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« ... Je vois ses nuages gris, je sais qu'il fume même la nuit... » ♫ Velvet.
Ven 5 Fév 2010 - 23:32
« La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. »
E. QUIN
Assise sur un petit muret de pierres froides, mon regard fixait l’horizon et les étoiles brillantes de cette nuit noire de févier. Aujourd’hui, ma lassitude avait atteint son paroxysme, j’étais simplement éreintée, j’en avais marre. Je portais un joint à mes lèvres pâles, en continuant de contempler le ciel, car se sont les étoiles qui gouvernent notre existence, c’est ce que l’on apprend dans le roi Lear. J’aime la nuit, tout est toujours plus calme, les gens sont bien souvent plus eux-mêmes que durant la journée, la fatigue fait tomber les masques. Et le mien par la même occasion, le soir, sauf lorsque je suis de sortie, je suis beaucoup plus calme, je redeviens en quelque sorte la jeune adolescente que j’étais, auparavant. Docile et douce, apaisée, je ne suis plus cette insolente sans cœur. Enfin, en face des personnes que j’apprécie, les autres me trouveraient toujours aussi salope et indécente. J’aspirais une nouvelle bouffée nicotinique avant de reposer ma main gauche sur mon genou, soufflant doucement, laissant s’envoler cette fumée blanche fortement imprégnée de la senteur du tabac, qui teignait mes cheveux bruns, récemment teints. Un jeune homme arriva. Grand, brun, mon type. Il s’assit à côté de moi, commença une tirade éreintante sur l’amour et tout ce qui s’en suivait, que ma mère était une voleuse qui avait prit les étoiles du ciel pour me les mettre dans les yeux. Pathétique non ? Il se pencha pour m’embrasser, au moment où une forme féline vint se placer entre nous deux, il tenta de la chasser du revers de la main, je m’interposais. On ne touche pas ainsi Baudelaire ! Le seul et unique homme de ma vie. Le seul digne d’un minimum d’attention et de réciprocité.
J’écrasais ma cigarette sur le macadam noirâtre de la cour intérieur du château, prenait Baudelaire dans mes bras puis commençait à rentrer, sachant pertinemment que ses yeux étaient posés sur le bas de ma jupe, si ce n’est carrément sur mes fesses. Je n’étais tout simplement pas d’humeur, étrangement. Généralement, il n’y avait rien de mieux pour moi que de passer dans le lit d’un jeune homme, mais pas ce soir là. J’avais envie de calme, de patience, et non de passion effrénée. Le sempiternel problème de l’amour ne se pose pas, où plutôt, ne se pose plus. J’aime l’amour physique. Point. Les sentiments font souffrir, les sentiments sont inutiles, ils sont vains, Emmanuelle Arsan dit « L'éternel amour peut durer une seule nuit, parce que l'éternité n'est pas ce qui fait durer, mais ce qui abolit la durée. » C’est tellement vrai. L’amour ce n’est pas vouloir passer le reste de ses jours avec la même personne, certes, parfois, c’est ce que l’on croit ressentir, mais en vérité, l’amour est lorsque l’on oubli le temps, lorsqu’il arrête son inexorable course contre la montre, simplement pour une nuit. Un moment, un instant. Lorsque l’on profite, que l’on ignore que le temps passe, lorsqu’il n’existe plus. Je montais les escaliers, doucement, faisant glisser mes longs doigts sur le bois ancien de la rampe. Je mis mes écouteurs, effleurait du doigt la molette centrale, et commençais à laisser tanguer ma tête de manière légère, au rythme de la mélodie que j’écoutais. A pas feutrés, mon chat m’accompagnait dans les étages. Je rencontrais quelques élèves, beaucoup de jeunes premières années, pour qui mon comportement n’avait qu’une seule signification :
C’était plutôt elles qui étaient nulles. Tant la fille fière d’être une sorcière alors que sa sœur se contentait d’être une simple femme comme les autres, une moldue, une personne dépourvue de tous pouvoirs magiques. Peut-être était-elle plus heureuse ? Non. Nous ne sommes heureux seulement lorsque nous ignorons. Là, elle risquait de lui en vouloir. Jalousie. Mépris. Leur relation devait faire plutôt peur à voir. Jalousie. Mépris. Je détournais le regard, me mordillant la lèvre inférieure. L’une avait l’air de trouver ça super, mais ça se voyait qu’elle n’avait jamais ô grand jamais fumé un joint de sa petite vie. Ça se