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(Dublin, périphérie) des lauriers d'aucun mérite. (finnick)
Mer 24 Juil 2019 - 22:52
— Grand prince, la miséricorde dédiée au lutin le libèrait pour ses vêpres. Ou plutôt, le suzerain n’avait pas eu le choix. Bouder, râler et jurer l’avaient délaissé à la piètre moisson d’un courroux pincé et déversé par les pupilles pluie. Paraissait-il que ce maudit farfadet ne consentirait pas à tous ses caprices ; qu’elle n’était pas l’une de ses poules. Le viride plissé accusant l’affront, il n’avait feulé dans l’air qu’un vain : « Jalouse. » Mais avait consenti –par défaut- à ce que ce Leprechaun rejoigne son petit double. Qu’elle préfère cette non-paire de boobs à un adonis le dépassait toutefois. Alors, le rajah avait opté pour une vengeance personnelle. Si elle voulait consentir à réagir tel un petit gnome libre, il en ferait autant. Et confirma sa venue à un évènement organisé auparavant avec d’anciens camarades : se rendre dans un festival de musique ayant lieu en périphérie de Dublin. Et si un cul venait à twerker malencontreusement contre lui, il dirait que c’était prévu dans son agenda, râlait-il intérieurement. Bien qu’au fond, sa loyauté ne permettrait guère ce genre d’égards. Cependant, il ne pouvait s’avancer pour son curieux viride. Et comme une prémonition, ce fut la vision de vénustés alléchantes qui accueillit le gaillard un fois après avoir transplané. Deux lippes fendues dans un mutin rictus dont il avait le secret, le kronprinz des tourbières ne tarda pas plus à s’avancer au milieu de la foule endiablée face à lui. Des rythmes retravaillés de cornemuses, et musiques traditionnelles hantaient les lieux. La populace accoutrée de robes de sorciers allant des vieux druides aux affublements dignes des chasseurs de dragons des temps caducs. Bien que certains poussait le vice des festivals jusqu’au bout, arborant des toges en tissus kaléidoscopiques. Néanmoins, ce qui retint l’attention majestée furent les nombreuses Eves qui dans cette version revisitée de la vieille époque celte n’avaient point à vendre de vertu. Là encore, ses canines se dévoilèrent au travers de risettes enjôleuses. Cueillant à son passage la caresse de prunelles affriolées dont il trouvait la provocation de les rendre. Le poitrail brasillant sans cesse : il détenait là ses représailles. César était pourtant scient que le procédé n’était pas noble, mais cela le pourvu d’assez de baume au cœur pour dévier ses pas jusqu’à la buvette. En vérité, ses collègues et lui n’avaient –comme à leur habitude- pas convenu d’un endroit où se retrouver. Attendant simpelment que l’un s’ennuie pour quémander après ses collègues à l’aide d’un patronus. Et la configuration n’irritait guère l’héritier d’Eire. Lui n’avait nulle crainte à voguer au milieu de la populace, au contraire. Tâchant de cajoler les mousmées durant son errance. Cet insolent se gavant de leurs airs béats, pour ensuite ignorer ou pousser de rif le moindre inopportun qui bloquerait sa voie. Son arrogance était son égide. Et le fut encore lorsqu’il fut au port des boissons. En effet, le lichen bloqué sur une brunette en amont, il devança sans ménagement une dizaine de personnes. Feintant le moindre de leurs râlements dans son dos par un ronronnement auprès de cette fleur : « Bonjour. Toute seule ? » Charmée et intimidée, la dame n’eut guère la voix pour lui répondre. Parfait, un oiseau réservé : les choses seraient d’autant plus simples. Son bras s’aventura alors autour de ses épaules comme pour marquer son territoire –et surtout sa place dans la file. Sans s’asphyxier de son audace. Ce fut alors que les céladons percutèrent une palette qui lui était bien familière. Des reflets d’émeraude au creux de ses pupilles, constatant avec la paire de K se faisant dos dans des bordures jaunes. Un maillot qui fit vrombir ses brasiers de supporter. Un petit avait du gout par-ci ! Ce même petit dont le profil se dégageant au détour d’un de ses mouvements de tête. Mais ne serait-ce pas… ? « Fraser ? » Son bras déchanta des épaules de l’inconnue, qui ne berça pas de plus d’intérêt dès lors. Se décrochant de la file pour voguer vers l’écossais –ou plutôt l’un des deux ; ces jumeaux… un enfer pour les