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lune sang ((miaseppe))
Mar 5 Fév 2019 - 21:06
“lune sang .” @giuseppe vlass
L’atmosphère aseptisée, immeuble surplombé de blanc. Sainte-Mangouste vivait ses quelques heures de calme. La communauté magique vaquant à ses occupations quotidiennes, l’hôpital était bien loin de l’agitation des brancards et des appels à l’aide. Sérénité dérangeante. Tu n’y es pas allée de nombreuses fois, ici. Non pas que tu craignes les lieux, c’est juste que tu ne les connaissais pas suffisamment pour être à l’aise. Il faut que tu trouves tes marques, c’est pour ça que tu es arrivée en avance. Le soleil se levait doucement, en ce jour. Et alors que la plupart des étudiants à Hungcalf rejoignaient leurs premiers salles de cours, toi, tu pris un tout autre chemin. T’as une bonne excuse pour sécher les cours. Et puis, même si tu dégages quelque chose de foncièrement décomplexé, tu restes tout de même quelqu’un de sérieux. Tempérament volcanique, élève irréprochable. T’as promis à tes parents que tu terrais ton caractère en face des professeurs, pour arborer cette image d’étudiante modèle. Le ton milieux avait beau t’horripiler, il avait au moins le mérite de marcher avec tes instructeurs et ce, depuis les quelques années où tu es à l’université. Abonnée aux notes les plus hautes, c’est une fois sortie des salles que tu manifestes ton arrogance caractéristique. Culte de la réussite, fière démonstratrice. T’aimes t’investir dans tes études, rien que pour asseoir ton influence, mais aussi pour toi-même. La médicomagie, c’est un monde de rigueur et élitiste. Et vu que tu aspirais à de grandes choses, ce domaine s’imposait comme une évidence. Si en plus tu pouvais convaincre tes géniteurs, ça t’apportait tout. Tu n’étais pas déçue, tu ne t’ennuyais pas. Au fur et à mesure que les années se succédaient, tu devenais davantage impliquée, si bien que tu t’approchas des hôpitaux pour divers stages, de quoi te donner de l’expérience supplémentaire. Un nouveau qui allait durer quelques jours, t’exemptant de cours durant cette période de formation. Vous deviez appliquer vos savoirs et t’aimes répéter cette raison, à chaque fois que tu dois justifier tes absences au secrétariat. Secrétariat que tu as prévenu, cette fois, avant de quitter l’université. Tu fus surprise par l’annonce qu’ils t’ont faite. Tu n’allais pas être la seule à Sainte-Mangouste cette semaine. Quelqu’un qui tu ne connaissais pas beaucoup, mais quelqu’un que tu connaissais suffisamment pour savoir qu’il te ressemble. Qui plus est, t’as l’habitude qu’on vous mette en binôme. Valeur sûre, au moins tu ne pars pas avec un handicap.
Distorsion, tu transplanes au milieu du hall d’entrée. Tu te présentes aux guérisseuses de l’accueil pour signaler ton arrivée. Politesse et délicatesse. Tu vêts ton masque impeccable, même ici tu veux faire bonne impression. Parce que tu ne vois pas à court terme. Tu sais que, même si c’est l’histoire de quelques semaines dans l’année, tes stages te permettraient de te faire une place. Place que tu pourrais pleinement occuper plus tard, une fois tes études terminées. Perspicace et visionnaire. On t’indique que tu ne verras pas aujourd’hui le médicomage auquel tu es sous tutelle, mais qu’il t’a laissé du travail. Une épreuve préliminaire pour te tester, histoire de savoir si tu es prête. Sourire en coin, t’aimes les challenges, si bien que tu t’élances vaillamment vers la chambre qui correspond au numéro qu’on t’a donné. T’es curieuse, tu te demandes ce qui t’attend. Passant par les vestiaires pour mettre une blouse, tu arrives en face d’une porte, creusée d’une petite vitre à travers laquelle tu ne vois rien si ce n’est la lumière provenant de l’extérieur. T’ouvres la porte. Un grincement qui te fait frissonner mais qui ne te coupe pas dans ton élan pour autant. Tu affiches un sourire de convenance qui allait être destiné au pensionnaire de la salle. Sauf que. Il n’y avait rien. Une salle blanche complétement vide. Ni lit, ni personne. Ton sourire finit par traduire la gêne, l’incompréhension. Elle a dû se tromper de numéro, l’autre, finis-tu par penser. Le même grincement te fit sursauter. Tu tournes ta tête. Giuseppe Vlass. Ton acolyte habituel. « Vlass. » Tu ne lui laisses pas vraiment le temps d’analyser la situation. « Il est où le lit ? » Tu croises les bras, t’espères qu’il n’en soit pour rien. « Si t’as volé notre travail, t’es mort. » T’as beau être d’un naturel amusé, s’il y a bien quelque chose sur lequel tu es intransigeante, c’est les études. Épine inconsciente.
