- InvitéInvité
Young and reckless
Ven 24 Jan 2020 - 18:59
Charlie manquait de sommeil.
Depuis l'incendie il travaillait d'arrache-pied pour remettre l'entreprise Bird sur les rails. Fort heureusement, les choses ne se présentaient pas trop mal de ce côté là : il s'était débrouillé pour mobiliser le plus rapidement possible le personnel compétent. Le nettoyage des débris fut l'affaire de quelques jours, après quoi les architectes sorciers s'occupèrent de réparer la structure. Concernant les plantes, le jeune homme avait dû suspendre momentanément ses commandes, mais après la deuxième semaine, il se débrouilla pour rétablir son offre grâce à l'intervention de prestataires extérieurs (même si il n'était pas à l'aise avec cela, c'était mieux que rien). Son petit frère s'improvisa même contrôleur de qualité avec un certain succès. Au final, ce fut plus douloureux pour la trésorerie qu'autre chose : les résultats de la saison à venir seraient plus déterminants que jamais.
Cela dit, si Charlie manquait de sommeil, ce n'était pas à cause des travaux de réparation. Non, la vérité, c'est qu'il s’acquittait de tout cela sans renoncer au reste, et que si l'on mettait toutes ses activités bout à bout, cela faisait beaucoup. La tendance naturelle de son caractère à traîner jusque tard dans la nuit se renforçait en réaction à des heures trop pleines en journée. En d'autres termes, ce qu'il n'avait pas le temps de faire aux heures habituelles, Charlie le faisait à la tombée du jour. Cela impliquait des projets d'écriture avortés, des lectures en attente, le tri et le montage de ses rushs (entre autre).
L'entêtement de ce jeune homme, c'était de s'accrocher à sa vie moldue quoi qu'il en coûte. De gérer la première entreprise de production de plantes magiques du Royaume-Unis ne faisait même pas une ligne sur son curriculum vitae. Charlie n'avait fondamentalement rien contre la botanique, mais ce n'était pas son monde et, dans le fond, il ne se reconnaissait pas (ou ne voulait pas se reconnaître) dans cette vie là. Alors, il menait cette autre vie la nuit : une vie qui lui seyait mieux.
Cela dit, ça lui convenait, car l'oiseau avait cette bonne nature de caractère, à faire de l'adversité une aventure. Néanmoins, on en revenait à cette simple constatation de départ : Charlie manquait de sommeil.
Après une rapide livraison pour le compte du professeur Holloway, le jeune homme se glissa au milieu d'un petit groupe d'élève, au moment d'entrer dans la bibliothèque. Il savait que son accès n'était pas réglementaire (n'étant pas étudiant de l'université), mais tant qu'on ne lui demandait pas expressément de partir, il en profitait. Charlie avait beaucoup de retard à rattraper concernant la botanique théorique. Même s'il était bien incapable d'effectuer la moindre opération complexe sur ses cultures, le jeune homme se devait de connaître au moins ses bases (ne serait-ce que pour diriger ses salariés). C'était un travail un peu rébarbatif et vertigineux, mais auxquels il se soumettait avec beaucoup rigueur, car les inconvénients d'un apprentissage tardif n'étaient rien comparé aux désagréments de son ignorance.
Malheureusement pour Charlie, quand son manque de sommeil rencontra l'ennui d'avoir à ingurgiter des connaissances dont il n'avait (fondamentalement) que faire, cela se solda par la seule chose qu'une telle combinaison pouvait donner : piquer du nez. Le bibliothécaire réveilla le jeune homme d'un coup sec à l'arrière de la tête, usant d'un rouleau de parchemin comme d'un gourdin de police (l'arme de prédilection des lettrés). Charlie se carapata sans demander son reste, après un échange de regard horrifié avec le gardien des lieux. Il espérait toutefois que ce dernier oublierait rapidement son visage, afin de pouvoir revenir la prochaine fois (peut-être devrait-il simplement demander à l'un de ses frères et sœurs de lui prêter un écusson de leur maison, pour donner le change).
Quoiqu'il en soit, Charlie était prêt à s'en retourner à ses pénates lorsque son téléphone se mit à vibrer au fond de sa poche. Judith l'invitait à la rejoindre au troisième étage : apparemment, elle avait vu quelque chose d'intéressant. Les deux jeunes gens se connaissaient depuis longtemps maintenant. Ils avaient fréquenté les mêmes groupes d'amis au début de leur vingtaine. Des soirées qui s’enchaînent, une complicité qui se crée : à force de rencontres, cela aboutit à une relation qui dura quelques mois. Charlie était probablement le plus amoureux des deux à l'époque, cela dit, ils restèrent tout de même en très bon terme après leur séparation. Deux natures pas prises de tête, ça ne crée par de gros drames. Maintenant, il leur arrivait toujours de se voir occasionnellement (surtout depuis que les deux étaient de retour à Inverness), que ce soit pour boire un verre ou aviser les tableaux du troisième étage.
« Tu as de la chance, dit-il en la rejoignant, j'étais sur le point de rentrer.
Charlie offrit à Judith une embrassade chaleureuse, à l'image de leur tempérament respectif.
« Cela dit je m'attendais plutôt à te trouver au stade. En effet, la jeune femme venait de prendre le poste d'assistante du professeur de vol. C'était très récent : le début du mois de janvier. Mademoiselle Thorne préfère se balader dans les couloirs comme une élève dissidente ?
Charlie laissa son bras posé autour des épaules de la jeune femme, au moment de se tourner pour aviser les tableaux disposés tout le long du couloir du troisième étage. L'université fêtait une nouvelle décennie et Charlie avait entendu parler de l'exposition mise en place par le doyen pour l'occasion.
« J'ai entendu dire qu'on pouvait entrer dans les tableaux.
Dit-il en toute naïveté.
Depuis l'incendie il travaillait d'arrache-pied pour remettre l'entreprise Bird sur les rails. Fort heureusement, les choses ne se présentaient pas trop mal de ce côté là : il s'était débrouillé pour mobiliser le plus rapidement possible le personnel compétent. Le nettoyage des débris fut l'affaire de quelques jours, après quoi les architectes sorciers s'occupèrent de réparer la structure. Concernant les plantes, le jeune homme avait dû suspendre momentanément ses commandes, mais après la deuxième semaine, il se débrouilla pour rétablir son offre grâce à l'intervention de prestataires extérieurs (même si il n'était pas à l'aise avec cela, c'était mieux que rien). Son petit frère s'improvisa même contrôleur de qualité avec un certain succès. Au final, ce fut plus douloureux pour la trésorerie qu'autre chose : les résultats de la saison à venir seraient plus déterminants que jamais.
Cela dit, si Charlie manquait de sommeil, ce n'était pas à cause des travaux de réparation. Non, la vérité, c'est qu'il s’acquittait de tout cela sans renoncer au reste, et que si l'on mettait toutes ses activités bout à bout, cela faisait beaucoup. La tendance naturelle de son caractère à traîner jusque tard dans la nuit se renforçait en réaction à des heures trop pleines en journée. En d'autres termes, ce qu'il n'avait pas le temps de faire aux heures habituelles, Charlie le faisait à la tombée du jour. Cela impliquait des projets d'écriture avortés, des lectures en attente, le tri et le montage de ses rushs (entre autre).
L'entêtement de ce jeune homme, c'était de s'accrocher à sa vie moldue quoi qu'il en coûte. De gérer la première entreprise de production de plantes magiques du Royaume-Unis ne faisait même pas une ligne sur son curriculum vitae. Charlie n'avait fondamentalement rien contre la botanique, mais ce n'était pas son monde et, dans le fond, il ne se reconnaissait pas (ou ne voulait pas se reconnaître) dans cette vie là. Alors, il menait cette autre vie la nuit : une vie qui lui seyait mieux.
Cela dit, ça lui convenait, car l'oiseau avait cette bonne nature de caractère, à faire de l'adversité une aventure. Néanmoins, on en revenait à cette simple constatation de départ : Charlie manquait de sommeil.
Après une rapide livraison pour le compte du professeur Holloway, le jeune homme se glissa au milieu d'un petit groupe d'élève, au moment d'entrer dans la bibliothèque. Il savait que son accès n'était pas réglementaire (n'étant pas étudiant de l'université), mais tant qu'on ne lui demandait pas expressément de partir, il en profitait. Charlie avait beaucoup de retard à rattraper concernant la botanique théorique. Même s'il était bien incapable d'effectuer la moindre opération complexe sur ses cultures, le jeune homme se devait de connaître au moins ses bases (ne serait-ce que pour diriger ses salariés). C'était un travail un peu rébarbatif et vertigineux, mais auxquels il se soumettait avec beaucoup rigueur, car les inconvénients d'un apprentissage tardif n'étaient rien comparé aux désagréments de son ignorance.
Malheureusement pour Charlie, quand son manque de sommeil rencontra l'ennui d'avoir à ingurgiter des connaissances dont il n'avait (fondamentalement) que faire, cela se solda par la seule chose qu'une telle combinaison pouvait donner : piquer du nez. Le bibliothécaire réveilla le jeune homme d'un coup sec à l'arrière de la tête, usant d'un rouleau de parchemin comme d'un gourdin de police (l'arme de prédilection des lettrés). Charlie se carapata sans demander son reste, après un échange de regard horrifié avec le gardien des lieux. Il espérait toutefois que ce dernier oublierait rapidement son visage, afin de pouvoir revenir la prochaine fois (peut-être devrait-il simplement demander à l'un de ses frères et sœurs de lui prêter un écusson de leur maison, pour donner le change).
Quoiqu'il en soit, Charlie était prêt à s'en retourner à ses pénates lorsque son téléphone se mit à vibrer au fond de sa poche. Judith l'invitait à la rejoindre au troisième étage : apparemment, elle avait vu quelque chose d'intéressant. Les deux jeunes gens se connaissaient depuis longtemps maintenant. Ils avaient fréquenté les mêmes groupes d'amis au début de leur vingtaine. Des soirées qui s’enchaînent, une complicité qui se crée : à force de rencontres, cela aboutit à une relation qui dura quelques mois. Charlie était probablement le plus amoureux des deux à l'époque, cela dit, ils restèrent tout de même en très bon terme après leur séparation. Deux natures pas prises de tête, ça ne crée par de gros drames. Maintenant, il leur arrivait toujours de se voir occasionnellement (surtout depuis que les deux étaient de retour à Inverness), que ce soit pour boire un verre ou aviser les tableaux du troisième étage.
« Tu as de la chance, dit-il en la rejoignant, j'étais sur le point de rentrer.
Charlie offrit à Judith une embrassade chaleureuse, à l'image de leur tempérament respectif.
« Cela dit je m'attendais plutôt à te trouver au stade. En effet, la jeune femme venait de prendre le poste d'assistante du professeur de vol. C'était très récent : le début du mois de janvier. Mademoiselle Thorne préfère se balader dans les couloirs comme une élève dissidente ?
Charlie laissa son bras posé autour des épaules de la jeune femme, au moment de se tourner pour aviser les tableaux disposés tout le long du couloir du troisième étage. L'université fêtait une nouvelle décennie et Charlie avait entendu parler de l'exposition mise en place par le doyen pour l'occasion.
« J'ai entendu dire qu'on pouvait entrer dans les tableaux.
Dit-il en toute naïveté.
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Re: Young and reckless
Dim 26 Jan 2020 - 5:55
Charlie ! T’es dans le secteur de l’université ? Il faut absolument que je te montre un truc ! Rejoins-moi au troisième étage !
