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bad news (Finn)
Mar 19 Mar 2019 - 19:15
Edimbourg, Samedi 16 mars 2019
La mine sérieuse, je fais les cent pas dans la rue où se trouve la demeure de mon père. Finn devrait bientôt arriver, s’il a eu mon patronus. Je suis nerveuse, je tremble de partout, mais en même temps je suis bien déterminée à démêler une histoire qui date de plus de 6 ans. Seulement voilà, je ne pouvais pas le faire toute seule. J’ai besoin de quelqu’un qui peut me supporter, me soutenir, et surtout apaiser mes éclats de colère. Car je sais que je risque de m’emporter assez rapidement. La personne était toute trouvée. Mon petit frère, le seul assez calme de la famille. C’était impensable de demander de l’aide à Isalynn, de toute façon, car elle risquerait de s’emporter encore plus que moi. Je me souviens bien de sa remarque sur Oz à l’hôpital. If he leaves again, I’ll have to kill him. Je ne suis pas assez proche de Riley pour lui demander de m’épauler, même s’il est très protecteur envers moi. Non, Finn est parfait.
Ca fait exactement dix jours que je suis autorisée à transplaner, maintenant. On m’a tout de même conseillé d’être prudente, et de préférer les courts déplacements au départ. Euphorique à l’idée de pouvoir me déplacer enfin comme je le souhaitais, j’avais tout de même suivi les conseils sérieusement. A peine sortie de l’hôpital, et je tentais un premier transplanage - juste un mètre. Premier test réussi. Un grand sourire sur mon visage, je me suis amusée à faire l’aller-retour des escaliers en transplanant de la première à la dernière marche, environ une dizaine de fois. La sensation désagréable était délicieuse, je ressemblais à un enfant pour quiconque passait par là, mais je m’en souciais peu, savourant cette liberté enfin accordée, un grand sourire aux lèvres. Au fil des jours, j’ai agrandi la distance parcourue. Méticuleuse, et ne voulant surtout pas finir désartibulée, j’y suis allée doucement. Mais cet après-midi, c’est le moment. L’autorisation de transplaner venait avec la reprise progressive du travail, et bien que je sois à mi-temps pour le moment, il fallait que je m’accorde avec Finn pour être certaine qu’il puisse m’accompagner. Me concentrant, j’avais envoyé un corbeau blanc en direction d’Hungcalf. It’s time. Meet me in front of Dad’s house. Et puis j’avais transplané. C’est la première fois depuis quelques mois que je parcours autant de distance en un voyage, donc c’est une source de stress. Mais, baissant les yeux, je vois que je n’ai rien perdu, rien laissé à Inverness. Le manoir se dresse devant moi, sombre et sobre, et la nervosité me prend de court. Je n’arrive pas à déterminer si je préfèrerais que mon père soit là, ou non. Oui, pour pouvoir lui cracher tout ce que je rumine au fond de moi au visage. Non, pour ne pas avoir à affronter son regard froid et désapprobateur. Come on Finn, come already.
@Finnick Fraser
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Re: bad news (Finn)
Sam 23 Mar 2019 - 11:13
Samedi matin, je m'exerce comme tous les matins au stade, retentant l'exercice des cognards multiples pour la première fois depuis que la professeure Amonwë a décidé de juger de mon potentiel comme pupille en m'attaquant avec ces objets sportifs ensorcelés. Six cognards filent derrière moi, et je virevolte gracieusement dans les airs en les évitant, jouant dans le ciel comme un oiseau. Mes balais sont l'extension de mon corps, bien plus que toute baguette aurait pu l'être - ils me portent, me soutiennent, me permettent d'être une figure élégante et terrible à la fois là où n'existent que les oiseaux. Enfin satisfait, je récupère les cognards à l'aide d'un sortilège et les fais filer dans les coffres les maintenant en place. Soufflant, j'essuie mon front constellé d'humidité sous l'effort et la rosée matinale, surpris de l'apparition d'un patronus. Murphy. « It’s time. Meet me in front of Dad’s house ». Le moment fatidique, dont ma soeur m'a parlé - chercher la lettre disparue d'Oz et affronter notre père avec lequel elle n'a plus de contact. Le choix d'accompagnateur est tout à fait logique - Lynn et Riley sont trop explosifs, ils seraient capables d'essayer d'arracher la tête de Duncan. Moi? Toujours égal à moi-même. Je n'ai jamais été particulièrement proche de mon père, mais je suis tellement bourré de défauts et conscient des erreurs que les humains sont capables de faire que je n'ai jamais eu la rancoeur facile. En fait, je ne me souviens pas avoir déjà été rancunier envers qui que ce soit, mais je sais à quel point ma grande soeur peut être rancunière, et je suis prêt à l'épauler du haut de mes maigres capacités sociales aujourd'hui.
