ag súíri le do 'níon (sapphire)

Trois jours. Assez pour admettre que la décision avait été réfléchie – sous-pesée, comme tous ses arguments de Cour présentés aux austères juges du Ministère de la Magie. Calum ne pourrait jamais plaider l’impulsivité en toute franchise, mais peu importait : les plaidoiries ne se construisaient pas toujours sur des vérités mais bien sur des interprétations dignes de convaincre les esprits. Sa meilleure calligraphie avait été mise de l’avant, bien qu’elle se démultiplie en une foule d’angles plus acérés que doux – l’écriture efficace qui tranchait avec le corps du texte romanesque qui invitait une réponse. Tu seras la lame de ta famille, lui avait prédit une arrière grand-tante qu’on soupçonnait être voyante, mais qui n’avait jamais voulu confirmer ces allégations. Affuté pour servir l’entreprise et les envies de ses aïeux, tranchant même ces liens pour mieux en faire des armes à projeter plus loin encore – ils avaient voulu un héritier, ils avaient souhaité un chef d’entreprise, il leur donnerait tout cela, et davantage encore, n’avait jamais douté de sa position chez les Bragnam. L’alliance avec les Muller venait d’être scellée – Elia était parfaite, en tous points.

Pourquoi cette lettre? Parce qu’il avait été impulsif. Menteur. Trois jours, dans son esprit clinique, c’était une éternité – habitué à peser les arguments à une rapidité éclair, à éloigner du corps du texte les aspects superflus : et cette discussion certes charmante sous le regard de dizaines de tableaux n’était qu’une note de bas de page perdue parmi d’autres conversations de ce soir-là, au manoir Muller, mais elle lui avait marqué l’âme à vif. Il n’avait de cesse d’y revenir, depuis – aux mots échangés, à la posture respectueuse mais teintée d’intérêt curieux de la fée, à sa façon de se mouvoir lorsqu’elle avait entendu les premiers trémolos fantasques de sa propre voix. Ceux qu’il gardait jalousement pour lui, jardin secret d’une âme qu’on avait voulue couteau et qui s’était elle-même faite lance. Était-ce par manipulation qu’il signa de son second prénom, alors? Probablement. Jaloux, il ne voulut pas teinter ses mots de ses obligations, et n’y pensa pas une seconde fois avant de l’envoyer. Sans remords, sans gêne, le juriste envoya son effraie des clochers.

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May 22nd, 2019.

There once was a prince who lived amongst towers of seaweed. He loved stories, though the light could never pierce through the depths of his kingdom enough for him to read. The sun’s rays would timidly caress the waves, reaching his people’s scales ever so briefly – for children to play along, chasing a ghost of the stars, but never enough for him to dive in. He tried to let the current soothe his agitated spirit, but the specks of sun never let him. Thousands of them, to ornate every mantel in his coral castle, briefly brushing along his books. Long enough to tempt the merprince, who was never to be allowed to let his mind sit. Always, he had to chase them – no matter where they led.

He knew most details of the palace, the way its corridors would move along the waves of sea water and sand – ever changing, ever the same. He followed a speck down to the very depths of his own home, without a shadow of fear in his heart. The domain was his – what had he to be afraid of?

Stories should never remain unfinished.

Ruaridh.

P.S. please do not spoil the bird, she’s been fed. She will wait for an answer, if you choose to write one.

Lorsque le regard de la lectrice effleurera sa signature, la lettre s’animera et laissera s’échapper une chanson, qui ne jouera qu’une seule fois avant que la missive ne redevienne qu’un simple réceptacle pour ses mots.

La chouette effraie se posa dans un battement d'ailes impatient sur le rebord de la fenêtre ouverte. Sapphire avait choisi cet après-midi ensoleillée pour faire le ménage dans son capharnaüm de livres, de parchemins et d'origamis. Quelques mobiles étaient suspendus au plafond, légèrement bercés par la brise printanière. L'Irlandaise ne reconnut pas l'oiseau, et supposa qu'il s'agissait de l'un des volatiles de Hungcalf, aussi se saisit-elle de l'enveloppe tendue en songeant recevoir une convocation au bureau de Dhan Chaffinch, probablement pour une urgence administrative - elle avait beau s'occuper du mieux possible de la paperasse du professeur de musique, ses extravagances mettaient régulièrement à mal son organisation.

