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N'importe quoi ! | Laelia
Dim 12 Avr 2020 - 13:54
J'étais venu il y a quelques jours. Et j'avais tout de suite était déçu. Elle n'était pas là. PAL LA ! Il avait fallu qu'une personne, membre de son personnel, m'indique que Laelia avait été emmenée à l'hopital, sans pour autant être claire sur les raisons de ce voyage. Plusieurs possibilités, toutes issu des ragots, et tout ce qu'elle pouvait affirmer avait été qu'à la date de mon passage, cela faisait plusieurs jours maintenant que la jeune femme était absente.
Je n'aimais pas cette histoire. Pas parce que j'affectionnais tout particulièrement cette ancienne amie, mais parce que certains des ragots laissaient d'abord entendre à de très vilaines choses. Soyons honnêtes, Laelia morte n'était pas une idée qui m'aurait dérangée outre mesure à une époque, mais dans ces hypothétiques réalités, j'étais celui qui étaient derrière tout ça. Cette fois-ci, c'était pas le cas, et ça, ça avait le mérite de me mettre en colère. Parce que si les ragots étaient vrais, cela voulait dire qu'on jouait avec mes jouets. Et je n'étais pas le mec le plus partageur.
Ensuite, et autre vraie problème : j'avais besoin de sa boutique, ou plus précisément d'elle dans sa boutique. Il était hors de question qu'une autre personne m'habille pour mon mariage approchant. Hors de question qu'un monstre ne s'approche de mon corps avec des gouts littéralement de merde et rate mon costume. Avec Laelia, le problème ne se serait pas posé.
Si je n'étais du coup pas connu pour ma grandeur d'âme, je l'étais encore moins pour ma patience dans ce genre de situation. Chaque jour qui passait sans nouvelle de son retour était alors comme une goutte d'eau de plus, venant s'écraser sur mon front dans ce supplice moyenâgeux. Et finalement, après même une soirée où j'avais été jusqu'à dire à Lys de me laisser tranquille, littéralement, énervé de voir la date se rapprocher et ne même pas avoir encore eu l'occassion de passer commande, l'information m'arriva : elle était de retour.
-"Laelia ! Il était temps que tu reviennes. Je commençais à désespérer."
J'étais rentré dans la boutique, m'étais dirigé vers elle. Cette ancienne beauté sombre, un peu trop fidèle à mon goût cependant.
Je n'aimais pas cette histoire. Pas parce que j'affectionnais tout particulièrement cette ancienne amie, mais parce que certains des ragots laissaient d'abord entendre à de très vilaines choses. Soyons honnêtes, Laelia morte n'était pas une idée qui m'aurait dérangée outre mesure à une époque, mais dans ces hypothétiques réalités, j'étais celui qui étaient derrière tout ça. Cette fois-ci, c'était pas le cas, et ça, ça avait le mérite de me mettre en colère. Parce que si les ragots étaient vrais, cela voulait dire qu'on jouait avec mes jouets. Et je n'étais pas le mec le plus partageur.
Ensuite, et autre vraie problème : j'avais besoin de sa boutique, ou plus précisément d'elle dans sa boutique. Il était hors de question qu'une autre personne m'habille pour mon mariage approchant. Hors de question qu'un monstre ne s'approche de mon corps avec des gouts littéralement de merde et rate mon costume. Avec Laelia, le problème ne se serait pas posé.
Si je n'étais du coup pas connu pour ma grandeur d'âme, je l'étais encore moins pour ma patience dans ce genre de situation. Chaque jour qui passait sans nouvelle de son retour était alors comme une goutte d'eau de plus, venant s'écraser sur mon front dans ce supplice moyenâgeux. Et finalement, après même une soirée où j'avais été jusqu'à dire à Lys de me laisser tranquille, littéralement, énervé de voir la date se rapprocher et ne même pas avoir encore eu l'occassion de passer commande, l'information m'arriva : elle était de retour.
-"Laelia ! Il était temps que tu reviennes. Je commençais à désespérer."
J'étais rentré dans la boutique, m'étais dirigé vers elle. Cette ancienne beauté sombre, un peu trop fidèle à mon goût cependant.
