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Two shooting stars let's collide
Lun 24 Déc 2018 - 18:59
L'atmosphère était douce aujourd'hui. Légère, je me levais pour aller prendre une douche tout en chantonnant. Voilà plusieurs semaines que nos rencontres se faisaient en coup de vent avec Levius, lui très pris par son travail à la ferme et avec les commandes de fin d'année, et moi avec mes divers projets. Pouvoir être ensemble plus d'une heure allait nous faire du bien. À moi en tout cas, car il me manquait terriblement, même si j'arrivais à me faire une raison, à m'habituer à cette absence. Le fait que j'ai autre chose à penser y était pour quelque chose, ça ne faisait pas le moindre doute, mais c'était comme ressentir un vide constant en moi. Maintenant que ma situation était clarifiée avec Adoración, j'arrivais à aller de l'avant, et je voulais le lui montrer. Lui prouver qu'à présent, il était, enfin, le seul et l'unique. Qu'il n'y avait plus personne d'autre que lui.
Mettant les petits plats dans les grands, j'essayais de faire attention à mon apparence après m'être séchée les cheveux.
Attachant ma frange sur le côté droite à l'aide d'une petite pincette, j'enfilais une robe que je ne mettais que très rarement. Toute blanche aux bretelles fines et au décolleté généreux mais aucunement provocateur, je l'avais enchantée pour que les petites fleurs de couleurs imprimées sur le tissu se promènent au grès de leurs envies. Pour une fois, je n'avais pas envie de me préoccuper de mes cicatrices, parce que je savais que Levius les regardait sans aucun dégoût. Je faisais un effort pour les accepter, après tout il allait bien falloir qu'un jour je m'habitue à cette apparence.
Enfin préparée, j'attrapais ma baguette en l'agitant le plus calmement possible dans mon salon. Les livres et parchemins qui trainaient par-ci par-là, car je l'admettais sans mal, je n'avais pas consacré beaucoup de temps au ménage dernièrement, se rangèrent tout seuls. Ma radio s'enclencha également pour laisser s'échapper de mélodieuses musiques d'ambiance.
J'étais par ailleurs agréablement étonnée de ma baguette ces derniers temps. Malgré ma peur toujours foncièrement présente, il me semblait que toutes les deux, nous étions en train d'essayer de nous adapter à l'autre depuis l'accident. Après de rapides recherches, j'avais trouvé que le bois de Pin s'adaptait au mieux à son sorcier et aux nouvelles situations. J'étais profondément rassérénée de pouvoir envisager un compromis avec elle, car en rien je ne voulais la remplacer.
Allant déposer un baiser sur le sommet du crâne de George qui me fixait avec ses yeux plissés, je posais ma baguette sur un petit présentoir dans une étagère non loin de mon canapé. S'y trouvait à côté le cadre qui avait contenu ma photo prise en Allemagne en compagnie de l'enseignante espagnole. Avait contenu oui, car à présent y était logé le dessin que m'avait fait Levius lors de nos retrouvailles dans le parc. Il avait maintenant bien plus de valeur que le cliché de cet été. Non loin, sur l'étagère jumelle collée à la première, était entreposé le croc de dragon dans son écrin que m'avait offert Thomas lors de son déménagement. Sur la table basse trônait un petit vase avec quelques tulipes rouges et quelques violettes. Il n'y avait qu'une seule couleur qui avait changé depuis l'origine de ce duo floral.
L'esprit en fête, je me rendais ensuite à la cuisine pour commencer quelques concoctions, non sans tousser. Fichue maladie… depuis ma grosse crise en novembre, j'avais beaucoup de mal à me remettre. C'était la période, je n'y pouvais rien, je me soignais comme je le pouvais. J'espérais simplement que ça n'allait pas déranger mon compagnon de me voir en si petite forme.
Impatiente de sa venue, je jetais des coups d'œil rapides à l'horloge que j'avais accrochée à la petite cheminée qui était allumée en permanence depuis que je l'avais faite installée. Initialement, mon appartement n'en était pas doté, mais je l'avais demandée cet hiver pour essayer de me préserver au mieux. Elle n'était pas bien grande mais elle chauffait suffisamment mon espace vital. Dès lors, il y avait toujours une flamme vivace dans le foyer.
Plus le temps avançait, plus je sentais ma poitrine sauter au rythme des battements effrénés de mon cœur. J'avais hâte qu'il arrive.
Et lorsque la sonnette retenti enfin, je sursautais de joie. Laissant tomber ce que j'étais en train de préparer, je trottinais gaiement jusqu'à la porte pour ouvrir et accueillir mon invité avec un sourire radieux.
- Bonjour Levius
Mettant les petits plats dans les grands, j'essayais de faire attention à mon apparence après m'être séchée les cheveux.
Attachant ma frange sur le côté droite à l'aide d'une petite pincette, j'enfilais une robe que je ne mettais que très rarement. Toute blanche aux bretelles fines et au décolleté généreux mais aucunement provocateur, je l'avais enchantée pour que les petites fleurs de couleurs imprimées sur le tissu se promènent au grès de leurs envies. Pour une fois, je n'avais pas envie de me préoccuper de mes cicatrices, parce que je savais que Levius les regardait sans aucun dégoût. Je faisais un effort pour les accepter, après tout il allait bien falloir qu'un jour je m'habitue à cette apparence.
Enfin préparée, j'attrapais ma baguette en l'agitant le plus calmement possible dans mon salon. Les livres et parchemins qui trainaient par-ci par-là, car je l'admettais sans mal, je n'avais pas consacré beaucoup de temps au ménage dernièrement, se rangèrent tout seuls. Ma radio s'enclencha également pour laisser s'échapper de mélodieuses musiques d'ambiance.
J'étais par ailleurs agréablement étonnée de ma baguette ces derniers temps. Malgré ma peur toujours foncièrement présente, il me semblait que toutes les deux, nous étions en train d'essayer de nous adapter à l'autre depuis l'accident. Après de rapides recherches, j'avais trouvé que le bois de Pin s'adaptait au mieux à son sorcier et aux nouvelles situations. J'étais profondément rassérénée de pouvoir envisager un compromis avec elle, car en rien je ne voulais la remplacer.
Allant déposer un baiser sur le sommet du crâne de George qui me fixait avec ses yeux plissés, je posais ma baguette sur un petit présentoir dans une étagère non loin de mon canapé. S'y trouvait à côté le cadre qui avait contenu ma photo prise en Allemagne en compagnie de l'enseignante espagnole. Avait contenu oui, car à présent y était logé le dessin que m'avait fait Levius lors de nos retrouvailles dans le parc. Il avait maintenant bien plus de valeur que le cliché de cet été. Non loin, sur l'étagère jumelle collée à la première, était entreposé le croc de dragon dans son écrin que m'avait offert Thomas lors de son déménagement. Sur la table basse trônait un petit vase avec quelques tulipes rouges et quelques violettes. Il n'y avait qu'une seule couleur qui avait changé depuis l'origine de ce duo floral.
L'esprit en fête, je me rendais ensuite à la cuisine pour commencer quelques concoctions, non sans tousser. Fichue maladie… depuis ma grosse crise en novembre, j'avais beaucoup de mal à me remettre. C'était la période, je n'y pouvais rien, je me soignais comme je le pouvais. J'espérais simplement que ça n'allait pas déranger mon compagnon de me voir en si petite forme.
Impatiente de sa venue, je jetais des coups d'œil rapides à l'horloge que j'avais accrochée à la petite cheminée qui était allumée en permanence depuis que je l'avais faite installée. Initialement, mon appartement n'en était pas doté, mais je l'avais demandée cet hiver pour essayer de me préserver au mieux. Elle n'était pas bien grande mais elle chauffait suffisamment mon espace vital. Dès lors, il y avait toujours une flamme vivace dans le foyer.
Plus le temps avançait, plus je sentais ma poitrine sauter au rythme des battements effrénés de mon cœur. J'avais hâte qu'il arrive.
Et lorsque la sonnette retenti enfin, je sursautais de joie. Laissant tomber ce que j'étais en train de préparer, je trottinais gaiement jusqu'à la porte pour ouvrir et accueillir mon invité avec un sourire radieux.
- Bonjour Levius
- Appartement:
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Re: Two shooting stars let's collide
Ven 28 Déc 2018 - 11:05
S'il était bien une chose à laquelle Levius Bird ne réfléchissait pas, c'était le travail. Depuis qu'il avait repris l'exploitation agricole de son grand père, le célèbre (tout du moins, dans le monde de l'horticulture magique) Charles Bird, les jours s'étaient succédé sans qu'il ne s'en rende compte.
A l'habituelle gestion du domaine s'ajoutaient les multiples commandes précédant le réveillon de noël. Il s'agissait de fournir en temps et en heure les clients afin de renvoyer une bonne image au sujet de la récente reprise de l'entreprise familiale. Les jeunes devaient toujours faire leurs preuves dans ce milieu, face à de vieux sorciers chevronnés et généralement bien sûr d'eux même. Levius n'avait néanmoins pas à rougir de ses performances : les récoltes de l'automne furent excellentes et il entama même la culture de nouvelles espèces, grâce à l'expédition récente auprès des êtres de l'eau. Bientôt, le catalogue de la ferme des Bird s'agrandirait et il était certain que cela ferait bonne impression auprès de la communauté.
A dire vrai, le revers d'un tel succès ne se situait que dans un seul et unique paramètre : le temps. Oui, le travail bien fait demandait du temps et depuis le mois de novembre, Levius n'en avait plus. Il offrait toutes ses journées au travail, laissant s'évaporer le reste. Ainsi, Abigail et lui ne s'étaient vu que quelques fois, quand il avait l'occasion de passer en ville ou qu'elle venait dire bonjour à la grand-mère en coup de vent. Levius ne lui offrit alors que le visage d'un homme absorbé par tout ce qui lui restait encore à faire. Préoccupé, fort peu accessible et focalisé sur sa tâche : ce n'était pas vraiment ce que l'on attendait d'une relation. Hélas, Levius faisait parti de ces gens que la passion avale tout entier. Quand il se trouvait prit dans le tumulte du mouvement, on ne pouvait que le laisser faire et attendre qu'il en revienne de lui même. Il était vain d'espérer le distraire dans ces moments là, car au fond, il ne le voulait pas.
Cependant, il apparaissait que l'urgence se calmait un peu depuis quelques jours. Levius eut le sentiment de sortir la tête de l'eau pour la première fois depuis un mois. Son esprit s'éclaircit. Il recommença à avoir envie de faire autre chose que travailler, notamment jouer de la musique, peindre ou voir du monde. Finalement, l'invitation d'Abigail à passer un peu de temps ensemble tomba à point (sans doute connaissait-elle maintenant bien sa temporalité interne, au point de sentir venir le moment de l'attraper en vol).
Levius se prépara donc à sortir, troquant son bleu de travail contre une chemise couleur curry, un pantalon et une veste bleu, ainsi qu'une fine cravate noire. Comme il faisait froid, il sorti également le manteau (bleu, naturellement) ainsi qu'une écharpe de laine verte qu'il avait tricoté lui même. Habillé de la sorte, il ressemblait à une mésange charbonnière et cela lui allait très bien, car les couleurs de la mésange charbonnière voulaient dire « Levius ».
