Le soleil qui brûlait la peau, les yeux qui se plissaient lorsque le rayonnement de l’astre se faisait trop puissant, insistant et la chaleur qui réconfortait. Deux êtres étendus à même l’herbe de leur réserve naturelle, eux, les Romero, réputés et ayant fait fortune grâce à leur bois. Ils fournissaient le bois afin de construire des baguettes ainsi que des balais magiques. Tandis que Bianca ainsi qu’Emilio Romero savouraient le bonheur d’être enfin tranquilles, les contractions de la femme se firent ressentir soudainement, petite princesse qui n’allait pas tarder à ouvrir les yeux, c’était elle, leur soleil.

Petite poupée au sourire étincelant. Des iris aussi sombres que sa chevelure ébène, regard qui pétillait. Des petites jambes qui s’agitaient afin de courir vers ses parents, trébuchant et mangeant parfois la pelouse de la réserve. Petite âgée de trois années qui s’accrochait à la jambe de son père avant de se tourner vers sa sœur. Une petite main qui venait caresser les cheveux de sa sœur Amalia, âgée de six ans. Toutes les deux rayonnaient, une fusion sans nom, famille qui brillait de bonheur.

Les petites Romero ont très tôt appris les bases du métier de leurs parents : celui d’entretenir les arbres et de se servir du bois tout en respectant et chérissant la nature. « Plus tard, je veux fabriquer des baguettes magiques ! » Articulait la pétillante Calypso en effectuant des rotations avec un petit bout de bois, à seulement sept ans, la brunette avait déjà des idées et des rêves plein la tête.

Ayant grandi dans l’univers de la magie, Calypso fut admise à l’école de magie dès ses dix ans. Castelobruxo, une école qui a l’apparence de temples en ruine. En réalité, l’école est un bijou d’architecture, plongée dans un environnement vert apaisant et rassurant. Affichant fièrement sa robe verte, Calypso bossait d’arrache-pied, ne ménageant pas les efforts afin d’être la meilleure. « Taisez-vous ! » Pestait la ténébreuse envers ses camarades de classe. Une bosseuse dans l’âme, toujours encouragée par sa petite tribu.

La chaleur rassurante d’une paume posée contre son épaule suivi de mots qui lui laceraient le cœur capricieux. « Nous avons eu une proposition très intéressante ma chérie. Nous allons partir pour l’Écosse. » Le ciel qui s’effondrait sur elle : il n’y avait rien de pire aux yeux de la sixième année que de devoir tout quitter et recommencer ailleurs, dans un pays étranger. Grâce à l’éducation reçue, la brune maîtrisait correctement l’anglais et pourtant, l’étranger l’attirait autant qu’il l’effrayait. La boule au ventre, Caly bouclait ses affaires et suivait sa famille, les yeux humides, la tête baissée.

Poudlard. Une nouvelle école pour la Chilienne, admise chez les rouges, les Gryffondor, elle se sentait rapidement chez elle. Il fallait dire que ses capacités d’adaptation étaient incroyables : la cadette s’adaptait facilement à tout ce qui l’entourait, une adolescente facile à vivre. Elle ne perdait cependant pas ses objectifs de vue : réussir ses études et briller, avoir un futur et que ses parents soient fiers d’elle.

Enfin : l’université. L’étrangère avait été admise sans grande difficulté dans la filière désirée et bossait sans relâche tout en s’épanouissant. Puis, il y avait ce garçon que la poupée rencontra en quatrième année, dont elle tomba amoureuse. C’était beau, quelque chose d’intense, qui retourne l’estomac et qui prend aux tripes, une histoire qui rimait avec complicité et passion. « T’es l’amour de ma vie. » Une confession glissée au creux de son oreille, faisant rosir ses petites joues bombées. L’amour, le vrai.

Des projets qui se dessinaient jusqu’à l’imprévu, quelque chose qui chamboulait la brune. « Je suis enceinte. » L’octobre de sa cinquième année, la nouvelle était tombée. « Je porte notre enfant, c’est incroyable. » Test positif, Calypso portait l’enfant de son partenaire. Les larmes aux yeux, elle était si fière et émue, enlaçant les mains de l’homme. Cependant, il ne réagissait pas de la bonne manière. Le regard sombre. « J’en veux pas de ton gosse. » Lui crachait-il au visage. « Démerde-toi. » Il la bousculait et la laissait là, seule, comme une idiote, foudroyée, les larmes aux yeux, une douleur vive en plein cœur, abandonnée par celui qu’elle aimait.

« Je garde cet enfant. » Calypso est restée forte et courageuse, déterminée. Soutenue par son entourage, elle n’a pas perdu son ambition et malgré sa grossesse que la chilienne avait acceptée, elle étudiait tout en bossant en dehors. « Tu devrais te reposer. » « Non. » Un courage et une détermination admirables, décidé à ne pas baisser les bras et à garder cet enfant. Petite princesse qui vit le jour en Juin, répondant au doux nom d’Olivia. Le soleil de sa vie.

La petite va presque sur ses trois ans et c’est avec fierté que Calypso affiche son statut de mère célibataire. Malgré la dureté des études, du travail et de son rôle de jeune mère, la Romero ne baisse pas les bras, non. La tête haute, femme de caractère et forte, la sorcière assume, rit aux éclats, bosse sans relâche et admire le sourire étincelant de sa jeune fille.