reconnaître. Mais le spécimen semblait tellement calme qu’il opta pour l’ex-rossignol. Toutefois rendu au constat que les années l’avaient changé et mûri. Même si l’O’Nialláin eut la satisfaction d’enfin s’ériger physiquement à même hauteur que le blondinet. Et étrangement, fut ravi d’un certain plaisir à croisé l’un de ses estimé -et redouté- ex-adversaire sur le terrain. « Je ne te savais pas supporter des Kenmare. » Et à la rencontre d’orbes alezanes interdites, ses lèvres se découpèrent dans un sourire narquois : « Quoi ? Je suis devenu bien trop formidable pour être reconnu ?.. Ouai non pas possible, sa main balaya l’air, le nez retroussé avec dédain, déjà à l’époque j’étais plutôt bien classé en terme de prestance. » |
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Re: (Dublin, périphérie) des lauriers d'aucun mérite. (finnick)
Lun 29 Juil 2019 - 3:49
Il y a un anonymat, dans la foule. Ceux qui me connaissent sont souvent surpris que j'apprécie le genre d'événement où je me suis retrouvé avec mes nouveaux coéquipiers. Le contrat est signé, sous conditions d'un essai de trente jours ayant commencé au début de la semaine chez les kestrels après plus d'un mois de camp d'entraînement, je plane dans un état second depuis plusieurs jours. Devenir un joueur professionnel n'a jamais réellement fait partie de mes plans de carrière - je n'aurais pas mis les pieds à Hungcalf et me serais directement dirigé vers les camps de repérage, le cas échéant. Nul besoin de faire carrière pour sentir l'ivresse d'une bourrasque. Comprenant la nécessité de donner une certaine légitimité à ma carrière future dont l'existence demeure à créer, je me suis contenté depuis sept ans de jouer comme attrapeur universitaire, joutes éthérées conjuguées aux séances bi-journalières en solitaire (et parfois avec un certain paquet de nerfs aux babines couvertes de cacao). Réalisant pourtant que le sérieux d'une thèse exemplaire (je l'espère) ne serait pas suffisant en termes de crédibilité, j'ai fini par accepter de me tourner vers une carrière professionnelle - pour le peu d'années qu'il me reste, du haut de mon quart de siècle. Le dernier attrapeur des kestrels prend sa retraite à 32 ans - en sept ans (ou moins?), j'aurai largement le temps de me faire un nom attaché à la crédibilité qui manque tellement à mes expériences. Qu'on accorde un poids au nom Fraser et qu'on me permette de produire mes potions à plus large échelle, ou encore de publier les méthodes runiques que j'ai le projet de développer en guise de thèse de doctorat en sciences occultes. Devenir pro, un moyen pour une fin ... et quelle fin.
La fin avait l'avantage d'être ajourée de moyens stimulants.
Abandonnant mes coéquipiers quelques instants dans le but avoué de me procurer une pinte delubrifiant socialbière, c'est debout en file, la tête au-dessus de la majorité des autres clients, que j'attends avec patience. L'espace plus restreint de la section bar réveille mon anxiété d'enfermement et, regard noisette fiché sur les néons du stand, je finis par lever la tête, prunelles accrochées au ciel. Le seul endroit au monde où je peux rugir mon existence avec le vol effilé d'une flèche, où je ne me sens jamais au mauvais endroit. Je suis tenté de fermer les yeux, mais les réflexes de survie en société ne sont jamais loin - pas envie d'être pris par surprise. « Fraser ? » Et pourtant - me voilà étonné. J'en sursaute presque, iris boisés s'accrochant à la mâchoire carrée de celui qui m'a interpelé. « Je ne te savais pas supporter des Kenmare. » Jetant un regard vers mon jersey, je le fixe, interdit. « euh ... pas exactement », fais-je d'une petite voix. Je suis techniquement à l'essai, je ne devrais pas parler de mon nouveau poste - ni m'en vanter. « Quoi ? Je suis devenu bien trop formidable pour être reconnu ?.. Ouai non pas possible, déjà à l’époque j’étais plutôt bien classé en terme de prestance ». Je le reconnais très bien - malgré les années et les nombreux centimètres que l'éphèbe a gagnés, son expression et son ton sont les mêmes. Furie sur le terrain de quidditch, rival de grand calibre, un éclat de reconnaissance se promène au creux de mes prunelles, et j'ouvre la bouche pour le saluer, avant d'être coupé net dans mon envol.
