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lets put a smile on your face ► ft. Orion
Ven 23 Déc 2016 - 18:32
Lets put a smile on your face
octobre 2016
— Non mais quelle conne., soufflais-je à moi-même en me dirigeant en trombe vers le parc du campus. J'avais besoin d'air.
Une fois de plus, je m'étais ridiculisée auprès de Daniel Westchester. C'était comme si mon cerveau prenait soudainement la fuite chaque fois que je l’apercevais. Sérieusement. Comme si le fait de virer rouge pivoine à chacune de nos conversations ne suffisait pas à me décrédibiliser, il fallait en plus que je perde toute répartie. Moi, Abigail Beaumont, esprit brillant et sarcastique de sa génération, n'était pas foutue d'en placer une sans s’emmêler les pinceaux devant Monsieur "Mes-bouclettes-sont-si-parfaites-que-tout-le-monde-m'aime." ! Une fois, alors que je voulais le saluer, j'avais même oublié d'ouvrir la bouche pour parler. Je ne pense pas qu'il se soit rendue compte de quoi que ce soit puisque aucun son n'était sorti finalement, mais cela restait terriblement gênant.
Je m’énervais tellement moi-même qu'à peine la "discussion" (ou plutôt, ces quelques mots échangés de façon laborieuse) terminée que je prenais déjà les jambes à mon cou. Sans réfléchir un instant, je m'étais dirigée vers la porte menant à l'extérieur. De toute façon, j'avais si chaud maintenant que je me devais de me rafraîchir dans la brise automnale. Puis le parc était si beau à cette période de l'année, cela avait le don de m'apaiser en temps normal. Finalement, je me laissais tomber au pied de mon arbre favoris, parmi les feuilles colorées, avant de souffler un bon coup. Quelle abrutie.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Ven 23 Déc 2016 - 21:19
Lets put a smile on your face
octobre 2016
Si je pouvais lui attraper le débile qui avait appris à mes botrucs la chorégraphie de Single Ladies… Déjà que j’avais du mal à supporter leurs petites voix aigues parfois. Alors là, les entendre chantonner une chanson un rythme vite agaçant et se trémousser dans tous les sens c’était… assez hilarant. J’avais passé la moitié de mon après-midi avec des crampes aux côtes à suivre mes botrucs, qui faisaient la tournée des boxes des autres bestioles pour leurs montrer leur nouvel exploit. Les hippogriffes s’étaient montrés des plus dubitatifs. Rien de très étonnant en soit. Enfin après il avait surtout fallut les calmer et les rentrer, ce qui avaient été plus compliqué. Ne jamais sous-estimé l’entêtement d’un botruc. Et puis ils avaient même tenté de me l’apprendre, cette choré. Mais fallait pas déconner non plus. Enfin hormis cet incident queen B-ien, je pus rapidement faire ce que je devais dans la carrière.
Une fois sortis de là, j’hésitai brièvement à faire une balade ursidée dans les bois Peut-être que je pourrais y croiser Phaedra et lui raquetter quelques biscuits, comme d’habitude. Mais la vision d’une bande de jeunes idiots gloussants et trottant vers la forêt me dissuada d’aller y faire un tour. Dommage qu’elle ne leur soit pas interdite. Quoique ça n’aurait peut-être pas changé grand-chose. Finalement, après avoir étiré mes grands bras, je me décidai à rentrer. Mon esprit s’était envolé au-delà des nuages, et j’avais comme unique but de m’installer dans mon fauteuil, avec un verre de whisky. Et puis je la vis. Une pierre tomba lourdement dans mon estomac. Ma respiration se coupa, et mon cœur loupa un battement. Epiderme d’ivoire, lèvres roses parfaitement dessinés, grands yeux gris et longues mèches blondes. C’était elle. Jeune. Avant la maladie. Mais c’était elle. Sans être elle. Elle n’avait jamais l’air triste. Elle avait toujours une flemme dans le fond des yeux, et une mine moqueuse. Sans m’en rendre compte, j’avais continué d’avancer. Jusqu’à elle. Bien joué Orion… On fait quoi maintenant… Je m’arrêtai, les yeux toujours fixé sur la jeune femme. - Bonjour… Je dû me mordre les intérieur des joues pour ne pas dire son nom, qui n’était finalement pas le sien. - Tu vas bien ? Fallait bien dire quelque chose maintenant.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Ven 23 Déc 2016 - 22:26
Lets put a smile on your face
octobre 2016
Je fermais les yeux instants en inspirant profondément, comme pour me calmer. Ce n'était pas si grave que ça de toute façon, je n'avais et n'aurais jamais aucune chance de lui plaire. Que je fasse une bourde de plus ou non, quelle différence cela pouvait faire bien hein? Non. Quoi que je pouvais dire pour essayer de me rassurer, je restais la pire des gourdasses et je me haïssais pour ça.
Des bruits de pas sur les feuilles d'automne. Nom d'un scroutt à pétard, quelqu'un approchait ! Et je n'avais même pas besoin de me retourner pour deviner que l'individu se dirigeait vers moi. (Ni même pour savoir qu'il s'agissait d'un homme, vu la lourdeur du pas.) Sûrement un de ses gros lourdaud qui ne pouvait pas s'empêcher d'aborder une nana dès qu'elle était seule. Bonjour... Et voilà. Léger soupir, préférant l'ignorer totalement, sans même lui lancer un regard. S'il s'agissait de ce genre de type auquel je pensais, ne lui accorder aucune attention était le meilleur moyen pour qu'il me lâche la grappe.
— Tu vas bien?