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Re: N'importe quoi ! | Laelia
Dim 12 Avr 2020 - 18:57
Le simple fait de passer les portes de sa boutique avait un effet thérapeutique, à la hauteur des soins octroyés par les mages soignants. Olga et Pablo étaient déjà là, à préparer la boutique, tandis que la patronne passait le seuil de la porte, cette risette scintillante aux pulpes. Sans son équipe, elle n’osait même pas imaginer ce que Lilium serait devenue, un frisson se faufilait le long de son échine simultanément. Ainsi, c’était comme si la fleur de lys n’était jamais partie dans le pays des songes, la popularité identique, si ce n’était davantage, lorsque les rumeurs avaient fusé face à l’absence de l’étoile montante de la mode. Elle n’était pas encore autorisée à y passer la semaine entière, seulement quelques visites et du travail à la maison, pour se soulager : des passages pour faire le point, le temps de retrouver entièrement sa force physique. Aujourd’hui, Laelia analysait les ventes de la nouvelle collection Printemps-Été, lancée comme prévue. Même si l’orchidée n’avait pas organisé de grande soirée, toute l’équipe Lilium avait assuré la promotion, de manière à ce que cela soit un succès, comme depuis la première collection. « J’ai apporté de nouveaux croquis. » Qu’elle annonçait aux deux vendeurs, leur détaillant rapidement les idées, bien qu’ils restaient quotidiennement en contact. En ce début d’après-midi, Laelia préférait se consacrer pleinement à la vente, retrouver le contact avec sa fidèle clientèle. Son regard azuré balayait la boutique : c’était un plongeon brutal dans son univers. Les tonalités roses, beiges et grises donnaient un aspect extrêmement féminin à l’endroit, le tout accompagné par les portants soignés et la décoration à l’image de Laelia : distinguée, élégante, avec de nombreuses touches florales, un doux parfum de lys et de jasmin lorsqu’on humait l’odeur de la grande pièce. Des bouquets de fleurs au milieu des vêtements, tous confectionnés avec une attention particulière et toujours ce même concept du tissu s’adaptant au corps de celui qui le portait, les tailles uniques, toutes les morphologies sublimées. Mais voilà qu’un imprévu s’ajoutait à cette journée aux allures idylliques, une ombre au tableau, lorsque ses mirettes céruléennes se posaient sur Eliott. C’était presque s’il se jetait à ses pieds, le brun, la belle prise d’un mouvement de recul. Non, même s’il était un client comme les autres, elle avait un goût amer en bouche, Laelia, consciente qu’il pouvait être responsable de son empoisonnement. « Bienvenue. Que puis-je faire pour toi ? » Elle lui adressait un sourire qui ne laissait rien paraître de son état, le désordre émotionnel dans lequel Laelia se trouvait, s’approchant de quelques pas, en faisant claquer les talons aiguilles de ses escarpins. « Eliott. » Elle se doutait qu’il était là pour la partie homme, vers laquelle l’orchidée se dirigeait, la chevelure épousant la courbe de ses épaules, son dos frêle, le palpitant compressé dans sa poitrine, ses doigts caressant l'anneau brillant autour de son annulaire gauche.
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Re: N'importe quoi ! | Laelia
Ven 24 Avr 2020 - 10:23
Récompensez vos amis de votre fidélité, de votre attachement, et voila comment ils réagissent. Etait-ce du dédain ou de la peur que je sentais d'un coup dans l'air ? Ton mouvement de recul ne passa pas inaperçu à mes yeux, l'un de ceux-ci se plissant légèrement. Mais tu ne me laissa pas le temps de renchérir.
« Eliott. »
Etrange, le doute se dissipe presque aussi rapidement qu'il est venu, comme si au fond, j'étais dans une partie d'échec. Devais-je y prêter une attention plus particulière, ou n'était-ce juste qu'une reprise d'équilibre ? Chose étant, tu sembles comprendre que je suis là pour affaires.
-"Je vais me marier." répondis-je à ta question non formulée. "Je suis donc venu t'inviter, de une." Parce que sans déconner, fallait pas croire, certaines invitations, j'aimais les présenter moi-même. Les remettre en mains propres. Pour certaines personnes triés sur le balai. "Et ensuite, il me faut un costume. Un truc digne de moi, de la famille, de l'événement. Le genre de choses pour lequel, malgré mes gouts certains, je ne peux pas m'en remettre à quelqu'un d'autre qu'à toi."
