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La nature pour public
Ven 24 Mai 2019 - 20:51
Sans pareille était la ferme des Bird au printemps. Les arbres du verger se couvraient de fleurs odorantes, dans un camaïeu de rose à blanc. Une glycine courrait sur le treillis le long du mur et l’appentis. Il y avait de la vie dans ces vieilles pierres : les poules faisaient leur nid, les rongeurs creusaient des trous. On voyait courir les premiers lézards sur les pierres chaudes. C'était le temps de tout ce qui est bon : les cultures, les parfums, les couchers de soleil, la tiédeur.
Leo déambulait le long de l'allée qui sépare l'entrée principale de la maison du grand enclos. Sur le banc était assiste Susan Bird, les deux mains posées sur le sommet de sa canne. Elle souriait doucement et regardait son neveu avec tendresse.
Il fallait dire que Leo se donnait du mal pour dérider son aînée. Il avait bien compris qu'un juge exigeant s'entend bien avec la réussite. Leo considérait donc que s'il parvenait à arracher un rire à Susan Bird, c'était que son jeu était bon.
L'adulte avait revêtu sa tenue de répétition un peu débraillée qui consistait en un T-shirt à manche longue et à bouton blanc, avec un pantalon de toile large (pour ne pas gêner le mouvement) de la même couleur (la neutralité était importante). Le corps s'exprimait avec cette liberté propre aux acteurs. Il avait cette aisance typique de ceux qui ont une pleine conscience de leur corps et pour qui l'âme se trouve autant dans la tête qu'au bout des doigts.
Tout en marchant, Leo faisait voler huit pommes. Apprendre à jongler fut l'une des premières choses qu'il fit en reprenant le théâtre, car cela ne demandait aucune réflexion particulière : seulement de la concentration. Maintenant, il était suffisamment à l'aise pour pouvoir grimacer, sauter ou même valser tout en jonglant. Naturellement, il ne s'en privait pas... Et comme Susan Bird était une femme simple qui aimait les plaisir simples, cela l'amusait beaucoup.
On imagine aisément que la doyenne des Bird n'était pas sortie au spectacle depuis bien longtemps. Autour d'elle, il y avait des proches aimants et toujours prêts à l'aider, mais combien pour la divertir ? Au moins un, car désormais, c'était le rôle de Leo De Rohan.
Après un moment et comme il commençait à se sentir essoufflé, Leo vint s'asseoir à côté de la vielle. Elle lui tapa affectueusement sur l'arrière de la tête et eu un mouvement d'acquiescement. Le professeur de théâtre répliqua par une langue des signes absurde (car il ne la maîtrisait pas) qui se transforma bientôt en jeu de mime assorti de grimaces. Susan ne résista pas et laissa échapper un gloussement étrange, puis, elle fit mine de le réprimander (car un adulte se devait d'être sérieux).
Peu après, Susan se leva et expliqua (par des gestes simples) qu'elle allait faire un peu de thé. Leo la remercia en disant qu'il n'en prendrait pas et elle eut cet air de reproche qui signifie qu'il devrait en boire quand même. Il n'insista pas. Cela dit, puisque cela prendrait un moment, l'homme se dit qu'il avait encore le temps de s'entraîner. Il approcha donc de la barrière de l'enclos des chevaux, grimpa dessus et entreprit de la remonter en équilibre. Le jonglage apportait une difficulté supplémentaire, mais qui n'aime pas les défis ?
Leo déambulait le long de l'allée qui sépare l'entrée principale de la maison du grand enclos. Sur le banc était assiste Susan Bird, les deux mains posées sur le sommet de sa canne. Elle souriait doucement et regardait son neveu avec tendresse.
Il fallait dire que Leo se donnait du mal pour dérider son aînée. Il avait bien compris qu'un juge exigeant s'entend bien avec la réussite. Leo considérait donc que s'il parvenait à arracher un rire à Susan Bird, c'était que son jeu était bon.
L'adulte avait revêtu sa tenue de répétition un peu débraillée qui consistait en un T-shirt à manche longue et à bouton blanc, avec un pantalon de toile large (pour ne pas gêner le mouvement) de la même couleur (la neutralité était importante). Le corps s'exprimait avec cette liberté propre aux acteurs. Il avait cette aisance typique de ceux qui ont une pleine conscience de leur corps et pour qui l'âme se trouve autant dans la tête qu'au bout des doigts.
Tout en marchant, Leo faisait voler huit pommes. Apprendre à jongler fut l'une des premières choses qu'il fit en reprenant le théâtre, car cela ne demandait aucune réflexion particulière : seulement de la concentration. Maintenant, il était suffisamment à l'aise pour pouvoir grimacer, sauter ou même valser tout en jonglant. Naturellement, il ne s'en privait pas... Et comme Susan Bird était une femme simple qui aimait les plaisir simples, cela l'amusait beaucoup.
On imagine aisément que la doyenne des Bird n'était pas sortie au spectacle depuis bien longtemps. Autour d'elle, il y avait des proches aimants et toujours prêts à l'aider, mais combien pour la divertir ? Au moins un, car désormais, c'était le rôle de Leo De Rohan.
Après un moment et comme il commençait à se sentir essoufflé, Leo vint s'asseoir à côté de la vielle. Elle lui tapa affectueusement sur l'arrière de la tête et eu un mouvement d'acquiescement. Le professeur de théâtre répliqua par une langue des signes absurde (car il ne la maîtrisait pas) qui se transforma bientôt en jeu de mime assorti de grimaces. Susan ne résista pas et laissa échapper un gloussement étrange, puis, elle fit mine de le réprimander (car un adulte se devait d'être sérieux).
Peu après, Susan se leva et expliqua (par des gestes simples) qu'elle allait faire un peu de thé. Leo la remercia en disant qu'il n'en prendrait pas et elle eut cet air de reproche qui signifie qu'il devrait en boire quand même. Il n'insista pas. Cela dit, puisque cela prendrait un moment, l'homme se dit qu'il avait encore le temps de s'entraîner. Il approcha donc de la barrière de l'enclos des chevaux, grimpa dessus et entreprit de la remonter en équilibre. Le jonglage apportait une difficulté supplémentaire, mais qui n'aime pas les défis ?
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Re: La nature pour public
Ven 24 Mai 2019 - 22:00
J'adorais la venue du printemps et l'explosion florale qu'il y avait un peu partout dans notre beau pays. Je passais d'excellentes journées sur l'Insubmersible III au milieu du Loch, la chaleur de l'Amazonie m'écrasait de plus en plus, et les températures étaient à présent pour moi idéales lorsque j'étais en cours. Frileuse de nature, je ne craignais plus de tomber malade au moindre courant d'air. Enfin mon esprit pouvait s'apaiser, il fleurissait au même temps que la nature tout autour de moi. C'était revitalisant, et je savais que je puisais toute ma bonne humeur et ma force pour continuer l'ensemble de mes projets dans ce cycle de renouveau.
Cette joie, je la laissais se déclarer présentement dans le grand pré où se trouvaient les trois chevaux. Je gardais un œil attentif sur Jane, la jument pleine qui ne tarderait plus à pouliner. Je m'en voudrais s'il lui arrivait quoique ce soit, et régulièrement je faisais venir ma mère, sa vétérinaire alors attitrée.
Mais maintenant que j'étais assurée que tout allait bien, je n'avais pas pu résister à la tentation de prendre ma forme animagus. Le grand chien noir aux longs poils que j'étais devenue se roulait dans l'herbe en se frottant le dos. Les quatre pattes en l'air, je les agitais frénétiquement pour me donner assez d'élan dans mes nombreuses roulades. La bouche ouverte, je laissais mes grands crocs blancs refléter la lumière du soleil tandis que les boules plumeuses des pissenlits s'envolaient autour de moi.
Finalement, d'un bond, je me redressais, ma truffe étant recouverte des petites graines blanches. Devenue très sensible sous cette forme, je fermais les yeux avant d'éternuer plusieurs fois, chatouillée par les petites fleurs. M'ébrouant pour calmer mes démangeaisons, je passais par réflexe ma grande langue canine sur mes babines… mais avalais alors la moitié des pousses des dents-de-lion. Dégoûtée par le goût, je reprenais instantanément ma forme initiale tout en râlant et crachant les pousses pour m'en débarrasser.