La grand-mère l'attrapa au moment où il s'apprêtait à partir. Après l'avoir admiré un moment, vérifiant la tenue de ses cheveux et l'état de ses chaussures, elle lui fourra un ou deux paquets de biscuits fait maison dans les mains et lui rappela qu'il était en train d'oublier la besace dans laquelle se trouvait le cadeau d'Abigail. Levius la remercia d'un air embarrassé, récupéra la besace, avant de filer dans la cheminée direction le quartier sorcier d'Inverness.
Quand Abigail ouvrit la porte, Levius achevait d'épousseter son manteau de la cendre qui le recouvrait. Il eut un sourire timide en la voyant et rougit légèrement, tandis que son regard se faisait capturer par les fleurs de sa robe.
« Salut Abi.
Dit-il en entrant.
« Ma grand-mère a fait des biscuits pour toi.
Le jeune homme présenta le petit paquet pour qu'elle le prenne. Il avança ensuite jusqu'à la moitié du salon avant de faire demi tour pour embrasser son amie, d'abord sur le front puis sur la bouche. Levius semblait encore être en train d'atterrir et il lui faudrait certainement encore quelques minutes pour se réhabituer tout à fait à la présence de la jeune femme. D'ici là, il apparaissait revêtu de son éternelle distraction, l'air tout à la fois perdu et dans ses pensées.
« Tu vas bien depuis la dernière fois ?
Demanda-t-il finalement, se rappelant de l'épisode de maladie qu'elle avait dû traverser récemment.
A l'habituelle gestion du domaine s'ajoutaient les multiples commandes précédant le réveillon de noël. Il s'agissait de fournir en temps et en heure les clients afin de renvoyer une bonne image au sujet de la récente reprise de l'entreprise familiale. Les jeunes devaient toujours faire leurs preuves dans ce milieu, face à de vieux sorciers chevronnés et généralement bien sûr d'eux même. Levius n'avait néanmoins pas à rougir de ses performances : les récoltes de l'automne furent excellentes et il entama même la culture de nouvelles espèces, grâce à l'expédition récente auprès des êtres de l'eau. Bientôt, le catalogue de la ferme des Bird s'agrandirait et il était certain que cela ferait bonne impression auprès de la communauté.
A dire vrai, le revers d'un tel succès ne se situait que dans un seul et unique paramètre : le temps. Oui, le travail bien fait demandait du temps et depuis le mois de novembre, Levius n'en avait plus. Il offrait toutes ses journées au travail, laissant s'évaporer le reste. Ainsi, Abigail et lui ne s'étaient vu que quelques fois, quand il avait l'occasion de passer en ville ou qu'elle venait dire bonjour à la grand-mère en coup de vent. Levius ne lui offrit alors que le visage d'un homme absorbé par tout ce qui lui restait encore à faire. Préoccupé, fort peu accessible et focalisé sur sa tâche : ce n'était pas vraiment ce que l'on attendait d'une relation. Hélas, Levius faisait parti de ces gens que la passion avale tout entier. Quand il se trouvait prit dans le tumulte du mouvement, on ne pouvait que le laisser faire et attendre qu'il en revienne de lui même. Il était vain d'espérer le distraire dans ces moments là, car au fond, il ne le voulait pas.
Cependant, il apparaissait que l'urgence se calmait un peu depuis quelques jours. Levius eut le sentiment de sortir la tête de l'eau pour la première fois depuis un mois. Son esprit s'éclaircit. Il recommença à avoir envie de faire autre chose que travailler, notamment jouer de la musique, peindre ou voir du monde. Finalement, l'invitation d'Abigail à passer un peu de temps ensemble tomba à point (sans doute connaissait-elle maintenant bien sa temporalité interne, au point de sentir venir le moment de l'attraper en vol).
Levius se prépara donc à sortir, troquant son bleu de travail contre une chemise couleur curry, un pantalon et une veste bleu, ainsi qu'une fine cravate noire. Comme il faisait froid, il sorti également le manteau (bleu, naturellement) ainsi qu'une écharpe de laine verte qu'il avait tricoté lui même. Habillé de la sorte, il ressemblait à une mésange charbonnière et cela lui allait très bien, car les couleurs de la mésange charbonnière voulaient dire « Levius ».
La grand-mère l'attrapa au moment où il s'apprêtait à partir. Après l'avoir admiré un moment, vérifiant la tenue de ses cheveux et l'état de ses chaussures, elle lui fourra un ou deux paquets de biscuits fait maison dans les mains et lui rappela qu'il était en train d'oublier la besace dans laquelle se trouvait le cadeau d'Abigail. Levius la remercia d'un air embarrassé, récupéra la besace, avant de filer dans la cheminée direction le quartier sorcier d'Inverness.
Quand Abigail ouvrit la porte, Levius achevait d'épousseter son manteau de la cendre qui le recouvrait. Il eut un sourire timide en la voyant et rougit légèrement, tandis que son regard se faisait capturer par les fleurs de sa robe.
« Salut Abi.
Dit-il en entrant.
« Ma grand-mère a fait des biscuits pour toi.
Le jeune homme présenta le petit paquet pour qu'elle le prenne. Il avança ensuite jusqu'à la moitié du salon avant de faire demi tour pour embrasser son amie, d'abord sur le front puis sur la bouche. Levius semblait encore être en train d'atterrir et il lui faudrait certainement encore quelques minutes pour se réhabituer tout à fait à la présence de la jeune femme. D'ici là, il apparaissait revêtu de son éternelle distraction, l'air tout à la fois perdu et dans ses pensées.
« Tu vas bien depuis la dernière fois ?
Demanda-t-il finalement, se rappelant de l'épisode de maladie qu'elle avait dû traverser récemment.
- InvitéInvité
Re: Two shooting stars let's collide
Ven 28 Déc 2018 - 17:09
Le voir me faisait toujours ce même effet, comme si on m'avait allégé le cœur de tous les maux et les poids qu'il pouvait avoir au quotidien. Quoique non, aujourd'hui c'était différent. Depuis le début de notre relation, nous avions toujours été trois, malgré moi. À l'instant, j'avais l'impression que j'allais m'envoler tant je me sentais libérée de la présence de l'espagnole. Bien sûr, je l'aimais toujours, et je savais que ça durerait toute ma vie, mais avoir pu mettre les choses au clair avec elle, davantage que le jour de notre rupture, m'avait véritablement libérée.
Ainsi, je laissais entrer mon compagnon tout en refermant la porte derrière lui. Délicatement, j'attrapais le paquet de biscuits qu'il me tendait non sans élargir mon sourire un instant.
- Ho c'est gentil, je la remercierai.
Le laissant s'avancer jusqu'à mon salon, je lui emboitais le pas, heureuse qu'il ait pu venir, de corps, et d'esprit. Je le voyais bien moins occupé et préoccupé que ces dernières semaines, même s'il semblait toujours ailleurs. Toutefois je ne me permettais aucune remarque ou commentaire, je savais, depuis le temps, comment il fonctionnait, et en cédant à son charme, je savais ce qui m'attendait. Levius n'était pas un garçon ordinaire, et même si cette attitude pouvait apporter de menues difficultés, elles n'étaient rien face aux sentiments que je nourrissais pour lui. Nous marchions tous les deux sur le fil de l'équilibre, apprenant à nous connaître non plus comme des amis d'enfance, mais comme des amoureux. Je m'adaptais tant bien que mal, et je savais qu'il en faisait autant. Les aveux douloureux étaient derrière nous, à présent nous œuvrions les deux pour nous trouver, et surtout, continuer à nous découvrir.
La tête baissée en direction du paquet de biscuits, je me rendais compte que je m'étais perdue dans son admiration et dans mes pensées lorsque je sentis le contact de ses lèvres sur mon front. Je redressais alors le visage pour accueillir son deuxième baiser comme une bouffée d'oxygène. Je ne pouvais m'empêcher de le prolonger un instant pour savourer davantage le goût sucré de sa bouche. Je me sentais déjà devenir gourmande.
- Moralement, je vais très bien, encore mieux maintenant que nous pouvons passer un peu de temps ensemble. Côté santé, "bien" ce n'est pas le mot. Ça va mieux, mais je ne suis pas remise totalement. Ce sera long je pense…
Pour ne pas l'inquiéter, je lui souriais tout en venant embrasser sa joue avant de me détourner et aller jusqu'à la cuisine. Ma maladie n'était pas ce qui allait m'empêcher de vivre et de profiter de l'instant présent. Encore moins aujourd'hui. Levius était peut-être même le meilleur des médicaments que je pouvais prendre. Discrètement de là où je me trouvais, je prenais le temps de l'observer plus attentivement du coin de l’œil. Vêtu ainsi, je le trouvais particulièrement élégant, et à force de le détailler, je me sentais rougir. Mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine et je dû inspirer profondément pour reprendre la parole.
- Met-toi à l'aise. Et toi, comment vas-tu ? Tu as pu t'en sortir avec ta charge de travail ?
Attrapant un petit récipient en verre dans l'un de mes placards, j'ouvrais le paquet en versant les biscuits à l'intérieur tout en surveillant ce que je préparais avant la venue de Levius. Une fois assurée que la cuisson n'était pas encore optimale, j'allais déposer le bol sur la table basse devant le canapé tout en déplaçant le vase contenant les tulipes et les violettes. D'un geste un peu négligé, je poussais également divers ouvrages qui étaient restés là, dont une lettre de mes récents échanges avec l'enseignante espagnole, signé de sa main à côté du sceau de Beauxbâtons. Je ne cherchais pas à cacher ce parchemin à mon aimé, pour la simple et bonne raison que je n'en avais que faire. Premièrement je ne voulais rien cacher à mon compagnon, et deuxièmement, elle n'avait plus la même importance à mon cœur. La manière dont j'avais écarté le papier démontrait parfaitement ce détachement nouveau.
Venant attraper la main de Levius, je le regardais amoureusement de mes prunelles brunes.
- Tu voudrais quelque chose ? À boire ou à manger ?
Ainsi, je laissais entrer mon compagnon tout en refermant la porte derrière lui. Délicatement, j'attrapais le paquet de biscuits qu'il me tendait non sans élargir mon sourire un instant.
- Ho c'est gentil, je la remercierai.
Le laissant s'avancer jusqu'à mon salon, je lui emboitais le pas, heureuse qu'il ait pu venir, de corps, et d'esprit. Je le voyais bien moins occupé et préoccupé que ces dernières semaines, même s'il semblait toujours ailleurs. Toutefois je ne me permettais aucune remarque ou commentaire, je savais, depuis le temps, comment il fonctionnait, et en cédant à son charme, je savais ce qui m'attendait. Levius n'était pas un garçon ordinaire, et même si cette attitude pouvait apporter de menues difficultés, elles n'étaient rien face aux sentiments que je nourrissais pour lui. Nous marchions tous les deux sur le fil de l'équilibre, apprenant à nous connaître non plus comme des amis d'enfance, mais comme des amoureux. Je m'adaptais tant bien que mal, et je savais qu'il en faisait autant. Les aveux douloureux étaient derrière nous, à présent nous œuvrions les deux pour nous trouver, et surtout, continuer à nous découvrir.
La tête baissée en direction du paquet de biscuits, je me rendais compte que je m'étais perdue dans son admiration et dans mes pensées lorsque je sentis le contact de ses lèvres sur mon front. Je redressais alors le visage pour accueillir son deuxième baiser comme une bouffée d'oxygène. Je ne pouvais m'empêcher de le prolonger un instant pour savourer davantage le goût sucré de sa bouche. Je me sentais déjà devenir gourmande.
