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ghost from the past |ft Laz
Mer 19 Juin 2019 - 14:59
ghost from the past
Les examens de fin d'année venaient de se terminer, enfin, et comme tous les soirs, Sàga s'était créé son petit rituel. Habituellement, son point de repère était plutôt la muraille de l'école ou les bras de Bart mais pour une fois, elle avait décidé de faire un saut hors de l'école pour aller se rendre à Inverness, qui avait tellement de choses à lui proposer. Il y avait des bars et des boutiques d'enfer pour se ravitailler pour l'été, dans lesquels elle avait traîné tout l'après-midi. Désormais, elle était assise sur les bords du port, les pieds à quelques mètres de l'eau dans laquelle se reflétait le magnifique soleil couchant Highlandais. Le regard dans le vague, elle réfléchissait à tout ce que l'avenir pourrait lui réserver, à des paroles de chansons qui étaient à la fois poétiques et dramatiques. Cigarette coincée dans ses lèvres, yeux cachés derrière sa monture de lunettes de soleil rondes, elle observe, réfléchit et laisse son esprit divaguer tandis que sa chevelure blonde vole comme une auréole au dessus de ses épaules, révélant par moments le lion trônant fièrement dans son cou. La fumée s'échappe de ses lèvres, fait naître dans son crâne quelques idées qu'elle griffonne sur un petit carnet, stylo se figeant quelques secondes plus tard alors que ses narines sont chatouillées par une odeur des plus singulières. Ce parfum, il lui rappelle tellement de choses qu'elle a autant envie de se jeter dans les bras de celui qui le porte que de vomir toutes ses tripes. Les mauvais souvenirs reviennent, elle repense à ce froid envahissant, tremble à l'idée de revivre ce souvenir. Elle écrase sa cigarette par terre, pose le stylo et le carnet sur ses genoux, retire ses lunettes de soleil pour regarder autour d'elle, à la recherche de la source. Comme toujours, elle s'imagine tomber sur une personne lambda, ou sur personne du tout, cette odeur n'étant que le fruit de son imagination. Il lui était déjà arrivé de rêver de lui, ce qui était normal après le traumatisme qu'elle avait vécu. Alors qu'elle s'effondrait, que son corps la lâchait définitivement direction l'Enfer, il n'avait pas hésité dans un élan de folie à la sauver. Et il était mort. Elle l'avait vu se faire emporter par le courant, lui dire au revoir pour toujours, et elle n'avait jamais eu le temps de lui dire combien il avait ramené un peu de joie dans sa triste vie. « T'es mort. T'es pas là, t'es mort. » lâche-t-elle dans un souffle quand sa silhouette lui apparaît, et qu'elle se redresse, manquant de tomber à l'eau sous le choc. Pinçant les lèvres, elle n'osait plus bouger, son cerveau essayant de faire de l'ordre, de comprendre si ce qu'elle voyait était bien réel ou le simple fruit de son imagination. Lentement, elle s'avance d'un pas vers lui, pour mieux observer la couleur de ses yeux, pour essayer de percer cet éclat qui était le sien à l'époque. « Lazsó, c'est toi ? » finit-elle par demander, le souffle court, avec l'étrange espoir qu'il confirme que c'était bien lui. Et si c'était le cas, s'il était bien là de chair et d'os, elle ne comprendrait pas mais serait tellement heureuse de pouvoir le serrer dans ses bras et de peut-être rattraper le temps perdu en sa compagnie.
Codage par Libella sur Graphiorum
@Laszló Széchényi
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Re: ghost from the past |ft Laz
Sam 13 Juil 2019 - 23:33
Ghost lights
EXORDIUM.
Il avait passé une partie de l’après-midi à la terrasse d’un bar et profiter du soleil. C’était donc tout naturellement qu’il avait poursuivi cette journée plus productive que jamais en trainait dans les rues sans but réel, réfléchissant sur ce qu'il avait fait depuis son arrivée sur le sol britannique. Allez savoir pourquoi, il s’était réveillé un matin avec l’idée qu’il pourrait reprendre les études qu’il avait entreprit quelques années plus tôt. Il aurait pu directement retrouver un emploi, après tout, il avait été un plutôt bon serveur, mais non! Sa dernière idée en date avait été de reprendre là où il s’était arrêté. La direction lui avait proposé un système de tutorat qu’il avait accepté, il fallait qu’il se remette à niveau puisqu’il avait certainement oublié un certain nombre d’éléments des programmes et n’avait pas posé les fesses dans une salle de cours depuis un moment. Ainsi donc, il passerait une partie de son été le nez dans les bouquins et l’autre partie à faire il ne savait trop quoi. Tenter de recoller les morceaux du puzzle qu’était sa mémoire, peut-être ? Ou alors à tenter d’aller de l’avant comme il l’avait fait pendant des mois sur cet autre continent. Partir à l’aventure ? Explorer de nouvelles régions ? Passer un peu de temps avec sa famille d’adoption ? Difficile de faire un choix immédiatement.