« Oy, Fraser! », s'exclame un géant à la voix profonde et familière, accent irlandais roucoulant. Me retournant, un petit sourire étire mes lèvres : Fingall Gallagher, king amongst men, gardien et capitaine des kestrels. À peine plus âgé que mes 25 ans, il semble deux fois plus large, malgré ma propre carrure, mais demeure agile comme un chat sauvage - plus bavard que moi (ce qui n'est pas difficile), et surtout, il m'a adopté instantanément pour me souhaiter la bienvenue dans l'équipe. Je crois ne pas m'y habituer, ne pas réaliser. Finnick Fraser, catastrophe balbutiante, attrapeur pro deune des meilleuresla meilleure équipe irlandaise de quidditch. Le regard du géant se pose sur la file, et il éclate de rire, me mettant une claque dans le dos. « Ah c'est tout toi ça, de pas profiter de ton nouveau poste pour couper la queue, allez viens je te dis », fait-il en nous faisant signe à tous deux. La foule s'écarte respectueusement devant le passage du colosse - il est sur son territoire. « Ton pote prend à boire? ». Laissant passer une demi-seconde, je le fixe d'un air interdit, avant de reprendre mes esprits, secouant la tête. Pointant mon ancien rival, mes cordes vocales ne trébuchent pas (une bénédiction). « Connor », fais-je en désignant le premier du doigt, faisant ensuite un geste vers mon capitaine. « Fingall ». Comme s'il avait besoin d'être présenté, vraiment, bravo Finn. Champion du monde des habiletés sociales. « Ah ouais t'es l'arbitre de la ligue qui a rompu la bagarre entre 5 joueurs! T'es pas mal sur un balai ». Fingall hoche la tête vers le second Irlandais, nous saluant de sa pinte. « Cheers, guys. Vous viendrez nous retrouver plus tard », fait-il en s'éloignant. Adressant un regard piteux à Connor, ne pouvant plus prétendre au secret de ma nouvelle carrière, mes doigts se referment autour de ma propre bière aux accents aussi blonds que mes propres blés. Une vague de panique me traverse - comment interagir? Qu'est-ce qui est considéré comme normal dans ce genre de rencontre? Je ne peux pas simplement m'en aller, après tout, c'est lui qui m'a abordé. Il faut aussi admettre qu'une part de moi est heureuse de le revoir après sept ans. Je suis toutefois incertain de la marche à suivre, aussi, mon verre tapant contre le sien, j'achète un instant en avalant de longues gorgées, davantage par besoin de secondes précieuses que par envie de le mettre au défi. Ah tiens, la voilà. La question à poser. « Que deviens-tu? », que je lui demande, air interrogateur au fond des iris noisette, posant ma bière sur le bar auquel nous sommes désormais accoudés.
