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Sisters night out (Abigail)
Ven 8 Nov 2019 - 17:56
21h45 ; Hôpital Sainte-Marie :
J’suis en retard, j’suis en retard !, pensait la jeune femme alarmée, qui courrait dans les couloirs en dégrafant, dans des gestes d’une dextérité extrême car pratiquée de nombreuses fois, sa blouse de travail. La soirée commençait bien. Abigail ne manquerait pas de lui faire remarquer qu’elle n’était foutue de respecter un horaire. Pas n’importe quel horaire ! Celui du rendez-vous pour fêter l’anniversaire de son aînée. Son propre horaire. Franchement, si ce n’était pas la honte. Toutefois, la jeune femme était bien loin d’être mortifiée. Dans tous les cas, l’adrénaline s’écoulait à une vitesse anormalement élevée alors qu’elle bondissait dans les escaliers avant de déraper dans le couloir donnant sur les vestiaires des dames. Elle subissait, sans même le remarquer, des regards tantôt amusés tantôt offensés par le comportement de la jeune femme n’ayant pas encore reçu le diplôme qui lui donnerait un statut différent en ces lieux. Pour l’instant, elle n’était que l’assistante ou au mieux la stagiaire sympa du coin. En soit, elle s’en fichait pas bien mal qu’on ne la prenne pas toujours au sérieux. Adélaïde restait parfaitement consciente que l’on ne devait pas un héro de la médecine sorcière en deux mois. Ce n’est pas ça non plus qui lui couperait les ailes et l’empêcherait d’atteindre son rêve.
Sauf que ce soir-là, elle avait bien prévenu qu’elle ne pouvait pas assurer la garde de nuit et filerait avant 21h. Une grande réussite n’est-ce pas ? Bien sûr, la jeune femme s’était laissée convaincre d’aider un collègue dans une situation qui demandait plusieurs mains pour que tout se passe bien au lieu de rentrer chez elle en prévoyance de la soirée avec sa sœur. Trop bon…voilà. Oh bah, elle assumerait sa grossière erreur et puis, heureusement qu’elle avait dans son casier une tenue de rechange. Une stratégie que l’on adopte bien vite lorsque l’on travaille dans un centre de soins. Croyez-moi, chaque jour est une aventure. En entrant dans le vestiaire, elle manqua de heurter une jeune médicomage commençant sa garde. Elle lui offrit un pardon, je suis pressée angélique avant de franchir les derniers mètres qui la séparait du Graal. Quinze minutes plus tard, elle franchissait les portes de l’hôpital parée et fin prête à se faire enguirlander par Abigail. Quelle petite sœur nulle, elle faisait quand même. Pourtant, alors qu’elle contemplait le ciel déjà bien assombri, un sourire gagna ses lèvres fines. Elles passeraient une merveilleuse soirée ! Comment pourrait-il en être autrement alors qu’elle rejoignait la personne qui avait le plus d’importance dans sa vie ? Et puis, malgré l’absence d’étoiles ce soir-là, Adélaïde inspira une bouffée de liberté avant de rallier le Rainbow sereinement.
Pourtant, il ne lui suffit que d’un coup d’œil sur sa montre pour faire quitter définitivement son air serein de ses traits. Oups. 22h largement passée. Peut-être aurait-elle dû lui envoyer un texto pour la prévenir de son retard ? La brune se mordit la lèvre coupable. Ce n’était pas une question, elle aurait dû le faire. Seulement, la précipitation et l’excitation de retrouver sa frangine lui avait fait perdre son bon sens. Bon. Il ne lui restait plus qu’à affronter son double en face à face. Sur cette pensée, elle déambula entre les nombreux fêtards déjà présents au Rainbow. Heureusement, l’étudiante en médecine, de par sa taille, parvenait à scruter l’assemblée afin de repérer son aînée. Au bout de quelques secondes peut-être bien plus, car bercée par la musique, la jeune femme se déconcentrait, elle finit par la distinguer. Aussitôt, elle se mit en marche profitant que sa sœur ne l’ait pas remarquée pour se glisser à ses côtés comme si de rien n’était, un sourire léger aux lèvres.
« Ah je te retrouve enfin » tenta-elle, un sourire gagnant ses orbes bleutés.
Bah quoi ? La chance sourit bien aux audacieux non ? Bon, son sourire se transforma prenant une forme plus gênée sous le regard qu’elle sentait peu convaincu de son aînée. Elle leva les mains en signe d’excuses.
« Je ne suis pas en retard » affirma-t-elle, parfaitement consciente que son aînée ne croirait pas un traître mot de son mensonge éhonté.
« Hm, si je te dis que j’étais au petit coin et qu’il y avait une file phénoménale de nanas cherchant à se repoudrer le nez, tu me crois ? » poursuivit-elle, cachant mal son air coupable et son sourire naissant.
« Salut sœurette » déclama-t-elle, sans se départir du personnage qui formait sa personnalité atypique.
Oh, l’on pouvait difficilement l’arrêter la jeune femme. Bon, secrètement, elle espérait réellement que sa tentative d’humour ne gâche pas le début de soirée des Dowell. Au fond d’elle, elle s’en voulait réellement d’être en retard. C’était important mine de rien, il s’agissait de minutes éparpillés qui auraient pu être des souvenirs pour les deux jeunes femmes liées par le sang. Merlin savait à quel point ça avait une importance capitale pour la jeune étudiante.
« Tu passes une belle soirée ? » conclut-elle, faisant mine de masquer son léger essoufflement, bien que ses joues marquées par les températures extérieurs ne seraient pas d’une grande aide.
J’suis en retard, j’suis en retard !, pensait la jeune femme alarmée, qui courrait dans les couloirs en dégrafant, dans des gestes d’une dextérité extrême car pratiquée de nombreuses fois, sa blouse de travail. La soirée commençait bien. Abigail ne manquerait pas de lui faire remarquer qu’elle n’était foutue de respecter un horaire. Pas n’importe quel horaire ! Celui du rendez-vous pour fêter l’anniversaire de son aînée. Son propre horaire. Franchement, si ce n’était pas la honte. Toutefois, la jeune femme était bien loin d’être mortifiée. Dans tous les cas, l’adrénaline s’écoulait à une vitesse anormalement élevée alors qu’elle bondissait dans les escaliers avant de déraper dans le couloir donnant sur les vestiaires des dames. Elle subissait, sans même le remarquer, des regards tantôt amusés tantôt offensés par le comportement de la jeune femme n’ayant pas encore reçu le diplôme qui lui donnerait un statut différent en ces lieux. Pour l’instant, elle n’était que l’assistante ou au mieux la stagiaire sympa du coin. En soit, elle s’en fichait pas bien mal qu’on ne la prenne pas toujours au sérieux. Adélaïde restait parfaitement consciente que l’on ne devait pas un héro de la médecine sorcière en deux mois. Ce n’est pas ça non plus qui lui couperait les ailes et l’empêcherait d’atteindre son rêve.
Sauf que ce soir-là, elle avait bien prévenu qu’elle ne pouvait pas assurer la garde de nuit et filerait avant 21h. Une grande réussite n’est-ce pas ? Bien sûr, la jeune femme s’était laissée convaincre d’aider un collègue dans une situation qui demandait plusieurs mains pour que tout se passe bien au lieu de rentrer chez elle en prévoyance de la soirée avec sa sœur. Trop bon…voilà. Oh bah, elle assumerait sa grossière erreur et puis, heureusement qu’elle avait dans son casier une tenue de rechange. Une stratégie que l’on adopte bien vite lorsque l’on travaille dans un centre de soins. Croyez-moi, chaque jour est une aventure. En entrant dans le vestiaire, elle manqua de heurter une jeune médicomage commençant sa garde. Elle lui offrit un pardon, je suis pressée angélique avant de franchir les derniers mètres qui la séparait du Graal. Quinze minutes plus tard, elle franchissait les portes de l’hôpital parée et fin prête à se faire enguirlander par Abigail. Quelle petite sœur nulle, elle faisait quand même. Pourtant, alors qu’elle contemplait le ciel déjà bien assombri, un sourire gagna ses lèvres fines. Elles passeraient une merveilleuse soirée ! Comment pourrait-il en être autrement alors qu’elle rejoignait la personne qui avait le plus d’importance dans sa vie ? Et puis, malgré l’absence d’étoiles ce soir-là, Adélaïde inspira une bouffée de liberté avant de rallier le Rainbow sereinement.
Pourtant, il ne lui suffit que d’un coup d’œil sur sa montre pour faire quitter définitivement son air serein de ses traits. Oups. 22h largement passée. Peut-être aurait-elle dû lui envoyer un texto pour la prévenir de son retard ? La brune se mordit la lèvre coupable. Ce n’était pas une question, elle aurait dû le faire. Seulement, la précipitation et l’excitation de retrouver sa frangine lui avait fait perdre son bon sens. Bon. Il ne lui restait plus qu’à affronter son double en face à face. Sur cette pensée, elle déambula entre les nombreux fêtards déjà présents au Rainbow. Heureusement, l’étudiante en médecine, de par sa taille, parvenait à scruter l’assemblée afin de repérer son aînée. Au bout de quelques secondes peut-être bien plus, car bercée par la musique, la jeune femme se déconcentrait, elle finit par la distinguer. Aussitôt, elle se mit en marche profitant que sa sœur ne l’ait pas remarquée pour se glisser à ses côtés comme si de rien n’était, un sourire léger aux lèvres.
