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désordre des maux (lubia)
Ven 8 Fév 2019 - 16:40
Ma peau brune se teinte de rouge, de bleu, de violet
comme la galaxie qui se dessine
les étoiles dans mes yeux, le crâne qui explose
je crache par terre, j'ai même plus de quoi me relever
ses poings sur ma gueule, un os qui craque
ils m'ont pas loupé c'coup ci
ça fait mal, mon esprit fuit, j'regrette de pas pouvoir m'en dissocier parce que
j'suis putain de sûr de crever là sur le pavé
ma peau brune se teinte de rouge, de bleu, de violet
j'arrive plus à me relever
y'en a deux par terre bien amochés, mais
ils sont venus en bande aujourd'hui, ils m'ont retrouvé
Londres prend même pas le temps de s'arrêter.
Sa voix me dégoûte putain, son accent, sa sale gueule
— Yo Ouznadji, you like that don't you ? You want more ?
Son pied casse encore mes côtes, comme si ça suffisait pas
moi, j'peux rien faire, j'aimerais disparaître dans le sol
j'aimerais …
encore une fois,
encore une fois
encore une fois,
ses phalanges craquent contre mes os
ou mes os qui craquent contre ma peau, j'sais pas.
— Or you prefer Jim fucked you, right ?
— Oh he could fucking shag you right here, right now.
— Yeah, you said it, but there is one little thing...
— we can fucking stand fucking gay people like you, ouznadji.
Mes yeux se ferment.
Je crache par terre, j'ai même plus de quoi me relever.
mais si j'pouvais putain, j'lui arracherais la tête,
à lui et ses enculés.
Ça fait mal putain,
mais mon pied vole vers son abdomen avec le peu de force qu'il me reste
un sourire mauvais se colle sur ma gueule
il souffre lui aussi, ça fait du bien.
Mais le coup qu'il m'envoie dans les reins m'arrache un cri.
encore un
comme un autre filet de sang qui finit sur le pavé.
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Re: désordre des maux (lubia)
Sam 9 Fév 2019 - 18:01
Tu as voulu marcher un peu, te vider l'esprit
Souffler un peu, t'essouffler l'âme
Râler un peu, oublier les emmerdes
Boire un peu, obsess over the details
Retirer ton masque du jour, araignée au sein de sa toile
Louve alpha sans meute
Retirer ton masque, devenu visage.
Le bruit caractéristique des bagarres
Un soir à Londres, près des pubs - business as usual
Tu ne t'arrêtes pas
C'est pas ton boulot de t'occuper de tous les cons qui se font casser la gueule.
« We can't fucking stand fucking gay people like you, ouznadji. »
Arrêt.
Recul.
Crac.
Tu n'as conscience de rien, les os hurlent
Crac.
Sous tes jointures, le visage se fend, se tord, se brise
Crac.
Tes phalanges se distendent contre la chair, le sang, les os
Crac.
Folie guerrière, furie destructrice, tu les vois, sans les voir
Sous leurs visages de petits cons des ruelles, tu vois leurs âmes
Les mêmes que ceux qui t'ont attachée, en Bulgarie
Laideur, intolérance, cruauté, vice, langueur cachée derrière la violence
Les murmures à tes oreilles pendant que tu hurlais, prise au piège comme un animal
Les mains, les doigts libidineux et intrusifs
Les rictus, les sourires, les voix
Don't move, girl. It's for your own good. You'll be better when we're done.
Crac.
La chair se rompt, les yeux se ferment de douleur
Crac.
Ils couinent, les porcs, se débattent
Crac.
La pleine lune se lève bientôt, sa puissance court dans tes veines
Crac.
Tu n'es plus là.
« Listen to me. »
Calme, plein contrôle de tes moyens
Ton regard se pose sur les deux hommes au sol, gémissant
Tes prunelles caressent une barre de métal abandonnée
« I will beat you bloody with this »
Voix contrôlée, mesurée, froide
Comme si tu concluais un arrangement avec un collègue
« Until either you or the metal breaks. »
Rampez, cafards, rampez.