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Re: (Dublin, périphérie) des lauriers d'aucun mérite. (finnick)
Ven 9 Aoû 2019 - 16:36
— Le viride écorcha cette mine, miroitement exact de celle de son double. Pourtant, la nature de Pollux fut trahie par son calme gentillet. Celui-ci n’étant d’aucune usité pour Castor. Tous deux ying et yang de la fratrie des tartans, antipodes plus absolus mais complétant par leurs différence les lacunes de l’autre. Une bizarrerie pour ce corniaud, trop peu enclin à la vocation de ses égards pour un être trop étranger à sa quiddité. Cependant ces distinctions caractérielles marquées l’arrangèrent grandement dans l’identification efficace du jumeau présenté à lui. Car après tout, jamais l’ex-griffon de la paire n’aurait gardé cet air de merlan fris à l’approche de l’infant des tourbières. Une expression qui toutefois serait très rapidement imprimée sur la gueule d’ange. En effet, dans le dos de l’écossais vint approcher un roi –que dis-je, un dieu !- du Quidditch. Taillé dans le plus vigoureux chêne que toute l’Eire ait pu pondre, Gallagher vogua jusqu’à leurs rivages. L’accostant avec familiarité et entrain qui s’adressèrent notamment au Tweedledee. Ainsi que des sous-entendus. Perfide mélodie pour laquelle s’ombragea le faciès autrefois narquois. Si la présence du seigneur des Kenmare ne dépossédait plus le cabot des cordes de sa gorge, le statut tout récent du blondinet y pallia avec brio. Bouchon infâme le soufflant de la moindre apostrophe tandis qu’il accusa la nouvelle. Tout d’abord avec déni. Mais c’était sans compter sur la régicide jalousie qui de ses griffes n’eut aucun mal à récupérer la souveraineté du cœur de l’ex-fauve. Lorgnant de céladons assassins l’impertinent Fraser, humilié à ce que ce rossignol soit raison de l’acquisition de sa boisson. En vérité, le rajah n’accepta son verre que par fierté. Bien qu’il fut-ce encore une fois bafoué par l’impertinent écossais qui l’introduisait à son héros. Sérieusement ? tonna son fiel. Même le compliment de la légende ne put récupérer une once de joie dans le cœur celte. Passionné de caractère, les brasiers sous son poitrail abordèrent de caustiques reflets. Camaïeu d’acrimonie. Comment ce bafouilleur pouvait-il oser ? Au départ du second Irlandais, les prunelles claires ne cessèrent d’excorier l’interlocuteur qu’on lui délaissa. Fermé et hostile. Là où même la loyauté pour Riley, ou encore toute tendresse pour Siobhán, ne pourraient retenir les foudres vengeresses du cyon envers ce Fraser. Devenu Zeus et Cerbère ; l’association ne présageait rien de bon. L’apprêté dans son vermeil tendit toute sa stature. Prêt à bondir. Empaler de rif celui qui n’était point le César à glorifier. Non, une erreur avait été commise. Cet indolent ne pouvait constituer la prochaine tête à orner de lauriers. Le droit ne lui revenait guère ! Foutu usurpateur qui narguait l’héritier légitime. Celui qui avait sué sang et eau à virevolter à chaque compétition derrière tout le panthéon du Quidditch. Celui pour qui on avait dressé les tapis rouges de nombreuses autres équipes britanniques, mais qu’il avait refusé par dévouement envers les Krestels. Fraser était bon, certes, mais il n’était point digne de siéger à la table ronde avant lui. Ainsi, sur le rythme belliqueux des bodhrán, les orbes de prasin léchèrent l’ignoble tentative de sympathie quand leurs gobelets s’entrechoquèrent. Le dédain encré dans son derme, qu’il n’était pas difficile à déceler. Déduction par ailleurs aidée par le déclin de l’ancienne risette. Pourtant sans que les crocs ne claquèrent guère. Puis, ses yeux se plissèrent à la question stupide de l’Ecossais. Vraiment ? Fallait-il encore qu’il l’offense davantage ? « Tu n’as pas entendu ? jappa-t-il, aucunement clément. Arbitre. Intégré au ministère dès ma première tentative. » Dernier ajout telle une tentative de redorer son blason. Son corps professionnel était difficile, exigeant à la fois une bravoure inconsidérée, des capacités uniques sur un balai ainsi qu’une maitrise et rapidité en sortilège implacable. Néanmoins, c’était Fraser qui détenait le plus beau sceptre en cette heure. « Je