Talons qui résonnaient sur la pierre du couloir tandis que Judith pianotait sur son téléphone, elle brisait le silence qui régnait autour d’elle. En ce début d’après-midi de janvier, les élèves étaient peu nombreux au troisième étage, les cours avaient repris et ils étaient maintenant bien occupés avec leurs apprentissages respectifs. Cela permettait donc à la jeune femme de profiter un peu du château sans avoir à se glisser entre les nombreux groupes d’étudiants. « Et bien jeune fille, vous n’avez pas terminé de crapahuter devant mon tableau ? » Léger sursaut, l’ancienne joueuse ne s’attendait pas à être interpelée de la sorte par l’occupant du tableau devant lequel elle faisait les cents pas en chantonnant. « J’attends un ami Sir ! » Sourire éclatant elle faisait face à l’éminent auror sans ciller, il en fallait beaucoup à Judith pour être impressionnée par quoi que ce soit et l’ancien directeur avait beau avoir une sacrée réputation, il ne suffisait pas à arracher son aplomb à l’ancienne Wright. « Dans ce cas vous pourriez peut-être attendre un peu plus loin, vous risquez de tout déranger en vous agitant ainsi. » Bien décidée à avoir le dernier mot elle confrontait le militaire tout en décontraction. « Comme si les murailles pouvaient s’abimer si je m’en approche un peu trop. » Railla-t'elle l'homme, bien amusée de pouvoir bousculer un peu son quotidien si bien rangé. « Si mes souvenirs sont bons, vous avez abimé nos murailles il y a quelques années. » Oups. Il était certain que, dans sa jeunesse, Judith n’avait pas été la plus délicate des étudiantes. Fière membre de la maison des Wright elle ne comptait plus les soirées auxquelles elle avait participé dans le grenier et les nuits qui s’étaient terminées à parcourir les murailles, se persuadant de vivre des aventures extraordinaires. « Croyiez vous que je ne vous avez pas reconnue Miss Thorne ? Toutes mes félicitations pour votre nomination dans l’équipe enseignante néanmoins, j’espère que vous saurez être plus sérieuse dans votre enseignement que durant vos études. » Le ton autoritaire de l’auror aurait pu tromper plus d’un élève qui ne le connaissait pas, mais Judith pouvait voir une lueur de fierté derrière ses épais sourcils. Elle se souvenait que lorsqu’elle était étudiante, Philius Lacorne siégeait souvent dans la salle de duel, durant ces moments-là, il arrivait à la jeune femme d’échanger sur ses aspirations avec l’ancien directeur.
Alors qu’elle continuait à échanger gaiement avec la figure, Judith guettait un visage connu à l’entrée du couloir « Charlie ! Tu es là ! » S’exclama-t’elle en parcourant les quelques mètres qui la séparait de l’entrée du couloir où venait d’apparaitre son ami. « Comment tu vas ? T’as l’air fatigué. » Demanda-t’elle en rejoignant le jeune homme. Embrassade chaleureuse entre les deux jeunes gens ravis de se retrouver, Judith vint déposer une bise sonore sur la joue du cinéaste avant de reprendre d’une voix toujours aussi enjouée. « C’est toi qui as de la chance ! Attends de voir où je t’amène ! » Elle avait hâte de lui montrer. Depuis qu’elle avait entendu parler de cette exposition elle passait beaucoup de temps à parcourir le couloir, discutant avec quelques uns des étudiants qui avaient parcouru la vérité alternative créé derrière les toiles. Mais la découverte du tableau de Lacorne avait terminé de la persuader qu’elle devait absolument se faire sa propre opinion sur le sujet. « J’ai toujours été la plus studieuse des élèves voyons ! Même les tableaux sont au courant. » Fit-elle remarquer avec un rire cristallin. « Une fois n’est pas coutume, j’ai été délogée de mon terrain. De toute façon, il faut bien que mes élèves se reposent un peu. » Si le sérieux de l’assistante laissait parfois à désirer, cette dernière prenant plutôt le parti de lier des amitiés avec ses élèves, parfois à peine plus jeunes qu’elle, plutôt que de créer un lien d’autorité envers eux, il était certain qu’elle n’acceptait pas que ses élèves ne se donnent pas au maximum pendant ses cours. Elle était exigeante lorsqu’il s’agissait de Quidditch, car c’était la seule chose qu’elle prenait au sérieux.
A la dernière remarque de Charlie, Jude se fendit d’un large sourire : « Un peu qu’on peut ! » Main qui se glissait sur la taille de l’oiseau tandis qu’il la tenait lui-même par les épaules, Judith l’entraina vers le milieu du couloir où se trouvait le tableau qui l’intéressait particulièrement, non sans jeter quelques coups d’oeil aux autres figures exposées. Alors que les deux jeunes gens arrivèrent devant les murailles du directeur, Judith pris un air solennel présentant l’homme de sa main libre : « Charlie, je te présente Sir Philius Lacorne, c’était le dernier directeur de Hungcalf avant MacArthur. Il exerçait dans les années 80. » Elle commença à distiller les informations ne doutant pas que le jeune homme ne mettrait que peu de temps à faire le lien avec les soirées passées, il y a quelques années, devant les chefs d’oeuvres cinématographiques de cette décennie. « Il est un peu grincheux mais pas bien méchant et imagine ce qui nous attend de l’autre côté ! » Elle avait les yeux qui brillaient à l'idée des aventures qui pouvaient les attendre dans ce retour vers le futur improvisé. « Grandiose ! » S’exclama-t’elle en frappant des mains, elle trépignait d’impatience à l’idée de traverser. « Grandiose certainement Miss Thorne, mais ne vous attendez pas à la décadence dans laquelle nage actuellement cette malheureuse école, à mon époque, les éléments perturbateurs ne faisaient pas long feu. » Roulant des yeux la jeune femme se hissa sur la pointe des pieds pour murmurer à l’oreille de Charlie, un peu moqueuse : « Quand je te disais qu’il était grincheux. »
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Jeu 6 Fév 2020 - 20:57
Aux yeux de Charlie, le tempérament pétillant de Jude était un bonheur. Elle était tellement vivante, avec ses mimiques presque enfantines, son énergie en tumulte. A ses yeux, c'était une bourrasque, un souffle d'air (comparaison bien à propos pour cette joueur de Quidditch émérite). C'est qu'il la connaissait bien, maintenant, Charlie. Une amitié de longue date qui conservait tous les aspects de leurs jeunes années. Quand il la voyait, le jeune homme perdait dix ans et il adorait ça.
« Je vais très bien. Assura-t-il, bien plus intéressé par la perspective des choses à venir que la réalité de son emploi du temps. Et toi ? Toujours au bon endroit au bon moment, je vois.
Les deux jeunes gens s'échangèrent quelques marques d'affection chaleureuses. Il était curieux, Charlie. Les invitations de Jude étaient toujours promesse d'aventure et l'oiseau se sentait prêt à saisir la moindre occasion de déroger à ses responsabilités. Le goût de la transgression toujours en fond de bouche, il suffisait d'une association de personnalité heureuse pour que cela prenne le pas sur le reste, comme un poison de la raison bien dosé.
« Se reposer ? Quelle curieuse idée. Répondit le jeune homme d'un ton faussement sérieux. Mais puisque ça te libère pour moi, je suis content.
Bras dessus, bras dessous, le duo remonta donc le couloir en passant devant plusieurs tableaux installés spécialement pour l'événement. Charlie jetait des coups d’œil intéressés aux scènes offertes, saluant les portraits à mesure qu'ils défilaient. Bientôt, ils arrivèrent devant le cadre majestueux (et peut-être un peu trop riche en fioritures) de Philius Lacorne.
« Professeur.
Répondit cérémonieusement Charlie en effectuant une brève révérence théâtrale, après que Jude ait fait les présentation. De toutes les disciplines de la magie, l'histoire était probablement l'un des domaines le plus lacunaire pour Charlie. Il ne connaissait ni l'histoire de Poudlard, ni celle d'Hungcalf : de savoir qu'il n'y étudierait jamais suffit à le dissuader de s'y pencher, à l'époque (cela dit, il ne connaissait guère davantage l'histoire de son lycée moldu de banlieue).
De toute façon, le cœur du sujet était ailleurs. Avisant l'expression de son amie, Charlie commençait à comprendre où elle avait voulu en venir avec cette histoire. Regard entendu en guise d'indice : il en reconnaissait l'éclat. Les années 80 étaient une époque bénie du cinéma. Il se souvenait, Charlie, des soirées passées à avaler de la bobine. Indiana Jones, Star Wars, Retour vers le Futur, Shining et ainsi de suite, ça les avait fait... Probablement autant que le reste, concernant le jeune homme.
Alors, aux trépignements de Jude, Charlie répondit par un sourire et un regard incandescents. Fallait-il que le doyen actuel leur serve une occasion de vivre leur propre aventure rétro ? L'occasion était trop belle pour passer à côté. Charlie laissa échapper un petit ricanement en réaction aux messes basses de Jude, tandis que son regard bleu avisait les traits du vénérable Philius qui les invitait (non sans dignité) à dompter leur jubilation.
« Je dois bien admettre être assez curieux de voir ça. Dit-il poliment. C'est une œuvre en soi que de préserver la réputation d'un établissement aussi prestigieux.
- Je ne vous le fait pas dire, jeune homme.
Charlie fit de son mieux pour contrôler son envie de pouffer. Toutes ces histoires de décence estudiantine étaient bien loin de lui, malgré tout, c'était très caractéristique des établissements scolaires britanniques en général (il fallait bien le dire).
« Et si nous en jugions nous même ?
Dit-il en reportant son regard sur Jude, la main ouverte en direction du cadre massif.
« Après vous, très chère.
Si les murs antiques de l'imposante université n'avaient pas changé d'un pouce depuis la fondation, il n'en allait pas de même concernant les tendances vestimentaires des sorciers ayant foulé son sol. Charlie n'imaginait pas qu'en traversant le tableau, toute son allure changerait pour coller aux standards de l'époque.
Pour la chevelure, ça ne se jouait à pas grand chose : il les portait déjà mi-long. Le petit truc en plus, c'était la cire coiffante qui leur donnait un aspect de désordre contrôlé digne d'un leader de boy's band. Pour le reste, il avait tout d'un vrai Marty McFly, avec le combo pantalon et veste en jean, le T-shirt de rock et les Converse aux pieds (rien de vraiment éloigné de son look habituel, dans le fond).
Cela le fit tout de même mourir de rire. Il se tourna vers Jude, réduite au même sort, et l'avisa d'un air stupide, pouffant comme un gosse dans ses mains jointes.
« Je vais très bien. Assura-t-il, bien plus intéressé par la perspective des choses à venir que la réalité de son emploi du temps. Et toi ? Toujours au bon endroit au bon moment, je vois.
Les deux jeunes gens s'échangèrent quelques marques d'affection chaleureuses. Il était curieux, Charlie. Les invitations de Jude étaient toujours promesse d'aventure et l'oiseau se sentait prêt à saisir la moindre occasion de déroger à ses responsabilités. Le goût de la transgression toujours en fond de bouche, il suffisait d'une association de personnalité heureuse pour que cela prenne le pas sur le reste, comme un poison de la raison bien dosé.
« Se reposer ? Quelle curieuse idée. Répondit le jeune homme d'un ton faussement sérieux. Mais puisque ça te libère pour moi, je suis content.
Bras dessus, bras dessous, le duo remonta donc le couloir en passant devant plusieurs tableaux installés spécialement pour l'événement. Charlie jetait des coups d’œil intéressés aux scènes offertes, saluant les portraits à mesure qu'ils défilaient. Bientôt, ils arrivèrent devant le cadre majestueux (et peut-être un peu trop riche en fioritures) de Philius Lacorne.
« Professeur.
Répondit cérémonieusement Charlie en effectuant une brève révérence théâtrale, après que Jude ait fait les présentation. De toutes les disciplines de la magie, l'histoire était probablement l'un des domaines le plus lacunaire pour Charlie. Il ne connaissait ni l'histoire de Poudlard, ni celle d'Hungcalf : de savoir qu'il n'y étudierait jamais suffit à le dissuader de s'y pencher, à l'époque (cela dit, il ne connaissait guère davantage l'histoire de son lycée moldu de banlieue).
De toute façon, le cœur du sujet était ailleurs. Avisant l'expression de son amie, Charlie commençait à comprendre où elle avait voulu en venir avec cette histoire. Regard entendu en guise d'indice : il en reconnaissait l'éclat. Les années 80 étaient une époque bénie du cinéma. Il se souvenait, Charlie, des soirées passées à avaler de la bobine. Indiana Jones, Star Wars, Retour vers le Futur, Shining et ainsi de suite, ça les avait fait... Probablement autant que le reste, concernant le jeune homme.