« Hi »
Douceur, compassion
Toucher léger sur son front
Tu t'assures qu'il respire, constatant les dégâts, et tu grognes
« Can you hear me? »
Petite figure brisée au râle endolori
« Can you see me? »
Tu retires la veste de ton costard
Oreiller de fortune.
Pitié, compassion pour les âmes brisées au fond d'une ruelle.
« You're ok. I won't leave you. »
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Re: désordre des maux (lubia)
Sam 16 Fév 2019 - 21:06
Y'as rien de magique à vivre cette vie,
rien de magique à marcher dans ces rues.
Y'as rien de bien qui se passe ici, rien de sain.
mon corps entier cri de douleur et pourtant
les coups ne volent plus
j'entend toujours hurler mais,
c'est pas ma voix, c'est plus mes os qui craquent
sale bruit dans les rues, vers minuit
mais c'est plus mes os qui craquent
respiration intense, ça siffle au creux de mes côtes
ça fait mal à chaque fois que mon cœur se soulève
ça fait mal dès que j'essais de bouger
ils m'ont bien bousillé ce coup-ci
un sourire malsain se dessine sur mon visage
c'est plus mes os qui craquent
de mes yeux à demi clos je voit l'ombre qui bouge
vite
très vite
qui frappe
un coup
encore
et encore
et une voix, douce et sanguinaire à la fois.
Elle est lointaine pourtant, mais j'en comprend le sens
alors j'aimerais pouvoir rire de leur malheur,
mais chaque mouvement m'arrache un gémissement.
J'essais de parler mais
ça siffle dans ma voix
j'ai l'impression qu'on craque encore mes os
inlassablement.
- fucking hurts...
la ruelle s'éclaire quand j'ouvre les paupières
et tout ce que j'arrive à voir moi
c'est ses yeux d'aciers qui attirent toute la lumière
je m'y accroche comme si y'avait plus que ça
- can't... breathe...
J'ai même pas idée de par combien d'endroits
le sang s'évapore de mon corps
j'ai froid
c'était violent cette fois
mais sa présence me rassure
qui qu'elle soit.
- InvitéInvité
Re: désordre des maux (lubia)
Mar 19 Fév 2019 - 13:50
petit être écrasé au fond d'une ruelle
soupirs, gémissements, souffrance
son regard se fixe sur toi
acier et forêt valsent ensemble
c'est la bonne, cette fois.
« fucking hurts ... can't ... breathe »
phalanges glissées sous sa nuque
angle rapporté
rapporteuse d'angle
le souffle régulier
régulatrice dudimanchesamedi.
« you're ok »
trop brisé pour transplaner
trop suspecte pour un hôpital
les docteurs ne font pas que guérir
ils posent des questions.
trouée comme un gruyère,
as-tu dit à ta cousine, en décembre.
troué, l'inconnu l'est.
d'un coup de dents, tu déchires un pan de ta chemise
comme dans les films
comme dans les séries
en moins assurée mais plus agile.
« you're ok »
bandage vite fait enserrant une plaie minime
le temps que tu t'attaques aux autres rigoles
baguette dressée
please let this work.
please, he doesn't deserve this.
« vulnera sanentur »
vaguement, tu te souviens des étapes
ralentir le flot
homme-fleuve
taché de rouge
« vulnera sanentur »
sort chanté comme une litanie
tu l'as appris.
rivières et ruisseaux se referment
tissés de nacre
toile carmin.
« vulnera sanentur »
trois fois
les gens ont une vision binaire du monde
mais tu sais
que les dieux font les choses par trois.
briseuse de rêves, briseuse d'os
rapporteuse d'angle
tu deviens tisserande
le jeune homme est ta toile
tissé de nacre
toile carmin.
« what's your name? i'm Lubia. »
- InvitéInvité
Re: désordre des maux (lubia)
Jeu 28 Fév 2019 - 9:18
Elle bouge et ma nuque avec, j'arrive un peu mieux à respirer
beaucoup plus douce que l'acier de ses yeux
elle comprend on dirait
elle y est passée elle aussi peut-être
à c't'idée, j'ai envie de tout péter.