« Ah je te retrouve enfin » tenta-elle, un sourire gagnant ses orbes bleutés.
Bah quoi ? La chance sourit bien aux audacieux non ? Bon, son sourire se transforma prenant une forme plus gênée sous le regard qu’elle sentait peu convaincu de son aînée. Elle leva les mains en signe d’excuses.
« Je ne suis pas en retard » affirma-t-elle, parfaitement consciente que son aînée ne croirait pas un traître mot de son mensonge éhonté.
« Hm, si je te dis que j’étais au petit coin et qu’il y avait une file phénoménale de nanas cherchant à se repoudrer le nez, tu me crois ? » poursuivit-elle, cachant mal son air coupable et son sourire naissant.
« Salut sœurette » déclama-t-elle, sans se départir du personnage qui formait sa personnalité atypique.
Oh, l’on pouvait difficilement l’arrêter la jeune femme. Bon, secrètement, elle espérait réellement que sa tentative d’humour ne gâche pas le début de soirée des Dowell. Au fond d’elle, elle s’en voulait réellement d’être en retard. C’était important mine de rien, il s’agissait de minutes éparpillés qui auraient pu être des souvenirs pour les deux jeunes femmes liées par le sang. Merlin savait à quel point ça avait une importance capitale pour la jeune étudiante.
« Tu passes une belle soirée ? » conclut-elle, faisant mine de masquer son léger essoufflement, bien que ses joues marquées par les températures extérieurs ne seraient pas d’une grande aide.
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Re: Sisters night out (Abigail)
Ven 8 Nov 2019 - 23:08
Vendredi 15 novembre
Bouclant mon brassard autour de mon poignet, je terminais de me regarder dans le miroir de la salle de bain avant de soupirer et d'en sortir. Posant un regard distrait sur Rufus, je réfléchissais à ce que j'avais oublié. Scrutant l'heure sur mon téléphone, je constatais que j'étais en avance, et surtout, que je n'avais pas de messages, signe que ma sœur n'allait pas annuler à la dernière minute. Ça aurait pu paraître gonflé de sa part, mais je la connaissais. Ça lui arrivait de faire bien des imprévus, d'abord par son caractère indomptable, mais aussi par son métier difficile. Des horaires à tenir en médicomagie ce n'était pas aussi simple qu'en dragonologie.
Quoiqu'il en soit, je me dirigeais à la cuisine pour attraper un cachet et l'avaler non sans grimacer. Trop de surmenage, trop de voyage, trop de variation de température, une nuit de pleine lune dans le froid. Tout cela avait eu raison de ma bonne santé. Évidemment tombée malade, comme chaque année, je venais me masser les tempes en soupirant. La musique du Rainbow n'allait rien arranger, et les remarques sévères de Lubia quand j'allais rentrer non plus. Tant pis, j'avais vraiment envie de sortir et me changer les idées. Les derniers jours avaient été intenses, j'avais besoin de relâcher un peu la pression… avant de terminer au fond du lit.
M'emballant dans ma veste, enfonçant ma tête dans mon bonnet, je transplanais jusqu'en ville pour rejoindre mon ancien lieu de travail. J'avais apprécié mon emploi au Rainbow, le gérant avait toujours été très gentil et avenant. J'avais appris bien des choses, et j'étais devenue la reine des cocktails, contre toute attente. Surprise que je gardais pour moi pour le moment, j'aimais surprendre mes proches lorsque je le pouvais.
Endroit connu et apprécié, j'y entrais sans la moindre timidité, scrutant autour de moi avec curiosité. Elle était grande ma sœur, je la voyais toujours de loin. Pourtant, je ne la repérais nulle part. Sortant mon téléphone de ma poche, je regardais l'heure. 20h55. J'avais de l'avance. Au moins, elle ne pouvait pas me le reprocher.
Profitant donc, je m'avançais jusqu'au bar pour saluer mes anciens collègues, ne commandant pas immédiatement à boire, je préférais l'attendre.
Pourtant cette attente me semblait vite devenir interminable.
21h15
21h30
Bordel, elle foutait quoi ?
Index tapotant régulièrement sur mon téléphone, signe d'impatience, je soupirais, agacée. Je perdais du temps. J'étais extrêmement occupée depuis la rentrée et je préférais travailler plutôt que de ne rien faire, enfoncée là, dans l'un des fauteuils du Rainbow, jambes croisées, à essayer de garder mon calme. Bien sûr, le fait d'être malade n'aidait en rien pour ma patience.
Reprenant une énième fois mon appareil électronique en main, j'allais envoyer un message à ma cadette lorsque celle-ci fit enfin son apparition, se glissant à côté de moi. Tournant la tête pour la fixer, ce n'était pas le regard d'ordinaire accueillant et fraternel que je lui adressais. Il était davantage courroucé. Et j'aurais aimé qu'elle fasse au moins preuve d'honnêteté envers moi, mais son mensonge m'arracha un profond soupir las.
- Dis plutôt que tu es constipée de la mémoire et de la spontanéité.
Plongeant mes lèvres dans le cocktail alcoolisé que j'avais commandé, car à force d'attendre je consommais, je la fixais du coin de l'œil tandis que ma colère fondait en observant son sourire. Adélaïde avait ce pouvoir sur moi de me rendre meilleure, plus sereine. C'était ma petite sœur, mon sang, mon premier amour, je ne pouvais pas lui en vouloir bien longtemps. Pourtant, ça n'allait pas m'empêcher de profiter de la situation, laissant trainer un ton rancunier, juste pour me venger.
- Une bonne soirée seule comme une débile, ouais. Franchement, j'aurai été mieux au fond du lit avec Netflix. J'y allais fort, mais il fallait ce qu'il fallait. Remuant le nez, air taquin, je la regardais en biais. Alors, tu as prévu quoi pour moi ce soir, en plus de me faire poireauter comme une idiote ?
- InvitéInvité
Re: Sisters night out (Abigail)
Dim 10 Nov 2019 - 16:38
Une chose est sûre, certaine même, Adélaïde est bel et bien incapable de mentir…à qui que ce soit d’ailleurs, son visage est un livre ouvert. Il parait que certaines personnes parviennent à masquer toutes leurs émotions, même les plus profondes, et bien bonne chance pour expliquer ça à la jeune brune. A peine déjà, ose-t-elle tenter la tromperie que déjà ses joues se colorent et son regard se fait fuyant ou pétillant de malice. Alors là, venait-elle réellement de tenter de convaincre sa sœur aînée de se laisser tomber dans la supercherie ? A dire vrai, la jeune femme savait pertinemment qu’Abigail ne se laisserait pas abuser par ses belles paroles. Au contraire, il s’agissait là plus d’une manière de détourner son attention et d’éviter de se faire remonter les bretelles de belle manière.
Au vu de la mine fermée de son aînée, la jeune étudiante doutait d’être parvenue à atteindre son but initial. Il lui faudrait revoir les bases de son baratin, cela devenait urgent. Malheureusement, l’experte en dragonologie pouvait se targuer d’être la seule personne à la connaître par cœur. Autant cela pouvait apporter de la chaleur à l’organe de vie de la brunette, autant ce soir-là cela la desservait pas mal tout de même. Son soupir n’échappa pas à Adélaïde, qui se sentit tout de suite touchée par la lassitude de sa sœur. Elle ne souhaitait pas lui faire du mal et pourtant cela lui fit peser un énorme poids dans la poitrine. Heureusement, son faciès s’éclaira à peine sa première remontrance lancée. Adélaïde sentit son sourire gagner ses yeux à son tour et l’étau dans lequel elle se sentait emprisonnée se relâcher, malgré la seconde tirade bien pensée d’Abigail.
« Je suis désolée, Abi. » lâcha-t-elle, pianotant des doigts sur son jeans délavé.
Evidemment, son regard se fit immédiatement fuyant. La situation l’embarrassait ce qui était très rare chez la jeune femme, mais son monde entier était chamboulé en présence de sa sœur. S’il s’agissait de quelqu’un d’autre, Adélaïde ne se serait pas sentie aussi coupable. L’avis de sa presque jumelle, à quelques années près, serait à jamais le pire des jugements. Et puis, Adélaïde pouvait bien bomber le torse en se targuant d’être celle qui protège… et elle n’était pas fichue de tenir ses engagements pour sa soirée d’anniversaire – quelle sœur exemplaire elle faisait en cet instant.
« Je n’ai pas oublié » marmonna-t-elle, en levant les yeux croisant le regard taquin de son aînée. Instinctivement son regard, qui en disait long, glissa sur elle, elle fronça légèrement les sourcils, avant de saisir sa main par automatisme.
« Comment aurais-je pu t’oublier ? » demanda-t-elle, avec un léger sursaut de contenance, presque vexée par la fausse supposition que sa mémoire aurait pu lui faire défaut – jamais pour sa sœur.
Mais à présent, il lui fallait bien expliquer la raison de son retard inexpliqué. Et bien sûr, lui demander 40 fois pardon pour n’avoir pas eu la présence d’esprit de la prévenir. La voilà sa plus grande faute, quelle idiote vraiment. Abigail ne méritait pas ça. Et puis, à force de la scruter, la jeune femme commençait à se poser des questions sur sa santé. Son âme sœur lui semblait particulièrement épuisée. Souffrait-elle des chutes de températures ou d’un mal viral l’ayant capturé dans son cercle vicieux ? Adélaïde n’était pas dupe, cela la rendait juste plus misérable de rendre sa soirée plus difficile. Ses doigts se resserrent sur ceux de son aînée comme si cela lui permettait d’établir un lien qui lui expliquerait ce que cachait les traits tirés de son aînée.
