pouvais. Cependant, je restais toujours aux côtés d'Adoración alors que nous faisions nos premiers pas dans le quartier vampire. Bon… maintenant le tout c'était de tomber sur l'un d'entre eux qui serait assez aimable pour nous renseigner et non pas nous bouffer ou utiliser d'autres pouvoirs dont ils avaient le secrets sur nous. Un frisson traversa mon échine, me donnant une terrible sensation de froid. Je la cachais tant bien que mal alors que je marchais prudemment dans les rues. J'affrontais des dragons et j'avais tenu tête à un loup-garou. Un vampire ça allait être du pipi de chat moldu, non ?
Non non Abi, tu ne vas pas en Roumanie pour les dragons, secoues-toi, vieille bique. Je lâchais un petit couinement plaintif même si je le savais exagérer. C'était chiant de se rendre dans un pays comme la Roumanie sans oser espérer aller voir les dragons, il y avait des réserves très réputées là-bas et c'était pour moi une chance inespérée de me rendre dans ces lieux… mais non. Le destin me narguait en me secouant la carotte sous le nez sans que je puisse y avoir accès. Ce n'était que partie remise, et c'était donc dans un effort qui me coûtait que je reposais mon livre sur les Cornelongues Roumains dans ma bibliothèque. Je réfléchissais à ce que j'oubliais, n'étant pas certaine d'avoir totalement récupéré toute ma matière grise. Ce dernier mois avait été pour moi synonyme de stress et d'horreur, et j'en sortais à peine. Mais il me fallait vite remettre de l'ordre dans mes idées si je voulais accomplir ce voyage avec succès. Après tout, j'avais une promesse à tenir… et j'étais heureuse que je puisse être accompagnée, par elle qui plus est.
Après un baiser déposé sur le sommet de la tête de George, je sortais de ma chambre sans prendre le temps d'envoyer une missive à Aileas qui venait d'arriver dans les couloirs de l'université. Je voulais la laisser s'installer comme elle l'entendait sans que je sois sans cesse derrière elle. C'était difficile pour moi dans la peau de la grande sœur que j'étais, mais je devais me faire violence. J'étais presque certaine qu'elle n'allait même pas remarquer mon absence. Et c'est en plaçant mon casque à musique sur mes oreilles que je descendais les escaliers du bâtiment pour me joindre à mon point de rendez-vous avec ma moitié, à l'abri des regards indiscrets. Même si j'allais y arriver rapidement, je ne pouvais pas m'en empêcher, j'adorais écouter de la musique.
Avec les informations que j'avais retenues de mes conversations avec le concierge, ainsi que l'ensemble des livres que j'avais lu de l'auteure dont il m'avait parlé, j'estimais que nous étions passablement prêtes pour nous rendre au plus proche de l'endroit où il était supposé se trouver.
Une fois sur place, pile à l'heure comme à mon habitude, je me contentais d'un rapide baisé sur les lèvres de mon aimée avant d'utiliser le portoloin qui allait nous mener à Brasov. Avais-je déjà précisé que je détestais ce genre de transport ? Tout comme le balai et le fait de transplaner. Je me faisais violence à chaque fois, il le fallait bien, ne serait-ce que pour me rendre à l'autre bout du monde pour étudier les dragons. Je relativisais en me disant qu'au moins, le balai m'avait été épargné ce soir.
Une fois arrivées aux abords de Brasov, je ne pouvais m'empêcher de m'assurer que ma compagne était arrivée en bonne et due forme avant de réfléchir. Monsieur Cioban m'avait signifié avoir vécu à quelques kilomètres d'ici, non loin d'une immense réserve et de la frontière avec la Valachie. Ça réduisait déjà notre champ de recherche, mais ce n'était pas encore suffisant, sachant que je mettrai ma main au feu que l'endroit en question était incartable.
Glissant mes mains dans les poches de mon blouson en cuir, je regardais mon aimée tout en marchant en direction de la ville.
- Par où allons-nous commencer ? Le quartier vampire ?
- Oui, ça me semble un bon début.
C'était le plus logique, nous étions ici en Roumanie, berceau des vampires, et j'avais de forts soupçons concernant la nature de celui que nous étions venu chercher. Mais je me fourvoyais peut-être. Cela dit, si c'était le cas, Adora ne me contredisait pas. Je savais qu'elle était proche de monsieur Cioban et j'étais presque certaine qu'elle savait ce que moi j'essayais de deviner. Toutefois, je restais parfaitement stoïque, ce n'était pas mes affaires, et ça n'allait rien changer à l'affection que je portais à l'homme.
Longeant les murs lorsque je le pouvais, vieux réflexe de ma timidité, j'essayais de me rendre transparente lorsque je le pouvais. Cependant, je restais toujours aux côtés d'Adoración alors que nous faisions nos premiers pas dans le quartier vampire. Bon… maintenant le tout c'était de tomber sur l'un d'entre eux qui serait assez aimable pour nous renseigner et non pas nous bouffer ou utiliser d'autres pouvoirs dont ils avaient le secrets sur nous. Un frisson traversa mon échine, me donnant une terrible sensation de froid. Je la cachais tant bien que mal alors que je marchais prudemment dans les rues. J'affrontais des dragons et j'avais tenu tête à un loup-garou. Un vampire ça allait être du pipi de chat moldu, non ?
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Dim 5 Aoû 2018 - 16:42
Suivant les indications d’Abigail, nous avons toutes deux pris un portoloin pour Brasov. Connaissant la nature de Thomas, les hypothèses de ma jeune compagne m’ont semblé une piste solide, et si je n’ai pas confirmé ses soupçons, préférant laisser le soin à Thomas de le faire lui-même, je sais qu’elle aussi se doute que nous sommes parties dans la bonne direction. C’est ainsi que nous nous retrouvons toutes deux à progresser prudemment dans le quartier vampire de la ville.
À vrai dire, je ne sais pas bien où nous diriger précisément jusqu’à ce que j’aperçoive l’enseigne sombre d’un pub. Un léger sourire étire mes lèvres. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Je tire doucement Abigail par le poignet et l’entraine avec moi pour franchir la porte de l’établissement. Il ne me faut pas longtemps pour repérer mon ami accoudé au comptoir. La scène me donne comme une impression de déjà-vu. Je le désigne à Abigail avant de m’avancer dans sa direction pour m’installer à ses côtés tandis que ma jeune compagne prend place de l’autre côté. C’est d’un ton léger que j’entame la conversation.
- Tu n’es pas si difficile à trouver en fin de compte.
Thomas nous observe l’une après l’autre durant quelques secondes, l’air complètement ahuri. Puis, visiblement convaincu qu’il ne rêve pas, il finit par prendre la parole.
- Je ne crois pas avoir assez picolé pour avoir des visions.