- Bouèrk…
Assise alors au milieu de l'herbe haute dans un maintien négligé, appuyée sur les fesses, les jambes repliées devant moi en un demi-cercle, je fixais l'horizon avec un air détendu et serein affiché sur le visage. J'adorais le printemps alors que je détestais l'hiver qui me clouait constamment au lit.
Mes prunelles brunes foncées se posant sur la ferme non loin, je devinais que Susan recevait de la visite, et en voyant l'allure de la dites personne, je devinais sans mal de qui il s'agissait.
La particularité du sang des Bird. Homme que j'appréciais depuis mon enfance, comme la plupart des membres de cette famille, un sourire ravi se dessina sur mes lèvres tandis que je me redressais.
Vêtue simplement, le haut de mon corps était recouvert d'un T-shirt rouge foncé très long aux manches courtes. Ici, je ne cachais pas l'allure de ma peau meurtrie. Le tissu était si long qu'il recouvrait mes cuisses, camouflant alors le mini short noir que j'avais vêtu. Mes jambes étaient toutefois recouvertes d'un collant noir léger.
M'époussetant, je me dirigeais vers la clôture tandis que j'y voyais l'homme s'y hisser comme un funambule sur son fil. Prenant bien garde de me retrouver dans son champ de vision pour ne pas le surprendre, je venais déposer mes deux mains sur les planches en bois non loin du sorcier.
- Bonjour Leo, quelle bonne surprise de vous voir ici.
Cette joie, je la laissais se déclarer présentement dans le grand pré où se trouvaient les trois chevaux. Je gardais un œil attentif sur Jane, la jument pleine qui ne tarderait plus à pouliner. Je m'en voudrais s'il lui arrivait quoique ce soit, et régulièrement je faisais venir ma mère, sa vétérinaire alors attitrée.
Mais maintenant que j'étais assurée que tout allait bien, je n'avais pas pu résister à la tentation de prendre ma forme animagus. Le grand chien noir aux longs poils que j'étais devenue se roulait dans l'herbe en se frottant le dos. Les quatre pattes en l'air, je les agitais frénétiquement pour me donner assez d'élan dans mes nombreuses roulades. La bouche ouverte, je laissais mes grands crocs blancs refléter la lumière du soleil tandis que les boules plumeuses des pissenlits s'envolaient autour de moi.
Finalement, d'un bond, je me redressais, ma truffe étant recouverte des petites graines blanches. Devenue très sensible sous cette forme, je fermais les yeux avant d'éternuer plusieurs fois, chatouillée par les petites fleurs. M'ébrouant pour calmer mes démangeaisons, je passais par réflexe ma grande langue canine sur mes babines… mais avalais alors la moitié des pousses des dents-de-lion. Dégoûtée par le goût, je reprenais instantanément ma forme initiale tout en râlant et crachant les pousses pour m'en débarrasser.
- Bouèrk…
Assise alors au milieu de l'herbe haute dans un maintien négligé, appuyée sur les fesses, les jambes repliées devant moi en un demi-cercle, je fixais l'horizon avec un air détendu et serein affiché sur le visage. J'adorais le printemps alors que je détestais l'hiver qui me clouait constamment au lit.
Mes prunelles brunes foncées se posant sur la ferme non loin, je devinais que Susan recevait de la visite, et en voyant l'allure de la dites personne, je devinais sans mal de qui il s'agissait.
La particularité du sang des Bird. Homme que j'appréciais depuis mon enfance, comme la plupart des membres de cette famille, un sourire ravi se dessina sur mes lèvres tandis que je me redressais.
Vêtue simplement, le haut de mon corps était recouvert d'un T-shirt rouge foncé très long aux manches courtes. Ici, je ne cachais pas l'allure de ma peau meurtrie. Le tissu était si long qu'il recouvrait mes cuisses, camouflant alors le mini short noir que j'avais vêtu. Mes jambes étaient toutefois recouvertes d'un collant noir léger.
M'époussetant, je me dirigeais vers la clôture tandis que j'y voyais l'homme s'y hisser comme un funambule sur son fil. Prenant bien garde de me retrouver dans son champ de vision pour ne pas le surprendre, je venais déposer mes deux mains sur les planches en bois non loin du sorcier.
- Bonjour Leo, quelle bonne surprise de vous voir ici.
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Re: La nature pour public
Sam 25 Mai 2019 - 9:25
Leo reconnu la silhouette d'Abigail en train de se frayer un chemin parmi les hautes herbes. Le rouge de sa tenue faisait un joli contraste avec le vert tendre du pré et le sorcier trouva cela de bon goût. Quand elle eut rejoint la clôture, Leo sauta à terre comme un chat, fit retomber une à une les pommes dans ses deux mains et effectua une révérence gracieuse. Il avait le visage rayonnant des bons pères de famille qui sont heureux de retrouver un enfant. La barbe courte et les boucles désordonnées de sa chevelure argenté ajoutaient en sympathie à cette face souriante.
« Ah, voilà la plus belle. Dit-il. Tu vois, je suis comme tout le monde ici : je travaille.
Il reporta brièvement son regard sur la porte de la maison. On voyait un petit nuage blanc s’échapper en continu de la cheminée au dessus de la cuisine.
« Susan est un public exigeant ! Dit-il d'un ton enthousiaste. Comme à toutes les tâches de la ferme, n'est-ce pas... Toute cette effervescence, ces temps-ci, on se croirait revenu à l'époque où les enfants étaient en bas âge.
Il faisait naturellement référence au passage fréquent des Verts, la fratrie Bird et même ce jeune garçon de ferme qui avait pris ses marques dans le domaine récemment. La ferme n'avait pas connu une telle agitation depuis des années.
Quand tous les enfants étaient petits, l'endroit prenait des airs de colonie de vacance. Moira et Orion avaient eu cinq enfants. Ajouté à cela les camarades de jeux et l'on n'avait plus assez de chaise pour tout le monde.
Cela dit, rares furent les fois où les De Rohan se joignirent aux Bird. En bon sang-purs, ils préféraient rester entre eux et donner à leur progéniture une compagnie de haut rang. Les choses avaient changé maintenant, mais cela ne donnait pas tout à fait la même enfance... Enfin, qu'importe. Il proposa une pomme à Abigail, avant d'en croquer une. Il se tourna ensuite légèrement vers le champ.
« C'est une grande chance d'avoir un tel endroit... Et toutes ces plantes : sublime. Je réfléchis à l'usage de certaines variétés pour de la mise en scène.
Confia-t-il, comme quelqu'un qui pense à voix haute.
« Enfin, je parle... Mais dis moi, quel bon vent t'amène ? Demanda-t-il. La serre, encore ?
« Ah, voilà la plus belle. Dit-il. Tu vois, je suis comme tout le monde ici : je travaille.
Il reporta brièvement son regard sur la porte de la maison. On voyait un petit nuage blanc s’échapper en continu de la cheminée au dessus de la cuisine.
« Susan est un public exigeant ! Dit-il d'un ton enthousiaste. Comme à toutes les tâches de la ferme, n'est-ce pas... Toute cette effervescence, ces temps-ci, on se croirait revenu à l'époque où les enfants étaient en bas âge.
Il faisait naturellement référence au passage fréquent des Verts, la fratrie Bird et même ce jeune garçon de ferme qui avait pris ses marques dans le domaine récemment. La ferme n'avait pas connu une telle agitation depuis des années.
Quand tous les enfants étaient petits, l'endroit prenait des airs de colonie de vacance. Moira et Orion avaient eu cinq enfants. Ajouté à cela les camarades de jeux et l'on n'avait plus assez de chaise pour tout le monde.
Cela dit, rares furent les fois où les De Rohan se joignirent aux Bird. En bon sang-purs, ils préféraient rester entre eux et donner à leur progéniture une compagnie de haut rang. Les choses avaient changé maintenant, mais cela ne donnait pas tout à fait la même enfance... Enfin, qu'importe. Il proposa une pomme à Abigail, avant d'en croquer une. Il se tourna ensuite légèrement vers le champ.
« C'est une grande chance d'avoir un tel endroit... Et toutes ces plantes : sublime. Je réfléchis à l'usage de certaines variétés pour de la mise en scène.