« Vraiment, Abi, excuse-moi, j’étais à Sainte-Marie aujourd’hui. Je devais finir plus tôt pour te rejoindre et…je me suis laissée entraîner par autre cas. » sur ces mots, elle tira la moue, en voulant indirectement à celui qui l’avait convaincu de rester.
« Résultat, je n’ai pas vu l’heure passée. Avant que tu ne poses la question, j’étais trop pressée de te rejoindre pour te prévenir. Ce qui est complètement con, je sais. Pardon. » conclut la future médicomage, agacée de ses agissements de cette nuit.
Maintenant, il ne lui restait plus qu’à se faire pardonner. En même temps, est-ce que la soirée pouvait réellement devenir pire ? Il y avait intérêt que non, parce que sinon, la jeune femme n’était pas sûre qu’Abigail réponde favorablement à sa prochaine invitation. La brunette jeta un coup d’œil au cocktail entamé de son aînée, un pli inquiet sur son front.
« Tu vas bien, Abi ? » murmura-t-elle, comme si cette conversation relevait uniquement du privé – de frangine à frangine.
En attendant, la réponse de sa sœur, la jeune femme prit le temps de faire appel à un barmaid pour passer une nouvelle commande pour elle et Abigail. Ouais, elle aurait intérêt vu son arrivée catastrophique à payer les consommations de la soirée.
« Ce soir, on fait la fête sœurette. On oublie l’université, les dragons, ta copine sexy, ton âge vénérable et on se détend ! » affirma Adélaïde avec une profonde conviction, comme si cela pouvait une influence sur leur environnement plutôt bruyant et agité.
Au vu de la mine fermée de son aînée, la jeune étudiante doutait d’être parvenue à atteindre son but initial. Il lui faudrait revoir les bases de son baratin, cela devenait urgent. Malheureusement, l’experte en dragonologie pouvait se targuer d’être la seule personne à la connaître par cœur. Autant cela pouvait apporter de la chaleur à l’organe de vie de la brunette, autant ce soir-là cela la desservait pas mal tout de même. Son soupir n’échappa pas à Adélaïde, qui se sentit tout de suite touchée par la lassitude de sa sœur. Elle ne souhaitait pas lui faire du mal et pourtant cela lui fit peser un énorme poids dans la poitrine. Heureusement, son faciès s’éclaira à peine sa première remontrance lancée. Adélaïde sentit son sourire gagner ses yeux à son tour et l’étau dans lequel elle se sentait emprisonnée se relâcher, malgré la seconde tirade bien pensée d’Abigail.
« Je suis désolée, Abi. » lâcha-t-elle, pianotant des doigts sur son jeans délavé.
Evidemment, son regard se fit immédiatement fuyant. La situation l’embarrassait ce qui était très rare chez la jeune femme, mais son monde entier était chamboulé en présence de sa sœur. S’il s’agissait de quelqu’un d’autre, Adélaïde ne se serait pas sentie aussi coupable. L’avis de sa presque jumelle, à quelques années près, serait à jamais le pire des jugements. Et puis, Adélaïde pouvait bien bomber le torse en se targuant d’être celle qui protège… et elle n’était pas fichue de tenir ses engagements pour sa soirée d’anniversaire – quelle sœur exemplaire elle faisait en cet instant.
« Je n’ai pas oublié » marmonna-t-elle, en levant les yeux croisant le regard taquin de son aînée. Instinctivement son regard, qui en disait long, glissa sur elle, elle fronça légèrement les sourcils, avant de saisir sa main par automatisme.
« Comment aurais-je pu t’oublier ? » demanda-t-elle, avec un léger sursaut de contenance, presque vexée par la fausse supposition que sa mémoire aurait pu lui faire défaut – jamais pour sa sœur.
Mais à présent, il lui fallait bien expliquer la raison de son retard inexpliqué. Et bien sûr, lui demander 40 fois pardon pour n’avoir pas eu la présence d’esprit de la prévenir. La voilà sa plus grande faute, quelle idiote vraiment. Abigail ne méritait pas ça. Et puis, à force de la scruter, la jeune femme commençait à se poser des questions sur sa santé. Son âme sœur lui semblait particulièrement épuisée. Souffrait-elle des chutes de températures ou d’un mal viral l’ayant capturé dans son cercle vicieux ? Adélaïde n’était pas dupe, cela la rendait juste plus misérable de rendre sa soirée plus difficile. Ses doigts se resserrent sur ceux de son aînée comme si cela lui permettait d’établir un lien qui lui expliquerait ce que cachait les traits tirés de son aînée.
« Vraiment, Abi, excuse-moi, j’étais à Sainte-Marie aujourd’hui. Je devais finir plus tôt pour te rejoindre et…je me suis laissée entraîner par autre cas. » sur ces mots, elle tira la moue, en voulant indirectement à celui qui l’avait convaincu de rester.
« Résultat, je n’ai pas vu l’heure passée. Avant que tu ne poses la question, j’étais trop pressée de te rejoindre pour te prévenir. Ce qui est complètement con, je sais. Pardon. » conclut la future médicomage, agacée de ses agissements de cette nuit.
Maintenant, il ne lui restait plus qu’à se faire pardonner. En même temps, est-ce que la soirée pouvait réellement devenir pire ? Il y avait intérêt que non, parce que sinon, la jeune femme n’était pas sûre qu’Abigail réponde favorablement à sa prochaine invitation. La brunette jeta un coup d’œil au cocktail entamé de son aînée, un pli inquiet sur son front.
« Tu vas bien, Abi ? » murmura-t-elle, comme si cette conversation relevait uniquement du privé – de frangine à frangine.
En attendant, la réponse de sa sœur, la jeune femme prit le temps de faire appel à un barmaid pour passer une nouvelle commande pour elle et Abigail. Ouais, elle aurait intérêt vu son arrivée catastrophique à payer les consommations de la soirée.
« Ce soir, on fait la fête sœurette. On oublie l’université, les dragons, ta copine sexy, ton âge vénérable et on se détend ! » affirma Adélaïde avec une profonde conviction, comme si cela pouvait une influence sur leur environnement plutôt bruyant et agité.
- InvitéInvité
Re: Sisters night out (Abigail)
Lun 11 Nov 2019 - 19:11
Laissant ma cadette s'installer à côté de moi, je ne cachais pas mon mécontentement qui était davantage motivé par le fait que j'avais bien trop de choses à faire depuis la rentrée et pas assez de temps. Dans d'autres circonstances, sûrement que j'aurai pris ce retard avec légèreté. Ce soir, je n'en avais pas envie et je voulais qu'Adélaïde comprenne que je pouvais lui passer beaucoup de chose, mais pas ça. Pas en ce moment. Néanmoins, le simple fait de la voir, elle et sa mine désolée, ses grands yeux bleus, ainsi que tous les souvenirs d'enfance qu'elle trainait avec elle, suffisait à me rendre plus clémente à son égard. De plus, je n'étais pas du genre à être en colère bien longtemps, je me contentais donc d'une remarque bien sentie, et j'étais certaine que ce n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde vu son attitude.
Néanmoins, en voyant la mine presque vexée de ma sœur, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Ah, j'avais touché un point sensible, et j'aimais toucher les points sensibles pour mieux la taquiner. C'est que je savais faire mouche avec elle, et ça fonctionnait assez souvent. J'étais plutôt fière de moi. D'un ton alors léger, j'agitais la main devant moi comme pour chasser une mouche.
- Ho je sais bien qu'un bel homme ou une belle femme peut vite te faire tourner la tête, il suffit que ça pour que tu m'oublies, je le sais bien.
Paroles qui se rejoignaient aux explications qu'elle me fournissait ensuite. Un cas en plus à Sainte-Mangouste, c'était la meilleure excuse du monde, et je ne pouvais décemment pas lui en vouloir pour ça. Après tout, comment pouvais-je reprocher à ma petite sœur d'avoir pris un patient en plus, moi qui travaillait d'arrache-pied en dragonologie ?
Sourire sadique et taquin affiché sur les lèvres, j'écartais les bras, comme impuissante.
- Tu vois ? Un nouveau cas et hop, on oublie la frangine. Je te connais comme si tu étais ma petite sœur. Laissant échapper un rire léger, je venais pousser la grande femme d'un doux coup de coude. Aller, arrête de t'excuser comme ça, tu vas finir par me faire pitié…. Ho attend, c'est déjà le cas.
Je lui tirais la langue, un peu mesquine. Mais c'était de bonne guerre après tout n'est-ce pas ? Le coup d'œil qu'elle adressait à mon cocktail puis son pli inquiet ne m'échappa pas. Excellente observatrice et très grande empathique, je savais lorsqu'Adélaïde pensait un peu trop à mon égard, et voilà le moment alors venu. Levant un sourcil significatif, je lui répondais tranquillement, sans détour, et pleine de vérité.
- Je vais bien, je suis fatiguée et un peu malade, mais c'est habituel tu vois. Apportant le cocktail à mes lèvres, je reprenais une nouvelle rasade avant de reprendre. Et toi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Comme ça inquiète. Adélaïde savait très bien que je ne manquais pas une occasion de faire la fête lorsque ça se présentait à moi. Alors me voir avec un verre de cocktail n'avait rien de surprenant dans le fond. Surtout qu'ici, je les connaissais tous par cœur puisque je les avais tous goûté puis fait. Maintenant que j'étais de l'autre côté du comptoir, à nouveau cliente et non plus barwoman, je prenais un malin plaisir à les redécouvrir avec délectation. Voilà longtemps que je ne m'étais pas autorisée à revenir au Rainbow, au fond, j'étais heureuse d'être ici, avec ma petite sœur. Laissant cette dernière passer commande pour nous deux, je balayais le bar du regard, observant la clientèle tout en écoutant les paroles prononcées par Adé.
