- InvitéInvité
[chuckles] i'm in danger (mirko)
Jeu 10 Oct 2019 - 12:27
18 septembre 2019, 20h
@mirko volkine
"On cherche le loup-garou ?" Arrêt en haut des marches du Filet du Diable, donnant sur la ruelle sombre. La brusquerie de la fin de mon mouvement me donne le tournis, les oreilles qui sifflent après la montée rapide de l'escalier. "Qu-quoi ?" Les mots employés par l'homme en face de moi ont de la difficulté à s'imprimer dans mon esprit. Il a utilisé le mot. Ce mot que je n'ai jamais osé employer autour d'Oswald, par peur de le brusquer, lui qui est si taciturne ces derniers temps. J'ai peu de temps pour réaliser qui se trouve en face de moi. Mon cerveau en panique semble saisir une partie de l'explication, je sais qu'il y a eu une bagarre dans le bar d'ordinaire si calme (je sais que c'est une ambiance que mon petit ami tient à coeur, préférant régler des comptes aux voyous loin de l'établissement), et qu'Oz n'est pas là. Pas le temps de poser des questions, l'homme m'agrippe le bras, me tire vers lui et nous disparaissons.
Tout se passe très vite. Lorsque la sensation de compression due au transplanage cesse, j'ouvre de grands yeux pour découvrir un grand hall en pierres bleues, au centre duquel trône une immense sculpture, mais je n'ai pas le temps d'en observer plus. De souvenir, je reconnais l'atrium du ministère de la magie. Mon père doit se trouver dans un des étages inférieurs. C'est étrange, la dernière fois que je suis venue ici, c'était pour prêter allégeance au serment d'Hippocrate. Aujourd'hui, je suis escortée par un homme sévère, me faisant bousculer par les dizaines de personnes sortant des cheminées de tous les côtés. Arrivés à l'ascenseur, j'entends la voix métallique annoncer Quatrième niveau : département de contrôle et régulation des créatures magiques. S'en suit un dédale de couloirs, une flèche flottante indiquant le service des animaux, puis l'Unité de capture des loups-garous. Et là, je comprends. L'air effrayé de mes yeux prend une nouvelle coloration. Oz a été capturé. Je ne sais pas trop pourquoi je suis là, mais je sais que je vais avoir des ennuis.
Poussée par l'homme sur une chaise, je regarde la paperasse sur le bureau derrière lequel il s'installe. Des parchemins pliés en avion s'envolent et atterrissement sur une sorte de piste d'aéroport moldu miniature. "Nom, prénom." Sursautant légèrement, je repose mes grands yeux effrayés et fatigués sur l'homme devant moi. "Fraser, Murphy." Ma voix est éraillée, mais il semble ne pas s'en soucier. La liste que le sorcier a commencé à remplir est bientôt pleine. Âge, adresse, profession, personne de confiance. Bientôt, on me tend une plume pour prévenir Riley. Pas le temps d'entrer dans les détails, la lettre se plie d'elle-même avant même que ma main termine le mouvement du y terminant mon prénom. Toutes mes possessions sont placées dans une petite boîte : ma baguette, mes papiers d'identité, le petit carnet dans lequel je note les choses importantes dont j'ai besoin chaque jour. Finalement, me voilà poussée dans une salle sans fenêtre, illuminée surnaturellement d'une lumière grisâtre. "Quelqu'un viendra vous poser des questions." Assise sur la chaise froide et inconfortable, je pose mes bras sur la table, la tête entre les mains. Le silence résonne dans mon crâne, et les larmes perlent au coin de mes yeux. What is happening ?
- Murphy right now:
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Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Lun 21 Oct 2019 - 11:32
T'es encore ivre de l'action de cette nuit Mirko. Quand l'équipe a fait sa descente dans la tanière du loup garou, t'étais en première ligne. L'affrontement ne vous aura pas posé beaucoup de problèmes cela dit, car vous êtes rôdé à l'exercice. Les complices, c'est vite maîtrisé quand on sait comment s'y prendre (car l'avantage d'être du bon côté de la justice, c'est que l'on connaît toutes les ficelles, alors qu'un lycan, ça ne se fait arrêter qu'une fois).
Cela dit, on n’exagérera pas en affirmant que votre unité a de l'expérience : la ribambelle des vieux briscards, tous plus ou moins ravagés dans leur genre. Votre réputation a fait le tour du ministère depuis longtemps (et la controverse qui va avec). Cependant, vous venez tout de même d'accomplir un beau coup de filet : ça, personne ne pourra vous l'enlever.
D'après le dossier, le prévenu de cette nuit a de quoi passer un moment à Azkaban. Inutile de dire que la perspective te réjouit, Mirko. Tu espères juste que la justice ne fera pas preuve de mollesse : t'es le premier à critiquer le progressisme de la cours magique britannique. Ceux qui connaissent ton passif savent pourquoi. Ces criminels là ne méritent aucune seconde chance de ton point de vue. Malheureusement, tu es le chasseur, pas le juge.
En attendant, c'est vous qui avez la main. Tu te fais donc un plaisir de conduire les interrogatoires. En dehors de Burgess, il y a le gamin asiat' et la petite copine. La discussion traîne quand à savoir lequel d'entre vous doit y aller. Comme on s'en doute, tu es plutôt intéressé par les deux mecs que la nana. Gérer les crises de larme, ce n'est pas ton truc. Pour toi, il n'y a rien de pire que d'interroger une femme : il faut les prendre dans le bon sens, sinon elles se cassent en deux. Mais laissez leur trop d'espace, ça ne se sent plus pisser : une galère (et tu as des scrupules à lever la main sur les nanas).
Typiquement un boulot pour ton pote Magnus (le meilleur psychologue du lot) ou bien Eliezer (le méthodique), mais pour plusieurs raisons (pas vraiment pertinentes ici), ce n'est pas possible. Enfin, il faut quand même que ça se fasse, parce qu'après on vous casse les couilles avec la réglementation des garde à vue. Tant pis : tu te résous à prendre le dossier, quitte à passer un moment vraiment merdique. La gamine en premier et l'asiat' ensuite. Pour le loup-garou, ça pourra attendre : ce n'est pas comme s'il allait sortir, celui-là.
Tu retrouves donc la petite Fraser dans la salle d'interrogatoire. Lumière blafarde, pièce presque vide (une table et deux chaises) : froid clinique. La lourde porte claque derrière toi, comme pour annoncer le glas de cette nuit de capture fructueuse. Toi, cependant, tu n'affiches aucune émotion particulière : tu es chez toi ici, ça se sent. A ce titre, ton attitude est celle d'un prédateur avançant en terrain conquis : détendu, visiblement ennuyé d'avoir à conduire cet entretien.
La pâleur de l'éclairage donne à ta mine une nouvelle dimension dans le sinistre et l'on ne saurait ignorer les marques de l'affrontement encore visibles sur ta tenue, inchangée depuis l'assaut. Il est clair que si l'on demandait à un étranger lequel de vous est le méchant, son choix serait vite fait.
« Ok miss. On va reprendre les choses depuis le début.
Dis-tu (presque) dans un soupir en envoyant le dossier sur la table, avant de prendre place sur la chaise en face d'elle. Bref silence : tu la détailles de tes yeux noirs. La posture recroquevillée traduit l'état dans lequel elle se trouve et tu ne manques pas de remarquer les larmes amassées aux coins de ses yeux.