Confia-t-il, comme quelqu'un qui pense à voix haute.
« Enfin, je parle... Mais dis moi, quel bon vent t'amène ? Demanda-t-il. La serre, encore ?
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Re: La nature pour public
Sam 25 Mai 2019 - 9:52
D'aussi loin que mes souvenirs remontaient, je ne connaissais pas grand-chose de Leo, lui qui venait si peu souvent à la ferme lorsque j'y étais, enfant, à courir avec Levius, lorsque nous pouvions nous émerveiller du moindre bourgeon. Tout en ces lieux respirait la sérénité, les échos joyeux du passé, de nos rires et de nos bêtises. Pourtant, l'homme qui venait de sauter avec légèreté devant moi avant d'effectuer une gracieuse révérence m'avait toujours paru sympathique. Après tout, même si j'étais une proche des Bird, les histoires de famille qu'il y avait entre Susan et sa sœur ne me concernaient absolument pas.
Je laissais échapper un rire léger à ses mots tandis que mon regard suivait le sien en direction de la fenêtre de la cuisine. Je devinais bien que la grand-mère était en train de cuisiner quelque chose, c'était ce qu'elle faisait la majorité du temps d'ailleurs, laissant le reste du travail aux jeunes.
Glissant avec une certaine nonchalance une main dans mes cheveux, je regardais le sorcier en face de moi sans vraiment affronter ses prunelles.
- Effectivement, elle a toujours été exigeante, et c'est très bien ainsi. La ferme n'en est que plus incroyable.
Même si Charles avait passé toute sa vie à la durabilité des lieux et surtout de la serre, que serait-il devenu sans la poigne ferme et douce de sa femme ? Depuis son décès, elle assumait toute seule les taches qui l'incombaient jusqu'à ce que Levius vienne lui prêter main forte. Puis moi, puis les Verts. Une douce pensée me traversa alors que mon visage vint s'emprunter de nostalgie un court instant.
- Hé bien, il semblerait que la ferme ait le même cycle de vie que la nature. Après sa belle floraison, elle se flétri lentement pour mieux repousser ensuite.
La nouvelle effervescence de l'endroit était comme un renouveau, pour cela, j'étais d'accord avec l'homme. Il y avait eu une période calme, Aedan beaucoup absent et Gabriel qui n'était pas encore présent. Je gérais la ferme seule avec Susan depuis le départ de Levius, et ça n'avait pas été une période de tout repos. C'était ce qui m'avait poussé à demander de l'aide, et à présent tout allait pour le mieux. Intérieurement, je priais pour que tout reste ainsi parfait. Quoique… il manquait un élément. Impérissable de la ferme, et même des Bird.
Son simple souvenir vint me fendre le cœur, car je restais très attachée à lui. À cet ami si cher, à cet être si astral et particulier qui pouvait m'emmener si loin dans les étoiles. Oui, Levius me manquait énormément.
Clignant des yeux pour chasser ces pensées, je revenais sur l'homme en retrouvant un sourire timide après avoir attrapé la pomme qu'il me tendait.
- Ah oui ? Vous avez des idées en tête ?
Jouant avec le fruit entre mes mains un petit instant, le faisant rouler entre mes petits doigts, je finissais par la croquer jusqu'à ce qu'il me questionne. Surprise, je fronçais un peu les sourcils avant de secouer la tête tout en prenant le temps de manger mon morceau de pomme.
- Ho non pas seulement… En réalité, je vis ici depuis le mois de février.
Je m'étais souvent demandée si, malgré son accord, ça n'avait pas été ma présence qui avait fait partir Levius, entre autres choses. Pourtant, je gardais mes doutes pour moi. Il avait été très regrettable qu'après mon installation, le jeune homme se vit obligé de partir, mais je comprenais parfaitement la raison et je n'avais eue aucune raison de l'en empêcher.
Croquant une nouvelle fois dans ma pomme, je me redressais légèrement.
- Vous voudriez visiter la serre ? Afin de trouver des idées, pour vos spectacles.
Je laissais échapper un rire léger à ses mots tandis que mon regard suivait le sien en direction de la fenêtre de la cuisine. Je devinais bien que la grand-mère était en train de cuisiner quelque chose, c'était ce qu'elle faisait la majorité du temps d'ailleurs, laissant le reste du travail aux jeunes.
Glissant avec une certaine nonchalance une main dans mes cheveux, je regardais le sorcier en face de moi sans vraiment affronter ses prunelles.
- Effectivement, elle a toujours été exigeante, et c'est très bien ainsi. La ferme n'en est que plus incroyable.
Même si Charles avait passé toute sa vie à la durabilité des lieux et surtout de la serre, que serait-il devenu sans la poigne ferme et douce de sa femme ? Depuis son décès, elle assumait toute seule les taches qui l'incombaient jusqu'à ce que Levius vienne lui prêter main forte. Puis moi, puis les Verts. Une douce pensée me traversa alors que mon visage vint s'emprunter de nostalgie un court instant.
- Hé bien, il semblerait que la ferme ait le même cycle de vie que la nature. Après sa belle floraison, elle se flétri lentement pour mieux repousser ensuite.
La nouvelle effervescence de l'endroit était comme un renouveau, pour cela, j'étais d'accord avec l'homme. Il y avait eu une période calme, Aedan beaucoup absent et Gabriel qui n'était pas encore présent. Je gérais la ferme seule avec Susan depuis le départ de Levius, et ça n'avait pas été une période de tout repos. C'était ce qui m'avait poussé à demander de l'aide, et à présent tout allait pour le mieux. Intérieurement, je priais pour que tout reste ainsi parfait. Quoique… il manquait un élément. Impérissable de la ferme, et même des Bird.
Son simple souvenir vint me fendre le cœur, car je restais très attachée à lui. À cet ami si cher, à cet être si astral et particulier qui pouvait m'emmener si loin dans les étoiles. Oui, Levius me manquait énormément.
Clignant des yeux pour chasser ces pensées, je revenais sur l'homme en retrouvant un sourire timide après avoir attrapé la pomme qu'il me tendait.
- Ah oui ? Vous avez des idées en tête ?
Jouant avec le fruit entre mes mains un petit instant, le faisant rouler entre mes petits doigts, je finissais par la croquer jusqu'à ce qu'il me questionne. Surprise, je fronçais un peu les sourcils avant de secouer la tête tout en prenant le temps de manger mon morceau de pomme.
- Ho non pas seulement… En réalité, je vis ici depuis le mois de février.
Je m'étais souvent demandée si, malgré son accord, ça n'avait pas été ma présence qui avait fait partir Levius, entre autres choses. Pourtant, je gardais mes doutes pour moi. Il avait été très regrettable qu'après mon installation, le jeune homme se vit obligé de partir, mais je comprenais parfaitement la raison et je n'avais eue aucune raison de l'en empêcher.
Croquant une nouvelle fois dans ma pomme, je me redressais légèrement.
- Vous voudriez visiter la serre ? Afin de trouver des idées, pour vos spectacles.
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Re: La nature pour public
Sam 25 Mai 2019 - 23:16
Leo ne pouvait qu'approuver la remarque d'Abigail au sujet de l’exigence. La chose était presque un trait de famille : l'on se devait toujours de faire au mieux. En matière de travail, il n'était pas plus douce récompense que de contempler ce que l'on a accompli en sachant que tout a été fait pour en arriver là et qu'il ne persiste aucun regret. C'était une bonne philosophie de vie, dans le fond. Capable de ronger un cœur jeune, certes, mais qui ne décevait guère sur le terme d'une vie.
Fier de cette approbation, Leo se laissa donc couler dans la contemplation du domaine, tandis que la jeune femme comparait celui-ci avec la nature elle-même. La poésie de l'image semblait, en effet, bien appropriée. Il eut un sourire et croqua dans sa pomme. Le duo s'échangea un regard et l'on en revint au théâtre.
« C'est bien possible. Dit-il. Un vieil ami prépare une représentation à Londres pour le festival du théâtre moldu. Le Songe d'une Nuit d'été : tu dois connaître cela, n'est-ce pas ? Enfin, il compte sur moi pour proposer une série de concepts d'ici le mois prochain.
