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shazmin × à la lueur de l'aube
Mar 11 Déc 2018 - 8:14
Elle était là, éternelle reine de glace et toi, et bien toi, tu t'es retrouvé une nouvelle fois piégé. Incapable de bouger, tu n'as pu que l'écouter. L'écouter débiter ces inepties d'abord, tribulations d'un esprit malade et torturé. L'écouter ensuite, d'une oreille plus attentive, parce qu'elle parlait d'elle , de cet enfant perdu, de ce souvenir éternelle et impalpable. Tu ne sais pas pourquoi tu n'es pas parti, simplement, tu sens le danger ? Est-ce que tu es prêt à lui faire aveuglément confiance ? Est-ce que tu es prêt à mettre en jeu tout ce que tu as réussi a reconstruire ces derniers temps pour ce qui au fond ressemble à une chimère ? C'est qu'elle est convaincante la Suissesse, toujours les mots exacts, elle sait comment te prendre et comment titiller ta curiosité, ta fierté. Elle est partie en te tendant une adresse, simulation de convivialité, de bienséance qu'il n'y à jamais eut, et qu'il n'y aura probablement jamais entre vous et toi, tu es retourné dans le bar, pour un verre ou deux, ou plus ? Tu as perdu le compte, après tout ce n'est pas important.
J'en ai pas pour longtemps, c'est ce que tu as dit en partant, peut-être devrais-tu simplement te taire la prochaine fois ? Ça t'éviterai de devoir développer un monde de créativité pour faire le moins de bruit possible en rentrant au beau milieu de la nuit, dans un état légèrement ... second
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Mar 11 Déc 2018 - 18:41
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(shazmin)
Où est-il ? Que fait-il ? Il y a tout pour l'accueillir, le dîner et même quelques bougies d'allumer : mais l'illusion ne trompe personne lorsque tu n'y trouves aucune chaleur. Un soupire s'échappe de tes lippes rouges carmines ; devant la scène qui se joue pour la première fois, consciente que ce ne sera peut-être pas la dernière. Il a promis de rentrer avant que les étoiles ne remplacent les rayons du soleil, mais elles sont déjà bien haut placées dans le ciel ; et c'est une nouvelle promesse brisée, de celles que tu penses anodines, futiles – ce n'est pas grave, parce qu'il finit toujours pas rentrer, non ? Du moins, tu essaies de t'en convaincre, or, tu n'es pas aveugle. Obstinée. Il n'est pas là. C'est tout ce que tu retiens. Et de ce simple fait, tu sens le doux venin de la colère se propageait. De tes jambes, il est né, pour se répandre bout à bout jusqu'à la moindre de tes cellules, atteignant les tréfonds de cette poitrine vide. Tu te sens bête. Bête, parce que ce n'est pas toi ça ; d'attendre, d'attendre que 'chéri' rentre en ayant tout préparé pour sa majesté. Tu te sens honteuse, idiote. Ta fierté est touchée, ton orgueil lacéré. La reine aurait pu s'éviter cette bassesse, oui, tu aurais pu. Qu'est-ce qui t'as prit ? D'un coup de baguette, tu fais disparaître l'ignominie d'une éphémère folie. Tu éteins les lumières, allégorie d'un espoir ou d'une attente que tu tues d'un simple souffle ; et tu rejoins ce lit vide et froid. Évidemment, tu n'arrives pas à dormir. Colère sourde qui te garde éveillé. Alors oui, tu vas attendre, mais pas pour les mêmes raisons cette fois-ci. Tu vasle cueillir, l'accueillir. Lui demander des comptes. As-tu le droit de le faire ? Qu'importe, t'es l'impérieuse, qui prend ou arrache. Tu attends. Tu ne sais pas combien de temps ; quand enfin, des bruits se font entendre. Tu te lèves, quittes cette couche qui dans l'instant te répugne ; et tu vas droit au but, directement dans le salon. Il est là, et il est soûl ; ses 'chuuut' ne te laissant aucun doute. Tu vas lui faire payer. Promesses salines. De tes lèvres qui se retroussent doucement dans un sourire qui ne présage rien de bon. Langueurs tempétueuses qui te rendent encore plus inquiétante, et dangereuse. « Tu ... Dors pas ? » Tu l'observes. Tu veux éviter les banalités, tu ne veux pas lui demander où il était. Tu préfères enfiler ce rôle qui te sied à merveille, celle de cette suffisantepétasseprincesse indifférente. « Un petit mot pour me dire que tu allais te soûler, c'est trop demander ? » Il passe à côté de toi, et s'effondre dans le canapé. « Vu que t'es là...faut qu'on parle ... » Vraiment ? Dans son état ? Sûrement pas. « Non. Attends demain. » De l’espagnol. Tu te rends dans la cuisine, car l'évidence, tu ne vas pas dormir.