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Re: lune sang ((miaseppe))
Lun 18 Fév 2019 - 3:21
lune sang
giuseppe & mia
« memento mori. »
Tu es le meilleur de ta promotion. Ça, personne ne te l'a confirmé, mais tu pensais en être sûr. Et puis, t'attendrais pas l'avis des autres pour savoir que t'es l'élite. Ils sont trop intimidés par ta supériorité pour pouvoir dire quelque chose. Ou alors, ça devait être à cause de la réputation de mages noirs du clan Vlass. Quoi que ce soit, tu te pavanais avec le sourire bien accroché à tes lèvres charnues. Ton nom était aussi craint qu'admiré. Si bien que même tes instituteurs n'osaient pas te regarder dans les yeux. Au cas où tu les hypnotiserais avec tes beaux yeux bleus. Pourtant, certains résistaient à ton charme. Ils croyaient être capable de jouer dans la même cour que toi, se mesurer à toi. Sauf que ce qu'ils ne savaient, c'est que tu avais appris des plus grands. Et pas toujours de la manière la plus douce. La marque de scarification sur ton bras en témoignait. Diavoletto. Aujourd'hui, t'irais faire un stage à Sainte-Mangouste. Ce ne serait pas la première fois. Tu es un habitué des lieux. Tes professeurs, ayant été témoins maintes fois de ton incroyable talent de médicomage, t'avaient encouragé à y faire plusieurs stages. Dans quelques années, tu te voyais bien y occuper un poste important. Peut-être y serais-tu le directeur de l'hôpital ? Bref. Après t'être lavé, purifié et habillé, tu transplanas directement du manoir jusqu'à Sainte-Mangouste. Tu n'avais pas une seconde à perdre. On n'attendais plus que toi. Sinon, qui d'autre ? Ah oui, ton ou ta coéquipière. Mais t'avais déjà une idée de qui ça pourrait être. Tu espérais qu'elle juste qu'elle soit à la hauteur. S'il y a bien une chose que tu détestes, c'est qu'on te ralentisses. Toi qui aimait bien tout contrôler à ta guise, les choses pouvaient vite déraper. Surtout si tu tombais sur quelqu'un avec un tempérament de feu. Tu risquerais de l'embraser ou de l'embrasser. T'arrives à l'accueil, ta bijouterie sur les mains, comme à ton habitude. Sauf que pour aujourd'hui, ça ne te servirait pas à grand chose. Si ce n'est frimer devant les guérisseuses de l'accueil, que tu salues d'un coup de tête d'ailleurs. T'as plus besoin de faire les présentations. Ce territoire est tien. Lorsque tu enlèves tes vêtements pour enfiler la belle robe blanche sans saveur, tes mains tremblent, sans raison. Pendant un moment tu perds le contrôle. Comme si tu sentais un danger arriver. Soudain, tu regardes derrière toi. T'hallucines, tu t'en fais pour rien. T'empruntes le couloir qui mène à la salle d'opération. La porte s'ouvre dans un grincement assez désagréable. Quelle ne fut pas ta surprise en voyant ta partenaire. Vlass. Delarco. Tu prononças toutes les syllabes pleinement. Tu l'aimais bien la cubaine. Tu savais bien qu'elle ne te ralentirait pas. Enfin, ça dépendait de son caractère. Il est où le lit ? Si t'as volé notre travail, t'es mort. Huuuuuuuuuh ? Mais pourquoi elle te prenait, celle-là ? Tu fronças les sourcils en guise d'incompréhension. J'ai pas le temps de rigoler moi. Si tu me crois assez stupide pour faire une chose pareille, t'as tort. Par contre, toi, ce serait bien