- Moralement, je vais très bien, encore mieux maintenant que nous pouvons passer un peu de temps ensemble. Côté santé, "bien" ce n'est pas le mot. Ça va mieux, mais je ne suis pas remise totalement. Ce sera long je pense…
Pour ne pas l'inquiéter, je lui souriais tout en venant embrasser sa joue avant de me détourner et aller jusqu'à la cuisine. Ma maladie n'était pas ce qui allait m'empêcher de vivre et de profiter de l'instant présent. Encore moins aujourd'hui. Levius était peut-être même le meilleur des médicaments que je pouvais prendre. Discrètement de là où je me trouvais, je prenais le temps de l'observer plus attentivement du coin de l’œil. Vêtu ainsi, je le trouvais particulièrement élégant, et à force de le détailler, je me sentais rougir. Mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine et je dû inspirer profondément pour reprendre la parole.
- Met-toi à l'aise. Et toi, comment vas-tu ? Tu as pu t'en sortir avec ta charge de travail ?
Attrapant un petit récipient en verre dans l'un de mes placards, j'ouvrais le paquet en versant les biscuits à l'intérieur tout en surveillant ce que je préparais avant la venue de Levius. Une fois assurée que la cuisson n'était pas encore optimale, j'allais déposer le bol sur la table basse devant le canapé tout en déplaçant le vase contenant les tulipes et les violettes. D'un geste un peu négligé, je poussais également divers ouvrages qui étaient restés là, dont une lettre de mes récents échanges avec l'enseignante espagnole, signé de sa main à côté du sceau de Beauxbâtons. Je ne cherchais pas à cacher ce parchemin à mon aimé, pour la simple et bonne raison que je n'en avais que faire. Premièrement je ne voulais rien cacher à mon compagnon, et deuxièmement, elle n'avait plus la même importance à mon cœur. La manière dont j'avais écarté le papier démontrait parfaitement ce détachement nouveau.
Venant attraper la main de Levius, je le regardais amoureusement de mes prunelles brunes.
- Tu voudrais quelque chose ? À boire ou à manger ?
- InvitéInvité
Re: Two shooting stars let's collide
Sam 5 Jan 2019 - 21:55
Levius acquiesça pensivement après Abigail. Il l'écoutait d'une oreille qui semblait distraite et avait le regard dans le vague, mais qui le connaissait savait que c'était sa façon d'être et qu'il était bien vain de s'en offusquer (quand bien-même la chose aurait été légitime). Levius laissa ensuite son amie rejoindre la cuisine et il en profita pour promener son regard à travers l'appartement.
Le couple se voyait rarement chez Abigail. Il fallait dire que, comparativement à la ferme, l'endroit était beaucoup plus petit et il était toujours difficile (en dépit des moyens de transport instantané des sorciers) de sortir le jeune homme de son carcan familier. C'est pourquoi il adoptait toujours cette attitude d'animal farouche au moment d'entrer chez elle, un peu comme s'il n'était pas parfaitement coutumier des lieux et n'y avait pas encore posé tous ses repères. On le voyait alors laisser traîner ses yeux sur un cadre, prendre note silencieusement de la disposition des livres ou constater le changement de tel ou tel détail totalement anodin dans la décoration. Le plus flagrant se situait sans doute au niveau des odeurs : Levius passait toujours de longues minutes à s'interroger sur tout ce qu'il sentait de différent dans l'appartement d'Abigail. Naturellement, il n'en parlait jamais avec la principale intéressée : les méandres de ses pensées demeuraient bien souvent l'affaire de considérations très brèves et personnelles. Cependant, il arrivait fréquemment qu'un changement subtil influence son humeur ou un sujet de conversation ultérieur. Avec Levius, on ne pouvait rien négliger.
« Euh... ça va.
Répondit le jeune homme quand il réalisa que sa compagne lui posait des questions. Pour une raison ou une autre, il était en train de penser à un « 6 » et cela l'absorbait tout à fait. On le vit alors entreprendre d'ôter son manteau et s'en aller le poser sur le dossier du canapé, manœuvre de diversion destinée à lui laisser le temps de rebondir dans la conversation.
« J'ai encore beaucoup à faire, mais ça commence à se calmer un peu. Dit-il. Cela dit je devrais continuer à travailler à un rythme relativement soutenu au moins jusqu'au printemps... C'est la période de tous les salons et colloques de spécialistes.
A ces mots, le jeune homme visualisa son calendrier pour les mois à venir : un programme chargé. Il n'y avait pas une semaine sans un événement important dans le monde de la botanique. Malheureusement, il n'était pas certain de pouvoir tout gérer, ne serait-ce que d'un point de vue émotionnel. Les rencontres épuisaient Levius bien plus que le travail et il était plus que temps pour lui de recevoir l'aide de ses frères à la ferme.
Finalement, la main de la jeune femme vint se poser contre la sienne pour le rappeler une fois de plus à la réalité. Levius laissa brièvement de côté son stress pour se concentrer sur la sensation du contact de cette peau étrangère. Il avait beaucoup pensé à Abigail pendant ces dernières semaines, mais de la voir ainsi en face de lui créait un sentiment d'étrangeté difficile à expliquer. C'était comme si passer de rêve à réalité ne pouvait se faire d'une manière aussi brutale. Il n'était pas aussi à l'aise qu'il le devrait, d'une certaine façon (même s'il savait que cela passerait bien vite).
« Euh... Pourquoi pas du thé ?
Répondit-il alors, osant relever les yeux jusqu'au bas du visage de sa petite amie. Il profita de la voir se retourner en direction de la bouilloire pour la détailler un peu mieux. Ainsi, les choses lui paraissaient nettement plus douces. Levius commença à se détendre doucement. Puis, il s'en vint plonger ses yeux azur au fond de la tasse fumante qu'on lui présenta et se mit à songer. Il aurait sans doute été de bon ton de rebondir sur un nouveau sujet de conversation, mais l'ambiance était calme et paisible et il ne voulait pas que cela s'arrête. On le vit alors lever les yeux doucement en direction d'Abigail et lui sourire tendrement. Ce n'était peut-être pas grand chose, mais ils étaient là tous les deux, la journée était belle... Et ce moment méritait qu'on lui consacre un peu de temps.
Les meilleures choses se savourent en silence.
Le couple se voyait rarement chez Abigail. Il fallait dire que, comparativement à la ferme, l'endroit était beaucoup plus petit et il était toujours difficile (en dépit des moyens de transport instantané des sorciers) de sortir le jeune homme de son carcan familier. C'est pourquoi il adoptait toujours cette attitude d'animal farouche au moment d'entrer chez elle, un peu comme s'il n'était pas parfaitement coutumier des lieux et n'y avait pas encore posé tous ses repères. On le voyait alors laisser traîner ses yeux sur un cadre, prendre note silencieusement de la disposition des livres ou constater le changement de tel ou tel détail totalement anodin dans la décoration. Le plus flagrant se situait sans doute au niveau des odeurs : Levius passait toujours de longues minutes à s'interroger sur tout ce qu'il sentait de différent dans l'appartement d'Abigail. Naturellement, il n'en parlait jamais avec la principale intéressée : les méandres de ses pensées demeuraient bien souvent l'affaire de considérations très brèves et personnelles. Cependant, il arrivait fréquemment qu'un changement subtil influence son humeur ou un sujet de conversation ultérieur. Avec Levius, on ne pouvait rien négliger.
« Euh... ça va.
Répondit le jeune homme quand il réalisa que sa compagne lui posait des questions. Pour une raison ou une autre, il était en train de penser à un « 6 » et cela l'absorbait tout à fait. On le vit alors entreprendre d'ôter son manteau et s'en aller le poser sur le dossier du canapé, manœuvre de diversion destinée à lui laisser le temps de rebondir dans la conversation.
« J'ai encore beaucoup à faire, mais ça commence à se calmer un peu. Dit-il. Cela dit je devrais continuer à travailler à un rythme relativement soutenu au moins jusqu'au printemps... C'est la période de tous les salons et colloques de spécialistes.
A ces mots, le jeune homme visualisa son calendrier pour les mois à venir : un programme chargé. Il n'y avait pas une semaine sans un événement important dans le monde de la botanique. Malheureusement, il n'était pas certain de pouvoir tout gérer, ne serait-ce que d'un point de vue émotionnel. Les rencontres épuisaient Levius bien plus que le travail et il était plus que temps pour lui de recevoir l'aide de ses frères à la ferme.
Finalement, la main de la jeune femme vint se poser contre la sienne pour le rappeler une fois de plus à la réalité. Levius laissa brièvement de côté son stress pour se concentrer sur la sensation du contact de cette peau étrangère. Il avait beaucoup pensé à Abigail pendant ces dernières semaines, mais de la voir ainsi en face de lui créait un sentiment d'étrangeté difficile à expliquer. C'était comme si passer de rêve à réalité ne pouvait se faire d'une manière aussi brutale. Il n'était pas aussi à l'aise qu'il le devrait, d'une certaine façon (même s'il savait que cela passerait bien vite).
« Euh... Pourquoi pas du thé ?
Répondit-il alors, osant relever les yeux jusqu'au bas du visage de sa petite amie. Il profita de la voir se retourner en direction de la bouilloire pour la détailler un peu mieux. Ainsi, les choses lui paraissaient nettement plus douces. Levius commença à se détendre doucement. Puis, il s'en vint plonger ses yeux azur au fond de la tasse fumante qu'on lui présenta et se mit à songer. Il aurait sans doute été de bon ton de rebondir sur un nouveau sujet de conversation, mais l'ambiance était calme et paisible et il ne voulait pas que cela s'arrête. On le vit alors lever les yeux doucement en direction d'Abigail et lui sourire tendrement. Ce n'était peut-être pas grand chose, mais ils étaient là tous les deux, la journée était belle... Et ce moment méritait qu'on lui consacre un peu de temps.
Les meilleures choses se savourent en silence.
- InvitéInvité
Re: Two shooting stars let's collide
Mar 8 Jan 2019 - 17:02
Je ne m'offusquais pas du comportement quelque peu distrait de mon aimé, je le savais comme ça depuis si longtemps que je n'y portais même plus attention. Avec tranquillité je le laissais trouver ses marques dans mon petit chez moi, que ce soit de manière visuelle, auditive ou olfactive. Ses pensées fugaces ne m'avaient jamais dérangées, bien au contraire. Il était vain de désirer le changer, et je ne le voulais pas. Car s'il y avait bien quelque chose de précieux chez lui, à mon sens, c'était cette particularité. Certes ce n'était pas toujours aisé, mais aujourd'hui, je n'étais pas d'humeur à tout gâcher. Les rares moments que nous avions pu passer ensemble dernièrement avaient été très précieux pour moi. J'avais tant souhaité être toujours à ses côtés, d'autant plus après ma rupture, que sans doute serait-ce devenu malsain pour notre couple. Toutefois, la présence du jeune homme manquait toujours à mon cœur, surtout lors de mes longues nuits de cauchemars, et c'était pire à présent que j'étais malade. Je me sentais bien trop dépendante des autres dans ses conditions, la preuve en novembre, sans la présence de mes parents, je serai véritablement bien plus à mal maintenant. Je faisais des concessions, mais je savais qu'il en allait de même pour lui. Ça me suffisait, et le fait de savoir qu'il tenait toujours à ce point à moi me comblait.
