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Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Sam 1 Sep 2018 - 23:49
Même si tout est différent, rien ne semble avoir changé en apparence. Iverness est toujours aussi calme. Faolàn s'endort toujours au même endroit de cette ballade dans le parc de Myrddin Wyllt District. Je suis toujours là à profiter de ce moment pour griffonner sur une de mes feuilles de ma planches à dessin, oubliant presque le monde qui m'entoure. Réellement, tout peut sembler identique à il y a quelques mois. Et pourtant... Pourtant, rien est pareil.
Et j'ai de plus en plus l'impression que rien ne sera plus jamais pareil. Quand je regarde ce petit ange dans sa poussette, je repense à ce que j'ai appris à mon retour concernant son père. Quand je repense à mon retour, je repense à ce qui m'a fait partir la moitié de cette période de vacances scolaires. Quand je repense à ce départ, je repense à comment j'ai du partir, si peu de temps après mes fiançailles. Quand je repense à mes fiançailles, je repense à ce qui les a motivées. Et quand je repense à ce qui les a motivées, soit je pense à Elia, soit à mon géniteur. L'une m'arrache quelques sourires parfois, l'autre un dégoût profond. Cette suite reste dans ma tête en permanence, troublant souvent mes humeurs, me rendant tantôt taciturne, tantôt de mauvaise humeur, mais rarement heureux. J'essayais pourtant de le cacher, mais rien n'allait définitivement comme je l'espérais.
Mon regard se reporta vers la raison la plus importante de ma présence dans ce lieu : Faolàn. Il venait de bouger, et mon regard s'apaisa lorsque je constatais que ce n'était que son sommeil qui, l'espace d'un instant, s'était agité. Il était là, petit prince au centre de bien des attentions ces derniers temps. Et moi, en parrain responsable, je tentais de veiller au mieux sur ce petit ange afin de permettre à sa mère de travailler.
-"Victor ?"
La voix, douce et féminine, attira mon regard de l'autre coté du banc où je m'étais installé. Et je n'avais pas oublié qui en était la détentrice, bien que j'étais surpris de la voir ici. Au moins autant que j'étais surpris de la voir m'adresser la parole.
« Sapphire... »
Mcbee. Ou la meilleure amie de ma plus grande complice dans un complot qui n'était pas planétaire mais juste inter-familiale. Par réflexe, mon regard balaya l'horizon derrière elle, cherchant si un autre visage si "familier" serait là, mais visiblement, ce n'était pas le cas. Une question demeurait alors dans mon esprit : que voulait-elle ?
Et j'ai de plus en plus l'impression que rien ne sera plus jamais pareil. Quand je regarde ce petit ange dans sa poussette, je repense à ce que j'ai appris à mon retour concernant son père. Quand je repense à mon retour, je repense à ce qui m'a fait partir la moitié de cette période de vacances scolaires. Quand je repense à ce départ, je repense à comment j'ai du partir, si peu de temps après mes fiançailles. Quand je repense à mes fiançailles, je repense à ce qui les a motivées. Et quand je repense à ce qui les a motivées, soit je pense à Elia, soit à mon géniteur. L'une m'arrache quelques sourires parfois, l'autre un dégoût profond. Cette suite reste dans ma tête en permanence, troublant souvent mes humeurs, me rendant tantôt taciturne, tantôt de mauvaise humeur, mais rarement heureux. J'essayais pourtant de le cacher, mais rien n'allait définitivement comme je l'espérais.
Mon regard se reporta vers la raison la plus importante de ma présence dans ce lieu : Faolàn. Il venait de bouger, et mon regard s'apaisa lorsque je constatais que ce n'était que son sommeil qui, l'espace d'un instant, s'était agité. Il était là, petit prince au centre de bien des attentions ces derniers temps. Et moi, en parrain responsable, je tentais de veiller au mieux sur ce petit ange afin de permettre à sa mère de travailler.
-"Victor ?"
La voix, douce et féminine, attira mon regard de l'autre coté du banc où je m'étais installé. Et je n'avais pas oublié qui en était la détentrice, bien que j'étais surpris de la voir ici. Au moins autant que j'étais surpris de la voir m'adresser la parole.
« Sapphire... »
Mcbee. Ou la meilleure amie de ma plus grande complice dans un complot qui n'était pas planétaire mais juste inter-familiale. Par réflexe, mon regard balaya l'horizon derrière elle, cherchant si un autre visage si "familier" serait là, mais visiblement, ce n'était pas le cas. Une question demeurait alors dans mon esprit : que voulait-elle ?
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Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Lun 3 Sep 2018 - 18:12
Quelques dossiers serrés contre sa poitrine, Sapphire traversait le parc de Myrddin Wyllt. Elle revenait d'un rendez-vous financier pour son association. Travailler bénévolement, c'était bien beau, mais il fallait pouvoir payer quelques factures et fournisseurs de temps à autre. La sorcière savait que la fortune de ses parents la mettait personnellement à l'abri du besoin, mais elle s'inquiétait pour les comptes de l'association. Son père accepterait difficilement de financer lui-même les besoins des Young Magic Hammers, alors il fallait se déméner pour trouver des financements ou des mécènes. Ce travail administratif n'était pas la partie préférée de l'Irlandaise, qui préférait dessiner des plans ou déplacer des poutres, mais en tant qu'adulte nouvellement lancée sur le marché du travail il lui fallait apprendre à se débrouiller dans tous les aspects du métier. Le pas tranquille, la blonde laissait son regard flâner sur les gens qui profitaient du parc. Une sorcière âgée qui donnait à manger aux oiseaux, un petit groupe de jeunes sorciers en âge d'entrer à Poudlard…
Un jeune homme assis avec une poussette retint son attention. Arrêtant sa marche, la sorcière l'identifia. Il s'agissait du fiancé d'Elia Muller, qu'elle avait rencontré précisément lors de la cérémonie de fiançailles. Le souvenir de cette mascarade pinça le coeur pur de l'Irlandaise. Sans hésiter plus longtemps, elle dévia sa trajectoire pour rejoindre le jeune homme. Victor ? lança Sapphire timidement, comme pour ne pas heurter le sorcier de sa voix. Surpris, il la reconnut immédiatement à son tour. Sapphire... D'un sourire poli, la blonde acquiesça. Je suis désolée de vous déranger. C'était plus une formule de politesse qu'un réel embarras, d'ailleurs l'Irlandaise enchaina tout de suite. Je vous ai vu en passant dans le parc et j'ai voulu vous saluer. Douce, Sapphire ne quittait pas son sourire délicat. Elle ne remarqua pas l'espoir dans le regard de Victor qui cherchait derrière elle la présence d'Elia. En quelques pas légers, la sorcière s'approcha de la poussette. C'est le fils de votre sœur ? Holly De Launay. Un ange. Sapphire avait connu les sœurs De Launay de loin à Hungcalf. L'effet de leur sang vélane sur elle demeurait un mystère mais la blonde avait dû apprendre à gérer l'éblouissement que leur présence provoquait chez elle. Il lui semblait que le bébé d'Holly avait hérité du rayonnement de sa mère. Il est si beau, chuchota-t-elle, attendrie. Furtivement, elle se demanda à quoi ressemblerait son enfant, quand elle en aurait. L'idée lui parut séduisante bien que préméditée.