Alors, aux trépignements de Jude, Charlie répondit par un sourire et un regard incandescents. Fallait-il que le doyen actuel leur serve une occasion de vivre leur propre aventure rétro ? L'occasion était trop belle pour passer à côté. Charlie laissa échapper un petit ricanement en réaction aux messes basses de Jude, tandis que son regard bleu avisait les traits du vénérable Philius qui les invitait (non sans dignité) à dompter leur jubilation.
« Je dois bien admettre être assez curieux de voir ça. Dit-il poliment. C'est une œuvre en soi que de préserver la réputation d'un établissement aussi prestigieux.
- Je ne vous le fait pas dire, jeune homme.
Charlie fit de son mieux pour contrôler son envie de pouffer. Toutes ces histoires de décence estudiantine étaient bien loin de lui, malgré tout, c'était très caractéristique des établissements scolaires britanniques en général (il fallait bien le dire).
« Et si nous en jugions nous même ?
Dit-il en reportant son regard sur Jude, la main ouverte en direction du cadre massif.
« Après vous, très chère.
Si les murs antiques de l'imposante université n'avaient pas changé d'un pouce depuis la fondation, il n'en allait pas de même concernant les tendances vestimentaires des sorciers ayant foulé son sol. Charlie n'imaginait pas qu'en traversant le tableau, toute son allure changerait pour coller aux standards de l'époque.
Pour la chevelure, ça ne se jouait à pas grand chose : il les portait déjà mi-long. Le petit truc en plus, c'était la cire coiffante qui leur donnait un aspect de désordre contrôlé digne d'un leader de boy's band. Pour le reste, il avait tout d'un vrai Marty McFly, avec le combo pantalon et veste en jean, le T-shirt de rock et les Converse aux pieds (rien de vraiment éloigné de son look habituel, dans le fond).
Cela le fit tout de même mourir de rire. Il se tourna vers Jude, réduite au même sort, et l'avisa d'un air stupide, pouffant comme un gosse dans ses mains jointes.
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Mer 12 Fév 2020 - 17:11
L’idée de passer quelques heures avec Charlie la mettait en joie : les deux jeunes gens se côtoyaient depuis quelques années maintenant et s’ils n’étaient plus aussi intimes qu’ils avaient pu l’être à un moment, cela ne les empêchait pas d’être aussi complices. Ce n’était donc pas étrange que Judith, malgré sa tendance à ne pas chercher à parler des choses qui fâchaient, s’inquiète de la fatigue de son ami. Néanmoins, elle n’insista pas lorsqu’il indiqua aller bien, se contentant de répondre à son retour de question : « Toujours. » Parce qu’elle avait l’habitude d’être dans les bons coups, parce qu’elle passait son temps en quête de découvertes et d’aventures, parce que maintenant que ses ailes étaient brisées, elle avait besoin d’extérioriser autrement. Alors elle l’entrainait dans le couloir avec entrain, rayonnante et impatiente. Une fois face au directeur, elle s’amusait à le faire tourner en bourrique. Ce n’était même pas parce qu’elle avait un réel problème avec l’autorité, mais son tempérament extraverti et joueur la poussait à dépasser les limites, à brouiller les règles de bienséance. Personne ne lui en avait jamais vraiment tenu rigueur, elle avait le don de faire passer ses élucubrations avec un sourire. Grande enfant elle ne pouvait pas résister à l’appel de l’aventure et, à sa grande joie, Charlie semblait aussi emballé qu’elle l’était à l’idée de traverser le tableau. Lorsqu’il l’invita à traverser elle n’hésita donc pas le moindre instant : « Je vous remercie mon cher ! » Elle se fendit d’un sourire, feignant des manières qu’elle n’avait jamais eues sous le regard désabusé de l’ancien directeur avant de traverser le cadre du tableau un peu précipitamment, impatiente de découvrir ce qui les attendaient de l’autre côté.
Bomber aux couleurs affriolantes, pantalon en faux cuir bien trop serré et bien trop taille haute pour être correct, cheveux bouclés et chouchou coloré qui maintenait quelques mèches hors de son visage, Judith ne se retint même pas de rire en croisant son reflet dans l’un des imposants miroirs de la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Se tournant vers Charlie qui venait de traverser à sa suite elle ne put s’empêcher de rire de plus belle, les années quatre-vingt leur allaient bien au teint. « Mon royaume contre une photo de nous deux dans ces tenues ! » Larmes aux yeux, émotions flamboyantes elle jeta un coup d’oeil autour d’elle : L’université semblait la même, peut-être un peu plus silencieuse, peut-être un peu moins lumineuse ou était-ce l’idée du filtre de lumière apposé pour ressembler au passé ? Retournant son attention sur Charlie elle reprit entre deux rires : « Très starlette la coiffure, j'aime bien. » Elle se moquait sans vergogne en passant une main dans les cheveux gominés de son ami avant de s’observer quelques secondes dans le miroir : « J’ai définitivement besoin de ce bomber : les élèves ne pourraient pas me louper sur le terrain de quidditch, même par temps de brouillard. »
Quelqu’un se racla la gorge dans un coin de la pièce, lorsqu’elle se retourna, Judith ne mit pas longtemps à reconnaitre le sorcier qui se trouvait là : Philius Lacorne en chair et en os était assis derrière un imposant bureau de bois sombre, air vénérable sur le visage âgé et regard sévère planté sur les deux nouveaux arrivants qui venaient déranger le calme qui régnait dans son bureau. Avisant les deux jeunes gens il ne tarda pas à prendre la parole, voix grave qui résonne dans la pièce et ton tout aussi calme que son effigie : « Et bien que faites vous encore là ? Vous comptez me déranger dans mon travail encore longtemps jeunes gens ? » Elle haussa un sourcil, décidément, le tableau n’avait rien à envier à l’original. « Avec tout mon du respect, je pense qu’il y a mieux à faire ici que vous tenir compagnie Professeur. » L’idée de ce qui pouvait les attendre de l’autre côté de la porte close du bureau de Lacorne l’enthousiasmait de plus en plus : adrénaline de la découverte qui l’empêchait de tenir en place elle parcourait la pièce du regard à la recherche de tout élément qui puisse détonner de l’ensemble. Mais l’esthétique était parfaite, elle pourrait presque oublier que ce n’était qu’une représentation de l’époque tant le travail était minutieux. Elle avait beau être une véritable tornade, Judith n’avait jamais rechigné face aux belles choses, elle adorait travailler sur l’esthétique des lieux où elle vivait, elle faisait attention au moindre détail : seule once organisation dans une vie toujours aussi délurée malgré les années. « Alors dépêchez vous de partir avant qu’il ne me vienne à l’idée de vous envoyer en retenue. » Elle ouvrit grand les yeux : une retenue ? Et puis quoi encore, il y avait tant de choses à découvrir « On ferait mieux d’y aller : je suis sure que la vieille branche est capable de mettre sa menace à exécution. » Elle murmura à l’oreille de Charlie attrapant sa main pour l’entrainer avec elle à l’extérieur du bureau. « La vieille branche restera là si jamais l’idée vous vient de vouloir quitter notre belle époque. »
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Ven 17 Avr 2020 - 16:00
Charlie avisa sa complice d'un œil foncièrement diverti. A dire vrai, il trouvait que ce look lui allait plutôt bien (dans le genre). Peut-être que les boucles n'étaient plus tout à fait d'actualité, mais pour le reste, on était (presque) sur un retour de mode. Quoiqu'il en soit, elle avait largement le tempérament pour assumer un tel assemblage de couleurs fluo et d'accessoires. Le jeune homme tenta de retrouver un peu de contenance, une fois le gros de son hilarité passé. Il sorti son téléphone portable et se pencha à côté de Judith afin de prendre un selfie.
« Exaucée mademoiselle.
Dit-il en posant de manière extravagante. Les deux jeunes gens prenaient leurs aises dans le bureau du directeur. A dire vrai, Charlie avait presque oublié qu'il était là. Il jetait des regards intrigués tout autour de lui, car à la découverte d'une autre époque s'ajoutait la découvert tout court d'un endroit auquel il n'avait jamais eu accès.
« On en parle de ces bouclettes ?
Répliqua-t-il en ébouriffant les cheveux de son amie, lorsqu'elle se moqua de sa coiffure impeccablement plaquée (pour le coup, ça changeait de d'habitude). Cela dit, concernant la veste, il partageait la conclusion.
« Tu te rappelles des fripes à Londres ? Fit-il en regardant sa propre veste, les images d'un vieux souvenir partagé en tête. Je suis sûr que ça se trouve.
Il s'imaginait la scène, Charlie : la fougeuse Judith sur son balais, attifée comme l'avatar d'un autre temps. C'était probablement comme cela qu'il l'imaginait et l'aimait le mieux : l'impétuosité entière, la passion dans la chair et les cheveux au vent.
Quand il s'étaient rencontré, tous les deux, Judith était à l'aube de sa gloire. Elle vibrait de choses que Charlie ne pouvait pas vraiment comprendre, animée par un feu extraordinaire, la route du succès ouverte devant elle. Peut-être que ce décalage joua (au moins en partie) dans l'échec de leur relation. Il est des époques de la vie où l'on doit accomplir certaines choses et en laisser d'autres sur le côté (dans tous les cas, c'était sans importance et ils restaient bons amis).
Toujours est-il que l'écossais observa la carrière de sa camarade se faire et se défaire en l'espace de dix ans. Il concevait la tragédie, mais n'en parlait pas. Il est de ces pudeurs dans l'amitié que l'on ne comprend pas toujours. Le jeune homme avait pris l'habitude de jouer le rôle de l'amuseur auprès d'elle et se sentait peu à même de trouver les bons mots. Les retrouvailles étaient des moments de joie, comme s'il fallait toujours garder intacte l'innocence de ses vingt ans.
Charlie s'amusait donc en bon enfant, l'appareil photo dégainé, canardant l'endroit partout où son ignorance accrochait l'intérêt (à la manière d'un touriste mal élevé). Il fallu que Philius Lacorne intervienne pour qu'il redescende sur terre et se décide à ranger son fourbi.
« Une retenue ? Répéta-t-il. A trente ans, j'aurais honte.
Il acquiesça dont vivement après la dernière remarque de Judith, bien décidé à échapper à cette autorité un peu trop sérieuse à son goût. Les deux jeunes gens s'enfuirent ensuite du bureau sous l'impulsion de la jeune femme.
« Tu as vu comme tout est... "Réaliste" ? Dit-il en caressant une haute statue de pierre blanche de la main, une fois rendu dans le couloir. Ça fait plus penser à un souvenir qu'un tableau, je trouve. Dans le style.
Charlie eu l'occasion d'entrer dans une pensine une fois ou deux et cela lui laissa une impression comparable.
« Ton père est un sorcier, right ? Tu crois que c'est cette université là qu'il a connu ?
Charlie ne connaissait pas la famille de Judith plus que ça, mais si l'on faisait le calcul par rapport à son âge, ce devait-être probable. Le jeune homme regarda alors passer un groupe d'étudiants (visiblement d'époque) d'un air intrigué.
« Je crois que c'est le moment de se fondre dans la masse.
Dit-il en prenant sa complice par le bras et en commençant à marcher. A dire vrai, il n'avait aucune idée de la direction qu'ils étaient en train de prendre. Si l'université n'avait pas changé dans sa structure en quarante ans, Charlie n'était pas assez familier de l'endroit pour s'y retrouver. A force de déambuler, ils finirent néanmoins par déboucher sur la cours intérieure, où des groupes d'étudiants étaient en train de fumer en écoutant les dernières tubes à la mode sur de petits appareils CD enchantés.
« Oh my... Dit-il. Je crois qu'on a trouvé les cools kids. Je veux leurs bons plans pour les soirées.
« Exaucée mademoiselle.