« Nom, prénom, âge, profession... Commences-tu, flegmatique, en ouvrant le dossier, après avoir tiré un stylo de ta poche. T'as la main suspendue en attendant qu'elle réponde. Nature de la relation avec mister Burgess.
A ce moment là, ton visage s'éclaire d'un mince rictus, comme tu décroches les yeux de ton formulaire pour river la jeune femme.
Cela dit, on n’exagérera pas en affirmant que votre unité a de l'expérience : la ribambelle des vieux briscards, tous plus ou moins ravagés dans leur genre. Votre réputation a fait le tour du ministère depuis longtemps (et la controverse qui va avec). Cependant, vous venez tout de même d'accomplir un beau coup de filet : ça, personne ne pourra vous l'enlever.
D'après le dossier, le prévenu de cette nuit a de quoi passer un moment à Azkaban. Inutile de dire que la perspective te réjouit, Mirko. Tu espères juste que la justice ne fera pas preuve de mollesse : t'es le premier à critiquer le progressisme de la cours magique britannique. Ceux qui connaissent ton passif savent pourquoi. Ces criminels là ne méritent aucune seconde chance de ton point de vue. Malheureusement, tu es le chasseur, pas le juge.
En attendant, c'est vous qui avez la main. Tu te fais donc un plaisir de conduire les interrogatoires. En dehors de Burgess, il y a le gamin asiat' et la petite copine. La discussion traîne quand à savoir lequel d'entre vous doit y aller. Comme on s'en doute, tu es plutôt intéressé par les deux mecs que la nana. Gérer les crises de larme, ce n'est pas ton truc. Pour toi, il n'y a rien de pire que d'interroger une femme : il faut les prendre dans le bon sens, sinon elles se cassent en deux. Mais laissez leur trop d'espace, ça ne se sent plus pisser : une galère (et tu as des scrupules à lever la main sur les nanas).
Typiquement un boulot pour ton pote Magnus (le meilleur psychologue du lot) ou bien Eliezer (le méthodique), mais pour plusieurs raisons (pas vraiment pertinentes ici), ce n'est pas possible. Enfin, il faut quand même que ça se fasse, parce qu'après on vous casse les couilles avec la réglementation des garde à vue. Tant pis : tu te résous à prendre le dossier, quitte à passer un moment vraiment merdique. La gamine en premier et l'asiat' ensuite. Pour le loup-garou, ça pourra attendre : ce n'est pas comme s'il allait sortir, celui-là.
Tu retrouves donc la petite Fraser dans la salle d'interrogatoire. Lumière blafarde, pièce presque vide (une table et deux chaises) : froid clinique. La lourde porte claque derrière toi, comme pour annoncer le glas de cette nuit de capture fructueuse. Toi, cependant, tu n'affiches aucune émotion particulière : tu es chez toi ici, ça se sent. A ce titre, ton attitude est celle d'un prédateur avançant en terrain conquis : détendu, visiblement ennuyé d'avoir à conduire cet entretien.
La pâleur de l'éclairage donne à ta mine une nouvelle dimension dans le sinistre et l'on ne saurait ignorer les marques de l'affrontement encore visibles sur ta tenue, inchangée depuis l'assaut. Il est clair que si l'on demandait à un étranger lequel de vous est le méchant, son choix serait vite fait.
« Ok miss. On va reprendre les choses depuis le début.
Dis-tu (presque) dans un soupir en envoyant le dossier sur la table, avant de prendre place sur la chaise en face d'elle. Bref silence : tu la détailles de tes yeux noirs. La posture recroquevillée traduit l'état dans lequel elle se trouve et tu ne manques pas de remarquer les larmes amassées aux coins de ses yeux.
« Nom, prénom, âge, profession... Commences-tu, flegmatique, en ouvrant le dossier, après avoir tiré un stylo de ta poche. T'as la main suspendue en attendant qu'elle réponde. Nature de la relation avec mister Burgess.
A ce moment là, ton visage s'éclaire d'un mince rictus, comme tu décroches les yeux de ton formulaire pour river la jeune femme.
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Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Lun 21 Oct 2019 - 19:08
La porte se ferme et le vacarme me fait sursauter. Soudainement relevée, je me tiens bien droite, les mains sur les cuisses, triturant une peau sur le coin d'un de mes ongles. Yeux effrayés qui se lèvent vers l'homme qui vient d'entrer. Le teint pâle, trop pâle, même compte tenu de la lumière de la pièce. Comparée à lui, je paraîtrais presque bronzée. Pas de doute, c'est un vampire. Qu'est-ce qu'un vampire vient faire dans un service de capture des lycanthropes ? C'est totalement inepte. Trop fatiguée pour tergiverser sur la question, je me contente de le fixer, ravalant tant bien que mal mes larmes. I need to be strong, for him. "Ok miss. On va reprendre les choses depuis le début." C'est dit dans un soupir, comme s'il n'avait pas envie de faire son travail. Ca se voit sur sa tronche, qu'il n'a pas envie de faire son travail. Ca m'aurait bien arrangé qu'il ait eu cette paresse au moment d'arrêter mon mec, tiens. La peur est peut-être en train de me ronger les neurones, mais quelque chose est clair dans mon esprit : cet homme est l'ennemi. La menace qui pèse sur Oswald et moi depuis des mois, qui se met en travers de nous et de notre vie paisible. Aussi paisible puisse-t-elle être avec une transformation mensuelle.
Le dossier rempli plus tôt dans la soirée est rapidement posé négligemment sur la table froide, ouvert à la page des généralités. A juger de la faible épaisseur de la chemise, ils n'ont presque rien sur moi. Et comment pourraient-ils avoir quoi que ce soit ? Je ne suis qu'une simple médicomage qui vit discrètement au bord de la mer et essaie d'avoir un enfant avec son conjoint loup-garou. "Nom, prénom, âge, profession... Nature de la relation avec mister Burgess." Ca l'emmerde, d'être ici. Et pour être franche, ça m'emmerde aussi. Je viens de finir une garde de vingt-quatre heures à l'hôpital pour me retrouver à attendre je ne sais combien d'heures dans une salle d'interrogatoire. A la vue de son sourire, je vois rouge. Il jubile. Fronçant les sourcils, je sens mes mains se serrer en de minuscules poings sous la table. Pinçant les lèvres, je réponds docilement. "Fraser, Murphy." A l'hôpital, on n'a pas le choix que de faire répéter les patients pour être certains des informations qui circulent d'un service à l'autre. "Trente-et-un ans. Médicomage..." Mon coeur s'emballe rapidement lorsque j'arrive à la dernière information demandée. La plus importante. Ma gorge se resserre et je déglutis pour tenter de renflouer les larmes imminentes. "Conjointe."
Il est quelque part, peut-être même derrière l'un de ces murs. Je le sais. Proche mais pourtant trop loin. Certainement entouré de détraqueurs. La vision me noue l'estomac et je détourne le regard du mouvement du stylo pour fixer le mur à ma droite, tendant l'oreille. J'ai besoin de l'entendre. Mais seul le bruit du stylo résonne dans la pièce. Claquant la langue d'agacement, je repose mon attention sur le vampire. "Mais vous savez déjà tout ça, n'est-ce pas ?" Il ne fait que remplir de la paperasse inutile. Pinçant les lèvres, consciente que je risque de m'attirer encore plus d'ennui en m'énervant, je me mords la joue. Mais il m'a pris l'être le plus précieux au monde. Une nouvelle fois, nous sommes séparés. Et cette fois-ci, ce n'est pas de la faute d'Oz, mais bel et bien du vampire en face de moi, qui porte encore les marques de l'affrontement avec mon mafieux de petit-ami. Et bien que j'ai toujours fermé les yeux, fait aucune remarque mais sans cacher ce que j'en pensais, je ne peux m'empêcher de sentir la fierté m'envahir en observant les coups assénés, seulement deux jours après la pleine lune. Maintenant, c'est à moi de me protéger. "Pouvez-vous me dire ce que je fais ici ?"