C'est incroyable à quel point les bébés peuvent être paisibles, nota l'Irlandaise en relevant les yeux vers Victor. Une fois adulte, l'esprit s'embrouillait de tant de soucis et de complications. Victor et Elia en étaient un bon exemple. Deux jeunes gens de bonne famille, dans la fleur de l'âge, qui pourraient bénéficier d'une union raisonnable et qui au lieu de ça acceptaient tout en refusant, mentaient, manipulaient et se blessaient. Sapphire était bien placée pour savoir à quel point Elia souffrait de la situation. En contemplant le visage angélique de Victor, la sorcière ne pouvait imaginer qu'il n'en souffre pas également. Ne suffirait-il pas de se contenter de ce qu'ils avaient ? Elia m'a dit ne pas vous avoir vu beaucoup, cet été. La phrase avait glissé d'entre ses lèvres. Elle ne voulait se montrer ni accusatrice ni intrusive, mais il lui était difficile de se taire, inquiète qu'elle était pour son amie. Vous lui manquez. Une jeune femme a besoin de fréquenter son fiancé, ajouta-t-elle avec moins de force, gênée de se mêler de leur relation.
Un jeune homme assis avec une poussette retint son attention. Arrêtant sa marche, la sorcière l'identifia. Il s'agissait du fiancé d'Elia Muller, qu'elle avait rencontré précisément lors de la cérémonie de fiançailles. Le souvenir de cette mascarade pinça le coeur pur de l'Irlandaise. Sans hésiter plus longtemps, elle dévia sa trajectoire pour rejoindre le jeune homme. Victor ? lança Sapphire timidement, comme pour ne pas heurter le sorcier de sa voix. Surpris, il la reconnut immédiatement à son tour. Sapphire... D'un sourire poli, la blonde acquiesça. Je suis désolée de vous déranger. C'était plus une formule de politesse qu'un réel embarras, d'ailleurs l'Irlandaise enchaina tout de suite. Je vous ai vu en passant dans le parc et j'ai voulu vous saluer. Douce, Sapphire ne quittait pas son sourire délicat. Elle ne remarqua pas l'espoir dans le regard de Victor qui cherchait derrière elle la présence d'Elia. En quelques pas légers, la sorcière s'approcha de la poussette. C'est le fils de votre sœur ? Holly De Launay. Un ange. Sapphire avait connu les sœurs De Launay de loin à Hungcalf. L'effet de leur sang vélane sur elle demeurait un mystère mais la blonde avait dû apprendre à gérer l'éblouissement que leur présence provoquait chez elle. Il lui semblait que le bébé d'Holly avait hérité du rayonnement de sa mère. Il est si beau, chuchota-t-elle, attendrie. Furtivement, elle se demanda à quoi ressemblerait son enfant, quand elle en aurait. L'idée lui parut séduisante bien que préméditée.
C'est incroyable à quel point les bébés peuvent être paisibles, nota l'Irlandaise en relevant les yeux vers Victor. Une fois adulte, l'esprit s'embrouillait de tant de soucis et de complications. Victor et Elia en étaient un bon exemple. Deux jeunes gens de bonne famille, dans la fleur de l'âge, qui pourraient bénéficier d'une union raisonnable et qui au lieu de ça acceptaient tout en refusant, mentaient, manipulaient et se blessaient. Sapphire était bien placée pour savoir à quel point Elia souffrait de la situation. En contemplant le visage angélique de Victor, la sorcière ne pouvait imaginer qu'il n'en souffre pas également. Ne suffirait-il pas de se contenter de ce qu'ils avaient ? Elia m'a dit ne pas vous avoir vu beaucoup, cet été. La phrase avait glissé d'entre ses lèvres. Elle ne voulait se montrer ni accusatrice ni intrusive, mais il lui était difficile de se taire, inquiète qu'elle était pour son amie. Vous lui manquez. Une jeune femme a besoin de fréquenter son fiancé, ajouta-t-elle avec moins de force, gênée de se mêler de leur relation.
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Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Lun 3 Sep 2018 - 23:02
« Je suis désolée de vous déranger. »
Pas grave.
« Je vous ai vu en passant dans le parc et j'ai voulu vous saluer. »
C'est sympa de sa part.
« C'est le fils de votre sœur ? Il est si beau. C'est incroyable à quel point les bébés peuvent être paisibles. »
J'hoche la tête en réponse. Mais ça commence à faire beaucoup là.
« Elia m'a dit ne pas vous avoir vu beaucoup, cet été. »
Ah, elle a dit ça. C'est pas faux en même temps. Et au vu de ma promesse, il fallait reconnaitre que mon attitude, c'était à la limite de la connerie quand j'y repense. De quoi tout ruiner...
« Vous lui manquez. Une jeune femme a besoin de fréquenter son fiancé »
Stooooooop ! Y a un moment, j'en peux plus. Cette fille va me rendre nerveux. Si bien que je la regarde, la dévisage un instant, avant de lui répondre par la seule chose qui s'impose en l'état :
« Sapphire... Tu peux me tutoyer, tu sais. Enfin, si vous... tu... Raaaah... »
J'ébouriffais ma tignasse un instant, tellement ça en devenait compliqué. Lorsque vous vous attendez à tutoyer une personne et que celle-ci vous vouvoye, au final, vous ne savez même plus si vous, vous pouvez la tutoyer. Et franchement, Sapphire, c'était la meilleure amie d'Elia. Celle dont elle m'avait dit : "Je ne peux pas lui mentir. Pas à elle." Alors franchement, je me voyais pas la vouvoyer.
Reportant mon regard sur elle, je demandais alors la clarification.
« On se dit tu, tu veux bien. Les "vous", c'est pour les vieux cons comme mon père, pas pour les amis. »
Par la force des choses, je l'intégrais dans mon cercle d'amis. A tord ou à raisons, que ce soit partagé ou non, peu m'importait réellement. Je voulais juste ne plus devoir lui dire "vous", ni qu'elle-même se sente contrainte d'employer ce mot avec moi.
Quant à sa question réelle -ou son affirmation-, je la regardais et ajoutais :
« Je sais... Pour Elia. Je sais que j'aurais du le lui dire, que j'ai merdé. Mais... »
Franchement, je n'avais pas eu la tête à ça. La France cet été, ça n'avait pas été un choix au départ, et finalement, mon choix fut de rester. Une erreur, selon mes parents, ce qui m'avait conforté dans ma décision. Mais surtout, et avant tout, un point d'honneur à mes yeux, qu'importe au final les conséquences. Sauf que face à la Muller, j'étais vraiment désolé.
Déplaçant mes affaires du banc, j'invitais la Lufkin à s'asseoir à coté de moi, et à déposer par la même tout ce qu'elle transportait. Quitte à discuter, autant que ce soit confortable pour elle aussi.
« Tu veux un café, ou quelque chose d'autre ? »
Le marchand ambulant était non loin, et j'étais prêt autant à l'offrir qu'à aller le chercher, à la seule condition qu'elle garde un oeil sur mon filleul. Mais ça, j'avais confiance.
Pas grave.
« Je vous ai vu en passant dans le parc et j'ai voulu vous saluer. »
C'est sympa de sa part.
« C'est le fils de votre sœur ? Il est si beau. C'est incroyable à quel point les bébés peuvent être paisibles. »
J'hoche la tête en réponse. Mais ça commence à faire beaucoup là.