voyait. Physiquement. Mais peut-être était-elle ce genre de fille qui n’attendait que ça, pouvoir être loin de maman et papa pour pouvoir s’amuser, telle la dépravée qu’elle souhaiterait être. Mais qu’elle n’a pas le courage de devenir. Je sais que je suis tombée dans la drogue sans vraiment le vouloir, contrairement à beaucoup. Je l’affirme, je n’en n’ai pas honte, cela ne me dérangerait pas de m’en passer. Mais je ne peux pas. Je n’ai pas non plus honte de dire que je suis dépendante, ce n’est que la stricte vérité, et bon nombre d’étudiants ici pourraient en dire la même chose, quant aux profs alcolo, n’en parlons même pas… Mais j’avais choisi la drogue en me détournant de l’amour. Une femme à dit : « L'amour ne fait pas que du bien. L'expérience d'une passion peut être extrêmement destructrice, douloureuse, et on peut mettre des années à se sortir de cette dépendance terrible - comme d'une dépendance à la drogue. » Amour et drogue ne font qu’un. On aime, on ne compte pas. On souffre, on ne s’en remet pas. On se relève, on rechute. On aime, on déteste. On en veut encore, on veut tout arrêter. Un rail de coke, c’est comme les bras d’un amant. C’est réconfortant, on se sent mieux pendant que cela se déroule. Mais après ? On en souffre. Pour ne plus être dépendant d’une chose, il faut l’être d’autre chose, et j’ai choisi. Ne plus dire « je t’aime », ne plus pleurer pour un homme, ne plus se réveiller en pleine nuit pour le regarder dormir ou simplement pour avoir envie d’être à ses côtés. Arrêter de vouloir vivre pour autrui. Mais pour cela, j’ai également arrêté de vivre pour moi-même.
Perdue dans mes pensées, philosophiques ? Je me retrouvais déjà au troisième étage. Mon étage préféré. Pas seulement parce que j’y dors, non, mais également parce que c’est le lieu d’énormément de soirée qui nous font finir généralement ivres, défoncé ou à moitié nus, si ce n’est pas les trois en même temps. Ce qui arrive très souvent, il faut bien l’avouer. Et le meilleur, c’est que c’est également l’étage où crèche le directeur d’Hangcalf. Ce qui rend nos petites parties bien plus excitantes. Une chanson, beaucoup plus rock débuta, me faisant m’arrêter. Le grenier ou la salle commune des Lufkin comme une jeune fille bien sage ? Étrangement, j’hésitais. Je ne savais plus trop que choisir. Après tout, je me retrouverais seule comme une idiote si j’allais dans notre salle, mais d’un autre côté, l’alcool risquerait de me rendre encore plus morose et me faire broyer plus de noir, ce qui me pousserais à me faire le premier idiot venu, sans vraiment tenir compte de ma personne. Ce qui, le lendemain, me rendrait mal. Je me connaissais par cœur mais je le faisais tout de même à chaque fois, inlassablement, pour passer le temps. Mais pas ce soir. Pas cette fois. Je n’en n’avais pas envie. J’étais lasse, je voulais me reposer. Me retrouver. Je prononçais mon mot de passe, d’une manière absente, jusqu’à ce que je puisse m’introduire dans une salle sombre. Il n’y avait personne. J’avançais, puis vit un bout de tignasse brune, assise sur un canapé, devant un feu de cheminée rougeoyant. N’ayant pas spécialement envie de parler, je me penchais pour voir qui s’était sans que cette personne ne me remarque. Puis un détail frappa mon attention, je n’aurais su dire lequel mais je connaissais cette personne, bien entendu puisque j’avais partagé avec elle treize longues années de ma vie. Velvet Octhavie Cartwright. Nos débuts si simple s’étaient compliqués par la suite, lorsqu’elle était arrivée à la maison, puis s’étaient radoucit. Mais plus comme une amie que comme une sœur. Quoique, la sœur se doit d’être amie et confidente en quelques sortes, non ? Je m’approchais doucement, alors que Baudelaire montait dans les dortoirs. Et je la saluais, lui posant une question qu’elle aurait très bien pu me retourner, après tout, nous étions faites du même bois, si on pouvait appeler cela ainsi…
- Mike ▬ Putin, mais c’est qu’un c.h.a.t ! J’ai vraiment envie de toi, Maxxie…
Maxxie ▬ Ecoute, premièrement, ce n’est pas un chat, c’est mon chat. Deuxièmement : je n’ai pas envie de toi, donc c’est non. Troisièmement, nous avons déjà couché ensemble… Et ce n’est pas avec toi que j’ai mes meilleurs souvenirs… Sur ce.