ton genre, dis-tu d'un ton totalement condescendant. Juste après tes dernières paroles, la porte derrière toi se ferma d'un coup sec. T'en eus mal aux tympans. Quand tu te tournas pour voir ce qui se passait, le lit avec le corps dessus apparut d'un seul coup. T'eus pas le temps de comprendre. Tu poussas un AH! d'étonnement assez aigu. Ta virilité en prit un coup. Qu'est-ce que Mia penserait de toi, maintenant ? Ton cœur retourna vite à son rythme régulier. Tout ce que vous aviez besoin était sur une table, juste à côté du corps (supposément) mort. Scalpels, ciseaux, fils de suture... Tu t'approchas, en faisant attention à chacun de tes pas. Tu ne savais pas quelles autres surprises pouvaient décider de s'amener. Tu mis ton masque sur ta bouche. Tu voulus prendre un scalpel avec ta main droite, mais elle tremblait trop. Tu te retournas vers ton acolyte de travail. Qu'est-ce qui vient juste de se passer ? Tu ne pouvais pas cacher le fait que ça te troublait un tant soit peu. Assez pour t'empêcher de faire ton travail.
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Re: lune sang ((miaseppe))
Lun 25 Fév 2019 - 21:04
“lune sang .” @giuseppe vlass
Tu ne peux nier que l’ambiance a changé avec l’entrée de ton acolyte habituel. Il a autant le don de t’exaspérer que de t’intriguer. Tu le côtoies depuis tes débuts à Hungcalf. L’attitude fière et la sensation de liberté entremêlée, t’avais peur des boulets, de retrouver quelqu’un ou quelque chose qui t’entraverait plutôt que de te laisser t’exprimer comme tu le désirais. Crainte viscérale. Ce premier cours de potions avait un goût imprécis. Même si tu avais apprécié tout particulièrement la partie introductive et théorique concernant la felix felicis, potion de chance, tu redoutais le second temps consacré à la pratique. Pratique implique chaudron. Chaudron implique partage. Partage implique duo. Schéma inflexible que tu dessinais pendant que le professeur expliquait les consignes. Non pas que tu n’étais pas sérieuse, bien au contraire. En classe, tu dévoiles un caractère attentif, intéressé même si tu ne le penses pas véritablement. Élève studieuse, sournoise. Ce qui te dérangeait véritablement, c’était de devoir prendre la responsabilité pour deux si l’autre ne faisait rien. Sauf que toi, tu n’as pas à compenser la médiocrité. Toi, tu la gommes pour briller davantage. Ecraser le faible, recevoir la gloire. On t’assigna alors un garçon dont tu ne connaissais guère l’identité, un garçon à qui tu ne daignais même pas engager les familiarités. Parce que t’es comme ça, tu ne perds pas ton temps avec des gens qui pourraient ne pas en vouloir la peine. Principe de précaution extrapolé par une arrogance déconcertante. Ce jour-là, t’avais pris toutes les initiatives, mettant ton partenaire de côté. Tu ne le connaissais pas, tu ne savais pas ses capacités. Tu savais les tiennes. Il en fallait peu pour que tu prennes la décision de mener la danse. Néanmoins, avec le temps, tu fus surprise de constater des points communs. Nom prestigieux, naturel orgueilleux, connaissances difficilement discutables. Tu aurais pu tomber sur pire, bien pire. Sachant tout cela, tu lui cédais une place équivalente, ne demandant qu’à être étonnée davantage.