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Lun 17 Déc 2018 - 21:29
Quel que soit ton état actuel, une chose te semble certaine : elle est contrariée. Pourquoi est-ce que tu as toujours besoin de te trouver des femmes qui tiennent plus de la harpie que de la nymphe ? Tu soupires, encore, t'es saoulé avant même de commencer. Elle se braque. Tornade qui menace de s'abattre dans ton salon. Affalé dans ton canapé tu l'entends répliquer depuis la cuisine, sérieusement ? J'en ai rien à foutre, tu veux pas parler, t'écoutes, t'as envie d'ajouter qu'au petit matin tu n'auras peut-être plus l'envie, le courage simplement d'aborder ce sujet complexe, mais tu n'en fais rien
espagnol
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Mer 19 Déc 2018 - 20:15
What Goes Around
(shazmin)
Tu l'entends de la cuisine. Tu tries les mots comme ça t’arrange, évidemment. 'Rien à foutre', 'écoutes' qu'il te dit. Tu saisis l'agacement, la mélodie du bonheur, ça sonne bien à ton oreille ; emmerdeuse de première. Un rictus se dessine sur tes jolies lèvres, le marin est foutu d'avance s'il croit pouvoir amadouer la sirène de cette manière. Au contraire, ça attise le feu, consolide ton envie de lui faire payer son affront. Oui, tu veux que ça crie ce soir, que la tempête se déchaîne pour que le calme – le tien – revienne. Pourtant, ce n'est pas un déchaînement d'émotions qui te détend, là de suite, c'est un S'il te plaît ; dont le ton de voix te saisit l'âme. Qu'est-ce qu'il a à te dire ? Tu comprends l'importance du moment, tu sens le malaise – le mal-être ? - malgré le fléau qui t'engourdit le palpitant. Un instant de lucidité. Bref. Tu finis par revenir dans le salon, t'es appuyé contre un mur et à ce qu'il te dit t'as l'impression que celui-ci s'effondre. Sur tes épaules, sur ton corps, sur tes pensées. Sur tout ton être. Il … Il a eut une fille. Un bébé. Il n'y a pas que le mur qui s'affale sur toi, le sol se dérobe à la suite de ce qu'il te crache, t'avoues. Toi qui pensais être la version originale, tu n'es qu'une pâle copie d'une histoire déjà écrite. Un pauvre remake. C'est ridicule, navrant. Encore une bassesse, une faiblesse. Reine de déraison où est donc passé ta couronne ? Tu n'aimes pas ce que tu deviens, ce que t'es devenu après ses vérités crachés en pleine figure. Le déni veut que tu fasses l'autruche, mais il n'en est rien. Indomptable ravage, tu ne plies jamais. Il ne t'a pas laissé le choix de toute façon. Tu écoutes. Les oreilles qui saignent, les pensées en vrac. Tu l'écoutes te dire qu'il était avec elle ce soir, histoire d'enfoncer le clou. Nouveau rictus. Mauvais, presque résolu. Le soleil avait raison. La colère te libère. Tu es maintenant dépitée. T'es presque accablée, mise k.o. Tu ne peux rien faire contre l'évidence, contre les faits, contre un passé plus vieux que les lignes que tu écris avec lui. « Je ne sais pas quoi te dire … » Non, tu ne sais pas quoi dire. Tu ressens son mal-être, sa détresse. Tu la vois ; mais tu ne fais rien. Tu veux lui faire payer. Son retard étant bien insignifiant comparé à ce qu'il vient de te faire. Pourtant, tes jambes bougent, en connivence contre toi. Tes yeux sont braqués dans son dos, et tes mains glissent sur ses épaules. Tu veux le réconforter. Mais t'as cette envie aussi. Celui de le prévenir. Attention, post-it : 'je ne suis pas une godiche'. « La croire ou non … Ce n'est pas ça qui est important. » Ce n'est pas ton problème surtout, impératrice du 'moi' et du 'je'. « Est-ce que tu veux la croire pour cette enfant ou pour elle ? Ça, c'est la vraie question. » C'est ce que tu veux savoir. Parce que tu ne veux pas être la fille pansement, parce que tu ne seras pas là, à l'attendre alors qu'il est avec cette femme à chercher peut-être une chimère.