Il semble heureux de nous voir et c’est d’un air enjoué qu’il nous fait la bise, chacune à notre tour avant de demander.
- Qu'est-ce que vous faites au bout du monde ?
Abigail sourit, répondant sur le même ton.
- On a un Visa Tourisme.
Ce à quoi il répond d’un air malicieux.
- La formule tout risque "vampire et dragon" je parie.
Abigail se contente de sourire tout en jetant un coup d’œil dans ma direction. Je souris également.
- Ça va sans dire.
Puis retrouvant mon sérieux je sors une enveloppe que j’ai précieusement conservée depuis qu’elle m’a été remise quelques jours plus tôt. Au centre, le prénom de Thomas soigneusement calligraphié malgré une petite tâche, laissée sans doute par une larme, qui a fait baver le « s ».
- C’est le minimum pour tout messager qui se respecte.
J’ignore le contenu de la lettre écrite par Scylla mais je devine que le parchemin sera tâché à l’image de l’enveloppe lorsque Thomas l’ouvrira.
À vrai dire, je ne sais pas bien où nous diriger précisément jusqu’à ce que j’aperçoive l’enseigne sombre d’un pub. Un léger sourire étire mes lèvres. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Je tire doucement Abigail par le poignet et l’entraine avec moi pour franchir la porte de l’établissement. Il ne me faut pas longtemps pour repérer mon ami accoudé au comptoir. La scène me donne comme une impression de déjà-vu. Je le désigne à Abigail avant de m’avancer dans sa direction pour m’installer à ses côtés tandis que ma jeune compagne prend place de l’autre côté. C’est d’un ton léger que j’entame la conversation.
- Tu n’es pas si difficile à trouver en fin de compte.
Thomas nous observe l’une après l’autre durant quelques secondes, l’air complètement ahuri. Puis, visiblement convaincu qu’il ne rêve pas, il finit par prendre la parole.
- Je ne crois pas avoir assez picolé pour avoir des visions.
Il semble heureux de nous voir et c’est d’un air enjoué qu’il nous fait la bise, chacune à notre tour avant de demander.
- Qu'est-ce que vous faites au bout du monde ?
Abigail sourit, répondant sur le même ton.
- On a un Visa Tourisme.
Ce à quoi il répond d’un air malicieux.
- La formule tout risque "vampire et dragon" je parie.
Abigail se contente de sourire tout en jetant un coup d’œil dans ma direction. Je souris également.
- Ça va sans dire.
Puis retrouvant mon sérieux je sors une enveloppe que j’ai précieusement conservée depuis qu’elle m’a été remise quelques jours plus tôt. Au centre, le prénom de Thomas soigneusement calligraphié malgré une petite tâche, laissée sans doute par une larme, qui a fait baver le « s ».
- C’est le minimum pour tout messager qui se respecte.
J’ignore le contenu de la lettre écrite par Scylla mais je devine que le parchemin sera tâché à l’image de l’enveloppe lorsque Thomas l’ouvrira.
- Lettre de Scylla:
- Mon amour,
Tu me manques tant. Chaque seconde qui passe sans toi, est un douloureux supplice. Te reverrai-je un jour ? Sans toi, la vie est si fade. Rien n'a plus la même saveur. Je fais semblant de rire, face aux autres. Sans toi, je ne suis que l'ombre de moi-même.
Je savais pas ce que ça voulait dire aimer, avant de de connaître. Tu as fait de moi une meilleure personne. Je t'aime tellement mon amour. Nos plus beaux moments ensemble, resteront gravés en ma mémoire. Tu te rappelles ce fameux gâteau que j'avais essayé de faire ? J'ai tenté la recette une nouvelle fois, il était pas bon du tout. Personne n'a voulu le manger. Ta voix me manque, tes sourires me manquent. Tu me manques. Est-ce que tu vas bien là où tu es ?
Où que tu sois, saches que je t' aimerai toujours. Saches que je ne t'en veux pas d'être parti. Tu n'as rien à te reprocher chéri. Tout ça c'est de ma faute. J'aurais dû t'écouter. Pardonnes-moi je t'en prie.
Je t'aime.
Scylla, ta princesse.
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Lun 6 Aoû 2018 - 11:02
Je ne m'attendais pas à tomber sur la moindre tête connue en sortant ce soir. Cela faisait plus d'un mois maintenant que j'avais quitté le Royaume-Unis. J'avais eu le temps de digérer les événements de mon départ et réfléchir sur tous les sujets qui me préoccupaient depuis le début de l'année. La vie reprenait peu à peu son cours et je m'autorisais enfin à songer à l'avenir. En outre, il était question pour moi de savoir quand sonnerait l'heure du retour (si elle devait sonner).
Je n'irais pas jusqu'à dire me sentir bien en Roumanie, mais il est vrai que la proximité avec les vampires contribuait à apaiser certains de mes ressentiments (même si, il fallait bien l'admettre, je préférais nettement la compagnie des sorciers). Mais disons que je me sentais mieux accepté, dans ce monde-ci. De savoir cela possible avait allégé une charge considérable sur ma conscience. Cependant, je demeurais isolé et fort peu prompt à la socialisation. Il restait beaucoup de colère en moi (celle-ci s'orientait naturellement en direction d'Eustache Desjardins et son univers de sang-pur).
Mon esprit s'était apaisé sur de nombreux points, mais j'étais toujours amer. Je n'avais envie de voir personne (ou presque). C'était plus réactionnel qu'autre chose, à ce stade : conséquence de la solitude. Je demeurais une nature extravertie qui avait besoin des autres pour se sentir épanouie. Prolonger les moments d'introspection me rendait misanthrope.
C'est pourquoi je m'étais résolu à sortir un peu de temps en temps. Brasov offrait de nombreux bars et autres lieux de divertissement agréable. J'ouvrais mes perspectives en m'extrayant de l'atmosphère pesante du manoir en territoire vampire. Si j'avais été un amoureux de la nature, j'aurais sans doute trouvé cette retraite formidable... Mais les hululements de chouette et les grognement de bête avaient leurs limites. Ce que je recherchais à Hungcalf devenait un véritable repoussoir en Roumanie. Question d'équilibre : c'est pourquoi je revenais peu à peu vers la civilisation.
J'avais un bar préféré dans le quartier vampire. C'était un endroit très simple et peuplé principalement de gens ouverts. On se trouvait à l'entrée du quartier et il était fréquent que d'autres créatures s'y rendent (et même des sorciers). En outre, j'avais eu l'occasion de croiser plusieurs dhampires (beaucoup plus nombreux dans le pays qu'au Royaume-Unis). Assurément, c'était le genre de lieu qui me donnait envie d'inviter des amis pour passer un moment.
Et justement...