D'un hochement de tête serein, je retournais à la cuisine lorsqu'il évoqua son désir de thé. Envie que je pouvais largement satisfaire. Je remplissais la bouilloire d'eau tout en sortant de l'un de mes placards les nombreux goûts que je possédais, en particulier ceux importés du japon l'été passé. Geste un instant interrompu par une toux qui me força à m'immobiliser pour éviter de faire tomber quoique ce soit. Puis, comme si rien n'était arrivé, un fin sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je me pliais à l'exercice de choisir une saveur qui plairait à mon aimé. Je ne voulais pas me laisser distraire par mes maux.
Regardant alors Levius du coin de l'œil, je l'observais de manière fugace être présent de corps, mais encore si distrait d'esprit. Il me faisait penser à un petit oiseau, à une petite mésange, ainsi vêtu, que je devais charmer pour gagner sa confiance. C'était aussi ça, d'être la petite amie de Levius Bird. De ne pas tomber dans la banalité, d'avoir sans cesse l'esprit en éveil pour répondre à ses besoins, s'adapter. J'avais toujours considéré cela comme un jeu, car après tout, nos deux âmes n'étaient-elles pas jumelles ?
Une fois les deux tasses remplies, après avoir choisi des herbes aux saveurs douces et apaisantes, je retournais vers le jeune homme tout en prenant place à mon tour sur le canapé. J'avais bien entendu ce qu'il m'avait dit à propos de son emploi du temps, mais je ne voulais pas engager ce genre de conversation tant que je le sentais perdu. Sans mal, je devinais que ce n'était pas facile pour lui, et je ne voulais pas me risquer à le mettre mal à l'aise ou de le stresser inutilement.
Ainsi, je m'étais simplement contentée de m'asseoir à côté de lui en respectant une distance honorable pour ne pas envahir son espace. Nos cuisses et nos bras ne faisaient que se frôler, car j'avais tout de même besoin de son contact tant que je pouvais en profiter, sans pour autant s'appuyer l'un à l'autre.
Et comme il nous l'était déjà arrivé de nombreuses fois avant cet instant, un silence retombait sur nous. Il n'était pas lourd, bien au contraire, il était paisible. Qui, de nos jours, pouvait se targuer de profiter de choses aussi simples que la présence de l'autre et de son silence ? Une osmose difficile à mettre en place et qui pourtant était essentielle, car c'était dans ce respect mutuel qu'il était possible de prendre toute l'ampleur de l'autre. Nous étions ensemble, à nouveau réunis. Que demander de plus ?
En devinant Levius tourner le visage dans ma direction après quelques instants, je m'osais moi aussi à le regarder, et lui sourire de la même manière. Avec une tendresse débordante d'amour et de délicatesse. Ce fut à cet instant que, sur ma robe, deux petites fleurs se rencontrèrent lors de leurs errances innocentes. L'une contre l'autre, elles rebondirent lentement, puis s'écartèrent pour reprendre leurs routes avec cette même vitesse toute mesurée. Sans doute allaient-elles s'entrechoquer à nouveau, un peu plus tard.
En croisant ce regard azuré, de manière succincte, je me sentais rougir. C'était toujours ce même contact électrique qui serrait délicieusement mon cœur. Pour ne pas perdre contenance, je me permettais donc de fermer calmement les paupières tout en me concentrant sur la légère atmosphère nous entourant. Les crépitements du feu magique dans la cheminée, ma respiration profonde et détendue, et la sienne. Surtout la sienne. Son odeur, son aura qui m'entourait et me réchauffait bien plus que les flammes dans leur foyer.
De longues minutes s'écoulèrent à nouveau jusqu'à ce que j'ouvre enfin la bouche. Non pas pour parler, mais pour chanter. Ma voix, éthérée, s'éleva avec une délicatesse sans pareil pour confier à mon aimé mon état bienheureux.
- I see trees of green, Red roses too, I see them bloom, For me and you
And I think to myself, What a wonderful world
I see skies of blue, And clouds of white, The bright blessed day, The dark sacred night
And I think to myself, What a wonderful world…
Je ne lui demandais pas de m'accompagner. Ça m'était bien égal, et il faisait ce qu'il voulait. Cette chanson, elle était pour lui. Pour nous. Les paroles, évoquaient ces moments merveilleux, simples et précieux que la vie pouvait nous offrir. Des moments qui nous ressemblaient et nous rassemblaient. Des moments qui, une fois rappelés, je l'espérais, l'aideraient à se détendre, et à atterrir en douceur ici, dans mon appartement, guidé par le son de ma voix. Pour qu'il puisse se sentir à l'aise, presque comme chez lui, et que ce qui allait arriver plus tard, ses nombreuses tâches au travail par exemple, ne devaient pas occulter ce précieux cocon dans lequel nous étions présentement.
Une fois la dernière note retenti, je me permettais un nouveau silence tandis que mes lèvres s'étirèrent en un sourire heureux. Car avec Levius, j'étais heureuse. Osant à nouveau ouvrir les yeux, je me risquais à le contempler une nouvelle fois avec tendresse, avant de cacher ma gêne amoureuse en buvant une gorgée de mon thé.
Reprenant un peu de sérieux, je rebondissais enfin sur les mots qu'il avait prononcés plus tôt.
- J'hésite à quitter mon emploi au Rainbow. Alors si tu as besoin d'aide, tu sais que tu peux compter sur moi. Je te soutiendrai.
À aucun moment je lui avais imposé mes prunelles brunes en parlant. Elles étaient plongées dans le liquide chaud que je tenais entre mes mains, la tasse posée sur mes cuisses. Quitter mon emploi à mi-temps signifiait une restructuration professionnelle pour moi, mais aussi financière. Et si mon temps libre allait pouvoir s'améliorer sans ce travail, j'allais pouvoir le consacrer, s'il le souhaitait, à Levius. Les rencontres, même d'affaires, pouvaient être éprouvantes pour lui, je le savais, et je voulais le soutenir comme je le pouvais. C'était aussi mon rôle, celui d'être une compagne, une petite-amie aimante et attentive. Cela dit, je devais penser à moi également. Ma démarche de quitter un travail était bien sûr intéressée. J'avais des projets.
D'un hochement de tête serein, je retournais à la cuisine lorsqu'il évoqua son désir de thé. Envie que je pouvais largement satisfaire. Je remplissais la bouilloire d'eau tout en sortant de l'un de mes placards les nombreux goûts que je possédais, en particulier ceux importés du japon l'été passé. Geste un instant interrompu par une toux qui me força à m'immobiliser pour éviter de faire tomber quoique ce soit. Puis, comme si rien n'était arrivé, un fin sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je me pliais à l'exercice de choisir une saveur qui plairait à mon aimé. Je ne voulais pas me laisser distraire par mes maux.
Regardant alors Levius du coin de l'œil, je l'observais de manière fugace être présent de corps, mais encore si distrait d'esprit. Il me faisait penser à un petit oiseau, à une petite mésange, ainsi vêtu, que je devais charmer pour gagner sa confiance. C'était aussi ça, d'être la petite amie de Levius Bird. De ne pas tomber dans la banalité, d'avoir sans cesse l'esprit en éveil pour répondre à ses besoins, s'adapter. J'avais toujours considéré cela comme un jeu, car après tout, nos deux âmes n'étaient-elles pas jumelles ?
Une fois les deux tasses remplies, après avoir choisi des herbes aux saveurs douces et apaisantes, je retournais vers le jeune homme tout en prenant place à mon tour sur le canapé. J'avais bien entendu ce qu'il m'avait dit à propos de son emploi du temps, mais je ne voulais pas engager ce genre de conversation tant que je le sentais perdu. Sans mal, je devinais que ce n'était pas facile pour lui, et je ne voulais pas me risquer à le mettre mal à l'aise ou de le stresser inutilement.
Ainsi, je m'étais simplement contentée de m'asseoir à côté de lui en respectant une distance honorable pour ne pas envahir son espace. Nos cuisses et nos bras ne faisaient que se frôler, car j'avais tout de même besoin de son contact tant que je pouvais en profiter, sans pour autant s'appuyer l'un à l'autre.
Et comme il nous l'était déjà arrivé de nombreuses fois avant cet instant, un silence retombait sur nous. Il n'était pas lourd, bien au contraire, il était paisible. Qui, de nos jours, pouvait se targuer de profiter de choses aussi simples que la présence de l'autre et de son silence ? Une osmose difficile à mettre en place et qui pourtant était essentielle, car c'était dans ce respect mutuel qu'il était possible de prendre toute l'ampleur de l'autre. Nous étions ensemble, à nouveau réunis. Que demander de plus ?
En devinant Levius tourner le visage dans ma direction après quelques instants, je m'osais moi aussi à le regarder, et lui sourire de la même manière. Avec une tendresse débordante d'amour et de délicatesse. Ce fut à cet instant que, sur ma robe, deux petites fleurs se rencontrèrent lors de leurs errances innocentes. L'une contre l'autre, elles rebondirent lentement, puis s'écartèrent pour reprendre leurs routes avec cette même vitesse toute mesurée. Sans doute allaient-elles s'entrechoquer à nouveau, un peu plus tard.
En croisant ce regard azuré, de manière succincte, je me sentais rougir. C'était toujours ce même contact électrique qui serrait délicieusement mon cœur. Pour ne pas perdre contenance, je me permettais donc de fermer calmement les paupières tout en me concentrant sur la légère atmosphère nous entourant. Les crépitements du feu magique dans la cheminée, ma respiration profonde et détendue, et la sienne. Surtout la sienne. Son odeur, son aura qui m'entourait et me réchauffait bien plus que les flammes dans leur foyer.
De longues minutes s'écoulèrent à nouveau jusqu'à ce que j'ouvre enfin la bouche. Non pas pour parler, mais pour chanter. Ma voix, éthérée, s'éleva avec une délicatesse sans pareil pour confier à mon aimé mon état bienheureux.
- I see trees of green, Red roses too, I see them bloom, For me and you
And I think to myself, What a wonderful world
I see skies of blue, And clouds of white, The bright blessed day, The dark sacred night
And I think to myself, What a wonderful world…
Je ne lui demandais pas de m'accompagner. Ça m'était bien égal, et il faisait ce qu'il voulait. Cette chanson, elle était pour lui. Pour nous. Les paroles, évoquaient ces moments merveilleux, simples et précieux que la vie pouvait nous offrir. Des moments qui nous ressemblaient et nous rassemblaient. Des moments qui, une fois rappelés, je l'espérais, l'aideraient à se détendre, et à atterrir en douceur ici, dans mon appartement, guidé par le son de ma voix. Pour qu'il puisse se sentir à l'aise, presque comme chez lui, et que ce qui allait arriver plus tard, ses nombreuses tâches au travail par exemple, ne devaient pas occulter ce précieux cocon dans lequel nous étions présentement.
Une fois la dernière note retenti, je me permettais un nouveau silence tandis que mes lèvres s'étirèrent en un sourire heureux. Car avec Levius, j'étais heureuse. Osant à nouveau ouvrir les yeux, je me risquais à le contempler une nouvelle fois avec tendresse, avant de cacher ma gêne amoureuse en buvant une gorgée de mon thé.
Reprenant un peu de sérieux, je rebondissais enfin sur les mots qu'il avait prononcés plus tôt.
- J'hésite à quitter mon emploi au Rainbow. Alors si tu as besoin d'aide, tu sais que tu peux compter sur moi. Je te soutiendrai.