« Elia m'a dit ne pas vous avoir vu beaucoup, cet été. »
Ah, elle a dit ça. C'est pas faux en même temps. Et au vu de ma promesse, il fallait reconnaitre que mon attitude, c'était à la limite de la connerie quand j'y repense. De quoi tout ruiner...
« Vous lui manquez. Une jeune femme a besoin de fréquenter son fiancé »
Stooooooop ! Y a un moment, j'en peux plus. Cette fille va me rendre nerveux. Si bien que je la regarde, la dévisage un instant, avant de lui répondre par la seule chose qui s'impose en l'état :
« Sapphire... Tu peux me tutoyer, tu sais. Enfin, si vous... tu... Raaaah... »
J'ébouriffais ma tignasse un instant, tellement ça en devenait compliqué. Lorsque vous vous attendez à tutoyer une personne et que celle-ci vous vouvoye, au final, vous ne savez même plus si vous, vous pouvez la tutoyer. Et franchement, Sapphire, c'était la meilleure amie d'Elia. Celle dont elle m'avait dit : "Je ne peux pas lui mentir. Pas à elle." Alors franchement, je me voyais pas la vouvoyer.
Reportant mon regard sur elle, je demandais alors la clarification.
« On se dit tu, tu veux bien. Les "vous", c'est pour les vieux cons comme mon père, pas pour les amis. »
Par la force des choses, je l'intégrais dans mon cercle d'amis. A tord ou à raisons, que ce soit partagé ou non, peu m'importait réellement. Je voulais juste ne plus devoir lui dire "vous", ni qu'elle-même se sente contrainte d'employer ce mot avec moi.
Quant à sa question réelle -ou son affirmation-, je la regardais et ajoutais :
« Je sais... Pour Elia. Je sais que j'aurais du le lui dire, que j'ai merdé. Mais... »
Franchement, je n'avais pas eu la tête à ça. La France cet été, ça n'avait pas été un choix au départ, et finalement, mon choix fut de rester. Une erreur, selon mes parents, ce qui m'avait conforté dans ma décision. Mais surtout, et avant tout, un point d'honneur à mes yeux, qu'importe au final les conséquences. Sauf que face à la Muller, j'étais vraiment désolé.
Déplaçant mes affaires du banc, j'invitais la Lufkin à s'asseoir à coté de moi, et à déposer par la même tout ce qu'elle transportait. Quitte à discuter, autant que ce soit confortable pour elle aussi.
« Tu veux un café, ou quelque chose d'autre ? »
Le marchand ambulant était non loin, et j'étais prêt autant à l'offrir qu'à aller le chercher, à la seule condition qu'elle garde un oeil sur mon filleul. Mais ça, j'avais confiance.
- InvitéInvité
Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Mer 19 Sep 2018 - 17:53
Arrivée à l'improviste, poussée vers lui sans trop savoir ce qu'elle lui voulait, Sapphire s'était retrouvée à badiner à propos du bébé endormi. Puis, poussée par l'inquiétude qui la taraudait depuis le début de l'été, elle mentionna brusquement Elia et l'absence de son fiancé. Victor la dévisagea, figé. Sapphire… Quand il reprit la parole, l'Irlandaise s'attendait à ce qu'il lui demande de se mêler de ses propres affaires. Tu peux me tutoyer, tu sais. Enfin, si vous... tu... Raaaah… Surprise de la demande, la sorcière se retint de sourire quand il ébouriffa ses cheveux, visiblement nerveux. Elle qui craignait qu'il la regarde de haut et la rembarre… Victor avait plutôt l'air d'un adolescent maladroit à cet instant. On se dit tu, tu veux bien. Les "vous", c'est pour les vieux cons comme mon père, pas pour les amis. La précision forma une petite moue sur les lèvres de la prude sorcière, qui avait l'habitude de vouvoyer beaucoup de gens systématiquement. Cependant elle savait très bien que dans le monde moderne son habitude trop polie était vue comme une bizarrerie. C'était pour cela qu'elle ne se formalisa pas de la demande de Victor, qui avait eu la délicatesse de dire qu'il préférait tutoyer Sapphire comme une amie. Sans aller jusqu'à considérer le sorcier comme un de ses amis, la blonde admit qu'ils étaient amenés à se côtoyer et se connaître, étant donné le lien fort qui les unissait l'une et l'autre à Elia. D'un hochement de tête, elle consentit au tutoiement, ne voyant pas de raison de refuser de mettre Victor davantage à l'aise. Le sorcier reprit donc la conversation qu'avait amorcée son interlocutrice. Pour Elia. Je sais que j'aurais du le lui dire, que j'ai merdé. Il reconnaissait le manquement à ses devoirs, même si c'était dans un langage un peu fleuri. Mais… Déplaçant ses affaires, il invita d'un geste Sapphire à prendre place sur le banc.
Attentive à la suite des explications, la sorcière s'assit et déposa son tas de dossier avec sa baguette sur ses genoux. Tu veux un café, ou quelque chose d'autre ? Son regard azur glissa sur le marchand ambulant tandis qu'elle étudiait son envie éventuelle de boire quelque chose. Je veux bien un thé, acquiesça l'Irlandaise. Vous… Tu peux y aller, je garde un œil sur le bébé, assura-t-elle avec un sourire serein. Son expérience avec les enfants était limitée, surtout parce qu'elle était elle-même restée enfantine très longtemps, mais il n'y avait aucune difficulté à surveiller la poussette le temps que Victor récupère des boissons. Pendant son absence, la sorcière se permit d'observer Faolan dormir, un brin rêveuse. Le frère d'Holly et Grace ne provoquait pas chez elle le ravissement qui la saisissait en présence du sang de vélane, alors la blonde se demanda si le fils de l'aînée De Launay portait ce pouvoir en lui. Or he's just cute because he's a baby ?
Quand Victor revint, la sorcière le remercia pour le thé qui lui réchauffa les mains. Je suis désolée pour avoir dit ça comme ça à propos d'Elia. C'était maladroit. Cela ne lui ressemblait vraiment pas de faire des remarques aux autres sur leur vie privée. Elle qui restait la plus secrète possible concernant la sienne. La situation est juste… compliquée, pour vous deux, pour elle et indirectement pour moi. Je tiens à elle comme si elle était ma sœur. Et la voir malheureuse m'est difficile. Après une gorgée timide dans le thé brûlant, Sapphire perdit son regard dans le vague. Je sais que tout n'est pas entre vos mains puisque d'autres ont décidé pour vous, mais on ne peut pas tout maitriser dans la vie. On peut juste accepter de tirer le meilleur des situations qui nous sont imposées. C'était la leçon que la vie lui avait appris. Le suicide de sa sœur Sofia, cinq ans auparavant, avait été l'épreuve la plus dévastatrice qu'elle avait eu à traverser. Pourtant elle avait fini par se réveiller et par décider d'être heureuse malgré tout. Les mariages arrangés n'avaient pas forcément à être des fardeaux. Elia et Victor pouvaient apprendre à être heureux ensemble.