— Super, froide et sarcastique, mais pas agressive pour un sous. Plutôt lassive, en fait. J'avais toujours détester ce genre de banalité pour débuter une conversation. Et en l’occurrence, non, ça n'allait pas.
Alors oui, "l'ignorer c'est la clés, blabla", je ne respectais pas mes propres conseils. Il fallait bien avouer que même de mauvaise humeur, je rechignais à blesser les sentiments de qui que ce soit. Mon aptitude à me mettre à la place des autres très facilement n'aidait vraiment pas dans ce genre de situation. Je daignais finalement lever les yeux vers lui. Ma première impression était qu'un gros ours se tenait devant moi, un gros ours étrangement paumé. Mais non, c'était un homme. Sûrement plus baraqué et négligé que la moyenne. Inconnu au bataillon. Un peu vieux pour étudier ici, non? Meh. Cela m'importait peu.
Toujours assise en tailleurs dans l'herbe, j'attrapais mon sac posé à ma gauche pour en sortir mon petit carnet relié et un crayon. Dessiner, ça, ça me détendait. Même gribouiller de simples tourbillons de colère m'aidait parfois à évacuer une partie de ce qui me rendait si nerveuse. Je n'étais pas le genre de personne à hurler, frapper, ni même extérioriser quoi que ce soit finalement. Sauf sur scène, parce qu'il le fallait bien même si c'était la chose la plus difficile pour moi. Je lève les yeux une fois de plus. Le bonhomme était toujours là et n'avait pas bouger d'un pouce. Et voilà que je me sentais mal à l'aise pour lui.
— Si tu comptes rester, tu devrais peut-être t'asseoir.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Ven 23 Déc 2016 - 23:45
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octobre 2016
J’aurais presque pu rire si… bah si la situation s’y prêtait en fait. Et si je n’étais pas autant… hypnotisé. Mais ce n’était bigrement pas le cas. Même si là, tout de suite, du moment où sa voix avait franchi ses lèvres, une partie du charme fut rompu. La froideur de son ton était à mille lieux de celui d’Iseult. Toujours piquante et brulante. Même de mauvaise humeur. Comme un fer chauffé à blanc. La voix de cette fille sifflait comme la bise glacée de l’hiver. Mais cette voix sonnait étrangement comme celle mon défunt amour. Ou alors j’hallucinais. Ce qui ne m’aurait guère étonné. D’halluciner entièrement cette fille. Tellement semblable à Iseult, jusqu’à son maintien et sa fierté. Lien étroitement relié à l’autre. Je n’arrivais pas détacher mon attention d’elle. De ses gestes. De la blancheur neige de la peau de mon européenne.
Mal à l’aise, je ne l’étais pas vraiment. J’étais bien hors du temps pour ça. Assez pour ne pas me rendre compte des secondes qui passaient et de mon attitude des plus bizarres. Et quand elle me dit de m’asseoir, j’obtempérai sans plus réfléchir. Je ne m’assis pas en face d’elle, ni à côté. Je ne lui fis pas face non plus, juste ce qu’il fallait pour la garder dans mon champ de vision. Comme si, si je la perdais de vu, tout allait s’arrêter. Cependant, je détournai mes iris foncés de la jeune femme, essayant de les fixer ailleurs. Retrouver un peu mes esprits serait une première bonne idée. Mais du coin de l’œil, je ne pouvais m’empêcher d’épier ses faits et gestes. Machinalement, mes gros doigts cherchèrent une chaine précise, parmi les quelques qui me pendaient autour du cou. Une fois que mes doigts reconnurent les mailles de celle que je recherchais, je tirai doucement dessus pour extirper le médaillon y étant accroché. D’une simple pression dessus, je l’ouvris en deux. Pour la première fois depuis quelques minutes maintenant, je détachai mon regard du visage de la jeune femme pour le poser sur la photo de son double. Une photo un peu jaunie par le temps. La photo de cette fille, comme dans une autre vie, dans celle de ma femme, radieuse avec un bel ara rouge, posé sur une épaule dénudée, sur un décor tropical. Elle souriait, tantôt à moi, tantôt à l’animal. Je cillai. Mes yeux se détournèrent rapidement vers la jeune femme à mes côtés. Fallait peut-être que je trouve un truc à dire. Une bonne chose. Je commençai à me rendre compte du malaise de la situation. Il fallait peut-être que je justifie ma présence un rien envahissante à ses côté, elle qui ne me connaissait pas.
- Regarde ça,... s’il te plait. J’avais retiré, non sans mal à vrai dire, le pendentif de mon cou, et le tendis à la jeune femme. - Comment tu t’appelles ? continuai-je dans la foulée, comme si la situation n’avait pas besoin de plus d’explication.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Sam 24 Déc 2016 - 1:12
Lets put a smile on your face
octobre 2016
Sans prêter plus attention à "monsieur-je-tape-l'incruste", j'ouvrais mon carnet à une page presque entièrement remplie du gris de mon crayon. C'était un joli dessin, au début. Mais ma fâcheuse tendance à repasser sur les traits lorsque je suis nerveuse l'avait transformer en quelque chose de bien plus sombre. J'aimais par dessus tout travailler les ombres de mes dessins, et même si celui si avait déjà bien plus d'ombre que de lumière, voilà que j'en ajoutais à nouveau. La sensation du crayon sur le papier, c'était quelque chose que j'aimais vraiment, c'est tout. J'en aurais presque oublié la présence du bonhomme bizarre à mes côtés, s'il ne m'avait pas adresser la parole une fois de plus.
— Regarde ça,... s’il te plait.