À aucun moment je lui avais imposé mes prunelles brunes en parlant. Elles étaient plongées dans le liquide chaud que je tenais entre mes mains, la tasse posée sur mes cuisses. Quitter mon emploi à mi-temps signifiait une restructuration professionnelle pour moi, mais aussi financière. Et si mon temps libre allait pouvoir s'améliorer sans ce travail, j'allais pouvoir le consacrer, s'il le souhaitait, à Levius. Les rencontres, même d'affaires, pouvaient être éprouvantes pour lui, je le savais, et je voulais le soutenir comme je le pouvais. C'était aussi mon rôle, celui d'être une compagne, une petite-amie aimante et attentive. Cela dit, je devais penser à moi également. Ma démarche de quitter un travail était bien sûr intéressée. J'avais des projets.
- Spoiler:
- InvitéInvité
Re: Two shooting stars let's collide
Sam 12 Jan 2019 - 21:23
Levius souffla doucement sur la fine pellicule de brume blanche qui se formait à la surface de son thé pour en mieux apprécier les nuances rouges et brunes. Les fragrances lui évoquaient des choses : vagues bribes et amorces d'impressions qu'il ne parvenait pas à bien identifier. Tout ceci était trop fugace et, mêlé au grand tout de l'atmosphère si particulière de la pièce, se distinguait à peine du reste.
Il écouta ensuite Abigail chanter pour eux comme on le ferait d'un bel oiseau en forêt : arrêtant de considérer le monde pour n'offrir son attention qu'à une seule de ses choses. Elle racontait déjà tout. Levius ne ressentit pas le besoin de la regarder en cet instant : il n'en avait pas besoin puisqu'il l'écoutait. Sa voix claire emplissait tout à la fois l'espace et son esprit bien trop souvent distrait. Il n'y avait pas moyen d'être plus à elle qu'en s'y prenant de la sorte, en vérité. S'il avait voulu faire davantage, c'eut été trop, alors il demeura ainsi : silencieux et attentif, mais semblant toujours rêver.
Finalement, le chant s'éteignit et Levius sentit le regard de sa compagne se poser sur lui. Il tourna alors légèrement la tête en réaction et esquissa un sourire, comme il voyait sa silhouette apparaître dans sa vision périphérique. L'heure en arrivait à la conversation et cela lui convenait ainsi. Levius se sentait tout à fait bien et détendu, preuve que les bons soins d'Agibail parvenaient toujours à adoucir ses craintes de l'extérieur.
Il s'en alla donc reposer sa tasse de thé sur la table basse et vint se blottir près de son amie en posant sa tête sur ses cuisses, le corps recroquevillé sur le canapé. A l'odeur de la lessive se mêlait celle d'Abigail. A ce titre, il appréciait assez le fait que sa robe soit blanche, car le zéro était toujours conciliant et reposant. Qui plus est, les motifs floraux enchantés lui fournissaient une distraction idéale pour l'empêcher de trop penser. C'était parfait et une fois de plus, Levius considéra la chance qu'il avait d'être accompagné d'une personne si délicate. Abigail, dans ses initiatives, faisait toujours montre des plus subtils choix et cela le touchait naturellement beaucoup.
« Tu seras toujours la bienvenue.
Répondit-il simplement après qu'elle ait évoqué son désir de quitter son emploi au Rainbow Club et la possibilité d'aider encore davantage à la ferme.
« Mais si tu envisages de démissionner, c'est bien que tu as un autre projet en tête, non ?
A ce sujet, Levius n'avait aucune certitude mais cela lui semblait une déduction logique. En effet, le jeune homme ne s'était jamais vraiment intéressé à ce travail au bar (dans le sens où il n'avait jamais cherché à aller la voir, ni à lui poser trop de questions) mais il savait que cela lui faisait du bien et qu'elle en profitait pour exprimer d'autres facettes de sa personnalité.
Abigail appréciait de s'amuser de temps en temps en faisant la fête et en buvant : chose irréalisable avec un Levius qui ne buvait pas une goutte d'alcool et fuyait les lieux trop peuplés ou bruyants. Cela dit, le Rainbow était surtout une occasion pour la jeune femme de se montrer assurée, efficace et sociable. Un univers différent avec des exigences toutes particulières. A ce titre, le jeune homme était content de savoir qu'elle s'épanouissait en dehors de leur relation (il avait toujours considéré n'être pas suffisant à cela). Voilà pourquoi cette décision le rendait curieux et l'amenait à tirer des conclusions. Cela dit, peut-être se trompait-il.
Il écouta ensuite Abigail chanter pour eux comme on le ferait d'un bel oiseau en forêt : arrêtant de considérer le monde pour n'offrir son attention qu'à une seule de ses choses. Elle racontait déjà tout. Levius ne ressentit pas le besoin de la regarder en cet instant : il n'en avait pas besoin puisqu'il l'écoutait. Sa voix claire emplissait tout à la fois l'espace et son esprit bien trop souvent distrait. Il n'y avait pas moyen d'être plus à elle qu'en s'y prenant de la sorte, en vérité. S'il avait voulu faire davantage, c'eut été trop, alors il demeura ainsi : silencieux et attentif, mais semblant toujours rêver.
Finalement, le chant s'éteignit et Levius sentit le regard de sa compagne se poser sur lui. Il tourna alors légèrement la tête en réaction et esquissa un sourire, comme il voyait sa silhouette apparaître dans sa vision périphérique. L'heure en arrivait à la conversation et cela lui convenait ainsi. Levius se sentait tout à fait bien et détendu, preuve que les bons soins d'Agibail parvenaient toujours à adoucir ses craintes de l'extérieur.
Il s'en alla donc reposer sa tasse de thé sur la table basse et vint se blottir près de son amie en posant sa tête sur ses cuisses, le corps recroquevillé sur le canapé. A l'odeur de la lessive se mêlait celle d'Abigail. A ce titre, il appréciait assez le fait que sa robe soit blanche, car le zéro était toujours conciliant et reposant. Qui plus est, les motifs floraux enchantés lui fournissaient une distraction idéale pour l'empêcher de trop penser. C'était parfait et une fois de plus, Levius considéra la chance qu'il avait d'être accompagné d'une personne si délicate. Abigail, dans ses initiatives, faisait toujours montre des plus subtils choix et cela le touchait naturellement beaucoup.
« Tu seras toujours la bienvenue.
Répondit-il simplement après qu'elle ait évoqué son désir de quitter son emploi au Rainbow Club et la possibilité d'aider encore davantage à la ferme.
« Mais si tu envisages de démissionner, c'est bien que tu as un autre projet en tête, non ?
A ce sujet, Levius n'avait aucune certitude mais cela lui semblait une déduction logique. En effet, le jeune homme ne s'était jamais vraiment intéressé à ce travail au bar (dans le sens où il n'avait jamais cherché à aller la voir, ni à lui poser trop de questions) mais il savait que cela lui faisait du bien et qu'elle en profitait pour exprimer d'autres facettes de sa personnalité.
Abigail appréciait de s'amuser de temps en temps en faisant la fête et en buvant : chose irréalisable avec un Levius qui ne buvait pas une goutte d'alcool et fuyait les lieux trop peuplés ou bruyants. Cela dit, le Rainbow était surtout une occasion pour la jeune femme de se montrer assurée, efficace et sociable. Un univers différent avec des exigences toutes particulières. A ce titre, le jeune homme était content de savoir qu'elle s'épanouissait en dehors de leur relation (il avait toujours considéré n'être pas suffisant à cela). Voilà pourquoi cette décision le rendait curieux et l'amenait à tirer des conclusions. Cela dit, peut-être se trompait-il.
- InvitéInvité
Re: Two shooting stars let's collide
Lun 14 Jan 2019 - 15:41
Après avoir posé ma propre tasse de thé, j'accueillais mon bien aimé sur mes cuisses, emplie de quiétude. Le voir à présent tout à fait avec moi ne pouvait me faire plus plaisir, même si je savais que cet instant pouvait durer le temps d'un battement de cil. Douce et prévenante, je glissais mes doigts fins dans sa chevelure claire en la gratifiant de caresses distraites et réconfortantes. Avide de ce contact elle aussi, ma main libre vint se poser sur l'épaule du sorcier pour le ramener légèrement contre moi. Depuis enfants nous avions toujours été proches, mais une fois notre relation plus intime j'affectionnais particulièrement être en contact avec son corps. Timide et menue, je me sentais en sécurité de savoir un homme tel que lui auprès de moi. Car je manquais cruellement de sûreté depuis des mois, et il n'y avait qu'en présence de Levius que je me sentais tout à fait sereine. Un sourire fendit mes lèvres alors que mon compagnon fit preuve de cette perspicacité qui m'amusait tant. Je ne pouvais rien lui cacher, et je ne le voulais pas.
- Absolument. Je démissionnerai pour un stage au ministère, dans le bureau de la recherche et du contrôle des dragons. Je laissais passer un court instant de flottement avant de préciser. Ainsi je vais pouvoir effectuer des recherches plus approfondies concernant mes protégés en Amazonie, et bénéficier des connaissances recensées au ministère jusqu'à la fin de mes études n'est pas négligeable.
C'était sans compter que j'allais déjà pouvoir me faire un nom dans la dragonologie, même si de rares réserves et le zoo d'Inverness me connaissaient déjà à cause des nombreuses visites que j'effectuais depuis bientôt une dizaine d'années. Sans conteste, j'allais avoir un pied, si ce n'était pas les deux, sur le terrain que je convoitais depuis ma naissance. Même si le ministère et son département n'étaient pas mon objectif final, il était certain que j'allais avoir à faire à eux une fois mes D.E.F.I.S en poche. Je me sentais bien idiote de ne pas avoir pensé à cette possibilité plus tôt, mais, forte de mes expériences, j'étais persuadée que ce n'était pas un hasard si je me décidais que maintenant. Le Rainbow m'avait apporté ce dont j'avais eu besoin pendant un temps, à savoir la folie des escapades nocturnes. Oublier mes tracas et vivre dans l'agitation, ce que j'appréciais beaucoup. Toutefois, les dragons étaient bien plus importants que faire la fête. J'avais fait mon temps là-bas, aussi court avait-il été. À présent, je voulais joindre l'utile à l'agréable.
Il y avait pourtant quelques infimes problèmes qui allaient barrer ma route, dont un en particulier.
- Mais je ne pense pas que ce sera un stage rémunéré, tout du moins pas tout de suite. Et si ça l'est, ça ne me permettra pas de garder cet appartement.
Bien que le loyer de mon petit appartement n'était pas très élevé, mes parents devaient me soutenir financièrement pour que je puisse subvenir à mes besoins les plus rudimentaires malgré le petit salaire que je gagnais au club. Sans rémunération de la part du ministère, deux choix s'offraient à moi, car il était certain que j'allais devoir rendre le lieu dans lequel nous étions présentement. Premièrement, je pouvais retourner dans les chambres de l'université, mais cette option ne me séduisait guère. Même si je m'entendais bien avec mes compagnons Ethelred, je n'avais jamais pu garder de compagnes de chambre bien longtemps, à mon grand regret. À croire que mon caractère effacé ne séduisait que Levius. Qui plus est, avoir le privilège de sortir d'Hungcalf pour rentrer chez soi était un privilège que j'avais beaucoup dégusté.