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Dim 23 Déc 2018 - 13:19
Rien. C'est ce à quoi tu t'attendais en rentrant ce soir. En prenant la parole. Comment imaginer la réaction qu'elle pouvait avoir face à cette situation totalement ... incompréhensible. Même pour toi. Tu donnes les informations basiques, celles dont tu disposes, toi et quelques autres personnes et puis tu ajoutes le retour de Nevaeh et ses aveux. C'est difficile d'organiser une pensée dans cet instant, mais tu fais de ton mieux. Je ne sais pas quoi te dire, ça tombe bien, tu ne sais pas quoi lui dire non plus. Ce n'est pas comme ça que ça vas avancer. En parlant d'avancer, tu ne l'entends pas bouger mais lorsque ses mains glissent sur tes épaules tu hésites un instant sur ses intentions tu fréquentes trop de folles; elle ne t'étrangle pas encore. Non. Elle est bien au-dessus de ça la jolie, bien plus vicieuse aussi, mais pour l'instant, elle se contente de poser une question qui pourtant sonne comme un avertissement, tu laisse choir la tête sur le dossier pour chercher son regard sans rien dire. Tu aimerais avoir la réponse sincère à cette question, parce que si tu ferais tout pour retrouver Héloïse, tu es presque aussi certain que tu pourrais toujours avancer à travers les flammes de l'enfer pour elle.
T'as encore trouvé le moyen de te mettre dans une situation bien compliquée tout seul, comme un grand. Ce regard qu'elle te lance n'est pas bon, tu devrais te dépêcher de répondre si tu ne veux pas revivre un nez cassé dans les cinq minutes. Mentir n'est pas dans ta génétique, tu ne supportes pas ça, pourtant tu n'arrives pas à dire toute la vérité ce soir, tout ce passé qui reste tapit dans l'ombre prêt à te revenir en pleine gueule quand tu t'y attendras le moins. Comme ce soir. Comme toujours. Je ne sais pas. Comment ça tu ne sais pas ? T'es vraiment con ou tu le fais exprès ? Dans un mouvement vif tu attrapes ses mains, l’empêchant soit de fuir soit de t'en coller une, dans les deux cas ce n'est pas ce que tu veux. C'est pas ce que je voulais dire, attends... je ... Nouveau soupir agacé, tu t’énerves toi-même, c'est super productif ça Muller, bravo. J'ai envie de connaitre la vérité, pour moi, pour Héloïse, mais aussi pour elle, pour qu'on puisse avancer. Essayer de parler de son ex est toujours une entreprise délicate, et pourtant tu ne vois pas comment faire pour éviter le sujet. Il est clair que tu vas passer du temps avec elle dans les prochaines semaines, vous êtes aussi déterminé l'un que l'autre, rien ne pourra vous empêchez de trouver des réponses. Rien. J'ai voulu t'en parler, mais franchement ... comment tu veux aborder le sujet ? Là, c'est clair que tu t'es retrouvé au pied du mur, si tu ne le faisais pas maintenant, il n'est pas totalement impossible que la brune débarque comme une fleur, comme elle le faisait avant, et rien que d'imaginer le face-à-face entre elles te glace le sang.
T'as encore trouvé le moyen de te mettre dans une situation bien compliquée tout seul, comme un grand. Ce regard qu'elle te lance n'est pas bon, tu devrais te dépêcher de répondre si tu ne veux pas revivre un nez cassé dans les cinq minutes. Mentir n'est pas dans ta génétique, tu ne supportes pas ça, pourtant tu n'arrives pas à dire toute la vérité ce soir, tout ce passé qui reste tapit dans l'ombre prêt à te revenir en pleine gueule quand tu t'y attendras le moins. Comme ce soir. Comme toujours. Je ne sais pas. Comment ça tu ne sais pas ? T'es vraiment con ou tu le fais exprès ? Dans un mouvement vif tu attrapes ses mains, l’empêchant soit de fuir soit de t'en coller une, dans les deux cas ce n'est pas ce que tu veux. C'est pas ce que je voulais dire, attends... je ... Nouveau soupir agacé, tu t’énerves toi-même, c'est super productif ça Muller, bravo. J'ai envie de connaitre la vérité, pour moi, pour Héloïse, mais aussi pour elle, pour qu'on puisse avancer. Essayer de parler de son ex est toujours une entreprise délicate, et pourtant tu ne vois pas comment faire pour éviter le sujet. Il est clair que tu vas passer du temps avec elle dans les prochaines semaines, vous êtes aussi déterminé l'un que l'autre, rien ne pourra vous empêchez de trouver des réponses. Rien. J'ai voulu t'en parler, mais franchement ... comment tu veux aborder le sujet ? Là, c'est clair que tu t'es retrouvé au pied du mur, si tu ne le faisais pas maintenant, il n'est pas totalement impossible que la brune débarque comme une fleur, comme elle le faisait avant, et rien que d'imaginer le face-à-face entre elles te glace le sang.