- InvitéInvité
Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Dim 27 Oct 2019 - 21:33
D'un geste machinal et animé de fort peu de conviction, tu reportes les informations données par la jeune femme sur le formulaire. Rien que tu ne saches déjà, en effet : la demoiselle ne tarde d'ailleurs pas à te le faire remarquer avec une pointe d'agacement. Cela dit, bien loin de t'émouvoir d'une quelconque façon, tu réponds vaguement et sans décrocher les yeux de ce que tu es en train d'écrire.
« Formalités d'usage.
Dis-tu. Quelques secondes supplémentaires s'égrainent, comme tu en termines avec la paperasse. Ton regard sombre se reporte bientôt sur la jeune femme, comme elle interroge les raisons de sa présence ici. Cela t'arrache un nouveau rictus en coin : voilà qu'elle joue les naïves. Tu sens déjà poindre la stratégie de la mère poule : les ingénues aiment à se dire qu'elles ont les épaules pour protéger leur racaille de petit ami (venant d'une médicomage, le complexe de l'infirmière est un comble, de ton point de vue).
Malheureusement, cela manque un peu de crédibilité à ton goût : non, tu es intimement persuadé qu'elle sait très bien pourquoi elle se trouve ici et ce que vous lui voulez. Alors, tu laisses s'étirer le silence pendant une poignée de secondes supplémentaires, sans cesser de la regarder droit dans les yeux (le temps pour elle de se remettre les idées en place). Visage terrible : tes allures de mort donnent à la scène un aspect surnaturel que l'on attribuerait volontiers au purgatoire.
« En tant que conjointe d'un loup-garou irrégulier ? Fais-tu en jouant un genre d'étonnement ironique. Allons... Tu plaisantes ? On a des tas de choses à se dire toi et moi.
En dehors de ton visage et de ton verbe, toujours riche et expressif, le reste de ta carcasse ne semble animée d'aucun mouvement. Tu as l'allure imposante et immobile d'un roc menaçant que l'on confondrait, croisé au détour d'un chemin en pleine nuit, avec quelque apparition dangereuse. C'est l'expression, par le physique, d'une situation sans issue pour elle. Impasse de l'existence, fatalité d'une histoire, dont le prochain chapitre se destine à être écrit par d'autres mains : celles des juges et des fonctionnaires du ministère dont tu fais parti.
« Je veux que tu commences par m'expliquer comment vous gériez les pleines lunes. Fais-tu alors d'un ton tranquille mais tout à fait impérieux. Où il se cachait, s'il prenait des potions, lesquelles, s'il y avait d'autres personnes, ton rôle là dedans... La totale quoi. Et en détail, s'il te plaît.
Commande obscène prononcée d'une voix rauque : il y a quelque chose de terrible à devoir dévoiler l'entièreté de sa vie, de son intimité, à un agent du ministère payé précisément pour la briser. C'est là toute l'ambiguïté du monde : l'on écrit des lois pour protéger la masse des populations, mais leur application étire son lot d'ombre sur la statue éclatante de la justice. Il faut composer avec la cruauté d'une allégorie aveugle : le concret d'un crime est d'une complexité immense, alors que la sentence s'exécute de manière manichéenne.
Briser la vie des uns pour protéger celle des autres : c'est l'exercice auquel se rompent les agents dont tu fais parti. Sauf que dans ton cas, il n'existe aucun état d'âme pour rendre humaines les décisions difficiles. Tu n'éprouves aucun scrupule à savoir que la vie de cette femme vient de se briser. Son visage défait et le tumulte des émotions qui la traversent en ce moment ne suscite chez toi aucune forme d'empathie. Convictions conservatrices, mentalité américaine : les « bad guys » doivent être punis pour leurs crimes, la chose est simple. Ce n'est pas pour rien que l'on te surnomme le « cow-boy » ici, après tout.
« Formalités d'usage.
Dis-tu. Quelques secondes supplémentaires s'égrainent, comme tu en termines avec la paperasse. Ton regard sombre se reporte bientôt sur la jeune femme, comme elle interroge les raisons de sa présence ici. Cela t'arrache un nouveau rictus en coin : voilà qu'elle joue les naïves. Tu sens déjà poindre la stratégie de la mère poule : les ingénues aiment à se dire qu'elles ont les épaules pour protéger leur racaille de petit ami (venant d'une médicomage, le complexe de l'infirmière est un comble, de ton point de vue).
Malheureusement, cela manque un peu de crédibilité à ton goût : non, tu es intimement persuadé qu'elle sait très bien pourquoi elle se trouve ici et ce que vous lui voulez. Alors, tu laisses s'étirer le silence pendant une poignée de secondes supplémentaires, sans cesser de la regarder droit dans les yeux (le temps pour elle de se remettre les idées en place). Visage terrible : tes allures de mort donnent à la scène un aspect surnaturel que l'on attribuerait volontiers au purgatoire.
« En tant que conjointe d'un loup-garou irrégulier ? Fais-tu en jouant un genre d'étonnement ironique. Allons... Tu plaisantes ? On a des tas de choses à se dire toi et moi.
En dehors de ton visage et de ton verbe, toujours riche et expressif, le reste de ta carcasse ne semble animée d'aucun mouvement. Tu as l'allure imposante et immobile d'un roc menaçant que l'on confondrait, croisé au détour d'un chemin en pleine nuit, avec quelque apparition dangereuse. C'est l'expression, par le physique, d'une situation sans issue pour elle. Impasse de l'existence, fatalité d'une histoire, dont le prochain chapitre se destine à être écrit par d'autres mains : celles des juges et des fonctionnaires du ministère dont tu fais parti.
« Je veux que tu commences par m'expliquer comment vous gériez les pleines lunes. Fais-tu alors d'un ton tranquille mais tout à fait impérieux. Où il se cachait, s'il prenait des potions, lesquelles, s'il y avait d'autres personnes, ton rôle là dedans... La totale quoi. Et en détail, s'il te plaît.
Commande obscène prononcée d'une voix rauque : il y a quelque chose de terrible à devoir dévoiler l'entièreté de sa vie, de son intimité, à un agent du ministère payé précisément pour la briser. C'est là toute l'ambiguïté du monde : l'on écrit des lois pour protéger la masse des populations, mais leur application étire son lot d'ombre sur la statue éclatante de la justice. Il faut composer avec la cruauté d'une allégorie aveugle : le concret d'un crime est d'une complexité immense, alors que la sentence s'exécute de manière manichéenne.
Briser la vie des uns pour protéger celle des autres : c'est l'exercice auquel se rompent les agents dont tu fais parti. Sauf que dans ton cas, il n'existe aucun état d'âme pour rendre humaines les décisions difficiles. Tu n'éprouves aucun scrupule à savoir que la vie de cette femme vient de se briser. Son visage défait et le tumulte des émotions qui la traversent en ce moment ne suscite chez toi aucune forme d'empathie. Convictions conservatrices, mentalité américaine : les « bad guys » doivent être punis pour leurs crimes, la chose est simple. Ce n'est pas pour rien que l'on te surnomme le « cow-boy » ici, après tout.
