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upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Dim 2 Sep 2018 - 10:45
Une blonde à la silhouette gracile marchait dans les halles du Victorian Market. Ce mois de septembre avait une saveur étrange pour l'Irlandaise. Pour la première fois depuis treize ans, le début de l'automne ne rimait pas avec rentrée scolaire pour elle. Pas de fournitures à se procurer, pas de lectures préalables, pas d'uniforme à dépoussiérer. Elle n'était plus une Ravenclaw, elle n'était plus une Lufkin. Elle n'était plus qu'elle-même, Sapphire McBee. Cette nouvelle vie qui s'offrait à elle était à la fois angoissante et excitante. Mettre son identité d'étudiante au placard rendait la sorcière nostalgique et fière. Désormais, elle construisait sa vie d'adulte et son destin. C'était d'ailleurs en tant qu'architecte qu'elle se trouvait là, pour des achats de matériaux dont son association avait besoin. Encre magique, règles extensibles, clous invisibles… Précautionneuse, Sapphire avait fait une liste. Le nez plongé dans ce petit parchemin, elle entendit son nom. "Miss McBee ? Miss ? Ronald Reginald, journaliste. Vous faites vos courses ici ? De retour à Inverness ?" Effarée, la blonde se figea quelques secondes face au flot de questions avides. Elle dévisagea l'inconnu qui griffonnait déjà sur son bloc-notes. Je… Je suis occupée, désolée. Un mouvement de foule lui permit de se faufiler dans une allée parallèle assez vite pour semer le sorcier intrusif. Nerveuse, Sapphire sentait déjà son coeur s'emballer d'inquiétude. Si elle avait évité le Chemin de Traverse, c'était précisément pour passer inaperçue. Depuis qu'elle n'était plus que Sapphire McBee, son identité n'avait plus rien d'anonyme. Sa relation avec Hermès, déjà sujette aux rumeurs à Hungcalf, était devenue officielle. Régulièrement des photos d'elle fuitaient dans la presse sorcière, on lui posait des questions à la volée dans la rue, on gloussait sur son passage. C'était une situation particulièrement envahissante et pénible pour la pudique Irlandaise. Elle n'aimait pas être au centre de l'attention, elle n'aimait pas qu'on scrute sa relation, sa première et unique relation, un joyau fragile et précieux qui ne regardait qu'elle et Hermès. Elle avait également peur qu'on fouille dans sa vie et qu'on lui demande comment elle pouvait aimer le joueur d'un sport qui avait tué sa sœur.
Okay, calm down, focus. Se recentrer sur ce qu'elle était venue faire ici. Forçant sa respiration à s'apaiser, la sorcière s'intéressa au coin décoré d'un rayon de mercerie. "Sapphire McBee ? Celle qui se tape Delacroix ? Non ? T'es sûre ? Mais oui, je l'ai vue, viens !!" Les gloussements hystériques et les pas précipités lui firent dresser les cheveux sur la tête. "Pardon, pardon, Ronald Reginald, laissez-moi passer !" Les yeux écarquillés d'agacement, Sapphire soupira rageusement. Him again ?! Excédée, acculée dans le fond d'une allée qui serait bientôt investie par le journaliste et les groupies, la blonde ne trouva qu'une échappatoire : baguette pointée vers le sol, sortilège informulé, elle se fit léviter jusqu'à la poutre métallique au-dessus d'elle. Il suffirait de s'y asseoir et d'attendre en silence que les importuns s'en aillent. Hissée jusque sur la poutre, Sapphire se sentit pénétrer dans une agréable brume dorée qui tombait du plafond. Elle n'eut pas le temps de s'émerveiller : la brume ensorcelée afin de dissuader de petits malins de grimper sur les voûtes des halles l'enveloppa totalement. Elle se retrouva donc la tête en bas, agrippée à la poutre par les mains et les jambes, sa cascade de cheveux pointée vers le sol. Elle réprima un gémissement de surprise apeuré et ferma les yeux, ce qui accentua la sensation de vertige. Son front commençait à devenir rouge sous l'effet du sang qui stagnait dans son crâne. La situation était fort inconfortable, surtout qu'on pouvait la voir ainsi, dans une position totalement ridicule, le visage rougi. Parfaite pour une photo qui ferait sensation dans la presse sorcière ! Help, pensa désespérément Sapphire.
Okay, calm down, focus. Se recentrer sur ce qu'elle était venue faire ici. Forçant sa respiration à s'apaiser, la sorcière s'intéressa au coin décoré d'un rayon de mercerie. "Sapphire McBee ? Celle qui se tape Delacroix ? Non ? T'es sûre ? Mais oui, je l'ai vue, viens !!" Les gloussements hystériques et les pas précipités lui firent dresser les cheveux sur la tête. "Pardon, pardon, Ronald Reginald, laissez-moi passer !" Les yeux écarquillés d'agacement, Sapphire soupira rageusement. Him again ?! Excédée, acculée dans le fond d'une allée qui serait bientôt investie par le journaliste et les groupies, la blonde ne trouva qu'une échappatoire : baguette pointée vers le sol, sortilège informulé, elle se fit léviter jusqu'à la poutre métallique au-dessus d'elle. Il suffirait de s'y asseoir et d'attendre en silence que les importuns s'en aillent. Hissée jusque sur la poutre, Sapphire se sentit pénétrer dans une agréable brume dorée qui tombait du plafond. Elle n'eut pas le temps de s'émerveiller : la brume ensorcelée afin de dissuader de petits malins de grimper sur les voûtes des halles l'enveloppa totalement. Elle se retrouva donc la tête en bas, agrippée à la poutre par les mains et les jambes, sa cascade de cheveux pointée vers le sol. Elle réprima un gémissement de surprise apeuré et ferma les yeux, ce qui accentua la sensation de vertige. Son front commençait à devenir rouge sous l'effet du sang qui stagnait dans son crâne. La situation était fort inconfortable, surtout qu'on pouvait la voir ainsi, dans une position totalement ridicule, le visage rougi. Parfaite pour une photo qui ferait sensation dans la presse sorcière ! Help, pensa désespérément Sapphire.
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Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Dim 2 Sep 2018 - 12:29
Depuis que j'avais déménagé à Inverness, je devais bien admettre que j'étais remplie de sentiments particulièrement contradictoires. J'étais heureuse de prendre mon indépendance mais dévastée d'y vivre seule alors qu'initialement je pensais pouvoir partager mon appartement avec "elle". J'avais réussi à trouver un petit emploi au Rainbow, toujours dans l'objectif de gagner en indépendance. À présent, ce travail me permettait davantage à me vider la tête et à régler mon problème d'insomnie. Je me réjouissais de reprendre les cours, de pouvoir à nouveau me plonger pleinement dans la dragonologie avec monsieur Helsing, et pourtant, je redoutais au plus profond de moi de devoir à nouveau l'affronter "elle" dans "ces" conditions qu'étaient les nôtres.
J'étais heureuse d'avoir un groupe d'amis sur qui je pouvais compter et qui me faisait du bien, pourtant, ce que je vivais avec Ayden n'était qu'une image fardée pour que je puisse oublier. Et résultat, je n'oubliais pas.
Ma venue au Victorian Market aujourd'hui était aussi surprenante que logique. Je voulais me changer les idées mais aussi trouver quelque chose pour décorer mon appartement pour le moment plutôt vide. Vide comme l'était mon cœur. Je n'avais plus goût à grand-chose, et j'essayais de m'éveiller à nouveau au monde, pour le moment de manière vaine. Habillée d'une jacket noire, ma capuche rabattue sur ma tête, je portais le T-shirt noir d'un groupe de rock que j'affectionnais. Un jean noir troué couvrait mes jambes.
Alors que mon regard se promenait sans grand intérêt sur la vitrine d'une boutique, je sentais un coup de vent dans mon dos. Tournant légèrement mon attention sur l'auteure de ce courant d'air, je voyais une blondinette prendre les jambes à son cou jusqu'à une allée. Mais juste après ça, j'entendais deux informations qui avaient assez de valeur pour me ressusciter un peu. "Sapphire McBee" et "Delacroix". Je sentais mon cœur saigner en entendant ces mots, pourtant, ma rapide capacité d'analyse prenait le pas sur mes états d'âme. Elle était ici, la compagne de mon… ex beau-fils ? Pouvais-je l'appeler ainsi ?
Rapidement, mes yeux foncés scannèrent la foule et le journaliste avec dédain et surtout, beaucoup d'étonnement. J'étais si repliée sur moi-même, et surtout, si étrangère au monde qu'était le Quidditch dans sa sphère professionnelle, que je n'avais pas pu imaginer un tel mouvement pour une seule personne qui était, au fond, bien inconnue de cette activité. Enfin, c'était ce que j'avais pu trouver comme renseignement sur elle du temps de ma relation avec sa véritable belle-mère. Et pour le coup, j'étais heureuse d'avoir mis en place avec elle un sortilège Fidelitas, ça nous avait justement épargné ce genre de désagrément idiot.
Regardant autour de moi, je prenais l'air de rien, avec ma capacité naturelle à me fondre dans le décor, le chemin de l'allée que l'ancienne Lufkin avait emprunté. Heureusement, j'étais rapide à agir malgré ma timidité et ma réserve naturelle. La dragonologie avait ça d'efficace. Ne voyant personne dans le couloir, je haussais un sourcil jusqu'à entendre un léger gémissement au-dessus de ma tête. Je levais alors les yeux pour voir la jeune femme dans une position aussi saugrenue que surprenante. Je penchais la tête sur le côté jusqu'à ce que j'entende la foule dans mon dos qui allait arriver d'une seconde à l'autre.