Elle me rassure, y'as qu'ça à faire dans tout les cas
qu'est-ce qu'elle pourrait faire de plus ?
Mais elle répète encore et encore
une douce mélodie, une douce litanie
j'arrive petit à petit à reprendre mes esprits
mon souffle, un peu plus régulier alors que j'ouvre à nouveau les yeux
la forêt rencontre l'acier, encore, infiniment reconnaissant
« selim. »
les voitures, le bruit, les oiseaux dans la nuit
tout devient obsolète
seul compte le reflet de vie dans ses yeux
seul compte sa voix, ses bras
sa vie pour la tienne
ta vie pour la sienne
un pacte invisible
un lien invincible
« thank you. »
j'attend, que mon corps trouve la force de se relever
que mon cœur trouve la hargne d'encore se dépasser
il faut laisser faire l'araignée,
elle tisse, me répare, me rafistole
comme une poupée de chiffon
mes os crient, elle peut pas tout guérir la magicienne,
mon corps pleure, elle peut pas tout enlever.
Une voix plus vive, un peu, surtout plus ironique qui sort de mes lèvres
« did you just beat the shit out of four guys ?
Are you wonderwoman or something ? »
la gueule cassée
mais le sourire sur mes lèvres (rouge sang)
la gueule cassée
mais l'espoir grâce à elle (gris ciel).
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Re: désordre des maux (lubia)
Sam 2 Mar 2019 - 16:26
« selim. thank you. »
forêt et acier se mêlent
lueur de reconnaissance dans les bois
apaisement et confiance dans le ciel
prunelles qui lui disent qu'il n'est pas seul.
« it's my side job »
sourire aux lèvres
réconfort à la bouche
assurance dans la voix
ton coeur bat la chamade
il est hors de danger
pour l'instant.
« did you just beat the shit out of four guys ?
are you wonderwoman or something ? »
sourire à tes lèvres
« technically i beat the shit out of two
and scared the others off »
mais tu prends les honneurs quand on te les donne
t'es pas chiante.
« or something »
pas une héroïne
pas une mauvaise personne
pas une grandeur d'âme
pas d'étroitesse
pas de justice réelle
que celle des phalanges contre leurs os
gris et vert dansent
main saisie, serrée entre tes doigts
i'm there.
« listen ...
i can't get you to a hospital. they ask too many questions. »
qu'avez-vous fait des attaquants, miss?
vraiment, à vous seule?
vous avez un petit gabarit, pourtant
et presque pas d'égratignures sur vous.
comme c'est étrange
comme c'est bizarre
dites voir, ne viendrez-vous pas avec nous?
ce n'est qu'une formalité
oui oui vraiment
suivez-nous.
plutôt crever.
« but i can't leave you here either
and i know a healer
i'll help you walk, we'll use a chimney. »
- InvitéInvité
Re: désordre des maux (lubia)
Sam 2 Mar 2019 - 21:36
Sourire aux lèvres, entre reconnaissance et envie carnassière
de se venger, de continuer à frapper
ça fait du bien en ce moment, ça m'soulage l'esprit, ça soulage les tensions
mais ça fait des sales blessures (rouge sang)
et ça dessine la galaxie sur ma peau.
Maman n'aime pas ça, me voir dans les étoiles (œil au beurre noir)
ou dans les enfers (dans ma tête ça crie, dans mon corps ça brûle).
« you're a fucking tiger, i see that. you're strong »
la malice dans mes yeux, tout vas mieux.
Même si la connerie m'arrache une toux,
le sang sur le pavé, mes côtes qui hurlent à en crever.
J'arrive à me redresser,
je puise ma force dans son regard acier.
« Okay. »
Epuisé, essoufflé,
j'ai l'impression que mes poumons sont partis en fumée.
Mais grâce à elle, mes pas foulent à nouveau le pavé
et je sais pas si c'est sa force de vivre ou sa rage de pas me laisser mourir
mais on s'traîne jusqu'à une cheminée,
et sa voix, source d'espoir, clairement prononcé
phare de bona.
« we're going on an adventure ? Nice. »
mes paroles étouffent dans la poussière de cheminée.
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