T’es plus ou moins étonnée de son côté blagueur. Vous vous mesurez l’un l’autre dans des joutes de votre rang, mais jamais lorsque cela peut impacter vos performances scolaires. Sur ce point, tu ne laisses rien passer. « J'ai pas le temps de rigoler moi. Si tu me crois assez stupide pour faire une chose pareille, t'as tort. Par contre, toi, ce serait bien ton genre. » Si la réplique venait de quelqu’un d’autre, tu aurais réagi au quart de tour : la tête dans le mur. Ça c’est ton genre. A la place, tu te contentes d’un sourire faux. Tu soupires, penchant légèrement ta tête vers lui, d’un air narquois. « Réfléchis un peu. Si j’y étais pour quelque chose, tu ne serais pas là. » Tu ne faisais jamais les choses à moitié. Si tu avais voulu t’accaparer le travail, tu aurais tout mis en œuvre pour l’éliminer de l’échiquier. Tu te meus autour de lui, rentrant dans le jeu de la fine tacticienne. « Remarque, ça t’aurait épargné cette blouse ridicule. Je suis presque déçue que tu n’aies pas encore fait ton caprice la concernant. » Toi, tu illumines qu’importe les habits que tu vêts. Une vraie reine. Cela dit, le blanc te sied impérialement, souligne ton teint et ta chevelure de jais. Et alors que tu souhaites poursuivre, ce même grincement qui te glace le sang, à l’unisson avec le néon trépidant. Tu regardes autour de toi. Le lit, apparu comme par magie. Giuseppe qui joue la surprise. Tu n’y crois pas du tout. Croisant son regard, ton ton beaucoup plus sérieux. « Arrête donc ta commedia dell’arte. ou qu’importe le nom de votre art de baratineurs. » Vieille querelle. Atteinte facile à ses origines. Il a dû enchanter la salle, placer un sortilège de dissimulation. Tu crois pouvoir me berner, Vlass ? Tu le suis autour du lit, le corps emballé dans le linge blanc. Certainement un cours appliqué pour appréhender un peu plus le corps sorcier. « Qu'est-ce qui vient juste de se passer ? » A ton tour de ne pas comprendre. Il semble tellement déstabilisé que tu pourrais voir de la sueur sur son front. La main plus ou moins confiante, tu baisses le tissu qui couvre le thorax du mort. « A toi de me dire ce que tu as fait. Sois bref, sinon c’est dans ta tête que ça va finir. » Empoignant le scalpel, tu hausses les sourcils. Ta patience atteint rapidement ses limites. Sang-froid instable, princesse impulsive.
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Re: lune sang ((miaseppe))
Dim 21 Avr 2019 - 21:30
lune sang
giuseppe & mia
« memento mori. »
T'avais horreur que l'on te prenne pour un sot. Encore moins pour un idiot. Peu importe ce que les autres pouvaient penser de toi, tu savais que tu étais loin de l'être. Chaque décision que tu prenais était réfléchi. Tu n'agissais jamais sur un coup de tête. Impulsif, tu ne l'es pas. Enfin, il y a bien des moments où tu peux péter les plombs, mais ça reste rare. À Hungcalf, on te connait pour ton calme maladif. En vérité, les étudiants ont plus peur de ton comportement qu'ils en sont rassuré. C'est surement ton air froid qui leur donne l'impression que tu es un serial killer. Ils se basent sur les apparences. Comme tu fais avec la plupart du monde, en fait. Ce que tu détestes le plus chez les autres, c'est les défauts qui te caractérisent le plus. Contradiction quand tu nous tiens. En même temps, est-ce si étonnant que ça ? Tu laisses échapper un soupir de découragement et tu reposes tes yeux sur ton acolyte, ta partenaire de travail. Signora Delarco. Ses qualités de médicomage sont indéniables, mais elle avait un caractère que tu n'avais jamais réussi à pleinement supporter. Tu lui offres un regard rempli de dédain. Oh, détrompe-toi, cette blouse blanche va à perfection avec mon teint de vampire. Si elle voulait jouer, t'allais jouer à