Me dépêchant de replacer les coffres au vestiaire pour les prochains joueurs souhaitant s'entraîner, je file sur mon balai vers les limites du domaine. Tant pis, je transplanerai ainsi - je ne vais pas faire attendre Murphy pour une stupidité comme celle de me changer. C'est ainsi que j'apparais face au manoir familial, balai dans une main, crinière de blé éternellement ébouriffée par le vent, jersey de quidditch aux couleurs des ethelred portant mon nom brodé et mon numéro. Fraser, 7. Je m'approche de la silhouette rousse que je reconnaîtrais entre mille, et, instinctivement, les doigts d'une de mes mains se lacent aux siens en un geste d'encouragement. « Hi ». Tous deux silencieux, tous deux maladivement timides, bien que je n'ai jamais compris pourquoi Murphy est presque aussi muette que moi, talentueuse et brillante comme elle l'est. Fronçant les sourcils en cherchant dans le sac que j'ai en bandoulière, j'en sors un petit origami enchanté la veille, à l'image de son patronus, qui se pose sur son épaule. Mes yeux noisette cherchent les siens avec douceur, attendant qu'elle décide de la marche à suivre. Je suis ici pour l'épauler, pas pour la brusquer - comme si j'étais capable de brusquer qui que ce soit, de toute façon ... C'est moi qui me fais brusquer, en général. « Want me to checkif he's there? » Quatre petits mots pour une phrase qui aurait dû être complétée, mais, avec Riley, Murphy a toujours été celle qui avait accès à mes pensées, même lorsque, enfant, j'étais enfermé dans mon mutisme sélectif. Avec elle, je n'ai pas besoin de me compliquer la vie à tenter de trouver les meilleurs mots pour exprimer le plus rapidement possible ce que je veux dire - elle comprend mes phrases incomplètes depuis des années. C'est probablement pour ça que nous sommes aussi à l'aise l'un avec l'autre, figures de silence et de douceur si aisément apeurées.
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Re: bad news (Finn)
Sam 30 Mar 2019 - 21:33
Le battement frénétique de mon coeur m’assourdit presque tellement il est fort dans mes oreilles. Fixant avec appréhension le manoir austère, le vent qui s’engouffre dans mes mèches rousses, je suis tellement stressée que j’ai juste envie de transplaner au phare. Mais j’ai un besoin viscéral de retrouver cette lettre, cette preuve qu’Oz me dit la vérité. Nous avons recommencé à nous parler plus ou moins normalement, à retrouver un semblant de complicité, mais j’ai vraiment du mal à faire confiance aux gens depuis son départ, et ça vaut aussi pour lui. J’ai décidé de le croire, principalement car il avait l’air très convaincant et que Lynn le croit aussi sur paroles. Cependant, une confirmation de mon père ne serait pas de refus. Cela me permettrait d’aller de l’avant, je pense. Le craquement significatif d’un transplanage parvient à mes oreilles malgré la pulsation dans mes tempes, et mon frère apparaît. “Hi.” Maigre sourire, main qui accueille la sienne. “Hi.” Inutilité des mots entre nous, depuis toujours. Pressement de ses doigts entre les miens qui traduit mon état de fébrilité. Mes yeux se posent sur mon épaule lorsque Finn y dépose un de ses origamis enchantés. Un corbeau. Ma poitrine serrée d’anticipation et d’appréhension se réchauffe faiblement et je souris à mon petit frère, qui me domine en taille depuis des années. “Thanks.” Totem protecteur sur l’épaule, présence rassurante dans ma main, je repose les yeux sur le manoir en avalant péniblement ma salive. Quand faut y aller… “Want me to check ?” Devinant aisément le sens implicite des paroles du blond, je secoue doucement la tête. “No. Let’s check together.” Et sans plus attendre - principalement car je sais que si j’hésite, je n’oserai jamais, je m’avance sur le perron du manoir. Trois coups secs au heurtoir de la grande porte en bois.
Lancer de dé : Duncan est présent (impair)
Une petite silhouette aux oreilles pointues nous ouvre. “Good afternoon, Melby.” Ma voix est froide, malgré moi. Je n'ai rien contre Melby. L’elfe de maison de mon père se plie en deux pour nous saluer. “Mistress Murphy. Master Finnick.” Tremblante, je regarde distraitement à l’intérieur de la demeure. “Is my father home ?” Nouvelle révérence de l’elfe. “Yes Madam.” Mon coeur, qui battait jusqu’ici frénétiquement, semble s’arrêter. “Do you want me to let him know you are here ?” Pétrifiée, je ne réponds pas. J’ai l’impression que tout mon corps a arrêté de fonctionner. Mon père, l’homme que je déteste, que je refuse de voir depuis deux ans, qui a failli me tuer ainsi que mes frères il y a plus de vingt ans, est dans la maison devant moi. Le coeur qui ne bat plus, les poumons qui ne respirent plus, les muscles qui ne répondent plus. Tétanisée, je me tourne vers mon frère, l’appelant à l’aide silencieusement.
