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[Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Mer 11 Sep 2019 - 12:06
Inverness city
Le léger grincement des gonds de la porte de la salle brisa le silence de la salle. L'auror releva alors le nez de ses feuilles et tourna la tête en direction de la source des bruits. Il vit alors une femme rentrer. Il l'observa quelques secondes, il la connaissait, il en était certain. Mais il n'arrivait pas à savoir qui elle était. Elle avait quelque chose de familière, mais en même temps de complètement étrangère. Grant se leva de sa chaise pour aller saluer l'inconnue.
_ Bonjour, je m'appelle Grant Stanfield. Ça fait un moment que je donne des conférences ici, mais je n'ai jamais pris le temps de faire connaissance avec mes collègues. Et je m'en excuse. Dit-il sur un ton chaleureux.
L'auror avait estimé devoir s'excuser. Cela devait bien faire deux ou trois ans qu'il donnait des conférences, mais il était resté seul, se concentrant à fond sur son travail d'auror en oubliant d'apprendre à connaître ses collègues de l'université. C'était un défaut qu'il avait de ne jamais mêler le travail et sa vie privée. Et il ne changerait jamais sa façon de faire à propos de son travail d'auror, mais en tant que conférencier, il pouvait essayer de faire des efforts. Il ne risquait pas grand-chose.
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Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Mer 11 Sep 2019 - 13:03
Elle finit sa vie au fin fond du cendrier, cette sucette maladive qui atteint mon cerveau, m’allège des infâmes douleurs musculaires et d’une certaine anxiété. Une part tragique du quotidien, mais la magie apporte son lot de confort en cela, ne pas abîmer ma santé en fumant, notamment.
Tas de copies sous le bras, je tournais des talons, ma robe sombre virevoltant au gré de mes pas, légers, réflexes d’assassins toujours omniprésents, mes bottines foulant élégamment le sol. Direction la salle des professeurs, songeais-je, vaguement lunaire. Il me faut un café. Ou une trentaine. Poussant la porte d’un geste franc, je m'émerveille du calme disciplinaire de l’endroit. Il n’y a pas grand monde, et c’est pour ça que j’aime cette salle, qui au delà de ça dispose d’une excellente machine à café.
A peine la porte poussée cependant, ma sérénité et mon calme se font interrompre par un collègue, levant les yeux vers cet homme qui me rappelle vaguement quelque chose, plissant vaguement les yeux pour faire lieu de ma mémoire.
_ Bonjour, je m'appelle Grant Stanfield. Ça fait un moment que je donne des conférences ici, mais je n'ai jamais pris le temps de faire connaissance avec mes collègues. Et je m'en excuse.
Grant… Stanfield… Un instant, mes prunelles derrière mes lunettes de vues trahissent une lueur douce, un jaune sale, pratiquement doré, illuminant vaguement la pièce, avant de claquer des doigts, un sourire tendre se manifestant à mon visage. Nostalgique, très certainement.
« Grant ! Cela fait une éternité ! C’est moi qui vous présente mes excuses de ne pas vous avoir reconnu. Eden Sykes, vous avez été mon formateur au ministère ! »
Il m’a fallu le temps. Et il le lui faudra surement aussi. L’Eden à laquelle il fait face n’a rien avoir avec celle qu’il a pu connaître des années auparavant. A cette époque, c’était une haine proéminente, une colère silencieuse qui animait mes pas, un besoin de blesser. De blesser fort. Mais aujourd’hui, c’est bien différent. Je rayonne d’une lumière de vie, intense. Apaisée, repentis.
Nous nous sommes rapidement perdus de vue après mon intégration, mais mon comportement au ministère a fait beaucoup -trop- de bruit pour qu’il ne le sache pas. La jeune adulte qu’il a connu était vide, renfermée, triste, en colère, en quête de justice. Celle dont il a dû entendre parler, c’est une meurtrière, trop douée pour laisser la moindre trace derrière elle. Un monstre de sang froid, à la fois capable de résoudre à elle seule des situations d’une extrême complexité, mais en semant la mort sur son chemin.
D’un simple coup d’oeil, il paraît presque impossible aujourd’hui de se dire que j’ai pu être l’une des deux. Rayonnante de vie, d’une apparence plus jeune, plus femme, moins enchantée, preuve trahis par le port de lunettes de vues, du fait que je dégageais une douce odeur de parfum mêlé à un shampoing et un gel douche fleuris, tendrement souriante, de petites étoiles pétillaient en mes yeux.
Je m’approchais donc pour déposer les devoirs fraîchement récupérés sur une table et offrir un baiser à chacune des joues de l’homme, qui devrait normalement être mon aîné d’un an ou deux, bien qu’il semblait faire vingt ans de plus. L’un des gros avantages de la métamorphomagie. Mais j’avoue que je prends un sacré coup de vieux à travers lui. Je me sens d’autant plus satisfaite de ne plus me souvenir de mon apparence d’origine et d’être donc incapable de la redessiner.
« Alors, qu’est-ce que vous devenez, depuis toutes ces années !? »
Un certain entrain m’animait, j’étais nostalgique, mais étrangement en le bon sens du terme. Je considère mes années d’Auror comme un échec. A vrai dire, je considère ma vie comme un échec, depuis l’année dernière où je me sens triomphante, heureuse de me lever le matin aux côtés de celles que j’aime, pour faire ce que j’aime. Mais la rétrospective me permet de me dire que je ne serais pas sur un tel nuage si tout cela n’était pas arrivée, et je suis reconnaissante des expériences passées, mais aussi des individus ayant planté leur graine qui aujourd’hui, germe à merveille, malgré les années d’enfermement.
Tas de copies sous le bras, je tournais des talons, ma robe sombre virevoltant au gré de mes pas, légers, réflexes d’assassins toujours omniprésents, mes bottines foulant élégamment le sol. Direction la salle des professeurs, songeais-je, vaguement lunaire. Il me faut un café. Ou une trentaine. Poussant la porte d’un geste franc, je m'émerveille du calme disciplinaire de l’endroit. Il n’y a pas grand monde, et c’est pour ça que j’aime cette salle, qui au delà de ça dispose d’une excellente machine à café.
A peine la porte poussée cependant, ma sérénité et mon calme se font interrompre par un collègue, levant les yeux vers cet homme qui me rappelle vaguement quelque chose, plissant vaguement les yeux pour faire lieu de ma mémoire.
_ Bonjour, je m'appelle Grant Stanfield. Ça fait un moment que je donne des conférences ici, mais je n'ai jamais pris le temps de faire connaissance avec mes collègues. Et je m'en excuse.
Grant… Stanfield… Un instant, mes prunelles derrière mes lunettes de vues trahissent une lueur douce, un jaune sale, pratiquement doré, illuminant vaguement la pièce, avant de claquer des doigts, un sourire tendre se manifestant à mon visage. Nostalgique, très certainement.
« Grant ! Cela fait une éternité ! C’est moi qui vous présente mes excuses de ne pas vous avoir reconnu. Eden Sykes, vous avez été mon formateur au ministère ! »
Il m’a fallu le temps. Et il le lui faudra surement aussi. L’Eden à laquelle il fait face n’a rien avoir avec celle qu’il a pu connaître des années auparavant. A cette époque, c’était une haine proéminente, une colère silencieuse qui animait mes pas, un besoin de blesser. De blesser fort. Mais aujourd’hui, c’est bien différent. Je rayonne d’une lumière de vie, intense. Apaisée, repentis.
Nous nous sommes rapidement perdus de vue après mon intégration, mais mon comportement au ministère a fait beaucoup -trop- de bruit pour qu’il ne le sache pas. La jeune adulte qu’il a connu était vide, renfermée, triste, en colère, en quête de justice. Celle dont il a dû entendre parler, c’est une meurtrière, trop douée pour laisser la moindre trace derrière elle. Un monstre de sang froid, à la fois capable de résoudre à elle seule des situations d’une extrême complexité, mais en semant la mort sur son chemin.
D’un simple coup d’oeil, il paraît presque impossible aujourd’hui de se dire que j’ai pu être l’une des deux. Rayonnante de vie, d’une apparence plus jeune, plus femme, moins enchantée, preuve trahis par le port de lunettes de vues, du fait que je dégageais une douce odeur de parfum mêlé à un shampoing et un gel douche fleuris, tendrement souriante, de petites étoiles pétillaient en mes yeux.
Je m’approchais donc pour déposer les devoirs fraîchement récupérés sur une table et offrir un baiser à chacune des joues de l’homme, qui devrait normalement être mon aîné d’un an ou deux, bien qu’il semblait faire vingt ans de plus. L’un des gros avantages de la métamorphomagie. Mais j’avoue que je prends un sacré coup de vieux à travers lui. Je me sens d’autant plus satisfaite de ne plus me souvenir de mon apparence d’origine et d’être donc incapable de la redessiner.
« Alors, qu’est-ce que vous devenez, depuis toutes ces années !? »
Un certain entrain m’animait, j’étais nostalgique, mais étrangement en le bon sens du terme. Je considère mes années d’Auror comme un échec. A vrai dire, je considère ma vie comme un échec, depuis l’année dernière où je me sens triomphante, heureuse de me lever le matin aux côtés de celles que j’aime, pour faire ce que j’aime. Mais la rétrospective me permet de me dire que je ne serais pas sur un tel nuage si tout cela n’était pas arrivée, et je suis reconnaissante des expériences passées, mais aussi des individus ayant planté leur graine qui aujourd’hui, germe à merveille, malgré les années d’enfermement.
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Dim 15 Sep 2019 - 21:58
Inverness city
_ Eden ? Bien sûr que je me souviens de vous. C'était dans mes jeunes années, le temps a fait son oeuvre, même si je dois avouer que vous semblez aussi jeune qu'à l'époque, une autre personne même.
La sorcière n'avait pas que changé physiquement. Elle semblait aussi très différente de la jeune femme qu'il avait connue à l'époque et des échos qu'il avait eu sur elle par la suite. Son sourire ne laissait pas douter qu'Eden avait un jour fait frémir le ministère par ses méthodes de travail. Elles étaient efficaces, mais elles avaient un prix, celui du sang et le gouvernement magique n'était pas prêt à le payer. Alors, une jeune femme comme Eden leur faisait peur. Des mesures avaient été prises. Alors revoir la sorcière à Hungcalf, visiblement professeur était complètement inattendu pour l'auror.
Néanmoins, Grant était ravi de revoir Eden, cette femme tout droit sorti d'un passé qu'il pensait révolu. Il répondit à sa bise en souriant. Il était curieux de comprendre ce qui avait pu changer la sorcière à ce point. Ou était-ce qu'une apparence et qu'en réalité, elle était restée la même ? C'était une option, mais Grant en doutait.