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Jeu 27 Déc 2018 - 20:56
What Goes Around
(shazmin)
Les yeux ceints de violet et l'air plus sombre que d'ordinaire ; y a dans la tête le ballet des pensées obscures. La fureur et cette foutue douleur qui semblent ne jamais se faner, une tempête qui jamais ne s'arrête. La période qui toujours te rappelle que l'attache n'est que fadaise. Qui, dès que tu fermes les yeux, te fait revivre l'enfer du soleil avalé par les flammes infernales, de votre histoire qui se meurt et se déchire ; se renouvelle sans cesse. L'orage constant de l'ire et de ses éclairs - chaque minute est un supplice. Sasha capte ton regard, un regard que tu ne lui connais pas. Partout le frisson constant de ta magie qui roule, de ses vrilles qui s'agitent ; le frémissement impatient du carmin dans les veines. Drapé de ténèbres sur lesquelles tu règnes. L'aura que tu exsudes, loin d'être anodine, menace à l'indolence assassine. Tu attends une réponse à cette question que tu considères comme capitale. En lieu de l'apathie, tout est plus vif. Coupant comme une lame aiguisée à l'extrême. T'attends. Y'a tant de vagues, dis-le moi. Je ne sais pas. Tes prunelles noisette se perdent un instant dans le vide. Tu entrouvres tes lèvres, hésitante, à la recherche des mots/maux qui te manquent. Y a toujours ce vide palpable dans ta poitrine qui se creuse un peu plus et que tu n’arrives jamais à comprendre. La dérangeante sensation n’a cessé que trois petites secondes, elle s’infiltre déjà en s’enroulant autour de tes organes vitaux pour te faire imploser. Néanmoins, tu ne montres rien. Sur ton visage, le masque d'indifférence indolente et l'arrogance, et malgré tout, les ombres trop noires lancées par les angles ciselés. Impérieuse même dans le quasi désert du salon. Foutaise. Quatre petits mots qui te lacèrent la peau. Tu retires tes mains de ses épaules, à croire qu'il lie bien en toi, tant que l'Ethelred t'arrête ; agrippe tes poignets pour te retenir. Tu tires. Tu ne veux plus rien entendre, de cette histoire, de lui. Mais il t'oblige de nouveau à écouter. « Et qu'est-ce que tu voulais dire ? » Oui, qu'est-ce qu'il voulait dire ? Apparemment tu aimes avoir mal, tu t'apprêtes à entendre des mots que tu sais au fond douloureux. Il veut savoir la vérité. Pour lui, pour cette petite fille, pour elle. Et tu ne débats plus. À quoi bon ? T'es résignée pour la première fois de ta vie. Toi aussi tu vas être parent, tu imagines – déjà – aisément ce qu'on peut ressentir en perdant un enfant. Tu comprends. Et tu ne peux rien non plus contre cette fatalité déconcertante. « Tu aurais pu me le dire je ne sais pas … Autour d'un café, après le dîner d'hier, ou pendant que je te servais ton whisky derrière ce foutu bar ... Avant tout ça. » Tout ça pour 'les brioches'. Tu expires avec difficulté cette accusation lancinante ; dans un ton de voix étrangement calme. Tes yeux se posent à nouveau sur lui, le regard humide. Embrasse-moi que tes yeux disent ; tandis que ta main te démange aussi. Mais tu ne fais rien, tu te contentes de le regarder, de te perdre dans le marron de ses prunelles. T'essaies de mettre de l'ordre dans ta tête, dans ta poitrine. Être rationnelle et pragmatique. Pauvre petite fille. Tu ne comprends toujours pas que cette histoire, la vôtre, n'a rien de logique. « Et nous dans tout ça ? » Qu'es-tu prêt à perdre pour une éventuelle chimère ? Tu oses demander, c'est ton droit alors que ton ventre est rond. Il t'avait promis d'être là ...