J’écrasais ma cigarette sur le macadam noirâtre de la cour intérieur du château, prenait Baudelaire dans mes bras puis commençait à rentrer, sachant pertinemment que ses yeux étaient posés sur le bas de ma jupe, si ce n’est carrément sur mes fesses. Je n’étais tout simplement pas d’humeur, étrangement. Généralement, il n’y avait rien de mieux pour moi que de passer dans le lit d’un jeune homme, mais pas ce soir là. J’avais envie de calme, de patience, et non de passion effrénée. Le sempiternel problème de l’amour ne se pose pas, où plutôt, ne se pose plus. J’aime l’amour physique. Point. Les sentiments font souffrir, les sentiments sont inutiles, ils sont vains, Emmanuelle Arsan dit « L'éternel amour peut durer une seule nuit, parce que l'éternité n'est pas ce qui fait durer, mais ce qui abolit la durée. » C’est tellement vrai. L’amour ce n’est pas vouloir passer le reste de ses jours avec la même personne, certes, parfois, c’est ce que l’on croit ressentir, mais en vérité, l’amour est lorsque l’on oubli le temps, lorsqu’il arrête son inexorable course contre la montre, simplement pour une nuit. Un moment, un instant. Lorsque l’on profite, que l’on ignore que le temps passe, lorsqu’il n’existe plus. Je montais les escaliers, doucement, faisant glisser mes longs doigts sur le bois ancien de la rampe. Je mis mes écouteurs, effleurait du doigt la molette centrale, et commençais à laisser tanguer ma tête de manière légère, au rythme de la mélodie que j’écoutais. A pas feutrés, mon chat m’accompagnait dans les étages. Je rencontrais quelques élèves, beaucoup de jeunes premières années, pour qui mon comportement n’avait qu’une seule signification :
- Ado 1 ▬ Regarde ça, il n’y a que des drogués dans cette fac. C’est super !
Ado 2 ▬ D’après ma sœur, dans les écoles moldues c’est pareil. Hihihi.
Ado 3 ▬ Perso, je trouve que ça craint à mort.
Ado 1 ▬ Pf ! T’es naze.
C’était plutôt elles qui étaient nulles. Tant la fille fière d’être une sorcière alors que sa sœur se contentait d’être une simple femme comme les autres, une moldue, une personne dépourvue de tous pouvoirs magiques. Peut-être était-elle plus heureuse ? Non. Nous ne sommes heureux seulement lorsque nous ignorons. Là, elle risquait de lui en vouloir. Jalousie. Mépris. Leur relation devait faire plutôt peur à voir. Jalousie. Mépris. Je détournais le regard, me mordillant la lèvre inférieure. L’une avait l’air de trouver ça super, mais ça se voyait qu’elle n’avait jamais ô grand jamais fumé un joint de sa petite vie. Ça se voyait. Physiquement. Mais peut-être était-elle ce genre de fille qui n’attendait que ça, pouvoir être loin de maman et papa pour pouvoir s’amuser, telle la dépravée qu’elle souhaiterait être. Mais qu’elle n’a pas le courage de devenir. Je sais que je suis tombée dans la drogue sans vraiment le vouloir, contrairement à beaucoup. Je l’affirme, je n’en n’ai pas honte, cela ne me dérangerait pas de m’en passer. Mais je ne peux pas. Je n’ai pas non plus honte de dire que je suis dépendante, ce n’est que la stricte vérité, et bon nombre d’étudiants ici pourraient en dire la même chose, quant aux profs alcolo, n’en parlons même pas… Mais j’avais choisi la drogue en me détournant de l’amour. Une femme à dit : « L'amour ne fait pas que du bien. L'expérience d'une passion peut être extrêmement destructrice, douloureuse, et on peut mettre des années à se sortir de cette dépendance terrible - comme d'une dépendance à la drogue. » Amour et drogue ne font qu’un. On aime, on ne compte pas. On souffre, on ne s’en remet pas. On se relève, on rechute. On aime, on déteste. On en veut encore, on veut tout arrêter. Un rail de coke, c’est comme les bras d’un amant. C’est réconfortant, on se sent mieux pendant que cela se déroule. Mais après ? On en souffre. Pour ne plus être dépendant d’une chose, il faut l’être d’autre chose, et j’ai choisi. Ne plus dire « je t’aime », ne plus pleurer pour un homme, ne plus se réveiller en pleine nuit pour le regarder dormir ou simplement pour avoir envie d’être à ses côtés. Arrêter de vouloir vivre pour autrui. Mais pour cela, j’ai également arrêté de vivre pour moi-même.
