Tu as consacré toute cette journée à tes missions administratives ainsi qu’à tes responsabilités de directrice de la maison Grymm. Le mois d’Avril étant déjà bien avancé, il te paraît primordial de préparer l’avenir de tes étudiants et donc de faire le point sur leurs dossiers universitaires et leurs ambitions. Entre deux rendez-vous, tu te saisis de ce morceau de parchemin que tu laisses glisser entre tes phalanges manucurées de noir. Il est vrai que tu es intriguée par ce rendez-vous reçu la veille.
Whitmore n’est pas un homme qui d’ordinaire perd son sang-froid. Pourtant, les traces écrites laissent apercevoir une angoisse certaine et non habituelle chez cet ami de longues années. Ce soir, après le dîner, tu abandonnes la belle Eden afin de prendre le chemin des jardins suspendus. Tu regagnes le quatrième étage, arpentant les escaliers avec la noblesse féline qui te caractérise tant. Tes talons claquent à mesure que tes pas te rapprochent de ta cible.
Et dire qu’il y a cela encore quelques mois, à cette heure-ci, tu affrontais plusieurs vagues de détraqueurs en compagnie de ton précieux Evan Wakefield. Les séquelles et la fatigue d’un tel combat se sont résorbées depuis cette nuit d’Halloween, bien sûr, mais celles, psychologiques et plus profondes, sont toujours présentes. Les réminiscences du passé, des traumatismes anciens, cela t’as bien chamboulée même si tu aimes démontrer le contraire. Moins sur le terrain ces temps-ci, de ce fait probablement.
Au sommet d’une tour, tu franchis les portes menant aux jardins extérieurs, ceux qui surplombent le parc avec gaité. Le surnom usité te fait lever la tête en sa direction. Tu inspectes les traits du brun, ceux-ci témoignant des ruminations incessantes. Tu restes silencieuse et stoïque à ses dires. Une caractéristique chez toi qui peut altérer la communication. Tu parais si froide et distante, alors qu’il n’en est pas forcément le cas. Plaçant les mains dans les poches de ton trench coat, tu t’avances doucement vers lui.
« Par pitié, Yggdrasil, cesse de tournoyer de la sorte, tu ressembles à cet étudiant paniqué que j’ai convoqué tout à l’heure ». Tu marques une pause, prenant place contre une rambarde de fer forgé, croisant les bras après avoir retiré tes gants de cuir. « Félicitations pour la victoire de la maison Ethelred. Il faut croire que le sponsor de ma maison n’a pas été à la hauteur » souffles-tu, amertume dans la voix. Tu portes ton regard sur le parc de l’Université, sur ses murailles qui s’élèvent au loin. « Je t’écoute ».
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[Terminé]Son v2 (Cléo)
La nuit venait de laisser place à une nouvelle journée, Yggdrasil n'ayant pas réussi à fermer l'oeil de la nuit, prenant la décision de ne pas donner cours aujourd'hui. Fort heureusement, il n'avait qu'un cours et cela n'allait guère porter préjudice aux étudiants. Sortant enfin de ses appartements, le professeur décida d'aller prendre l'air, devant se changer les idées car à ce stade, il ne savait pas quoi faire. D'où ce rendez-vous avec l'une de ses collègues ce soir-là pour essayer d'y voir plus clair. Durant toute la journée, il alterna entre l'intérieur et l'extérieur du château, comme un peu une personne qui essayant de trouver la bonne position dans son lit en se tournant de tous les côtés. La nuit s'installa peu à peu et Yggdrasil avait réussi à se détendre légèrement à travers ses va-et-vient dans le domaine universitaire. Regagnant alors ses appartements, Yggdrasil se posa sur son fauteuil et tenait dans ses mains une photo de son ex-femme ainsi que de leur enfant qui était mort bien trop jeune. Certains souvenirs refirent alors surface dont un qui concernait le premier anniversaire de leur enfant. Un moment mémorable que le professeur ne pouvait oublier. Ses yeux s'humidifièrent petit à petit jusqu'à qu'une larme se détache et vienne couler le long de sa joue, se faisant rattraper par l'une des mains du beau brun qui vint par la suite essuyer ses yeux, se levant de son fauteuil pour aller redéposer le cadre photo sur son bureau. Regardant alors l'horloge, il attrapa d'un geste rapide son manteau avant de l'enfiler et de sortir de la pièce, prenant alors la direction des jardins suspendus, son rendez-vous ne tardant pas à se faire. Les mains dans les poches tout au long du trajet, une fois arrivé à destination, personne. S'approchant alors des rebords, il profita alors de la brise fraiche de la nuit pour reprendre encore un peu plus ses esprits lorsqu'il entendit alors des pas bien distincts qui venaient dans sa direction, prenant une dernière profonde respiration avant de se retourner et de faire face à la personne à qui il avait donné rendez-vous. « Cléo ! Merci d'être venue. J'ai besoin de toi. J'ai ... Comment dire ... Un problème. Enfin non, ce n'est pas un problème à proprement parlé, mais plutôt une nouvelle à laquelle je ne m'attendais pas. » Rare étaient les fois où Yggdrasil se montrait stressé par une situation. Même lorsqu'il était en mission pour le MACUSA, il n'avait pas un tel niveau de stress et pourtant cela se voyait là, commençant à refaire les cent pas devant sa collègue tout en jouant avec ces mains, les faisant tournoyant entres elles.