Mon sang ne fit qu'un tour. Je devais lui venir en aide, elle avait un rapport très éloigné avec Adoración Castilla, je ne pouvais pas la laisser ainsi. Sans réfléchir, mon esprit trop atrophié par l'urgence de la situation et par mes souvenirs douloureux, je sortais ma baguette de ma jacket à capuche pour la pointer dans la direction de la jeune femme. Avec des gestes particulièrement précis et en murmurant la formule, je lançais un sortilège de désillusion sur la McBee pour lui donner l'apparence de la poutre sur laquelle elle était accrochée comme un singe.
C'était un sortilège que je maitrisais particulièrement bien à présent, il m'avait rapproché d'Adoración et de Thomas, et je m'étais beaucoup entraînée pour le mettre à bien en dragonologie. Il avait été pour ainsi dire le déclenchement de tout. Et alors que je devinais à présent les traits de la femme que je venais de camoufler, je sentais ma gorge se serrer et une larme couler le long de ma joue. Ah non ça n'allait pas recommencer…
Je levais ma main vers ma joue pour l'essuyer mais je m'arrêtais sur la contemplation de ma baguette légèrement rosée entre les doigts de ma main droite. Le souvenir du loup-garou me sautant dessus me fit sursauter en laissant échapper un petit gémissement de terreur. Faisant plusieurs pas en arrière, je la lâchais comme si elle venait de me brûler la peau.
Venant frotter mes mains contre mes habits en tremblant, je me retournais jusqu'à sursauter davantage en voyant la foule me fixer étrangement. J'étais sans doute prise pour une folle, pourtant, constatant qu'il n'y avait personne d'autres que moi ici, ils partirent tous comme un seul homme pour continuer à pourchasser la blondinette qui était pourtant au plafond.
Comment allais-je pouvoir récupérer ma baguette à présent ? C'était malin…
Me recroquevillant sur moi-même comme si je venais d'attraper froid, je croisais les bras contre ma poitrine en essayant d'arrêter de trembler. En utilisant ma baguette, j'avais l'impression d'avoir invoqué mes démons, je les sentais dans mon dos, j'étais effrayée. Alors, revenant à hauteur de mon bien, je venais pourtant m'appuyer contre le mur de l'une des boutiques pour me laisser glisser et m'asseoir, toujours ramassée sur moi-même. Ainsi dos au mur, j'étais certaine que personne, ou rien, n'allait pouvoir me surprendre. Fixant ma baguette comme si je voyais un cadavre, je prenais enfin la parole, de ma voix d'adolescente qui n'avait pas su mûrir, comme le reste de mon corps. Elle était toutefois éteinte par ma terreur, et mon chagrin d'amour qui gagnait à nouveau du terrain en moi.
- Vous pouvez descendre…
J'étais heureuse d'avoir un groupe d'amis sur qui je pouvais compter et qui me faisait du bien, pourtant, ce que je vivais avec Ayden n'était qu'une image fardée pour que je puisse oublier. Et résultat, je n'oubliais pas.
Ma venue au Victorian Market aujourd'hui était aussi surprenante que logique. Je voulais me changer les idées mais aussi trouver quelque chose pour décorer mon appartement pour le moment plutôt vide. Vide comme l'était mon cœur. Je n'avais plus goût à grand-chose, et j'essayais de m'éveiller à nouveau au monde, pour le moment de manière vaine. Habillée d'une jacket noire, ma capuche rabattue sur ma tête, je portais le T-shirt noir d'un groupe de rock que j'affectionnais. Un jean noir troué couvrait mes jambes.
Alors que mon regard se promenait sans grand intérêt sur la vitrine d'une boutique, je sentais un coup de vent dans mon dos. Tournant légèrement mon attention sur l'auteure de ce courant d'air, je voyais une blondinette prendre les jambes à son cou jusqu'à une allée. Mais juste après ça, j'entendais deux informations qui avaient assez de valeur pour me ressusciter un peu. "Sapphire McBee" et "Delacroix". Je sentais mon cœur saigner en entendant ces mots, pourtant, ma rapide capacité d'analyse prenait le pas sur mes états d'âme. Elle était ici, la compagne de mon… ex beau-fils ? Pouvais-je l'appeler ainsi ?
Rapidement, mes yeux foncés scannèrent la foule et le journaliste avec dédain et surtout, beaucoup d'étonnement. J'étais si repliée sur moi-même, et surtout, si étrangère au monde qu'était le Quidditch dans sa sphère professionnelle, que je n'avais pas pu imaginer un tel mouvement pour une seule personne qui était, au fond, bien inconnue de cette activité. Enfin, c'était ce que j'avais pu trouver comme renseignement sur elle du temps de ma relation avec sa véritable belle-mère. Et pour le coup, j'étais heureuse d'avoir mis en place avec elle un sortilège Fidelitas, ça nous avait justement épargné ce genre de désagrément idiot.
Regardant autour de moi, je prenais l'air de rien, avec ma capacité naturelle à me fondre dans le décor, le chemin de l'allée que l'ancienne Lufkin avait emprunté. Heureusement, j'étais rapide à agir malgré ma timidité et ma réserve naturelle. La dragonologie avait ça d'efficace. Ne voyant personne dans le couloir, je haussais un sourcil jusqu'à entendre un léger gémissement au-dessus de ma tête. Je levais alors les yeux pour voir la jeune femme dans une position aussi saugrenue que surprenante. Je penchais la tête sur le côté jusqu'à ce que j'entende la foule dans mon dos qui allait arriver d'une seconde à l'autre.
Mon sang ne fit qu'un tour. Je devais lui venir en aide, elle avait un rapport très éloigné avec Adoración Castilla, je ne pouvais pas la laisser ainsi. Sans réfléchir, mon esprit trop atrophié par l'urgence de la situation et par mes souvenirs douloureux, je sortais ma baguette de ma jacket à capuche pour la pointer dans la direction de la jeune femme. Avec des gestes particulièrement précis et en murmurant la formule, je lançais un sortilège de désillusion sur la McBee pour lui donner l'apparence de la poutre sur laquelle elle était accrochée comme un singe.
C'était un sortilège que je maitrisais particulièrement bien à présent, il m'avait rapproché d'Adoración et de Thomas, et je m'étais beaucoup entraînée pour le mettre à bien en dragonologie. Il avait été pour ainsi dire le déclenchement de tout. Et alors que je devinais à présent les traits de la femme que je venais de camoufler, je sentais ma gorge se serrer et une larme couler le long de ma joue. Ah non ça n'allait pas recommencer…
Je levais ma main vers ma joue pour l'essuyer mais je m'arrêtais sur la contemplation de ma baguette légèrement rosée entre les doigts de ma main droite. Le souvenir du loup-garou me sautant dessus me fit sursauter en laissant échapper un petit gémissement de terreur. Faisant plusieurs pas en arrière, je la lâchais comme si elle venait de me brûler la peau.
Venant frotter mes mains contre mes habits en tremblant, je me retournais jusqu'à sursauter davantage en voyant la foule me fixer étrangement. J'étais sans doute prise pour une folle, pourtant, constatant qu'il n'y avait personne d'autres que moi ici, ils partirent tous comme un seul homme pour continuer à pourchasser la blondinette qui était pourtant au plafond.
Comment allais-je pouvoir récupérer ma baguette à présent ? C'était malin…
Me recroquevillant sur moi-même comme si je venais d'attraper froid, je croisais les bras contre ma poitrine en essayant d'arrêter de trembler. En utilisant ma baguette, j'avais l'impression d'avoir invoqué mes démons, je les sentais dans mon dos, j'étais effrayée. Alors, revenant à hauteur de mon bien, je venais pourtant m'appuyer contre le mur de l'une des boutiques pour me laisser glisser et m'asseoir, toujours ramassée sur moi-même. Ainsi dos au mur, j'étais certaine que personne, ou rien, n'allait pouvoir me surprendre. Fixant ma baguette comme si je voyais un cadavre, je prenais enfin la parole, de ma voix d'adolescente qui n'avait pas su mûrir, comme le reste de mon corps. Elle était toutefois éteinte par ma terreur, et mon chagrin d'amour qui gagnait à nouveau du terrain en moi.
- Vous pouvez descendre…
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Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Mer 19 Sep 2018 - 13:22
Dans d'autres circonstances, Sapphire aurait pu trouver la situation amusante. Perchée tête en bas par un sortilège de protection des poutres qu'elle n'avait pas anticipé, la sorcière aurait pu se mettre à rire de son imprudence la plaçant dans une position peu confortable. Combien de fois avait-elle trébuché, combien de fois était-elle tombée en escaladant un arbre ou en fouillant un tombeau ? Ces maladresses innocentes faisaient partie de sa vie et de son caractère. Seulement sa vie avait changé. Elle n'était plus une anonyme femme-enfant qui pouvait se moquer des regards excédés des sorciers trop sérieux. Son visage et son nom étaient connus, son image était jugée. Dépassée par cette notoriété qu'elle n'avait pas choisie, Sapphire s'étouffait l'esprit avec des pensées négatives. Accrochée là-haut, elle ne songeait qu'au groupe de personnes qui la cherchaient dans les allées et qui ne se priverait pas de l'humilier. Les yeux clos, le visage rouge, elle s'agrippait à la poutre avec désespoir.