Perdue dans mes pensées, philosophiques ? Je me retrouvais déjà au troisième étage. Mon étage préféré. Pas seulement parce que j’y dors, non, mais également parce que c’est le lieu d’énormément de soirée qui nous font finir généralement ivres, défoncé ou à moitié nus, si ce n’est pas les trois en même temps. Ce qui arrive très souvent, il faut bien l’avouer. Et le meilleur, c’est que c’est également l’étage où crèche le directeur d’Hangcalf. Ce qui rend nos petites parties bien plus excitantes. Une chanson, beaucoup plus rock débuta, me faisant m’arrêter. Le grenier ou la salle commune des Lufkin comme une jeune fille bien sage ? Étrangement, j’hésitais. Je ne savais plus trop que choisir. Après tout, je me retrouverais seule comme une idiote si j’allais dans notre salle, mais d’un autre côté, l’alcool risquerait de me rendre encore plus morose et me faire broyer plus de noir, ce qui me pousserais à me faire le premier idiot venu, sans vraiment tenir compte de ma personne. Ce qui, le lendemain, me rendrait mal. Je me connaissais par cœur mais je le faisais tout de même à chaque fois, inlassablement, pour passer le temps. Mais pas ce soir. Pas cette fois. Je n’en n’avais pas envie. J’étais lasse, je voulais me reposer. Me retrouver. Je prononçais mon mot de passe, d’une manière absente, jusqu’à ce que je puisse m’introduire dans une salle sombre. Il n’y avait personne. J’avançais, puis vit un bout de tignasse brune, assise sur un canapé, devant un feu de cheminée rougeoyant. N’ayant pas spécialement envie de parler, je me penchais pour voir qui s’était sans que cette personne ne me remarque. Puis un détail frappa mon attention, je n’aurais su dire lequel mais je connaissais cette personne, bien entendu puisque j’avais partagé avec elle treize longues années de ma vie. Velvet Octhavie Cartwright. Nos débuts si simple s’étaient compliqués par la suite, lorsqu’elle était arrivée à la maison, puis s’étaient radoucit. Mais plus comme une amie que comme une sœur. Quoique, la sœur se doit d’être amie et confidente en quelques sortes, non ? Je m’approchais doucement, alors que Baudelaire montait dans les dortoirs. Et je la saluais, lui posant une question qu’elle aurait très bien pu me retourner, après tout, nous étions faites du même bois, si on pouvait appeler cela ainsi…
- Maxxie ▬ Hey Brunette, qu’est-ce que tu fais là ma belle ?
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Re: « ... Je vois ses nuages gris, je sais qu'il fume même la nuit... » ♫ Velvet.
Sam 6 Fév 2010 - 15:09
On pouvait mourir pour de nombreuses choses, de nombreux maux. La douceur de la vie était si grandement cruelle pour beaucoup de l’existence humaine. Une race qui ne connaissait guère les biens faits d’une joie pure et innocente. Emprisonné dans une prison de vestiges et d’atrocités commises, ainsi l’humain devenait fou et complètement dépressif alors autant choisir la voix douce et passable de la léthargie partielle. Nous étions les esclaves du destin pour certains, et les agneaux de d’un soit disant « Tout puissant » pour d’autres. Les pauvres malheureux, ils ne connaissaient rien à la réalité de la sous existence qui se déroulait derrière leurs dos et leurs yeux clos. Devenir, apprendre. Deux verbes durement symboliques dans l’existence d’un seul homme. Trop peu ou pas assez, on ne savait plus où donner de la tête comme de l’esprit. Les voyageurs ont des facultés de découvertes qui faisaient d’eux des êtres humains à part entière. Ils apprenaient avec le temps et vivaient au gré de leur temps. Tout était en réalité un questionnement de durée rien de plus et rien de moins. Deviner autrui était certainement ce qu’il y avait de plus difficile et de facétieux à la fois tel un parcours du combattant irrévocable et apprendre se révéler alors une interrogation de volonté et de bon sens. Ce n’était pas devenir pour apprendre mais apprendre pour devenir. Depuis longtemps – même au-delà des générations antérieures – on ne choisit pas vraiment l’ascendance de nos origines et encore moins les dons qui affublent une quelconque personne. Non, ces caractéristiques faisaient de nous un personnage hors du commun, un peu comme une servitude envers la vie que l’on nous offrait gratuitement. La gratuité n’avait rien avoir en réalité, on