La célèbre comédie de William Shakespeare mettait, en outre, en scène le roi et la reine des fées, Puck et bien d'autres dans une forêt de Grèce.
« Ces dandelions auxquels tu sembles avoir eu affaire... Dit-il en lui adressant un clin d’œil (il devait rester quelques aigrettes dans la chevelure d'Abigail). Seraient du plus bel effet une fois enchantés. Imagine des nuages voletant de ces petites choses, comme un banc de poissons minuscules... Oui, ça pourrait donner quelque chose.
Il avait noté l'idée dans un coin de sa tête et prévoyait de faire des essais avec plusieurs types de graines ou de fleurs. Pourquoi pas s'en servir pour les transitions entre deux scènes ? Ah, les idées ne manquaient pas quand on aimait regarder autour de soi.
Comme il venait de finir sa pomme, Leo sorti sa baguette et la métamorphosa en un petit oiseau : celui-ci s'envola au loin et l'on imagine que bientôt, le trognon se retrouvera perdu dans un coin de nature, une fois les effets du sortilège dissipé. Il retourna ensuite son regard bleu en direction d'Abigail, qui venait de lui dire qu'elle vivait là.
« Tiens ? Fit-il d'un ton curieux. Comment cela s'est-il décidé ?
Leo ne passait pas assez régulièrement à la ferme pour s'en être rendu compte. A dire vrai, il venait surtout en journée (parfois en soirée) ou le week-end. Y rencontrer Abigail ou ses petits camarades ne l'avait pas suffisamment interpellé pour qu'il émette pareille hypothèse. D'ailleurs, il n'était pas au courant des dernières histoires de la fratrie Bird (encore moins de celles de Levius). Forcément, cela le laissait un peu incrédule (mais pas d'une mauvaise manière).
« Oui, tiens, bonne idée. Répondit-il quand la jeune femme émit l'idée de se rendre à la serre. Je n'ai jamais osé m'y aventurer seul : vieux traumatisme des cours de botanique... Ah, tu connais cela mieux que moi... Certains spécimens sont dangereux n'est-ce pas ?
Fier de cette approbation, Leo se laissa donc couler dans la contemplation du domaine, tandis que la jeune femme comparait celui-ci avec la nature elle-même. La poésie de l'image semblait, en effet, bien appropriée. Il eut un sourire et croqua dans sa pomme. Le duo s'échangea un regard et l'on en revint au théâtre.
« C'est bien possible. Dit-il. Un vieil ami prépare une représentation à Londres pour le festival du théâtre moldu. Le Songe d'une Nuit d'été : tu dois connaître cela, n'est-ce pas ? Enfin, il compte sur moi pour proposer une série de concepts d'ici le mois prochain.
La célèbre comédie de William Shakespeare mettait, en outre, en scène le roi et la reine des fées, Puck et bien d'autres dans une forêt de Grèce.
« Ces dandelions auxquels tu sembles avoir eu affaire... Dit-il en lui adressant un clin d’œil (il devait rester quelques aigrettes dans la chevelure d'Abigail). Seraient du plus bel effet une fois enchantés. Imagine des nuages voletant de ces petites choses, comme un banc de poissons minuscules... Oui, ça pourrait donner quelque chose.
Il avait noté l'idée dans un coin de sa tête et prévoyait de faire des essais avec plusieurs types de graines ou de fleurs. Pourquoi pas s'en servir pour les transitions entre deux scènes ? Ah, les idées ne manquaient pas quand on aimait regarder autour de soi.
Comme il venait de finir sa pomme, Leo sorti sa baguette et la métamorphosa en un petit oiseau : celui-ci s'envola au loin et l'on imagine que bientôt, le trognon se retrouvera perdu dans un coin de nature, une fois les effets du sortilège dissipé. Il retourna ensuite son regard bleu en direction d'Abigail, qui venait de lui dire qu'elle vivait là.
« Tiens ? Fit-il d'un ton curieux. Comment cela s'est-il décidé ?
Leo ne passait pas assez régulièrement à la ferme pour s'en être rendu compte. A dire vrai, il venait surtout en journée (parfois en soirée) ou le week-end. Y rencontrer Abigail ou ses petits camarades ne l'avait pas suffisamment interpellé pour qu'il émette pareille hypothèse. D'ailleurs, il n'était pas au courant des dernières histoires de la fratrie Bird (encore moins de celles de Levius). Forcément, cela le laissait un peu incrédule (mais pas d'une mauvaise manière).
« Oui, tiens, bonne idée. Répondit-il quand la jeune femme émit l'idée de se rendre à la serre. Je n'ai jamais osé m'y aventurer seul : vieux traumatisme des cours de botanique... Ah, tu connais cela mieux que moi... Certains spécimens sont dangereux n'est-ce pas ?
- InvitéInvité
Re: La nature pour public
Dim 26 Mai 2019 - 11:03
C'est rendue très attentive à la demande de Leo que j'écoutais son projet. Opinant du chef, pensive, à l'énonciation de la pièce de théâtre, je fronçais les sourcils, signe de ma profonde réflexion. Je n'étais pas une grande férue de théâtre, et pour cause, avec ma timidité maladive, qui plus est, j'avais beaucoup d'autres passions. Toutefois, je connaissais les classiques, mais uniquement dans les grandes lignes. Songe d'une Nuit d'été était de ceux-là, toutefois, je me souvenais apprécier cette scène. Enfin, le monde des fées n'étaient-il pas magnifique ? Le sorcier n'aurait pas pu frapper à une meilleure porte que la ferme pour trouver des idées de décoration. Ainsi, j'en vins presque à ne plus le considérer comme un proche parent, mais davantage comme un client. Après tout, en l'absence de Levius, je me devais bien de faire valoir les produits qui se trouvaient ici, même si nous ne manquions pas de commandes. Il ne fallait pas s'endormir sur ses lauriers.
Pensive, je me permettais de ne pas de répondre dans l'immédiat, cherchant à mon tour des idées alors que je passais ma main dans mes cheveux, en écho aux paroles que mon interlocuteur prononçaient. Zut, je croyais m'en être débarrassé, mais ces petites choses très volatiles étaient tenaces. Le tableau de ce qu'il pouvait imaginer vint lentement se peindre devant mes yeux.
J'avais déjà plusieurs espèces de fleurs en tête.
Puis soudainement, sa question eut l'effet d'une aiguille qui vint percer la bulle dans laquelle j'avais trouvé refuge. Manquant presque de sursauter, mes épaules furent tout de même secouées tandis que je battais frénétiquement des paupières.
Le carmin me montant soudainement aux joues, je détournais le regard, l'air gêné, enfonçant ma tête dans mes épaules. Timide et soudainement renfermée, je pianotais nerveusement mes doigts sur la planche de la barrière devant laquelle je me trouvais. Était-ce légitime que j'en vins à parler de mon étroite relation avec Levius, même si celle-ci avait hélas pris fin ? Elle n'en avait pas moins été intense et vraie.
Retenant un balbutiement, je me raclais la gorge pour m'éclaircir la voix.
- Je… me suis beaucoup rapprochée de Levius dernièrement.
Avais-je vraiment besoin d'en dire plus ? J'estimais que non. Qui plus est, ma neuve relation avec la diplomate ukrainiene ne me le permettait pas. C'est pour cela que je passais la barrière pour rejoindre la cour de la ferme tout en reprenant une bouchée de ma pomme. Le fait de croquer le fruit calma mes nerfs soudainement agités.
Sans mal, je retrouvais alors mon sourire et, pour écarter définitivement le sujet de mon ex petit-ami de la famille Bird, je remuais un peu mes épaules en reprenant le sujet qui nous intéressait, le théâtre et les plantes. Toutefois, je restais avec l'échine courbée et la tête basse. Timide et discrète.
- Oui nous avons des spécimens dangereux, toutefois, j'ai la chance de ne pas avoir subi le même genre de traumatisme que vous. Et heureusement… un loup-garou dans une forêt de nuit ça suffisait amplement à m'handicaper dans mon cursus. Reprenant le fil de mon introspection de tout à l'heure, je me dirigeais tranquillement vers la serre. Bon, le paysage grecque n'est pas si différent que le nôtre, quoique plus sec. J'imagine donc que pour un décor approprié il faudra situer convenablement la saison dans laquelle se passe la pièce. Avez-vous des couleurs imposées ? Certaines peuvent jurer avec d'autres, se serait d'un dégoût fort déplaisant.