Attentive à la suite des explications, la sorcière s'assit et déposa son tas de dossier avec sa baguette sur ses genoux. Tu veux un café, ou quelque chose d'autre ? Son regard azur glissa sur le marchand ambulant tandis qu'elle étudiait son envie éventuelle de boire quelque chose. Je veux bien un thé, acquiesça l'Irlandaise. Vous… Tu peux y aller, je garde un œil sur le bébé, assura-t-elle avec un sourire serein. Son expérience avec les enfants était limitée, surtout parce qu'elle était elle-même restée enfantine très longtemps, mais il n'y avait aucune difficulté à surveiller la poussette le temps que Victor récupère des boissons. Pendant son absence, la sorcière se permit d'observer Faolan dormir, un brin rêveuse. Le frère d'Holly et Grace ne provoquait pas chez elle le ravissement qui la saisissait en présence du sang de vélane, alors la blonde se demanda si le fils de l'aînée De Launay portait ce pouvoir en lui. Or he's just cute because he's a baby ?
Quand Victor revint, la sorcière le remercia pour le thé qui lui réchauffa les mains. Je suis désolée pour avoir dit ça comme ça à propos d'Elia. C'était maladroit. Cela ne lui ressemblait vraiment pas de faire des remarques aux autres sur leur vie privée. Elle qui restait la plus secrète possible concernant la sienne. La situation est juste… compliquée, pour vous deux, pour elle et indirectement pour moi. Je tiens à elle comme si elle était ma sœur. Et la voir malheureuse m'est difficile. Après une gorgée timide dans le thé brûlant, Sapphire perdit son regard dans le vague. Je sais que tout n'est pas entre vos mains puisque d'autres ont décidé pour vous, mais on ne peut pas tout maitriser dans la vie. On peut juste accepter de tirer le meilleur des situations qui nous sont imposées. C'était la leçon que la vie lui avait appris. Le suicide de sa sœur Sofia, cinq ans auparavant, avait été l'épreuve la plus dévastatrice qu'elle avait eu à traverser. Pourtant elle avait fini par se réveiller et par décider d'être heureuse malgré tout. Les mariages arrangés n'avaient pas forcément à être des fardeaux. Elia et Victor pouvaient apprendre à être heureux ensemble.
- InvitéInvité
Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Sam 22 Sep 2018 - 22:38
« Je suis désolée pour avoir dit ça comme ça à propos d'Elia. C'était maladroit. La situation est juste… compliquée, pour vous deux, pour elle et indirectement pour moi. Je tiens à elle comme si elle était ma sœur. Et la voir malheureuse m'est difficile. »
Je la regardais un instant, mes mains entourant mon propre gobelet de chocolat chaud. Et je lui répondis sur un ton aussi simple que possible ce qui était pour moi une vérité vraie tout le temps, une croyance :
« Ce n'est pas maladroit de s'inquiéter pour ses amis, Sapphire. S'excuser pour ça est inutile... »
J'en étais convaincu, au plus profond de moi. Et ce qu'elle affirmait à l'instant n'était que la preuve de son amitié pour Elia.
« Je crois qu'elle peut être fière d'avoir une amie comme toi dans son entourage. »
De la flatterie ? Peut-être un peu, il y en a toujours après tout. Mais pas que. Car au-delà de la flatterie, je respectais réellement ce qu'elle tentait de faire. Et alors qu'elle reprenait, je l'écoutais attentivement.
« Je sais que tout n'est pas entre vos mains puisque d'autres ont décidé pour vous, mais on ne peut pas tout maîtriser dans la vie. On peut juste accepter de tirer le meilleur des situations qui nous sont imposées. »
« Pourquoi ? »
Ma question trahit mon avis sur la question : j'était en désaccord. A mes yeux, qu'importe de qui il était question, le choix devait être donné. La mascarade à laquelle nous nous prêtions, Elia et moi, ne nous contraignait que peu. Je m'étais par exemple engagé à ne sortir avec personne, afin de préserver son honneur, mettant ainsi une partie de ma vie en stand-by, mais jamais je n'aurais exigé qu'Elia m'aime ou me supporte plus qu'elle ne le souhaite.
« Je crois que tout le monde à le droit au bonheur, mais aussi de choisir ce que sera ce bonheur. Je ne compte pas la rendre malheureuse ou autre chose, que du contraire... Ce que nous faisons, c'est pour notre liberté de choix justement. Pour protéger ce qui nous tient à coeur... »
Regardant alors à nouveau Sapphire, je déclarais :
« Je ne compte pas les laisser faire... »
C'était comme un voeu, une promesse que je me faisais, de faire de la vie d'Elia quelque chose de bien. Et sans la forcer. Elle serait toujours libre de ses choix, c'était crucial à mes yeux. Quant au reste, s'il n'était pas entre mes mains, il ne l'était en réalité de personne. L'avenir se lit peut-être dans des boules de cristal, mais personne ne peut influencer dessus.
Je la regardais un instant, mes mains entourant mon propre gobelet de chocolat chaud. Et je lui répondis sur un ton aussi simple que possible ce qui était pour moi une vérité vraie tout le temps, une croyance :
« Ce n'est pas maladroit de s'inquiéter pour ses amis, Sapphire. S'excuser pour ça est inutile... »
J'en étais convaincu, au plus profond de moi. Et ce qu'elle affirmait à l'instant n'était que la preuve de son amitié pour Elia.
« Je crois qu'elle peut être fière d'avoir une amie comme toi dans son entourage. »
De la flatterie ? Peut-être un peu, il y en a toujours après tout. Mais pas que. Car au-delà de la flatterie, je respectais réellement ce qu'elle tentait de faire. Et alors qu'elle reprenait, je l'écoutais attentivement.
« Je sais que tout n'est pas entre vos mains puisque d'autres ont décidé pour vous, mais on ne peut pas tout maîtriser dans la vie. On peut juste accepter de tirer le meilleur des situations qui nous sont imposées. »
« Pourquoi ? »
Ma question trahit mon avis sur la question : j'était en désaccord. A mes yeux, qu'importe de qui il était question, le choix devait être donné. La mascarade à laquelle nous nous prêtions, Elia et moi, ne nous contraignait que peu. Je m'étais par exemple engagé à ne sortir avec personne, afin de préserver son honneur, mettant ainsi une partie de ma vie en stand-by, mais jamais je n'aurais exigé qu'Elia m'aime ou me supporte plus qu'elle ne le souhaite.
« Je crois que tout le monde à le droit au bonheur, mais aussi de choisir ce que sera ce bonheur. Je ne compte pas la rendre malheureuse ou autre chose, que du contraire... Ce que nous faisons, c'est pour notre liberté de choix justement. Pour protéger ce qui nous tient à coeur... »
Regardant alors à nouveau Sapphire, je déclarais :
« Je ne compte pas les laisser faire... »
C'était comme un voeu, une promesse que je me faisais, de faire de la vie d'Elia quelque chose de bien. Et sans la forcer. Elle serait toujours libre de ses choix, c'était crucial à mes yeux. Quant au reste, s'il n'était pas entre mes mains, il ne l'était en réalité de personne. L'avenir se lit peut-être dans des boules de cristal, mais personne ne peut influencer dessus.
- InvitéInvité
Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Mer 26 Sep 2018 - 22:16
Elans maladroits de deux inconnus qui partageaient pourtant le secret d'une situation très intime. Qui se trouvaient très proches de la même personne, sans s'être jamais fréquentés auparavant. Sapphire s'excusa de son approche cavalière, autant par sincérité que par habitude. Victor, décidément obstiné à lui faire comprendre qu'il la voyait désormais pour une amie, la rassura. Il n'avait pas mal pris ses propos et il ajouta qu'Elia devait être fière de pouvoir compter sur son amitié. Vaguement flattée sans trop savoir encore où elle mettait les pieds, la sorcière hocha la tête en guise de remerciement. Clairement, oui, elle était l'amie d'Elia. Sa sœur de coeur, sa confidente, sa brune.