Interloquée, je détachais mes yeux de mon carnet pour lui accorder un regard. Il me tendait un collier, un médaillon précisément. Mes sourcils se fronçaient automatiquement, ne sachant quel sentiment prédominait entre la crainte et la curiosité. Après tout, pourquoi un total inconnu se pointerait pour me montrer ses vieux bijoux de famille? (Quoi que cette question ne se poserait pas pour un exhibitionniste.) Je me décidais finalement à tendre la paume pour recevoir le collier dans le creux de ma main. Délicatement, comme s'il s'était s'agit d'un bien de valeur inestimable, je l'approchais de mon visage pour y voir de plus près. Un vertige. Tout était devenu flou l'espace d'un instant, tant les questions se mélangeaient dans ma tête. Une fois le premier choque passé, je continuais à fixer l'image de cette femme me souriant. Une image, ou un miroir. Je n'en avais fichtrement aucune idée. Ma première interrogation était naturellement "Que fou ce taré avec une photo de moi?!", mais ce n'était pas moi. Je n'avais jamais mis les pieds dans ce décor, et cette photo était bien trop ancienne. Alors qui. Après toute ces interrogations mentales, je levais les yeux vers mon vis à vis, bredouillante et légèrement affolée.
— C'est... Pas moi. cela sonnait presque comme une question, pas tout à fait certaine de ce que j'affirmais moi-même. Et voilà qu'il me demandait mon nom, comme si tout ceci était une situation des plus banale. Abigail. Je le lâchais quand même, mon nom. Un peu précipitamment parce qu'une question me brulait les lèvres. Qui s'est?
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Sam 24 Déc 2016 - 1:47
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octobre 2016
Je m’étais attendu à une réaction plus violente. Et honnêtement, j’étais plutôt content qu’il n’en soit pas ainsi. J’avais observé son visage se déformer sous la surprise et… la peur. C’était logique. Je ne pouvais pas nier que moi-même avait senti une pointe de peur au fond de mes entrailles en l’apercevant. Cette crainte de devenir fou. Bien sûr, si nous étions tous deux bouleversés en cet instant, ce n’était pas pour les mêmes raisons. Et… ça me rendait triste. Effroyablement triste. De voir ce visage tant aimé me regarder comme s’il ne me connaissait pas. Parce qu’elle ne me connaissait pas. Ma gorge c’était serrée, et je gardai les lèvres serrées, dans un silence statique. Mon esprit assimilait avec difficulté la situation. Des réminiscences de mon passé se bousculaient. Le son du rire de mon européenne. Sa voix. Son odeur. Et puis des images tristes. Je m’attendais presque à ce que cette fille qui me faisait face présentement, tombe morte elle-aussi. Comme dans un cauchemar cyclique, prenant plaisir à me faire revivre le bon, pour mieux me mettre en pièces.
— C'est... Pas moi. Je secouai doucement la tête. Me faisant du mal à se simple geste. Mes yeux se mirent à briller, emplis de larmes, et je détournai mes yeux de la jeune femme. Et pour la première fois depuis que je l’avais vu, je regardai autre chose que l’image de ma défunte femme. Un soupire s’expulsa de ma poitrine, se transformant en sanglot silencieux, qui secoua ma vieille carcasse. Mais bien sûr que non je me pleurais pas. Je passai une main sur mon visage et répétai dans un souffle le prénom qu’elle m’avait donné. — Abigail… Comme pour me persuader que non, ce n’était pas Iseult. Je le savais pertinemment. Mais mon pauvre cœur semblait vouloir se raccrocher à cette idée. Je gardai un moment le silence, main sur mes lèvres, rassemblant tout mon courage pour lui répondre. Etrangement, ça n’avait jamais été aussi difficile pour moi d’annoncer la mort de mon européenne à quelqu’un. J’avais l’impression de la tuer. Je tournai mon regard vers… Abigail. — Iseult. Ma femme. Morte il y a quelques années… Et puis je souris, doucement. Comme pour la rassurer et me rassurer. Du mieux que je pouvais. Je tendis une main pour récupérer mon bien. — Vous vous ressemblez beaucoup. Désolé. Ça m’a… perturbé. C’était le moins que l’on puisse dire.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Sam 24 Déc 2016 - 2:58
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octobre 2016
Immédiatement après avoir posé la question fatidique, je m'adossais contre le tronc d'arbre juste derrière moi. J'avais beau être déjà assise fermement sur le sol, l'étrange sensation de tomber dans le vide m'envahissait et le tronc semblait être un appuis solide. L’espèce d'Homme-Ours ne semblait pas non plus au meilleur de sa forme, à bien y regarder. Il avait l'air bouleversé, plus encore que moi, et le détail de ses yeux humides n'avait pu m'échapper. Bordel, non, pas ça. J'étais la personne la moins bien placée pour réconforter qui que ce soit. D'une part, mon manque de tact évident n'était jamais d'une grande aide et, d'autre part, mon empathie développée me réduisait généralement au même état pitoyable que mon vis à vis. Je ne connaissais même pas ce mec, et c'était déjà comme si mon coeur se brisait à le voir aussi désemparé. C'était systématique chez moi.
— Iseult. Ma femme. Morte il y a quelques années
Bam, prend ça dans la gueule. Et voilà qu'il m'achevait, purement et simplement. C'était donc à mon tour d'arborer des yeux pleins de larmes que je retenais tant bien que mal. J'avais toujours trouver ça ridicule de pleurer aussi facilement pour des choses qui ne me concernait pas le moins du monde. (étrangement, je ne pleurais que très rarement mon propre malheur.) Non, rectification : j'avais toujours eu peur que les gens trouvent ça ridicule. Mais, ce n'était malheureusement pas quelque chose que je contrôlais.