_ Toujours auror, je suis chef de brigade maintenant. Et j'ai divorcé aussi. Mais c'est sans doute pour le mieux. J'ai ma vie bien en main et j'arrive encore à battre les jeunots en duel, donc tout va bien. Répondit-il en souriant.
Et vous ? Vous êtes devenue professeur ? En tout cas, vous avez bonne mine et l'air heureuse, vous faites plaisir à voir. Ajouta-t-il sincèrement.
Son métier d'auror n'était pas toujours joyeux, les cours étaient une pause dans les horreurs de son travail. Et retrouver quelqu'un comme Eden qui semblait épanoui rendait cet aparté bien plus agréable et intéressant.
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Ven 20 Sep 2019 - 23:55
_ Eden ? Bien sûr que je me souviens de vous. C'était dans mes jeunes années, le temps a fait son oeuvre, même si je dois avouer que vous semblez aussi jeune qu'à l'époque, une autre personne même.
Semblez ? Je suis une autre personne, Grant. J’ai changé. Ces mèches blondes, cette lumière en mon regard, ce ne sont que de vagues bribes du “nouveau moi”, une seconde Eden. Capable de sourire, de rire, de partager de petits instants de bonheur.
_ Toujours auror, je suis chef de brigade maintenant. Et j'ai divorcé aussi. Mais c'est sans doute pour le mieux. J'ai ma vie bien en main et j'arrive encore à battre les jeunots en duel, donc tout va bien. Répondit-il en souriant.
Et vous ? Vous êtes devenue professeur ? En tout cas, vous avez bonne mine et l'air heureuse, vous faites plaisir à voir.
Déposant mon tas de copies sur un petit bureau que je m’étais approprié, j’attrapais le mug vide déposé dessus pour faire couler du café d’un coup de baguette et me servir en préparant une deuxième tasse pour la poser à côté de lui. S’il n’en veut pas, ça en fera plus pour moi, après tout.
« Je suis contente pour vous, si les choses roulent. Je suppose que le temps et la réalité sont de mèche pour lutter contre l’amour, mais ça me rassure de vous savoir garder pieds face à un divorce. »
Appropriation oblige, je songeais un instant. Et si Cléopatra me quitte ? Et si je la quitte ? Un flash de notre voyage de l’année dernière revient à mes yeux, et je me fige un instant dans le vide, les prunelles émettant une lueur rouge sang quelques instants tout en s’en appropriant la couleur. Un frisson, puis je secouais la tête, ramenée à la réalité en reprenant pieds et mon doux sourire, buvant une gorgée du café brûlant.
« C’est exact. J’enseigne la métamorphose en qualité de titulaire, c’est un métier épanouissant. Former de bonnes têtes pensantes pour leur éviter de mal tourner me convient mieux que de traquer les têtes mal achevées. »
C’était des mots maladroits de ma part, mes principaux talents magiques de combat se tournent autour d’arts non conventionnels. En terme de duel de baguette, je suis loin d’être excellente, voir plutôt mauvaise. Mais je suis une lanceuse de couteaux, hématomancienne et artificière qui en a fait pâlir plus d’un, alors les décapitations… C’était un peu monnaie courante lors des enquêtes sur mes “légitimes défenses”.
« Chef de brigade et confériencer, donc… Ce n’est pas trop difficile de concilier les deux ? Conférences en quelle matière, d’ailleurs ? »
Chef de brigade… Au départ, on m’a collée dans des équipes d’intervention. “la petite nouvelle”. Je me tenais encore à carreaux, à vrai dire. Puis il a suffit d’une fois, un drame, une erreur de notre leader. Un erreur qui a coûté la vie de pratiquement tout l’escadron, de nombreux civils qui ont été pris à partie par nos cibles, qui ont tout de même finis par se faire tuer par bon nombre lors d’un conflit avec d’autres mages noirs.
Des quelques survivants, nous avons été forcés de suivre une thérapie, certains ont abandonné leur poste. Me concernant ? J’ai joué l’audace. J’ai ramené les survivants et leurs assaillants. Tous. Sans exceptions, aveux à la clé. Petit exploit qui m’a valu une belle promotion et l’autorisation de travailler en duo, voir seule, dans des missions plus délicates que les “interventions musclées”, plus subtiles. Infiltration en des réseaux complexes, espionnage, récupération d’informations, des affaires parfois sales, sombres.
Si le ministère était méfiant à mon égard, quand la situation les dépassait, ils n’hésitaient pas à m’envoyer assassiner des cibles trop sensibles en remettant officiellement sur mon dos une déviance morale face à mon serment, me récompensant officieusement. Une unité de l’ombre, sans états d’âme, prête à se confronter au pire, capable en quelques secondes de complètement disparaître de la circulation.
J’étais le pigeon idéal pour faire le sale boulot. Tous ses secrets que le ministère pense encore sous serment inviolable, passé avec un vulgaire golem. Toutes ces informations qu’ils pensent détenir dans une mémoire soigneusement filtrée pour ôter ou modifier certains éléments avant chaque rapport, cette baguette, l’une des trois que j’utilise, les deux autres issue du marché noir et n’ayant aucune empreinte officielle.
Deux poids deux mesures. Quelques mots, quelques actes maladroits et ils pourraient me mettre au silence à jamais. Un croque mitaine me forçant à jouer aux funambules avec ma vie, ma liberté. Ne pas trop en dire, garder les souvenirs pouvant servir de preuves à travers des jeux de pistes complexes, dangereux, des liens de sangs, afin d’éviter toute manipulation de la part de legilimens.
Je clignais des yeux, perdue dans mes pensées. C’est la même chose à chaque fois que je recroise quelqu’un du ministère ici. Je me sens épiée. Je devrais détourner ça de mon esprit et juste continuer de vivre avec le sourire. Le chemin de la rédemption est long, mais loin d’être inaccessible.
Semblez ? Je suis une autre personne, Grant. J’ai changé. Ces mèches blondes, cette lumière en mon regard, ce ne sont que de vagues bribes du “nouveau moi”, une seconde Eden. Capable de sourire, de rire, de partager de petits instants de bonheur.
_ Toujours auror, je suis chef de brigade maintenant. Et j'ai divorcé aussi. Mais c'est sans doute pour le mieux. J'ai ma vie bien en main et j'arrive encore à battre les jeunots en duel, donc tout va bien. Répondit-il en souriant.
Et vous ? Vous êtes devenue professeur ? En tout cas, vous avez bonne mine et l'air heureuse, vous faites plaisir à voir.
Déposant mon tas de copies sur un petit bureau que je m’étais approprié, j’attrapais le mug vide déposé dessus pour faire couler du café d’un coup de baguette et me servir en préparant une deuxième tasse pour la poser à côté de lui. S’il n’en veut pas, ça en fera plus pour moi, après tout.
« Je suis contente pour vous, si les choses roulent. Je suppose que le temps et la réalité sont de mèche pour lutter contre l’amour, mais ça me rassure de vous savoir garder pieds face à un divorce. »
Appropriation oblige, je songeais un instant. Et si Cléopatra me quitte ? Et si je la quitte ? Un flash de notre voyage de l’année dernière revient à mes yeux, et je me fige un instant dans le vide, les prunelles émettant une lueur rouge sang quelques instants tout en s’en appropriant la couleur. Un frisson, puis je secouais la tête, ramenée à la réalité en reprenant pieds et mon doux sourire, buvant une gorgée du café brûlant.
« C’est exact. J’enseigne la métamorphose en qualité de titulaire, c’est un métier épanouissant. Former de bonnes têtes pensantes pour leur éviter de mal tourner me convient mieux que de traquer les têtes mal achevées. »
C’était des mots maladroits de ma part, mes principaux talents magiques de combat se tournent autour d’arts non conventionnels. En terme de duel de baguette, je suis loin d’être excellente, voir plutôt mauvaise. Mais je suis une lanceuse de couteaux, hématomancienne et artificière qui en a fait pâlir plus d’un, alors les décapitations… C’était un peu monnaie courante lors des enquêtes sur mes “légitimes défenses”.
« Chef de brigade et confériencer, donc… Ce n’est pas trop difficile de concilier les deux ? Conférences en quelle matière, d’ailleurs ? »
Chef de brigade… Au départ, on m’a collée dans des équipes d’intervention. “la petite nouvelle”. Je me tenais encore à carreaux, à vrai dire. Puis il a suffit d’une fois, un drame, une erreur de notre leader. Un erreur qui a coûté la vie de pratiquement tout l’escadron, de nombreux civils qui ont été pris à partie par nos cibles, qui ont tout de même finis par se faire tuer par bon nombre lors d’un conflit avec d’autres mages noirs.
Des quelques survivants, nous avons été forcés de suivre une thérapie, certains ont abandonné leur poste. Me concernant ? J’ai joué l’audace. J’ai ramené les survivants et leurs assaillants. Tous. Sans exceptions, aveux à la clé. Petit exploit qui m’a valu une belle promotion et l’autorisation de travailler en duo, voir seule, dans des missions plus délicates que les “interventions musclées”, plus subtiles. Infiltration en des réseaux complexes, espionnage, récupération d’informations, des affaires parfois sales, sombres.
Si le ministère était méfiant à mon égard, quand la situation les dépassait, ils n’hésitaient pas à m’envoyer assassiner des cibles trop sensibles en remettant officiellement sur mon dos une déviance morale face à mon serment, me récompensant officieusement. Une unité de l’ombre, sans états d’âme, prête à se confronter au pire, capable en quelques secondes de complètement disparaître de la circulation.
J’étais le pigeon idéal pour faire le sale boulot. Tous ses secrets que le ministère pense encore sous serment inviolable, passé avec un vulgaire golem. Toutes ces informations qu’ils pensent détenir dans une mémoire soigneusement filtrée pour ôter ou modifier certains éléments avant chaque rapport, cette baguette, l’une des trois que j’utilise, les deux autres issue du marché noir et n’ayant aucune empreinte officielle.
Deux poids deux mesures. Quelques mots, quelques actes maladroits et ils pourraient me mettre au silence à jamais. Un croque mitaine me forçant à jouer aux funambules avec ma vie, ma liberté. Ne pas trop en dire, garder les souvenirs pouvant servir de preuves à travers des jeux de pistes complexes, dangereux, des liens de sangs, afin d’éviter toute manipulation de la part de legilimens.
Je clignais des yeux, perdue dans mes pensées. C’est la même chose à chaque fois que je recroise quelqu’un du ministère ici. Je me sens épiée. Je devrais détourner ça de mon esprit et juste continuer de vivre avec le sourire. Le chemin de la rédemption est long, mais loin d’être inaccessible.
- Woupsy:
- Désolée pour le temps de réponse, avec les notifs des sujet commun j’avais pas vue que t’avais rep
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Dim 22 Sep 2019 - 13:59
Inverness city
De ce fait les questions innocentes de l'auror ne l'étaient pas tellement. Il ne voulait pas se monter invasif, mais il était curieux. Alors Grant observa Eden en silence poser ses copies et préparer deux tasses de café. Il en accepta une et remercia la sorcière d'un petit signe de tête, accompagné d'un sourire.