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Ce dernier ne savait pas trop comment commencer l'histoire qu'il avait à conter. Peut-être par le début ? Mais lui-même ne savait pas où cette histoire commençait réellement. Hier ? Il y a plusieurs années lorsqu'il était encore à Poudlard ? Il ne savait pas. Paumé. Voilà ce qu'il était à cet instant précis. Appuyant particulièrement ses bras sur la rambarde des jardins suspendus de l'université, croisant ses doigts entre eux, son regard ne fixait pas une chose précise, regardant plutôt dans le vide. Prenant une profonde inspiration qui ne fut pas des plus discrètes. Il devait se jeter à l'eau. « Je .. Je suis papa. » Lâcha-t-il telle une bombe qu'un aviateur envoyait de son avion sur une cible donnée. Marquant une légère pause, il reprit assez rapidement la parole pour donner davantage d'explications pour ne pas laisser dans le flou Cléopatra qui devait être certainement très étonnée par une telle annonce. « Hier tu as un étudiant qui arrive dans mon bureau et moi je me dis. Tiens, il doit avoir des questions par rapport à mon cours ou peut-être autre chose qui reste dans le domaine universitaire. Normal quoi. Ben non. Genre, il s'avance vers voir et là, il me parle d'une fille que j'ai fréquenté quand j'étais encore à Poudlard. J'étais là en mode what the fuck, comment il peut savoir ça ? Et après, il me sort qu'il est mon fils et me donne une lettre en guise d'explication. Donc, je prends le bout de papier et là je vois mon .. "ex" ? Mon ex qui me sort qu'elle m'avait caché sa grossesse. Et j'apprends également que cette lettre a été donné au gamin après sa mort. Car elle est morte il y a peu de temps d'un cancer. » Yggdrasil n'était pas très fort pour raconter des histoires, surtout lorsqu'elles étaient aussi personnelles que celle-ci et avait sa manière de parler. Marquant à nouveau une courte pause pour que son amie assimile les données qu'il venait d'énoncer, le professeur reprit à nouveau une profonde inspiration, essayant de trouver un calme au fond de lui qui allait l’apaiser. Mais être père à nouveau ne faisait pas partit de ses projets. Il rajouta un petit détail qui allait avoir son importance, même si le beau brun n'en était pas encore conscient. « Et tu ne sais pas la meilleure ? Sa mère lui a dit que je ne l'avais pas reconnu. Mais pour le reconnaître à sa naissance, il aurait peut-être fallu que je sois au courant aussi ! » Fit-il avec une certaine colère qui pouvait se voir dans le ton qu'il employa. Etre en colère envers une morte n'était peut-être pas la meilleure des choses, mais il lui en voulait d'avoir caché la naissance de leur enfant. « Je suis père .. A nouveau. » Conclut-il avec une voix légèrement cassée dû à la tristesse qu'il commençait à ressentir. Après la mort de son fils, il ne s'imaginait pas être père à nouveau et surtout pas de cette façon là.
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A ta suggestion, le professeur rétorque que tes motifs de convocation sont rarement légers. Tu te contentes d’un soupire, détournant le regard en sa direction pour le toiser de haut en bas. Il n’a pas tort non plus. Tu n’es pas du genre à perdre ton temps, encore moins avec les étudiants qui n’en valent pas la peine. Quant au sponsor, il aura misé pour rien, ou bien peu en définitive. « Je règlerais cela en temps voulu ». Tu préfère clore le sujet rapidement. La seconde place qu’il évoque n’est pas pour toi. Le haut du classement, c’est là que tu résides, portée par tes convictions compétitives. « Je doute sérieusement que mes Grymm en restent ici. Attends-toi à des représailles de leur part ». Que tu cautionneras dans la limite du raisonnable. « Ce sera de bonne guerre ».