savais que t’avais du mal avec ta bouche mais pas avec tes oreilles. » Une bassesse dont il ne s’embarrassa guère. Obnubilé par l’unique but de rabaisser son comparse. De lui faire savoir qui était meilleur. Qui aurait dû hériter de sa médaille et son triomphe. Sans n’observer le grotesque de son caprice. Non, il était bien trop aveuglé par un égo éclopé clamant réparation. « Cela dit, j’espère que tu passeras pas trop pour un con durant tes prochaines interviews. Quoi que l’on pourra toujours s’en servir pour annoncer que le monde du Quidditch s’ouvre aux handicapés. Ce serait beau, n'est-ce pas ? » Sur quoi il s’abreuva d’une longue gorgée de sa bière dont il ne perçut pas même l’amertume. Sa bouche était déjà empreinte d’un malsain goût de cendre. |
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Re: (Dublin, périphérie) des lauriers d'aucun mérite. (finnick)
Ven 16 Aoû 2019 - 16:20
Il y a le stéréotype du parfait rouge, que mon double a toujours incarné. Avenant, grande-gueule, le genre qui rigole et qui est prêt à tout pour épater la galerie. L'archétype de la wright, que Siobhán personnifie - apte aux mauvais coups, à faire fi des règlements, à prioriser le plaisir. Mais Connor? Son fiel m'atteint comme cent balles. Ça fait mal, de se faire dire en pleine gueule ce qu'on pense déjà de soi-même. C'est gratuit, c'est petit, c'est ... Au-delà du patriotisme qu'apportent les maisons, peu de gens comprennent peut-être le confort de compréhension que m'apportent ces couleurs, de comprendre les personnalités à la lumière des teintes dont se revêtent les poitrails. Si mon esprit ne manque pas de nuance psychologique au point de pouvoir se dire que les teintes d'émeraude sont automatiquement mauvaises et que les reflets carmins, bons, j'ai tout de même grandi entouré de griffondors. Riley. Isalynn. Oz. Des coeurs purs, grandes gueules, du genre à protéger et pourfendre les foules. Pas à s'en prendre aux faiblesses offertes et à appuyer dessus. Je ne comprends pas où il veut en venir - que lui ai-je fait? Passant en revue mes actions depuis les quelques minutes où nous nous sommes croisés, mon esprit s'affole. Je l'ai salué. Aurais-je dû le saluer en premier? Je ne l'avais pas vu ... Fingall nous a rejoints. J'ai fait les présentations. Aurais-je dû le laisser se présenter lui-même? Le capitaine nous a offert un verre. J'ai demandé à Connor ce qu'il devenait. Aurais-je dû me garder au courant des allées et venues professionnelles de mes anciens adversaires?
C'est à s'en arracher les cheveux. C'est ... un problème que je commence à résoudre. Je n'ose que rarement tenter de me faufiler dans les pensées d'autrui - notamment parce que mon taux de succès est ... exécrable. Apprenant en autodidacte et ayant de bonnes intentions, je ne me pratique que rarement, et je n'ose pas en parler, même à mes proches. Honte du morceau manquant, gêne d'admettre qu'encore une fois, je dois trouver des solutions artificielles pour des problèmes qui n'existent pas chez les autres. Robot défaillant, mécanique à deux noises. Le diable dans la machine, qui menace constamment de m'en éjecter - déjà que je la dirige si mal. Profitant d'un instant volé par une gorgée de bière, je tente de faire le vide. De me projeter en Connor, pour saisir, comprendre pourquoi il me parle ainsi, d'où provient cette méchanceté gratuite. Échec. Je ne peux pas recommencer - ce serait suspect. Il a l'oeil d'un arbitre, et les arbitres sont comme les attrapeurs, en cela : nous voyons ce qui échappe au regard d'autrui. Quelle ironie, dans mon cas. Paupières plissées, je le regarde, la tête qui se penche légèrement sur le côté. « Ça te fait du bien, de dire ça? » Candide, honnête. Peut-être qu'il pourra me l'expliquer. La raison pour laquelle il sent qu'il est légitime de s'adresser ainsi à quelqu'un qu'il n'a pas vu en 7 ans, et qui, aux dernières nouvelles, était en bons termes avec lui. Pourtant, sait-on jamais : je gaffe si souvent que j'aurais pu lui avoir porté préjudice par le passé sans m'en rendre compte. Ce ne serait pas la première fois. « Ça te ... rassure? » La devinette, le coup d'épée dans l'eau, ou dans la chair?