Réchauffée par le thé ou par l'atmosphère amicale que Victor souhaitait instaurer, l'Irlandaise laissa parler son coeur. Son discours sur le lâcher prise et l'acceptation des situations difficiles ne fut pas du goût du fiancé. Pourquoi ? Le ton du sorcier était clair sur son opinion. Sapphire, pour une fois, comprit à temps qu'il s'agissait d'une question rhétorique. Elle se tut donc pour le laisser répondre. Je crois que tout le monde à le droit au bonheur, mais aussi de choisir ce que sera ce bonheur. Je ne compte pas la rendre malheureuse ou autre chose, que du contraire... Ce que nous faisons, c'est pour notre liberté de choix justement. Pour protéger ce qui nous tient à coeur... Je ne compte pas les laisser faire..., ajouta Victor pour conclure, le regard déterminé. Leur échange devenait trop implicite pour la sorcière, qui n'était pas sûre de comprendre si le Breton et elle partageaient le même point de vue. Cependant, au vu de la situation et des explications d'Elia, Sapphire partait du principe que le jeune homme ne comptait pas suivre le protocole en respectant ces fiançailles imposées.
Incertaine, tendre malgré son inquiétude, elle reprit d'abord la parole d'une voix fine. Parfois on se trompe sur ce qui nous rendra heureux… Les gens d'aujourd'hui se perdaient parfois dans des désirs passionnels au lieu de se contenter de ce qu'ils avaient déjà. Sapphire s'obstinait dans son devoir d'étudiante modèle alors que, étonnamment, son épanouissement passait désormais par le grand inconnu du monde du travail -associatif qui plus était. Autrefois personne ne choisissait son époux ou son épouse, est-ce qu'on était nécessairement plus malheureux ? On apprenait à faire avec. A prendre le temps de connaître l'autre, à construire une relation efficace et productive. Combien de personnes avaient le coeur brisé à force de suivre l'élan passionnel dicté par la norme du mariage d'amour ? Autrefois on plaçait le devoir familial avant l'égoïste désir de liberté, précisa la sorcière en abaissant la voix, craignant encore une fois que ses propos soient mal interprétés. Elle trouvait rageant que Victor envisage de blesser Elia juste pour se sentir libre de toute entrave. Que comptez-vous faire exactement ? demanda finalement la sorcière, ses yeux bleus replacés dans ceux de son interlocuteur. Autant lui donner une chance de s'expliquer réellement et d'annoncer ce qu'il comptait faire concrètement par rapport à ses fiançailles.
Réchauffée par le thé ou par l'atmosphère amicale que Victor souhaitait instaurer, l'Irlandaise laissa parler son coeur. Son discours sur le lâcher prise et l'acceptation des situations difficiles ne fut pas du goût du fiancé. Pourquoi ? Le ton du sorcier était clair sur son opinion. Sapphire, pour une fois, comprit à temps qu'il s'agissait d'une question rhétorique. Elle se tut donc pour le laisser répondre. Je crois que tout le monde à le droit au bonheur, mais aussi de choisir ce que sera ce bonheur. Je ne compte pas la rendre malheureuse ou autre chose, que du contraire... Ce que nous faisons, c'est pour notre liberté de choix justement. Pour protéger ce qui nous tient à coeur... Je ne compte pas les laisser faire..., ajouta Victor pour conclure, le regard déterminé. Leur échange devenait trop implicite pour la sorcière, qui n'était pas sûre de comprendre si le Breton et elle partageaient le même point de vue. Cependant, au vu de la situation et des explications d'Elia, Sapphire partait du principe que le jeune homme ne comptait pas suivre le protocole en respectant ces fiançailles imposées.
Incertaine, tendre malgré son inquiétude, elle reprit d'abord la parole d'une voix fine. Parfois on se trompe sur ce qui nous rendra heureux… Les gens d'aujourd'hui se perdaient parfois dans des désirs passionnels au lieu de se contenter de ce qu'ils avaient déjà. Sapphire s'obstinait dans son devoir d'étudiante modèle alors que, étonnamment, son épanouissement passait désormais par le grand inconnu du monde du travail -associatif qui plus était. Autrefois personne ne choisissait son époux ou son épouse, est-ce qu'on était nécessairement plus malheureux ? On apprenait à faire avec. A prendre le temps de connaître l'autre, à construire une relation efficace et productive. Combien de personnes avaient le coeur brisé à force de suivre l'élan passionnel dicté par la norme du mariage d'amour ? Autrefois on plaçait le devoir familial avant l'égoïste désir de liberté, précisa la sorcière en abaissant la voix, craignant encore une fois que ses propos soient mal interprétés. Elle trouvait rageant que Victor envisage de blesser Elia juste pour se sentir libre de toute entrave. Que comptez-vous faire exactement ? demanda finalement la sorcière, ses yeux bleus replacés dans ceux de son interlocuteur. Autant lui donner une chance de s'expliquer réellement et d'annoncer ce qu'il comptait faire concrètement par rapport à ses fiançailles.
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Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Dim 30 Sep 2018 - 16:14
« Parfois on se trompe sur ce qui nous rendra heureux… Autrefois personne ne choisissait son époux ou son épouse, est-ce qu'on était nécessairement plus malheureux ? Autrefois on plaçait le devoir familial avant l'égoïste désir de liberté. »
Je l'écoutais calmement, surveillant d'un œil le petit ange qui dormait dans son landeau. Mais je n'aimais pas son raisonnement. Je le comprenais, parce que je venais d'une famille noble où tout le monde agissait ainsi, où c'était dans les moeurs. Mais c'était un tord. Et je n'allais pas m'en cacher.
« Peut-être. Mais ce n'est pas parce qu'une autre personne choisi pour toi que tu seras plus heureuse. Et sincèrement, tu crois que les mariages arrangés ne sont pas égoistes ? »
Mon regard vint alors la défier, plongeant mes pupilles dans les siennes avec tout le sérieux que la question venait instaurer.
« Les parents choisissent d'une manière encore plus égoïstes, cherchant souvent à retirer le meilleur profit de cette union. Sans même tenir compte des sentiments de leurs enfants. Je trouve ça clairement plus égoïste ! »
Tel était mon avis. Et tel le serait toujours. Je n'avais rien contre des parents qui guidaient leur enfant, d'une manière digne et noble. Mais nos parents respectifs n'étaient clairement pas de ce type à mes yeux. Elia et moi, nous ne nous connaissions même pas lorsque ces derniers avaient choisi de lier nos destins.
« Que comptez-vous faire exactement ? »
« Tu connais la réponse à cette question, et pourtant tu la poses. »
Un sourire se dessina sur mes lèvres devant la question, tant elle me révélait je pensais la vérité sur le fond des pensées de Sapphire. Et portant à mes lèvres mon gobelet, buvant une nouvelle gorgée de chocolat chaud, j'ajoutais ensuite :
« Je compte la voir, si elle accepte de m'écouter. Lui expliquer pourquoi j'ai disparu cet été. Et si elle le souhaite, nous continuerons. Je serais son fiancé jusqu'à ce qu'elle décide que son frère est libre, jusqu'à ce qu'elle souhaite l'être. Ce moment venu, Elia sera libre. »
Je la regardais. Finalement, la vérité était là. J'avais offert à cette fille ma parole et des années de ma vie. Dans l'unique but de l'aider sur ses projets, de la libérer de l'influence de ses parents, et de pourrir la vie des miens, en représailles de leurs choix.
