L'automatisme des pas, l'habitude ancrée dans la chair. Dernier cours terminé, l'esprit aux abandonnés absents. Un simple signe de la main aux camarades, Echo ne se rend pas compte du chemin emprunter. L'esprit embrumé de questions sans réponses. Toujours la scène se rejouant dans la tête de la belle. Même le vent, la pluie ne perturbent pas les pensés. Son rire est éteint depuis plus de cinq semaines, la flamme de son regard sombre ne danse plus. Morte, totalement morte et personne ne le voit, ne se doute du mal qui l'a ronge.

Et ses pas la conduisent par automatisme, l'habitude des dernières années, des rendez-vous voler. Son cœur se serre en l'appercevant au loin. Lui, le coupable, le meurtrier. Echo l'évite, le maudit tout en lui trouvant des excuses. Elle n'aurait pas dû jouer ce soir-là. La robe était trop échancré, le décolleté trop plongeant. Ils auraient dû se disputer, simplement se disputer et s'embrasser. Mais tout a dérapé, et la douleur est toujours présente dans le tréfond de son être comme les paroles du medicamoge ( fausse couche ). Un mélange du Blackthorn et d'elle, grandissait en Echo.

L'habitude, ce n'est que l'habitude qui l'a conduit en ce lieu pas loin du terrain d'entraînement. Elle l'admire au loin volant dans les airs alors que les questions se bousculent toujours dans son esprit. Assise, les bras autour des jambes, la tête posé sur les genoux, elle s'évade en reposant aux instants voler, à leur moment rien qu'à eux. Cacher à la vue de tous. Car un sang pur et une sang mêlée, c'est impossible, digne d'une tragédie grec que la mère de la belle apprécie.

C'est le bruit d'une branche, la sensation d'une présence devant elle qui lui fait relever la tête. D'une revers de la main, elle essuie l'unique larme ruisselant sur sa joue. Avant de regarder Naïm sans le voir. " Tu aurais fait quoi ? murmure t elle plus pour elle même. " Tu aurais reconnu l'enfant comme le tien et moi, je serai devenu quoi ? " Elle se lève, trouvant enfin le courage de lui faire fasse. " J'aurai été ta maîtresse officiel, la mère de ton batard." Un rire faux sort de ses lèvres, ses mains se referment se transformant en poing.

Les sentiments en Echo sont mitigés, elle veut qu'il souffre, qu'il sorte à jamais de sa vie. Mais elle veut aussi sentir ses bras autour d'elle, qu'il continue à lui parlé de cette vie, de leur vie où elle est la seule qui compte à jamais. " Dis quelque chose, Naïm. Elle le déteste à cet instant, alors pourquoi son cœur lui fait si mal en le voyant ?