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Dim 30 Déc 2018 - 18:58
Tu le vois, son masque d’indifférence, tu sais qu'il n'est là que pour sauver les apparences, bien trop semblable, encore à cet instant; tu expires lentement espérant retrouver tes esprits. C'est dingue comme on désaoule vite quand on veut, pas vrai ? Elle retire ses mains, mais tu avais anticipé son geste, plus vif qu'elle, tu maintiens ses poignets fermement alors qu'elle tente de se dégager. Il faut que tu arrives à trouver les bons mots, t'es pas doué, tu ne l'as jamais été, mais tu fais un effort. Tu sens ton estomac remonter dans ta gorge et tu sais que ça n'a rien à voir avec ce que tu as bu ce soir, non; c'est elle. L'idée qu'elle puisse fuir. Tu veux tout avoir, tu n'as jamais apprit les concessions, le partage, tu revendiques ce qui t'appartient sans jamais te demander si c'est ce qu'il y a de mieux. Pourtant, t'es prêt à tout pour qu'elle reste près de toi, pour la première fois, t'as peur d'être seul. Saleté de fleur qui s'est insinuée dans ton esprit, dans ton quotidien, tu l'as dans la peau et c'est trop tard que pour faire marche-arrière. Trop compliqué. Impossible, simplement. Tu entends ses accusations, elle à raison, tu aurais du, mais tu n'as jamais eu la volonté, l'envie, de replonger dans cette histoire, dans cette partie sombre d'un passé que tu pensais loin derrière toi. Jaz...s'te plait... je n'ai jamais vu l'intérêt de parler d'une morte, à quoi ça pouvait bien servir ? Même si j'y ai pensé, chaque fois je me disais que ça n'aurait rien apporté de plus, tu te lèves, relâchant ses poignets, lentement,
espagnol
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Mar 1 Jan 2019 - 23:17
What Goes Around
(shazmin)
Je pourrais te dire que ça ne changera rien pour nous, mais peut-être que je mentirais... en tout cas ça ne changera rien pour moi. Je serais là comme je le suis depuis le début, pour toi, et eux. No need to worry … Voilà des mots que tu essaies illusoirement de te faire rentrer dans le crâne. It’s all gonna be fine … Ou peut-être pas, qui sait ? Coinçant ta lippe entre tes dents, tu redoutais ce moment ; celui qui vous bouleverserait, vous éloignerait. L’imminence te fait perdre tes moyens, alors que les battements de ton palpitant semblent s’être accordés dans l’objectif de pulvériser ta cage thoracique. Bercé par les passions folles d’un esprit déchiré, Sasha est à la fois l’ancre et la douce vague. T’éloignant du rivage des tendances débilitantes pour te stabiliser dans cette immense liesse étrangère. One day, i won’t be enough … Insouciance des moutards, mouron des vieillards. Tu broies du noir, incarne le désespoir, les crocs se fichant dans ta lèvres que tu mords à en laisser une trace sur la surface. Let’s get rid of all of this before its’ too late … Mais il est déjà trop tard. « Ça c'est ce que tu dis. Tu es bien naïf, si tu crois que ça ne changera rien pour nous, ou pour toi ... Ce dîner raté de ce soir ... moi je sais que ce ne sera pas le dernier, et qu'il y en aura d'autre. » It’s too much, way too much … Tu aurais pu trouver autre chose, t’exprimer moins abusivement, être dans la retenue. Mais c’est toujours pareil avec toi, il faut toujours que tu en fasses trop, en pensant faire bien, puis réaliser ton erreur à un instant fatidique où faire marche arrière peut être extrêmement compliqué. Reine de déraison. Tu veux tout ; absolument tout. Pas seulement la ferme. Tu veux le beurre, l'argent du beurre, le fermier, la chèvre, le lait, les nuages, le ciel et la terre. Tu veux tout, sans nuance ni concession. Tu n'as pas encore compris que les choix ce n'est pas optionnel dans la vie, que fatalement tu vas devoir choisir. Mais là, il n'y a aucune case à cocher. Le soleil s'est barré tandis que le marin s’échappe lui aussi. Il n'y a plus personne, tu n'as pas envie d'être toute seule ; parce que c'est ça qui te fait peur. Il s'approche, encore, de quelques pas lancinants. Il sait que t'es farouche, que toi aussi, tu peux te barrer sans prévenir. Tu recules un peu, néanmoins, ce qu'il te dit ; les mots choisis … Ça te touche, atteint un endroit particulier. Tu les entends. Pourquoi choisit-il ces mots précis, là, tout de suite ? Il aurait été plus simple qu'il ne te dise rien, de lui dire d'aller se faire voir, et de partir. Mais non. Il a toujours ce truc qui te mindfuck le cerveau, qui te fout en vrac ; qui te met à mal. « Tu m'emmerdes