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Re: bad news (Finn)
Sam 30 Mar 2019 - 21:33
Le membre 'Murphy Fraser' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
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Re: bad news (Finn)
Dim 7 Avr 2019 - 13:22
Présence à ses côtés qui se veut rassurante, j'offre à Murphy d'aller voir pour elle si notre père est présent. Je me dis que Riley aurait été fort utile sur le moment, présence matamore qui aurait pu distraire tout le quartier si nécessaire en attendant que nous puissions subtiliser la fameuse lettre. « No. Let’s check together ». Je m'avance vers la porte avec elle, les coups du heurtoir résonnant comme si on cognait sur mon propre crâne - je n'ai jamais adoré cette maison, surtout lorsque Murphy est partie étudier à Poudlard et que Riley était constamment fourré on ne savait où. Pourtant, pour moi, le manoir n'est pas associé aux mêmes souvenirs que ceux de mon aînée, et je dois être solide pour deux. Murmurant, je l'encourage en attendant qu'on nous réponde. « I'm there ». L'elfe de maison nous répond, et je lui adresse un petit sourire en coin alors que Murphy s'adresse à lui. « Good afternoon, Melby. Is my father home ? » La voix est glaciale, et je jette un regard désolé à l'être magique - elle n'est pas dans son assiette, il faut l'excuser. « Yes Madam. Do you want me to let him know you are here ? »
On croirait que la rouquine vient de rencontrer une créature tirée des légendes grecques, figée et incapable de bouger. Pendant une fraction de secondes, je crois voir en Murphy un portrait de mes propres réactions face aux gens - peut-être que si la situation n'avait pas été aussi sérieuse, j'aurais pu en rire. Prenant les devants, je salue Melby, glissant le bras de Murphy sous le mien pour l'encourager à avancer. « S'Fine, Melby. We'll go ». Passant le cadre de porte, nous nous tenons dans l'imposant hall d'entrée. Je passe une main dans ma tignasse blonde, posant mon balai dans un placard afin de ne pas laisser de traces, et j'expose mon plan à Murphy. Ironiquement, je garde généralement la tête froide en situation de stress. D'une voix assurée, je pointe l'escalier menant au bureau de notre père. « I'll distract him », dis-je d'abord, avant de poursuivre. «you cansearch his study ». M'apprêtant à avancer, une voix froide de baryton m'arrête dans mon sillage. « Murphy? Riley? » Grimaçant, je me retourne vers notre père, profitant de l'occasion de le corriger pour détourner l'attention vers moi - ce que j'abhorre, mais je ferais tout pour Murphy. « Finn, father. » Regard paniqué d'improvisation vers l'arrière. « I-I need a new broom », que je mens de façon éhontée et sans talent, mais c'est la première idée qui m'est venue à l'esprit. Je m'avance vers notre paternel, espérant laisser l'occasion à Murphy de se refaire une contenance. Merlinmerlinmerlin what do I do to distract him? « And I'm top of my class in most subjects », dis-je en voulant m'envoyer une claque en plein visage. How am I so bad at this?! Where's Riley when you need a good distraction?
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Re: bad news (Finn)
Lun 8 Avr 2019 - 20:50
Défi du printemps - Regina George (tiré aux dés)
Toute la journée, je me suis demandée si je préférais que mon père soit là ou pas au moment où j’entrerai au manoir. Toute la journée, j’oscillais entre les deux cas de figure, d’un côté souhaitant pouvoir dire ses quatre vérités à Duncan, de l’autre redoutant de poser les yeux sur lui et tomber en larmes. Fébrile, je ne savais vraiment pas quelle solution était la meilleure. Jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce moment précis, où tout est fixé. Mon père est là, je vais devoir l’affronter. Me laissant entraîner par mon frère, je pose les pieds à l’intérieur de la maison pour la première fois depuis deux ans. “I'll distract him, search his study.” En proie à une tempête intérieure, je m’accroche à la voix calme et posée de Finn pour ne pas sombrer. Le plan paraît simple, mais efficace. Fouiller le bureau du paternel en quête d’une lettre vieille de six ans, pendant que mon petit frère l’occupe. La voix grave de Duncan me glace cependant sur place. “Murphy? Riley?” Incapable de bouger, je fixe mon petit frère, n’osant poser les yeux sur mon père. “Finn, father.” Le plan, Murphy, le plan. Reprenant vie, je me dirige vers l’escalier, croisant Duncan sans lui offrir un mot, ni un regard. Prestement, je monte les marches de l’escalier deux à deux. Arrivée devant le bureau, je m’y engouffre silencieusement, entendant les tentatives de l’Ethelred pour distraire mon père. La porte refermée, je sors ma baguette. “Accio letter.” Mauvaise idée. Des centaines de lettres sortent de tous les tiroirs et autres piles de documents, se posant en une énorme pile autour de moi. Should’ve thought this through. On recommence. “Accio Oswald’s letter.” Rien. Même pas un mouvement dans les centaines de parchemins qui jonchent le sol. Déception.
Des pas dans le couloir, la porte qui s’ouvre à la volée. Sursautant, je m’éloigne de la porte ainsi que de mon géniteur, les joues rouges. “What are you doing here ?” Ton autoritaire, comme d’habitude. Regard penaud de ma part, j’ai l’impression d’avoir à nouveau dix ans et de me faire gronder pour avoir renversé sa tasse de café. “I’m sorry, father.” Levant les yeux, je m’accroche au regard désolé de mon petit frère. “What are you doing in my study ?” Qu’il répète. Ma voix qui se fait faible. “I’m looking for…” “Looking for what, Murphy ? You don’t deign to talk to me in two years, then you show up here and bring a mess to this room ! How dare you, I have not taught you to be…” Prise par la colère, je lui coupe la parole. “You haven’t taught me anything, father !” Flammes qui reviennent dans mes yeux, la furie rousse de retour. “Always too busy to educate your children, too much work for Duncan, can’t be here for his family ! They can take care of themselves, right ?” Langue de vipère, je ne me reconnais plus, tellement emportée par ma colère. “Like that time when you purposefully started a fire in this house ?” Doigt menaçant pointé vers mon paternel. “Yes, I said it. You did it on purpose ! What was it, did you go and see your mistress ? Was she more important than us ? Or did you want us to die so you didn’t have to pretend to care about us anymore ?” Emportée dans ma colère, mon dédain, mes répliques acerbes, je tente de me recentrer sur la tâche pour laquelle je suis venue ici. “Anyway, father, I’m looking for a letter that was sent to me almost seven years ago, in 2012, just before I started my seventh year at Hungcalf.” Regard meurtrier au géniteur. “A letter sent by Oswald Burgess. Do you remember him ? My best friend ? Oh no, of course you don’t ! You spent your days ignoring him while he was here, hoping for him to leave me and never come back. Well you had your luck, right ?” Sortant en trombe du bureau - la lettre n’y est pas, c’est certain -, je siffle entre mes dents. “Well I’m gonna find it, whether you like it or not. And who are you to decide anything about my life ? You’re were never a father to us, just the sperm donor.”