« Elle ne souffrira pas. Jamais. »
Je ne le tolérerais pas. Parce que j'étais Victor De Launay.
Je l'écoutais calmement, surveillant d'un œil le petit ange qui dormait dans son landeau. Mais je n'aimais pas son raisonnement. Je le comprenais, parce que je venais d'une famille noble où tout le monde agissait ainsi, où c'était dans les moeurs. Mais c'était un tord. Et je n'allais pas m'en cacher.
« Peut-être. Mais ce n'est pas parce qu'une autre personne choisi pour toi que tu seras plus heureuse. Et sincèrement, tu crois que les mariages arrangés ne sont pas égoistes ? »
Mon regard vint alors la défier, plongeant mes pupilles dans les siennes avec tout le sérieux que la question venait instaurer.
« Les parents choisissent d'une manière encore plus égoïstes, cherchant souvent à retirer le meilleur profit de cette union. Sans même tenir compte des sentiments de leurs enfants. Je trouve ça clairement plus égoïste ! »
Tel était mon avis. Et tel le serait toujours. Je n'avais rien contre des parents qui guidaient leur enfant, d'une manière digne et noble. Mais nos parents respectifs n'étaient clairement pas de ce type à mes yeux. Elia et moi, nous ne nous connaissions même pas lorsque ces derniers avaient choisi de lier nos destins.
« Que comptez-vous faire exactement ? »
« Tu connais la réponse à cette question, et pourtant tu la poses. »
Un sourire se dessina sur mes lèvres devant la question, tant elle me révélait je pensais la vérité sur le fond des pensées de Sapphire. Et portant à mes lèvres mon gobelet, buvant une nouvelle gorgée de chocolat chaud, j'ajoutais ensuite :
« Je compte la voir, si elle accepte de m'écouter. Lui expliquer pourquoi j'ai disparu cet été. Et si elle le souhaite, nous continuerons. Je serais son fiancé jusqu'à ce qu'elle décide que son frère est libre, jusqu'à ce qu'elle souhaite l'être. Ce moment venu, Elia sera libre. »
Je la regardais. Finalement, la vérité était là. J'avais offert à cette fille ma parole et des années de ma vie. Dans l'unique but de l'aider sur ses projets, de la libérer de l'influence de ses parents, et de pourrir la vie des miens, en représailles de leurs choix.
« Elle ne souffrira pas. Jamais. »
Je ne le tolérerais pas. Parce que j'étais Victor De Launay.
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Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Jeu 4 Oct 2018 - 19:24
Après avoir tourné autour du pot, l'Irlandaise s'était autorisée à s'aventurer sur le terrain du bonheur et de l'égoïsme, essayant timidement d'expliquer à Victor que sa situation avec Elia n'était pas si catastrophique que cela. Peut-être. Mais ce n'est pas parce qu'une autre personne choisi pour toi que tu seras plus heureuse. Et sincèrement, tu crois que les mariages arrangés ne sont pas égoistes ? Manifestement, il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire. Il prenait le problème dans l'autre sens et retournait les arguments de Sapphire contre elle, sans suivre son raisonnement. Les sourcils froncés, les lèvres pincées, la sorcière s'apprêtait à lui dire gentiment qu'il se trompait, quand il planta son regard dans le sien, déterminé, sûr de lui. Son attitude de défi surprit la blonde, qui le laissa parler. Les parents choisissent d'une manière encore plus égoïstes, cherchant souvent à retirer le meilleur profit de cette union. Sans même tenir compte des sentiments de leurs enfants. Je trouve ça clairement plus égoïste. Victor en voulait à ses parents et à ceux d'Elia, qui avaient choisi sans les consulter. Il n'en démordrait pas et considérait du haut de son jeune âge qu'il aurait fait un meilleur choix. Soufflée par l'arrogance du sorcier, plus jeune qu'elle, gâté par la vie, d'une famille noble, gâté d'une fiancée exemplaire et aimable -et qui malgré tout cela se montrait ingrat et insolent, Sapphire ne savait pas quoi répondre. Enfin, si, elle savait. Elle trouvait normal que ce choix revienne aux parents, qui considérait le bien-être financier et la respectabilité de leur lignée avant la passion destructrice et décadente qui obsédait les jeunes gens. Elle trouvait qu'Elia était un parti exceptionnel et qu'un sorcier raisonnable et humble serait honoré d'y être fiancé. Elle trouvait que Victor avait beaucoup à apprendre de ses aînés et qu'il n'était pas acceptable d'être aussi borné à son âge. Seulement, elle ne dit rien. Parce qu'elle était timide, parce qu'elle était polie, parce qu'elle n'aimait pas les conflits et avait bien compris qu'elle ne le ferait pas changer d'avis. Brusquement, Sapphire réalisa qu'elle n'aimait pas beaucoup Victor. Elle se sentit désolée qu'Elia soit obligée de supporter son caractère déplacé.
Que comptez-vous faire exactement ? finit-elle par demander pour en venir au but de cette conversation. Peu importait leurs divergences théoriques. La sorcière voulait savoir ce qui allait se passer ensuite. Tu connais la réponse à cette question, et pourtant tu la poses, rétorqua le blond avec un sourire énigmatique. Encore une marque d'arrogance. L'Irlandaise resta froide, attendant qu'il daigne développer. Je compte la voir, si elle accepte de m'écouter. Lui expliquer pourquoi j'ai disparu cet été. Et si elle le souhaite, nous continuerons. Je serais son fiancé jusqu'à ce qu'elle décide que son frère est libre, jusqu'à ce qu'elle souhaite l'être. Ce moment venu, Elia sera libre. Elle ne souffrira pas. Jamais. Ces paroles réchauffèrent le coeur fermé de Sapphire. Amère, elle se dit que Victor ne faisait pas ça pour le bonheur d'Elia. Il agissait ainsi par fierté personnelle, pour le plaisir de se montrer intègre. Néanmoins, ce qui comptait c'était qu'il ne romprait pas les fiançailles, il s'engageait à aller au bout de leur mensonge. Sapphire était persuadée, probablement avec espoir, qu'avec le temps les deux fiancés tomberaient amoureux et trouveraient absurde de se séparer. Victor devait devenir l'époux d'Elia, malgré tout. Toutefois, prudente, la blonde gardait sa fantaisie pour elle. Bien, conclut-elle en acquiesçant, pensive. Elle se reprit ensuite, réalisant qu'elle n'avait pas à valider les propos de Victor ou non. Parfois elle avait l'impression qu'elle voulait diriger la vie d'Elia bien plus qu'elle ne maitrisait la sienne. C'était tout ce dont je voulais m'assurer, expliqua-t-elle d'une voix plus douce. Je suis contente de constater que nous refusons tous deux de voir Elia souffrir. Dernière insistance sur le fait qu'Elia était au centre des préoccupations et qu'elle devait être préservée avant tout. Ce n'était pas une menace pour autant, personne ne trouverait Sapphire McBee menaçante. Elle avait juste besoin de le dire à haute voix encore une fois. Merci pour le thé, dit la sorcière pour amorcer son départ. Le ton et l'attitude de Victor lui avaient coupé l'envie de le connaître davantage. Peut-être à tort ? De nature réservée, Sapphire préférait éviter les personnes qui lui faisaient mauvaise impression. Sans se montrer glaciale, elle pouvait vite devenir fuyante. Un dernier regard au bébé assoupi, un bref sourire poli et elle rassembla ses affaires.