Muller ... Pourquoi est-ce toujours compliqué ? » C'est ce que je voulais entendre. Alors qu'il glisse une de ses mains dans ton dos, tu t'avances vers lui. Petites mains qui agrippent à ses vêtements, ton visage plonge dans son torse. Tu humes son parfum,des odeurs d'alcool aussi …« Je te l'ai dit une fois. Je veux tout, tout de suite, pour toujours. » Autrement dit, ce qui est à toi, est à toi. Tu ne partages pas. Jamais. Et tu n'attends pas. Tu m'en veux vraiment ? Tu te redresses, ton regard fusillant le sien. Tu n'as aucune envie de répondre à cette question qui te semble stupide, rhétorique. Tu te contentes alors d'une chose. Ton poing se loge dans son abdomen. Et tu t'éloignes encore, alors que t'as pourtant cette envie d'être proche de lui ; après tout tu l'as attendu presque toute la nuit. Tu remets tes idées en place, tu ne peux plus faire l'enfant dans ce genre de situation ; pas maintenant alors que t'es enceinte jusqu'au cou. « Évidemment que je t'en veux, tu ne me laisses pas le choix dans cette histoire ... » T'es vouée en ce moment à attendre. À attendre que le soleil se décide à revenir, à attendre que Sasha rentre. L'ironie de ton impatience ; la punition de ton ambivalence. Tu te diriges vers la cuisine, et tu t'arrêtes pour lui dire sans te retourner : « Je ne veux pas te perdre moi non plus. » Des mots que tu murmures et qui se perdent entre les murs.
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Mer 2 Jan 2019 - 11:41
Pourquoi est-ce que les choses ne pourraient pas rester comme ça ? Pourquoi est-ce que ça sera obligatoirement différent ? Tu te connais suffisamment que pour savoir qu'au fond, tu feras tout pour le bien de tout le monde, sauf peut-être le tien au final. Tu vois dans son regard qu'elle ne te croit pas, elle n'avait pas besoin de le dire, d'énoncer cette putain de vérité que tu refuses catégoriquement d'accepter. Ce n'est pas une fatalité. Un dîner ? C'est donc tout ce que tu as retenu ? Bien sûr que non, tu n'en es pas moins intrigué, une grimace sur le visage je suis tout sauf naïf. T'es juste un peu con, mais ça n'a rien de nouveau. Elle appuie, affirme sa possessivité, comme cette autre fois dans un vestiaire, ou encore dans cette cuisine, tu as bien compris le message, sans pour autant le dire, l'affirmer, à la belle intéressée. Sans grandes certitudes, sans aucune idée de si ce que tu fais est bien, tu essaies de la rassurer, lui dire qu'elle est la seule
espagnol
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Jeu 3 Jan 2019 - 20:31
What Goes Around
(shazmin)
Je sais. Siempre. C'est autre chose que de l'entendre. Il résonne ce mot, fait écho dans chaque partie de ton corps. Le bruit te fait mal, sa signification réanime une blessure, des souvenirs. Siempre. Sasha, il ne peut pas deviner ce qui se cache derrière ces sept lettres. Plus de retour, pas de détour : le sort lancé, comme les dés sont jetés. Dans la nuit, le délié des lettres tamisées ; les vers à ton seul œil offerts ; la liesse un halo comme la lumière effleurée du bout d'une caresse ; la déliquescence et le silence. Différent, lui aussi. Il a quelque chose de changé lorsqu'il le prononce, qui le rend plus constant de l'instant et de ses nimbes confidentielles, de la proximité dans laquelle vous vous trouvez maintenant. « Je déteste ce mot quand il est dit en espagnol. » Une sensation de malaise qui flotte dans l'air, y a une gêne palpable qui n'était pas là quelques instant avant. Commune et mal dissimulée par la fuite des regards, il les réunit sous un nouvel étendard. Les dés jetés tournent toujours et puis montrent leurs faces, et il pourfend la gêne de la lame de son prénom, et ton regard ose demander pourquoi. Pourquoi tout ça, pourquoi tu fais ça, pourquoi tu me dis ça, pourquoi moi, pourquoi pourquoi pourquoi. Un seul mot pour dire la ronde des questions qui s'entraîne dans la tête. Ça suffit, c'est plus explicite que tout ce que pourrais dire, que toutes les formulations que tu pourrais trouver, jamais assez précises pour exprimer toute la myriade. Et si tu tempères l'audace du simple geste, de ce souffle qui épouse la forme du silence, tu restes campé sur ta question. Tu veux savoir, et prolonger l'instant - pas décidé à le laisser filer, se fondre dans la nuit et le décor aussi miraculeusement qu'il est apparu, une nuit hasardeuse, la toute première au Filet du Diable. Fais moi confiance. Les instants s'égrainent au fil du