Pourquoi ? Parce qu'elle avait su monter sa boite, avec un prestige certains et un gout suffisant. Parce qu'elle connaissait suffisamment ma famille pour savoir quel faux pas il ne fallait pas faire, quel impair éviter. Et enfin, parce qu'au delà de tout ce que l'on pouvait penser, c'était une amie. Et si j'avais une amie qui tenait ce genre de commerce dont j'avais besoin, autant passer par elle. C'était nettement plus pratique, et je savais ainsi de qui étaient les conseils que je recevais, de qui étaient les choix qui m'étaient présentés. Quand vous êtes un serpent, pas le choix, la prudence est comme une seconde nature chez vous.
"Seule contrainte : la couleur. Il faut du bleu roi. Je vais ressembler à un lufkin il faut croire."
Et ça, c'était vraiment pour moi un sacrifice. Une chose attroce et horrible, qui allait probablement me bruler le corps. S'il te plait, Laelia, viens à mon aide en me proposant des articles de qualité, et en gardant au moins les touches d'argents que j'affectionne tant.
« Eliott. »
Etrange, le doute se dissipe presque aussi rapidement qu'il est venu, comme si au fond, j'étais dans une partie d'échec. Devais-je y prêter une attention plus particulière, ou n'était-ce juste qu'une reprise d'équilibre ? Chose étant, tu sembles comprendre que je suis là pour affaires.
-"Je vais me marier." répondis-je à ta question non formulée. "Je suis donc venu t'inviter, de une." Parce que sans déconner, fallait pas croire, certaines invitations, j'aimais les présenter moi-même. Les remettre en mains propres. Pour certaines personnes triés sur le balai. "Et ensuite, il me faut un costume. Un truc digne de moi, de la famille, de l'événement. Le genre de choses pour lequel, malgré mes gouts certains, je ne peux pas m'en remettre à quelqu'un d'autre qu'à toi."
Pourquoi ? Parce qu'elle avait su monter sa boite, avec un prestige certains et un gout suffisant. Parce qu'elle connaissait suffisamment ma famille pour savoir quel faux pas il ne fallait pas faire, quel impair éviter. Et enfin, parce qu'au delà de tout ce que l'on pouvait penser, c'était une amie. Et si j'avais une amie qui tenait ce genre de commerce dont j'avais besoin, autant passer par elle. C'était nettement plus pratique, et je savais ainsi de qui étaient les conseils que je recevais, de qui étaient les choix qui m'étaient présentés. Quand vous êtes un serpent, pas le choix, la prudence est comme une seconde nature chez vous.
"Seule contrainte : la couleur. Il faut du bleu roi. Je vais ressembler à un lufkin il faut croire."
Et ça, c'était vraiment pour moi un sacrifice. Une chose attroce et horrible, qui allait probablement me bruler le corps. S'il te plait, Laelia, viens à mon aide en me proposant des articles de qualité, et en gardant au moins les touches d'argents que j'affectionne tant.