Je mettais quelques instants avant de voir sa main tendue, et d'assimiler ce qu'il attendait de moi. J'avais toujours le médaillon entre mes doigts depuis tout ce temps. Tandis que je le lui rendais, monsieur se lançait dans une explication digne de Capt'ain obvious. Vous vous ressemblez beaucoup. Désolé. Ça m’a… perturbé Ah bon? Je n'avais pas remarqué.
— Moi aussi, rire nerveux. Une larme finie par dépasser la barrière que je lui avais fixé, pour venir rouler sur ma joue.
Aussi vite que possible, j'essuyais cette petite rebelle d'un revers de manche en espérant que cela passe inaperçue. J'étais parfois si transparente dans mes émotions qu'il était stupide de continuer à espérer que "cela passe inaperçue". Tant pis. Je ne savais même pas qui il était de toute façon. Bordel oui, les formalités. J'oubliais toujours ce genre de détails. Peut-être parce qu'ils ne m’intéressaient pas vraiment de toute façon.
— Et, um. Tu es... ?
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Sam 24 Déc 2016 - 17:47
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octobre 2016
C’était avec un certain soulagement que je récupérai mon pendentif. Pas que l’idée de ne pas le voir me revenir m’avait effleurée l’esprit, mais… je faisais bien sur preuve d’une sensibilité exacerbée quant à tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin ce qui me restait de mon Iseult. Un peu précipitamment, je replaçais le bijou autour de mon cou. Mes yeux se posèrent encore sur le portrait. Je restai encore immobile un moment, cette petite image d’amour dans mes gros doigts, qui finalement refermèrent le médaillon. Un simple geste, d’une grande violence émotionnelle. Je relevai un regard dur vers le parc. Un de ceux dont Iseult était la spécialiste, pour cacher ses douleurs. Même si elle ne m’avait jamais dupé.
La disparition quasi instantanée d’une larme furtive sur le visage de la jeune femme à mes côté ne m’échappa non plus. Même si je préférai feindre l’ignorance. Autant pour elle que pour moi. Ce n’était pas tout à fait le lieu pour s’effondrer. Si j’avais usuellement les épaules pour supporter toutes l’émotivité du monde, je ne pouvais que supporter la mienne présentement. Alors j’expirai, tranquillement, et repris mes esprits du mieux que je le pouvais. Détendant mes traits, et tâchant de répondre à sa question dans la foulée. Question ancré dans la réalité, qui m’aiderait peut-être à y reprendre pied. - Je m’appelle Orion. Orion Maui. Je suis… le nouveau professeur de soin aux créatures magiques. Je ponctuai ma phrase d’un vague geste de la main. Nouveau, tu parles. C’était ma troisième année ici. Mais tant que je ne me sentirais pas légitime à ce poste d’enseignent, je serais sans doute toujours le « nouveau prof » à mes propres yeux.
Je ne lui retournai pas la question. Abigail, ça me suffisait. Du reste, je devinais facilement qu’elle était étudiante ici. Et surtout, au fond, je ne voulais pas le savoir. Chaque information sur elle la détacherait un peu plus de mon Iseult. Jusqu’à ce qu’elle s’en diffère totalement, emportant son visage avec elle. Visage alors triste. Et c’était l’une des choses que je ne pouvais tolérer dans ce monde. Alors je lui adressai un nouveau sourire contrit et rassurant. - Désolé encore. Pour la séance émotion, surtout. J’ai été déstabilisé. Enfin je n’ai pas d’excuses… Peut-être que si. Pour moi non. Pas grand-chose justifie d’attrister un être humain. Je passai une main un peu nerveuse dans ma tignasse hirsute que je rabattis en arrière. Puis je me secouai un peu, récupérant mon attitude nonchalante et chaleureuse habituelle. - Que puis-je faire pour me faire pardonner ? Si tu veux voir, les botrucs à la carrière semblent vouloir se lancer dans une carrière de comédie musicale, ou de r’n’b au choix. Si ce genre d’art là aussi t’intéresse. Je désignai son carnet du menton. Malgré la situation, son penchant pour le dessin ne m’avait pas échappé. Et je voulais la voir sourire. L’image des queen-b(rindilles), la dernière image qui m’avait faite plus que sourire m’étais revenue la première en mémoire. C’était un moyen comme un autre de lui rendre le sourire. Mais si elle préférait au final que je parte, je partirai.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Dim 25 Déc 2016 - 23:31
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octobre 2016
C'était un prof. Merde. Je me disais bien qu'il semblait trop vieux pour étudier ici, mais de là à me douter qu'il s'agissait d'un professeur. Je ne l'avais même jamais remarqué auparavant, mais cela ne m'étonnais pas complètement. C'était le prof de soin au créature magique, et je m'étais toujours interdit de prendre ce cours en option. Non pas que je n' aimais pas les animaux, au contraire. Simplement, je m'attachais si vite à n'importe quelle créature que je me devais de protéger mon petit cœur sensible. Rien qu'imaginer que ma Jadis puisse rendre l'âme un jour, ou se perdre dans la nature et ne jamais me revenir me faisait bien trop de mal.
— Orion, comme la constellation. Le chasseur. remarquais-je à voix haute, plus pour moi que pour lui. Au moins, je n'aurais aucun mal à retenir son prénom, passionnée d'astronomie que j'étais. Quant à son nom de famille, je l'avais déjà oublié et cela m'importait peu.