_ Ça fait plusieurs années, je m'en suis remis. Et puis, je crois que j'y étais pour beaucoup. Mais c'est une longue histoire. Dit-il en balayant l'air de se main.
Néanmoins les mots de Grant semblaient avoir déclenché une forte réaction émotionnelle chez Eden. L'auror n'était pas un expert en métamorphose, mais il était bon observateur. Il ne manqua pas le changement de couleurs des iris de la sorcière. Il ne s'attendait pas à ce qu'un sujet comme le divorce fasse réagir une métamorphomage expérimentée, mais peut-être qu'un événement similaire avait été un des éléments clés du changement chez Eden. Dans tous les cas, le sujet semblait sensible.
Eden était donc devenu professeur.Grant n'avait aucun mal à la croire lorsqu'elle disait que c'était un travail épanouissant. Sa propre impression allait dans ce sens et puis il suffisait de voir la sorcière pour comprendre que ça lui réussissait.
_ Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour trouver sa vocation. En tout cas, vos élèves doivent avoir de la chance. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut apprendre la métamorphose grâce à une métamorphomage.
Bien que ce choix de carrière semblait réussir à Eden, Grant se questionnait sur la légitimité de la sorcière à ce poste. Après tout, la réputation de la métamorphage n'était pas tout celle d'un professeur, mais celle d'une sorcière à l’efficacité redoutable et mortelle. Mais l'auror avait tout de même conscience qu'il n'avait pas revenu son ancienne élève depuis des années et des années. De plus, si elle avait été acceptée en tant que professeur, c'était que l'école et le ministère n'y avait pas vu de problème.
_ Ça demande un peu d'organisation, mais ça me fait du bien parfois d'être dans un lieu plus calme. Je suis tout le temps sur le terrain, les cours c'est un bon moyen de changer d'environnement.
L'auror but ensuite une bonne gorgée de café avant de continuer.
_ Je donne des conférences en Défense contre les Forces du mal. Mais je parle plus généralement des sorciers, plutôt que des créatures des ténèbres. Car j'ai l'impression que les jeunes ont tendance à oublier que la pire menace sont les autres sorciers et pas les créatures magiques. Répondit-il avec sérieux.
Les différentes missions de la carrière de Grant lui avaient appris cette leçon et il comptait la transmettre aux étudiants d'Hungcalf. C'était aussi ce qu'il faisait en prenant des stagiaires, mais à une autre échelle. Grant avait actuellement sous aile, Zadig un jeune sorcier à qui il comptait apprendre les ficelles du métier et surtout à ne pas faire les mêmes erreurs que lui.
Soudain, Grant réalisa que son interlocutrice s'était perdue dans ses pensées. Continuant de boire sa tasse de café, l'auror laissa le temps à son interlocutrice de revenir à elle avant de reprendre la parole.
_ Tout va bien ? Des pensées un peu trop envahissantes ? Dit-il sur le ton de la plaisanterie.
Grant se leva pour aller ouvrir une fenêtre, le souffle d'air venait rafraîchir la pièce. L'auror observa des oiseaux voler dans le ciel. Un petit soupire s'échappa de ses lèvres.
_ Etre métamorphomage, ça doit être incroyable. Vous êtes libre d'être ce que vous voulez. Si l'envie vous prenait de devenir un oiseau et de rejoindre ces magnifiques animaux dans le ciel bleu, vous le pourriez.
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Ven 27 Sep 2019 - 17:40
_ Ça fait plusieurs années, je m'en suis remis. Et puis, je crois que j'y étais pour beaucoup. Mais c'est une longue histoire.
Ce petit geste de la main me mettait la puce à l’oreille sur une vague négation. Compréhensible… Tout ne peut s’oublier… Tout ne peut s’oublier si vite. Les liens, les connexions entre les gens sont de puissants sortilèges, une précieuse magie qui pourtant ne nécessite pas de baguette et est à la portée du premier moldu.
_ Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour trouver sa vocation. En tout cas, vos élèves doivent avoir de la chance. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut apprendre la métamorphose grâce à une métamorphomage.
« Être sourd ne rend pas légitime à enseigner la langue des signes, il en va de même pour la métamorphomagie et la métamorphose, ça m’offre simplement d’autres perspectives sur la matière et une pédagogie plus nuancée. »
Buvant une gorgée du café brûlant, je m’asseyais en tailleur sur mon petit bureau pour plonger mon bras entier dans mon petit sac à main, amplifié à l’aide d’un sortilège pour y attraper des grandes feuilles à rouler, un grinder, un petit sachet d’herbes séchées, un autre contenant du tabac pour me mettre à rouler gentiment. Séquelles assumées d’addictions à la marijuana et au tabac, développés pendant mes années de services au ministère. Le plus triste là-dedans, c’est que j’étais plus effrayée par le ministère que par les mages noirs que je traquais.
_ Ça demande un peu d'organisation, mais ça me fait du bien parfois d'être dans un lieu plus calme. Je suis tout le temps sur le terrain, les cours c'est un bon moyen de changer d'environnement.
Nous buvons à peu près au même moment une gorgée de café alors que je dispose les feuilles effritées et tamisées dans la feuille, en grande quantité, plus que le tabac, avant de me replonger sur ses mots avec une certaine attention.
_ Je donne des conférences en Défense contre les Forces du mal. Mais je parle plus généralement des sorciers, plutôt que des créatures des ténèbres. Car j'ai l'impression que les jeunes ont tendance à oublier que la pire menace sont les autres sorciers et pas les créatures magiques.
C’est vers la fin que je décrochais, m’égarant en mes griefs contre le ministère, contre moi-même, contre ce monde.
_ Tout va bien ? Des pensées un peu trop envahissantes ?
« Veuillez m’excuser, j’écoutais avec attention, mais certains de vos mots ont effectivement éveillés des souvenirs dont je me passerais bien. »
En le voyant se lever, je finissais de rouler, me nichant deux fenêtres plus loin pour lui éviter de prendre ma fumée en plein visage et allumer le joint pour tirer une bouffée expiatrice dessus, alternant entre le café et la roulée.
_ Etre métamorphomage, ça doit être incroyable. Vous êtes libre d'être ce que vous voulez. Si l'envie vous prenait de devenir un oiseau et de rejoindre ces magnifiques animaux dans le ciel bleu, vous le pourriez.
« Les cours sont effectivement quelque chose de passionnant. J’ai l’impression d’être passée de la régression et la répression à l’évolution et au partage. Cela dit je partage votre avis, les sorciers sont autrement plus dangereux que les créatures magiques. Mais pas que les sorciers, le genre humain en règle général. Les animaux, même les plus sauvages et dangereux sont régis par l’instinct de survie, la volonté de se protéger, leur environnement et leurs enfants. Nous concernant, nous sommes… Plus gourmands ? »
Je secouais vaguement la tête en reprenant après une bouffée de fumée.
« Être métamorphomage me confère l’avantage d’avoir un physique miroitant avec mes envies me concernant, ce que je veux être, devenir. C’est à double tranchant. On s’oublie vite, je ne me souviens plus de mon vrai visage, je ne pourrais pas reprendre ma véritable apparence, même si je le souhaitais.
Ce qui n’est pas pour me déplaire, objectivement. J’ai été confrontée à des situations difficiles, les nécroses et déformations dues à des malédictions doivent pulluler sur le cadavre auquel je ressemble surement. Mais alors le corps devient un objet et n’a aucune valeur. Quand on complimente mon apparence, c’est mes talents artistiques pour dessiner mes apparences qui se flattent, mais plus rien ne m’attache vraiment à mon corps, hormis…
Plaire à celle que j’aime…
Quand à voler… Malheureusement, la métamorphomagie et l’animagi sont deux choses bien distinctes, la première permet d’arborer l’apparence de différentes créatures, sur la base structurelle de son corps, ce n’est qu’une suite de restructurations assez logiques qui ont un aspect plus scientifiques que magique, me faire pousser des ailes ne m’aiderait pas à voler, à moins d’apprendre à voler et me servir de deux membres supplémentaires, ce qui serait d’une fatigue considérable pour mon cerveau. »
Je me plongeais à mon tour vers l’extérieur, le soleil m’illuminant vaguement. J’étais plus bavarde depuis Hungcalf. Bien plus bavarde, je n’avais pas trop de difficultés à me livrer en le sens où je vivais constamment entourée de personnes et je m’attelais à aller un peu vers elles.
« Mais voler, par exemple, n’apporte rien… C’est un rêve très humain, ça nous semble irréalisable, magique, alors nous y accordons une importance particulière, si c’était chose acquise, nous n’y accorderions plus la moindre importance. Regardez la tête d’un enfant au collège qui monte sur un balais pour la première fois et celle d’un joueur professionnel de quidditch, la magie, le rêve, tout disparait en leur regard. C’est une chose bien triste, la cruauté de la magie. Nous enlever des limites qui nous laissent rêveurs. Je dois d’ailleurs être le seul professeur de discipline centrées sur la magie à encourager mes élèves à limiter leur utilisation de celle-ci, pour leur éviter de perdre de vue la magie et qu’elle ne devienne qu’une façon de simplifier leur quotidien, sans la moindre valeur. »
Ce petit geste de la main me mettait la puce à l’oreille sur une vague négation. Compréhensible… Tout ne peut s’oublier… Tout ne peut s’oublier si vite. Les liens, les connexions entre les gens sont de puissants sortilèges, une précieuse magie qui pourtant ne nécessite pas de baguette et est à la portée du premier moldu.
_ Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour trouver sa vocation. En tout cas, vos élèves doivent avoir de la chance. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut apprendre la métamorphose grâce à une métamorphomage.
« Être sourd ne rend pas légitime à enseigner la langue des signes, il en va de même pour la métamorphomagie et la métamorphose, ça m’offre simplement d’autres perspectives sur la matière et une pédagogie plus nuancée. »
Buvant une gorgée du café brûlant, je m’asseyais en tailleur sur mon petit bureau pour plonger mon bras entier dans mon petit sac à main, amplifié à l’aide d’un sortilège pour y attraper des grandes feuilles à rouler, un grinder, un petit sachet d’herbes séchées, un autre contenant du tabac pour me mettre à rouler gentiment. Séquelles assumées d’addictions à la marijuana et au tabac, développés pendant mes années de services au ministère. Le plus triste là-dedans, c’est que j’étais plus effrayée par le ministère que par les mages noirs que je traquais.
_ Ça demande un peu d'organisation, mais ça me fait du bien parfois d'être dans un lieu plus calme. Je suis tout le temps sur le terrain, les cours c'est un bon moyen de changer d'environnement.