Ma seconde possibilité était de retourner à Glasgow, dans la maison familiale. Un retour aux sources peu désagréable, mais qui sonnait comme un échec à mon esprit. J'aimais jouir de mon indépendance et je m'en voulais assez qu'à mon âge, mes géniteurs doivent encore m'entretenir, ne serait-ce qu'avec l'argent.
Néanmoins je n'étais pas dupe. Vivre seule était dangereux pour moi, j'en avais fait l'amère expérience durant le mois de novembre. À l'université il y avait assez de passages pour que mon état ne passe pas inaperçu et, ma mère, bien que moldu, avait développé les réflexes nécessaires pour agir rapidement lorsque ma santé devenait déficiente. Bien évidemment je savais m'occuper de moi, mais en cas de grosse crise, d'un abattement soudain que je ne pouvais pas prévoir, la situation pouvait devenir risquée.
J'avais longuement réfléchi à ses options durant plusieurs jours et je ne m'étais toujours pas décidée. Il y avait bien un troisième choix, mais il ne dépendait pas uniquement de moi. Qui plus est, je ne voulais pas mettre l'argument de ma maladie en avant, ce n'était pas digne.
Soudainement fébrile, je vins me pincer la lèvre inférieure alors que mes caresses jusqu'ici avenantes, se firent légèrement plus crispées.
- Du coup… je me posais une question…
Alors que les battements de mon cœur s'accélèrerent, je sentais le rouge gagner mes joues. Ce que j'allais demander n'était pas évident, et j'étais très gênée de devoir prononcer ces mots car ça allait sans nul doute être un tournant important dans ma relation avec Levius, et je n'étais pas certaine qu'il ressente le même désir que moi.
Levius, est-ce que tu voudrais m'…. je m'interrompais, trouvant cette formulation peut-être un peu trop solennel. Accepterais-tu que je devienne ta…
Non plus. Et il ne suffit que de ces quelques mots bafouillés pour que mon cœur s'emballe et batte si fort qu'il me donnait la sensation de se décrocher de ma poitrine. Fermant les paupières pour essayer de retrouver un tant soit peu de calme, j'inspirais profondément. Je réalisais alors que soudainement, j'avais très chaud. Il fallait pourtant que je la pose, cette question, ce n'était pas comme si nous allions nous marier.
Rouvrant mes paupières, je n'osais guère poser mes prunelles sur le garçon dont j'étais amoureuse, et puisque je n'avais pas accès au tissu de ma robe sur mes jambes pour le chiffonner nerveusement, je venais m'attarder sur une mèche de cheveux de Levius, les tortillant autour de mon index.
- Je… j'aurai aimé qu'on puisse… tu sais… vivre ensemble. Donc je me suis dit que, peut-être… accepterais-tu que je vienne m'installer à la ferme ?
Je savais que malgré toutes les précautions que je pouvais prendre, à un moment donné ma présence n'allait plus être bénéfique ou désirée de la part de mon aimé. Actuellement j'étais déjà un poids pour lui de temps à autre. Voilà pourquoi je craignais un refus. Mais sans doute allait-ce être la réponse la plus légitime. Tout du moins, c'est celle que je m'apprêtais à entendre. Mais après tout, n'avait-il pas dit à l'instant que je serai toujours la bienvenue ? S'il disait oui ? Qu'allais-je faire s'il disait oui ?
Cette idée me crispa davantage, de bonheur évidemment, et sans doute devais-je ressembler à un chaudron dont le contenu était en train de bouillir à tel point qu'il allait bientôt s'évaporer. Pour essayer de rassurer mon petit-ami, je reprenais la parole de manière précipitée.
- Je me ferai toute petite, encore plus que d'habitude, très discrète. Tu ne verras même pas que je suis là, je te le promets. Et je vais pouvoir aider ta grand-mère dans les tâches qu'elle a à faire au quotidien. Et comme ça je vais pouvoir t'assister lorsque tu le voudras. Et je ferai le ménage. Et la cuisine. Et je pourrais aller dormir dans une autre chambre si tu préfères… ou à l'écurie. Oui, l'écurie c'est bien…
Le flot de mes pensées folles m'embrouillait complètement l'esprit et je n'arrivais pas à traduire convenablement ce que je voulais dire. Ainsi, ce que je venais de prononcer ne ressemblait à rien, j'avais mâché des mots, j'avais balbutié et bégayé en montant un peu le ton de ma voix à cause de l'embarras.
Si mon amoureux pouvait rapidement perdre pied et qu'un catalyseur lui était alors utile, il en allait de même pour moi, en de plus rares circonstances.
- Absolument. Je démissionnerai pour un stage au ministère, dans le bureau de la recherche et du contrôle des dragons. Je laissais passer un court instant de flottement avant de préciser. Ainsi je vais pouvoir effectuer des recherches plus approfondies concernant mes protégés en Amazonie, et bénéficier des connaissances recensées au ministère jusqu'à la fin de mes études n'est pas négligeable.
C'était sans compter que j'allais déjà pouvoir me faire un nom dans la dragonologie, même si de rares réserves et le zoo d'Inverness me connaissaient déjà à cause des nombreuses visites que j'effectuais depuis bientôt une dizaine d'années. Sans conteste, j'allais avoir un pied, si ce n'était pas les deux, sur le terrain que je convoitais depuis ma naissance. Même si le ministère et son département n'étaient pas mon objectif final, il était certain que j'allais avoir à faire à eux une fois mes D.E.F.I.S en poche. Je me sentais bien idiote de ne pas avoir pensé à cette possibilité plus tôt, mais, forte de mes expériences, j'étais persuadée que ce n'était pas un hasard si je me décidais que maintenant. Le Rainbow m'avait apporté ce dont j'avais eu besoin pendant un temps, à savoir la folie des escapades nocturnes. Oublier mes tracas et vivre dans l'agitation, ce que j'appréciais beaucoup. Toutefois, les dragons étaient bien plus importants que faire la fête. J'avais fait mon temps là-bas, aussi court avait-il été. À présent, je voulais joindre l'utile à l'agréable.
Il y avait pourtant quelques infimes problèmes qui allaient barrer ma route, dont un en particulier.
- Mais je ne pense pas que ce sera un stage rémunéré, tout du moins pas tout de suite. Et si ça l'est, ça ne me permettra pas de garder cet appartement.
Bien que le loyer de mon petit appartement n'était pas très élevé, mes parents devaient me soutenir financièrement pour que je puisse subvenir à mes besoins les plus rudimentaires malgré le petit salaire que je gagnais au club. Sans rémunération de la part du ministère, deux choix s'offraient à moi, car il était certain que j'allais devoir rendre le lieu dans lequel nous étions présentement. Premièrement, je pouvais retourner dans les chambres de l'université, mais cette option ne me séduisait guère. Même si je m'entendais bien avec mes compagnons Ethelred, je n'avais jamais pu garder de compagnes de chambre bien longtemps, à mon grand regret. À croire que mon caractère effacé ne séduisait que Levius. Qui plus est, avoir le privilège de sortir d'Hungcalf pour rentrer chez soi était un privilège que j'avais beaucoup dégusté.
Ma seconde possibilité était de retourner à Glasgow, dans la maison familiale. Un retour aux sources peu désagréable, mais qui sonnait comme un échec à mon esprit. J'aimais jouir de mon indépendance et je m'en voulais assez qu'à mon âge, mes géniteurs doivent encore m'entretenir, ne serait-ce qu'avec l'argent.
Néanmoins je n'étais pas dupe. Vivre seule était dangereux pour moi, j'en avais fait l'amère expérience durant le mois de novembre. À l'université il y avait assez de passages pour que mon état ne passe pas inaperçu et, ma mère, bien que moldu, avait développé les réflexes nécessaires pour agir rapidement lorsque ma santé devenait déficiente. Bien évidemment je savais m'occuper de moi, mais en cas de grosse crise, d'un abattement soudain que je ne pouvais pas prévoir, la situation pouvait devenir risquée.
J'avais longuement réfléchi à ses options durant plusieurs jours et je ne m'étais toujours pas décidée. Il y avait bien un troisième choix, mais il ne dépendait pas uniquement de moi. Qui plus est, je ne voulais pas mettre l'argument de ma maladie en avant, ce n'était pas digne.
Soudainement fébrile, je vins me pincer la lèvre inférieure alors que mes caresses jusqu'ici avenantes, se firent légèrement plus crispées.
- Du coup… je me posais une question…
Alors que les battements de mon cœur s'accélèrerent, je sentais le rouge gagner mes joues. Ce que j'allais demander n'était pas évident, et j'étais très gênée de devoir prononcer ces mots car ça allait sans nul doute être un tournant important dans ma relation avec Levius, et je n'étais pas certaine qu'il ressente le même désir que moi.
Levius, est-ce que tu voudrais m'…. je m'interrompais, trouvant cette formulation peut-être un peu trop solennel. Accepterais-tu que je devienne ta…
Non plus. Et il ne suffit que de ces quelques mots bafouillés pour que mon cœur s'emballe et batte si fort qu'il me donnait la sensation de se décrocher de ma poitrine. Fermant les paupières pour essayer de retrouver un tant soit peu de calme, j'inspirais profondément. Je réalisais alors que soudainement, j'avais très chaud. Il fallait pourtant que je la pose, cette question, ce n'était pas comme si nous allions nous marier.
Rouvrant mes paupières, je n'osais guère poser mes prunelles sur le garçon dont j'étais amoureuse, et puisque je n'avais pas accès au tissu de ma robe sur mes jambes pour le chiffonner nerveusement, je venais m'attarder sur une mèche de cheveux de Levius, les tortillant autour de mon index.
- Je… j'aurai aimé qu'on puisse… tu sais… vivre ensemble. Donc je me suis dit que, peut-être… accepterais-tu que je vienne m'installer à la ferme ?
Je savais que malgré toutes les précautions que je pouvais prendre, à un moment donné ma présence n'allait plus être bénéfique ou désirée de la part de mon aimé. Actuellement j'étais déjà un poids pour lui de temps à autre. Voilà pourquoi je craignais un refus. Mais sans doute allait-ce être la réponse la plus légitime. Tout du moins, c'est celle que je m'apprêtais à entendre. Mais après tout, n'avait-il pas dit à l'instant que je serai toujours la bienvenue ? S'il disait oui ? Qu'allais-je faire s'il disait oui ?
Cette idée me crispa davantage, de bonheur évidemment, et sans doute devais-je ressembler à un chaudron dont le contenu était en train de bouillir à tel point qu'il allait bientôt s'évaporer. Pour essayer de rassurer mon petit-ami, je reprenais la parole de manière précipitée.
- Je me ferai toute petite, encore plus que d'habitude, très discrète. Tu ne verras même pas que je suis là, je te le promets. Et je vais pouvoir aider ta grand-mère dans les tâches qu'elle a à faire au quotidien. Et comme ça je vais pouvoir t'assister lorsque tu le voudras. Et je ferai le ménage. Et la cuisine. Et je pourrais aller dormir dans une autre chambre si tu préfères… ou à l'écurie. Oui, l'écurie c'est bien…
Le flot de mes pensées folles m'embrouillait complètement l'esprit et je n'arrivais pas à traduire convenablement ce que je voulais dire. Ainsi, ce que je venais de prononcer ne ressemblait à rien, j'avais mâché des mots, j'avais balbutié et bégayé en montant un peu le ton de ma voix à cause de l'embarras.