Quand il prit enfin le temps de regarder le coin de la ville où il se trouvait, il réalisa qu’il s’était bien éloigné du centre-ville. En effet, le paysage qu’il admirait à présent était celui du port. Le long des quais, étudiants et touristes de passage se croisaient dans un ballet dont l’harmonie aurait pu être perfectionnée. Une poignée de sorciers dont faisait partie la demoiselle aux longs cheveux blonds assise les pieds pendants dans le vide, faisaient une pause pour admirer le paysage. Demoiselle qui manqua par ailleurs de faire une mauvaise chute lorsqu’elle se releva avec l’idée de faire quelques pas dans sa direction. Elle prononça quelques mots dont il ne comprit pas grand-chose ..
« Attention ! » Le mot lui avait échappé, un peu trop fort peut-être, il avait tendu le bras dans direction quand bien même le résultat attendu aurait pu être fait vain. Il avait retenu sa respiration en la voyant déjà tomber dans l’eau pour finalement relâcher les épaules, soulagé qu’elle n’y soit pas tombée.
C’est alors qu’il la reconnu.
Il ne s’était pas imaginé la croiser, pas si tôt en tout cas. Cette dernière remarque lui arracha presque un sourire, un peu plus de trois ans s’étaient écoulés et lui parlait d’une rencontre précipitée. Idiot. Il avait prévu d’aller la retrouver, à un moment, oui, il l’aurait fait. C’était inévitable. Il l’avait même promis à sa famille d’adoption. Seulement, le hongrois aurait aimé avoir un peu plus de contrôle sur cette situation, comme par exemple le jour et le moment. Ce n’était rien, mais contrôler des détails aussi infimes l’aurait probablement mis un peu plus à l’aise et lui aurait éviter de simplement répondre « En chair et en os. » Cette fille qu’il avait vu en rêve, cette fille issue de cette famille qui avait-il découvert avait pris soin de lui pendant quelques années, la raison même de son retour était sous ses yeux – incertaine à en juger par sa réaction, mais qui ne l’aurait pas été face à un souvenir du passé – et il n’avait rien trouvé de mieux à dire. Il aurait pu lui sortir tout un tas d’autres mots, les dictionnaires de langue n’en manquaient pas, pourtant seuls ceux-là lui étaient venus. « J’voulais pas te faire peur. » Qu’il ajouta pour s’excuser d’avoir manqué de la faire tomber à l’eau.
@Sàga Marquise
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Re: ghost from the past |ft Laz
Mer 17 Juil 2019 - 18:01
ghost from the past
Un simple attention qui était beaucoup trop de souvenirs, comme si la scène était destinée à se produire encore et encore à l'infini. Comme si la mort était une évidence, et qu'il n'y avait pas d'autre échappatoire dès qu'ils osaient croiser leur regard. Et pourtant, elle est bien trop sous le choix pour se rendre compte de l'ironie de la situation. Est-ce qu'il ferait la même erreur qu'au passé, à tenter de la sauver à nouveau d'une chute mortelle et d'une noyade, quitte à y passer à sa place ? Elle ne supporterait pas de le voir mourir à nouveau. Elle ne laisserait pas le destin se foutre de sa gueule à ce point. D'ailleurs, pourquoi l'avait-elle fait revenir alors qu'elle avait réussi à faire un peu de paix dans sa vie, acceptant de dédier chaque instant à Bart, dont elle était tombée amoureuse ? A croire que le monde entier se moquait d'elle, en ce moment. Ses choix étaient précipités, elle avait cessé de réfléchir à chaque proposition qu'on lui faisait. Comme si elle avait peur que les événements ne la prennent de cours, et qu'elle se retrouve seule du jour au lendemain, parce qu'elle aurait refusé toutes les chances qui lui avaient été offertes. Elle songea même à un sosie, un double, une malheureuse illusion de son esprit tourmenté. Après tout, il y avait bien des détails qui avaient changé depuis la dernière fois. Son visage, elle ne l'avait pas oublié. Combien de fois sa mère avait déchiré, en colère, les croquis du jeune hongrois, pour essayer de faire son deuil. Combien de fois Sàga n'en avait eu rien à faire, et recommencé à tracer des traits incertains pour être sûre de ne jamais oublier l'intensité de son regard. Elle l'avait tant détesté, quand il était entré dans sa vie, et pourtant, il était la meilleure chose qui lui était arrivée. Peu importe des rumeurs, les critiques et tout ce qu'il s'ensuivait. Peu importe aussi les moments de doutes et les disputes qui arrivent entre tous les frères et sœurs. Elle avait pu compter sur lui quand c'était nécessaire, la preuve en était qu'il était mort pour la sauver. « Me faire peur ? » répond-t-elle, glaciale, méfiante, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que son hystérie n'est pas loin, vu les regards qu'on leur lance. Leur, ce qui veut dire que tout le monde, le voit, lui aussi. De loin ou de près. Elle s'approche donc d'un pas, pour mieux apercevoir que son apparence n'avait plus rien de celle d'un ado, comme c'était à l'époque. Il avait vieilli, voilà la dure réalité des choses. Ni l'un ni l'autre n'était le même qu'à l'époque. Et dans son regard, pourtant, elle n'arrivait pas à voir ce lien qui les avait tant lié, et ce fut un déchirement que de ressentir ça. « J'dois être devenue folle. Ou morte. Ou les deux. » suggère-t-elle, se mordant la langue pour tenter de reprendre tous ses moyens, alors que sa main tremblante se remet à jouer frénétiquement avec ses bracelets, cliquetant. « J'ai besoin d'une cigarette. Non, en vrai, un joint aurait été plus efficace, mais j'en ai pas sur moi. » Cette fois, elle précipite son poignet dans sa sacoche, en sort un paquet de cigarettes, en porte une à ses lèvres puis tend le paquet au sorcier, comme si ce simple geste les aiderait à se rapprocher, comme avant. « Est-ce que c'est vraiment toi ? On est pas en train de me jouer un sale tour, hein ? » finit-elle par demander, ressentant le besoin pressant d'être rassurée, comme depuis toujours, en permanence. En quelque sorte, elle veut baisser les armes, essayer de comprendre, de passer le choc du premier regard.