Nous buvons à peu près au même moment une gorgée de café alors que je dispose les feuilles effritées et tamisées dans la feuille, en grande quantité, plus que le tabac, avant de me replonger sur ses mots avec une certaine attention.
_ Je donne des conférences en Défense contre les Forces du mal. Mais je parle plus généralement des sorciers, plutôt que des créatures des ténèbres. Car j'ai l'impression que les jeunes ont tendance à oublier que la pire menace sont les autres sorciers et pas les créatures magiques.
C’est vers la fin que je décrochais, m’égarant en mes griefs contre le ministère, contre moi-même, contre ce monde.
_ Tout va bien ? Des pensées un peu trop envahissantes ?
« Veuillez m’excuser, j’écoutais avec attention, mais certains de vos mots ont effectivement éveillés des souvenirs dont je me passerais bien. »
En le voyant se lever, je finissais de rouler, me nichant deux fenêtres plus loin pour lui éviter de prendre ma fumée en plein visage et allumer le joint pour tirer une bouffée expiatrice dessus, alternant entre le café et la roulée.
_ Etre métamorphomage, ça doit être incroyable. Vous êtes libre d'être ce que vous voulez. Si l'envie vous prenait de devenir un oiseau et de rejoindre ces magnifiques animaux dans le ciel bleu, vous le pourriez.
« Les cours sont effectivement quelque chose de passionnant. J’ai l’impression d’être passée de la régression et la répression à l’évolution et au partage. Cela dit je partage votre avis, les sorciers sont autrement plus dangereux que les créatures magiques. Mais pas que les sorciers, le genre humain en règle général. Les animaux, même les plus sauvages et dangereux sont régis par l’instinct de survie, la volonté de se protéger, leur environnement et leurs enfants. Nous concernant, nous sommes… Plus gourmands ? »
Je secouais vaguement la tête en reprenant après une bouffée de fumée.
« Être métamorphomage me confère l’avantage d’avoir un physique miroitant avec mes envies me concernant, ce que je veux être, devenir. C’est à double tranchant. On s’oublie vite, je ne me souviens plus de mon vrai visage, je ne pourrais pas reprendre ma véritable apparence, même si je le souhaitais.
Ce qui n’est pas pour me déplaire, objectivement. J’ai été confrontée à des situations difficiles, les nécroses et déformations dues à des malédictions doivent pulluler sur le cadavre auquel je ressemble surement. Mais alors le corps devient un objet et n’a aucune valeur. Quand on complimente mon apparence, c’est mes talents artistiques pour dessiner mes apparences qui se flattent, mais plus rien ne m’attache vraiment à mon corps, hormis…
Plaire à celle que j’aime…
Quand à voler… Malheureusement, la métamorphomagie et l’animagi sont deux choses bien distinctes, la première permet d’arborer l’apparence de différentes créatures, sur la base structurelle de son corps, ce n’est qu’une suite de restructurations assez logiques qui ont un aspect plus scientifiques que magique, me faire pousser des ailes ne m’aiderait pas à voler, à moins d’apprendre à voler et me servir de deux membres supplémentaires, ce qui serait d’une fatigue considérable pour mon cerveau. »
Je me plongeais à mon tour vers l’extérieur, le soleil m’illuminant vaguement. J’étais plus bavarde depuis Hungcalf. Bien plus bavarde, je n’avais pas trop de difficultés à me livrer en le sens où je vivais constamment entourée de personnes et je m’attelais à aller un peu vers elles.
« Mais voler, par exemple, n’apporte rien… C’est un rêve très humain, ça nous semble irréalisable, magique, alors nous y accordons une importance particulière, si c’était chose acquise, nous n’y accorderions plus la moindre importance. Regardez la tête d’un enfant au collège qui monte sur un balais pour la première fois et celle d’un joueur professionnel de quidditch, la magie, le rêve, tout disparait en leur regard. C’est une chose bien triste, la cruauté de la magie. Nous enlever des limites qui nous laissent rêveurs. Je dois d’ailleurs être le seul professeur de discipline centrées sur la magie à encourager mes élèves à limiter leur utilisation de celle-ci, pour leur éviter de perdre de vue la magie et qu’elle ne devienne qu’une façon de simplifier leur quotidien, sans la moindre valeur. »
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Dim 29 Sep 2019 - 12:08
Inverness city
_ Vous avez raison. Il ne suffit pas de savoir faire quelque chose pour réussir à l'enseigner. Mais je suis quand même persuadé que c'est une chance d'avoir une métamorphoage comme professeure. Dit-il avec un petit sourire.
Grant observa distraitement Eden fouiller dans son sac. Il la vit sortir de quoi se faire une cigarette ou quelque chose comme ça. Les drogues et autres dérivés étaient loin d'être le fort de l'auror. Mais il ne dit rien. Eden était une adulte, responsable de ses choix. Ce n'était pas lui qui allait l’empêcher de fumer ce qu'elle voulait. Et d'une certaine manière cet acte était rassurant, il montrait que les professeurs étaient des êtres-humains comme les autres. Lorsque l'auror avait commencé à enseigner, à donner ses conférences, il s'était posé la question s'il était bien à sa place. Après tout, il avait du sang sur les mains, celui des créatures de la nuit, mais aussi de sorciers. Il n'était pas toujours très avenant envers les autres et dans un groupe, il avait tendance à toujours prendre la direction, déformation professionnelle dont il n'arrivait pas vraiment à se défaire. Mais voir qu'Eden avait réussi à devenir professeure, à s'épanouir dans ce travail alors qu'elle avait sans doute vu bien plus d'horreur que Grant et que malgré tout, elle restait humaine rendait le métier d'enseignant un peu moins formel, moins carré que ce qu'il pouvait avoir l'air.
La discussion continua tranquillement entre les deux collègues. Mais Eden finit par s'échapper dans ses pensées. Des souvenirs venaient apparemment de refaire surface.
_ Il n'y a pas de problème, c'est moi qui m'excuse d'avoir réveillé des souvenirs douloureux.
Venant s'installer chacun à une des fenêtres de la salle des professeurs. Grant observait les oiseaux voler librement dans la ciel, tandis qu'Eden fumait tranquillement. L'auror avait toujours aimé les oiseaux. C'était une véritable passion chez lui. Cela pouvait sembler étrange qu'un homme comme lui, avec l'image qu'il renvoyait soit un fervent ornithologue, mais pourtant c'était bien le cas. Ces animaux avaient le don d'apaiser les pensées du sorcier.
_ Je suis ravi de l'entendre. Répondit Grant en tournant doucement la tête en direction de son interlocutrice, un sourire sur les lèvres.
Il était sincère. Si enseigner avait pu avoir un effet thérapeutique sur l'un des sorcières les plus redoutables et craintes du ministère, c'était une bonne chose. Surtout pour Eden qui était devenu une autre personne depuis sa première rencontre avec l'auror. Elle avait fait beaucoup de chemin et Grant était impressionné. Lui-même avait beaucoup moins évolué, il était toujours auror. Il avait seulement eu quelques promotions. Enfin, il y avait bien une autre métamorphose dans le cœur de Grant, mais jamais il ne l'avouerait. Il avait commencé à s'attacher à son stagaire Zadig, mais bien plus qu'il ne l'aurait cru. Cet étudiant était devenu presque comme un fils pour lui. C'était plus fort que lui, Grant en pouvait pas lutter contre ce qu'il ressentait, même s'il refusait de l'admettre. Mais à part ce point, il n'avait pas tant changé.
_ Je ne peux qu'être aussi d'accord. Malheureusement, l'espèce dominante de cette planète est sans doute la pire qu'elle n'ait jamais abrité. Mais il ne tient qu'à nous d'arranger les choses. Nous devons apprendre à contrôler notre gourmandise. Je pense que c'est notre rôle en tant que professeur de transmettre cette compétence. Dit-il en réfléchissant, ses doigts tapotaient doucement le rebord de la fenêtre.
Grant écouta avec attention les explications d'Eden. La métamorphose n'avait jamais été le point fort de l'auror. Il était un homme de terrain, non par ses compétences d’infiltration et d'espionnage, mais parce qu'il gardait la tête froide, savait presque toujours comment agir et qu'il n'abusait pas de la magie pour résoudre un problème. Les explications de la métamorphomage était captivante. Elle avait une vision de son don bien à elle, peut-être moins terre à terre que celle de Grant. Mais en même temps, il y avait quelque chose de très triste dans les propos d'Eden. Presque comme si elle n'était plus qu'une âme que son corps n'avait plus d'importance. Elle voyait ça comme un avantage, comme celui d'effacer les marques laissées par les épreuves. Mais justement pour Grant ces marques permettaient de ne pas oublier le chemin parcouru, de ne pas refaire les mêmes erreurs. Et pour rien au monde, il n'effacerait les fines lignes blanches qui couraient dans son dos ou sur certains de ses membres, ni même ses rides. Tout ceci faisait maintenant partie de lui, tout ça racontait une histoire, la sienne.
Néanmoins parmi les mots d'Eden, il y avait quelque chose de plus positif. Elle voulait faire à la femme qu'elle aimait. La métamorphomage avait donc trouvé quelqu'un avec qui partager sa vie.
_ Oh, je comprends. L'animagi permet de prendre les caractéristiques complètes d'une créature donnée, mais à on ne peut prendre que cette apparence. Alors que la métamorphomagie permet de changer à volonté, mais tout en restant fondamentalement humain.
Le regard de Grant se perdit de nouveau à la contemplation des oiseaux, animaux maître des cieux, volant au gré du vent, bravant les limites imposées par la gravité et ça sans avoir recours à la moindre once de magie. Et à ce propos, Eden avait raison. La magie avait tendance à enlever toute la beauté des choses, des rêves.
_ Malheureusement, vous avez sans doute raison. C'est triste. La magie est quelque chose d'incroyable et on oublie très vite qu'elle ne va pas de soi. Et très vite, le pouvoir peut nous faire tenter d'obtenir tout et d'abuser de tout. Mais pourtant rien ne voit la sensation d'avoir réalisé quelque chose de ses mains sans l'aide de la magie.
Et rassurez-vous, je conseille aussi aux étudiants de ne pas abuser de la magie. L'objectif n'est pas le même, c'est plus pour éviter d'aggraver une situation à cause d'un sort lancé sans réfléchir.
Grant se tut pendant quelques secondes. Une idée était en train de germer dans son esprit.
_ Pourquoi ne pas priver les étudiants de leur magie pendant quelques heures pour voir comment ils se débrouillent. Accepteriez-vous de m'aider à mettre en place un cours de résolution d'énigmes où les étudiants ne pourront pas utiliser la magie ? Je pense que ça pourrait apprendre beaucoup aux étudiants et ils pourraient nous impressionner.