Comme je le disais précédemment, je ne m'attendais à tomber sur la moindre tête connue en sortant ce soir. Alors quand débarquèrent ensemble Adora et Abigail, mon sang ne fit qu'un tour. Je passais de longues secondes à les dévisager alternativement, tandis que les mots de mon amie professeure se frayaient laborieusement un chemin dans mon esprit. Tout ceci était à ce point improbable que j'en vins à me demander (sérieusement) si je n'étais pas retourné à Londres à l'insu de mon plein gré. Pourtant, il fallu me rendre à l'évidence : elles étaient bien là toutes les deux.
Un peu bêtement, je bredouillais la première réplique qui me vint à l'esprit. Je ne comprenais pas très bien la raison de leur présence ici (à moins qu'Abigail n'ait persuadé Adora de venir observer les dragons, d'où la référence dans ma réplique). L'idée qu'elles se soient déplacé pour me voir ne me traversa même pas l'esprit... Tout du moins, jusqu'à ce que l'aînée me remettre une enveloppe sur laquelle mon prénom était écrit.
Je reconnu immédiatement l'écriture de son auteure : il s'agissait de Scylla, bien entendu. Adora et Abigail auraient donc fait tout ce chemin pour me la remettre ? J'adressais un nouveau regard incrédule aux deux femmes, avant de me décider à l'ouvrir.
Les premiers mots me saisirent d'émotion. Une mince ride se forma entre mes sourcils, tandis que je détaillais le contenu du parchemin. A l'évocation du gâteau, je laissais échapper un petit souffle amusé du nez, puis la gravité s’empara à nouveau de mon expression, tandis que je terminais la lecture. Un sourire triste tordait ma bouche. Je repliais soigneusement le parchemin et le glissa dans la poche intérieure de ma veste, incapable de dire quoi que ce soit pendant quelques secondes. Mon attention se reporta sur le verre qui attendait toujours sagement au comptoir : je le terminais d'une traite afin de me redonner contenance.
« Merci. Leur dis-je à l'une et à l'autre. Tout ne s'est pas passé comme ça aurait dû.
Ce n'était pas la meilleure des répliques, ni la plus pertinente, mais je me sentais cruellement démuni (d'autant que je n'étais pas très à l'aise d'étaler ainsi mon intimité devant des proches). Il ne m'était désormais plus possible d'ignorer la souffrance que mon départ avait causé à Scylla. Assurément, il me faudrait assumer de lui avoir fait tant de peine. Ce n'est pas comme si nous avions rompu, après tout. Aucun de nous ne souhaitait que cela s'arrête.
« Il semblerait. C'est ce qui m'a valu une visite surprenante.
Répliqua alors Adora. Je la regardais sans comprendre.
« Qui ça ?
Sa réponse m'étonna sans doute plus encore que le reste.
« Agneas Muller.
Dit-elle. J'écarquillais les yeux d'incrédulité.
« La vieille tante ? Comment ça... Pourquoi ?
« Elle espérait que je puisse l'aider à te retrouver. Répondit Adora. Elle est restée assez vague et m'a seulement dit qu'elle s'inquiétait pour Scylla. J'ai su après par Abigail que ta dulcinée séjournait à Ste Mangouste.
« Tu lui manques énormément.
Ajouta Abigail avec un hochement de tête approbateur.
« Attendez, l’hôpital ? Que s'est il passé ?
Je n'irais pas jusqu'à dire me sentir bien en Roumanie, mais il est vrai que la proximité avec les vampires contribuait à apaiser certains de mes ressentiments (même si, il fallait bien l'admettre, je préférais nettement la compagnie des sorciers). Mais disons que je me sentais mieux accepté, dans ce monde-ci. De savoir cela possible avait allégé une charge considérable sur ma conscience. Cependant, je demeurais isolé et fort peu prompt à la socialisation. Il restait beaucoup de colère en moi (celle-ci s'orientait naturellement en direction d'Eustache Desjardins et son univers de sang-pur).
Mon esprit s'était apaisé sur de nombreux points, mais j'étais toujours amer. Je n'avais envie de voir personne (ou presque). C'était plus réactionnel qu'autre chose, à ce stade : conséquence de la solitude. Je demeurais une nature extravertie qui avait besoin des autres pour se sentir épanouie. Prolonger les moments d'introspection me rendait misanthrope.
C'est pourquoi je m'étais résolu à sortir un peu de temps en temps. Brasov offrait de nombreux bars et autres lieux de divertissement agréable. J'ouvrais mes perspectives en m'extrayant de l'atmosphère pesante du manoir en territoire vampire. Si j'avais été un amoureux de la nature, j'aurais sans doute trouvé cette retraite formidable... Mais les hululements de chouette et les grognement de bête avaient leurs limites. Ce que je recherchais à Hungcalf devenait un véritable repoussoir en Roumanie. Question d'équilibre : c'est pourquoi je revenais peu à peu vers la civilisation.
J'avais un bar préféré dans le quartier vampire. C'était un endroit très simple et peuplé principalement de gens ouverts. On se trouvait à l'entrée du quartier et il était fréquent que d'autres créatures s'y rendent (et même des sorciers). En outre, j'avais eu l'occasion de croiser plusieurs dhampires (beaucoup plus nombreux dans le pays qu'au Royaume-Unis). Assurément, c'était le genre de lieu qui me donnait envie d'inviter des amis pour passer un moment.
Et justement...
Comme je le disais précédemment, je ne m'attendais à tomber sur la moindre tête connue en sortant ce soir. Alors quand débarquèrent ensemble Adora et Abigail, mon sang ne fit qu'un tour. Je passais de longues secondes à les dévisager alternativement, tandis que les mots de mon amie professeure se frayaient laborieusement un chemin dans mon esprit. Tout ceci était à ce point improbable que j'en vins à me demander (sérieusement) si je n'étais pas retourné à Londres à l'insu de mon plein gré. Pourtant, il fallu me rendre à l'évidence : elles étaient bien là toutes les deux.
Un peu bêtement, je bredouillais la première réplique qui me vint à l'esprit. Je ne comprenais pas très bien la raison de leur présence ici (à moins qu'Abigail n'ait persuadé Adora de venir observer les dragons, d'où la référence dans ma réplique). L'idée qu'elles se soient déplacé pour me voir ne me traversa même pas l'esprit... Tout du moins, jusqu'à ce que l'aînée me remettre une enveloppe sur laquelle mon prénom était écrit.
Je reconnu immédiatement l'écriture de son auteure : il s'agissait de Scylla, bien entendu. Adora et Abigail auraient donc fait tout ce chemin pour me la remettre ? J'adressais un nouveau regard incrédule aux deux femmes, avant de me décider à l'ouvrir.