Dit-il en posant de manière extravagante. Les deux jeunes gens prenaient leurs aises dans le bureau du directeur. A dire vrai, Charlie avait presque oublié qu'il était là. Il jetait des regards intrigués tout autour de lui, car à la découverte d'une autre époque s'ajoutait la découvert tout court d'un endroit auquel il n'avait jamais eu accès.
« On en parle de ces bouclettes ?
Répliqua-t-il en ébouriffant les cheveux de son amie, lorsqu'elle se moqua de sa coiffure impeccablement plaquée (pour le coup, ça changeait de d'habitude). Cela dit, concernant la veste, il partageait la conclusion.
« Tu te rappelles des fripes à Londres ? Fit-il en regardant sa propre veste, les images d'un vieux souvenir partagé en tête. Je suis sûr que ça se trouve.
Il s'imaginait la scène, Charlie : la fougeuse Judith sur son balais, attifée comme l'avatar d'un autre temps. C'était probablement comme cela qu'il l'imaginait et l'aimait le mieux : l'impétuosité entière, la passion dans la chair et les cheveux au vent.
Quand il s'étaient rencontré, tous les deux, Judith était à l'aube de sa gloire. Elle vibrait de choses que Charlie ne pouvait pas vraiment comprendre, animée par un feu extraordinaire, la route du succès ouverte devant elle. Peut-être que ce décalage joua (au moins en partie) dans l'échec de leur relation. Il est des époques de la vie où l'on doit accomplir certaines choses et en laisser d'autres sur le côté (dans tous les cas, c'était sans importance et ils restaient bons amis).
Toujours est-il que l'écossais observa la carrière de sa camarade se faire et se défaire en l'espace de dix ans. Il concevait la tragédie, mais n'en parlait pas. Il est de ces pudeurs dans l'amitié que l'on ne comprend pas toujours. Le jeune homme avait pris l'habitude de jouer le rôle de l'amuseur auprès d'elle et se sentait peu à même de trouver les bons mots. Les retrouvailles étaient des moments de joie, comme s'il fallait toujours garder intacte l'innocence de ses vingt ans.
Charlie s'amusait donc en bon enfant, l'appareil photo dégainé, canardant l'endroit partout où son ignorance accrochait l'intérêt (à la manière d'un touriste mal élevé). Il fallu que Philius Lacorne intervienne pour qu'il redescende sur terre et se décide à ranger son fourbi.
« Une retenue ? Répéta-t-il. A trente ans, j'aurais honte.
Il acquiesça dont vivement après la dernière remarque de Judith, bien décidé à échapper à cette autorité un peu trop sérieuse à son goût. Les deux jeunes gens s'enfuirent ensuite du bureau sous l'impulsion de la jeune femme.
« Tu as vu comme tout est... "Réaliste" ? Dit-il en caressant une haute statue de pierre blanche de la main, une fois rendu dans le couloir. Ça fait plus penser à un souvenir qu'un tableau, je trouve. Dans le style.
Charlie eu l'occasion d'entrer dans une pensine une fois ou deux et cela lui laissa une impression comparable.
« Ton père est un sorcier, right ? Tu crois que c'est cette université là qu'il a connu ?
Charlie ne connaissait pas la famille de Judith plus que ça, mais si l'on faisait le calcul par rapport à son âge, ce devait-être probable. Le jeune homme regarda alors passer un groupe d'étudiants (visiblement d'époque) d'un air intrigué.
« Je crois que c'est le moment de se fondre dans la masse.
Dit-il en prenant sa complice par le bras et en commençant à marcher. A dire vrai, il n'avait aucune idée de la direction qu'ils étaient en train de prendre. Si l'université n'avait pas changé dans sa structure en quarante ans, Charlie n'était pas assez familier de l'endroit pour s'y retrouver. A force de déambuler, ils finirent néanmoins par déboucher sur la cours intérieure, où des groupes d'étudiants étaient en train de fumer en écoutant les dernières tubes à la mode sur de petits appareils CD enchantés.
« Oh my... Dit-il. Je crois qu'on a trouvé les cools kids. Je veux leurs bons plans pour les soirées.
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Mer 22 Avr 2020 - 15:40
Les deux jeunes gens ne manquèrent pas de se taquiner sur leur nouveau look respectif, parenthèse dans leur aventure ponctuée de rires et de découvertes. « Mon héros ! » S’exclama l’américaine une fois la photo prise, immortalisant cet instant partagé. « La plus belle coupe que je n’ai jamais eue ! Je vais envisager la permanente une fois de retour. » Rire qui s’échappa de ses lèvres elle remit en place quelques mèches d’un mouvement de tête avant d’acquiescer avec entrain à la remarque de son ami : « Fais moi penser à aller dilapider mon salaire là bas, des fois que j’oublierai ce style incomparable. » La mémoire de l’ancienne joueuse ne lui faisait que rarement défaut mais ses idées fusaient si rapidement qu’elle semblait parfois décousue dans ses envies, l’une remplacée par une nouvelle à peine son esprit concentré sur un nouvel élément de son environnement.
Réfrénés dans leur débat capillaire par le directeur de l’université, Charlie et Judith ne tardèrent pas à quitter son bureau, partant à la découverte de ses murs qu’elle connaissait par coeur et qui lui semblaient déjà familier malgré le changement d’époque. « Oui c’est vrai qu’on pourrait penser à un souvenir, es-ce que toi aussi tu as l’impression de voir tout à travers un filtre ? C’est comme quand on plonge dans une pensine. » Elle cligna quelques fois des yeux tentant de s’affranchir de se léger flou mais finit tout de même pas reprendre se rendant compte que c’était certainement immuable : « Mais dans les souvenirs on ne peut pas interagir avec notre environnement, pas de discussion avec ce cher Lacorne et il n’aurait même pas remarqué notre présence. » C’était magnifique ce que la magie pouvait créer, il était clair qu’ils avaient fait un magnifique travail avec ces reproductions.
Tandis qu’ils parcouraient les couloirs, s’arrêtant de temps en temps pour prendre quelques photos comme des touristes à l’étranger, Charlie finit par demander si c’était l’université qu’avait connu son père. Surprise de ne pas y avoir pensé, l’attrapeuse ouvrit de grands yeux avant de s’exclamer : « Si c’est le cas, et oui les dates doivent coller, je vais devoir avoir une petite discussion avec lui, il faut que je vois des photos de lui avec ce style. » La brune jeta quelques coups d’oeil autour d’elle, guettant les élèves qui vaquaient à leurs occupations : « Je m’attends presque à le croiser maintenant, sans doute impossible mais imagine. » Elle doutait grandement que la reconstruction soit allée jusqu’à recréer ce qu’étaient les élèves de l’école à cette époque là, mais après tout, la magie était capable de presque tout. L’attention du duo fut rapidement piquée par un groupe d’élèves et, curieuse, Judith se laissa entrainer par Charlie à leur suite jusqu’à la cour intérieure qui résonnait de musique d’époque et des rires des étudiants. Il ne fallu pas longtemps à Charlie pour mettre les mots sur ce qu’ils recherchaient tous les deux, et, pas timide pour un sous, Jude l’attrapa par le bras pour se rapprocher d’un des groupes.
« C’est où déjà la soirée de ce soir ? » Demanda-t’elle en s’approchant comme si de rien n’était d’un groupe de jeunes qui portaient les couleurs de wright. Parmi tous les élèves de l’école, ils étaient certainement les mieux placés à la fois pour connaitre la réponse, et pour ne pas s’émouvoir de ne jamais avoir croisé les jeunes gens dans le chateau. « Mais parle pas si fort le vieux Lacorne va nous entendre ! » Regard surpris jeté à une jeune femme qui était là, arborant fièrement l’insigne des Lufkin, Judith ne pu s’empêcher de répondre, un peu moqueuse : « Comme s’il était omniscient. » Bien que dans cette réalité cela semble possible, Judith en doutait fortement. Et puis, quel intérêt d’avoir la possibilité de voyager dans une autre époque s’il n’était pas envisageable de profiter des fêtes légendaires des années quatre-vingts ? « D’où vous portez pas votre broche de maison d’ailleurs? » « Oh on était de sortie à Inverness. » Yeux ouverts comme des soucoupes l’un des élèves souffla, comme si c’était un crime : « En dehors des horaires réglementés?! » Surprise, Jude se retourna quelques instants vers Charlie ne s’attendant pas réellement à avoir hypothétiquement enfreint trois règlements en quelques mots - bien que cela ne lui était pas totalement étranger - avant de souffler, moue mutine au coin des lèvres : « Ça sera notre petit secret. » Et finalement, comme si les paroles et les questions de son collègue n’avaient plus d’importance, le wright qu’elle avait interpelé en premier lâcha finalement le morceau : « Ce soir dans les cachots derrière le portrait de Mopsus. » Sourire de contentement qui illumine le visage de la jeune femme elle vient bousculer doucement Charlie comme pour lui dire mission accomplie avant de se rendre compte qu’elle oubliait un petit détail : « Le mot de passe ? » Interpela-t’elle à nouveau le Wright : « Ça par exemple ! »
« Et bien c’était plus difficile que je l’aurais cru, Hungcalf a bien changé ! » Avoua-t’elle à Charlie une fois qu’ils furent un peu plus éloignés des oreilles indiscrètes des élèves.
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Jeu 23 Avr 2020 - 18:43
Les doigts de l'écossais passaient doucement sur l’albâtre figurant l'affrontement d'un sorcier avec un gros dragon. Il avait beau savoir que tout ceci n'était qu'une illusion, la statue lui paraissait aussi rugueuse, aussi solide, aussi dure et aussi tiède qu'une vraie. Ce constat le sidérait d'un genre d'étonnement positif. En outre, il se rappelait des cours de philosophie au lycée, de toutes ces lectures traitant de la question du réel. Cogito ergo sum : Charlie aurait bien aimé savoir ce que Descartes penserait de tout ça, car cette configuration évoquait tout à fait l'hypothèse du malin génie, sur lequel il s'appuya pour faire la démonstration de son existence (mais peut-être Descartes était-il un sorcier, après tout ?). Quoiqu'il en soit, cela amusait beaucoup le jeune homme.
« C'est très étrange. Confirma-t-il alors en rebondissant sur le sujet des filtres. Quand je fixe un point, tout semble normal... Mais dans la vision périphérique, c'est un peu embrumé. Mmh, très étrange.
Il eut un nouveau petit rire de ponctuation, tandis qu'il abandonnait ses attouchements sauvages sur statue pour rejoindre sa camarade d'aventure. Et comme Judith rappela qu'il était impossible d’interagir avec des souvenirs dans une pensine, il eut un nouveau mouvement d'approbation.
« Les lieux anciens, comme cette université, semblent receler d'une magie infiniment plus puissante que ce que l'on a chez soi.
Dit-il, évasif, une partie de ses pensées toujours accrochées à quelques réflexions alambiquées dont il ne tirerait (probablement) rien, faut de savoirs suffisants. Charlie était coutumier à la magie, mais pas à ce point là. Le seul exemple de structure enchantée qu'il avait sous la main (pour comparer) devait être la serre de son grand-père et si elle permettait de créer de toute pièce des phénomènes extraordinaires (comme de la pluie par exemple), ce n'était encore rien à côté de ce qu'il découvrait, à chaque fois qu'il décidait d'explorer l'université.
Sept cents ans d'histoire et autant de mystère, donc. Mais pour l'heure, les deux jeunes gens avaient plus envie de faire les touristes que de lever le voile sur ce genre d'énigmes. Ils déambulèrent donc à l'envie dans les couloirs, prenant des photos de temps à autre, tout en continuant de converser tranquillement.
« S'il y a le vieux directeur, pourquoi pas les élèves ? Fit Charlie, en regardant passer un groupe de jeunes femmes, qui se chuchotaient des choses à l'oreille en pouffant discrètement de rire. Tous ces gens qu'on voit là, ce serait juste des créations ? Dang, ça vaudrait le coup de vérifier ! Je crois que mes parents étudiaient là aussi, à l'époque. Heh... ça fait très « back to the future », cette histoire. Il eut un petit soufflement de nez. Il était dans quelle maison, ton père ?