- InvitéInvité
Re: N'importe quoi ! | Laelia
Sam 2 Mai 2020 - 18:51
Lentement, Laelia s’avançait, les doigts croisées contre son abdomen et ce sourire qu’elle adressait, avec courtoisie, bienveillance aux clients, aux habitués, bien qu’à l’intérieur, l’orage grondait. Parfois, les victimes se laissaient aller à la paranoïa et c’était le cas de l’orchidée lorsque son regard se posait sur le visage d’Eliott, à agir comme si de rien était. Prenant son mal en patience, la belle se dirigeait vers les portants pour les hommes, où tenaient une multitude de pièces en un unique exemplaire à chaque fois. « Félicitations. » Elle ne réagissait pas à l’invitation, se contentant d’un sourire ironique, teinté d’un rire. Avait-il pour habitude d’inviter les personnes qu’il piquait quotidiennement à un tel événement ? Ce dernier ne devait avoir aucune importance, après tout, les unions arrangées étaient monnaie courante, ici. Cependant, son esprit ne se reposait pas, lui, réactif aux indications données par l’étudiant. Du bleu roi, avec des touches argentées. Elle avait quelque chose en tête, la fleur de Lys, laissant aller lentement ses ongles manucurés sur les cintres, en écartant certains sur son passage. « Tu devrais porter une autre couleur, comme celle de la lâcheté. » C’était plus fort qu’elle, les crocs toujours sur le point d’être dégainés, exhibés, pour ne pas se laisser faire, la riposte innée. Premier costume étendu sur un des comptoirs centraux, de couleur bleu roi, avec une chemise noire. Sur la veste, l’on pouvait voir un détail argenté le long de la poche sur la poitrine et sur les poches arrières, de fines bandelettes scintillantes, très subtiles. Le bas, lui, était ajusté, coupé à mi-chevilles, pour bien souligner la courbe de la jambe. « Qu’est-ce que tu en penses ? » Elle sortait également le petit gilet assorti pour constituer un trois pièces et une chemise blanche. « Tu voulais une cravate, un nœud, un foulard dans la poche de la veste ? » Ses mirettes céruléennes se posaient dans celles du brun, un regard teinté d’indifférence, comme s’ils ne se connaissaient que très peu. C’était juste la rancœur et la colère qui s’exprimait, au travers de son air impassible, lisse. Se déplaçant jusqu’à la caisse, Laelia sortait un classeur, dans lequel était répertorié les créations anciennement mentionnées. « Dis-moi si quelque chose te plaît. Tu pourrais porter du noir et du bleu roi, avec quelques touches argentées, comme tu les aimes. » Qu’elle lançait en caressant le tissu du costume, l’air évasif, la chevelure balayée en arrière.
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Re: N'importe quoi ! | Laelia
Mer 3 Juin 2020 - 10:30
« Tu devrais porter une autre couleur, comme celle de la lâcheté. »
Deuxième remarque cinglante, il semblerait. Deuxième, car son "félicitations" était bien loin d'être celui que j'attendais. Mon regard se plissait, mais je ne pouvais pas encore rétorquer. Son professionnalisme constant venait déjà prendre le dessus, alors qu'elle me proposait un ensemble.
« Qu’est-ce que tu en penses ? »
Mon regard scrutait chaque détail, et ensuite celle qui m'avait tendu le costume. Et ça devenait doucement évident, elle était froide, définitivement acerbe avec moi. Pourquoi ? Je n'aimais même pas cette idée ou ce doute grandissant.
« Tu voulais une cravate, un nœud, un foulard dans la poche de la veste ? »
-"Je pensais à une cravalière et avec un foulard dans la poche."
Froid, je commençais doucement à l'être. A me caler sur son attitude, mais ça n'allait pas aller. Elle n'était pas une né-moldue, je n'avais pas envie de la haïr comme d'autres, et cette seule fausse note dans la tête risquait de ruiner tout une musique. Alors quand elle ajouta de lui dire si quelque chose me plaisait, je ne pus réellement me retenir.
-"Si tu commençais par lacher ce que tu as sur le coeur ? Il est où le souci ? Je me suis déplacé jusqu'ici, pensant trouver une amie et tu me traites comme un vulgaire client ?"
Doucement, mes traits se raidissaient. Parce que de mon avis, je n'étais pas n'importe qui, et je détestais être traité comme tel. Elle, je ne doutais pas qu'elle le savait. Alors pourquoi ?
-"Je suis ici pour t'inviter, Laelia. Toi et celui que tu choisira pour t'accompagner à mon mariage. Je suis ici parce que tu es probablement la meilleure dans ton domaine. Alors si t'a un truc à dire, dis-le. J'ai pas de temps à perdre."
Deuxième remarque cinglante, il semblerait. Deuxième, car son "félicitations" était bien loin d'être celui que j'attendais. Mon regard se plissait, mais je ne pouvais pas encore rétorquer. Son professionnalisme constant venait déjà prendre le dessus, alors qu'elle me proposait un ensemble.
« Qu’est-ce que tu en penses ? »
Mon regard scrutait chaque détail, et ensuite celle qui m'avait tendu le costume. Et ça devenait doucement évident, elle était froide, définitivement acerbe avec moi. Pourquoi ? Je n'aimais même pas cette idée ou ce doute grandissant.