- Laisse mon âge vénérable tranquille veux-tu ? Et oublier ma copine sexy et les dragons tu sais bien que c'est impossible pour moi. Mais je veux bien faire un petit effort pour toi. À la limite. Avec malice, je la regardais tranquillement avant de reprendre. Et toi comment vas-tu ? Tu t'es remise de notre soirée en famille ?
Néanmoins, en voyant la mine presque vexée de ma sœur, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Ah, j'avais touché un point sensible, et j'aimais toucher les points sensibles pour mieux la taquiner. C'est que je savais faire mouche avec elle, et ça fonctionnait assez souvent. J'étais plutôt fière de moi. D'un ton alors léger, j'agitais la main devant moi comme pour chasser une mouche.
- Ho je sais bien qu'un bel homme ou une belle femme peut vite te faire tourner la tête, il suffit que ça pour que tu m'oublies, je le sais bien.
Paroles qui se rejoignaient aux explications qu'elle me fournissait ensuite. Un cas en plus à Sainte-Mangouste, c'était la meilleure excuse du monde, et je ne pouvais décemment pas lui en vouloir pour ça. Après tout, comment pouvais-je reprocher à ma petite sœur d'avoir pris un patient en plus, moi qui travaillait d'arrache-pied en dragonologie ?
Sourire sadique et taquin affiché sur les lèvres, j'écartais les bras, comme impuissante.
- Tu vois ? Un nouveau cas et hop, on oublie la frangine. Je te connais comme si tu étais ma petite sœur. Laissant échapper un rire léger, je venais pousser la grande femme d'un doux coup de coude. Aller, arrête de t'excuser comme ça, tu vas finir par me faire pitié…. Ho attend, c'est déjà le cas.
Je lui tirais la langue, un peu mesquine. Mais c'était de bonne guerre après tout n'est-ce pas ? Le coup d'œil qu'elle adressait à mon cocktail puis son pli inquiet ne m'échappa pas. Excellente observatrice et très grande empathique, je savais lorsqu'Adélaïde pensait un peu trop à mon égard, et voilà le moment alors venu. Levant un sourcil significatif, je lui répondais tranquillement, sans détour, et pleine de vérité.
- Je vais bien, je suis fatiguée et un peu malade, mais c'est habituel tu vois. Apportant le cocktail à mes lèvres, je reprenais une nouvelle rasade avant de reprendre. Et toi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Comme ça inquiète. Adélaïde savait très bien que je ne manquais pas une occasion de faire la fête lorsque ça se présentait à moi. Alors me voir avec un verre de cocktail n'avait rien de surprenant dans le fond. Surtout qu'ici, je les connaissais tous par cœur puisque je les avais tous goûté puis fait. Maintenant que j'étais de l'autre côté du comptoir, à nouveau cliente et non plus barwoman, je prenais un malin plaisir à les redécouvrir avec délectation. Voilà longtemps que je ne m'étais pas autorisée à revenir au Rainbow, au fond, j'étais heureuse d'être ici, avec ma petite sœur. Laissant cette dernière passer commande pour nous deux, je balayais le bar du regard, observant la clientèle tout en écoutant les paroles prononcées par Adé.
- Laisse mon âge vénérable tranquille veux-tu ? Et oublier ma copine sexy et les dragons tu sais bien que c'est impossible pour moi. Mais je veux bien faire un petit effort pour toi. À la limite. Avec malice, je la regardais tranquillement avant de reprendre. Et toi comment vas-tu ? Tu t'es remise de notre soirée en famille ?
- InvitéInvité
Re: Sisters night out (Abigail)
Dim 24 Nov 2019 - 14:35
Dire qu’Adélaïde Dowell aime faire la fête serait le plus grand euphémisme de tous les temps. Cette fille est littéralement née en sautant dans tous les sens. Il arrive que certains enfants restent immobiles, bien au chaud, attendant patiemment le moment où ils pourraient enfin développer leurs petits poumons en inspirant une grande bouffée d’air. Eh bien, Adélaïde fait parti de la catégorie que l’on peut nommer impatiente. A défaut d’être un fœtus sage, déjà, elle s’activait dans tous les sens… sans doute se disant que peut-être l’on pourrait la sortir plus rapidement de là et qu’elle pourrait enfin explorer le monde. Cette envie de liberté et ce trop-plein d’énergie n’a clairement pas maigri avec les années malgré un début de maturité de la part de la brunette. Ce qui est amusant c’est que la personne en face d’Adélaïde dans ce bar est finalement celle qui a subi le plus frontalement son incapacité à rétrograder.
Tout bien réfléchi, finalement que ce soit l’une ou l’autre, toutes les deux ont toujours su faire preuve d’une grande capacité à cohabiter sans tenter l’homicide – ce qui est plutôt rare dans les familles et particulièrement entre les sœurs. Peut-être serait-ce lié aux mésaventures vécues ensemble, à se tenir la main face à l’adversité, sachant que celle-ci peut prendre bien des formes dans la vie d’êtres humains ? Ou ne serait-ce que la puissance du lien les unissant depuis le premier jour où Adélaïde à poser ses orbes bleutés sur le visage de sa sœur aînée – à ce moment précis, s’était-il passé quelque chose ? Dans tous les cas, la jeune Dowell aimait croire qu’une cordelette, s’y méprenant avec le fil de la vie des Parques, la reliait à son aînée. En un sens, il s’agissait d’une conception rassurante, celle lui soufflant que jamais, Ô grand jamais, elle ne serait seule – peu importe les événements qui se passeraient dans sa vie.
Adélaïde plissa les yeux, légèrement vexée, par les propos tenus par son aînée. Bien sûr que la jeune femme était facilement distraite, déjà de par sa nature mais également par son syndrome de papillonage. Pourtant, il restait très amusant de la voir en situation de cour, une vraie catastrophe. Disons que la jeune femme gérait plus ou moins bien les rencontres sans lendemain mais dès lors que quelqu’un lui plaisait cela devenait un vrai parcours du combattant dans sa petite tête tournant à haut débit. Voilà son plus grand problème, la coordination entre son cerveau et sa bouche…une vraie catastrophe. Alors qu’elle insufflait déjà pour se défendre voir qu’elle comprenait que son aînée se foutait royalement d’elle de par son geste désinvolte. Aussitôt, la future médicomage referma la bouche. La moue sur son faciès avec un sourcil dressé devait être suffisamment expressifs pour que Abigail comprenne qu’elle n’apprécierait pas qu’on se fiche d’elle. Pourtant, il ne fallait pas grand-chose pour que la jeune femme mette les pieds dans le plat et se défende quand même.
« Ce n’est pas juste, Abi. » dit-elle en se renfrognant pour la peine, « De un, tu connais mes faiblesses et de deux, je n’agis pas comme ça avec TOUS les hommes et femmes que nous croisons. » poursuivit en insistant bien sur les syllabes pour le côté dramatique.
Et voilà que sa sœur continuait, elle aussi, dans le dramatique. Une vraie actrice de théâtre, ce qui fit sourire sa cadette qui secouait la tête devant l’exagération. La jeune femme avait bien compris que son aînée n’avait pas apprécié son retard mais qu’elle ne lui en tenait plus vraiment rigueur. C’est pour ça qu’elle aimait par-dessus tout Abigail. Toute autre personne aurait pu lui taper un scandale et se barrer mais pas sa sœur – sa sœur écoutait et comprenait. Il faut dire que c’est plus facile lorsque celle-ci connait le fond même du cœur et des pensées de son interlocuteur – acte très naturel venant de la part des soeurettes Dowell.
« Pardon. » laissa-t-elle échapper très volontaire, le regard rieur. « On se demande qui est la petite sœur… » marmonna la cadette, en plaçant sa main sur le sommet du crâne d’Abigail pour le comparer aux siens, quelques centimètres au-dessus – par pure vengeance eh oui.
Voilà que son aînée confirmait ses craintes. Abigail n’était pas en très grande forme. En soit ce n’était pas étonnant vu la saison mais pourtant ça n’empêchait l’habituel pincement au cœur que la presque médicomage ressentait à chaque fois qu’elle entendait ses mots ou les comprenait sans même les entendre. Elle aurait aimé en faire plus – être l’héroïne de sa sœur. Pourtant, elle n’était qu’une petite stagiaire en médicomage et cela pour quelques années encore, ce qui avait le don de la frustrer très rapidement. Néanmoins, elle pouvait toujours essayer de faire croire à sa sœur qu’elle ne s’inquiétait pas de sa santé – j’ai bien dit essayer.
« Quoi ? » demanda-t-elle, très innocemment. « Je te regarde comment ? C’est ma tête et mes yeux 100% Adélaïde Dowell, rien de bizarre, soeurette. » assura-t-elle, sachant pertinemment qu’elle ne convaincrait pas sa sœur de la lueur d’inquiétude qu’elle avait dû voir luire dans ses prunelles quelques secondes auparavant.
Le changement de sujet porterait-il ses fruits ? La jeune femme en doutait fortement, il n’empêche qu’elle ne put s’empêcher d’afficher un air moqueur en entendant les propos de sa sœur.