Si mon amoureux pouvait rapidement perdre pied et qu'un catalyseur lui était alors utile, il en allait de même pour moi, en de plus rares circonstances.
- InvitéInvité
Re: Two shooting stars let's collide
Mar 22 Jan 2019 - 21:22
Levius se laissa lentement glisser dans la torpeur de leur étreinte paisible. De temps à autre, il aimait, en effet, régresser du statut d'adulte à celui d'enfant que l'on couve et protège d'une main réconfortante. Sa nature inquiète et son esprit trop actif s'en trouvaient tranquillisé, comme s'il fallait, aux choses agitées, imprimer de la douceur pour qu'elle n'explosent pas en vol. Abigail prenait alors symboliquement le rôle de la bonne mère l'espace d'un moment : les choses se faisaient et l'on passait ensuite sur un autre registre.
Cependant, à l'instant s'ajoutait un sujet de conversation des plus sérieux : Abigail venait, en effet, de progresser dans son avancement personnel et il y avait beaucoup d'informations à rattraper pour le jeune homme. Levius l'écouta donc expliquer ce nouveau projet d'une oreille particulièrement attentive en dépit de son allure apathique. Dans le fond, cela le rendait heureux car il voyait ressurgir la passion première de sa compagne : les dragons. Depuis le temps qu'elle étudiait à l'université pour approcher ces extraordinaires créatures, il était gratifiant de constater que les efforts se concrétisaient enfin dans le réel. Ce stage serait une excellente porte d'entrée pour la suite.
Toutefois, il apparût bien vite que cette nouvelle ne venait pas toute seule : Abigail avait quelque chose à lui demander. Une chose visiblement délicate, puisqu'elle fit montre de toute la peine du monde à formuler cette fameuse demande. Constatant qu'elle peinait, Levius ouvrit tout à fait les yeux et pivota sur le dos, de sorte à pouvoir observer ses expressions plus en détail. Il ne s'attendait pas à quelque chose d'extraordinaire, mais dans la mesure où cela semblait l'impliquer, il ne savait qu'en penser. Finalement, quand la requête tomba, tout ceci lui parût moins méchant qu'à première vue. Levius esquissa un petit sourire amusé, car il comprenait bien que la raison de toute ces hésitations se trouvait dans la distance qu'il imposait à ses relations. Lui qui était si sauvage comprenait que l'on s'y reprenne à deux fois pour demander à vivre sous son toit. Néanmoins, même s'il avait envie de rassurer Abigail quand à ses sentiments et le reste, c'était une question qui méritait d'être sérieusement mesurée.
« Hé bien... Dit-il pensivement après une minute. Si tu n'as pas d'autre choix, alors il est évident que oui, tu pourras venir vivre à la ferme.
Abigail n'avait pas évoqué d'autres possibilités pour se loger. Levius en déduisit donc qu'elle n'en avait peut-être pas et qu'à ce titre il se devait de la rassurer en lui apportant la confirmation qu'elle ne se retrouverait pas sans un toit au dessus de la tête d'ici quelque temps. Néanmoins, cette réponse n'était évidemment pas à l'image de ce qu'il pensait de la question, aussi acheva-t-il de développer le fond de sa pensée.
« Autrement, c'est une question plutôt sérieuse. Si jamais ce n'est qu'une option, alors j'aimerais avoir un peu plus de temps pour y réfléchir.
Il lui jeta un regard par dessus ses lunettes et lui sourit gentiment afin d'adoucir ce qu'il était en train de dire.
« Ce n'est pas un non, ni un oui... Disons que je m'en voudrais de répondre sans avoir pris le temps de peser le pour et le contre. Tu me connais : tu sais que je ne suis pas facile à vivre... Et dans le lot de toutes les personnes que je connais, tu es certainement la seule (en dehors des gens de ma famille) avec qui je supporterais de vivre au quotidien. Cela dit, je ne suis pas certain d'avoir envie de t'infliger mon tempérament. Aujourd'hui, on ne se voit que lorsqu'on en a envie tous les deux : tu n'as pas à supporter mes « moments »... Je t'épargne les jours où c'est compliqué.
Il se redressa sur le canapé de sorte à pouvoir lui faire à peu près face. Son regard pointait le vide, mais il semblait très concentré.
« Alors, je sais que tu me diras que ce n'est pas important, que tu feras avec ou... Je te connais. Mais comprend que moi, je ne veux pas que tu subisses ça. Ça me... ça me gêne. Je ne suis pas à l'aise avec ça. Donc...
Il redressa légèrement les yeux dans sa direction et attrapa l'une de ses mains.
« D'un autre côté j'en ai envie. Il faut juste que je... Que j'y réfléchisse... Un peu. Pas forcément longtemps, mais juste... Ne me demande pas de répondre sur un coup de tête. Je sais que je vais regretter, si je fais ça.
Cette fois-ci, le regard de Levius s'en vint chercher vraiment celui de sa compagne. Il eut un demi sourire et ses joues s'empourprèrent légèrement.
« Si tu viens habiter à la ferme, ce ne serait pas pour dormir à l'écurie ni pour te faire oublier, ce serait... Ce serait pour... Enfin, vivre vraiment tous les deux, ensemble, quoi...
Cependant, à l'instant s'ajoutait un sujet de conversation des plus sérieux : Abigail venait, en effet, de progresser dans son avancement personnel et il y avait beaucoup d'informations à rattraper pour le jeune homme. Levius l'écouta donc expliquer ce nouveau projet d'une oreille particulièrement attentive en dépit de son allure apathique. Dans le fond, cela le rendait heureux car il voyait ressurgir la passion première de sa compagne : les dragons. Depuis le temps qu'elle étudiait à l'université pour approcher ces extraordinaires créatures, il était gratifiant de constater que les efforts se concrétisaient enfin dans le réel. Ce stage serait une excellente porte d'entrée pour la suite.
Toutefois, il apparût bien vite que cette nouvelle ne venait pas toute seule : Abigail avait quelque chose à lui demander. Une chose visiblement délicate, puisqu'elle fit montre de toute la peine du monde à formuler cette fameuse demande. Constatant qu'elle peinait, Levius ouvrit tout à fait les yeux et pivota sur le dos, de sorte à pouvoir observer ses expressions plus en détail. Il ne s'attendait pas à quelque chose d'extraordinaire, mais dans la mesure où cela semblait l'impliquer, il ne savait qu'en penser. Finalement, quand la requête tomba, tout ceci lui parût moins méchant qu'à première vue. Levius esquissa un petit sourire amusé, car il comprenait bien que la raison de toute ces hésitations se trouvait dans la distance qu'il imposait à ses relations. Lui qui était si sauvage comprenait que l'on s'y reprenne à deux fois pour demander à vivre sous son toit. Néanmoins, même s'il avait envie de rassurer Abigail quand à ses sentiments et le reste, c'était une question qui méritait d'être sérieusement mesurée.
« Hé bien... Dit-il pensivement après une minute. Si tu n'as pas d'autre choix, alors il est évident que oui, tu pourras venir vivre à la ferme.
Abigail n'avait pas évoqué d'autres possibilités pour se loger. Levius en déduisit donc qu'elle n'en avait peut-être pas et qu'à ce titre il se devait de la rassurer en lui apportant la confirmation qu'elle ne se retrouverait pas sans un toit au dessus de la tête d'ici quelque temps. Néanmoins, cette réponse n'était évidemment pas à l'image de ce qu'il pensait de la question, aussi acheva-t-il de développer le fond de sa pensée.
« Autrement, c'est une question plutôt sérieuse. Si jamais ce n'est qu'une option, alors j'aimerais avoir un peu plus de temps pour y réfléchir.
Il lui jeta un regard par dessus ses lunettes et lui sourit gentiment afin d'adoucir ce qu'il était en train de dire.
« Ce n'est pas un non, ni un oui... Disons que je m'en voudrais de répondre sans avoir pris le temps de peser le pour et le contre. Tu me connais : tu sais que je ne suis pas facile à vivre... Et dans le lot de toutes les personnes que je connais, tu es certainement la seule (en dehors des gens de ma famille) avec qui je supporterais de vivre au quotidien. Cela dit, je ne suis pas certain d'avoir envie de t'infliger mon tempérament. Aujourd'hui, on ne se voit que lorsqu'on en a envie tous les deux : tu n'as pas à supporter mes « moments »... Je t'épargne les jours où c'est compliqué.
Il se redressa sur le canapé de sorte à pouvoir lui faire à peu près face. Son regard pointait le vide, mais il semblait très concentré.
« Alors, je sais que tu me diras que ce n'est pas important, que tu feras avec ou... Je te connais. Mais comprend que moi, je ne veux pas que tu subisses ça. Ça me... ça me gêne. Je ne suis pas à l'aise avec ça. Donc...
Il redressa légèrement les yeux dans sa direction et attrapa l'une de ses mains.
« D'un autre côté j'en ai envie. Il faut juste que je... Que j'y réfléchisse... Un peu. Pas forcément longtemps, mais juste... Ne me demande pas de répondre sur un coup de tête. Je sais que je vais regretter, si je fais ça.
Cette fois-ci, le regard de Levius s'en vint chercher vraiment celui de sa compagne. Il eut un demi sourire et ses joues s'empourprèrent légèrement.
« Si tu viens habiter à la ferme, ce ne serait pas pour dormir à l'écurie ni pour te faire oublier, ce serait... Ce serait pour... Enfin, vivre vraiment tous les deux, ensemble, quoi...
- InvitéInvité
Re: Two shooting stars let's collide
Jeu 24 Jan 2019 - 19:47
Avec autant de tranquillité qu'il m'était possible d'avoir après mon coup de panique, j'écoutais mon compagnon tant bien que mal, sentant mon cœur tambouriner dans ma poitrine. Il m'était difficile de savoir pourquoi j'avais réagi de la sorte, car au fond, je m'attendais à la réponse que j'allais recevoir. Pourtant, les paroles du jeune homme ne firent pas écho à tout ce que j'avais pu imaginer jusque-là. Tout du moins, pas exactement. Il était évident que pour moi, je ne lui avais pas demandé de m'héberger parce que je n'avais d'autres choix puisque ce n'était pas le cas. Mais bien parce que je désirais avancer dans notre relation. Le fait que je commence un stage au ministère était un déclenchement. Il n'appartenait maintenant plus qu'à Levius d'accepter ou non. Je n'étais pas du genre à m'imposer, et ça avait été un désir qui m'avait traversé l'esprit lors de mes longues soirées en solitaire. Même si j'appréciais la compagnie des livres et de mes cours, de temps à autre, je préférais celle de mon aimé. Ainsi, je trouvais plus sage de le lui préciser afin que la situation soit clarifiée et qu'il n'y ait pas de mésententes.
- Je peux retourner à Glasgow s'il le faut. C'est juste que j'aimerai éviter, j'aime mon indépendance, et les chambres de l'université ne m'intéressent plus… je laissais passer un petit temps de flottement avant d'avouer. Mais voilà, vivre seule, avec ma maladie, ça peut aussi m'être dangereux.
Il le savait, il l'avait vu au mois de novembre, lorsque lui-même s'était déplacé à Glasgow pour me rendre visite chez mes parents. Aujourd'hui encore je n'étais pas totalement rétablie. Ma démarche faisait simplement une pierre deux coups.