Pourtant, un miracle se produisit. Une nouvelle sensation recouvrit peu à peu le corps de l'Irlandaise, tétanisé par la pesanteur. Comme si le contenu d'un œuf cassé lui coulait dessus. D'abord surprise, Sapphire ouvrit les yeux le temps de comprendre. C'était un autre sortilège. Son rythme cardiaque s'accéléra brusquement lorsqu'elle entendit arriver ses harceleurs sous elle, à sa recherche. Personne ne la vit. Personne ne la remarqua. Quelqu'un aurait-il lancé sur elle un sortilège de désillusion ? Dos au sol, difficile de savoir si le groupe quittait les lieux ou non. Hésitant à bouger pour voir si la voie était libre, Sapphire entendit une voix fébrile et triste s'adresser à elle. Vous pouvez descendre…
Confiante, à mille lieux de soupçonner un piège, l'Irlandaise soupira de soulagement et de douleur en détendant ses bras et ses jambes. Elle lâcha progressivement la poutre et utilisa le même sort informulé pour déplacer son corps jusqu'au sol en douceur. D'un Finite incantatem, elle libéra son corps des sortilèges. Face à elle se trouvait une jeune femme recroquevillée contre le mur, une baguette posée à ses pieds. Cette vision singulière effaça les derniers restes de stress chez Sapphire, qui s'approcha instinctivement de la sorcière qui semblait effrayée. Vous allez bien ? Elle n'osait pas s'accroupir à son niveau, mais s'efforça de se montrer calme et douce. C'est vous qui avez lancé le sortilège de désillusion ? L'hypothèse était logique. Merci de m'avoir aidée. Elle jeta un regard alentours au cas où. Je voulais juste rester tranquille, j'ai réfléchi dans la précipitation. Pas plus d'explication sur la raison qui poussait des gens à la suivre jusqu'ici. La sorcière salvatrice poserait des questions si elle le souhaitait. Ce n'était pas le sujet de conversation favori de Sapphire et l'état de son héroïne lui semblait plus inquiétant. Vous êtes sûre que tout va bien ? insista la blonde, perplexe face à la détresse de la jeune femme alors que tout était rentré dans l'ordre.
Pourtant, un miracle se produisit. Une nouvelle sensation recouvrit peu à peu le corps de l'Irlandaise, tétanisé par la pesanteur. Comme si le contenu d'un œuf cassé lui coulait dessus. D'abord surprise, Sapphire ouvrit les yeux le temps de comprendre. C'était un autre sortilège. Son rythme cardiaque s'accéléra brusquement lorsqu'elle entendit arriver ses harceleurs sous elle, à sa recherche. Personne ne la vit. Personne ne la remarqua. Quelqu'un aurait-il lancé sur elle un sortilège de désillusion ? Dos au sol, difficile de savoir si le groupe quittait les lieux ou non. Hésitant à bouger pour voir si la voie était libre, Sapphire entendit une voix fébrile et triste s'adresser à elle. Vous pouvez descendre…
Confiante, à mille lieux de soupçonner un piège, l'Irlandaise soupira de soulagement et de douleur en détendant ses bras et ses jambes. Elle lâcha progressivement la poutre et utilisa le même sort informulé pour déplacer son corps jusqu'au sol en douceur. D'un Finite incantatem, elle libéra son corps des sortilèges. Face à elle se trouvait une jeune femme recroquevillée contre le mur, une baguette posée à ses pieds. Cette vision singulière effaça les derniers restes de stress chez Sapphire, qui s'approcha instinctivement de la sorcière qui semblait effrayée. Vous allez bien ? Elle n'osait pas s'accroupir à son niveau, mais s'efforça de se montrer calme et douce. C'est vous qui avez lancé le sortilège de désillusion ? L'hypothèse était logique. Merci de m'avoir aidée. Elle jeta un regard alentours au cas où. Je voulais juste rester tranquille, j'ai réfléchi dans la précipitation. Pas plus d'explication sur la raison qui poussait des gens à la suivre jusqu'ici. La sorcière salvatrice poserait des questions si elle le souhaitait. Ce n'était pas le sujet de conversation favori de Sapphire et l'état de son héroïne lui semblait plus inquiétant. Vous êtes sûre que tout va bien ? insista la blonde, perplexe face à la détresse de la jeune femme alors que tout était rentré dans l'ordre.
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Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Sam 22 Sep 2018 - 22:44
Même avec le visage à moitié caché par ma capuche je pouvais voir la jeune femme descendre de son perchoir, m'évoquant ironiquement ce film moldu "Mary Poppins". J'en étais très fan lorsque j'étais enfant et je l'avais tellement visionné que la bande de la cassette avait fini par rompre. Fort heureusement, un coup de scotch et tout était rentré dans l'ordre. Merveilleuse technologie de mon enfance. Si seulement l'âme pouvait être guérie de cette façon…
Observant les pieds de la jeune femme que je venais d'aider un peu malgré moi, mon cœur ayant agi à ma place, j'osais lever les yeux sur elle, retrouvant un peu contenance en la dévisageant sans indiscrétion. Alors c'était elle… qui allait pouvoir être à ses côtés, lui parler, la voir régulièrement, en toute impunité…
Ce qui me donnait la force de me relever et de planter mes yeux dans les siens étaient uniquement une jalousie maladive qui se formait sans la moindre justification au creux de mon ventre. Elle n'y pouvait rien, elle n'était pas concernée… elle n'était même pas aux faits de ce qui arrivait. Mon expression devait ainsi être mêlée à une certaine forme de colère, de tristesse et d'absence.
Rassemblant une dernière fois mes idées, je clignais des yeux puis secouais légèrement la tête.
- Oui c'est moi qui ai lancé ce sortilège.
Passant une main sur ma tête, je baissais ma capuche, révélant mes cheveux bruns, retrouvant mes habitudes alors. Enfonçant un peu ma tête dans mes épaules, je sentais la timidité gagner mes joues.
- Vous n'avez pas à vous justifier. Je sais qui vous êtes et je comprends.
Inutile de lui exposer son propre curriculum. Je savais qui elle était. Si elle voulait savoir comment, elle n'avait qu'à me poser la question. Si elle voulait savoir pourquoi j'étais si peu intéressée, il suffisait de demander.
C'était pourtant si simple en surface… et pourtant c'était si fort à l'intérieur. J'avais la terrible sensation d'être ce marin perdu dans la tempête, découvrant les injustices d'un monde qui lui avait été jusqu'alors inaccessible. Car c'était bien mon cas, trop protégée par ma timidité, j'étais restée invisible, jusqu'à ce que le destin me remarque enfin. Je soupirai comme pour expulser ce stress qui m'enserrait la poitrine, essayant, en vain, de chasser l'image de mon aimée qui se superposait à cette femme si proche et pourtant si loin.
- Ça va aller… avec du temps je pense.
Puis je baissais le regard pour fixer un instant ma baguette. J'hésitais de longues secondes avant de reprendre, véritablement gênée, le rouge enflammant mes joues, indiquant une poche extérieure de ma jacket.
- Heu… pourriez-vous ramasser ma baguette s'il vous plait ? Et la remettre dans ma poche ?
Observant les pieds de la jeune femme que je venais d'aider un peu malgré moi, mon cœur ayant agi à ma place, j'osais lever les yeux sur elle, retrouvant un peu contenance en la dévisageant sans indiscrétion. Alors c'était elle… qui allait pouvoir être à ses côtés, lui parler, la voir régulièrement, en toute impunité…
Ce qui me donnait la force de me relever et de planter mes yeux dans les siens étaient uniquement une jalousie maladive qui se formait sans la moindre justification au creux de mon ventre. Elle n'y pouvait rien, elle n'était pas concernée… elle n'était même pas aux faits de ce qui arrivait. Mon expression devait ainsi être mêlée à une certaine forme de colère, de tristesse et d'absence.
Rassemblant une dernière fois mes idées, je clignais des yeux puis secouais légèrement la tête.
- Oui c'est moi qui ai lancé ce sortilège.
Passant une main sur ma tête, je baissais ma capuche, révélant mes cheveux bruns, retrouvant mes habitudes alors. Enfonçant un peu ma tête dans mes épaules, je sentais la timidité gagner mes joues.
- Vous n'avez pas à vous justifier. Je sais qui vous êtes et je comprends.
Inutile de lui exposer son propre curriculum. Je savais qui elle était. Si elle voulait savoir comment, elle n'avait qu'à me poser la question. Si elle voulait savoir pourquoi j'étais si peu intéressée, il suffisait de demander.
C'était pourtant si simple en surface… et pourtant c'était si fort à l'intérieur. J'avais la terrible sensation d'être ce marin perdu dans la tempête, découvrant les injustices d'un monde qui lui avait été jusqu'alors inaccessible. Car c'était bien mon cas, trop protégée par ma timidité, j'étais restée invisible, jusqu'à ce que le destin me remarque enfin. Je soupirai comme pour expulser ce stress qui m'enserrait la poitrine, essayant, en vain, de chasser l'image de mon aimée qui se superposait à cette femme si proche et pourtant si loin.
- Ça va aller… avec du temps je pense.
Puis je baissais le regard pour fixer un instant ma baguette. J'hésitais de longues secondes avant de reprendre, véritablement gênée, le rouge enflammant mes joues, indiquant une poche extérieure de ma jacket.
- Heu… pourriez-vous ramasser ma baguette s'il vous plait ? Et la remettre dans ma poche ?
- InvitéInvité
Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Ven 28 Sep 2018 - 9:51
Alors qu'elle s'était retrouvée coincée au plafond tête en bas parce qu'elle ne pouvait pas affronter quelques groupies, Sapphire revenue sur la terre ferme avait l'impression que c'était elle qui devait sauver la craintive sorcière qui avait lancé un sortilège pour la dépêtrer de son impasse. Oui c'est moi qui ai lancé ce sortilège, confirma la jeune femme en abaissant sa capuche. Les deux inconnues se dévisagèrent. L'Irlandaise se demanda si elle avait déjà croisé ce visage fin aux grands yeux noirs. Elles devaient avoir le même âge, peut-être avaient-elles fréquenté Hungcalf à la même époque, ou Poudlard. Merci de m'avoir aidée. Je voulais juste rester tranquille, j'ai réfléchi dans la précipitation, expliqua brièvement la blonde qui ne tenait pas particulièrement à s'étendre sur le sujet. Sa célébrité la mettait très mal à l'aise et son incapacité à la gérer encore plus. Rougissante, l'autre sorcière haussa les épaules. Vous n'avez pas à vous justifier. Je sais qui vous êtes et je comprends. Cette dernière phrase troubla Sapphire. La jeune femme savait qu'elle était la petite amie d'un joueur de Quidditch, ou la connaissait-elle personnellement ? Quelque chose semblait étrange dans son attitude, pourtant Sapphire était persuadée de n'avoir jamais adressé la parole à cette sorcière jusqu'à aujourd'hui. Ou alors c'était arrivé, mais l'Irlandaise était tellement dans sa bulle qu'elle l'avait oublié ? Elle zappait tellement de monde autour d'elle. Confuse, perplexe, elle ne voulut pas demander de précisions, trop reconnaissante de la discrétion de sa sauveuse.