« T’es complètement gaga de Lubia, ma parole. C’est de la guimauve qui s'écoule de tes lèvres ? T'es sûre que c'est bien une humaine et pas un dragon ? » s’amusa-t-elle à lancer, faisant mine de lui essuyer le coin de la bouche.
En soit, la jeune femme était très heureuse pour sa sœur qu’elle ait enfin trouvé l’amour avec un grand A. Et puis, le fait qu’il s’agisse de Lubia lui convenait pour l’instant, celle-ci semblait terriblement sûre d’elle presque trop aux yeux de la jeune femme, qui se rappelait cette soirée familiale. Elle en avait tant attendu. Elle espérait voir sa sœur dans tous ses états, tout comme sa mère – trop semblable mais surtout peut-être voir une fissure dans l’air naturellement confiant de la compagne de sa sœur. ZUT. Elle avait été grandement déçue.
« M’ouais. Sérieusement, je suis dégoûtée. Ta copine, dont on n’est pas sensée parler ce soir, est vraiment trop parfaite. C’est carrément indécent – pas un seul faux pas. Je suis dégoutée. » raconta Adélaïde tout en lançant un clin d’œil à sa sœur.
« En plus, ça va me foutre la pression. J’vais jamais ramener personne à la maison si ça continue. » compléta-t-elle, en riant.
Elle attrapa son cocktail fraîchement déposé sur la table et l’attrapa se désaltérant. Ce faisant, elle pointa du doigt Abigail, avant de le reposer presque brusquement alors qu’une pensée germait dans son esprit chaotique.
« Hé, attends ! Et toi ? La soirée, comment tu l’as vécu ? C’était pas trop bizarre le coup des photos de toi à poils ? » fanfaronna Adélaïde, les yeux pétillants à souhait, plutôt rondement fière de son coup de génie lors de la soirée des Dowell.
Tout bien réfléchi, finalement que ce soit l’une ou l’autre, toutes les deux ont toujours su faire preuve d’une grande capacité à cohabiter sans tenter l’homicide – ce qui est plutôt rare dans les familles et particulièrement entre les sœurs. Peut-être serait-ce lié aux mésaventures vécues ensemble, à se tenir la main face à l’adversité, sachant que celle-ci peut prendre bien des formes dans la vie d’êtres humains ? Ou ne serait-ce que la puissance du lien les unissant depuis le premier jour où Adélaïde à poser ses orbes bleutés sur le visage de sa sœur aînée – à ce moment précis, s’était-il passé quelque chose ? Dans tous les cas, la jeune Dowell aimait croire qu’une cordelette, s’y méprenant avec le fil de la vie des Parques, la reliait à son aînée. En un sens, il s’agissait d’une conception rassurante, celle lui soufflant que jamais, Ô grand jamais, elle ne serait seule – peu importe les événements qui se passeraient dans sa vie.
Adélaïde plissa les yeux, légèrement vexée, par les propos tenus par son aînée. Bien sûr que la jeune femme était facilement distraite, déjà de par sa nature mais également par son syndrome de papillonage. Pourtant, il restait très amusant de la voir en situation de cour, une vraie catastrophe. Disons que la jeune femme gérait plus ou moins bien les rencontres sans lendemain mais dès lors que quelqu’un lui plaisait cela devenait un vrai parcours du combattant dans sa petite tête tournant à haut débit. Voilà son plus grand problème, la coordination entre son cerveau et sa bouche…une vraie catastrophe. Alors qu’elle insufflait déjà pour se défendre voir qu’elle comprenait que son aînée se foutait royalement d’elle de par son geste désinvolte. Aussitôt, la future médicomage referma la bouche. La moue sur son faciès avec un sourcil dressé devait être suffisamment expressifs pour que Abigail comprenne qu’elle n’apprécierait pas qu’on se fiche d’elle. Pourtant, il ne fallait pas grand-chose pour que la jeune femme mette les pieds dans le plat et se défende quand même.
« Ce n’est pas juste, Abi. » dit-elle en se renfrognant pour la peine, « De un, tu connais mes faiblesses et de deux, je n’agis pas comme ça avec TOUS les hommes et femmes que nous croisons. » poursuivit en insistant bien sur les syllabes pour le côté dramatique.
Et voilà que sa sœur continuait, elle aussi, dans le dramatique. Une vraie actrice de théâtre, ce qui fit sourire sa cadette qui secouait la tête devant l’exagération. La jeune femme avait bien compris que son aînée n’avait pas apprécié son retard mais qu’elle ne lui en tenait plus vraiment rigueur. C’est pour ça qu’elle aimait par-dessus tout Abigail. Toute autre personne aurait pu lui taper un scandale et se barrer mais pas sa sœur – sa sœur écoutait et comprenait. Il faut dire que c’est plus facile lorsque celle-ci connait le fond même du cœur et des pensées de son interlocuteur – acte très naturel venant de la part des soeurettes Dowell.
« Pardon. » laissa-t-elle échapper très volontaire, le regard rieur. « On se demande qui est la petite sœur… » marmonna la cadette, en plaçant sa main sur le sommet du crâne d’Abigail pour le comparer aux siens, quelques centimètres au-dessus – par pure vengeance eh oui.
Voilà que son aînée confirmait ses craintes. Abigail n’était pas en très grande forme. En soit ce n’était pas étonnant vu la saison mais pourtant ça n’empêchait l’habituel pincement au cœur que la presque médicomage ressentait à chaque fois qu’elle entendait ses mots ou les comprenait sans même les entendre. Elle aurait aimé en faire plus – être l’héroïne de sa sœur. Pourtant, elle n’était qu’une petite stagiaire en médicomage et cela pour quelques années encore, ce qui avait le don de la frustrer très rapidement. Néanmoins, elle pouvait toujours essayer de faire croire à sa sœur qu’elle ne s’inquiétait pas de sa santé – j’ai bien dit essayer.
« Quoi ? » demanda-t-elle, très innocemment. « Je te regarde comment ? C’est ma tête et mes yeux 100% Adélaïde Dowell, rien de bizarre, soeurette. » assura-t-elle, sachant pertinemment qu’elle ne convaincrait pas sa sœur de la lueur d’inquiétude qu’elle avait dû voir luire dans ses prunelles quelques secondes auparavant.
Le changement de sujet porterait-il ses fruits ? La jeune femme en doutait fortement, il n’empêche qu’elle ne put s’empêcher d’afficher un air moqueur en entendant les propos de sa sœur.
« T’es complètement gaga de Lubia, ma parole. C’est de la guimauve qui s'écoule de tes lèvres ? T'es sûre que c'est bien une humaine et pas un dragon ? » s’amusa-t-elle à lancer, faisant mine de lui essuyer le coin de la bouche.
En soit, la jeune femme était très heureuse pour sa sœur qu’elle ait enfin trouvé l’amour avec un grand A. Et puis, le fait qu’il s’agisse de Lubia lui convenait pour l’instant, celle-ci semblait terriblement sûre d’elle presque trop aux yeux de la jeune femme, qui se rappelait cette soirée familiale. Elle en avait tant attendu. Elle espérait voir sa sœur dans tous ses états, tout comme sa mère – trop semblable mais surtout peut-être voir une fissure dans l’air naturellement confiant de la compagne de sa sœur. ZUT. Elle avait été grandement déçue.
« M’ouais. Sérieusement, je suis dégoûtée. Ta copine, dont on n’est pas sensée parler ce soir, est vraiment trop parfaite. C’est carrément indécent – pas un seul faux pas. Je suis dégoutée. » raconta Adélaïde tout en lançant un clin d’œil à sa sœur.
« En plus, ça va me foutre la pression. J’vais jamais ramener personne à la maison si ça continue. » compléta-t-elle, en riant.
Elle attrapa son cocktail fraîchement déposé sur la table et l’attrapa se désaltérant. Ce faisant, elle pointa du doigt Abigail, avant de le reposer presque brusquement alors qu’une pensée germait dans son esprit chaotique.
« Hé, attends ! Et toi ? La soirée, comment tu l’as vécu ? C’était pas trop bizarre le coup des photos de toi à poils ? » fanfaronna Adélaïde, les yeux pétillants à souhait, plutôt rondement fière de son coup de génie lors de la soirée des Dowell.
- InvitéInvité
Re: Sisters night out (Abigail)
Sam 30 Nov 2019 - 23:33
Sourcils se haussant au plafond du bar, je laissais ma petite sœur me taquiner tout en comparant nos tailles. Œillade complice adressée à elle tout en abaissant légèrement le menton pour accentuer mon regard accusateur, je souriais toutefois avec tendresse. Je l'aimais ma sœur, je l'aimais si fort, et nos moments de taquinerie de la sorte étaient très chers à mon cœur. Surtout en cette époque difficile pour moi, difficile parce que j'étais débordée et extenuée. En dehors de ça, il était vrai que j'étais la femme la plus heureuse du monde. Je faisais les études que j'aimais pour un métier que j'aimais, en plus, j'étais à la fin. Je vivais dans la maison la plus originale du monde, et avec la femme la plus merveilleuse pour moi. Il n'y avait donc pas à se plaindre, vraiment pas. Donc pas d'inquiétude à avoir non plus, et c'était pourquoi je ne relevais pas davantage la lueur que je voyais dans le regard d'Adélaïde.