Je fus alors attentive aux précisions du jeune homme. Mon premier réflexe fut d'ouvrir la bouche pour le contredire, mais lorsqu'il anticipa ma réaction, en prétendant que j'allais le contre dire, je scellais à nouveau mes lèvres, non sans rougir. Décidément, nous nous connaissions trop bien tous les deux, car voilà la réponse que j'attendais, sachant que sa particularité allait peser lourd dans la balance du choix de réponse. À nouveau, mon cœur s'emballa tandis qu'il se redressait pour me faire face alors que je baissais les yeux. Lui laisser le temps, je le faisais toujours, et je n'étais pas pressée. Toutefois, être dans l'attente allait me déplaire, vivre dans le suspense de sa décision allait être difficile. Mais pas insurmontable.
Lorsqu'il attrapa ma main, je me sentais frémir, et j'osais à mon tour relever mes prunelles pour regarder les siennes. Ses joues qui s'empourprèrent firent rougir les miennes, et sa conclusion me fit chavirer. Émotive, je prenais d'abord sur moi pour ne rien montrer avant d'affaisser lentement mes épaules, résignée. Doucement, je hochais la tête en quittant son regard, comme si pour une fois, le sien était trop difficile à supporter pour moi.
- Tu as tout le temps pour réfléchir, je comprends, c'est une décision importante.
Mes lèvres se fendirent en un léger sourire tandis que mon regard se fit plus heureux. Ce choix allait changer nos vies, surtout dans le fait que notre relation allait avancer d'un grand pas. Se côtoyer tout le temps, tous les jours, je ne pouvais que trouver tout cela merveilleux, même si je savais par avance que ça n'allait pas forcément être le cas. Pourtant, je n'avais aucun doute que tous les deux nous y arriverions. Parce qu'il en avait toujours été ainsi.
Avec milles précautions et une grande douceur, je me relevais lentement, pour venir m'asseoir tout à fait sur les jambes de Levius. Le corps pivoté pour lui faire face, je glissais mes avant-bras sur ses épaules en joignant mes mains derrière sa nuque. Audacieuses, mes prunelles brunes vinrent visiter les siennes, azurées, pour faire s'entre choquer les éléments. Ensemble, nous formions un tout, ensemble nous étions la terre, le ciel et l'eau, ensemble nous étions les conquérants de notre propre planète, de notre univers. Là où personne ne pouvait nous rejoindre. Ainsi blottie contre lui, je rapprochais mon visage du sien jusqu'à ce que je sente son souffle sur ma peau. Cette proximité, j'en avais besoin, alors, je ne désirais pas m'en priver lorsque j'avais l'autorisation de m'en abreuver.
- Je t'aime Levius Bird.
Dis-je, sans jamais quitter ses yeux avant de venir l'embrasser avec une infinie tendresse et un amour véritable. Du temps il en avait, oui, et je lui prouvais ma patience et ma compréhension dans ce geste de grande affection. Peu encline à quitter ses lèvres, je prolongeais quelque peu cet instant délicieux avant de me résigner à contre cœur. Néanmoins, ce n'était pas suffisant pour que je me détache de son corps, et pour le lui faire comprendre, je venais cacher mon visage dans son cou. Ainsi collée à lui, je pouvais sentir les battements de son cœur s'unir à ceux du mien, encore vifs et saccadés. Il me fallait me remettre de mes émotions, aussi douces soient-elles. Voilà pourquoi je me permettais un instant de silence, paupières closes, pour me concentrer uniquement sur ce contact qui m'avait tant manqué. Passionnément, je respirais son odeur, je caressais sa nuque et ses cheveux, j'écoutais sa respiration. Tout ceci m'apaisait autant que ça me faisait vibrer.
Je laissais de longues minutes de calme et de silence s'écouler et nous envelopper, avant que je ne me redresse enfin, faisant pleuvoir une pluie de baisers sur la joue du jeune homme.
- J'ai quelque chose pour toi.
Dans un dernier et chaste baiser, je me relevais, arrangeant au passage les plis de ma robe. Voyant du mouvement à la fenêtre, j'ouvrais à George qui s'envola jusqu'au canapé, juste à côté de Levius, tandis que je m'en allais rapidement dans ma chambre pour attraper le tableau que j'avais moi-même dessiné. D'un format d'une feuille de papier standard, je m'étais contentée de dessiner au crayon une clairière dans laquelle nous nous rendions régulièrement lorsque nous étions enfants, Levius et moi. J'étais certaine qu'il allait la reconnaître, car si je n'étais pas aussi douée que lui en dessin, esquisser des paysages et des animaux étaient devenus un exercice facile pour moi, de par mes études. Le tout emballé dans un papier cadeau, je le rejoignais sur le canapé après avoir éteint ce qu'il y avait sur le feu à la cuisine.
Reprenant place aux côtés du sorcier, je lui tendais et lui laissais le loisir de le déballer et le découvrir, avant de préciser avec une simplicité évidente.
- Tu as les premières ébauches, et tu as tout le loisir de le continuer comme tu le souhaites, avec tes envies du moment. C'est un peu… notre petit jardin secret.
En un sourire, je coulais un regard tendre sur mon aimé tandis que le dessin déjà crayonné par mes soins prit alors vie. Les buissons et les arbres se mirent à bouger en des mouvements discrets, imitant ceux de la véritable clairière. S'aventurant sur l'un des troncs, l'esquisse d'un petit écureuil se fit voir. Il renifla quelque chose dans l'air, avant de continuer son ascension jusqu'à la cime de son hôte.
- Je peux retourner à Glasgow s'il le faut. C'est juste que j'aimerai éviter, j'aime mon indépendance, et les chambres de l'université ne m'intéressent plus… je laissais passer un petit temps de flottement avant d'avouer. Mais voilà, vivre seule, avec ma maladie, ça peut aussi m'être dangereux.
Il le savait, il l'avait vu au mois de novembre, lorsque lui-même s'était déplacé à Glasgow pour me rendre visite chez mes parents. Aujourd'hui encore je n'étais pas totalement rétablie. Ma démarche faisait simplement une pierre deux coups.
Je fus alors attentive aux précisions du jeune homme. Mon premier réflexe fut d'ouvrir la bouche pour le contredire, mais lorsqu'il anticipa ma réaction, en prétendant que j'allais le contre dire, je scellais à nouveau mes lèvres, non sans rougir. Décidément, nous nous connaissions trop bien tous les deux, car voilà la réponse que j'attendais, sachant que sa particularité allait peser lourd dans la balance du choix de réponse. À nouveau, mon cœur s'emballa tandis qu'il se redressait pour me faire face alors que je baissais les yeux. Lui laisser le temps, je le faisais toujours, et je n'étais pas pressée. Toutefois, être dans l'attente allait me déplaire, vivre dans le suspense de sa décision allait être difficile. Mais pas insurmontable.
Lorsqu'il attrapa ma main, je me sentais frémir, et j'osais à mon tour relever mes prunelles pour regarder les siennes. Ses joues qui s'empourprèrent firent rougir les miennes, et sa conclusion me fit chavirer. Émotive, je prenais d'abord sur moi pour ne rien montrer avant d'affaisser lentement mes épaules, résignée. Doucement, je hochais la tête en quittant son regard, comme si pour une fois, le sien était trop difficile à supporter pour moi.
- Tu as tout le temps pour réfléchir, je comprends, c'est une décision importante.
Mes lèvres se fendirent en un léger sourire tandis que mon regard se fit plus heureux. Ce choix allait changer nos vies, surtout dans le fait que notre relation allait avancer d'un grand pas. Se côtoyer tout le temps, tous les jours, je ne pouvais que trouver tout cela merveilleux, même si je savais par avance que ça n'allait pas forcément être le cas. Pourtant, je n'avais aucun doute que tous les deux nous y arriverions. Parce qu'il en avait toujours été ainsi.
Avec milles précautions et une grande douceur, je me relevais lentement, pour venir m'asseoir tout à fait sur les jambes de Levius. Le corps pivoté pour lui faire face, je glissais mes avant-bras sur ses épaules en joignant mes mains derrière sa nuque. Audacieuses, mes prunelles brunes vinrent visiter les siennes, azurées, pour faire s'entre choquer les éléments. Ensemble, nous formions un tout, ensemble nous étions la terre, le ciel et l'eau, ensemble nous étions les conquérants de notre propre planète, de notre univers. Là où personne ne pouvait nous rejoindre. Ainsi blottie contre lui, je rapprochais mon visage du sien jusqu'à ce que je sente son souffle sur ma peau. Cette proximité, j'en avais besoin, alors, je ne désirais pas m'en priver lorsque j'avais l'autorisation de m'en abreuver.
- Je t'aime Levius Bird.
Dis-je, sans jamais quitter ses yeux avant de venir l'embrasser avec une infinie tendresse et un amour véritable. Du temps il en avait, oui, et je lui prouvais ma patience et ma compréhension dans ce geste de grande affection. Peu encline à quitter ses lèvres, je prolongeais quelque peu cet instant délicieux avant de me résigner à contre cœur. Néanmoins, ce n'était pas suffisant pour que je me détache de son corps, et pour le lui faire comprendre, je venais cacher mon visage dans son cou. Ainsi collée à lui, je pouvais sentir les battements de son cœur s'unir à ceux du mien, encore vifs et saccadés. Il me fallait me remettre de mes émotions, aussi douces soient-elles. Voilà pourquoi je me permettais un instant de silence, paupières closes, pour me concentrer uniquement sur ce contact qui m'avait tant manqué. Passionnément, je respirais son odeur, je caressais sa nuque et ses cheveux, j'écoutais sa respiration. Tout ceci m'apaisait autant que ça me faisait vibrer.
Je laissais de longues minutes de calme et de silence s'écouler et nous envelopper, avant que je ne me redresse enfin, faisant pleuvoir une pluie de baisers sur la joue du jeune homme.
- J'ai quelque chose pour toi.
Dans un dernier et chaste baiser, je me relevais, arrangeant au passage les plis de ma robe. Voyant du mouvement à la fenêtre, j'ouvrais à George qui s'envola jusqu'au canapé, juste à côté de Levius, tandis que je m'en allais rapidement dans ma chambre pour attraper le tableau que j'avais moi-même dessiné. D'un format d'une feuille de papier standard, je m'étais contentée de dessiner au crayon une clairière dans laquelle nous nous rendions régulièrement lorsque nous étions enfants, Levius et moi. J'étais certaine qu'il allait la reconnaître, car si je n'étais pas aussi douée que lui en dessin, esquisser des paysages et des animaux étaient devenus un exercice facile pour moi, de par mes études. Le tout emballé dans un papier cadeau, je le rejoignais sur le canapé après avoir éteint ce qu'il y avait sur le feu à la cuisine.
Reprenant place aux côtés du sorcier, je lui tendais et lui laissais le loisir de le déballer et le découvrir, avant de préciser avec une simplicité évidente.
- Tu as les premières ébauches, et tu as tout le loisir de le continuer comme tu le souhaites, avec tes envies du moment. C'est un peu… notre petit jardin secret.
En un sourire, je coulais un regard tendre sur mon aimé tandis que le dessin déjà crayonné par mes soins prit alors vie. Les buissons et les arbres se mirent à bouger en des mouvements discrets, imitant ceux de la véritable clairière. S'aventurant sur l'un des troncs, l'esquisse d'un petit écureuil se fit voir. Il renifla quelque chose dans l'air, avant de continuer son ascension jusqu'à la cime de son hôte.