Il s'excusait une fois de plus, avec un sourire se voulant probablement rassurant. Comme si cela pouvait suffire à me faire oublier toute cette histoire à faire pleurer dans les chaumières, ou encore l'existence de mon sosie. (Quoi que, techniquement, c'était moi le sosie.) Le seul point positif là dedans, c'est que j'avais complètement zappé cet épisode gênant à propos Daniel. Ma colère s'était volatilisée pour laisser place à un profond sentiment de désespoir. #dramaqueen
— Si tu veux voir, les botrucs à la carrière semblent vouloir se lancer dans une carrière de comédie musicale, ou de r’n’b au choix. Si ce genre d’art là aussi t’intéresse.
A mesure qu'il m'énonçait son blabla, le noeud enfouis dans mon estomac s’estompait. Peut-être était-ce grâce à sa bonne humeur soudaine et sa voix chaleureuse qu'un sourire naissait sur mes lèvres rosées. Mais je pariais plutôt sur le spectacle burlesque des botrucs dansant qui prenait peu à peu forme dans mon imagination. Finalement, je pouffais de rire tandis que l'un d'eux essayait de twerker. Je refermais aussitôt mon carnet d'un coup sec pour l'enfouir dans mon sac, puis je me levais d'un bond.
— Je veux voir ça. Complètement déterminée, je ramassais mes affaires et m'époussetait le derrière d'un geste vif. Peu classe, mais je n'avais aucune envie de me balader avec des feuilles d'arbres collés au postérieur.
Je plantais alors mon regard dans celui de "monsieur le prof inconnu au bataillon" en haussant les sourcils d'un air malicieux, un brin impatiente, comme pour lui signaler que je l'attendais. (
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Lun 26 Déc 2016 - 14:25
Lets put a smile on your face
octobre 2016
Je lui jetai un regard surprit par sa connaissance des astres. Et puis je me souvins qu’il y avait astronomie dans les cursus scolaires magiques. Et que contrairement à moi, certaines personnes pouvaient s’y intéresser. Mis cette histoire astronomique était bien le dernier de mes soucis à l’heure actuelle, et je scrutai le visage de… Abigail, à la recherche d’un signe, disons d’amélioration. Son sourire naissant accentua le mien. Et je devinai à son rire retenu qu’elle se faisait un image mentale de la situation botruquienne. J’étais prêt à parier qu’aussi drôle puisse être sa visualisation interne, elle était loin du compte. En tout cas, sa réaction ne pouvait être plus parfaite et ce fus avec un grand soulagement que j’entendis sa voix déterminée me répondre par l’affirmative. Je laissai échapper un premier petit rire, et me relevai un peu lourdement. - Très bien, très bien mademoiselle. Allons-y.
Je lui jetai des regards un peu maladroits, ne sachant trop comment agir avec une personne à l’apparence aussi familière. Et avec un visage qui avait été mien il y a peu. Enfin… Finalement, le mieux à faire était de se mettre en route, et j’ouvris la marche vers la carrière. L’esprit un peu ailleurs, je me rendis soudain compte de mon silence. Je tournai alors la tête vers Abigail, cherchant quelque chose à raconter. Nous n’étions pas loin de la carrière mais pas à côté non plus. – Bon alors je ne t’ai pas n cours, sinon je t’aurais remarquée depuis bien longtemps. Tu es en quelle filière ? Est-ce que ça m’intéressait ? Bof. Mais je n’avais guère envie qu’un nouveau malaise s’installe entre nous. Et puis en fate, cette question sans top d’intérêt en éveilla une seconde qui attisait d’avantage ma curiosité. - Pourquoi tu n’as pas pris ma matière ? Pas que je t’en veuille, hein. Mais tu n’as pas peur des grosses bêtes j’espère. Il y en a plein là où on va. On ne sait jamais. Les botrucs étaient petits, mignons et relativement inoffensifs (quoique énerver et en bande ils pouvaient être redoutables). Mais avant d’arriver à eux, nous allions passer devant d’autres bestioles bien moins sympathiques. Dont les chartiers situés près de l’entrée. Mais ça c’était volontaire de ma part. Cela m’amusait grandement de voir les se faire insulter de tous les noms par ces espèces de furets quand ils pénétraient de la carrière. En plus, ça me permettait de savoir rapidement si quelqu’un y entrait.
Et puis j’eus une pensée pour Persée. Je ne savais pas si elle était partie faire un tour ou pas. Et surtout, je ne savais pas comment elle allait réagir devant le visage de sa défunte maitresse. Nous verrions bien. Nous étions déjà presque arrivés.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Lun 26 Déc 2016 - 22:24
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octobre 2016
Nous marchions. En règle général, le silence ne me gênait pas. Au contraire, c'était quelque chose que je chérissais. Pourtant là, au vue des circonstances, il se faisait pesant entre nous. Je ne me forçais pas à parler pour autant, n'ayant jamais eu la maîtrise des conversations "bateaux" de type "je parle pour parler". Mais heureusement, Orion semblait être un expert en la matière. Quel soulagement c'était de l'entendre me poser une question des plus banales pour combler ce vide. Ma filière ?
— 5ème année art du spectacle, Pokeby. un peu plus, et je rajoutais "chef !" en fin de phrase tellement ma réponse pouvait être nette et concise.
Trois réponses pour le prix d'une. Cela lui éviterait peut-être de poser d'autre questions du même acabit qui risquaient de me faire sentir comme dans un interrogatoire. Je préférais lorsqu'une conversation se déroulait naturellement, même si cela pouvait sembler difficile après la situation incongrue que nous venions de vivre.
— Pourquoi tu n’as pas pris ma matière ? Pas que je t’en veuille, hein. Mais tu n’as pas peur des grosses bêtes j’espère. Il y en a plein là où on va.