vit et point à la ligne sans demander notre propre reste. L’ascenseur de la vie ne s’interrompra t-il jamais ? Poursuivra t-il sans fin les couloirs d’une simple vie, où la douleur entre en son unique cœur de vie ? Tournera t-il sans rupture autour du sablier du temps emplis de ces grains de sables tous méconnaissable à l’être humain ? Aucune réponse n’est encore donnée comme envisageable car seul le temps apportera à l’individu sa réponse attendue. C’était bien connu, les temps adoucissaient les mœurs comme chacun trouvait midi à sa propre porte. L’illusion qu’elle douce chimère avions nous présentement. Ses pieds nus touchaient pas après pas le par terre verdoyant et humide d’une foret obscure et lugubre à souhait. La froideur de la pluie qui s’abattait sur son visage de neige, la rendait de glace et beaucoup plus glacée que les autres jours de son existence. La vision trouble, la mystérieuse poursuivait son ascension droit devant elle, vers le chemin de la réponse qu’elle attendait encore et encore. Les étoiles du plafond noir se firent plus intenses, plus lumineuses comme si elles désiraient être le témoin de futur trépas. Les bruits des bois sauvages se voulaient angoissant et pétrifiants mais Velvet n’y avait rien à perdre. Les habitudes de ses rêves cauchemardesques lui était devenue coutumiers à mesure du temps. Pour autant, elle parviendrait au but, elle le sentait proche lorsqu’un hurlement de loup se fit entendre. Dès lors son illusion d’elle-même se retourna rapidement. Sa chevelure d’encre aux boucles soyeuses dégageait dès lors ses prunelles azuréennes qui brillaient de mille éclats face aux reflets de la lune. Son corps svelte et menu perdit alors de l’allure comme si était figée sur place. Un animal à quatre pattes, au pelage d’un blanc nacré s’avança droit devant elle, et grogna sauvagement. Un hurlement provenant de plus loin, et ce fut en sursaut qu’elle se réveilla. Son souffle saccadé se rythmait parfaitement au son que produisaient les gouttelettes de pluie qui tambourinaient contre la vitre. Main droite contre sa poitrine, elle respirait de manière régulière à présent, bien que son esprit demeure encore embrumait dans cette prémonition qui devenait de plus ne plus redondantes ces derniers temps. Elle repoussa les draps aux bords du lit et ramena ses genoux contre son corps frêle de ballerine. Tête posée sur ses genoux, elle s’adonnait à la réflexion philosophique et fataliste pour comprendre le schéma de sa vision songeuse. Le sang pure ne contrôlait pas son don prémonitoire et encore moins le point de chute de ce dernier, mais s’il y avait bien une chose qu’elle pouvait saisir à sa guise c’était son interprétation sous toutes ses coutures. Ses yeux aux couleurs d’eau limpide, fixait le tableau mouvant représentant un paysage glacial et hivernal. Au premier plan une adolescente ne cessait de faire une révérence à son prétendant - un ridicule consommé - mais au second plan, la vision d’un bois sombre absorbait tout le reste de la scène. Relevant doucement son visage d’ange, la sorcière sentit les lèvres de son partenaire d’un soir remontait le long de son échine dorsale. Des frissons auraient dû parcourir son corps mais rien ne la fit sursauter et encore moins la présence du pauvre malheureux qu’elle avait déjà oublier. « Encore réveiller ma belle, pourtant tu semblais dormir paisiblement … ». Sa voix suave avait murmurée ses paroles à l’oreille de la douce qui se contenta de soupirer, toujours ce fameux silence pendue à ses lèvres de bohème. Se levant derechef sans elle saisit ses vêtements et partit sous la douche sans demander son reste. Le blond quand à lui ne la suivra guère sachant parfaitement à quoi s’en tenir, après tout en tant qu’amis d’enfance il en avait parfaitement l’habitude. La soirée était bien entamée lorsque la jeune Cartwright déambulait de nouveau dans le dédale magique de Hungcalf. Les dépraves qui servaient d’élèves semblaient tous plus ou moins ailleurs dans un nirvana plus ou moins collectif, ce qui provoqua un léger rire de la part de la brune aux reflets de jais. Secouant sa tête d’un signe péjoratif, Velvet employa sa voix pour remédier au mot de passe afin de rentrer au domaine des bleus et bronze. Lorsqu’elle pénétra au sein de la