- InvitéInvité
Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Mer 30 Oct 2019 - 22:02
C'est l'heure de jouer la naïve. L'innocente. L'idiote. La crédule. De mentir éhontément à un membre du ministère, en sachant pertinemment qu'il n'arrivera pas à prouver mon mensonge. Seulement, il faut le vendre. Je dois apparaître la plus crédible possible. Et pour ça, j'ai trouvé la technique. Enfin je pense. Let the lie begin. Posant mes yeux sur le vampire, je prends mon rôle. "Pouvez-vous me dire ce que je fais ici ?" Les yeux sombres de l'homme me dévisagent et un malaise s'installe progressivement en moi. Il ne croit pas mon petit jeu, cela se voit. Il finit bientôt par l'énoncer à voix haute. "En tant que conjointe d'un loup-garou irrégulier ? Allons... Tu plaisantes ? On a des tas de choses à se dire toi et moi." Allez, lancement des hostilités. C'est la première fois que tu l'entends. Tu dois t'en persuader.
Au final, le malaise dans lequel il m'a mis précédemment ne fait que m'aider. Ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes, je balbutie. "Qu-quoi ?" Clignement des yeux, comme pour laisser la nouvelle s’immiscer dans mon cerveau. Et pour rendre la comédie parfaitement crédible, imagine des choses auxquelles tu n'as jamais voulu penser en détails.
Imagine la douleur des transformations.
Imagine les cris poussés dans la nuit.
Imagine la torture des muscles et des os se brisant sous l'effet de la malédiction.
Imagine le seul, effrayé, attaché.
Imagine les détraqueurs l'entourer.
Imagine sa détresse.
Imagine le.
Les larmes montent bientôt, réelles cette fois-ci. Secouant vivement la tête, je me débats avec l'idée. "Non. Non, c'est impossible."
Mais le vampire ne s'en tient pas là. "Je veux que tu commences par m'expliquer comment vous gériez les pleines lunes. Où il se cachait, s'il prenait des potions, lesquelles, s'il y avait d'autres personnes, ton rôle là dedans... La totale quoi. Et en détail, s'il te plaît." Sa voix rauque trahit le plaisir qu'il prend là dedans, à briser la vie des personnes face à lui. Voyeurisme morbide, pensées presque lubriques, qui sait ce qui se trouve sous son crâne. L'idée que je vais devoir dévoiler la quasi totalité de ma vie, de mon intimité, à cet individu se fraye un chemin dans mon esprit et effraie la Murphy profonde, la grande timide, la secrète. La panique au fond des yeux, je continue de secouer la tête. "Non, c'est impossible. Il doit y avoir une erreur." Intimement convaincue - du moins en apparence - qu'il y a un problème, qu'ils ont le mauvais suspect, je m'accroche intérieurement à une certitude : Oswald ne mérite pas ça. Rien de tout ça.
Ma voix se brise sous l'émotion. "C'est impossible, Oswald est un homme bien." Et il l'a toujours été. L'Amérique l'a certes changé, mais il n'a pas perdu ses qualités qui m'ont accrochée depuis notre rencontre. "On... On a une vie tranquille, il gère son bar et s'occupe très bien de ses employés." Passant d'un hochement négatif à un hochement positif, je ne cesse de bouger la tête, comme pour appuyer mes propos. Levant enfin des yeux vers mon interrogateur, j'essaie de paraître sincère, malgré les hoquêtements. "Ce n'est pas... Un l-loup-g-garou." Le mot m'écorche la bouche et je m'en veux immédiatement de l'avoir prononcé à voix haute. Il est tabou, chez nous. Mais je n'avais pas le choix, j'ai besoin de montrer que je n'ai aucune connaissance du secret de mon petit-ami, et cela passe par l'utilisation du mot sans en avoir peur. Il n'y a plus qu'à espérer que tout cela fonctionne.
- InvitéInvité
Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Mar 12 Nov 2019 - 13:40
Ton regard la détaille d'une précision chirurgicale. Sans un souffle, sans un mouvement, tu la laisses jouer sa partition : arrogance du lion qui, posté en haut de son roc, permet à la gazelle de courir dans tous les coins, car il sait la place sans issue. La musique qu'elle te sert est d'une fadeur immense, car tu es habitué aux bassesses et au vice. Il n'y a plus d'espoir pour les damnés dans ton genre : on voit le mal à l'endroit des larmes et si les voix se brisent, ce sont sur des mensonges.
C'est terrible de n'être traversé d'aucun doute concernant la sincérité des propos d'une femme. La peine exprimée par Murphy semble pourtant réelle (et elle l'est à sa façon, les raisons sont juste à chercher ailleurs). Il est certain qu'en d'autres circonstances, tu aurais pu te laisser atteindre par cette nécessité qu'elle a de ne rien laisser paraître. Seulement, il s'agit d'un interrogatoire et si vous êtes ici, c'est pour une raison très précise : tu as tes priorités et elle les siennes (chacune entrant respectivement en contradiction avec l'autre). Tu ne raisonnes pas de la même manière lorsque l'on évoque l'adversité à l'intérieur ou à l'extérieur de ces murs : la vie et les sentiments des suspects ne t'intéressent pas.
Tout ce que tu veux, c'est coincer le prévenu, lui pourrir l'existence autant que possible, à défaut de choisir sa sentence. Car une perpétuité à Azkaban, c'est encore trop doux pour toi, alors il va sans dire que tu n'as aucun scrupule à te montrer dur. C'est ton idée de la justice, que l'on soit d'accord avec ou non. Même si tu agis principalement par vengeance, il y a de la sincérité dans ta démarche. Hors, quand on est persuadé de faire ce qu'il faut, on n'a aucune raison de s'apitoyer sur les coupables.
« Qu'est-ce que tu essayes de faire sweetheart ? Dis-tu d'un air vaguement las, étendant la main sur la table dans un long geste souple. C'est le scénar' dont vous avez convenu tous les deux, mmh ? Tu ne sais rien, tu te protèges...
Tes deux mains se rejoignent alors comme tu te penches au dessus de la table afin de l'aviser de plus près : présence écrasante. Tu as ce sourire féroce aux coins des lèvres qui s'étire, jusqu'à faire apparaître tes dents blanches et les deux poignards qui te font office de canine.
« C'est le genre chevalier servant ton petit ami, je paris. Bref clin d’œil. La bête assoiffée de sang qui se rachète une moralité en prenant tout pour lui, c'est beau... Mais sans sa potion il t'attaquerait au même titre que n'importe qui. Voilà ce que c'est, ton « homme bien ».
Tu te redresse et fais quelques pas dans la pièce, tournant lentement autour de la table jusqu'à te trouver derrière elle. C'est terrible, mais tu as l'habitude de ce genre de cas de figure. Tu sais qu'il est absolument impossible qu'elle ignore la véritable nature de son compagnon. C'est mathématique : une nuit dans le mois, un comportement changeant, la fatigue, l'évitement... Trop d'indices, trop de problèmes concrets à gérer.
Tu sais ces choses là, car c'est toujours comme cela que ça sort dans les enquêtes. Tu le sais parce que tu as de l'expérience et que les sorciers sont tous les mêmes. Tu le sais, car tu ne la sens pas, car elle en fait trop... Tu le sais, c'est tout.
« Tu peux continuer de jouer à la conne si tu veux. Dis-tu en déambulant toujours derrière elle. Maintenant dis toi qu'il sera le prochain à passer devant moi et, vu son dossier, crois moi... Je vais me faire plaisir.