— Non, les grosses bêtes ne me font pas peur. C'est simplement que je, euh. je cherchais un instant mes mots, avant de les lâcher brusquement ... n'ai pas le temps. Automatiquement, je baissais les yeux pour regarder le sol. L'herbe verte paraissait bien plus intéressante que mon mensonge.
Le malaise. Pas que mon excuse était totalement fausse, non. Je n'avais vraiment pas le temps pour une autre matière entre mes cinq cours, ma vice-présidence du club de potion et les entraînements de Quidditch à gérer en tant que capitaine. Simplement, il ne s'agissait pas de la raison principale à mon absence dans ce cours, et je ne me voyais que très mal dire la vérité à un quasi-total inconnu. "Oui bonjour, j'm'appelle Abigail et j'me met à chialer à la moindre occasion. J'peux pas m'occuper d'animaux parce que je serais dévastée s'il arrivait quelque chose à l'un d'eux, étant incapable de prendre du recul vis à vis de quoi que ce soit de vivant. En fait, je me sens mal même quand une peluche, ou un objet auquel je tiens tombe par terre alors qu'il est impossible qu'il ai eu mal." Nope. Il était absolument hors de question que je lui dise la vérité.
A peine étions nous arrivés à la clairière qu'un des enclos attirait déjà mon attention. Un vacarme des plus total, parsemé d'un bourdonnement de paroles intelligibles. Ce n'était qu'en m'approchant que je pouvais percevoir plus distinctement quelques une de ces paroles. Insultes sympathiques et vulgarités en tout genre. Et ces dernières provenaient des adorables petites gueules de...furets? Plus grand chose ne me surprenait dans ce monde, mais, il fallait bien avouer que je ne m'attendais pas à ça.
— Charmant. Petit sourire mêlé d'ironie et de malice. J'aimais déjà ces bestioles, chartiers selon l'écriteau. Déclic instantané. Je me tournais alors vers Orion, complètement hallucinée par ma découverte. C'est de là dont vient l'expression?!
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Mer 28 Déc 2016 - 2:09
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octobre 2016
Si la réponse d’Abigail ne me convaincu guère à l’oreille, je pouvais constater à sa mine que mon intuition était la bonne. Mais je ne dis rien, me contentant de dissimulé un sourire amusé. Ok. Ce n’était pas très drôle. C’était chouïa nerveux comme réaction. L’ambiance restait pesante malgré mes efforts patauds. En même temps, je l’avais genre bien plombé d’office. Oh et puis ce n’était pas ma faute si elle ressemblait trait pour trait à Iseult, non plus. Enfin bref, je me contentai de sa réponse. Alors que nous pénétrions dans la carrière, les cris stridents des chartiers ne tardèrent pas à se faire entendre. Je les avais presque oubliés ceux-là. Voir la jeune femme s’en approcher, curieuse, m’arracha un vrai sourire. Plus doux. Plus… tendre. Heureusement qu’elle me tourna le dos.
Je fis quelques pas pour la rejoindre et rejoindre les grossières bestioles. J’attrapai un petit os dans un petit seau en bois suspendu à la grille de l’enclos, et le glissai à travers le grillage. Les bestioles se turent instantanément, se jetant avec gourmandise sur leur friandise. La meilleure façon de leur faire fermer leur clapet. Momentanément en tout cas. La jeune femme se retourna soudain vers moi, l’air d’avoir fait la découverte du siècle. Mon regard interrogateur reçut vite une réponse. - C'est de là dont vient l'expression?! Quelle expression ? - Euh… Je la fixai un instant, sans comprendre. Finalement, je fus secoué d’un rire qui s’échappa avec grand bruit de ma gorge. Je posai une main sur ma bouche et je fermai pour l’étouffer. - Pardon…. Je n’y avais jamais pensé. Peut-être. Ou alors l’expression leur a donné leur nom, va savoir. Je me fichais pas mal de l’étymologie. Mes yeux rieurs alternèrent entre Abigail et la pancarte indiquant le nom des fameux chartiers. J’haussai finalement les épaules et fit un geste de la main en direction des allées de la carrière. - C’est par ici le spectacle, si mademoiselle veut bien me suivre.
A croire que cet intermède quelque peu grossier m’avait un peu plus détendu. Enfin même si mon geste l’invitait à passer devant, j’ouvris quand même la marche. Elle ne savait pas où aller. Et puis je préférais pouvoir anticiper une rencontre entre Abigail et Persée. Nous passâmes devant les grands enclos des sombrals, proches eux aussi de la sortie. Je ne savais pas si elle, elle les voyait. Moi oui. Depuis que la femme dont elle avait l’apparence était morte dans mes bras. Sombre pensée que je chassai au plus vite. Et puis d’autres bestioles endormies dans leurs enclos ne levèrent même pas un œil sur notre passage. Dans le dernier que nous dépassâmes, un couple de croups nous regarda d’un air quelque peu blasé. Leurs voisins étaient assez bruyants. Les botrucs.