sable, temporalité déformée par la convexité d'une vérité. L'incertitude a germé, fleurie, et c'est la nervosité de l'expectative que narre ton regard Jazmin. Et y a la franchise des mots de Sasha, sa réponse et le flou offert suffit à la curiosité. Il n'a pas besoin de tout savoir, gamine, tu as accepté l'impossibilité de l'omnipotence et des grands absolus. Tu comprends, aussi, le besoin de chercher cette enfant dont il parle. L'un comme l'autre,vous le voyez, sûrement plus encore que les autres : les cycles et l'équilibre, partout dans l'univers, qui le meuvent et l'animent aussi sûrement que la nuit succède au jour, et qu'au jour suit la nuit en une course éternelle. Et vous êtes peut-être un peu comme eux, vous aussi. Des opposés qui se retrouvent et se mélangent dans les crépuscules et les aurores, dans ces gris aux nuances infinies, où il n'y a plus ni bien ni mal, juste ce qui est. Il se glisse dans ton dos, t'enlace en passant ses mains sur ton ventre. « D'accord, je te fais confiance … Mais je veux la voir. » Tu parles de la femme, et pas de la fille ; ton regard se joignant au sien. Un regard menaçant, basilic ; pas pour lui, mais pour les menaces à venir. Tu t'approches un peu plus de lui, dans l'inconscience et la trop grande conscience. Y a plus que les souffles et le bruissements des vêtements, dans l'espace réduit entre les corps, au point que tu peux sentir sa présence plus clairement que jamais auparavant - une chaleur dans les tissus minces de l'univers. Tu t'arrêtes pas pour considérer tout ça, sous peine de t'éloigner et de ne plus oser. Précautionneusement, tu touches les mains de Sasha, les effleures plus que tu ne les prends.
espagnol
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Mar 8 Jan 2019 - 21:54
Qu'importe la langue, la manière, l'intention sera la même. Ton implication n'est pas qu'illusion et le retour de la brune ne changera rien à ta détermination d'être là pour Jazmin, même si tu ressens le doute qui s'insinue en elle. Maintenant que tu vois l'impact de cette révélation, ton assurance s'envole. Si tu avais su, tu aurais peut-être gardé le silence. Mensonge salvateur qui n'est pas toi. Fêlure. Cœur écorché. Les choses devraient être différentes. Naïveté. Tu voulais de la simplicité, c'est raté. Silencieusement, tu espères tout ; sauf un choix à faire. Impossible. Tu n'es pas un homme de compromis, tu veux tout, mais surtout tu veux qu'elle fasse partie de ce tout. La confiance, c'est fragile, ça suggère qu'on s'ouvre à l'autre, qu'on accepte son importance sur notre vie, qu'on accepte de devenir vulnérable, de peut-être, oui, peut-être être déçu, mais il parait que c'est aussi ça la vie. Calme. Tout en toi est calme. C'est étrange, inattendu et pourtant rien n'est plus évident que ça ; elle et toi dans cette cuisine. Aujourd'hui, demain et tous les jours qui suivront. Moment de silence. Attente insoutenable. Dis oui, simplement. Elle marque son accord la tornade, acceptation inattendue de cette confiance que tu quémandes, mais ... les mais sont des choses dangereuses à manier avec précaution, tu te méfies des conditions, t'as bien raison. Diablesse. Sa condition te liquéfie. T'es blême. Pas parce que tu refuses ou parce que tu as quelque chose à cacher, mais parce que tu as une image en tête bien précise de ce que pourrait être la confrontation entre les deux lionnes dragonnes ; tu ne veux pas te retrouver au milieu. La lueur dans son regard est différent, mystère de la femme qui partage ton lit, ta vie, tu comprends beaucoup de choses, mais pas encore ces choses-là, ces détails qui tiennent de l'âme plus que du corps. Ses doigts frôlent tes mains, caresse timide, délicate. Paradoxe. Doux, délicat, ça ne l'a jamais été entre vous. Tu mêles tes doigts aux siens, assurant ta présence autant que ton emprise. D'accord. Elle veut la voir. On a jamais parlé de rencontre. Nuance importante. Echange de regard, ta main remonte le long de son bras, caresse la ligne de sa mâchoire, sa nuque et tu prends le risque de frôler ses lèvres. Chaleur nécessaire, t'as besoin d'elle, de son rayonnement, de ce bordel qu'elle fou dans ton esprit je serais toujours là. Sans elle, tu serais vide, tu ne sais pas où la vie t'aurais menée, tu n'as pas envie de le savoir. On va se coucher ou tu veux te servir de ce magnifique corps comme défouloir ? Rictus léger, moue moqueuse, elle peut faire ce qu'elle veut de ton corp, ce n'est pas un scoop.