Les premiers mots me saisirent d'émotion. Une mince ride se forma entre mes sourcils, tandis que je détaillais le contenu du parchemin. A l'évocation du gâteau, je laissais échapper un petit souffle amusé du nez, puis la gravité s’empara à nouveau de mon expression, tandis que je terminais la lecture. Un sourire triste tordait ma bouche. Je repliais soigneusement le parchemin et le glissa dans la poche intérieure de ma veste, incapable de dire quoi que ce soit pendant quelques secondes. Mon attention se reporta sur le verre qui attendait toujours sagement au comptoir : je le terminais d'une traite afin de me redonner contenance.
« Merci. Leur dis-je à l'une et à l'autre. Tout ne s'est pas passé comme ça aurait dû.
Ce n'était pas la meilleure des répliques, ni la plus pertinente, mais je me sentais cruellement démuni (d'autant que je n'étais pas très à l'aise d'étaler ainsi mon intimité devant des proches). Il ne m'était désormais plus possible d'ignorer la souffrance que mon départ avait causé à Scylla. Assurément, il me faudrait assumer de lui avoir fait tant de peine. Ce n'est pas comme si nous avions rompu, après tout. Aucun de nous ne souhaitait que cela s'arrête.
« Il semblerait. C'est ce qui m'a valu une visite surprenante.
Répliqua alors Adora. Je la regardais sans comprendre.
« Qui ça ?
Sa réponse m'étonna sans doute plus encore que le reste.
« Agneas Muller.
Dit-elle. J'écarquillais les yeux d'incrédulité.
« La vieille tante ? Comment ça... Pourquoi ?
« Elle espérait que je puisse l'aider à te retrouver. Répondit Adora. Elle est restée assez vague et m'a seulement dit qu'elle s'inquiétait pour Scylla. J'ai su après par Abigail que ta dulcinée séjournait à Ste Mangouste.
« Tu lui manques énormément.
Ajouta Abigail avec un hochement de tête approbateur.
« Attendez, l’hôpital ? Que s'est il passé ?
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Lun 6 Aoû 2018 - 15:48
La question de l'ancien concierge d'Hungcalf tombait sous le sens, pourtant, je m'étais faite la promesse de ne rien révéler, qui plus est, je ne pouvais que répandre des chimères, et ce n'était pas mon genre. Ma rencontre avec Scylla Muller à l'hôpital, bien que plaisante, avait été de courte durée, toutes les deux interrompues par les médicomages qui nous poursuivaient à travers tout Sainte Mangouste. Les bandages autour de ses poignets pouvaient signifier tout et n'importe quoi, et j'espérais sincèrement me tromper dans la supposition que j'avais eue. Cela dit, j'avais pu constater à quel point elle semblait désespérée et touchée par le départ de Thomas. Je l'aurai été aussi à sa place… À cette pensée, je ne pus m'empêcher de jeter un rapide coup d'œil à Adora en face de moi, juste derrière Thomas. Et, c'est comme à mon habitude que je décidais de faire don de la vérité à ceux que j'appréciais particulièrement.
- Je l'ignore à dire vrai, ce n'est sans doute rien de grave, lorsque je l'ai vue elle allait aussi bien que faire se peut. Elle m'a beaucoup parlé de toi. Je pense qu'elle a besoin d'être rassurée, savoir que tu vas bien.
Rien de grave, dans le sens où je l'avais vue belle et bien vivante. Pas au meilleur de sa forme, sans doute loin de là, mais nous avions pu sourire toutes les deux, comme nous avions versé quelques larmes.
Je ne pouvais pas non plus dire que sa bien-aimée allait bien. Être à Sainte Mangouste signifiait d'une manière ou d'une autre de ne pas être bien dans sa totalité. Et encore une fois, je ne voulais pas lui mentir. Me souvenant de ce qu'elle m'avait dit, je souriais et décidais de sortir les cours de roumain que le dhampire m'avait donné.
- Elle t'aime.
- Je sais
Me répondit l'homme dans la même langue. Un peu attendrie, je ne pouvais m'empêcher de regarder à nouveau un instant ma compagne avant de détourner mes yeux foncés sur l'ensemble du pub. Être au milieu des vampires ne me rassurait pas totalement, pas après avoir cassé la croûte avec un loup-garou. Et pour l'heure, j'étais heureuse d'être passée entre les mailles du filet et que la question de l'hôpital ne soit pas tournée sur moi. Non pas que je tenais particulièrement à le cacher à Thomas, mais je n'étais réellement pas à l'aise sur ce sujet, c'était encore bien trop frais. Qui plus est étrangement, il m'avait semblé apercevoir que certains vampires me regardaient de travers, comme si je sentais la vieille chaussette. À cette idée, je venais discrètement me renifler l'épaule. Ben non pourtant, je sentais le savon, je m'étais lavée avant de partir… étranges créatures, vraiment.
Mais maintenant que le sujet de mademoiselle Muller avait été réglé et que Thomas avait reçu tous les messages qu'il devait recevoir, je revenais sur lui en remuant légèrement les épaules. Même si j'étais guérie, mes cicatrices me tiraient, me grattaient ou me faisaient mal. Adoración gardait le silence pour le moment, et je pensais que, puisque nous étions sur le ton de la vérité, il était temps de s'y mettre sur quelque chose d'autre également.
Jetant encore une fois un regard timide dans sa direction à elle, je regardais Thomas ensuite.
- Heum… mais ce n'est pas l'unique raison de notre venue en fait.
Je m'accoudais sur le bar en attendant un instant avant de sourire et de reprendre.
- Mais avant, tu vas bien ?
- Je l'ignore à dire vrai, ce n'est sans doute rien de grave, lorsque je l'ai vue elle allait aussi bien que faire se peut. Elle m'a beaucoup parlé de toi. Je pense qu'elle a besoin d'être rassurée, savoir que tu vas bien.
Rien de grave, dans le sens où je l'avais vue belle et bien vivante. Pas au meilleur de sa forme, sans doute loin de là, mais nous avions pu sourire toutes les deux, comme nous avions versé quelques larmes.
Je ne pouvais pas non plus dire que sa bien-aimée allait bien. Être à Sainte Mangouste signifiait d'une manière ou d'une autre de ne pas être bien dans sa totalité. Et encore une fois, je ne voulais pas lui mentir. Me souvenant de ce qu'elle m'avait dit, je souriais et décidais de sortir les cours de roumain que le dhampire m'avait donné.
- Elle t'aime.
- Je sais
Me répondit l'homme dans la même langue. Un peu attendrie, je ne pouvais m'empêcher de regarder à nouveau un instant ma compagne avant de détourner mes yeux foncés sur l'ensemble du pub. Être au milieu des vampires ne me rassurait pas totalement, pas après avoir cassé la croûte avec un loup-garou. Et pour l'heure, j'étais heureuse d'être passée entre les mailles du filet et que la question de l'hôpital ne soit pas tournée sur moi. Non pas que je tenais particulièrement à le cacher à Thomas, mais je n'étais réellement pas à l'aise sur ce sujet, c'était encore bien trop frais. Qui plus est étrangement, il m'avait semblé apercevoir que certains vampires me regardaient de travers, comme si je sentais la vieille chaussette. À cette idée, je venais discrètement me renifler l'épaule. Ben non pourtant, je sentais le savon, je m'étais lavée avant de partir… étranges créatures, vraiment.