fond. T'avais peur de rien. Enfin, sauf de l'apparition soudaine du corps. Mia croit même que tu es le réel investigateur de cette très mauvaise blague. La commedia della'arte est du théâtre, alors bien sûr que c'est un art de baratineurs, qu'est-ce qu'elle pense celle là ? Tu crois pouvoir me berner, Vlass ? Tu voulus lui répondre du tac au tac, mais dans le contexte, tu te dis que c'était la dernière chose que tu devais faire. Tu ne cherchais à créer un duel. Ou même une bagarre. Tu voulais que cette blouse reste blanche. Et juste au moment où tu penses ça, là voilà qui s'approche de la table d'opération, empoignant son scalpel, bien déterminé à avoir des réponses à ses questions. Est-ce qu'elle allait me le planter dans la jugulaire ? Tu t'attendais à tout avec cette fille-là. Il fallait s'attendre à tout. À toi de me dire ce que tu as fait. Sois bref, sinon c'est dans ta tête que ça va finir. Tu savais très bien que ce n'était pas le moment de rire, mais tu ne pouvais pas t'empêcher de tourner la situation en dérision. C'est plus fort que toi. Oh mon dieu ! J'ai peur, quelqu'un à l'aide ! Elle va m'attaquer avec un couteau ! crias-tu d'un air faussement surpris. Sa colère devait avoir monté d'un cran. Et la tienne aussi d'ailleurs. D'un air un peu plus sérieux, tu enlevas ton masque et déposas avec force ton scalpel sur la table. Pourquoi tu crois absolument que j'ai quelque chose à voir avec cette merde ? J'aurai aucun intérêt à essayer de faire partir quelqu'un d'aussi intelligent que toi. Tu grinçais des dents en disant ça. Tu n'aimais pas vraiment avouer que quelqu'un puisse être de ton niveau. Le seul truc que j'ai fait, c'est essayer de disséquer ce corps humain, pendant que ta paranoïa prenait le dessus. Peut-être que t'es pas aussi intelligente que je le prétends. Excuse-moi mamma, mais j'ai un travail à faire. Alors que tu voulus reprendre ton scalpel, tu sentis quelque chose de bizarre toucher ton poignet. C'était mou, froid, mouillé, la texture ne te plaisait vraiment pas. Tu baissas les yeux et ce que tu vis te tétanisa; c'était une main. Pas n'importe laquelle. La main du cadavre supposément mort. Sa main enserrait ton poignet et tu ne pouvais pas te défaire de cette poigne. Pris au piège. Tu poussas un grognement et tira fort sur ton poignet. Rien n'y fit. Qu'est-ce que... Au moment où tu voulus trouver une solution, ce cadavre poussa un bruit. Un bruit grave. Tu te disais que ce bruit avait quelque chose de bestial. Animal. Les perles de sueur sur ton front roulaient et tombaient sur le sol. Alliez-vous sortir vivants de cette histoire ?
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Re: lune sang ((miaseppe))
Lun 20 Mai 2019 - 17:59
“lune sang .” @giuseppe vlass
La médicomagie, c’est ton domaine. Études aussi bien convoitées que redoutées, la fierté d’en être est plus que visible. A cette démarche assurée que tu montres quotidiennement s’ajoute la confiance du jugement, des capacités, des connaissances. T’es de ceux qui excellent, qui font bonne impression en cours. Et ça se voit puisque te voilà, missionnée dans l’un des plus grands hôpitaux du Royaume-Uni. Corps inanimé au milieu de la pièce, encore un outil de travail pour appuyer tes savoirs, s’en approprier de nouveaux. Savoirs que tu vas devoir partager, que tu le veuilles ou non. Giuseppe Vlass, et son humour plus que discutable. « Oh, détrompe-toi, cette blouse blanche va à perfection avec mon teint de vampire. » Sourire faux, prête à dégainer. « C’est donc ça ta véritable nature ? Moi qui pensais que du sang de troll des cavernes coulait dans tes veines. » Très peu dans la délicatesse, t’es pas du genre à répondre sans y associer un pique. Tu pensais qu’il allait s’y habituer