Vous êtes sûre que tout va bien ? insista Sapphire. Ça va aller… avec du temps je pense, soupira la sorcière. Vaguement inquiète, la blonde faillit demander ce qui la mettait dans cet état, convaincue désormais que cela n'avait rien à voir avec l'épisode du plafond, mais la jeune femme reprit la parole. Heu… pourriez-vous ramasser ma baguette s'il vous plait ? Et la remettre dans ma poche ? demanda-t-elle avec embarras, rouge de honte. Une sorcière incapable de toucher sa propre baguette ?! Sapphire lança un regard mêlé de perplexité et d'horreur à son interlocutrice, mais sa politesse la poussa à s'exécuter quand même. Elle s'accroupit le temps de récupérer l'objet magique et s'approcha délicatement pour le glisser dans la poche désignée. Après deux pas de recul pour retrouver une distance convenable, l'Irlandaise ne put s'empêcher de poser la question. Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? Il n'y avait rien d'agressif ou de méprisant dans sa voix, c'était une question sincère, spontanée, entre l'incompréhension et l'inquiétude. Réalisant toutefois que son propos était un peu abrupt, elle s'expliqua avec un ton plus compatissant. Vous avez pourtant lancé le sortilège. Il y a un problème avec votre baguette ?
Vous êtes sûre que tout va bien ? insista Sapphire. Ça va aller… avec du temps je pense, soupira la sorcière. Vaguement inquiète, la blonde faillit demander ce qui la mettait dans cet état, convaincue désormais que cela n'avait rien à voir avec l'épisode du plafond, mais la jeune femme reprit la parole. Heu… pourriez-vous ramasser ma baguette s'il vous plait ? Et la remettre dans ma poche ? demanda-t-elle avec embarras, rouge de honte. Une sorcière incapable de toucher sa propre baguette ?! Sapphire lança un regard mêlé de perplexité et d'horreur à son interlocutrice, mais sa politesse la poussa à s'exécuter quand même. Elle s'accroupit le temps de récupérer l'objet magique et s'approcha délicatement pour le glisser dans la poche désignée. Après deux pas de recul pour retrouver une distance convenable, l'Irlandaise ne put s'empêcher de poser la question. Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? Il n'y avait rien d'agressif ou de méprisant dans sa voix, c'était une question sincère, spontanée, entre l'incompréhension et l'inquiétude. Réalisant toutefois que son propos était un peu abrupt, elle s'expliqua avec un ton plus compatissant. Vous avez pourtant lancé le sortilège. Il y a un problème avec votre baguette ?
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Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Sam 29 Sep 2018 - 10:54
Souriant à la jeune femme avec simplicité, je ne relevais pas sa manière d'agir sur un coup de tête et dans la précipitation. À sa place, j'aurai sûrement agi de la même manière. Après tout, il m'était interdit de la juger alors que je ne la connaissais que de réputation, et encore moins parce qu'elle avait un lien, aussi éloigné soit-il, avec elle. Je connaissais particulièrement bien les situations qui nous forçaient à agir dans la précipitation, sauf que je le vivais davantage avec les animaux, surtout les dragons, que les êtres humains qui me poursuivaient. Fort heureusement cette dernière situation m'était inconnue et je ne tenais pas particulièrement à la connaître.
Pourtant mes paroles semblaient troubler la jeune femme qui se dressait devant moi, néanmoins, je constatais de sa discrétion, ou de sa naïveté, au diapason de la mienne. Je ne voyais cependant pas où pouvait être l'impudence, après tout, ça la concernait elle. Évidemment j'aurai pu la connaître par sa relation avec Hermès, mais avant la mienne avec la mère de ce dernier, ça n'avait pas été le cas, peu friande de l'actualité du Quidditch. Je devais reconnaître qu'à présent, je lisais toujours de manière plus ou moins attentive, dans l'espoir d'y voir apparaître le nom de Castilla, même s'il n'était que rapidement évoqué. Mais à mon tour, je ne voulais pas paraître gênante pour la jeune femme en face de moi, ainsi, je restais secrète. Fort heureusement pour elle, je n'étais pas une admiratrice de son petit ami et encore moins d'elle. Je restais donc une personne parfaitement neutre pour elle, et peut-être même un genre de pilier certain sur lequel elle pouvait s'appuyer en ce moment même puisque tout ce que je faisais était désintéressé… enfin, presque.
Me rapprocher d'elle, c'était comme me rapprocher de l'agente de sa moitié. Un peu plus et je pouvais presque sentir son odeur sur elle, mais là, je savais très bien que c'était mon esprit qui se perdait dans ses élucubrations dépressives.
Alors forcément, sa question plutôt étrange et sèche, même si l'attitude n'y était pas, ne m'interpella pas vraiment, dans le sens où je ne me sentais pas offensée. Elle était même justifiée. Quel genre de sorcière demanderait à une comparse de lui ramasser sa baguette et de la ranger ? Il était vrai que c'était pour le moins inhabituel et étrange, si ce n'était pas avec un fond d'effrayant. Détournant alors le regard, me sentant soudainement embarasée par la situation, je laissais échapper un léger soupir.
- Pardonnez-moi je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise.
À deux doigts de retourner me cacher sous ma capuche, je me faisais cependant violence. La situation déplacée me poussait à devoir lui apporter un minimum d'explications. C'est ce que je fis, toujours les yeux baissés, comme une enfant prise en faute sur le fait.
- À dire vrai, ma baguette va très bien. Le problème, c'est moi. J'ai… peur de l'utiliser, depuis peu.
C'était toujours une épreuve pour moi de parler de mon mal et d'évoquer mon accident, j'avais beaucoup de difficultés à lutter contre la peur tenace qui me serrait les tripes à chaque fois que je devais l'évoquer. Les psychomages de Sainte-Mangouste disaient que j'allais m'en remettre avec le temps. Sans doute étais-je un peu trop pressée.
Osant jeter une œillade en coin à la jeune femme, je hochais lentement le menton.
- Merci beaucoup au fait… de l'avoir ramassée.
Après un petit instant de silence, je détournais le regard vers le couloir redonnant accès à l'ensemble du centre commercial. Sentant le rouge monter un peu sur mes joues, je reprenais la parole de ma voix timide et fluette d'adolescente de 16 ans.
- Mmh… peut-être voudriez-vous que je vous accompagne pour la suite de votre promenade dans le Victorian ?
Pourtant mes paroles semblaient troubler la jeune femme qui se dressait devant moi, néanmoins, je constatais de sa discrétion, ou de sa naïveté, au diapason de la mienne. Je ne voyais cependant pas où pouvait être l'impudence, après tout, ça la concernait elle. Évidemment j'aurai pu la connaître par sa relation avec Hermès, mais avant la mienne avec la mère de ce dernier, ça n'avait pas été le cas, peu friande de l'actualité du Quidditch. Je devais reconnaître qu'à présent, je lisais toujours de manière plus ou moins attentive, dans l'espoir d'y voir apparaître le nom de Castilla, même s'il n'était que rapidement évoqué. Mais à mon tour, je ne voulais pas paraître gênante pour la jeune femme en face de moi, ainsi, je restais secrète. Fort heureusement pour elle, je n'étais pas une admiratrice de son petit ami et encore moins d'elle. Je restais donc une personne parfaitement neutre pour elle, et peut-être même un genre de pilier certain sur lequel elle pouvait s'appuyer en ce moment même puisque tout ce que je faisais était désintéressé… enfin, presque.
Me rapprocher d'elle, c'était comme me rapprocher de l'agente de sa moitié. Un peu plus et je pouvais presque sentir son odeur sur elle, mais là, je savais très bien que c'était mon esprit qui se perdait dans ses élucubrations dépressives.
Alors forcément, sa question plutôt étrange et sèche, même si l'attitude n'y était pas, ne m'interpella pas vraiment, dans le sens où je ne me sentais pas offensée. Elle était même justifiée. Quel genre de sorcière demanderait à une comparse de lui ramasser sa baguette et de la ranger ? Il était vrai que c'était pour le moins inhabituel et étrange, si ce n'était pas avec un fond d'effrayant. Détournant alors le regard, me sentant soudainement embarasée par la situation, je laissais échapper un léger soupir.
- Pardonnez-moi je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise.
À deux doigts de retourner me cacher sous ma capuche, je me faisais cependant violence. La situation déplacée me poussait à devoir lui apporter un minimum d'explications. C'est ce que je fis, toujours les yeux baissés, comme une enfant prise en faute sur le fait.
- À dire vrai, ma baguette va très bien. Le problème, c'est moi. J'ai… peur de l'utiliser, depuis peu.
C'était toujours une épreuve pour moi de parler de mon mal et d'évoquer mon accident, j'avais beaucoup de difficultés à lutter contre la peur tenace qui me serrait les tripes à chaque fois que je devais l'évoquer. Les psychomages de Sainte-Mangouste disaient que j'allais m'en remettre avec le temps. Sans doute étais-je un peu trop pressée.
Osant jeter une œillade en coin à la jeune femme, je hochais lentement le menton.