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Ven 11 Oct 2019 - 0:27
_ Vous avez raison. Il ne suffit pas de savoir faire quelque chose pour réussir à l'enseigner. Mais je suis quand même persuadé que c'est une chance d'avoir une métamorphoage comme professeure.
Votre optimisme soignerais les plus grands maux de cette Terre brûlée, Grant…
_ Il n'y a pas de problème, c'est moi qui m'excuse d'avoir réveillé des souvenirs douloureux.
C’est en soufflant une bouffée de fumée que je réalisais la teneur de ses mots. Ils nous concernent tous deux et m’apitoyer d’une quelconque façon serait une erreur colossale.
« Se souvenir peut être douloureux, oublier l’est encore plus. »
Repris-je d’une voix songeuse alors que la discussion suivait simplement son cours, mes doigts s’égarant dans une bouffée de fumé, modelant celle-ci du bout des doigts pour y dessiner une clé de sol, la poussant de la main pour la dissiper, quelques instants après.
_ Je ne peux qu'être aussi d'accord. Malheureusement, l'espèce dominante de cette planète est sans doute la pire qu'elle n'ait jamais abrité. Mais il ne tient qu'à nous d'arranger les choses. Nous devons apprendre à contrôler notre gourmandise. Je pense que c'est notre rôle en tant que professeur de transmettre cette compétence.
« La gourmandise n’est pas un défaut, tout dépends de la façon dont elle est dirigée… Le problème n’est pas d’en vouloir trop, mais de trop vouloir des bonnes choses. Pour certains, il peut s’agir du sport, de l’amour, du rêve, de l’art ou de la littérature, pour d’autres, ça peut être la nourriture, l’alcool, le tabac, les drogues douces ou dure, la violence, la justice, comme ce pu être mon cas par le passé, l’un des plus grand motif de mon égarement pendant des décennies. »
Quelques bouffées, un temps, mes prunelles se mettaient à émettre une délicate lumière grise pâle, proche de celle d’un diamant, quelques éclats se reflétant en ceux-ci, illuminant mon visage, le principe actif des plantes commençant à faire suffisamment effet pour que je puisse enfin me détendre.
_ Oh, je comprends. L'animagi permet de prendre les caractéristiques complètes d'une créature donnée, mais à on ne peut prendre que cette apparence. Alors que la métamorphomagie permet de changer à volonté, mais tout en restant fondamentalement humain.
Je marquais un temps, celui nécessaire pour songer à ses mots. Quelques secondes, tout au plus qui peuvent paraître longue pour décider de m’abstenir d’ajouter quoi que ce soit. La différence et la situation sont correctement marquées. La vie est un constant apprentissage et apprendre et maîtriser, c’est briser la magie du mystère. Complexe paradoxe qui prouve l’importance de l’ignorance et de l’innocence pour chacun.
_ Malheureusement, vous avez sans doute raison. C'est triste. La magie est quelque chose d'incroyable et on oublie très vite qu'elle ne va pas de soi. Et très vite, le pouvoir peut nous faire tenter d'obtenir tout et d'abuser de tout. Mais pourtant rien ne voit la sensation d'avoir réalisé quelque chose de ses mains sans l'aide de la magie.
Et rassurez-vous, je conseille aussi aux étudiants de ne pas abuser de la magie. L'objectif n'est pas le même, c'est plus pour éviter d'aggraver une situation à cause d'un sort lancé sans réfléchir.
« Il en va de même pour une sommité de choses de notre quotidien. Nous vivons dans un monde horizontal, tout le monde cours pour essayer de garder le rythme. Un terrible marathon, un rythme constant, si bien que nous ratons l’essentiel, qui est là-haut. »
Fis-je en pointant le ciel du bout des doigts, passant sur le côté pour laisser mes jambes balancer sur le rebord de la fenêtre.
_ Pourquoi ne pas priver les étudiants de leur magie pendant quelques heures pour voir comment ils se débrouillent. Accepteriez-vous de m'aider à mettre en place un cours de résolution d'énigmes où les étudiants ne pourront pas utiliser la magie ? Je pense que ça pourrait apprendre beaucoup aux étudiants et ils pourraient nous impressionner.
J’en devenais songeuse, quelques instants. Des résolutions d’énigme ? C’est peut-être ce qui nous différenciait le plus, Grant et moi, durant nos années d’exercice. C’est un homme mesuré. Plus que moi du moins. Bien plus que moi. Tirant une nouvelle bouffée, je me redressais pour me mettre en équilibre sur les reliefs du mur, tenant parfaitement en équilibre sur le maigre rebord, marchant d’un pas lent vers son rebord de fenêtre pour m’adosser contre le mur et briser la distance afin de pouvoir de temps en temps établir un contact visuel concret en notre communication, restant à distance raisonnable pour éviter de l’enfumer.
« C’est une bonne idée. Cependant je ne pense pas que les confronter à un escape game soit une façon de les pousser dans leurs retranchements et les forcer à se servir intelligemment d’un environnement sans magie. Sans stimuler l’adrénaline et leur donner une réelle impression de danger, de peur, tout en gardant la situation sous contrôle, cet exercice ne serait pas révélateur de leur potentiel. A ce sujet, j’ai peut-être bien déjà une idée. »
Fouillant dans ma poche, je nichais de ma main libre le joint entre mes lèvres, le bloquant pour dégainer ma baguette et un petit pot d’argile, l’ouvrant pour la lancer droit devant nous et la laisser choir au sol, effectuant quelques mouvements précis de poignet alors que celle-ci se changeait lentement en trois êtres distincts, grossièrement formés, se tenant debout sans que leurs visages n’exprime la moindre expression, trois cadavres se tenant droits, nus, les bras ballants. D’un geste supplémentaire, leur front laissait briller la forme d’une rune ancienne, issue d’ouvrages de nécromancie complexes, une magie sombre, alors que les trois golems se mirent à hurler et se jeter les uns sur les autres pour tenter de se dévorer, les faisant se stopper d’un simple coup de baguette, puis d’un second, retourner à l’état d’argile, expirant une bouffée de fumée.
« Qu’en pensez-vous ? J’ai fais ma thèse de fin d’étude sur les golems, ils sont dépourvus de magie, cependant je peux leur conférer les sentiments, les sensations, les désirs et les nécessités que je désire. Les défenses contre les forces du mal impliquent de savoir se défendre contre ce qui met en péril son intégrité physique et morale, la métamorphose de savoir adapter son environnement à ses besoins, ses envies. La magie ne sert que de catalyseur à une transformation, qui est en réalité un gain de temps. Vous voyez où je veux en venir ?
Nous pourrions résoudre plusieurs des thématiques que nous venons d’aborder. Les dégâts que peuvent provoquer l’excès de gourmandise, leur faire prendre conscience d’à quel point la magie est une chance et non pas un outil en leur en privant toute la durée de l’exercice, leur mettre à disposition des moyens de se défendre, de s’adapter donc, une forme de métamorphose. Mais aussi les mettre en conditions de survie afin d’observer lesquels vont s’orienter sur l’individualisme, lesquels pourraient essayer de sacrifier leurs camarades pour leur propre survie, lesquels pourraient se sacrifier pour leurs camarades…
J’ai conscience d’être excessive en tout ce que j’entreprends, mais nos étudiants ne sont pas là pour se la couler douce et obtenir un diplôme les mains dans les poches. Bien évidemment, au vu de la dangerosité, nous parlons là de volontariat bonifiant et non d’un cours obligatoire.»
Votre optimisme soignerais les plus grands maux de cette Terre brûlée, Grant…
_ Il n'y a pas de problème, c'est moi qui m'excuse d'avoir réveillé des souvenirs douloureux.
C’est en soufflant une bouffée de fumée que je réalisais la teneur de ses mots. Ils nous concernent tous deux et m’apitoyer d’une quelconque façon serait une erreur colossale.
« Se souvenir peut être douloureux, oublier l’est encore plus. »
Repris-je d’une voix songeuse alors que la discussion suivait simplement son cours, mes doigts s’égarant dans une bouffée de fumé, modelant celle-ci du bout des doigts pour y dessiner une clé de sol, la poussant de la main pour la dissiper, quelques instants après.
_ Je ne peux qu'être aussi d'accord. Malheureusement, l'espèce dominante de cette planète est sans doute la pire qu'elle n'ait jamais abrité. Mais il ne tient qu'à nous d'arranger les choses. Nous devons apprendre à contrôler notre gourmandise. Je pense que c'est notre rôle en tant que professeur de transmettre cette compétence.
« La gourmandise n’est pas un défaut, tout dépends de la façon dont elle est dirigée… Le problème n’est pas d’en vouloir trop, mais de trop vouloir des bonnes choses. Pour certains, il peut s’agir du sport, de l’amour, du rêve, de l’art ou de la littérature, pour d’autres, ça peut être la nourriture, l’alcool, le tabac, les drogues douces ou dure, la violence, la justice, comme ce pu être mon cas par le passé, l’un des plus grand motif de mon égarement pendant des décennies. »
Quelques bouffées, un temps, mes prunelles se mettaient à émettre une délicate lumière grise pâle, proche de celle d’un diamant, quelques éclats se reflétant en ceux-ci, illuminant mon visage, le principe actif des plantes commençant à faire suffisamment effet pour que je puisse enfin me détendre.
_ Oh, je comprends. L'animagi permet de prendre les caractéristiques complètes d'une créature donnée, mais à on ne peut prendre que cette apparence. Alors que la métamorphomagie permet de changer à volonté, mais tout en restant fondamentalement humain.
Je marquais un temps, celui nécessaire pour songer à ses mots. Quelques secondes, tout au plus qui peuvent paraître longue pour décider de m’abstenir d’ajouter quoi que ce soit. La différence et la situation sont correctement marquées. La vie est un constant apprentissage et apprendre et maîtriser, c’est briser la magie du mystère. Complexe paradoxe qui prouve l’importance de l’ignorance et de l’innocence pour chacun.
_ Malheureusement, vous avez sans doute raison. C'est triste. La magie est quelque chose d'incroyable et on oublie très vite qu'elle ne va pas de soi. Et très vite, le pouvoir peut nous faire tenter d'obtenir tout et d'abuser de tout. Mais pourtant rien ne voit la sensation d'avoir réalisé quelque chose de ses mains sans l'aide de la magie.
Et rassurez-vous, je conseille aussi aux étudiants de ne pas abuser de la magie. L'objectif n'est pas le même, c'est plus pour éviter d'aggraver une situation à cause d'un sort lancé sans réfléchir.
« Il en va de même pour une sommité de choses de notre quotidien. Nous vivons dans un monde horizontal, tout le monde cours pour essayer de garder le rythme. Un terrible marathon, un rythme constant, si bien que nous ratons l’essentiel, qui est là-haut. »
Fis-je en pointant le ciel du bout des doigts, passant sur le côté pour laisser mes jambes balancer sur le rebord de la fenêtre.