Codage par Libella sur Graphiorum
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Re: ghost from the past |ft Laz
Ven 26 Juil 2019 - 0:30
Ghost lights
EXORDIUM.
Laszló se sentait véritablement con dans cette situation.
Il aurait pu payer une fortune pour se voir offrir une chance d’utiliser un retourneur de temps et rejouer cette scène. Rendre les premiers mots échangés moins brouillons, moins chaotiques. Elle aussi sembla le trouver idiot à la façon dont elle reprit ses propres mots. Il le savait. Il aurait pu faire mieux. D’ailleurs la pauvre finit par douter de la plausibilité de la scène qui se jouait sur le quai sous les yeux des passants. C’était largement compréhensible, pour elle, il était mort environ trois ans plus tôt, emporté dans les profondeurs d’un lac canadien. Elle s’était approchée, il y vit un signe plutôt positif – au moins elle n’était pas partie en courant. C’était plutôt engageant. Pourtant elle ne paraissait pas aussi sûre d’elle qu’il se l’était imaginée dans son esprit, depuis qu’elle lui était apparue dans ce fameux rêve. « Ou alors on est juste encore tous les deux coincés en Ecosse. » proposa-t-il dans l’idée de la faire sourire. Comme si cette troisième option allait débloquer la situation. Il se retint d’ajouter un ‘’comme avant’’, il savait que rien ne saurait l’être. Le temps avait fait son effet et sa mémoire en rajoutait une couche. Mais Sàga semblait suffisamment déstabilisée qu’il ne savait pas bien comment appréhender la situation. Tenter un brin d’humour ou bien rester sérieux face à tout ça.
Il attrapa le paquet qu’elle lui tendait pour se saisir d’une cigarette. Oh il ne refuserait pas une clope, pas lui. Encore moins à cet instant. Il l’alluma rapidement et offrit d’allumer celle de la française, l’écoutant essayer de créer du sens quant à sa présence à lui, sur les quais. Dans ce monde-ci. « Ca serait quand même dégueulasse de t’faire un coup comme ça. » Ses yeux se posaient tantôt sur elle, tantôt sur le sol ou un autre détail du paysage. Il se demanda alors si quelqu’un avait déjà oser lui faire une plaisanterie d’aussi mauvais goût. Si c’était le cas, il n’osait pas imaginer ce qu’elle avait pu ressentir ; à en croire ses parents, elle et lui formaient un sacré duo. Un jour en parfaite harmonie, sur la même longueur d’ondes, le lendemain à se traiter de tous les noms, à la limite de déclencher une nouvelle guerre des sorciers. Il se souvenait avoir souri en entendant cette anecdote, bizarrement, il se voyait bien agir ainsi avec elle. Sa disparition avait semblait-il laissé un vide dans leur petite famille et il s’en voulait un peu de leur avoir causé tant de peine. Un peu … tenter d’attribuer une valeur ou une quantité à une émotion restait quelque chose de délicat à faire. Tout était relatif. C’était une chose terrible, dans la mesure où lui était bel et bien vivant. Dans le même temps, le hongrois avait laissé une partie de ses souvenirs au fond d’un lac, au milieu des cailloux et des poissons. Y abandonnant au passage une partie des émotions qu’il avait pu créer au contact de telle ou telle autre personne ayant marqué sa vie d’une façon ou d’une autre. Mais comment se montrer plus convainquant ? Il tira sur sa cigarette, cherchant un quelconque moyen de lui prouver qu’il était bien lui. « J’te promets que c’est moi. » assura-t-il. « Je sais pas pourquoi, je sais pas comment, mais je te promets que c’est moi. »
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