« Tu voulais une cravate, un nœud, un foulard dans la poche de la veste ? »
-"Je pensais à une cravalière et avec un foulard dans la poche."
Froid, je commençais doucement à l'être. A me caler sur son attitude, mais ça n'allait pas aller. Elle n'était pas une né-moldue, je n'avais pas envie de la haïr comme d'autres, et cette seule fausse note dans la tête risquait de ruiner tout une musique. Alors quand elle ajouta de lui dire si quelque chose me plaisait, je ne pus réellement me retenir.
-"Si tu commençais par lacher ce que tu as sur le coeur ? Il est où le souci ? Je me suis déplacé jusqu'ici, pensant trouver une amie et tu me traites comme un vulgaire client ?"
Doucement, mes traits se raidissaient. Parce que de mon avis, je n'étais pas n'importe qui, et je détestais être traité comme tel. Elle, je ne doutais pas qu'elle le savait. Alors pourquoi ?
-"Je suis ici pour t'inviter, Laelia. Toi et celui que tu choisira pour t'accompagner à mon mariage. Je suis ici parce que tu es probablement la meilleure dans ton domaine. Alors si t'a un truc à dire, dis-le. J'ai pas de temps à perdre."
- InvitéInvité
Re: N'importe quoi ! | Laelia
Mer 3 Juin 2020 - 12:19
Elle eut à peine l’ombre d’un rictus, Laelia. Reine de la maîtrise et du contrôle de ses expressions, de ses sentiments, surtout lorsqu’il s’agissait de faire face à une personne qu’elle ne portait pas dans son cœur. À croire qu’obtenir les grâces de la fleur de lys était une épopée, dans peu sortaient vivants ou entiers. Alors, lorsqu’un souffle passait la frontière de ses pulpes et que les premiers pics quittaient ses pulpes charnues, l’orchidée débutait les hostilités sur fond de soie et de dentelle, digne jusqu’au bout. L’émotionnel et les ressentis personnels étaient envoyés au second-plan, de manière à se concentrer exclusivement sur les tenues imaginées, concoctées pour le marié, en tenant compte de ses attentes et envies. En feuilletant les pages de son catalogue, l’on voyait les vêtements se mettre en mouvement au passage de sa baguette, ce qui était également le cas des cravalières, lorsque les couleurs allaient bien avec le costume sélectionné. « Celle-ci irait bien. » Qu’elle se contentait d’ajouter, en songeant à un foulard, capable de faire ressortir l’ensemble sans trop jurer ou faire un ton sur ton, aisément lassant, lorsque l’on n’y était pas habitué. Il ne fallait pas beaucoup de temps pour qu’Eliott réagisse au comportement exécrable de Laelia, tant énervant que déconcertant (elle le savait, mais ne faisait rien pour changer). Elle le laissait s’exprimer, sans l’interrompre ni montrer un quelconque signe d’intérêt à ce qu’il débitait, le ventre qui se nouait suite à la tension qui s’éveillait en elle. Mal lunée, mais également enragée, bien que son visage demeurait inlassablement impassible, comme si rien ni personne ne parviendrait à la piquer suffisamment pour la faire réagir. Un long silence s’installait, comme elle déposait ses paumes sur le comptoir en face d’elle, mettant de l’ordre dans ses pensées puisqu’elle n’était pas de ceux impulsifs, à parler sans réfléchir : le temps comme la parole précieuse. « Tu penses que j’ignore ce que tu m’as fait ? » Dans le but de faire ressortir du vrai, Laelia optait pour une technique offensive. « Du poison dans mon café, realmente ? » Une pointe de dédain, tandis qu’un rire nerveux passait la frontière de ses lèvres, qu’elle pinçait. Ce passage n’avait pas été agréable, une note d’amertume sur cette vie qui commençait à aller mieux. « Je me fous de ton mariage, je ne compte même pas y aller, Eliott. » Apothéose de l’indifférence, la fleur fermait son catalogue et lui jetait un regard méprisant, les mirettes azurées perçantes, afin de lancer la sentence finale. « Je ne veux plus te voir, ici ou ailleurs. »