Terminant ma pomme, je serrais le trognon dans mon poing pour le transformer par magie en cette fleur blanche aux tons rosés que le fruit avait été un jour. La gardant en main, je jouais pensivement avec elle, la passant entre mes petits doigts délicats.
- Je dirai que le bleu, le vert et les tons violacés ou roses prédominent. Mais soudainement, je jetais un regard un peu confus à Leo tout en enfonçant davantage ma tête dans mes épaules. Ho heu... excusez-moi, je parle un peu sans savoir, je ne me suis jamais rendue en Grèce, peut-être que ce que je dis est totalement faux…
Pensive, je me permettais de ne pas de répondre dans l'immédiat, cherchant à mon tour des idées alors que je passais ma main dans mes cheveux, en écho aux paroles que mon interlocuteur prononçaient. Zut, je croyais m'en être débarrassé, mais ces petites choses très volatiles étaient tenaces. Le tableau de ce qu'il pouvait imaginer vint lentement se peindre devant mes yeux.
J'avais déjà plusieurs espèces de fleurs en tête.
Puis soudainement, sa question eut l'effet d'une aiguille qui vint percer la bulle dans laquelle j'avais trouvé refuge. Manquant presque de sursauter, mes épaules furent tout de même secouées tandis que je battais frénétiquement des paupières.
Le carmin me montant soudainement aux joues, je détournais le regard, l'air gêné, enfonçant ma tête dans mes épaules. Timide et soudainement renfermée, je pianotais nerveusement mes doigts sur la planche de la barrière devant laquelle je me trouvais. Était-ce légitime que j'en vins à parler de mon étroite relation avec Levius, même si celle-ci avait hélas pris fin ? Elle n'en avait pas moins été intense et vraie.
Retenant un balbutiement, je me raclais la gorge pour m'éclaircir la voix.
- Je… me suis beaucoup rapprochée de Levius dernièrement.
Avais-je vraiment besoin d'en dire plus ? J'estimais que non. Qui plus est, ma neuve relation avec la diplomate ukrainiene ne me le permettait pas. C'est pour cela que je passais la barrière pour rejoindre la cour de la ferme tout en reprenant une bouchée de ma pomme. Le fait de croquer le fruit calma mes nerfs soudainement agités.
Sans mal, je retrouvais alors mon sourire et, pour écarter définitivement le sujet de mon ex petit-ami de la famille Bird, je remuais un peu mes épaules en reprenant le sujet qui nous intéressait, le théâtre et les plantes. Toutefois, je restais avec l'échine courbée et la tête basse. Timide et discrète.
- Oui nous avons des spécimens dangereux, toutefois, j'ai la chance de ne pas avoir subi le même genre de traumatisme que vous. Et heureusement… un loup-garou dans une forêt de nuit ça suffisait amplement à m'handicaper dans mon cursus. Reprenant le fil de mon introspection de tout à l'heure, je me dirigeais tranquillement vers la serre. Bon, le paysage grecque n'est pas si différent que le nôtre, quoique plus sec. J'imagine donc que pour un décor approprié il faudra situer convenablement la saison dans laquelle se passe la pièce. Avez-vous des couleurs imposées ? Certaines peuvent jurer avec d'autres, se serait d'un dégoût fort déplaisant.
Terminant ma pomme, je serrais le trognon dans mon poing pour le transformer par magie en cette fleur blanche aux tons rosés que le fruit avait été un jour. La gardant en main, je jouais pensivement avec elle, la passant entre mes petits doigts délicats.
- Je dirai que le bleu, le vert et les tons violacés ou roses prédominent. Mais soudainement, je jetais un regard un peu confus à Leo tout en enfonçant davantage ma tête dans mes épaules. Ho heu... excusez-moi, je parle un peu sans savoir, je ne me suis jamais rendue en Grèce, peut-être que ce que je dis est totalement faux…
- InvitéInvité
Re: La nature pour public
Mar 28 Mai 2019 - 10:34
Le sorcier n'eut guère besoin de plus de détail pour comprendre de quoi il était question entre Abigail et Levius. Il s'abstint donc de toute question supplémentaire, bien au fait que les jeunes filles ont rarement envie d'évoquer leur vie sentimentale auprès d'une homme qui pourrait être leur père. Enfin, pour avoir capturé des images de ces deux là tout au long de leur vie, il ne le vivait pas comme une surprise.
Le duo continua donc de converser autour des décors que Leo aurait à concevoir, tout en se dirigeant vers les serres. Le verger était plein d'oiseaux attirés par le buffet des insectes pollinisateurs. On entendait chanter autant de merles que de mésanges et même un geais des chênes.
« Ne te prive pas Abigail. Répondit le professeur en entendant la jeune femme refréner sa créativité. Nous sommes là pour en discuter. J'imaginais une palette de ce type aussi.
L'homme lança un regard circulaire sur le paysage qui se déroulait autour d'eux.
« Nous sommes au théâtre et il est question de magie. Tout est possible.
C'était une drôle de chose à dire dans la bouche d'un sorcier, mais la magie vue par les moldus n'était pas tout à fait la même chose que la vraie magie. Ils se laissaient souvent aller à inventer des choses très fantaisistes : c'était toujours intéressant et très créatif.
« Ce que je recherche, ce sont des effets de lumière. Dit-il. Si tu connais des plantes qui réagissent à l'obscurité ou certains types de lumière, ou même aux couleurs, ce serait formidable.
Le duo arrivait devant la serre. Celle-ci apparaissait aussi modeste et ancienne que d'habitude. Cela dit, depuis la dernière fois, elle avait été entièrement nettoyée et désormais, il n'y avait plus de mousse ou de plantes grimpantes le long des arches métalliques.
« La Grèce a un climat méditerranéen. L'été est sec et chaud. Il y a beaucoup de plantes buissonnantes, des cactus, des succulentes, des pins... Mais dans le même temps on trouve aussi des arbres communs de nos régions, comme des chênes, cyprès etc.
Le regard bleu du sorcier se posa sur le cadran de la porte.
« La dernière fois que je suis entré ici, ce devait être avec ce vieux Charles.
Il eut un petit sourire de nostalgie. Dans son souvenir, l'intérieur de la serre était purement extraordinaire. Cela dit, il n'imaginait pas retrouver un aspect aussi gigantesque que dans son souvenir : la mémoire exagère parfois les choses. Il était néanmoins bien curieux de faire la comparaison.
Le duo continua donc de converser autour des décors que Leo aurait à concevoir, tout en se dirigeant vers les serres. Le verger était plein d'oiseaux attirés par le buffet des insectes pollinisateurs. On entendait chanter autant de merles que de mésanges et même un geais des chênes.
« Ne te prive pas Abigail. Répondit le professeur en entendant la jeune femme refréner sa créativité. Nous sommes là pour en discuter. J'imaginais une palette de ce type aussi.
L'homme lança un regard circulaire sur le paysage qui se déroulait autour d'eux.
« Nous sommes au théâtre et il est question de magie. Tout est possible.
C'était une drôle de chose à dire dans la bouche d'un sorcier, mais la magie vue par les moldus n'était pas tout à fait la même chose que la vraie magie. Ils se laissaient souvent aller à inventer des choses très fantaisistes : c'était toujours intéressant et très créatif.
« Ce que je recherche, ce sont des effets de lumière. Dit-il. Si tu connais des plantes qui réagissent à l'obscurité ou certains types de lumière, ou même aux couleurs, ce serait formidable.
Le duo arrivait devant la serre. Celle-ci apparaissait aussi modeste et ancienne que d'habitude. Cela dit, depuis la dernière fois, elle avait été entièrement nettoyée et désormais, il n'y avait plus de mousse ou de plantes grimpantes le long des arches métalliques.
« La Grèce a un climat méditerranéen. L'été est sec et chaud. Il y a beaucoup de plantes buissonnantes, des cactus, des succulentes, des pins... Mais dans le même temps on trouve aussi des arbres communs de nos régions, comme des chênes, cyprès etc.
Le regard bleu du sorcier se posa sur le cadran de la porte.