Ce n’est pas tant l’aveu d’être père qui te chamboule. Yggdrasil a eu une vie auparavant, dont tu n’es peut-être pas totalement au fait. Heureusement d’ailleurs, vous avez tous deux vos secrets bien gardés. Alors tu écoutes, avec attention, tes paupières plissées en témoignant. « En mode … ‘’what the fuck’’ … ? » répètes-tu d’un air teinté de dédain. Il sait combien tu méprises cette façon de s’exprimer. Il sait, aussi, combien tu n’adhères absolument pas à son caractère bien plus expansif que le tiens. A choisir, Yggdrasil représente davantage les lueurs solaires là, où tu incarnes l’orage tempétueux.
Ton regard se fait plus affuté dès lors qu’est mentionné le décès de cette ex-compagne, qui, par un étrange élan de bonté a remis une lettre d’adieu à cet étudiant qui s’avère être le fils du Maître des enchantements. D’un nouveau haussement de sourcil, tu approuves ses dires quant à la reconnaissance de l’enfant. Néanmoins, tu te retournes en direction du parc, de telle sorte à tourner le dos à ton plus fidèle ami. Celui, avec qui vous avez tant partagé. Celui, avec qui l’attachement s’est construit à partir de duels de sorciers illégaux.
« Je ne suis pas la mieux placée pour parler d’enfants » La confession, sous l’angle de la défensive. Sujet complexe, quoiqu’un peu tabou. Votre collègue du cours de vol du balai a pourtant tenté de t’aider à apprivoiser cette difficulté relationnelle avec les enfants. De ton côté, tu penses que ce blocage psychologique interfère ton avis sur la question. Autant être honnête avec lui. Tu pourras t’exprimer en tant qu’amie, mais pas en tant que mère de famille. Ce n’est pourtant pas un regret à part entière.
Enfin tu fais volte-face, prête à l’affronter. « A ta place, je serais d’avis de réaliser des tests ADN ». Ton esprit rationnel et l’idée de ne pas nourrir de faux espoirs. « Comment a-t-il réagi, cet étudiant ? » Tu croises de nouveau les bras sur ta poitrine, la brise enlaçant les pans de ton trench coat avec élégance. Tu qualifies ce garçon d’étudiant avant de le prétendre ‘’fils de’’. Il t’apparaît primordial de ne pas mettre la charrue avant les bœufs, surtout face à une telle situation. « Et toi, que comptes-tu faire exactement ? »
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Après son récit, le professeur laissa la parole à sa collègue. S'il avait décidé de lui en parler, cela venait du fait qu'ils étaient amis depuis des années maintenant et qu'il avait besoin de conseils amicaux. Il ne s'attendait pas à recevoir un avis d'une mère, sachant pertinemment que Cléo n'en était pas une. Mais parfois, on avait juste besoin d'entendre certains mots qui nous rassuraient. Yggdrasil avait besoin de savoir que tout allait bien se passer, qu'il allait gérer la situation aussi bien qu'il appréhendait les méchants. Sa collègue souligna le fait qu'elle n'était pas la mieux placée pour parler d'enfant. Chose à laquelle il voulait bien croire. « Je sais. Mais tu es certainement celle qui me connait le mieux ... Après mon ex-femme. Et je doute qu'elle soit assez ouverte d'esprit pour qu'on ait cette conversation. » Et puis, il se voyait mal de parler avec elle d'un tel sujet. D'où le fait qu'il se soit tourné vers Cléopatra.