- Merci beaucoup au fait… de l'avoir ramassée.
Après un petit instant de silence, je détournais le regard vers le couloir redonnant accès à l'ensemble du centre commercial. Sentant le rouge monter un peu sur mes joues, je reprenais la parole de ma voix timide et fluette d'adolescente de 16 ans.
- Mmh… peut-être voudriez-vous que je vous accompagne pour la suite de votre promenade dans le Victorian ?
- InvitéInvité
Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Mer 3 Oct 2018 - 16:44
Même dans le monde magique où tant de choses étaient possibles, tant de choses incroyables pour les moldus, il existait des choses taboues, impensables et mal vues. Comme parler fourchelang, par exemple. Ne pas être capable de toucher sa propre baguette également. La baguette était une extension du bras des sorciers, elle faisait partie de leur âme. C'était elle qui les choisissait et qui se liait à eux pour révéler leur pouvoir. Sapphire se sentirait nue sans sa baguette d'aulne au coeur de corail blanc. Sa perplexité fut forte quand elle comprit que la sorcière qui lui faisait face ne pouvait pas prendre la sienne. Coupable, intimidée, la jeune femme baissait la tête. À dire vrai, ma baguette va très bien. Le problème, c'est moi. J'ai… peur de l'utiliser, depuis peu. L'explication acheva d'adoucir l'Irlandaise, qui se prit de pitié pour sa congénère. Oh. D'accord. J'espère que vous surmonterez ça. Quelque chose devait s'être produit. Un événement traumatisant lié à l'utilisation de sa baguette. Qui était-elle pour juger cela ? Elle-même n'avait quasiment pas touché de balai depuis le décès de sa sœur en 2013…
La mine désolée, Sapphire croisa le regard de sa sauveuse quand elle osa relever le visage. Merci beaucoup au fait… de l'avoir ramassée. La blonde haussa les épaules pour ne pas faire tout un plat d'un simple geste. C'est normal. Merci à vous, surtout. Vous m'avez vraiment sortie d'une sacrée panade. Elle désigna brièvement la poutre au-dessus de leur tête avec un petit sourire gêné. Il ne faudrait pas inverser les rôles. L'héroïne ici, c'était l'inconnue qui était venue à sa rescousse de bonté de coeur, en surmontant sa peur de toucher sa baguette. Reconnaissante, Sapphire tendit une main douce et volontaire à l'autre sorcière. Sapphire McBee. Vous le savez peut-être déjà, je ne sais pas trop… Elle lui avait dit savoir qui elle était, sans préciser à quel point ni par quel biais. Dans le doute, par politesse, elle s'était présentée tout de même. ...mais je ne crois pas connaître votre nom. Ce visage craintif et juvénile ne lui disait rien, mais cela ne voulait pas dire grand-chose tant Sapphire était dans la lune au quotidien. Elle prononça donc sa dernière phrase avec un doute dans la voix.
Le couloir menant à l'allée centrale du centre commercial s'ouvrait devant elle. La sorcière reprit la parole. Mmh… peut-être voudriez-vous que je vous accompagne pour la suite de votre promenade dans le Victorian ? L'idée d'être escortée par une jeune femme encore plus timide qu'elle aurait pu amuser l'Irlandaise, si elle n'était pas encore très mal à l'aise de la mésaventure qui venait de lui arriver. Elle ne voulait pas encore tomber sur des gens qui la reconnaissaient et qui n'avaient aucun scrupule à venir la déranger, à la limite du harcèlement. Elle voulait retrouver son foyer protecteur et oublier un peu le monde extérieur. Je ne sais pas si je suis encore d'humeur à m'y promener. Je préférerais rentrer. Peut-être pourriez-vous m'accompagner jusqu'à la sortie ? suggéra la blonde pour montrer à sa sauveuse qu'elle ne refusait pas sa compagnie. Tandis qu'elles reprenaient la marche, Sapphire observait la jeune sorcière du coin de l'oeil, se demandant si elle allait se remettre de ce qui semblait lui peser. Que faisiez-vous par ici ? Des emplettes ? Pour la rentrée universitaire peut-être ? Tentative maline d'en savoir plus sur l'identité de l'inconnue. Elles s'étaient peut-être croisées à Hungcalf.
La mine désolée, Sapphire croisa le regard de sa sauveuse quand elle osa relever le visage. Merci beaucoup au fait… de l'avoir ramassée. La blonde haussa les épaules pour ne pas faire tout un plat d'un simple geste. C'est normal. Merci à vous, surtout. Vous m'avez vraiment sortie d'une sacrée panade. Elle désigna brièvement la poutre au-dessus de leur tête avec un petit sourire gêné. Il ne faudrait pas inverser les rôles. L'héroïne ici, c'était l'inconnue qui était venue à sa rescousse de bonté de coeur, en surmontant sa peur de toucher sa baguette. Reconnaissante, Sapphire tendit une main douce et volontaire à l'autre sorcière. Sapphire McBee. Vous le savez peut-être déjà, je ne sais pas trop… Elle lui avait dit savoir qui elle était, sans préciser à quel point ni par quel biais. Dans le doute, par politesse, elle s'était présentée tout de même. ...mais je ne crois pas connaître votre nom. Ce visage craintif et juvénile ne lui disait rien, mais cela ne voulait pas dire grand-chose tant Sapphire était dans la lune au quotidien. Elle prononça donc sa dernière phrase avec un doute dans la voix.
Le couloir menant à l'allée centrale du centre commercial s'ouvrait devant elle. La sorcière reprit la parole. Mmh… peut-être voudriez-vous que je vous accompagne pour la suite de votre promenade dans le Victorian ? L'idée d'être escortée par une jeune femme encore plus timide qu'elle aurait pu amuser l'Irlandaise, si elle n'était pas encore très mal à l'aise de la mésaventure qui venait de lui arriver. Elle ne voulait pas encore tomber sur des gens qui la reconnaissaient et qui n'avaient aucun scrupule à venir la déranger, à la limite du harcèlement. Elle voulait retrouver son foyer protecteur et oublier un peu le monde extérieur. Je ne sais pas si je suis encore d'humeur à m'y promener. Je préférerais rentrer. Peut-être pourriez-vous m'accompagner jusqu'à la sortie ? suggéra la blonde pour montrer à sa sauveuse qu'elle ne refusait pas sa compagnie. Tandis qu'elles reprenaient la marche, Sapphire observait la jeune sorcière du coin de l'oeil, se demandant si elle allait se remettre de ce qui semblait lui peser. Que faisiez-vous par ici ? Des emplettes ? Pour la rentrée universitaire peut-être ? Tentative maline d'en savoir plus sur l'identité de l'inconnue. Elles s'étaient peut-être croisées à Hungcalf.
- InvitéInvité
Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Ven 5 Oct 2018 - 15:15
Je ne m'étais pas confiée à elle dans le but d'être prise en pitié, au contraire, je ne voulais absolument pas cela. Être considérée comme une petite chose, ou une infirme, puisque des sorciers considéraient qu'être sans sa baguette revenait à devenir infirme, n'allait pas m'aider. J'en étais profondément convaincue, tout du moins, c'était mon expérience avec les animaux qui me permettait d'avoir une telle confirmation. Considérer un animal comme malade, en le poussant avec douceur par exemple, pouvait ne pas l'aider à sortir de sa dépression. Évidemment, il fallait savoir s'adapter à la bête en face, mais c'était de même pour les êtres humains. Toutefois, la discrétion dont faisait preuve mademoiselle McBee en face de moi me fit doucement sourire. Je trouvais ironique, qu'une femme que je pouvais détester à cause des privilèges qu'elle pouvait recevoir malgré elle, et pas moi, puisse à ce point me ressembler. Je n'étais pas une personne qui haïssait, j'étais particulièrement pacifique, mais ces similarités avec elle me la rendaient d'autant plus sympathique.
- Je l'espère aussi… vous verrons avec le temps.
Je haussais lentement les épaules, au fond, j'ignorais comment j'allais pouvoir me sortir de ce mauvais pas, mais sans doute allais-je y arriver. J'étais confiante, même en état de dépression, Thomas m'avait aidé pour ça.
Lorsque venait son tour de me remercier, je me contentais de lever ma main droite à côté de ma tête et de l'agiter comme si je chassais une mouche, le tout en secouant lentement la tête. Ainsi, je voulais lui montrer que ce n'était rien pour moi. Rendre service était dans ma nature, et je n'avais pas fait grand-chose, un sortilège de désillusion, ce n'était pas bien difficile, en tout cas pour moi, même au niveau que j'avais réussi à atteindre. Là où la situation était incroyable, c'était que j'avais réussi à me saisir de ma baguette, pour la première fois depuis mon accident. C'était plutôt à moi de la remercier, mais je ne voulais pas m'étendre sur le sujet, après tout, ça ne la regardait pas.
En voyant sa main tendue, je sursautais légèrement, réalisant que je ne m'étais pas présentée. Saisissant ses doigts alors, avec douceur mais franchise, j'osais enfin la regarder de mes yeux bruns foncés.
- Excusez-moi, me voilà bien impolie. Abigail Dowell.
Après cet échange cordial, j'osais lui sourire légèrement en la fixant tranquillement. Je l'imaginais alors aux côtés d'Hermès, à une tablée lors des vacances, auprès d'Adoración. Même si cette proximité ne semblait de rien pour mon interlocutrice, pour moi, c'était énorme. Cette femme avait accès à elle, à lui parler, la toucher, même si ce n'était que furtif et courtois. Je n'étais pas jalouse de nature et ce que je ressentais n'en était pas, ça se rapprochait d'autant plus d'une profonde tristesse. La vie était injuste…
Quand vint ma suggestion de l'accompagner dans le centre commercial, je souhaitais un peu plus, par son biais, avoir accès à ce souvenir, pouvoir le toucher du bout des doigts, encore un instant de plus. Mais en entendant sa réponse, je réalisais que je voulais attraper de la fumée. Au moins, son compromis me toucha, je n'étais pas non plus totalement mise à l'écart, c'était agréable et délicat de sa part. J'appréciais faire des rencontres malgré ma timidité, même si je savais que pour cette fois, c'était intéressée. Au moins, je ne lui voulais pas de mal.