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Re: bad news (Finn)
Ven 12 Avr 2019 - 13:17
J'assiste, impuissant, au flot de paroles quittant les lèvres de mon aînée, interdit. Murphy et moi avons toujours été les silencieux, les discrets de la famille. Riley et Lynn sont les tornades ... Peut-être ai-je sous-estimé la colère et la rancœur ressenties par ma soeur à l'égard de notre géniteur? Interdit, les yeux ébahis, je les regarde s'affronter par la voix, se contemplant en chiens de faïence. « Well I’m gonna find it, whether you like it or not. And who are you to decide anything about my life ? You’re were never a father to us, just the sperm donor ». Aïe. Même pour moi, qui ne suis pas particulièrement proche de notre père, le coup est dur. Pourtant, un éclair d'inspiration me traverse et, bien que je regrette l'idée de sembler abandonner Murphy, je recule discrètement aux cuisines alors que les deux fauves s'affrontent.
Melby est occupé à préparer le thé pour plus tard, et je m'approche avec douceur de l'elfe de maison, qui se met au garde à vous instantanément. « Master Finnick? » Je souris à l'être magique, qui me connait depuis l'enfance. Aucune angoisse, quand j'interagis avec la petite créature. « Hi Melby », dis-je en m'avançant avec douceur. L'elfe se dépêche de faire apparaître des suggestions. « Can I get you something? Tea? Coffee? Biscuits? Oh I have some pound cake you used to love - » Contrairement à mon habitude, je me permets de lui couper la parole, sachant que si je ne le fais pas, nous serons encore là ce soir alors que l'elfe tenterait de deviner mes préférences gustatives. « You can get me something, Melby ». Ses oreilles se redressent, et Melby incarne un portrait parfait d'attention survoltée. « Of course Master Finnick. What would you like? » Bien que ma voix soit rarement très sonore, je baisse une fois de plus le ton. « The letter Father asked you to hide, six years ago », dis-je en hochant la tête. La créature se tord les mains, mal à l'aise. Je n'ai jamais été très persuasif - Riley a toujours eu le don d'obtenir exactement ce qu'il souhaitait de la part de la petite créature, alors que je ne suis aucunement doué dans les finesses d'esprit et les technicalités permettant d'échapper à une promesse. « Oh but Master Finnick, surely I can't, Master Fraser asked me to hide it! »
Un éclair d'inspiration me traverse, et je relève la tête. « From Murphy? » L'elfe hoche vigoureusement la tête. « Why yes! » Comme si cela expliquait tout, et que non, je ne pouvais pas avoir la tête. Come on, you can do this. Hardi, je continue de pousser. C'est tellement contraire à ma façon d'être, mais je ne vois vraiment pas d'autres moyens d'avoir accès à la lettre sans que mon père et ma soeur en viennent aux mains. « But not from me », que je poursuis. Les yeux de l'elfe s'écarquillent légèrement - il semble commencer à voir où je veux en venir. « N-no », hésite-t-il, alors que je garde une distance respectueuse. Tout mon corps est tendu, pourtant - je me sens si près du but. « You won't break any orders this way, Melby. Please », dis-je avec un tremolo de supplication dans la voix. L'elfe soupire, et, claquant des doigts, fait apparaître une lettre aux coins jaunis.« Alright, Master Finnick ». Sautant d'enthousiasme, je m'en empare, après avoir chaudement remercié l'elfe, lui rappelant au passage que ses gâteaux sont toujours mes préférés. La dissimulant dans ma poche, je rejoins à nouveau Murphy et notre père. Je prends doucement une main de Murphy et lui indique silencieusement de me suivre. Trust me, please. « S-sorry for the intrusion Father.It was ab-bad idea », que je bégaie alors que nous nous éclipsons. Dans la rue, loin des regards du manoir, je me tourne vers ma soeur, pointant le contenu de ma poche, que je ne révèle pas immédiatement. « I have it », dis-je d'un ton jubilant. « Want me to stay? Let's go somewhere else ».
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Re: bad news (Finn)
Dim 14 Avr 2019 - 10:23
Toutes ces années de colère accumulée contre Oswald pour m’avoir abandonnée, toutes ces semaines de frustration de ne pas pouvoir transplaner, toute cette rancoeur contre mon père par rapport à l'incendie, tout ressort de manière confuse et désordonnée. Je ne sais pas vraiment quelle mouche m’a piquée, mais les mots que j’utilise sont durs, méchants, je ne me reconnais pas vraiment. Emportée par la rage, je sors du bureau de mon paternel pour déambuler dans le manoir trop grand pour cette famille dysfonctionnelle. Dans chaque pièce ouverte, je tends ma baguette et tente un “Accio Oswald’s letter.” Sans succès. La rage continuant de bouillir au fond de moi, la frustration me gagne progressivement. D’un mouvement brusque, je me retourne vers Duncan, qui continue de me regarder, incrédule, lui cracher mon venin à la figure. “Maybe you burned it like you burned this house.” Alors il se passe quelque chose que je n’aurais jamais anticipé. Passant une main dans ses cheveux, mon père soupire. “I didn’t. I don’t know where it is.” Stoïque, sentant mon coeur s’arrêter suite à ce revirement de situation, j’attends la suite. “I didn’t think it would mean that much to you.” Ton qui me fait flancher. Les larmes qui montent, se déposant devant mes yeux. “I was in love with him, Dad.”