Aussi, c'était habituel chez elle de s'inquiéter pour moi pour un rien. Dans le fond, je lui étais extrêmement reconnaissante de veiller à ce point sur moi, et je savais que ça la motivait jusqu'à ses études et ses ambitions professionnelles. Cependant, j'étais majeure et vaccinée et je savais prendre soin de moi. Me voir fatiguée était de toute façon chose courante, car je n'étais pas du genre à me laisser aller. Cela dit, j'avais hâte d'en finir avec les études. Il y aura certainement moins de charges mentales l'été prochain. Vivement. Secouant légèrement la tête en laissant un rire m'échapper, je reprenais une gorgée de mon cocktail avant de répondre, le ton chantant.
- 100% Adélaïde en effet. Il n'y a que toi pour penser qu'il te faudrait quelqu'un à la hauteur de Lubia à présenter à papa et maman. Instant de silence, légèrement songeuse avant de reprendre. Tu sais, Lubia est parfaite dans son imperfection. Oui, des fois je m'improvisais philosophe. En plus, elle travaille en diplomatie, ça aurait été surprenant qu'elle perde ses moyens devant nos parents, tu ne crois pas ? Ce n'est pas un concours de toute façon. Tu ramèneras quelqu'un qui correspond à ton image. Je la toisais de haut en bas. Il pouvait être étrange que Lubia soit à mon image, pourtant, c'était le cas. Quelqu'un de vif et d'un peu idiot, comme toi quoi. Je riais cette fois de bon cœur, poussant ma cadette du coude avant de conclure. Mais tu as raison sur un point. Je suis accro.
Passant mes mains dans mes cheveux, je gardais un sourire bienheureux en songeant à nouveau à la soirée que nous avions tous passé lors de mon anniversaire. J'avais joint l'utile à l'agréable en profitant d'une réunion familiale pour présenter ma compagne officiellement. Bien sûr, les membres de ma famille savaient déjà que j'étais en couple, et aussi l'endroit où je vivais. Je leur disais tout, alors, lors d'une visite de courtoisie, je leur avais tout raconté. Après tout, ils pensaient que je vivais à la ferme des oiseaux. Il était correct que je leur dise que ce n'était plus le cas, au moins pour ne pas mettre Levius mal à l'aise quant aux questions que mes parents auraient pu poser dans l'ignorance. Les prunelles sombres voilées par les doux souvenirs de cette soirée, car elle avait été agréable malgré l'angoisse que j'avais ressentie plus tôt, je répondais à ma sœur.
- Je l'ai très bien vécu, cette soirée. J'étais vraiment heureuse que ça se passe ainsi. En revanche la prochaine fois évite de sortir les photos de mon cul de bébé veux-tu ? Je levais mes yeux au ciel avant de continuer d'un air ironique et triomphant. Cela dit, elle le connaît très bien, mon cul. Et maintenant que j'avais glissé l'image dans l'esprit de ma cadette, parce que j'aimais la taquiner sur ce sujet alors que finalement il était très sérieux, je reprenais. Alors, tu vas ramener quand quelqu'un aux réunions de famille ?
Aussi, c'était habituel chez elle de s'inquiéter pour moi pour un rien. Dans le fond, je lui étais extrêmement reconnaissante de veiller à ce point sur moi, et je savais que ça la motivait jusqu'à ses études et ses ambitions professionnelles. Cependant, j'étais majeure et vaccinée et je savais prendre soin de moi. Me voir fatiguée était de toute façon chose courante, car je n'étais pas du genre à me laisser aller. Cela dit, j'avais hâte d'en finir avec les études. Il y aura certainement moins de charges mentales l'été prochain. Vivement. Secouant légèrement la tête en laissant un rire m'échapper, je reprenais une gorgée de mon cocktail avant de répondre, le ton chantant.
- 100% Adélaïde en effet. Il n'y a que toi pour penser qu'il te faudrait quelqu'un à la hauteur de Lubia à présenter à papa et maman. Instant de silence, légèrement songeuse avant de reprendre. Tu sais, Lubia est parfaite dans son imperfection. Oui, des fois je m'improvisais philosophe. En plus, elle travaille en diplomatie, ça aurait été surprenant qu'elle perde ses moyens devant nos parents, tu ne crois pas ? Ce n'est pas un concours de toute façon. Tu ramèneras quelqu'un qui correspond à ton image. Je la toisais de haut en bas. Il pouvait être étrange que Lubia soit à mon image, pourtant, c'était le cas. Quelqu'un de vif et d'un peu idiot, comme toi quoi. Je riais cette fois de bon cœur, poussant ma cadette du coude avant de conclure. Mais tu as raison sur un point. Je suis accro.
Passant mes mains dans mes cheveux, je gardais un sourire bienheureux en songeant à nouveau à la soirée que nous avions tous passé lors de mon anniversaire. J'avais joint l'utile à l'agréable en profitant d'une réunion familiale pour présenter ma compagne officiellement. Bien sûr, les membres de ma famille savaient déjà que j'étais en couple, et aussi l'endroit où je vivais. Je leur disais tout, alors, lors d'une visite de courtoisie, je leur avais tout raconté. Après tout, ils pensaient que je vivais à la ferme des oiseaux. Il était correct que je leur dise que ce n'était plus le cas, au moins pour ne pas mettre Levius mal à l'aise quant aux questions que mes parents auraient pu poser dans l'ignorance. Les prunelles sombres voilées par les doux souvenirs de cette soirée, car elle avait été agréable malgré l'angoisse que j'avais ressentie plus tôt, je répondais à ma sœur.
- Je l'ai très bien vécu, cette soirée. J'étais vraiment heureuse que ça se passe ainsi. En revanche la prochaine fois évite de sortir les photos de mon cul de bébé veux-tu ? Je levais mes yeux au ciel avant de continuer d'un air ironique et triomphant. Cela dit, elle le connaît très bien, mon cul. Et maintenant que j'avais glissé l'image dans l'esprit de ma cadette, parce que j'aimais la taquiner sur ce sujet alors que finalement il était très sérieux, je reprenais. Alors, tu vas ramener quand quelqu'un aux réunions de famille ?
- InvitéInvité
Re: Sisters night out (Abigail)
Dim 8 Déc 2019 - 22:33
Adélaïde ne pouvait pas être plus à son aise que durant cette soirée en compagnie de sa sœur. Elle se sentait réellement bien et presque détendue. Cela lui faisait toujours bizarre lorsque que tout à coup, elle prenait conscience de la tension constante des faisceaux musculaires de son trapèze. Il faut dire qu’entre le boulot et les cours, parfois la jeune femme se demandait si elle n’en faisait pas un peu trop – comme à peu près le 80% des étudiants sans aucun doute. En fait non…elle ne se demandait jamais si elle n’en faisait pas trop – elle le savait et s’en fichait royalement. Autant s’endormir comme une bûche lorsque sa tête touche son oreiller que de rester des heures durant le cerveau trop connecté au futur. Cela pouvait l’agacer à tel point, qu’elle préférait se lever pour faire quelque chose avant de retourner tenter le coup. D’autant plus qu’au milieu de la nuit, elle ne pouvait sciemment pas réveiller l’une de ses connaissances juste parce qu’elle s’ennuyait comme un rat mort. Il faut dire que depuis que sa coloc’ s’était barrée, Adélaïde tournait un peu en rond dans son petit chez soi. Heureusement, qu’elle préférait passer la majeure partie de son temps à flâner ici et là, au moins, cela ne lui donnait pas trop la cuisante impression d’être seule au monde.
Pourtant en voyant littéralement l’amour dont sa sœur subissait tous les symptômes, la jeune femme pourrait presque en être envieuse. Est-ce que cela allait lui tomber dessus ? Et était-elle prête à ça ? Cette question semblait la plus inquiétante pour elle, surtout en voyant Lubia et Abigail dans le salon de ses parents. Était-elle prête à vire tout ça ? Cela semblait pourtant être une évidence pour les deux jeunes femmes. Il faut dire qu’Adélaïde en était toute intriguée. La seule et unique fois où elle avait ressenti quelque chose de similaire, son cœur s’était brisé inévitablement. Alors pour se convaincre que ce n’est pas ça l’amour, elle remettait en question l’intensité de ses sentiments et ceux de son partenaire de l’époque. Et puis, ils étaient jeunes, cela ne veut dire à cet âge-là dans la majorité des cas. Mais bon, ce n’était pas le moment de casser l’ambiance de la soirée qui s’avérait si prometteuse pour les sœurs Dowell. Ce soir-là devait être spécial pour Abigail ! Déjà que la jeune femme avait dû refouler l’idée de l’emmener dans une soirée plus festive étant donné l’engagement entre elle et Lubia.
Bien sûr que leurs parents ne jugeraient jamais la personne à qui Abigail ou Adélaïde choisirait d’offrir leur cœur – tant qu’elles sembleraient heureuses et épanouies. Toujours est-il que Lubia faisait son petit effet et la cadette était certaine qu’elle avait déjà conquis le cœur de ses parents. Il faut dire qu’elle-même appréciait la compagne de sa sœur. Elle la sentait bien. Inutile de chercher plus loin, pour l’instant ça lui suffisait largement. La jeune femme savait se contenter de l’essentiel et cela se voyait comme le nez au milieu de la figure de son aînée. Elles s’aimaient sincèrement. Très bien comme ça. RAS.
« Oh la vache. » murmura-t-elle, en écoutant la grande philosophe Abigail.