Il n’y avait pas de grille à leur enclos, juste un renfoncement garnit de plantes qu’ils habitaient. Lorsqu’on y entra, le silence se fit. - Et voilà les stars du jour. Edward, Prewett, venez saluer la dame. Les deux « chefs » du groupe. Ou en tout cas les portes paroles. A mon grand étonnement, ils me snobèrent carrément. Ignorants mes paroles ils firent mine de s’intéresser d’eux même à Abigail. Eux deux et les autres. Curieux. - Mmh... Je crois qu’ils boudent.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Mer 4 Jan 2017 - 13:32
Lets put a smile on your face
octobre 2016
Je sentais le léger malaise arriver, presque autant que la peur de passer pour une grosse débile après cette remarque. Il n'avait pas l'air de comprendre ce dont je parlais. Ma faute, probablement, puisque je n'avais pas détaillé le fond de ma pensée. Puis finalement, il percutait. Cela lui avait déclenché un rire si soudain que j'en avais presque sursauté. J'étais sûrement la première à lui faire la remarque, étant donné sa réaction. Orion soulevait alors l'hypothèse, qu'à l'inverse, ces bestioles se seraient vu attribuer ce nom en référence à l'expression. Je l'avais rejoins dans son rire contagieux, avant de hausser les épaules. A bien y réfléchir, c'était possible, mais cette espèce devait exister bien avant nos vieux idiotismes. Peut-être n'avait-elle pas été encore découvertes jusqu'à récemment dans notre pays, après tout. Le mystère demeurait. Finalement, Orion me faisait signe de le suivre, et voilà que je lui emboîtais le pas jusqu'à l'enclos des botrucs. Sur le chemin, je n'avais pas pu m'empêcher de dévisager ces belles créatures qu'étaient les sombrals. Aller les voir me démangeait, mais cela ne semblait pas faire partis des plans du professeur de SACM qui n'avait marqué aucune pause devant leurs enclos. Peut-être ne les voyait-il pas, qu'il avait oublié leur existence. Quoi que. Sa femme aurait pu mourir devant lui. Tragique. Quant à moi, j'avais simplement vu un inconnu mourir. Il était tomber sur le sol dans le metro parisien, alors que je visitais de la famille en France. J'avais d'abord cru à simple malaise, et bien que je m'inquiétait pour lui, la foule qui l'entourait m'avait découragé à rester. S'il était tombé dans les pommes, deux personnes auraient suffit à aider, tandis qu'une foule n'aurait fait que l'étouffer un peu plus. Ce n'était qu'en quittant le couloir du métro que j'avais entendu une femme au téléphone avec les secours, annonçant clairement sa mort. Le choc. En plus de n'avoir jamais vu de cadavre avant, et de me sentir comme une merde de ne pas avoir pu aider, j'imaginais déjà le désarrois de sa famille lorsqu'il ne répondrait pas au téléphone, et ne rentrerait pas à la maison. Et d'un coup, j'avais vomis. Comme ça, dans le couloir du metro. Léger traumatisme.
— Et voilà les stars du jour. Edward, Prewett, venez saluer la dame.
Ah oui. Nous étions arrivés dans l'enclos des botrucs. Comme pour chasser mes mauvaises pensées, je concentrais toute mon attention sur ces petites brindilles vivantes. Leur snobisme à l'égard d'Orion me faisait déjà sourire bêtement. Ces derniers s'approchant de moi, je les saluais d'un petit signe de la main avant de me présenter à mon tour. Je n'y connaissais pas grand chose en créatures magiques, mais s'ils étaient capable de se lancer dans une carrière musicale, peut-être pouvaient ils retenir mon prénom. Alors qu'Orion évoquait leur boudin, je lui lançais un regard amusé, avant de porter à nouveau mon attention sur les stars de la journée.
— Si vous boudez, est-ce que ça veut dire que la représentation musicale est annulée? leur demandais-je d'un air exagérément inquiet, une once de déception dans la voix.
Immédiatement, une grande agitation prenait place parmi les Botrucs, sûrement trop excités à l'idée d'un public potentiel. Le chef de la bande semblait me demander de ne pas bouger d'ici, pendant que tout le monde se préparait. Bon public que j'étais, je m'asseyait alors sur le sol pour regarder attentivement leurs moindres faits et gestes d'un sourire béat.
©junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Ven 6 Jan 2017 - 19:13
Lets put a smile on your face
octobre 2016
Il fallait croire que l’accueil qui j’avais réservé à leur activités artistiques ne leur avaient pas plus. En même temps, je ne voyais pas comment j’aurais pu réagir autrement. De ce que j’avais pu voir de la chorégraphie réelle, avec des humains, aussi charmante soient la dame et ses amies, elle me faisait rire de base. Alors si des humaines la réalisant parfaitement me faisait déjà sourire, je ne pouvais pas vraiment ne pas rire devant des botrucs aussi souples que peuvent l’être des brindilles légèrement lignifiées. Ils pouvaient difficilement avoir le déhanché de Shakira. Oui, je connaissais Shakira, aussi étrange que cela puisse pareil. Par personnellement, bien sûr que non. Mais, elle venait du pays voisin du mien. Et puis, surtout, j’avais trois petites sœurs qui avaient appris à chanter et à danser sur ses musiques. Bref.
En tout cas, cette jeune femme sait y faire. Quelques mots de sa part suffisent à mettre tout ce petit monde en action. Malgré le mépris affiché à mon égard, les bandes des bouts de bois dansant s’active. Bien trop contents d’avoir un nouveau public. Ils descendent de leur perchoir pour atteindre le sol, visiblement décidés à faire ça dans les règles de l’art, et pas vaguement du bout des pattes, suspendu à une branche. Ils s’appellent, se donnent des conseils, se replacent, communiquant vivement dans leur petit langage aiguë et couinant. Et plus ils s’activent, plus c’est le bazar dans leur enclos. Visuel et sonore. J’allais sans doute devoir me faire pardonner auprès des croups voisins pour avoir réveillée la fièvre du samedi soir des botrucs, qui devait s’être à peine calmée. Mais pour un sourire sur ce visage, celui d’Iseult, ou celui d’Abigail, je pouvais largement faire ça. Et bien plus.