- Après vous Sapphire.
Marchant alors tranquillement à ses côtés, surplombée par la jeune femme à cause de ma petite taille et de mon apparence enfantine, je restais un instant silencieuse et plongée dans mes pensées jusqu'à ce qu'elle le brisa. Je m'osais à étirer à nouveau légèrement mes lèvres en un timide sourire avant de lui répondre de ma voix fluette. Inutile de lui mentir, je n'avais pas à cacher cela. Un peu gênée, je venais passer une main nerveuse sur ma nuque en me massant, mes mutilations restant cachées grâce à mes cheveux.
- Non, pas pour l'université. Je voulais me changer les idées, et chercher quelque chose pour agrémenter mon appartement. Je viens d'emménager voyez-vous et je suis… peu douée pour la décoration, j'ai découverts ça. Et vous ?
- Je l'espère aussi… vous verrons avec le temps.
Je haussais lentement les épaules, au fond, j'ignorais comment j'allais pouvoir me sortir de ce mauvais pas, mais sans doute allais-je y arriver. J'étais confiante, même en état de dépression, Thomas m'avait aidé pour ça.
Lorsque venait son tour de me remercier, je me contentais de lever ma main droite à côté de ma tête et de l'agiter comme si je chassais une mouche, le tout en secouant lentement la tête. Ainsi, je voulais lui montrer que ce n'était rien pour moi. Rendre service était dans ma nature, et je n'avais pas fait grand-chose, un sortilège de désillusion, ce n'était pas bien difficile, en tout cas pour moi, même au niveau que j'avais réussi à atteindre. Là où la situation était incroyable, c'était que j'avais réussi à me saisir de ma baguette, pour la première fois depuis mon accident. C'était plutôt à moi de la remercier, mais je ne voulais pas m'étendre sur le sujet, après tout, ça ne la regardait pas.
En voyant sa main tendue, je sursautais légèrement, réalisant que je ne m'étais pas présentée. Saisissant ses doigts alors, avec douceur mais franchise, j'osais enfin la regarder de mes yeux bruns foncés.
- Excusez-moi, me voilà bien impolie. Abigail Dowell.
Après cet échange cordial, j'osais lui sourire légèrement en la fixant tranquillement. Je l'imaginais alors aux côtés d'Hermès, à une tablée lors des vacances, auprès d'Adoración. Même si cette proximité ne semblait de rien pour mon interlocutrice, pour moi, c'était énorme. Cette femme avait accès à elle, à lui parler, la toucher, même si ce n'était que furtif et courtois. Je n'étais pas jalouse de nature et ce que je ressentais n'en était pas, ça se rapprochait d'autant plus d'une profonde tristesse. La vie était injuste…
Quand vint ma suggestion de l'accompagner dans le centre commercial, je souhaitais un peu plus, par son biais, avoir accès à ce souvenir, pouvoir le toucher du bout des doigts, encore un instant de plus. Mais en entendant sa réponse, je réalisais que je voulais attraper de la fumée. Au moins, son compromis me toucha, je n'étais pas non plus totalement mise à l'écart, c'était agréable et délicat de sa part. J'appréciais faire des rencontres malgré ma timidité, même si je savais que pour cette fois, c'était intéressée. Au moins, je ne lui voulais pas de mal.
- Après vous Sapphire.
Marchant alors tranquillement à ses côtés, surplombée par la jeune femme à cause de ma petite taille et de mon apparence enfantine, je restais un instant silencieuse et plongée dans mes pensées jusqu'à ce qu'elle le brisa. Je m'osais à étirer à nouveau légèrement mes lèvres en un timide sourire avant de lui répondre de ma voix fluette. Inutile de lui mentir, je n'avais pas à cacher cela. Un peu gênée, je venais passer une main nerveuse sur ma nuque en me massant, mes mutilations restant cachées grâce à mes cheveux.
- Non, pas pour l'université. Je voulais me changer les idées, et chercher quelque chose pour agrémenter mon appartement. Je viens d'emménager voyez-vous et je suis… peu douée pour la décoration, j'ai découverts ça. Et vous ?
- InvitéInvité
Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Lun 8 Oct 2018 - 19:06
Dans un geste de gratitude et de politesse -une valeur sincèrement importante à ses yeux-, Sapphire tendit la main à l'autre jeune femme en donnant son nom. Excusez-moi, me voilà bien impolie. Abigail Dowell. Comme elle le pressentait, ce nom ne lui disait rien. Néanmoins, la discrétion d'Abigail, appréciable au départ, commençait à titiller la curiosité de Sapphire. L'Irlandaise imaginait que la sorcière saisirait cette occasion pour préciser comment elle connaissait son identité. Elle n'en parla pas pour autant, se contentant de serrer amicalement la main de sa sauveuse. Reprenant la marche vers la sortie, la jeune femme posa quelques questions anodines sur la présence de son interlocutrice ici, dans l'espoir d'en savoir davantage sur ce qui les réunissait. Non, pas pour l'université. Je voulais me changer les idées, et chercher quelque chose pour agrémenter mon appartement. Tentative ratée une fois de plus. Abigail n'entendait-elle pas les appels du pied de la blonde, ou était-elle à ce point réservée ? Sapphire pourrait se montrer plus explicite en demandant clairement comment elle savait qui elle était, mais il faudrait probablement parler de Quidditch et l'Irlandaise n'avait pas envie de prendre ce risque. C'était compliqué, tout de même, d'être amoureuse d'un homme dont elle détestait la passion -et le métier.
Je viens d'emménager voyez-vous et je suis… peu douée pour la décoration, j'ai découvert ça. Et vous ? La question surprit Sapphire, qui ne comprit pas tout de suite. Moi ? Euh, ce n'est pas mon domaine non plus… Chez moi, je me contente d'entasser des livres un peu partout. Heureusement qu'elle respectait trop ses habits pour prendre le risque de les abîmer, car sinon il y aurait des vêtements semés un peu partout également. Sa chambre ressemblait à un capharnaüm livresque. Et c'était pire quand elle avait encore l'âge d'y construire des cabanes. J'aime les jolis intérieurs mais je n'ai pas la minutie pour m'en occuper. Ce qui est assez cocasse si on y pense, parce que je travaille dans l'architecture, ajouta l'Irlandaise avec un petit rire. J'en ai eu, des cours d'aménagement et de décoration ! Mais ce que je préfère moi, c'est la construction, de l'idée au chantier, pas les détails même si c'est très joli et…
En plein élan sur ce qui la passionnait, la distraite sorcière réalisa soudainement qu'elle n'avait pas du tout pris la question d'Abigail dans le bon sens. Ah. Vous… Vous vouliez juste savoir ce que je faisais ici, c'est ça ? Le ton brisé dans sa voix affichait clairement qu'elle se sentait idiote d'avoir visé à côté. Penaude, elle répondit enfin à la bonne question. Hum, j'avais quelques emplettes à faire. Pour le travail, précisa-t-elle avec une moue, encore dépitée de sa maladresse. Dans l'architecture… termina Sapphire en baissant la voix, puisqu'elle avait déjà fait un monologue à ce sujet. J'étais à Hungcalf jusqu'à cette année. Dernier ajout pour finir le tableau, et elle estima avoir assez parlé d'elle.
Je viens d'emménager voyez-vous et je suis… peu douée pour la décoration, j'ai découvert ça. Et vous ? La question surprit Sapphire, qui ne comprit pas tout de suite. Moi ? Euh, ce n'est pas mon domaine non plus… Chez moi, je me contente d'entasser des livres un peu partout. Heureusement qu'elle respectait trop ses habits pour prendre le risque de les abîmer, car sinon il y aurait des vêtements semés un peu partout également. Sa chambre ressemblait à un capharnaüm livresque. Et c'était pire quand elle avait encore l'âge d'y construire des cabanes. J'aime les jolis intérieurs mais je n'ai pas la minutie pour m'en occuper. Ce qui est assez cocasse si on y pense, parce que je travaille dans l'architecture, ajouta l'Irlandaise avec un petit rire. J'en ai eu, des cours d'aménagement et de décoration ! Mais ce que je préfère moi, c'est la construction, de l'idée au chantier, pas les détails même si c'est très joli et…
En plein élan sur ce qui la passionnait, la distraite sorcière réalisa soudainement qu'elle n'avait pas du tout pris la question d'Abigail dans le bon sens. Ah. Vous… Vous vouliez juste savoir ce que je faisais ici, c'est ça ? Le ton brisé dans sa voix affichait clairement qu'elle se sentait idiote d'avoir visé à côté. Penaude, elle répondit enfin à la bonne question. Hum, j'avais quelques emplettes à faire. Pour le travail, précisa-t-elle avec une moue, encore dépitée de sa maladresse. Dans l'architecture… termina Sapphire en baissant la voix, puisqu'elle avait déjà fait un monologue à ce sujet. J'étais à Hungcalf jusqu'à cette année. Dernier ajout pour finir le tableau, et elle estima avoir assez parlé d'elle.