T'arrêtant à côté d'elle, tu te penches sur son épaule. L'une de tes mains vient accrocher le dossier de sa chaise, tandis que l'autre se fracasse, poing fermé, sur la table devant elle.
« Alors je t'en prie, continue ton petit jeu... Fous moi en rogne et c'est sur lui que je me défoulerais tout à l'heure.
C'est terrible de n'être traversé d'aucun doute concernant la sincérité des propos d'une femme. La peine exprimée par Murphy semble pourtant réelle (et elle l'est à sa façon, les raisons sont juste à chercher ailleurs). Il est certain qu'en d'autres circonstances, tu aurais pu te laisser atteindre par cette nécessité qu'elle a de ne rien laisser paraître. Seulement, il s'agit d'un interrogatoire et si vous êtes ici, c'est pour une raison très précise : tu as tes priorités et elle les siennes (chacune entrant respectivement en contradiction avec l'autre). Tu ne raisonnes pas de la même manière lorsque l'on évoque l'adversité à l'intérieur ou à l'extérieur de ces murs : la vie et les sentiments des suspects ne t'intéressent pas.
Tout ce que tu veux, c'est coincer le prévenu, lui pourrir l'existence autant que possible, à défaut de choisir sa sentence. Car une perpétuité à Azkaban, c'est encore trop doux pour toi, alors il va sans dire que tu n'as aucun scrupule à te montrer dur. C'est ton idée de la justice, que l'on soit d'accord avec ou non. Même si tu agis principalement par vengeance, il y a de la sincérité dans ta démarche. Hors, quand on est persuadé de faire ce qu'il faut, on n'a aucune raison de s'apitoyer sur les coupables.
« Qu'est-ce que tu essayes de faire sweetheart ? Dis-tu d'un air vaguement las, étendant la main sur la table dans un long geste souple. C'est le scénar' dont vous avez convenu tous les deux, mmh ? Tu ne sais rien, tu te protèges...
Tes deux mains se rejoignent alors comme tu te penches au dessus de la table afin de l'aviser de plus près : présence écrasante. Tu as ce sourire féroce aux coins des lèvres qui s'étire, jusqu'à faire apparaître tes dents blanches et les deux poignards qui te font office de canine.
« C'est le genre chevalier servant ton petit ami, je paris. Bref clin d’œil. La bête assoiffée de sang qui se rachète une moralité en prenant tout pour lui, c'est beau... Mais sans sa potion il t'attaquerait au même titre que n'importe qui. Voilà ce que c'est, ton « homme bien ».
Tu te redresse et fais quelques pas dans la pièce, tournant lentement autour de la table jusqu'à te trouver derrière elle. C'est terrible, mais tu as l'habitude de ce genre de cas de figure. Tu sais qu'il est absolument impossible qu'elle ignore la véritable nature de son compagnon. C'est mathématique : une nuit dans le mois, un comportement changeant, la fatigue, l'évitement... Trop d'indices, trop de problèmes concrets à gérer.
Tu sais ces choses là, car c'est toujours comme cela que ça sort dans les enquêtes. Tu le sais parce que tu as de l'expérience et que les sorciers sont tous les mêmes. Tu le sais, car tu ne la sens pas, car elle en fait trop... Tu le sais, c'est tout.
« Tu peux continuer de jouer à la conne si tu veux. Dis-tu en déambulant toujours derrière elle. Maintenant dis toi qu'il sera le prochain à passer devant moi et, vu son dossier, crois moi... Je vais me faire plaisir.
T'arrêtant à côté d'elle, tu te penches sur son épaule. L'une de tes mains vient accrocher le dossier de sa chaise, tandis que l'autre se fracasse, poing fermé, sur la table devant elle.
« Alors je t'en prie, continue ton petit jeu... Fous moi en rogne et c'est sur lui que je me défoulerais tout à l'heure.
- InvitéInvité
Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Sam 23 Nov 2019 - 18:13
Je ne sais pas vraiment comment me comporter ici, dans cette salle d'interrogatoire, face à un vampire qui semble ne pas croire un mot de mes salades. Qui ne bouge pas d'un centimètre devant ma détresse. Je n'ai pas assez répété mon rôle, faisant de mon mieux pour me protéger, à défaut de pouvoir protéger Oswald. L'idée que je ne le verrai certainement plus jamais me tord l'estomac et les larmes coulent et coulent. Nous nous sommes préparés à l'éventualité d'une attaque du ministère, puis nous avons oublié. Nous avons vécu comme si la menace n'était pas réelle. Nous avons acheté une maison. Nous avons décidé d'avoir un enfant. Notre vie a continué, paisible, rythmée par les pleines lunes et autres sorties irrégulières et tardives de mon conjoint, teintée par la couleur froide de la peur.
"Qu'est-ce que tu essayes de faire sweetheart ? C'est le scénar' dont vous avez convenu tous les deux, mmh ? Tu ne sais rien, tu te protèges..." Le vampire énonce à voix haute mes pensées comme s'il les lisait sur un parchemin. Et un instant, je suis prise d'une inquiétude : et si le Fidélitas n'avait pas fonctionné correctement ? Et si mon mensonge était déjà connu du ministère et que l'agent jouait seulement avec mes sentiments ? Je ne me suis pas préparée à finir en prison. Orgueil d'étudiante particulièrement douée en potions et sortilèges qui a valu qu'une personne soit attaquée par le lycan la nuit du 18 mai. Date éternellement gravée dans mon cerveau. Et si j'avais commis la même erreur ? Heureusement, l'angoisse apparente sur mon visage peut être due au mouvement du vampire, qui s'est approché de moi au dessus de la table. Yeux ronds accrochés aux siens, biche prise par les phares d'une voiture moldue, en l'occurrence, par deux énormes canines révélées lors de son sourire. "C'est le genre chevalier servant ton petit ami, je paris. La bête assoiffée de sang qui se rachète une moralité en prenant tout pour lui, c'est beau... Mais sans sa potion il t'attaquerait au même titre que n'importe qui. Voilà ce que c'est, ton « homme bien »." Ne sachant que répondre, esprit ampli de terreur, je fixe la créature, avalant ma salive.
Nouvelle vague de terreur alors qu'il se lève. Tendue, paralysée d'appréhension, je l'observe se déplacer, mes yeux fixant le mur lorsqu'il se retrouve derrière moi. Battements affolés de mon coeur qui résonnent dans mes tempes, présence désagréable qui continue sa litanie, ennuyé. "Tu peux continuer de jouer à la conne si tu veux. Maintenant dis toi qu'il sera le prochain à passer devant moi et, vu son dossier, crois moi... Je vais me faire plaisir." Les mots employés ne sont pas hasardeux, et certains accrochent ma curiosité. Son dossier. Qu'y a-t-il dans ce dossier ? Je n'ai aucune idée des activités d'Oswald. Il gère le Filet du Diable, mais il rentre parfois bien amoché, des blessures dues à de la magie noire clairement visibles sur son corps cicatrisé. Il n'a jamais voulu m'expliquer ce qui se passait, restant évasif ou ignorant tout simplement mes questions. Ma présence au speakeasy était aussi mal venue, et mes visites presque chronométrées. Je n'ai donc que des suppositions sur la véritable nature de son travail. Et je me rends compte seulement maintenant, assise sur une chaise en métal froid, dans une cellule sans fenêtre du ministère de la magie, que choisir de fonder une famille avec un homme dont je ne connais pas l'occupation était idiot. Murphy l'idiote. Toujours pareil.