_ Pourquoi ne pas priver les étudiants de leur magie pendant quelques heures pour voir comment ils se débrouillent. Accepteriez-vous de m'aider à mettre en place un cours de résolution d'énigmes où les étudiants ne pourront pas utiliser la magie ? Je pense que ça pourrait apprendre beaucoup aux étudiants et ils pourraient nous impressionner.
J’en devenais songeuse, quelques instants. Des résolutions d’énigme ? C’est peut-être ce qui nous différenciait le plus, Grant et moi, durant nos années d’exercice. C’est un homme mesuré. Plus que moi du moins. Bien plus que moi. Tirant une nouvelle bouffée, je me redressais pour me mettre en équilibre sur les reliefs du mur, tenant parfaitement en équilibre sur le maigre rebord, marchant d’un pas lent vers son rebord de fenêtre pour m’adosser contre le mur et briser la distance afin de pouvoir de temps en temps établir un contact visuel concret en notre communication, restant à distance raisonnable pour éviter de l’enfumer.
« C’est une bonne idée. Cependant je ne pense pas que les confronter à un escape game soit une façon de les pousser dans leurs retranchements et les forcer à se servir intelligemment d’un environnement sans magie. Sans stimuler l’adrénaline et leur donner une réelle impression de danger, de peur, tout en gardant la situation sous contrôle, cet exercice ne serait pas révélateur de leur potentiel. A ce sujet, j’ai peut-être bien déjà une idée. »
Fouillant dans ma poche, je nichais de ma main libre le joint entre mes lèvres, le bloquant pour dégainer ma baguette et un petit pot d’argile, l’ouvrant pour la lancer droit devant nous et la laisser choir au sol, effectuant quelques mouvements précis de poignet alors que celle-ci se changeait lentement en trois êtres distincts, grossièrement formés, se tenant debout sans que leurs visages n’exprime la moindre expression, trois cadavres se tenant droits, nus, les bras ballants. D’un geste supplémentaire, leur front laissait briller la forme d’une rune ancienne, issue d’ouvrages de nécromancie complexes, une magie sombre, alors que les trois golems se mirent à hurler et se jeter les uns sur les autres pour tenter de se dévorer, les faisant se stopper d’un simple coup de baguette, puis d’un second, retourner à l’état d’argile, expirant une bouffée de fumée.
« Qu’en pensez-vous ? J’ai fais ma thèse de fin d’étude sur les golems, ils sont dépourvus de magie, cependant je peux leur conférer les sentiments, les sensations, les désirs et les nécessités que je désire. Les défenses contre les forces du mal impliquent de savoir se défendre contre ce qui met en péril son intégrité physique et morale, la métamorphose de savoir adapter son environnement à ses besoins, ses envies. La magie ne sert que de catalyseur à une transformation, qui est en réalité un gain de temps. Vous voyez où je veux en venir ?
Nous pourrions résoudre plusieurs des thématiques que nous venons d’aborder. Les dégâts que peuvent provoquer l’excès de gourmandise, leur faire prendre conscience d’à quel point la magie est une chance et non pas un outil en leur en privant toute la durée de l’exercice, leur mettre à disposition des moyens de se défendre, de s’adapter donc, une forme de métamorphose. Mais aussi les mettre en conditions de survie afin d’observer lesquels vont s’orienter sur l’individualisme, lesquels pourraient essayer de sacrifier leurs camarades pour leur propre survie, lesquels pourraient se sacrifier pour leurs camarades…
J’ai conscience d’être excessive en tout ce que j’entreprends, mais nos étudiants ne sont pas là pour se la couler douce et obtenir un diplôme les mains dans les poches. Bien évidemment, au vu de la dangerosité, nous parlons là de volontariat bonifiant et non d’un cours obligatoire.»
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Mer 16 Oct 2019 - 22:05
Inverness city
_ Je crois qu'à un moment ou un autre, nous tombons tous dedans. Nous réagissons et nous supportons ceci de manière différente. Certains y arrivent et d'autres continuent d'errer dans l'excès.
La conversation avec Eden avait tourné à une sorte de débat philosophique. Ce n'était sans doute pas des grandes théories dignes des philosophes de renoms, mais ça faisait réfléchir, se questionner sur le monde. Cette petite discussion commençait à faire interroger l'auror sur lui-même. Il n'avait pas de gourmandise envers le sport, l'amour ou même la drogue, mais son travail était sa vie. Il était une des raisons de son divorce. Il s'y consacrait corps et âme, plus que de raison. Et pourtant, il continuait sans vraiment se poser de questions. Était-ce de une sorte de gourmandise irrépressible pour son travail ? Peut-être, Grant n'arrivait pas à le dire. Mais inconsciemment, il avait dû se rendre compte de quelque chose lorsqu'il avait pris la décision de s'investir un peu plus dans son travail à l’Université. C'était un moyen détourné de plus penser en permanence à la brigade magique et aux criminels à arrêter.
L'auror regarda dans les directions qu'indiquait Eden. Le ciel était si magnifique. A première vue, on pouvait le croire immobile et pourtant, il était en permanence en train de changer, de se métamorphoser.
_ Ce sont à la fois les avantages et les inconvénients de la technologie et de la magie. On a tout facilement, si bien que l'on ne voit pas l'effort qu'il y a derrière pour le fabriquer, pour l'obtenir. Et du coup, au lieu de profiter de ce que l'on a, on court après ce que l'on a pas. Mais même en ayant conscience de ça, il est difficile de ne pas le faire. Je plaide. Confessa Grant avec un petit sourire en direction du ciel.
D'apparence Grant pouvait sembler quelqu'un de calme, de posé, mais il avait ses travers. Son travail était l'un d'eux, sa passion pour les oiseaux pouvait en être un autre. Mais est-ce qu'il était vraiment possible de changer ça ? Toute sa vie, il avait vécu ainsi. C'était ancré en lui tout autant que sa couleur de peau ou que sa stérilité.
L'auror fit part de l'idée qui venait de lui traverser l'esprit à son interlocutrice. Cette discussion philosophie lui avait donné l'idée d'imaginer une sorte de cours pour faire prendre conscience aux étudiants que tout n'était pas acquis, qu'il fallait apprendre à se débrouiller sans le soutien de la magie. L'idée sembla plaire à Eden qui escalada le rebord de la fenêtre avant de rejoindre Grant par l'intermédiaire des reliefs. L'auror la regarda faire sans inquiétude. Il ne doutait pas de l'agilité de la professeure de métamorphose ou de sa capacité à se sauver en cas de chute. Il tourna alors la tête dans sa direction, l'écoutant avec attention, puis observant la naissance de trois êtres de glaise. Les golems n'étaient pas une magie commune, mais elle était belle à voir, presque une forme d'offense à la nature. Sur les ordres d'Eden, les pantins se mirent à se battre avant de finalement redevenir argile. Il n'y avait pas à dire, la métamorphomage savait comment captiver l'attention. Ce fut avec un intérêt renouvelé que Grant écouta le reste des propos de son interlocutrice.
L'auror hocha doucement la tête lorsque Eden demanda s'il comprenait. Au fur et à mesure du discours, il s'imaginait cette épreuve, ce qu'elle allait pouvoir donner ou comment elle allait pouvoir être organisée.
_ On voit bien que vous avez plus d'expérience que moi avec les cours. Plaisanta doucement Grant à la fin des explications de sa collègue.
Lui ne se contenait généralement que de simples conférences, parfois quelques démonstrations, mais sans plus. Jusqu'à cette année, il n'avait pas mis beaucoup d'intérêt dans ses cours. Il se débrouillait toujours pour qu'ils apportent quelque chose aux élèves, mais l'originalité n'était pas au rendez-vous.
_ Je ne vous trouve pas excessive. Tout comme moi, vous avez été sur le terrain pour le ministère. Vous avez vu les zones sombres de ce monde. Et puis, ce n'était pas comme si les élèves allaient réellement risquer leur vie, bien qu'ils ne le seront pas.
Ça va demander pas mal de préparation pour mettre en place de la magie de surveillance, les golems aussi. Et puis, il va falloir s'organiser avec l'administration. Ça va être du boulot, mais ça vaudra le coup. Je pense que les étudiants s'en souviendront longtemps. Ajouta l'auror avec un sourire amusé.
Il sortit sa baguette et fit léviter un petit carnet et un stylo jusqu'à lui. Il commença alors à noter ce qu'il venait d'être dit.
_ Faut qu'on s'organise, si on veut faire ça bien. Je vous propose de noter toutes les idées qui passent dans notre tête avant de faire un tri.
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Mer 23 Oct 2019 - 20:32
_ Je crois qu'à un moment ou un autre, nous tombons tous dedans. Nous réagissons et nous supportons ceci de manière différente. Certains y arrivent et d'autres continuent d'errer dans l'excès.
Je ne pouvais qu’acquiescer. J’appréciais le tournant de cette conversation, parler de choses profondes et rudes de la vie, avec une certaine distance. C’est quelque chose que j’ai toujours apprécié, de pouvoir avancer des faits sur la complexité de ce monde. Le faire avec l’une des personnes qui m’a vu chuter lentement dans l’ombre est d’autant plus plaisant. A l’instar de Cléopatra qui a su voir plus loin que des faits, des informations et se forger sa propre opinion, j’ai l’impression de mettre de côté ce qu’aurait pu soulever les ouïe-dire de Grant à mon égard.
_ Ce sont à la fois les avantages et les inconvénients de la technologie et de la magie. On a tout facilement, si bien que l'on ne voit pas l'effort qu'il y a derrière pour le fabriquer, pour l'obtenir. Et du coup, au lieu de profiter de ce que l'on a, on court après ce que l'on a pas. Mais même en ayant conscience de ça, il est difficile de ne pas le faire. Je plaide.
« De même. Je ne parlerais pas couramment une cinquantaine de langues, dont plusieurs éteintes sans l’aide de la magie. Bien que le travail d’introspection et de recherches pour parvenir à optimiser à ce point le fonctionnement de mes neuronnes a été colossal. Sacrifier du temps à gagner du temps et s’ouvrir sur le monde, c’est d’un paradoxe presque cruel. »
Je soupirais à ce constat. Après ma démonstration, je clignais des yeux à sa remarque.
_ On voit bien que vous avez plus d'expérience que moi avec les cours.
Je m’attendais à un “vous êtes complètement folle, c’est beaucoup trop dangereux” ou quelque chose dans ce goût, mais non. Je me surprenais à rougir, détournant timidement le regard. J’étais sensible au regard que peu porter autrui sur la qualité de mon enseignement. Mes élèves sont chers, très chers à mes yeux et je m’évertue chaque jours à les guider vers la réussite, au gré parfois de mon état de santé ou du bien portant de ma vie de couple.