L'écriture lui était inconnue, et les premiers mots la déroutèrent, aussi chercha-t-elle la signature au bas du parchemin. Son coeur fit un bond impudique jusque dans son estomac, et elle maudit intérieurement sa réaction déplacée, sans pouvoir s'empêcher d'esquisser un sourire surpris. Ruaridh. Avant qu'elle n'eût le temps de se demander pourquoi il lui écrivait, la lettre s'anima en une mélodie. Un air que Sapphire reconnut facilement. Dúlamán. Le choix d'une chanson irlandaise flatta la choriste, qui rosit en songeant : avait-il volontairement choisi une histoire dans laquelle un jeune homme faisait la cour à une fille d'Eire ? Elle fredonna le dernier couplet tout en s'asseyant sur son lit à la couette renversée, le temps que la musique ne s'évapore, laissant place au texte.

Cette fois-ci, la disciple d'Uranie lut toute la lettre sans s'interrompre. Elle tomba très vite sous le charme du conte de ce prince des mers qui cherchait à tout prix à lire dans son univers de pénombre. Stories should never remain unfinished, écrivait Ruaridh, comme une invitation. Ce sorcier qui l'avait surprise, en se livrant à l'exercice poétique et fantaisiste de raconter les histoires cachées des tableaux, chez les Muller, lui qui avait l'air si sérieux. L'esprit joueur de Sapphire, amateur de mystères et d'imagination, comprit vite qu'elle pouvait écrire la suite de ce conte en réponse à la lettre, mais quelque chose la laissait perplexe : pourquoi lui avait-il écrit ?

Fallait-il qu'elle se laisse aller à imaginer des correspondances entre l'histoire simpliste du conte et leur rencontre ? Savait-il que la chanson qui accompagnait sa lettre signifiait qu'il cherchait à la courtiser ? L'idée fit rosir Sapphire, qui ne savait pas si elle n'inventait pas toute seule une réalité qui n'était pas. Pourtant les coïncidences étaient trop fortes : ce prince, prisonnier d'un univers sombre, n'était-ce pas ce jeune homme, qui cachait un coeur littéraire sous son costume d'homme du monde ? Et elle, était-elle le rayon de lumière qui lui avait donné envie d'imaginer ? La jeune femme n'avait pas envie de se montrer présomptueuse en fantasmant une situation si idyllique, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y croire. Après tout, existait-il un meilleur moyen de lui faire la cour ? L'auteur d'une pareille lettre pouvait-il sincèrement être malhonnête ?

Sans perdre plus de temps, l'Irlandaise prit un parchemin à lettre et s'assit à son bureau, parsemé de plans inachevés et de notes de cours, pour répondre. Le jeu était trop beau, trop séduisant - et puis, la chouette attendait. Elle trempa sa plume dans son encrier d'un bleu métallique, et écrivit sans se relire.

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May 22nd, 2019.

What had he to be afraid of ? In a world of shadow and twilight, following a radiant flash took courage, but not only. What the merprince had that most of his subjects had not, was innocence. Something sparkling and pure in his heart. A flaw, would say the merpeople, who liked to hide in the darkness of the ocean. That's why no one believed him when he said he was trying to catch light. Light appeared as deceiving and vain, in his realm.

He followed his feelings, no matter what people would say. The path was not so hard, because the speck of light waited for him, dancing, floating. May it disappeared from time to time, hidden by a cloud, it would always be there, waiting for the prince to find it. For at the end of his course, if he stayed persistent and true, he would find a wonderful treasure. Now, what would he do with it ?

Sapphire.

Elle s'autorisa la fantaisie de n'écrire que son prénom, et glissa la lettre dans une enveloppe, sans indication. Amhrán, son hibou des marais, râla de quelques petits claquements de bec de ne pas être choisi pour la missive, puisque Sapphire tendit l'envoi à sa cousine plus grande, qui décolla aussitôt, laissant la sorcière songeuse.

Davantage que l’histoire, c’était la simple signature du prénom qui lui procura une satisfaction secrète – c’était entrer dans un degré d’intime sans trop l’admettre, sans mettre les mots dessus (ceux de la famille). Jaloux de ce secret, Calum relut la missive deux fois avant de lui répondre, le soir-même. On aurait pu s’attendre à davantage de mesure de la part du sorcier, mais entre les lignes d’une relation épistolaire, il se sentit soudain plus en sécurité et à même de rêver qu’entre les drapés de tweed de ses trois-pièces et des réunions juridiques qui enveloppaient son quotidien. Ici, il y avait une impulsivité qui ne lui ressemblait pas, mais ses propres désirs avaient toujours été liés aux objectifs de la famille, de l’entreprise – était-il possible, juste une fois, de n’avoir quelque chose qui ne serait qu’à lui, et de s’en repaître en toute impunité sans avoir à se justifier?

Alors il répondit, décidant de faire fi des règles non-écrites qui auraient peut-être demandé qu’il attente le lendemain, ou un jour de plus, pour que sa correspondante se languisse de lui. Non, il connaissait le pouvoir d’une lettre – dès qu’on l’envoyait, on se pressait de recevoir une réponse, et qu’elle nous rejoigne deux heures ou deux jours plus tard, la vue d’un rapace tenant entre ses serres le précieux butin suffit à enthousiasmer l’âme.