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Re: (Dublin, périphérie) des lauriers d'aucun mérite. (finnick)
Dim 18 Aoû 2019 - 20:59
— Vis-à-vis trop candide. Titillant la patience quasi-inexistante de l’orageux celte. Comme si rien que cette trogne scandait à l’affront. Exhortant la facette belliqueuse du sultan pour punir le malotru. Celui qui siégeait à sur un trône qui ne lui revenait guère. Et qui osait insulter une seconde fois César. Pourtant, l’âme carmine interprétait à tort les interrogations qu’on lui adressait. Pour lui, elles n’étaient que de mauvaises brimades. Qui eurent pour effet d’érafler à nouveau sa fierté. Et enflammer les brasiers de la guerre. Malgré le gros de son rire - factice et exagéré. « Me rassurer ? Vraiment ? » Prasin tempétueux, l’infant des tourbières rognonnait en intérieur pour la réparation suite ces injures. Mais il devait faire bien. Et opta tout d’abord pour le motus sur la langue. Délaissant la lame du silence excorier son misérable allocateur tout en le jugeant de l’allumelle de son regard. Le prédateur évaluait sa proie. D’autant qu’il savait qu’utiliser l’absence des mots étaient une des plus belles armes de l’éloquence. Oui, parfois l’idiot réfléchissait. Tout du moins, à hauteur de ce qui complaisait son égo, puisqu’il occultait en parallèle sa vieille admiration pour les prouesses de son aîné dans l’éther. Ou plus exactement : sa fierté lui refusait à reconnaitre ce génie, dans la vaine tentative de lui refuser cette couronne que le blondinet usurpait. L’avarice de ses phrases prit fin au bout de quelques secondes. Au même instant, brillanta une étincelle de facétie dans le regard clair. Lorgnant sur la carrure qui lui faisait face avant de le dépasser d’un pas. Comme pour s’annoncer maitre de la marche ; seigneur de cette confrontation muette. Le plus ridicule était que sa jalousie en était l’unique instigatrice. Mais ça encore, il l’ignorait avec brio. « Je n’énonce que la vérité, Fraser. » L’empereur ponctua sa phrase. Guidant à ses lèvres sa bière. Offerte aux frais des Krestel. Attribuée non par ses victoires mais celles d’une autre. Son gout en était amer. « Gallagher ne sera pas toujours derrière toi. Ça ne me surprendrait même pas qu’il s’en fatigue à la longue. Comme le reste de l’équipe. Après tout, tu vas désormais les représenter. » Une vérité exécrable mais pourtant dont il usait perfidement. Le fauve se jouait des faiblesses de ce qu’il estimait comme son adversaire. Joute verbale où il profitait en plus de l’aménité de son comparse. Le prince revêtait ses attraits de connard. « Ce n’est pas un monde de boursouflets qui t’attend. Il faut avoir des couilles et s’imposer. Je doute que t’en sois capable. » Pour une fois, sa probité n’était guère entachée par l’acrimonie de ses humeurs. Apportée et appuyée par son expertise en tant qu’arbitre officiel de la league. Un post autrefois choisit afin d’évaluer le futur environnement qui l’accueillerait, ainsi que pour s’imposer auprès des joueurs. Mais l’échec de ce second point le poussa à la félonie –qu’il dissimula sous des airs infatués de grand prince : « Ou alors, donne-moi tort. » Usant de la surprise –et de la trop grande innocence de son interlocuteur -, les griffes du cabot saisirent soudainement la pinte du rossignol. Pour s’adonner aussitôt au blasphème suprême : retourner intégralement son poignet et déverser tout son contenu à leurs pieds. Une lueur malsaine de provocation dans le creux de l’iris qui examinait cet agneau. Sans rien ajouter. Seulement patientant à une quelconque réaction -même s'il en doutait d'une potentielle existence. Egalement son arrogance se délectant de rabaisser ainsi l'imposteur. |