Moment de vide interrompu par l’irruption de mon frère, auquel je n’ai plus vraiment fait attention. Il me prend la main et je me tourne vivement vers lui, surprise. Il semble qu’il essaie de me faire comprendre quelque chose. “S-sorry for the intrusion Father. B-bad idea.” Hochant lentement la tête, je suis mon petit frère jusqu’à la sortie du manoir. Dépitée, je me laisse emporter par Finn, puis il s’arrête et je fais de même. Le petit corbeau n’a pas quitté mon épaule, l’Ethelred a dû utiliser une sorte de colle pour qu’il survive à mes mouvements brusques. Les larmes aux yeux, je me tourne vers le blond, trop triste pour dire quoi que ce soit. “I have it.” Le ton de sa voix ne laisse aucune place au doute. Me redressant, je pose mon regard dans le sien, plein d’espoir. Il indique sa poche et je la fixe. “You really have it ?” Confuse, perdue dans la tempête de mes sentiments, je balbutie. “B-b-but how did you find it ? Father said he doesn’t know where it is.” Vient le moment où je dois faire un choix. J’ai la lettre. Elle existe. On l’a retrouvée. Est-ce que j’ai vraiment envie de lire son contenu, de mettre des mots sur toutes ces années de bonheur perdues ? “Want me to stay? Let's go somewhere else.” Encore un peu sonnée, je suis mon petit frère dans la rue. “Yes, please stay.” Bientôt, nous arrivons dans un parc, entourant un étang. Sans un mot, je m’assois sur un banc, regardant l’étang. J’ai les doigts qui tricotent, le regard hagard posé sur les canards flottant sur l’eau. “Can you read it ? Can you make sure it’s the letter ?”
lien de la lettre
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Re: bad news (Finn)
Mar 16 Avr 2019 - 3:11
Il est si rare que je parvienne à jouer sur des technicalités pour obtenir ce que je souhaite que mon ton est plus jubilant que le sérieux de la situation ne l'aurait exigé. « I have it », dis-je, éclat de fierté dans le regard. Confuse, Murphy me regard d'un air interdit, qui ne semble pas oser avoir trop d'espoir. « You really have it ? B-b-but how did you find it ? Father said he doesn’t know where it is ». Un petit sourire s'étire sur mes lèvres, et je fais un signe de tête vers le manoir, comme si je désignais d'un coup toute l'opulence tant appréciée par notre paternel, qui n'avait jamais été particulièrement autonome quand il s'agissait de gérer des affaires courantes. «Hegave it to Melby, to hide.Henever does anything himself ». Je hausse les épaules comme s'il s'agissait d'une évidence, ajoutant, air prévenant au visage, « Want me to stay? Let's go somewhere else. » J'avance avec ma soeur à mes côtés, jusqu'à ce que nous parvenions à un petit parc doté d'un banc. Installée, Murphy reprend enfin la parole. « Can you read it ? Can you make sure it’s the letter ? » Je ne suis pas particulièrement doué pour déchiffrer les émotions chez les autres, mais je subis assez de traits nerveux de mon côté pour les reconnaître chez mon aînée. M'installant près d'elle, ma voix cherche à se faire rassurante. « Yes ». Doigts lacés avec les siens une fois de plus, appuyés légèrement pour lui donner un peu de chaleur, un peu du courage qui me manque à moi aussi, si souvent.
Avec précaution, je déplie la lettre, désormais jaunie et aux coins légèrement abîmés. Sourcils froncés, je lève les yeux vers elle, attendant un signe d'assentiment. « Smurf?That's'you? » Mes prunelles parcourent l'écriture légèrement brouillonne, griffonnée - je la reconnais, pour avoir vu de vieux cahiers de notes proposés avec gentillesse par Oz, à l'époque de mon entrée à Poudlard (avec gentillesse mais aucune utilité, la prise de notes du rouge était catastrophique). Sourcils froncés, je lis les lignes, je vois la tendresse et l'enthousiasme qui s'en dégagent. Ce ne sont pas les mots d'un adieu, ni de quelqu'un qui abandonne lâchement celle qu'il a embrassée sans nouvelles. Le contenu est attachant et comique à la fois, et je hoche la tête. « Definitely the letter », dis-je à Murphy en lui glissant un petit regard. « He wanted you to come. Here ». Je lui tends le parchemin, et je soupire légèrement. Je sais que Murphy en a voulu pendant longtemps à Oz, et que Riley ressent encore de la rancoeur à son égard, mais je n'en ai jamais été capable. Outre le fait que je comprends trop bien les bévues d'autrui (surtout que j'en commets moi-même tellement ...), les derniers mots de la lettre me sont restés en tête. Yours only, Oz.
- InvitéInvité
Re: bad news (Finn)
Mer 17 Avr 2019 - 21:11
N’osant pas trop espérer, dans le cas où le contenu de la lettre que Finn a récupérée ne correspond pas vraiment à ce que j’attends, j’hésite à la lire, fébrile. Choisissant le chemin de la lâcheté, pour le moment, je demande à mon petit frère de la lire à ma place. Je n’ai pas trop envie de me faire de faux espoirs. Je n’ai même aucune idée de ce que j’attends de cette lettre. J’ai juste envie d’avoir la preuve qu’Oz me dit la vérité. Les doigts entrelacés avec ceux de l’Ethelred, je les serre fort, comme pour récupérer un peu de courage à travers lui. Lorsqu’il déplie le parchemin, je me recroqueville sur moi même, approchant mes genoux de ma poitrine, anxieuse. “Smurf?” Un mot à peine et me voilà déjà en larmes. Réfrénant un sanglot, je serre un peu plus mes jambes contre moi. “s'you?” Avalant difficilement ma salive, je hoche la tête, les yeux sur l’eau. C’est elle. C’est la lettre. C’est sûr. Il n’y a qu’une seule personne au monde qui me surnomme ainsi, et c’est Oz. Il ne m’a pas envoyé beaucoup de lettres, durant nos années étudiantes. En silence, je laisse Finn lire les mots griffonnés par l’Anglais. Ecoutant le clapotis de l’eau, je tente de calmer les battements de mon coeur. Mais c’est peine perdue, car lorsque mon frère reprend la parole, mon coeur se remet à battre douloureusement. “Definitely the letter. He wanted you to come. Here.”