- InvitéInvité
Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Mar 9 Oct 2018 - 14:25
J'écoutais mon interlocutrice me parler d'elle, et de sa passion de l'architecture avec une grande attention. Ce n'était pas par politesse ou curiosité mal placée, ça se voyait à mon expression et mon regard. J'étais véritablement intéressée par ce qu'elle disait, et intriguée aussi. Non sans cacher un léger sourire car, en effet, ma question n'avait pas été posée dans ce sens, toutefois je la laissais faire sans chercher à l'interrompre. Elle semblait si heureuse de me parler de sa passion que je n'osais la couper, et pour cause. J'avais le même comportement si on orientait le dialogue sur les dragons, ma passion débordante depuis petite se révélait alors et je devenais une véritable pipelette, ma timidité s'envolant. Néanmoins, je ne voyais pas dans les questions de la jeune femme autre chose que de simplement vouloir mieux me connaître et faire connaissance comme n'importe qui. Ayant déjà oublié que je lui avais signifié savoir qui elle était, je ne prenais plus garde aux demandes silencieuses et cachées qu'elle me faisait pour essayer de comprendre l'origine de mes connaissances.
La légèreté dont elle faisait preuve en me parlant de l'architecture eut pour effet de terminer de me séduire, dans le sens où, décidément, je ne pouvais vraiment pas lui faire du mal, qu'importe le lien qu'elle aurait avec la femme de ma vie que j'avais perdue il y a peu de temps.. J'en ressentais une profonde boule dans la gorge qui m'empêchait de répondre immédiatement, ainsi, je me contentais donc de sourire un peu maladroitement en essayant de garder un air aussi détendu que possible même si un voile de tristesse venait s'installer dans mon regard.
Je ne faisais donc pas façon de sa voix brisée lorsqu'elle me signifia s'être trompée, et je ne pouvais qu'en élargir d'autant plus mon sourire. Je ne me moquais pas, et ça se voyait, j'étais plus touchée qu'autre chose. C'était presque à regret que je constatais à quel point nous nous ressemblions. Sapphire Mcbee obtenait à cet instant mon profond respect, mais aussi ma profonde convoitise de pouvoir prendre sa place. Trente secondes, ne serait-ce que pour pouvoir la revoir. Juste un petit instant de plus. D'une petite voix quelque peu étranglée, je réussissais à lui répondre.
- Votre passion architecturale est intéressante, je ne peux que vous comprendre, vraiment. Moi, je n'y connais rien en construction et en décoration. Je dirai même que je suis plutôt douée pour tout casser… ça doit aller de pair avec mon travail sur les dragons.
Elle s'était un peu dévoilée, alors j'estimais qu'il était temps que j'en fasse autant, passant par-dessus sa gêne pour lui spécifier qu'elle n'avait pas à se sentir honteuse ou idiote.
- J'entre cette année en huitième. Je souhaiterai obtenir mes D.E.F.I.S pour ensuite pouvoir continuer à étudier les dragons, ils me fascinent depuis que je suis toute petite. Je pense que ce ne sont que…
Je lui accordais un regard en biais rempli de mélancolie avant de reporter mon attention devant nous, comme si j'étais trop timide pour l'observer franchement.
- ...que ce ne sont que des créatures incomprises…
Faisant forcément le parallèle entre ce que je disais et ma propre situation, je soupirais sensiblement comme pour évacuer toute l'amertume qui commençant à dangereusement s'emparer de moi. Mais, toujours dans le but de garder une conversation aussi légère que tranquille, j'osais la questionner sans détour. Car même si j'étais une personne timide, j'étais extrêmement franche et directe, ce qui pouvait être un défaut.
- Pourquoi avez-vous quitté Hungcalf ? Avez-vous obtenu vos D.E.F.I.S ?
Faisant quelques pas en silence, je fus intriguée par la proposition de la Mcbee. Pourquoi un tel revirement alors qu'elle m'avait spécifié vouloir rentrer chez elle ? Me sentant rougir quelque peu, j'osais enfin tourner mon regard sur elle pour la fixer, un peu interdite et véritablement gênée.
- Ho je… et bien… Je ne voudrais pas vous retenir. Je comprends votre désir de quitter ce lieu…
Clignant frénétiquement des yeux, j'essayais de comprendre le cheminement qui l'avait poussé à changer d'avis, en vain. Pourtant, la perspective de trouver des trucs moches à deux, plutôt que toute seule, pour décorer mon intérieur me mis du baume au cœur… d'autant plus qu'en restant avec elle, je gardais cette illusion de rester proche d'Adoración. Le temps d'un battement d'ailes de papillon.
- Enfin… ce serait avec plaisir mais vraiment, ne vous sentez pas obligée.
La légèreté dont elle faisait preuve en me parlant de l'architecture eut pour effet de terminer de me séduire, dans le sens où, décidément, je ne pouvais vraiment pas lui faire du mal, qu'importe le lien qu'elle aurait avec la femme de ma vie que j'avais perdue il y a peu de temps.. J'en ressentais une profonde boule dans la gorge qui m'empêchait de répondre immédiatement, ainsi, je me contentais donc de sourire un peu maladroitement en essayant de garder un air aussi détendu que possible même si un voile de tristesse venait s'installer dans mon regard.
Je ne faisais donc pas façon de sa voix brisée lorsqu'elle me signifia s'être trompée, et je ne pouvais qu'en élargir d'autant plus mon sourire. Je ne me moquais pas, et ça se voyait, j'étais plus touchée qu'autre chose. C'était presque à regret que je constatais à quel point nous nous ressemblions. Sapphire Mcbee obtenait à cet instant mon profond respect, mais aussi ma profonde convoitise de pouvoir prendre sa place. Trente secondes, ne serait-ce que pour pouvoir la revoir. Juste un petit instant de plus. D'une petite voix quelque peu étranglée, je réussissais à lui répondre.
- Votre passion architecturale est intéressante, je ne peux que vous comprendre, vraiment. Moi, je n'y connais rien en construction et en décoration. Je dirai même que je suis plutôt douée pour tout casser… ça doit aller de pair avec mon travail sur les dragons.
Elle s'était un peu dévoilée, alors j'estimais qu'il était temps que j'en fasse autant, passant par-dessus sa gêne pour lui spécifier qu'elle n'avait pas à se sentir honteuse ou idiote.
- J'entre cette année en huitième. Je souhaiterai obtenir mes D.E.F.I.S pour ensuite pouvoir continuer à étudier les dragons, ils me fascinent depuis que je suis toute petite. Je pense que ce ne sont que…
Je lui accordais un regard en biais rempli de mélancolie avant de reporter mon attention devant nous, comme si j'étais trop timide pour l'observer franchement.
- ...que ce ne sont que des créatures incomprises…
Faisant forcément le parallèle entre ce que je disais et ma propre situation, je soupirais sensiblement comme pour évacuer toute l'amertume qui commençant à dangereusement s'emparer de moi. Mais, toujours dans le but de garder une conversation aussi légère que tranquille, j'osais la questionner sans détour. Car même si j'étais une personne timide, j'étais extrêmement franche et directe, ce qui pouvait être un défaut.
- Pourquoi avez-vous quitté Hungcalf ? Avez-vous obtenu vos D.E.F.I.S ?
Faisant quelques pas en silence, je fus intriguée par la proposition de la Mcbee. Pourquoi un tel revirement alors qu'elle m'avait spécifié vouloir rentrer chez elle ? Me sentant rougir quelque peu, j'osais enfin tourner mon regard sur elle pour la fixer, un peu interdite et véritablement gênée.
- Ho je… et bien… Je ne voudrais pas vous retenir. Je comprends votre désir de quitter ce lieu…
Clignant frénétiquement des yeux, j'essayais de comprendre le cheminement qui l'avait poussé à changer d'avis, en vain. Pourtant, la perspective de trouver des trucs moches à deux, plutôt que toute seule, pour décorer mon intérieur me mis du baume au cœur… d'autant plus qu'en restant avec elle, je gardais cette illusion de rester proche d'Adoración. Le temps d'un battement d'ailes de papillon.
- Enfin… ce serait avec plaisir mais vraiment, ne vous sentez pas obligée.
- InvitéInvité
Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Dim 14 Oct 2018 - 17:00
Finalement, il suffit de mentionner Hungcalf et de montrer quelle pipelette maladroite elle pouvait être pour mettre Abigail en confiance et la pousser à parler. J'entre cette année en huitième. Déjà en huitième année ? Sapphire avait imaginé que la craintive sorcière était plus jeune qu'elle, alors qu'elle avait en réalité un an de plus. Sa timidité maladive faisait qu'elle n'avait pas l'air d'une adulte mais d'une toute jeune femme. Et pourtant, Sapphire était loin d'être la plus mature de son âge ! Je souhaiterai obtenir mes D.E.F.I.S pour ensuite pouvoir continuer à étudier les dragons, ils me fascinent depuis que je suis toute petite. Je pense que ce ne sont que ce ne sont que des créatures incomprises… Tiens, l'Irlandaise avait déjà entendu ce discours concernant les dragons. Ces créatures ne l'avaient jamais vraiment intéressée, mais elle connaissait d'autres fans de ces impressionnants reptiles. Oh, vous devez suivre les cours du Professeur Helsing, alors. J'ai eu la chance de le rencontrer. Avant de quitter l'université, elle avait osé lui rendre visite pour découvrir un peu sa vie d'explorateur, qui la fascinait. Even Helsing avait une sacrée réputation. Elle pensa également à Sam, le Summerbee qui lui avait longuement parlé de sa passion pour les dragons, mais étrangement elle préféra ne pas le mentionner. Et puis, tous les étudiants en dragonologie ne se connaissaient pas forcément. Abigail poursuivit en se tournant un peu vers Sapphire. Pourquoi avez-vous quitté Hungcalf ? Avez-vous obtenu vos D.E.F.I.S ? La question fit rougir la sorcière. Même si elle jugeait que son choix était le bon et même si elle était très heureuse d'avoir osé le prendre, avouer qu'elle n'avait pas été au bout de son cursus la mettait toujours mal à l'aise, surtout face à une sorcière plus âgée et avancée qu'elle dans les études. Non, je viens d'obtenir ma MAGIC. J'ai préféré me lancer dans le monde du travail. J'avais besoin de vivre d'autres aventures. De sortir de sa zone de confort et de son cocon étouffant, afin de grandir enfin et de s'épanouir. Elle savait qu'elle ratait des moments privilégiés avec Hermès qui étudiait toujours et qui était entouré de groupies, elle savait qu'on penserait qu'elle n'avait pas les capacités d'aller jusqu'au DEFI, elle savait qu'on ne comprendrait pas pourquoi elle passait d'un parcours universitaire brillant à une vie associative qui payait à peine. Tant pis.