et qu’il allait comprendre qu’il ne fallait pas t’emmener sur ce terrain-là. Or, à chaque fois, il témoigne un certain sens de la compétition. Et plus ton adversaire est tenace, plus tu prends plaisir à l’écraser, victorieuse. A la différence des autres fois, vous êtes dans un contexte beaucoup trop sérieux pour continuer ce jeu. Et ça, t’en as conscience puisque tu te mets dans les conditions pour l’exercice qu’est le tien. Autour de la table, tu empoignes le matériel médical, encore persuadée que ton camarade contribue à l’atmosphère louche qui vous entoure. « Oh mon dieu ! J'ai peur, quelqu'un à l'aide ! Elle va m'attaquer avec un couteau ! » Derrière ton masque, tu souris. Il ne peut s’empêcher de te chercher, à chaque fois. Et toi, tu manques jamais une occasion de rentrer dans son jeu. Il a la faculté de pouvoir te faire perdre ton sérieux quelques instants. « Je t’intimide au point d’appeler à l’aide, Vlass ? T’es incapable de te défendre tout seul ? » Tu le provoques, pour voir ce qu’il a dans le ventre. Auprès de toi, la faiblesse n’a pas sa place. Donc s’il est incapable de faire la part des choses, tu ne vas pas être le binôme le plus efficace. Mais, tu sais bien que, au fond, il fait juste ça pour respecter la querelle des egos que vous avez mise au point il y a maintenant quelques années. Et tu perds jamais. Princesse victorieuse.
« Pourquoi tu crois absolument que j'ai quelque chose à voir avec cette merde ? J'aurai aucun intérêt à essayer de faire partir quelqu'un d'aussi intelligent que toi. » Tu souris, affichant une attitude fière, dominante. Continue à nourrir mon égo, Vlass. Continue. Rien que l’admettre doit relever du supplice pour le garçon. Au moins, il a conscience de la réalité. « Le seul truc que j'ai fait, c'est essayer de disséquer ce corps humain, pendant que ta paranoïa prenait le dessus. Peut-être que t'es pas aussi intelligente que je le prétends. Excuse-moi mamma, mais j'ai un travail à faire. » Tu passes du tout au tout. De la joie de l’éloge au dégout de la chute. Tu pouffes d’agacement, préparant ta prochaine pique. Alors que tu ouvres la bouche, ton interlocuteur te devance, apeuré. Cri brut, sincère, glaçant. La peau glisse sous le drap blanc, le teint blafard sur la table semble se mouvoir. Tes prunelles fixent la main du Vlass, ligotée par une main qui n’est pas la tienne. T’inspires d’effroi, t’accrochant aux dernières gouttes de sang-froid qui circulent dans tes veines. T’espères que c’est une blague, qu’il va arrêter de te berner. Sauf qu’il ne réagit pas comme un maître de la mascarade. Ses traits s’enfoncent, tétanisé par le choc. A ça s’ajoute un halètement insupportable, impossible. Comme si le corps mort reprenait vie. « Cielos… » Quand t’emploies comme ça ta langue maternelle, c’est que tu perds ton calme. T’enfonces la lame entre tes doigts au cœur du poignet de l’homme, pour qu’il lâche son emprise. Plaie qui laisse couler le liquide rouge sur le linge propre, blanc, pur. Tu te décales aussitôt, rejoignant un mur, les yeux écarquillés. Ta respiration, inconstante, se veut la plus silencieuse possible. « Qu’est-ce que t’as fait putain ?! » Regard interrogateur, le corps bouge encore, fait encore plus de bruit. D’un coup, son tronc se redresse, la tête en arrière. Elle se tourne soudainement vers toi. Cri strident, ton instinct te dit de fuir. Dans la précipitation, tes jambes s’emmêlent. Tu tombes. Rien de mal, tu rampes à l’autre de bout de la pièce. Tes paumes s’agrippent au carrelage, sa froideur passe inaperçu. Et tu commences à te lancer dans tes prières, en espagnol, le corps tremblant. Tu regardes, complètement épouvantée, le corps qui gagne en vigueur.
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