Tournant légèrement la tête vers le blond, je prends le morceau de parchemin du bout des doigts. Je dois la lire. Déjà, je remarque la faible longueur, typique de l’Anglais. Les pattes de mouche, ensuite. Et mon aisance habituelle à déchiffrer son écriture. Le coeur inquiet, je plonge dans ma lecture, un mélange d’espoir et d’appréhension me serrant la poitrine. You know i'm not good with writing so I'll explain better when we see each other. Phrase qui fait remonter l’amertume envers mon père, la colère qui ne brûle toujours. We could be together, living the life. Vent d’espoir qui souffle maintenant sur mon coeur. Il avait envie d’être avec moi. Vraiment avec moi. Le veut-il toujours ? Like a vacation or a honeymoon. Just the two of us. Le mot. Celui qui change tout, mais qui confirme en même temps toutes mes pensées jusqu’à maintenant. Honeymoon. Ca résonne dans mon crâne. Honeymoon. Ca se heurte contre les parois. Et à chaque fois, ça se dédouble. Honeymoon. Bientôt, c’est le seul mot qui emplit mon esprit, qui résonne des milliers de fois. Honeymoon. Prenant une inspiration brusque, je me force à terminer le paragraphe. I miss you. I miss what we began in my room in June. Le visage baigné de larmes sans vraiment savoir depuis quand les perles coulent, je me relève péniblement. Bouleversée, je m’éloigne légèrement de mon frère, lui tournant le dos. Je n’ai jamais été vraiment la plus pudique avec ma famille, me confiant facilement à mes frères ou ma cousine, mais j’ai besoin d’un moment pour me contenir. La perspective de lâcher le parchemin au dessus du lac, le voir se gorger d’eau et couler au fond me traverse l’esprit. Mais non. C’est trop précieux. La lettre, gardée toutes ces années par un elfe de maison, ne mérite pas de terminer au fond d’un point d’eau. Et si j’avais envie de la relire ? Avalant ma salive, je replie donc le morceau de parchemin et le glisse dans ma poche. Ecrasant les larmes sur mes joues du revers de la main, je me retourne enfin vers Finn, m’asseyant à côté de lui. “You ever been in love, Finn ?” Ma voix est incertaine, chevrotante, et surtout infiniment faible. Je n’ai jamais vraiment eu ce genre de conversation profonde avec mon frère, mais je sais déjà que moi, je l’ai été, amoureuse.
- InvitéInvité
Re: bad news (Finn)
Dim 21 Avr 2019 - 13:37
Je vois le visage de Murphy se décomposer alors qu'elle lit la lettre, mélange de besoin et de crainte - les larmes qui coulent sur ses traits doux. Je veux la serrer dans mes bras, lui dire que tout ira mieux alors que je n'en sais rien, parce que c'est ce que les gens font dans ces situations, mais elle s'éloigne de moi brusquement. Craignant d'avoir mal fait, je reste immobile, préservant son intimité au point de ne pas la suivre du regard alors qu'elle contient sa peine. « You ever been in love, Finn ? » Sa voix qui tremble me fend le coeur - et pourtant, si je n'en ai jamais voulu à Oz pour son départ, je ne commencerai certainement pas après avoir lu cette lettre. « No », dis-je, les sourcils froncés. J'ai une douloureuse conscience de mon retard en la matière, à mon âge. Quelques baisers furtifs par le passé, certes, mais l'amour? Pas encore. « People ... I never understand what they want ». J'interprète si mal les intentions et les réactions d'autrui - comment pourrais-je les aimer, sans les connaître? Et que dire de moi? L'inventeur étrange, silencieux, qui fait exploser des choses, qui s'entraîne deux fois par jour parce que le ciel est le seul endroit où je n'ai pas l'impression de devoir justifier mon existence? « I ... I think I'm too strange to be loved ». Ma voix est faible, presque chuchotante. Pour dire autant de choses, même à ma soeur, envers laquelle j'éprouve une confiance aveugle, je dois baisser le ton, revenir à ma voix qui murmure - celle de l'enfance.
Un éclat blond me revient en tête. Sweet briar. « The other day, I was sort of ... possessed? » Je relève la tête vers elle, voulant m'assurer qu'elle suit mon raisonnement. « By a pirate », que j'ajoute, mes yeux s'écarquillant en songeant au souvenir - he did call her love. « I was with a girl - she had asked me questions about quidditch and we saw each other again ». Sans le réaliser, le rouge me monte aux joues. « The pirate knew exactly what to do ». Il était tellement plus habile que moi, semblant connaître le bon mot, la bonne réaction à tout. « She seemed to like him », dis-je, ne réalisant pas qu'en voulant passer par dessus le baiser dans mon anecdote, j'ai accidentellement appuyé très fort sur un mot. Je me demande parfois si la dysphonie s'est entièrement envolée, dans ces situations où ma voix me trahit. Je secoue la tête. « I-I'm not like that ». Voix qui murmure, toujours, qui menace de se briser, yeux fixés sur mes souliers. Je tourne mon visage vers ma soeur, grandes prunelles noisette dans lesquelles une tristesse infinie menace de poindre. « Maybe I should introduce her to Riley? » Derrière la question, l'éternel complexe - mon frère est une meilleure version de moi-même, ne l'a-t-il pas toujours été? « The pirate was a little like him - with my face ... so ... » Je n'ose pas terminer ma phrase.