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Re: shazmin × à la lueur de l'aube
Dim 13 Jan 2019 - 23:47
What Goes Around
(shazmin)
L'orage s'est calmé rapidement et quelques rayons de lune viennent caresser ton visage. Tes cheveux bruns s'illuminent au petit matin. Après ta demande, plus un bruit. Il a attrapé tes doigts de ses mains. Il le regarde ce ventre, de ses yeux fatigués, sans un bruit. Plus un sourire. L'air grave. Tu le vois, aube du soleil. Prince d'un matin et de mille autres qui précédent. Tu n'as pas encore conscience que cette petite bulle, la vôtre, est fragile. Elle éclatera peut-être lors d'une tempête, en s'exposant à une autre révélation, comme celle qu'il vient de faire. D'accord. Vraiment ? La surprise se lit dans ton regard, toi qui était déjà prête à affronter quelconques réticences, voilà qu'il te surprend une nouvelle fois. Tu devrais avoir l'habitude maintenant, mais il a ce don Sasha, celui de t'ébahir. À chaque fois. Tu esquisses un sourire, jouant avec ses doigts ; dessinant ronds et autres formes mystérieuses sur ton ventre. Des runes de protection, sans vraiment le savoir. « Parfait. » Alors qu'une main vient à la rencontre de ta peau. Douce caresse qui passe par ton bras, se réfugie dans ton cou, pour terminer sa course sur tes lèvres. Naissance d'un frisson, à la fois agréable et tentateur. Je serais toujours là. Tes lèvres sont entrouvertes et passe finalement un souffle court. Tu as le visage tempête comme tu l'as toujours eu. Le cœur se serre. Tes lèvres se meuvent dans le silence et s'étouffent des syllabes dans la gorge. Difficiles à aligner, qui s'entrechoquent jusqu'aux commissures, tu souris quand il brise le silence sans que tu ne t'y attendes. « Je vais me reposer sur toi, tu sais ? » Ça veut dire merci ; merci d'être là. On va se coucher ou tu veux te servir de ce magnifique corps comme défouloir ? Tu laisses entendre un rire moqueur. Il est beau oui, il le sait, tu le sais aussi ; mais « Ça va les chevilles ? » Les taquineries ne s'arrêteront jamais, pas vrai ? « Ton nez n'en a pas eu assez avec Evie ? » Elle t'a raconté l'anecdote le jour où vous vous êtes dit au revoir en froid. Encore une qui s'éloigne, qui sort de ta vie. Tu t'avances, cherches chaleur et réconfort. Visage qui se blottit contre son torse rassurant. Lui, il ne partira pas, si ? Tu as entre tes bras froid l'accueil d'un drame écrit ; l'issue éloignée de détours inutiles qui se dresse un instant et repart aussitôt qu'il sent tes lèvres s'approcher de sa peau. Mais tu t'arrêtes à mi-chemin. Ça revient aussitôt ; ta main dans la sienne, Sasha qui te suit de ses pas chancelants en glissant ses doigts entre l'invisible qui découvre l'appartement. Les restes d'alcool sûrement. Le gris de l'orage inonde la chambre et tu as à peine le temps d'en détailler les ombres que ton corps t'a déjà mené machinalement sur le matelas. Mécanique huilée. Doigts qui entrelacent fébrilement la couverture blanche, corps tendu dans le linceul. Un peu de calme entre les haines ; de la douleur de sa présence à l'orgueil de son retour, de l'aube de ton ventre jusqu'à ton souffle contre son visage.
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