Je m’assoie à côté de l’étudiante avec un bref soupire, qui n’efface cependant pas mon sourire. Ils sont fous ces botrucs. Je jette un coup d’œil à Abigail, attentive à cette agitation. - Si tu es en filière arts du spectacle je veux bien que tu mettes la main sur l’étudiant qui leur a appris ces bêtises. Je ne sais pas encore s’il sera puni ou récompenser, j’aviserai en fonction. Je dis ça sur le ton de la plaisanterie. Pas que l’identité du coupable m’indiffère, mais la délation, c’est mal. Je reporte mon attention sur les bestioles celluloses et leur intime le calme en frappant dans mes mains. S’ils sursautent, ils terminent surtout de se mettre en place rapidement. Ils nous regardent un instant, comme s’ils attendaient un top départ. - Miss Abigail est étudiante en arts du spectacle, alors elle s’y connait mieux que moi en danse. Vous avez intérêt à faire de votre mieux. Un petit coup de pression, tiens. Je me venge un peu de leur snobisme. Mais ça a surtout l’air de renforcer leur détermination. Ce qui agrandit mon sourire, et je peine à garder un semblant de sérieux. Parce que le visage d’un botruc déterminé, c’est quelque chose …
Finalement, Edward et Prewett donnent leurs dernières consignes, et après des couinements à intervalles réguliers traduisant un décompte, les bestioles se mettent à chanter et à danser de concert. Enfin à chanter. A couiner l’air de la chanson quoi. Moi je dissimule ma bouche derrière mes mains, faisant de mon mieux pour ne pas rire. Bien que d’un côté, je ne peux être qu’admiratif d’un tel déhanché et sens du rythme.
- :
junne.
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Re: lets put a smile on your face ► ft. Orion
Lun 9 Jan 2017 - 0:26
Lets put a smile on your face
octobre 2016
A peine la chorégraphie venait de commencer que je m'étouffais déjà de rire. Malgré leurs petits corps anguleux et l'absence d'une paire de miches à la Béyoncé, ces bestioles déchiraient tout. J'étais à la fois impressionnée et extrêmement mal à l'aise à l'idée que des branches puissent remuer leurs popotins inexistants mieux que moi. J'imaginais déjà Victor, mon ancien professeur de danse, me clamer de prendre exemple sur leur détermination et leur pêche débordante. Ce gars là m'avait littéralement traumatisé lorsque j'étais gosse. Son visage étrangement semblable à celui d'un marsouin et son accent russe hantaient encore parfois mes nuits. Dire que j'avais insisté pour que mes parents me payent ces cours. Ils avaient dû amèrement regretter l'absence de préservatif le jour de ma conception lorsque, deux séances plus tard, je pleurais déjà pour ne plus jamais y retourner.
Un large sourire béat, quelques éclats de rire, puis des applaudissements enthousiastes. La prestation avait été telle que j'en avais chopé des crampes abdominales. Mes muscles zygomatiques, quant à eux, n'avait pas travaillés autant depuis des lustres. Je leur aurais presque offert un bouquet de trèfles cueillis à même le sol pour les congratuler, comme l'on fait à la fin d'une représentation théâtrale. Mais j'ai rapidement réalisé que cela aurait été peut-être déplacé de ma part, dans le cas où ses derniers seraient de lointains parents des Botrucs. Finalement, je n'y connaissais pas grand chose en créatures, qu'elles soient magiques ou non. S'agissait-il d'une race humanoïde, de palmipède, ou bien d'une simple plante aux capacités artistiques élevées? En regardant quelques documentaires moldus, j'avais fini par comprendre que beaucoup d’espèces descendaient des dinosaures. Cela voulait-il dire que certains d'entre eux étaient en fait des créatures du monde magique? A croire que j'aurais réellement dû suivre le cours de SACM afin de répondre à toutes ces questions que je me posais.
Révérence finale terminée, applaudissements de la foule en délire (ok ouais nan.) estompés. Je me relevais et m'approchais de la joyeuse troupe pour les féliciter. Après tout, ils étaient les futurs popstars de notre génération.
— Bravo à vous tous, vous étiez géniaux. puis je me tournais vers les deux chefs de la bande afin de m'adresser tout particulièrement à eux,Edward, Prewett. Merci pour le spectacle. J'ai hâte de voir d'autres numéros !
Après un dernier au revoir, je me détournais d'eux pour adresser un sourire malicieux au professeur. Je les avais encouragé à continuer leur petit manège, ce qui signifiait qu'Orion allait probablement endurer un peu plus de chorégraphies étranges à compter de ce jour. Et moi, je trouvais ça drôle.
— Ils sont fantastiques. soufflais-je, toujours impressionnée par leur ridicule magnificence Merci beaucoup de m'avoir amener ici. C'était génial. Mais maintenant, je dois aller arbitrer un jeu de fléchettes. Le perdant sera le cobaye de la potion que l'on vient d'inventer au club.
Cela sonnait peut-être comme une blague, ou même, une mauvaise excuse pour fuir cet endroit. Et pourtant ! Ce n'était là que la pure vérité. En tant que vice présidente du club des Potions&Chaudrons, il était de mon devoir de m'occuper de ce genre de problèmes administratifs. Chaque mois, un nouveau jeu était choisis et le perdant se trouvait désigner d'office pour tester nos mixtures ne présentant aucun danger réel. Du moins, à première vue. Je ramassais alors mon sac, prête à partir.
— Et bien. A plus tard. Maladroite. Je ne savais jamais quoi dire dans ce genre de situation, à tel point que cela me faisait paraître étrangement froide. Ce que je voulais dire par "à plus tard" c'était "j’espère te revoir bientôt parce que t'es plutôt cool même si ta femme morte me ressemble bien trop et que c'est glauque". Mais, au lieu de lui balancer ça à la face, je préférais m'éloigner en agitant la main dans un bête au revoir.
©junne.