Cette aventure n'était pas un voyage dans le temps à proprement parler, mais il s'agissait tout de même d'une reconstitution, alors... Pourquoi pas ? Charlie ne se rendait pas vraiment compte de la complexité de la chose (d'un point de vue magique en tout cas) mais l'idée lui plaisait bien. L'ignorant, dans sa naïveté, croit volontiers que tout est possible. Alors il se laissait aller à ce genre de conjonctures, curieux de recueillir l'avis de sa complice, tandis qu'ils se retrouvaient sous la coursive à l'extérieur.
Là, les choses prirent une toute autre tournure (et pas moins intéressante pour les deux fêtards, cela allait sans dire). Suivant le mouvement de la jeune femme, Charlie alla donc à la rencontre du groupe d'étudiant écussonnés de rouge, en vue de recueillir des informations sur une éventuelle soirée. Comme Jude menait la barque avec aisance, il laissa faire, se contentant d'avoir l'air naturel.
A ce titre, l'échange fut riche d'enseignement : le duo avait probablement sous estimé le fossé existant entre les règles d'hier et d'aujourd'hui. Circulation davantage surveillée, uniforme strict et brin de méfiance : autant d'aspect moins observés à l'époque actuelle. Mais enfin, Jude avait ce talent d'improvisation qui lui permettait de rebondir, transformant la transgression en désinvolture (attitude branchée à vingt ans). Les deux jeunes gens repartirent avec la bonne information en poche et une couverture préservée.
« Je te crois. Dit-il, comme ils reprenaient leur promenade. Mais si l'ambiance en soirée est inversement proportionnelle aux restrictions, ça ne devrait pas manquer de sel.
Les deux jeunes gens venaient d'entrer dans une nouvelle aile de l'université, où l'on pouvait admirer (entre autre) d'imposantes vitrines ornées de motifs compliqués et chargées de coupes et autres médailles en tout genre. Les trophées scintillants faisaient état de divers exploits (notamment sportif) des élèves. Charlie s'arrêta un instant pour contempler une pièce décorée d'un genre de gros radis sur laquelle on pouvait lire « Charles Bird – concours international de botanique, 1964 ». Cela le fit sourire, mais il n'émit aucun commentaire.
« Qui traîne encore dans les couloirs pendant les heures de cours ?
Une voix menaçante venait de s'élever depuis le croisement devant eux. Le jeune homme eut un léger sursaut et tourna la tête en direction de Jude. Prit dans ses contemplations, il n'avait pas du tout remarqué que l'université s'était vidée de ses élèves.
« On ferait mieux de se planquer, sinon on va y avoir droit, à notre retenue. Dit-il d'un ton visiblement très amusé (comme s'il s'agissait d'un jeu). Viens !
La main tendue comme une invitation muette à le suivre, Charlie prit la tangente. Ils s'enfuirent dans la direction opposée, essayant de trouver le bon équilibre entre un pas rapide et silencieux. Malheureusement, ce fut pour être accueilli par une autre voix, une fois rendus de l'autre côté.
« Je vous entends les jeunes ! Ah, ça ne va pas se passer comme ça, ce coup-ci, je vous le dis !
Charlie jeta à sa comparse un regard désemparé, grimaçant sous l'effet du stress provoqué par l'urgence de la situation, et l'esprit cogitant à toute vitesse. Finalement (et sans réfléchir davantage), il prit la main de la jeune femme, poussa la première porte venue et s'engouffra à l'intérieur.
« Vite, vite les retardataires...
Dit alors, d'une voix traînante, un sorcier de petite taille, dont les immenses lunettes grossissait ses yeux bleus délavés (à défaut de lui corriger la vue). Dans le même temps, vingt visages se tournèrent de concert vers les deux voyageurs temporels, partagés entre surprise et indifférence. Une classe entière répartie en binôme dans toute la salle, des chaudrons déjà fumants sur les paillasses. Ils venaient d’atterrir dans un cours de potion.
« C'est très étrange. Confirma-t-il alors en rebondissant sur le sujet des filtres. Quand je fixe un point, tout semble normal... Mais dans la vision périphérique, c'est un peu embrumé. Mmh, très étrange.
Il eut un nouveau petit rire de ponctuation, tandis qu'il abandonnait ses attouchements sauvages sur statue pour rejoindre sa camarade d'aventure. Et comme Judith rappela qu'il était impossible d’interagir avec des souvenirs dans une pensine, il eut un nouveau mouvement d'approbation.
« Les lieux anciens, comme cette université, semblent receler d'une magie infiniment plus puissante que ce que l'on a chez soi.
Dit-il, évasif, une partie de ses pensées toujours accrochées à quelques réflexions alambiquées dont il ne tirerait (probablement) rien, faut de savoirs suffisants. Charlie était coutumier à la magie, mais pas à ce point là. Le seul exemple de structure enchantée qu'il avait sous la main (pour comparer) devait être la serre de son grand-père et si elle permettait de créer de toute pièce des phénomènes extraordinaires (comme de la pluie par exemple), ce n'était encore rien à côté de ce qu'il découvrait, à chaque fois qu'il décidait d'explorer l'université.
Sept cents ans d'histoire et autant de mystère, donc. Mais pour l'heure, les deux jeunes gens avaient plus envie de faire les touristes que de lever le voile sur ce genre d'énigmes. Ils déambulèrent donc à l'envie dans les couloirs, prenant des photos de temps à autre, tout en continuant de converser tranquillement.
« S'il y a le vieux directeur, pourquoi pas les élèves ? Fit Charlie, en regardant passer un groupe de jeunes femmes, qui se chuchotaient des choses à l'oreille en pouffant discrètement de rire. Tous ces gens qu'on voit là, ce serait juste des créations ? Dang, ça vaudrait le coup de vérifier ! Je crois que mes parents étudiaient là aussi, à l'époque. Heh... ça fait très « back to the future », cette histoire. Il eut un petit soufflement de nez. Il était dans quelle maison, ton père ?
Cette aventure n'était pas un voyage dans le temps à proprement parler, mais il s'agissait tout de même d'une reconstitution, alors... Pourquoi pas ? Charlie ne se rendait pas vraiment compte de la complexité de la chose (d'un point de vue magique en tout cas) mais l'idée lui plaisait bien. L'ignorant, dans sa naïveté, croit volontiers que tout est possible. Alors il se laissait aller à ce genre de conjonctures, curieux de recueillir l'avis de sa complice, tandis qu'ils se retrouvaient sous la coursive à l'extérieur.
Là, les choses prirent une toute autre tournure (et pas moins intéressante pour les deux fêtards, cela allait sans dire). Suivant le mouvement de la jeune femme, Charlie alla donc à la rencontre du groupe d'étudiant écussonnés de rouge, en vue de recueillir des informations sur une éventuelle soirée. Comme Jude menait la barque avec aisance, il laissa faire, se contentant d'avoir l'air naturel.
A ce titre, l'échange fut riche d'enseignement : le duo avait probablement sous estimé le fossé existant entre les règles d'hier et d'aujourd'hui. Circulation davantage surveillée, uniforme strict et brin de méfiance : autant d'aspect moins observés à l'époque actuelle. Mais enfin, Jude avait ce talent d'improvisation qui lui permettait de rebondir, transformant la transgression en désinvolture (attitude branchée à vingt ans). Les deux jeunes gens repartirent avec la bonne information en poche et une couverture préservée.
« Je te crois. Dit-il, comme ils reprenaient leur promenade. Mais si l'ambiance en soirée est inversement proportionnelle aux restrictions, ça ne devrait pas manquer de sel.
Les deux jeunes gens venaient d'entrer dans une nouvelle aile de l'université, où l'on pouvait admirer (entre autre) d'imposantes vitrines ornées de motifs compliqués et chargées de coupes et autres médailles en tout genre. Les trophées scintillants faisaient état de divers exploits (notamment sportif) des élèves. Charlie s'arrêta un instant pour contempler une pièce décorée d'un genre de gros radis sur laquelle on pouvait lire « Charles Bird – concours international de botanique, 1964 ». Cela le fit sourire, mais il n'émit aucun commentaire.
« Qui traîne encore dans les couloirs pendant les heures de cours ?
Une voix menaçante venait de s'élever depuis le croisement devant eux. Le jeune homme eut un léger sursaut et tourna la tête en direction de Jude. Prit dans ses contemplations, il n'avait pas du tout remarqué que l'université s'était vidée de ses élèves.
« On ferait mieux de se planquer, sinon on va y avoir droit, à notre retenue. Dit-il d'un ton visiblement très amusé (comme s'il s'agissait d'un jeu). Viens !
La main tendue comme une invitation muette à le suivre, Charlie prit la tangente. Ils s'enfuirent dans la direction opposée, essayant de trouver le bon équilibre entre un pas rapide et silencieux. Malheureusement, ce fut pour être accueilli par une autre voix, une fois rendus de l'autre côté.
« Je vous entends les jeunes ! Ah, ça ne va pas se passer comme ça, ce coup-ci, je vous le dis !
Charlie jeta à sa comparse un regard désemparé, grimaçant sous l'effet du stress provoqué par l'urgence de la situation, et l'esprit cogitant à toute vitesse. Finalement (et sans réfléchir davantage), il prit la main de la jeune femme, poussa la première porte venue et s'engouffra à l'intérieur.
« Vite, vite les retardataires...
Dit alors, d'une voix traînante, un sorcier de petite taille, dont les immenses lunettes grossissait ses yeux bleus délavés (à défaut de lui corriger la vue). Dans le même temps, vingt visages se tournèrent de concert vers les deux voyageurs temporels, partagés entre surprise et indifférence. Une classe entière répartie en binôme dans toute la salle, des chaudrons déjà fumants sur les paillasses. Ils venaient d’atterrir dans un cours de potion.
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Ven 24 Avr 2020 - 16:54
Le moins qu’elle pouvait dire, c’était que cette excursion remplissait toutes ses promesses, c’était très amusant et elle était ravie de partager ces moments avec Charlie. « Je savais que ça te parlerait. » Qu’elle s’amuse en relevant la référence cinématographie de Charlie. « Chez les summerbees, il étudiait en forces publiques, et tes parents ? » Elle s’imaginait maintenant leurs ainés à chaque détour de couloir, s’amusant d’avance de leur potentielle réaction s’ils en venaient à les croiser. Car le raisonnement de Charlie faisait sens, il n’était pas plus aberrant que tous les souvenirs des élèves présents à cette époque dans le château aient été reconstitués plutôt que l’ensemble des étudiants présent ait été inventé. Pensive quelques instants elle scrute le visage d'un groupe d’étudiants qui passe cherchant une personne qu’elle pourrait avoir connu avant de reprendre gaiment : « Ça serait si amusant de les croiser, tu crois qu’il nous croirait si on disait qu’on était leurs enfants ? » Elle avait beau ne jamais avoir trop prêté attention en cours elle savait bien que les voyages dans le temps étaient souvent mal vus dans la société sorcière et que les voyageurs étaient pris pour des fous, ou totalement ignorés lorsqu’ils en venaient à avouer leurs épopées. Elle ne savait néanmoins pas si l’intérieur du tableau relevait des mêmes règles vu qu’il ne s’agissait pas réellement d’un voyage dans le temps et que leurs actions n’auraient aucun impact sur le présent.
L’échange avec les wright avait au moins eu l’avantage de les faire se rendre compte un peu mieux de l’ambiance qui régnait à l’école à cette époque là, Jude finissait par comprendre un peu les ronchonnements de l’ancien directeur qui se plaignait de la décadence qui régnait désormais dans l’université. Jude se félicitait néanmoins d’avoir assez de répondant pour feindre être à sa place dans n’importe quelle situation, sans quoi leur couverture aurait été rapidement découverte. Ils avaient donc en poche le programme de la fin d’après midi, cela méritait d’être grandiose, Charlie avait raison, si les fêtes étaient aussi folles que les règles étaient sévères, il n’y avait aucun doute qu’ils s’amuseraient énormément.