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Re: bad news (Finn)
Mar 23 Avr 2019 - 12:02
La lecture de la lettre a eu des effets contradictoires : d’un côté, je suis rassurée de voir qu’elle existe, qu’Oz ne me ment pas depuis le début. D’un autre, elle remet énormément de choses en questions. Quels sont mes sentiments pour Oz ? Quels sont les siens pour moi ? Est-ce qu’on peut vraiment repartir de zéro et faire comme si les six dernières années n’avaient pas existé ? Parmi toutes ces questions, une certitude : j’étais vraiment amoureuse de lui, et je l’aurais suivi aveuglément en Amérique, si la lettre m’était arrivée. Besoin de me confier, besoin de poser des mots sur ce que je ressens, mais aussi besoin de penser à autre chose, je pose à Finn la première question qui me vient en tête. “You ever been in love, Finn ?” Sa réponse est claire. “No.” Hochant doucement la tête, je m'apprête à répondre à mon petit frère, habituée à ses réponses courtes et souvent monosyllabiques. Mais à ma grande surprise, il approfondit sa réponse. “People ... I never understand what they want. I ... I think I'm too strange to be loved.” Me tournant vivement vers le gris, les larmes séchées, je plonge mon regard dans le sien, déterminé. “No you’re not. Don’t let anybody tell you that.” Effarée à l’idée que mon petit frère chéri puisse penser qu’il ne mérite pas d’être aimé, qu’il est trop différent des autres, me fend le coeur. Reprenant mon rôle de grande soeur protectrice, je pose une main sur la sienne, scannant son visage. Il semble qu’il a d’autres choses à me raconter.
Concentrée sur le visage du blond, je remarque chaque détail lorsqu’il reprend la parole. “The other day, I was sort of ... possessed? By a pirate.” Un peu confuse par le début de son histoire, je fronce un peu les sourcils, mais je hoche la tête, pour l’encourager. “I was with a girl - she had asked me questions about quidditch and we saw each other again.” Le teint du blond se colore en rose. Ah. Je reconnaîtrais ce rougissement, même dans le noir. Ne souhaitant pas le couper dans sa confession, j’essaie de rester le plus neutre possible. “The pirate knew exactly what to do. She seemed to like him.” Remarquant le mot appuyé par Finn, je me doute qu’il s’est passé quelque chose. “You like her, too.” Ca se voit, ça se lit sur le visage du blond. Lui et moi, nous n’avons jamais réussi à maîtriser notre visage. Toutes les émotions transparaissent. Il secoue la tête, et je peux sentir mon coeur se briser devant cette vision. “I-I'm not like that. Maybe I should introduce her to Riley?” Son regard triste et confus et plein de questions s’accroche au mien. Lisant le désespoir sur son visage, j'écarquille les yeux, effarée qu’une telle idée ait pu germer dans son crâne. Sa voix est faible, plus faible qu’un murmure, et pourtant je l’entends clairement au dessus du clapotis de l’eau. “The pirate was a little like him - with my face ... so ...” Décidant que j’en ai assez entendu, je secoue vigoureusement la tête. “No.” Me tournant totalement vers mon frère, je prends son visage entre mes mains. “You like that girl, it shows. Do you really want to introduce her to Riley ?” Secouant légèrement la tête, je lâche le visage de mon frère pour le recoiffer, une main dans ses cheveux. “And even if you were possessed… She liked you, not him.” Lâchant enfin mon frère, je repose les yeux sur le lac. “What happened ? When the… pirate was gone ?”
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Re: bad news (Finn)
Mer 24 Avr 2019 - 22:33
Les paroles pleines de honte, le regard rempli de tristesse qui caresse le sol, je murmure « I ... I think I'm too strange to be loved. » Visage enserré par les doigts de Murphy, je la regarde sans grande conviction alors qu'elle me dit le contraire, fermeté et douceur dans la voix à la fois. « No you’re not. Don’t let anybody tell you that. » Sachant qu'il est inutile de tenter de lui faire entendre raison, je préfère poursuivre mon histoire, visage enflammé, teint cramoisi. « The pirate knew exactly what to do. She seemed to like him ». La tristesse, le regret s'entendent. Pour quelqu'un qui manque de confiance en soi, je n'échangerais pas ma place avec autrui, pourtant. Mes expériences, le vol, les potions, les origami, l'astronomie m'apportent beaucoup de plaisir, et je sais être assez doué dans ce domaine. Mais en ce qui concerne les affaires du coeur ... Je n'ose même pas y penser. « You like her, too. » Aïe, le couperet qui tombe. Maudissant mes traits, qui n'ont jamais su cacher mes émotions, me condamnant à constamment marcher comme un livre ouvert à autrui, je réponds, la voix hésitant à nouveau. « I-I'm not like that. Maybe I should introduce her to Riley? » Une meilleure version de moi-même, avec les mêmes traits.