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May 22nd, 2019.

If he had such a treasure, he would build something with it. He knew nothing of individual greed, certain that his duty lay not only his own glory, but in that of his community. He would cross his lands, through sand and sea, and reach as far as he could to convince his people to cherish that which he wanted to build with them. Not a mcmansion to gloat and look onto the night sky with contempt. Something far richer and much more precious : that which can sustain a community.

When, at last, the speck of light guided him to the treasure, he lay a hand on the silky smooth ivory of pearls, and the speck of light whispered at his ear that he was wrong. Why?

Ruaridh.

Silencieux, le juriste fixa le volatile alors qu'il disparaissait derrière la forêt qui dissimulait l'horizon. Derrière lui, plusieurs parchemins attendaient ses attentions, dans son bureau, mais Calum semblait condamné à attendre une réponse. Pragmatique, il finit par estimer l'heure : surely, she must be sleeping? Sa patience ne lui donnerait rien d'autre qu'une nuit de sommeil écourtée et des maux de tête le lendemain. L'avocat détourna donc les talons, et rejoignit ses affaires, revêtant à nouveau les habits du futur chef d'entreprise pour délaisser ceux du poète.

La nuit fut pleine de rêves marins, bercés par une lointaine mélodie qui soulevait le coeur, l'étourdissant dans un tourbillon inespéré. Au petit matin, le hibou était de retour, une nouvelle lettre à sa patte. Sapphire s'empressa d'ouvrir la fenêtre et de découvrir la suite du conte, comme on lisait avec impatience le nouvel épisode d'un feuilleton captivant.

He was wrong. Why ? L'Irlandaise se posa la même question. Les sourcils froncés, elle fut prise d'un doute. Ce tableau idyllique comportait-il une ombre ? Devait-elle se méfier de l'apparence idéale de ces lettres ? Elle tapotait légèrement sur le papier en relisant les dernières phrases, partagée entre l'envie de croire et celle de se protéger. Men lie, lui avait répété Sasha. Elle le savait. Mais un prince de conte pouvait-il être malhonnête ?

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May 23rd, 2019.

He was wrong to rush things, for you can't catch light by being impatient. In the ivory realm, things had to be done in a certain order. The speck of light was volatile, one should be very careful and cautious, delicate, to deserve catching it. The purity of the heart should be proven.

It whispered to the merprince that he needed to pass three trials before he could seize it, to prove his patience, virtue and morality. For it was at this price that light would let itself be catched, in his twilight realm.

Sapphire.

Elle hésita à écrire la suite en inventant les trois épreuves données, passage narratif classique dans ce genre de conte où le courtisan devait mériter l'amour de la princesse, mais Sapphire se trouvait déjà un peu présomptueuse. Elle espérait ne pas se montrer trop dure, tout en profitant de la question soulevée par Ruaridh pour répondre qu'elle ne se laissait pas courtiser par n'importe qui, son coeur sensible recherchant quelqu'un de sincère et de courtois. Nerveuse, elle se dépêcha d'envoyer sa réponse avant de changer d'avis.

L’existence de Calum était précisément rythmée, à l’exception d’un sommeil polyphasique provoquant des séances d’écriture ou de travail selon la période et la charge professionnelle s’accumulant sur ses épaules d’héritier. Plusieurs fois, il accorda un regard tentateur vers sa fenêtre, attendant une réponse qui ne venait pas. La tête remplie de bribes, le juriste se pencha sur les parchemins soigneusement rangés dans son secrétaire, divers projets d’expansion rêvés pour la Bragnam & Brothers tracés le long des marges. Parmi celles-ci, ses rêves ambitieux de futur homme d’affaires, les fantasmes qu’il entretenait pour les arcanes dont il était l’héritier. Malgré son pedigree, le fils aîné de l’alliance Aspell-Bragnam n’avait qu’un intérêt très académique pour les sciences occultes, les voyant comme héritage et non comme un univers dans lequel se plonger. Peu importe la part de marché de l’entreprise : ce qui comptait réellement, c’était la corporation, et rien d’autre. Son parcours académique lui avait servi à identifier des zones grises où la recherche ne s’était pas encore approfondie, qui invitaient d’intrépides défricheurs à conquérir ces parts de territoire à prendre.