Le point de vue d'Amonwë ne tarda pas et cette dernière conseilla à son collègue de faire un test ADN. Une idée à laquelle Yggdrasil avait pensé. Allait-il réellement le faire ? Il n'en savait trop rien. Cependant, il avait du mal à se dire qu'un étudiant se ferait passer pour son fils simplement pour faire une farce. Cela n'avait aucun sens. Donc, aux yeux du beau brun, il ne voyait pas l'intérêt d'un test ADN sauf pour lui confirmer que c'était bel et bien son fils. « J'y ai pensé à vrai dire. Mais je doute que ce soit nécessaire. Pourquoi me mentirait-il sur un sujet aussi important ? Je ne vois pas l'intérêt de se faire passer pour mon fils que je n'ai jamais connu. Puis, il y a la lettre. L'écriture ressemble belle et bien à celle de sa mère d'aussi loin que je me souvienne. Je pense qu'il est sincère. » Yggdrasil parlait davantage avec son coeur qu'avec la raison et cela pouvait lui porter préjudice. Au fond, Cléopatra n'avait pas tort de parler d'un tel test. Cependant, il y avait un autre problème. Il ne se voyait pas demandé à cet étudiant de faire un test ADN, montrant ainsi un manque de confiance. Sa collègue s'intéressa alors à la réaction de l'étudiant et avec cette question, Yggdrasil réalisa qu'il n'en savait rien alors que c'était quelque chose de primordial. Il se sentit bête sur le coup, soupirant avant de recommencer à marcher un peu partout dans les jardins sans trop s'éloigner de son amie. « Sa réaction ? Pour être tout à fait honnête avec toi, je n'en sais rien. Sur le coup, je digérais davantage la nouvelle que j'observais l'étudiant. Enfin, il avait l'air d'être plutôt calme, en tout cas plus que moi. Je pense qu'il a dû prendre son temps avant de venir me voir. » Il marqua une légère pause, secouant sa tête dans de petits mouvements. « Sur le coup, je pensais davantage à moi qu'à lui. » Avoua-t-il, se sentant coupable d'avoir eu une telle réaction. Cléopatra enchaîna sur une autre bonne question, comme si elle avait le don de savoir les poser. Ce qu'il allait faire maintenant ? Il n'en savait trop rien, étant encore déboussolé quant à la nouvelle qu'il venait d'apprendre. « Revoir cet étudiant ? Apprendre à le connaître ? Voir s'il veut bien de moi dans sa vie en tant que père ? Je n'en sais trop rien. Il sort de nulle part. Tu ferais quoi à ma place toi ? » Demanda-t-il à son amie, posant le regard sur elle en attente d'une réponse. Elle avait toujours été la plus raisonnable des deux et Yggdrasil s'en remettait à son jugement parfois pour prendre certaines décisions.
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Re: [Terminé]Son v2 (Cléo)
C’est d’une certaine affection que tu lorgnes son visage. Amie fidèle et de longue date du Professeur Whitmore que tu as connu comme duelliste. Compétitions illégales à l’abri des regards, sous-sols sombres dont les seules lumières n’étaient que des ricochets de maléfices. A l’époque, sous son masque, il te semblait bien plus impénétrable, et ce soir, il se livre à toi au détour de confessions sur sa vie la plus intime. L’esprit vif et cartésien te pousse à chercher une preuve irréfutable à la possibilité d’un enfant caché. Te connaissant, tu serais déjà à l’hôpital Sainte-Marie à quémander un test ADN. Tu peux entendre qu’il ne soit pas de cet avis.
« Si telle est ton intuition, fais-toi confiance ». Car le sorcier se trompe rarement au sujet des autres. « J’ai laissé parler ma paranoïa » admets-tu, voix teintée d’ironie. Ce symptôme si personnel dont les murailles t’ont permis de grandir jusqu’ici. Traces de l’influence du Ministère de la Magie. Essence profonde de cet emploi de Langue-de-Plomb au Département des Mystères. Être conjureur de malédictions peut amener la folie chez tout un chacun. Toi, c’est de la paranoïa dont il s’agit. Celle, dont nombre d’Aurors subissent les frais.
« Il vaut mieux prendre son temps pour digérer une nouvelle de la sorte. D’autant si l’on apprend que son géniteur n’est autre qu’un Maître des Enchantements à l’humour douteux et aux pratiques pédagogiques non orthodoxes ». Le tacle, non dissimulé pour cet homme qui connait ton avis à propos de ses méthodes. L’aveu, également qu’il doit être bien peu aisé d’avoir un père aussi connu qu’Yggdrasil. Un ancien Auror du MACUSA dont la tête peut être mise à prix à l’occasion.
Mirettes caressant l’aspect moussu du sol des jardins suspendus. A sa place ? Ta gorge se serre, la question est bien complexe. Suffisamment pour ne pas avoir de réponse concrète. « Il sort de nulle part, c’est bien cela qui rend impossible une projection dans le futur ». Tu finis par rehausser les yeux à sa hauteur, soupire longuet, l’indécision palpable. « Je ne sais pas. Vraiment. Je lui proposerais sans doute un rendez-vous au Black Wolf afin de faire davantage connaissance … » Lieu que tu connais très bien pour en être une cliente assidue.
« Sans omettre qu’il s’agirait de mon fils, j’imagine que je n’aurais pas la prétention d’en faire trop. Je n’aurais pas pour projet de rattraper des années d’éloignement ». Tes paroles peuvent sembler tranchantes à premier abord alors qu’au fond, elles sont d’une impeccable sincérité. « Il ne faut pas te mettre davantage en difficulté. Choisir un lieu dans lequel tu te sens bien, prendre le temps de penser à ce que cela pourrait changer dans ta vie. On ne s’improvise pas parent, c’est le moins qu’on puisse dire ». Et tu es bien placée pour le savoir. Tu n’es pas faite pour cela.