« La dernière fois que je suis entré ici, ce devait être avec ce vieux Charles.
Il eut un petit sourire de nostalgie. Dans son souvenir, l'intérieur de la serre était purement extraordinaire. Cela dit, il n'imaginait pas retrouver un aspect aussi gigantesque que dans son souvenir : la mémoire exagère parfois les choses. Il était néanmoins bien curieux de faire la comparaison.
- InvitéInvité
Re: La nature pour public
Mar 28 Mai 2019 - 22:48
Même si prendre des initiatives, lorsque je m’avançais sur un sujet que je ne connaissais que peu, à savoir le paysage grecque présentement, je me sentais terriblement gênée. Je n’avais aucun droit de parler sans justification. Alors confuse par mon propre comportement, un peu trop emportée par le projet de mon interlocuteur, j’avais caché ma tête entre mes épaules, les joues rosies par la honte. C’était sans compter la gentillesse dont l’homme pouvait faire preuve. Je me doutais bien qu’il n’était pas du genre à se vexer pour ce genre de chose, toutefois je préférais être prudente, après tout, on ne se connaissait pas beaucoup. Le fait pourtant qu’il approuve mes choix me rassérénait quelque peu, et je m’osais à un sourire timide, n’osant plus regarder le sorcier, triturant nerveusement la petite fleur entre mes mains, m’enfonçant dans mon comportement gêné et introverti.
Néanmoins, je n’étais pas atrophiée dans mon imagination, et déjà une liste de fleurs et de plantes se formait dans mon esprit avec les tons de couleurs indiqués. Ce fut un festival d’odeur et d’éclat une fois que Leo en vint à me préciser les sortes plus spécifiques qu’il recherchait.
Les espèces qui réagissaient à la lumière me fascinaient plus que les autres. Elles dégageaient une splendeur que j’avais du mal à retrouver chez les autres, en dehors des roses qui gardaient une place toute spéciale à mon cœur.
Dans ces végétaux réfléchissant certaines lueurs, il y en avait une que j’appréciais véritablement. Une qui était toute particulière à mes yeux.
Hochant la tête, je répondais, pensive.
- Ho oui nous en avons quelques unes. La fleur lunaire réagit à pâle clarté de la lune. Sinon il y a une sorte de tournesol, donc principalement jaune, qui réfléchit le soleil… ou… pour rester sur un ton méditerranéen, une espèce de lavande qui luit comme des améthystes.
Fleurs rares s’il en était, la serre de la famille des Bird était un petit sanctuaire, un nid pour les connaisseurs, et aussi un concentré de grandes variétés. Voilà la véritable richesse de la ferme.
M’arrêtant devant la porte de la serre en demi-cercle, elle trônait devant nous, mine de rien pas si imposante, avec sa structure métallique semblant un peu fragile. Mais voilà, dans le monde magique il ne fallait pas se fier aux apparences et j’étais certaine que Leo ne se faisait pas d’illusion. D’ailleurs, il me le confirma en reprenant la parole, engendrant alors un sourire amusé sur mes lèvres sans que je ne perdre toutefois mon malaise de tout à l’heure.
- Un bien doux souvenir alors.
Je tournais le cadran sur le biome de la méditerranée. Moi aussi, j’avais fait beaucoup d’entrée en ces lieux avec Charles, souvent accompagnée de Levius. Nous étions des enfants à cette époque, et l’intérieur de la toile m’avait parue gigantesque. C’était le plus beau et le plus fascinant terrain de jeu que j’avais connu, et même maintenant que j’étais adulte, peut-être pas forcément plus grande de taille, je restais émerveillée en me sentant toute petite et insignifiante.
Ouvrant la porte, je laissais mon invité entrer le premier avant de le précéder en fermant le battant derrière nous.
Ce biome était mon préféré, je supportais très bien ce climat et je savais que je n’avais aucune crainte à tomber malade si je restais trop longtemps exposée ici. Laissant le temps au comédien de prendre les mesures du lieu, de marier son passé avec ce qu’il découvrait aujourd’hui, je venais me pincer l’index entre mes dents, pensive.
- On va déjà passer dans l’allée des cactus, c’est juste à côté.
Lui indiquant d’un signe de tête de me suivre, je déambulais entre les espèces végétales sans gêne et hésitation. De plus, ici il n’y avait pas que de la vie florale. Les divers bruits et chants prouvaient que des oiseaux et diverses créatures magiques étaient établis ici. La serre était un équilibre fragile et complexe de nature et de biodiversité. C’était ce qui faisait son entière richesse.
Néanmoins, je n’étais pas atrophiée dans mon imagination, et déjà une liste de fleurs et de plantes se formait dans mon esprit avec les tons de couleurs indiqués. Ce fut un festival d’odeur et d’éclat une fois que Leo en vint à me préciser les sortes plus spécifiques qu’il recherchait.
Les espèces qui réagissaient à la lumière me fascinaient plus que les autres. Elles dégageaient une splendeur que j’avais du mal à retrouver chez les autres, en dehors des roses qui gardaient une place toute spéciale à mon cœur.
Dans ces végétaux réfléchissant certaines lueurs, il y en avait une que j’appréciais véritablement. Une qui était toute particulière à mes yeux.
Hochant la tête, je répondais, pensive.
- Ho oui nous en avons quelques unes. La fleur lunaire réagit à pâle clarté de la lune. Sinon il y a une sorte de tournesol, donc principalement jaune, qui réfléchit le soleil… ou… pour rester sur un ton méditerranéen, une espèce de lavande qui luit comme des améthystes.
Fleurs rares s’il en était, la serre de la famille des Bird était un petit sanctuaire, un nid pour les connaisseurs, et aussi un concentré de grandes variétés. Voilà la véritable richesse de la ferme.
M’arrêtant devant la porte de la serre en demi-cercle, elle trônait devant nous, mine de rien pas si imposante, avec sa structure métallique semblant un peu fragile. Mais voilà, dans le monde magique il ne fallait pas se fier aux apparences et j’étais certaine que Leo ne se faisait pas d’illusion. D’ailleurs, il me le confirma en reprenant la parole, engendrant alors un sourire amusé sur mes lèvres sans que je ne perdre toutefois mon malaise de tout à l’heure.
- Un bien doux souvenir alors.
Je tournais le cadran sur le biome de la méditerranée. Moi aussi, j’avais fait beaucoup d’entrée en ces lieux avec Charles, souvent accompagnée de Levius. Nous étions des enfants à cette époque, et l’intérieur de la toile m’avait parue gigantesque. C’était le plus beau et le plus fascinant terrain de jeu que j’avais connu, et même maintenant que j’étais adulte, peut-être pas forcément plus grande de taille, je restais émerveillée en me sentant toute petite et insignifiante.
Ouvrant la porte, je laissais mon invité entrer le premier avant de le précéder en fermant le battant derrière nous.
Ce biome était mon préféré, je supportais très bien ce climat et je savais que je n’avais aucune crainte à tomber malade si je restais trop longtemps exposée ici. Laissant le temps au comédien de prendre les mesures du lieu, de marier son passé avec ce qu’il découvrait aujourd’hui, je venais me pincer l’index entre mes dents, pensive.
- On va déjà passer dans l’allée des cactus, c’est juste à côté.
Lui indiquant d’un signe de tête de me suivre, je déambulais entre les espèces végétales sans gêne et hésitation. De plus, ici il n’y avait pas que de la vie florale. Les divers bruits et chants prouvaient que des oiseaux et diverses créatures magiques étaient établis ici. La serre était un équilibre fragile et complexe de nature et de biodiversité. C’était ce qui faisait son entière richesse.
- InvitéInvité
Re: La nature pour public
Mer 29 Mai 2019 - 18:46
Leo acquiesça. Il avait cette expression particulière du visage, les sourcils à peu froncés et le regard vague qui indiquait qu'il était en train de réfléchir. Les propositions d'Abigail l'intéressaient, en particulier cette lavande améthyste. Associé à des éclairages magiques et un casting de vraies fées, cela pourrait rendre très bien.
Son compère metteur en scène souhaitait quelque chose de très classique, avec une esthétique antique bien rendue. Pas question d'adapter la pièce aux canons contemporains. On n'était pas dans le concept. Cette proposition serait solide dans son aspect traditionnel, le genre qui n'invente rien mais qui fait les choses comme il faut.