Mais maintenant que le sujet de mademoiselle Muller avait été réglé et que Thomas avait reçu tous les messages qu'il devait recevoir, je revenais sur lui en remuant légèrement les épaules. Même si j'étais guérie, mes cicatrices me tiraient, me grattaient ou me faisaient mal. Adoración gardait le silence pour le moment, et je pensais que, puisque nous étions sur le ton de la vérité, il était temps de s'y mettre sur quelque chose d'autre également.
Jetant encore une fois un regard timide dans sa direction à elle, je regardais Thomas ensuite.
- Heum… mais ce n'est pas l'unique raison de notre venue en fait.
Je m'accoudais sur le bar en attendant un instant avant de sourire et de reprendre.
- Mais avant, tu vas bien ?
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Mer 8 Aoû 2018 - 20:07
Ma mission de délivrer la lettre de Scylla accomplie, il reste encore un objectif à notre voyage. Mais je laisse d’abord le temps à Thomas de se remettre de ses émotions et à Abigail de lui expliquer ce qu’elle sait. C’est finalement ma jeune compagne qui aborde la question qui nous amène. Non sans s’inquiéter d’abord de prendre des nouvelles de notre ami commun.
- Oui, oui, ça va. J’ai eu le temps de cogiter un peu… c’était nécessaire.
Je souris doucement.
- Je comprends ça. De notre côté nous aurions un service à te demander.
- Allez y.
Je n’aime pas tourner autour du pot. Aussi c’est sans détour que je rentre dans le vif du sujet pour expliquer la situation à Thomas et plus précisément en quoi nous aimerions qu’il joue un rôle.
- Nous avons pensé à utiliser un sortilège Fidelitas afin de protéger le secret de notre relation. J’ai suggéré à Abigail que tu pourrais être notre gardien du secret.
J’ajoute avec un sourire.
- Si tu es d’accord bien sûr.
Si j’ai toute confiance en Thomas pour garder notre secret et il me semble le choix le plus indiqué. Mais il est évident que je n’ai pas non plus l’intention de lui forcer la main. Je lui demande cette faveur comme un service qu’il doit se sentir libre de refuser s’il le souhaite.
- Oui, oui, ça va. J’ai eu le temps de cogiter un peu… c’était nécessaire.
Je souris doucement.
- Je comprends ça. De notre côté nous aurions un service à te demander.
- Allez y.
Je n’aime pas tourner autour du pot. Aussi c’est sans détour que je rentre dans le vif du sujet pour expliquer la situation à Thomas et plus précisément en quoi nous aimerions qu’il joue un rôle.
- Nous avons pensé à utiliser un sortilège Fidelitas afin de protéger le secret de notre relation. J’ai suggéré à Abigail que tu pourrais être notre gardien du secret.
J’ajoute avec un sourire.
- Si tu es d’accord bien sûr.
Si j’ai toute confiance en Thomas pour garder notre secret et il me semble le choix le plus indiqué. Mais il est évident que je n’ai pas non plus l’intention de lui forcer la main. Je lui demande cette faveur comme un service qu’il doit se sentir libre de refuser s’il le souhaite.
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Jeu 9 Aoû 2018 - 17:34
Notre conversation se poursuivit naturellement. Cela faisait à peine dix minutes que les deux femmes étaient entré dans le pub et nous avions déjà abordé le cœur des sujets, en ce qui me concernait. Le temps de me remettre des émotions suscitées par la lettre de Scylla, j'entreprenais de surveiller l'activité de mes comparses vampires alentours.
La venue de femmes étrangères dans un établissement de ce type ne passait jamais inaperçu. Cela excitait les curiosités et (parfois) la convoitise. Cela dit, je remarquais que des regards particuliers étaient spécifiquement adressés à Abigail. A mes yeux, la jeune femme était égale à elle-même, tout ce que je remarquais, c'était une odeur légèrement différente de l'ordinaire. Toutefois, j'étais bien incapable d'expliquer la nature de ce changement, ni d'affirmer qu'il était bien à l'origine de la méfiance de mes pairs (les vampires sont très sensibles aux odeurs, c'est pourquoi j'avais tendance à penser que si quelque chose devait les interroger chez elle, ce devait être cela).
Cependant, je délaissais bien vite ce sujet de conversation pour écouter la demande des deux femmes. Ce voyage avait été motivé par des buts précis : après la lettre, je découvrais le projet de sceller le secret de leur relation dans un sortilège de Fidelitas. Je connaissais bien l'une des variantes de ce sortilège : j'avais moi-même contribué à son renforcement sur le territoire des vampires. Un genre de croisement avec la triade classique des sorts de protections (Protego Maxima, Fianto Duri et Repello Inimicum)... Il s'agissait alors d'empêcher les sorciers de découvrir l'emplacement exact de cette partie de la réserve... Ce n'était pas tout à fait la même chose qu'un Fidelitas classique, mais l'idée qui se cachait derrière était la même.
« Bien sûr. C'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire. Fis-je en acquiesçant. On se souvient des derniers articles du Chineur...
Je lançais à Adora un petit clin d’œil entendu tandis qu'elles acquiesçaient. Les sous entendus de cette feuille de chou pouvaient faire des ravages. J'en avais fait l'expérience à de nombreuses reprises cette année. Adora se souvenait probablement de la fois où j'avais débarqué dans son bureau tout affolé, à cause de cette article qui évoquait un lien de parenté avec Hermès Delacroix.
« Bon, par contre ce n'est peut-être pas l'endroit idéal pour ça. Ajoutais-je en tournant la tête en direction de la salle. L'ambiance est un peu électrique ce soir... Vous avez un point de chute où on pourrait être tranquille, ou...?
« Pas vraiment non. Nous venons d'arriver.
Répondit Adora.
« On est ici en touriste c'est toi le guide
Ajouta Abigail à la suite. Je pris un instant pour passer mentalement en revue les endroits où nous pourrions aller.
« Donnez moi cinq minutes.
Je portais la main à ma veste afin d'en tirer mon téléphone portable. Dans mon souci d'isolement, j'avais fait en sorte de ne pouvoir recevoir aucun appel de l'étranger, mais il m'était toujours possible d'appeler en Roumanie. Je contactais donc Sarah, qui répondit après un moment. Après une courte conversation en roumain, je raccrochais et retournais mon attention aux deux femmes.
« Ma demi sœur participe à une soirée dans le coin. Elle est d'accord pour nous laisser utiliser son appartement. Ce sera le plus simple : elle habite juste à côté. Venez... On va récupérer les clés.