Que comptez-vous faire exactement ? finit-elle par demander pour en venir au but de cette conversation. Peu importait leurs divergences théoriques. La sorcière voulait savoir ce qui allait se passer ensuite. Tu connais la réponse à cette question, et pourtant tu la poses, rétorqua le blond avec un sourire énigmatique. Encore une marque d'arrogance. L'Irlandaise resta froide, attendant qu'il daigne développer. Je compte la voir, si elle accepte de m'écouter. Lui expliquer pourquoi j'ai disparu cet été. Et si elle le souhaite, nous continuerons. Je serais son fiancé jusqu'à ce qu'elle décide que son frère est libre, jusqu'à ce qu'elle souhaite l'être. Ce moment venu, Elia sera libre. Elle ne souffrira pas. Jamais. Ces paroles réchauffèrent le coeur fermé de Sapphire. Amère, elle se dit que Victor ne faisait pas ça pour le bonheur d'Elia. Il agissait ainsi par fierté personnelle, pour le plaisir de se montrer intègre. Néanmoins, ce qui comptait c'était qu'il ne romprait pas les fiançailles, il s'engageait à aller au bout de leur mensonge. Sapphire était persuadée, probablement avec espoir, qu'avec le temps les deux fiancés tomberaient amoureux et trouveraient absurde de se séparer. Victor devait devenir l'époux d'Elia, malgré tout. Toutefois, prudente, la blonde gardait sa fantaisie pour elle. Bien, conclut-elle en acquiesçant, pensive. Elle se reprit ensuite, réalisant qu'elle n'avait pas à valider les propos de Victor ou non. Parfois elle avait l'impression qu'elle voulait diriger la vie d'Elia bien plus qu'elle ne maitrisait la sienne. C'était tout ce dont je voulais m'assurer, expliqua-t-elle d'une voix plus douce. Je suis contente de constater que nous refusons tous deux de voir Elia souffrir. Dernière insistance sur le fait qu'Elia était au centre des préoccupations et qu'elle devait être préservée avant tout. Ce n'était pas une menace pour autant, personne ne trouverait Sapphire McBee menaçante. Elle avait juste besoin de le dire à haute voix encore une fois. Merci pour le thé, dit la sorcière pour amorcer son départ. Le ton et l'attitude de Victor lui avaient coupé l'envie de le connaître davantage. Peut-être à tort ? De nature réservée, Sapphire préférait éviter les personnes qui lui faisaient mauvaise impression. Sans se montrer glaciale, elle pouvait vite devenir fuyante. Un dernier regard au bébé assoupi, un bref sourire poli et elle rassembla ses affaires.
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Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Mar 6 Nov 2018 - 11:47
Bien. C'était tout ce dont je voulais m'assurer. Je suis contente de constater que nous refusons tous deux de voir Elia souffrir.
Pour la première fois de cette conversation, j’arquais un sourcil. Presque comme si j'avais, sans réellement le vouloir, blessé Sapphire. Mais où ? L'impression en était presque désagréable. Elle était l'amie d'Elia, et même, à en croire les brèves conversations que j'avais déjà eu avec la Muller, sa meilleure amie. Aussi, je ne tenais pas à me montrer impoli ou discourtois.
Réfléchissant rapidement, nous n'avions abordé que ce sujet : Elia, et nos fiançailles. Avais-je dès lors manqué de tact dans un de ces sujets ? Je l'ignorais, mais quand elle me remercia pour le thé, l'impression se fit encore plus forte. Deux choix s'offraient alors à moi : l'arrêter et comprendre pour tenter de rattraper le coup, ou la laisser partir. Jusque là, je ne m'étais pas senti coupable de quoi que ce soit, mais maintenant, l'impression ne me quittait pas. Mon choix s'arrêta donc.
« Ai-je tord selon toi ? Ai-je dis ou fais quelque chose de mal ? »
Mon ton était celui d'une requête. Parce que je voulais savoir. L'été ne m'avait épargné en rien, et peut-être m'avait-il changé sans que je n'en prenne réellement conscience ? J'étais, je le savais, capable de me remettre en question, mais depuis quand ne l'avais-je pas réellement fait.
« Si je t'ai blessé, je m'en excuse Sapphire. Je n'en ai juste... pas conscience. »
Etait-ce le bon mot ? Je ne le savais même pas. Pourtant, j'étais là, parfaitement sincère avec elle. Et lorsque je repensais au marché que j'avais passé avec Elia, j'étais conscient de ce qu'il pouvait signifier. Je savais qu'il était tout à fait possible que nos parents gagnent la partie, et nous lie à jamais. Si tel était le cas, je ne l'aurais pas déshonorer.
« Je sais qu'Elia et toi êtes amies. Et j'ai cru comprendre que ton amitié est précieuse à ses yeux. Alors, si ça peut te rassurer, si je devais choisir entre elle et moi, je crois que ce serait elle. »
A nouveau, je n'étais pas sur des mots que j'employais. Je ne mesurais pas leur réelle portée, faute de temps pour réfléchir correctement à ceux-ci, mais il n'en était pas moins justes. Mon regard dériva vers elle, attendant sa réponse comme celle d'une sage, plus expérimentée peut-être.
Pour la première fois de cette conversation, j’arquais un sourcil. Presque comme si j'avais, sans réellement le vouloir, blessé Sapphire. Mais où ? L'impression en était presque désagréable. Elle était l'amie d'Elia, et même, à en croire les brèves conversations que j'avais déjà eu avec la Muller, sa meilleure amie. Aussi, je ne tenais pas à me montrer impoli ou discourtois.
Réfléchissant rapidement, nous n'avions abordé que ce sujet : Elia, et nos fiançailles. Avais-je dès lors manqué de tact dans un de ces sujets ? Je l'ignorais, mais quand elle me remercia pour le thé, l'impression se fit encore plus forte. Deux choix s'offraient alors à moi : l'arrêter et comprendre pour tenter de rattraper le coup, ou la laisser partir. Jusque là, je ne m'étais pas senti coupable de quoi que ce soit, mais maintenant, l'impression ne me quittait pas. Mon choix s'arrêta donc.
« Ai-je tord selon toi ? Ai-je dis ou fais quelque chose de mal ? »
Mon ton était celui d'une requête. Parce que je voulais savoir. L'été ne m'avait épargné en rien, et peut-être m'avait-il changé sans que je n'en prenne réellement conscience ? J'étais, je le savais, capable de me remettre en question, mais depuis quand ne l'avais-je pas réellement fait.
« Si je t'ai blessé, je m'en excuse Sapphire. Je n'en ai juste... pas conscience. »
Etait-ce le bon mot ? Je ne le savais même pas. Pourtant, j'étais là, parfaitement sincère avec elle. Et lorsque je repensais au marché que j'avais passé avec Elia, j'étais conscient de ce qu'il pouvait signifier. Je savais qu'il était tout à fait possible que nos parents gagnent la partie, et nous lie à jamais. Si tel était le cas, je ne l'aurais pas déshonorer.