salle commune de la maison des érudits, la mystérieuse toisa la pièce d’un regard circulaire et s’aperçut que seul une horde de garçons campés les lieux. Pauvres âmes vagabondes ! Toujours à s’interroger sur le sort de leur vie laborieuse ou bien quand finiront-ils par avoir leur première relation sérieuse et sexuelle. Levant les yeux au ciel, la muse aux yeux aussi changeants que le temps, s’appuya contre le mur de pierre qui bordait la cheminée et croisa les bras. L‘un d‘eux s‘approcha alors d‘elle tel un chasseur débutant n‘ayant aucune expérience. Son expression manqué cruellement d‘assurance cela allez sans dire, mais pour autant elle avait envie de jouer pour s‘assurer une fin de soirée tranquille et en solitaire. Le jeune homme usa d‘une voix solennelle et plus ou moins assurée. « Hey Cartwright, j’ai entendu dire que tu étais célibataire … ».Cette voix ! Quel son terrible. Il reflétait l’arrogance et la confiance bien trop lourde surtout pour Henry Macleod. Ce pauvre malheureux ne pouvait agir seul, toujours avec sa bande de singes soit disant intelligents et bon fêtard. Voila bien longtemps que Velvet ne se posait plus de question sur ses individus qu’elle jugeait inintéressant. Le regard de la brune se porta sur le paquet de cigarettes qui jonchait dans la poche du pauvre type qui ne savait plus quoi faire de ses mains. Sa main de pianiste avertit se glissa dans la fameuse poche rapidement de manière à acquérir la drogue de nicotine. Cigarette coincée entre les lèvres, la dernière de la famille s’en ajusta pour l’allumée et tira une bouffée tranquillement. Le filet de fumée s’évapora et elle répliqua sur un ton impassible et ironique. « Ne joue pas Macleod, tu es un mauvais comédien alors part avant que ton château de cartes ne s’effondre devant tes petites camarades. ». Ses yeux azuréens le feintèrent et elle s’aventura au sein de la salle commune pour venir s’asseoir sur l’un des nombreux fauteuils qu’offrait la pièce. Jetant sa drogue partielle dans le feu de la cheminée, la bande de garçons sortie sans demander son reste. L’extralucide recouvrait enfin un semblant de solitude, et elle ne fit guère prier pour parcourir de nouveau l’ouvrage de Platon. Un vestige ancien qui lui venait de sa défunte mère et qu’elle relisait sans cesse. Tournant une énième page jaunie par le temps, la cadette n’eu aucun mal à reconnaitre la voix clairvoyante et raisonnante se son ainée de frangine. Cette rouquine avait beaucoup de potentiel certes, mais elles étaient si divergentes que parfois cela en devenait comique implicitement parlant. « Hey brunette, qu’est ce que tu fais là ma belle ? ». Son regard lisait encore les lignes du philosophe antique à ce moment là, mais pour autant elle ferma l’ouvrage de manière catégorique et lui répondit d’une intonation calme, neutre. « Pendant que certains jouent les dépravés je me recouvre dans la solitude quelques temps. ». Elle n’était pas le moins du monde surprise par la présence de sa demie sœur qui autrefois - avant découverte des liens de parenté - était l’une de ses meilleures amies. A croire que tout est fortuit dans cette vie misérable. Laissant tomber le témoin de ses pensées sur le sofa, Velvet l’interrogea histoire de faire la conversation et de savoir ce que voulait la rouquine. « Alors quel bons vent de Baudelaire t’amène ? ». La muse avait remarqué la présence du poète français dans les bras de son interlocutrice quelle coïncidence ! L’existence est éclatée par divers contrées et l’illusion de la chimère s’établit selon notre bon vouloir. Nous vivons dans deux mondes parallèles qui intrinsèquement demeure liée par le bon vouloir de notre conscience aussi facétieuse soit elle. La réalité est un néant machiavélique auquel on se doit de courber le dos, tandis que le pays issu du rêve n’est qu’une aliénation de nos désirs les plus profonds. La virtuose, elle ne subit aucunement ce choix, elle plie l’échine face au bon vouloir de son don, et pour autant qu’elle sache une entente fraternelle peut toujours venir à bout d’un secret volage ? Wilde à raison une logique gouverne notre imaginaire, celle de la haine amère. |
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Re: « ... Je vois ses nuages gris, je sais qu'il fume même la nuit... » ♫ Velvet.