_ Je ne vous trouve pas excessive. Tout comme moi, vous avez été sur le terrain pour le ministère. Vous avez vu les zones sombres de ce monde. Et puis, ce n'était pas comme si les élèves allaient réellement risquer leur vie, bien qu'ils ne le seront pas.
Ça va demander pas mal de préparation pour mettre en place de la magie de surveillance, les golems aussi. Et puis, il va falloir s'organiser avec l'administration. Ça va être du boulot, mais ça vaudra le coup. Je pense que les étudiants s'en souviendront longtemps.
J’haussais vaguement les épaules face aux dires de mon collègue, tirant une latte sur mon joint pour me laisser glisser du rebord, me rattrapant du bout des doigts pour amortir et m’asseoir tranquillement sur celui-ci, d’un geste précis et assuré, agitant mes jambes dans le vide alors que mes prunelles se mettaient à émettre une lueur grise, qui malgré le manque de température en leurs couleurs dégageaient une douce chaleur, glissant rapidement mon regard illuminé vers mon collègue, habitée de nuances de sérénité qui ne se manifestaient qu’en de rares occasions.
Ceux du ministère ont parfois vu changer ce changement de couleur et cette manifestation de couleur en mes yeux. Bleu glace, pour la colère, habité d’une aura meurtrière, s’en suivaient généralement des échanges houleux ou des “Sykes, vous allez où ?” “Faire mon travail.” en revenant avec des lascars rechercher plus ou moins vivants. Mais aussi le vert, un vert émeraude, trahissant une inquiétude forte. Je le mentionnais, optimiser mes capacités cérébrales avait un prix. Le premier, c’est une sur-émotivité.
Mais voilà que la sérénité s’installe, paisible brise.
« Vos mots me touchent, Grant. »
Fis-je avant d’à nouveau détourner le regard, ramenant l’une de mes jambes vers moi pour tirer une latte sur mon joint, expirant lentement la fumée en plongeant mon minois vers le ciel.
« Ca va être du travail, mais rien d’insurmontable, j’ai déjà le lieu, je me chargerai de la partie golemancie, pour le reste, nous nous répartirons équitablement les tâches. On se fera un petit point dans quelques semaines pour peaufiner tout ça et présenter le projet à l’administration, puis nous verrons bien ce qu’il en ressort. »
Je ne pouvais qu’acquiescer. J’appréciais le tournant de cette conversation, parler de choses profondes et rudes de la vie, avec une certaine distance. C’est quelque chose que j’ai toujours apprécié, de pouvoir avancer des faits sur la complexité de ce monde. Le faire avec l’une des personnes qui m’a vu chuter lentement dans l’ombre est d’autant plus plaisant. A l’instar de Cléopatra qui a su voir plus loin que des faits, des informations et se forger sa propre opinion, j’ai l’impression de mettre de côté ce qu’aurait pu soulever les ouïe-dire de Grant à mon égard.
_ Ce sont à la fois les avantages et les inconvénients de la technologie et de la magie. On a tout facilement, si bien que l'on ne voit pas l'effort qu'il y a derrière pour le fabriquer, pour l'obtenir. Et du coup, au lieu de profiter de ce que l'on a, on court après ce que l'on a pas. Mais même en ayant conscience de ça, il est difficile de ne pas le faire. Je plaide.
« De même. Je ne parlerais pas couramment une cinquantaine de langues, dont plusieurs éteintes sans l’aide de la magie. Bien que le travail d’introspection et de recherches pour parvenir à optimiser à ce point le fonctionnement de mes neuronnes a été colossal. Sacrifier du temps à gagner du temps et s’ouvrir sur le monde, c’est d’un paradoxe presque cruel. »
Je soupirais à ce constat. Après ma démonstration, je clignais des yeux à sa remarque.
_ On voit bien que vous avez plus d'expérience que moi avec les cours.
Je m’attendais à un “vous êtes complètement folle, c’est beaucoup trop dangereux” ou quelque chose dans ce goût, mais non. Je me surprenais à rougir, détournant timidement le regard. J’étais sensible au regard que peu porter autrui sur la qualité de mon enseignement. Mes élèves sont chers, très chers à mes yeux et je m’évertue chaque jours à les guider vers la réussite, au gré parfois de mon état de santé ou du bien portant de ma vie de couple.
_ Je ne vous trouve pas excessive. Tout comme moi, vous avez été sur le terrain pour le ministère. Vous avez vu les zones sombres de ce monde. Et puis, ce n'était pas comme si les élèves allaient réellement risquer leur vie, bien qu'ils ne le seront pas.
Ça va demander pas mal de préparation pour mettre en place de la magie de surveillance, les golems aussi. Et puis, il va falloir s'organiser avec l'administration. Ça va être du boulot, mais ça vaudra le coup. Je pense que les étudiants s'en souviendront longtemps.
J’haussais vaguement les épaules face aux dires de mon collègue, tirant une latte sur mon joint pour me laisser glisser du rebord, me rattrapant du bout des doigts pour amortir et m’asseoir tranquillement sur celui-ci, d’un geste précis et assuré, agitant mes jambes dans le vide alors que mes prunelles se mettaient à émettre une lueur grise, qui malgré le manque de température en leurs couleurs dégageaient une douce chaleur, glissant rapidement mon regard illuminé vers mon collègue, habitée de nuances de sérénité qui ne se manifestaient qu’en de rares occasions.
Ceux du ministère ont parfois vu changer ce changement de couleur et cette manifestation de couleur en mes yeux. Bleu glace, pour la colère, habité d’une aura meurtrière, s’en suivaient généralement des échanges houleux ou des “Sykes, vous allez où ?” “Faire mon travail.” en revenant avec des lascars rechercher plus ou moins vivants. Mais aussi le vert, un vert émeraude, trahissant une inquiétude forte. Je le mentionnais, optimiser mes capacités cérébrales avait un prix. Le premier, c’est une sur-émotivité.
Mais voilà que la sérénité s’installe, paisible brise.
« Vos mots me touchent, Grant. »
Fis-je avant d’à nouveau détourner le regard, ramenant l’une de mes jambes vers moi pour tirer une latte sur mon joint, expirant lentement la fumée en plongeant mon minois vers le ciel.
« Ca va être du travail, mais rien d’insurmontable, j’ai déjà le lieu, je me chargerai de la partie golemancie, pour le reste, nous nous répartirons équitablement les tâches. On se fera un petit point dans quelques semaines pour peaufiner tout ça et présenter le projet à l’administration, puis nous verrons bien ce qu’il en ressort. »
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Jeu 31 Oct 2019 - 21:01
Inverness city
Hochant doucement la tête aux propos de la professeure de métamorphose, Grant réfléchissait. La quête du temps, nombreux étaient ceux qui essayaient de lutter afin de gagner ne serait-ce que quelques secondes supplémentaires. Peut-être était-ce la sagesse de l'âge, mais Grant ne faisait pas partie de ceux là. Il estimait avoir déjà bien vécu. Il s'était marié, il avait réussi sa carrière, son seul et véritable regret était de ne pas avoir d'enfant, mais courir contre le temps n'y changerait rien. Alors l'auror prenait la vie comme elle était, il avait accepté qu'il mourrait un jour. Et ça ne lui faisait pas peur. L'avantage lorsque l'on était sorcier, c'était d'avoir conscience que la mort n'était pas la fin. Les esprits continuaient d'exister d'une manière ou d'une autre. Et c'était une aide précieuse pour ne pas se laisser envahir par la panique d'un jour disparaître.
Un mince sourire amusé se dessina sur les lèvres charnues de Grant en voyant son interlocutrice rougir et détourner le regard. Comme quoi, peu importe l'âge, un compliment sincère faisait toujours son effet. Et ces rougeurs sur les joues d'Eden la rendaient humaine, très différente de l'auror qu'elle avait été et dont le ministère craignait de perdre le contrôle.
Grant continuait de parler tout en regardant son interlocutrice s'asseoir avec l'agilité d'un chat sur le rebord. Eden était d'une souplesse remarquable, le temps n'avait pas d'emprise sur son physique. La métamorphomagie avait cet avantage qu’enviait Grant. Il se rendait bien compte qu'il n'avait plus l'énergie, l'endurance et la souplesse qu'il avait lorsqu'il avait vingt cinq ans. De même, la métamorphomagie avait cet étrange effet de faire changer de couleur les yeux des mages en fonction de leurs émotions. C'était à la fois perturbant et très beau à voir. Grant était bien incapable de deviner ce que chaque couleur reflétait comme émotion, mais il admirait les iris gris d'Eden, avec un petit sourire.
_ Je vous en prie. Ce n'est que la vérité. Répondit simplement l'auror.
Il lui arrivait parfois d'user des mots avec aisance afin de manipuler, d'obtenir ce qu'il avait besoin pour rendre la justice, mais il se pliait que lorsque aucune autre solution ne se présentait à lui. Et avec Eden, il n'en avait pas besoin ni l'envie. Il parlait sincèrement avec une vieille connaissance sans chercher à obtenir quelque chose d'elle.
_ Bien, je vais voir pour trouver un lieu pouvant accueillir les étudiants et les golems et où nous pourrons avoir un point d'observation. Je ne pense pas que l'administration s'y oppose. L'un comme l'autre, nous ne sommes pas des novices. Nous savons que nous faisons.
Je n'avais encore jamais fait un cours ainsi, ça promet d'être intéressant. Ajouta-t-il avec un sourire.
Il plongea ses yeux dans le ciel, suivant du regard les oiseaux dans leur ballet aérien. Il se sentait calme, paisible. Cette discussion avec Eden lui faisait beaucoup de bien. Il ne s'était pas attendu en décidant de faire l'effort de socialiser avec ses collègues de l'université qu'il retrouverait une vieille connaissance et encore moins que les deux sorciers montreraient un projet de cours ensemble.
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Ven 20 Déc 2019 - 10:38
_ Je vous en prie. Ce n'est que la vérité.
J’avais un sentiment de simplicité à propos de cet échange. A vrai dire, j’ai l’impression que tout devient infiniment plus simple cette année. L’influence de Cléopatra, de mes étudiants, de Malah, tendent à apporter un lot de simplicité et de spontanéité aux liens sociaux. Mes prunelles rivées vers l’horizon, j’étais songeuse, la sensation des plantes se mêlant à la douce odeur de mon état d’esprit. Je le ressens… Je le ressens si fort, ce sentiment de liberté. Fort et puissant. Je ne me sens pas forcée d'interagir et ne calcule plus vraiment mes mots.
C’était comme si le ciel ne cessait de se lever, caressant le jour, mettant inévitablement fin à une sombre nuit, garante de la solitude, de la tristesse et de la violence. L’idée me faisait vaguement sourire, m’égarant dans mes pensées entre nos mots.