« Je sais qu'Elia et toi êtes amies. Et j'ai cru comprendre que ton amitié est précieuse à ses yeux. Alors, si ça peut te rassurer, si je devais choisir entre elle et moi, je crois que ce serait elle. »
A nouveau, je n'étais pas sur des mots que j'employais. Je ne mesurais pas leur réelle portée, faute de temps pour réfléchir correctement à ceux-ci, mais il n'en était pas moins justes. Mon regard dériva vers elle, attendant sa réponse comme celle d'une sage, plus expérimentée peut-être.
- InvitéInvité
Re: Je ne compte pas me défiler | Sapphire
Mer 14 Nov 2018 - 14:21
La courtoise rencontre fortuite dans le parc tournait au vinaigre. Les discours de Victor sur l'amour et le mariage hérissait la conservatrice et naïve Sapphire. Coupée dans son élan naturel de sympathie, l'Irlandaise préféra couper court à l'échange et se retirer de manière polie. Ses précautions ne furent visiblement pas assez discrètes, puisque le jeune homme la retint en posant une question qui la désarçonna. Ai-je tort selon toi ? Ai-je dit ou fait quelque chose de mal ? Surprise, la blonde se sentit d'abord un peu agacée. On ne posait pas ce genre de question. La voilà mal à l'aise à présent, ne sachant pas si elle devait se défiler ou saisir la perche lancée par le sorcier. Quelque part elle culpabilisait d'avoir donné cette impression au jeune De Launay, mais elle il était vrai qu'elle avait des choses à lui reprocher. D'ordinaire les gens que Sapphire n'appréciait pas ne s'en rendaient pas compte : elle disparaissait simplement de leur vue, devenait transparente, lunaire, et les sorciers supposaient que c'était seulement son caractère. Peu de personnes connaissaient l'affection débordante de Sapphire, sa spontanéité enfantine, la tornade d'amour et de loyauté de son coeur pur. Ce qui était délicat ici, c'était que Victor l'avait prise par surprise. Si elle avait su dès le début qu'elle ne l'aimerait pas, elle serait restée distante d'emblée et le sorcier ne l'aurait probablement pas remarqué. Sapphire n'aimait pas l'hypocrisie, ne la comprenait pas, était incapable de la pratiquer. Allait-elle pour autant exposer son avis au sorcier ?
Il revint à la charge, sincère. Si je t'ai blessé, je m'en excuse Sapphire. Je n'en ai juste... pas conscience. Cette fois-ci, l'Irlandaise ne pouvait pas le laisser dire cela. Elle fit l'effort de le tutoyer comme il l'avait demandé. Tu ne m'as pas blessée, Victor. Regard rassurant et hochement de tête pour appuyer sa réponse. Malgré ses réserves à son sujet, Sapphire ne voulait pas qu'il croie cela. Je sais qu'Elia et toi êtes amies. Et j'ai cru comprendre que ton amitié est précieuse à ses yeux. Alors, si ça peut te rassurer, si je devais choisir entre elle et moi, je crois que ce serait elle. La jeune femme se demanda pourquoi il avait encore besoin de mentionner sa droiture, ignorant que les gens intègres étaient rares en ce monde. Elle considéra un instant Victor de ses yeux bleus, sérieuse, pensive. Elia est plus qu'une amie. Elle fait partie des personnes les plus importantes de ma vie. La précision lui semblait essentielle. Elia et Sasha Muller étaient comme son sang, comme sa famille. Elle se savait prête à tout pour lui et elle. Réalisant qu'elle devait paraître possessive ou arrogante, elle soupira et réfléchit à la prochaine chose à dire. Elle ne voulait pas éclipser la place de Victor dans la vie de sa meilleure amie, mais elle ressentait ce besoin irrépressible de s'assurer que tout se passerait au mieux pour Elia.
La sincérité et la douceur prirent le pas sur les calculs et la rancoeur. Je ne vois pas les choses comme toi. J'ai trop de respect pour l'autorité parentale et les conventions de notre monde pour embrasser ton point de vue rebelle et moderne. Je crois que je ne vois pas l'amour comme toi, non plus. Si tu me demandes si je trouve que tu as tort : oui, en partie. Si tu veux savoir si tu as fait quelque chose de mal, je te répondrai que non, pas encore. L'attachement de Victor à ses principes égocentrés et sa vision de l'amour romanesque inquiétait la prude Sapphire. Après un pincement de lèvres, espérant que Victor ne creuserait pas trop sur leurs divergences car elle n'aimait pas les conflits, la blonde reprit vite la parole. Cependant, malgré nos différences nous sommes d'accord sur un point : le bonheur d'Elia. Tant que tu poursuivras ce but, je serai ton alliée, Victor De Launay. Un bref hochement de tête conclut cette déclaration solennelle.
Il revint à la charge, sincère. Si je t'ai blessé, je m'en excuse Sapphire. Je n'en ai juste... pas conscience. Cette fois-ci, l'Irlandaise ne pouvait pas le laisser dire cela. Elle fit l'effort de le tutoyer comme il l'avait demandé. Tu ne m'as pas blessée, Victor. Regard rassurant et hochement de tête pour appuyer sa réponse. Malgré ses réserves à son sujet, Sapphire ne voulait pas qu'il croie cela. Je sais qu'Elia et toi êtes amies. Et j'ai cru comprendre que ton amitié est précieuse à ses yeux. Alors, si ça peut te rassurer, si je devais choisir entre elle et moi, je crois que ce serait elle. La jeune femme se demanda pourquoi il avait encore besoin de mentionner sa droiture, ignorant que les gens intègres étaient rares en ce monde. Elle considéra un instant Victor de ses yeux bleus, sérieuse, pensive. Elia est plus qu'une amie. Elle fait partie des personnes les plus importantes de ma vie. La précision lui semblait essentielle. Elia et Sasha Muller étaient comme son sang, comme sa famille. Elle se savait prête à tout pour lui et elle. Réalisant qu'elle devait paraître possessive ou arrogante, elle soupira et réfléchit à la prochaine chose à dire. Elle ne voulait pas éclipser la place de Victor dans la vie de sa meilleure amie, mais elle ressentait ce besoin irrépressible de s'assurer que tout se passerait au mieux pour Elia.
La sincérité et la douceur prirent le pas sur les calculs et la rancoeur. Je ne vois pas les choses comme toi. J'ai trop de respect pour l'autorité parentale et les conventions de notre monde pour embrasser ton point de vue rebelle et moderne. Je crois que je ne vois pas l'amour comme toi, non plus. Si tu me demandes si je trouve que tu as tort : oui, en partie. Si tu veux savoir si tu as fait quelque chose de mal, je te répondrai que non, pas encore. L'attachement de Victor à ses principes égocentrés et sa vision de l'amour romanesque inquiétait la prude Sapphire. Après un pincement de lèvres, espérant que Victor ne creuserait pas trop sur leurs divergences car elle n'aimait pas les conflits, la blonde reprit vite la parole. Cependant, malgré nos différences nous sommes d'accord sur un point : le bonheur d'Elia. Tant que tu poursuivras ce but, je serai ton alliée, Victor De Launay. Un bref hochement de tête conclut cette déclaration solennelle.
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