Fracas dans la pièce, qui me fait sursauter une nouvelle fois. Le vampire est penché sur mon épaule, plus proche que jamais. Sa présence me glace le sang. "Alors je t'en prie, continue ton petit jeu... Fous moi en rogne et c'est sur lui que je me défoulerais tout à l'heure." L'image est suffisamment claire pour faire doubler de volume la boule à l'intérieur de ma gorge. Les images des châtiments que pourra subir Oswald par ma faute défilent dans mon crâne. Sauf que je ne sais rien. Je ne sais rien de son quotidien en dehors de notre petite maison paisible. Et je dois faire confiance en mes capacités à effectuer un Fidélitas assez efficace pour que ma complicité ne soit pas dévoilée. Je ne suis d'aucune aide à ce vampire chasseur de lycanthropes. Avalant une nouvelle fois ma salive pour tenter de réussir à parler, je m'efforce à retenir mes larmes. "Je ne sais pas de quoi vous parlez." La voix n'est pas très assurée, mais c'estpresquela vérité. "Je vous assure que je ne savais pas." L'assurance qui revient doucement, les épaules qui se redressent. "Donnez moi du Veritaserum et vous verrez."
- Spoiler:
J'espère que je te donne assez de matière, surtout dis moi si ce n'est pas le cas !
- InvitéInvité
Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Ven 6 Déc 2019 - 17:33
Fallait-il que cette femme tombe sur toi, Mirko. Carcasse pleine de rancœur ignorant les scrupules, tu t'appliques à tordre les choses pour qu'elle désespère. C'est d'une perversion immense que de la rendre coupable (par anticipation) de ce qui attend son compagnon si elle ne coopère pas. Tu en joues pourtant, car tu connais l'importance du sacrifice au sein d'un couple. Elle ferait n'importe quoi pour sauver son homme (et inversement), car le lien d'amour est de nature à faire oublier l'ego. On pense à l'autre en premier et ce même s'il nous dissuade de le faire. C'est ainsi : ce qui fait la force d'une union, mais aussi sa faiblesse.
Pour toi, c'est facile à comprendre : tu as été marié pendant des années. Tu sais très bien ce que c'est, la dévotion, en dépit de tes manières rudes et de ton attitude dégueulasse (il y a là tout le paradoxe des hommes, de pouvoir être remède pour les uns et poison pour les autres). Mais ce qui est tragique dans tout ça, c'est que tu te serves de cette qualité (si durement acquise) comme d'une arme.
Tu poursuis ta cabale le cœur plein de cynisme, persuadé que ce combat n'a pas de prix, car la haine repousse ta moralité en arrière plan. Il n'est cependant pas simple d'attendre d'un être si peu humain qu'il fasse preuve d'humanité. Car en dehors de ceux que tu choisis pour t'accompagner dans l'existence, Mirko, tu éprouves fort peu de compassion pour les sorciers et leur monde. Contradictoire avec tes choix de vie, sans doute, mais cela fait parti des aspects obscurs de ta vie. Tu es comme beaucoup d'hommes : plein de sinuosités. L'adversité façonne les êtres bien plus que les valeurs, et ce qui en ressort n'est jamais régulier, ni symétrique.
Une chose que connaît probablement Murphy. Femme vivant au bras d'un loup garou désormais connu pour son parcours équivoque et ses choix ambigus. Dans quel tourmente l'as-tu mené avec tes questions, Mirko ? Il suffit de la regarder pour lire la terreur et l'incompréhension se dessiner sur son visage. Une femme ordinaire (pleine de projets, sans doute). Elle n'était pas de celles que l'on destine à finir sur la chaise d'une salle d'interrogatoire, c'est bien là une certitude. Pourtant, la voilà.
La voilà qui hésite et qui retient ses larmes parce que tu t'appliques à la terroriser, parce que la trajectoire de son compagnon se heurte aux principes de la société et qu'il lui faut à présent en assumer les éclats, parce qu'elle a fait le mauvais choix (de ton point de vue).
« On est pleine d'initiative.
Dis-tu d'un ton léger, en déambulant toujours dans la petite pièce (manifestement trop étroite pour toi). Les interrogatoires sont une purge comparé à la chasse. Même si tu ne raffoles pas des moyens de pression sorciers, tout est bon pour écourter ces moments rébarbatifs. Alors, sans perdre davantage de temps, tu te diriges vers une petite étagère métallique (dans un coin de la pièce) et en tire une fiole de veritaserum.
« Et sans renverser, merci.
Fais-tu en venant poser la fiole juste devant elle, avec un petit claquement sec. A ce stade, tu nourris déjà quelques soupçons concernant une éventuelle stratégie de couple pour occulter la vérité. Car il existe une foule de sortilèges permettant de garder un secret. L'expérience des ans t'a donné à voir à peu près tous les cas de figure. Malheureusement, il n'y a pas grand chose à faire dans ces cas là : on ne peut pas prouver l'emploi d'un fidélitas ou d'autres procédés du même type. Il faut simplement considérer qu'on est sans preuve et continuer l'enquête (les aléas de la justice dans le monde sorcier).
« All right... Dis-tu, une fois qu'elle a pris la potion. Maintenant qu'on est bon, miss Fraser, étais-tu au courant de la lycanthropie du suspect Oswald Burgess ?
L'intonation de ta voix traduit probablement assez bien l'état d'esprit dans lequel tu te trouves en ce moment. Tu n'attends plus grand chose d'elle, mais il faut quand même aller au bout de la procédure pour que ce soit validé dans le dossier. C'est une lassitude mêlé d'agacement : à moins qu'elle ne dise quelque chose d'intéressant, tu vas écourter ça vite fait pour pouvoir passer aux choses sérieuses... Avec les autres.
Pour toi, c'est facile à comprendre : tu as été marié pendant des années. Tu sais très bien ce que c'est, la dévotion, en dépit de tes manières rudes et de ton attitude dégueulasse (il y a là tout le paradoxe des hommes, de pouvoir être remède pour les uns et poison pour les autres). Mais ce qui est tragique dans tout ça, c'est que tu te serves de cette qualité (si durement acquise) comme d'une arme.
Tu poursuis ta cabale le cœur plein de cynisme, persuadé que ce combat n'a pas de prix, car la haine repousse ta moralité en arrière plan. Il n'est cependant pas simple d'attendre d'un être si peu humain qu'il fasse preuve d'humanité. Car en dehors de ceux que tu choisis pour t'accompagner dans l'existence, Mirko, tu éprouves fort peu de compassion pour les sorciers et leur monde. Contradictoire avec tes choix de vie, sans doute, mais cela fait parti des aspects obscurs de ta vie. Tu es comme beaucoup d'hommes : plein de sinuosités. L'adversité façonne les êtres bien plus que les valeurs, et ce qui en ressort n'est jamais régulier, ni symétrique.
Une chose que connaît probablement Murphy. Femme vivant au bras d'un loup garou désormais connu pour son parcours équivoque et ses choix ambigus. Dans quel tourmente l'as-tu mené avec tes questions, Mirko ? Il suffit de la regarder pour lire la terreur et l'incompréhension se dessiner sur son visage. Une femme ordinaire (pleine de projets, sans doute). Elle n'était pas de celles que l'on destine à finir sur la chaise d'une salle d'interrogatoire, c'est bien là une certitude. Pourtant, la voilà.
La voilà qui hésite et qui retient ses larmes parce que tu t'appliques à la terroriser, parce que la trajectoire de son compagnon se heurte aux principes de la société et qu'il lui faut à présent en assumer les éclats, parce qu'elle a fait le mauvais choix (de ton point de vue).