Leo était naturellement plus sensible à la nouveauté, mais l'idée de développer une esthétique très impressionniste lui plaisait bien pour changer (c'était bien pourquoi il avait accepté de collaborer).
Enfin, pour en revenir à la serre et son histoire, Leo commençait à se sentir impatient. Abigail et lui se trouvaient devant la porte et étaient sur le point d'entrer, mais il trépignait comme un enfant. Les vieux souvenirs assaisonnaient son cœur d'une saveur sucrée. Il fallait dire que la botanique ne faisait pas partie du monde de Leo. Pour lui, cela sortait de l'ordinaire et c'était une occasion de voir des choses étonnantes.
« Charles était un homme respectable. Dit le sorcier. Peut-être l'ignores-tu, mais Susan a le sang-pur et ma mère (sa sœur) désapprouvait son choix en matière d'époux. Elle pensait que seul un sorcier au sang mêlé accepterait de se marier à une sourde et que c'était pour cela que Susan l'avait épousé.
Il regardait Abigail actionner le mécanisme de la porte tandis qu'il parlait.
« A l'époque, il n'était pas scandaleux de penser comme cela. Rappela-t-il. Il est fort probable que sans son handicap, Susan n'ait jamais porté d’intérêt à un homme comme Charles... mais force est de constater que leur union a donné de beaux fruits.
Leo interrompit sa petite histoire pour entrer dans la serre. Il y faisait un peu plus chaud qu'à l'extérieur. L'air était frais et sec. On pouvait presque sentir la brise souffler depuis l'océan. Conformément à son souvenir, l'espace était immense, en contraste total avec l'extérieur. Les arches métalliques s'élevaient haut, de sorte à donner aux arbre l'espace nécessaire de s'épanouir. L'air était embaumé d'une forte odeur de fleur additionnée à des parfums incongrus, comme le beurre ou le diesel.
Cela dit, le sens le plus sollicité demeurait néanmoins la vue, puisque le moindre espace se voyait occupé par une plante différente. Des couleurs vives déclinaient toutes les nuances de l'arc en ciel sur un camaïeu allant du vert profond au bleuté. Les fleurs rivalisaient en matière de forme. Certaines avaient l'allure d'un véritable oiseau et chantaient, quand d'autres accumulaient plus d'une centaine de pétales. D'autres encore n'affichaient aucune fleur, mais se caractérisaient par une texture molle et un goût de caramel salé.
« Magnifique.
Dit Leo en regardant autour de lui. Il y avait tellement à voir qu'il n'était pas certain de pouvoir en faire le tour en une fois. L'homme suivit donc Abigail en direction de l'allée des cactus d'un pas enthousiaste.
« Incroyable.
Dit-il encore en jetant son regard à une plante grasse qui se multipliait en fractale en temps réel.
« Si je ne m'abuse tu n'es pas spécialiste de la botanique Abigail. Fit le sorcier en détournant son regard en direction de la jeune femme. Où en es-tu en ce moment ? Tu fais toujours de la musique ?
Son compère metteur en scène souhaitait quelque chose de très classique, avec une esthétique antique bien rendue. Pas question d'adapter la pièce aux canons contemporains. On n'était pas dans le concept. Cette proposition serait solide dans son aspect traditionnel, le genre qui n'invente rien mais qui fait les choses comme il faut.
Leo était naturellement plus sensible à la nouveauté, mais l'idée de développer une esthétique très impressionniste lui plaisait bien pour changer (c'était bien pourquoi il avait accepté de collaborer).
Enfin, pour en revenir à la serre et son histoire, Leo commençait à se sentir impatient. Abigail et lui se trouvaient devant la porte et étaient sur le point d'entrer, mais il trépignait comme un enfant. Les vieux souvenirs assaisonnaient son cœur d'une saveur sucrée. Il fallait dire que la botanique ne faisait pas partie du monde de Leo. Pour lui, cela sortait de l'ordinaire et c'était une occasion de voir des choses étonnantes.
« Charles était un homme respectable. Dit le sorcier. Peut-être l'ignores-tu, mais Susan a le sang-pur et ma mère (sa sœur) désapprouvait son choix en matière d'époux. Elle pensait que seul un sorcier au sang mêlé accepterait de se marier à une sourde et que c'était pour cela que Susan l'avait épousé.
Il regardait Abigail actionner le mécanisme de la porte tandis qu'il parlait.
« A l'époque, il n'était pas scandaleux de penser comme cela. Rappela-t-il. Il est fort probable que sans son handicap, Susan n'ait jamais porté d’intérêt à un homme comme Charles... mais force est de constater que leur union a donné de beaux fruits.
Leo interrompit sa petite histoire pour entrer dans la serre. Il y faisait un peu plus chaud qu'à l'extérieur. L'air était frais et sec. On pouvait presque sentir la brise souffler depuis l'océan. Conformément à son souvenir, l'espace était immense, en contraste total avec l'extérieur. Les arches métalliques s'élevaient haut, de sorte à donner aux arbre l'espace nécessaire de s'épanouir. L'air était embaumé d'une forte odeur de fleur additionnée à des parfums incongrus, comme le beurre ou le diesel.
Cela dit, le sens le plus sollicité demeurait néanmoins la vue, puisque le moindre espace se voyait occupé par une plante différente. Des couleurs vives déclinaient toutes les nuances de l'arc en ciel sur un camaïeu allant du vert profond au bleuté. Les fleurs rivalisaient en matière de forme. Certaines avaient l'allure d'un véritable oiseau et chantaient, quand d'autres accumulaient plus d'une centaine de pétales. D'autres encore n'affichaient aucune fleur, mais se caractérisaient par une texture molle et un goût de caramel salé.
« Magnifique.
Dit Leo en regardant autour de lui. Il y avait tellement à voir qu'il n'était pas certain de pouvoir en faire le tour en une fois. L'homme suivit donc Abigail en direction de l'allée des cactus d'un pas enthousiaste.
« Incroyable.
Dit-il encore en jetant son regard à une plante grasse qui se multipliait en fractale en temps réel.
« Si je ne m'abuse tu n'es pas spécialiste de la botanique Abigail. Fit le sorcier en détournant son regard en direction de la jeune femme. Où en es-tu en ce moment ? Tu fais toujours de la musique ?
- InvitéInvité
Re: La nature pour public
Sam 1 Juin 2019 - 11:46
Avec tout le respect que je lui devais, j'écoutais Leo me parler de sa tante. De Susan. Celle que je considérais comme ma grand-mère, à défaut d'en avoir eu une véritable, les deux étant décédées alors que j'étais trop petite pour en garder un souvenir correct.
Même si je n'avais pas du tout été élevée de la manière dont il le décrivait, j'avais cette capacité bien à moi de comprendre et de respecter le choix des autres. Alors je ne jugeais pas la vie qu'avaient eue les De Rohan à l'époque des deux sœurs. Je ne jugeais pas qu'il avait été difficile pour la maitresse de de la ferme de trouver un époux… et j'étais bien heureuse qu'elle ait pu rencontrer Charles. Ils étaient beaux, tous les deux à l'époque. C'était le tableau idéal de l'amour impérissable même après toutes ces années de vie commune. J'avais toujours trouvé ça beau, et depuis enfant, j'espérais pouvoir vivre le même genre d'histoire.
Hélas, mes deux précédentes relations avaient été vouées par un échec cuisant, et j'en portais le lourd fardeau. Quant à celle d'aujourd'hui et bien… pour sûr, elle était inattendue, et de par ce fait, je craignais de faire des plans sur la comète.
C'est donc pensive, mais avec un léger sourire aux lèvres que je regardais Leo du coin de l'œil alors que j'actionnais le levier.
- Je l'ignorais en effet… mais vous savez, plus le temps passe, et plus je me dis que la vie n'est pas faite de hasard. Comme vous dites, l'union a été fructueuse… j'ouvrais la porte de la serre pour y entrer en ajoutant d'un ton ironique. Dans tous les sens du terme.
La ferme. La serre. Les enfants et petits-enfants. Ils étaient tous beaux, et j'étais tombée sous le charme de Levius bien des années avant que je ne comprenne véritablement de quoi il s'agissait. Ce bleu azuré dans leurs prunelles… cette même couleur que portait l'homme à mes côtés qui observait alors, yeux grands écarquillés, la serre qui s'étendait presque à perte de vue devant nous.