Nouvelle aile du château, nouvelles découvertes. Le regard de l’ancienne joueuse fut rapidement attiré par les différentes coupes de Quidditch qui étaient exposées dans le large couloir. Ecussons gravés aux noms des capitaines des équipes victorieuses elle se fend d’un large sourire à la teinte un peu nostalgique tandis qu’elle réalise qu’elle ne soulèvera plus de tel trophée. Néanmoins, elle ne laissait pas cette pensée assombrir le moment, il y avait tant de choses à découvrir, l’aventurière qu’elle était s’en faisait une grande joie. Voyage rêveur des deux jeunes gens qui s’émerveillaient devant les éléments de cette reconstruction on ne pouvait plus réelle ils avaient oublié que le temps passait et qu’ils se trouvaient dans une école peut-être. Ce n’est que le ton accusateur d’un surveillant qui les sortit tous deux que leur contemplation des lieux, sorcier à l’air autoritaire qui leur reprochait de trainer dans les couloirs durant les heures de cours. Charlie réagit le plus vite, invitant Jude à le suivre pour échapper au sorcier. Main fourrée dans la sienne ils traversèrent quelques couloirs, retenant leur fou rire et tentant d’être les plus discrets possibles. Malheureusement pour eux une autre voix les interpella et ce n’est que grâce au réflexe de Charlie des les entrainer tous les deux dans une autre salle qu’ils échappèrent à leurs poursuivants.
Teint un peu rougi par la course et par l’amusement, Jude pris quelques secondes pour retrouver son souffle avant de jeter un coup d’oeil dans la salle dans laquelle ils s’étaient retrouvé : un cours de potion, par la barbe de Merlin. Le professeur, petit homme assez amusant à regarder les avait lui aussi remarqués, leur intimant rapidement de prendre place.
Petite voix mutine elle entraine Charlie derrière un chaudron libre : « Excusez-nous professeur. » Personne ne semblait remarquer qu’ils faisaient tâche dans le paysage les voyageurs d’un autre temps et le professeur était si persuadé qu’ils devaient assister à son cours qu’il ne prit même pas la peine de s’interroger sur l’absence d’uniformes ou leurs airs ahuris. « Accio manuel. » Qu’elle souffle discrètement en pointant sa baguette sur ce qui semblait être l’armoire où se trouvaient les ouvrages. Le bouquin en main, elle guette la page à laquelle il est ouvert sur les paillasses des autres élèves avant de prendre exemple dans un mimétisme parfait tout en jetant quelques regards un peu perplexe autour d’elle : la fuite semblait compliquée sans risquer d’alerter les surveillants, visiblement elle avait sous-estimé les règles qui étaient encore en vigueur à cette époque là. « Charlie… » Elle se tourne vers son acolyte, à la fois inquiète et proche du fou rire devant l’étrangeté de la situation, visage déchiré entre ses yeux qui guettaient un moyen d’échapper au cours, inquiets, et son large sourire qu’elle tentait de limiter. « J’ai pas réussis mes examens de premier cycle en potion à Ilvermorny. » Qu’elle avoue dans un murmure tandis qu’elle s’amuse avec quelques ingrédients qui traînaient là.
« La dernière fois que j’ai fait une potion, le chaudron a explosé et aspergé mon binôme de potion corrosive, je dis ça comme ça. » Reprit-elle en haussant les épaules comme s'il s’agissait d’un élément accessoire avant de faire un petit clin d’œil à son partenaire : « Promis j’essaierai de faire mieux cette fois. On essaye ? » Après tout, cela pouvait s’avérer amusant, ou catastrophique. Peut-être les deux finalement vu la difficulté qu'avait la jeune sorcière à ne serait-ce que comprendre les instructions de la préparation de la potion.
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Dim 26 Avr 2020 - 18:32
Charlie eut un petit haussement de sourcil positivement surpris lorsque Judith lui apprit que son père était dans la maison Summerbee, à la (pas si) lointaine époque de ses études.
« Mon père aussi était un summerbee, mais dans la filière arts sportifs. Ma mère, en revanche, était chez les Pokeby. Lettres et civilisations magiques. Dit-il. Ils se sont probablement croisés, si ce n'est plus.
Peut-être leurs parents avaient-ils partagé quelques folles soirées, loin de se douter qu'un jour leurs enfants se lieraient d'amitié (et même un peu plus). Peut-être même avaient-ils connu des drames terribles, des aventures extraordinaires dans les sous-sols du château, la forêt ou les salles piégées : qui sait ? Assurément, cela donnait envie à Charlie d'en savoir plus. Il n'avait jamais tellement interrogé ses parents sur le sujet, tout ceci étant très loin de lui.
« Aucune idée ! Répliqua alors le jeune homme, à propos de la réaction potentielle de leurs parents du passé. Je pense qu'ils nous prendraient probablement pour des fous... Peut-être que ça compromettrait notre conception dans cette réalité alternative.
Il eut un rire. A dire vrai, la chose avait sans doute assez peu de chances de se produire : Charlie imaginait que cette réalité devait être bloquée dans l'année actuelle. Peut-être les jours s'écoulaient-ils sans que la veille ait de conséquence sur le lendemain, ou quelque chose du genre. Là encore, difficile à dire : ils ne connaissaient pas la nature de l'enchantement qui rendait tout cela possible. C'était un rêve. Un joli rêve qu'on leur offrait le temps d'une exposition, voilà tout.
Enfin, ces quelques conjonctures et leurs aventures mises de côté, Judith et Charlie se retrouvèrent finalement otages d'un cours de potion. Sauvés d'un côté, compromis de l'autre : tout le monde semblait les ignorer, comme si d'être en présence de ces deux énergumènes, tout droit sortis d'un autre temps, était tout à fait normal. A croire que la réalité s'écrivait à mesure qu'ils prenaient des décisions (qui sait, peut-être était-ce cela, la clé du mystère).
Quoi qu'il en soit, Charlie se laissa mener par Jude derrière une paillasse, le regard trahissant beaucoup plus d'hésitation que sa camarade dans cette affaire. Cela dit, tandis que la jeune femme s'affairait à leur trouver un manuel, il jeta quelques regards avides sur la table de leurs voisins. L'oiseau paraissait au bord de la noyade, conscient d'être ici comme un éléphant dans un magasin de porcelaine : assurément, il leur faudrait redoubler de créativité et de ressource pour survivre à ce moment là.
Alors, dans son demi désespoir, il tourna les yeux en direction de Jude et, captant sa réflexion (et surtout son expression, au bord du fou rire), il pinça les lèvres de toute ses forces pour se retenir de pouffer trop fort. Il lui fallu bien deux minutes pour se reprendre, et être bien sûr qu'il n'allait pas exploser au moment de parler.
« Shite.
Dit-il. Ce seul mot lui arracha un gloussement qu'il comprima avec force derrière sa main.
« Shite, shite... Il se mordait la lèvre, le ventre agité de spasmes, comme il se retenait toujours vigoureusement de rire. We're so screwed. So screwed...
Il en pleurait presque. Cela dit, quand Jude lui demanda s'ils devaient essayer, il acquiesça avec enthousiasme. C'était clairement une occasion à ne pas manquer.
« Ok... Ok... Dit-il en reprenant son souffle. Alright.
Il comprima un nouvel éclat au fond de sa gorge, avant de se pencher sur l'oreille de Jude et lui chuchoter :
« Y'a marqué « niveau avancé ». Puis, il se redressa avec dignité, le manuel entre les mains. Je dis ça, j'dis rien.
Le jeune homme s'interrompit pour intercepter des ingrédients qui passaient dans les rangs (en lévitant), afin de compléter le set de ce qu'ils avaient déjà sur la paillasse.
« Okay, ils disent d'abord de prendre la livèche et les... yeux de triton ? What the fuck man... Charlie se passa la main sur le visage, y comprimant un soupir. La livèche c'est ça : j'en ai livré une caisse y'a pas deux semaines à Godric's Hollow...
Le jeune homme s'étonnait lui même de disposer de telles connaissances : à croire que ces mois passés à potasser le sujet de la botanique servait, au bout du compte.
« Selon toi, les yeux de triton c'est le truc gluant numéro un, ou le truc gluant numéro deux ?
« Mon père aussi était un summerbee, mais dans la filière arts sportifs. Ma mère, en revanche, était chez les Pokeby. Lettres et civilisations magiques. Dit-il. Ils se sont probablement croisés, si ce n'est plus.
Peut-être leurs parents avaient-ils partagé quelques folles soirées, loin de se douter qu'un jour leurs enfants se lieraient d'amitié (et même un peu plus). Peut-être même avaient-ils connu des drames terribles, des aventures extraordinaires dans les sous-sols du château, la forêt ou les salles piégées : qui sait ? Assurément, cela donnait envie à Charlie d'en savoir plus. Il n'avait jamais tellement interrogé ses parents sur le sujet, tout ceci étant très loin de lui.
« Aucune idée ! Répliqua alors le jeune homme, à propos de la réaction potentielle de leurs parents du passé. Je pense qu'ils nous prendraient probablement pour des fous... Peut-être que ça compromettrait notre conception dans cette réalité alternative.
Il eut un rire. A dire vrai, la chose avait sans doute assez peu de chances de se produire : Charlie imaginait que cette réalité devait être bloquée dans l'année actuelle. Peut-être les jours s'écoulaient-ils sans que la veille ait de conséquence sur le lendemain, ou quelque chose du genre. Là encore, difficile à dire : ils ne connaissaient pas la nature de l'enchantement qui rendait tout cela possible. C'était un rêve. Un joli rêve qu'on leur offrait le temps d'une exposition, voilà tout.
Enfin, ces quelques conjonctures et leurs aventures mises de côté, Judith et Charlie se retrouvèrent finalement otages d'un cours de potion. Sauvés d'un côté, compromis de l'autre : tout le monde semblait les ignorer, comme si d'être en présence de ces deux énergumènes, tout droit sortis d'un autre temps, était tout à fait normal. A croire que la réalité s'écrivait à mesure qu'ils prenaient des décisions (qui sait, peut-être était-ce cela, la clé du mystère).
Quoi qu'il en soit, Charlie se laissa mener par Jude derrière une paillasse, le regard trahissant beaucoup plus d'hésitation que sa camarade dans cette affaire. Cela dit, tandis que la jeune femme s'affairait à leur trouver un manuel, il jeta quelques regards avides sur la table de leurs voisins. L'oiseau paraissait au bord de la noyade, conscient d'être ici comme un éléphant dans un magasin de porcelaine : assurément, il leur faudrait redoubler de créativité et de ressource pour survivre à ce moment là.
Alors, dans son demi désespoir, il tourna les yeux en direction de Jude et, captant sa réflexion (et surtout son expression, au bord du fou rire), il pinça les lèvres de toute ses forces pour se retenir de pouffer trop fort. Il lui fallu bien deux minutes pour se reprendre, et être bien sûr qu'il n'allait pas exploser au moment de parler.
« Shite.
Dit-il. Ce seul mot lui arracha un gloussement qu'il comprima avec force derrière sa main.
« Shite, shite... Il se mordait la lèvre, le ventre agité de spasmes, comme il se retenait toujours vigoureusement de rire. We're so screwed. So screwed...
Il en pleurait presque. Cela dit, quand Jude lui demanda s'ils devaient essayer, il acquiesça avec enthousiasme. C'était clairement une occasion à ne pas manquer.
« Ok... Ok... Dit-il en reprenant son souffle. Alright.
Il comprima un nouvel éclat au fond de sa gorge, avant de se pencher sur l'oreille de Jude et lui chuchoter :
« Y'a marqué « niveau avancé ». Puis, il se redressa avec dignité, le manuel entre les mains. Je dis ça, j'dis rien.
Le jeune homme s'interrompit pour intercepter des ingrédients qui passaient dans les rangs (en lévitant), afin de compléter le set de ce qu'ils avaient déjà sur la paillasse.