« On est pleine d'initiative.
Dis-tu d'un ton léger, en déambulant toujours dans la petite pièce (manifestement trop étroite pour toi). Les interrogatoires sont une purge comparé à la chasse. Même si tu ne raffoles pas des moyens de pression sorciers, tout est bon pour écourter ces moments rébarbatifs. Alors, sans perdre davantage de temps, tu te diriges vers une petite étagère métallique (dans un coin de la pièce) et en tire une fiole de veritaserum.
« Et sans renverser, merci.
Fais-tu en venant poser la fiole juste devant elle, avec un petit claquement sec. A ce stade, tu nourris déjà quelques soupçons concernant une éventuelle stratégie de couple pour occulter la vérité. Car il existe une foule de sortilèges permettant de garder un secret. L'expérience des ans t'a donné à voir à peu près tous les cas de figure. Malheureusement, il n'y a pas grand chose à faire dans ces cas là : on ne peut pas prouver l'emploi d'un fidélitas ou d'autres procédés du même type. Il faut simplement considérer qu'on est sans preuve et continuer l'enquête (les aléas de la justice dans le monde sorcier).
« All right... Dis-tu, une fois qu'elle a pris la potion. Maintenant qu'on est bon, miss Fraser, étais-tu au courant de la lycanthropie du suspect Oswald Burgess ?
L'intonation de ta voix traduit probablement assez bien l'état d'esprit dans lequel tu te trouves en ce moment. Tu n'attends plus grand chose d'elle, mais il faut quand même aller au bout de la procédure pour que ce soit validé dans le dossier. C'est une lassitude mêlé d'agacement : à moins qu'elle ne dise quelque chose d'intéressant, tu vas écourter ça vite fait pour pouvoir passer aux choses sérieuses... Avec les autres.
- InvitéInvité
Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Mer 11 Déc 2019 - 19:36
Je ne suis pas experte en interrogatoire. Ce serait bien un comble, tiens. Je ne me serais certainement pas retrouvée dans cette situation, ou j'aurais une tout autre attitude si cela avait été le cas. Je ne connais pas les procédures, comme je peux connaître celles relatives à la médicomagie. Je ne sais pas dans quel ordre sont faites les choses, qu'est-ce qui fait partie de mes droits, de mes devoirs, les techniques autorisées ou non pour me sortir les vers du nez. La seule chose que je sais, c'est que l'emploi du sortilège Fidélitas fait que tant que je ne veux pas partager le secret de mon plein gré, personne ne pourra le connaître. Aucun moyen n'est bon pour percer le secret, tant que le sortilège a été correctement formulé. Et Merlin sait à quel point j'espère que je ne l'ai pas foiré, celui-ci.
Je ne suis d'aucune aide à ce vampire, quand bien même j'aurais envie de l'aider. Autant finir ça rapidement. Alors je me redresse, proposant à l'agent du ministère de me donner du véritasérum. Let's get it over with. "On est pleine d'initiative." Regard en coin vers lui, déambulant dans la pièce jusqu'à un placard que je n'avais pas remarqué, tellement concentrée sur mon malheur et celui d'Oswald. La fiole est rapidement posée devant moi, et je la contemple quelques instants. Le liquide à l'intérieur est incolore. En cours de potions, j'ai appris à en fabriquer. Une potion longue à préparer, nécessitant des ingrédients compliqués à se procurer. Elle m'en a fait voir de toutes les couleurs, lorsque j'étais étudiante. "Et sans renverser, merci." Les mots du vampire me réveillent et je me redresse vivement, prenant la fiole entre mes doigts, ouvrant à la hâte le bouchon. Aucune odeur. C'est comme si je buvais de l'eau. Prenant une grande inspiration par le nez pour me donner du courage, je porte la fiole à mes lèvres, avant de la vider d'une traite.
Reposant la petite bouteille sur la table en métal, je sens mes muscles s'apaiser, comme si mon cerveau s'était mis en pause. "All right... Maintenant qu'on est bon, miss Fraser, étais-tu au courant de la lycanthropie du suspect Oswald Burgess ?" La question met un certain temps à remonter jusqu'à mon cerveau. Fixant un point sur le mur en face de moi, je me mets à énumérer, sans savoir si cela répond à la question du vampire. "Je sais beaucoup de choses sur Oswald. Je sais qu'il est bon en duel, mais très mauvais en potions. Il aime bien faire des blagues nulles pour détendre l'atmosphère. Il fait de super massages de pieds lorsque je sors d'une longue garde à l'hôpital. C'est un bon patron avec ses employés. Il a presque toujours le sourire, mais il sait se battre si les choses tournent mal. Je sais qu'il m'aime et qu'il ne ferait pas de mal à une mouche volontairement. Et surtout, je sais qu'il ferait tout ce qui est en son possible pour me protéger." Les mots sortent, la voix morne, le regard dans le vide. Le Fidelitas fait son effet, mais je ne peux pas vraiment m'en rendre compte maintenant. Ne pouvant répondre par la négative à la question de l'agent, car cela serait mentir, mais ne pouvant pas non plus répondre par l'affirmative, car le secret est protégé, je me contente de ne pas répondre à sa question. "Vous avez d'autres questions ?" Regard innocent qui remonte vers le teint blafard de la créature en face de moi, certainement agacé de la tournure des événements.
- InvitéInvité
Re: [chuckles] i'm in danger (mirko)
Mer 8 Jan 2020 - 12:19
L'atmosphère est lourde. De cet air menaçant que tu as lorsqu'il s'agit d'obtenir quelque chose, tu fais monter graduellement la tension dans la petite pièce. Tu tournes autour d'elle, tu fais durer le suspense, multiplie les insinuations terribles. Sentiment vague d'incertitude empêchant tout repos de l'esprit, toute rationalité : tu uses méticuleusement tes suspects jusqu'à faire céder leurs défenses mentales. Technique classique d'interrogatoire, ici froidement appliquée : un agent de la fonction publique dans son aspect le plus controversable.
Tu es persuadé que cette femme a des choses à se reprocher dans cette affaire. C'est ce qui motive tes actes, ce qui te permet de te comporter rudement avec elle en te gardant de tout scrupules. Trop d'indices concordent dans le mauvais sens, pour elle. Puis, tu as du flair, de l'expérience : des cas comme celui-là, tu en as vu des dizaines. Peut-être que cela te biaise ? Mais même dans ce cas là, tu as envie de dire et alors ? Tu considères la dureté comme un moindre mal : si elle est innocente, elle s'en remettra et si elle est coupable, c'est que tu auras eu raison. Les cuirs épais sous estiment volontiers l'effet qu'ils peuvent avoir sur les âmes tendre.
Mais comme l'animal que tu es manque de patience, l'option du sérum de vérité s'impose bien vite au dessus du reste. Puisque la jeune femme semble encline à le prendre (ce qui t'amène vers d'autres soupçons concernant la manière dont elle garde ses secrets), inutile de tergiverser. Tu sais que la potion fonctionnera très bien sur elle : une femme ordinaire n'a pas ce qu'il faut pour y résister (très peu l'ont, en vérité). La suite te donnera matière à réflexion, qu'importe le contenu, qu'importe sa pertinence : c'est une chose sûre.
Déambulant toujours d'un pas lent à travers la pièce, tu l'observe ingurgiter le contenu de la petite fiole du coin de l’œil. La question s'en vient naturellement ensuite. Tu recommences depuis le début, puisque même la base du dossier semble poser problème dans cette affaire.