Une véritable merveille, une réussite magique dans son ensemble. Car la magie ici, malgré la grande présence de la botanique, était omniprésente. Une belle magie, simple mais non pas moins redoutable d'efficacité.
J'aimais faire venir dans la serre les véritables passionnés, mais aussi les néophytes, les gens moins expérimentés, qui savaient apprécier à leurs justes valeurs les belles choses de la vie. Ici, Leo était chez lui et je n'avais pas à lui cacher les lieux comme la ferme était cachée aux yeux des moldus ou des personnes qui n'étaient pas invités à pénétrer sur le territoire. Après tout, il n'y avait pas que la légalité en ces lieux, mais pour avoir un équilibre, il fallait avoir de tout.
C'est avec un sourire ravi que je guidais mon invité dans les diverses allées de la serre, lui laissant le temps d'observer chaque fleurs. Venir ici de temps à autre pouvait rapidement donner le tournis, il y avait tant à voir. Moi, j'étais habituée à force d'y entrer tous les jours, je savais donc où regarder, et quoi regarder.
Laissant le sorcier prendre ses marques, je venais caresser une fleur violette, ses pétales se résumant à un gros tube. Au contact de mes doigts, ce dernier s'élargit alors soudainement, laissant apercevoir les pistils jaunes et rouges.
- Ce n'est pas tout à fait vrai, en réalité, je suis dans le cursus de magizoologue et botaniste, alors j'ai la prétention de croire que je me débrouille plutôt bien avec les plantes. Je regardais l'homme d'un éclat amusé dans le regard. Cependant, j'ai toujours beaucoup plus apprécié les animaux que la botanique, effectivement, je me spécialise dans la dragonologie. Je termine mes D.E.F.I.S l'année prochaine et travaille actuellement sur ma thèse, sur une espèce méconnue en Amazonie. Ensuite, j'espère pouvoir prétendre à être comportementaliste. Je pense que les dragons sont des créatures terriblement mal comprises, et ça me fascine d'observer ceux à qui je consacre mon temps pour mes présentes études.
Toujours, lorsqu'il s'agissait de dragons, ma timidité s'envolait et j'en devenais bien plus bavarde, donnant bien plus de détails sur moi et ma passion. C'est pourtant d'un geste gêné que je glissais ma main sur ma nuque pour compléter ma réponse.
- Heu… oui, je continue toujours la musique, surtout le chant en fait… monsieur Wakefield, à l'université, me pousse énormément et … c'est appréciable, vraiment, j'apprends beaucoup de chose… Si je n'étais pas aussi timide, peut-être oserais-je monter sur scène mais, je sais que mon tuteur le voudrait mais… enfin… je ne garde ma voix que pour moi la plupart du temps...
Un peu fuyante, je souriais timidement avant d'attarder mon attention sur les premiers cactus devant lesquels nous arrivions. Sauver par le gong, j'espérais pouvoir changer de sujet et éviter les devants de la scène avec ce professeur de théâtre à mes côtés.
- Bon ceux-ci sont plutôt classiques, mais un peu plus loin il y a les espèces magiques, avec des fleurs et des épines bien plus originales. J'apprécie celui qui se rétracte sur lui-même.
Même si je n'avais pas du tout été élevée de la manière dont il le décrivait, j'avais cette capacité bien à moi de comprendre et de respecter le choix des autres. Alors je ne jugeais pas la vie qu'avaient eue les De Rohan à l'époque des deux sœurs. Je ne jugeais pas qu'il avait été difficile pour la maitresse de de la ferme de trouver un époux… et j'étais bien heureuse qu'elle ait pu rencontrer Charles. Ils étaient beaux, tous les deux à l'époque. C'était le tableau idéal de l'amour impérissable même après toutes ces années de vie commune. J'avais toujours trouvé ça beau, et depuis enfant, j'espérais pouvoir vivre le même genre d'histoire.
Hélas, mes deux précédentes relations avaient été vouées par un échec cuisant, et j'en portais le lourd fardeau. Quant à celle d'aujourd'hui et bien… pour sûr, elle était inattendue, et de par ce fait, je craignais de faire des plans sur la comète.
C'est donc pensive, mais avec un léger sourire aux lèvres que je regardais Leo du coin de l'œil alors que j'actionnais le levier.
- Je l'ignorais en effet… mais vous savez, plus le temps passe, et plus je me dis que la vie n'est pas faite de hasard. Comme vous dites, l'union a été fructueuse… j'ouvrais la porte de la serre pour y entrer en ajoutant d'un ton ironique. Dans tous les sens du terme.
La ferme. La serre. Les enfants et petits-enfants. Ils étaient tous beaux, et j'étais tombée sous le charme de Levius bien des années avant que je ne comprenne véritablement de quoi il s'agissait. Ce bleu azuré dans leurs prunelles… cette même couleur que portait l'homme à mes côtés qui observait alors, yeux grands écarquillés, la serre qui s'étendait presque à perte de vue devant nous.
Une véritable merveille, une réussite magique dans son ensemble. Car la magie ici, malgré la grande présence de la botanique, était omniprésente. Une belle magie, simple mais non pas moins redoutable d'efficacité.
J'aimais faire venir dans la serre les véritables passionnés, mais aussi les néophytes, les gens moins expérimentés, qui savaient apprécier à leurs justes valeurs les belles choses de la vie. Ici, Leo était chez lui et je n'avais pas à lui cacher les lieux comme la ferme était cachée aux yeux des moldus ou des personnes qui n'étaient pas invités à pénétrer sur le territoire. Après tout, il n'y avait pas que la légalité en ces lieux, mais pour avoir un équilibre, il fallait avoir de tout.
C'est avec un sourire ravi que je guidais mon invité dans les diverses allées de la serre, lui laissant le temps d'observer chaque fleurs. Venir ici de temps à autre pouvait rapidement donner le tournis, il y avait tant à voir. Moi, j'étais habituée à force d'y entrer tous les jours, je savais donc où regarder, et quoi regarder.
Laissant le sorcier prendre ses marques, je venais caresser une fleur violette, ses pétales se résumant à un gros tube. Au contact de mes doigts, ce dernier s'élargit alors soudainement, laissant apercevoir les pistils jaunes et rouges.
- Ce n'est pas tout à fait vrai, en réalité, je suis dans le cursus de magizoologue et botaniste, alors j'ai la prétention de croire que je me débrouille plutôt bien avec les plantes. Je regardais l'homme d'un éclat amusé dans le regard. Cependant, j'ai toujours beaucoup plus apprécié les animaux que la botanique, effectivement, je me spécialise dans la dragonologie. Je termine mes D.E.F.I.S l'année prochaine et travaille actuellement sur ma thèse, sur une espèce méconnue en Amazonie. Ensuite, j'espère pouvoir prétendre à être comportementaliste. Je pense que les dragons sont des créatures terriblement mal comprises, et ça me fascine d'observer ceux à qui je consacre mon temps pour mes présentes études.
Toujours, lorsqu'il s'agissait de dragons, ma timidité s'envolait et j'en devenais bien plus bavarde, donnant bien plus de détails sur moi et ma passion. C'est pourtant d'un geste gêné que je glissais ma main sur ma nuque pour compléter ma réponse.
- Heu… oui, je continue toujours la musique, surtout le chant en fait… monsieur Wakefield, à l'université, me pousse énormément et … c'est appréciable, vraiment, j'apprends beaucoup de chose… Si je n'étais pas aussi timide, peut-être oserais-je monter sur scène mais, je sais que mon tuteur le voudrait mais… enfin… je ne garde ma voix que pour moi la plupart du temps...
Un peu fuyante, je souriais timidement avant d'attarder mon attention sur les premiers cactus devant lesquels nous arrivions. Sauver par le gong, j'espérais pouvoir changer de sujet et éviter les devants de la scène avec ce professeur de théâtre à mes côtés.
- Bon ceux-ci sont plutôt classiques, mais un peu plus loin il y a les espèces magiques, avec des fleurs et des épines bien plus originales. J'apprécie celui qui se rétracte sur lui-même.
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