_ Bien, je vais voir pour trouver un lieu pouvant accueillir les étudiants et les golems et où nous pourrons avoir un point d'observation. Je ne pense pas que l'administration s'y oppose. L'un comme l'autre, nous ne sommes pas des novices. Nous savons que nous faisons.
Je n'avais encore jamais fait un cours ainsi, ça promet d'être intéressant.
Non, nous ne sommes pas des novices… Je vous ai déjà vu à l’oeuvre Grant. Et réciproquement. Bien que nous en ayons tous deux conscience, exercer en tant qu’Auror implique une retenue, une grande retenue. Nous n’avons aucune idée de notre potentiel mutuel, de nos limites. C’est quelque chose d’intime que le niveau réel d’un sorcier. Je songeais vaguement à Dhan, à nos péripéties et l’idée me faisait glousser en passant ma main sur ma jambe lentement. Si les cicatrices n’existent pas, j’ai bien faillis y rester ce jour là.
« Il est important de ne pas se surévaluer non plus, sans quoi nous ne progressons pas, je vois cette épreuve comme un défi personnel, voir fleurir le fruit du savoir que nous transmettons, mais aussi affirmer notre capacité à protéger nos élèves en cas de danger. »
J’étais presque émue de cette pensée. Attachée à l’enseignement, attachée à bien remplir ces petites têtes pensantes qui dirigeront sûrement ce monde à l’avenir, pour le rendre meilleur, ou le détruire, selon les choix qu’ils seront amenés à prendre. Malgré tout, ça reste un constat injuste. Il faut toute une population, une civilisation entière pour bâtir… Et une poignée d’individus pour détruire.
« Ca sera une nouveauté pour moi aussi, mais il faut bien expérimenter pour évoluer ! »
C’est peut-être la différence majeur entre Grant et moi. C’est un homme d’action, il n’est pas allé au bout de son parcours pour mettre la main à la patte, rentrer dans la vie active. Je n’en avais que faire à cette époque, je n’avais qu’une obsession, c’était de la faire revenir… l’acceptation d’un deuil si long, ayant entraîné tant d’erreurs… Mais maintenant qu’elles sont corrigées, j’en ressort plus forte. Bien plus forte. De mon savoir, de ma capacité d’analyse, de ma culture, mais je sais aussi dans quelle direction je vais et en laquelle je ne veux surtout pas retourner, bien que ça m’ait pris un temps long, bien trop long. Mon sourire trahissait une satisfaction certaine, fermant un oeil pour placer mes mains devant le soleil, comme si je pouvais l’attraper, l’effleurer, le caresser, sans me brûler les ailes.
« C’est une affaire qui roule, donc. Cela dit il y a autre chose dont je voudrais vous parler. »
Une longue inspiration, puis une longue bouffée de fumer, je ramenais l’une de mes jambes sur le rebord en lequel j’étais assise.
«J’ai conscience d’avoir semé le trouble au ministère, de ne clairement pas avoir été à la hauteur des heures que vous m’avez consacré. Malgré tout, si rien ne peut effacer le passé, je tenais à vous dire que vous pourrez toujours compter sur moi. »
La nuance, entre ce que j’ai pu être et ce que je suis devenue. L’ancienne Eden regardait derrière elle parce qu’elle ne voulait pas tenir debout, celle d’aujourd’hui avance en tâchant de construire quelque chose, un ensemble, contribuer à un monde meilleure. J’étais cette poignée de gens qui détruisent, j’ai appris à devenir une meilleure personne.
J’avais un sentiment de simplicité à propos de cet échange. A vrai dire, j’ai l’impression que tout devient infiniment plus simple cette année. L’influence de Cléopatra, de mes étudiants, de Malah, tendent à apporter un lot de simplicité et de spontanéité aux liens sociaux. Mes prunelles rivées vers l’horizon, j’étais songeuse, la sensation des plantes se mêlant à la douce odeur de mon état d’esprit. Je le ressens… Je le ressens si fort, ce sentiment de liberté. Fort et puissant. Je ne me sens pas forcée d'interagir et ne calcule plus vraiment mes mots.
C’était comme si le ciel ne cessait de se lever, caressant le jour, mettant inévitablement fin à une sombre nuit, garante de la solitude, de la tristesse et de la violence. L’idée me faisait vaguement sourire, m’égarant dans mes pensées entre nos mots.
_ Bien, je vais voir pour trouver un lieu pouvant accueillir les étudiants et les golems et où nous pourrons avoir un point d'observation. Je ne pense pas que l'administration s'y oppose. L'un comme l'autre, nous ne sommes pas des novices. Nous savons que nous faisons.
Je n'avais encore jamais fait un cours ainsi, ça promet d'être intéressant.
Non, nous ne sommes pas des novices… Je vous ai déjà vu à l’oeuvre Grant. Et réciproquement. Bien que nous en ayons tous deux conscience, exercer en tant qu’Auror implique une retenue, une grande retenue. Nous n’avons aucune idée de notre potentiel mutuel, de nos limites. C’est quelque chose d’intime que le niveau réel d’un sorcier. Je songeais vaguement à Dhan, à nos péripéties et l’idée me faisait glousser en passant ma main sur ma jambe lentement. Si les cicatrices n’existent pas, j’ai bien faillis y rester ce jour là.
« Il est important de ne pas se surévaluer non plus, sans quoi nous ne progressons pas, je vois cette épreuve comme un défi personnel, voir fleurir le fruit du savoir que nous transmettons, mais aussi affirmer notre capacité à protéger nos élèves en cas de danger. »
J’étais presque émue de cette pensée. Attachée à l’enseignement, attachée à bien remplir ces petites têtes pensantes qui dirigeront sûrement ce monde à l’avenir, pour le rendre meilleur, ou le détruire, selon les choix qu’ils seront amenés à prendre. Malgré tout, ça reste un constat injuste. Il faut toute une population, une civilisation entière pour bâtir… Et une poignée d’individus pour détruire.
« Ca sera une nouveauté pour moi aussi, mais il faut bien expérimenter pour évoluer ! »
C’est peut-être la différence majeur entre Grant et moi. C’est un homme d’action, il n’est pas allé au bout de son parcours pour mettre la main à la patte, rentrer dans la vie active. Je n’en avais que faire à cette époque, je n’avais qu’une obsession, c’était de la faire revenir… l’acceptation d’un deuil si long, ayant entraîné tant d’erreurs… Mais maintenant qu’elles sont corrigées, j’en ressort plus forte. Bien plus forte. De mon savoir, de ma capacité d’analyse, de ma culture, mais je sais aussi dans quelle direction je vais et en laquelle je ne veux surtout pas retourner, bien que ça m’ait pris un temps long, bien trop long. Mon sourire trahissait une satisfaction certaine, fermant un oeil pour placer mes mains devant le soleil, comme si je pouvais l’attraper, l’effleurer, le caresser, sans me brûler les ailes.
« C’est une affaire qui roule, donc. Cela dit il y a autre chose dont je voudrais vous parler. »
Une longue inspiration, puis une longue bouffée de fumer, je ramenais l’une de mes jambes sur le rebord en lequel j’étais assise.
«J’ai conscience d’avoir semé le trouble au ministère, de ne clairement pas avoir été à la hauteur des heures que vous m’avez consacré. Malgré tout, si rien ne peut effacer le passé, je tenais à vous dire que vous pourrez toujours compter sur moi. »
La nuance, entre ce que j’ai pu être et ce que je suis devenue. L’ancienne Eden regardait derrière elle parce qu’elle ne voulait pas tenir debout, celle d’aujourd’hui avance en tâchant de construire quelque chose, un ensemble, contribuer à un monde meilleure. J’étais cette poignée de gens qui détruisent, j’ai appris à devenir une meilleure personne.
- InvitéInvité
Re: [Terminé]Le ministère de la magie, le passé et des retrouvailles Ft. Eden
Ven 10 Jan 2020 - 15:36
Inverness city
_ Vous avez raison. Certes, nous avons l’expérience et nous savons de quoi nous sommes capables, mais il est fort probable que nous rencontrions des situations imprévues lors de ce cours. Je suis bien d’accord avec vous, c’est un défi. C’est aussi l’occasion pour nous montrer aux étudiants la bonne voie à suivre. Je n’irai pas à dire jusqu’à être des modèles pour eux, mais l’idée est là.
Si Grant était devenu auror, c’était pour protéger les autres ainsi que pour lutter contre un système parfois bien trop regardant sur les origines des sorciers. Des années plus tard, il avait compris que le métier d’auror ne permettait que de lutter contre les effets du mal, s’il voulait le détruire à la racine, il devait s’y prendre autrement. Pour cela , l’enseignement était une bonne méthode. Il fallait prévenir et former la future génération afin d’éviter qu’elle ne tombe dans la facilité des forces du mal.
_ Il n’y a pas d’âge pour apprendre, pour s’améliorer. Une métamorphomage comme vous en est la preuve. Ajouta l’auror avec chaleur.
L’esprit de Grant était à l’image du ciel azur où volaient de nombreux oiseaux. Il était paisible avec des idées s’installant doucement dans sa tête. Les moments de sérénité comme celui-là étaient bien rares dans son travail. En tant que chef de brigade, il avait presque toujours une mission en tête, la liste des papiers à signer quand il n’était pas en train de réfléchir au sujet de son prochain cours.
Aux mots de son interlocutrice, Grant tourna la tête dans sa direction pour l’observer. Son sourire disparut de son visage pour une expression plus neutre, plus sérieuse. Il avait compris qu’Eden voulait lui dire quelque chose d’important et il était prêt à l’écouter.
_ C’est du passé tout ça, ne vous en faites pas. On fait tous des erreurs de jeunesse, ce n’est pas pour autant qu’elles doivent nous définir toute notre vie. Je ne sais pas ce que pense le Ministère de vous, mais moi je suis flatté de pouvoir compter sur vous. Sachez que c’est réciproque. Répondit-il avec mince sourire, faible mais sincère.
Les iris du sorcier passèrent sur sa montre. Si la discussion avec Eden avait été une véritable pause dans la journée de l’auror, le temps lui ne s’était pas arrêté. Le devoir rappelait Grant à l’ordre. D’ici une petite vingtaine de minutes, il devait assister à une réunion sur une affaire récente impliquant un trafic de créatures magiques. Bien qu’il ne travaillait pas directement sur l’affaire, Grant était le supérieur de l’auror en charge de cette mission, il se devait donc d’être là afin d’avoir tous les éléments.
_ Ma chère Eden, je vais devoir vous laisser. Ce fut un plaisir de vous retrouver et de voir ce que vous étiez devenue. Je vous envoie un hibou dès que j’ai progressé sur l’organisation du cours.
Il se recula de la fenêtre et commença à ranger ses affaires encore étalées sur le bureau. Il salua une dernière fois Eden d’un signe de tête amicale et quitta la salle des professeurs.