Je guidais les deux femmes hors du bar. Sarah nous retrouva à peine cinq minutes plus tard. Elle participait à des soirées de lecture avec une bande d'amateur de littérature du quartier, dans un salon de thé à côté. Après de brèves mais néanmoins chaleureuses salutations, elle me remit les clés de son appartement. Il ne fallut guère compter dix minutes de plus avant de nous retrouver dans son salon, toujours encombré de livres et autres objets magiques en tout genre.
« Mesdames, il n'y a plus qu'à.
Lançais-je.
La venue de femmes étrangères dans un établissement de ce type ne passait jamais inaperçu. Cela excitait les curiosités et (parfois) la convoitise. Cela dit, je remarquais que des regards particuliers étaient spécifiquement adressés à Abigail. A mes yeux, la jeune femme était égale à elle-même, tout ce que je remarquais, c'était une odeur légèrement différente de l'ordinaire. Toutefois, j'étais bien incapable d'expliquer la nature de ce changement, ni d'affirmer qu'il était bien à l'origine de la méfiance de mes pairs (les vampires sont très sensibles aux odeurs, c'est pourquoi j'avais tendance à penser que si quelque chose devait les interroger chez elle, ce devait être cela).
Cependant, je délaissais bien vite ce sujet de conversation pour écouter la demande des deux femmes. Ce voyage avait été motivé par des buts précis : après la lettre, je découvrais le projet de sceller le secret de leur relation dans un sortilège de Fidelitas. Je connaissais bien l'une des variantes de ce sortilège : j'avais moi-même contribué à son renforcement sur le territoire des vampires. Un genre de croisement avec la triade classique des sorts de protections (Protego Maxima, Fianto Duri et Repello Inimicum)... Il s'agissait alors d'empêcher les sorciers de découvrir l'emplacement exact de cette partie de la réserve... Ce n'était pas tout à fait la même chose qu'un Fidelitas classique, mais l'idée qui se cachait derrière était la même.
« Bien sûr. C'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire. Fis-je en acquiesçant. On se souvient des derniers articles du Chineur...
Je lançais à Adora un petit clin d’œil entendu tandis qu'elles acquiesçaient. Les sous entendus de cette feuille de chou pouvaient faire des ravages. J'en avais fait l'expérience à de nombreuses reprises cette année. Adora se souvenait probablement de la fois où j'avais débarqué dans son bureau tout affolé, à cause de cette article qui évoquait un lien de parenté avec Hermès Delacroix.
« Bon, par contre ce n'est peut-être pas l'endroit idéal pour ça. Ajoutais-je en tournant la tête en direction de la salle. L'ambiance est un peu électrique ce soir... Vous avez un point de chute où on pourrait être tranquille, ou...?
« Pas vraiment non. Nous venons d'arriver.
Répondit Adora.
« On est ici en touriste c'est toi le guide
Ajouta Abigail à la suite. Je pris un instant pour passer mentalement en revue les endroits où nous pourrions aller.
« Donnez moi cinq minutes.
Je portais la main à ma veste afin d'en tirer mon téléphone portable. Dans mon souci d'isolement, j'avais fait en sorte de ne pouvoir recevoir aucun appel de l'étranger, mais il m'était toujours possible d'appeler en Roumanie. Je contactais donc Sarah, qui répondit après un moment. Après une courte conversation en roumain, je raccrochais et retournais mon attention aux deux femmes.
« Ma demi sœur participe à une soirée dans le coin. Elle est d'accord pour nous laisser utiliser son appartement. Ce sera le plus simple : elle habite juste à côté. Venez... On va récupérer les clés.
Je guidais les deux femmes hors du bar. Sarah nous retrouva à peine cinq minutes plus tard. Elle participait à des soirées de lecture avec une bande d'amateur de littérature du quartier, dans un salon de thé à côté. Après de brèves mais néanmoins chaleureuses salutations, elle me remit les clés de son appartement. Il ne fallut guère compter dix minutes de plus avant de nous retrouver dans son salon, toujours encombré de livres et autres objets magiques en tout genre.
« Mesdames, il n'y a plus qu'à.
Lançais-je.
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Ven 10 Aoû 2018 - 12:14
J'étais légèrement surprise d'apprendre comme ça, sur le tas, que monsieur Cioban avait une demi-sœur. Non pas que je voulais fouiller dans sa vie, mais il n'en avait jamais fait allusion durant nos conversations et je n'avais rien lu de tel dans tous les ouvrages qu'il m'avait indiqué. C'est toutefois en silence que je sortais du pub en leur compagnie, non sans rentrer ma tête dans mes épaules à cause des regards que pouvaient me lancer certains vampires. J'ignorais s'ils pouvaient me considérer comme un morceau de viande ou comme une ennemie… je n'arrivais pas très bien à décrire leurs regards.
Une fois arrivée dans l'appartement, je me permettais un rapide coup d'œil, m'attardant tout particulièrement sur les livres. Encore une fois ce n'était pas dans une démarche de fouiller la vie privée d'autrui, mais par curiosité et parce que j'aimais les livres. Restant plantée à l'entrée du salon, je ne prenais pas la peine de me détendre, gardant ma veste sur mes épaules, toujours crispée et mal à l'aise, je pouvais ressembler à une petite tortue. J'osais néanmoins briser l'instant de silence qui s'était déposé à notre arrivée.
- Par quoi on commence ?
Je m'adressais plus particulièrement à ma compagne. Je connaissais la théorie de ce sortilège, pourtant je ne l'avais jamais vu exécuté. Et ici entre nous trois présents, c'était bien elle l'experte et sans doute que lancer ce sort allait être plus simple avec ses indications. C'est alors que je la voyais sortir un parchemin et le dérouler avant de le tendre à Thomas.
- Je t'ai décrit la marche à suivre et l'incantation. Avec tes aptitudes le sortilège sera plus puissant si c'est toi qui le lances.
- Entre Abi, c'est pas interdit.
Me dit-il en esquissant un sourire. Puis, il prend le parchemin et commence à le lire attentivement. D'un pas hésitant, je rentre tout de même dans la pièce pour les rejoindre et venir aux côtés de ma compagne, mais, piquée par la curiosité de ce qu'elle avait écrit, je pivotais pour lire le parchemin, un peu par-dessus l'épaule de l'ex concierge. Situation ironique évidemment puisque j'étais trop petite pour lire par-dessus son épaule, ainsi je me contentais de tendre mon cou au possible pour en connaître la majorité du contenu.
La démarche était que le futur Gardien prenne connaissance du secret depuis l'intérieur des deux personnes pour ensuite se l'enfermer dans son esprit à lui. C'était dans cette dernière étape que les deux autres individus, ou au moins une, intervenaient pour aider à sceller l'information. Je me sentais d'autant plus mal à l'aise en lisant les dernières lignes sachant que je n'osais plus prendre ma baguette, même si je l'avais emmenée et qu'elle était à l'intérieur de la poche de ma veste. Je reculais de deux pas pour me remettre à côté de ma compagne en me balançant sur un pied puis sur l'autre.