Toujours en marche vers la sortie, la blonde restait curieuse. Vous n'aviez pas envie de vivre à Hungcalf, si je comprends bien ? Sapphire n'avait jamais eu son propre appartement. Même aujourd'hui, après son départ de l'université, elle n'avait pas de réel foyer. Elle partageait ses nuits entre la maison de ses parents à Dublin, le local de l'association ou l'appartement de sa sœur ainée à Londres… et la maison française d'Hermès. J'ai toujours eu ma chambre chez les Lufkin là-bas. C'était agréable de faire partie de cette maison. Par cette maison, elle entendait autant les Lufkin que faire partie d'une maison universitaire de manière plus générale. C'était comme une seconde famille, même si elle n'était pas proche de tout le monde. Il ne lui serait jamais venu à l'esprit de vivre en dehors de cette famille.
Toujours en marche vers la sortie, la blonde restait curieuse. Vous n'aviez pas envie de vivre à Hungcalf, si je comprends bien ? Sapphire n'avait jamais eu son propre appartement. Même aujourd'hui, après son départ de l'université, elle n'avait pas de réel foyer. Elle partageait ses nuits entre la maison de ses parents à Dublin, le local de l'association ou l'appartement de sa sœur ainée à Londres… et la maison française d'Hermès. J'ai toujours eu ma chambre chez les Lufkin là-bas. C'était agréable de faire partie de cette maison. Par cette maison, elle entendait autant les Lufkin que faire partie d'une maison universitaire de manière plus générale. C'était comme une seconde famille, même si elle n'était pas proche de tout le monde. Il ne lui serait jamais venu à l'esprit de vivre en dehors de cette famille.
- InvitéInvité
Re: upside down, boy you turn me - abigail [Terminé]
Dim 14 Oct 2018 - 19:27
La mention d'Even de la bouche de mon interlocutrice m'arrachait un petit sourire ironique. Après me voler Adoración, voilà qu'elle le faisait avec monsieur Helsing, qui était non pas moins l'homme que j'idéalisais le plus par ses connaissances et tout ce qu'il m'apprenait concernant les dragons. Décidément, j'avais tout pour détester cette jeune femme, mais l'innocence que je lisais sur son visage m'en empêchait, et parce que ce n'était pas non plus dans mon caractère. Ces deux personnes ne m'étaient pas exclusivement réservées, et je ne devais pas le prendre pour acquis. Par ailleurs, je n'avais jamais songé à cela avant de la rencontrer, preuve que c'était bien mes sentiments à l'égard de sa belle-mère qui me mettaient en confusion.
C'est donc en souriant, légère, mettant mes émotions de côté que je lui répondais.
- Oui c'est lui-même. Nous nous voyons régulièrement pour des cours privés. Ce que nous faisons dans les cours ne me suffit pas.
Je haussais légèrement les épaules à mes propos. Ce n'était encore une fois que la pure vérité. Même si je ne m'ennuyais jamais durant les cours de monsieur Helsing, et surtout le fait qu'ils soient si passionnants me donnait envie d'en apprendre encore plus. Cette passion me dévorait et me consumait, je ne pouvais pas m'arrêter une fois lancée, et j'avais eu la chance qu'Even soit présent pour étancher ma soif. Je travaillais même officieusement pour lui, mais ça, je me gardais bien de le préciser à la jeune femme à mes côtés.
Voyant la blonde rougir à ma question concernant son diplôme, je croyais deviner que j'avais touché un point sensible. J'étais sur le point de m'excuser, mais sa réponse m'en dissuada. Je n'avais jamais trouvé lâche que les élèves d'Hungcalf arrêtent leurs études avant les D.E.F.I.S. Au contraire, c'était courageux de vouloir se lancer dans la vie active plus tôt que prévu. Ça avait du mérite. Moi, je me tenais à continuer jusqu'à ma dixième année car sans mon D.E.F.I.S je n'allais pas pouvoir être la dragonolosite que je souhaitais être. Aimer ces animaux demandait des connaissances théoriques titanesques, mais c'était l'œuvre de ma vie. C'est lorsque j'allais en être détournée par mon amour que la rupture vint tout trancher de sa lame effilée.
- Je comprends, c'est courageux de votre part. J'avoue que j'ai hâte de me lancer aussi. Même si les cours sont intéressants, ça ne vaut pas l'excitation du terrain. Le concret.
Déambulant alors dans le centre commercial, j'accueillais son envie de m'accompagner avec un sourire non feint, au final contente d'avoir un peu de compagnie. Même si elle retournait un peu le couteau dans la plaie bien malgré elle, elle y ajoutait aussi du baume. Ce n'était pas si désagréable, et je me nourrissais de cette illusion encore, je n'allais pas refuser, ce serait idiot. J'osais même glousser un peu à sa plaisanterie, même si j'étais peu coutumière aux flatteries en tout genre.
- Ho je fais face à des dragons, alors les journalistes, qu'est-ce que c'est ?
D'une œillade pétillante de malice, je remarquais que j'osais me mettre un peu plus à l'aise à présent. Mon regard se promenant ensuite sur les vitrines, je ralentissais le pas de temps à autre jusqu'à entendre le nouveau questionnement de la jeune femme auquel je répondais avec calme.
- En réalité j'y ai vécu jusqu'à cet été. Mais j'ai dû jouer de malchance car mes colocataires ne restaient jamais très longtemps. Alors j'ai décidé, un peu comme vous, à prendre mon indépendance. J'ai déménagé et je me suis trouvée un emploi à mi-temps, histoire de commencer à pouvoir me débrouiller toute seule sans l'aide de mes parents. Être étudiante c'est bien beau, mais le salaire n'est pas bien élevé.
Ainsi, après avoir traversé le centre commercial en discutant, et en restant attentive à une potentielle nouvelle vague de problème, je voyais les portes se dessiner devant nous, signe de notre séparation. D'un nouveau déchirement, mais peut-être d'un soulagement également.
C'est donc en souriant, légère, mettant mes émotions de côté que je lui répondais.
- Oui c'est lui-même. Nous nous voyons régulièrement pour des cours privés. Ce que nous faisons dans les cours ne me suffit pas.
Je haussais légèrement les épaules à mes propos. Ce n'était encore une fois que la pure vérité. Même si je ne m'ennuyais jamais durant les cours de monsieur Helsing, et surtout le fait qu'ils soient si passionnants me donnait envie d'en apprendre encore plus. Cette passion me dévorait et me consumait, je ne pouvais pas m'arrêter une fois lancée, et j'avais eu la chance qu'Even soit présent pour étancher ma soif. Je travaillais même officieusement pour lui, mais ça, je me gardais bien de le préciser à la jeune femme à mes côtés.
Voyant la blonde rougir à ma question concernant son diplôme, je croyais deviner que j'avais touché un point sensible. J'étais sur le point de m'excuser, mais sa réponse m'en dissuada. Je n'avais jamais trouvé lâche que les élèves d'Hungcalf arrêtent leurs études avant les D.E.F.I.S. Au contraire, c'était courageux de vouloir se lancer dans la vie active plus tôt que prévu. Ça avait du mérite. Moi, je me tenais à continuer jusqu'à ma dixième année car sans mon D.E.F.I.S je n'allais pas pouvoir être la dragonolosite que je souhaitais être. Aimer ces animaux demandait des connaissances théoriques titanesques, mais c'était l'œuvre de ma vie. C'est lorsque j'allais en être détournée par mon amour que la rupture vint tout trancher de sa lame effilée.
- Je comprends, c'est courageux de votre part. J'avoue que j'ai hâte de me lancer aussi. Même si les cours sont intéressants, ça ne vaut pas l'excitation du terrain. Le concret.
Déambulant alors dans le centre commercial, j'accueillais son envie de m'accompagner avec un sourire non feint, au final contente d'avoir un peu de compagnie. Même si elle retournait un peu le couteau dans la plaie bien malgré elle, elle y ajoutait aussi du baume. Ce n'était pas si désagréable, et je me nourrissais de cette illusion encore, je n'allais pas refuser, ce serait idiot. J'osais même glousser un peu à sa plaisanterie, même si j'étais peu coutumière aux flatteries en tout genre.
- Ho je fais face à des dragons, alors les journalistes, qu'est-ce que c'est ?
D'une œillade pétillante de malice, je remarquais que j'osais me mettre un peu plus à l'aise à présent. Mon regard se promenant ensuite sur les vitrines, je ralentissais le pas de temps à autre jusqu'à entendre le nouveau questionnement de la jeune femme auquel je répondais avec calme.
- En réalité j'y ai vécu jusqu'à cet été. Mais j'ai dû jouer de malchance car mes colocataires ne restaient jamais très longtemps. Alors j'ai décidé, un peu comme vous, à prendre mon indépendance. J'ai déménagé et je me suis trouvée un emploi à mi-temps, histoire de commencer à pouvoir me débrouiller toute seule sans l'aide de mes parents. Être étudiante c'est bien beau, mais le salaire n'est pas bien élevé.
Ainsi, après avoir traversé le centre commercial en discutant, et en restant attentive à une potentielle nouvelle vague de problème, je voyais les portes se dessiner devant nous, signe de notre séparation. D'un nouveau déchirement, mais peut-être d'un soulagement également.
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