Elle afficha un sourire heureux sans aucun doute un peu débile. Il faut dire que c’était bien rare de voir son aînée ainsi transie par les sentiments, elle pourtant si maître d’elle-même. Il n’y avait rien de plus à ajouter et dans le fond ce n’était pas si mal comme ça. Pourtant, elle ne se gêna pas pour afficher un petit air moqueur. Adélaïde n’était peut-être pas amoureuse mais cela l’empêchait d’être autant
« Surprenant certes, mais franchement je me serais bien bidonnée. C’est vraiment dommage mais je trouverai sa faille un jour ! » ajouta la cadette en lui faisant un clin d’œil. Bien qu’elle soit sûre à peu à 200% de se faire avoir en retour.
Les états d’amour de son aînée faisaient plaisir à voir, mais cela ne l’empêcha pas de loucher à la tendre insulte de son aînée. Elle plissa les yeux. Vif. Un peu idiot. Son sourcil se dressa dans une mimique exercée maintes et maintes fois, l’air de lui demander si elle était vraiment sérieuse là.
« C’est clair que si tu me présentes comme ça, il n’y aura jamais personne à mon bras. L’alcool te fait dire beaucoup de bêtises ce soir. Méfie-toi, je vais te mettre à l’eau pour le reste de la soirée. » la menaça-t-elle, la frappant doucement sur le bras, avec un petit air amusé sur les traits.
C’est d’un air angélique peint sur le visage qu’Adélaïde écoutait sa sœur lui demandant de ne plus mettre en avant son cul de bébé. Ah bah, son premier plan ayant échoué, celui de voir Lubia mal à l’aise face aux anciens Dowell, il fallait bien se rattraper sur quelque chose d’autre ! Un air subitement dégouté sur le visage très expressif Adélaïde fit mine de lever les yeux au ciel. Et voilà, le retour de flamme. Sa sœur ne pouvait pas s’empêcher de remporter ce round. La jeune femme n’avait pas la moindre envie d’imaginer le cul adulte de sa sœur en compagnie de Lubia. Merci mais non merci. Elle avala d’une traite son cocktail avec un air lourd de sens porté à sa sœur, lui faisant comprendre que ce sujet était prohibé pour ne pas faire souffrir ses oreilles et pire que cela ses prochains rêves…ou plutôt cauchemar.
« Avant que tu ne poursuives, je ne tiens pas à savoir qui est au-dessus, alors s’il te plait, abstiens-toi. » grommela la jeune femme en lui jetant un regard vaincu.
Point faible de son aînée ? Trop forte, tout simplement. En plus, la voilà qui changeait habilement de sujet en portant son attention sur sa cadette. Adélaïde ne faisait clairement pas le poids face à l’habileté de sa sœur à la faire tourner en bourrique.
« J’ai déjà ramené quelqu’un ! » lança-t-elle, triomphalement. « Brownie est un membre de la famille à part entière. Et je l’ai ramené avant que Lubia n’entre dans la famille. »
Eh bah oui. Son chat n’allait quand même pas compter pour du beurre non ? Bon, s’agissait-il d’une manière détourner de répondre à la question de sa sœur ? Totalement. Surtout qu’à cette question, la jeune femme n’avait pas la moindre réponse à fournir. Peut-être qu’Abigail avait raison. Vive et un peu idiote lui correspondait pas si mal que ça. Au moins, parvenait-elle à esquiver les questions auxquelles, elle n’avait aucune réponse. Pour l’instant, cela ne pouvait que l’inquiéter même en voyant la joie danser dans les yeux d’Abigail à la mention de sa petite amie.
« Alors, c’est pour quand le mariage ? Savoir si j’annule la soirée stripclub prévue en after ou pas. » poursuivit la Wright avec un petit sourire malicieux.
Pourtant en voyant littéralement l’amour dont sa sœur subissait tous les symptômes, la jeune femme pourrait presque en être envieuse. Est-ce que cela allait lui tomber dessus ? Et était-elle prête à ça ? Cette question semblait la plus inquiétante pour elle, surtout en voyant Lubia et Abigail dans le salon de ses parents. Était-elle prête à vire tout ça ? Cela semblait pourtant être une évidence pour les deux jeunes femmes. Il faut dire qu’Adélaïde en était toute intriguée. La seule et unique fois où elle avait ressenti quelque chose de similaire, son cœur s’était brisé inévitablement. Alors pour se convaincre que ce n’est pas ça l’amour, elle remettait en question l’intensité de ses sentiments et ceux de son partenaire de l’époque. Et puis, ils étaient jeunes, cela ne veut dire à cet âge-là dans la majorité des cas. Mais bon, ce n’était pas le moment de casser l’ambiance de la soirée qui s’avérait si prometteuse pour les sœurs Dowell. Ce soir-là devait être spécial pour Abigail ! Déjà que la jeune femme avait dû refouler l’idée de l’emmener dans une soirée plus festive étant donné l’engagement entre elle et Lubia.
Bien sûr que leurs parents ne jugeraient jamais la personne à qui Abigail ou Adélaïde choisirait d’offrir leur cœur – tant qu’elles sembleraient heureuses et épanouies. Toujours est-il que Lubia faisait son petit effet et la cadette était certaine qu’elle avait déjà conquis le cœur de ses parents. Il faut dire qu’elle-même appréciait la compagne de sa sœur. Elle la sentait bien. Inutile de chercher plus loin, pour l’instant ça lui suffisait largement. La jeune femme savait se contenter de l’essentiel et cela se voyait comme le nez au milieu de la figure de son aînée. Elles s’aimaient sincèrement. Très bien comme ça. RAS.
« Oh la vache. » murmura-t-elle, en écoutant la grande philosophe Abigail.
Elle afficha un sourire heureux sans aucun doute un peu débile. Il faut dire que c’était bien rare de voir son aînée ainsi transie par les sentiments, elle pourtant si maître d’elle-même. Il n’y avait rien de plus à ajouter et dans le fond ce n’était pas si mal comme ça. Pourtant, elle ne se gêna pas pour afficher un petit air moqueur. Adélaïde n’était peut-être pas amoureuse mais cela l’empêchait d’être autant
« Surprenant certes, mais franchement je me serais bien bidonnée. C’est vraiment dommage mais je trouverai sa faille un jour ! » ajouta la cadette en lui faisant un clin d’œil. Bien qu’elle soit sûre à peu à 200% de se faire avoir en retour.
Les états d’amour de son aînée faisaient plaisir à voir, mais cela ne l’empêcha pas de loucher à la tendre insulte de son aînée. Elle plissa les yeux. Vif. Un peu idiot. Son sourcil se dressa dans une mimique exercée maintes et maintes fois, l’air de lui demander si elle était vraiment sérieuse là.
« C’est clair que si tu me présentes comme ça, il n’y aura jamais personne à mon bras. L’alcool te fait dire beaucoup de bêtises ce soir. Méfie-toi, je vais te mettre à l’eau pour le reste de la soirée. » la menaça-t-elle, la frappant doucement sur le bras, avec un petit air amusé sur les traits.
C’est d’un air angélique peint sur le visage qu’Adélaïde écoutait sa sœur lui demandant de ne plus mettre en avant son cul de bébé. Ah bah, son premier plan ayant échoué, celui de voir Lubia mal à l’aise face aux anciens Dowell, il fallait bien se rattraper sur quelque chose d’autre ! Un air subitement dégouté sur le visage très expressif Adélaïde fit mine de lever les yeux au ciel. Et voilà, le retour de flamme. Sa sœur ne pouvait pas s’empêcher de remporter ce round. La jeune femme n’avait pas la moindre envie d’imaginer le cul adulte de sa sœur en compagnie de Lubia. Merci mais non merci. Elle avala d’une traite son cocktail avec un air lourd de sens porté à sa sœur, lui faisant comprendre que ce sujet était prohibé pour ne pas faire souffrir ses oreilles et pire que cela ses prochains rêves…ou plutôt cauchemar.
« Avant que tu ne poursuives, je ne tiens pas à savoir qui est au-dessus, alors s’il te plait, abstiens-toi. » grommela la jeune femme en lui jetant un regard vaincu.
Point faible de son aînée ? Trop forte, tout simplement. En plus, la voilà qui changeait habilement de sujet en portant son attention sur sa cadette. Adélaïde ne faisait clairement pas le poids face à l’habileté de sa sœur à la faire tourner en bourrique.
« J’ai déjà ramené quelqu’un ! » lança-t-elle, triomphalement. « Brownie est un membre de la famille à part entière. Et je l’ai ramené avant que Lubia n’entre dans la famille. »
Eh bah oui. Son chat n’allait quand même pas compter pour du beurre non ? Bon, s’agissait-il d’une manière détourner de répondre à la question de sa sœur ? Totalement. Surtout qu’à cette question, la jeune femme n’avait pas la moindre réponse à fournir. Peut-être qu’Abigail avait raison. Vive et un peu idiote lui correspondait pas si mal que ça. Au moins, parvenait-elle à esquiver les questions auxquelles, elle n’avait aucune réponse. Pour l’instant, cela ne pouvait que l’inquiéter même en voyant la joie danser dans les yeux d’Abigail à la mention de sa petite amie.
« Alors, c’est pour quand le mariage ? Savoir si j’annule la soirée stripclub prévue en after ou pas. » poursuivit la Wright avec un petit sourire malicieux.