- Ça va être difficile cette dernière étape…
Osant ouvrir ma veste, j'écartais le côté où se trouvait la poche dans laquelle était logée ma baguette pour la regarder, hésitante, comme si j'allais mettre la main dans un panier de crabe. Mais ce sont les paroles d'Adora ainsi que son sourire qui me tirèrent de ma contemplation silencieuse et surtout de la violence mentale que j'étais en train de m'infliger.
- Ne t'en fais pas, tu n'auras rien à faire.
Soupirant légèrement, j'adressais un sourire d'excuse à ma bien-aimée, me sentant davantage inutile, et c'est avec un hochement de tête que je regardais Thomas, signifiant qu'il pouvait commencer.
Une fois arrivée dans l'appartement, je me permettais un rapide coup d'œil, m'attardant tout particulièrement sur les livres. Encore une fois ce n'était pas dans une démarche de fouiller la vie privée d'autrui, mais par curiosité et parce que j'aimais les livres. Restant plantée à l'entrée du salon, je ne prenais pas la peine de me détendre, gardant ma veste sur mes épaules, toujours crispée et mal à l'aise, je pouvais ressembler à une petite tortue. J'osais néanmoins briser l'instant de silence qui s'était déposé à notre arrivée.
- Par quoi on commence ?
Je m'adressais plus particulièrement à ma compagne. Je connaissais la théorie de ce sortilège, pourtant je ne l'avais jamais vu exécuté. Et ici entre nous trois présents, c'était bien elle l'experte et sans doute que lancer ce sort allait être plus simple avec ses indications. C'est alors que je la voyais sortir un parchemin et le dérouler avant de le tendre à Thomas.
- Je t'ai décrit la marche à suivre et l'incantation. Avec tes aptitudes le sortilège sera plus puissant si c'est toi qui le lances.
- Entre Abi, c'est pas interdit.
Me dit-il en esquissant un sourire. Puis, il prend le parchemin et commence à le lire attentivement. D'un pas hésitant, je rentre tout de même dans la pièce pour les rejoindre et venir aux côtés de ma compagne, mais, piquée par la curiosité de ce qu'elle avait écrit, je pivotais pour lire le parchemin, un peu par-dessus l'épaule de l'ex concierge. Situation ironique évidemment puisque j'étais trop petite pour lire par-dessus son épaule, ainsi je me contentais de tendre mon cou au possible pour en connaître la majorité du contenu.
La démarche était que le futur Gardien prenne connaissance du secret depuis l'intérieur des deux personnes pour ensuite se l'enfermer dans son esprit à lui. C'était dans cette dernière étape que les deux autres individus, ou au moins une, intervenaient pour aider à sceller l'information. Je me sentais d'autant plus mal à l'aise en lisant les dernières lignes sachant que je n'osais plus prendre ma baguette, même si je l'avais emmenée et qu'elle était à l'intérieur de la poche de ma veste. Je reculais de deux pas pour me remettre à côté de ma compagne en me balançant sur un pied puis sur l'autre.
- Ça va être difficile cette dernière étape…
Osant ouvrir ma veste, j'écartais le côté où se trouvait la poche dans laquelle était logée ma baguette pour la regarder, hésitante, comme si j'allais mettre la main dans un panier de crabe. Mais ce sont les paroles d'Adora ainsi que son sourire qui me tirèrent de ma contemplation silencieuse et surtout de la violence mentale que j'étais en train de m'infliger.
- Ne t'en fais pas, tu n'auras rien à faire.
Soupirant légèrement, j'adressais un sourire d'excuse à ma bien-aimée, me sentant davantage inutile, et c'est avec un hochement de tête que je regardais Thomas, signifiant qu'il pouvait commencer.
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Sam 11 Aoû 2018 - 19:34
Je laisse le temps à Thomas d’assimiler les instructions que j’ai détaillées sur le parchemin. Je le sais parfaitement capable de lancer ce type de sortilège et grâce aux cours que je lui ai donnés, il est familier avec ma manière d’expliquer. Je ne m’inquiète donc pas vraiment pour la suite et je me préoccupe plutôt de rassurer Abigail. Je sais qu’elle a des difficultés à utiliser sa baguette depuis le traumatisme qu’elle a subi et je ne tiens pas à la brusquer sur ce plan.
Comme je m’y attendais, Thomas ne rencontre aucune difficulté pour lancer le sortilège et je m’occupe de le sceller avec lui. Lorsque c’est terminé, je ressens une certaine forme de soulagement. Nous devrons toujours nous montrer prudentes bien sûr afin d’éviter les questions auxquelles nous ne pourrions pas répondre. Mais au moins ainsi, notre secret est protégé. Et nous ne risquons pas de le divulguer par inadvertance puisque c’est Thomas qui en est le gardien. D’ailleurs à ce propos, il ne faudrait pas non plus qu’on soit contraintes de le déranger à chaque fois que nous voudrons mettre quelqu’un dans la confidence. Je me tourne vers notre ami commun.
- Peut-être qu’il serait judicieux que tu écrives le secret sur un parchemin. Ainsi nous n’aurions pas besoin de t’embêter à chaque fois que nous voudrons en parler à quelqu’un.
- Oui bien sûr.
Joignant le geste à la parole, il va chercher de quoi écrire pendant que je me tourne vers ma jeune compagne et lui tends la main avec un sourire.
- Nous aurons moins besoin de surveiller nos arrières à présent.
Elle me prend la main en la serrant doucement et me sourit en retour.
- Ça nous soulagera.
Elle vient déposer un baiser sur ma joue tandis que Thomas commente d’un air pensif.
- Je ne vous souhaite que ça.
C’est pleine de reconnaissance que je me tourne vers lui.
- Merci Thomas. Pour tout.
Comme je m’y attendais, Thomas ne rencontre aucune difficulté pour lancer le sortilège et je m’occupe de le sceller avec lui. Lorsque c’est terminé, je ressens une certaine forme de soulagement. Nous devrons toujours nous montrer prudentes bien sûr afin d’éviter les questions auxquelles nous ne pourrions pas répondre. Mais au moins ainsi, notre secret est protégé. Et nous ne risquons pas de le divulguer par inadvertance puisque c’est Thomas qui en est le gardien. D’ailleurs à ce propos, il ne faudrait pas non plus qu’on soit contraintes de le déranger à chaque fois que nous voudrons mettre quelqu’un dans la confidence. Je me tourne vers notre ami commun.
- Peut-être qu’il serait judicieux que tu écrives le secret sur un parchemin. Ainsi nous n’aurions pas besoin de t’embêter à chaque fois que nous voudrons en parler à quelqu’un.