« Okay, ils disent d'abord de prendre la livèche et les... yeux de triton ? What the fuck man... Charlie se passa la main sur le visage, y comprimant un soupir. La livèche c'est ça : j'en ai livré une caisse y'a pas deux semaines à Godric's Hollow...
Le jeune homme s'étonnait lui même de disposer de telles connaissances : à croire que ces mois passés à potasser le sujet de la botanique servait, au bout du compte.
« Selon toi, les yeux de triton c'est le truc gluant numéro un, ou le truc gluant numéro deux ?
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Lun 27 Avr 2020 - 2:33
La présence des deux jeunes gens dans cette réalité alternative soulevait de nombreuses questions qu’ils ne s’étaient jamais posé auparavant. Comment s’étaient passées les études de leurs parents ? Jude n’avait jamais eu l’occasion de discuter de ça avec son père, enfin, elle n’avait jamais senti la nécessité de demander du moins. Peut-être prendrait-elle le temps de lui poser la question désormais, même si les Thorne avaient de nombreux sujets un peu plus brulants à couvrir avant de se remémorer un passé lointain. Néanmoins, les hypothèses avancées par Charlie la laissaient songeuses, est-ce que son père était comme elle ? Tornade qui mettait tout son monde en désordre dès qu’elle le décidait ? Elle se demandait s’il aurait été capable de se retrouver dans les mêmes situations improbables que sa fille ainée, aujourd’hui encore elle faisait l’apanage de ses talents de dispersion.
Coincés dans un cours de potion : si seulement on lui avait un jour dit que cela arriverait elle se serait préparée à l’éventualité. Mensonge, Jude ne se préparait jamais à rien et la surprise de l’événement ne rendait le tout que plus amusant. Quel duo plus improbable que Charlie et elle pouvait être entrainé dans une telle aventure ? Il était encore plus amusant de se dire que les deux jeunes gens se voyaient d’une certaine manière ravis de la situation, n’hésitant pas à se lancer dans la préparation de la potion alors qu’ils n’avaient clairement pas les compétences pour. C’est d’ailleurs ce que fit remarquer le jeune homme en indiquant que le cours étaient réservé aux niveaux avancés. « C’est seulement du marketing de prof ça, je suis sûre. » Quoi que les élèves n’avaient pas l’air tout jeune, raison pour laquelle ils s’étaient si facilement fondus dans la masse des étudiants. Ils devaient avoir plus d’expérience en concoctions de potions qu’eux deux n’en auraient jamais. Ils avaient néanmoins la chance des savoirs de Charlie en botanique, ce dernier identifia sans mal le premier ingrédient dont ils avaient besoin entraînant l’enthousiasme de son binôme : « Tu vois, on s’en sort très bien, on a identifié un des ingrédients. C’est mieux que la majorité des élèves je suis sûre. » Elle jette un oeil autour d’eux : les élèves en question semblaient déjà bien plus avancés qu’eux dans leur préparation. « Bon, peut-être pas. » Impossible d’avoir tous les talents semblait-il.
« J’ai cru voir une pupille, c’est dégueulasse, ça doit être ça. » Elle prend le petit récipient contenant les dits yeux, ou du moins ce qu’il semblait en être pour le verser dans un mortier. « Qu’est-ce qu’il faut en faire après ? » Elle s’étire pour lire les instructions au dessus de l’épaule de Charlie : « Les piler ? Well je dois être capable de faire ça, c’est un peu comme pour faire à manger, en plus gluant. » Qu’elle observe en écrasant les deux ingrédients à l’aide d’un pilon de pierre lisse. Observant la mixture avec un air un peu dégoutté elle se tourne vers Charlie en lui indiquant l’aspect étrange du mélange: « Je suis une terrible cuisinière, tu dois t’en souvenir. » Suivre une recette cela n’avait jamais été son fort à Jude, pas assez attentive, pas assez concentrée, et surtout trop impatiente pour attendre de pouvoir observer un quelconque résultat probant. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait cessé de suivre les cours de potion avant même la fin de son passage à Ilvermorny : son niveau était déplorable et son intérêt pour la matière plus que limité. Dès lors elle s’était contentée de mettre son destin dans les mains de potionistes plus doués autant au niveau professionnel, pour se remettre de matchs plus traumatiques pour son corps que d’autres ou au niveau personnel, pour émerger plus rapidement du brouillard d’une consommation décomplexée d’alcool. Pour ce qui était de la cuisine, ses talents n’étaient pas plus développés, adepte des restaurants et des plats préparés, conserver une alimentation saine avait été sujet de bien de discordes entre la joueuse et ses entraineurs. « Je ne sais pas si c’est censé ressembler à ça mais… Tu veux bien me trouver… Une corne de bicorne ? Il faut la réduire en poudre et l’ajouté à la préparation. » Demanda-t’elle tout en versant le premier alliage dans le chaudron bouillonnant tout en continuant à les mélanger.
Une fois les quelques ingrédients ajoutés, le regard de Jude fut attiré par la prochaine étape de la recette : « Il faut donner un coup de baguette… » Elle hausse un sourcil laissant échapper un petit rire et en récupérant la sienne dans sa poche, cela promettait d’être amusant. « Recule, je sais pas si ça va pas exploser. » Intime-t’elle à Charlie, plus souriante qu’elle ne devrait l’être dans cette situation. Elle aimait les explosions la sale gosse, le désordre que cela impliquait, ce serait le meilleur moyen pour pouvoir s’échapper de ce cours par ailleurs.
- dé:
1 - le coup de baguette est adroit mais le mélange approximatif d'ingrédient annule quelconque possibilité de créer un soupçon de magie avec cette mixture : il ne se passe strictement rien.
2 - l'effet est immédiat, la mixture prend une teinte verdâtre et commence à bouillir, ce n'est pas l'effet attendu mais l'aventure continue, peut-être les deux partenaires réussiront à créer une nouvelle potion ?
3 - jude a a peine le temps de s'éloigner du chaudron qu'une explosion sourde se fait entendre, il parait évident que le mélange n'était pas celui qui était prévu par le manuel - dont il ne reste par ailleurs pas grands choses -
4 - dans un premier temps, tout semble bien fonctionner, comme indiqué sur le manuel, la potion prend une teinte violacée et frémit doucement, cela semble bien parti jusqu'à ce que le liquide commence à faire de grosses bulles et dégager une épaisse fumée nauséabonde et épaisse qui se déverse dans toute la salle de classe.
5 - chaudron qui n'aura pas fait long feu sous les maltraitances de deux voyageurs temporels, suite au coup de baguette de la jeune femme il se met à fondre, déversant son contenu, légèrement corrosif visiblement, sur la paillasse et le sol de la classe.
6 - grandiose, il semblerait que malgré leurs doute, le duo aura réussi les premières étapes de la potion, cette dernière prend une jolie teinte violacée et une odeur agréable s'en dégage.
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Re: Young and reckless
Lun 27 Avr 2020 - 2:33
Le membre 'Judith Thorne' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Dé de magie' : 4
'Dé de magie' : 4
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Ven 8 Mai 2020 - 16:44
Charlie jeta un coup d’œil dubitatif à la table de leurs voisins. A sa moue, on devinait qu'il doutait un peu du pronostic de sa camarade concernant leur avancée. La plupart des chaudrons bouillonnaient déjà de tout un tas de couleurs chatoyantes, et qui correspondaient (à peu près) aux paragraphes du dessous. Il supposait qu'avoir une idée un peu précise de ce à quoi étaient censés ressembler les yeux de triton et les cornes de bicorne, ça devait aider. Cela dit, ses parents l'avaient toujours encouragé en lui disant que l'important n'était pas tant l'objectif que le chemin accompli. Tant mieux, car il n'était pas bien certain d'arriver à l'objectif, ce coup-ci. Enfin, il se contenta d'un haussement d'épaule qui semblait dire « peu importe » et d'un regard malicieux.
Le jeune homme cessa de contempler la potion des autres et vint poser les yeux sur le mortier, au fond duquel gisait l'espèce de caviar à pupille immonde qui devait leur faire office de premier ingrédient. Il eut un genre de sourire un peu tiré, repensant (sans doute) aux bancs de têtards au milieu desquels il nageait étant gamin, dans l'étang près de la ferme. Combien en avait-il avalé par erreur, de ces petites choses là ? Ses frères le charriaient encore avec ça, même aujourd'hui. Enfin, s'il avait su que des potions de sorcier contenaient de telles choses, il aurait eu de quoi répliquer. Dommage.
« Ouais, on est sur du guacamole en un peu plus hardcore, c'est tout.
Dit-il en lisant le paragraphe sur la préparation des yeux. Après quoi, il la regarda faire d'un œil assez intéressé. Même si la manipulation n'avait rien de compliquée en soit, Charlie ne pouvait s'y essayer, au risque de faire perdre toutes propriétés magiques à la substance. Il fallait avoir des pouvoirs magiques pour que des ingrédients révèlent leur potentiel, quand bien même s'agissait-il seulement de les réduire en bouillie.
« Ah... Et donc ça ne s'est pas arrangé depuis le temps ? La taquina-t-il au sujet de ses talents de cuisinière. Moi qui espérait une dégustation romantique d’œufs de tritons à la livèche...
Il roula des yeux pour appuyer le caractère absurde de ce qu'il venait de dire, étirant au coin de sa bouche un autre de ces sourires malicieux qu'il avait. Il connaissait bien le caractère inconstant de Judith et cette difficulté qu'elle avait à suivre un protocole rébarbatif. La cuisine et les potions procédaient de cette méticulosité, de cette patiente et de cette application qui faisaient parfois défaut à son tempérament de feu. Mais enfin, elle prouva que l'on pouvait s'en sortir sans (au moins le temps de mener à bien une carrière honorable), alors...
« L'aspect a l'air de correspondre à la description. Observa alors Charlie en comparant ce qui était écrit dans le manuel avec la gelée au fond du mortier. En tout cas c'est la bonne couleur.
Il posa le livre le temps de trouver la fameuse corne. La petite caisse à ingrédient recelait plusieurs ingrédients évoquant de tels appendices et Charlie hésita un moment avant de trancher. Finalement, il porta son choix sur une chose qui rappelait vaguement une corne de vache, mais longue et torsadée.
« Je suppose que c'est ça... Dit-il. Ma frangine avait un bicorne en peluche quand elle était petite. Il me semble que les cornes avaient à peu près cette tête là.
Il tendit la bête à Judith et vérifia l'aspect de la potion en train de bouillonner. Un premier changement de couleur venait d'opérer avec succès, au point qu'il se surprit à ressentir de l'espoir quand à leur réussite potentielle. Le jeune homme observa ensuite sa camarade réduire la quantité réglementaire de corne en poudre et l'ajouter à l'ensemble.
Le premier moment « de vérité » arriva alors, puisqu'il s'agissait de donner un coup de baguette à la potion. Charlie joignit les mains devant sa bouche d'un air impatient, le regard allumé d'une étincelle roublarde. Il suivit néanmoins les conseils de Jude et fit un pas en arrière : le moment de vérité. Au moment où l'objet magique toucha le chaudron, la potion changea immédiatement de couleur. Charlie applaudit deux ou trois fois d'un air impressionné.
« Hey, on dirait que ça a fonctionné. Regarde, c'est devenu violet. Il eut un petit souffle du nez amusé en venant se pencher au dessus du liquide frémissant. Mais à peine ces mots furent-ils prononcés qu'une fumée opaque et putride commença à couler lourdement contre les parois du chaudrons, sur la table et à leurs pieds. Charlie recula aussitôt. Promis, j'ai rien touché.
Dit-il en levant les mains. Le jeune homme attrapa alors un bout du manuel qui dépassait encore sous le brouillard verdâtre. Malheureusement, celui-ci semblait avoir été corrompu jusqu'à la couverture.
« Hééé ben ! Siffla Charlie d'un air aussi épaté qu'inquiet. Ça va être compliqué de rectifier le tir, la page est cuite.