Dim 7 Fév 2010 - 7:14
« Il y a peu de différence entre un homme et un autre, mais c'est cette différence qui est tout. » William James . Contrairement à ma cadette, j’étais emprunt de douceur, même lorsqu’il s’agissait de mes amants, je les quittais d’un baiser, d’une caresse, même si avant de commencer quoique ce soit, ils savaient comment cela se terminerait. La douceur est dangereuse lorsque l’on ne l’a jamais connue disait-on dans « L’exil », ils restaient ainsi plein d’espoirs quant à l’avenir, restaient prévoyant, attachés à moi. J’aimais les tenir, les malmener en quelque sortes. Je faisais subir à tous les hommes ce qu’un seul avait osé me faire souffrir. Elle au contraire, brune et ténébreuse, était depuis toujours consciente qu’ils ne valaient rien, c’était admirable, mais je n’aimais pas lorsqu’elle était comme ça, semblant froissée, elle paraissait décidée à froisser toute les personnes qui l’entouraient, lisant Platon à tour de bras, comme je lisais Baudelaire. Sa philosophie, ma poésie. Elle avait toujours émit une réserve depuis que nous avions appris nos liens de parentés, alors que je considérais que rien (ou presque), n’avait changé de mon côté, si ce n’est une haine exacerbée pour mes parents, et donc, par définitive, son père également. Elle ferma l’ouvrage, qu’elle laissa tomber sur le sofa, de manière catégorique, franche, mais sa voix était calme, presque neutre, peut-être même indifférente : Velvet ▬ « Pendant que certains jouent les dépravés je me recouvre dans la solitude quelques temps. » puis elle m’interrogea, surement parce qu’elle croyait que je voulais quelque chose de précis. Ce qui habituellement aurait pu être le cas, mais non. Pas cette fois. « Alors quel bons vent de Baudelaire t’amène ? ». Maxxie ▬ Et bien, je comptais également me réfugier dans la solitude, et de rester sobre par la même occasion. Et dans ton histoire avec Platon, tout ce passe bien ? Oh. De l’humour, alors que mon chat, exténué, partait se coucher. A moins qu’il ne voulait tout simplement pas assister à nos discussions nocturnes. Et ma réponse n’en était pas vraiment une,, sans vraiment être honnête. Tout simplement car je n’allais pas lui dire que je me trouvais pleine de mélancolie, mais après tout, Hugo disait bien que la mélancolie était le bonheur d’être triste. Le fait d’être ainsi bercée d’affects me rongeant en cette froide soirée ne serait pour moi que bénéfique. A moins que ce soit un autre écrivain français qui ait raison : « le sexe mène à la violence ou à la mélancolie. », Phillipe Sollers. Personnellement, je pense qu’il pourrait avoir raison, en quelque sorte : la violence, je la laisse aux hommes, de toutes manière, ce sera toujours ce qu’ils réussissent le mieux, être agressif, prétentieux, imbus d’eux-mêmes. Même si je ne me défile pas lors des défis baguettes à la main, je trouve juste que c’est un petit peu inutile. Ils trouveront toujours à répliquer qu’en cas de danger, cela les aiderait. Mais quand bien même ce serait le cas, j’utiliserais ma capacité à me transformer, ce qui s’avérera toujours beaucoup plus utile. D’accord, on ne voit pas énormément de fennecs dans la rue, mais il n’y a que les oreilles qui peuvent prêter à confusion, en plus, le mien est très petit, comme un bébé, comme un petit chiot. Et personne n’est au courant, je ne voudrais pas me retrouver dans les bureaux du ministère de la magie pour me faire contrôlée et mise sur les listes comme certaines personnes connues, être régulée, suivit, ne pas pouvoir être libre de ses mouvements, et surtout que quelqu’un sache comment te rattraper, si ce cas d’extrême danger dont parlent si souvent le sexe masculin dans leur vanité première, se présente. La mélancolie est plutôt une affaire féminine, nous savons que la vie n’est pas telle que nous l’aurions espérée, nous la voyons telle qu’elle est vraiment. Cela paraitrait-il dans les relations physiques, comme il l’entend ? je n’en suis pas persuadée, il pourrait avoir raison, après tout, je passe de couche en couche et je suis mélancolique, au sens poétique du terme, et non médical, car je ne suis en aucun cas atteinte d’une forte dépression avec une atteinte du moi, qu’elle soit par des idées délirantes tournant autour d’un désir de mort, et donc, d’un petit côté suicidaire. Non. En aucun cas Thanatos ne se serait introduit dans mon esprit, je suis parfaitement normal, enfin, autant que l’on puisse l’être lorsque l’on fréquente Hungcalf depuis quelques années déjà… Car il faut