- InvitéInvité
Re: Sisters night out (Abigail)
Ven 13 Déc 2019 - 19:18
Lèvres au bord de mon verre de cocktail, je fixais, l'air rieur, ma très chère petite cadette qui se mettait au défi de trouver les failles de Lubia. Bonne chance à elle. J'en connaissais une partie bien sûr, à force de côtoyer la slave, mais ce n'était pas pour autant que j'allais mâcher le travail de la frangine. C'était elle qui se lançait là-dedans après tout, pas moi. Dans le fond, personne n'était parfait, mais trouver le point faible d'une diplomate telle que ma compagne n'était pas chose aisée. Alors, par avance, je souhaitais bonne chance à Adélaïde. Pour sûr, je m'amuserai beaucoup à l'observer se casser la tête sur ce sujet. Même si je l'aimais et la respectais de tout mon cœur, elle n'avait pas l'entièreté de mon empathie et de ma sensibilité. Il fallait avoir une certaine finesse pour deviner certaine chose. C'était en partie hors de sa portée. Pauvre âme.
A sa mimique, sourcil levé, mine un peu circonspecte, je ne pouvais m'empêcher de rire de bon cœur cette fois-ci. Si Adélaïde n'avait pas ma sensibilité, moi, je n'avais pas la palette de ses expressions faciales. Elle me rappelait bien souvent ces personnages de dessins animés japonais, et ça m'avait toujours beaucoup intriguée de voir à quel point elle pouvait être expressive, contrairement à moi, petite sorcière réservée.
- Ho tu sais bien que je n'ai pas besoin d'alcool pour dire des bêtises. Me mettre à l'eau ne changera rien. Lueur malicieuse dans mon regard brun foncé, je la fixais un peu de biais avant de reprendre. Et je ne vois pas pourquoi il n'y aura jamais personne à ton bras, tu es très bien comme ça. Un peu mmh… Enfin, toi quoi.
Compliment caché derrière une plaisanterie légère. Je l'aimais ma sœur, mais au final, c'était elle qui, bien souvent, commençait à me taquiner la première. Une fois que j'étais lancée, il était très difficile de m'arrêter, surtout lorsque j'étais en sa compagnie. Elle savait pourtant que c'était risqué de me lancer dans les railleries. Alors, je masquais mes mots doux derrière d'autres, un peu plus désobligeant, mais jamais dans le but de la blesser ou la rabaisser. J'espérais qu'elle le comprendrait. Des fois, la plaisanterie pouvait aller trop loin, même s'il n'y avait jamais vraiment de dégâts.
Ainsi, je n'insistais donc pas lorsque vint le sujet de mon intimité avec ma douce, et encore heureux. Je n'avais pas réellement envie d'aborder ce sujet avec ma sœur, sauf si elle venait à me donner des conseils car soudainement elle se serait prise d'amour pour une femme. Moi-même avait eu besoin de conseils afin d'être certaine de bien m'y prendre avec ma petite-amie, je fournirais donc des informations à ma sœur si elle me le demandait. Néanmoins pour le moment, j'étais persuadée qu'elle était encore trop prude malgré elle pour oser me demander quoique ce soit à ce sujet. Pourtant, c'était quelque chose d'intéressant à échanger lorsque les tabous étaient levés. Apprendre à connaître son corps, c'était quelque chose de fascinant.
En mentionnant qu'elle avait déjà ramené quelqu'un à la maison, je ne pouvais m'empêcher de hausser un sourcil surpris, avant que la déception et l'amusement se lisent sur mon visage. Certes son chat était arrivé avant ma compagne dans la maison familiale, mais je n'étais pas certaine que cela puisse vraiment compter dans l'équation. Remuant un peu la tête de droite à gauche, je soufflais fortement par les narines.
- Tseuh, dans ce cas, moi, j'ai ramené George bien avant toi. Tu vois ? Tu as toujours un train de retard, et pourtant c'est toi la moins timide de nous deux. À moins que … à moins que lorsque tu es en rancard tu perds tes moyens ? Hoooo ce serait si chouuuu !! Raconte-moi comment ça se passe !! Je me mis à sautiller sur place un peu comme une enfant qui allait recevoir le plus beau des cadeaux. Après tout, j'ignorais comment se comportait ma sœur lorsqu'elle avait rendez-vous. Pourtant, je savais qu'elle en avait eu, avec Aedan en plus. J'insistais alors. D'ailleurs tu ne m'as jamais raconté comment s'est passé ton rendez-vous avec Aedan là, il y a un moment. Vas-y ! Je veux tout savoir !
Plaisantant à moitié, j'étais véritablement curieuse de la manière dont c'était passé ce rendez-vous. J'appréciais les deux personnes, et je désirais vraiment qu'ils puissent bien s'entendre. Évidemment, je serai ravie qu'il puisse y avoir plus, car je savais que l'un était aussi fiable que l'autre, au moins, je les savais avec une personne de confiance. Mais ce n'était pas à moi de forcer le destin. Ainsi donc, c'était à moi d'ignorer cette fois les dernières paroles de ma cadette. Elle essayait à chaque fois d'éviter de parler d'elle, mais maintenant, elle n'allait pas y réchapper. Le mariage avec Lubia n'était pas au rendez-vous pour l'instant, même si la mention avait été faite le jour de mon anniversaire. Inutile donc que je réponde, ce serait vide de sens. À moins que le sujet ne soit trop sensible pour mon petit être ?
A sa mimique, sourcil levé, mine un peu circonspecte, je ne pouvais m'empêcher de rire de bon cœur cette fois-ci. Si Adélaïde n'avait pas ma sensibilité, moi, je n'avais pas la palette de ses expressions faciales. Elle me rappelait bien souvent ces personnages de dessins animés japonais, et ça m'avait toujours beaucoup intriguée de voir à quel point elle pouvait être expressive, contrairement à moi, petite sorcière réservée.
- Ho tu sais bien que je n'ai pas besoin d'alcool pour dire des bêtises. Me mettre à l'eau ne changera rien. Lueur malicieuse dans mon regard brun foncé, je la fixais un peu de biais avant de reprendre. Et je ne vois pas pourquoi il n'y aura jamais personne à ton bras, tu es très bien comme ça. Un peu mmh… Enfin, toi quoi.
Compliment caché derrière une plaisanterie légère. Je l'aimais ma sœur, mais au final, c'était elle qui, bien souvent, commençait à me taquiner la première. Une fois que j'étais lancée, il était très difficile de m'arrêter, surtout lorsque j'étais en sa compagnie. Elle savait pourtant que c'était risqué de me lancer dans les railleries. Alors, je masquais mes mots doux derrière d'autres, un peu plus désobligeant, mais jamais dans le but de la blesser ou la rabaisser. J'espérais qu'elle le comprendrait. Des fois, la plaisanterie pouvait aller trop loin, même s'il n'y avait jamais vraiment de dégâts.
Ainsi, je n'insistais donc pas lorsque vint le sujet de mon intimité avec ma douce, et encore heureux. Je n'avais pas réellement envie d'aborder ce sujet avec ma sœur, sauf si elle venait à me donner des conseils car soudainement elle se serait prise d'amour pour une femme. Moi-même avait eu besoin de conseils afin d'être certaine de bien m'y prendre avec ma petite-amie, je fournirais donc des informations à ma sœur si elle me le demandait. Néanmoins pour le moment, j'étais persuadée qu'elle était encore trop prude malgré elle pour oser me demander quoique ce soit à ce sujet. Pourtant, c'était quelque chose d'intéressant à échanger lorsque les tabous étaient levés. Apprendre à connaître son corps, c'était quelque chose de fascinant.
En mentionnant qu'elle avait déjà ramené quelqu'un à la maison, je ne pouvais m'empêcher de hausser un sourcil surpris, avant que la déception et l'amusement se lisent sur mon visage. Certes son chat était arrivé avant ma compagne dans la maison familiale, mais je n'étais pas certaine que cela puisse vraiment compter dans l'équation. Remuant un peu la tête de droite à gauche, je soufflais fortement par les narines.
- Tseuh, dans ce cas, moi, j'ai ramené George bien avant toi. Tu vois ? Tu as toujours un train de retard, et pourtant c'est toi la moins timide de nous deux. À moins que … à moins que lorsque tu es en rancard tu perds tes moyens ? Hoooo ce serait si chouuuu !! Raconte-moi comment ça se passe !! Je me mis à sautiller sur place un peu comme une enfant qui allait recevoir le plus beau des cadeaux. Après tout, j'ignorais comment se comportait ma sœur lorsqu'elle avait rendez-vous. Pourtant, je savais qu'elle en avait eu, avec Aedan en plus. J'insistais alors. D'ailleurs tu ne m'as jamais raconté comment s'est passé ton rendez-vous avec Aedan là, il y a un moment. Vas-y ! Je veux tout savoir !
Plaisantant à moitié, j'étais véritablement curieuse de la manière dont c'était passé ce rendez-vous. J'appréciais les deux personnes, et je désirais vraiment qu'ils puissent bien s'entendre. Évidemment, je serai ravie qu'il puisse y avoir plus, car je savais que l'un était aussi fiable que l'autre, au moins, je les savais avec une personne de confiance. Mais ce n'était pas à moi de forcer le destin. Ainsi donc, c'était à moi d'ignorer cette fois les dernières paroles de ma cadette. Elle essayait à chaque fois d'éviter de parler d'elle, mais maintenant, elle n'allait pas y réchapper. Le mariage avec Lubia n'était pas au rendez-vous pour l'instant, même si la mention avait été faite le jour de mon anniversaire. Inutile donc que je réponde, ce serait vide de sens. À moins que le sujet ne soit trop sensible pour mon petit être ?