Ce qui restait de la recette tomba en effet mollement au sol avec un bruit moite, de la même manière que les deux tiers du livre, lorsque Charlie pencha l'ouvrage. Il décida de se servir de la couverture qui restait pour éventer le brouillard loin d'eux, mais cela eut pour effet d'atteindre leurs voisins du devant, dont les capes commencèrent à moisir dangereusement.
« Oh, shit. Sorry !
Fit-il en avisant le regard noir de la sorcière qui découvrait un gros trou dans son vêtement. Cela dit, une fois que tout le monde eut bien comprit ce qui était en train de se passer, un vent de panique souffla sur la classe. Les élèves les plus proches se désintéressèrent immédiatement de leurs préparations pour mettre leurs affaires à l’abri de la fumée corrosive. D'autres potions se mirent à émettre des fumées suspectes faute de surveillance adéquate et ce qui ne devait être qu'un petit incident se transforma bientôt en désastre généralisé. L'on se mit à proférer des jurons de tous les côtés. De son côté, le professeur tentait de ramener le calme, debout sur son estrade qu'il était. Mais sa voix couvrait à peine le vacarme ambiant. Charlie observa tout cela d'un œil foncièrement ahuri. Il finit néanmoins par chercher le regard de Jude, l'air de demander si tous les cours de potion étaient supposés se finir comme ça.
« Je crois qu'on a fait un « oupsie ».
Qu'il glissa, un sourire embarrassé aux lèvres, tout en haussant les épaules.
Le jeune homme cessa de contempler la potion des autres et vint poser les yeux sur le mortier, au fond duquel gisait l'espèce de caviar à pupille immonde qui devait leur faire office de premier ingrédient. Il eut un genre de sourire un peu tiré, repensant (sans doute) aux bancs de têtards au milieu desquels il nageait étant gamin, dans l'étang près de la ferme. Combien en avait-il avalé par erreur, de ces petites choses là ? Ses frères le charriaient encore avec ça, même aujourd'hui. Enfin, s'il avait su que des potions de sorcier contenaient de telles choses, il aurait eu de quoi répliquer. Dommage.
« Ouais, on est sur du guacamole en un peu plus hardcore, c'est tout.
Dit-il en lisant le paragraphe sur la préparation des yeux. Après quoi, il la regarda faire d'un œil assez intéressé. Même si la manipulation n'avait rien de compliquée en soit, Charlie ne pouvait s'y essayer, au risque de faire perdre toutes propriétés magiques à la substance. Il fallait avoir des pouvoirs magiques pour que des ingrédients révèlent leur potentiel, quand bien même s'agissait-il seulement de les réduire en bouillie.
« Ah... Et donc ça ne s'est pas arrangé depuis le temps ? La taquina-t-il au sujet de ses talents de cuisinière. Moi qui espérait une dégustation romantique d’œufs de tritons à la livèche...
Il roula des yeux pour appuyer le caractère absurde de ce qu'il venait de dire, étirant au coin de sa bouche un autre de ces sourires malicieux qu'il avait. Il connaissait bien le caractère inconstant de Judith et cette difficulté qu'elle avait à suivre un protocole rébarbatif. La cuisine et les potions procédaient de cette méticulosité, de cette patiente et de cette application qui faisaient parfois défaut à son tempérament de feu. Mais enfin, elle prouva que l'on pouvait s'en sortir sans (au moins le temps de mener à bien une carrière honorable), alors...
« L'aspect a l'air de correspondre à la description. Observa alors Charlie en comparant ce qui était écrit dans le manuel avec la gelée au fond du mortier. En tout cas c'est la bonne couleur.
Il posa le livre le temps de trouver la fameuse corne. La petite caisse à ingrédient recelait plusieurs ingrédients évoquant de tels appendices et Charlie hésita un moment avant de trancher. Finalement, il porta son choix sur une chose qui rappelait vaguement une corne de vache, mais longue et torsadée.
« Je suppose que c'est ça... Dit-il. Ma frangine avait un bicorne en peluche quand elle était petite. Il me semble que les cornes avaient à peu près cette tête là.
Il tendit la bête à Judith et vérifia l'aspect de la potion en train de bouillonner. Un premier changement de couleur venait d'opérer avec succès, au point qu'il se surprit à ressentir de l'espoir quand à leur réussite potentielle. Le jeune homme observa ensuite sa camarade réduire la quantité réglementaire de corne en poudre et l'ajouter à l'ensemble.
Le premier moment « de vérité » arriva alors, puisqu'il s'agissait de donner un coup de baguette à la potion. Charlie joignit les mains devant sa bouche d'un air impatient, le regard allumé d'une étincelle roublarde. Il suivit néanmoins les conseils de Jude et fit un pas en arrière : le moment de vérité. Au moment où l'objet magique toucha le chaudron, la potion changea immédiatement de couleur. Charlie applaudit deux ou trois fois d'un air impressionné.
« Hey, on dirait que ça a fonctionné. Regarde, c'est devenu violet. Il eut un petit souffle du nez amusé en venant se pencher au dessus du liquide frémissant. Mais à peine ces mots furent-ils prononcés qu'une fumée opaque et putride commença à couler lourdement contre les parois du chaudrons, sur la table et à leurs pieds. Charlie recula aussitôt. Promis, j'ai rien touché.
Dit-il en levant les mains. Le jeune homme attrapa alors un bout du manuel qui dépassait encore sous le brouillard verdâtre. Malheureusement, celui-ci semblait avoir été corrompu jusqu'à la couverture.
« Hééé ben ! Siffla Charlie d'un air aussi épaté qu'inquiet. Ça va être compliqué de rectifier le tir, la page est cuite.
Ce qui restait de la recette tomba en effet mollement au sol avec un bruit moite, de la même manière que les deux tiers du livre, lorsque Charlie pencha l'ouvrage. Il décida de se servir de la couverture qui restait pour éventer le brouillard loin d'eux, mais cela eut pour effet d'atteindre leurs voisins du devant, dont les capes commencèrent à moisir dangereusement.
« Oh, shit. Sorry !
Fit-il en avisant le regard noir de la sorcière qui découvrait un gros trou dans son vêtement. Cela dit, une fois que tout le monde eut bien comprit ce qui était en train de se passer, un vent de panique souffla sur la classe. Les élèves les plus proches se désintéressèrent immédiatement de leurs préparations pour mettre leurs affaires à l’abri de la fumée corrosive. D'autres potions se mirent à émettre des fumées suspectes faute de surveillance adéquate et ce qui ne devait être qu'un petit incident se transforma bientôt en désastre généralisé. L'on se mit à proférer des jurons de tous les côtés. De son côté, le professeur tentait de ramener le calme, debout sur son estrade qu'il était. Mais sa voix couvrait à peine le vacarme ambiant. Charlie observa tout cela d'un œil foncièrement ahuri. Il finit néanmoins par chercher le regard de Jude, l'air de demander si tous les cours de potion étaient supposés se finir comme ça.
« Je crois qu'on a fait un « oupsie ».
Qu'il glissa, un sourire embarrassé aux lèvres, tout en haussant les épaules.
- InvitéInvité
Re: Young and reckless
Dim 10 Mai 2020 - 1:19
Elle ne pouvait pas dire qu’elle s’amusait pas Jude, le large sourire qui restait collé à ses lèvres en disait déjà long mais tous ses gestes étaient tintés d’un enthousiasme rafraichissant. Elle adorait les aventures l’américaine et celle ci promettait d’être gravée dans ses souvenirs pour longtemps. Elle s’attendait évidemment à vivre quelque chose d’intéressant en traversant le tableau mais cela dépassait toutes ses attentes. Elle en venait même à être heureuse de se trouver coincée derrière un chaudron à devoir suivre les instructions d’une potion dont elle ne savait même pas prononcer le nom, c’était dire que son humeur était joyeuse. Les taquineries s’enchainaient et mine de rien ils suivaient les instructions de la préparation sans trop de difficulté, ou du moins pour le moment ils n'avaient fait aucun dégât. Néanmoins, la fin de la première étape arriva rapidement, obligeant Judith à se saisir de sa baguette pour passer à la suite.
Une fois le léger coup de baguette donné, l’assistante s’éloigne légèrement jusqu’à se trouver au niveau de son ami, se souvenant bien de ses dernière expériences en potion et de l’issue plus ou moins regrettable de ses dernières. « Je t’avais dit que ça serait facile, on assure ! » S’exclame-t’elle en se tournant vers Charlie, lueur de fierté au fond de son regard mutin. « J’aurais été parfaite dans les cours de potion de Hungcalf en fait. » Elle fanfaronne la gamine en observant la jolie couleur violette de la potion se former, tout à fait conforme à ce qu’indiquait la recette. Peut-être n’était-elle pas si mauvaise potioniste finalement, ou peut-être que Charlie et elle formaient définitivement une bonne équipe même dans de telles situations. Mais la joie fut de courte durée et bientôt le léger frémissement de la potion se transforma en de grosses bulles qui éclataient et laisser échapper une fumée opaque et nauséabonde. « Oh. » Lâche-t’elle simplement en voyant le temps tourner à l’orage. Charlie s’éloigne précipitamment, affirmant qu’il n’avait rien touché et Judith ne remettait même pas en question ce fait. Elle ne savait juste pas expliquer ce qui était entrain de se passer. « Attention à ta manche ! » Voyant que l’épaisse fumée venait attaquer les vêtements de leurs camarades de devant Jude étouffa un rire, tout devenait hors de contrôle et le chaos lui plaisait. « Elle était moche de toute façon sa cape. » Pouffe l’ancienne Wright devant le regard courroucé de la sorcière.
Mais bientôt, il n’y eut plus un seul chaudron pour ronronner paisiblement sur son feu, les autres duos s’étaient déconcentrés, leur mixture avait fini par tourner elles aussi, c’était la panique. « Je te le fais pas dire. » Lâche-t’elle en réponse à la remarque de Charlie. Même sourire, même mouvement d’épaules, les deux voyageurs se voyaient totalement dépassé par l’agitation qui régnait autours d’eux : au regard inquiet de son ami elle ne su vraiment quoi répondre, elle n’avait jamais connu ça, enfin, peut-être quelques fois mais c’était bien lointain, à l’époque d’Ilvermorny. S’éloignant au maximum des chaudrons qui bouillonnaient et laissaient maintenant tous échapper des fumées aux couleurs bariolées et aux odeurs infectes Jude jeta un coup d’oeil autour d’elle en quête d’un point de repli. Problème, la porte était bien éloignée de leur paillasse : ils se feraient forcément remarquer s’ils essayaient de l’atteindre. « Eh vous deux ! Qu’est-ce que vous avez fait ? Je vais vous envoyer en retenue vous nettoierez toute la salle de classe. » Elle ouvre de grands yeux Jude, ne s’attendant pas à ce que le petit sorcier parvienne à déterminer le point zéro du désastre comme émanant de leur chaudron. « Je crois qu’il est temps pour nous de nous éclipser : si on te demande, j’ai absolument rien fait. » Murmure-t’elle à l’oreille de Charlie tout en récupérant quelques ingrédients à tâtons sur une paillasse. Plaçant la manche de son bomber devant son nez pour ne pas suffoquer à cause de l’odeur elle se glisse à côté du chaudron bouillonnant de rose d’un autre groupe avant d’y jeter les ingrédients pour faire reprendre de plus belle la diffusion de la fumée. Profitant du brouillard qui rendait la vision du professeur difficile, Judith attrapa la main de Charlie pour le tirer à sa suite en dehors de la salle de classe. Baguette pointée devant elle pour les éclairer malgré la brume elle tâtonna quelques secondes sur le mur avant de trouver la poignée de la porte et finit par retrouver l’air frai du couloir.
Toussant quelques fois, elle s’appuya sur le mur avant de prendre son visage entre ses mains prise d’un soudain fou rire à entendre les voix désemparées qui tentaient de maitriser la situation de l’autre côté de la porte. « Je suis navrée, ton premier cours de potion qui se finit si vite. » S’excuse-t’elle auprès de Charlie entre deux éclats de rire. « Un peu plus et nos magnifiques tenues y restaient, ça aurait été dommage ! »