« No. You like that girl, it shows. Do you really want to introduce her to Riley ? » La voix de Murphy est décidée, et je secoue la tête en signe de négation, voix tremblante. « N-No ... » J'ai tellement peur de songer que je pourrais vouloir quelqu'un d'aussi inaccessible. Quelqu'un qui ne m'aurait probablement jamais remarqué si ce n'avait été de son devoir de médias. N'avait-elle pas filé directement après la fin de notre entrevue, après tout? Pourtant, mon aînée n'en démord pas - veut-elle se concentrer sur moi pour oublier son propre tumulte émotif? J'accepte de me plier à ses désirs, même si ma position est au mieux inconfortable, au pire sans espoir. « And even if you were possessed… She liked you, not him ». Je lui lance un regard peu convaincu - Aphrodite avait semblé réagir plutôt positivement aux actions et paroles du pirate, comment puis-je discerner le vrai du faux? Et si elle n'avait apprécié que le pirate? « What happened ? When the… pirate was gone ? » Je déglutis, le visage passant du rouge au cramoisi, fixant à nouveau obstinément mes souliers. «Ipanicked ... », que je murmure, la voix à peine audible. «II ran away ... Well, flew away ». Marmonnant presque pour moi-même, comme si Murphy n'était pas là, je me plongeais dans le souvenir, dans la confusion qui m'avait envahi lors de mon retour à la réalité. «Ididn't know what to do ... » Fixant mes prunelles noisette dans lesquelles la lumière du jour trace des éclats d'or sur celles, océaniques, de mon aînée, je clos mon explication. «I'mso ashamed ».
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Re: bad news (Finn)
Mer 1 Mai 2019 - 18:56
Comme je m’y attendais, il suffit d’une simple question pour mettre en lumière les contradictions de mon frère. Je lui demande s’il a déjà été amoureux, il me parle d’une fille et puis il propose de la présenter à son jumeau, comme si cela n’allait pas lui briser le coeur en mille morceaux. “N-No.” Son signe de tête négatif, son air penaud et effrayé ont réveillé la grande soeur protectrice qui fera tout pour le bien de sa famille. Appuyant encore sur la différence entre l’Ethelred et le Wright, j’indique l’évidence à Finn : d’après ce qu’il me dit, la fille en question était intéressée par lui, pas par Riley. Regard peu convaincu de la part de mon frère, mais je veux quand même connaître le fin mot de l’histoire. Il m’en a dit la moitié. Je sais juste que la fille avait l’air intéressée par le pirate, il a dû se passer quelque chose - un baiser, plus ? - avant que le blond reprenne ses esprits. “What happened ? When the… pirate was gone ?” Laissant un peu d’intimité à mon frère, je le lâche, laissant mon regard vagabonder sur la surface de l’étang. “Panicked … Ran away ... Well, flew away.” Oh, Finn… Réalisant l’erreur qu’il a fait, tellement typique de lui, je suis envahie de déception. Je sais très bien que j’aurais fait la même chose à sa place - n’ai-je pas aussi fui Oz juste après avoir posé mes lèvres sur les siennes, il y a sept ans ? “Didn't know what to do … So ashamed.” Partageant les sentiments de mon frère, car j’ai ressenti exactement la même chose plusieurs fois au cours des derniers mois, je lui prends une nouvelle fois la main, les yeux dans les siens.
Cependant, j’aimerais qu’il ne fasse pas les mêmes erreurs que moi. “You know, when I discovered my feelings about Oz, I was about your age.” Vingt-quatre ans, presque vingt-cinq, exactement. “If you really like that girl, do you want to do like me, convince yourself that it’s doomed, only to wake up at thirty and realize you could’ve been happy the whole time ?” Mon petit frère baisse la tête, regardant une nouvelle fois ses pieds. "Guess not..." Hochant la tête, je renchéris. “That’s what I thought. Go talk to her. Or write to her.” Connaissant la facilité du gris pour le parchemin, et sa difficulté avec les mots, je me reprends assez vite. “If you want to see her again.” Car après tout, c’est son choix. C’est à lui de prendre la décision. Il relève la tête, un air peu convaincu sur le visage, mais je crois lire de l’espoir au fond de ses yeux. “Can't stutter in a letter ...” Ne m’attendant pas à cette réflexion, je lâche un petit rire. Quelle sensation étrange, le rire, au milieu de toute la tristesse et la confusion de cette journée. “Send her a letter then. Just make sure it reaches her.” Mon ton se veut plaisantin, mais je ne peux pas empêcher l’amertume d’entourer chacun de mes mots. Finn hoche la tête. “I can do that.” Appréciant de revoir un peu d’espoir dans les yeux de mon frère, je lui adresse un sourire triste.
Reposant les yeux sur le lac, je retourne dans mes pensées. Je dois aller voir Oz. On se voit de plus en plus fréquemment, et maintenant que j’ai la confirmation qu’il dit la vérité par rapport à la lettre, un vent d’espoir souffle sur mon coeur. Est-ce qu’on peut faire comme si rien n’avait changé, comme s’il n’était pas parti ? Est-ce que nos sentiments sont toujours présents ? Tant de questions, auxquelles seul le temps pourra répondre. La voix de Finn me sort de mes pensées. “You'll be fine.” Il me serre un peu la main. Hochant la tête, j’avale ma salive. “I hope so.” Je sais qu’il faut que j’aille le voir. Il me faut juste du courage. “I wondered about it, before. Thought I was mistaken, as often. He was the one who could inspire you to talk.” Tournant la tête vers mon frère, je le regarde avec un mélange d’interrogation et de fascination. C’est si visible, alors ? Finn aurait compris bien avant moi, bien avant Oz, ce qui se passait entre nous. Remarquant mon étonnement, il hausse les épaules. “I’m a seeker.” Réflexion qui me tire un sourire. “Yes you are.” Reposant à nouveau mon regard sur l’eau, je soupire. “I guess I’ll go see him.” Me levant difficilement, je regarde une dernière fois mon petit frère. “Thanks, Finn.” Pour la lettre, pour le confort, pour l’épaule. Prenant une grande inspiration, je transplane jusque dans la rue où vit Oswald.
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