- Oui bien sûr.
Joignant le geste à la parole, il va chercher de quoi écrire pendant que je me tourne vers ma jeune compagne et lui tends la main avec un sourire.
- Nous aurons moins besoin de surveiller nos arrières à présent.
Elle me prend la main en la serrant doucement et me sourit en retour.
- Ça nous soulagera.
Elle vient déposer un baiser sur ma joue tandis que Thomas commente d’un air pensif.
- Je ne vous souhaite que ça.
C’est pleine de reconnaissance que je me tourne vers lui.
- Merci Thomas. Pour tout.
- InvitéInvité
Re: [ Roumanie ] Immersion en terre inconnue
Dim 12 Aoû 2018 - 14:53
J'étais assez confiant quand à la réalisation de ce sortilège. Comme je l'avais souligné, il ne m'était pas étranger et j'avais fait d'immenses progrès grâce aux cours particuliers d'Adora. Mon potentiel s'était révélé à mesure des semaines et aujourd'hui je pouvais me targuer d'un niveau plutôt élevé. Le travail et l'acharnement avaient payé : à présent, c'était à mes mains que revenait de sceller le secret de mes amies. En prendre la mesure m'honorait et m'impressionnait tout à la fois. Ce fut donc imprégné de la plus grande des concentrations que je prenais connaissance des détails de l'enchantement. Adora et moi travaillions ensemble depuis assez longtemps pour que je saisisse ses explications du premier coup. Tout cela me semblait largement à portée et j'étais certain de faire du bon travail (et donc rendre grâce à leur confiance).
L'enchantement me fit l'effet d'un orbe tiède qui grandirait dans ma poitrine. Quand Adora acheva de sceller le sortilège, la sensation se dissipa pour ne laisser que l'impression vive d'être devenu un genre de sanctuaire vivant. Le secret de mes deux amies vint s'ajouter aux autres, tandis que j'en prenais intimement la mesure. Je constatais leur soulagement. La vie serait sans doute plus légère pour elles à présent.
Je pensais alors à Scylla et à ce que nous aurions dû faire pour nous prémunir des désagréments actuels. Si notre relation avait fait l'objet d'un sortilège de Fidelitas, nos vies n'auraient pas volé en éclat et je serais à côté d'elle en ce moment. Ce qui nous arrivait était le lot des gens ordinaires, en définitive. Pas de magie pour éviter l'inévitable. J'aurais dû y penser, pourtant... C'était tellement évident.
« C'est le moins que je puisse faire.
Répondais-je aux remerciements d'Adora. Combien de nos proches voyaient advenir les choses sans intervenir ? Une fois de plus, j'en avais fait l'expérience au sujet de ma propre relation. La catastrophe était annoncée, mais personne n'avait bougé le petit doigt. J'avais perdu mon travail et Scylla (à en croire les dires d'Abigail) avait fini à l’hôpital. Aucune aide... La merveilleuse famille Muller, tellement unie, qui voyait l'état d'une des leurs se déliter : où étaient-ils tous ? Je crois que j'étais amer, dans le fond. Malgré tout, de savoir que deux de mes amies étaient prête à parcourir le globe pour me retrouver, ça me faisait quelque chose. J'étais heureux de cela, au moins.
« Si ça vous branche, je vous emmène dîner.
Fis-je alors, rompant le bref silence qui s'était installé. Abigail répondit aussitôt.
« Pourquoi pas? Autant profiter et fêter tout ça.
« Avec plaisir.
Ajouta Adora.
« Allé. Lançais-je en me levant. Y'a un petit restau pas loin qui s'appelle « la Dragonnière », je pense que ça va vous plaire. J'adressais à Abigail à clin d’œil. Le patron est un ancien dragonologue : faut que tu regardes son album photo, ça va te vendre du rêve.
Sur ces bonnes paroles, nous quittâmes l'appartement de Sarah. Nous venions d'aborder des sujets brûlant, à présent, la légèreté s'imposait de nouveau. La vie était ainsi faite.
Et au delà de cela, il n'était pas question de laisser mes deux amies passer à côté de toutes les merveilles du pays... A commencer par un petit restau du quartier sorcier, oui. Il n'y a pas de petit miracle.
L'enchantement me fit l'effet d'un orbe tiède qui grandirait dans ma poitrine. Quand Adora acheva de sceller le sortilège, la sensation se dissipa pour ne laisser que l'impression vive d'être devenu un genre de sanctuaire vivant. Le secret de mes deux amies vint s'ajouter aux autres, tandis que j'en prenais intimement la mesure. Je constatais leur soulagement. La vie serait sans doute plus légère pour elles à présent.
Je pensais alors à Scylla et à ce que nous aurions dû faire pour nous prémunir des désagréments actuels. Si notre relation avait fait l'objet d'un sortilège de Fidelitas, nos vies n'auraient pas volé en éclat et je serais à côté d'elle en ce moment. Ce qui nous arrivait était le lot des gens ordinaires, en définitive. Pas de magie pour éviter l'inévitable. J'aurais dû y penser, pourtant... C'était tellement évident.
« C'est le moins que je puisse faire.
Répondais-je aux remerciements d'Adora. Combien de nos proches voyaient advenir les choses sans intervenir ? Une fois de plus, j'en avais fait l'expérience au sujet de ma propre relation. La catastrophe était annoncée, mais personne n'avait bougé le petit doigt. J'avais perdu mon travail et Scylla (à en croire les dires d'Abigail) avait fini à l’hôpital. Aucune aide... La merveilleuse famille Muller, tellement unie, qui voyait l'état d'une des leurs se déliter : où étaient-ils tous ? Je crois que j'étais amer, dans le fond. Malgré tout, de savoir que deux de mes amies étaient prête à parcourir le globe pour me retrouver, ça me faisait quelque chose. J'étais heureux de cela, au moins.
« Si ça vous branche, je vous emmène dîner.
Fis-je alors, rompant le bref silence qui s'était installé. Abigail répondit aussitôt.
« Pourquoi pas? Autant profiter et fêter tout ça.
« Avec plaisir.
Ajouta Adora.
« Allé. Lançais-je en me levant. Y'a un petit restau pas loin qui s'appelle « la Dragonnière », je pense que ça va vous plaire. J'adressais à Abigail à clin d’œil. Le patron est un ancien dragonologue : faut que tu regardes son album photo, ça va te vendre du rêve.
Sur ces bonnes paroles, nous quittâmes l'appartement de Sarah. Nous venions d'aborder des sujets brûlant, à présent, la légèreté s'imposait de nouveau. La vie était ainsi faite.
Et au delà de cela, il n'était pas question de laisser mes deux amies passer à côté de toutes les merveilles du pays... A commencer par un petit restau du quartier sorcier, oui. Il n'y a pas de petit miracle.
Fin du RP
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