A ce titre, sa réponse prend la forme d'une énumération sans intérêt quelconque (pour ton enquête tout du moins). L'air absent, le ton laconique, la jeune femme évoque sa relation avec le loup-garou dans ses aspects les plus simples et intimes. C'est un témoignage du quotidien dans tout ce qu'il a d'ordinaire : ce qu'elle sait de son compagnon, ce qu'il aime et ce qu'elle aime aussi, bien entendu.
Après sa première phrase, tu comprends néanmoins que c'est peine perdu : tu n'auras pas accès à l'information que tu veux. C'est une certitude. La jeune femme dit la vérité, sa vérité : celle qui est accessible. Tu comprends (en filigrane) ce que cela signifie et tes soupçons précédents s'en trouvent considérablement renforcés. Mais dans tous les cas, il te sera impossible d'en apprendre plus. Tu n'as aucun moyen de prouver quoi que ce soit, à ce stade et les soupçons d'un enquêteur ne valent pas grand chose. Il faut des preuves. Des preuves tangibles, solides. Poursuivre l'interrogatoire avec elle est donc une perte de temps.
« Oh, ça, j'en suis sûr... Réponds-tu avec un rictus mauvais, quand elle conclu en disant que son compagnon ferait tout pour la protéger. Je le vois.
Ta dernière phrase est adressée au moment où tu te retrouves face à elle. Le regard sombre rivé dans ses prunelles claires, tu laisses s'égrainer quelques secondes lourdes de sens. Ce qu'elle vient de dire, c'est un aveux en demi teinte pour toi qui a du flair, pour toi qui a le soupçon facile. Une manière de dire (sans le dire) qu'ils se sont débrouillés pour cacher leurs secrets. Mais tu sais que l'emploi de certains sortilèges visant à cet effet sont impossible à détecter. C'est un point que vous devrez leur laisser, voilà tout... Et dans le fond, qu'importe ? Le loup-garou payera, lui. C'est le plus important.
« Allez, fous le camp.
Conclus-tu simplement avec un geste de la main, l'air définitivement lassé de cette mascarade. Tu tends ensuite la main en direction de la paperasse et la ramène en un tas grossier.
« L'enquête va se poursuivre. Dis-tu d'un ton procédurier. On te tiendra au courant.
Lassitude vague. Ton esprit se tourne déjà vers ce qui s'apprête à suivre : l'interrogatoire d'Oswalrd, et celui de Tiki. Les hommes en première ligne, ceux qui ne pourront rien cacher.
Sans plus attendre, tu ouvres donc la porte devant la jeune femme afin qu'elle sorte et passe après elle. Des adieux sans cérémonie et baignés d'indifférence (pour ta part). Agent qui s'en va, comme si la démonstration de force précédente n'était qu'une peccadille qui ne valait même pas la peine d'être relevée. Tu disparais dans les couloirs sombres du ministère, de lourdes intentions en tête, tandis que la jeune femme demeure là, réduite à l'incertitude la plus totale. Livrée à elle-même.
Froide justice.
Tu es persuadé que cette femme a des choses à se reprocher dans cette affaire. C'est ce qui motive tes actes, ce qui te permet de te comporter rudement avec elle en te gardant de tout scrupules. Trop d'indices concordent dans le mauvais sens, pour elle. Puis, tu as du flair, de l'expérience : des cas comme celui-là, tu en as vu des dizaines. Peut-être que cela te biaise ? Mais même dans ce cas là, tu as envie de dire et alors ? Tu considères la dureté comme un moindre mal : si elle est innocente, elle s'en remettra et si elle est coupable, c'est que tu auras eu raison. Les cuirs épais sous estiment volontiers l'effet qu'ils peuvent avoir sur les âmes tendre.
Mais comme l'animal que tu es manque de patience, l'option du sérum de vérité s'impose bien vite au dessus du reste. Puisque la jeune femme semble encline à le prendre (ce qui t'amène vers d'autres soupçons concernant la manière dont elle garde ses secrets), inutile de tergiverser. Tu sais que la potion fonctionnera très bien sur elle : une femme ordinaire n'a pas ce qu'il faut pour y résister (très peu l'ont, en vérité). La suite te donnera matière à réflexion, qu'importe le contenu, qu'importe sa pertinence : c'est une chose sûre.
Déambulant toujours d'un pas lent à travers la pièce, tu l'observe ingurgiter le contenu de la petite fiole du coin de l’œil. La question s'en vient naturellement ensuite. Tu recommences depuis le début, puisque même la base du dossier semble poser problème dans cette affaire.
A ce titre, sa réponse prend la forme d'une énumération sans intérêt quelconque (pour ton enquête tout du moins). L'air absent, le ton laconique, la jeune femme évoque sa relation avec le loup-garou dans ses aspects les plus simples et intimes. C'est un témoignage du quotidien dans tout ce qu'il a d'ordinaire : ce qu'elle sait de son compagnon, ce qu'il aime et ce qu'elle aime aussi, bien entendu.
Après sa première phrase, tu comprends néanmoins que c'est peine perdu : tu n'auras pas accès à l'information que tu veux. C'est une certitude. La jeune femme dit la vérité, sa vérité : celle qui est accessible. Tu comprends (en filigrane) ce que cela signifie et tes soupçons précédents s'en trouvent considérablement renforcés. Mais dans tous les cas, il te sera impossible d'en apprendre plus. Tu n'as aucun moyen de prouver quoi que ce soit, à ce stade et les soupçons d'un enquêteur ne valent pas grand chose. Il faut des preuves. Des preuves tangibles, solides. Poursuivre l'interrogatoire avec elle est donc une perte de temps.
« Oh, ça, j'en suis sûr... Réponds-tu avec un rictus mauvais, quand elle conclu en disant que son compagnon ferait tout pour la protéger. Je le vois.
Ta dernière phrase est adressée au moment où tu te retrouves face à elle. Le regard sombre rivé dans ses prunelles claires, tu laisses s'égrainer quelques secondes lourdes de sens. Ce qu'elle vient de dire, c'est un aveux en demi teinte pour toi qui a du flair, pour toi qui a le soupçon facile. Une manière de dire (sans le dire) qu'ils se sont débrouillés pour cacher leurs secrets. Mais tu sais que l'emploi de certains sortilèges visant à cet effet sont impossible à détecter. C'est un point que vous devrez leur laisser, voilà tout... Et dans le fond, qu'importe ? Le loup-garou payera, lui. C'est le plus important.
« Allez, fous le camp.
Conclus-tu simplement avec un geste de la main, l'air définitivement lassé de cette mascarade. Tu tends ensuite la main en direction de la paperasse et la ramène en un tas grossier.
« L'enquête va se poursuivre. Dis-tu d'un ton procédurier. On te tiendra au courant.
Lassitude vague. Ton esprit se tourne déjà vers ce qui s'apprête à suivre : l'interrogatoire d'Oswalrd, et celui de Tiki. Les hommes en première ligne, ceux qui ne pourront rien cacher.
Sans plus attendre, tu ouvres donc la porte devant la jeune femme afin qu'elle sorte et passe après elle. Des adieux sans cérémonie et baignés d'indifférence (pour ta part). Agent qui s'en va, comme si la démonstration de force précédente n'était qu'une peccadille qui ne valait même pas la peine d'être relevée. Tu disparais dans les couloirs sombres du ministère, de lourdes intentions en tête, tandis que la jeune femme demeure là, réduite à l'incertitude la plus totale. Livrée à elle-même.
Froide justice.
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