bien avouer que nous avons un grain, tous autant que nous sommes, tant les hommes que les femmes, les enseignants que les élèves. Ça doit être une caractéristique essentielle pour se retrouver ici, à moins que ce ne soit ces murs qui nous transforme. Sait-on jamais… Non, aucun lieu ne peut transformer quelqu’un au point de devenir témoin de sa luxure et de sa débauche. Pardonnez-moi mon père car j’ai pêché, j’ai eu approximativement quatre vingt quatre pensées impures depuis ce matin, qu’elles soient sexuelles, revancharde, meurtrières, et j’en passe. Mais bon, deux petites prières dites sur le tas avant d’aller se coucher et il n’en paraitra plus rien… J’étais un peu perdu, je ne savais trop que faire, comment le faire, elle paraissait froissée, comme si elle avait de nouveau fait un mauvais rêve. Combien de fois l’avais-je vu se réveiller en sueurs la nuit, après s’être débattue, le cœur battant la chamade, la peau tellement pâle qu’on aurait pu la confondre avec un cadavre. Bien entendu, je m’inquiétais pour elle, car j’avais gardé à l’idée qu’elle était mon amie, contrairement à elle qui avait prit la nouvelle de notre filiation très mal. Lentement, je faisais le tour du sofa, et venait m’asseoir à côté d’elle, plongeant mes yeux dans les siens, et attendait qu’elle commence à parler, je ne sais pas pourquoi, ce soir là, voilà de quoi j’avais envie. Je ne souhaitais pas aller boire, aller rire, danser, me droguer, coucher. Non, je voulais entendre Velvet parler, je voulais qu’elle se soulage. De quoi ? Je n’en savais pas plus que ça, je savais que je voulais l’entendre me narrer des récits oniriques, comme lorsque nous n’étions encore que des enfants. Lorsqu’elle me parlait de ses cauchemars, de ces problèmes de prémonitions, lorsque je lui parlais qu’un jour, j’aimerais pouvoir me transformer en animal, qu’elle riait à cette idée et que maintenant. Elle était toujours tourmentée, je pouvais me transformer, mais le temps avait creusé un fossé qui nous faisait garder des secrets. Peut-être le racontait-elle à sa meilleure amie, mais après tout, honnêtement, je pouvais dire que je trouvais ça encore plus déprimant, désolant. Et pas uniquement parce que je ne l’aime pas cette Ekstasy (rien que son prénom donne envie non ?), le fait qu’elle ne m’aime pas, qu’elle entraine Velvet a rassasier ses pulsions autodestructrices m’exaspérait au plus au points, et en plus, elle avait récupéré un de mes anciens amants donc, définitivement, je ne pouvais pas du tout blairer cette fille, et cela était réciproque, donc, je n’avais aucun scrupules, ni regrets à mes agissements, paroles dites déplacées et autres comportements que arborait à son égard. Et puis, elle le lui rendait bien, il fallait bien l’avouer, moins, mais tout de même. Des jeunes entrèrent titubants et tonitruants, interrompant mes pensées déjà bien assez mélangées et confuses en cette –presque – calme nuit. Ils filèrent dans les dortoirs aussi rapidement que ce qu’ils étaient rentrés. Amateurs. Deux verres de vodka et voilà qu’ils ne tenaient plus droit. De simples petits curieux ne tenant pas la distance. Mais ça viendra, malheureusement pour eux, la débauche, mère de toutes les luxures est partout dans ce château, même chez les professeurs. Et avouez que le fait que les anciens Serdaigle habitent d’un près du lieu préféré de profusion et d’orgie de tout à chacun et au même étage que monsieur Valder, notre cher directeur, incite aux débordements. Je retournais derechef mon attention sur l’autre fille de notre père, Velvet. Miss Cartwright, allait-elle enfin parler, m’inviter à rester, me congédier, se confier, se refermer ? Tant de possibilités s’ouvraient à elle puisque c’était moi, pauvre Maxxie, qui était en position de faiblesse, attendant le moindre mot, la moindre attention. J’étais mélancolique de nos jeunes années. Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi ce ras-le-bol général ? Pourquoi ce besoin d’être avec elle, et non pas Météo par exemple, avec qui je partage énormément, comme ma sœur et l’autre folle-dingue. Un besoin familial ? J’avais toujours fuit ma famille, mais il était vrai que lorsque j’allais mal, c’était à elle que j’écrivais, à elle que je racontais mes crises de folies, par des lettres certes, jamais en face, mais tout de même, c’était elle que j’avais prévenue de ma fugue en France, personne d’autre. Me permettrait-elle de la laisser s’ouvrir à moi pour une fois ? . |
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