Lorsque le hibou marqua sa présence d’un coup de bec sur le carreau, Calum s’éveilla d’un sommeil agité où le palais aquatique se peuplait de crevasses et de tentations l’éloignant de ses buts. L’esprit embrumé de l’univers onirique, il mit de l’ordre dans ses vêtements, réalisant qu’il s’était assoupi à son bureau. Une discrète tache d’encre maculait sa chemise, et le juriste s’en débarrassa immédiatement sans se donner la peine d’en revêtir une autre, pressé par la curiosité de découvrir la lettre de la mystérieuse Irlandaise. He was wrong to rush things. Les sourcils froncés, il lut les mots de la jeune femme, y voyant une rebuffade – son cœur se pétrit à la fois de déplaisir et d’un vague soulagement à l’idée que la source de sa tentation puisse le repousser et faire taire ses envies pas tout à fait innocentes. It’s just a letter, aurait-il plaidé avec sérieux si on le lui avait reproché, mais le barrister savait qu’il n’en était rien. Pourtant, ses joues ne s’étaient-elles pas teintées de rose en lisant les défis que son prince de conte de fées aurait à subir avant de parvenir à ses fins?

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May 23rd, 2019.

The whisp’s murmurs surprised the merprince, whose intentions were pure. Was it not enough, he thought, to explain to the dancing light he sought no glory for himself, but for the good of his family and community? He knew that was a lie, or at least, the beginning of one, so instead of pleading his innocence and the purity of his heart, he stayed silent, and accepted the shimmering star’s conditions, asking if he might be granted a question during his trial. Magnanimous, the whisp granted his wish, and asked him to come forward.

The merprince swam ahead, and the light asked him what was best – to save his kingdom from famine, despair or the loss of their memory. Proudly, he answered that memory was at his people’s core. They might all starve, and him with them, and they might despair, but their history was specific and precious, the one thing giving them a sense of community and purpose. Food would be found elsewhere, he said. They might move, search for better seas to settle in. Despair would leave its hooked claws in their hearts but be vanquished. Memory, however, was their past, but also their future – because in memory, they might imagine better versions of themselves and strive for the power of community.
Ruaridh.
P.S. they don’t grow underwater, but they smell heavenly.

Il aurait été présomptueux de répondre à la place de la blonde sur la passation de l’épreuve, n’est-ce pas? Peut-être n’était-ce pas la bonne réponse à ses yeux à elle, mais l’Écossais y croyait fermement : à l’importance de la famille et de la communauté autour de lui. Malgré son ambition, Calum ne se voyait pas comme individu mais comme un héritier, voué à honorer ses aïeux et à acheter à crédit le destin de sa propre descendance. Le juriste cacheta la lettre, avant de faire volte-face et de l’ouvrir à nouveau, griffonnant le post scriptum après y avoir ajouté une branche de lilas. La cire scella une seconde fois la missive, et il la tendit à son volatile.

Dès l'ouverture de l'enveloppe, elle trouva le brin de lilas, qu'elle sortit délicatement, un sourire naissant sur ses lèvres. L'odeur de la fleur embaumait entre ses mains. Elle pressa doucement le lilas contre son nez, les yeux clos, savourant l'attention, avant de réaliser à quel point sa réaction était déplacée. Surprise d'elle-même, un peu honteuse, elle sentit le rouge lui monter aux joues tant elle avait aimé découvrir cette surprise dans le pli.

Mêlée de plaisir et d'embarras, l'Irlandaise entreprit de lire la suite du conte, avide de savoir ce que Ruaridh avait écrit. La première épreuve parut originale et pertinente à Sapphire. Elle fut un peu étonnée de la réponse du prince, dont la fierté et la loyauté lui évoquaient des valeurs de sang-pur, quelqu'un d'un rang supérieur au sien. Cependant elle ne s'en formalisa pas. La phrase sur la victoire face au désespoir lui parut belle et lui plut. Enfin, le post-scriptum acheva de l'attendrir. Elle avait bêtement pensé que la fleur aurait peut-être un rapport avec l'histoire, mais d'imaginer qu'il l'avait glissée uniquement pour lui faire plaisir, comme on offrait un bouquet de roses, la toucha d'autant plus. Qu'il existe désormais un échange, même infime, hors de la fantaisie de leur écriture d'invention, quelque chose de tangible et de réel, la rendait fébrile.

Troquant le lilas contre sa plume, elle l'effleura contre ses lèvres le temps d'imaginer la suite de l'histoire, complètement prise à ce jeu épistolaire.

Code par Cookie

May 23rd, 2019.

The light listened to the merprince's answer, noticing his loyalty and bravery. It did not say if it was the right answer or not. Floating around, shimmering as a mermaid scale, it asked the second question : what is the most valuable thing a spouse could bring to her husband ? Afterwards, the light announces the merprince should search his realm to bring back something common and precious, alongside with something lost. Then, he could ask his question. The light promises it would answer honestly.

Sapphire.
PS : Thank you, they do smell really good.

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